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Impressum Rédaction et service des abonnements, Terre des hommes Valais, Route de Chambovey 3, CH-1869 Massongex. T 024 471 26 84, F 024 472 20 43. [email protected], www.tdh-valais.ch. Compte postal 19-9340-7. Rédacteur en chef, Philippe Gex, [email protected]. Rédaction, Grégory Rausis, [email protected], Caroline Ingignoli, [email protected], Eline Maager, [email protected]. Graphisme + Illustrations, Ludovic Chappex. T 076 387 79 22, [email protected], www.ludovicchappex.ch. Photographies, © Tdh-VS (sauf autres mentions), © Séverine Rouiller - Clin d'Oeil. Direc-tion d'édition, Terre de hommes Valais, Route de Cham-bovey 3, CH-1869 Massongex. Impression, Imprimerie Gessler SA, CH-1950 Sion. Tirage, 26’300 exemplaires. Tous les droits de propriété, d'édition et de reproduction sont détenus par Terre des hommes Valais. La distribution, ainsi que la réutilisation du contenu ne sont autorisés qu'avec l'accord de la maison d'édition. Couverture : Erica, 2 ans du Sénégal dans les bras de Lucie, stagiaire éducatrice à La Maison.
La Maison de Terre des hommes accueille des enfants malades, provenant principalement d’Afrique de l’Ouest, venus se faire soigner en Suisse. Ils y séjournent et y reçoivent des soins avant et après leurs séjours à l’hôpital. Ils rentrent ensuite chez eux.
Ameer, 5 ans Irak
Sommaire
Editorial 3L'impact du Covid-19 sur La Maison 4 > 5 Un nouveau virus fait son apparition en Suisse 6 > 7 L'infirmerie de La Maison : un rôle majeur 8 > 10La résilience des enfants 11 > 13 Le convoyeur bénévole 14Etat des lieux 15
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Tout ira bien ont écrit les enfants au cœur de l’arc-en-ciel. Dans leur a¤i-tude, au quotidien, tout indique qu’ils y croient. Ça n’est pas un slogan creux et vide de sens. Les épreuves et les impré-vus, ils connaissent ! Leurs capacités d’adaptation, leurs aptitudes à faire face, à ne pas se révolter et tout reme¤re en question nous touchent et nous élèvent. De vraies leçons de vie.
Tout ira bien…C’est ce nous souhaitons sincèrement à chacun de vous, touchés de diverses manières par ce¤e crise sanitaire qui fragilise notre économie et impacte for-tement nos vies privées, familiales et professionnelles.
50 ans de La MaisonNous l’avions imaginé di«érent, ce jour-nal du mois de juin 2020, année des 50 ans de La Maison. Et puis, il est deve-nu évident que nous devions expliquer ce que vivent tous les bons acteurs de ce mauvais film… à commencer par les enfants. La Maison ne tourne pas au ralenti, puisque 37 enfants y séjournent, 2 étant partis le 5 juin. Elle vit par contre di«éremment et se prépare à reprendre
un rythme normal, dès que les condi-tions le perme¤ront. Les 50 ans écoulés constituent le socle du futur. Tout ira bien ; nous y croyons et surtout, nous y travaillons pour les enfants.
Humilité et déterminationFace aux nombreux défis qui sont les nôtres et ceux auxquels nous devrons faire face dans les prochains mois, une conviction s’élève en certitude : jamais dans l’histoire de La Maison, nous n’avons eu autant besoin d’entraide et de solidarité.Aujourd’hui, nos possibilités de générer des fonds sont bouleversées et se res-treignent : toutes les actions et manifes-tations rassemblant du monde ont été reportées ou annulées. Les entrées sont indiscutablement en baisse en raison de la crise économique et de l’incertitude qui en découle. Les bougies de ce¤e année de jubilé sont quelque peu timides et vacillent forte-ment dans les turbulences de ce¤e pan-démie qui nous frappe tous. Elles restent néanmoins allumées et nous en prenons le plus grand soin, avec humilité et dé-termination. Merci de nous y aider.
