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L e s trois rois ma- ges figu- rent en bonne place dans le folklore issu de la Bible chrétienne. L’évangile de Matthieu nous les mon- tre se prosternant avec leur offrande devant l’enfant Jé- sus et sa mère, selon une mise en scène qui s’inscrira à jamais dans l’imaginaire chrétien par une longue sé- rie de chefs d’œuvre de peintures et de sculptures. Ces représentations ont ten- dance à tirer le texte de Matthieu vers le genre litté- raire de la légende alors que sa rédaction oriente vers une véritable dramaturgie provoquée par l’identifica- tion de Jésus comme Messie et roi des Juifs. Trois figures dominent ce drame : les Mages d’abord, les autorités religieuses à Jérusalem grands prêtres et scribes, et enfin le pouvoir politique avec le roi Hérode. Toutes les trois représentent une forme de sagesse que l’évé- nement de « la naissance du roi des juifs » va directe- ment interpeller. Examinons de plus près la conduite de ces trois figures. Les Mages : Ils viennent après un long périple rendre hommage à cet enfant Jésus le désignant par « roi des juifs ». Comme ils sont astronomes, ils ont vu se lever une étoile dans le ciel annonçant la naissan- ce d’un personnage illustre. Il leur a fallu la foi d’Abra- ham pour suivre cette étoile vers une destination incon- nue, eux qui comme Abra- ham ont tout quitté, leur maison, leur famille, leur sécurité. L’évangéliste nous dit qu’ils viennent d’Orient. L’Orient est plus qu’un pays, c’est une direction. En venir, c’est arriver de plus loin qu’on ne le croit, d’aussi loin que l’ho- rizon. Ces hommes sont poussés par un désir qui re- joint l’infini. L’Orient , c’est aussi d’autres horizons de sagesse qui ne sont pas dans la lignée des sages d’Israël. Et pourtant, cette sagesse les met sur la voie d’une rencontre décisive avec la Révélation faite à Israël. Lorsqu’ils arrivent à Jérusa- lem, la précision de leurs questions montre la rigueur de leur engagement. « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage » Ainsi, le si long voyage que ces hommes ont entrepris n’est ni pour la conquête, ni pour le pouvoir, ni pour le prestige, ni pour la connais- sance gratuite ou savante, mais pour l’hommage. Ils veulent s’incliner devant Celui qu’ils estiment plus grand qu’eux. Un vrai désir d’adoration les porte. Arri- vés dans la maison, au lieu indiqué par l’étoile, non seu- lement ils se prosternent devant l’enfant, mais de leurs bagages, ils sortent des présents, de l’or, de l’encens et de la myrrhe, où la Tradi- tion voit une triple indica- tion sur le mystère de l’en- fant qui vient de naître : l’or suggère sa royauté, l’encens sa divinité et la myrrhe sa mort. Ainsi tout se passe comme si ces étrangers voyaient plus loin et plus profond que ceux qui sont dépositaires de la révélation biblique. Fort de leur honnête sages- se, avec simplicité ils dési- gnent le Messie sauveur du monde. Ils font même da- vantage, puisque leurs of- frandes pointent déjà sur le mystère de l’Enfant-Dieu appelé à manifester sa divi- ne royauté dans le mystère de sa Passion. Comme ils étaient arrivés, les mages s’en vont mais par un autre chemin, comme si rien maintenant n’était pareil. Les autorités religieuses à Jérusalem : Ils sont les dé- tenteurs du savoir. A priori directement concernés par la venue du Messie. Mais il faut le questionnement des mages, en l’occur- rence des étran- Paroisse Saint-Sauveur - 38 rue de la Fosse Marine - 37100 Tours - 02 47 54 46 19 - [email protected] 2012 janvier www.saint-sauveur.doyenne-tours-nord.fr ÉDITO DE JEAN-BAPTISTE QUOIRIN (ANIMATEUR AUMÔNERIE DES COLLÈGES) DES SAVANTS À LA RECHERCHE DE DIEU

Journal paroisse Saint-Sauveur janvier 2012

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journal de la paroisse Saint Sauveur janvier 2012

