4
JAB CH-1000 Lausanne 21 PP / Journal Février 2015 | N° 151 Xavier et Olivier nous racontent leur voyage au Sud PAGE 2 Lancement des camps d’adultes-aînés 2015 PAGE 4 SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD Le Prix Nobel encourage nos actions En décembre dernier, le comité Nobel a remis le Prix Nobel de la paix conjointement à la Pakista- naise Malala Yousafzaï et à l’In- dien Kailash Satyarthi, tous deux activistes pour les droits des enfants. Il a ainsi soutenu « leur combat contre l’oppres- sion des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation ». > « Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes » , avait clamé Malala Yousafzaï. Dans une région où l’éducation des filles est encore combattue par les fondamentalistes, le courage de cette jeune femme est exem- plaire. Kailash Satyarthi s’ins- crit, quant à lui, dans la tradition de Gandhi. Cet homme a dirigé diverses formes de contesta- tion, toutes pacifiques, contre la grave exploitation des enfants. > Les actions de Nouvelle Pla- nète rejoignent ces luttes, à leur niveau. Dans tous nos pays d’action, nous soutenons l’édu- cation des enfants, soit par la scolarité primaire ou secon- daire, soit en valorisant leur langue maternelle et leurs connaissances locales. C’est ainsi que chaque année de nou- velles classes sont ouvertes (voir page 2), davantage d’en- fants peuvent aller à l’école et des jeunes sont formés pour apprendre un métier, cela dans des régions reculées et défavo- risées. > Selon l’UNICEF, plus de 50 millions de filles dans le monde ne vont pas à l’école, ce qui crée pour elles des barrières insur- montables. Nous nous enga- geons de notre côté pour une éducation de qualité pour tous les enfants, indépendamment de leur sexe. Notre travail aux côtés de groupements féminins favorise cette égalité. Il nous permet aussi de lutter contre le travail des enfants, un des élé- ments fondamentaux de notre charte. Nous nous réjouissons que ce travail pour le droit fondamental des enfants soit soutenu par ce Prix Nobel. C’est un bel encoura- gement pour que ces actions se poursuivent et se développent Philippe Randin Editorial Dans les villages du Sahel, près de 90% de la population vit de la terre et dépend des pluies et des récoltes. Comme chez nous, le climat devient de plus en plus imprévisible, provoquant de vives inquiétudes et même des catastrophes. Récolter est une chose. Il faut ensuite pouvoir conserver pour consommer durant la saison sèche. Or, beaucoup de paysans n’ont pas de possibi- lité de stocker leurs récoltes. Ils sont à la merci de commerçants à qui ils vendent leur production au moment des récoltes, là où les prix sont les plus bas. Ils rachètent ensuite ces mêmes céréales, quelques mois plus tard, à un prix plus élevé. Sans réserves, ils vont même jusqu’à emprunter de l’argent aux commerçants qui demandent alors une partie de leur production comme intérêt, en plus du remboursement, ce qui repré- sente un taux d’intérêt souvent exorbitant. Lancer une nouvelle banque de céréales et même plus Dans de nombreux villages du Burkina Faso, des groupes d’habitants se sont unis et ont développé des banques de céréales. Nou- velle Planète a déjà soutenu de tels projets avec succès. Dans le village de Gana, à 50 kilomètres au Sud de Ouagadougou, la population désire elle aussi bénéficier d’une structure de ce type. Elle souhaite non seule- ment améliorer le stockage de sa production agricole mais aussi développer la transforma- tion locale et obtenir ainsi de meilleurs prix. Vers un effet boule de neige Le projet que Nouvelle Planète a reçu consiste à développer les activités du mou- lin existant en créant une structure de stoc- kage et de transformation de légumes et de céréales. Dans un premier temps, il s’agira d’organiser une coopérative qui permettra à la population d’être partie prenante des actions et des résultats. Une fois cette coo- pérative fonctionnelle, elle pourra dévelop- per la transformation des noix de karité en beurre ainsi que le séchage de tomates et de fruits. Il est aussi prévu de stocker des sacs de mil sous forme de banque de céréales. Le projet se monte à plus de CHF 45'000.-, sans compter une contribution locale de plus de CHF 22'000.- sous forme d’apport de matières premières et d’appui à la construction. La coopérative vise un béné- fice rapide. Déjà à la fin de la première année, il est prévu un gain de l’ordre de CHF. 5'000.- selon le budget de fonction- nement qui a été déjà préparé. Pour bien démarrer les activités de la banque de céréales, le stock de départ et le fonds de caisse sont essentiels, c'est pour ça qu'ils seront également financés par le pro- jet. Les producteurs membres de la coopé- rative, fourniront quant à eux les produits locaux comme du karité ou des oignons. Nous vous suggérons de prendre en charge le nombre de sacs de mil de 100 kg que vous désirez. Les sacs seront achetés en gros aux grossistes de la capitale et stockés dans la banque de céréales. Les habitants pourront alors vendre leurs sacs de mil à la banque de céréales et les racheter à tout moment à un prix social qui ne dépendra pas de la saison. Il sera ainsi possible d’améliorer de façon durable la qualité de vie des villageois en cassant leur dépendance. Pour ce faire, il vous suffit d’indiquer Mil sur votre bulletin de versement. Nous vous remercions d’avance de votre appui bienvenu. Philippe Randin La topographie accidentée a nécessité des aménagements conséquents de la part des paysans qui ont opté pour la culture en terrasses. C’est la saison de la carotte. Des champs s’étendent à perte de vue, entre- coupés par les pêchers en fleurs. Quelle beauté ! La clé de voûte de cet écosystème particu- lier est l’eau ou, plus exactement, sa ges- tion. Le système de dérivation et de répar- tition existait déjà mais, grâce à la nouvelle retenue d’eau et aux ouvrages complé- mentaires, comme un aqueduc et un canal enterré, il est désormais possible de réguler l’eau durant toute l’année. Les résultats ne se sont pas fait attendre. En six mois d’activité, les paysans ont doublé leurs récoltes ! Ce résultat a sur- pris tout le monde et a permis d’améliorer substantiellement les conditions de vie des habitants de la région. La satisfaction et la fierté se lisent sur leur visage. Ils peuvent à nouveau se permettre de rêver, tout en gardant les pieds sur terre. La durabilité de ce résultat dépendra avant tout de la capacité des bénéficiaires à entretenir les ouvrages sur les années à venir. Les cours de formation et de sensi- bilisation organisés durant la période de réalisation ont permis de donner les bonnes impulsions afin que ce rêve devenu réalité perdure. Xavier Mühlethaler Dans les pays où Nouvelle Planète inter- vient, la priorité en matière d’éducation est essentiellement portée sur l’enseigne- ment primaire et secondaire. Au Vietnam cependant, Nouvelle Planète a fait le choix de soutenir également des écoles enfan- tines. Dans les zones rurales, les popula- tions vivent essentiellement de l’agricul- ture et de l’élevage. S’occuper des enfants jusqu’à l’école primaire est une charge importante pour les familles et principale- ment pour les femmes qui doivent rester avec leurs enfants jusqu'à ce qu’ils aient atteint l’âge de cinq ans. Elles ne peuvent ainsi vaquer à leurs activités qui génère- raient un revenu supplémentaire impor- tant pour leur ménage. Dans des régions plus reculées où vivent de nombreuses minorités ethniques, l’école enfantine est aussi un moyen pour les plus petits d'ap- prendre déjà le vietnamien, la langue qui leur permettra ensuite de suivre une scola- rité primaire et secondaire. Jusqu’à présent, sept écoles dans le delta du Mékong et six à Kon Tum ont pu, avec le soutien de Nouvelle Planète, construire des salles de classe, installer des sanitaires, équiper des classes et aménager les cours d’école. Grâce à ces projets, ce sont chaque année plus de 800 enfants de trois à cinq ans qui ont la possibilité de fréquenter l’école enfantine et de se préparer au mieux à l’école primaire, tout en permet- tant à leurs parents de se concentrer sur leur travail. Olivier Dumont Offrez des sacs de mil pour aider les villageois à s’en sortir Doubler les récoltes en six mois Un engagement pour la petite enfance La situation des habitants des villages ruraux n’est pas facile. Les paysans doivent souvent vendre leur pro- duction à bas prix lors de la saison des récoltes et racheter le mil à prix élevé quelques mois plus tard. Il faut casser ce cercle vicieux ! La gestion appropriée de l’eau est l’une des principales clés pour améliorer les ren- dements agricoles. Voici un exemple spec- taculaire dans la commune d’Ambano. Depuis 2001, Nouvelle Planète a soutenu 13 écoles enfantines dans le delta du Mékong et à Kon Tum sur les Hauts Plateaux du centre du pays. Ce choix n’est pas si surprenant, au vu de l’impact positif qu’engendre la scolari- sation des enfants de trois à cinq ans. Appel Agriculture Enfance Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21 Tél. 021 881 23 80 [email protected] www.nouvelle-planete.ch De nombreux enfants ont désormais une salle de classe bien à eux et adaptée à leurs besoins, comme ici, à Kon Ko Tu L’ouvrage principal : la retenue d’eau Les habitants de Gana espèrent pouvoir bénéficier de sacs de mil comme c’est le cas dans le village de Tanguiga, soutenu par Nouvelle Planète Offrez un sac de mil à CHF 42.- MADAGASCAR VIETNAM BURKINA FASO Le projet en chiffres : • 120 ha de terrain cultivable, 153 familles paysannes bénéficiaires, soit plus de 800 personnes, • Plus de 4 km de canaux.

