JOURNAL DES MINES.annales.ensmp.fr/articles/1812-2/3-22.pdf · Les couches de cette espèce de roche, qui tantôt passe au schiste argileux proprement dit, ... et de l'Ouest à. l'Est;

JOURNAL DES MINES.

N°. 187. JUILLET 1812.

AVERTISSEMENT.Toutes les personnes qui on t participé jusqu'à présent , ou

qui voudraient participerpar la suite, au ,/ ournal des Mines,soit par leur correspondance, soit par l'envoi de Mémoireset Ouvrages relatifs à la Minéralogie et aux diverses Sciencesqui se rapportent à l'Art des Mines et qui tendent à son per-fectionnement, sont invitées à faire parvenir leurs Lettreset Mémoires, sous le couvert de M. le Comte Lidnuoign ,Conseiller d'Etat , Directeur-général des Mines, à M. GILLET-LAUMONT , Inspecteur-général des Mines. Cet Inspecteur estparticulièrement chargé , avec M. TR EMERY , Ingénieur desMines, du travail à presenter à M. le Directeur-général, surle choix des Mémoires, soit scientifiques, soit administra-tifs, qui doivent entrer dans la composition du Journaldes Mines ; et sur tout ce qui concerne la publication decet Ouvrage.

DESCRIPTION GÉOLOGIQUE,MINÉRALOGIQUE ET STATISTIQUE

Des Minières de fer de Parrondissenzent dePriim , département de la Sarre ;

Par M. TIMOLÉON CALMELET , Ingénieur en chef au Corpsimpérial des Mines dans ce département.

L'ARRONDISSEMENT de Priim , le plus septen-trional du département de la Sarre, peut êtreconsidéré comme un vaste et onduleux plateau,sillonné de vallons étroits et profonds.

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Constitu-tion géolo-gique del'arrondis-sement deFrani.

Premièreformation.

Cy,ès

teux.

Deuxièmeformation.Calcaire

compacte.

6 MINES DE FER

.Une roche particulière et de formation in-termédiaire , compose, sous diverses modifica-tions, la base de ce terrain. C'est un agglomératargilo-schisteux un peu micacé, d'un gris-ver-dâtre sale, sec au toucher, non étincelant aubriquet, et dont la cassure en travers est granu-leuse à petits grains terreux. Je crois que cetteroche serait rangée par les géologues allemandsparmi les grauwackes schisteuses (grauvvackenschiefer) ; mais afin d'éviter un mot dur dansnotre langue, je la nommerai grès argile-schisteux; le nom de grès s'appliquant assezgénéralement aujourd'hui à tous les a gglomératsà petits grains.

Les couches de cette espèce de roche, quitantôt passe au schiste argileux proprement dit,tantôt au grès arg,i10-siliceux , se dirigent géné-ralement du N. E. au S. O., en tenant presquetous les degrés entre le N. et l'E. , et penchentdu côté du Sud.

Le grès argilo-schisteux est souvent traverséde filets de quartz blanc , indices de filons pluspuissans; aussi est-ce dans ce terrain que se tripu-vent les vieilles mines de plomb de Reischeid( canton de Reifferscheid ), et de Petersholz(canton de Blankenheim).

Sur cette base est placée, en masses plus oumoins étendues, et principalement dans lescantons de Blankenheim , de Lyssendorf, , deGerolstein , de Priim, rangés et allant du Nordau Sud au milieu de la largeur de l'arrondisse-ment, une formation de pierre calcaire griseet compacte ,.assez souvent demi-grenue, et àcassure écailleuse. Parfois cette pierre est par-semée de lamelles rondes, blanchâtres, cris-

.D1h-,ARTEMENT DE LA SARRE. 7

tallin.es , et offre quelques empreintes coquille-res ; ses bancs sont plus ou moins épais , sui-vant qu'elle est moins ou plus mélangée d'ar-gile. Dans ce dernier cas ils passent à la textureschisteuse et même feuilletée et renferment'seulement alors de véritables 'filons métalli-ques, ou fissures dues à un retrait et postérieu-rement remplies ; telle est dans le canton deSchceneberg , la mine de plomb de Bleyalf. Dansle premier cas, le calcaire plus pur offre aussides fentes ; 'mais elles .paraissent provenir del'érosion des eaux, et ne sont remplies que dematières d'alluvion. Les couches calcaires sontgénéralement dirigées du N. E: au S. O. et in-clinées tantôt du côté du Sud, tantôt du côtédu Nord.

La troisième formation géologique de Far- Troisième

rondissement de Priim , règne seulement dans f°àTation.

l'es cantons de Daun et de Manderscheid, situés voicalirsà l'E. S. E. de cet ',arrondissement. Elle est 'lue'

toute volcanique et forme l'extrémité occiden-tale de ce long groupe de volcans éteints quitraversant le Rhin, plus bas qu'Andernach , pro-longe dans toute la largeur du département deRhin-et-Moselle ses cônes isolés et confusé-ment épars (i ).

Chacune de ces espèces de terrain est ac-compagnée de ses matières d'alluvion. particu-lières dont elle est çà et là recouverte. Auxgrès argilo-schisteux appartiennent en général

(I) Il n'entre pas dans l'objet de ce Mémoire de décrireavec plus de détails cette formation intéressante. Il snffisait.de l'indiquer. Si mes occupations me le permettent ellesera le sujet d'un Mémoire particulier.

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Alluvionsdiverses.

Minièreside W.

8- MINES DE FER

les argiles glaises , les limons argileux faible-ment agglutinés ; l'alluvion de la roche calcairese compose de sable pulvérulent, de tufs où lamatière calcaire domine.; les sables volcaniquesentourent ou recouvrent les laves basaltiques.Enfin une autre pierre que je serais assez tentéd'introduire dans cette classe géologique, enreportant néanmoins sa formation à une époquebeaucoup plus ancienne, est un grès sableux,friable et a gros grains, d'un gris blanc, que jen'ai observé en place que sur le grès arg,i10-schisteux de formation intermédiaire, sans avoirreconnu la roche quartzeuse et primordiale dontil pouvait provenir.

Ces traits principaux forment la premièreesquisse de la constitution géologique de l'ar-rondissement de Priim. J'abandonne un pointde vue aussi général pour me renfermer dansl'objet spécial de ce mémoire, qui est la descrip-tion des minières de fer que l'on trouve fré-quemment en ce pays au sein des alluvions cal-caires, rarement dans les alluvions argileuses(walsdoifet stroheich), et peut-être, mais bienplus rarement encore, dans le grès sableux dontj'ai parlé (schrzeberg).

Mon travail me semble d'autant plus valoirquelque attention , que l'on s'est jusqu'ici peuoccupé, d'une manière directe, des minièresd'alluvion dont cependant la formation nou-velle, évidente, et où tous les effets portent pourainsi dire avec eux la trace de leurs causespourrait jeter quelque jour sur la formationdes couches plus anciennes, si le raisonnementsuivait avec sagesse le fil d'une analogie éloi-gnée. Indépendamment de cette considération

Di,'PARTEMENT DE FA SARRE. 9purement scientifique, dont la vérité est peut-être déguisée par les idées communément re-çues plusieurs autres motifs tirés de l'abon-dance, de la richesse et de l'utilité dès mi-nières d'alluvion doivent leur faire assignerun très-haut rang d'importance, et par consé-quent, une place dans tout ouvrage dont lerègne minéral et l'industrie qu'il fait naître,seront l'objet.

Les six hauts fourneaux de l'arrondissementde Priim doivent leur naissance aux abondansminerais de fer qui les entourent, et qui four-nissent en outreù une exploitation considérablepour l'alimentation partielle de onze-fourneauxdes départemens de l'Ourthe, de la Roër et desForêts.

Je vais successivement décrire tous ces gîtespresque semblables pour la géologie et qui serapportent à la classe des minières. Il ne serapoint ici question de la naine de Lommersdorf,canton de Blank.enheim, différente par le gise-ment (i) des minières qui m'occupent , plusimportante qu'aucune d'elles par la durée ré-gulière de son cours , l'abondance , la qualitéde son minerai, et que j'ai décrite séparémentsous tous ses aspects , dans tous ses rapports,dans un Mémoire particulier (2).

L'ordre géographique est celui que je choisis,en allant autant que possible du Nord au Sud

(i) Je la crois une couche ou une infiltration dans le sefi.des couches.

