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MÉDITATION Paroisse Saint-Sauveur - 38 rue de la Fosse Marine - 37100 Tours - 02 47 54 46 19 - [email protected] 2011 décembre A VENT, avène- ment, venue, à-venir… Le temps de l’Avent nous est donné pour nous remettre dans une dynamique de vie. Certes nous ferons à Noël mémoire d’un événement de l’histoire passée : « Christ est venu, Christ est né… » il y a plus de 2000 ans à Bethléem ; mais ce faisant, notre conscience s’ouvrira à un aujourd’hui et à un à-venir : « Christ est là, Christ reviendra… ». NAÎTRE ou ne pas NAÎTRE ? Telle pour- rait être la question. Si le Christ est né, si le Verbe s’est fait chair, c’est pour nous révéler Celui qui enfante, Celui qui donne la vie dans l’Amour : son Père et Notre Père. « La création toute entière gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore » nous dit St Paul. Nous n’avons pas fini de naître et le Christ n’a pas fini de naître en nous par son Esprit dont nous sommes les tem- ples… Nous pourrions tout aussi bien dire les crèches : y aura-t-il encore de la place dans l’hôtellerie de nos cœurs ou bien n’y trouvera-t-il qu’un incroya- ble « Capharnaüm » ? Laisser le Christ naître en nous. Laisser l’Amour naître en nous. Laisser la Foi naître en nous. Laisser l’Espérance naître en nous. Laisser la Justice et la Paix naître en nous. Laisser la Miséricorde naître en nous… En cette année de l’Appel, n’est-ce pas là une belle interpellation pour chacun d’entre nous ? Sans cela l’homme court le risque de ne rester qu’un barbare et s’autodé- truire… l’actualité nous le montre tous les jours. « Il est né le divin enfant » pour nous enfanter à sa divinité, pour nous révé- ler qu’il y a en nous plus que nous… et ce plus, c’est la Bonté divine. Alors NAÎTRE et ÊTRE… N’être que par Lui. N’être que pour Lui. N’être qu’à Lui. N’être qu’en Lui…. Et ce sera NOËL tous les jours : dans le Christ, nous serons alors « TOUT À TOUS ! ». www.saint-sauveur.doyenne-tours-nord.fr ÉDITO DU PÈRE JEAN-PIERRE LALOT, CURÉ IN SOLIDUM L’AVENT : DANS LA NUIT, LESPÉRANCE S eigneur, Tu sais combien nous vivons à la surface de nous-mêmes, distraits par les urgences, endormis par les habitudes, anesthésiés par l’avalanche des mots et des images... Seigneur, en ce début de l’Avent , viens réveiller notre cœur alourdi, secouer notre torpeur spirituelle. Donne-nous d’écouter à nouveau les murmures de ton Esprit qui en nous prie, veille, espère. Seigneur, ravive notre attente, la vigilance active de notre foi afin de nous engager partout où la vie est bafouée, l’amour piétiné, l’espérance menacée, l’homme méprisé. Seigneur, en ce temps de l’Avent, fais de nous des veilleurs qui préparent et hâtent l’avènement et le triomphe ultime de ton Royaume, celui du règne de l’Amour.

Journal Paroisse Saint Sauveur décembre 2011

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Journal paroisse Saint Sauveur décembre 2011

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Page 1: Journal Paroisse Saint Sauveur décembre 2011

MÉDITATION

Paroisse Saint-Sauveur - 38 rue de la Fosse Marine - 37100 Tours - 02 47 54 46 19 - [email protected]

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11

décembre

A V E N T , avène-

ment, venue, à-venir… Le temps de l’Avent nous est donné pour nous r e m e t t r e dans une

dynamique de vie. Certes nous ferons à Noël mémoire d’un événement de l’histoire passée : « Christ est venu, Christ est né… » il y a plus de 2000 ans à Bethléem ; mais ce faisant, notre conscience s’ouvrira à un aujourd’hui et à un à-venir : « Christ est là, Christ reviendra… ». NAÎTRE ou ne pas NAÎTRE ? Telle pour-rait être la question. Si le Christ est né, si le Verbe s’est fait chair, c’est pour nous révéler Celui qui enfante, Celui qui donne la vie dans l’Amour : son

