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La Voz Un periódico de Solidaridad... Réflexion sur l’Engagement, en page 1 Par Santiago Giroux Des nouvelles du CCOAR, en page 2 Le Choc Culturel!, en page 7 Par Gérard Hamel

Journal la Voz

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Journal La Voz, numéro 4, publié par le Groupe d'entraide internationale Spirale, un organisme de solidarité internationale québécois.

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Page 1: Journal la Voz

La VozUn periódico de Solidaridad...

Réflexion sur l’Engagement, en page 1

ParSantiagoGiroux

Des nouvelles du CCOAR, en page 2

Le Choc Culturel!, en page 7 ParGérardHamel

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Samuelm’ademandéd’écrirequelquesmotssurl’engagement.Maispourquoifaut-ilquejem’engage?Lavieestcourteetilmefautalleràl’essentiel:lebonheur.

Qu’est-cequej’entendsparbonheur?Parvie?Àdate,laterreestlaseuleplanèteoùlavieabonde.Desmillionsd’exo-planètestournentautourd’étoilesquisontdesmilliards.

Regarde les affirmations suivantes sur notre seule planète où la vie abonde et vois si tu es d’accord ou non.

•10%delapopulationmondialeaccapare84%delarichesseglobale.Ouiounon.•L’accumulationdelarichessedanslesmainsdequelques-unsestpossiblegrâceàladépossessionetl’exclusiondebeaucoupdegens.Gandhidisait:«Toutcequ’onmangesansbesoinsevoleàl’estomacdespauvres».Ouiounon.•Cettelogiquedel’accumulationestplusdictatorialequetouslessystèmesdictatoriauxconnusparcequ’elleignoreladiversitéculturelle,labiodiversitéetparcequ’elledivisel’humanitéentrerichesetpauvres.Ouiounon.• La crise est plus qu’une « turbulence financière » selon les mots de Frei Betto. On vit une crise de civilisation : on croit possible un accroissement économique illimité sur une planète limitée. On identifie le bonheur à la richesse, le bien-êtreàl’accumulationdesbiensmatériels,leprogrèsàlaconsommation.Ouiounon.•L’effetdeserreetleréchauffementglobalsontdesconséquencesdel’actionmortelledel’êtrehumain.Ouiounon.•UnchangementdesituationestbloquéparcequelespaysduG-8,lesNationsUniesetlespaysémergentssontdanslalogiquemercantile.Aulieudeproposerdesmesurespoursauverlaviehumaineetlavieengénéral,ilsproposentdecréerunmarchéinternationaldecarboneoud’énergiesale,desortequelespaysdéveloppéspuissentacheterdesquotasdepollutionnonprisparlespayssous-développés.Ouiounon.•OnpeutreprendreMartinLutherKingquidisait:«Lepluspréoccupantn’estpaslaperversitédesméchantsmaisl’indifférencedesbons».Ouiounon.

Si tu es d’accord avec ces affirmations, tu vois bien que ton engagement passe par la lutte contre l’indifférence. Max Neefaémisl’hypothèseduSEUILquiditqueledéveloppementéconomique,quandilarriveàuncertainseuil,créeunsousdéveloppementdel’âmeetducœur.Çasecomprend:pourconsommerplus,ilfautdel’argent.Pouravoirdel’argentilfauttravaillerplus.Quandontravailleplus,onsefatigue,onstresseetondevient«indifférent».Commentpeux-tusortirdececerclevicieux?

-Ilfautquetuparticipesdansdesgroupesoùtupuissesteretrouvertoi-mêmeetaveclesautres.

-Ilfautquetuprenneslecontrôlesurtaproprevie,c’est-à-dire,quetusoiscapabledebriserleschaînesdoréesdelasurconsommationetavoirdesrelationsaveclesréalitésglobales.(participeràlacampagnedu30sousestunemanièrederépondreàcettenouvellesolidarité:vivreplussobrementaunord,investirdansunprojetausudetrece-voirunedosed’humanité).

Iln’yapasd’engagementsansémotions.Pasd’émotionssanspassions.Est-cequetunetesouvienspasdetesémo-tionsetpassionsquandtuasassistéauxdansesfolkloriqueslorsdelabienvenueauCentroComunitarioO.A.Romero?Quandtuasvisitéledépotoir?QuandtuasdialoguéavecdesfemmesviolentéesauCentroComunitario?Quandtuaslaissétafamilleetl’équipeduCCpourrevenirauQuébec?

VoicilerêveduCCOARetdeSpirale:1000jeunesdunord,exstagiaires(etparentsetamiEs)participentàlacam-pagnedu30sous(10$X12mois=120,000$parannée)etinvestissentdansleCCOARquiréunit1000jeunesdansleprojetd’éducationPIA(participation,identité,affection).

Rappelle-toique:«Quandonrêveseul,cen’estqu’unrêve.Maisquandonrêveensemble,çacommenceàêtreuneréalité».(MonseigneurHelderCamara).

