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La refondation de l’école sommaire à suivre sur www.planeteradicale.org Lundi 25 Février 2013 l n° 583 Gouvernement page 2 à 3 Parlement page 4 à 7 Dossier page 8 à 9 Interview page 12 Tribunes libres page 13 En mouvement page 14 à 15 Prises de positions page 16 Problématique page 10 Zoom sur page 11 C’était un engagement fort de la campagne présidentielle de 2012. François Hollande avait souhaité « remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique». Dès son entrée en fonction, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, s’est donc attelé à ce qui devrait être une des principales réformes du quinquennat, celle de l’Ecole. Un projet de loi, en ce sens, a été présenté en Conseil des ministres, le 23 jan- vier dernier. Il va contribuer à tirer un trait sur une décennie de choix politiques qui se sont traduits par une véritable casse scolaire, en matière d’emploi, d’ascension sociale, d’égalité entre les individus et les territoires. Les valeurs fondatrices de notre République ont été mises à mal : laïcité, liberté, solida- rité. L’actuel gouvernement s’attache à les rétablir, à leur redonner un sens et surtout une réalité. L’éducation est, avec la justice, la sécurité et la politique pour l’emploi, une des priorités de son action. C’est la condi- tion pour que notre école forme des ci- toyens émancipés, prêts à affronter les défis du progrès dans une société en constante mutation. Après trente ans passés dans l’Education nationale comme professeur des écoles puis directrice, et en tant qu’élue locale, à Blagnac, je mesure l’ampleur du chantier, de son financement et de ses implications sur le terrain. J’ai eu l’occasion de le dire au Ministre, des orientations fondamentales doivent d’être prises et je défendrai, lors de l’examen du texte au Sénat, les valeurs por- tées par les radicaux de gauche : - Harmoniser la pédagogie dans la for- mation des enseignants à l’apprentis- sage des contenus fondamentaux. - Former les enfants aux usages des nou- velles technologies sans en devenir les esclaves mais en développant leur sens critique. - Créer un enseignement, tout au long de la scolarité, dédié à l’orientation afin de briser la barrière entre filière générale et apprentissage. - Instaurer l’enseignement de la morale laïque. En ce sens, la laïcité et l’éga- lité des droits entre les femmes et les hommes doivent être au cœur des en- seignements de l’école publique, dans l’objectif du mieux vivre ensemble de ces futurs citoyens. Pour nos territoires et l’avenir de nos en- fants, l’enjeu est crucial. L’effort de recrute- ment de nouveaux enseignants contribuera à résoudre certaines tensions (classes en sureffectif, non remplacement de profes- seurs), mais au-delà, il s’agit de refonder l’école de la République. Je veillerai tout par- ticulièrement à l’amélioration du texte initial notamment s’agissant des conséquences pour les collectivités de la modification des rythmes scolaires, afin que ces dernières soient mieux aidées et associées. Françoise Laborde Sénatrice de Haute-Garonne Le Journal du Parti Radical de Gauche La Fédération de Charente-Maritime © Christian Schwier - Fotolia.com © Daniele Pietrobelli - Fotolia.com Sarah Boukaala, conseillère régionale Rhône-Alpes « L’école a rendez-vous avec l’histoire » Edito

Journal Radical n°583

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La refondation de l’école

sommaire

à suivre sur www.planeteradicale.org

Lundi 25 Février 2013 l n° 583

■ Gouvernement page 2 à 3■ Parlement page 4 à 7■ Dossier page 8 à 9

■ Interview page 12

■ Tribunes libres page 13■ En mouvement page 14 à 15■ Prises de positions page 16

■ Problématique page 10■ Zoom sur page 11

C’était un engagement fort de la campagne présidentielle de 2012. François Hollande avait souhaité « remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique». Dès son entrée en fonction, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, s’est donc attelé à ce qui devrait être une des principales réformes du quinquennat, celle de l’Ecole. Un projet de loi, en ce sens, a été présenté en Conseil des ministres, le 23 jan-vier dernier.Il va contribuer à tirer un trait sur une décennie de choix politiques qui se sont traduits par une véritable casse scolaire, en matière d’emploi, d’ascension sociale, d’égalité entre les individus et les territoires. Les valeurs fondatrices de notre République ont été mises à mal : laïcité, liberté, solida-rité. L’actuel gouvernement s’attache à les rétablir, à leur redonner un sens et surtout une réalité. L’éducation est, avec la justice, la sécurité et la politique pour l’emploi, une des priorités de son action. C’est la condi-tion pour que notre école forme des ci-toyens émancipés, prêts à a� ronter les dé� s du progrès dans une société en constante mutation.Après trente ans passés dans l’Education nationale comme professeur des écoles puis directrice, et en tant qu’élue locale, à Blagnac, je mesure l’ampleur du chantier, de son � nancement et de ses implications sur le terrain. J’ai eu l’occasion de le dire au Ministre, des orientations fondamentales doivent d’être prises et je défendrai, lors de

l’examen du texte au Sénat, les valeurs por-tées par les radicaux de gauche :

- Harmoniser la pédagogie dans la for-mation des enseignants à l’apprentis-sage des contenus fondamentaux.

- Former les enfants aux usages des nou-velles technologies sans en devenir les esclaves mais en développant leur sens critique.

- Créer un enseignement, tout au long de la scolarité, dédié à l’orientation a� n de briser la barrière entre � lière générale et apprentissage.

- Instaurer l’enseignement de la morale laïque. En ce sens, la laïcité et l’éga-lité des droits entre les femmes et les hommes doivent être au cœur des en-seignements de l’école publique, dans l’objectif du mieux vivre ensemble de ces futurs citoyens.

Pour nos territoires et l’avenir de nos en-fants, l’enjeu est crucial. L’e� ort de recrute-ment de nouveaux enseignants contribuera à résoudre certaines tensions (classes en sure� ectif, non remplacement de profes-seurs), mais au-delà, il s’agit de refonder l’école de la République. Je veillerai tout par-ticulièrement à l’amélioration du texte initial notamment s’agissant des conséquences pour les collectivités de la modi� cation des rythmes scolaires, a� n que ces dernières soient mieux aidées et associées.

Françoise Laborde Sénatrice de Haute-Garonne

Le Journal du Parti Radical de Gauche

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Sarah Boukaala, conseillère régionale Rhône-Alpes

« L’école a rendez-vousavec l’histoire »

■ Edito

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2 février : 6èmes rencontres des métiers du voyage à TénérifeLes débats ont été riches, alors même que les enjeux auxquels sont confrontés le secteur sont importants pour les trois métiers réunis : les distributeurs, les tours-opérateurs, et les réceptifs. Les métiers du voyage se diversi� ent et se complexi� ent sous l’im-pulsion de l’évolution rapide des modes de consommation, du rôle croissant d’Internet, du changement du rapport aux loisirs et aux vacances, ainsi que des attentes grandissantes des clients. En tant que ministre du Tourisme, mon rôle est d’accompagner ces professionnels, et d’adapter notre cadre législatif et réglementaire à ces enjeux. C’est bien là tout l’objet de ma feuille de route et des mesures que je prendrai d’ici la � n de l’année.

7 février : Salon des entrepreneursA cette occasion, j’ai pu échanger avec les acteurs du monde de l’en-trepreneuriat et de son environnement sur la diversité des modèles de création et de reprise des entreprises, ainsi que sur les actions d’accompagnement et les outils de � nancement existants. J’ai pu évoquer notamment les actions me-nées pour les très petites entreprises (TPE) dans le cadre du Pacte pour l’artisanat.

11 février : Rencontre avec la ministre déléguée des petites et moyennesentreprises, tourisme et milieu d’af-faires de RoumanieCette réunion était une première étape pour la reprise de relations bilatérales entre nos deux pays, dans les secteurs de l’artisanat et du tourisme. La France est le 4ème inves-tisseur étranger en Roumanie, nous y avons la con� ance des hommes d’a� aires. Notre expertise en matière d’infrastructures routières et aéroportuaires, de culture entrepreneuriale est recherchée. Dans le domaine de l’arti-sanat, nous partageons avec mon homologue, la même volonté de protéger nos savoir-faire locaux.

14 février : Etats généraux du commerce, à BercyLe thème de cette rencontre était la « proximité ». En e� et, le com-merce ne concerne pas seulement les modes de consommation, mais aussi les modes de vie. Il crée de la richesse, bien sûr, mais aussi du dynamisme et du lien social dans les territoires. Cette proximité, nous en avons besoin. Nous devons la préserver et la développer. Aujourd’hui, 78% des commerces peuvent être considérés comme des commerces de proximité, soit près de 600 000 commerces. C’est dire l’importance du sujet. Ce secteur connait actuellement une double mutation qui risque d’a� ecter cette proximité : celle des modes de consommation, avec le développement d’Internet et celle de l’aménagement des terri-toires. Je suis convaincue que l’avenir des commerces, c’est la com-plémentarité. Je ne crois pas à l’antagonisme des di� érentes formes de commerce, et c’est cette politique que je mets en œuvre.

