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Paroisse Saint-Sauveur - 38 rue de la Fosse Marine - 37100 Tours - 02 47 54 46 19 - [email protected] 2011 janvier Le temps de Noël nous donne à mé- diter plusieurs événements de l’enfance de Jésus, sa naissance bien sûr, la venue des bergers à la crèche, la présence de Marie et de Joseph qui constitue, avec celle de Jésus, la réalité de la Sainte Famille, et aussi la venue des mages originaires des pays d’orient. Nous fê- tons, ce Dimanche, l’Épipha- nie où on voit donc s’appro- cher de Jésus, aux côtés des enfants d’Israël représenté par Marie, Joseph et les ber- gers, des païens, tous cher- cheurs de vérité et men- diants d’un plus grand bon- heur, mendiants de liberté. Cette quête de vérité et de liberté déjà les rassemble, hommes et femmes d’origi- nes très diverses, de cultu- res et de religions différen- tes. Tous, juifs et païens, ils viennent humblement, comme des pauvres qui se laissent guider. Mais on voit que Jésus confirme et ren- force cette communion en- tre eux. Une nouvelle famil- le s’est constituée auprès de Jésus, la famille humai- ne, une famille fraternelle, la famille du Père. Un des grands défis de no- tre monde qui a toujours existé, c’est celui du dialo- gue entre les cultures et les religions, défi renforcé au- jourd’hui par ce qu’on ap- pelle « le village planétai- re ». Notre planète est de- venue comme un village où les informations circulent plus facilement mais aussi les personnes. Des migra- tions importantes ont lieu. Il nous faut donc veiller à la qualité de ce dialogue entre humains tellement diffé- rents. Il faut que nous ap- prenions à nous édifier mu- tuellement tout en nous respectant. Reconnaissons que nous sommes tous en route, tous chercheurs de vérité et d’authenticité. En approchant de Jésus, en communiant à son Esprit, nous devenons toujours plus des mendiants, des pauvres, des enfants. Nous apprenons de Jésus à re- chercher le Père et à aimer nos frères. En ce début de nouvelle année civile, nous sommes invités à formuler quelques vœux. Alors pourquoi ne pas en faire un pour notre monde, et particulièrement, comme nous y invite la fête de l’Épiphanie, celui d’une vraie fraternité entre les hommes et d’un vrai dialo- gue nourri à la fois par la richesse de nos convictions et par une grande humilité. Ces vœux de vie fraternelle et de bonheur, je les formu- le aussi pour notre commu- nauté paroissiale et pour vos familles. Bonne et heu- reuse année à chacune et chacun d’entre vous. www.saint-sauveur.doyenne-tours-nord.fr T ’as rendez-vous sous l’Etoile ! Laisse-toi porter par le vent T’as rendez-vous sous l’Etoile aux côtés de l’Enfant. T’as rendez-vous sous l’Etoile ! Laisse-toi porter par le vent. T’as rendez-vous sous l’Etoile aux côtés de l’Enfant. J’ai pris mon bâton et mes chaussu- res, j’ai suivi la lumière. J’ai choisi un rythme à ma mesure, sans regarder en arrière. J’ai pris la route avec le cœur rempli de doutes, Mais j’entendais tout bas, une voix qui disait : « Eh toi ! » J’ai mis dans mon sac toutes mes blessures, mes peurs et mes combats. Je lui présenterai car j’en suis sûr, son amour transformera, le gris, le noir, en un éclat couleur d’espoir. Et cette voix me dit : « n’aie pas peur de marcher la nuit !». Je n’ai pas grand-chose à lui offrir, ni discours, ni cadeaux. J’apporterai mes projets d’avenir, mes souvenirs les plus beaux. Ce que je suis, ce que je crois, toute ma vie. Et ces offrandes-là, aucun trésor ne les vaudra. MÉDITATION : RENDEZ-VOUS SOUS LÉTOILE BELLE ET SAINTE ANNÉE À TOUS ! ÉDITO DU PÈRE BRUNO GUICHETEAU Crèche du Christ-Roi 2010

