Jules Feller - Essai d'orthographe wallonne (1900)

Embed Size (px)

DESCRIPTION

(in Bulletin de la Société liégeoise de littérature wallonne, Volume 41, Fascule 1, 1900)(archive.org)

Citation preview

BUl.Li'lTlNDK LAr w

SOCIETE LIEGEOISEDE

LITTRATURE WALLONNE

TOME

XLI.

- Fasc.

.

-

'^

-^

'^

iloi

s

LIGE

IMPRIMERIE8,

H.Rue

VAILLANT-CARM ANNESt-AtlalLert, 8.

1900

'W

'

^'^^f^Sijy oF ^^!5

SOCIT LIGEOISE

DE LITTRATURE WALLONNE.

RAPPORT SUR LE

8^

CONCOURS DE

1899.

(PROJET PRATIQUE D'ORTHOGRAPHE WALLONNE).

Messieurs,Ainsi qu'elle l'avaitfait

en 1890 pour

la

gram-

maire wallonne,concoursla

la Socit s'est d(cide si

mettre au

question

pineuse

et dj tant discutele

de l'orthographe qui conviendraitlangue populaire. En quoicar un des deux

mieux notrebien inspire,

elle a t

mmoires que sonla

initiative a

provo-

qus nous

a

paru mriter

plus haute distinction

(mdaille d'or et deux cents francs).L'autre, ayant

pour devise

:

fis

Jsans^),

comme

nosse

pre

et

scriyans

commeque

nosy

est

de beaucouptrop souvent

infrieur. Outrt^

le style

manqueles'ilfi,

de clart,

il

laisse dsirer

pour

fond sous pluneles ignore,

sieurs rapports. L'auteur

fait

des rgles lmentaires deil

la

philologie, ainsi

quandla

parle des nasales ou des prtendues dclinaisons

wallonnes.

Certains

chapitres

sont

courts

:

conjugaison est expdie en une demi-page,t publi

et l'on

nous renvoie tout simplement au tableau qui en anagure parla

Socit.

Dans certains

VI

manqu dertlexion

endroits, railleur parat avoir

ou connatre insullisaninient le wallon, ainsi quand il traduit h(we\)i\r coteau et randahe p'dr hurluberlu. Enlin et surtout son systme manque de prcision;il

exemples de la lin fourmillent de contradictions. Voici quelques chantilest inapplicable, et

ses

lons pris au hasardP. 17.

:

de

17

Consonne franais. Deest

/;

il

est dit

:

il

Valeur et emploia t dit,

plus,

comme

fois

qu'elle:

articule.

phontiquement,

chaque nous

crirons

drolie (dr(Me)

U faudra donc

crire coll

ou

colle = coi. Mme

page:

p.

Valeur et usage du.

p

franais.

Exemple

:

cppe (pige)

Pourquoi eppe = cep ? P. 14. C'est une erreur de croire que ch usit dans l'criture du wallon ligeois.

n'est

pas

Exemplesbraque, etc.P.2"2.

:

caniche, lcher, lche,

chaque,

cha-

Pourquoi es = dans ? D'ailleurs, dans ses exemples, l'auteur n'applique pas son orthographe correctement.Il

nonce en commenant

la rgle

quecite

tout signe

n'a

qu'une valeur en wallon

,

mais

il

un nombreIl

considrable d'infractions ce principe.qu'il ajoute

est vrai

l'observer

navement qu'il faudra donc bien ne que d'une faon relative . Franchement,

en

fait

d'orthographe,

on

a

le

droit d'tre

plus

exigeant, car (suivant l'heureuse expression de notre

grammairien lui-mme)

ce n'est peut-tre pas une

mince

affaire

!

VII

Le jury estime que ce mmoire ne mrite aucunedistinction.

Le n" 2 (devise

:

Libert rgle) est

un

travail d'une

tout autre valeur; c'est l'uvre d'un auteur autre-

ment consciencieuxsion de sa matire.

et

infiniment mieux en possesil

Trop modestement.

se qualifie

de

simple quidam, unus e multis

D'abord sa formealerte;il

est toujours claire,

prcise et

rencontre sans effort l'image pittoresque,

l'expression l'emporte-pice, et ses exposs svres

sont parfois relevs par

le

piquant d'une plaisanteriesa dis-

sans mchancet ou d'une ironie exempte d'amer-

tume. Partout

il

se rvle dialecticien dli

:

cussion est toujours serre et sa rfutation adquate.

Grce ces qualits d'excution, l'uvre sebout faiblit.

lit

d'un

l'autre

sans fatigue,

et

jamais

l'intrt

ne

La mthode aussi mrite tous nos loges. L'auteurs'est

gard de faire table rase de tout,ses devanciers, et d'imagineret

comme bon

nombre dedes rgles

m abstracto')

des lois absolues.la

Il

croit qu'il fautet

consulter

la tradition,

juget-on mauvaise

partir des thories mises et des tendances

mille

fois

manifestesil

.

11

ne s'efforcera donc pas d'trefait

original, car

pense avec raison qu'enle

d'ortho-

graphe

le

systmele

plus pratique sera celui quisingularits.II

prsentera

moins de

n'a point la

prtention d'anantir tous les systmes orthogra-

phiques proposs par ses aines

:

les

discuter, les

comparer,

extraire

de

tous

ensemble

plus

de

VIII

,

vritn

(pi'il

n'y en a

dans clianinla fois les

de tout celaet le public,

essuyer de composer mie uvre de conciliation,

capable de satisfaire

auteurs

de

faire face tous les

besoins

comme

tous les

dsirs lgitimes, galement loigne des solutions

extrmes, amie de l'unit enlibert , telle a t sa tclie.

mme temps

que de

la

Cette entre en matire nous indique immdiate-

ment commentles thories

il

entend procder.crit-il,il

Avant de separ

hasarder soi-mme,mises,

sera bon de discuter

de

les

analyser parcelle

parcelle, d'en mettre faiblesses

nu

les

contradictions et lesd'enfairesaillir

pour

les

carter,

les

pour les conserver . Ce programme n'annonce ni un rvolutionnaire, ni un novateur, mais un rformateur raisonnable, qui tiendra compte des ncessits du prsent sans oublierparties saines et fortesles droits

du pass.et

L'auteur veut procder uniquement par induction:c'est

par l'examen critique des projets

des procds

existants qu'il espre aboutir

un systme plausible. Il n'est pas de ceux qui voudraient imposer une rforme radicale, parce qu'il admet l'existence detraditions orthographiques en wallon:

c'est l'unitil

qui ne rgne pas, mais sous la varit actuellea

y

des tendances communes. C'est ce qu'il

s'agit

d'tudier d'abord.

Rien de plus juste que ces vues, rien de plus

lgi-

time que pareille mthode d'investigation.