Père et Notre Père. « La création toute entière gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore » nous dit St Paul. Nous n’avons pas fini de naître et le Christ n’a pas fini de naître en nous par son Esprit dont nous sommes les tem-ples… Nous pourrions tout aussi bien dire les crèches : y aura-t-il encore de la place dans l’hôtellerie de nos cœurs ou bien n’y trouvera-t-il qu’un incroya-ble « Capharnaüm » ? Laisser le Christ naître en nous. Laisser l’Amour naître en nous. Laisser la Foi naître en nous. Laisser l’Espérance naître en nous. Laisser la Justice et la Paix naître en nous. Laisser la Miséricorde naître en nous… En cette année de l’Appel, n’est-ce pas là une belle interpellation pour chacun

d’entre nous ? Sans cela l’homme court le risque de ne rester qu’un barbare et s’autodé-truire… l’actualité nous le montre tous les jours. « Il est né le divin enfant » pour nous enfanter à sa divinité, pour nous révé-ler qu’il y a en nous plus que nous… et ce plus, c’est la Bonté divine. Alors NAÎTRE et ÊTRE… N’être que par Lui. N’être que pour Lui. N’être qu’à Lui. N’être qu’en Lui…. Et ce sera NOËL tous les jours : dans le Christ, nous serons alors « TOUT À TOUS ! ».

www.saint-sauveur.doyenne-tours-nord.fr

ÉDITO DU PÈRE JEAN-PIERRE LALOT, CURÉ IN SOLIDUM

L’AVENT : DANS LA NUIT, L’ESPÉRANCE

S eigneur, Tu sais combien nous vivons

à la surface de nous-mêmes, distraits par les urgences, endormis par les habitudes, anesthésiés par l’avalanche des mots et des images...

Seigneur, en ce début de l’Avent , viens réveiller notre cœur alourdi, secouer notre torpeur spirituelle. Donne-nous d’écouter à nouveau les murmures de ton Esprit qui en nous prie, veille, espère.

Seigneur, ravive notre attente, la vigilance active de notre foi afin de nous engager partout où la vie est bafouée, l’amour piétiné, l’espérance menacée, l’homme méprisé.

Seigneur, en ce temps de l’Avent, fais de nous des veilleurs qui préparent et hâtent l’avènement et le triomphe ultime de ton Royaume, celui du règne de l’Amour.

Page 2: Journal Paroisse Saint Sauveur décembre 2011

A-S : Le chômage a surgi dans votre vie sans préve-nir… comment avez-vous vous réagi ? J-L : Après 28 ans en entre-prise, puis une création qui n’a pu aboutir, je me suis trouvé au chômage pour une période de 18 mois : tout a commencé à dégringoler. Je n’avais plus confiance en moi, j’éprouvais un senti-ment de rejet, d’isolement, de honte dans cette société où les hommes existent à travers leur situation profes-sionnelle. A-S : Vous vous êtes laissé couler ? J-L : Non. Dans un premier temps, je me suis obligé à

me lever tous les matins pour prendre le petit déjeu-ner en famille. Ensuite, j’es-sayais de remplir mes jour-nées… Alors je me suis accro-ché à la prière. Tous les jours, je priais au moins une ou deux heures. Je n’ai pas réussi, par exemple, pendant cette période de révolte et d’enfermement, à exercer mes loisirs habituels (musique, sculpture), mais je n’ai jamais lâché la prière. J’étais très mal, je ne voyais pas d’issue mais j’avais quand même au fond de moi cette petite lumière d’es-pérance qui ne m’a jamais lâché… Je sa-vais que le Seigneur marchait à côté de moi. A-S : Comment s’est-Il mani-festé ? J-L : Il m’a donné de vivre des moments clés. La messe du mardi et vendredi matin, la prière, Ecclésia emploi, les fraternités, mon conseiller

spirituel, et surtout les en-fants très proches, et puis des amis très chers qui m’ont soutenu jusqu’au bout en me donnant des rendez-vous pour prier. J’attendais ces rencontres avec impatience. Cette preuve très forte d’a-mitié a été d’un immense secours pour moi, je ne pour-rai jamais l’oublier. A-S : Élisabeth, on parle beaucoup de la souffrance

d’un homme au chômage, mais comment l’épouse trouve-t-elle sa place au mi-lieu de cette zone de turbu-lence ? E : Cette période a été très difficile, notre relation de couple a beaucoup souffert,

j’étais très en colère. Nous n’avons jamais perdu l’espé-rance mais nous avons perdu la joie. Comme Jean-Luc, je n’ai cessé de prier, mais la prière en couple ne m’était pas possible. Je savais que le Seigneur s’était engagé avec nous dans notre sacrement de mariage. Le Seigneur a été ma colonne vertébrale. A-S : Aujourd’hui vous avez retrouvé un emploi à la hau-teur de vos espérances. Comment sort-on d‘une telle expérience ? J-L et E : Même si on guérit doucement d’une épreuve comme celle-ci, nous en sommes sortis grandis, plus attentifs aux autres, moins critiques, plus centrés sur l’essentiel, dans un plus grand désir de partage et d’humilité. Notre regard a changé sur les difficultés des gens qui nous entourent.