Journal Paroisse Saint-Sauveur janvier 2011

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Journal Paroisse Saint-Sauveur janvier 2011

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Page 1: Journal Paroisse Saint-Sauveur janvier 2011

Paroisse Saint-Sauveur - 38 rue de la Fosse Marine - 37100 Tours - 02 47 54 46 19 - [email protected]

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janvier

Le temps de Noël nous donne à mé-

diter plusieurs événements de l’enfance de Jésus, sa naissance bien sûr, la venue des bergers à la crèche, la présence de Marie et de Joseph qui constitue, avec celle de Jésus, la réalité de la Sainte Famille, et aussi la venue des mages originaires des pays d’orient. Nous fê-tons, ce Dimanche, l’Épipha-nie où on voit donc s’appro-cher de Jésus, aux côtés des

enfants d’Israël représenté par Marie, Joseph et les ber-gers, des païens, tous cher-cheurs de vérité et men-diants d’un plus grand bon-heur, mendiants de liberté. Cette quête de vérité et de liberté déjà les rassemble, hommes et femmes d’origi-nes très diverses, de cultu-res et de religions différen-tes. Tous, juifs et païens, ils viennent humblement, comme des pauvres qui se laissent guider. Mais on voit que Jésus confirme et ren-force cette communion en-tre eux. Une nouvelle famil-le s’est constituée auprès de Jésus, la famille humai-ne, une famille fraternelle, la famille du Père. Un des grands défis de no-tre monde qui a toujours existé, c’est celui du dialo-

gue entre les cultures et les religions, défi renforcé au-jourd’hui par ce qu’on ap-pelle « le village planétai-re ». Notre planète est de-venue comme un village où les informations circulent plus facilement mais aussi les personnes. Des migra-tions importantes ont lieu. Il nous faut donc veiller à la qualité de ce dialogue entre humains tellement diffé-rents. Il faut que nous ap-prenions à nous édifier mu-tuellement tout en nous respectant. Reconnaissons que nous sommes tous en route, tous chercheurs de vérité et d’authenticité. En approchant de Jésus, en communiant à son Esprit, nous devenons toujours plus des mendiants, des pauvres, des enfants. Nous

apprenons de Jésus à re-chercher le Père et à aimer nos frères. En ce début de nouvelle année civile, nous sommes invités à formuler quelques vœux. Alors pourquoi ne pas en faire un pour notre monde, et particulièrement, comme nous y invite la fête de l’Épiphanie, celui d’une vraie fraternité entre les hommes et d’un vrai dialo-gue nourri à la fois par la richesse de nos convictions et par une grande humilité. Ces vœux de vie fraternelle et de bonheur, je les formu-le aussi pour notre commu-nauté paroissiale et pour vos familles. Bonne et heu-reuse année à chacune et chacun d’entre vous.

www.saint-sauveur.doyenne-tours-nord.fr

T ’as rendez-vous sous l’Etoile ! Laisse-toi porter par le vent

T’as rendez-vous sous l’Etoile aux côtés de l’Enfant. T’as rendez-vous sous l’Etoile ! Laisse-toi porter par le vent. T’as rendez-vous sous l’Etoile aux côtés de l’Enfant. J’ai pris mon bâton et mes chaussu-res, j’ai suivi la lumière. J’ai choisi un rythme à ma mesure, sans regarder en arrière. J’ai pris la route avec le cœur rempli de doutes, Mais j’entendais tout bas, une voix qui

disait : « Eh toi ! » J’ai mis dans mon sac toutes mes blessures, mes peurs et mes combats. Je lui présenterai car j’en suis sûr, son amour transformera, le gris, le noir, en un éclat couleur d’espoir. Et cette voix me dit : « n’aie pas peur de marcher la nuit !». Je n’ai pas grand-chose à lui offrir, ni discours, ni cadeaux. J’apporterai mes projets d’avenir, mes souvenirs les plus beaux. Ce que je suis, ce que je crois, toute ma vie. Et ces offrandes-là, aucun trésor ne les vaudra.

