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Gauvain et le Chevalier Vert par Julie Brochen metteur en scène > page 2 Groupe 41 à travers l'Europe... > page 2 Pendant ce temps... Accompagner les spectateurs en situation de handicap > Côté public Après Merlin l’enchanteur, créé au TNS en mai 2012, c’est au tour du chevalier Gauvain d’être le héros de l’aventure. Gauvain, neveu préféré d’Arthur, ne refuse aucun défi, aucune conquête ; jeune homme passionné, il inspire la passion : celle des pucelles et dames, sen- sibles à son héroïsme et sa sensualité, comme celle des ennemis qui rêvent de le combattre et de l’anéantir. L’onirisme côtoie la comédie. « Le merveilleux restera notre fondement », dit Julie Brochen, « Gauvain et le Chevalier Vert est à la fois une création (une naissance) et une continuité. Le troisième mouvement du Graal Théâtre. Ce projet "fou", visant à monter les dix pièces, se poursuit, nous poursuit, Christian Schiaretti et moi. D’ores et déjà, dans notre vocabulaire, il ne s’agit plus de réunir les troupes du TNP et du TNS autour de ce projet, mais de savourer la joie de voir se reconstituer "La Troupe du Graal Théâtre". » Chacune des dix pièces qui composent Graal Théâtre est une œuvre en soi et peut se voir indépendamment des autres. OURNAL Théâtre National de Strasbourg David Martins © Benoît Linder « La question du jeu rejoint celle du je. » Gauvain et le Chevalier Vert est le troisième volet du Graal Théâtre qui en comprend dix au total. Joseph d’Arimathie relatait le péché originel, l’inceste et la naissance de la chevalerie céleste. Merlin l’enchanteur marquait la naissance de la chevalerie terrestre avec l’accession au trône d’Arthur et la création de la Table Ronde. Après ces deux épisodes fondateurs, s’ouvre une trilogie consacrée aux aventures de trois cheva- liers : Gauvain, Perceval et Lancelot. La majorité des gens situe plutôt aisément les per- sonnages de Perceval et Lancelot, ne serait-ce que dans les grandes lignes : Perceval est perçu comme un jeune homme naïf et instinctif, qui a grandi dans les bois et a tout à découvrir de la chevalerie. Lan- celot est lié à l’univers du lac, et l’on pense à lui comme à l’amoureux de la reine Guenièvre. Gauvain est un personnage moins connu. Son par- cours peut paraître beaucoup plus mystérieux, voire aléatoire, car il est le précurseur de toutes les aventures et quêtes à venir. Il est le premier à rele- ver un défi lancé à la cour du roi Arthur, le premier à prendre la route et à s’offrir au monde. C’est en cela qu’il est considéré comme « le père des aven- tures » malgré son tout jeune âge. Il y a quelque chose de très adolescent chez lui, dans le sens où il s’offre tout entier à son idée de la chevalerie alors qu’il ne connaît encore rien du monde. Au début de l’aventure, il est le neveu préféré d’Ar- thur et a été choisi par la reine Guenièvre pour être son « premier chevalier ». C’est donc tout naturellement qu’il s’offre en « pre- mier » à relever le défi qui se présente et dont il ne connaît pas la teneur. Il découvre alors qu’il lui fau- dra, un an plus tard, accepter de se faire trancher la tête… C’est donc par une promesse de mort que com- mence son aventure. Mais étrangement, il semble qu’il n’en ait pas totalement conscience, comme si ce laps de temps d’un an qui lui est offert lui sem- blait pouvoir s’étirer en une petite éternité. C’est tout le paradoxe de ce personnage : il est à la fois le plus déterminé et le plus courageux et en même temps son parcours est entièrement dépendant du hasard des rencontres qu’il fait. Il est tellement habité par le respect des codes de la chevalerie qu’il « bifurque » sans cesse de son chemin pour répondre à des demandes de gens qu’il croise. Parce qu’il veut être et rester « droit », il est ballotté de part et d’autre, se voyant même, à un moment, obligé de revenir à son point de départ avant de repartir. > suite page 2 Gauvain et le Chevalier Vert École du TNS : Les Estivants Atelier-spectacle du Groupe 40 dirigé par Alain Françon et Guillaume Lévêque > page 2 8 e Festival Premières Jeunes metteurs en scène européens à Karlsruhe > page 3 MAI-JUIN 2013 / n°19

Journal du TNS Mai - Juin 2013

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Actualités du TNS en mai et juin 2013 : Gauvain et le chevalier vert, les aventures de la table ronde, presentations de saison, spectacle de l'Ecole du TNS, festival premières

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Gauvain et le Chevalier Vertpar Julie Brochenmetteur en scène

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Groupe 41à travers l'Europe...