Beaucoup de gratitudeAinsi que vous pourrez le lire en page 15, l’année 2019 boucle dans les chi«res noirs. C’est un énorme soulagement. Nous abordons ainsi ce¤e crise avec un peu moins d’anxiété. La sérénité reste très relative, car ces prochaines années seront assurément très compli-quées. Nous vous remercions du fond du cœur de votre fidèle soutien et de votre confiance.Nous vous exprimons également notre gratitude pour votre soutien depuis le début de ce¤e année. Dons d’argent, friandises pour les enfants, messages d’encouragement pour le personnel, mails chaleureux, petits « coups de fil » réconfortants. Pour tout cela, au nom de toute La Maisonnée, au nom des familles qui a¤endent leurs gosses avec confiance, merci.Dès que nous le pourrons, nous orga-niserons de belles rencontres dans ce « Haut lieu de la Vie », comme le disait Bernard Clavel en parlant de La Maison. Nous nous réjouissons de vous y revoir. Nous prenons soin des enfants. Prenez soin de vous.Très cordialement.
Philippe GexDirecteur
Editorial
Nous leur disons merci !
Les enfants de La Maison ne sont pas des « donneurs de leçons », mais sans le savoir, ils nous en donnent chaque jour.
CouragePersévérancePartage
Humour
Spontanéité
Bonne humeur
Courage
Courage
Courage
Courage
CourageCourage
Courage
CourageHumanité
Humanité
Humanité
Humanité
Humanité
Humanité
Humanité
HumanitéHumanité
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PersévérancePersévérance
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Bonne humeur
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Bonne humeur
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Bonne humeurBonne humeur
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HumourHumourHumourPartage Tolérance
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Humeur
Humeur
Humeur
HumeurHumeur
Humeur
Humeur
Spontanéité Partage
Partage
Humanité
Bonne humeur
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AVRIL
L'impact du Covid-19 sur La MaisonSuspension provisoire des transferts d'enfantsLa crise du COVID-19 impacte le fonc-tionnement de La Maison. Les trans-ferts d’enfants ont été provisoirement suspendus afin de participer aux e«orts de ralentissement de la propagation du virus et de protéger la santé des enfants que nous accueillons. 39 enfants sé-journent à La Maison. 39 enfants que nous préservons de ce¤e crise sanitaire mondiale. Pour la plupart d’entre eux,
Renforcement des mesures sanitaires à La Maison
Propagation du virus en Suisse
Les consultations non urgentes sont annulées.
Suspension des activités scolaires
Le transport des enfants ne peut plus être assurépar des bénévoles. Les visites aux enfants assurées par des bénévoles sont suspendues.
FÉVRIER MARS
les retrouvailles avec leur famille ont été reportées. La priorité absolue de La Maison est d’assurer le meilleur accom-pagnement médico-social de ces enfants en prenant toutes les mesures possibles pour limiter les risques liés au corona-virus. Un défi de plus ! Vous l’avez com-pris : beaucoup d’enfants sont encore là, ils ont besoin de nous, ils ont besoin de vous.
Port du masque obligatoire pourtout le personnel
Séparation des enfants en deux groupes qui ne vont plus se côtoyer durant des mois. Un groupe à La Maison, l'autre au Pavillon
COVID-19
39 enfants dans l'attente d'un retour chez eux
La Maison
Le Pavillon
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Le transport des enfants ne peut plus être assurépar des bénévoles. Les visites aux enfants assurées par des bénévoles sont suspendues.
DEMAIN AVEC VOUS...
FUTURMAI
Levée progressive des mesures
Le mardi 26 mai fut une journée tout à fait exception-nelle à La Maison pour ne pas dire historique. Comme chaque année, nous avons fêté l’Aïd. La fête avait toutefois une coloration particulièrement intense et inédite puisque, après de longues semaines de sépa-ration, tous les enfants se retrouvaient enfin, rassemblés pour ce repas de fête. Jamais, durant les 50 ans de vie de La Maison, nous n’avons vécu un tel événement.
Retrouvez les images de cette journée festive
https://www.tdh-valais.ch/article/galerie-photo-une-journee-de-fete/
Les premiers retours
Vendredi 5 juin, Hanine et Adam ont enfin pu repartir ! Direction Tunis. Les premiers retours chez « papa-maman » depuis des mois. Beaucoup d’émotions pour eux et les 37 enfants, qui a¤endent leur départ. Ceux-ci ont pu reprendre les activités habituelles à l'école et au jardin d'enfants.