MÉDITATION : RENDEZ-VOUS SOUS L’ÉTOILE

BELLE ET SAINTE ANNÉE À TOUS !

ÉDITO DU PÈRE BRUNO GUICHETEAU

Crèche du Christ-Roi 2010

Page 2: Journal Paroisse Saint-Sauveur janvier 2011

LE SACREMENT DE CONFIRMATION

Aux premiers siècles de l’Église, les catéchumènes, presque tous des adultes, se préparaient longuement et surtout pendant le Carême pour recevoir pendant la nuit de Pâques le Baptême, l’imposition des mains par l’Évêque et la communion eucharistique. Avec l’évangélisation des campagnes, inaugurée par Saint Martin au IVème siècle, apparaissent les paroisses, des territoires autonomes confiés à des prêtres déta-

chés de la ville épiscopale. En même temps se dévelop-pe l’habitude de baptiser des petits enfants de pa-rents déjà chrétiens. Le Bap-tême sera célébré par les prêtres, très tôt en raison de la mortalité infantile. La Confirmation sera réservée à l’Évêque qui se déplacera pour visiter les paroisses et imposera les mains à des enfants déjà grands que l’on aura regroupés. Le 4ème Concile de Latran, en 1215, fixe à sept ans l’âge minimum pour recevoir la Confirmation du Baptême et le développement du caté-chisme aux XVIIème et XVIIIè-

me siècles couronne les an-nées de formation par une première communion qui devient solennelle dans les paroisses visitées par les prêtres de la Mission de St Vincent de Paul. Ainsi, le tiercé des sacre-ments de l’Initiation chré-tienne reste dans l’ordre traditionnel : Baptême, Confirmation, Eucharistie, et c’est encore comme cela dans les églises orientales et l’Église Orthodoxe. Dans l’Église catholique, au XIXème siècle, on prend l’ha-bitude de faire communier certains enfants avant le passage de l’Évêque et donc

avant leur Confirmation. Puis, le décret de St Pie X sur la communion fréquente et la communion précoce, en 1910, généralise peu à peu cette tendance dans les familles pratiquantes car les exigences pour la « première communion pri-vée » sont sévères. Après le Concile Vatican II, les évêques de France ont décidé que la Confirmation du Baptême serait proposée aux jeunes catéchisés entre 13 et 18 ans. Pour les caté-chumènes, la célébration de l’Initiation chrétienne conti-nue de se faire au cours de la VIGILE PASCALE.

& Articles

TÉM

OIG

NA

GES

VOTRE PENTECÔTE POUR LA VIE, PAR LE PÈRE JEAN-MICHEL LE BLANC

« Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu. Alors ils leur envoyèrent Pierre et Jean. A leur arrivée,

ceux-ci prièrent pour les Samaritains afin qu'ils reçoivent le Saint-Esprit ; en effet, l'Esprit n'était encore venu sur aucun d'entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Sei-gneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit. » Actes, 8 14-17.

PETITE HISTOIRE DU SACREMENT

QU’EST-CE QUE LA CONFIRMATION ?

L’imposition des mains par l’Évêque ou par un prêtre délégué montre bien qu’il s’agit de l’Esprit-Saint, com-me pour l’Eucharistie, la Ré-conciliation, l’Ordre et le Sacrement des Malades. Il s’agit bien de recevoir la plénitude des dons de l’Es-prit pour parachever la grâ-ce du Baptême et en quel-que sorte le confirmer. C’est ce qu’expriment souvent les jeunes confirmands dans leur lettre de demande à l’évêque : « mes parents m’ont fait baptiser trop jeu-ne pour que je donne mon avis, maintenant c’est moi qui décide de poursuivre la vie chrétienne ».