Nousn’avonspaspeurdesnouvellespolitiquesassassinesdugouvernementHarpersurledéveloppementinterna-tional,nousavonspeurdel’indifférencedelamajoritésilencieusedontles3500exstagiairesauCCOAR.MartinLu-therKingdisait:«Cequiestpréoccupantcen’estpaslamalicedesméchantsmaisl’indifférencedesbons».

Soisdelacivilisationplanétaire:«celledudonneretdurecevoir». Abrazos. Santiago Giroux

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Bien que le journal soit associé à Spirale, les opinions exprimées dans ce journal sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du Groupe d’entraide internationale Spirale

Vol1,numéro4,nov.2012

ISSN1925-6825LaVoz,UnperiodicodeSolidaridad

RéfLExiOn SuR L’EnGAGEmEnt

« La civilisation planétaire devrait être celle du donner et recevoir. »-LéopoldSédarSenghor-

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Pendant ce temps, au CCOAR ...

Depuissafondation,leCentrecommunautaireOscarA.Romero(CCOAR)développedesinitiativescommu-nautaires pour les enfants, les adolescentEs et les jeunes afin d’améliorer leurs conditions de vie actuelles et futures. Pourréussiràavoirunimpactsurleurviefuture,ilsetellesdoiventreconnaîtreleurpotentiel,puislesconvertirenactions.LerôleduCCOARestdoncdefaciliterceprocessusdeprisedeconscienceetdepromouvoirl’exercicedesdroitsdesenfants.Danslapoursuitedecetobjectif,leCCOARamisenbranledesprojetsquirépondentauxpropo-sitions, aux connaissances et aux besoins des jeunes. Depuis 2007, la réflexion du CCOAR s’est concentrée sur les jeunes,principalementlorsdupassagedel’adolescence,étapeoùlejeunerecherchedesressourcespouraffronterl’adversité. La principale problématique rencontrée est liée au fait que ces derniers identifient malheureusement de faussesréponsesàleursbesoinsidentitaires

SituationSàriSqueS Voicidessituationsrelevéesaucoursdes5dernièresannéespardestémoignages,quiillustrentlanotiondefaussesréponsesoudefauxsatisfacteursdesbesoins:lagrossesseàl’adolescence,lesinfectionstransmissiblessexuellement, leVIH, laviolence, lesagressionssexuelles, ladépression, lestentativesdesuicide, l’alcoolisme, ladépendanceàladrogue,etc. Maiscetterecherchederéponsesfaussesàdesbesoinsseproduitaussisuiteàdessituationsvécuesdanslafamilleetdansl’entourage.Parexemples,l’abandond’unenfantparsesparents(souvent,mêmesilesparentssontprésents,l’enfantpeutsesentirabandonné),ledémembrementdelafamilleàcausedesmigrations(surtoutversleCostaRicapourtrouverdel’emploi),desmodèlesd’éducationfamilialebaséssurunmauvaistraitementdel’enfant,lasituationéconomiqueprécaireoul’abussexuelparunprochesontdessituationslourdesqueviventdesjeunes.Toutescessituationslesempêchentdeseprojetercommesujetsocialayantdesdroitsetdesresponsabilités.«Nousnousautodétruisonsnous-mêmesparmanqued’affectiondelapartdenosparentsetnouscherchonsàcomblercettetristesseparlacigarette,l’alcool,lavengeance,internet,lescellulaires,etmêmeparlesdrogues.Maiscelan’estpasuncasisolé,nousvoyonsquetoutlemondeicivitlamêmechosed’unefaçonoud’uneautre.Malgrélefaitqu’onsesenteseuls,cen’estpasvraiquenoussommeslesseulsàvivrecesproblèmesetçadoitnousrendreplusforts…»(unjeunede18ans).

aPPrenDreàVoirLaVieD’unPointDeVueDiFFÉrent ParÉlietteMejiaetDenisGaitan(traduction)

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LaSuiteenpagesuivante...

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Pendant ce temps, au CCOAR...

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Suite,ÉlietteMejiaetDenisGaitan

L’initiatiVeDuCCoar Pourcentrernotretravailsurcessituationsrencontrées,nousavonsconvenuqu’ilnefallaitpasnierlescarencesomniprésentes,maisaussivoirtoutlepotentieldesjeunesqui,unefoisconvertienactions,leurpermetd’entreprendreunprocessusdechangementpersonneletsocial.Encesens,nousplaçonsaucentredenotreapprocheledéveloppementlocalàéchellehumaine,enpriorisantlaparticipation,l’identitéetl’affection,besoinsexprimésparlesjeunes.Àpartirdecela,nousavonsentreprisuneséried’actionscommunautairesdanslecadredeprojetsappuyésparHorizonsd’amitiéetSpiraleduCanada. Danscettefoulée,parledernierdenosprojets,«Construyendoresilienciadesdelasprácticasyvivenciasco-munitarias”(2009-2011),nouscherchionsàcréerdesconditionsquipermettraientdefaireémergerchezlesjeuneslaspiritualité,l’estimedesoietleshabiletésnécessairesàlacréationd’unprojetdeviebasésurlacréativitéetlaprojectiondanslefutur.Toutcela,enpleincœurdesadversitésqu’ilsviventdansleurenvironnement. CetteinitiativeaétéorientéepourpermettreàlapopulationdeNandaime,plusparticulièrementauxjeunes,de donner de nouvelles significations à leur quotidien. De même, par la promotion de l’identité, nous voulions élargir les connaissancesrelativesànosoriginesettraditionspourpartird’unebasesolidequinouspermettradeconstruireuneidentitéindividuelle.Carnouscroyonsquel’enracinementdanslacommunautéestessentielpourrenforcerl’identitécommunautaireetfavoriserlaparticipationàl’intérieurdecelle-ci.