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L e s trois

rois ma-ges figu-rent en b o n n e p l a c e

dans le folklore issu de la Bible chrétienne. L’évangile de Matthieu nous les mon-tre se prosternant avec leur offrande devant l’enfant Jé-sus et sa mère, selon une mise en scène qui s’inscrira à jamais dans l’imaginaire chrétien par une longue sé-rie de chefs d’œuvre de peintures et de sculptures. Ces représentations ont ten-dance à tirer le texte de Matthieu vers le genre litté-raire de la légende alors que sa rédaction oriente vers une véritable dramaturgie provoquée par l’identifica-tion de Jésus comme Messie et roi des Juifs. Trois figures dominent ce drame : les Mages d’abord, les autorités religieuses à Jérusalem grands prêtres et scribes, et enfin le pouvoir politique avec le roi Hérode. Toutes les trois représentent une forme de sagesse que l’évé-nement de « la naissance du roi des juifs » va directe-ment interpeller. Examinons de plus près la conduite de ces trois figures. Les Mages : Ils viennent après un long périple rendre hommage à

cet enfant Jésus le désignant par « roi des juifs ». Comme ils sont astronomes, ils ont vu se lever une étoile dans le ciel annonçant la naissan-ce d’un personnage illustre. Il leur a fallu la foi d’Abra-ham pour suivre cette étoile vers une destination incon-nue, eux qui comme Abra-ham ont tout quitté, leur maison, leur famille, leur sécurité. L’évangéliste nous dit qu’ils viennent d’Orient. L’Orient est plus qu’un pays, c’est une direction. En venir, c’est arriver de plus loin qu’on ne le croit, d’aussi loin que l’ho-rizon. Ces hommes sont

poussés par un désir qui re-joint l’infini. L’Orient , c’est aussi d’autres horizons de sagesse qui ne sont pas dans

la lignée des sages d’Israël. Et pourtant, cette sagesse les met sur la voie d’une rencontre décisive avec la Révélation faite à Israël. Lorsqu’ils arrivent à Jérusa-lem, la précision de leurs questions montre la rigueur de leur engagement. « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage » Ainsi, le si long voyage que ces hommes ont entrepris n’est ni pour la conquête, ni pour le pouvoir, ni pour le prestige, ni pour la connais-sance gratuite ou savante,

mais pour l’hommage. Ils veulent s’incliner devant Celui qu’ils estiment plus grand qu’eux. Un vrai désir

d’adoration les porte. Arri-vés dans la maison, au lieu indiqué par l’étoile, non seu-lement ils se prosternent devant l’enfant, mais de leurs bagages, ils sortent des présents, de l’or, de l’encens et de la myrrhe, où la Tradi-tion voit une triple indica-tion sur le mystère de l’en-fant qui vient de naître : l’or suggère sa royauté, l’encens sa divinité et la myrrhe sa mort. Ainsi tout se passe comme si ces étrangers voyaient plus loin et plus profond que ceux qui sont dépositaires de la révélation biblique. Fort de leur honnête sages-se, avec simplicité ils dési-gnent le Messie sauveur du monde. Ils font même da-vantage, puisque leurs of-frandes pointent déjà sur le mystère de l’Enfant-Dieu appelé à manifester sa divi-ne royauté dans le mystère de sa Passion. Comme ils étaient arrivés, les mages s’en vont mais par un autre chemin, comme si rien maintenant n’était pareil. Les autorités religieuses à Jérusalem : Ils sont les dé-tenteurs du savoir. A priori directement concernés par la venue du Messie. Mais il faut le questionnement des mages, en l’occur-rence des étran-

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ÉDITO DE JEAN-BAPTISTE QUOIRIN (ANIMATEUR AUMÔNERIE DES COLLÈGES)