Journal Nouvelle Planète

Embed Size (px)

DESCRIPTION

n° 151, février 2015

Citation preview

Page 1: Journal Nouvelle Planète

JABCH-1000 Lausanne 21PP / Journal

Février 2015 | N° 151

Xavier et Olivier nous racontent leur voyage au Sud PAGE 2 Lancement des camps d’adultes-aînés 2015 PAGE 4

SOUTIEN DE PROJETS RELATIONS NORD-SUD

Le Prix Nobelencourage nos actions

En décembre dernier, le comité Nobel a remis le Prix Nobel de la paix conjointement à la Pakista-naise Malala Yousafzaï et à l’In-dien Kailash Satyarthi, tous deux activistes pour les droits des enfants. Il a ainsi soutenu « leur combat contre l’oppres-sion des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l’éducation ».

> « Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes », avait clamé Malala Yousafzaï. Dans une région où l’éducation des fi lles est encore combattue par les fondamentalistes, le courage de cette jeune femme est exem-plaire. Kailash Satyarthi s’ins-crit, quant à lui, dans la tradition de Gandhi. Cet homme a dirigé diverses formes de contesta-tion, toutes pacifi ques, contre la grave exploitation des enfants.

> Les actions de Nouvelle Pla-nète rejoignent ces luttes, à leur niveau. Dans tous nos pays d’action, nous soutenons l’édu-cation des enfants, soit par la scolarité primaire ou secon-daire, soit en valorisant leur langue maternelle et leurs connaissances locales. C’est ainsi que chaque année de nou-velles classes sont ouvertes (voir page 2), davantage d’en-fants peuvent aller à l’école et des jeunes sont formés pour apprendre un métier, cela dans des régions reculées et défavo-risées.

> Selon l’UNICEF, plus de 50 millions de fi lles dans le monde ne vont pas à l’école, ce qui crée pour elles des barrières insur-montables. Nous nous enga-geons de notre côté pour une éducation de qualité pour tous les enfants, indépendamment de leur sexe. Notre travail aux côtés de groupements féminins favorise cette égalité. Il nous permet aussi de lutter contre le travail des enfants, un des élé-ments fondamentaux de notre charte.

Nous nous réjouissons que ce travail pour le droit fondamental des enfants soit soutenu par ce Prix Nobel. C’est un bel encoura-gement pour que ces actions se poursuivent et se développent

Philippe Randin

Editorial

Dans les villages du Sahel, près de 90% de la population vit de la terre et dépend des pluies et des récoltes. Comme chez nous, le climat devient de plus en plus imprévisible, provoquant de vives inquiétudes et même des catastrophes. Récolter est une chose. Il faut ensuite pouvoir conserver pour consommer durant la saison sèche. Or, beaucoup de paysans n’ont pas de possibi-lité de stocker leurs récoltes. Ils sont à la merci de commerçants à qui ils vendent leur production au moment des récoltes, là où les prix sont les plus bas. Ils rachètent ensuite ces mêmes céréales, quelques mois plus tard, à un prix plus élevé. Sans réserves, ils vont même jusqu’à emprunter de l’argent aux commerçants qui demandent alors une partie de leur production comme intérêt, en plus du remboursement, ce qui repré-sente un taux d’intérêt souvent exorbitant.