LeSDiFFiCuLtÉSrenContrÉeSetLeSeSPoirSquiS’exPriMent Commedanstouteexpérience,ilyadesapprentissagesfructueuxetd’autres,unpeumoins.Parrapportàcequia moins bien fonctionné, nous voulions influencer les instances de prise de décision impliquant les jeunes et les adolescen-tEs.Nousavonsessayédelancerunmodèledecommunicationalternatifpourdonnerplusdepoidsauxjeunesdevantlesautorités locales. Nous avons constaté que cela prendrait beaucoup plus de temps que nous pensions dû aux défis et aux intérêtsdesdifférentsacteursenjeu.Endatedecettepublication,notrevictoireestlacréationdelapolitiquemunicipaledelajeunesseàlaquelleleconseilmunicipals’estengagédevantlesorganisationsdelasociétécivileparsonapprobationetsasignatureaumoisdemars2011.

En conclusion, nous voulons partager avec vous un témoignage de jeunes de Nandaime qui affirment que le fait d’apprendre et de participer à une dynamique de groupe leur a permis de redéfinir certains aspects de leur vie. Ils nous disentqu’ilsontappris:“àvoirlavied’unpointdevuedifférent”.

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Témoignage.

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El NiCARAguA, uNE ExPéRiENCE à PARTAgER

ParCatherineProvencher,aliasCatalinas,18ans.

Le8février2011,ungroupede15élèves,de16à17ans,del’ÉcolesecondaireLesSeigneuriesdeSaint-Pierre-les-Becquets, dont je faisais partie, et leurs deux accompagnateurs,soitGaétanThibodeauetAngélineLa-marche,s’estenvoléendirectionduNicaragua.JecroisfermementquedesinégalitéscommecellesquelesgensduNicaraguaviventquotidiennementsedoiventd’êtredénoncées.

Le voyage au Nicaragua, pour moi, c’est uneexpérience de vie inoubliable, une multitude de pho-tos splendides, des souvenirs mémorables, un groupesoudé, deux accompagnateurs dévoués, des centainesd’anecdotes,uneouverturesurlemondeetsurunecul-ture différente, le développement d’un esprit solidairemais,d’abordetavanttout,uneprisedeconsciencein-dispensableàlacréationd’unmondejusteetéquitable.Selon moi, il est important de partager cette prise deconscienceàunplusgrandnombredegenspossiblepourqu’ensemble,nousréussissionsà fairechanger lescho-sespourlemieux.

De lieux touristiques couramment visités àunepetitecommunautéruraleéloignéedetoutetayantl’électricité depuis seulement un an, nous avons vécuune multitude d’activités. Bien sûr, le Nicaragua est un pays magnifique avec ses panoramas majestueux et ses habitantsaccueillantsetchaleureux,maisilyatoujoursdeuxcôtésàlamédaille.C’estenvivantquotidiennementaveclesNicasetenétanttémoinsdescènesd’extrêmepauvretéquenousavonspuconstaterlavéritableréalitédesgensdupaysetnonpascellequelestouristesobser-vent.

Àlasuitedecesdeuxsemainesdesensibilisa-tionauNicaragua,onnepeutplusnierlaréalitéquenousavonsvueetvécue.Lespreuvesdelagrandedif-férenceentrenosdeuxsociétésabondent,nousn’avonsqu’àpenseràlaconditiondeviedesjeunesduNicara-gua.Lamajoritédeceux-cisontauxprisesavecdespro-blèmesdedrogue,d’alcooloudeviolenceetlesjeunesadolescentesontgénéralementleurpremierenfantàl’âgede16ans.Deplus,leurplusimportantproblèmeest, sans contredit, la difficulté d’accès à l’éducation, engendrantainsilapauvretéetdiversproblèmesdesociété.Ilestplutôtrarequ’unjeuneaitlesmoyensdepoursuivresesétudesàunniveauplusélevéquelesec-ondaire.Évidemment,ladéplorablesituationdesjeunesn’estpasdutout,etloindelà,leseulproblèmeprésentdanscepayspourtantpleindepotentiel.Pensonstoutsimplementauxcoupeursdecanneàsucrequitravail-