Avant de proposer un systme nouveau,

il

faut

IX

montrer l'insuifisance des autres. Prenant comme point de dpart une courte nomenclature dresse par M. Delaite dans son Projet d^ortografe walone,l'auteur passe

donc en revue

les

auteurs,

lexico-

graphes

et

thoriciens qui, depuis les nafs essais de

reprsentation phonique

de Cambresier (1787) jus-

qu'aux projets plutt analogiques de nosrains, ont

contempode notreet divers:

essay de tixer l'orthographeles

dialecte.les

Or

systmes furent nombreuxle

uns prconisent

phontisme pur,

les

autres

tiennent pour l'analogisme absolu, d'autres les

com-

binent doses ingales.tentative nouvelle est

Chaque thorie, chaque examine son tour logique

ou chronologique, dans chacune de ses parties (tinales ele muet, consonnes, voyelles, morphologie), et cela avec une minutie, une patience et une finessequi ne se dmentent pas un instant au coursvingt systmes ainsi passs au crible. J'ajouteraile

des

queet

critique se calomnie

quand

il

s'accuse

d'avoir

combattu avec pret les thoriesil

d'autrui

demande

pa'rdon ses devanciers de ses:

vivacits

d'expressionet courtoisie;il

s'exprime toujours avec mesure

il

a le secret d'tre svre sans pret;

sait rsister la tentation

de triompher trop

faci-

lement des maladresses

et

de l'inexprience de quelsignale

ques-uns de ses devanciers.

De chaque systme, absolu ou mixte,les points faibles,

il

les contradictions, les illogismesles

et

en

fait

ressortir

innovations heureuses,

la

partie solide et viable, celle qu'il entend conserver.

Encllel,ail

Xqu'il

fur

et

mesure

avance dans sonle

exameti

critique,

(|ii'il

di''l)laie

de ses scoriesseset

domaineQuel

de

notre orlhotiraplie,

prfrencesse prcise.

s'accusent;

son systme se dessine

sera-t-il

donc

?:

Ce ne sera pas le phonlisnie pur il ne faut pas renionler le cours des choses en orthographe or les;

Wallons sont habitus

la

graphie franaise;

la ten-

dance gnrale des auteurs est bien oriente vers l'analogie du franais; leurs mots ont acquis par un sicle de littrature une physionomie traditionnelleetet

devenue

faixiilire leurs

yeux

:

il

faut la respecter

composer avec autant que de raison. Ce ne sera donc pas non plus

l'orthographe

franaise,

mais

la

pure analogie,

car l'criture doit reproduire exactement la prononciation il ne faut pas que le respect de l'analogie;

s'achte au prix de l'ambigut

; la lettre est

un symau;

bole du son

:

tous les points

de vue,

les

lments

diffrentiels doivent tre figurs

dans

l'criture,

moins par un minimum de notation

diff'rentielle

diffrence.

phontique,

diffrence

orthogra-

phique

D'axiome en axiome

(et

tout

le

travail

est

ainsi

jalonn d'aphorismes dont l'vidence frappera toutlecteur non-prvenu), de dmonstration entration,

aprs avoir pluch tout

le

dmonsmonde, aprs

avoir critiquetc.,

les solutions, relev les

contradictions,

l'auteur doit son tour

dgainer un sys-

tme

.

Et celui-ci sera

compos

de toutes

les

remarqueset

XI

dans son

qu'il

a

parpilles

long

et

copieux expos historique, remarques

coordonnes.

nettoyes de leurs possibles contradictions

C'est

donc un systme mixte, commele

le

sont d'ailleurs

plus ou moins, qu'ilsautres.

veuillent ou non, tous les

Proccup d'obtenir une adquation aussi

complte que possible du langage et de l'criture, et le phontisme pur tant impossible dans la pratique,l'auteur

combat pourtantl'esprit

le

ftichisme de l'ortho-

graphe franaise,repousse

de conservation outrance,et

les excs

de l'analogisme

veut que le

respect du principe analogique soit subordonn lancessit de figurer les diffrences par un

minimum

de changement. De l'orthographe franaise et traditionnelle, il conserve tout ce qui n'est pas quivoque;il

lui fait

les sacrifices qui sont sansle

danger pour

laIl

prononciation;s'efforce

i)hontisme supplera au reste.

en un mot de

concilier avec got le prin-

cipe d'analogie avec tiques.Il

le

respect des nuances phon-

ne faudrait donc pas croire,

et c'est

une destalonnni

originalits

de notre thoricien,,

qu'il soit

par une rage de rglementation outrance

par

un

naf dsir d'unit

Sa devise:

Libert

rgle

un vain mot. Il conoit une certaine libert gale distance de l'anarchie et de la fixit absolue, autant de bons systmes mixtes qu'on peut imaginer d'tapes entre le phontisme pur et l'imitation servile du franais, ciiacun restant, par chacune de sesn'est pas

parties,

la

mme

distance des extrmes.

A son

XII

avis, ce (ju'il

esl.

in\^ent

d'lablir,

ce u'esl

pas

le

rgne de l'imimiabilil arbitraire d'une orllio^Tapheofiicielle,

mais celui dedit-il;

la

raison. Pas d'enlraves, pasloi

de prison,

pas d'absolutisme, pas de

dra-

conienne. Au lieu de formuler des dcrets, bornons-

donner des conseils; accordons nos auteurs une liberl sans danger; procdons par voie de suggestion, montrant ce qui est bon, insinuaid ce qui est prfrable, ne rprouvant que ce qui est condamnable et contradictoire. Ce qui se prsenterait comme un modle serait mieux accueilli que ce qui s'rigerait en loi. Donnons donc du jeu l'orIhographe, mais un jeu rgl, admettant tout ce qui est sens et concordant. L'criture wallonne pourra aller et venir comme une personne raisonnable .nous

Mais, dira-t-on, pareil systme est impraticable;

fois

en loi. Nullement; car, une une graphie raisonnable adopte, il faudra la conserver rigoureusement dans tous les cas de mme nature. Ceux des crivains qui ne voudront ou nec'est riger l'anarchie

pourront pas choisir auront

la

ressource de recourirla

au futur dictionnaire dfinitif de

langue wallonne,

qui n'aurait naturellement pour chaque cas qu'uneseule graphie, la plus radicale. Voille

vrai

moyendes

d'purer

l'orthographe wallonne

et

dele

faire

proslytes.

On

pourrait tre tent de trouver dans

que nous venons d'analyser und'quilibre:

certain

mmoire manque

la partie

thorique, l'expos du systme

de l'auteur comprend peine une vingtaine de pages

XIII

que plus de quatre-vingls sont consacres aux dveloppements historiques. Mais cette disproportion n'est qu'apparente les tableaux de phontique de la fin ne sont pas prcisment des pages et contiennent la matire de beaucoup de thories nonces au cours de la premire partie ces tableaux et lesalors:

;

considrations gnrales qui les prcdent sont enralit

complts par quelques milliers de critiqueset

de tout genre formules prcdemmentl'auteursion.utile

qui con-

tiennent ou suggrent une solution. Le projet de

prend logiquement

la

forme d'une concluqu'il ferait

Le jury estime nanmoins

uvre

en donnant sa deuxime partie des dvelopn'y verrait des rpitiIl

pements plus explicites; nultions fastidieusesni

des longueurs superflues.

devrait en outre illustrer ses propositions par unesrie

de textes orthographis selon sa mthode.

Nous

lui signalerons enfin quelques points sans importance o sa manire de voir nous a paru sujette

cautionP. 21.

:

Nous ne croyons pas que tous

les

Wallonsla

indistinctement prononcent Vbin-btt hosi.

gran,

bU vessye,et

Beaucoup substituent la forte p douce b dans les deux cas, devant une voyelle devant une consonne forte.P. 36, L'auteur

prfre c'esi-ainsi e'-st-ainsi,st se

trouvant que, pour montrer quea tort

prononce, on

de couper

est

en deux. Maissi

la

question est pr-

cisment de savoir

st est

encore tymologique oula

simplement analogique, auquel cas

sparation

XIV

s'impose. Cf. di-st-i cidist-i, lolrrs tons deux, p. 105.P. ;{7."