(2) Ce Mémoire paraîtra dans un des prochains numéro.

10 MINES DE FER,

et de l'Ouest à. l'Est; ce qui fera succéder lesminières les unes aux autres , ainsi qu'il suit

Minières de Marznagen , Urfi et Netters-heim ; de Wahlen ; de Schmittheim; de Blan-kenheinzerdorf; de Dollendozl; de Kerpen ;de Schzzebeig; de Hillesheinz et Bosdorf ; deWalsdolf; de Stroheich ; Oos ; de Biides-heim ;. de Schwir.z. beim ; de Schcenecken; deWatiersheinz et Hersdozi:

ART. ie.'. Minières de fer de Marmagen Urftet Nettersheim.

Le terrain de ,cette contrée est composé decouches de pierre calcaire parsemée de lamellesrondes et brillantes et traversée de veinules blan-ches et cristallines. .Elles courent près desvillages de Dahlbenden (Roer) et de Steinfeld(Sarre) , de l'E. N. E. i l'O. S. O. et semblentpencher vers le Nord. On trouve parmi ellesun marbre gris-rougeâtre taché de brun etveiné, de blanc, qui a été emplOyé pour le sou-bassement d'un mausolée dans la grande etbelle église de l'abbaye de Steinfeld.

J'ai vu, dans un morceau de cette pierre cal-caire, des incrustations particulières offrantun tube légèrement conique, de diamètre

, un peu tortueux et de moyenne grosseur,cerclé par des espèces d'anneaux équidistans.La cassure en travers présentait une laine cir-culaire radiée de calcaire gris et brillant. Lasurface de ces tubes, qui étaient évidemmentdes débris de corps organisés, se trouvait toutehérissée de chaux carbonatée coralldide in-carnate.

DÉPARTEMENT DE LA. SARRE. 11

A une demi-lieue-à l'Ouest de Marmagen et Situation.à l'Est d'Urft , se trouvent les minières de ferqui portent les noms de ces deux villages dontles territoires sont contigus. Elles s'étendentsur le sommet sinueux d'un large plateau, clarisles bois impériaux dits Halbig et Schmalhart,terrains vagues ou cultivés que renferment ces

-bois. Là, sur un long espace, on voit des traces'nombreuses de puits ronds percés çà et là , etbordés de haldes plus ou moins éminentes.

Le minerai est un fer oxydé brun-jaunâtre, Gîte de

disposé en veines très-irrégulières; se dirigeant, ini"""i*s'inclinant dans tous. les sens , au milieu d'unepierre calcaire à grains et lamelles crystallines/et brillantes. On dirait que ce calcaire est deformation récente, ou un tuf dû à une infiltra-tion. Il n'affecte aucune direction , aucune in-clinaison. Des fissures, qui semblent parfoisverticales-, partagent la masse pierreuse soustons les angles. Elles sont remplies d'un tuftrès-poreux , d'une terre calcaire jaunâtrequelquefois d'une terre argileuse teinte en noirparle mélange du manganese; enfin de mineraide fer massif, cloisonné , ou tubulaire. On yrencontre assez souvent la" variété de formecrustante dite vulgairement en tuyaux d'orgue(orgeistein). Cette formation tufacée où ser-pen tent les veines ferrugineuses, .parait plusterreuse , sans qu'il y ait néanmeuns de sépa-ration tranchée , lorsque du fond d'Un'pults ons'élève jusqu'à 3 et 4 mètres au-dessous du.sol.

Les puits ou bures sont à peu près ronds , de dT,-erolitx,1 mètre à 1,3 met. de diamètre'. La prdfon-deur varie entre 20 , 24 mètres et quelquefois

Géologieparticulièreou locale.

Corps or-ganisés.

12 311IIYES DE 'FER

3o mètres. On retient les éboulemens vers lapartie supérieure avec des branches flexibles.De leur pied partent deux ou plusieurs exca-vations fort bdsses qui suivent les veines ser-pentantes de minerai et se ramifient commeelles. On s'éloigne ainsi suivant que les veinesont de durée, à 12, i5, 20 mètres ; mais géné-ralement à une faible distance du puits , et lors-qu'elles sont épuisées, on perce au hasard unautre puits à côté.

L'ekploitation se fait par les paysans de. Mar-magen et d'Urft , pendant les mois de novem-bre, décembre , janvier et février. On peutcompter alors 20 à 23 puits en activité, et trois(3vriers au plus par puits , employés tant àl'extraction qu'au nettoyage imparfait du mi-nerai à une demi-lieue delà.

-

Les eaux gênent, dit-On , dans les travauxque l'on ne peut rendre. profonds , aussi l'onavait commencé dans le vallon de la forge deSteinfeld, au bord de PUrft, une galerie d'écou-lement qui eût été longue de t000 mètres etprofonde au-dessous des minières de 8e. Unmarbre dur qu'il fallait traverser fut un obstaclequi fit échouer l'entreprise dès sa naissance.

. Les minières de Nettersheim sont toutes sem-blables à celles de Marmagen et d'Urft ; maisbeaucoup moins considérables ; elles ne sontexploitées maintenant que par trois ou quatrehabitans sur une étendue de un hectare ; tandisque les premières occupent actuellement à Mar-mag,en un espace de 8 hectares environ, et àUrft une surface de 75 hectares.

Quttlités do On distingue ici, comme dans la plupart144uerai. des autres minières , deux sortes de minerais

DiPARTEMENT DE LA g AIME.

Iagro.se mine en morceaux incrustans , et laMine menue en gravier. On croit que celle-cicompose les .1-:" de l'extraction.

Le minerai rend de fonte qui donne un fr.de fort bonne qualité ; il ne se grille .pointnon plus que tous ceux de cet arrondisse-ment.

Les paysans extracteurs vendent ce minerainettoyé aux maîtres de forge Voisins, à raisonde 9 francs 15 centimes les ro quintaux métri-ques.

- La quantité annuelle d'extraction de ces mi-nières est d'environ 10,50o quintaux métriquesqui alimentent partiellement et approximative-ment dans les proportions suivantes , les deuxhauts fourneaux de Dahlbenden (Roër) (4tooquintaux métriques) ; celui Desteinfeld (Sarre)(2.000 id.); de Soetenich (Roër) (750 id.); deJangforst (Ourthe) - (i000 id.); d'Oberhausen(id.) (5oo id.); de Miillershammer (id.) (60oici.); de Blumenthal (id.) (5oo id.); de Kirchsei-fen (id.) (250 id.); de Hellen thal (id.) (5oo id.);de Bruch (Sarre) (3oo id); total, onze hautsfourneaux.

Il est utile de remarquer que l'on suit danstoutes ces forges la méthode particulière usitéedans la vallée de Schleyden (Ourthe) , et quiconsiste à affiner en partie la fonte dans lecreuset du haut fourneau, oit l'on fait plongerle vent des soufflets pendant les deux heuresqui précèdent la coulée , afin de consumerune partie du carbonne de la fonte. Par ce pro-cédé, on brûle environ 21 parties de charbonPour obtenir Io parties de fonte très-blanche,très-lamelleuse, poreuse, à petits pores ronds,

Quantitéd'extrac-tion.

TraitemenZrnétallurgi-que.

Situation.

14et très-cassante (1). La, charge se répète aubout de. deux heures et la coulée a lieuune fois en 24 heures , 3cY; 36, 4o heures, etproduit d'énormes gueuses pesant 10 , 12, etmême à Dahlbenden, 13 à 15 quintaux métri-ques, ce qui tient à la grande capacité ducreuset.

MINES DE FER

ART. 2. Minières deferde Wahlen, mairie id.canton de Blankenbeim.

Les minières de Wahlen qui n'étaient pas ex-ploitées en 1811 , sont très-voisines de celles deMarmagen , et d'une formation tout à fait sein-blable. Les traces de puits de recherche et d'ex-traction sont éparses dans les champs qui en-vironnent l'abbaye de Steinfeld. On a travaillé ily a six ans dans ces minières qui sont, à ce qu'ilparaît , peu abondantes .Le minerai, extrait pardes puits ronds et peu profonds (4 à 7 mètres),a été fondu au haut fourneau de Steinfeld. Onprétend qu'il a produit un fer cassant; maispeut-etreperdrait-il ce défaut à une plus grandeprofondeur.

