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Département Développement - Europass juin 2018
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Journée Europass : « Portefeuille de compétences : outil d’employabilité ? »
Nantes - école Ynov - 19 juin 2018
Vidéo d’ouverture : Laure Coudret- Laut. Directrice de l’Agence Erasmus+
L’importance de la notion de compétences est au cœur des agendas français et Européens. La
nouvelle stratégie en matière de compétences pour l’Europe, adoptée en octobre 2016, se décline en
dix initiatives phares parmi lesquelles l’amélioration de la qualité et de la pertinence de la formation,
et des autres moyens d’acquérir des compétences, ainsi que l’amélioration de la visibilité et de la
comparabilité des compétences.
En France le grand plan d’investissement 2018-2022 a un objectif « d’édifier une société de
compétences » et se dote de 15 milliards d’Euros avec le Plan Investissement Compétence (PIC). C’est
une réponse au chômage, en formant deux millions de personnes peu qualifiées, dont un million de
demandeurs d’emploi et un million de jeunes décrocheurs.
La nouvelle Décision Europass, votée en avril 2018, prévoit des outils de meilleurs qualité, plus
efficaces et plus faciles pour valoriser les compétences.
Dans la vie professionnelle, la rédaction de CV et la mise en valeur des compétences est un
incontournable. Le portefeuille de compétences est l’outil qui nous accompagne tout au long d’un
parcours, il s’enrichit à chaque expérience et doit permettre de valoriser les compétences le moment
venu.
Le portfolio se généralise dans le paysage de l’éducation et de la formation : quelle est son
origine ? Comment comprendre ses enjeux et la démarche nécessaire pour une bonne
utilisation ? Philippe Didier Gauthier
L’histoire du portfolio débute avec le mouvement des compagnons du devoir et poursuit sa route
jusqu’au badge numérique aujourd’hui. C’est un outil qui devrait s’amplifier et prendre des formes
diverses dans les prochaines années.
Le portfolio revêt quelques fonctions essentielles : capitaliser afin de garder des traces de ce que l’on
fait, permettre la validation en attestant des certifications, favoriser l’autodétermination de son
parcours et accompagner son insertion professionnelle.
Le portefeuille de compétence se définit comme un média de présentation de soi, qui met en avant la
singularité de l’individu, pour être utilisé par des tiers. Il doit donc être facilement recevable.
La démarche portfolio se décompose en plusieurs étapes essentielles : je m’engage, je me connais, je
m’oriente, je me présente, je me fais connaitre, et je me fais reconnaitre.
Un portfolio doit vivre, et être sans cesse alimenté pour rester efficace. Dans le cas contraire, on
observe une obsolescence assez rapide, évaluée aux environs de six mois.
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La notion de compétence pose nombre de questions : comment la décrire, comment l’argumenter,
comment la prouver ?
La compétence se définit comme un « savoir, vouloir, et pouvoir agir dans un environnement complexe
avec une efficacité reconnue par des pairs au service du bien commun ».
Le portefeuille de compétences permet de la mettre en valeur, de l’actualiser au fur et à mesure des
expériences, de l’argumenter en apportant des preuves. C’est donc l’outil indispensable qui
accompagne les parcours.
La prise en compte des compétences avec Europass : quelles sont les caractéristiques du
portefeuille européen de compétences Europass et quel bilan dresser aujourd’hui.
Marielle Gaudin – Laurent Lascrou
Grâce à eux, le citoyen peut valoriser ses certifications et diplômes, ses expériences à l’étranger mais
également toutes les compétences transversales développées au cours des différentes expériences.
Le portefeuille de compétences Europass est destiné à tous les publics et est actualisable tout au long
de la vie. Il est gratuit et reconnu dans trente-quatre pays européens.
Les études réalisées par le Centre National Europass montrent l’intérêt de ces documents :
- Europass Mobilité traduit les activités en compétences et valorise l’expérience de mobilité. 74% des
bénéficiaires utilisent l’Europass Mobilité pour rédiger un CV.
- Le Supplément au Certificat est utilisé principalement pour rechercher un emploi en France.
- Le Supplément au Diplôme connait une forte progression dans sa mise œuvre, notamment au sein
des universités. Il est jugé utile en termes d’insertion professionnelle par les établissements qui le
délivrent.
