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Journal du Bon Pasteur No. 178 Août 2005 L’Allemagne se prépare activement aux Journées Mondiales de la Jeunesse dont elle est l’hôte cette année. Voici un survol des activités préparatoires. Bien sûr, il y a d’abord la Croix Mondiale de la Jeunesse qui, lors de l’Année Sainte de la Rédemption en 1983, était plantée au cœur de la Place St Pierre de Rome et qui, depuis 1986, est toujours présente aux célébrations des Journées Mondiales de la Jeunesse. En Allemagne, la Croix a débuté son pèlerinage à travers le pays le Dimanche des Rameaux 2004. Elle a traversé tous les diocèse, visité divers centres de jeunes, écoles, organisations et congrégations. Elle a même été portée au sommet de la plus haute montagne des Alpes, le Zugspitze, à près de 3,000 mètres sur les glaciers. Elle a ainsi conquis l’Allemagne toute entière en préparation aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Une autre des initiatives est celle des Oasis d’Adoration créées par les Soeurs Dominicaines de Speyer et reprises par l’ensemble des diocèses, communautés religieuses et mouvements. « Nous sommes venus pour l’adorer ». En cette année de l’Eucharistie, l’Eucharistie tient une place toute spéciale dans cette invitation à l’adoration. v L’Eucharistie comme mystère de lumière (MND II): rencontrer Jésus personnellement et faire l’expérience de son amour dans l’Eucharistie. v L’Eucharistie comme source et manifestation de communion (MND III): faire l’expérience de la communauté d’une nouvelle façon : se retrouver ensemble en prière et en communauté. v L’Eucharistie comme principe et plan de mission (MND IV): faire Église d’une façon missionnaire: être témoin du Christ et (Suite à la page 2) L’Allemagne accueille la jeunesse du monde Journée Mondiale de la Jeunesse Cologne, Allemagne 16-22 août 2005 Photos from www.weltjugendtag.de St. Jean Eudes 1601-1680 Fête, 19 août Visitez: eudistes.org Pape Benoit XVI et la jeunesse réunis à Cologne.

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Journal du Bon Pasteur

No. 178 Août 2005

L’Allemagne se prépare activement aux Journées Mondiales de la Jeunesse dont elle est l’hôte cette année. Voici un survol des activités préparatoires.

Bien sûr, il y a d’abord la Croix Mondiale de la Jeunesse qui, lors de l’Année Sainte de la Rédemption en 1983, était plantée au cœur de la Place St Pierre de Rome et qui, depuis 1986, est toujours présente aux célébrations des Journées Mondiales de la Jeunesse. En Allemagne, la Croix a débuté son pèlerinage à travers le pays le Dimanche des Rameaux 2004. Elle a traversé tous les diocèse, visité divers centres d e j e u n e s , é c o l e s , o r g a n i s a t i o n s e t congrégations. Elle a même été portée au sommet de la plus haute montagne des Alpes, le Zugspitze, à près de 3,000 mètres sur les glaciers. Elle a ainsi conquis l’Allemagne toute entière en préparation aux Journées

Mondiales de la Jeunesse. Une autre des initiatives est celle des Oasis d’Adoration créées par les Soeurs Dominicaines de Speyer et reprises par l’ensemble des d i ocèses , communau tés religieuses et mouvements. « Nous sommes venus pour l’adorer ». En cette année de l’Eucharistie, l’Eucharistie tient une place toute spéciale dans cette invitation à l’adoration. v L’Euchar is t ie com me

mystère de lumière (MND II): rencontrer Jésus

personnellement et faire l’expérience de son amour dans l’Eucharistie.

v L ’Euchar i s t ie comme source et manifestation de communion (MND III): faire l ’ e x p é r i e n c e d e l a c o m m u n a u t é d ’ u n e nouvelle façon : se retrouver ensemble en prière et en communauté.

v L ’ Euchar is t ie comme principe et plan de mission (MND IV): faire Église d’une façon missionnaire: être témoin du Christ et

(Suite à la page 2)

L’Allemagne accueille la jeunesse du monde

Journée Mondiale de la

Jeunesse

Cologne, Allemagne 16-22 août 2005

Photos from www.weltjugendtag.de

St. Jean Eudes 1601-1680

Fête, 19 août

Visitez: eudistes.org

Pape Benoit XVI et la jeunesse réunis à Cologne.

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servir le prochain.

Le jeunes se rassemblent dans les paroisses, couvents, groupes, etc., à intervalles réguliers. Après un temps d’adoration suit un temps d’échange en vue d’approfondir la communauté et de planifier des actions apostoliques et/ou sociales inspirées par l’adoration collective. Un des évêques allemands a qualifié les «Oasis d’Adoration» de Biotopes (mi l ieux, environnements) nécessaires pour l’Église et le Monde.

Du 9 au 15 août, il y aura un pèlerinage à pied, Sur les Traces de la Croix, de Dresde en Allemagne de l’Est à Cologne en Allemagne de l’Ouest. C’est un projet conjoint de la Pastorale Jeunesse de la Conférence des Évêques Al lemands, de l’Organisation de la Jeunesse Catholique Allemande et des Congrégations Religieuses. Nous espérons que de nombreux groupes se joindront à cette aventure!

Et il y a également la préparation dans les différents diocèses allemands: les jeunes arrivant des différentes parties du monde en Allemagne pour les Journées Mondiales de la Jeunesse, sont invités au cours de la semaine précédant les célébrations à se rencontrer dans différents diocèses où ils seront les invités des paroisses et des familles. Chaque diocèse a préparé un programme en vue de leur permettre de mieux connaître les gens et l’Église d’Allemagne. Ils rencontreront également les jeunes des diocèses qui iront aux JMJ de manière à s’être déjà fait des amis lorsqu’ils arriveront à Cologne.

La fébrilité est grande en Allemagne: Combien viendront? Y aura- t-i l suf f isamment d’espace et d’hébergements pour tous ? Ou bien, seront-ils moins que prévu compte tenu que la mort de Jean-Paul II a donné lieu à un gigantesque pèlerinage religieux mondial?

S. Roswitha Wanke

Les animatrices locales de la Province de Medellin, Colombie se sont réunies pour suivre un stage de développement des qualités requises pour le leadership. Sur la photo, S. Cecilia Patiño du Conseil de Congrégation et le conseiller Mauricio Cardona. Le meeting a eu lieu en Mars 2005 au Provincialat BP de Medellin.