JUIN
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Un nouveau virus fait son apparition en Suisse
La Maison face au COVID-19
Le coronavirus, sans précédent dans l'histoire de La Maison de Terre des hommes
pays constitue souvent la solution ultime, le « voyage vers la vie ». Aujourd'hui, aucun enfant ne peut qui¤er son pays, afin d'être soigné en Suisse. La vie de nombreux êtres humains est bouleversée. La vie de La Maison est chamboulée. L'institution ne s'est jamais trouvée dans une telle situation. Les décisions nécessaires et indiscutables qui ont été prises par les autorités, en Suisse et dans le monde, ne perme¤ent plus à des enfants de venir, pas plus qu'à ceux présents de retourner chez eux. La Maison n'a pas été prise au dépourvu. Les mesures habi-tuelles de protection ont été renforcées et d'autres précautions ont été introduites, de manière à élever au maximum les stan-dards de sécurité. Objectif : protéger des enfants à la santé fra-gile de ce virus, ainsi que tout le personnel qui en prend soin 24 heures sur 24. L'institution qui ouvre ses portes à des mil-liers d'enfants venant de dizaines de pays depuis 50 ans s'est confinée dans sa clairière sur les hauts de Massongex.
Décembre 2013. L’épidémie de maladie à virus Ebola débute au sud-est de la Guinée. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qualifie l'épidémie d'« urgence de santé publique de portée mondiale ». L'épidémie s'étend dans plusieurs pays. Des chefs d'Etats occidentaux la qualifient alors de « plus grave urgence sanitaire de ces dernières années ». Les transferts sanitaires d’enfants depuis ce pays vers la Suisse par Terre des hommes sont suspendus. Une tragédie pour les petits Gui-néens dans l’a¤ente urgente de soins spécialisés.Janvier 2020. Le COVID-19 est signalé en Chine et devient un problème mondial. Les deux événements sont très di«érents. À La Maison, ils me¤ent une fois de plus en évidence les disparités de notre humanité et les failles de la mondialisation. Les enfants que nous accueillons proviennent de pays où l'accès aux soins de base est aléatoire, où les soins spécialisés, courants sous nos latitudes, n'existent pas, ou si peu. Le transfert vers d'autres
Comment la crise du COVID-19 est-elle gérée à La Maison ?
Philippe : Au moment de l’annonce des mesures par le Conseil Fédéral, il a été primordial de définir immédiatement les mesures prioritaires et urgentes à prendre. Les responsables des secteurs (soins - socio-éducatif - hôtelier) se sont réunis en urgence et ont mis en com-
Eclairage sur la gestion de cette crise avec Philippe Gex, Directeur de La Maison
mun les mesures auxquelles ils avaient déjà réfléchi, l'arrivée de la pandémie en Suisse ne constituant pas une surprise au vu de la situation que vivaient déjà nos voisins italiens. Le priorité absolue était évidemment de protéger les per-sonnes. Les « personnes », ce sont les enfants et le personnel, mais aussi les bénévoles. Plusieurs éléments impor-tants étaient évidents: la protection
(masque obligatoire pour tout le person-nel), renforcement de l’hygiène et de la désinfection, distanciation, télétravail, interdiction d'accéder à l'intérieur des bâtiments. Il a été important d'expliquer cela à l'ensemble du personnel et aux enfants en âge de le comprendre. Nous nous sommes également immédiate-ment souciés d'éventuels symptômes chez les enfants et chez le personnel.
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Quelle est la situation actuelle ?
Philippe : Aujourd’hui, la crise est gérée, les mesures ont été prises, les ajuste-ments ont été faits, ils sont contrôlés et adaptés en cas de nécessité. Mais, nous ne sommes pas encore hors de danger. La vigilance reste une priorité absolue et il ne faut surtout pas relâcher nos e«orts. Par ailleurs, nous faisons en sorte d'être prêts à redémarrer et à revenir à une activité « normale ». Cela dépend de dif-férents facteurs. Le programme « soins et transferts » de Terre des hommes est particulièrement complexe et néces-site l'intervention et les compétences de nombreux acteurs en Suisse et dans le monde. Si la situation se stabilise en Suisse et que les hôpitaux sont en mesure de reprendre les programmes opératoires pour les enfants de Terre des hommes, il faut également que la situation dans leurs pays de provenance perme¤e les trans-ferts. La reprise des vols internationaux est également un facteur essentiel. Toute
la chaîne est très fragile à l’heure actuelle et il reste beaucoup d’incertitudes liées à son redémarrage. Nous sommes prêts et savons qu’il y a une volonté de la part de tous nos partenaires. Malgré la situation, nous restons confiants pour la suite.