DES SAVANTS À LA RECHERCHE DE DIEU

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P hysicien passionné, Jean-Marie est cher-

cheur depuis une quinzaine d’années. Il élabore de nou-veaux matériaux pour des applications diverses et va-riées. Sa recherche, très théorique, sur la réaction des matériaux peut se faire à partir des lois de la physi-que élémentaire. Ces lois correspondent à des équa-tions que l’on peut résoudre à l’aide d’un ordinateur. Pa-rallèlement à sa recherche, Jean-Marie donne des cours d’électromagnétisme aux étudiants en Master 2 de Physique. A l’issu de ses études, il ef-fectue un stage de longue durée où il met au point des

outils informati-ques pour le mon-

de de la finance. Mais cette immersion au milieu des traders ne l’enthousiasme guère. Elle ne répond pas à une démarche scientifique, à une soif de connaissance, seulement à un besoin fi-nancier. Après l’excitation des premiers temps vient la sensation de vanité. Il se pose alors la question « Pourquoi ai-je fait des étu-des scientifiques ? » et alors, la réponse lui paraît claire : « Pour chercher, pardi ! ». Si la démarche scientifique lui paraît autonome et agnostique, il n’en demeure pas moins que c’est en ve-nant à la science que naît en lui un intérêt métaphysique. Sa foi se trouve travaillée et enrichie par l’élargissement de la connaissance.

Et du questionnement. Car le travail scientifique est une démarche sans fin qui pose incessamment de nouvelles questions. Jean-Marie se demande même : « Dieu ne jouerait-il pas avec nous ? Dès que nous entrevoyons une réponse, une nouvelle question apparaît. La recher-che de la structure mathé-matique ultime est-elle vai-ne ? Est-ce de l’humour di-vin ? »

Il n’en demeure pas moins que la contemplation reste au cœur de son métier. « La nature peut se traduire en une structure mathémati-que et cette structure est belle, profondément belle et fascinante, époustouflante même. » Et qu’en est-il du défaut, de l’erreur de la na-

ture ? « Même si le défaut est imprédictible pour l’homme, il reste explicable lorsque l’on avance dans la recherche. Il est le résultat de causes logiques qui appa-raissent à chaque nouvelle découverte théorique. »

Qu’en est-il du problème éthique ? « Il est résiduel à toute découverte. La science est neutre. C’est ce qu’on veut en faire qui est déter-minant. Les intentions de l’homme sont les deux pen-tes d’une montagne et la découverte en est la ligne de crête. Selon la finalité, on peut glisser d’un côté ou l’autre de la pente ». Par exemple, l’élaboration du virus H5N1 peut permettre de merveilleuses applica-tions comme les pires.

gers, pour qu’ils exhument les prophéties relatives à Sa naissance. Ainsi renseignent-ils les mages sur le lieu où Il est né. Mais curieusement, ils ne bougent pas, alors que se manifestent devant leurs yeux, les signes comme quoi l’espérance en la venue du Messie est en voie de se réaliser. A l’opposé des ma-ges, ils sont comme incrus-tés à leur maison, leur famil-le, à leur bon sens de bien

pensant et donc incapables de faire le moindre pas vers le lieu tout proche qu’ils ont désigné aux mages, (Bethléem n’est qu’à une dizaine de km de Jérusa-lem !) Leur conduite est ty-pique des gens installés et rassasiés, vivant sur des avantages acquis et des cer-titudes inoxydables, et qui ont en horreur le change-ment. Leur sagesse est sclé-rosée, sans plus aucune pri-se sur le réel et sur les Écritures. Le roi Hérode : C’est un po-tentat brutal qui gouverne par le meurtre et la violence aveugle. L’histoire le présen-te comme un fin politique, mais pratiquant une sagesse dévoyée à base de cynisme et de mensonges. Il mani-feste une obsession maladi-ve du pouvoir. Selon l’histo-rien Flavius Joseph, il s’est arrogé le titre de « roi des juifs » mais n’est pas juif lui-même. Il a trois fils issus de son mariage avec une fem-me juive. Mais quand il ap-

prend que l’identité juive se transmet par la mère, il fait assassiner ses trois fils avec leur mère pour éliminer ces rivaux potentiels. C’est de-vant ce personnage que les mages posent leur ques-tion : « Où est le roi des juifs ? » À l’insu de tout le monde, les éléments d’un drame se trouvent réunis. Parce qu’il ne peut atteindre le Messie dans lequel il voit un concurrent, Hérode fait massacrer tous les enfants d’Israël. Ce récit avec ces trois protagonistes prend tout son sens quand on le met en écho avec un autre passage de l’évangile de Matthieu. On retrouve en effet une configuration com-parable dans le récit de la Passion. Des étrangers se pressent autour de Jésus lors de son procès instruit simultanément par les auto-rités religieuses juives et les autorités politiques repré-sentées par les romains. Et c’est encore un étranger, à savoir un centurion ro-