Lancer une nouvelle banque de céréales et même plusDans de nombreux villages du Burkina Faso, des groupes d’habitants se sont unis et ont développé des banques de céréales. Nou-velle Planète a déjà soutenu de tels projets avec succès. Dans le village de Gana, à 50 kilomètres au Sud de Ouagadougou, la population désire elle aussi bénéfi cier d’une structure de ce type. Elle souhaite non seule-ment améliorer le stockage de sa production agricole mais aussi développer la transforma-tion locale et obtenir ainsi de meilleurs prix.

Vers un effet boule de neigeLe projet que Nouvelle Planète a reçu consiste à développer les activités du mou-lin existant en créant une structure de stoc-kage et de transformation de légumes et de céréales. Dans un premier temps, il s’agira d’organiser une coopérative qui permettra à la population d’être partie prenante des actions et des résultats. Une fois cette coo-pérative fonctionnelle, elle pourra dévelop-

per la transformation des noix de karité en beurre ainsi que le séchage de tomates et de fruits. Il est aussi prévu de stocker des sacs de mil sous forme de banque de céréales.

Le projet se monte à plus de CHF 45'000.-, sans compter une contribution locale de plus de CHF 22'000.- sous forme d’apport de matières premières et d’appui à la construction. La coopérative vise un béné-

fi ce rapide. Déjà à la fi n de la première année, il est prévu un gain de l’ordre de CHF. 5'000.- selon le budget de fonction-nement qui a été déjà préparé.

Pour bien démarrer les activités de la banque de céréales, le stock de départ et le fonds de caisse sont essentiels, c'est pour ça qu'ils seront également fi nancés par le pro-jet. Les producteurs membres de la coopé-rative, fourniront quant à eux les produits locaux comme du karité ou des oignons.

Nous vous suggérons de prendre en charge le nombre de sacs de mil de 100 kg que vous désirez. Les sacs seront achetés en gros aux grossistes de la capitale et stockés dans la banque de céréales. Les habitants pourront alors vendre leurs sacs de mil à la banque de céréales et les racheter à tout moment à un prix social qui ne dépendra pas de la saison. Il sera ainsi possible d’améliorer de façon durable la qualité de vie des villageois en cassant leur dépendance.

Pour ce faire, il vous suffi t d’indiquer Mil sur votre bulletin de versement.

Nous vous remercions d’avance de votre appui bienvenu.

Philippe Randin

La topographie accidentée a nécessité des aménagements conséquents de la part des paysans qui ont opté pour la culture en terrasses. C’est la saison de la carotte. Des champs s’étendent à perte de vue, entre-coupés par les pêchers en fl eurs. Quelle beauté !

La clé de voûte de cet écosystème particu-lier est l’eau ou, plus exactement, sa ges-tion. Le système de dérivation et de répar-tition existait déjà mais, grâce à la nouvelle retenue d’eau et aux ouvrages complé-mentaires, comme un aqueduc et un canal enterré, il est désormais possible de réguler l’eau durant toute l’année.

Les résultats ne se sont pas fait attendre. En six mois d’activité, les paysans ont doublé leurs récoltes ! Ce résultat a sur-pris tout le monde et a permis d’améliorer substantiellement les conditions de vie des habitants de la région. La satisfaction

et la fi erté se lisent sur leur visage. Ils peuvent à nouveau se permettre de rêver, tout en gardant les pieds sur terre. La durabilité de ce résultat dépendra avant tout de la capacité des bénéfi ciaires à entretenir les ouvrages sur les années à venir. Les cours de formation et de sensi-bilisation organisés durant la période de réalisation ont permis de donner les bonnes impulsions afi n que ce rêve devenu réalité perdure.

Xavier Mühlethaler

Dans les pays où Nouvelle Planète inter-vient, la priorité en matière d’éducation est essentiellement portée sur l’enseigne-ment primaire et secondaire. Au Vietnam cependant, Nouvelle Planète a fait le choix de soutenir également des écoles enfan-tines. Dans les zones rurales, les popula-tions vivent essentiellement de l’agricul-ture et de l’élevage. S’occuper des enfants jusqu’à l’école primaire est une charge importante pour les familles et principale-ment pour les femmes qui doivent rester avec leurs enfants jusqu'à ce qu’ils aient atteint l’âge de cinq ans. Elles ne peuvent ainsi vaquer à leurs activités qui génère-raient un revenu supplémentaire impor-tant pour leur ménage. Dans des régions plus reculées où vivent de nombreuses minorités ethniques, l’école enfantine est

aussi un moyen pour les plus petits d'ap-prendre déjà le vietnamien, la langue qui leur permettra ensuite de suivre une scola-rité primaire et secondaire.

Jusqu’à présent, sept écoles dans le delta du Mékong et six à Kon Tum ont pu, avec le soutien de Nouvelle Planète, construire des salles de classe, installer des sanitaires, équiper des classes et aménager les cours d’école. Grâce à ces projets, ce sont chaque année plus de 800 enfants de trois à cinq ans qui ont la possibilité de fréquenter l’école enfantine et de se préparer au mieux à l’école primaire, tout en permet-tant à leurs parents de se concentrer sur leur travail. Olivier Dumont

Offrez des sacs de mil pour aider les villageois à s’en sortir

Doubler les récoltes en six mois Un engagement pour la petite enfance

La situation des habitants des villages ruraux n’est pas facile. Les paysans doivent souvent vendre leur pro-duction à bas prix lors de la saison des récoltes et racheter le mil à prix élevé quelques mois plus tard. Il faut casser ce cercle vicieux !

La gestion appropriée de l’eau est l’une des principales clés pour améliorer les ren-dements agricoles. Voici un exemple spec-taculaire dans la commune d’Ambano.

Depuis 2001, Nouvelle Planète a soutenu 13 écoles enfantines dans le delta du Mékong et à Kon Tum sur les Hauts Plateaux du centre du pays. Ce choix n’est pas si surprenant, au vu de l’impact positif qu’engendre la scolari-sation des enfants de trois à cinq ans.

Appel

Agriculture Enfance

Rédacteur responsable : Joëlle von Ballmoos

Adresse : Nouvelle Planète, Av. Boveresses 24, CP 84 1000 Lausanne 21Tél. 021 881 23 80

[email protected] www.nouvelle-planete.ch

De nombreux enfants ont désormais une salle de classe bien à eux et adaptée à leurs besoins, comme ici, à Kon Ko Tu

L’ouvrage principal : la retenue d’eau

Les habitants de Gana espèrent pouvoir bénéfi cier de sacs de mil comme c’est le cas dans le village de Tanguiga, soutenu par Nouvelle Planète

Offrez un sac de mil à CHF 42.-

MADAGASCAR VIETNAM

BURKINA FASO

Le projet en chiffres :

• 120 ha de terrain cultivable,• 153 familles paysannes

bénéfi ciaires, soit plusde 800 personnes,

• Plus de 4 km de canaux.