Une étude du CEDEFOP a également montré que 85% des utilisateurs jugent l’éditeur du CV en ligne
bon ou excellent grâce à ses nombreux exemples et tutoriels, sa structure ainsi que sa convivialité.
Les entreprises aussi peuvent se saisir d’Europass. Une brochure leur est dédiée pour leur expliquer
l’intérêt de chaque document et leur proposer une utilisation interne pour l’entretien professionnel
par exemple.
Intégrez Europass à vos outils RH !
Europass est le portefeuille de compétences
européen, crée en 2004 par le Parlement et le
Conseil. CV, Passeport des langues, Europass
Mobilité, Supplément au Certificat et
Supplément au Diplôme, les cinq documents
qui le composent, sont au service de la
valorisation de toutes les compétences.
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Les établissements, acteurs de la formation et de l’éducation, sont des relais indispensables pour
informer sur Europass et faire connaitre l’outil au plus grand nombre. Le Centre National Europass met
à leur disposition un kit pédagogique pour former ou informer sur Europass ainsi que de nombreux
guides pour éclairer sur les utilisations possibles.
http://www.agence-erasmus.fr/page/europass
Table ronde 1 : Des outils innovants d’identification et d’évaluation des compétences ?
Baptiste Derongs : Fondateur de Pipplet Pipplet est une certification en langue utilisée par les entreprises notamment, qui considèrent que les
QCM n’apportent pas d’informations suffisamment pertinentes sur les compétences linguistiques. Elle
consiste en une évaluation, 100 % digitale et personnalisable, d’une durée de trente minutes, qui
mesure la capacité réelle à travailler dans une langue étrangère, comme répondre au téléphone,
rédiger un email…
Le test est ensuite envoyé à des professionnels natifs de la langue, certifiés et expérimentés, présents
dans le monde entier, pour une évaluation sur la base du Cadre Européen Commun de Référence pour
les Langues (CECRL).
Pipplet est disponible aujourd’hui en dix langues et la certification est reconnue par la CNCP.
Pipplet fait le lien avec le Passeport des langues Europass dans lequel le citoyen peut valoriser sa
certification.
https://www.pipplet.com/test-de-langue-en-ligne.html
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Michaël Ellert : co-fondateur de Skivioo Skilvioo est une application qui accompagne les équipes éducatives dans le développement et la
valorisation de la démarche compétences, notamment en traduisant les référentiels en blocs de
compétences.
Skilvioo travaille sur l’agrégation de référentiels pour donner des clés de lecture et un langage commun
de la compétence entre champs de la formation, de l’emploi et individus. Cette start-up a également
travaillé à la mise à jour du code ROME de Pôle Emploi.
L’application est également destinée aux cabinets RH et entreprises pour identifier les besoins en
compétences et établir des profils de candidat adéquats.
Par ailleurs, l’outil s’avère très utile pour compléter le Supplément au Diplôme Europass.
www.skilvioo.com
Muriel Santoro : chargée de projet Expertise France – Compass Compass est une plateforme numérique d’apprentissage gratuite et interactive, cofinancée par la
Commission Européenne, qui vise à aider les citoyens européens à évaluer et développer leurs
compétences numériques en ligne.
Le constat est édifiant : en Europe, 32 % des personnes à la recherche d’un emploi ont des
compétences numériques insuffisantes et 13 % ont des compétences numériques inexistantes. La
plateforme permet d’identifier le décalage entre les compétences acquises par les jeunes et celles
attendues aujourd’hui dans le milieu professionnel.
Ce projet pilote est basé sur la cadre européen Digcomp 2.1 (référentiel de compétences numériques).
Il comprend cinq domaines de compétences digitales déclinées en huit niveaux et des exemples
d’utilisation.
Compass s’adresse à un public jeune, élèves, étudiants ou demandeurs d’emploi de 18 à 30 ans.
www.compassdigitalskills.eu
Faire reconnaitre ses compétences avec les Badges numériques (Open badges) : Philippe-
Didier Gauthier Les badges numériques sont des fichiers numériques (images) qui sont composés de données
apportant des informations sur les compétences des individus.
Ils interviennent dans une logique complémentaire d’outils. Les badges peuvent être efficaces pour
tout ce qui relève des micro compétences.