Mais il y a aussi, de-puis très longtemps, une onction d’huile

parfumée (chrême) sur le front du Baptisé et du Confirmé. C’est le souvenir de l’Onction des prêtres, des prophètes et des rois de la Bible. Elle est un commen-taire sensible du nom de « Chrétien » puisque le mot Christ signifie « l’Oint », ce-lui qui a reçu l’onction. L’huile d’olive, qui pénètre la peau à la manière d’un baume, comme l’Esprit pé-nètre le Chrétien, s’empare de lui et le marque d’un sceau indélébile, lui donne aussi la force d’être associé à la mission des Apôtres (évêques) comme ceux-ci l’ont été à la Mission du Christ le jour de la Pentecô-te (cf. Actes, 2). On peut regarder l’attitude des Apôtres avant et après

la Pentecôte pour mieux comprendre le rôle de la confirmation dans la vie d’un Baptisé. Dans la jeunes-se on nous qualifiait de « soldats du Christ », au-jourd’hui on parle plus vo-lontiers de « témoins du Christ ». C’est souvent ce que disent les Confirmés quelques mois après avoir reçu ce sacrement : « maintenant je n’ai plus peur d’affirmer que je suis Chrétien, je peux en parler avec mes camarades… ». Ainsi est-on en droit de par-ler de membres honoraires (les simples Baptisés) et de membres actifs de l’Église (les Baptisés confirmés). C’est parce qu’ils sont asso-ciés à la mission apostolique des évêques qu’ils reçoivent

normalement l’Onction de ses mains. Le pape Jean-Paul II, s’adres-sant à quelques milliers de jeunes africains leur décla-rait : « le moment me sem-ble tout à fait indiqué pour m’adresser aux jeunes qui vont recevoir le sacrement de la Confirmation, précisé-ment pour entrer dans une nouvelle étape de leur vie baptismale : l’étape du ser-vice actif sur l’immense chantier de l’évangélisation du monde. L’imposition des mains et l’onction du Saint Chrême vont signifier réelle-ment la venue plénière de l’Esprit Saint au plus profond de votre personne… Votre Confirmation d’au-jourd’hui est votre Pentecô-te pour la vie ! ».

Page 3: Journal Paroisse Saint-Sauveur janvier 2011

LE SACREMENT DE CONFIRMATION

U N E S E U L E F A M I L L E H U M A I N E

« TOUS LES PEUPLES FORMENT ENSEMBLE U N E S E U L E C O M M U N A U T É »

cf. Ac, 17, 26

11 janvier : conférence à 20h30 au Carmel avec :

Jean-Marie Onfray, prêtre Paul Lévy, universitaire, Hatim Achicane, théologien

16 janvier : messe à 11h à l’église du Christ-Roi, suivie du pique-nique et animation l’après-midi au Centre Pastoral.

PÈLERINAGE DES 19 & 20 MARS À PARIS

Le programme se précise...

Samedi 19 mars

06h45 : départ de la place Coty (voyage en car)

10h30 : Rencontre avec la Congrégation des Filles de la Charité et pèlerinage à la Chapelle de la Médaille Miraculeuse, 140 rue du Bac. Messe.

12h30 : Pique-nique dans les locaux des Missions Étrangères de Paris, 128 rue du Bac. Puis rencontre sur place avec la Congrégation des Missions Étrangères de Paris. Histoire des MEP. Visite de la chapelle et de la salle des martyrs.

16h00 : Pèlerinage à la chapelle des Lazaristes, 95 rue de Sèvres. Histoire de St Vincent de Paul.

Fin d’après-midi : balade aux Invalides, et au Champ de Mars (suivant le temps disponible).

20h00 : Dîner au Centre Kellermann, 17 boulevard Kellermann (déplacement en car).

21h00 : Rencontre avec le Père Olivier Ribadeau- Dumas, prêtre du diocèse de Paris, chargé de la diaco-nie. Temps d’action de grâce.

Hébergement au Centre Kellermann.

Dimanche 20 mars

Messe : lieu encore à déterminer

Déjeuner au restaurant

Départ avant 13h00 de Paris pour être de retour vers 16h30 (afin d’être disponible pour aller voter : élections cantonales).

Inscrivez-vous, il y a encore des places. Tracts au Centre Pastoral et sur le site internet.