La suspension des transferts d'enfants, qu'est-ce que cela signifie pour La Maison ?
Philippe : Le fait de ne pas pouvoir tra-vailler de « façon normale » génère un sentiment de culpabilité, un problème moral. Nous œuvrons à sauver des en-fants. En temps normal, le flux d’arri-vées et de départs de ces enfants est constant, parce qu’il y en a tellement qui ont besoin de notre aide. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas les accueillir. Bien que nous n'ayons aucune possibilité de faire plus, nous ressentons de la frustra-tion. Bien sûr, un travail essentiel est fait à l’heure actuelle puisque nous conti-nuons de préserver les enfants présents,
Pas de place pour l'improvisation
Tous les jours, ils franchissent les portes de La Maison, en se demandant ce que la nouvelle journée leur réserve. Inlas-sablement, ils se me¤ent au travail pour accomplir leur mission. Au contact des enfants de Terre des hommes, des plus vulnérables, ils font en sorte que le des-tin ne s’acharne pas plus sur eux. Ils sont infirmiers, personnel de maison, cuisi-
niers, veilleuses ou éducateurs ; des pro-fessionnels parmi d’autres. Ils me¤ent toute leur bienveillance et leurs compé-tences à la préservation des enfants pré-sents déjà très marqués par la dureté de la vie et une certaine malchance. Chacun à leur manière, ils sont les héros du quoti-dien de La Maison sous la pandémie. Ce journal leur rend hommage en donnant
mais nous sommes tristes de ne plus en voir arriver de nouveaux que nous voudrions accompagner sur le chemin de la guérison, de la vie. Et puis, nous aimerions tellement que les enfants que nous côtoyons chaque jour et qui, pour une bonne partie, sont prêts à rentrer, puissent retrouver les bras de leurs pa-rents.
Un temps fort pendant ce�e période di�cile ?
Philippe : Ce¤e crise a révélé un grand esprit de solidarité humaine entre les gens. À La Maison, on le vérifie au sein du personnel dont l'a¤itude est très positive; la bonne humeur est de mise malgré de nouvelles contraintes, des ajustements et l'inquiétude que génère la situation. C’est une réelle corespon-sabilité qui s’est mise en place. On voit aussi ce soutien de la part de gens qui simplement nous téléphonent pour de-mander comment on se porte, comment vont les enfants et ce qu’ils peuvent faire pour nous venir en aide. Cela nous touche profondément. Nous découvrons de nombreux messages encourageants et plein d’empathie pour les enfants sur les réseaux sociaux ou en réponse à des courriers que nous envoyons.
de la visibilité à leur action quotidienne complexifiée par les mesures sanitaires très contraignantes imposées par ce¤e crise. Jour après jour, il n’y a pas de place pour l’improvisation ; un nouveau mode de fonctionnement a vu le jour, afin de garantir au mieux la sécurité des enfants et du personnel.