ART. 3. Minières de fer de Schmittheim ,mairie de <Mar/nagea , canton de Man-kenheinz.

Situation A une lieue et demie à l'Ouest de Blan-Géologie

,

kenheim sur, un large plateau qui s'étend jus--particulte- qu'au vallon de la Kyil , se voient les traces desre.

(1) Cette méthode à été décrite dans le n". 102 du Journaldes Min. es , page 455 et suivantes.

Di;PARTEMENT DE LA SARRE. i5'puits des ,minières du village de Schtnittheimqui sont -Contiguës à celles de Dahlheimthe), de' merné nature et de même gisement.

Sur ce plateau, en marchant vers le Sud-Ouest ouVers la forge de Junckrath , on voitau joué les couches du grès argild-schisteux ,

cerirent de l'Est à l'Ouest, plongent auSud , et,sont,içi un peu siliceuses.

Le minerai Schinitthelin parait etre en-, Gite degagé' dans une argilo-calcaire , d'un minerai.gris-jannetre, au milieu de laquelle serpententdes veines'kfer oxydé brun compacte, gt, par-fois terrelik-Uirsqu'il est à peu de profondeur.Tout ceci est encaissé dans une espèce de it'ifcalcaire et lesmorceaux incrustans de mineraiparaissent etre à la place où ils se sont fcirMes.Plusieurs -Veines sont très;-noires'à leur sûrfaceet dans leur raclure ; ce qui indique la pré-sence du .manganèse.

Les habitans de Schmittheim exploitent par Travauxdes puits ronds, profonds de 20 à 3o mètres , :et (tlPh"ita-de courtes excavations pratiqnées à leur pied.On peut compter, pendant l'hiver, 16 puits et32 ouvriers. Les io quintaux métriques de mi-nerai se vendent sur place 7 fr. 5o c.

La quantité annuelle d'extraction des, mi- Quantiténières de Schmittheim est de 666o quintaux ;ler"-métriques qui se répartissent entre les deuxhauts fourneaux de Junckrath (Sarre) (6000quintaux métriques) ; et celui de Jangforst(Ourthe) (66o id.)

Ainsi le minerai se fond principalement dans Traitementles deux fourneaux de Aine-kraal érigés en métallargi-que.1687 et 1780. Leur hauteur est de 7m,16 (21pieds). La méthode de fusion est la méthode

16 MINES DE FER

ordinaire. On passe de deux en deux heuresune charge composée de 12 basches , pesantenviron 3oo kylogrammes, de minerais de Loin-mersdorf, Schmittheim , Dalheim, HillesheirnDollendorf, , Blankenheirnerdorf, etc., de unbasche 4. à deux basches decastine des environs,et de quatre paniers de charbon. On coule unefois en 18 heures, et l'on obtient une gueusede 850 à 909 kylog-rammes. On peut admettre

(lue le minerai de Schmittheim rend 0,28 à. o,3od'une fonte grise et douce à la lime, de bonnequalité, pour une partie de laquelle on brûledeux parties de charbon.

ART. 4. Minières de fer de Blankenheimerdoi:f,mairie et canton de Blankenheim.

Sur le prolongement du plateau calcaire deSchmitthenn , à une lieue au Nord-Est des mi-nières. ,qui viennent d'être décrites , sont lesminières du hameau de Blankenheimerdorf.

Le minerai se trouve par veines et nids peunombreux et de peu de suite, mêlé à du sablecalcaire dans les fissures d'une pierre calcaired'un gris-rose à grains cristallins qui brillentsur une pâte plus compacte dont la cassure estécailleuse.

Ce minerai est fort pesant ; ses gros morceauxs'offrent communément sous l'aspect de noyaux.isolés ou géodes creuses (fer oxydé géodique)irrégulièrement hérissées de tubercules plus oumoins arrondis , et composées d'enveloppestestacées de fer oxydé brun compacte à raclurejaune (fer oxydé massif), donnant du feu parle briquet, et d'un luisant noir sur les parois

deî

eireW-e7

DÉPARTEMENT DE LA SARRE. 17

des petites fentes dont il est gercé (fer oxydéhématite). Ces enveloppes alternent avec d'au-tres qui sont d'un brun moins sombre et pro-bablement calcaires. Tantôt le tissu relâché duminerai passe vers l'intérieur des cavités à l'étatd'ocre jaune ou gris rouge pulvérulent; tantôt,lorsque la matière ferrugineuse est plus pure,ces cavités sont tapissées de mammelons de feroxydé brun rougeâtre compacte et dur, recou-vert d'un mince enduit rouge foncé. Le minerai.commun de Blankenheirnerdorf, , de même queceux de Schmittheim et de Marmagen y. estpour les en menu gravier ferrugineux dé-posé par une alluvion. C'est au sein de ce dé-pôt que les gros noyaux géodiques se sont for-més par infiltration. La figure Irrégulièrementarrondie de ces noyaux, les pointes aiguës, lesfrêles cloisons dont ils sont hérissés , ne lais-sent aucun doute qu'ils ne soient à leur placenatale ; et l'infiltration qui est leur cause, estprouvée par des morceaux composés de petitsnoyaux que lie un ciment ferrugineux brun.

Les habitans de Blankenheimerdorf, hameautrès-pauvre, exploitent pendant deux ou troismois de , par des puits ronds, épars etde la même profondeur qu'à Schmittheim. Leseaux gênent beaucoup le travail, excepté dansles puits qui traversent une couche ou veined'argile blanche. Il y a au moins, à l'époquede l'exploitation, 8 a Io puits en activité, et 16à zo ouvriers qui extraient et nettoient gros-sièrement le minerai. Les ro quintaux métri-ques valent 6 fr. 6o C. pris sur place.

On extrait annuellement de ces minières 1200quintaux métriques de minerai qui se distri-

Kotunze n°. 187.

Situation.

Géologieparticuliè-re.

Gfte deminerai.

Travauxd'exploita-tion.


18 MINES DE FER

huent par moitié entre les deux fourneaux deJunckrath et ceux du val de Schleyden (Ourthe).

Qualité di/ Le minerai de Blankenheimerdorf rend 0,30minerai. à 0,32 de fonte qui donne un fer très-cassant à

froid. Aussi ne l'emploie- t-on qu'en petitequantité, et principalement pour les ouvragesde moulerie. Ce minerai et celui de Schmittheimexigent dans leur fusion beaucoup de castine :ce qui prouve encore qu'ils sont étrangers à laformation calcaire dans laquelle ils se trou-vent. ( Voyez pour le traitement métallurgique, -la fin de l'art des minières de Schmittheim).

ART. 5. Minières de fer, de Dollendorf, mairieid., canton de Blankenheinz.

A un petit quart de lieue au Nord de Dollen-dorf,, entre ce village et Velen. , et -principale-ment sur une colline de pâturages élevée de 6omètres environ au-dessus des petits vallons ougorges environnantes , on voit de nombreusestraces de puits à demi-comblés qui ont servi àl'exploitation du minerai de fer.

Le terrain de Dollendorf est calcaire et seprolonge par Wien et la forge d'Ahrhiitte jus-qu'aux mines de fer de Lommersdorf qui s'ytrouvent renfermées. Le premier de ces villagesest bâti sur des couches de calcaire schisteuxgris, dont la cassure offre ,un aspect un peuterreux ; elles alternent avec d'autres couchesde calcaire compacte d'un gris bleuâtre, par-semé de lamelles rondes, et renfermant desempreintes de coquillages , particulièrementde pectinites. Ces couches sont dirigées duN. E. au S. O. et inclinées au N. O.

Situation.



Dans tous ces puits le minerai de fer occu- Gîte de

pant, avec une terre argileuse rouge ou un sable minerai.calcaire jaunâtre, les fissures verticales de lapierre calcaire, se trouve en gravier ou petitsmorceaux libres, parmi lesquels sont des mor-ceaux plus purs et assez pesant de même mi-nerai (fer oxydé massif, passant au fer oxydéhématite). Ceux-ci offrent des veines, des tubes,des

mamineions'des grappes, un mot des

stalactites et stalagmites de fer oxydé brun.jaunâtre où l'on distingue, par les diversesnuancesjaunâtre,

ils sont teints, les dépôts ondulésconcentriques et successifs de l'incrustation.