A Médellin

Nous avons grand plaisir à par-tager avec l’ensemble de la Congrégation la joie ressentie dans notre Province d’Amérique Centrale pour les 50 ans de vie religieuse des Sœurs Ester Ra-mirez et Julia de Santo Domingo du Salvador et Sœur Maria Agustina Aleman du Costa Rica. Elles continuent de donner leur vie comme des cierges devant le « Sacrement de l’Amour », comme le disait sainte Marie-Euphrasie. Que leur engage-ment soit un sacrement d’amour fécond pour la Congrégation et pour l’humanité. Contemplatives du Bon Pasteur, Amérique

Amérique Centrale

Nous célébrons des Noces d’Or

JMJ... (Suite de la page 1)

S. Esther

S. Ma. Agustina

« … Que l’expression de notre joie et de notre gratitude monte sans cesse vers Dieu pour l’insigne faveur de notre vocation… Désirez avoir mille vies pour les offrir au Seigneur et efforcez-

vous de lui rendre amour pour amour! »

Sainte Marie-Euphrasie

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Récemment, au Nicaragua, la province d’Amérique Centrale a commencé un travail en réseaux avec le projet Samaritaines, dont la mission est d’accompagner les femmes en situation de prostitution, spécialement les adolescentes. On agit avec affection et respect et les aide dans le processus de libération. Dans ce projet travaille S. Candida Rosa Garcia dans l ’Équipe mul t id isc ip l ina ire coordonnée par le protagoniste, Père Arnaldo Zenteno, s.j. L’Équipe se propose de réaliser avec les jeunes filles un processus de reconstruction de leur personne, sans les soustraire à la prostitution. Ce sont elles -mêmes – à mesure qu’elles se reconstruisent - qui se retireront progressivement de la prostitution. Nous croyons que l’affection que nous leur portons et leur propre engagement personnel est ce qui les mènera

à abandonner la prostitution. Nous travaillons fidèlement et assidûment dans cette optique. Quitter la prostitution n’est pas quelque chose d’automatique. C’est le fruit d’un long processus qui s’obtient avec le temps. Pour que ce processus obtienne les résultats désirés, il faut une série de conditions en rapport avec la situation: l’appui familial, la capacité de travailler, avoir des alternatives de travail et économiques à sa portée. Il faut surtout essayer de leur faire vivre le processus d’estime de soi, les rendre conscientes de leur propre dignité, de leurs droits, leur enseigner à faire bon usage de leur liberté, leur dire

qu’elles auront besoin de force et de courage pour affronter des difficultés sérieuses auxquelles elles doivent s’attendre en a b a n d o n n a n t l a commercialisation de leur corps. Dans ce processus, la plus grande difficulté est de vaincre l e s t r a u m a t i s m e s psychologiques que la plupart

Amérique Centrale

RECONSTRUIRE LA DIGNITÉ DE LA FEMME

«Quitter la prostitution n’est pas quelque chose d’automa-tique. C’est le fruit d’un long processus qui s’obtient avec le temps. Pour que ce processus obtienne les résultats désirés, il faut une série de conditions en rapport avec la situation et l’appui familial…»

d’entre elles portent depuis l’enfance, ainsi que la pression de la famille qui sera privée d’un revenu sans la prostitution. Ce processus de reconstruction est assumé par l’Équipe avec un amour passionné et un grand professionnalisme qui ne ménage pas son temps, ni ses horaires ou les risques. Le Pro jet Samar i ta ines est beaucoup plus qu’un travail, c’est un projet de vie qui comprend des dimensions importantes : l’éducation et le soin aux enfants donne à réfléchir, puisque les prostituées ne veulent pas que leurs enfants soient au courant. Le centre du Projet est la femme

prostituée qui a le droit d’étudier, de se perfectionner, d’avoir des choix possibles dans le domaine de l’emploi. Pour arriver à cela, nous disposons de bons moyens et déjà, nous pouvons constater une augmentation de l’estime de soi. Par exemple, certaines femmes ont pris des cours d’esthétisme ou en pâtisserie. Elles ont ainsi amélioré leur vie et ont progressivement quitté la prostitution. En réalisant ce Projet, nous agissons par compassion envers ces femmes durement éprouvées par leur situation et projetons en elles la Bonne Nouvelle de Jésus Bon Pasteur. L’histoire qui suit est un témoignage de reconstruction obtenue par l’accompagnement d’une femme qui a décidé d ’entrer dans le Pro jet Samaritaines. « Mère célibataire à 42 ans, avec deux jeunes enfants, je souffrais énormément de les voir manquer de tout. Ainsi j’ai décidé de me prostituer. Au départ, tout allait bien. Mais quand les problèmes sont arrivés, je me suis jetée sur l’alcool. J’en prenais jusqu’à perdre conscience de mes actes. Je me réveillais violée et sans argent. Quand on est ivre et droguée, on ne sait plus ce qu’on fait. J’étais maltraitée et mes enfants aussi. Je me méprisais moi-même. Je me sentais inutile et je songeais au suicide. Les problèmes de mes enfants n’étaient pas résolus. Quand mon garçon est mort, j’ai juré de ne plus toucher à l’alcool ni à la drogue et ai cherché à changer de vie. Maintenant, je vais mieux que lorsque je vivais dans ce monde de loups. Dans le Projet Samaritaine, j’ai trouvé protection auprès de personnes agréables qui voulaient mon bien et qui m’estimaient. En plus de m’écouter, e l les me donnaient les instruments dont j’avais besoin pour travailler avec dignité. J’étudie en pâtisseries; il faut que je sois

(Suite page 11)

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Un événement qui convoque à l’engagement

Le troisième Congrès Continen-tal sur les Vocations au Minis-tère Ordonné et à la Vie Cons a-crée en Amérique du Nord s’est tenu à Montréal, Québec, Cana-da, du 18 au 21 avril 2002. Cet événement comportant trois ob-jectifs inter-reliés : • Établir un environnement

positif en Amérique du Nord pour la promotion des voca-tions au ministère ordonné et à la vie consacrée.

• Unifier et guider l’Église d’A-mérique du Nord dans son engagement à promouvoir les vocations

• Accueillir dans l’espérance les futur-e-s ouvriers et ou-vrières pour la moisson.

En vue de réaliser ces objectifs, le comité exécutif du Congrès a préparé un événement permet-tant : • Une célébration expérien-

cielle des vocations incluant une forte composante spiri-tuelle.

• Une solide réflexion théologi-que et pastorale sur les questions cruciales concer-nant la pastorale vocation-nelle en contexte Nord-Américain.

• Pour l’Église d’Amérique du Nord, un plan pastoral capa-ble de mettre en œuvre d’une manière réaliste et pratique, les recommandations des délégué-e-s au Congrès.

Des gens qui s’engagent

Les délégués de notre Archidio-cèse d’Halifax, Nouvelle Écosse, Canada, figuraient au nombre des 1136 personnes qui se sont réunies à Montréal en avril 2002. Ils sont revenus vers l’Archidio-cèse avec Cinq Priorités Pasto-rales : Prier, Évangéliser, Expé-rimenter, Accompagner et Invi-ter.