« Cette crise nous rappelleune fois encore à quel
point l’espèce humainepeut être belle. »
Philippe GexDirecteur de La Maison
Philippe Gex, directeur de La Maison, avec Gisèle et Balguissa lors du spectacle des clowns de la fondation Théodora dans les jardins de La Maison
Un engagement exemplaire du personnel au service des enfants
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La mesure qui a impacté le plus for-tement La Maison est celle de la sus-pension provisoire des transferts d'enfants. Au moment de ce¤e prise de décision, 39 enfants étaient à nos côtés et se voyaient donc dans l'impossibilité de rentrer chez eux. Suite à cela, d'autres mesures ont été appliquées dans la vie de La Maison. Carlos Guiterrez, chef infirmier, a endossé la responsabilité du suivi de la progression du virus, ainsi que de l'application des directives du Conseil fédéral à La Maison, en partenariat étroit avec les responsables de secteurs et la direction. Face à ce¤e crise sanitaire, c’est le quo-tidien des enfants et de l’ensemble du personnel qui a été chamboulé. Préala-blement à l'annonce du Conseil fédéral du 16 mars, les enfants de La Maison
EnfantsSéparation des enfants dans deux bâtiments,
La Maison et le PavillonFermeture provisoire de l'école et du jardin d'enfants
Arrêt des convoyages bénévolesFermeture du site à toute personne externe à La Maison
Liées à la santé des enfantsSuspension des consultations non urgentes
Report des opérationsPrise de températures 2x par jour
PersonnelTélétravail
Prise de la température quotidienne avant le premier contact avec les enfants
Aménagement des horaires
Mesures destinées au personnel liées à l'hygiènePort du masque obligatoire
Hygiène et désinfection des mains renforcéesDésinfection des locaux et des installations renforcée
ont été séparés en deux groupes afin de limiter le nombre d'enfants infectés si le virus devait toucher l'un d'entre eux ou un collaborateur. Un groupe de 26 en-fants séjournait donc dans le bâtiment principal de La Maison et un second, plus petit, de 13 enfants, logeait au Pavil-lon, le second bâtiment d'accueil du site. Il n'a pas été possible d'équilibrer ces 2 groupes pour des raisons d'ordre médi-cal et sécuritaire. Afin de ne pas mélanger les enfants lors d'activités quotidiennes, l'école ainsi que le jardin d'enfants ont fermé provisoirement leurs portes. Les consultations non urgentes dans les di«érents hôpitaux ont été reportées. Certaines opérations ont également été repoussées afin de ne pas saturer le sys-tème sanitaire suisse ou me¤re en dan-ger la santé de nos petits pensionnaires.
Des mesures de sécurité essentielles
L'infirmerie de La Maison : un rôle majeur
Pour Naomi, éducatrice en formation à La Maison, l'arrivée sur son lieu de travail est désormais synonyme d’une petite visite à l’infirmerie où Carlos, chef infirmier, l’a¤end pour prendre sa température avant qu’elle ne soit en contact avec les enfants. « C’est une mesure qui permet de protéger les enfants, mais aussi l’ensemble du personnel. Avec ce contrôle de tout le personnel au quotidien, on essaie de s’assurer que personne n’a contracté le virus. » nous explique Carlos.
Prise de température obligatoire pour l'ensemble des collaborateurs
Les mesures implémentées à La Maison dans le but d'assurer la protection des enfants, du personnel et des bénévoles qui gravitent autour de l'organisation.
« Le port du masque nous oblige à nous regarder dans les yeux
et à apprendre à lire lesémotions de nos collèguesd'une nouvelle manière. »
Carlos GuiterrezReponsable du secteur infirmier
Passage à l'infirmerie : observation du personnel et des enfants
9Ousmane, 5 ans, Mauritanie
« Le port du masque nous oblige à nous regarder dans les yeux
et à apprendre à lire lesémotions de nos collèguesd'une nouvelle manière. »
Carlos GuiterrezReponsable du secteur infirmier
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Diminution des intervenants
L'une des mesures obligatoire pour l'ensemble du personnel est le port du masque en présence des enfants. Mor-gane, stagiaire à La Maison, veille sur la petite Safae qui s'est endormie dans ses bras un après-midi à l'aire de jeu.
Sérénité des enfants, un regard apaisant
Habituellement, les soins sont prodigués à l’infirmerie, dans le bâtiment princi-pal. Pour éviter de mélanger les enfants actuellement répartis en deux groupes, l’équipe infirmière se rend au Pavillon pour prodiguer les soins aux enfants qui y séjournent. Célia, infirmière à La Mai-son, s'occupe de Fernando qui sou«re d'une sténose de l'œsophage.