lentàlasueurdeleurfrontpourunsalairedemisère,auxnombreusesfemmesbattuesparleurmari,auxjeunesenfants,piedsnusdansledépotoir,quirecherch-ent désespérément des produits recyclables afin d’aider leursparentsàpayerlenécessairepourvivreouencoreauxyeuxempreintsdegratitudeetdejoiedesenfantsduquartierlorsquel’onprendunepartiedenotretempspourjoueraveceux,cequeleursparentsnefontpratiquementjamais.Toutescesscènes,ilestévidentquepersonnen’estcapabledelesoublieretcesonttouscessouvenirsmarquantsquinouspoussentàagiretàconsommerdefaçonresponsable.C’estégalementenrevenantd’unvoyagecommecelui-ciquel’onsede-mandepourquoinoussommesvenusaumondedansunesociétésiricheetgénéreuseet,surtout,pourquoionnes’étaitjamaisrenducomptedelagrandechancequenousavonsdepouvoirévoluerdanscettesociétéoùnosrêvessontàportéedemain.Pourquoiest-cequel’ondemandetoujoursplusalorsquenousavonsdéjàbiensuffisamment et comment faisons-nous pour toujours trouvermatièreà«chialer»alorsquenoussommessichanceuxdevivredansunesociétécommelanôtre.Cependant,seculpabilisernesertàrien:ilfautagir!S’engager en étant solidaire signifie simplement pren-dreuntempspours’arrêteretreconsidérernotremodedevie.Ilnes’agitpasseulementdeconsommermieuxmaissurtoutdeconsommermoins.Est-ilvraimentnécessairedechangerdecellulaireàchaqueannée,dejetersonIpodàl’arrivéedelanouvellegénération,d’avoirunegarde-roberemplieàcraquerouencoredelaversonasphalte,toutcelapourdonnerunebelleimagedesoiauxautres?Unmilliardd’êtreshumainssouffrentdemalnutritionalorsqu’icionsurconsommeetons’étourditdansledivertissement.Cettesituationmérited’êtredénoncéeetc’estenlapartageantavecleplusdegenspossiblequelapossibilitéd’unmondeplusjusteetéquitablegrandirajusqu’àdevenirréalité…

Durant la période de l’adolescence, nous som-mesàunâgeoù lasurconsommationnous toucheplusque jamais avec des offres de plus en plus alléchantes.Nous sommes le public cible d’un bon nombre de pub-licités et il est parfois difficile de résister à la tentation. C’estunvoyagecommeleNicaraguaquipermetdenoussensibiliseretdechangernotrementalitéàtoutjamais.En faisant part de ces injustices à toutes mes connais-sances,enconsommantdefaçonresponsable,enachet-antdesproduitséquitablesdetempsentempsetenfai-santundonde0,30$parjour,soit120$parannée,aucentrecommunautaireOscarArnulfoRomero,jefaismapart…Etvous?

«Vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre» - Ghandi-

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Petitscoop:lesjournalistessontdesêtreshumains.Avecleurs opinions. Ils exercent des options politiques, ilsanalysent,participentàlaviecitoyenneetilsvotent–dumoinsonl’espère.Cesontdesmembresactifsdeleurso-ciété qui respirent, réfléchissent et formulent des idées. Commetoutlemonde.

Leur travail n’est pas pour autant subjectif, car un bonjournalisteaundevoirderéserveetsedoitdegarderunedistanceentreunehistoireetcequ’ilenpense.Latâchen’estpasfacile,maisils’agitdegensgénéralementforméspoursedétacherd’unehistoire,sansquoileurcouverturene servirait pas l’intérêt public. Celui-ci est par ailleursbalisé,auQuébec,parletribunald’honneurqu’estleCon-seildepresseainsiquepardescodesdéontologiques.En-fin, une pression externe provenant de ses collègues im-poseaujournalisteunminimumderigueur,puisqu’ilferal’objetdelourdescritiquess’ilfaitunmauvaistravail.Unepression qu’il ne faut surtout pas sous-estimer dans unmilieuaussicompétitifqueceluidel’information.

Alorspourquoientend-t-onrégulièrementdesaccusationssurlaplacepubliqueàl’effetquelesmédiasnesontpasobjectifs,ouquel’informationqu’onnoussertestincom-plète?Laquestionsous-tendàplusieursproblématiques.