I.u

w,

(V:ril

dans jtmer, qwale, qwinze,(aot), fou, floui,

est absent

de touev, aou

saquai

.

Ceci a

d'une critique. L'auteur, p. 117, dclare pourtant auloriscr la sup[)ression du w aprs u, oul'air

mots Cranais walloniss. P. 59. Il est inexact que le son wallon de tch dans tcfisse[(chiisse)80\i exactement le mme que l'italien c-\-e,i. Celui-ci fait entendre plus nettement la chuintante;^^ preuve en est que les Florentins prononcent,dansles

par exemple, chielo,

Chicherone

(ciel,

Cicron).

Or l'explosive palatale wallonne se rapproche beaucoup plus du ty de tyesse (tte), qui est aussi une explosive palatala, quoi qu'en dise l'auteur, mais d'un degr diffrent (si tant est qu'elle diffre detch, car esl-il admissible

dans untifier ?);

mme

que deux sons aussi voisins dialecte n'aient pas fini par s'idenla diffrence

en tout cas,

ne serait pas assez

sensible pour justifier l'emploi dedistinctess'il

deux graphiestch,

n'y avait, en faveur

de

l'analogie

de

la

chuintante forte franaise ch.

P. 60. L'auteur voit

dans chai pour cyal, djrain

pour dyrain un phnomne de palatalisation, et dans la graphie cy, dy, ty un cas de dpalatalisation, consonne -f y La vrit est que tout groupe reprsente une palatalisation relle, mais son premier degr le It. diiumu a pass par dyiirnu pour::

arriver djou(r).

Pourquoi n'crire les semi-voyelles y et lu que lorsqu'elles sonnent d'une faon criante, et celaP. 63.

XV

pour ne pas offusquer par comparaison avec des mots franais quasi identiques [oii cependant (le wallon supprime parfois une lettre ttc L'introduction d'une autre rtablirait l'quilibre !) et pour:!

ne pas forcervisions de

les

w et

imprimeurs dcupler leurs prode ij Voil que notre auteur donne!

dans

le

sentimentalisme

qu'il

reproche parfois avec

tant d'esprit ses devanciers, sansqu'il fait s'crit! :

compter

l'accroc

son beau principe Tout ce qui seprononcen'est pas

P. 64 et 75.

Il

entirement exact de dire

que Vo de dormi', c'est V de dwrmi, c'est l'a de dwarmi ou que o du latin et du franais est devenu Vde mwrt. Ainsi formule, la remarque est quivoque. D'o viendraitpas en causeici.

le

w

?

D'abord\'

le franais n'ests'est:

En

ralit,

entrav du latin

diphtongue successivement en uo, u, u, ual'espagnol muerto, puerta, le frioulan fuart.P. 85.

cf.

A

la srie se-aii,

syau, seau,

le

Dictionnaire

gnral oppose sedel, seel, sceau, seau, c'est--diresceau, seeu, seiu. Cf.le

franais tuijan, prau

de

pra-yau, flau de fla-yau, boyau.P. 8o.

Je n'assimilerais pas l graphie strain *veige

de

stramen

de virga(yevge), * sains de 5m^(sans),Il

*feime de femina (femme).

n'y a

dans -ain rien de

contraire la saine analogie.

que au, dans la majorit des cas en franais, reprsente o ferm ? Et maintenant pouvons-nous esprer une solution prochaine de cette tant^difiicile question de l'orlhoP. 106. Est-il bien exact

j^raplie

xvr

vvallonnoy Nous pensons en tout casfaire

fju'eile

nous un pas nornie. Le systme vons proposons de couronner et dont la seule ambition est d'obtenir une voix notre chai)itre, par savient(Je(|iio

large tolrance, piir

le

libre choix qu'il

accorde auxles plion-

crivains est un terrain d'enlente pourlistes et lesanalogistes

sans intransigeance, outreque

parsatous

solidit, sa cohsion,il

son caractre strictement rallier les suffragesla

scientiliqueles

est

de natureIl

de

linguistes.

appartiendrait

Socitle

li(jeoise de Littrature wallonne de choisir pour

grand Dictionnaire qu'elle prpare un systme dfinitivement conciliateur de toutes les opinions raisonnables et ainsi d'introduire enfin dans notreorthographe une unitet si dsires.

et

une simplicit

si

dsirables

Les Membres du JuryCh. Michel.J.

:

Delaite.

J.

Haust.

N. Lequarr.et A.

DouTREPONT, rapporteur.

aux conclusions du prsent rapport. Mais, contrairement l'avis de mon honoN. B. Jesuis ralli

me

rable collgue, M. Doutrepont (p.xi-xii), j'estime quele

projet de l'auteur serait, dans sa forme actuelle,difficile,

d'une application trs

sinon impossible,Julien

Delaite.

XVfl

La Socit, dans sa sance (\n 9 avril 190U, a donn acte au Jury de ses conclusions. L'ouverture du billet cachet joint la pice couronne a fait connatre que M. Jules Feller, de Verviers, en estl'auteur. L'autrebillet

cachet a t

brl sance

tenante.

Observation

:

L'auteur a

complt son travail

d'aprs les indications du Jury.

ESSAID'ORTHOGRAPHE WALLONNEPAR

Jules

FELLERDevise:

Libert rgle.

PEIX

:

MDAILLE D'OB.

PREP^ACE.

Puisque

la Socit ligeoise de Littrature ivallonne ala

jug

bou de mettre au concours

question de l'orthographe,

aprs l'avoir tant de fois discute elle-mme, nous

sommes

dispenss de nous excuser devant

elle,

pour avoir ajout un

systme de plus ceux qui existent dj.

L'uvre que nous soumettons la

ses suffrages n'a pointles

prtention

d'anantir

toutes

propositions

faites

jusqu' ce jour. Elle espre seulement que la Socit lui

accordera une voix au chapitre quand

le

moment viendra

pourdela

elle

de dcider souverainement en faveur des destines

langue wallonne.

Plusieurs

membres de

la Socit sont

eux-mmes auteurs

de systmes orthographiques. Ces systmes, nous avons dles

rencontrer et les critiquer. Nous demandons pardon

l'avance ces Messieurs des vivacits d'expression que la

discussion de leurs projets peut avoir amenes sous notre

plume. Loin de nous l'intention de leur dplaire, puisque

nous prsentons notre travail leur apprciation. Noussavons d'ailleurs:

le

ne

fait

pas qui veut un projet de rforme

orthographique.niosit,Il

4

faut

djtt

beaucoup de potience, d'ing-

de science pour en inventer un mauvais; et nous

n'avons pas voulu, en critiquant nos ans, dmontrer queleurs systmes sont absurdes, mais qu'ils contiennent,qu'ils savaient

ce

d'avance,

des parties

vulnrables. Les

discuter, les comparer, extraire

de tous ensemble plus de

vrit qu'il n'y en a dans chacun, telle a t notre tche.

De

tout cela nous avons essay de composer une uvre deconciliation, capable de satisfaire la fois les auteurs et le

public, de faire face tous les besoinsdsirs lgitimes,

comme

tous les

galement loigne des solutions extrmes,

amie de

l'unit

en

mme

t6m.ps que de la libert.