Délocalisation des soins
Changement d'un pansement après avoir joué dans le bac à sable
Il est l'heure de la sieste pour la petite Safae
Soins de physiothérapie pour Balguissa
Balguissa vient du Burkina Faso. Elle est arrivée en Suisse au mois de no-vembre 2019 pour soigner des séquelles de noma. Ce¤e maladie fulgurante s’at-taque au visage d’ange des enfants qui la contractent. Ayant subi une gre«e de peau au niveau de sa joue, il est indis-pensable pour Balguissa de pratiquer au quotidien des exercices de physiothéra-pie pour assouplir sa peau et regagner en mobilité au niveau de sa mâchoire.
En temps normal, trois physiothé-rapeutes, Anne, Cathy et Lucy, se rendent à La Maison plusieurs fois par semaine pour réaliser ces exercices avec les enfants. En ce¤e période de crise, c’est à l’équipe infirmière, ici à Mélanie, qu’incombe la responsabi-lité de ces soins de physio, de manière à diminuer au maximum le nombre d'intervenants auprès des enfants.
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La résilience des enfants
Les enfants et le COVID-19
Au début de la crise, 39 enfants étaient hébergés à La Maison.
Ce nombre interpelle : de qui parle t-on ? À quel problème de santé fait-on réfé-rence ? Pourquoi ces enfants sont-ils à La Maison ? De quoi ont-ils besoin ? Qui intervient auprès d’eux ? La Maison répond-elle aux besoins de ces enfants dans ce¤e situation de crise ? Toutes ces questions, vous vous les po-sez certainement. Il s’agit d’enfants gravement malades qu'on ne peut absolument pas soigner dans leurs pays respectifs. Les infras-tructures et les compétences y sont in-su¾santes. Les familles ont très peu de moyens financiers et les assurances sociales n'existent pas. Ces enfants ont été pris
en charge par Terre des hommes, dans le cadre du programme « Soins spécia-lisés ». Ils sont accueillis en Valais à La Maison, une structure médicalisée leur o«rant une prise en charge profession-nelle, avec bienveillance et tendresse avant et après leurs séjours dans l’un des hôpitaux universitaires romands parte-naires de ce programme. L’espace et le mode de vie quotidien des enfants permet une convalescence rapide. La Maison est un espace d’inti-mité, un abri qui permet aux enfants de s’ouvrir aux autres. Pour beaucoup, il est même un lieu d’enracinement provisoire, une bulle dans laquelle chacun s'épa-nouit sereinement et en confiance. Elle est, et a toujours été, un havre de sécuri-té. Au fil du temps, depuis son ouverture il y a 50 ans, les responsables successifs vont développer et me¤re en œuvre une
Les enfants de La Maison ont réalisé des banderoles hautes en couleurs dans un esprit de solidarité avec le monde entier.
L’équipe d’éducateurs de La Maison a réalisé un travail de sen-sibilisation des enfants face à la crise actuelle. « Il est essen-tiel de leur expliquer, en termes simples, pour qu’ils puissent comprendre » nous dit Tania, responsable du secteur éducatif. Les enfants l’ont bien compris, la crise est mondiale. Lorsqu’ils parlent à leurs proches au téléphone, ils se rendent compte que la situation est la même partout. Alors, dans un élan de soli-darité avec tout le monde, ils ont réalisé ces beaux drapeaux arcs-en-ciel véhiculant un message d’espoir : « Tout ira bien ».
Les enfants de La Maison solidaires du monde
« Ça nous aide de savoir que les enfants comprennent et qu'ils acceptent cette situation. »Alioune Ngom, Responsable du secteur éducatif
forme d’accueil, de soins et d’accompa-gnement pérenne assurant une prise en charge de qualité par un personnel de plus en plus qualifié. Paradoxalement et malgré toutes les mesures contraignantes prises pour faire face à ce nouveau virus, un sentiment de profonde quiétude s’est renforcé à La Maison. L’admirable rési-lience des enfants, que la crise sanitaire mondiale empêche de retrouver leurs proches, souligne les contours de cet espace refuge, unique en son genre. Plus que jamais, et en ces temps compliqués, La Maison fait rayonner sa vocation de lieu de vie et de partage. On y conjugue bien-être individuel et esprit commu-nautaire dans une optique de sérénité que l'on ressent d'ailleurs très fortement en passant le pas de porte de La Maison et en rencontrant les enfants.