Uneerreurcommuneestdeconfondreunjournalisteaveclaligneéditorialedesonmédia.Nousl’avonsnotammentvu ce printemps, dans le contexte du conflit étudiant, al-ors que des journalistes – particulièrement des publica-tionsoudestationsappartenantàQuebecormedia–ontétélacibledemanifestantsencolère.Unjournalisten’apasnécessairementlamêmeopinionquesonmédia;ilsetrouvesimplementqu’ilaunemployeurdont lescadrespensentd’unecertainemanière.Etpuisquelesorganisa-tionsmédiatiquesnesontpasnombreusesauQuébec–laconcentrationdelapresseyestl’unedesplusfortesdanstouteslesjuridictionsdel’OCDE–lesjournalistesnerefu-serontpasdesemploispourlasimpleraisonqu’ilssontendésaccordavecuneligneéditoriale.Ilsontdespaiementsàfaire,unefamilleànourrir,etdoiventtravaillercommenoustous.Attaquerceux-cipourlesopinionsdeleurspa-tronsn’estcertainementpasunesolutionpourmieuxvé-hiculersonmessage.Pourleurpart,lescadresd’uneorganisationmédiatique,surtoutlorsquecelle-ciestd’unegrandetaille,netendenteffectivementpassouventàgauche.Rappelonslesprin-cipes économiques de l’information. Les objectifs d’uneentreprisedepressesontdoubles :être leplusrentablepossible, tout en assurant un service d’information quipermetted’êtrerentable.Lesrevenusviennentdelaven-tedepublicitéet,dansunemoindremesure,desabonne-ments.Plusunmédiarejointdegens,etpluscemarché

estfortuné,pluscelui-cipourravendresapublicitéàunprixélevé.

Enrevanche,lesdépensessontassociéesàlacollectedel’information.Lesjournalistesetl’informationnesontpasun bénéfice, ils sont d’abord une dépense. Les journalistes « rentables » sont donc ceux qui produisent un contenusuffisamment intéressant pour insérer entre les publici-tésetainsiattirerlemarchécible.Etlesjournalistescol-lectant une information qui n’intéresse pas un marchécible–dontlesentreprisesdepressedépendent–sontuneperte.Cequirappelled’autantplusquelesjournalistesnesontpaslàpourécrireouparler;ilssontd’abordlàpourêtrelusetentendus.

Celanousemmènedoncàuneréalitésimple:lescadres–normalementd’anciensjournalistes–sontrecrutéspardespatrons,àlatêted’entreprisesprivées.Ilsgèrentdesbudgets, sont intéressés par les revenus et bénéfices, et pour être recrutés doivent laisser une impression ap-propriée à leurs supérieurs, intéressés à recruter unepersonne d’abord disposée à assurer la rentabilité del’entreprise. Souvent, les personnes dégageant une telleimage penchent à droite, malgré qu’elles puissent faireleur travail de manière objective. Il faut donc savoir cequiintéresselesmédiasetsavoircommentilstravaillentpour leur véhiculer un message efficace.

neblâmezpaslemessager

Un cadre est intéressé d’abord et avant tout parl’information rentable. Il mettra de la pression sur sesemployés–lesjournalistes–pourd’abordcueillircettein-formationrentable,puisqu’ildoitrespecterleslignesbud-gétairesdesondépartementpoursemériter lesbonnesgrâcesdesessupérieurs.Etcommelejournalistedoitseplierauxdirectivesdesonemployeur,ilnepeutagirau-trement.

En pratique, cela se traduit par moins de journalismed’enquête,parunecouverturemaximaledesfaitsdiverset judiciaires – bref, des potins pour la plupart rapidesà couvrir suscitant la curiosité du public – ainsi qu’unecouverture d’arts et spectacles, de sports et régulière-ment des cahiers sur les véhicules motorisés puisqueceux-cisontdetrèsimportantsacheteursdepublicité.Lessujetsdefondàsaveurplus«sociale»ouprogressistesetrouventdoncécartés:ilspeuventcoûtercheràproduire,requièrentbeaucoupd’espace(doncmoinsdeplacepourlapub)etn’intéressentpasunmaximumdemembresdupublic,carsouventlongsetcomplexes. LaSuiteenpagesuivante...

Pensées et Agir... Pistes de Réflexion!

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NEuTREs, lEs MédiAs? ParMarc-andréSéguin,avocatetjournaliste

Malgré les critiques qu’on entend, les journalistessont généralement capables d’objectivité dans leurcouverture de l’actualité. Mais pour qu’un messagesoit diffusé par ceux-ci avec efficacité, toujours faut-illescomprendre.

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Pensées et Agir... Pistes de Réflexion!

Lagauchecritiquesouventl’objectivitédesmédiaspréci-sémentpourlararetédecetyped’information.Or,c’estaussi puisque la gauche pratique généralement exacte-ment l’inversedecequerecherchent lesentreprisesdepresse.Lesmouvementscitoyensprogressistesraffolentdeslongsdébats,d’enjeuxcomplexesetaimentexpliquerceux-ci dans leurs moindres détails. C’est donc leur ré-flexe de

parlerlonguementetdeprendreunmaximumdetempsaveclesmédiaslorsqueleursmembresaccordentdesen-trevues,necomprenantquetroptardquelejournaliste,fauted’espace,nepourraseservirdequelquesphrasesdans son produit fini. Et la spirale s’intensifie, puisque le journalistequidoitcomposeravecuntelporte-parolever-rasachargeaugmenterlorsqu’ildevra«faireleménage»desesentrevuesde40minutespourrésumercelles-ci.Luietsonorganisationserontdoncmoinsenclinsàcou-vrirleshistoiresprovenantdelagauche,carcelle-ci luicompliquelatâche.Cequifaitquelagaucheblâmelesmé-diaspourlepeud’attentionqu’onluiaccorde.Etlorsqu’onlui parle « enfin », celle-ci cherchera à compenser en par-lantend’encoreplusmenusdétailsdecequ’ellefait.Cequicompliquerad’autantpluslatâchedujournalistepoursontravail.Etainsivalaspirale…