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Pendant ce temps...Accompagner les spectateurs

en situation de handicap> Côté public

Après Merlin l’enchanteur, créé au TNS en mai 2012, c’est au tour du chevalier Gauvain d’être le héros de l’aventure. Gauvain, neveu préféré d’Arthur, ne refuse aucun défi, aucune conquête ; jeune homme passionné, il inspire la passion : celle des pucelles et dames, sen-sibles à son héroïsme et sa sensualité, comme celle des ennemis qui rêvent de le combattre et de l’anéantir. L’onirisme côtoie la comédie. « Le merveilleux restera notre fondement », dit Julie Brochen, « Gauvain et le Chevalier Vert est à la fois une création (une naissance) et une continuité. Le troisième mouvement du Graal Théâtre. Ce projet "fou", visant à monter les dix pièces, se poursuit, nous poursuit, Christian Schiaretti et moi. D’ores et déjà, dans notre vocabulaire, il ne s’agit plus de réunir les troupes du TNP et du TNS autour de ce projet, mais de savourer la joie de voir se reconstituer "La Troupe du Graal Théâtre". »

Chacune des dix pièces qui composent Graal Théâtre est une œuvre en soi et peut se voir indépendamment des autres.

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« La question du jeu rejoint celle du je. »

Gauvain et le Chevalier Vert est le troisième volet du Graal Théâtre qui en comprend dix au total.Joseph d’Arimathie relatait le péché originel, l’inceste et la naissance de la chevalerie céleste. Merlin l’enchanteur marquait la naissance de la chevalerie terrestre avec l’accession au trône d’Arthur et la création de la Table Ronde.Après ces deux épisodes fondateurs, s’ouvre une trilogie consacrée aux aventures de trois cheva-liers : Gauvain, Perceval et Lancelot.La majorité des gens situe plutôt aisément les per-sonnages de Perceval et Lancelot, ne serait-ce que dans les grandes lignes : Perceval est perçu comme un jeune homme naïf et instinctif, qui a grandi dans les bois et a tout à découvrir de la chevalerie. Lan-celot est lié à l’univers du lac, et l’on pense à lui comme à l’amoureux de la reine Guenièvre.Gauvain est un personnage moins connu. Son par-cours peut paraître beaucoup plus mystérieux, voire aléatoire, car il est le précurseur de toutes les aventures et quêtes à venir. Il est le premier à rele-ver un défi lancé à la cour du roi Arthur, le premier à prendre la route et à s’offrir au monde. C’est en cela qu’il est considéré comme « le père des aven-tures » malgré son tout jeune âge. Il y a quelque chose de très adolescent chez lui, dans le sens où il s’offre tout entier à son idée de la chevalerie alors

qu’il ne connaît encore rien du monde. Au début de l’aventure, il est le neveu préféré d’Ar-thur et a été choisi par la reine Guenièvre pour être son « premier chevalier ». C’est donc tout naturellement qu’il s’offre en « pre-mier » à relever le défi qui se présente et dont il ne connaît pas la teneur. Il découvre alors qu’il lui fau-dra, un an plus tard, accepter de se faire trancher la tête…C’est donc par une promesse de mort que com-mence son aventure. Mais étrangement, il semble qu’il n’en ait pas totalement conscience, comme si ce laps de temps d’un an qui lui est offert lui sem-blait pouvoir s’étirer en une petite éternité.C’est tout le paradoxe de ce personnage : il est à la fois le plus déterminé et le plus courageux et en même temps son parcours est entièrement dépendant du hasard des rencontres qu’il fait. Il est tellement habité par le respect des codes de la chevalerie qu’il « bifurque » sans cesse de son chemin pour répondre à des demandes de gens qu’il croise. Parce qu’il veut être et rester « droit », il est ballotté de part et d’autre, se voyant même, à un moment, obligé de revenir à son point de départ avant de repartir.

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Gauvainet le Chevalier Vert

École du TNS : Les EstivantsAtelier-spectacle du Groupe 40

dirigé par Alain Françonet Guillaume Lévêque

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en scène européensà Karlsruhe

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Mai-Juin 2013 / n°19

GAUVAIN ET LE CHEVALIER VERT du 21 mai au 7 juin DU THÉÂTRE À L’ÉCRAN BORD DE PLATEAU THÉÂTRE EN PENSÉES ATELIER CRITIQUE

de Florence Delay et Jacques Roubaud > Séances spéciales• Surtitrage français Vendredi 24 mai• Surtitrage allemand Samedi 25 mai• Audiodescription Jeudi 30 mai

> au Cinéma StarSacré Graaldes Monty Python, 1975, 90’Rencontre à l'issue de la projection avec Florence DelayLundi 27 mai à 20h

Excaliburde John Boorman, 1981, 142’Lundi 3 juin à 19h45

Tarif spécial : 5,50 € par séance sur présentation de la carte d’abonnement du TNS ou d’un billet pour Gauvain et le Chevalier Vert

à l'issue de la représentationJeudi 30 mai

Rencontre avec Julie Brochenet Jacques Roubaudanimée par Thierry Revol (UdS)Samedi 1er juin à 14h30 au TNS

Réservation recommandéeau 03 88 24 88 00

animé parBarbara Engelhardt, journalisteLundi 3 juin à 19h

Librairie Quai des Brumes,120 Grand'Rue Strasbourg

Réservation obligatoireau 03 88 24 88 47

Mise en scène Julie Brochenavec la complicité de Christian Schiaretti

> Création avec les troupes du Théâtre National Populaireet du Théâtre National de Strasbourg

Du mardi au samedi à 20h, dimanche 2 juin à 16hRelâche les lundis et dimanche 26 mai