En novembre 2002, un atelier s’est tenu à Halifax, Nouvelle Écosse. Vingt-et-un représen-tants des différentes paroisses se sont réunis pour recevoir un écho du Congrès. Tous étaient désireux d’apprendre comment

les vocations au ministère or-donné et à la vie consacrée pou-vaient être favorisées chez les jeunes catholiques.

Nous avons été interpellés à former un Comité Paroissial des Vocations dans chaque paroisse de l’Archidiocèse.

“Jésus lui-même s’approcha et fit route avec eux.”

Sœur Mary Francis de notre communauté de Waverley déci-da de relever le défi! Elle a ren-contré le Curé ainsi que le Conseil Paroissial pour leur sou-mettre le projet d’un Comité Pa-roissial des Vocations. Avec l’approbation du Curé et du Conseil, S. Francis a communi-

qué avec les autres groupes pa-roissiaux pour inviter les laïcs à se joindre à elle dans la form a-tion du comité. Un membre du Conseil Paroissial, des Cheva-liers de Colomb ainsi que de la Ligue des Femmes Catholiques sont devenus le premier noyau du Comité des Vocations de la Paroisse Ste Rose-de-Lima. Le comité se réunit mensuellement de septembre à juin. Suite à l’invitation personnelle de S. Mary Francis, de nou-veaux membres ont été recru-tés. Le comité s’est aussi enrichi de la participation de deux ado-lescents qui sont devenus mem-bres avec leurs parents.

Notre objectif est de créer dans la paroisse un climat permettant à toute personne éligible de considérer avec attention la prê-trise, le diaconat ou la vie reli-gieuse comme un appel pouvant s’adresser à eux. Les membres du Comité assu-ment la responsabilité de s’infor-mer sur la prêtrise, le diaconat et la vie religieuse. Voici quelques -unes des façons créatives de développer une culture vocationnelle dans la paroisse: • Chaque mois, pour l’Eucharistie

Canada

“Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous?”

Comité Paroissial des Vocations, de gauche à droite: Jeannette Smith, Ron Hutchins, S. Mary Francis Feener, Jarrod Francis, Sharon Mitchell.

Un groupe d’adolescentes s’intéresse à l’information vocationnelle.

(Suite page 12)

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Venezuela

RÉALITÉ DE LA FEMME VÉNÉZUÉLIENNE

Une des caractéristiques qui définit la femme vénézué-lienne, est la diversité de ra-ces et de cultures originaires de différents pays; depuis l’époque de la colonie jus-qu’à nos jours, la terre du Venezuela a accueilli en son sein des milliers de femmes originaires de différentes contrées qui cherchent dans le pays du pétrole l’espé-rance d’une meilleure qualité de vie pour elles -mêmes et pour leurs familles.

Selon les statistiques de l’Institut National de la Femme : « La population vé-nézuélienne se compose de 67% de métis, 21% descen-dants de blancs, 10% des-cendants africains et à peine 2% de population du pays. Au Venezuela, il y a des vi l-les en majorité de familles pauvres et même en situation d’extrême pauvreté à cause du mouvement migratoire pour raisons socio-économiques. Dans ces vi l-les, il y a une forte concentra-tion de métis et de descen-dants d’africains. »

Ce mélange a donné comme résultat un grand nombre de femmes très belles qui ont fasciné les concours de beauté et qui surprennent le monde par leur élégance et la couleur de leur peau; plu-sieurs femme vénézuélien-nes sont le produit de l’union d’un couple de pays diffé-rents, exemple : le père est européen, la mère colom-bienne et la fille est née au Venezuela. Nous avons des foyers formés de trois cultu-res différentes, ce qui donne à la femme une grande capa-cité d’adaptation. La femme vénézuélienne a su s’adapter à la culture étrangère sans perdre son naturel de fête,

de joie et d’allégresse. Dans les foyers des femmes vénézuéliennes, il n’est pas nécessaire de préparer d’a-vance les célébrations; elles se font spontanément quand naît un bébé, quand arrive la marraine ou la voisine, ou à l’occasion d’une fête natio-

nale ou religieuse. Un simple menu du pays est suffisant pour que parents et amis par-tagent dans la joie. Il faut no-ter que la femme vénézué-lienne est très accueillante même envers des personnes qu’elle ne connaît pas; elle dit toujours : « Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois ». Cette variété culturelle

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Profession religieuse au Canada Le 5 février 2005 avait lieu, en la chapelle de la Maison de Pierrefonds, la profession religieuse de S. Nicole Bastien. C’est à titre d’Associée que S. Nicole a d’abord connu notre Congrégation.

S. Jacque-line Doyon,

responsable provinciale,

S. Nicole Bastien, nouvelle

professe et S. Angèle-

Marie Sofat-zis, assis-tante à la

formation.

S. Nicole signe ses vœux en com-pagnie de S. Jacqueline Doyon, Responsable Provinciale.

(Suite page 10)

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A PARIS Une nouvelle mission… Au service de femmes demandeuses d’asile

A la source de ce projet deux interpellations aux sœurs de NDC.

Solange, volontaire à la CIMADE,* « voit » la situation des femmes seules qui demandent asile à la France. Ces femmes, africaines ou ressortissantes de Pays de l’Est, sont hébergées, pour la nuit, chez des compatriotes dans des conditions souvent précaires et humi l iantes ou dans la promiscuité des Foyers du SAMU Social* parisien. Dans les deux cas les femmes n’ont pas d’autre issue que d’errer toute la journée dans les rues, attendant le soir pour se mettre à l’abri.

Dans ce même temps, leur Chapitre Général demande d’élargir leur collaboration avec d’autres, notamment avec les Sœurs du Bon Pasteur.

Après rencontre et concertation, les deux provinciales demandent a u x s œ u r s d e d e u x communautés d’Île de France : Cachan (NDC) et Paris (BP) de réf léchi r à une miss ion commune.

En route pour l’aventure :

L’aventure commence en 2001, année du quatrième centenaire de la naissance de St Jean Eudes. C’est le 16 novembre, jour anniversaire de son baptême qu’a lieu la première rencontre. Un projet se dessine : Ne pas recréer une institution, mais trouver un hébergement dans des congrégations présentes à Paris et dans la région : un coin pour dormir et faire sa cuisine.

Les premiers pas :

Marie Joie Delente, rbp et Solange Pelhâte, ndc sont chargées de prendre des contacts pour juger de la cohérence du projet. Avec les éléments recueillis durant huit mois, les provinciales envoient un dossier à 64 congrégations de la région parisienne sollicitant leur concours pour réaliser le

projet.