PASTORALE DES MIGRANTS

LES JMJ

L es JMJ : journées mondiales de la jeunesse, organisées par l'Église catholique depuis 1986 et ouvertes à tous,

réunissent tous les deux ou trois ans les jeunes du monde entier dans une grande métropole, en présence du Pape; Les JMJ sont le plus grand rassemblement de jeunes au monde. La ville de Madrid en Espagne accueillera du 15 au 22 Août 2011 ce grand rassemblement. Le Pape BENOIT XVI lance un appel à tous : "Je voudrais que tous les jeunes, aussi bien ceux qui parta-gent notre foi en Jésus-Christ, que ceux qui hésitent, doutent

ou ne croient pas en lui, puis-sent vivre cette expérience qui peut être décisive pour leur vie." Participer aux JMJ, c'est se risquer à la rencontre, avec les autres et avec le Christ. Tous les jeunes du monde entier sont donc invités à rejoindre Madrid pour vivre

ensemble ce temps fort, d'enseignement, de rencontre, de célébration avec pour thème : "ENRACINÉS ET FONDÉS EN CHRIST, AFFERMIS DANS LA FOI" Les JMJ s'adressent à tous les jeunes entre 18 et 35 ans. Pour le diocèse de Tours, une information sera diffusée dans tout le diocèse le week-end du 13 au 14 janvier. Une adresse email à retenir pour plus d'infos et pour toute inscription : [email protected] Contact : Christelle (06 03 83 32 90) Et encore plein d'infos sur le site national des JMJ : http://www.jmj2011madrid.catholique.fr/

Annette Camus

« N ombreux sont les catholiques de

tous âges qui vivent dans nos paroisses et qui ne sont pas confirmés pour de multiples raisons. La confirmation est pourtant, avec le baptême et l’eucharistie, l’un des trois sacrements de l’initiation chrétienne. Pour la deuxième fois depuis que Mgr Aubertin est notre évêque, le diocèse propose à tous ceux qui n’ont pas reçu la confirma-tion, mais qui vivent leur foi chrétienne régulièrement, de recevoir ce sacrement le jour de la Pentecôte, 12 juin 2011, à la Cathédrale.

Pensons à notre propre situa-tion (suis-je bien confirmé ?) et parlons-en autour de nous. » Extrait de Église en Touraine de janvier 2011 Deux rencontres en doyenné pour préparer ce sacrement : - Jeudi 27 janvier à 20h30

dans les salles paroissiales de St Pie X à St Cyr ;

- Jeudi 17 mars à 20h30 au Centre Pastoral

Une retraite en diocèse, le samedi 14 mai, sera aussi proposée. Pour vous inscrire dans cette préparation, contacter le Père Bruno (02.47.54.46.19).

ÊTES-VOUS CONFIRMÉS ?

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HISTOIRE ET HISTOIRES

LA VIE CHRÉTIENNE TOUT PRÈS DE CHEZ NOUS

Il y a des trésors du passé et du présent tout près de chez nous ; des curiosités à partager, à faire connaître, qui témoignent d’une vie chrétienne dans nos quartiers.

N’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages !

V ers la fin 1842, Mgr Douarre, Vicaire Apos-

tolique de la Nouvelle-Calédonie, attendait vaine-ment, pour repartir vers les contrées lointaines, qu’un bâtiment français lève l’an-cre. Plusieurs missionnaires Maristes, comme lui, se désolaient du temps perdu. Mgr Affre, Archevêque de Paris, conseillait vivement d’acheter un navire pour le compte et le service des missions. Dans son attente, Mgr Douarre rencontre l’Officier Marceau, se lie d’amitié avec lui et lui parle des diffi-cultés des Missionnaires. La Providence divine conti-nue de se mettre en jeu et fait se rencontrer un négo-ciant et un officier, étranger l’un à l’autre. Nous passons, vous le devinez, sur les diffi-cultés rencontrées… Enfin, le projet fut repris en main par le négociant du Havre qui le mena à bien mais il lui fallait un Capitai-ne. Un jour que, déçu mais non découragé, le négo-ciant se rendit chez les Pè-res Jésuites, c’est le Père Delfour qui le reçut, l’écou-ta et lui dit : « j’ai votre af-faire !... ». Sur le champ il écrivit lui-même à l’Officier Marceau. La lettre ne lui arriva que deux mois plus tard, le 23 août 1844, adressée à Brest. Il était à Cherbourg. Il écrivit à sa mère « on me propose le plus magnifique comman-dement… j’aurais grand