Salle Koltès

Avec Muriel Inès Amat*, Laurence Besson**, Christophe Bouisse, Fred Cacheux*, Jeanne Cohendy, Julien Gauthier**, Damien Gouy**, Antoine Hamel*, Ivan Hérisson*, Xavier Legrand, David Martins*, Clément Morinière**, Cécile Péricone*, Juliette Plumecocq-Mech, Jérôme Quintard**, Yasmina Remil**, Juliette Rizoud, Hugues de la Salle, Julien Tiphaine**, Clémentine Verdier**

(* Troupe du TNS ** Troupe du TNP)

Avec la participation de Pierre Meunier

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page 2Gauvain et le Chevalier Vert(suite)

Cette notion de « jeu » est omniprésente. Un jeu dangereux car tous ces écarts qu’il fait empiètent sur le temps qui le sépare de sa mort annoncée. Ce qui est saisissant, c’est que son histoire semble avoir déjà été écrite avant qu’il ait eu le temps de la vivre ou la penser. Partout elle le précède. La question du « jeu » rejoint celle du « je ». Gauvain ne dit jamais son nom, mais chaque personne qu’il croise lui parle d’un « lui » fantasmé et réel à la fois. Il semble toujours à rebours de sa propre histoire, comme s’il devait l’écrire en fonction du récit des autres, se « conformer » à ce qu’on dit de lui. Il a à peine vécu mais est déjà une légende. Il se construit alors en fonction de ce qu’on

lui renvoie, des échos de son histoire, avant de se questionner lui-même. Son regard est conditionné par sa réputation. Il ne peut que lui être fidèle. Il est, aux yeux de tous, un personnage de récit plus qu’un humain.Consciemment ou inconsciemment, Gau-vain s’inscrit « en dehors » du temps. Plus il s’investit au présent, plus il le morcelle. Il ne cesse de le subir et de le réinventer à la fois. Et toute la pièce est construite à cette image : il y a de nombreuses ellipses et des moments où tout semble être suspendu, dilaté. Le temps vécu par Gauvain ressemble à celui des rêves. Et cette idée est renforcée par l’alternance de situations très concrètes et d’apparitions mystérieuses. Il y a notamment la vision récurrente d’un homme transpercé d’une épée, dont on ne sait si elle est réelle ou fantasmée. Cette vision rappelle la malédiction des rois pécheurs  : toute la lignée de Joseph d’Arimathie sera touchée par un «  Coup Douloureux  » jusqu’à ce que

la rédemption ait lieu. Cette vision évoque aussi à chacun la figure de sa propre mort. Mais Gauvain ne s’y arrêtera qu’un instant, sans sembler en être bouleversé.Gauvain traverse sa propre aventure comme il traverse les espaces, comme il traverse le temps et est traversé par lui. Rien n’a vraiment de prise sur lui.C’est peut-être en cela qu’il est « pur ».Il est dit que celui qui trouvera le Graal devra être « chaste, pur et vierge ». Le chevalier parfait est donc une sorte de « robot » dépour-vu d’émotion et de désir.Gauvain n’est ni chaste ni vierge mais il semble « pur », c’est à dire

inébranlable selon la notion du parfait chevalier.Mais, à la fin, quand il doit offrir son cou pour qu’il soit tranché, il tremble. Il est dit qu’il tremble trois fois.Il découvre la peur, il prend conscience que la mort peut exister vraiment et que la vie n’est pas un récit ni un jeu. Il fait face à son présent.C’est la peur qui fera de lui un humain, le rendra à la fois moins et plus « pur », le transformera en vrai chevalier. C’est cette peur qu’il surmontera en offrant sa tête qui fera de lui la vraie figure du courage.Avant cela, il semble que la notion de perfection lui ait enlevé tout libre arbitre.Ainsi, Gauvain et le Chevalier Vert est l’histoire d’une naissance. Ce tremblement final et premier de Gauvain, c’est la naissance de la conscience et de l’humanité, de la peur et de la vraie chevalerie.Ce n’est pas un hasard si, juste avant, Gauvain est « séquestré » neuf mois. Neuf mois à l’issue desquels il découvrira que sa mère, sa grand-mère et sa sœur sont les personnes qui l’ont rendu captif et lui ont fait perdre toute notion du temps. Neuf mois durant les-quels il aura été séparé de Flore, qui lui présente un enfant dont elle affirme qu’il est le père.Est-il vraiment le père de cet enfant ? On ne le saura jamais.L’ensemble du Graal Théâtre interroge les notions de provenance, de naissance et de destin. Quelle part reste-t-il à l’humain pour faire ses propres choix ?Dans cette histoire, tout est basé sur la notion d’inceste originel. Nous sommes tous nés de ce « péché » qui fait de nous des frères et des sœurs. C’est sur ce socle fragile et imparfait qu’est fondée notre humanité.

Julie BrochenPropos recueillis par Fanny Mentré, mars 2013

LES ESTIVANTS de Maxime GorkiMise en scène Alain Françonet Guillaume Lévêque

Après avoir dirigé les élèves du Groupe 36 dans Les Enfants du Soleil de Maxime Gorki en 2007, Alain Françon, en collaboration avec Guillaume Lèvêque, retrouve à la fois l’École du TNS et l’auteur russe pour ces Estivants adaptés par Michel Vinaver. Ce dernier atelier-spectacle des élèves du Groupe 40 qu’Alain Françon a suivi durant leur formation, sera ensuite présenté à La Colline-théâtre national à Paris (du 19 au 22 juin).