Donc,sionrésume,les journalistestravaillentpourdesentreprises de presse, qui se doivent d’être rentables.Pour être « rentable », un journaliste doit produire unmaximum de contenu dans un minimum d’espace, et yarriver dans un minimum de temps. Il doit couvrir dessujetsquiintéressentetattirentunmaximumdumarchécible de son entreprise, sans quoi son travail se traduitpasunepertepourcelle-ci.

Laleçon?Silagauchesouhaitequel’informationsoitplus«objective»–c’est-à-direpluséquilibréeentresesintérêtsetceuxde ladroite–elledoit fairepreuvedeconcisionlorsqu’elles’adresseauxmédias.Elledoitrésumersapen-séeensachantqueseulementtroisouquatrephrasesneserontcitées.Ellenedoitpass’attendreàdelongsreport-ages,saufexception.Etelledoitprésentersonpointdevuedesorteàfaciliterletravaildujournaliste,quiparfoisluiseraitsympathique,maisquiestrécalcitrantàrisqueruneentrevuede40minutessurunsujetquidoitêtreex-pliqué simplement au public. La gauche doit égalementtrouverdesanglesàsonhistoirequisoientsusceptiblesde convaincre un cadre qu’elle pourrait d’intéresser unmaximum de gens. Car la « cause » ne suffit pas.

Lesmédiassontunvéhiculeredoutabledansunedémocra-tie. Il suffit de s’en servir. Et pour ce faire, il faut compren-drecommentceux-citravaillent.

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Suite,Marc-andréSéguin

C’est foucommeunseulstagedesensibilisationpeutchangerlavisiondeschosesd’ungroupedegens.Enfait,unstage,c’estbienplusimportantencore:C’estladé-couverted’unepartiedumondequinenousressemblepasetquivitdifféremmentdenous.Alors,ànotreretourdansnotreconfortablesituationnord-américaine,nousensom-mes venus à la conclusion qu’il fallait agir afin de soutenir lesgensdelà-bas… L’unedesluttesquenousavonsdécidédemenerestcelledelavenuedechandailséthiquesdansl’école.Ay-antvisitél’usinedelacompagnieGildan,nousavonspuob-server les conditions difficiles dans lesquelles travaillaient les employés et nous avons tous été d’accord pour affirmer qu’aucundenousn’auraitacceptédetravaillerdecettefa-çonpourd’aussimaigressalaires.Lasolution?Proposerànotreécole,l’ÉcoleLeboisédeVictoriaville,quiachèteses

chandailsdelacompagnieGildan,desetournerversuneoptionpluséthique. Plusieurschandailsauxcouleursdenoséquipessportives sont distribués chaque année dans l’école. CeschandailsproviennentdesusinesGildan,alorsquelaso-lution éthique se trouve beaucoup plus près. En effet, leCentre de Formation en Entreprise et Récupération Nor-mand-Maurice (CFER), situé tout juste à côté de notre école,confectionnedesvêtementséthiques.NotregroupedeServiced’AnimationSpirituelleEtCommunautaire(SA-SEC)achèteceschandails-là.Ilencoûteunpeuplus,oui,maisquevalentquelquesdollarsdepluspourcontribueràlimiterl’exploitationdeshabitantsdepaysplusdémunis?Pournous,ilétaitimportantd’encouragerl’achatéthique,et nous sommes fiers de dire que nos chandails sont fabri-quésauQuébec! LaSuiteenpagesuivante...

à lA CONquêTE dEs ChANdAils éThiquEs ParLesmembresdugroupesSolidarité,JeunessedeVictoriavilledesecondaire5

Un grand merci à nos correcteurs et traducteurs, pour ce quatrième numéro de La Voz !