Les fissures qui servent de gîte au minerai sontdirigées clans tous les sens. La pierre calcairequ'elles sillonnent et fendillent, se montre im-médiatement sous une mince épaisseur de terrevégétale ; là. aucune stratification apparentene la partage en couches régulières; son grainest cristallin, son odeur argileuse-, et son aspectest celui d'un tuf un peu poreux, quelquefoispeu cohérente; elle est assez pesante, coloréesouvent en noir à sa surface, et ornée de den-drites noires à son intérieur. Mais à une plusgrande profondeur, la pierre calcaire devient

.beaucoup phis blanche , d'un grain très-fin,et fort dure.

Les minières de Dollendorf ont été autrefois Travauxbeaucoup plus exploitées qu'aujourd'hui. Dans cre.Ploita°les hivers actuels, les paysans peuvent avoir en ti°n*

activité six à sept puits qui occupent environ12. ouvriers. De ces puits ronds de 21 à 23mètres de profondeur (9 à 10 lachters) et boisésavec des branchages, partent des espèces degaleries (cruch) longues de 5, 7 et 10 mètres,

13 2

MINES DE FER

que l'on pousse tant que l'on trouve du mi-nerai de fer. Celui-ci, quise trouve le plus or-dinairement à trois et quatre mètres de pro-fondeur , est tantôt très-abondant et comme parnids ; d'autres fois très-rare dans les fissuresou filons que j'ai vus épais de om,ii (4 à 5 pou-ces). Les io quintaux métriques se payent surplace 7 fr.

L'extraction annuelle de ces minières est en-viron de 2000 quintaux métriques qui sontactuellement livrés aux deux seuls fourneauxde Juncicrath.

Teneur du Le minerai de Dollendorf peut être consi-minerai. déré comme étant d'une teneur de 28 pour Io°.

(Voyez pour le traitement métallurgique, la finde l'article des minières de Sclunittheim.

ART. 6. Minières defe r de Kerpen , mairie id.,canton. de Lyssendoff

Le terrain calcaire se prolonge de Dollen-dorf à Kerpen situé à deux lieues au Sud-Est.En approchant de ce village, on observe descouches de pierre calcaire gris-bleuâtre, grenue,à petits grains cristallins , et à cassure ééail-leuse. Elles se dirigent du N. E. au S. O. ets'inclinent vers le Sud-Est.

Les- paysans ont recherché le Minerai de fersur tout le territoire de Kerpen. Les puits tra-versent une pierre calcaire d'uni gris légèrementjaunâtre, semblable à la pierre dendritique deDollendorf ; elle est faiblement effervescente.Cette pierre est entrecoupée de veinules de feroxydé carbonaté (spatheisenstein) , assez effer-vescent, brun-rougeâtre ou brun-noirâtre , à

Quantitécl'extrac-tiou.


Gi'M deminerai.

DÉPARTEMENT DE LA SARRE.

poussière grise, brillant et lamelleux à lamellescontournées ; elle est accompagnée de calcairegrenu à grains cristallins (tuf) , oit se trouve enveines et incrustations caverneuses, cloison-nées, etc., un fer oxydé brun à pâte extrême-ment fine, dur et donnant même parfois desétincelles au briquet. Sa cassure est tantôt in-déterminée et terne ; tantôt elle est luisante,et offre des indices de lames, apparens par unchatoiement d'un brun un peu rougeâtre. Ce- Digressionpendant la raclure est constamment d'un brun-; sur une cris-

itaolulivsea itiieondeJaune. C'est dans une de ces veilles qui pré-sentent tous les caractères physiques et chimi- fer oxydé

ques du fer oxydé brun (Jér hydraté compacte bnul.

de quelques minéralogistes), que j'ai trouvé ungroupe de véritables cristaux qui ne peuventappartenir au fer spathique (fer oxydé carbo-naté) , ni, à bien plus forte raison, au fer sul-furé, espèces d'où l'on a fait dériver par alté-ration spontanée, le minerai de fer brun quim'occupe. Ces cristaux sont des prismes à basesrhombes très-aplatis, terminés par des som-mets dièdres obtus dont la ligne terminale estparallèle dla petite diagonale des bases ; ilssont empilés les uns sur les autres , et ressem-blent au premier abord, à l'éclat près, à deslames brunes de mica, qui souvent affectentdans leur oroupement cette disposition. Lesdentelures des piles qui ne sont autre chose queles arêtes latérales des prismes correspondantà l'angle fort aigu de leurs bases, sont très-nettes et très-vives; il en est de même de l'angleformé par leur rencontre avec l'une des facesdu biseau. Mais les arêtes latérales obtuses pa-raissent émoussées, et de ce côté les deux faces

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22 MINES DE PER,

du prisme s'arrondissent insensiblement l'unevers l'antre sans intersection apparente.

La surface des cristaux est d'un brun-noirterne ; la raclure, jaunâtre, devenant rouge etattirable par l'action du chalumeau ; la cassureest brune, tantôt compacte, tantôt offrant desindices de lame, mais ayant toujours l'aspect du.fer oxydé brun qui sert de base aux, cristauxdont la matière se noie insensiblement dans lapâte toute semblable du minerai amorphe.

D'autres morceaux encroûtés d'un fer oxydéjaune, terreux et pulvérulent, sont tout hé-.risses de dentelures aigiies et finies, indices depareils cristaux. La cassure de la masse esttoujours brune avec un reflet faiblement rou-geâtre , et comme lamelleuse (1).

Tous les morceaux que j'ai vus de mineraide Kerpen appartenaient à des veinules ou àdes rognons irréguliers. On dirait qu'une grandeinfiltration est venue remplir toutes les fentes

(1) Je sais que le célèbre M. Haiiy , dont le nom se citeavec tant d'autorité en minéralogie, a indiqué le cube commeforme primitive du fer oxydé ( Tableau comparatif, p. 98),ce qui paraîtrait inconciliable avec la forme que je viens dedécrire; mais il n'a donné à cette opinion que la valeur d'unesimple présomption (ibid, page .274), et l'on peut à toute ri-gueur présumer aussi que cette forme n'était qu'une épigéniedu fer sulfuré. D'un autre côté, la forme que j'ai observée nepeut être considérée comme une épigénie du fer oxydé car-bonaté, non pas .parce qu'elle ne se rapporte à aucune desformes reconnues jusqu'ici dans ce minéral et même dans lachaux carbonatée, tant par M. Haüy que par Romé del'Isle ; mais parce qu'elle est aussi incompatible avec uneforme primitive rhomboïdale qu'avec une forme primitivecubique. Il est clair, en effet que les deux sommets diè-


et les cavités de la pierre calcaire, et a forméde petits filons, des nids de mine brune, depeu de suite , et même des tufs calcaires ca-verneux.

Les minières de Kerpen peuvent occuper peu-dant l'hiver six à huit ouvriers travaillant danstrois à quatre puits profonds/de 18 à 20 mètres( 8 à 9 lachters ). Cette exploitation est toutesemblable à celle des minières précédentes parla manière dont elle se conduit. Les io quin-taux métriques valent sur place 7 francs.

L'extraction-annuelle de ces minières est de2290 quintaux métriques qui se partagent entreles deux hauts fourneaux de Junckrath (1740quint. métriques), et de Miillenborn (55o id.)

Le minerai de Kerpen est pesant et de bonnequalité. Sa teneur peut être de 3o pour lao.(Voyez pour le traitement métallurgique ,la finde l'article des minières de Schmittheim ).

ART. 7. Minières de PrdeSch.ceneberg, mairieid., canton idem.

Le sol des environs de Schneberg, est com-posé de schistes argileux gris ardoisés, s'incli-

dres dont j'ai parlé indiquent deux faces faisant l'office debases dans le noyau, tandis que le rhomboïde du fer car-bonaté est , sous le point de vue de la cristallographie, unsolide sans base et à deux sommets. Or il inc semble que lasolution décisive de cette question délicate sur la cristallisa-tion propre du fer oxydé, était de le trouver revêtu d'uneforme qui n'appartint ni à la pyrite martiale, ni au fer spa-thique , minéraux qui lui sont ordinairement associés et leproduisent par altération spontanée. J'ose donc croire quepar le simple aspect de ces nouveaux cristaux cette ques-tion est résolue.