15 février : Inauguration du salon Ambiante à FrancfortLe salon Ambiante de Francfort, c’est le premier salon mondial des arts de la table. Dans le cadre des célébrations du cinquantenaire du traité de l’Elysée, l’Allemagne a souhaité mettre la France à l’honneur cette année, autour du thème « La France, un art de vivre », avec comme invitée phare Olivia Putman, qui a réalisé pour l’occasion une exposition mettant en scène des objets présentés dans le salon. Nous avons fait l’inauguration avec le Vice-chancelier allemand, mi-nistre de l’économie, le ministre de l’économie du Hesse et le maire de Francfort. Comme à chaque fois que je me rends en Allemagne, je constate que l’accueil y est très chaleureux, très sympathique.Le thème retenu re® ète bien tout ce que la France sait porter au tra-vers de la Marque France : nous avons un savoir-vivre, un style, qui permet à notre pays de rayonner, et grâce auquel nous pouvons ren-forcer la compétitivité de nos entreprises.

16 février : Chi� res du tourisme pour 2012Le secteur résiste mieux que d’autres à la crise mais il n’est pas pour autant à l’abri. On voit bien l’incidence de la conjoncture et d’une météo pas forcé-ment clémente. La fréquentation est en légère baisse pour les Français qui réservent de plus en plus tardivement. A contrario, elle a légèrement progressé pour la clientèle étrangère. Globalement, le total des recettes avoisine 77 milliards d’euros, en progression par rapport à l’année dernière, mais c’est un chi� re provisoire. Les premiers retours sur les vacances de Noël sont favorables. La France est redevenue la première

destination mondiale pour le ski en 2012, cela se con� rme. Tout cela démontre, au fond, le poids considérable du tourisme qui représente plus de 7% du PIB et 2 millions d’emplois. C’est un formidable atout pour la France.

19 février : Déplacement du Président de la République en Grèce A l’occasion de ce déplacement, j’ai pu signer un accord de coopé-ration touristique avec la Grèce. La signature de cet accord traduit la volonté de la France de s’engager auprès de la Grèce pour l’accom-pagner dans sa volonté de réforme du secteur touristique. Alors que cette industrie représente plus de 16% du PIB de la Grèce et emploie 18% de sa population, les autorités souhaitent renforcer leur par-tenariat avec la France a� n de béné� cier de son expertise, de ses compétences et de son savoir-faire. Les deux pays recèlent chacun un potentiel d’attractivités touristiques complémentaires et consi-dérables, comme par exemple sur le tourisme culturel ou gastrono-mique qui sera renforcé.

Gouvernement2Sylvia Pinel,Ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme :« Le début du mois de février a été dominé par les sujets internationaux, mais pas seulement ! »

Avec Philip Rösler, ministre fédéral de l’Economie, à Francfort.

Signature de l’accord franco grec sur le tourisme, par Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, et Olga Kefaloyanni, ministre du Tourisme,  en présence de François Hollande, président de la Répu-blique et d’Antonis Samaras, Premier ministre, le 19 février 2013.

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Anne-Marie Esco� erreçue par Stéphane Saint-André,député-maire de BéthuneC’est sous la neige et au son du carillon du be� roi, que la Ministre Anne-Marie Escoµ er est arrivée à Béthune le 8 février dernier, reçue par Stéphane Saint-André, député-maire (PRG) pour rencontrer les élus de la neuvième circonscription et répondre à leurs questions.

La Ministre est venue évoquer la nouvelle réforme de l’Etat, pour une organisation territoriale « plus lisible, plus simple, plus compréhensible et avec le citoyen au cœur de la démarche ! ».

A la demande du député-maire, la Ministre a également longuement évoqué la � scalité des collectivités à travers les dotations et le système de péréquation. A cette occasion, Stéphane Saint-André a réaµ rmé que la péréquation était, selon lui, le moyen de tendre vers une plus grande justice � scale à travers une solidarité nationale.

Gouvernement 3

Anne-Marie Escoµ er a participé au dernier comité des � nances locales qui s’est tenu le 12 février dernier à l’Assemblée nationale. A cette occasion, le Ministre du bud-get, Jérôme Cahuzac a annoncé un e� ort supplémentaire des collecti-vités territoriales au redressement de la France dans un contexte de crise. Les concours � nanciers de l’Etat aux collectivités territoriales stabilisés en valeur pour 2013 di-minueront de 1,5 milliards d’euros en 2014 et de 1,5 milliards en 2015, soit 3 milliards d’euros qui repré-sentent 1,25% de la dépense totale (240 milliards d’euros).

Anne-Marie Escoµ er a quant à elle, rappelé la volonté du Gou-vernement de nouer un pacte de con� ance et de responsabilité entre l’Etat et les collectivités ter-ritoriales. La Ministre a évoqué les principes qui guideront les travaux sur le pacte, annoncés le 5 octobre par le Président de la République, lors des Etats généraux de la dé-mocratie territoriale. En e� et, le Gouvernement propose plusieurs orientations qui vont permettre d’améliorer les relations � nancières entre l’Etat et les collectivités ter-ritoriales : groupe de travail Etat/départements sur le � nancement des allocations de solidarité indivi-duelle, renforcement de l’autono-mie � scale des régions, révision des valeurs locatives des locaux d’ha-bitation, allègement des normes, renforcement de la péréquation et amélioration de l’accès au crédit des collectivités.

Anne-Marie Esco� er à la rencontre des élus locaux de LozèreA Mende, c’est Alain Bertrand, sénateur-maire (RDSE), qui a accueilli Anne-Marie Escof-� er entouré des élus de la ville et des membres du PRG. En déplacement en Lozère, la ministre a rencontré, deux heures durant, les élus du département pour présenter le projet de loi et écouter leurs attentes. Venue en voisine (elle est conseiller général de l’Aveyron) la Ministre a rappelé tout son attachement à la Lozère qu’elle se refuse pourtant à réduire à un département « rural ». En e� et, Anne-Marie Escoµ er préfère parler de « territoires équilibrés où se marient la ville et la campagne ».

Retour surle comitédes � nanceslocales

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Parlement l Assemblée Nationale4

La crise � nancière de 2008 a mis en évidence les ca-rences de la régulation � nancière. Le candidat Hollande s’était engagé à « séparer les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives ».

Le projet de loi mettant en œuvre cet enga-gement vient d’être examiné par l’Assem-blée nationale. Insatisfaisant dans sa version initiale, le texte a été profondément modi� é par les députés de la majorité. Avec près de 20 amendements déposés en séance, les dé-putés du groupe RRDP ont pris toute leur part au débat.

Joël Giraud a notamment défendu qu’un nombre plus élevé d’activités de marché soient cantonnées dans des � liales séparées. Fidèle aux valeurs radicales, le député des Hautes-Alpes a plaidé pour qu’entre« le raisonnable et l’excessif », on mette « le curseur toujours dans le raisonnable, mais en le déplaçant un peu ».

Au-delà de la séparation, lutter contre les activités spéculativesAµ rmant qu’à elle seule, la séparation des banques ne permettra pas d’éviter de nouvelles crises � nancières, les députés radicaux ont plaidé pour que le projet de loi s’attaque aux causes premières des crises � nancières.

Ils ont ainsi invité le gouvernement à lutter

contre les activités spéculatives, et non pas seulement à les cantonner. En particulier, Joël Giraud a plaidé pour que toutes les activités de « trading » à haute fréquence soient interdites.

Tout en se réjouissant de nouvelles mesures pour lutter contre les paradis � scaux, les députés ont appelé le gou-vernement à aller plus loin. Un amendement du groupe a été adopté et précise que les banques devront indiquer en équivalent temps plein le nombre de salariés qu’elles emploient dans chaque pays où elles sont implantées.

Les Radicaux favorables à une réforme globale du secteur bancaireForce de proposition, les députés du groupe RRDP ont également contribué à ce que l’Assemblée nationale inter-

dise aux collectivités locales de souscrire des emprunts« toxiques ».

En� n, les députés radicaux se sont réjouis qu’au-delà de la régulation du secteur � nancier, des mesures concrètes pour nos concitoyens aient été inclues dans le projet de loi. Les frais liés aux découverts seront plafonnés. La concurrence entre les assurances contractées lors de la souscription à des crédits sera facilitée. Les procédures de surendettement seront ® uidi� ées.