«  Gorki écrit Les Estivants en 1904, un an avant la première révolution russe. Il a trente-six ans, il est un écrivain enga-gé. Il croit profondément que la fonction de l’art est de faire avancer les idées révolutionnaires. […] On entre dans la pièce, et on est ébloui. On est passionné. Elle nous paraît aujourd’hui parfaite-ment actuelle. On se demande si l’actua-lité de la pièce tient à d’autres éléments que les idées qu’elle véhicule, et certes elle réside pour une grande part dans la construction formelle, dans la façon dont les personnages se constituent par juxtaposition et entrechoc de fragments, dans la façon dont l’action se consti-tue non par enchaînement de cause à effet mais par additions successives de touches discontinues. Reste que les idées exprimées, loin d’être un poids mort, contribuent à la pulsation dont la pièce est animée. »

Michel Vinaver, extrait de Pour un théâtre des idées ?

dans « Écrits sur le théâtre »

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Le Groupe 41 à travers l’Europe…DE BERLIN À HAMBOURGAprès avoir participé à l’édition de «  FIND +  » de la Schaubühne de Berlin, le Groupe  41 (2e année) sera au Festival du Thalia Theater de Hambourg  : «  Das Körber Studio Junge Regie 2013 ». Les élèves y présenteront Étouffons-le dans l’œuf  ! / Lasst ihn uns im Keim ersticken  ! d’après Cromwell de Victor Hugo et Jules César de William Shakespeare et participeront à des master class avec les autres écoles.Du 4 au 11 maiThalia Theater, « Das Körber Studio Junge Regie 2013 » www.thalia-theater.deAvec le soutien de l’OFAJ (Office Franco-Allemand pour la Jeunesse)

EN PASSANT PAR STRASBOURGLes élèves liront  des extraits des Arpenteurs du monde de Daniel Kehlmann, biographie romancée de Alexandre Humboldt, à l’occasion de la Nuit des Musées.Samedi 18 mai de 19h30 à 1hJardin des Sciences • UDS, 12 rue de l'Université • www.nuitdesmusees.culture.fr/ PUIS AU MUSÉE DU LOUVRE, À PARISDans le cadre de l’exposition « De l'Allemagne » présentée jusqu’au 24 juinVie de Gundling, Frédéric de Prusse, Sommeil rêve cri de Lessing de Heiner Müller,sous la direction de Jean JourdheuilEn 1976, Heiner Müller écrit une pièce où il interroge brutalement l’identité allemande, à travers la figure ambiguë de Jacob Paul von Gundling, historien officiel de la Prusse de Frédéric Ier au début du XVIIIe siècle. Gundling est un savant moqué par les militaires et les gens de cour en raison de sa grande culture. Cette pièce sera présentée à l’entrée de l’exposition, au milieu d’une œuvre de Anselm Kiefer.Samedi 22 et dimanche 23 juin à 19h et 20hRotonde de l’exposition « De l’Allemagne », hall Napoléon • www.louvre.fr POUR FINIR EN ITALIE…• FESTIVAL DE SPOLETO ET ACADÉMIE DE ROME du 30 juin au 13 juilletwww.festivaldispoleto.com& FESTIVAL DE THÉÂTRE UNIVERSITAIRE DE VENISE du 28 juin au 7 juilletLes élèves présenteront des spectacles et participeront à des master class. • LES 29e RENCONTRES DE SAN MINIATO TEATRO DI PISA /PRIMA DEL TEATROComme en 2012, Julie Brochen, en collaboration avec Christian Burgess, dirigera une des master class à laquelle des élèves du TNS participeront.Du 13 au 29 juilletwww.primadelteatro.it

LES ESTIVANTS de Maxime Gorki du 4 au 8 juin 2013

Mise en scène Alain Françon et Guillaume LévêqueAdaptation Michel VinaverEn collaboration avec la Cie Théâtre des nuages de neige

Atelier-spectacle du Groupe 40 (3e année de l’École du TNS)

Salle Gignoux • Tous les soirs à 20h

Entrée libre (selon les places disponibles)Réservation obligatoire au 03 88 24 88 24Avec Léon Bonnaffé, Laurène Brun, Youjin Choi, Kyra Krasniansky, Jules Garreau, Thaïs Lamothe, Thomas Mardell, Céline Martin-Sisteron, Sarah Pasquier, Romain Pierre, Bertrand Poncet, Alexandre Ruby, Eva Zink

École du TNSAtelier-spectacle du Groupe 40à Strasbourg et à Paris

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Lecture publiqueD’un texte sélectionné par le comité de lecture du TNS> Avec les comédiens de la troupeSamedi 29 juin à 20h au TNSEntrée libre • Réservation recommandée

SAISON 13-14Ouverture de la billetterie et des abonnements

Lundi 26 et mardi 27 aoûtSouscription des abonnements Carte Saison Accueil à la billetterie du TNS de 10h à 18h, sur Internet, par dépôt ou par courrier

Lundi 2 septembre à 14hOuverture de la billetterie

Les formulaires d'abonnement parvenus au TNS par courrier, dépôt ou Internet seront traités dès leMercredi 28 août.