C’est une nouvelle façon de concevoir la logique de la reconnaissance des compétences.
Le badge numérique peut être considéré comme une reconnaissance formelle (diplôme, certificat),
non formelle (attestation, certificat) ou informelle (endossement libre).
Il a la particularité de rendre visible la reconnaissance et le capital social des personnes. Grâce à lui
chacun peut devenir un agent de la reconnaissance, cette reconnaissance devenant à elle seule une
compétence.
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Ateliers créatifs et participatifs
1/ Dessine-moi un portefeuille de compétences! Autour d’un atelier créatif, les participants ont été amenés à réfléchir et à concevoir un portefeuille de compétences. De l’objet portfolio à l’E. Portfolio, les formats pour construire un portefeuille de compétences sont infinis. Ils peuvent être plus ou moins complets, orientés vers les tendances numériques ou non, il n’en demeure que leur objectif principal reste de dresser un portrait le plus efficace possible des compétences et du parcours de son propriétaire. Mais justement, quelles sont les informations indispensables qu’il doit contenir pour être un réel outil d’employabilité ? Après avoir réfléchi à cette question en listant et priorisant toutes les informations que le portefeuille peut/doit contenir, les participants ont imaginé la façon de présenter au mieux ces données.
Les travaux ont abouti à deux propositions :
Le premier groupe est parti de l’idée d’objet
portfolio qui doit être facilement transportable et
présentable en entretien. L’idée d’un porte-cartes
qui se déplie a été retenue : chaque emplacement de
carte servant à ranger une catégorie d’information
(expériences, diplômes etc.). La plus-value du format
étant également dans son aspect évolutif, une
nouvelle « carte » pouvant être ajoutée au grès du
parcours de l’individu.
Le deuxième groupe a travaillé sur un portfolio
numérique, en mettant les compétences au
centre du portefeuille. Conçu comme une
banque de donnée organisée autour de mots-
clés, chaque compétence pourrait renvoyer à
toutes les expériences/diplômes etc. qui l’ont
mobilisée.
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2/ Construire son portefeuille de compétences, c’est (pas…) facile! A partir d’un jeu de cartes, les participants ont identifié et retenu les difficultés les plus fréquemment rencontrées pour créer un portefeuille de compétences (verbaliser ses compétences, se faire aider, comment valoriser sa mobilité, pourquoi le faire etc.). Ils ont ensuite identifié les solutions à apporter en évaluant leur facilité de mise en œuvre en termes de temps et de ressources. La démarche du portfolio de compétences peut sembler complexe pour toute personne quels que soient son parcours ou son âge. C’est le travail de réflexivité qui est interrogé ici. Des questions se posent sur l’utilité d’un tel outil, la pertinence des expériences, la verbalisation des compétences. Le besoin d’aide est apparu comme un constat pour tous, il faut être confronté à autrui pour mieux expliciter son parcours, relater ses expériences et verbaliser ses compétences. Le portefeuille permet de mémoriser les expériences et de garder des traces et cela permet aussi de mieux définir son projet et de s’orienter. Reste le problème de l’acceptabilité d’un tel outil par l’Entreprise. En effet les employeurs sont plus que jamais à la recherche de compétences transversales, et de leur attestation que permet le portefeuille de compétences. Cependant, il conviendrait d’informer les responsables RH sur les multiples avantages offerts par ces outils pour identifier les compétences afin qu’ils puissent reconnaitre son utilité.
3/ Prouve-le! Quel statut de la preuve dans un portfolio de compétences? Les participants ont débattu sur le crédit et la valeur des preuves apportées dans un portefeuille de compétences à partir de différents supports : grilles d’autoévaluation (CECRL et numérique), Supplément au Diplôme, Open badge, dossier VAE. De nos jours de nouvelles formes de reconnaissance des compétences, de nouvelles clés de lecture
apparaissent dont les badges numériques. Mais faut-il pour autant tout badger, tout reconnaitre et
tout évaluer ?
La valeur de l’émetteur, c’est-à-dire celui qui certifie, qui atteste, reste essentielle. Inexorablement, la
hiérarchie des preuves semble inévitable en fonction de la notoriété de celles-ci.