Conscients que tout ne pourra être résolu au niveau national, les députés radicaux ont exhorté le gouvernement à peser de tout son poids dans de futures négo-ciations internationales. Lors de l’explication de vote solennel, Joël Giraud a ainsi interpellé le gou-vernement : « l’approbation par notre groupe n’est pas un vote qui vous délie mais un vote qui vous oblige ».

Réforme bancaire :une première étape pour réguler

la � nance

Le groupe RRDPa déposé près de20 amendements

en séance.

Le gouvernement doit lutter contre les acti-vités spéculatives, et

non pas seulement les cantonner.

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Une coprésidence paritaire des groupes parlementaires : pourquoi pas ?Mardi 12 février, à l’occasion du vote solennel sur la proposition de loi du groupe Ecolo tendant à modi-� er le règlement de l’Assemblée nationale et visant à instaurer la faculté, pour les groupes politiques, de se doter d’une coprésidence paritaire, la dépu-tée PRG Dominique Orliac s’est exprimée au nom du groupe RRDP.

« Cette proposition a principalement pour objet de partager les responsabilités et de reconnaître une culture plus collective de l’exercice du pouvoir. Je suis bien évidemment favorable à une meilleure re-

présentation des femmes à l’Assemblée nationale et à un meilleur partage des responsabilités politiques en son sein », a souligné la députée du Lot, ajoutant non sans ironie que « si elle avait trouvé à s’appliquer il y a quelques mois, le groupe UMP aurait peut-être échappé à la constitution du groupe RUMP ! ».

Et de conclure : « Le groupe RRDP ne s’opposera pas à l’adoption de cette résolution, même s’il doute fortement de son applicabilité. Si une modi� cation du règlement peut aider le groupe écologiste à mieux fonctionner, sans nuire à l’organisation des autres, alors pourquoi pas ? ».

Assemblée Nationale l Parlement 5Rythmes scolaires :des inquiétudes à leverLe 12 février, Thierry Braillard a interrogé le ministre de l’Educa-tion nationale, Vincent Peillon, sur la question épineuse des rythmes scolaires.

Le député du Rhône a souligné la pertinence d’instaurer la se-maine de quatre jours et demi pour les élèves de la maternelle et du primaire. « Je veux dire com-bien cette réforme nous apparaîtopportune et bien fondée, tant les journées trop longues et char-gées sont sources de fatigue et de diµ cultés scolaires. Votre projet fait passer l’intérêt de l’enfant en premier, grâce à un meilleur équi-libre du temps scolaire et périsco-laire », a reconnu le député.

Thierry Braillard a cependant énu-méré certains problèmes devant être résolus : « problèmes � nan-ciers pour les collectivités mal-gré l’e� ort du Gouvernement et la création d’un fonds spéci� que, problèmes d’organisation des moyens humains et des transports scolaires, problèmes liés à l’éta-blissement d’un nouveau projet éducatif territorial ».

« Certaines communes, de crainte de n’être pas prêtes pour la rentrée 2013 ont d’ores et déjà décidé de ne mettre en place cette réforme que pour la rentrée 2014. L’aide � nancière consentie aux collecti-vités pour la rentrée 2013 pourra-t-elle être reconduite en 2014 ? », a en� n interrogé Thierry Braillard.

Villers-Cotterêts, maison de la francophonieJacques Krabal a interrogé le 13 février la ministre déléguée chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, a� n de lui demander de faire du château de Villers-Cotterêts la mai-son de la francophonie.

« La francophonie mériterait d’avoir sa maison, qui pourrait être le château de Villers-Cotterêts où, en 1539, l’ordonnance de François Ier nous a donné le français pour langue nationale », a plaidé le député de l’Aisne, dont la requête a immédiatement trouvé un écho favorable. « Je serai à vos côtés pour faire du château de Villers-Cotterêts la maison de la francophonie », a e� ectivement aµ rmé la ministre.

Rappelant que la promotion du français n’est pas un repli sur soi mais une « ouverture sur le monde », Jacques Krabal a souligné que, « sur les cinq continents, la francophonie est une des clés de notre développement économique. Dans certains pays, elle peut être une arme paci� que contre le terrorisme ». La francophonie est un espace de soixante-dix-sept pays, comptant 220 millions de locuteurs, qui seront 800 millions en 2050 dont 80 % en Afrique.

En bref

Interventions des députés du groupe RRDP en séance et en commission, propositions de loi, échos dans la presse, vidéos sont en ligne sur : http://www.rrdp-deputes.com

Dominique Orliac

Jacques Krabal

Thierry Braillard

QUESTIONS D’ACTUALITE

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Parlement l Sénat6Travail parlementaire en séance publique des Sénateurs Radicaux de gauche, membres du groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE)

Les travaux du RDSE à l’ordre du jour du Parlement :- Le 26 mars, le Sénat poursuivra le débat, demandé par le RDSE et entamé le 30 janvier, sur les conclusions de la mis-sion commune d’information, créée à la demande du RDSE, sur les conséquences pour les collectivités territoriales, les entre-prises et l’Etat de la suppression de la taxe professionnelle et de son remplacement par la contribution économique terri-toriale.

- Le 21 février, un débat d’étape se tiendra au Sénat, à l’initia-tive du RDSE, sur les travaux du Conseil national du débat sur la transition énergétique.

- Le 28 mars, l’Assemblée nationale examinera dans le cadre de l’ordre du jour réservé au groupe RRDP deuxpropositions de loi du RDSE déjà adoptées par la Haute assemblée : celle rétablissant une circonscription unique pour l’élection des représentants français au Parlement européen (adoptée le 23 juin 2010 par le Sénat) et celle auto-risant sous certaines conditions la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires (adoptée le 4 décembre 2012 par le Sénat).

Jean-Michel Baylet Jean-Claude Requier Stéphane MazarsFrançoise Laborde

Les dernièresinterventions sur des projets et des propositions de loi :

- Jean-Michel Baylet est intervenu le5 février dans la discussion généraleportant création du contrat de généra-tion : « Nous le savons, les di� cultés ren-contrées par les jeunes pour s’insérer dans le marché du travail, outre leurs aspects économiques et sociaux, ont une dimension symbolique. Elles interrogent notre société sur sa capacité à o� rir à ses enfants un ave-nir meilleur que celui de leurs parents. (…) Par ailleurs, à l’autre bout du monde du travail, les travailleurs âgés sont également confrontés, à partir de cinquante-sept ans, à une baisse de leur taux d’activité. (…) Une des innovations majeures de votre texte, monsieur le ministre, est d’associer les deux extrémités de la pyra-

mide des âges du monde du travail, là où on se contentait auparavant de les opposer. (…) Mieux, le texte du projet de loi lie les deux générations par le biais de la transmission des savoirs et des compétences. (…) Le coût des contrats de génération sera contenu. Il est néanmoins estimé à 880 millions d’euros, à vitesse de croisière, à l’horizon 2016, pour un nombre de contrats d’environ 500 000. (…) Nous ne pouvons que constater que ce projet de loi porte la marque du pragmatisme et du bon sens. (…) ».

- Lors de l’examen des conclusions de la commission mixte paritaire Françoise Laborde est intervenue le 12 février sur ce même projet de loi portant création du contrat de génération. Elle a rappelé que « les travaux menés tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat ont enrichi le dispo-sitif et permis de parvenir à un texte abouti. (…) Les députés ont notamment imposé le principe de l’embauche à temps plein, autorisé le contrat de génération « transmis-

sion » et limité les e  ets d’aubaine. Le Sénat a, quant à lui, rendu la formation quali­ ante obligatoire pour le recrutement de jeunes non diplômés, ce dont nous pouvons nous féliciter. Il a aussi exclu la rupture conven-tionnelle homologuée de la liste des situa-tions entraînant la suppression de l’aide. Sur ce dernier point, les sénateurs RDSE regrettent que la commission mixe paritaire ait choisi de réintroduire ce critère ».