Les Dominicaines de Béthanie (contemplatives) de l’Essonne accueillent la première femme en j anv ie r 2003 , pu i s l es Franciscaines Missionnaires de Marie, hébergent la seconde… Le 4 avril 2003, une vingtaine de s œ u r s r e p r é s e n t a n t 1 2 Congrégations féminines se retrouvent pour l’Assemblée constitutive en présence du « Vicaire général de la Solidarité » du diocèse de Paris . Elles s’associent pour tenter de soutenir et d’aider ces femmes. S’inspirant du livre de Ruth elles nomment leur Association : « Les Champs de Booz ».

Tout va très vite… 24 avril 2003 : récépissé du dépôt des « Statuts » ; 31 mai 2003

parution au Jour Officiel d e l a n o u v e l l e association. « Nous n ’ a v i o n s alors aucun revenu, seulement des frais, a s s u r é s p a r n o s deux congrégations fondatrices. Puis la Sainte Famille de Bordeaux a proposé des locaux pour tenir d e s p e r m a n e n c e s , ( à Montmartre d’abord, puis en banlieue), des Provinciales ont déléguées des sœurs pour les assurer, des chèques sont arrivés, et jour après jour tout a pris forme ».

Avancer dans la confiance :

Belgique

UNE LUMIERE DANS L’OBSCURITE A l’occasion de la fête de Sainte Marie-Euphrasie, nous voudrions partager notre expérience de la défense des Droits Humains, spéciale-ment ceux de la femme, en Belgique.

Notre mère Fondatrice Sainte Marie-Euphrasie s’est rendue person-nellement en Belgique en 1839 pour y démarrer la Maison de Mons.

Nous continuons l’enseignement qu’elle nous a légué, principalement l’amour et le travail avec et pour les jeunes qui sont exclus de la socié-té. En 1994, à Bruxelles, la Communauté de Stella Maris ouvrait ses portes et son cœur aux jeunes dont la vie est menacée par la mafia internationale du commerce de la prostitution.

Pendant plus de 10 ans, ces femmes nous ont permis de découvrir des chemins nouveaux, un nouvel espoir ; elles nous comblent de joie, en nous permettant d’accomplir cet esprit de l’Évangile qui animait dé-jà Sainte Marie-Euphrasie.

Comment ces jeunes femmes arrivent-elles chez nous ?

Des Instituts spécialisés dans le trafique des personnes avec lesquels nous travaillons et sommes souvent en contact, dirigent vers nous les cas les plus critiques.

Combien de temps ces femmes restent-elles chez vous ?

Cela dépend, chaque cas est différent. De 3 semaines à 2 mois, avec un maxi-mum de 6 mois pour les cas exceptionnels. Elles reçoivent notre soutien maté-riel, psychologique et spirituel après quoi elles repartent et réintègrent la socié-té. Nous avons plusieurs cas. Nous voulons citer celui de Marie, la dernière :

Marie vient d’un pays de l’Europe de l’Est. Elle a perdu sa mère à l’âge de 9 ans et vit avec une tante. Son père la néglige complètement. A l’âge de 17 ans, elle se marie et semble très heureuse. Elle est déjà mère d’un petit enfant quand son calvaire commence. Son mari l’oblige à se prostituer. Ce n’est que le début. Elle découvre que son mari et sa famille sont liés à la mafia de la prostitution. Elle est battue et subit des souffrances de tout genre. Elle est ame-née en Belgique où elle doit continuer son « travail ». Bien qu’elle soit arrêtée par la police, il lui est impossible de dénoncer son mari ou le réseau mafieux

« Les champs de Booz »

(Suite page 8)

(Suite page 12)

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« Du 1er janvier 2003 au 31 mai 2005 nous avons rencontré près de 120 femmes en attente du statut de réfugié ou en période d’insertion. Malheureusement nous n’avons pas pu proposer les hébergements dont nous rêvions et dont elles auraient eu besoin pour trouver un peu de repos, mettre de l’ordre dans leur esprit, et ne plus connaître l’insécurité du 115, (numéro d’appel pour demander un logement d’urgence). Nous les avons soutenues, tant que nous avons pu, matériellement et moralement. Ces femmes viennent d’Afrique (12 pays), Éthiopie, Érythrée, Russie, A r m é n i e , O s s é t i e , d e Madagascar, de Haïti, d’Irak, du Maghreb, de Malaisie »…

L’équipe inter-congrégation assure les permanences d’accueil et recherche des hébergements. Pour les permanences, les locaux proposés ont remplacé les bars et les jardins publics où avaient lieu les premières r e n c o n t r e s . A u v u d e l’accroissement des accueils, les sœurs qui nous avaient ouvert

leur communauté à Saint-Mandé, ont libéré chambres et bureaux pour nous donner la jouissance de quatre pièces et d’une salle d’eau. Cinq sœurs y assurent, à tour de rôle, l’accueil convivial des femmes : café, rafraîchissements, palabre, on fait connaissance. Quatre autres les reçoivent par binômes i n t e r c h a n g e a b l e s , p o u r connaître leur situation, les orienter vers d’autres Services et fa i re les recherches d’hébergements. Pour chaque permanence, 7 congrégations sont ainsi rassemblées chez une huitième. Dans les mêmes locaux, deux sœurs assurent un « atelier-français -informatique », trois jours par semaine. A cela s’ajoutent des visites à l’hôpital, les accompagnements dans certaines démarches, le temps donné pour « écouter ; toutes choses que les travailleurs sociaux, dont nous voulons rester complémentaires, ne peuvent faire ». Les hébergement : depuis janvier 2003, trois congrégations ont offert une chambre pour loger une femme ; depuis mars 2003, une association de Solidarité Paroissiale, nous réserve une chambre et depuis décembre 2003 une dame seule accueille une personne dans son pavillon ; Côté financement :

«Au départ, nous ne voulions fonctionner qu’avec les dons de nos Congrégations, des bienfaiteurs et les cotisations à l’association « Les champs de Booz ». Puis des évènements ont fait que sur l’insistance d’une personne du Ministère de la Solidarité nous avons demandé une subvention qui nous a été accordée pour cette année ».

Élargis l’espace de ta tente :

A ce jour, 20 Congrégations sont engagées dans ce projet. 14 sœurs sont en contact direct avec les femmes. Des laïcs nous ont rejoints : un associé eudiste a de multiples fonctions, une comptable, proche des orator iens, une jeune contrôleuse de gestion, une élève en droit viendra nous aider pour aux entretiens et démarches. Aujourd’hui le zèle de nos fondateurs est toujours à l’œuvre. St Jean Eudes et Ste Marie-Euphrasie nous disent plus que jamais « une personne vaut mieux qu’un monde »

Marie Joie Delente, rbp

A PARIS… (Suite de la page 7)

Fête de Sainte Marie-Euphrasie

Journée festive chez nous à Bruxelles Chacune s’active dans la joie et est aux petits soins pour que tout respire l’harmonie. Toutes les sœurs se sont mobilisées pour que nous fêtions ensemble et de tout cœur notre Sainte Mère ! Notre oratoire resplendit de lu-mière, de fleurs et il en est de même pour nos cœurs. La journée commence par une célébration fervente d’Eucharis-tie. Nos prières montent vers Dieu dans un élan de reconnais-sance envers notre Sainte Mère pour sa vie et son Zèle. En fidèles filles de ce grand cœur nous avons pour ce jour convié certaines jeunes filles venues chez nous alors qu’elles traversaient un période difficile et pénible, aux prises avec la mafia, victimes du trafic et contraintes à se prostituer.