Page 2: Journal Nouvelle Planète

Une étude britannique montre que la modifi ca-tion et l’amélioration de certaines techniques traditionnelles ont permis de réhabiliter, ces 15 dernières années, une surface presqu’aussi grande que le canton de Vaud.

Tout le village d’Acha s’est montré extrêmement reconnaissant envers Nouvelle Planète et a tenu à célébrer solennellement l’agrandissement de son école professionnelle.

Valoriser les matières premières à disposition sur place est un premier pas pour développer un tissu économique. 125 femmes se lancent à l’assaut du marché sénégalais des jus de fruits.

Malgré une élaboration consciencieuse des projets en présence continue des bénéfi ciaires, il arrive que certains n’atteignent pas les objectifs escomptés. Pourquoi ?

L’équivalent du canton de Vaudrepris sur le désert

SÉNÉGAL

MADAGASCAR

Nouvelle Planète a soutenu cinq projets de l’association Burkina Vert pour per-mettre aux paysans de villages défavori-sés de mettre en place des techniques simples (zaï, diguettes, cordons rocheux, etc.) qui permettent de récupérer des terres sur le désert et de les cultiver à nouveau. Il s’agit de herser les champs, de mettre des cailloux le long des courbes de niveau et de créer des monti-cules de terre sous forme de demi-lunes afi n de favoriser la pénétration de l’eau, le tout en utilisant du compost. L’étude de l’ODI (Overseas Development Insti-tute) montre que ces techniques simples, adoptées par de nombreuses associa-tions paysannes ont porté leurs fruits. 200'000 à 300'000 hectares de terres ont été réhabilités ces 15 dernières années. Et même plus : les rendements agricoles ont augmenté entre 30 et 350%, alors même que sur l’ensemble de la planète seules 10% des terres connaissent une amélioration de leur fertilité. De plus, elles ont contribué à une meilleure gestion des ressources en eau. Le niveau des nappes phréatiques

serait remonté de cinq mètres en moyenne, bien que la pluviométrie fl uc-tue de plus en plus. L’étude mentionne qu’un franc investi dans ces pratiques permet de générer un revenu de 14 francs.

Ces bons résultats ont permis de renver-ser la tendance négative des années 1960 à 1980, durant lesquelles l’agriculture, combinée avec de graves sécheresses, avait favorisé la désertifi cation de grandes régions.

Pour conclure, le rapport propose d’aug-menter les ressources fi nancières pour inciter les agriculteurs, en particulier les plus défavorisés d’entre eux, à adopter ces techniques. Il recommande de sou-tenir les organisations locales qui per-mettent une diffusion effi cace des infor-mations ; c’est exactement ce que Nouvelle Planète fait et continue à faire.

Philippe Randinselon le rapport un Burkina Faso « plus vert » disponible sur

www.odi.org.uk et www.developmentprogress.org

Acha inaugure deux nouvelles classes !Envie d’un jus fraichement pressé ?

Le facteur humain : le maillon capital

La construction de deux nouvelles salles de classe représentait une étape indispen-sable pour le développement de cette école professionnelle du nord-ouest du Came-roun et pour l’amélioration de l’éducation secondaire dans la région. Toute la popu-lation a souhaité le faire savoir et a ainsi organisé une réception incroyablement chaleureuse pour la venue de Nouvelle Planète et de CDVTA, son équipe de coordination au Cameroun. Danses tra-ditionnelles, chants et discours ont rythmé cette journée d’inauguration. La direction de l’école, les enseignants, les élèves et des représentants politiques et traditionnels de la région ont absolument

tenu à remercier Nouvelle Planète pour la construction de ce nouveau bâtiment comprenant deux salles de classe fl ambant neuves. Pour Nouvelle Planète, vivre une telle inauguration avec la mobilisation de l’ensemble du village montre à quel point l’éducation des jeunes est une priorité pour tous les habitants. Chacun semble avoir compris qu’un tel investissement dans la jeunesse est bénéfi que à long terme pour toute la communauté. La journée s’est achevée avec la remise symbolique des clés des salles à la directrice et la distri-bution aux étudiants du matériel pour équiper les ateliers professionnels.

L’école secondaire d’Acha dispense en effet des formations pratiques en maçon-nerie, menuiserie-charpenterie, électro-nique, mécanique et comptabilité à 350

jeunes. En plus d’être une école secon-daire générale avec des cours d’anglais, de français, d’histoire, de math, etc. l’école met l’accent sur l’enseignement technique afi n que ses étudiants puissent plus facile-ment intégrer le marché de l’emploi de la région à la fi n de leur scolarité. En 2012, Nouvelle Planète avait fi nancé la construc-tion d’un premier bâtiment. Au vu de la parfaite gestion de l’école et des résultats très encourageants obtenus suite au pre-mier projet, Nouvelle Planète a vite été convaincue qu’un nouvel agrandissement était indispensable. Désormais, l’école semble être parée pour accueillir dans de bien meilleures conditions les jeunes de la région désirant suivre un apprentissage.

Olivier Dumont

Siroter un bon jus de bissap (fl eur d’hi-biscus) sous le cocotier : le rêve, non ? Vous préférez un jus de mangues, d’oranges ou de papayes ? Pas de soucis, la nature est généreuse en Casamance. Tel-lement généreuse que 50% des mangues pourrissent sur le sol faute de débouchés. Durant la période de récolte, les arbres croulent littéralement sous le poids des fruits dans la commune rurale de Sim-bandi Balante où se trouve le village d’Athioufa. Cette manne tombant du ciel inonde les marchés et provoque un effondrement des prix. Durant cette sai-son, vous pouvez acheter un kilo de mangue variété Kent pour FCFA 75.-, soit environ CHF 0.15. Vous avez bien lu : 15 centimes le kilo. Autant dire que la vente de fruits frais n’est guère rentable.

La transformation des fruits offre une alternative intéressante pour valoriser au moins une partie de cette récolte. Peut-être connaissez-vous déjà les sécheries soutenues par Nouvelle Planète. Mainte-nant, c’est au tour d’une unité de trans-formation de jus de fruits de voir le jour. Composé de 125 femmes, le groupement de femmes d’Athioufa produit, depuis

2004 déjà, des jus de fruits et des confi -tures, mais de manière artisanale et en quantité négligeable. Précisons que les Sénégalais sont friands des jus de fruits mais que la plupart des produits fi nis en bouteille sont paradoxalement importés.