- Jean-Claude Requier est intervenu le 6 février dans la discussion générale sur la proposition de loi socialiste visant à sanctionner la commercialisation de titres de transport sur les compagnies aériennes � gurant sur la liste noire de l’Union européenne : « Le texte que nous examinons vise à indiquer clairement à l’acquéreur d’un billet d’avion qu’une par-tie de son voyage, dite « de bout de ligne », sera réalisée par une compagnie aérienne ­ gurant sur la liste noire au départ d’un pays tiers qui l’autorise. (…) Il accorde donc

Tous les travaux parlementaires et toutes les interventions en séance publique des Sénateurs

du RDSE sont sur le sitehttp://www.rdse-senat.fr

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Sénat l Parlement 7

L’application du principe de laïcité dans le sport :Jacques Mézard a interrogé le Gou-vernement mardi 19 février, lors de la séance des questions orales sans débat, sur l’application du principe de laï-cité dans le sport :

« Le 5 juillet dernier, la FIFA décidait d’autoriser le port du voile islamique par les joueuses de football en compétition o� cielle. Cette décision, très contestée, est contraire aux règlements de la FIFA, selon lesquels « l’équi-pement de base obligatoire ne doit présenter aucune inscription poli-tique, religieuse ou personnelle ». Si la Fédération française de football a pris acte de cette décision, elle n’en a pas moins pris position en réitérant son refus d’autoriser les joueuses à porter le voile dans le cadre des sé-lections nationales françaises, d’une part, et des compétitions nationales qu’elle organise, d’autre part, au nom du principe constitutionnel de laïcité, auquel les radicaux sont fondamentalement et viscérale-ment attachés. Néanmoins, cette décision laisse ouverte la possibilité pour des joueuses étrangères prenant part en France à une compétition organisée par la FIFA de porter le voile, ou tout autre signe religieux dis-tinctif. De façon plus générale, la décision de la FIFA est un signal lourd de sens, envoyé aux acteurs du monde sportif, et plus particulièrement

aux acteurs du sport amateur et scolaire. Ces derniers, nous le savons pour le vivre au quotidien au sein des collectivités territoriales, tentent de sauvegarder la dimension universelle et neutre sur le plan poli-tique ou religieux du sport. Il est à craindre que cette décision serve d’argument pour justi� er les réclamations tendant à admettre le port de signes religieux dans d’autres disciplines, et dans des lieux déjà soumis à de fortes pressions communautaristes. Je prendrai comme exemple les centres aqua-ludiques, où les élus locaux sont souvent confrontés à des di� cultés de ce type. Il est d’ailleurs inquiétant que M. Jacques Rogge, président du CIO, explique, dans un entretien au quotidien L’Equipe en date du 24 juillet 2012, que le port du voile ou du turban ne présente aucune incompatibilité avec la charte olympique. Bien au contraire, il n’y voit que l’expression d’une conviction religieuse et estime qu’on ne sau-rait, de la même façon, reprocher à un athlète de porter une croix. Tout aussi préoccupante est la décision du 14 janvier dernier de la Fédération mondiale de karaté, d’autoriser le port du hijab en compétition o� cielle de karaté, précisant même qu’un seul modèle de voile serait approuvé. Certains y voient aussi, monsieur le ministre, un moyen subtil d’obtenir le vote de certains Etats pour faire du karaté un sport olympique. Au vu de ces éléments, je souhaiterais que vous nous indiquiez comment le Gouvernement entend assurer la pleine application du principe de laïcité dans le sport professionnel et amateur. »

En l’absence de la ministre des Sports, de la jeunesse, de l’éduca-tion populaire et de la vie associative c’est le ministre de l’Intérieur qui a répondu au président Mézard. Le texte de la réponse et la réplique du sénateur sont sur le site http://www.rdse-senat.fr

au consommateur le droit de savoir que la sécurité de l’avion n’est pas garantie selon les normes retenues par l’Agence euro-péenne de sécurité aérienne ».

- Stéphane Mazars est intervenu le 7 février dans la discussion générale sur le projet de loi rati� ant l’ordonnance du 26 janvier 2012 relative à la partie législative du code forestier et harmo-nisant les dispositions de procédure pénale applicables aux infractions forestières : « Notre pays dispose d’une forêt, diversi­ ée en essences, globalement bien gérée depuis des siècles, ainsi que de savoir-faire, issus d’une longue tradition, en matière de travail du bois. Tous ces atouts devraient se traduire en un secteur d’acti-vités économiques dynamique et créateur d’emplois. Or, la réalité est tout autre ! (…) Il faut relancer la politique forestière, pré-parer les récoltes de demain, aider la ­ lière bois à se structurer ».

- Jean-Claude Requier est intervenu le 12 février dans la discussion générale

sur la proposition de loi socialiste relative à la prorogation du mécanisme de l’éco-participation répercutée à l’iden-tique et a� chée pour les équipements électriques et électroniques ména-gers : « Le fort développement des nouvelles technologies ainsi que la banalisation et la multiplication des équipements électriques et électroniques qui s’ensuivent rendent nécessaire la réutilisation de ceux des com-posants qui s’y prêtent a� n de réduire l’em-preinte écologique de ces matériels ».

- Jean-Claude Requier est intervenu le 13 février dans la discussion géné-rale sur la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale, visant à préparer la transition vers un système éner-gétique sobre et portant diverses dis-positions sur la tari� cation de l’eau et sur les éoliennes : « La proposition de loi vise toujours à instaurer ce fameux bonus-malus sur les consommations d’énergie des ménages résidant dans notre pays. Ce couple infernal et asexué du bonus-malus trouve son origine dans une volonté légitime

de chasser le gaspillage et de favoriser les économies d’énergie, au lieu de produire toujours plus ! Jusque-là nous partageons sa philosophie. Mais il est remis en cause autant par son excessive complexité – je pèse mes mots ! – que par le risque d’injus-tice pesant sur les ménages en situation de précarité énergétique. (…) Le système reste trop complexe et pour le moins inéquitable, donc trop éloigné des objectifs a� chés. (…) Les malus et les bonus devant s’équili-brer, comment seront � nancés les frais de gestion ? (…) Le texte contient pourtant des mesures susceptibles de faire l’unanimité, telle l’extension du champ des béné� ciaires des tarifs sociaux (…). En ce qui concerne le secteur de l’éolien, nous sommes partisans d’une simpli� cation des démarches admi-nistratives (…). En matière d’énergie, le groupe RDSE n’écarte pas certaines énergies au nom de craintes excessives. Nous devons jouer toutes les cartes dont nous pouvons dispo-ser a� n d’assurer la transition énergétique et développer le mix énergétique voulu par le président de la République ».

Jacques Mézard

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Dossier8

Le dessein de la refondation consiste à rebâtir une école à la fois juste pour tous et exigeante pourchacun.Le constat est sévère : L’organisation scolaire est peu adaptée aux besoins des élèves fragiles et les résul-tats sont de plus en plus dégradés (part croissante d’élèves en diµ culté, une école qui transforme les inégalités sociales en inégalités scolaires, 140 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme, sans quali� cation).De plus, les pouvoirs publics ont depuis longtemps � nancé faiblement l’école primaire (un des plus faibles � nancements des pays de l’Union euro-péenne). Si à cela, se rajoutent des rythmes scolaires pénalisants, la suppression sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy de 76 000 postes dans l’enseigne-ment, une formation professionnelle critiquée et la voie professionnelle totalement dépréciée, le projet de loi prend toute son importance. La refondation de l’école doit en priorité permettre une élévation générale du niveau de tous les élèves.

Le projet de loi s’articule autour de cinq grands axes :

- Assurer une vraie formation initiale et continue pour les métiers du professorat et de l’éducation avec la mise en place des écoles supérieures du professorat et de l’éducation ;

- Faire entrer l’école dans l’ère du numérique a� n de prendre véritablement en compte ses enjeux et atouts pour l’école ;

- Mettre le contenu des enseignements et la pro-gressivité des apprentissages au cœur de la re-fondation ;

- Rénover le système d’orientation et l’insertion professionnelle ;

- Redynamiser le dialogue avec les partenaires de l’école, ainsi que ses instances d’évaluation.

Tout d’abord, les objectifs � xés sont ambitieux :

- Faire en sorte que tous les élèves maîtrisent les compétences de base en français et en mathé-matiques en � n de CE1 et que tous les élèves maîtrisent les instruments fondamentaux de la connaissance en � n d’école élémentaire.

- Réduire à moins de 10% l’écart de maîtrise des compétences en � n de CM2 entre les élèves de l’éducation prioritaire et les élèves hors éduca-tion prioritaire.

- Réduire par deux la proportion des élèves qui sortent du système scolaire sans quali� cation et amener tous nos élèves à maîtriser le socle com-mun de connaissances, de compétences et de culture à l’issue de la scolarité obligatoire.

- Réaµ rmer les objectifs de conduire plus de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat et 50% d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement su-périeur.

Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre des engage-ments européens et justi� ent la priorité accordée à l’école primaire pour réduire la diµ culté scolaire.

S’agissant des moyens humains, il y a la création de 60 000 emplois dans l’enseignement sur la durée de la législature avec notamment le développement de l’accueil des moins de trois ans (en particulier dans les zones d’éducation prioritaire, dans les territoires ruraux isolés les moins pourvus et en outre mer). De plus, l’objectif du « plus de maîtres que de classes » permettra, dans les secteurs les plus fragiles, d’ac-compagner des organisations pédagogiques inno-vantes au service d’une amélioration signi� cative des résultats scolaires.