Aujourd’hui elles retrouvent peu à peu une vie normale. Certes, avec toute l’aide, le soutien et les encouragements dont nous sommes capables. Une jeune maman a connu des jours très durs, victime de mal-traitance, d’atteinte morale et physique. Elle fut contrainte à quitter son pays, la Roumanie, en y laissant ses deux enfants, restés avec sa maman. C’est une fille intelligente et très courageuse, qui est parvenue après plusieurs mois passés chez nous à retrouver un petit « chez soi ». Grâce aux lois et aux instances juridiques belges pour le « regroupement des fa-milles », elle a récupéré ses en-fants: un petit garçon de 9 ans et une jeune fille de 15, qui tous deux vont aujourd’hui à école et ont rapidement appris le fran-

çais. Ils se sont très bien adap-tés à la Belgique et sont heureux d’avoir pu rejoindre leur maman. Une autre jeune fille enceinte de 5 mois - un cas très difficile - vient de temps en temps chez nous se ressourcer et reprendre force. Nous la suivons et l’ai-dons pour qu’elle puisse assu-mer sa grossesse jusqu’au bout et devenir une maman respon-sable. Évidemment c’est autour d’une délicieuse et joyeuse table que s’est déroulée la suite de la jour-née, avec des petits cadeaux et des photos pour garder le sou-venir de cette amicale journée. Ces rencontres spirituelles et festives sont pour elles un ballon d’oxygène qui les aide à trouver la juste altitude dans leur vie. Et pour nous un horizon de prin-temps pour grandir et s’épanouir toujours plus au service des plus démunis de ce monde. Communauté de Bruxelles

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RBP et OLC

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En juin 2003, S. Marion Chipeco, RBP, a été invitée à devenir la coordonnatrice du Village de l’Harmonie dans l ’ a r c h i d i o c è s e d e Zamboanga, au sud des Ph i l i pp ines . E l l e es t également en charge de la formation du personnel. Le Village de l’Harmonie est un village bien spécial qui vise la promotion d’une culture du dialogue comme sentier vers la paix. Il joue un rôle très important dans l’ensemble du Mouvement pour le Dialogue

Silsilah dont l’objectif est de promouvoir une plus grande

compréhension et de meilleures relations entre Musulmans et Chrétiens ainsi qu’avec les gens d ’ a u t r e s c o n f e s s i o n s religieuses.

À titre de formatrice du personnel du Village de l’Harmonie, elle vit dans une communauté mixte de travailleurs laïcs et religieux, tous engagés dans le dialogue interreligieux et la promotion de la paix. En 1998, S. Marion a suivi le Cours Intensif de Silsilas, ce qui l’a préparée pour ce nouvel apostolat. Au cours

UN NOUVEL APOSTOLAT AU CENTRE POUR LES TRAVAILLEURS OUTREMERS

Au cours des 20 dernières années, le Centre pour les Travailleurs Ou-tremers, établi par la Province des Philippines en 1985, a œuvré au service des travailleurs outremers philippins, particulièrement des fem-mes travaillant outremer. Cette année, le gouvernement a conclu une entente avec le Centre en vue de confier l’un de ses programmes au Centre et à son personnel. Le Programme de « Counselling pour les Fiancés et Époux d’Étran-gers » nous a été confié en avril dernier. Le programme vise à prépa-rer les fiancé-e-s ou époux/épouses à la vie avec une personne étran-gère dans une culture étrangère vécue outremer. Ce programme vise aussi à les informer de leurs droits et obligations dans leur pays d’a-doption. Au début, ce programme était sous la direction de la Commission pour les Philippins vivant outremer du Département des Affaires Étrangè-res. Il est évident que l’aspect counselling de ce programme est en lien direct avec notre charisme Bon-Pasteur : voilà pourquoi plusieurs Sœurs du Bon-Pasteur de même que six Affilié-e-s Laïcs sont active-ment impliqués dans ce nouvel apostolat. Les Affilié-e-s Laïcs le cons idèrent comme une façon pratique et stimulante d’exercer leur esprit Bon-Pasteur.

S. Mary James Wilson

Philippines

Le mouvement pour le dialogue Silsilah

des cinq années qui ont suivi, elle a servi à titre de Membre de l’Exécutif et du Service de Formation au Centre Diocésain pour l’Oecuménisme et le Dialogue Interreligieux de l’Archidiocèse de Davao. Puis, de Davao, elle est allée vers l’archidiocèse de Zamboanga. Comme assistante directrice de l’Institut pour le Dialogue de Silsilah, elle travaille en étroite collaboration avec le P. Sebastiano d’Ambra, I.P.M.E., président du mouvement.

Compte tenu du conflit actuel qui sévit au Sud des Philippines avec que lques g roupes séparatistes musulmans, nous sommes heureuses qu’une Soeur du Bon-Pasteur soit engagée dans cet important m i n i s t è r e d u d i a l o g u e interreligieux et dans la promotion d’un culture du dialogue et de la paix. SMJW

Sr. Marion, debout, avec le personnel

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VENEZUELA... (Suite de la page 6)

se vérifie même dans la vie reli-gieuse; nous sommes 36 sœurs et représentons 6 pays du conti-nent américain.

Plusieurs programmes répon-dent aux besoins locaux.

1- Le Centre Espérance – De-puis 1986, il répond aux besoins pressants de la s o-ciété de Caracas, pour aider les victimes de l’exploitation sexuelle. Même si le travail est pénible, nous oeuvrons en réseaux avec les Sœurs Oblates du Divin Rédem p-teur, la Légion de Marie et quelques paroisses. Un au-tre Centre de Promotion vient de s’ouvrir dans la ville de Barquisineto, avec le même objectif. La mission du Centre est d’accueillir, écouter, aider et orienter, réconcilier et édu-quer la femme vers la paix, le travail et la famille. Nous leur offrons une variété de cours et de sessions d’ac-cord avec les besoins du moment. Après avoir obser-

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Toutes signes d’espoir

Sœur Mary Soledad L. Perpinan, S œ u r d u B o n - Pas teu r , responsable du Mouvement du Tiers Monde contre l’exploitation des Femmes, est l’une des 27 femmes des Philippines, dont les noms ont été proposés au Comité du Prix Nobel à Oslo, pour appartenir aux ‘’Mille Femmes pour le prix Nobel de la Paix 2005’’. La nomination de mille femmes, originaires de 143 pays différents montre la reconnaissance collective de ce que les femmes ont fait pour créer, instiller et promouvoir la Paix de différentes façons, comme dans le cas de S. Soledad, la guérison intérieure profonde de celles qui survivent à un inceste, un viol ou au trafic sexuel.