ESSAI D'ORTHOGRAPHE WALLONNE.

Pour aboutiruntrs

un systme pratique d'orthographe, ce seraitfaire table rase

mauvais moyen dela tradition, la

de tout et d'imaginerIl

in abstracto des rgies et des lois idales.

faut au contraire,il

consulter

juget-on mauvaise;

faut partir des

thories mises et des tendances mille fois manifestes

Chaquele fait

auleur un peu soigneu.K des questions de langage, parqu'il transcritt-il

son uvre, propose un systme. Peut-tre n'a-

pas tout

moment

assez d'attention ou de constance pour

surveiller ses graphies, assez de savoir philologique pour bien

rsoudrefaite

les

difficults.

Mais dans l'ensemble,

et

abstraction

des dfaillances, son texte affiche des tendances et des

procdsIl

serait

fastidieux

pourtant

d'interroger

chaque auteur

wallon, de parcourir chaque opuscule ou chaque

numro de

journal pour en dcouvrir les procds graphiques. Les dtailsd'ailleurs n'importentl

les seuls

aucunement, parce que ce ne sont point documents tudier. Il sufft de constater la ten:

dance gnrale des auteursfranaise,Il

elle

est

bien

oriente,

sans

conteste et sans exception, vers l'imitation

de l'orthographeconvient de

autrementd'autres

dit

:

vers l'analogie.il

est

uvres devant lesquelles

s'arrter davantage. Les lexicographes se sont propos d'tudierles

mots eux-mmes, non seulement dans leur signification,Il

mais jusque dans leur physionomie.ce qu'ils pensent surEnfin,et

vaut donc

la

peine

d'ouvrir les dictionnaires les plus autoriss et de leurla

demanderS'ilil

question de l'orthographie wallonne.il

par dessus tout,

y aavis

les thoriciens.

faut faut

demander aux prcdents des

et

des conseils,

de se hasariler soi-mme,omises, deles

G

et

chercher dans ceux-ci des motifsil

des raisonnements Avant

sera bon de discuter les thories

analyser par.:elie par parcelle; d'en mettre nu

les contradictions et les faiblesses,saillir les parties

pour

les carter; d'en faire

saines et fortes, pour les conserver.

Nous voulons donc |)rocder par induction uniquement, et c'est par la critifiue des projets et des procds existants quenous esprons aboutirQu'onderrire

un systme plausible.le

ne dise pas, en tout cas, quelui

wallon

n'a

pas

des traditions graphi(|ues.l'est

La tradition n'est pas

constitue par les thories; elle

par les habitudes,

mme

mauvaises, des crivains.

On

a

beau jeu, dit-on, d'imposer

une rforme radicale, puisqu'il n'y a pas d'orthographe! JUisonnement spcieux. C'est l'unit orthographique qui nergne pas. Mais ceux qui nient l'existence de toute tradition

montrent simplement

qu'ils

ne peroivent pas

lesils

tendancesexagrent.

communes sousIl

la

varit actuelle,

que

d'ailleurs

est vrai, la tradition n'est pas

longue encore.

Si,

dans

les

sicles passs,

on composait en

v/allon,le

on ne songeait guremprisaientle

crire.

Ceux qui connaissaientterroir l'gal d'un

franais,:

langage du del'crire.

patois

ils

ne s'avisaient pas

A peu

prs tout ce que l'on donne

comme

wallon

des chroniques, des histoires et des myroirs composs en

Wallonie a voulu ctre

crit

en franais

et n'est

wallon que dans

certaines expressions et par intermittence. Les autres,lettrs,

moins

quand

ils

accouchaient d'iine chanson, d'une pasque,

incapables d'observer aucune grammaire, de suivre aucuneanalogie, de s'en rfrer soit aux ascendants soit aux colla-

traux du

wallon, tchaient d'ciire les sonsils

comme

ils

les

percevaient;

faisaientil

du phontisme par impuissance

et

par ignorance. Carsortes de

y a

deux sortes de [ihontismes

et

deux

phontistes qu'il ne faut pas confondre. La cuisicrit

nire qui

son chairala

men

qu'ella

mala

la

janpe ne

phontise pas

faon de Paul Passy ou d'Eugne Monseur.

C'est tropcriissicle,les

souvent dans cette sorte d'orthographe que furent

rares

documents walions du XVIPla

et

du XVIII*nous ne

publis par les soins de

Socit ligeoise dans sesrtrospectif,le

Bulletins. Aussi,

dans notre examen

remonterons pas au del de Cambresior, dontfut

dictionnaire

imprim en

t787. C'e^ Tinvenlaire de plus d'un sicleet

que

nous nous imposons,

que par malheur nous imposons aussi

ncs lecteurs.

CA.MBRESIBR

Les mots, dit Cambresier eu sa courte prface, je les cris

selon que l'oreilleC'est

me

le

suggre. Voil tout son systme!.Mais

bien naf et peu compromettant.

encore peut-on

dcouvrir dans son uvre certaines habitudes graphiques quiont influencles

auteurs et(^).

les

imitateurs

de

Cambresier

pendant un demi sicle

Notre premier lexicographe n'abuse pas, en gnral, desfaons d'crire compliques.Il

Remarques^^^^n"fes'^^*

se

montre partisan del'e

la

sup-

pression des consonnes finales et de

muet.

Il

crit brave-

ment2"

:

V

p

(pied),

c (coup),

deu

(doigt),

ni (nid), har

(brche),

gran (grand), about (tendre unnip (nippe),

objet), cop{con^eY).

cof

(cofTre),

caval (cavale),

agraplui

(agrafe),

banr (bannire), aprem (seulement).l'ourlant,

quant aux consonnesqui

finales,

il

arrive aussini

d'en

inscrire

ne

.sont11

ni

conformes

l'tymologie

justifies par

l'oreille.

s'est

laiss guider, peut-tre Il

son

insu, par certaines analogies simplistes.le

crit airjei

comme

franais jet, budget,

d'zor

comme

sot ou pot; rei (rais),

(^)

Il

les citations

ne faudrait poini, on tous cas, juger de l'orthographe de Cambresier de Dejardin dans son Examen critique des diccioutiaires wallniis.

i.ar

On

serait

bien tromp.

Presque toutes

les

citations

sont

allrt^es

ou

infidlement

transcrites.

(lit

8

Il

apj'rr (aprs), g'ver (cheveu) lui seront repris par Remacle.

advinar (adevinal)

et

airger faute de connatre l'origine deet

(u;s

mots, mais crzol (dessous)

npret ne sont-ils pas impar-

donnables?l/eIV'crit

muet

final

n'est

pas toujours supprim

non plus.et

II

dans afoleurre, aiiv'lenne, berwette, aweie,qui est plus grave, c'est de,

dans

les

noms analogues. Ceh contretemps(il).

le

voir crire

aspergesse

adlosse

,

aousse, chaforre,

ouie

On

voit

que (Jambresier ne se proccupe gure d'tablirles

une diirence entrenaisons fmininesL'e

terminaisons masculines et

les

termi-

muel

est

lidil

dans des pronoms,

articles, adjectifs,:

et particules

o

n'est pas lid

en franais

on

n' le

s

pu

crohi; L'vinte;e

inri'

ateg.est:

muel

in-

lerne.

muet interne plement supprimeL'e2 abloucn, pti.Il

remplac par une apostrophe ou simaboisn, adgH,d^zot,

1"

aiwHenne;

est crit au contraire:

dans beiet. L'absencepour s'aperlorsque

de l'apostrophe a ses inconvnientslite,

dans cangliette (= candf-

comptoir),

il

faut y regarder

deux

fois

cevoir qu'on n'a pas affaire h un groupe gl,d'autres crivent

commeet

cangr pour cand'gr (changera)

coipm

pour cwb'h ou ciup'h (corbisier, cordonnier); rabagreie(Rm'.)Accents.