LOI D’ORIENTATION ET DEPROGRAMMATIONPour la refondation de l’école de la République

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Dossier 9

Position du PRGL’école de la République doit retrouver son rôle, faire réussir tous les enfants. Or l’école ne gomme pas les inégalités, elle les creuse. Elle fait mieux réussir les en-fants des couches aisées que les autres pays de l’OCDE, et moins bien réussir les enfants des couches défavori-sées. La maîtrise du vocabulaire par un enfant de cinq ans varie de 1 à 10 selon ses origines sociales. Et ces différences, qui n’ont pas été gommées par la mater-nelle, ne le sont pas non plus par le primaire. L’effort à faire est donc capital. Il faut, et le PRG en est d’accord, avoir davantage d’enseignants à l’école primaire et ma-ternelle, mieux répartir les temps d’apprentissage sur la journée, et n’hésitons pas à le dire, sur l’année.

Mais pourquoi les écoles privées sous contrat n’ont-elles pas l’obligation de mettre en place ce dispositif ? La laïcité c’est que les mêmes règles s’imposent à tous. La laïcité, c’est aussi que partout sur le territoire, l’école laïque soit présente. Et dans de nombreux secteurs, ce n’est pas le cas. Redonner une présence et une lisibilité à l’école publique, demander à l’école privée dont les enseignants sont salariés par l’Etat les mêmes obliga-tions qu’au public, voilà ce que nous voulons.

Les collectivités locales assurent déjà 25% des dépenses de l’éducation. On leur demande un effort supplémen-taire. Nous en sommes d’accord, mais faisons à ce sujet deux propositions.

La première concerne les communes rurales. Elles n’ont souvent ni les moyens fi nanciers, ni le tissu associatif, sportif et culturel qui leur permette d’intervenir. Nous demandons une aide spécifi que plus importante et plus durable.

Par ailleurs, non seulement les municipalités vont désormais intervenir sur le temps scolaire, mais elles interviennent aussi dans les centres de loisirs, dans les écoles de musique ou de peinture, dans le soutien aux associations sportives ou culturelles qui s’adressent aux enfants. C’est l’effort de tous, à l’école, dans les muni-cipalités et dans les associations, qui permettra de faire reculer l’échec scolaire. A condition qu’une véritable co-éducation soit mise en place, avec des objectifs pré-cis, et des actions coordonnées. La réussite de tous les enfants est à ce prix.

Joëlle DusseauDéléguée générale du PRG

en charge du secteur Education

L’école de la République doit retrouver son rôle, faire réussir tous les enfants. Or l’école ne gomme pas les

Quels rythmes pour l’école ? En décembre 2010, un rapport d’information de l’Assemblée Nationale avait tiré le constat que les rythmes scolaires étaient inadaptés aux enfants avec une journée trop longue, une année trop courte et une désynchronisation des rythmes de l’enfant in-duite par la semaine de quatre jours. Par un décret du 24 janvier 2013, le Ministre de l’Education Nationale a décidé d’organiser le temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires en semaine de 4 jours et demi, dès la rentrée 2013 avec le volume de cours hebdomadaire (24 heures) incluant le mercredi matin. Pour les collectivités lo-cales qui le souhaitent, la mise en place du dispositif pourra attendre la rentrée 2014 (décision du Maire au plus tard le 31 mars 2013).Les nouveaux horaires s’articuleront ainsi : une journée de classe de 5h30 maximum et une demi-journée de 3h30 maximum et une pause méridienne d’au minimum 1h30.En� n, le gouvernement a décidé la mise en place d’un fonds exceptionnel visant à aider les communes qui mettront en place les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée 2013.

Dans le second degré, les moyens nouveaux se-ront consacrés dans les collèges ainsi que pour les lycées professionnels.Le projet de loi précise que parmi « les valeurs de la République » que l’école fait partager aux élèves, � gurent notamment l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité et la laïcité.Il prévoit également l’enseignement « moral et civique » en disposant que l’école fait acqué-rir aux élèves le respect de la personne, de ses origines et de ses di� érences, ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes.

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10 Problématique

Organisation des Travaux de Problématique

Par Thierry Jeantet, délégué généralA la suite des réunions du Secrétariat Natio-nal, notamment celle du 6 février dernier, les travaux se sont organisés en Pôles de façon à pouvoir traiter des sujets les plus actuels voire les plus «brûlants» et prépa-rer des plates-formes pour les prochaines échéances électorales (municipales, euro-péennes, régionales). En tenant compte des propositions portées par Jean-Michel Baylet («l’Audace à Gauche») durant la pri-maire avant l’élection présidentielle et du programme «Faire Face» qui avait, pré-cédemment, été adopté par le parti. Les Pôles sont donc chargés, non de récrire un programme, mais d’élaborer des positions, provoquer des débats (cf notamment les Rencontres Gambetta), suggérer des textes pouvant devenir des propositions de lois. Les instances du parti devant, bien entendu, être saisies en conséquence. Un lien per-manent étant établi avec les deux groupes parlementaires (RRDP et RDSE) comme avec les responsables de la formation au sein de l’ANEGRR.Les fédérations sont vivement invitées à être pro-actives et donc à s’organiser pour contribuer à ces travaux. Le Pôle Radical et Ecologie sera également sollicité.I) Un «pont» est établi, thème par thème, avec les groupes de la «Gauche Rassem-blée» qui viennent d’être créés. Voici, ci-dessous, l’organisation retenue. Elle pourra évoluer et être perfectionnée.

1/ Pôle Sociétal Il couvre les Droits des Personnes, en par-ticulier les «nouveaux droits», ainsi que les questions liées à la laïcité, l’école, la jeu-nesse.Pilotent ce Pôle : Gilles Alayrac, Julie Hollard (nouveaux droits...), Joëlle Dusseau, Pascal-Eric Lalmy (laïcité...).

■ Thèmes immédiats :Droits des personnes- PMA- Gestation pour Autrui- Fin de vie (cf propositions de loi du PRG et

projet gouvernemental)- Droit de Séjour des étrangers (en particu-

lier en cas de maladies graves)- Droit d’Asile- Genre transsexuel- Prostitution.

Laïcité

Ecole- Rythmes scolaires- Autres thèmes à préciser

Lien établi avec le Groupe «laïcité, jeunesse, école « de la Gauche Rassemblée (Pascal-Eric Lalmy et Joëlle Dusseau).

2/ Pôle Croissance Economique, Entre-prises et Emplois, RechercheCe pôle est piloté par Guilhem Porcheron, Thierry Jeantet (croissance, entreprises, économie sociale ...), Jean Zuccarelli (rôle des territoires), Hervé Causse (Recherche-Université) Benoît Biteau (agriculture), Pa-trice le Borgnic (Pêche).

■ Thèmes immédiats :- Comment retrouver la croissance et quelle

croissance/relance Industrielle, dévelop-pement des services, création d’emplois dans une vision européenne autant que française.

- La «nouvelle entreprise»- Le traitement économique et social des

entreprises en mutation ou en difficulté - Innovation et Recherche- Politiques de l’agriculture et de la pêche

Lien établi avec les Groupes «Emplois, In-dustrie et Démocratie Sociale» de la Gauche Rassemblée (Thierry Jeantet et Guilhem Porcheron) et «Investissements innovants et écologiques» (Thierry Jeantet et Benoît Biteau).

3/ Pôle Social-Santé et Villes-LogementCe pôle est piloté par Jeanine Dubié (Re-traite, santé ...) et Fabrice Moulin (Villes ...).

■ Thèmes immédiats :- Retraite (rapport du COS, politique gou-

vernementale) et dépendance- Logement social

4/Pôle EuropeCe pôle est piloté par Claudette Brunet- Lechenault avec Monique Boulestin.

■ Thème immédiat :- Préparation d’une plate-forme en vue des

élections européennes.

Lien établi avec le Groupe «Harmonisa-tion Fiscale et Sociale en Europe» de la

Gauche Rassemblée (Claudette Brunet-Lechenault et Julie Hollard).

5/Pôle Institutions et Territoires Ce pôle est animé par Harold Huwart, Guillaume Lacroix, Patrick Molinoz.

■ Thèmes immédiats :- Loi de décentralisation- Plates-formes pour les prochaines élec-

tions municipales, régionales.

Lien établi avec le Groupe «Réformes Ins-titutionnelles» de la Gauche Rassemblée (Guillaume Lacroix et Patrick Molinoz).

6/ Pôle International et Défense Ce pôle est animé par Frank Guéguéniat pour la Défense et Benoît Quennedey pour l’International.

7/Pôle Justice Ce pôle sera animé par Béatrice Patrie.