Le Mouvement du Tiers Monde contre l’Exploitation des femmes (TW-MAE-W) non seulement assure des plaidoyers contre

l’exploitation sexuelle et le trafic des femmes mais réalise aussi des services de rééducation en internat et des centres d’urgence dans 12 sites des principales îles des Philippines. Le nom des 1000 femmes choisies fut rendu public simultanément dans différents points du monde le 29 Juin dernier. Aux Philippines cette

présentation eut lieu dans un Centre International de la Convention Philippine. En octobre 2005, nous saurons si cette nomination des 1000 F e m m e s o b t i e n d r a l a prestigieuse récompense du Nobel.

Les femmes nommées ont été d é s i g n é e s p o u r l e u r engagement actif dans la cause de la paix et la Justice, souvent dans des circonstances très difficiles. Les critères de choix étaient, parmi d’autres, la valeur de l’action menée, l’intégrité, l’engagement à long terme, la mise en place d’un réseau étendu. L’Association des 1000 Femmes pour le Prix Nobel 2005, qui a commencé son action en 2003 en Suisse, a déclaré: ’Les 1000 Femmes sont des expertes dans leurs champs d’action, elles sont des signes d’espoir pour le monde.’ S. Mary James Wilson

Une des mille Femmes pour le Prix Nobel de la Paix

vé la réalité sociale, la dé-sintégration familiale, l’idée du « Club de Vidéo Fam i-lial » a surgi dans le but d’o-rienter les valeurs de la fa-mille, avec forums de dis-cussion.

2- La voix des sans -voix – Travail dans la prison de Uribana, dans la ville de Berquisimeto. Je dois sou-vent faire face à des ques-tions d’injustice risquant ainsi de perdre mon emploi.

3- Banque de Dieu : Espé-rance des pauvres. Pro-gramme qui est né à l’occa-sion de l’année jubilaire. Par les micro-crédits, on aide les femmes en pauvreté extrême pour que grâce à sa créativité, elles puissent organiser leur propre entre-prise familiale. Avec des cellules, coordonnées par des bénévoles et soutenus par des groupes organisés dans les paroisses, on ob-tient de bons résultats, sans bureaux ni employés, le processus agit de porte en

porte. Ces cellules de la Banque de Dieu existent dans plusieurs villages mar-ginalisés.

4- Le Centre de formation pro-fessionnelle « Œuvre du Bon-Pasteur » - il s’agit vrai-ment d’une oeuvre « Bon-Pasteur », dont le but est de rendre les jeunes filles utiles à la société dans laquelle elles grandissent : on leur enseigne à faire et à être, on leur permet d’acquérir des compétences dans un contexte culturel spécifique.

5- Protection et toit – Le Foyer pour enfants « Saint Jo-seph » prend soin des en-fants de femmes privées de liberté et d’enfants aban-donnés. Nous remercions le Seigneur qui dépose en nos mains, ses préférés : les enfants. Cela nous per-met de lire dans leurs yeux et dans leur vie, la ten-dresse, l’amour, la joie re-çus directement de leur ex-périence infantile sans inter-médiaires ni imitations.

S. Martha Villegas

S. Soledad

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Si nous voulons parler de ‘persévérance’ et ‘fidélité’, il suffit d’évoquer nos Sœurs hongroises. Cela fait 3 ans que je suis arrivée à la mission de Hongrie et je veux partager avec vous ce que signifie pour m o i , d ’ é c o u t e r l e u r s expériences, partager leur vie, partager chaque jour la mission et percevoir en elles une grande force intérieure. C o m m e n t n o s S œ u r s Hongroises ont-elles vécu leur consécration durant les 40 a n n é e s d e r é g i m e communiste ? Que nous disent-elles ? « Au début la force spirituelle que j’avais n’était pas tellement grande mais ensuite et peu à peu, nous nous sommes a c c o m m o d é e s a u x changements. Nous nous sommes rendues compte de ce que c’était que persévérer, et que c’était là le plus important ; pour moi par exemple être fidèle à la messe quotidienne et à la prière du rosaire. Je devais travailler, trois équipes se partageant les 24 heures, (faire les trois huit) dans un atelier de couture ; quand il faisait encore nuit, avant d’arriver à la maison le matin, j’allais à la messe. (K Regina) « La plus grande force pour moi venait de la Divine Providence et de la communauté fraternelle. Souvent nous nous rencontrions et nous nous réconfortions les unes les autres. Jamais nous n’avons perdu espoir que sous quelque forme que ce soit, la Congrégation se rétablirait en Hongrie. Nous ne vivions pas dans le futur, mais dans le p r é s e n t e t c e l a n o u s encourageait. Tous les jours j’assistais à la messe et part ic ipais aux act iv i tés paroissiales. Dans mon travail (un hôpital pour enfants) seul mon chef savait que j’étais religieuse, mes compagnes non. Peut être seulement par mon service et parce que j’assumais des heures supplémentaires, elles se rendirent compte que je

n’étais pas comme la plupart d’entre elles. Ce que je faisais là, c'était pour être un exemple pour les autres et auss i par nécessité économique. J’ai eu des joies et des épreuves mais je peux surtout parler de ce que cela signifie de ‘porter la croix de chaque jour’. Je vous dirais « quel que soit le lieu où l’on se trouve, on n’est jamais séparé de la communauté. Durant 40 ans, sans parler de la Divine Providence, c’est cette expérience qui a donné la force

à chacune de nous et qui fait qu’aujourd’hui nous sommes ici et que nous pouvons poursuivre notre travail ». (Rita) « A Dieu nous avions confié notre vie. La prière et le travail furent ce qui nous a aidé à tenir. Pour moi aussi ce qui fut important et une grande force, est d’avoir prononcé mes voeux perpétuels avant la dispersion. Au début, les gens savaient que nous étions religieuses et ils refusaient de nous donner du travail. C’était très difficile. Plusieurs fois, la police m’a interpellée verbalement. Une fois, elle l’a également fait par écrit, me disant qu’il était une