Concrètement, le projet prévoit la mise en place d’une unité de transformation professionnelle des mangues. Elle com-portera sept salles disposées en fonction des étapes de transformation afi n de garantir une hygiène irréprochable tout au long du processus, de la réception jusqu’au conditionnement. Grâce aux formations dispensées durant la mise en place du projet, le groupement sera à même de gérer de manière autonome cette petite entreprise unique en son genre dans toute la Casamance !

Ce projet générateur de revenus, soumis il y a plus de trois ans par le groupement, va stimuler l’emploi rural en valorisant les produits arboricoles locaux et ainsi promouvoir également l’autonomie fémi-nine et réduire l’exode rural.

Xavier Mühlethaler

Les collines déboisées se succèdent de part et d’autre de cette piste ocre qui doit nous amener à l’un des hameaux du vil-lage d’Ambodivona dans la commune d’Andriambilany. Trois ans déjà que l’ad-duction d’eau a été réalisée dans ce vil-lage. Une question qui me taraude : que

vais-je rencontrer sur place ? La voiture s’arrête. Maintenant, c’est à nos pieds de prendre le relais.

Nous approchons de la première borne-fontaine. Grâce à mes yeux de lynx, j’aperçois des signes avant-coureurs d’un

manque d’entretien. Malheureusement mes suppositions s’avèrent exactes : un pilier bouge dangereusement, les murets sont fi ssurés et les barrières en bois sont fracturées. Quelle négligence ! Cet ouvrage est en « danger de vie » et avec lui, l’approvisionnement en eau des habitants. Les cinq prochaines bornes-fontaines ne sont pas en meilleur état. Que faire ? Pleurer ou s’énerver ? Après avoir pris le temps de faire quelques remontrances aux bénéfi ciaires et de leur expliquer le risque qu’ils encourent, nous partons frustrés. La visite d’un autre hameau relié au même réseau d’eau nous attend. Sceptiques, nous nous rendons vers les bornes-fontaines. Nous n’y comprenons rien ! Celles-ci, construites la même année par le même entrepreneur, sont superbement déco-rées et entretenues. Quelle différence à seulement un kilomètre de distance. La fi erté des bénéfi ciaires qui prennent soin de leur projet contraste fortement avec la gêne des bénéfi ciaires peu soigneux.

Nous avons souvent tendance, lors de l’élaboration de projets, à considérer que le risque principal se situe au niveau tech-nique. L’expérience acquise ces dernières années nous montre que la qualité de la réalisation doit être irréprochable, mais que la majorité des défi s sur le long terme est liée aux comportements humains. L’Homme est libre de ses actes et donc imprévisible, nous ne pouvons pas le for-cer à s’approprier une infrastructure. Plu-sieurs facteurs peuvent néanmoins facili-ter cette appropriation. Tout d’abord, le fait que la demande initiale provienne des bénéfi ciaires. Ensuite l’organisation de formations et de campagnes de sensi-bilisation leur permettant d’acquérir le savoir et les outils nécessaires pour assu-rer la pérennité du projet. Mais ce ne sont pas des garanties absolues.

Parfois il faut savoir lâcher prise et laisser les personnes découvrir les conséquences de leurs comportements. C’est la meil-leure leçon de vie, même si elle est dou-loureuse… pour eux comme pour nous.

Xavier Mühlethaler

BURKINAFASO

CAMEROUN

Voyage

Agriculture

2 Février 2015 | N° 151

EducationDéveloppement villageois

Cultures en demi-lune : les résultats obtenus par cette technique sont très réjouissants

Depuis cinq ans, la mangue est transformée dans la sécherie de Kadjalan

La fi erté de présenter la borne-fontaine bien entretenue

Le bâtiment construit en 2012 (à gauche) et celui construit en 2014 (à droite)

Le tout premier cours dispensé dans une des deux nouvelles classes

Page 3: Journal Nouvelle Planète

C’est avec une certaine fi erté que Jean Ovilmar nous fait visiter la pépinière tout en nous énumérant les nombreuses sortes de plantes qui la composent: coco-tiers, manguiers, acacias, citronniers, etc. Les plantules sont concentrées sous trois grandes serres construites grâce au soutien de Nouvelle Planète. Plusieurs outils de jardinage ont aussi été achetés dans le cadre du projet et l’association a l’ambition de devenir totalement auto-nome dès cette année. Jean Ovilmar est à la tête de l’association KTPD (Konbit Tütansanm pou Avansman Peyizan Dégravé), groupement villageois du département de l’Artibonite qui déve-loppe des projets communautaires pour le bien de l’environnement et des habi-tants de la région.

En 2014, 35'000 plantules ont été pro-duites. Il est maintenant temps de s’oc-cuper de leur promotion et de leur vente. Des fermiers de la région, des membres de l’association et même des organisa-tions internationales ont déjà fait l’ac-quisition de plusieurs arbres. Si les recettes des ventes de la première année le permettent, KTPD espère agrandir la parcelle de terre réservée à la multiplica-tion des plantes. A travers ce projet, l’as-sociation souhaite ainsi contribuer au

reboisement de la région et combattre l’érosion et la dégradation des sols.

En Haïti, la déforestation est une véri-table calamité pour les populations en zone rurale. Le bois est une importante source d’énergie et de revenus et la coupe sauvage d’arbres est devenue incontrô-lable. La qualité des terres s’est en consé-quence considérablement dégradée ces dernières années en raison d’un manque criant de gestion des forêts. Le gouverne-ment haïtien tente de réagir tant bien que mal à ce désastre écologique, mais c’est aussi et surtout grâce à la mobilisa-tion de groupements locaux que le pro-blème de la déforestation en Haïti pourra être combattu. Olivier Dumont

Il est cinq heures du matin, le soleil pointe timidement à l’horizon. Déjà, les premiers patients se dirigent vers l’unité ambulatoire exigüe. Ils souffrent d’ul-cères et d’autres plaies ouvertes qui nécessitent d’être désinfectés et pansés correctement pour éviter à tout prix une infection. Tous les jours depuis 60 ans, c’est le même spectacle. Le centre n’est ouvert que le matin afin d’éviter à tout prix la présence des mouches. Jusqu’à 200 patients sont traités durant ces heures matinales L’hôpital pour lépreux d’Anandwan est complété par deux bâtiments comprenant l’unité d’hospi-talisation. Plus d'un million de patients ont transité à travers l’hôpital dirigé par le docteur Vijay Pole, fidèle à son poste depuis le début.