II) La coordination avec les travaux des assemblées est assurée par Annick Girar-din, Députée de St Pierre et Miquelon, qui informera Thierry Jeantet des projets de lois et propositions (en particulier déposés par les deux groupes au Sénat et à l’Assemblée Nationale, le RDSE et le RRDP) à traiter et qui diffusera les travaux des différents pôles aux députés et sénateurs radicaux. Un contact régulier sera également établi avec les ministres PRG.La coordination avec les Rencontres Gam-betta est assurée par Frédéric Naud.

III) Les fédérations sont donc invitées à organiser leurs propres travaux de Problé-matique en tenant compte de l’existence de ces pôles et à faire part à Thierry Jeantet des dispositions qu’elles prennent en ce sens. Elles peuvent, bien sûr, proposer des noms de militantes ou militants voulant travailler dans l’un ou l’autre pôle (en indiquant le thème choisi). Cela suppose une disponibi-lité suffisante.

IV) Le PRG et les JRG ont décidé de travailler en liens étroits sur les thèmes que ces deux organisations ont décidé de traiter.

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Zoom sur 11La fédération de Charente-Maritime«Reconquête politique en terres radicales»

La tradition radicale en Charente-Maritime est historiquement encadrée par deux hommes porteurs de modernité : avec Emile Combes le combat laïque s’est précocement développé ; avec Michel Crépeau, l’écologie politique est inaugurée à La Rochelle. Après un temps de reconstruction, d’échanges structurants et de prospective, le PRG 17 est dorénavant en reconquête.Yann Juin, Maire et Conseiller général d’Esnandes, vice-pré-sident de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle, préside la fédération depuis janvier 2006. Grâce aux quatre cercles : Michel Crépeau (agglomération rochelaise), André Dulin (Pays d’Aunis), Emile Combes (Saintes) et Royan Seudre, les radicaux de gauche développent des perspec-tives communes sur une base mili-tante et citoyenne tout en valorisant l’action publique des élus. « Saintes citoyenne » en est depuis 2008 la par-faite illustration.Visant la reconquête politique dans un département présidé par l’UMP, les Ra-dicaux de gauche occupent une place centrale dans tous les débats et dans toutes les élections. En 2011, contre une majorité de droite, ils parviennent à modi� er un schéma départemental de coopération intercommunale. En 2012, ils participent plei-nement au changement si bien que les Radicaux de gauche, en raison de leur investissement qualitatif, peuvent maintenant s’appuyer sur trois députés de gauche dont Olivier Falorni qui a rejoint le groupe des députés PRG à l’Assemblée nationale. Cette forte activité permet à la fédération, avec plus de 60 élus, une augmentation de 50 % de ses adhérents en 2012 ; année synonyme de rajeunissement et de renouvellement. Bien repré-sentée au niveau des instances nationales, le développement des actions de ses cercles, voire la création de nouveaux, sont d’autres signes de la vitalité d’une fédération en reconquête.En 2011 le cercle André Dulin - ancien ministre radical – est créé dans la dynamique de l’élection de deux Conseillers géné-raux PRG sur l’Aunis : Marie-Pierre Brunet et Denis Petit. Mobi-lisés lors des dernières élections législatives ils ont participé à

la victoire d’une candidate de gauche contre un député sortant de droite. Ils ont su ensuite mettre à pro� t ce travail de terrain en installant ce nouveau cercle dont la particularité est d’être animé par un nouvel adhérent : Didier Barreau, élu à la com-munauté de communes de Surgères et au Pays d’Aunis. Cette dynamique de renouvellement démontre également la volonté des radicaux de gauche de moderniser leur mode de fonction-nement et leurs pratiques.Plus au sud, Pascal Ferchaud, vice-président de la Communauté d’Agglomération de Royan, Maire et conseiller général de Sau-

jon fut le seul candidat PRG aux der-nières législatives dans toute la région Poitou-Charentes *. Rassemblant lar-gement les forces républicaines de progrès au-delà des clivages tradi-tionnels, le Maire de Saujon a recueilli un nombre historique de voix pour un candidat de gauche (+ de 46 %) sur la circonscription la plus à droite du grand quart Sud-Ouest, augmentant de quatre points le score de François Hollande sur cette circonscription. La dynamique fédérale se poursuit. Les cercles engagent des travaux autour de débats d’actualité (Acte III

de la décentralisation, modes de � nancements des collectivi-tés territoriales, problématiques environnementales, agricoles, économiques…), de réunions publiques et de débats théma-tiques (intercommunalité, droit de vote des étrangers extracom-munautaires….). Cette vision tournée vers l’avenir se concrétise par les actions communes menées avec les JRG à destination de l’Université, par un festival de la laïcité actuellement en projet, par la création d’un nouveau site internet qui sera un formidable relais de la prochaine campagne nationale d’adhésions … Sans oublier la reconquête électorale.*Sylvie-Olympe Moreau, élue de La Rochelle, était engagée sur la 7ème circonscription des Français de l’étranger.

Michel Crépeau entouré d’Andrée Renouard et de Colette Chaigneau à La Rochelle, ville pilote en matière d’écologie politique dès le début des années 1970 avec notamment le premier secteur piétonnier de France et le libre-service gratuit de 400 vélos jaunes.

Le bureau du cercle André Dulin. Avec notamment Marie-Pierre Brunet, Denis Petit et Didier Barreau assis devant Yann Juin, président de la Fédération 17.

Contacts : Président : Yann Juin - secrétaire : Typhaine Uthurry - trésorier : Jean-Claude Chiche - PRG 17 - 9, rue Réaumur - 17000 La Rochellewww.prg17.org

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Interview12

Radical : « Quel a été votre parcours de militante et d’élue ? »

Sarah Boukaala : « Sympathisante PRG depuis 2002, mon engagement dans le parti date de 2006. Adhérer à un parti politique n’est pas un acte anodin et je souhaitais le faire une fois mes études terminées et ma carrière professionnelle stabilisée. Je me suis fortement impliquée avant les élections présidentielles souhaitant pouvoir faire campagne dans une formation politique qui correspondait à mes convictions et valeurs. Après avoir exercé les fonctions de déléguée iséroise des JRG, j’ai rejoint le bureau national des JRG en tant que Trésorière Adjointe. J’ai gardé ces fonctions jusqu’à mon élection au scrutin régional en mars 2010. Je suis aujourd’hui membre du bureau national du PRG. »

« Quelles sont vos fonctions à la Région Rhône-Alpes ?

S. B. : « Benjamine de l’exécutif, je suis Conseillère Régionale déléguée à la Jeunesse. Je suis responsable des dispositifs liés à l’engagement, l’initiative et la démocratie participative des jeunes. A ce titre, j’ai, par exemple, porté une délibération pour un service civique de qualité en Rhône-Alpes. Cette politique permet notamment de mieux accompagner et former les jeunes en service civique, et de leur attribuer des aides régionales pour leurs pratiques culturelles, sportives et dans leurs déplacements. De plus, ma délégation est en compétence pour toutes les aides et avantages que la Région propose aux 800 000 jeunes Rhône-Alpins. Dans ce sens, j’ai fait voter, en mai 2011, la création d’un Pass contraception-prévention. Ce Pass, accessible aux jeunes � lles comme aux jeunes garçons,

permet un accès à des visites médicales et à des contraceptifs en pharmacie de manière anonyme, gratuite et dans la proximité. Ma mission porte en� n sur un travail transversal sur la visibilité et la cohérence de l’ensemble de la politique jeunesse mise en place par toutes les autres délégations. Ainsi, je travaille actuellement sur des futures dispositions autour de l’autonomie des jeunes qui devront les aider dans leur parcours d’insertion et d’emploi. »

« Quel est le rôle du PRG et sa place dans la région Rhône-Alpes ? »

S. B. : « Notre groupe de cinq élus est le plus petit du Conseil Régional mais, pour autant, nous sommes indispensables au bon fonctionnement de la majorité. Par notre pragmatisme,nos compétences individuelles et collectives, notre attachement aux valeurs radicales et notre travail, aussi bien dans l’institution que sur le terrain, nous avons su nous faire respecter par nos partenaires même si rien n’est jamais gagné. Garants de la diversité de la gauche, porteurs d’idées utiles comme la création du Conseil Régional Consultatif de la Laïcité, nous nous e� orçons d’agir en cohérence avec la majorité tout en faisant valoir nos di� érences. »

« Comment voyez-vous l’avenir de l’institution régionale ? »

S. B. : « Le Conseil Régional est une collectivité relativement jeune que les citoyens connaissent mal. Pourtant nos compétences en matière de lycée, de formation ou de transport ont un impact direct et concret auprès des populations. Il existe une attente forte liée à un nouvel acte de décentralisation avec des enjeux essentiels autour des compétences qui nous seraient attribuées comme l’orientation des jeunes ou la gestion des fonds européens. Privées de tout levier � scal par le gouvernement Fillon, les Régions doivent encore aµ rmer et trouver leur place entre l’échelon local, de proximité et le national. Régionaliste convaincue, je suis certaine de l’intérêt de cet échelon notamment en termes d’aménagement du territoire, de lien avec les grandes régions européennes ou des stratégies de développement économique.