main, qui révélera l’identité ultime de l’homme pendu au bois de la croix : « Vrai-ment cet homme était le fils de Dieu » (Mt 27,54), tout comme les mages ont vu le fils de Dieu dans la fragilité et l’innocence du petit en-fant tenu par Marie. Dans ce monde secoué de violences, et qui appelle un salut, c’est l’étranger qui révèle où se tient Celui qui apporte le salut pour tous. D’autre part, ce rapprochement en-tre le début et la fin de l’É-vangile souligne une diffé-rence essentielle : lors de la visite des mages, la mort est comme déplacée de Jésus sur les enfants de Bethléem massacrés par Hérode. A l’heure de la Passion, à son tour, Jésus n’est plus épar-gné : il est mis à mort. Ce qui permet de voir dans le récit des mages une vérita-ble préfiguration du récit de la passion.

Jean-Baptiste Quoirin

& Articles

TÉM

OIG

NA

GES

A LA DÉCOUVERTE DE LA CRÉATION, AVEC JEAN-MARIE, CHERCHEUR ET CROYANT

Page 3: Journal paroisse Saint-Sauveur janvier 2012

M arie : A la fin de nos messes, on annonce

les soirées du lundi : qu'est-ce qui vous a attirés dans ces soirées ? Thibaud et Gabrielle : c’est plutôt le « bouche à oreil-les » qui nous a fait décou-vrir le déroulé de ces soi-rées, et qui nous a motivés ! Marie : Concrètement de quoi s’agit-il ?

Thibaud et Gabrielle : Ce sont des soirées en trois

temps :

30 mn de louange : des chants qui portent nos prières intérieures et nous rappellent à quel point il est bon de se tourner vers le Seigneur.

30 mn d’enseignement, qui étanchent notre soif « intellectuelle ». Pour l’instant, les enseigne-ments ont surtout concer-né Vatican II, que nous connaissions très peu. Cela nous éclaire sur la façon de vivre notre foi et la liturgie aujourd’hui, et comment l’évolution s’est faite de-puis les précédents conci-les.

30 mn d’adoration, le point culminant… Nous pouvons tout déposer aux pieds du Seigneur et nous remettre à Lui. Nous apprécions

alors le silence, qui facilite l’intimité de notre prière.

Marie : Diriez-vous que ces soirées sont riches sur le plan spirituel ? Intellectuel ? Fraternel ? Thibaud et Gabrielle : Nous avions en réalité une certai-ne soif de vivre en couple un temps spirituel régulier, en plus de la messe dominicale. Celle-ci est en effet pour nous un moment familial indispensable, mais parfois la « ges-tion » des enfants limite notre prière person-nelle… Finalement, nous sommes avant tout heureux de pouvoir prendre, ensem-ble, un rendez-vous tous les 15 jours avec le Bon Dieu. Marie : Un des objectifs de ces soirées du lundi était de porter dans la prière la vie

et les différents services de la paroisse : avez-vous per-çu cela en y participant ? Êtes-vous sensible à cet ob-jectif ? Thibaud et Gabrielle : Nous commençons à prendre la mesure de l’importance de ce temps en paroisse, pour « porter la communauté »… ce à quoi, avouons-le, nous n’avions pas forcément pen-sé au début. Le groupe s’a-grandit à chaque fois, et ne demande qu’à accueillir da-vantage, tous les âges et toutes les sensibilités… Que les paroissiens n’hésitent pas à venir, juste une fois, pour découvrir par eux-mêmes l’intérêt et la riches-se de ces rencontres !