L’importance du contexte est prépondérante notamment pour la dimension manuelle de certains
métiers qui nécessitent une forte expertise technique.
C’est toute la question de la transférabilité de la preuve qui a été abordée dans cet atelier : une preuve
partagée doit faire l’objet d’une reconnaissance partagée et les nouvelles formes de valorisation des
compétences peuvent améliorer la traçabilité de la reconnaissance : à diplôme égal, les badges font la
différence.
La preuve semble mise à l’épreuve !
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4/ De l’usage à la forme: quel sens donner au portefeuille de compétences? Les participants ont imaginé toutes les situations dans lesquelles un portefeuille de compétences peut être utile. Après les avoir classées par groupe ou famille, ils ont réfléchi aux 2 ou 3 formes pour chaque type usage. Les situations d’usage du portefeuille de compétences sont multiples : de la recherche d’emploi, à la démarche VAE, en passant par la réflexion d’un projet professionnel ou une réorientation... En fonction de l’usage choisi, les formes du portefeuille peuvent être adaptées. Un dossier papier, une présentation Power Point, un blog ou encore un objet portfolio qui nous ressemble : tout est possible à partir du moment où il montre la singularité de la personne tout en étant facilement recevable par autrui. L’essentiel est de compiler des traces afin de pouvoir construire son portefeuille avec toutes les expériences et de pouvoir le faire évoluer au fil du temps.
5/ Elisez le portefeuille de compétences idéal!
A partir d’exemples concrets de portefeuille de compétences, les participants ont analysé les points
forts de chacun et défini les améliorations possibles. Au final, ils se sont mis d’accord sur celui qui répond
le mieux aux attentes.
Après avoir analysé plusieurs portefeuilles de
compétences, il apparait que la forme et la structure
sont déterminantes pour améliorer la lisibilité et donc la
recevabilité par un employeur.
Le sommaire reste indispensable pour aller directement
aux informations pertinentes. Etre concis, clair et avoir
réfléchi préalablement à la façon dont on communique
ses compétences sont des qualités indéniables qui
constitue à elles seules également une véritable
compétence.
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Table ronde 2 : le rôle du portefeuille de compétences dans l’insertion professionnelle
Isabelle Boutin – formatrice, coordinatrice de formation
En reconversion professionnelle après de nombreuses années dans le transport de marchandises,
Isabelle ne se résignait pas à résumer sa vie sur un CV au format A4. Quoique sceptique, elle commence
une démarche pour créer son portefeuille de compétences. C’est alors une révélation qui lui permet
de pouvoir raconter son parcours et qui elle était vraiment. Elle pousse la démarche jusqu’à créer son
« objet portfolio » : sur un tapis « circuit routier », Isabelle déplace son 44 tonnes miniature en
marquant une pause à chaque panneaux, représentants les structures dans lesquelles elle a travaillé,
et en chargeant ses « palettes compétences » acquises lors de ses expériences, aussi bien techniques
que transversales.
Lors de son entretien d’embauche pour devenir formatrice dans ce domaine, Isabelle montre son
portefeuille de compétences en format papier et propose de raconter son parcours en déroulant la
présentation de son objet portfolio. Le recruteur curieux l’écoute faire sa démonstration pendant 10
minutes. Au final Isabelle est recrutée et milite aujourd’hui auprès de ses stagiaires pour que chacun
réalise son portefeuille de compétences. Cette démarche libère la parole et permet de se raconter de
façon fluide et différente.
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Marie-Domnine Rame – responsable des ressources humaines – FREDON pays de la Loire
Elle a mis en place cette démarche en interne pour les entretiens professionnels en formant
préalablement les personnes. Elle permet de rendre les salariés acteurs de leurs parcours et l’outil les
rend autonomes dans leurs réflexions sur leur projet professionnel. Marie-Domnine Rame utilise le CV
Europass comme support car il répertorie toutes les compétences, y compris les compétences
transversales, linguistiques, et numériques. Elle s’est ainsi constituée une banque de données des
compétences internes à l’entreprise qu’elle actualise tous les deux ans lors les entretiens.
La réalisation de portefeuille de compétences permet d’identifier et de répertorier les compétences
des collaborateurs. De nouvelles activités peuvent ainsi leur être proposées en fonction de leurs
compétences et sur la base du volontariat.