134


Qualité duminerai.

Géologieparticiuiè-re.

Situation.

24 MINES DE FER,nant au Nord, et de formation intermédiaire.Ils sont recouverts en quelques points d'une es-pèce de grès quartzeux très-blanc.

A un quart de lieue à l'E. S. E. du village,au sommet d'une montagne entourée du boisimpérial de Lindscheidt , on a extrait du mi-nerai de fer avant la guerre de 3o ans, époqueremarquable et désatreuse pour toutes les initiesdes contrées qui bordent la Moselle et le Rhin.Alors il -y avait une fonderie établie surie ruisseaude l'Uhr, près et au-dessous de Schoeneberg, oùl'on a trouvé de la fonte en gueuses qui avaitété laissée sur place.

Dans clestems postérieurs l'électeur deTrêvesvoulut reprendre cette exploitation, et fit com-mencer au - dessus du village la constructiond'une fonderie qui n'a pas été achevée.

Travaux Trois puits de recherche, profonds de io mè-de recher-che, tres et plus, furent percés sur un gîte de mine-

rai, au Nord-Nord-Est des anciens travaux.Une galerie d'écoulement fut ouverte près duruisseau de Langerbach , environ à 200 mètresde ces puits vers lesquels elle fut dirigée , surune longueur de 8o mètres, avec le secours d'unpuits d'airage. Il est probable qu'elle eût asséchéle gîte de minerai à une profondeur de 5o mè-tres au moins. J'ignore la cause de l'abandonprématuré de ces travaux qui eut lieu en 1779.

Les puits traversaient les grès quartzeux, etla galerie perçoit des couches de schiste argi-leux avec des mouchetures et des veines deplomb sulfuré dans du quartz blanc.

D'antres recherches de minerai de fer furentfaites en même tems plus près du village, surla droite du chemin d'Aix-la-Chapelle. Des

DF,PARTEIVIENT DE LA SARRE. 25

morceaux de ce minerai se trouvent en labou-rant la terre, au pied de la montagne où sontsitués les derniers travaux, de même qu'au côtéopposé du vallon. Ces nombreux indices sontintéressans et mériteraient une attention pluspersévérante.

Le minerai est un fer oxydé brun clair, pro- Qualité diibablement siliceux et occupant les fissures du minerai'

grès. Il diffère par conséquent dans son gise-ment et la nature de son mélange, de tous les-minerais précédemment décrits. On l'a essayé àla forge de Hammerhiitte ( Ourte ) , où il a étéreconnu riche, de bonne qualité, mais diffi-cile à fondre. C'est aux maîtres de forge de cescontrées à tirer parti de ces minières intéres-santes presque oubliées, en cherchant à com-poser des mélanges économiques de leurs pro-duits avec les minerais de nature très-différentedont ils alimentent actuellement leurs four-neaux.

Je noterai ici, pour prouver encore l'abon-dance des gîtes de minerai de fer dans ce pays, vers.que de Schceneberg à Priim , entre cette ville etBleyalf,, on trouve dans les schistes calcairescompactes qui courent du N. O. au S. O.,penchent vers 1'O., et composent tout ce ter-rain de petits filons qui renferment du mineraide fer en sable.

ART. 8. Minières de fer de Hillesheim etBosdorf, , mairie de Hilleskeim canton de

Les minières de Hillesheim et Bosdorf, con- Situation.

tiguës les unes aux autres sont situées sur la

Indices di-

26 MINES DE FER

colline nommée Foiberg , à un demi-quart delieue en face de la petite ville de Hillesheim.

Géologiepartit.uliè- Cette colline est calcaire ainsi que l'attestere. un rocher peu élevé, qui se montre à rai près

des minières, composé de bancs épais de, pierrecalcaire grenue, grise, veinée de blanc et par-semée de taches arrondies, cristallines et roses,où le suc calcaire le plus pur a cristallisé parélection. Les couches vont de l'E. N. E. à l'O.S. O., penchent légèrement vers le S. S. E.et sont entrecoupées de fentes verticales consi-dérables.

Les puits traversent une alluvion de sablearailo-calcaire , jaune et rouge, sec au toucher,qui renferme avec des morceaux de pierre cal-caire d'un gris-jaunâtre ornée de dendrites noi-res, le minerai de fer ordinairement en petitesplaques très-minces enchatonnées au milieude la terre argileuse, et parfois en gros inor7ceaux

caverneux'en stalactites, et autres mor-

ceaux in crustans formés ,postérieurement.Les b al d es offrent aussi nn grès sableux rouge

et très-micacé, agglomérat grossier et friable.Je n'ai pu le voir en place, et le 'mode de songisement m'est inconnu. Les ouvriers disentqu'on n'y cherche point le minerai, qu'on nele traverse pas, et qu'il se trouve à côté dela pierre calcaire. Recouvre-t-il celle-ci et lasépare-t-il de l'alluvion terreuse qui ne se pro-longerait point alors dans les fissures dont ona vu qu'elle était entrecoupée ? ou bien cet 'ag-glomérat , dont l'aspect semble indiquer uneformation récente, n'est-il 'qu'un dépôt légè-rement agglutiné de la première alluvion qui

Gîte deminerai.


a comblé les fentes du calcaire ? Je crois quel'on doit pencher vers la première opinion.,

Les veines de minerai n'ont aucune directionsuivie ; les nids s'étendent parfois, herizontale-ment , d'autres fois verticalement ; 'mais la di-rection générale de l'exploitatien est la ligne

N. N. O. S. S. E. Le minerai est un fer oxydébrun-jaunâtre compacte , dont un tiers , au plus,en assez gros morceaux incrustans quigent point de nettoyage.

L'exploitation occupe une bande de terrain Travamtlarge de 200 pas. Chacun des puits étant re-couvert d'un paillasson incliné , fàible abri desmineurs contre les vents et la pluie , elle seprésente sous l'aspect d'une vingtaine de huttesde chaume , éparses au sommet cultivé du

-Volhera.L'hiver est la saison du- travail; alors 20petits puits au, moins , chacun d'une duréede 25 à 3o jours -y sont en même tems ouverts;leur profondeur est de 20 à 23 mètres au plus.36 paysans de Hillesheim et Bosdorf» y sont oc-

cupés, ainsi qu'au nettoyage d'un menu mine-rai qui subit un déchet de Les lo quintauxmétriques , pris sur place, coûtent 7 francs.

La quantité d'extraction de ces minières est Quantité

annuellement de 976o quintaux métriques qui tdi'oef "ç-

sont vendus par moitié aux hauts fourneauxde Junckrath et à celui de Miillenborn (Sarre).

Le minerai de Hillesheim est de bonne qua- Qualité du

lité, et d'une teneur de 28 à 3o pour loo. mine'( Voyez pour le traitement métallurgique, lafin -de l'article des minières de Schnnttheimet de celui des minières de Biidesheim ).

1)1'ARTEMENT. DE LA SARRE. 29

noires et métalloïdes. On y remarque parfoisdes bandes circulaires concentriques. Sa direc-tion est la ligne N. E. S. O. ; son inclinaisonest vers l'O. IL est peu pesant , et on l'exploiteen démolissant, pour ainsi dire, le penchantde la montagne.

Ce minerai n'est , à proprement parler , Qualité du

qu'une castine ferrugineuse qui rend la fonte minerai'COUIRIlte et produit environ io pour lao. Lehaut fourneau de Miillenborn en a tiré, il y apeu d'années, 4o charriots qui se payaient2 fr. 5o c. L'exploitation qui a lieu pendanttrois mois de l'hiver est très-languissante , sielle n'est tout-à-fait suspendue. Trois à quatrehabitans de Peint y sont ou y étaient occupés.

Je quitte l'étroit vallon de la Kyi! , bordévers Pelm et Gérolstein , de hauts et pittores-ques rochers calcaires , crénelés , échancrés ,bizarrement déchirés, pour revenir à la tour-née des minières de fer souterraines de cetarrondissement.

ART. 9. Minières de fer de Walsdoz , mairiede Hillesheinz, canton de Gérolstein.

Non loin de Walsdorf, la formation calcaire situation.superficielle fait place au grès argilo-schisteux .C'est dans une alluvion qui appartient à ce der- 3.'!e. u -

.nier terrain , que sont situées les minières deWalsdorf, , sur le penchant stérile et inculted'une montagne où se voient quelques blocsde lave lithoïde grise, farcie de cristaux -depyroxène.