Spectacle des clowns de la fondation Théodora pour les enfants
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Les avions ne volent plus... Les enfants fabriquent les leurs
L'impatience du retour chez euxLes enfants de La Maison dont le trai-tement est terminé doivent s'armer de patience. Di¾cile de leur expliquer dans tous les détails les conséquences de la pandémie. Ce qu'ils ont généralement bien compris, c'est que les avions ne volent plus ou si peu. Alors pour faire face à ce¤e impatience grandissante, les en-fants ont construit leurs propres avions avec des pinces à linge et des bâtonnets de glace. L'avion biplan a suscité beau-coup d'intérêt, car il faut manger deux glaces avant les travaux de construction. Une activité pour leur donner le sourire, mais surtout de l’espoir. Emmanuel, ori-ginaire du Togo, nous montre fièrement sa création. Arrivé au début du mois de février en Suisse pour soigner une sté-nose de l’œsophage, ses consultations, jugées non essentielles, ont été reportées pendant la crise du COVID-19. Progres-sivement, les dilatations qui visent à ouvrir son œsophage endommagé ont pu reprendre.
Avec la fermeture de l’école et du jardin d’enfants, il a fallu redoubler de créati-vité pour occuper les journées des en-fants. Les promenades en plein air ont été nombreuses durant les beaux jours, comme ici avec Murielle, éducatrice, qui part en vadrouille avec quelques-uns des petits pensionnaires. « Ça leur permet de sortir un peu du cadre ha-bituel, d’évacuer et de se changer les idées. » explique-t-elle. Ce jour-là, une dizaine d’enfants de la Maison princi-pale part se balader. « Comme ils sont actuellement nombreux dans la Mai-son principale (26 enfants), c’est parfois choue¤e de les séparer pour leur don-ner un peu plus de place aux uns et aux autres. C’est un moment où ils sont plus calmes parce que moins nombreux. » raconte Murielle.
Des activités en plein air pour recharger les batteries
Les enfants profitent du beau temps pour une balade en plein air
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Erica, 2 ans, le regard plein de malice, était à quelques jours du fameux retour chez « papa-maman » tant a¤endu par tous les enfants. Arrivée en Suisse à l’approche de Noël, elle a rapidement été opérée d'une malformation cardiaque. Au début du mois de mars, remise de son intervention, le retour chez elle était tout proche. La crise sanitaire actuelle l'em-pêche de retrouver les bras de sa maman. Elle restera avec nous, à La Maison, en-core quelques temps.
Retrouver les bras de sa maman
Edwige, 5 ans, vient du Togo. Elle est arrivée en Suisse en novembre 2019 pour bénéficier de soins nécessi-tant plusieurs opérations. Aujourd’hui, son vœu le plus cher alors qu’elle souÀe sur ce pissenlit : retrouver bientôt ses parents et sa grande sœur.
Une vie nouvelle La petite Edwige souÀe sur un pissenlit lors d'une promenade
Erica profite d'un moment en plein air dans les jardins de La Maison
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Assemblage de cépages rouges Vignerons de Farinet Saillon
CUVÉE FARINET 2019
Le convoyeur bénévole : en première ligne sur les routes de la guérison des enfants
Les enfants et le COVID-19
Le convoyeur bénévole est un maillon indispensable à la guérison des enfants. Il accompagne et conduit un enfant ou un petit groupe d’enfants à une consultation ou à une opération, avec son véhicule privé et à ses propres frais. La destination : un hôpital, un cabinet médical, dentaire ou ophtalmique et, bien sûr l’aéroport de Genève.
Questions à Rachel Rey, bénévole
Rachel Rey est l’une des convoyeuses bénévoles de La Maison. Active depuis janvier 2017, elle a parcouru plus de 8'000 kilo-mètres en 39 convoyages. Le jeudi 14 mai, après une « pause » forcée en raison du virus, elle peut à nouveau e�ectuer un convoyage avec Hadjatou, une jeune pensionnaire de 10 ans originaire du Burkina Faso sou�rant de séquelles de noma. Nous lui avons posé quelques questions lors de ce�e reprise des convoyages.
Quel est votre état d’esprit à l’heure de la reprise des convoyages ?