Hongrie Persévérance… Fidélité

S. Gilma Maria, une des Soeurs du Bon-Pasteur en Hongrie

(Suite page 11)

honte de peser sur sa famille comme je le faisais, vu que je ne travaillais pas. Que si je ne pouvais pas travailler, je devais alors me marier. Durant plus de 10 ans les soldats pillaient les maisons en continuation, en emportant tout ce qui les y intéressait, spécialement de la nourriture. Ce fut la période la plus dure. » (Pongrac) « Il y avait 4 ans que j’étais entrée dans la congrégation quand se produisit la dispersion. Je suis restée 4 ans dans ma famille puis 38 ans dans la communauté des Pères F r a n c i s c a i n s ( l ’ u n i q u e congrégation d’hommes qui avait la permission de continuer son travail pendant le régime communiste). Je travaillais à la cuisine du collège catholique. Je suis très reconnaissante envers Dieu pour m’avoir donné la grâce de la fidélité. Comme Sœur du Bon-Pasteur, tout mon travail, ma prière, mes sacrifices furent et sont offerts à la communauté, à ceux qui souffrent, aux mères et leurs enfants en situations difficiles… Quand j’ai entendu qu’avec

l’aide de nos supérieures et des Sœurs missionnaires nous pouvions vivre une nouvelle vie communautaire, je suis revenue avec joie. » (Kolumba) « Ces 40 années ne furent pas faciles, mais la grâce de Dieu et la prière furent ce qui m’a permis de tenir » (Jacinta) « C’est l’amour fraternel et la messe quotidienne qui m’ont soutenue. » (Providencia) « J’ai toujours été heureuse dans ma vocation. Depuis 1950, année de la dispersion, j’ai toujours

« A Dieu nous avions confié notre vie. La prière et le tra-vail furent ce qui nous a aidé à tenir. Pour moi aussi ce qui fut important et une grande force, est d’avoir pronon-cé mes voeux perpétuels avant la dispersion. »

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essayé de motiver les Sœurs p o u r q u e n o u s n o u s rencontrions bien que nous sachions que nous courrions le risque d’être sanctionnées. Une ou deux fois par an, j’allais rendre visite à celles qui étaient en dehors de Budapest et les encourageais à persévérer dans la vie religieuse. Toujours, elles se réjouissaient beaucoup de nos rencontres. Nous étions heureuses de nous sentir appartenir à la congrégation surtout quand nous recevions une lettre de Sœur Thérèse (RBP). Celle-ci nous confirmait «que nous étions membres de la congrégation pendant la dispersion, de la même manière que nous l’étions lorsque nous étions en communauté ». Le plus difficile pour moi fut quand ma mère se fractura la jambe et que je dus aller la soigner. Comme j’étais à la maison, la police secrète se manifesta. Elle appela plusieurs fois mon père. Ma mère me disait « Ma petite fille, vois-tu ? Pourquoi vont-ils maltraiter ton père alors qu’à toi, ils ne feront rien?» Effectivement, il en était ainsi. Ils ne me faisaient aucun

HONGRIE.... (Suite de la page 10)

persévérante et je ne dois jamais dire que je ne suis pas capable. Les psychologues m’ont aidée à réfléchir sur ma vie et sur ma véritable valeur. Quand je raconte mes problèmes, je me sens écoutée et sais que ce que je dis ne sera pas répété. Mes enfants sont sur

la bonne voie. Je me sens digne et respectable. J’ai de l’estime pour moi-même et ma vie a changé. Si tu as un problème semblable au mien, sache qu’à tout âge on peut changer si on le veut vraiment. Il ne faut pas rester cloîtrée chez soi mais chercher le soutien social et

psychologique. La vie a de la valeur; il ne faut pas risquer de se faire violer ou tuer. Dans ta famille tu peux trouver paix, sécurité et protection, avec l’amour et le respect de tes enfants. A mes enfants, j’enseigne à aimer. Je les aide en tout ce qui m’est possible pour que mon histoire ne se reproduise pas . S. Sidey Fallas

mal; mais ils me retenaient toute la journée pour ne me laisser retourner à la maison que le soir venu. ( Margit Néni ) Je ne veux pas oublier de mentionner Nyul Llona. En hongrois, son nom signifie « lapin » et nous l’appelons avec affection Nyuszi « petit lapin ». Au foyer des anciennes, où l’on se rencontre depuis de nombreuses années, elle nous reçoit toujours avec un paisible sourire, reflet d’une paix intérieure profonde. A 96 ans, quelques souvenirs d’hier surgissent, brouillés avec le temps, mais comme si tout se déroulait au moment présent. Au milieu des plaisanteries, nous échangeons avec elle et l’aidons à manger quelque délicieux yogourt ! Elle aime les sucreries. Emilia, Anuska, Gabriela, Maria Eudes, toutes sont des exemples de persévérance et de fidélité. Et, pourquoi ne pas le dire ? Les Sœurs missionnaires qui m’ont précédée dans cette aventure, ont ouvert des chemins, elles ont cru en l’impossible, elles ont espéré contre

toute espérance. Elles aussi sont des témoins de persévérance et de fidélité. Durant presque deux ans, à travers un long désert, j’ai connu des moments auxquels je ne pensais pas survivre. Cependant, Jésus Bon Pasteur fut celui qui m’a soutenu et conduit. La mission, la prière, les sacrements, la direction spirituelle, la vaillance et l’encouragement de mes Sœurs, la conviction de l’appel missionnaire. Voilà ce qui m’a aidé à faire un pas de plus, à ne pas déserter. « Ceux qui sèment dans les larmes, moissonnent dans la joie» (Ps 26,5). Aujourd’hui le Seigneur me permet de moissonner avec joie, de me réjouir de « l’oasis », d’expérimenter la joie de la croissance, de la maturation, de la transformation … A Dieu, tout l’honneur, la puissance, la gloire, la louange et l’action de grâce ! Sr Gilma Maria Munoz Calderon et les Sœurs de la mission de Hongrie

AMERIQUE CENTRALE... (Suite de la page 3)

Une formation au leadership pour la région Asie-Pacifique se déroule à Sabah, Malaisie de l’est, du 24 Juin au 12 Août 2005.

Ce programme de formation glo-bale et contextualisée dure 7 semaines ; il est offert aux Sœurs du Bon-Pasteur, donnant les principes clefs du leadership et préparant les Sœurs à ce ser-vice du leadership. Les Provinces de la région Asie- Pacifique sont représentées de la façon suivante : 3 Sœurs de l’Inde, 3 de l’Indonésie, 2 des Philippines, 1 du Japon, 5 de l’Asie de l’Est, 2 de l’ Egypte-

Soudan et 2 membres de l’é-quipe de formation de la région Asie-Pacifique. Sœur Susan Chia de la Province Singapour/Malaisie anime cette formation. Le programme comprend une retraite de 6 jours animée par

Sœur Joann Heinritz, CSJ, un atelier sur ‘La vie religieuse’ dans une perspective mondiale en pleine évolution, animé par Sœur Inigo, SSA. Ceci sera suivi d’une mission d’insertion, une réflexion théologique, des ses-sions de développement person-nel, de ‘construction d’une équi-pe’ selon le modèle systémique Satir. Cette formation s’est mise en place en réponse à l’appel du 28° Chapitre général qui dans ses Orientations établit Extrait de Lien du BP Asie-Pacifique, n°1, Juin 2005.