Vieux de 55 ans, le bâtiment de l’unité ambulatoire, ne répond plus aux stan-dards sanitaires minimaux. Il est exigu, n’a ni salle d’attente, ni lieu de stockage de médicaments, ni local pour stériliser les outils médicaux. Un nouveau bâti-ment sera donc érigé pour pallier ces

manques et pour continuer à prodiguer dans un environnement adapté les soins nécessaires aux patients, lépreux ou non. L’accueil des malades est assuré par cinq personnes qui ont toutes traversé l’épreuve de la lèpre. Comme Albert Schweitzer le disait : « L'exemple n'est pas le moyen le plus important pour inf luencer les hommes, c'est le seul. » Le corps médical montre qu’une vie post lèpre est possible.

A l'hôpital d'Anandwan, on ne se contente pas de diagnostiquer la lèpre et de la soigner. On y pratique aussi la chirurgie reconstructrice, la physiothé-rapie et la création de prothèses afin de réduire autant que possible l’impact des déformations. Un encadrement pour réintégrer un travail et la société est éga-lement proposé. Cette approche holis-tique face aux multiples défis causés par la lèpre a fait ses preuves. Soigner les plaies est une chose, mais déconstruire les préjugés qui collent à la peau des lépreux est une autre paire de manches.

Xavier Mühlethaler

3Février 2015 | N° 151

Après huit mois de dur labeur, l’association KTPD dans l’Artibonite peut enfi n vendre les premières jeunes pousses de sa pépinière. Le projet sou-haite contribuer à la préservation de l’environne-ment et à la reforestation.

Le cheval de bataille principal et historique de l’association Maharogi Sewa Samiti est la lutte contre la lèpre. Après 55 ans de bons et loyaux services, l’unité ambulatoire sera prochainement remplacée.

La vente de plantules bat son plein

Penser les plaies et l’âme

Environnement

Santé

Jean Ovilmar nous présente la pépinière

L’unité ambulatoire un matin ordinaire

HAÏTI

INDE

La pépinière a produit en 2014 :

· 12'000 acacias· 8'300 manguiers· 5'500 vétivers· 3'200 citronniers · 2’500 herbes du Guatemala· 1'000 cocotiers· 2'000 arbres fruitiers indigènes (corossols, cachimans et oranges amères)

Grâce au travail du CEDIA, les communautés indigènes de l’Apurimac ont obtenu le soutien du Ministère de l’Environnement péruvien à travers le « programme de mise de côté des ressources forestières ».

Evolution favorable pour les communautésindigènes de l’ApurimacAMAZONIEPÉRUVIENNE

Nos partenaires du CEDIA (Centre pour le Développement des Indigènes Amazo-niens) soutiennent de longue date les com-munautés Ashaninka et Machiguenga de l’Apurimac. Cette vallée isolée de la haute forêt amazonienne a connu les affres du ter-rorisme car le mouvement maoïste Sentier Lumineux y avait élu résidence. Plus tard, une moitié de la vallée a été déboisée et sou-mise à la culture de coca par les narcotrafi -quants. Désormais, l’Apurimac est la pre-mière région productrice de feuilles de coca du pays. Cependant, la grande majorité des habitants indigènes de cette région se tiennent à l’écart de cette activité illégale.

Suivant les propositions du CEDIA et de l’Organisation Ashaninka de la Rivière Apurimac, et avec le soutien de Nouvelle Planète, les indigènes ont adopté l’agroforesterie et la piscicul-ture, afi n de préserver leurs forêts et développer leurs communautés, créant des pépinières, plantant des espèces de bois dur dans leurs jardins, et creusant des bassins pour l’élevage de poissons.

Depuis peu, le Ministère de l’Environne-ment est devenu un nouvel allié stratégique pour les communautés indigènes de l’Apurimac, en reconnaissance de leur capa-cité à protéger la forêt. Le Ministère péru-vien a lancé un « Programme de mise de côté des ressources forestières », proposant des subventions pour les communautés qui s’engagent à laisser leurs forêts intactes. Cette initiative fait partie du programme national de conservation des forêts pour atténuer les changements climatiques. Pour sa mise en œuvre, le Ministère de l’Environ-nement profi te de l’expertise du CEDIA en

matière de procédures d’enregistrement des communautés dans le registre foncier natio-nal, une pré-condition de participation. Jusqu’à présent, sept communautés de l’Apurimac ont souscrit à ce programme. En retour, elles ont pu améliorer les infras-tructures scolaires, augmenter les salaires des enseignants, creuser des bassins de pisci-culture, construire des accès routiers et ins-taller des connexions au réseau électrique.

Le programme gouvernemental de mise de côté des ressources tombe à point nommé pour les communautés de l’Apu-rimac, car il leur permet de continuer à reboiser et à entretenir leurs forêts, tout en bénéfi ciant du développement de leurs infrastructures.

Dans une région présentant autant de diffi -cultés que l’Apurimac – terrorisme, coloni-sation, déboisement, production de drogue – le soutien gouvernemental s’avère essen-tiel pour les communautés indigènes. Le travail d’une ONG comme le CEDIA est précieux, mais il ne peut pas suffi re à lui tout seul. Aujourd’hui, tous les acteurs de la région (élus locaux, représentants du minis-tère, colons, indigènes et ONG) cherchent ensemble des solutions pragmatiques et rai-sonnables à leurs problèmes. Un grand pas en avant, dans une région où la loi du plus fort prévalait jusqu’à peu.

Jeremy Narby et John Beauclerk

Peuples indigènes

Tous les acteurs locaux sont réunis autour du gouverneur du district de Quimbiri

L’épidémie d’Ebola qui sévit entre autre en Guinée a mis à jour la fragilité du système de santé. La mise en place d’une couverture sanitaire digne de ce nom est devenue une urgence nationale.

Rendez-vous au bout du monde

La piste serpente à travers les plantations de bananiers, manguiers et avocatiers en suivant les courbes de niveaux. Le ter-rain accidenté et les ruisseaux de mon-tagne rendent la progression de plus en plus diffi cile. Devons-nous rebrousser chemin ? Non, les habitats du village de Kondeta nous attendent impatiemment. C’est la première fois qu’une organisa-tion d’entraide vient à leur rencontre. Bienvenue au bout du monde !