L'auteur est trs avare d'accentsbeiet,

:

abeie,fr.

aweie, avinaie,les),

becliou, se

(=

fr.

ses),le

le

(=

de

(=

des),

louweg, geie. Dans aco, afro,longConsonnes douces pour^*^ qu'il

trma l'empche de noter Vi

note dans ah, banb.qu'il

mme

ne

sait

gure distinguer entre syllabes finalesil

masculines

et

fminines,

ne

sait

pas

toujours distinguerIl

entre consonnes fortes et consonnes douces.finales

conserve

les

douces; mais, alors que

la

tendance gnrale en wallonil

est d'crire des fortes

pour des douces,ateg

se trompe en sens

inverse, crivant adg^t (acheter),

(attache == pingle),

mange (manche)

et

mme

con d^cour pour conte-cor.

9Gonlraireinenl sonprincipe de simplicit,il

crit aussi:

Consonnes

parfois de doubles consonnes,

que l'analogie justifie rarement/nn (une), berweTTe.

nsNN^, ajisiNNi,

aiiv'le^'se,

L'tude des voyelles nous a fourni peu de remarques importantes, tant1trait

VoyellesDrticuli rfi s

donne

la

pnurie d accents distinctifs.b, p, ce qui est

On trouve an devantde simplification.

certainement un bon

2" eti franais qui se

prononce an est bien rendu par in:

pour \iter toute mprise3"

vinte (ventre).oi

Mais

Cambresier crit

l'imitation

du franais

:

abois' n4"

{\\x.

aboissonner), moir-boi imort-bois).:

Le suffixe -ellian, -eau, est rendu par -ai:

warokki.

-atam, -e par -aie avinaie.VoW des graphies trs rpanduesqui n'ont pourtant rien d'tymologique ni rien d'analogique.Elluni, eal, ea,

eau seraient mieux continus par ; -atam -e par -e ou -ie ou -ye que par -aie. Voici quelques remarques relatives aux consonnes particula

Consonnesparticulires.

culires dont

transcription est

une cause d'embarras enkuan. Mais qu se(cte).

wallon.

G

et

K

remplacent qu

:

abrok, aco,

retrouve, au mpris

mme

de l'analogie, dans quesseu.

La

semi-voyelle

w

est

donc remplace par

Le lecteuret

est forc

de deviner que kuan est un monosyllabe

que

le

mot quessefuisse

ne se prononce pas

comme

le

franais caisse.:

OnIl

trouve

le

plus souvent ss au lieu de c sifflant

(force), fasse (l'ace),

mais kidaci (mcher).qu'il crit aussi

y a un gh au lieu de gu dans Gieu (guey, gueuler), aenlaie!

dans GHeulaie (goule),choixles

Il

donne au

deux formes Guette

et Guette.

Enlin ce gh est une

graphie compltement infidle dans asaGiCn (assaisonner),qui se prononce assnn.L'articulation

^

est rendue analogiquement:

Jnai, GinGib; tchlpar chtraire

par j ou g bechou. Mais g est pourtant con:

l'analogie dans gett {jeter le fumier hors de l'table)(litt.

eiaftig

afiches ou affixes).

Morphologie.

10

non plus notre auteur.aux tormesIl

La morpholo;:;i(; lU! met gure plus i\'s au

gt"'ric

giife

ne:

['uri(.'l

(pic d'r

Ij^nriiuines

gran

=

grands;

les ouie; di toile se foisse;

ber a pli c; se

{/'vf^ (ses

chaveux).

Ou

trouve se

(sait),

som

agglutin en

Apprciationgnrale.

un mot pour SO in\ On admirerait ce radicalisme s'il ne four'l'i'liiit P-'i"^ d'inconspqiiences. Dans ses nafs essais de reprsentalion

|)honique, contaniins a etle

l

d'analogie superficielle,(les sicles

Cambre.si(M- est bien

continuateur

prcdents,

autant qu'on [)eut s'en

rendre compte

par les diantilloiis

que

la

Socit wallonne en a publis.

REMAGLB.Ses principes.

On ne

quitte pas

le

domaine desh

vellits phontistes

en

passant de Gambresier

Remacle.

La premire dition du

dictionnaire de Remacle i)aruten 1823, Lige (Bassompire),

en un volume.11

en

fit

paratre

une seconde, en deux volumes,h l.ige,

tr.'".

augen

mente(d'aprs1839).

et trs

peu corrige,I,

chez Guuso, sans date;le

Grandgagnage,

vi,

chez GoMardin,

tome

I

L'dition de 1823 dbute p.irij

une grammaire en 48les

pages,

nous pouiroiis puiser des renseignements sur

procds

graphiques de l'auteur.

Il

Remacle parle aussi de son oreille, qu'il rige en critrium. ne sait pas, apparemment, que l'oreille ne dislingue bien qu'en raison de la puissance de discernement du cerveau. Dans une note curieuse sur l'apostrophequelques-uns de ses principes:

(p. 2) l'auteur dvoile

En calquantl'llsion.

l'orthographe

dule

dialecte wallon sur V orthographe franaise, je devraisle

i-pter jusqu' satit

signe de

wallon trouve un appui pour soutenir sa voix,il

Ghaque fois que il supprimejusqu'etla

une ou plusieurs voyelles,

emploie

mme

con-

traction

pour prcipiter l'mission des syllabes

des mots.

^))

Il

l'il

Plac dans P alternative ou de n'offrir

qu'ime tachy('},

graphie confuse ou d'crire exclusivement pour Voreille

f

ai prfr le dernier parti, ic ne

viole

pasle

le

systmenos

orthographique, puisque nous (c'est--dire

wallon) n'en

avons pointpetits

:

il

n'existe qu'ime sorte de routine dans

ouvrages crits eu

wallon

:

leurs auteurs,

voulant

composer avec l'orthographe franaise, ne marchent qu'enttonnant, et parcette

mthode injudicieuse,qui,

ils

rendent

plus pnible une lecture

dans toutes

les

hypothsesvoit trs

possibles, sera toujours diiticile .le

Mm^i Remacleil

bien

danger de composer avec l'orthographe franaise, de\e

calquer

wallon sur

le

franais; maisqu'il le croit.

ne suit pas tant lesl'analogie

suggestions de son oreilleet

En haine de

pour

faire paratre sa

langue plus originale, c'est avec bondirait

heur

qu'il s'carte

du franais. On

mme

que

tel est

le

vrai mobile inconscient de ses transformations.