Présentations de saisonVendredi 6 septembre à 20hSamedi 7 septembre à 18hen compagnie des artistes invités

TournéesLIMBUS LIMBO Hanovre, Orangerie (Kunstfestspiele Herrenhausen) le 6 juinGAUVAIN ET LE CHEVALIER VERTVilleurbanne, Théâtre National Populaire, 14 > 23 juin

Groupe 40 de l'École du TNSLES ESTIVANTSParis, La Colline-théâtre national, 19 > 22 juin

OLMAMIŞ MI? ISN'T IT? TurquieDe Fatih Gençkal

JEU 6 21H / VEN 7 21HEn turc, surtitres français / allemand

Istanbul, 2012 : cinq jeunes adultes s’interrogent sur ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Ils ont en commun d’être artistes et d’avoir grandi dans les années 90. Leurs expériences diverses du dévelop-pement politique et culturel de la Turquie se reflètent dans une per-formance collective qui trace les contours d’une génération, dans toutes ses contradictions.

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I WOULD PREFER NOT TO BelgiqueDe Selma Alaoui

VEN 7 20H45 / SAM 8 19H45 En français, surtitres allemand

Le mélancolique est un être lu-natique. Parfois l’enthousiasme le traverse, parfois l’abîme s’ouvre devant lui. Selma Alaoui dresse un tableau étonnam-ment drôle de la mélancolie dans lequel s’entrechoquent Byron et Dahlia, Melville et Witkiewicz, une bourgeoisie décadente et un esprit d’entreprise hyperven-tilé. Chercher le sens de la vie a toujours quelque chose de gro-tesque.

KIJKEN NAAR JULIE Pays-BasD’après MADEMOISELLE JULIEde August Strinberg Mise en scène Bram Jansen

SAM 8 16H / DIM 9 17H45En néerlandais, surtitres français / allemand

Trois personnes sont confinées dans une cuisine – le royaume des domestiques chez made-moiselle Julie. La pièce intimiste de Strindberg met en scène le rapprochement tragique de mi-lieux sociaux opposés. Par l’ajout d’un commentaire anthropolo-gique en voix off, Bram Jansen transpose la pièce à l’époque contemporaine. Le théâtre se fait microscope, révélant toute la psychologie des comportements.

AMADO MIO SlovénieD’après Pier Paolo Pasolini Mise en scène Ivan Peternelj

VEN 7 19H & 21H30En slovène, surtitres français / allemand

Le spectacle s’inspire de deux courts textes de Pasolini édités après sa mort  : Actes impurs et Amado mio. Sur un tréteau nu, il évoque la relation du jeune Pasolini avec un de ses élèves, alors que la seconde guerre mondiale fait rage. Les personnages donnent à entendre l’éveil et le dilemme d’une relation homosexuelle contrariée par une morale chrétienne dominante.

BLICKAKTE AllemagneDe Daniel Schauf

JEU 6 23H / VEN 7 23HEn allemand, surtitres français

Dans les années 60, Mao offre un théâtre national à la Soma-lie. Mais plusieurs guerres civiles et un attentat-suicide le détruisent avant même qu’il devienne un symbole national. Partant de cet épisode de l’His-toire, la performance interroge le concept d’identité culturelle. Sur scène, des expériences géo-bio-graphiques de tous ordres se croisent. L’Asie, l’Europe et l’Afrique se rencontrent ici pour poser la question  : que signifie être étranger ?

DIE AUSERWÄHLTE KLASSE DER RADFAHRER AllemagneD’après UN ENFANTde Thomas Bernhard Mise en scène Korbinian Schmidtet Franz-Xaver Mayr

SAM 8 22H15 / DIM 9 14H30En allemand, surtitres français

Dans son récit autobiographique Un enfant, Thomas Bernhard évoque le besoin de s’échapper d’un environnement familial étouffant. La bicyclette devient promesse de liberté  : elle ne l'emmène pas très loin, mais l'échec et le bonheur ici se cô-toient. En enchaînant des scènes radicalement stylisées, les deux metteurs en scène traduisent sous une forme éloquente l'at-mosphère de la jeunesse de l'auteur.

DIE VERSENKUNG DES ATOM-U-BOOTS KURSK DURCH DEN FEIGLINGSTEVEN JOBS AllemagneDe Timo Krstin

DIM 9 16H & 19H30En allemand, surtitres français

À la recherche de la vérité abso-lue dans l’océan médiatique, l’au-teur K rencontre sur les bords du lac Baïkal en Sibérie toutes sortes de personnages fictifs ou réels et découvre un terrible secret lié à des sous-marins nucléaires enfouis, à des don-neurs d’organes, à la révolution capitaliste mondiale, à la faillite grecque et à l’opéra baroque... La pièce mélange les genres et interroge le théâtre : comment être authentique ? Le mensonge peut-il servir une noble cause ?

TELEMACHOS SHOULD I STAY OR SHOULD I GO? AllemagneDe Anestis Azas et Prodromos Tsinikoris& Ensemble

SAM 8 20H / DIM 9 19HEn grec et allemand, surtitres français / allemand

Alors que la crise étrangle l’Eu-rope et tout particulièrement la Grèce, la question de « partir ou rester » est devenue existentielle pour de nombreux Grecs. C’est le cas des hommes et femmes pré-sents sur scène : leurs parcours, entre émigration, immigration et retours, sont autant d’odyssées personnelles. Télémaque et ses compagnons sont livrés à la nou-velle image de soi et à celle de l’autre que la crise européenne leur renvoie actuellement.