Marie Joulie

L E S S O I R É E S D U L U N D I

« Les lois physiques se tra-duisent en équations mathé-matiques et définissent le monde. Elles font preuve d’une fabuleuse architectu-re. » Trop souvent, les mé-dias présentent les scientifi-ques comme des génies purs, d’où tout sortirait, tout seul. Or, la réalité de la re-cherche est différente : on avance dans le brouillard, pas à pas. Souvent, aussi, les journaux simplifient les pro-blèmes à l’excès et réduisent les théories. Ils font leur cet-te réponse du physicien Pierre-Simon de Laplace à Napoléon : « Dieu ? Je n’ai

pas eu besoin de cette hypo-thèse ». La théorie ultime de physique quantique de Mi-chael Hopkins montrerait que le monde s’est créé à partir d’une fluctuation de vide. Pourquoi pas ? Si à par-tir du vide, on peut faire ap-paraître quelque chose, cela n’empêche pas une structu-re mathématique profonde élaborée par une Intelligen-ce. On oppose souvent la Bible, particulièrement le livre de la Genèse à la Science ; or ce livre symbolique ne cherche pas à apporter une théorie de plus sur l’origine du mon-

de mais des clefs spirituelles lisibles à travers les temps. Il ne peut pas nous apporter une vision fondamentaliste de la Création, alors que le message chrétien est tout différent : Jésus est venu nous libérer du carcan des Pharisiens, de tous les car-cans ; il nous donne la liber-té. Il ne nous apporte pas un code rigide et fermé mais nous ouvre des portes. Heu-reusement, aujourd’hui, l’Église entretient des rela-tions pacifiées avec le mon-de scientifique. »

Les mages de la crèche étaient des chercheurs de

Dieu mais aussi des savants qui avaient une connaissan-ce encyclopédique pour leur époque. Par son incarnation, Dieu est venu nous ouvrir des portes, une infinité de portes ! C’est passionnant et sans fin : il nous pousse en avant. Tout chercheur est pauvre devant la Création et garde un regard d’enfant. « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux ».

Propos recueillis par Cécile Chevillard

LOUANGE ET ADORATION

Dimanches 1er, 15 et 29 janvier Dimanches 12 et 26 février Dimanches 11 et 25 mars Dimanches 8 et 22 avril Dimanches 6 et 20 mai, 3 juin

de 17h30 à 19h au Centre Pastoral

LES SOIRÉES DU LUNDI

Lundis 9/01, 6/02, 5/03, 2/04 et 11/05 : enseignement des pères Thibault Bruère et Bruno Guicheteau sur Vatican II.

Lundis 23/01, 20/02, 19/03 : enseignement de Paul Bagarre sur la Vierge Marie Lundis 16/04, 30/04, 14/05 et 28/05 : enseignement sur l’Esprit-Saint pour

préparer la Pentecôte.

de 20h30 à 22h, chapelle du Centre Pastoral (entrée par la porte latérale)

Belle et sainte année 2012 !

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1. LE MOT DE LA FOI : SOCIÉTÉ OU SACREMENT ?

A u catéchisme, en 1947, quand on interrogeait

un enfant sur l’Église, il de-vait y répondre de cette ma-nière : « L’Église est la socié-té des chrétiens, instituée par notre Seigneur Jésus-Christ, et soumise au Pape et aux évêques légitimes ». Au XIXème siècle, l’accent était mis sur les droits de l’Église face aux empiètements des États, qui l’assiégeaient de toutes les manières, rejetant son enseignement, la privant de ses territoires, la mettant au ban de la société civile. Il s’agissait en quelque sorte de montrer que rien ne lui manquait au plan juridique. C’était aussi une société iné-gale, dans laquelle « les laïcs devaient obéir aux choix », pour reprendre les mots de Grégoire XVI. On risquait d’être « obnubilé par les questions juridiques » (hors-série de La Croix). Mais il faut souligner que des renouveaux avaient suscité, dès le début du XXème siècle, le désir et le besoin d’un autre regard sur l’Église : le mouvement bibli-que obligeait les croyants à réfléchir sur le peuple de Dieu ; Pie XII, en 1943, avait publié l’encyclique « mystici corporis Christi », rappelant que l’Église vivante est le corps dont le Christ ressusci-té est la tête. Il y avait enco-