Remacle supprime

les

consonnes muettes

finales et Ve

muet,

Les finales,

mais sans y mettre beaucoup de rgularit. Parfois il substitue d'autres consonnes celles ([u'il supprime, ou dnature enfinles suffixes plaisir,

taquinant l'analogie lgitime et obissantanalogies supei'licielles et illogiques, dont

son insu

d'autres

les

auteurs sans connaissances grammaticales srieuses sontle

trop souvent

jouet. Voici des

exemples de chaque casfin;de:

:

Suppression(endroit),(fricot).

de

la

consonneeclo

creunifjo

(croix),

edreu

efan

(enfant),

(enc'os),

(nigaud), frico

Conservation de

la

consonne

finale

dans -et:

c^?? (chat),

boket (morceau), coirnet (cornet)

('j

il

n'y a point d alternative l-dedans. C'fsl pour roreille, etl'on

non pour

l'il,

que Ion supprime des voyelles dans rcriture, quecontractes et quel'onl'ail

figure

les

formes toutes

ce que

Uemacle

appellele

une lachygraphie confuse.et

crire exclusivenionl pour l'oreille, c'est courirl'il.il

risque de ne pas satisfaire assez

Remacle

voit hien

ii

tort

une alternative cruelle

des systmes opposs o

n'y a que synonymie.

Substituliiiilo

12

nhcs de\'ie\d abset, chevel:

coriKoiincs:

:

cheveu devient

g^vet, aprs

apret, (iroc

crok, drap

:

dret.

Doublement de consonne

:

ad rem devient bien inutilement

adreimm.Analogie lanlaisisle/. ahatmiiin. pendmain, saizilwiain, paranalogie avec l'orthographe du mot franais main.ainsi de tous lesIl

en est

mots on

ment, substantifs ou adverbes.final,

Suppression de Ve muet

compliiiuo d'un:

redouble-

ment de consonne(jait

le

plus souvent

s'eintrumett eintt (entre),;

(gade

=

chvre), kapuss, keiiss (coudre), tiess (tte);

vizeg^eintrupreind, eintruvinu,sald,fagn. sainm (cume) karelle (querelle), einlruprise, phreie e muet conserv:

(pcherie), gueuie {g\ie\x\Q), peinsaie {^en^e).

\.

part dans les

noms enpart.tation,

-

aie et en -eie, Ve final n'est conserv peu prs nullecettefinale

Remacle a mis une constance louable danset

ampuquand

dans

le

doublement defaire

lala

consonne

l'analogie

aurait putje

passer

consonne simple pour

muette. Nous

conseillons personne d'crire vitt, batt,

m,ett, tiess, ftess, foiss,

encore moins feumm,

samm, stremm,tirer

encore moins agnn (ne);graphies un enseignement:

mais nous voulonsc'est

de cesfait

que souvent, enest

deiii

rforme orthographique,

le

remde

pire

que

le

mal,

vitium ducit culpae fuga, si caret arte. Emploie-t-il des douces ou des fortes conserv(double),les

la fin

des mots

? Il

a

douces

:

vizegIl

(visage),

preind (prendre), dobegliss. Parfois,

td

(teindre).

aurait donc d, pour tre logique,,

crire einti'upriz, egliz au lieu de eintruprise

comme

Cambresier,:

il

pousse

le

/le jusqu' mettre des douces

pour des fortes

teg (tache), ateg (attaches),

mang

(manche),

eng (encre).Voyelles.

Le systme vocalique de RemaclediffreIl

n'est pas

plus riche et ne

gure de celui de son devancier. Les accents sont rares.le

emploie aussil.a

signe oi pour

w

:

hoi (bois), hoir (bord),

boitt (bote),

nasale en franaise qui sonne an, crite in par

Gambresier,setravestitici

13en

ain ou

en

ein

:

contain

(content), cow^;'?/5rt/w (contresens), contrutain (contretemps),

contruvain (contrevent), covein (couvent), sain

(cent).,

essain

(encens). Cette dfiguration ajoute ;iux autres produit,

comme

on voit, de vritables monstres que phontistes et analogistesrepousseraient avec horreur.

La semi-voyelle y est employe par Remacle non pour y ou iy comme eh franais, sauf peut-tre dans les seuls mots

Le signe

y.

studyan (tudiant)foy doit selire

et!

pryess (= priys, prtre), mais pour yiKiv^ zayss doit se lire kl v's ays'!

:

foy

Enplace

dpit du iVanais, qii devient ku,

kou

:

kouatt (quatre),

Consonnes.

kouarti (quartier), koiiinz (quinze), knittle

quitter). K:

rem-

c dur,

pour cause de v.ailonisation

akademeie, akg. Cette

bl, koreg, kossin.

La

lettre

y est supprime,

et

remplace par

simpli:

fication a

donn naissance:

de?

graphies dans ce got:

genss'agit

devient geain, jaloux

gealo, jour

geou;

et,

quand

il

de rendre 7 suivi de u, on aboutit aux exhilarantes graphiesquifontsi

mal

prononcer

le

mot franais gageure

:

on

trouvera donc geu se prononant

^us

(juste) et

geuniess = ^unys (gent).

^

(jeu),

puis geuss

=

La morphologie de Remacle, malgr sa grammaire de 48pages, sera suffisamment caractrise par les exemplesvants, sans autre explication: :

sui-

poss f rir pour se faire rire. litt. faire quatre f kouatt-Beur:

heures,

goter;

7io-

zavan, vozav, nous avons,

vous avez; Von-tabm,la

l'ont

abm. Singulire ide de dtacher

consonne!

finale

sonore

d'un mot pour l'accoler au mot suivant

GHmm =ji ?w';

d'imm

= di m';

t'inn

=

ti

w' (tu ne),

sHateg

= si attch.Cropbelleset

saintt == crop-s-cend; de bel etil

manr ^= ds

manres. Aprs ce dernier exempleet

faut tirer l'chelle.

Voir une conjonction

dans

la

dsinence du pluriel, entre un

.

._

li

_doute un comble debt}lise

adjeclil et suii subslaiilil, c'e>l sans

auquel jamais grammairien n'est arriv. Cet auteur qui joue les philosophes et qui oublie son mtier de lexicographe pourfaire

de

la

critique et de l'esprit tout propos, n'avait gureIl

l'toffe

d'un linguiste.

n'a

que des moments de

lucidit

HUBERT.Hubert ne nous arrtera gure. Bien que son lexique ait t le rangeons avant Simonon et Grandgaqu'il

publi en 1857, nous

gnage parce

continue,

comme Remacle,

compliquer en;i

voulant simplifier.a'^ghjinations

On reconnat un imitateur de Remaclo:

ses

du mots

isspou(il

=

Z

s'

pout

(il

.se

peut),

ispoireu

=i

i

spwret{\\

se pourrait), kess

=

k' est-ce,

im

snn =-

m' sonne

me

semble).

On retrouveess'

les

habitudes

analyses tantt dans raindd (rendre),

(tre),

karess

magnn

(mange), kinoie, (quenouille). Dans son systme deil

consonnes

a innov.

Il

supprime

les lettres C,

Q;

J;

X, Y, Z,

ce qui a beaucoup scandalis

Dejardin

(Examen

des diction-

naires

etc).

C duril

est remplac par k, et c silflant par s.

Sa

meilleure ide fut de reprsenter plus lidlement les palatales

^

et

i,

maistj,

la

gta dans l'excution

eu inventantle

les

graphies

tsch [tschamm, chameau).sch.lIlil

De mme

ch devient

sans

ncessit

crit

KOScHonnereiechanger.11

o

n'y avait

donc k'a-TJ pour k^a-DJ\ et que l'ie (inal du mot franais :

crith

mme

ye de deux faons

tschtsclieaie,

tschimineaie

ct de tschinntreie

SIMONON.Apprciationgnrale.