LA LOI D’INTERACTION OU L’HISTOIRE DE LA GIRAFE QUI FAIT (TROP) PEURSuisseDe Katy Hernan et Adrien Rupp

SAM 8 18H En français non surtitré / DIM 9 18H En allemand non surtitré

Pourquoi cherchons-nous à en-trer en relation les uns avec les autres  ? À communiquer et inte-ragir, alors que chacun se consi-dère au fond comme le centre du monde  ? Avec un rétroprojecteur comme partenaire de jeu et une bonne dose d’ironie, Katy Hernan et Adrien Rupp explorent les mé-canismes de la communication et prennent plaisir à surprendre le public dans une charmante ren-contre au théâtre.

8e Festival Premières à KarlsruheJeunes metteurs en scène européens

Organisé par le Badisches Staatstheater de Karlsruhe,Le Maillon, Théâtre de Strasbourg

et le Théâtre National de StrasbourgDu 6 au 9 juin 2013

6 – 9 JUIN 2013KARLSRUHE

PREMIÈRES8E FESTIVAL

6 – 9 JUIN 2013KARLSRUHE

PREMIÈRES8E FESTIVAL

LIEUX5 salles dans 3 lieuxSTAATSTHEATER DE KARLSRUHE KLEINES HAUS & STUDIO Baumeisterstr. 11+49 (0)721 3557 0 INSEL Karlstrasse 49b (dans la cour intérieure)À 10 min à pied du Staatstheater et du ZKM ZKM & HFG Lorenzstrasse 19 • Entrée par Brauerstr. 40(Bâtiment du Filmpalast) • À 20 min à pied du Staatstheater et 10 min de Insel

INFORMATIONS PRATIQUESBUS Strasbourg <>Karlsruhe :un bus jeudi et dimanche ; deux bus vendredi et samediRéservation obligatoireGratuit le jeudi • 3€ (tarif réduit) ou 5€ les autres jours

PROGRAMMATION, renseignements, horaires des bus, covoiturage, hébergements, accès, vente des cartes et billets sur WWW.FESTIVALPREMIERES.EU

PARTAGEZ, COMMENTEZ, PARTICIPEZ sur facebook (festivalPremieres) et twitter (@FestPremieres)

MERLIN AVAGY ISTEN, HAZA, CSALÁDHongrieDe Tankred DorstMise en scène Csaba Polgár, HOPPart

JEU 6 20H / VEN 7 20HEn hongrois, surtitres français / allemand

Le grand texte de Tankred Dorst sur l’histoire de l’humanité est un curieux panoptique : Merlin, fils du diable, devient metteur en scène d’un monde dans lequel s’inter-pénètrent le mythe et le présent, l’histoire et l’avenir. Accompagné d’un formidable ensemble musi-cal, Csaba Polgár explore le déclin d’une société dans laquelle les visions d’Artus d’un monde plus juste s'effondrent devant les luttes de pouvoir.

© Eszter Gordon © D. R. © Matej Peternelj © Fabienne Cresens © Saris & den Engelsman

© Nora Rupp © Benjamin Krieg © D. R. © D. R.

w w w . t n s . f r+33 (0)3 88 24 88 00

Édité par le Théâtre National de Strasbourg • Directrice de la publication Julie Brochen • Responsables de la publication Éric de La Cruz, Fanny Mentré et Chantal Regairaz • En collaboration avec Quentin Bonnell, Agnès Boukri, Anne-Claire Duperrier, Tania Giemza, Chrystèle Guillembert, Fabienne Meyer et Julie-Marie Duverger • Graphisme Tania Giemza • Impression DNA

Où trouver le Journal du TNS ? Au TNS et dans de nombreux lieux de dépôts : Boutique Culture, bibliothèques, FNAC, théâtres, musées, bars… (liste consultable sur www.tns.fr) •Sur le site du TNS (téléchargeable dès les 1er septembre, novembre, janvier, mars et mai) • Sur le blog du TNS : www.tns.fr/blog > rubrique Le Journal du TNS

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S’exprimer, publier, partager sur le

Côté public

Accompagner les spectateurs en situation de handicap

Des spectateurs comme les autresÀ quoi ressemble une représentation de théâtre quand l’un des sens vous manque ? En tant que spectateur valide, il est difficile de plonger dans la subjectivité de celui qui ne l’est pas, d'imagi-ner ses sensations, son ressenti et, partant de là, ses besoins éventuels. Jean-Claude Heim, res-ponsable du Groupement des Intellectuels Aveugles et Amblyopes (GIAA) de Strasbourg et spec-tateur assidu du TNS, tranche : « chaque spectacle est différent et chaque spectateur est unique. » Il n’y a pas une façon de voir un spectacle : c’est une alchimie foncièrement personnelle. Aussi, si une personne a besoin d'un aménagement pour entendre ou voir un spectacle, comment s’y prendre ? Cet aménagement va-t-il déranger les autres spectateurs ? Faut-il prévoir des séances dédiées pour chaque type de public ? Pour Clara Del Piano, chargée de communication de la Mai-son Départementale des Personnes Handicapées (MDPH)1, « il ne s’agit pas de proposer des offres spécifiques, mais des offres adaptées. » Elle ajoute : « le spectateur en situation de handicap est un spectateur comme les autres. La séance dédiée n’est pas l’idéal, elle stigmatise la personne. C’est en contradiction avec le message que nous voulons faire passer. »