Une formation au Leadership dans la région Asie-Pacifique

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Journal du Bon Pasteur

2005

Nous encourageons les Unités à envoyer leur articles quand elles le souhaitent tout au long de l'année. Néanmoins cela nous aiderait de recevoir un article pour les dates prévues ci-dessous. En fin d’année, chaque Unité aura ainsi pu prendre part au Journal du Bon Pasteur. Mer-ci d’envoyer l’article avant ou au plus tard pour le cinq du mois. Voici le calendrier:

Mars Argentine, Australie, Japon, New

York, Afrique du Sud

Avril Belo Horizonte, Équateur, Kenya, Allemagne du Nord, Sri Lanka/

Pakistan

Mai Bogotá, Asie de l'Est, Les Îles, Autriche/Suisse, Allemagne du

Sud Ouest

Juin Bolivie, Egypte/Soudan, Malte,

Paraguay, Hongrie

Juillet Canada, Espagne, Liban/Syrie,

Pérou, Uruguay

Août Amérique centrale, France/Belgique,

Medellin, Philippines, Venezuela,

Septembre Chili, Grande-Bretagne, Irlande/

Ethiopie, Mexique, Portugal/Angola,

Octobre Chine, Italie, Mid Nord America,

Recife,

Novembre Côte d'Ivoire, Inde/Népal,

Mozambique, Sénégal,

Décembre République Tchèque, Indonésie,

Hollande, Singapore/Malaysia

Invitation

Merci de bien vouloir envoyer vos articles

Pour le Journal du Bon Pasteur à:

REGINA KUIZON Casa Generalizia,

Suore del Buon Pastore Via Raffaello Sardiello 20

00165 Roma, Italia Email: [email protected]

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Pour la traduction, merci à: Srs. Karla Bernabé, Aline Bertrand, Claire Alessandri,

Charlotte Gill, Odile Laugier, Gilma María Muñoz, Rosario Ortiz, Adriana Perez, Digna María Rivas, Mary James Wilson

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dominicale, une table d’informa-tion est dressée à l’entrée de l’église et un membre du comité est présent pour accueillir, écou-ter et répondre aux questions.

• Des cassettes vidéo, revues, livres, brochures, feuillets de prière sur le ministère ordonné et/ou la vie consacrée sont à disposition pour emprunt.

• Un projet éducatif a été annoncé et réalisé par le comité: les pa-roissiens ont été invités à em-prunter la revue « Vision – Un guide pour le discernement », d’y sélectionner un article qui les intéressait puis de répondre aux questions fournies par le Comité. Un adolescent catéchète a pris l’initiative d’inviter sa classe qui se préparait à la Confirmation, à participer à ce projet.

• Un membre du Comité prépare un calendrier mensuel portant les noms des prêtres, séminaris-tes, diacres, et congrégations religieuses féminines du Diocèse afin que les paroissiens puissent prier pour eux le jour qui leur est dédié.

• Un registre portant les noms et dates de naissance des prêtres, séminaristes et diacres est dis-posé bien en vue à l’entrée de l’église. Les paroissiens sont invités à prier pour la personne ayant la même date de nais-sance qu’eux.

Grâce à la participation de S. Mary Francis Feener, animatrice du Comi-té, les laïcs en sont venus à connaî-tre notre Congrégation, notre Cha-risme et nos Services à travers le monde.

Nous espérons qu’avec la grâce de Dieu et grâce au travail du Comité des Vocations, les grands-parents, parents et amis se réjouiront lors-qu’un membre de leur famille rece-vra un appel de Dieu à servir comme prêtre, diacre ou religieuse/religieux, et y répondra.

Nous espérons qu’avec la grâce de Dieu, les semences qui sont plan-tées et cultivées par le Comité des Vocations produiront une moisson de jeunes gens qui seront ouverts à accueillir leur vocation comme un don de Dieu pour le peuple de Dieu et qui y répondront avec joie.

S. Mary Francis Feener

CANADA... (Suite de la page 5)

BELGIQUE... (Suite de la page 7)

car elle est sous surveillance. De plus, son fils se trouve toujours dans son pays d’origine. A la fin de cette année, Marie parvient à s’é-chapper et se rend directement en Belgique pour cette fois dénoncer le clan dont fait partie son mari. Au-jourd’hui, une grande partie des per-sonnes concernées sont incarcérées et Marie essaye de reconstruire sa vie ; elle continue de lutter pour obtenir son fils auprès d’elle.

Le 25 Avril, nous avons célébré la fête de Sainte Marie-Euphrasie avec les jeunes femmes qui sont passées chez nous. Une fois de plus, nous avons pu partager leurs projets, leurs espoirs et leur joie de vivre maintenant qu’elles sont sorties du trou noir. Nous avons recueilli différents témoi-gnages. Marie par exemple nous a dit :« J’ai eu l’agréable surprise de trouver sur mon chemin des person-nes comme vous qui m’ont aidée, qui m’ont livré leur amour sans même me connaître. Vous m’avez reçue sans arrière pensée et avez prié pour moi. La prière que nous faisions ensemble m’a donné beau-coup de forces. Continuez à accueil-lir toutes les jeunes femmes comme moi, qui ont besoin de retrouver un peu d’espoir. Valérie, une autre jeune femme, a tenu ses propos : « A mon arrivée chez vous, j’étais morte. J’y ai ren-contré cinq mères qui cherchaient à m’aider, à m’écouter et à me proté-ger. Quand mes enfants ont finale-ment pu venir en Belgique, je les ai immédiatement portés ici pour qu’ils puissent connaître mes mamans. Je vous en prie, continuez de recevoir toutes ces jeunes femmes qui souf-frent. Elles ont besoin de vous.» Et Kandia : «Quand la Police m’a proposé de venir ici, j’ai d’abord eu peur, car j’avais vécu un enfer. Vous m’avez écoutée, aimée et vous m’a-vez donné un nouvel espoir, de nou-velles raisons de vivre. Cette occa-sion de pouvoir être ensemble nous fait du bien. Le message que je vous adresse est qu’il vous faut poursui-vre ce travail auprès de ceux qui souffrent. » Toutes ces jeunes ont toujours été conscientes du tragique de leur si-tuation. Celles qui ont pu être arra-chées aux griffes de la mafia nous sont extrêmement reconnaissantes de l’aide reçue.

Ma. Lourdes Orihuela E.