On ne

quitte

pas

le

terrain de l'orthographe phontique en

passant de Gambresier et de Remacle Simonon.tiste qui voudrait

Un phonaurait

se livrer des rflexions malignes

beau jeu.Il

15

les

ferait

remarquer queles

premires

tentatives

orthographiques du wallon depuis Tle de l^O affectionnentle

phontisme,

'andis que!

systmesle fait

analogiquesni

sont

rcents; et de triompheret

Notons

sans joie

chagrin,

parlons du pote Simonon.

Les posies de Charles Simonon

ont

paru chez Oudart

Lige en 1845. Elles sont prcdes d'une dissertation grammaticale sur l'orthographe wallonne qui est une

uvre

trs

remarquable pour l'poque. Parceretourn(.f),

y par un r ce qui est pourtant bien ingnieux, ce signequ'il

a figur

le

ressemblant assez Vi et ne tirant pas rceiile

commele

Vy grec,

public, toujours superficiel, a jug son systme ridicule et al'essai le

condamntifique en

plus sens,

le

plus srieux,

plus scien-

un mot d'orthographe wallonne quitravaux de ces dix dernires anneset

ait

vu

le

journ'a,

avant

les

Simonon

pour s'inspirer que tlcart {Blet, rouchl)de linguistique),etil

Nodier {Notions

tire

de son propre fond des principes

comme({

ceux-ci

:

Les patois n'ont point d'orthographe

fixe...

Quel que

soit

ses principes.

S)

le

systme que

l'on

adopte,

il

-orait

bien

difilicilesi l'on

de donner

aux tiangers une ide exacte d'un patois

n'emploie

pas un alphabet t'omp/^, qui contienne autant de signes

qu'il

7n7ne

y a de sons dans la langue, signe au mme son.p;;rle est la vritable.lala

et

applique toujours

le

La languela

La langue crite n'en

est

quesera

reprsentation. Si

langue est crite selon un fauxla

systme tl'orthographe,

grammaire dela

langue critela

souvent en contradiction avec

grammaire de

langue parle.

Ce

n'est qu'au

moyen

d'un alphabet complet que l'on peut

crire exaclemeit les patois. Et les patois, se prsentantainsi

dans toute leur

ralit, fourniraientla

d'utiles

renseignements pour

de nombreux et grammaire gnrale, pour

l'originC; l'histoire et l'tymologie des langues.

Mi

ce ne srailpliiyla

Avec un

alpliabel comiilct,lire:

qu'urj jeu

D

d'apprendre

il

suttirail

de connatre

prononciation

de quarante cinquante signes

Surtt

la

tactique .suivre en

fait

de rforme oithogra()hiques'ils

:

Les noi^raplies auraient pout cire russi,

s'taient con-

tents d'tablir

une orthographe de prononciation

ct de

Vorthograplip usuelle. Ces deux sortes d'critureoxislci'chit'res

peuventlesles

siinullanmcnt,

comme

les chiffres

arabes avec

romains,

i

II

rappellecalculs

que vers 1800 danssefaisaient

boutiques

de

Lige

les

en

chiffres

romains,a\

vertu de ces principes,

Simonon

avaitIl

donc invent, pour

son usage, un alphabet phontique.

dclare attacher peu

d'importance

la

forme des signes;et

l'essentiel est

que chaquedes diction-

signe soit reprsentatif d'un son,Songlossaire.

d'un seul.

Simonons'il

critique aussi

l'ordre alphabtique

naires, qui ne repose sur rien de scientifique.

Effectivement,

avait quelque raison d'tre dans l'ancienne Egypte, depuis

quelques milliers d'annes cet ordrela

ne subsiste plus que par

force de la tradition.

Il

y substitue

un ordrele

qu'il obtient

par classification des consonnes suivantlation.

sige de Tarticu-

Mais

il

a

compromis

cette classification parsoi,

un systmele

de numrotation qui n'est pas compliqu en

mais qui a

malheurCe qui

d'tre

abstrait. Ainsi j'aimerais

mieux que Simononle

et dit simplement la classelui avait fait

waz que

la classe 23. 21. 34.

inventer cette classification, c'tait

dsir de caser les mots suivant leurs affinits phontiques. Ce

systme aurait quelque

utilit, si

vraiment

l'identit de

deux

ou

trois

consonnes, correspondait une

affinit

tymologique.

Mais on est revenu de cette abstraction chre l'abb Ghaveet

aux linguistes ses contemporains. Foyparat assez arbitraire qu'ils soientqu'il

n'a rien voir avecil

fey ou avec vy, malgr l'affinit des consonnes. Ds lors,

meCe

dans

la

classe 30. 21. 24.

y a de bon dans l'ordre alphabtique, c'est prci-

smentd'trequ'il

17

la

est

conventionnel, qu'il n'a pasqu'il

prtentionqu'enfin le

scientifique,

est

connu de tousl'infinil'utilitIl

et

principe de classement sert

pour

les subdivisions.

Mais

l

n'tait pas toute

retirer de sa

classification.

l'avait

que Simonon prtendait imagine pour que lela

mmefois.

lexique pt servir divers dialectes d'une langue faire

Gommentet,

pour quela

le

Vervitois qui dit op (arbre)place quelale

pt retrouver son mot dit

mme

Namurois qui

p?

en gnralisant, pour que

diversit des voyelles

dialectales ne ft pasle

un obstacle avait

la

recherche du mot dansles

dictionnaire?

Simonon

remarqu que

consonnes

sont plus stables et que les voyelles se colorent diffremment

d'une localit l'autre.stabilit

Ils'il

aurait eu desavait opr

mcomptes sur

la

des consonnesil

sur une aire plus

tendue; nanmoins

reste vraiIl

que

les

consonnes sont beau-

coup plus rsistantes.notion dela

basa donc sa classification sur cette

la

rsistance des consonnes, sans tenir compte, la

faon de l'hbreu, des variations vocaliques, de sorte que

foy, fay, fouy (feuille) forms de /"-f voyelle -\-y se trouve-

ront au

mme

endroit du lexique,

l'^n

ralit, le glossaire

que

Simonon

a mis la fin de ses posies ne rend

pas sensible

cette utilit. Puisqu'il ne note

que

les

mots ligeois employsla

dans ses pices,fluidit

il

ne peut donner des preuves deII

grande

des voyelles.

en rsulte que

le

glossaire de

Simononsans en

prsente tous les dsagrments defaire sentir les avantages.

la classification

Simonon publiatique de ses rves,

ses uvres,

non dans l'orthographe phonl'en

ses amis

dissuadrent,

mais dans

une formesoit, si

qu'il a hte

de reconnatre vicieuse, parce qu'elle

ne rpond pas entirement ses besoins d'exactitude. Vicieuse,

on se place au point de vue du pur phontisme, mais combien suprieure aux fantaisies que nous avons enregistres!