honneur à l’accepter … si je n’étais pas marin… prie et fait prier afin que je me conforme à la volonté de Dieu. ». Appuyé par ses chefs, il de-manda un congé. Le minis-

tère refusa et lui donna or-dre de partir pour la cam-pagne du Brésil. Combat héroïque de Marceau… on lui avait écrit : « si vous te-nez à faire votre campagne et à gagner vos épaulettes de Capitaine de corvette nous reprendrons vos pro-jets… » Mais un acte de générosité lui était deman-dé dont il envisagea de sang-froid les conséquen-ces : il renonça à sa carrière militaire et perdit ainsi le fruit de ses vingt années de service dans l’armée. Il res-tait sans position. Il pria Dieu, sa Mère la Vierge Ma-rie de l’aider et simplement envoya sa démission. Grâce à lui l’œuvre de l’Océanie venait de naître. Les œu-vres de Dieu, se font, il ne l’ignore pas, dans un entier

acte d’amour et d’abandon. Aussitôt, Marceau se mit à l’ouvrage. Le comité du Ha-vre n’avait pas encore at-teint le chiffre de souscrip-tion nécessaire pour consti-tuer une Société pourtant

nécessaire pour assurer le côté matériel de l’expédition. On le voit partir pour Lyon. Là, il se dépensa sans compter, allant chez les riches, chez les négociants, les p e n s i o n n at s , quêtant. S’il reçut des ac-cueils froids et

glacials, il en recevait de très généreux. La Vierge de Fourvière l’aidait puissam-ment. Approuvé dans son œuvre par Évêques et Archevê-ques, c’est de Rome que lui vint le plus d’encourage-ment. Pie IX écrivit : « nos chers fils avec quelle conso-lation dans notre cœur vous avez formé une socié-té commerciale de l’Océa-nie dans le dessein de pou-voir, avec libéralité, condui-re dans les terres infidèles principalement les prêtres destinés aux saintes mis-sions… ». Le séjour de Mar-ceau se prolongea. Il re-noua avec la Société de Ma-rie du Père Colin, sa com-munauté ; il vivait avec eux. Le Supérieur général disait : « voilà un militaire qui nous

donne de grandes leçons de générosité ». C’est le 20 octobre 1845 que Marceau prit au Havre le commandement du grand, beau bateau, navire qu’il avait choisi. Il l’appela « l’Arche de l’Alliance ». Une belle statue de Notre-Dame de Compassion se dressait sur la proue. Le départ fut fixé au 15 no-vembre. L’équipage se composait de 25 personnes. Les passa-gers, au nombre de vingt deux, presque tous mission-naires, étaient à bord à 8 heures. L’Abbé Degennet-tes, curé de Notre-Dame des Victoires, avait célébré une messe pour bénir les voyageurs. Et tandis qu’une foule nombreuse lançait des « vivats », l’Arche de l’Alliance, lentement, quitta le port. Comme nous pouvons le penser, la vie à bord était réglée comme celle d’un couvent. « Ce n’est ni moi ni le gouvernail qui dirigeait l’Arche, disait-il, c’est Elle » et il montrait la statue pla-cée à la proue du navire. Le 4 septembre 1846, après avoir tenu la mer dix mois, l’Arche de l’Alliance entra dans la partie de l’Océanie où commençait le Vicariat Apostolique de Mgr Batail-lon, où l’attendait les mis-sionnaires. A suivre…4ème partie «la mission et la mort de MARCEAU ».

Les sœurs Clarisses

Marceau et les Missions d’Océanie ou le jeu de la Providence Divine (3ème partie)