re l’Apostolat des laïcs avec l’Action catholique. L’œcu-ménisme progressait avec Taizé, le groupe des Dombes, et la semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens. « Les laïcs sont aussi l’Église », tel était le titre d’un petit livre prometteur ! Le vocabulaire juridique devait donc céder la place aux mots de la foi. Dès 1962, les Pères du Conci-le ont alors mis en chan-tier ce qui devait devenir la constitution dogmatique « Lumen Gentium », un do-cument « monumental » comme l’a déclaré Paul VI. Le bouleversement initial est significatif : au lieu de com-mencer par un rappel de l’autorité du Pape, succes-seur de Pierre, les pères conciliaires traitèrent d’a-bord du mystère de l’Église, puis ils évoquèrent le Peuple de Dieu, et en troisième lieu la constitution hiérarchique de l ’Ég l i se comme « Société ». Le Concile choisit le mot de la foi : Sacrement. « L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte, le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ».

2. S IGNE ET MOYEN Pour faire bref, le sacrement est un signe accessible à la connaissance humaine nor-male, et particulièrement à nos cinq sens : pensons au pain et au vin de l’eucharis-tie, aux paroles d’engage-ment des époux, à l’onction des malades ; mais il va

beaucoup plus loin, il ouvre à l’inaccessible : le don d’un amour total, la promesse d’une vie comblée, l’obten-tion de la paix, l’intimité et la vue de Dieu. Avec le sacre-ment, l’inaccessible est déjà à notre portée, et commence à se réaliser, sur la promesse du Christ ressuscité, et par la force de l’Esprit. En ce sens, l’Église, peuple de Dieu cohéritier des pro-messes faites à Israël, mais depuis Pâques élargies à tou-te l’humanité, est bien, par sa foi, sa prière, sa vie liturgi-que, ses ministres ordonnés dans la succession apostoli-que, ses consacrés dans la vie religieuse, ses laïcs enga-gés dans tous les chantiers du développement humain, de la justice et de la paix, « le sacrement, c’est-à-dire le

signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain.

3. UN SIGNE HUMAIN TROP HUMAIN ? Nous croyons, comme Jésus l’a vécu de l’Annonciation à l’Ascension, que Dieu veut avoir besoin de nous, qu’il ne veut rien faire sans nous. Mais nous savons aussi que le règne de Dieu est un chan-tier permanent, et que l’on peut facilement nous repro-cher erreurs, compromis-sions, lâchetés, et violences. On évoquera les croisades, l’inquisition, l’affaire Galilée, l’antisémitisme et beaucoup d’autres ombres qui peuvent ternir l’image de l’Église. C’est un appel à l’humilité dans l’amour. Récemment encore, le Pape et nos évê-ques ont su faire des gestes de pardon et de réconcilia-tion. Le Christ, les apôtres, les saints de tous les temps ont voulu vivre à fond l’Évan-gile qu’ils annonçaient et ils se sont livrés pour Lui. Et malgré nos fautes, ça tient ! N’oublions pas qu’au départ, au soir de Pâques, ils n’é-taient qu’onze apôtres apeu-rés, quelques disciples et quelques femmes. Aujour-d’hui, l’Évangile est connu sur toute la planète. Le Sei-gneur ne veut rien faire sans nous, mais il est proche. Qu’il nous donne d’être, pour le XXIème siècle, les passeurs de l’Espérance.

VATICAN II : PREMIERS MOTS SUR L’ÉGLISE

Par le Père Gérard LERAY (prêtre diocésain résidant à la Maison Sainte-Claire)

M a curiosité avait été aiguisée par les sou-

rires et sous-entendus de membres de l’équipe, je ne fus pas déçue ! Ce fut un week-end que j’appelle de « grande lessive », un re-

mue-ménage intérieur indescriptible, un tor-

rent de larmes pour expri-mer à Dieu tout l’Amour

que je lui porte et le remer-cier de sa miséricorde. Au

programme de ces deux jours : de nombreuses ren-contres fraternel-les, riches et joyeu-ses, des échanges, des enseignements

qui m’ont permis de décou-vrir la grandeur de la Louange et les bienfaits de la prière des frères. Ma foi s’est affermie, ma confian-ce portée au Christ s’est accrue et mes prières à l’Es-prit-Saint sont devenues vivante et vibrantes.

LE POINT D’ORGUE DU PARCOURS ALPHA : LE WEEK-END SUR L’ESPRIT-SAINT