Je suis très heureuse de retrouver les en-fants et reprendre les convoyages après ce¤e pause forcée de deux mois : c’est un vrai bonheur. Depuis ma retraite, il y a 3 ans, je mets mon temps libre au pro-fit de ces enfants pour les transporter dans les di«érents lieux de consultations. Aujourd’hui, c’est mon 39ème convoyage et je conduis la petite Hadjatou, 10 ans, aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) pour une consultation de chirurgie recons-tructive. Ces transports me perme¤ent de partager du temps avec les enfants qui me le rendent bien en me racontant parfois des anecdotes sur leur pays pendant les trajets.
Avez-vous un message aux enfants qui sont dans l’a�ente de rentrer auprès de leur famille ?
Il faut qu’ils s’arment de courage et de patience. La date des retrouvailles avec « papa-maman » n'est de loin pas fixée. Heureusement, ils séjournent dans une magnifique Maison et sont entourés de professionnels qui les accompagnent avec bienveillance et a«ection pour que ce¤e a¤ente se passe dans les meilleures conditions.
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A découvrir sur www.tdh-valais.ch/article/marraines-confinement/
Le vécu de marraines bénévoles en temps de confinement par Carla Vaucher, doctorante
en anthropologie médicale et de la santé à l’Université de Lausanne.
Hadjatou et Rachel en partance pour une consultation aux HUG de Genève
Ce que nous disent les chiffres 2019
+ de 100 convoyeurs bénévoles
783 transports d’enfants (15 par semaine)
+- 134'000 Km parcourus
« C’est unvrai
moment d’échange. »
Rachel Rey
Merci aux vignerons de la Vigne à Farinet
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L’année 2020s’annonce très compliquée
Hanine a encore pu être transférée le 9 mars et c’est heureux, car il était urgent de l’opérer. Le 19 mars, elle a découvert La Maison. Plus aucun enfant n’a pu être transféré après elle. Notre désir le plus cher : reconfier tous ces enfants à leurs parents le plus vite possible et en voir arriver de nombreux autres dès que ces Voyages vers la Vie pourront reprendre. Il y a urgence !
Aroua, 2 ans, est le dernier enfant à avoir pu qui¤er La Maison en ce début d’an-née. C’était le 11 mars.
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Etat des lieux
Evénements annulés ou reportés
Ce début d’année est globalement compliqué. Cela n’étonnera personne. D’importants événements ont été annulés ou repor-tés. D’autres, dans un proche avenir, vont connaître le même sort. Les besoins sont là. Nous ne baisserons pas les bras, car des enfants et des familles comptent sur nous tous et nous savons que la communauté qui porte cette Maison ne s’arrête pas aux lisières de la forêt qui l’entoure.
Résultat financier en 2019
Quelques chi�res clésDépenses de fonctionnement 2018 3’191’586.-Budget de fonctionnement 2019 3’267’112.-Dépenses de fonctionnement 2019 3’196’698.-Excédent de rece¤es 286'422.-Coût d’une journée 8'758.-
Commentaires
1. Les dépenses sont inférieures de 2.4% par rapport au budget. L’année passée, elles étaient 1.5% plus élevées que le budget. On peut qualifier les dépenses de bien maîtrisées.
2. Le coût d’une journée est stable.
3. L’excédent de recettes équivaut à environ un mois de fonctionnement. Ce montant est porté en réserve et sera précieux pour traverser la crise que nous vivons aujourd’hui et dont les effets seront durables.
Philippe Gex
Heureusement, l’année 2019 s’est achevée dans les chiffres noirs, nous permettant d’aborder cette crise avec un peu moins de souci.
Reconfier les enfants à leurs parents
Au 1er janvier, 38 enfants séjournaient à La Maison Depuis, 30 enfants sont repartis chez eux et 31 enfants sont arrivés.
Suspension des transferts.39 enfants présents à La Maison.Plus de 20 a¤endent de pouvoirretrouver papa-maman.Depuis le 19 mars, le nombre d’enfants pris en charge à La Maison n’a plus varié.
Suspension des opérations non urgentes afin de limiter la pression sur le sytème sanitaire suisse
Fluctuation du nombre d'enfants en SuisseFluctuation du nombre d'enfants hospitalisés
env. 1 mois de fonctionnement
(8’744.- en 2018)
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