Propos recueillis par Anne-Sophie Coiffet

D imanche 6 novembre, la communauté du Christ

Roi a accueilli les demandes de Christelle, Brigitte et Émilie pour devenir mem-bres de l’Église et participer à sa vie. Au cours du dialogue, les trois jeunes femmes ont clairement exprimé leur dé-sir d’être accueillies et incor-porées comme nouveaux membres de l’Église. François Tricoche, le prêtre référent du Catéchuménat, a

souligné avec for-ce, l’importance pour toute la com-

munauté de s’impliquer dans leur cheminement. La convivialité a eu toute sa place à l’issue de la célébra-tion, autour du pot d’amitié, où les nouveaux catéchumè-nes, dans ce partage de joie et selon le désir des person-nes présentes venues à leur rencontre, ont reçu d’elles, un mot, une signature sur la page de garde de la Bible qu’elles venaient de recevoir. Le catéchuménat est une aventure, un chemin, parse-mé de beaucoup de joies !

Monique Ledieu et Lydie Chevreau

E N R O U T E V E R S L A L U M I È R E

JEAN-LUC ET ÉLISABETH MORAND : CHÔMAGE, VIVRE L’ESPÉRANCE DANS LA TEMPÊTE, UN COUPLE TÉMOIGNE

& Articles

TÉM

OIG

NA

GES

ENTRÉES EN ÉGLISE DE CHRISTELLE, BRIGITTE ET ÉMILIE

Page 3: Journal Paroisse Saint Sauveur décembre 2011

E N R O U T E V E R S L A L U M I È R E

(afin de donner les heures et lieux des célébra-tions de Noël et la plaquette de la paroisse)

. Jeudi 15 décembre matin, au Beffroi, quartier de l’Europe. RdV à 10h

. Samedi 17 décembre matin, place Coty, RdV à 10h

11 DÉCEMBRE : RECOLLECTION EN DOYENNÉ

« DES APPELS DANS LA BIBLE »

12h : accueil, pique-nique

14h : causerie, puis temps personnel, confessions, adoration du Saint Sacrement

17h : vêpres

LIEU : LA GRANDE BRETÈCHE - Tours nord

3 DÉCEMBRE : TEMPS FORT CATÉ

Temps fort caté de l’entrée en Avent de 16h à 20h au Centre Pastoral

Messe à 19h

A Noël, Dieu nous est donné sous les traits

d'un enfant, c'est pourquoi ce temps de la Nativité est souvent particulièrement dédié aux enfants. Quelques mois avant sa mort, Jean-Paul II affirmait encore : « les enfants sont le présent et le futur de l'Église. Ils ont un rôle actif dans l'évangéli-sation du mon-de, et par leurs prières, ils contribuent à le sauver et à le rendre meilleur ». Et, avant lui, en 1910, le pape Pie X, de dire aussi : « De quel amour de prédi-lection Jésus-Christ a entou-ré sur terre les petits en-fants (…). Il appréciait leur innocence et leur candeur d'âme. » Et ce pontife caté-chiste a beaucoup insisté sur la prière des enfants. Prière qui commence en famille. Chaque foyer a ses habitu-des et fait ce qu'il peut en fonction de l'âge des siens. Mais une chose est sûre : la prière quotidienne est le premier lien avec le Ciel. Et les enfants aiment ! « Ce n'est pas drôle quand on oublie la prière ! » s'exclame Barthélémy, petit garçon de six ans. Il apprécie spéciale-ment de pouvoir parler di-rectement à Jésus « après avoir levé le doigt » précise-t-il... Puis il chante un « Je vous salue Marie » et la lita-nie des saints patrons de la famille et aime ajouter d'au-tres chants quand c'est pos-sible. Pour Anne, la prière de ses enfants doit être aussi va-riée que possible, afin d'évi-ter toute routine . « Un jour,