Sarah Boukaala « Les Régions doivent encore a� rmer et trouver leur place entre l’échelon local, de proximité et le national »Durant mes études, j’ai été impliquée dans le militantisme lycéen puis étudiant à Grenoble sans pour autant appartenir à un mouvement en particulier. En parallèle, j’ai exercé des responsabilités au sein d’une association de lutte contre le sida et pris une part active dans la lutte antisexiste et contre l’homophobie. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble en 2001, j’ai commencé ma vie professionnelle dans les Hautes-Alpes par des programmes européens traitant des politiques familiales et du handicap. Depuis 2007, je suis chargée de mission dans une Fédération d’Education Populaire à Grenoble.

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Tribune Libre 13

La doctrine radicale à l’international : une tradition de défense de la paix et de la démocratie

Deuxième partie : une doctrine radi-cale pour l’avenirRappelée dans ses grands traits dans le précédent numéro de Radical, l’histoire des positions radicales sur les questions internationales montre un refus de la guerre et une promotion du multilatéralisme. Toutefois, quand le dialogue devient im-possible, la défense des valeurs universelles de la République a fait des radicaux les dignes héritiers des révolutionnaires de 1789 et 1793. Les radicaux se sont pleinement engagés dans la Résistance dès 1940 et ils ont pris leur part dans l’élabora-tion du programme du Conseil national de la Résistance qui constitue, aujourd’hui encore, le fondement de notre pacte social et républicain.

Une position pragmatique et réaliste, pour la paix et une vision de long terme des enjeux internatio-naux et régionauxLes valeurs radicales en politique étrangère sont pragmatiques, comme en témoigne la reconnaissance par la France, en 1924, de l’Union soviétique par le gouvernement d’Edouard Herriot, la volonté de construire une Europe politique et le respect de la souveraineté des peuples dans le soutien à la décolonisation.

Dans les con® its actuels – au Proche-Orient, en Syrie ou encore en Afghanistan – ces principes permettent d’éclairer les prises de position des groupes parlementaires radicaux à l’Assemblée nationale et au Sénat : souci du dialogue comme voie première pour résoudre les con® its et nécessité d’établir des perspectives à moyen et long termes sur l’avenir de ces régions en intégrant pleinement leurs peuples dans le concert des nations. Une telle vision, pragmatique, doit respecter les principes universels de démocratie, de laïcité et d’indépendance nationale qui sont au creuset de l’identité radicale.

Favoriser la paix et la prospérité entre les Etats implique de ne pas seulement tenir compte des enjeux politiques, mais aussi des con® its naissant d’un accès limité aux ressources natu-relles, les matières premières, l’eau et les terres agricoles. Des enceintes non étatiques, comme le Forum international de diri-geants de l’économie sociale mis en place par Thierry Jeantet, permettent ainsi de créer des solidarités transnationales dans des modes de production alternatifs au capitalisme.

Favoriser l’émergence de pôles régionaux dans une approche réaliste des nouveaux équilibres internationauxUne politique étrangère ayant une vision à long terme implique également la prise en compte des nouveaux équilibres interna-tionaux, en particulier :

- la recherche de solutions multilatérales (par exemple au Proche-Orient par la médiation des puissances arabes) ; le multilatéralisme, loin de diluer la voix des Etats, permet à une puissance moyenne comme la France de mieux se faire entendre sur la scène internationale, en se positionnant no-tamment en arbitre et en faiseur de paix ; le rôle joué par les radicaux dans la construction européenne, dès l’entre-deux-guerres, traduit ici encore notre spéci� cité à gauche pour faire reconnaître les conférences internationales comme une solu-tion réaliste, pragmatique et eµ cace ;

- la promotion des acteurs régionaux, non seulement l’Union européenne qui doit s’aµ rmer comme un acteur à part en-tière des relations internationales en parlant d’une seule voix,mais aussi les grands pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine) ; cette démarche s’inscrirait dans la recherche d’un rééquilibrage des relations internationales, aujourd’hui dominées par les Etats-Unis, qui concentrent la moitié desdépenses militaires de la planète ;

- une politique d’engagement vis-à-vis des Etats dont le sys-tème économique et politique di� ère du nôtre, a� n de réduire les risques de con® it, en faisant un bilan critique des inter-ventions occidentales à l’étranger ; en e� et, les changements internes à un Etat garantissent davantage leur stabilité et leur évolution vers les valeurs universelles des droits de l’homme qu’un changement imposé de l’extérieur par une puissance étrangère.

Atteindre ces objectifs implique de mieux prendre en compte les attentes et les aspirations des peuples non européens, alors la France a mal anticipé les printemps arabes. L’audace intel-lectuelle et le refus de la conformité ont été des marques de fabrique des gouvernements radicaux dans l’histoire diploma-tique de la France. Nous devons renouer avec cette tradition.

Benoît Quennedey Secrétaire national aux relations internationales

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Tribune Libre14

Dans le cadre de la politique de prévention et de la lutte contre le décrochage scolaire initiée par la région Aquitaine, la sénatrice de Haute-Garonne, Françoise Laborde, a visité le 8 février le futur micro-lycée d’Agen aux côtés du conseiller régional Jean-Louis Matéos.

Julie Hollard, membre du Conseil exécutif, a représenté le PRG au Congrès du PCF les 9 et 10 février.

La conseillère régionale Midi-Pyrénées, Dominique Salomon, sera avec les radicaux d’Albi le 15 mars pour parler de culture et patrimoine.

Lors de la séance plénière du Conseil régio-nal IDF du 14 février 2013, les élus PRG, pré-sidés par Muriel Guenoux, ont interrogé le président de la Région sur le � nancement du projet Grand Paris Express et sa charge éventuelle sur la � scalité des entreprises. Ils sont également intervenus sur les rapports relatifs aux emplois aidés, à l’artisanat, et à la structuration des � lières agricoles. Ils ont obtenu l’adoption de plusieurs de leurs amendements, notamment pour mettre en œuvre le Pacte gouvernemental pour l’Arti-sanat. Ils se sont en� n opposés à l’adoption d’un rapport présenté par EELV visant à sub-ventionner les initiatives de trocs, présentées comme des réponses à la crise économique...+ d’infos : http://www.prg-mup-idf.fr

Au Conseil régional de Rhône-Alpes, nos élus André Friedenberg, Gérard Perris-sin-Chabert, Catherine Pidoux et SarahBoukaala sont intervenus sur l’accès à l’em-ploi durable et la sécurisation des parcours professionnels, la biodiversité et la gestion de la ressource en eau, les rabattements tous modes vers les entrées des gares TER, le vote des étrangers aux élections locales et le budget de la région.

L’Anacej fait le point sur les jeunes et le vote et donne la parole à notre ami Guillaume Baldy, conseiller municipal de Figeac, élu à 11 ans au Conseil municipal des jeunes.

Conseiller général de Charente Maritime,Pascal Ferchaud s’inquiète du projet d’agrandissement du port de la Cotinière à St Pierre d’Oléron.

Bien davantage qu’une simple valeur, la laïcité est l’une des pierres angu-laires de notre République. Parce qu’elle écarte de la sphère publique toutes les passions religieuses, toutes les formes d’intolérance et de commu-nautarisme, la laïcité est la condition même de notre « vivre ensemble ». C’était il y a 107 ans, le député Aristide Briand faisait adopter la grande loi de séparation des églises et de l’Etat. Permettez-moi de citer deux des prin-cipaux articles de ce texte fondateur de la République :Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes [...] ».

Article 2 : « La République ne recon-naît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte [...] » Pour les jeunes, je veux rappeler le sens de la loi de 1905. ■ Premier principe : la République

respecte tous ses enfants quels que soient leur culte ou leur origine.

■ Deuxième principe : la République protège chaque citoyen des excès et de l’emprise de telle commu-nauté, telle congrégation ou telle religion. En d’autres termes, la Ré-publique ne se mêle pas de religion et la religion n’a pas à se mêler des a� aires publiques.

La laïcité, c’est ce qui permet à chacun de nous de vivre librement dans une société ouverte, tolérante et progres-siste. C’est pourquoi, nous devons faire preuve d’une grande vigilance pour que cette valeur qui nous est com-mune continue d’irriguer notre société et notamment notre jeunesse.

Ce 9 décembre, nous rendons hom-mage aux pères fondateurs de la République laïque, démocratique et sociale autant que nous faisons acte de citoyenneté pour rappeler notre attachement indéfectible aux valeurs laïques.