Des [laides éparses indiquent sur une étendue Gîte deirrégulière de 2 hectares, la place de ?lusieurs minerai'

,8 MINES DE FER,

Annotation sur la minière à 'ciel ouvert deCasselbozirg , commune et mairie de Pelnz,canton de Gérolstein.

re. de Casselbouro-b à une lieue et demie au S. E.particuliè-Géologie Je noterai ici la minière de fer à ciel ouvert

sous des alluvions argileuses parsemées de ses

mersdorf , est parfois recouvert d'alluvions

blocs, dans le vallon de la Kyll, près de Pelm ,

chant légèrement vers le Sud-Est..

leur grise, avec une nuance isabelle. Les tra-

ses environs. La pierre calcaire grenue, d'ungris brun à taches roses ( marbre ) , reparaît

en couches dirigées du N. E.. au S. O. et pen-

le sommet de cette montagne sont d'un beau

voisin de , se prolongent jusque dans

dominent les tours et les créneaux gothiquesdu vieux château de Casselbourg. La base et

calcaire compacte à cassure écailleuse, de cou-

épaisses et volcaniques (lui, du canton de Daun,

de Ifillesheim. Le trajet, en passant par Fla-

La minière est à micôte de la montagne que

vaux ont mis à découvert une alluvion de sablecalcaire jaune, au-dessous de laquelle on voitun lit d'une sorte de limon de même nature,un. peu endurci, qui recouvre un banc de tufbrun , grenu et cristallin , à base de limonjaune traversé de veines de chaux carbonatéepure. On dirait que ce limon a été lié et con-solidé par l'infiltration cristalline du tuf. Cebanc épais de im,3 ( 4 pieds ) repose sur unbanc plus dur, mais à peu près semblable.

Le tuf est imprégné d'un peu de fer oxydécite deminerai. brunâtre, et renferme des veines superficielles .

Gmlogiepnrticuliè-re.

3o MINES DE FERS

puits comblés. Les déblais sont composés d'unagglomérat argileux, d'un gris sale et jaunâtre,aride au toucher , non effervescent, qui res-semblé très bien à un limon terreux assez l'ai.-blement fIggiutiné. Il est semé de petits pores,et présente des empreintes creuses de gryphi-tes , de vis , et d'autres corps qui étant rondset radiés, forment le fond d'un vide cylindriqueet court, marqué d'une empreinte semblable àSou autre extrémité ; c'est le moule d'un corpsorganisé qui m'est inconnu. Plusieurs morceauxsont imprégnés de fer oxydé qui a coulé entreleurs feuillets sous la forme de lames d'un brun-noirâtre ; quelques-uns même sont assez pesarts.

C'est dans cette espèce particulière d'alluvionque se trouve- en gravier Ou en roche le mineraide fer de Walsdorf, , réfractaire et d'une mé-diocre qualité.

Depuis plusieurs an nées les minières de Wals-dorf, qui n'ont guère occupé que trois à quatreouvriers, sont abandonnées ; les maîtres de forgede Junckrath et de Miillenborn ( à trois lieues )qui presque seuls en faisaient usage, ayant re-fusé le minerai.

ART. 10. Minières de fer de Stroheich, mairiede Hillesheim , canton de Géroisteirz.

A trois quarts de lieue vers l'Est des'miniè'resde Walsdorf, , est le village de Strohéich , au-tour duquel ,se trouvent des minières de fer.

Le terrain de StroheiCh est composé, commeitliVaisdorf, de grès argito-schisteux , dont lescouches vont du N. N. O. au S. S. E. et pen-chent vers le S. O.

Dh,ARTEMENT DE LA SARRE. 31

411 lieu dit auf der Acker, près du village,on voit sur un terrain long de ioo pas, et largede .ho à 6o, plusieurs traces de puits qui ontété percés Clans une alluvion d'argile glaise,molle et blanche, espèce de terre de pipe dé-posée par lits presque horizontaux. Au-dessouset à im,6 dé profondeur, se trouve une argileglaise, jaune et rouge, dans laquelle sont pla-cés très-irrégulièrement en largeur, longueuret épaisseur, des débris plus ou moins gros deschiste argilo-micacé , très-feuilleté, tendre,assez doux au toucher, et plus ou moins im-prégné de fer oxydé. La plus grande partie deces morceaux sont bruns-jaunâtres, avec unecoloration noire et superficielle dont l'éclat estmétalloïde. Les plus riches et les plus compactesqui donnent une raclure souvent rouge, sontfort pesans. Ils ressemblent à la Sanguine, maison voit se jouer à leur surface le chatoiementargenté des feuillets micacés et minces du schistequi sert de base. L'argile glaise colorée empâtetellement les débris schisteux, que l'on croitobserver un passage insensible entre les par-ties molles et les parties dures, comme s'il y eûteu un ramollissement sur place, de schistes ar-gileux tendres traversés de veines et de nids fer-ru gin eux.

Cette alluvion d'argile glaise, à fragmensschisto-ferrugineux , déposes sans suite régu-lière, rte s'étend, à ce qu'il paraît, que surune largeur fort circonscrite ; au-delà se mon-trent en place les grès argilo-schisteux.

De l'autre côté du village, au lieu dit Beydem hardi , plusieurs traces de puits exploitesil y a huit à neuf ans , paraissent clans les champs.

Giteminerai,

32 MINES DE FER

Elles sont encore environnées de quelques mor-ceaux plats et minces de fer oxydé brun-jan-nitre, percé de petits pores irréguliers où setrouvent de l'Acre brun-jaune et de l'oxyde

' brun-noir luisant, passant au. tissu fibreux del'hématite, et que je crois être la variété nom-mée par M. l'abbé Haiiy ,fer oxydé noir vi-treux. A ces morceaux, sont mêlés des débrisde grès argilo-schisteux imprégné en quelquespoints par une infiltration ferrugineuse prove-van.t de l'alluvion qui l'a bruni, et l'a assez en-durci pour lui faire jeter quelques étincelles aubriquet.

Les minières de Stroheich, d'abord exploitéeset épuisées à ciel ouvert vers les parties supé-rieures ( il y a quatre à cinq ans) , peuvent oc-cuper pendant l'hiver six à huit ouvriers tra-vaillant dans trois à quatre puits d'une profon-deur moyenne de 21 mètres. Les dépensesd'extraction sont beaucoup moindres ici quedans toutes les minières précédentes, à causede la mollesse de la terre argileuse qui envi-ronne le minerai. Les Io quintaux métriquesse vendent sur place 3 francs.

L'extraction annuelle peut être , dans ces mi-nières, de 54o quintaux mjtriques qui se livrentau haut fourneau de Midlenborn.

Qualité du Le minerai de Stroheich ne doit rendre queminerai. 0,24 à 0,25 de fonte de fer d'une médiocre

qualité. ( Voyez pour le traitement métallur-gique , la fin de l'article des minières de Bude-sheim ).

ART. 11.

«14PARTEMENT DE LA SARRE. 33

ART. 11. Minières de fer d'Oos, mairie de13iidesheim, canton de Priim.

Des couches schisteuses d'un beau calcairegris très-compacte, courent du N. E. au S. O.et penchent vers le S. E. , forment le terrainde la commune d'Oos. On y voit aussi dans lesbruyères, du côté de Miillenborn, beaucoup deblocs épars de pouddingues quartzeux et de grèssableux friables , à gros grains d'un gris-blanc,qui appartiennent à une formation acciden-telle des environs.

11 y a 20 ans que les minières d'Oos étaient Cite debeaucoup plus exploitées qu'a présent, où minerai.quelques paysans les ont reprises après- uneinterruption de six ans. Le minerai se trouvecommunément en gravier et par petites cou-ches tortueuses de

(Dm'

o8 à om,i ( trois à quatrepouces) d'épaisseur, ,dans une alluvion de sablecalcaire jaunâtre, rougeâtre, noirâtre, et d'ar-gile glaise rougeâtre. Il s'est produit dans cettealluvion diverses incrustations de fer oxydebrun compacte, en gros et moyens morceauxmamelonnés, etc. qui renferment des noyauxterreux jaunes et pulvérulens. Il faut encoreranger dans les incrustations formées dansl'alluvion même , un agglomérat calcaire jau-nâtre et friable, véritable tuf à grains cristal-lins, qui est traversé de veines de chaux car-bonatée lamelleuse.