nous privilégierons la louan-ge, un autre, la prière sera axée sur l'intercession. D'au-tres fois, il s'agira unique-ment d'une méditation de la Parole de Dieu ». Dans le cas des louanges, ses aînées préparent la prière en choi-sissant elles-mêmes les chants. Et pendant les va-cances, il n'est pas rare que

la journée commence, après le petit déjeuner, par une louange active, « par la dan-se, la louange du corps ». Dans la voiture, en allant à l'école, ou le soir avant de se coucher : chacun trouvera la meilleure façon de réunir sa famille. Mais en cette pério-de de Noël, le rassemble-ment devant la Crèche, confectionnée tous ensem-ble, et illuminée d'apaisan-tes petites flammes, est très propice à une prière recueil-lie et parlant aux plus jeu-nes. Les petites mains pote-lées se joignent plus aisé-ment, sans agitation, lors-qu'ils peuvent contempler une scène propice à la médi-tation. Laissons donc nos crèches sorties pendant deux mois : du début de l'Avent à la chandeleur. L'oc-casion souvent de mettre en place une prière plus régu-lière et de se décider à créer un véritable coin prière pour le reste de l'année.

Cécile Chevillard

P R I O N S A V E C L E S E N F A N T S

DISTRIBUTION DE TRACTS SUR LES MARCHÉS

8 DÉCEMBRE, FÊTONS L’IMMACULÉE CONCEPTION

Lors de cette journée du 8 décembre, plusieurs églises de la paroisse Saint Sauveur seront ouvertes une partie de la journée pour que tous ceux qui le veulent puissent venir prier, se confesser et chercher un lumignon. Les personnes qui le souhai-tent peuvent organiser un temps de prière ou s’asso-cier à ce qui est déjà proposé (voir feuille jointe).

10 DÉCEMBRE : FÊTE DE L’AUMÔNERIE

18h30 : Messe pour tous (Christ-Roi)

19h45 : Apéritif puis buffet convivial au Centre Pastoral

21h00 : Spectacle

SAMEDI 24 DÉCEMBRE

Notre-Dame-de-l’Europe : 18h30 Christ-Roi : 18h30 et 22h Saint-Symphorien : 21h30 Notre-Dame d’Oé : 20h30

DIMANCHE 25 DÉCEMBRE

Notre-Dame-de-l’Europe : 9h45 Saint-Symphorien : 9h45 Christ-Roi : 11h Chanceaux : 11h

LES MESSES DE NOËL

Page 4: Journal Paroisse Saint Sauveur décembre 2011

A R O M E S U R L E S P A S D E V A T I C A N I I

Au r e t o u r d ’ u n e s e m a i n e romaine, à l’occa-sion des

50 ans du Concile Vatican II, convoqué par le Pape Jean XXIII en 1962, le Père Jean-Paul Antoine nous fait part de quelques impressions.

I. Les lieux C’est à la Basilique St Pierre de Rome que s’est déroulé le XXI Concile œcuménique de l’Eglise Catholique. Le précé-dent avait été interrompu par la guerre franco-prussienne de 1870 après avoir défini le dogme de l’in-faillibilité pontificale. Cette immense basilique a été édifiée sur le tombeau de St Pierre, le Ier pape, tout au long du XVIème siècle et au début du XVIIème. Elle renvoie à la mission de l’humble pé-cheur de Capharnaüm, dont Jésus a fait le guide du peu-ple de Dieu. Les 2400 évêques rassemblés le 11 octobre 1962 pouvaient y lire et relire, en latin et en grec, cette inscription : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16, 16). Toute l’histoire de l’Église se relit ensuite avec les nom-breuses statues des grands saints qui l’ont illustrée siècle après siècle, dans toute l’Eu-rope, comme les Français St Vincent de Paul et St Louis-Marie Grignon de Montfort. Le diocèse de St Martin a été représenté durant les 4 ses-sions de deux mois par Mgr Louis Ferrand, heureux de siéger auprès du cardinal Frings, l’évêque de Cologne, grâce à un classement par ordre alphabétique, et dont « l’expert théologique » était un jeune universitaire du nom de Josef Ratzinger, de-venu depuis lors Benoît XVI.