Quels sont les obstacles à la pratique culturelle de ces spectateurs ?Si des dispositifs d’accompagnement existent, les faire connaître de ceux qui en ont besoin reste un enjeu important. L’isolement est le premier obstacle à la fréquentation des personnes en si-tuation de handicap. Clara Del Piano nous apprend que seulement 5% des personnes déficientes visuelles se risquent hors de chez elles. Un constat qui nous invite à repenser notre accompa-gnement.Cela n'étonne pas Jean-Claude Heim, qui précise qu'«  on rencontre le même problème dans la population de gens voyants… Quelle proportion de personnes va au théâtre ? ». En effet, pourquoi attendre plus des personnes handicapées que des personnes valides ? Il renchérit : « Je parle souvent avec des personnes qui sont amenées à me conduire quand je vais au TNS, elles me de-mandent ce qui s'y passe car elles n’y ont souvent jamais mis les pieds ! » s’amuse-t-il.Une enquête, menée par nos soins et relayée par le Service de la Vie Universitaire et sa Mission Handicap, de l’Université de Strasbourg auprès des étudiants en situation de handicap, corro-bore cette analyse et montre que la difficulté à trouver des personnes pour partager la sortie est, avec le manque d’information, l’un des freins majeurs à la fréquentation. Cette enquête fait également apparaître que les étudiants en situation de handicap sont demandeurs de culture. Ils sont très largement détenteurs de la Carte culture et leurs pratiques culturelles s’apparentent en tout point (nature et fréquence) à celle des valides, le théâtre venant en cinquième position de leurs sorties favorites. Plus de 63% d’entre eux affirment qu’un dispositif d’accompagnement motive leur pratique culturelle. Un point de vue partagé par Jean-Claude Heim pour qui «  un dispositif incite les gens à venir », Dominique Boucherat renchérit  : «  j’y vais parce que c’est en audiodescription, sinon je n’irais pas ».

Comment être spectateurs… ensemble ?Outre les dispositifs d'accompagnement, il s'agit pour l'essentiel d'accueillir la personne et son handicap dans la communauté des spectateurs. Pour Clara Del Piano, «  le fil conducteur est la mixité. Montrer qu’on peut toujours adapter les choses. Voir qu’on peut gommer la différence. » Cha-cun d’entre nous a un rôle à jouer pour favoriser l’accès des personnes en situation de handicap à la culture. Il n’est sans doute pas inutile de rappeler combien la présence de ces spectateurs dans nos salles de spectacle est importante. La singularité de chacun est une richesse pour tous et la diversité la norme de notre condition. Clara Del Piano parle d'« inclusion » : « c’est quand on ne se pose plus la question de l’accessibilité, parce que cela va de soi ». On parle alors d’accessibi-lité universelle.

1. La MDPH est un guichet unique créé par la loi de 2005 et issue des anciennes COTOREP et CDEES. Elle renseigne les personnes sur tous les aspects de leur vie et les redirige vers les services compétents. Elle

enregistre 55 000 demandes de prestations chaque année.

Chrystèle Guillembert réalisant une audiodescription, salle Koltès © Benoît Linder

Au fil des Journaux du TNS de cette saison, vous avez suivi nos tribulations et découvert les fondements de notre métier de relations publiques. Pour finir, nous souhaiterions aborder les accompagnements mis en place par le TNS pour les spectateurs en situation de handicap : audiodescriptions, surtitrages, accessibilité des personnes à mobilité réduite...

Portrait d’un spectateur non voyantSportif amateur et membre des Ateliers du petit Prince de l’ESAT (Établissement et service d'aide par le travail), Joël Brion est un homme à l’agenda bien rempli. Quand il ne travaille pas, il pratique le torball (sport de ballon pratiqué par les sportifs déficients visuels), ou bien il s’entraîne au tir à la carabine pour le championnat de France (il est arrivé 3e lors de la dernière édition du Critérium de Lorraine). Il aime la musique et privilégie les concerts, mais à l’invita-tion du TNS, il a tenté l’aventure du théâtre et a assisté à la pièce Au bois lacté de Dylan Thomas avec quelques collègues de l’ESAT. « Une expérience intéressante et un très bon souvenir », pré-cise-t-il « sans audiodescription, ça n’aurait pas été évident, surtout les passages sans dialogues. J’ai particulièrement aimé les différents passages chantés. » Pour lui, la sortie au théâtre prend tout son sens dans le collectif : « Je préfère venir en groupe, pouvoir partager après ».

Surtitrages pour spectateurs malentendants ou sourdsChaque saison, six spectacles sont proposés avec un surtitrage pour les spectateurs malen-tendants. Deux écrans de part et d’autre de la cage de scène permettent de lire des surtitres. Le TNS réserve des places au premier balcon permettant de profiter au mieux de ce disposi-tif jusqu’à quinze jours avant la première du spectacle. Ces spectateurs peuvent également suivre les spectacles en langue étrangère surtitrés en français. Des casques amplificateurs sont aussi tenus à la disposition des personnes qui le souhaitent, sur simple demande à l’ac-cueil du théâtre avant chaque représentation.