Dominique CharlesLisa Deshais

Camille fournier-Parémélanie Radilla

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Suite,GroupeSolidarité

Nous avons cependant rencontré de nombreuses dif-ficultés. Tout d’abord, le responsable des sports lui-même qui nousexpliquequeleprogrammedessportsestdéjàassezcou-teux et qu’augmenter encore les frais fâcherait les parents.Ilnoussouhaiteboncouraged’unevoiebasse,peuconvaincuparnotreprojetetencoremoinsparnotreréussite.Ensuite,laresponsabledetouslesachatsquel’écoleeffectuequinousaf-firme ne pouvoir nous indiquer le nombre de chandails qui sont achetésparl’écoleàchaqueannéeetleprixpayéparseschan-dails.Làaussi,nousavonseudroitàunpetitdiscourssurlessubventionsquisontduresàobteniretsur leprixquepaientdéjàlesparentsàchaqueannéepourqueleurenfantparticipeàunsportàl’école.Nousétionsunpeudécouragés,maisnouscroyionsennosconvictions.Lepersonnelenseignantsemblaitpartagé,nesachanttrops’ildevaitnousappuyeroutenterdenousrésigner. Direquenousn’avonspaseudesoutienestfaux.Nom-bredejeunesayantvécudesstagesauNicaraguanousappuientetnousencouragentdansnosdémarches.Ungrandmerciàeuxpourleursconseilsetleursoutiend’ailleurs.Aujourd’hui,nousn’avonspasabandonnéleprojet,etespéronspouvoirchangerleschosesdansnotreécole.Nousavonstousdeshoraireschar-gés,etletempsnousmanquequelquefois,maisnotredésirdefairedenotreécoleuneécoleplusverteetpluséthique,enen-courageantlesentreprisesdecheznousetencessantdefaireaffaireaveclesmultinationales,nes’estpaséteint.

Pensées et Agir... Pistes de Réflexion!

Le ChoC CuLtuReL ! ParGérardHamel -À la lumière de l’expérience du stage de sensibilisation vécu au Centre Romero

tentative d’une brève description et essai d’une courte analyse-

Lorsquenousyrepensons,cesdeuxsemainesontboule-versénotrevietouteentière.Ilestimpressionnantdevoircom-ment notre regard sur notre société a changé et comment notre détermination afin de changer les choses s’est accrue. Enespérantqueleschoseschangentpourlemieuxdansnotreécole.

S’ilyestuneréalitéquioccupeunvasteespacesurlascènedelaformationpréparatoireaustagevécuauCentrecommunautaireOscarArnulfoRomero,c’estsans contredit le choc culturel. Si l’on se fie aux échos provenantdesresponsablesdegroupe,ils’agiteneffetde l’une des activités les plus prisées au fil du parcours conduisantàNandaime.Etmêmes’ilestdesplussim-ples,unautresignedelaplacequ’occupecethèmedansleprocessusde formationest le faitque l’onretrouve,au Bureau du Groupe Spirale, une brochure à l’intention de ceux et celles qui ont à vivre une telle expérience.C’estdireàquelpointondoitsefaireattentifàcequevivent les stagiaires à ce niveau. D’autant plus que cequifrappeàlalecturedeleurstémoignages,c’estque,le plus souvent, cette expérience est envisagée sousun angle douloureux au plan émotif. Elle est aussi dé-criteendestermesquasidramatiques,parcequevécuesous le mode de l’arrachement. C’est là une réactionquiestaussisainequecompréhensible.Car, lecontactavec la population de l’un des pays les plus appauvrisdenotreTerreMèrenepeutêtrequetroublant.Maisà

tropmettrel’accentsurcequinousbousculeintérieure-ment,nousrisquonsdepasseràcôtédelarichessequeréserve cette expérience. Dans notre contexte actuel,vivreuneexpérienced’entraideinternationaleestpor-teurd’untrésorqu’ilnous fautapprendreàdécouvrirpourêtreàmêmedelepartager,luipermettantainsidebrillerdetoussesfeux. Pourquetoutcelasoitpossible,uneénigmedoitêtrerésolue:dequoiestconstituécefameuxtrésor?Or,laréponseàcettequestionapparemmenttoutesimpleestenfaitlourded’exigences,danslamesureoùellenepeutsurgirqu’enétantattentifsàcequenousportonscommevisiondumondeetenétantlucidesenregarddecequenousavonsnous-mêmesvécu.Deuxdispositionsintérieuresquin’ontriendecommunaveclesfruitsdelagénérationspontanée.Àcepropos,noussommesin-évitablement influencés par les idées, si subtiles soient-elles,quiontlibrecourscheznous,entreautrescelledelasupérioritédenotremodèlesocial,culturel,politiqueetéconomique. LaSuiteenpagesuivante...

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Page 9: Journal la Voz

Pensées et Agir... Pistes de Réflexion!