II. L’histoire Les Français ont toujours été attirés par Rome et l’Italie. Nos rois de la Renaissance (Charles VIII, François Ier) ont tenté d’y prendre pied. Na-poléon a fait de Rome l’un des centres de son empire européen : son fils, l’Aiglon, a été nommé roi de Rome en 1811. Les poètes, les artistes, les religieux, les diplomates ve-nus de France n’ont cessé de fréquenter dans la Ville éter-nelle la Villa Médicis, St Louis des Français, la Trinité des Monts, la Villa Borghèse... François de Chateaubriand hier, le cardinal Jacques Mar-tin, enfant de Vouvray, au temps du Concile, le cardinal angevin Paul Poupard de nos jours, témoignent par leurs œuvres du « génie du chris-tianisme » (1802) au cœur de la chrétienté. Mais le Concile Vatican II a clairement fait apparaître il y a un demi-siècle les débuts d’une mondialisation en marche lorsque, dans les grandes cérémonies qui ponctuaient les temps de parole et d’échange, de très nombreux visages d’évêques, issus du tiers-monde, mon-traient que l’Église n’était plus seulement européenne et nord-américaine, mais s’étendait désormais tout autant sur les continents africain, asiatique - malgré l’absence des évêques chi-nois - océanien et sud-américain.

III. Les arts Le pèlerin venu de Touraine a besoin d’être conseillé par un guide de qualité pour ne pas voir son attention disper-sée devant la multitude des chefs d’œuvre qu’il ren-contre à tout instant en ar-pentant les rues de Rome. Une réalité s’impose peu à peu à lui : la recherche de Dieu et le message des évan-giles sont devenus la source

inépuisable d’une création artistique témoignant que le Vrai et le Beau sont indisso-ciables au bord du Tibre, comme dans toute la vie de l’Église. Tout se passe comme si, après trois siècles de persé-cutions, cessant avec l’édit de Milan de l’empereur Constantin en 312, l’Esprit Saint s’était trouvé libre pour inspirer l’œuvre immense d’une foule de créateurs, depuis les mosaïques anti-ques ou médiévales, les sculptures et peintures de la Renaissance (la Pieta et les fresques de Michel-Ange), les constructions de l’époque baroque, jusqu’aux illumina-tions contemporaines que l’on vient admirer au terme de journées émerveillées. On comprend alors que les Pères Conciliaires, dans leur célèbre « constitution sur la sainte liturgie », promulguée dès le 4 décembre 1963, aient rendu grâce pour « l’admirable concert de gloi-re que les plus grands artis-tes ont chanté en l’honneur de la foi catholique au cœur des siècles passés ».

IV. La politique Les catholiques français ne sont que trop habitués au difficile débat concernant la place de la religion dans no-tre espace public, et souf-frent souvent des restrictions imposées à la tradition chré-tienne dans la culture contemporaine. Le pèlerin de Rome s’étonne au contraire de constater que politique et religion y ont été, jusqu’à maintenant, étroitement unies. La riches-se des musées du Vatican rappelle déjà que les papes n’étaient pas seulement de fastueux mécènes mais aussi les souverains d’un État fon-dé par Charlemagne il y a plus d’un millénaire. Les lut-tes liées à la marche vers l’unité italienne au cours du

XIXème siècle ont abouti aux accords du Latran en 1929, partageant clairement les responsabilités de l’État du Vatican et de la Capitale de l’Italie contemporaine. Si le catholicisme n’est plus reli-gion d’état chez nos voisins de la péninsule depuis 1984, la place de l’Église catholique dans la vie nationale reste prépondérante et peut nous surprendre. Un bel exemple nous en est donné si l’on rencontre la communauté Sant’ Egidio, mouvement très important de laïcs, issu du Concile, qui non seulement lutte efficace-ment à Rome contre la misè-re sociale, mais tente égale-ment d’intervenir - hors des canaux diplomatiques tradi-tionnels - dans les conflits africains au service de la paix. Elle a été très présente dans les rencontres d’Assise (octobre 1986 et octobre 2011). L’un de ses fonda-teurs vient même d’entrer dans le nouveau gouverne-ment italien (nov. 2011).

Conclusion Les chrétiens de Tours nord se sont familiarisés depuis longtemps avec les change-ments intervenus dans la vie de l’Église par la mise en œuvre de textes conciliaires aux titres latins presque fa-miliers (Lumen gentium, Gaudium et spes, Dei ver-bum, Nostra aetate...). Notre rapport au monde s’en est trouvé profondément modi-fié. Pourquoi ne pas aller les relire avec notre pasteur là où l’Esprit Saint voulut bien en inspirer la rédaction aux Pères Conciliaires, dont Mgr Ferrand (1906-2002), arche-vêque de Tours, qui en conçut tant de joie, une joie que nous pourrons partager à Rome dès mars prochain ?

Père Jean-Paul Antoine