Deux puits ronds et profonds do 15 à 20 Travauxmètres peuvent être ouverts pendant l'hiver ; d'exPloita-ils occupent trois à quatre ouvriers qui sou- fi'vent en creusent beaucoup d'infructueux avant

Volume 32, 11°. 187.


Travauxd'exploita-tion.


34 MINES DE FER

de tomber sur une veine ou un dépôt de mi-nerai. Les 10 quintaux métriques valent surplace 5 francs.

L'extraction. annuelle dans ces minières estde 220 quintaux métriques livrés au haut four-neau de. Miillenborn.

Le minerai d'Oos est pesant et peut rendre0,28 de fonte de fer de bonne qualité. ( Voyezpour le traitement métallurgique, la fin de l'ar-ticle des minières de Blidesheim ).

ART. 12. Minières de fer de Biidesheim ,mairie idem , canton de Priim.

Le terrain calcaire secondaire, qui renfermedes madréporites et d'autres pétrifications, règneà Biidesheim , qui n'est qu'a une demi-lieue auSud d'Oos , et à deux lieues Est de Priim.

Les minières de Budesheim , qui sont au rangdes plus considérables de cet arrondissement,sont situées non loin du village sur un plateauélevé auquel elles ont donne le nom d'Eisen-kaal , et sur la pente orientale de ce plateauen regard de Biidesheim.

Des traces très-nombreuses de puits couvrentcet espace. Ils ont été creusés dans une alluvionde sable calcaire fort peu argileux, jaunâtre,rougeâtre et quelquefois noirâtre .que sillon-nent d'abondantes veines de fer oxydé brun quis'y sont formées. La figure des morceaux estparfois mamelonnée , leur texture passe à cellede l'hématite , et ils renferment à leur centredes nids de sable calcaire pulvérulent semblableà celui qui les entoure.

Cette alluvion calcaire et ferrugineuse est

DÉPARTEMENT DE LA SARRE. 35déposée, à ce qu'il parait, dans les fentes etles vides de la pierre calcaire.

Les paysans extracteurs disent qu'ils trouventà 36 ou 4o mètres au-dessous de cette formation,une sorte de pierre feuilletée, nommée par euxhasselstein, et que je n'ai pu voir. J'ai des rai-sons de croire que c'est le grès arg,ilo -schis-teux.

L'eau gêne beaucoup dans les puits, et em-pêche meule le plus souvent de pénétrer jus-qu'à la dernière profondeur ( de 4o mètres aumoins) de l'alluvion , où sont encore des mine-rais. C'est pour cette raison qu'un inspecteurdes Mines de l'électeur de Trêves (devenu dansle dernier siècle prince abbé de Priim , ou sou-verain de ce pays ), voulait faire percer unegalerie d'écoulement au lieu dit Jcezschlei, aubas de l'escarpement septentrional du plateau.

Les minières peuvent se composer en hiver Travauxde 12 à 13 puits, semblables à ceux de toutes les d.'epl'ita-minières précédentes, et où travaillent 24'Pay- tic)sans de Biidesheim ; leur profondeur est envi-ron de 35 à 38 mètres. On a l'exemple d'un seulpuits qui a fourni dans une année 3oo chariotsde minerai du .poids de ii quintaux métriques.Les io quintaux métriques se paient sur place5 fr. 5o c.

On extrait par an dans ces minières 2970 qu'in.- Quantitétaux métriques que l'on vend à Miillenborn. Les td.'extrac-ouvriers prétendent pi ils pourraient extraire a".annuellement jusqu'à 9.00 chariots (9900 quin-taux métriques).

Le minerai de Biidesheim parait riche, mais Qualité daun peu réfractaire. Il se fond au fourneau de minerai'Miillenborn avec les minerais de Kerpen , de

C


Qualité duminerai.


Situation.

Gîte deminerai.

36 MINES DE FER

Hillesheim , de Stroheich , d'Oos , de Wailers-heim et Hersdorf , et de Lommersdorf.

Traitement L'usine de Miillenborn , composée d'un hautmétallurgi- fourneau, de deux affineries et d'un gros mar-que. teau , est placée sur le ruisseau d'Oos ou Miil-

lenborn. Elle fut bâtie, il y a plus de 3oo ans,par les comtes de Gérolstein, abandonnée pen-

' dant So ans faute de minerai, dit-on, et rétablieen 1779.

Le fourneau a 6 mètres 83 centimètres (22pieds du Rhin ou 20 pieds et demi deFrance) dehauteur. Il appartient aux héritiers Cramer deDahlbenden pour la moitié, à M. Latz pour unquart, à M. Sehruff pour un quart. J'entredans ce détail, parce que la coutume dans toutce pays est que [es di-fférens propriétaires s'ap-provisionnent séparément, et jouissent chacunà leur tour du fourneau et des affineries pourun tems proportionnel à leur portion de pro-priété. Le propriétaire d'un quart fond et affinedurant quinze jours; celui de la moitié pendantun mois, et ainsi du reste. Cet usage est d'au-:tant plus vicieux, qu'à Miillenborn , par exem-ple , M. Latz et les héritiers Cramer fondentsouvent pour mouler en poterie, et M. Schruffpour faire des gueuses qui doivent être affinées.

La charge qui se renouvelle au bout d'uneheure et demie, se compose de 12 basches .deminerai, pesant ensemble 252 kylogrammes ;de un basche de castine des environs, et de 4vans ou paniers de charbon pesant 125 kylo-grammes. La coulée qui a lieu de 16 en 16 heu-res, produit une gueuse du poids de 8 quintauxmétriques (1600 I.). Le roulis annuel .du four-neau est de onze mois. On brûle donc 16 à 17.

1:,EARTEMENT DE LA SARRE.

parties de charbon pour en obtenir io de fonte,et le minerai rend, terme moyen, de 0,29 à o,3ode fonte ordinairement grise, de bonne qualité.

Le mélange des minerais se varie suivant laqualité du fer ou de la fonte que l'on veut ob-tenir. Pour faire du fer nerveux, on emploieun quart et même un tiers de minerai de Lom-mersdorf ; un quart de minerai de Hillesheim;un quart et moins de minerai de Stroheich , etun quart des autres minerais mêlés.

On a tiré à diverses époques du minerai de-IVIiillenborn même, mélangé de trop de sable,et de Calenborn , à une demi-lieu, dont on ditle gîte épuisé.

L'affinage se fait dans des foyers animés pardeux mauvais sou fflets en cuir. L'opération durequatre à cinq heures; elle produit une loupe de100 à io6 kilogrammes (212 1. ). On brûle 18parties de charbon pour en obtenir io de ferfabriqué , ce qui fait 43 parties de charbon pourro de fer dans la suite totale des opérations. Cefer est grenu et se vend en grande partie dans lepays de Liége pour les tôleries , les fenderieset clouteries.

ART. 13. Minières de ,fér de Scheirtzheim ,mairie de Biideskeim , canton de Priiez.

Le terrain de calcaire compacte se prolongede Biidesheim à Schvvirtzheim , village situé àune lieue au Nord du premier. Les couches sedirigent du N. E. au S. O. et penchent 'versle S. E.

Il y a plusieurs années que les paysans ontbeaucoup extrait de minerai à la limite des

C3

Géologierpearticuliè-

38 MINES DE FER ,

territoires de Schyvirtzheim et d'Oos. Ce mi-nerai était un fer oxydé brun fort pesant, en-veloppé d'ocre jaune, peu fusible et donnantun fer cassant. L'eau- gênait beaucoup ces tra-vaux.

En un autre lieu du même territoire sont en-core des traces de 'quelques puits, que creusentde tems à autre les habitans. Les déblais sontde sable calcaire jaune et de fer oxydé brun :on y remarque aussi une sorte- d'agglomératcalcaire friable, composé de couches concen-triques brunâtres et jaunâtres, dont les grainàcristallins ressemblent un peu à du fer carbo-naté ( fer spathique ). C'est comme à Cassel.-bourg un agglomérat tufacé , agglutiné en quel-que sorte par une cristallisation confuse.