A force d’avancer, nous comprenons pourquoi les villageois ont souhaité notre soutien pour construire un poste de santé. En cas de maladies bénignes et courantes, de blessures ou pour les accouchements, ils doivent se rendre à Maleya, distant de 8 km, voire même à Samaya, chef-lieu de la sous-préfecture, à 32 km. Parcourir ces distances, malade ou blessé, sur des pistes quasi imprati-cables est déjà diffi cilement envisa-geable, cela devient quasiment impos-sible durant une partie de la saison des pluies.

Face à cette situation, la population locale n’est pas restée les bras ballants. Au contraire, ils ont imaginé, rêvé et esquissé des solutions pour améliorer la couverture sanitaire de leur région. Ils ont entrepris la construction d’un poste de santé en 2008.

Le professionnalisme de la démarche est surprenant, puisque les villageois ont même soumis les plans aux autorités sani-taires compétentes pour validation. Un bâtiment avait ensuite été construit. Mal-heureusement, leur élan et leurs espoirs se sont brisés sur la dure réalité fi nancière. De leur engagement, il ne reste que quelques murs bruts et la toiture que la nature reconquiert petit à petit.

Face à cette situation, Nouvelle Planète a décidé d’aider le village à terminer ce qu’il avait entrepris en 2008. Les travaux prévus sont : le décoiffement du bâtiment actuel, le renforcement des fondations, la pose d’un toit en alu et la construction d’un bloc de toilettes. La pose de carre-lage dans la salle d’accouchement et de consultation est également prévue ainsi que la peinture du bâtiment, à l’intérieur comme à l’extérieur. Notre visite a per-mis de remplacer la frustration par l’es-poir qui se transformera bientôt, nous l’espérons, en amélioration concrète de la réalité quotidienne. Xavier Mühlethaler

Santé

Le poste de santé actuel

Les plans du futur bâtiment

GUINÉE CONAKRY

L'hôpital pour lépreux en 2013:

· 5'739 patients ont été traités au moins une fois dans l’unité ambulatoire,

· 1'513 patients ont effectuéun séjour hospitalier,

· 106 patients ont subi une opération.

Page 4: Journal Nouvelle Planète

Après deux ans de transition, Charle a décidé de quitter défi nitivement son travail de coordinateur pour s’adonner à sa passion : la permacul-ture*. La retraite s’annonce active.

Dur dur pour certains participants aux camps de se passer d’électricité à l’ère des smart-phones ! Pourtant, plus d’un milliard de per-sonnes n’ont pas accès au réseau électrique.

Cet automne, 33 personnes ont vécu une expérience inoubliable en participant à un camp d’adultes-aînés de Nouvelle Planète. Animateur de son groupe, Jean-Louis Malfoy nous raconte son séjour à Madagascar avec émotion.

Soava dia Charle (bonne route Charle)

Jamais sans son téléphoneRedécouvrir les « vraies » valeurs humaines

Non, il ne s’agit pas d’une erreur, c’est bien Charle sans « s ». Première curiosité de ce personnage aux mille facettes. A première vue il semble réservé, mais ce n’est qu’une apparence. Charle a plusieurs cordes à son arc, ou plusieurs instruments à sa batterie, faudrait-il dire. En effet, il est le batteur de Mahaleo, mythique groupe de musique de Madagascar. Parallèlement, il s’engage de façon inconditionnelle pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens à tra-vers l’association Cicafe, structure de coordination de Nouvelle Planète à Mada-gascar. C’est un visionnaire, parfois en avance sur son temps, qui souhaite à tout prix voir se réaliser ses noufnoufs (rêves) comme il a coutume de dire. Il y en a pour tous les goûts, du reboisement à l’huile de jatropha, en passant par le biogaz ou la permaculture. Tout est bon à prendre pour augmenter le bien-être de la popula-tion rurale malgache. Son projet de « retraite » consiste d’ailleurs à mettre en

place un périmètre de cinq hectares pour montrer aux paysans malgaches des méthodes agricoles novatrices permettant de s’émanciper de l’agriculture conven-tionnelle. Et ce n’est qu’un début ! Comme à son habitude, il souhaite toucher le plus grand nombre possible de personnes et notamment les enfants grâce à l’organisa-tion de classes vertes.

Charle a donc décidé de passer le fl ambeau à la génération suivante qu’il a soigneuse-ment formée et à laquelle il a transmis son expérience et son savoir. Un exemple d’humilité et de modestie qui détonne dans un paysage malgache où les per-sonnes détenant un pouvoir ne préparent que trop rarement la relève, ce qui entraîne souvent des conséquences désastreuses. Composée de six personnes, la nouvelle

équipe est désormais prête à relever le défi avec Onja à sa tête qui prend le relais après avoir passé les dix dernières années à seconder Charle. Il ne disparaitra toutefois pas complètement de la surface de Nou-velle Planète, puisqu’il continuera à agir, selon ses disponibilités et nos besoins, en tant que prestataire durant les camps et les voyages-découvertes. Il ne me reste plus qu’à le remercier sincèrement pour son engagement et son abnégation durant toutes ces années : un exemple à suivre.

Xavier Mühlethaler

*La permaculture est un art de vivre qui associe l'art de cultiver la terre pour la rendre fertile indéfi niment avec l'art d'aménager le territoire sans recourir à des engrais, ni à des pesticides. Elle n'est pas un mode de pensée, mais un mode d'agir qui prend en considéra-tion la biodiversité des écosystèmes (Wikipédia).

« Vous serez logés dans un village qui n’a pas d’accès à l’électricité », annonce Nou-velle Planète. Les réactions ne se font pas attendre. « Comment on va faire pour recharger nos natels ? » demande un par-ticipant. « Et les batteries des appareils photos ? », renchérit un autre.

Il est étonnant de constater que la pre-mière chose qui vient à l’esprit lorsqu’on parle d’absence d’électricité, c’est de savoir comment charger son téléphone portable. Pourtant, dans notre société, notre mode de vie est très étroitement lié à l’électricité. Sans elle, pas de frigo, pas d’éclairage, pas de lave-vaisselle, de cuisi-nière, de trains, sans compter que les rayons des supermarchés seraient bien vides. Quelle différence avec la situation dans nos pays d’intervention.

Selon l’Agence Internationale pour l’éner-gie, plus d’une personne sur cinq n’a pas accès à l’électricité dans le monde. Cette proportion est nettement plus élevée dans

la grande majorité de nos pays d’actions. Au Burkina Faso, à Madagascar et en Ouganda, moins de 15% de la population a accès à l’électricité. Pouvoir recharger la batterie de son téléphone n’est donc pas une préoccupation majeure.