Suite,GérardHamel

Cequi,àpeuypenser,n’ariendemoinssûr.Danscetteperspective,vivreunstageauCentreRomeroobligede laisser aux portes de l’aéroport nos idées préconçuesafin d’être disponibles à nous laisser interpeller sur notre vision du monde et sur notre vie marquée au coin d’uneconsommation démesurée. C’est ce à quoi s’appliquent,dans un esprit de service, les membres de l’équipe duCCOAR. Service d’autant plus significatif que notre vision dumondeetnotremodedeviefontpartiedescausesdeleurappauvrissement.Ainsi,se laisserentraînerdans laVoiequ’ouvrelavieauCentreRomeroetenfamillenepeutêtrepossiblequesil’onconsentàs’ouvriràladifférence,sansjuger,sansêtretoujoursàcomparercequisedéroulesousnosyeuxavecnotreréalitédesgensduNord.Car,lesgensduSudontleurpropreidentitédenatureàenrichirlanôtre.Ainsi,ilnousestdonnédenepasrencontrerdes«petitspauvres »,maisbiendesêtreshumainspleinsdecapacitésetdébordantsd’initiatives, lorsqu’ilsenont lesmoyens.Desgenssimples,accueillants,habitésd’unejoiede vivre qui tranche avec la tristesse et la désespérancequimarquentlavieduNord. Autrementdit,vivreàNandaimepermetderen-contrerdesappauvris–onnepeutlepassersoussilence–, des appauvris qui ont assez de fierté pour ne pas pro-voquer notre apitoiement en les considérant comme des« incapables».Enoutre, l’opportuniténousestalorsdon-néederencontrerdescitoyensquiontoptépourundével-oppementdifférentdunôtre: ledéveloppementàéchellehumaine. Cela dit, sur les sentiers de la rencontre, noussommes à même de vivre l’expérience de l’accueil entrepersonnes toutà la foissemblablesetdifférentes.Surcemêmechemindelarencontredel’autre,ilpeutnousêtredonnédesaisiravecplusd’acuitél’adaptationdecesmotsd’EdgarMorindanssonouvrageLavoie,pourl’avenirdel’humanité : «Letrésordel’unicitéhumaineest letrésordeladiversitéhumaineetletrésordeladiversitéhumaineestl’unicitéhumaine.» Bien que complexe, cette adaptation de la pensée deM.Morinaleméritedeleverlevoilesurunaspectfon-damental du choc culturel. En effet, trop souvent, nousnouscomportonscommesicequisevitetsefaitcheznousestlemodèleparfait,cequinousprocureunsentimentdesupérioritéalorsque,danslesfaits,iln’yariendemoinscertain.Cefaisant,nousnouscamponsdanslechampdel’unicité humaine au détriment de la diversité humaine.Enfait,vivreunstagedesensibilisationnousouvresurladiversitéhumaine,cequin’estpasuneexpériencetriste,

toutaucontraire.Ils’agitd’uneexpériencemarquéeparlaforcedetouterencontreauthentiquedel’autre,oùl’autreestreconnupourcequ’ilestvraiment.Dumêmecoup,ceniveau de la rencontre nous fournit l’occasion de porterun regard plus lucide et plus critique sur notre unicité.End’autresmots,vivreunetelleexpérienceà l’étrangernousdonnel’opportunitédefairelepointsurnotreproprevie.Nospointsderepère,bienquesecoués,peuventalorsêtreplusnombreuxetnotrevisiondumondeélargieàlamesuredel’immensitédel’horizon. Le choc culturel, tel que nous avons tenté de leprésenterjusqu’ici,comportedeuxfacettes.L’uneestmar-quée au coin de la tristesse en raison de l’arrachementvécu au départ du Nicaragua, en quittant des personnesquenousavonsaiméesetquinousontbeaucoupapporté.L’autreestpleinedejoieparcequecetypederelationpeutseprolongeraussilongtempsquenouslevoulons,encon-tinuantàêtreunesourced’enrichissement,sielleestvé-cuedansunespritdesolidaritéetdecoresponsabilité.Cequisupposequel’onquittel’universdelagénérositéqui,auboutducompte,nefavoriseenrienledéveloppement,lais-santlesgensduSudavecunsentimentdedépendance.Ensomme,undesmerveilleuxfruitsdel’expériencedustageconsisteen«unepolitiquedel’humanitéquiseralasymbi-oseentrecequ’ilyademeilleurdanslacivilisationocci-dentaleetlesapportsextrêmementrichesd’unenouvellecivilisation. » Et pour y parvenir, il ne suffit pas d’inciter à lasolidaritéetàlacoresponsabilité,maisplutôtdelaissers’éveillercesvaleursquisommeillentenchacundenous.C’est là une démarche plus longue, mais profitable à un en-racinementplusprofond. Le choc culturel : une provocation pour faire lavéritésurnotreprojetpersonnel,poursemettreenrouteafin de mettre de l’avant un projet collectif, sans perdre devuelarecherched’uneaventureintérieure.Ainsi,nouspouvons croire à l’apparition d’un monde différent surgidescendresdumonded’aujourd’huiquiprésenteplusieurssignesd’épuisement.Unautremondeoùtousleshumainsaurontlemêmedroitd’accèsànotreterredonnéeenpart-age. Utopie ? Peut-être… À la condition de savoir enquoiconsistel’utopie.Elleestcettedispositionintérieurequinouspermetderesterdebout,toujoursenmarche,peuimportant les difficultés auxquelles nous sommes inévi-tablementconfrontés.Etsil’onseretrouvaitsolidaire,lechoccultureln’aurapasétévécuenvain!

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