On peut regarder les minières de ScIrvvirt-zheim comme totalement abandonnées depuissix à sept ans. Alors l'extraction était de 77oquintaux métriques qui se vendaient aux troishauts fourneaux de Mallenborn ( Sarre ) ( 44oquintaux métriques); Merckeshausen ( Forêts)(220 idem); et liammerhiitte (Ourte) ( o id.).La mauvaise qualité du minerai, et, ajoute-t-on, l'épuisement des minières, sont les causesde l'abandon.

Ar..r. 14. Minières de fér de Schnecken ,mairie idem, canton de .Priim.'

Au bord droit du vallon d'Altburg , et enquelques autres lieux du territoire de Schee-necken , au-dessus d'un terrain de calcaire griscompacte, règne une alluvion de sable calcairejaune-rougeâtre, d'argile glaise (terre de pipe),

,Dh'ARTEMENT, DE LA SARRE. 39

molle et d'un blanc-bleUâtre placée au-dessous,et dans laquelle se rencontre principalementdu minerai de fer oxydé brun compacte, à-cassure conchoïde et d'un luisant de résine.Les bords des morceaux que traversent par-fois des veinules noires et résinites , et le con-tour des cavités intérieures quand celles-ci nesont pas tapissées de mamelons noirs irisés,passent insensiblement à l'état d'ocre jaunefin et tachant.

D'autres morceaux unis aux précédens , res-semblent à un grès brun très - ferrugineuxdonnant de rares étincelles au briquet. C'estprobablement le sable calcaire de l'alluvion ,tves- fortement agrégé par une infiltration defer oxydé.

Les veines ont peu de suite et sont très-in-constantes. On se fera une idée de leur irré-gularité, en remarquant que sur sept puits creu-sés l'hiver dernier, trois ont été absolumentinfructueux. Les autres étaient très - voisinsentre eux. La principale de celles que l'ona exploitées est épaisse de on',33 à om,82.

Il y a pendant l'hiver et depuis quelques an- Travauxnées, trois à quatre paysans de Schcenecken exploita-

i sont occupés à cette extraction, dans deuxtien.

quà trois puits ronds, profonds de 16 à 20 mètres.

d:

Les eaux gênent et empêchent un plus grandapprofondissement sur le minerai.

On nettoie ce minerai, mais les maîtres deforge préfèrent qu'il le soit très-peu, parceque l'ocre jaune pulvérulent qui l'entoure lerend plus fusible. Les io quintaux métriquescoûtent sur place 5 fr. 5o c.

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Gîte deminerai.


Gîte deminerai.

Quantité L'extraction annuelle, dans les minières deextr"" Schnecken, peut être de 36o quintaux mé-tion.

triques qui se vendent par moitié au haut four-neau de Malberg ( Forêts) et à celui de Mercke-shausen ( idem ).

Qualité du Le minerai est pesant , fusible et d'assezminerai. bonne qualité. On l'a employé pour un tiersau haut fourneau d'Eichellriitte (Forêts ) ,il s'est comporté comme le minerai de Biide-sheim , en facilitant la fusion et améliorant lafonte des minerais très-médiocre d'Orenoven etde Zimmer ( département des Forêts ).

ART. 15. Minières de fer de Waltersheim etHersdorf, mairie de eallersheim , cantonde Priim.*

Depuis trois ans on exploite du minerai defer brun renfermant des nids de sable calcairedans le territoire-de Wallersheim.

Les exploitations de Hersdorf ont été autre-fois assez considérables ; en 1807, le mineraiqu'elles fournissaient entrait avec celui de Hil-lesheim , le plus abondamment dans les chargesdu fourneau de Miillenborn. Elles ont été aban-données ensuite et reprises en 181o. Leur mi-nerai est de bonne qualité. Six à huit ouvrierstravaillent en hiver dans trois à quatre puitsronds. Les io quintaux métriques coûtent en-viron. 5 fr. 5o c. sur place.

On peut extraire 44o quintaux métriques deces minières qui sontcon duits par moitié au hautfourneau de Miillenborn et à celui de Malberg.

Telles sont les nombreuses minières de fer-,source de la richesse principale du stérile arron-

dissement de Priim. On voit que la plupart ap-partiennent à une alluvion de sable calcairemêlé de menu gravier ferrugineux, où se sontopérées après le dépôt et s'opèrent journelle-ment encore, à l'aide de l'infiltration, des trans-formations dont les produits sont le tuf calcaireet le minerai de fer brun en gros morceaux in-. cruStans. Ce caractère me semble particulier auxalluvions de cette nature , et ne se présente pointdans les minières argileuses de Stroheich , deWalsdorf et de Scheeneberg. En effet, les ma-tières calcaire et ferrugineuse offrent le plus deprise , et sont le plus sujettes à l'érosion deseaux qui s'emparent, par une véritable dissolu-tion , de leurs molécules. Lorsque l'infiltrationest principalement chargée de substance cal-caire, elle va la déposer à l'état cristallin de tuftantôt pur, tantôt cimentant par son agréga-tion le sable pulvérulent de la première allu-vion ; lorsqu'elle est purement ferrugineuse,elle forme les veines , les mamelons, les sta-lactites , les géodes du fer oxydé brun , dur,compacte et demi-fibreux ; ou même , dans unconcours plus parfait de circonstances, les cris-taux particuliers à cette espèce. En outre,m'est presque démontré, par des veines de ferspathique brun et lamelleux qui se trouvententourées , dans les minières de Kerpen , d'untuf jaunâtre très-fragile, que cette espèce deminerai de fer peut être également produite par_des infiltrations récentes ; fait d'ailleurs peuétonnant , puisqu'ici tous les élémens du feroxydé carbonaté sont en présence.

Ces deux formatiens très-différentes , l'unemécanique ou due à une alluvion; l'autre beau-

40 MINES DE FER , 31)FARTEMENT DE LA SATIRE.

Gite deMinerai.


Résumé.

coup plus récente, qui puisant ses matériauxdans la première, a pour moi tous les carac-tères d'une formation chimique ; ces deux fbr-mations , dis-je, sont les véritables causes de ladistinction du minerai en deux qualités, t'aitespar les maîtres de forge du pays de Priim ; lamine menue, beaucoup plus abondante, quiest le gravier de l'alluvion , et la grosse Uzinecomposée des morceaux incrustans'.

Sous le rapport administratif et de l'art del'exploitation , il serait à souhaiter que Pei-ploitation de ces intéressantes minières fût ré-gularisée autant que peut s'y prêter l'irrégula-rité des gîtes.; but auquel on ne parviendra quepar des sondages fréquens et la surveillance'journalière de gardes des mines.

NOTICESur le Gisement du Calcaire d'eau douce

dans les departemens du Cher, de l'Allieret de la Nièvre.

Par J. J.'0 MALI us D'HALLo-r

CE n'est que depuis trois ans que MM. Cuvieret Brongniart ont (i) annoncé, pour la premièrefois, l'existence du calcaire d'eau douce commeformation particulière', et déjà l'on connaîtbeaucoup d'exemples de ce terrain, qui s'est,pour ainsi dire, multiplié sous les .pas des ob-servateurs. Où a vu par le second Mémoire deM. Brongniart (2) , combien il est abondant enFrance. Je me propose de f'aire connaître danscette Notice quelques gîtes nouveaux qui, à la vé-rité , n'étendront pas le domaine de cette forma-tion à des contrées éloignées, mais qui présente-ront quelques circonstan ces particulières, et ser-viront peut-être à réunir, sous un point de vueplus général, les différens dépôts de cette na-ture qui existent dans le centre de la France.

L'un de ces gîtes est situé dans le départe-ment du Cher, sut- la route de Bourges à Saint-Amand, entre Levet et Bruère. Il repose sur nuplateau dont la hauteur absolue est peu consi-dérable , mais qui fait cependant partie d'un

Dans un Mémoire lu à l'Institut, le ii avril i 8o8inséré dans le Journal des Mines , tome XXIII , pag. 421.

Annales du Mus, d'Hist. nat. , tome XV, p. 357.

42 MINES DE FER, etc. 43

Documents

JOURNAL DES MINES.annales.ensmp.fr/articles/1812-2/3-22.pdf · Les couches de cette espèce de roche, qui tantôt passe au schiste argileux proprement dit, ... et de l'Ouest à. l'Est;