Cette réalité est diffi cile à concevoir mais cela fait partie intégrante des voyages que nous proposons. Lors des réunions de préparation, on précise que les conditions de vie sont proches des conditions locales. L’un des buts des camps est d’ailleurs de partager ce mode de vie. L’absence d’élec-tricité en fait partie.

Pour les accros à la technologie, il existe des solutions pour survire le temps du camp. Toutefois, nous ne pouvons qu’en-courager les participants à partir sans natel ou à l’éteindre le temps du séjour afi n de s’immerger totalement dans l’ex-périence. Quel bien ça fait de se couper du monde ! Joëlle von Ballmoos

Après un voyage éprouvant sur des routes peu carrossables, la découverte du village et l’accueil très chaleureux de ses habitants ont été à l’image de ce qui nous attendait pour trois semaines : les sourires, la gentil-lesse de la population malgache et un envi-ronnement agréable entouré de forêts de papayers et de rizières dans un catalogue de couleurs intarissables.

Sur place, nous avons donné un coup de main à la construction de l’école. Nous avons été touchés par la patience des ouvriers

pour nous conseiller. Les activités sur le chantier ont été marquées par l’aide apportée par les très nombreux enfants et rythmées par leurs rires et les chants que nous leur avons appris. A la surprise du groupe, il n’y avait ni pleurs ni cris tout au long de la jour-née. Voir les fi lles porter leur petit frère ou leur petite sœur et d’autres enfants de cinq ou six ans transporter pendant des heures sur leur tête des bidons remplis de pierres et/ou de terre nous a fortement marqués. En tant qu’animateur, j’ai beaucoup apprécié la présence et l’écoute des

personnes de CICAFE qui nous accom-pagnaient et ce, à chaque instant. Leur disponibilité m’a été d’une grande utilité, notamment pour résoudre quelques petites tensions au sein du groupe, dont certains participants n’avaient jamais vécu l’expérience d’un camp. In fi ne, l’émotion a atteint son apogée lors du dernier jour dans le village avec des « au revoir » ponctués de joies et de pleurs des participants et de nos amis malgaches. L’adieu des enfants, leurs petits doigts au creux de nos mains, en silence et pendant de longues minutes, les regards remplis d’émotion… ce sont autant d’instants vécus indescriptibles.

Cette expérience restera, j’en suis per-suadé, gravée à jamais dans nos mémoires et surtout dans nos cœurs. Merci à Nouvelle Planète pour nous avoir fait découvrir un aspect différent de la vie où humilité, modestie et vraies valeurs humaines ont été sans nul doute profon-dément renforcées. Jean-Louis Malfoy

SUISSE-SUDSUISSE-SUD

Des produits aux saveursvraies et intenses !!!Nous vous proposons des produits issus de nos propres filières au Pérou. Nous pratiquons un commerce équitable qui respecte toutes les étapes, de la produc-tion au produit fini et ceci sans passer par les industriels ! Notre chocolat, par exemple, est fabriqué à partir de la fève de cacao par l’un des derniers artisans torréfacteurs en Europe. Nous préférons favoriser les artisans et les petites boutiques de proximité. Pour nous la vraie alternative économique, c’est quand l’équité s’arrête aux portes de la grande distribution et des industriels !

Plus d’informations concernant nos produits sur : www.sol-a-sol.fr /www.highlandproducts.com.pe / www.saldac.ch

Offrez-vous:Veuillez souligner les parfums souhaités !

Produits solidaires

… Lot de 3 matés d’Argentine: Réglisse ; gingembre / citron ; épices ; après repas ; agrumes CHF 21.00

… Lot de 3 boîtes de dégustation (fruits enrobés de chocolat) Bio

Parfums: orangette; papayes confi tes ; chocograin ; pépites de fèves ; manguette (mangues enrobées) ; bananette (bananes enrobées) ;chocogingembre New ! CHF 33.00

… Lot de 4 tablettes de chocolat El Inti Bio Parfums : Noix de coco ; lait noisettes ; framboise (new), gingembre ; oranges ; fl eur de sel ; piment; noir 70 % ; noir 85 % ; éclats de fèves CHF 20.00

… Lot de 3 Quinoa Bio : Noir, rouge, blanche CHF 27.00 … Un café d’exception, EL PALOMAR

(pur arabica d’altitude) GRAIN ou MOULU CHF 7.50

… Lot avec 1 paquet de Chips de bananes+ 1 paquet de maïs grillé CHF 7.50

Port économique et emballage en supplément

❏ Madame ❏ Monsieur

Nom, prénom

Rue, numéro

NPA, localité

Numéro de téléphone

Date Signature

A renvoyer à : SALDAC SUISSE, 39 av de la Rochelle, 1008 PrillyTél: 079 717 78 10 | e-mail: [email protected]

4 Février 2015 | N° 151

Equipe de coordination

CampsCamps

Notre journal paraît cinq fois par an. Il sera remis gratuitement à tous ceux qui le demanderont.Prix du numéro : CHF 2.– (€ 1,40).Abonnement annuel : CHF 10.– (€ 7.–).Un versement plus important, ce que nous souhaitons, servira au fi nance-ment des actions dans les pays du Sud. Chaque donateur peut choisir un programme précis et affecter son don à ce programme-là. Son vœu sera respecté.

Nous vous suggérons de nous aider à faire connaître nos efforts. Demandez-nous quelques exemplaires de ce journal afi n de les remettre aux personnes éventuellement intéressées. Nous les enverrons gratuitement.Coupon à découper et à retourner à Nouvelle Planète, av. des Boveresses 24, CP 84, 1000 Lausanne 21

Veuillez m’envoyer : exemplaires supplémentaires de ce petit journal pour distribution gratuite.

Nom, prénom :

Adresse, localité :

Dons : CCP 18-5792-6

Chèques (en CHF, €, US$) à l’ordre de Nouvelle Planète

Changements d’adresse : Nouvelle Planète, CP, 1000 Lausanne 21

Impression :Groux arts graphiques saImprimé sur papier 100 % recyclé, certifi é FSC

La relève est assurée

Charle

L’école prend forme

Illustration de Lucie Fiore

MADAGASCAR

Vous désirez échanger avec d’autres cultures et vous rendre utile ?Participez à un camp outre-mer en 2015.La préparation des camps de l'automne prochain débute en mars. Deux séances d'information auront lieu le mercredi 11 mars 2015 à 17h à la salle des cantons de la gare CFF de Lausanne.

L'entrée est libre, mais il est recommandé de se préinscrire à notre adresseou directement sur le site www.nouvelle-planete.ch, rubrique « Camps-voyages ».