Et il y en a grand besoin. En ce début de 21ème siècle, l’intolérance refait surface sous de multiples visages : le racisme, l’antisémitisme, le commu-nautarisme…et d’autres dangers en-core qui mettent en péril notre cohé-sion sociale.

C’est pourquoi, je me réjouis que l’Ecole de la République soit de nouveau au cœur de l’action des pouvoirs publics. Pour protéger les conditions d’appren-tissage de nos enfants, il fallait abso-lument remettre l’éducation et la jeu-nesse au centre du projet de société. C’est ainsi et seulement ainsi que l’on pourra améliorer concrètement les chances de réussite de nos enfants.

Aujourd’hui, nous célébrons l’Ecole laïque et républicaine. C’est un beau et grand symbole d’espoir pour nous tous.

Nous démontrons notre attachement à la laïcité qui est et doit demeurer l’un des piliers de notre République. Nous comprenons que la laïcité est le plus sûr moyen de vivre ensemble et en paix quels que soient nos choix indi-viduels.

Ensemble, apprenons à aimer cette magni� que vertu qui, comme le disait Ko� Annan, est « la seule qui rende la paix possible ».

ActualitésLa laïcité est l’une des pierres angulaires de notre RépubliquePar Jean-Louis Matéos, délégué du président pour la région Aquitaine, président de la fédération de Lot-et-Garonne.

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En mouvement 15Eddie Aït et la fédération des Yvelines invitent tous les radicaux franciliens à l’opération «Portes ou-vertes» qu’ils organisent le samedi 16 mars au local de la fédération, rue du 8 mai 1945 – 78955 Car-rières sous Poissy, de 10h à 12h. Par ailleurs, Eddie Aït, Vice-président de la Com-munauté d’Agglomération 2 Rives de Seine chargé du Tourisme et Maire de Carrières-sous-Poissy, a rencontré le Président d’Atout France, François Huwart. Ils ont évoqué l’acte III de la réforme de la décentralisation et le transfert des compétences en matière de tourisme, du département vers les intercommunalités.

Une délégation JRG, composée de son PrésidentSélim-Alexandre Arrad et d’Olympio Kyprianou, a été reçue à Matignon le 21 février à l’invitation duPremier Ministre, dans le cadre «Des nouvellespolitiques en direction des jeunes».

Félicitations à Jacques Plantard, élu président des Anciens combattants de Besançon.

Les radicaux du Loiret présidés par Thierry Mouron ont organisé le 15 février à Saint Jean de la Ruelle une table ronde sur les énergies de de-main pour la région Centre en pré-sence de Jean-Marie Bourven.

Les radicaux de l’Hérault ont mani-festé aux côtés des employés de la société Contralco qui va licencier 230 personnes dans un bassin d’emploi déjà en crise.

Dans le numéro 234 d’Allier Répu-blique, le conseiller municipal Chris-tophe Pommeray présente ses pro-positions pour Vichy, et le député Gérard Charasse revient sur le dos-sier malien.

L’assemblée générale de la fédéra-tion de la Sarthe a eu lieu le 7 février en présence du délégué régional Alexandre Mazzorana.

Les radicaux de Côte d’Armor ont désigné le 31 janvier leur bureau : François Bouriot, Olivier Trédan et Didier Flury sont président, secré-taire et trésorier.

Les radicaux de Saône et Loire ont renouvelé leurs instances le 9 février : Claudette Brunet-Leche-nault, Lydie Richard et Tristan Ba-thiard sont présidente, trésorière et secrétaire.

Les radicaux de la Drôme, prési-dés par Marianne Ory, se sont réunis le 2 février en As-semblée générale. 

A lire dans Radical’Idées de janvier/février, les actions des radicaux lan-guedociens en faveur des luttes so-ciales dans la région.

A lire dans Allier République n°235 le dossier sur la GPA.

Paul Dhaille, délégué général du PRG, a présidé la galette républicaine des radicaux de Lillebonne et Notre Dame de Gravenchon le 24 janvier dernier.

Bienvenue à Luc Reynard, maire de Bedoin, et à l’écrivain et journaliste Marc Horwitz, qui rejoignent la fédé-ration du Vaucluse présidée par Alain Gabert, conseiller régional et maire de Monieux.

Simon Laborde-Peyré devient délé-gué JRG d’Ile de France.

Bienvenue à Thi-baut Delavenne, conseiller général et maire de Guis-card qui rejoint la fédération de l’Oise. Celle-ci a par ailleurs re-nouvelé ses ins-tances : Fabrice Dalongeville, Chris-tophe Isaac et Florence Bizien sont président, trésorier et secrétaire.

Les radicaux de Gironde se sont réu-nis en Assemblée générale à Eysines pour renouveler leurs instances : Ré-gine Marchand, Bernard Grave et Nadine Carre-Tea sont présidente, trésorier et secrétaire.

Bienvenue à Jean-Paul Parent, maire-adjoint de Coudekerque-Branche qui rejoint notre fédération du Nord.

Fédérations

Catherine Njok Batha, adjointe au Maire chargée de la Culture et du Tourisme, Christian Mantei, Directeur général d’Atout France, François Huwart, Président d’Atout France et Eddie Aït, Président de la fédération des Yvelines.

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Prises de positions16

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Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national du PRG à la laïcité, salue l’engagement de Manuel Valls pour la laïcité.Les Radicaux de gauche se félicitent de la ferme réponse du ministre de l’Intérieur aux inquiétudes légitimes exprimées, le 19 février au sénat, par Jacques Mézard, président du groupe RDSE (à majorité radicaux de gauche), sur le port du voile dans le sport.Le soutien et la promotion du principe de laïcité dans le sport professionnel et amateur constituent un enjeu éducatif important pour la République compte-tenu de l’importance du sport dans l’ap-prentissage du vivre ensemble et dans l’éducation à la citoyenneté.

Le 20 février 2013

Jean-Michel Baylet, Président du Parti Radical de Gauche : « Le consommateur doit être informé de l’origine des produits alimentaires qu’il consomme. »Les Radicaux de gauche se réjouissent des annonces du Chef de l’Etat sur l’étiquetage obligatoire de l’origine de la viande dans les plats cuisinés.Cet étiquetage est devenu indispensable pour valoriser les produits de qualité que pro-duisent nos agriculteurs face à la concurrence internationale.«Ces dispositifs doivent aller au-delà de la viande et concerner, à terme, tous les produits transformés si on veut dynamiser nos espaces ruraux agricoles d’excellence. Les innova-tions telles que les QR codes permettent aujourd’hui de donner facilement une informa-tion complète au consommateur grâce aux téléphones portables», ajoute le sénateur du Tarn-et-Garonne.

Le 23 février 2013

Femen, le délit de blasphème n’existe pas Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national du Parti Radical de Gauche à la laïcité, rappelle que le délit de blasphème n’existe pas en France.Il s’étonne que de nombreux élus de gauche et écologistes qui soutiennent les Pussy Riots, aient condamné le happening des Femen à la cathédrale Notre-Dame de Paris.La liberté d’expression doit être protégée avec la même vigueur à Paris et à Moscou, sinon la défense des valeurs universelles sur lesquelles se fondent la République n’a aucun sens.

Le 13 février 2013

Adoption du mariage pour tous à l’Assemblée Nationale Jean-Michel Baylet, Président du PRG, déclare : « Une nouvelle page s’est inscrite dans l’histoire française des libertés publiques »« Les radicaux de gauche sont � ers de voir honorée une proposition que j’avais défendue lors des primaires citoyennes, et devenue un des engagements de campagne du Président de la République, François Hollande.La représentation nationale a délivré un message de justice et de fraternité, porté avec brio et passion par la Garde des Sceaux Christiane Taubira, qui redonne con� ance en la parole publique et dans l’action politique.Les parlementaires du Parti Radical de Gauche, nos élus locaux et nos militants y ont pris toute leur place.Les radicaux de gauche resteront toujours aux côtés des citoyens, à l’avant-garde de la lutte pour les libertés, contre les discriminations et pour l’égalité des droits ».

Le 12 février 2013

Jean-Michel Baylet, Président du PRG, déclare : « Avec le «contrat de génération» un dispositif majeur et innovant vient d’être adopté par le Parlement »Les Radicaux de gauche se réjouissent que cette mesure emblématique du quinquennat ait pu être adoptée moins d’un an après l’élection de François Hollande.Ce dispositif qui permet de répondre eµ cacement à la fois aux besoins des entreprises et à une situation économique et sociale diµ cile, est un outil puissant dans la bataille pour l’emploi qui permet de s’attaquer au chômage des jeunes tout en maintenant un senior en activité, en sortant du cycle infernal des contrats aidés.

Le 14 février 2013