Valérie Jaeger, Carline Haag, Jean-Claude Heim, Patrice Bouslah et Albert Talent © Benoît Linder

Audiodescriptions pour les spectateurs malvoyants ou aveuglesSans le casque audio sur leurs oreilles, ces spectateurs des premiers rangs d’orchestre pas-seraient inaperçus. Visiblement concentrés, ils ne perdent pas une miette de ce qui se passe. En régie, un des chargés des relations publiques leur souffle ce que le texte ne leur permet pas de comprendre : les didascalies, mais aussi les entrées et les sorties de scène, les mouve-ments des comédiens, les changements de costumes ou l’évolution de la scénographie. Jean-Claude Heim sourit, cet « auditeur-spectateur » de la première heure assiste depuis dix ans aux six spectacles audio-décrits par saison au TNS : « C’est du direct, avec ses avantages et ses inconvénients ». Effectivement, rien n’est figé et si nous, les commentateurs, avons bien pré-paré notre conduite, le théâtre étant vivant, c’est la réactivité du direct qui prime. Pour certains spectacles nous rendons possible l’accès tactile à la maquette du décor ou du plateau avant la représentation.Dominique Boucherat, responsable du GIAA de Nancy, fréquente beaucoup de théâtres et d’opéras  : « Je suis aveugle de naissance, j’ai toujours vécu dans un monde de voyants. J’aime bien aller au théâtre, j’essaie d’y aller régulièrement ». Elle souhaite encourager les structures culturelles de sa ville à adopter ce procédé. Mais quelle est précisément la valeur ajoutée de l’audiodescription ? « Quand il n’y a pas beaucoup de dialogues, on a besoin d’être épaulé » ex-plique-t-elle. «  Certaines choses ont une signification, une symbolique  : les éléments de décor, la gestuelle, certaines expressions ou des échanges non verbaux qui apportent quelque chose en plus et qui ne passent pas uniquement par le texte. »Jean-Claude Heim explique : « On entend un bruit, on se demande ce qui se passe : le personnage est-il mort ? Est-ce qu’il s’en va ? Est-ce qu’il disparaît de telle ou telle façon ? » Cependant, ils préfèrent qu’on ne leur en dise pas trop non plus : « Si le champ des possibles reste ouvert pour le spectateur alors il faut qu’il le reste également pour nous, par contre si une solution apparaît sur le plateau, il faut qu’on la connaisse ». C’est là tout l’art de l’audiodescription : donner les clés de la compréhension sans penser à la place de l‘autre ou le priver de ses émotions propres. D’ail-leurs pour Jean-Claude Heim, « une certaine neutralité est de mise, qui contraste avec les intona-tions des acteurs. Le commentateur n’est pas un acteur, il fait un autre travail. Il est important que les deux soient distincts. » Dominique Boucherat ajoute, « Votre rôle, me semble-t-il, n'est pas de donner une interprétation, mais de nous aider à comprendre les intentions du metteur en scène ».En tant que commentateur, nous savons que nous avons gagné la partie lorsque nous avons réussi à nous faire oublier. L’aspect technique de l’audiodescription s’efface pour laisser place au texte, au jeu. À l’issue de la représentation, on retrouve des spectateurs qui ont ou non aimé le spectacle, comme Dominique Boucherat qui confesse un petit désamour pour Shakespeare : « j’ai eu du mal à comprendre, mais pas à cause de l’audiodescription… »À elle de nous interroger : « D’après vous, est-ce que tout peut être audio-décrit ? ».Aidez-nous à réfléchir à cela en donnant votre avis sur le blog. Merci !

Pendant ce temps...

Accessibilité pour les personnes à mobilité réduiteLe TNS et son Café sont entièrement accessibles aux personnes à mobilité réduite depuis la réfection du parvis côté Marseillaise. Nous pouvons accueillir à l’orchestre de la salle Koltès jusqu’à onze spectateurs en fauteuil. Dans la salle Gignoux ou à l’Espace Grüber, nos possibi-lités d’accueil dépendent du dispositif scénique et de l’emplacement des gradins, mais le pos-sible accueil de trois spectateurs en fauteuil est toujours respecté.

Renseignements/Location : 03 88 24 88 24

Tarifs saison 12-13 : de 5,50 € à 27 €

Où se jouent les spectacles ?TNS : 1 avenue de la Marseillaise- Salle Koltès, placement numéroté- Salle Gignoux, placement libreESPACE KLAUS MICHAEL GRÜBER :18 rue Jacques Kablé, placement libre

Toutes les salles sont accessiblesaux personnes à mobilité réduite.

Où et comment acheter vos billets ?

• À la billetterie du TNS : 1 avenue de la MarseillaiseHoraires d’ouverture :lundi 14h-18h, mardi > vendredi 10h-18h, samedi 10h-12h /14h-18h

• Par téléphone : 03 88 24 88 24 et par Internet http://billetterie.tns.fr

• À la caisse du soir (uniquement le spectacle du jour) : ouverte 45 min. avant le début de la représentation.

• Autres points de vente :- Boutique Culture, place de la Cathédrale- Réseau « FNAC, Carrefour, Géant, Système U, Intermarché »- Détenteurs de la carte Culture : Kiosque Culture, L’Agora - bâtiment Le Platane

Informations pratiques

Anne-Claire Duperrier, chargée des relations publiques