Elle constate également un gain de temps pour élaborer le plan de formation car les salariés formulent
leurs besoins et leurs envies de façon beaucoup plus claire et pertinente.
Ainsi l’analyse de ces compétences offrent une gestion des carrières facilitée en visualisant le
panorama des ressources internes à l’entreprise.
Cette démarche a été à l’origine de demandes de VAE pour certains salariés, de montée en
compétences et de nouvelles certifications. La mobilité externe est abordée également très en amont
et peut-être anticipée au mieux par l’employeur qui met en place un processus de transfert de
compétences.
La responsable des ressources humaines a mis en œuvre une action auprès des travailleurs saisonniers
que l’entreprise emploie de façon importante au regard de son activité. Elle propose de leur faire
réaliser leur portefeuille de compétences et le constat est probant : quatre mois après leur passage
dans l’entreprise, ceux qui ont fait cette démarche sont tous en emploi. Les cabinets de recrutement
spécialisés dans la branche s’intéressent d’ailleurs de près à cette démarche.
La réalisation d’un portefeuille de compétences est une vraie compétence en soi qu’il ne faut pas
hésiter à inscrire dans son CV. Elle montre le travail du candidat à réfléchir sur ses compétences, son
parcours mais également son projet. C’est une démarche gagnant-gagnant, dans laquelle l’employeur
s’y retrouve pleinement en termes de gain de temps et d’efficacité.
En tant que Responsable des ressources
humaines, Marie-Domnine Rame est en
charge du recrutement, de la gestion des
carrières et de la VAE au sein de son
entreprise. Au cours des recrutements, elle
constate que peu de personnes ont un projet
professionnel construit. Pour elle, les
candidats qui ont fait une démarche de
portefeuille de compétences font une
démonstration rapide et très efficace de leur
projet et apporte immédiatement les preuves
dont le recruteur a besoin. Ils ont une
meilleure compréhension de l’adéquation
nécessaire entre l’offre d’emploi et la
demande qu’ils apportent.
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Conclusion de la journée : Nicolas Planchon
Le portefeuille de compétences présente des bénéfices multiples que ce soit pour l’employé,
l’employeur ou l’employable. Même si nous assistons à un raz de marée numérique et technologique,
on mesure pleinement l’importance de l’humain et de l’accompagnement. Le portefeuille revêt des
fonctions diverses et complémentaires, il est à la fois :
-Outil d’identification car la difficulté de verbalisation est une réalité et la démarche portfolio aide à
mettre en mot ses expériences.
-Outil de capitalisation : le portefeuille de compétences permet d’être la mémoire de nos expériences
et de nos compétences aussi bien techniques, professionnelles que transversales.
-Outil d’évaluation grâce aux certifications, aux diplômes, aux attestations, aux autoévaluations à partir
de descripteurs européens ou autre forme de reconnaissance par les pairs.
-Outil de reconnaissance : la question de la forme est essentielle car elle détermine la recevabilité du
portefeuille de compétences par le récepteur tout en démontrant la singularité de l’acteur.
- Outil de légitimation en amont grâce à un référentiel partagé et partageable et, en aval grâce à la
reconnaissance par les badges numériques par exemple.
Certains préalables sont néanmoins incontournables comme la construction d’un langage commun de
la compétence entre le monde de la formation et de l’emploi. L’accompagnement à l’utilisation d’outils
d’aide à la formalisation, par des acteurs de la formation ou des RH en entreprise, se révèle nécessaire
pour s’initier à cette démarche. Il permet l’appropriation réciproque employé/employeur. Il persiste
néanmoins certaines limites comme les ressources humaines nécessaires à cet accompagnement ainsi
que les ressources financières liées.
Au final, la démarche du portefeuille de compétences devient une compétence en soi et pour soi. Cet
outil de reconnaissance, de légitimité dans le monde du travail, devient parfois le moteur de
remobilisation des parcours, via la VAE ou tout simplement l’épanouissement au travail.
Par ailleurs, on remarque que les compétences linguistiques et numériques sont le terrain les plus
propices aux innovations et aux expérimentations sur les territoires et cela permet leur diffusion
ailleurs sur d’autres champs.
Les mots des participants à propos de la journée (collectés via le questionnaire de satisfaction)