jusqu'ici

Constatons d'abord que ses graphies restent assez radicales2

:

il

is -

supprime

les

coiisuiiiius

liiialus

muettes, le muet, change

les douces en fortes (tint, onleiidre). F^es dsinences casuelles ou personnelles devenues muettes sont rejeles, dono pas d'5

au pluriel quand

elle

ne se [jrononce pas.les intervalles

Il

supprime

les

apostrophes et se dit que

blancs sulisent pour

montrer an lecteurSOil.Il

(/u'il

a aflaire des

mots diftrents:

:

/

w?

rserve l'apostrophe un autre usa;e

elle sert

pour

avertir

que

la

consonne

lliiale

doit se prononcer. Les voyelles:

muettes internes sontcer?noneu, kmins.

tout

simplement su()priines vennmin,libre,

Chose trange dans un esprit aussirimes fminines. Tant est grandMarot, qui crivait lese,

il

continue, tout

en rejetant Ve final muet, Caire alterner les rimes masculineset lesle

prestige des rgles

franaises!

ne connat pas cette

obligation; Simonon, qui n'crit pas les e, qui est tranger,

usant d'un dialecte tranger, se croit forc d'obir

une rgle

d'emprunt qu'aucune bonne raison neVoici

justifie

!

une suite d'exemples destins montrer avec quelles voyelles.

soinei,

Simonon distingues'il

Notez

qu'il rejette ai,

au,

que

conserve ou, eu,

c'est

bien par ncessit, que oi a

dguerpi galement, remplac par w, w.d'e

Gomme

il

n'a pas

muet, son e n'a pas besoinil

d'accent

pour reprsentere7i,

e ouvert. Enfinein,

a repouss

la

nasale

ambigu

les ain,

aim,:

etc.

a, , e, ,

stal (taler), sl (salle), prononcez soi.,

,

ai

:

veyv (voyait),

Lambr, rzon

(raison),

f (font).0, 0,i,

au

:

eco (encore), vd (voie), rk (rauque).

:

grip (grimpaient), j:

mi ge

m"y).

Uy

pu:

(plus),

sv (suivaient).

ou, o

veyou

(vu),

hotron (couteront).

eu, eu

:

jeu, cre (croix), peur (pure).

an, en

:

gran, pindv (pendait),:

jm

(gens).

in, en, ain, ein

jin (faim), plin (plein), rin (rien).

on.

19

ron (rond), ronpou (rompu).(juin).

un jeun:

Nasale trs rare en wallon.

01

:

esplw

(exploit), fw?' (fort),

pwre

(pourrait).

Je ne vois que deux points assez faibles dans ce systme

vocalique qui

fait l'analogie les sacrifices:

absolument ncesla

saires sans autres concessions

c'est

d'abordet

reprsentationligeois

de parparceo;l'a

. Cette

graphie est agrablepas pourlui

commode au:

qu'il n'y a

de confusion possible entre ettout

pur n'existe pas dans son dialecte

a long

s'largit

en b

(pte, pos). Mais, aussittle

qu'un autre dialecte entre enla

comparaison avecdevient ncessaire.

ligeois,

distinction des

et des t

En secondla

lieu,

Simonon

a cru devoir

crire pn, n.i, bien que

voyelle qui prcde

n

soit nasale.

Cet cart provient de ce qu'il a voulu viter qu'on ne pronontp07in' la franaise

comme

bonne

.

Mais, outre qu'il y a

l

une inexactitude de graphie, comment distinguer dulisant les

ligeois le

vervitois, qui dit rellement pne, avoue, nye, en dnasa-

voyelles nasales?

Il

y a

l

une vraie

difficult

rsoudre, et je crains bien qu'elle ne puisse tre rsolue qu'ensacrifiant soit l'analogie, soit l'unit esthtique

du mot.par un signeSemi- voyelle!/,

Simonon distinguequi ne tire pasl'il

la

.semi-voyelle

y de11

1'/

particulier qui, avons-nous dit dj, ressemble assez Vi et

comme Vy

grec

se

trompe en

distin-

guant deux y dans c^est syy fan. O il y en a deux, c'est dans les imparfaits franais priions, liions. Car l'indicatifprsenlpj'i07is, lions,

possde djsi

uny C pve camus, ligamus;avions leprsente av yons,

priyons, liyons);

l'imparfait,

priions reprsente prly-yons. Nous ne percevons au contraire

qu'un y dans si-y-fan ou sy-fan. Les ttraphlhongues double y dans la mme syllabe n'existent donc que dansl'esprit

de

Simonon.

Il

se

trompe aussi en considrantli

la

nasale gutturale

comme un lment

la voyelle

/

seule

{dinkt, p. 13) et en assignant cet lment la voyelle. Mais

ces erreurs sont des taches lgres.

Comme

on voudrait voir

les

20

tromper qu'en inatirj aussi

autres rr'lormatcur.s!

ne

s.-

d(^licateCniistmix-s.

Dans songraphies(^j

syst(>m(' deot tch,

consonnes,f(n'

il

so

montiv ennemi desen erreur beau.Il

parce

elles ont induit

coup de lecteurs franais nous semble cependant que\ bien

et

mme

de ptrammairiens

les dits lecteurs franais

auraient

tromps encore par les signes /et ch Sans vouloir prendre parti maintenant dans cette question, il parat nos yeux que ce n'est pas avec cet argument bien videntplus:i

qu'on fera triompher les signes j et ch. Simenon crit donc

jm

(gens),

cuandel (chandelle), cufizi

(choisir),

Lien

(Lige).

(guerre). Il rejette x et f/?/, crivant fiks (lixer) et ghr la douce sera figure par z .9 est toujours la sifflanle forte;

:

sahvantezEspagnols

fin.i

(maintes annes).(fv est

Le signe franais(Ji).

limin et remplac par

1// tilde

des

Le systme assez piiontique de Simonondifficults

le

met

l'abri des

de

la

morphologie. Outre ce qui a t signal plus

haut,

il

reste faire

remarquer

:

1"

que Simonon se permet:

d'crire bien des locutions en

un seul mot

granchiu (grand'

chose), al i'z CrsiWez-en), reton (aura-t-on), dihvtOi {(Visall-

on)

;

2

que, tout en changeantil

.

la finale les

consonnes doucesa laiss le

en fortes,

n'a point suivi partout cette rgle, d'ailleurs fortS'il

sujette caution.:

a crit le graiiT jin,

il

r

l'imparfait divv, allv, levi\ fv. Bien qu'il se soit embrouill

dans une division des consonnes en fermes et ouvertes, premires muettes, les secondes aspires ou sifflantess'agit des implosives et des explosives des

les(il

grammairiens),

Simonon dcouvre partiellement une

loi

d'euphonie syntaxique

o cette distinction entre implosives et explosives a son importance. Dgage de ses erreurs, sa thorie constate qu'on diraIl

tf avec f

quand aucune voyelle ne quandle v

suit, et

H

tv ronV

(la

table est ronde)

peut s'appuyer sur une voyelle et

redevenir tte de syllabe. Mais on dit aussi, contrairement

.

iiainlior)

^21

et

l'adirmaiion de Siinoiiun lu et

gran

b a vessye (baguela

aussi

devant une consiine douce as ni crhcet

(cerisier).

l'irons-en

avertissement que

question deest assez

savoir

s'il

faut adopter la

douce ou

la forte la tinalele

complexe. Ne quittons pas non plusadresser un dernier

pote

hommage

la solidit

Simonon sans de son uvre de

grammairien.

GRAN D u AGN AGELe premier volume du dictionnaire tynologique de Grand-

Simonon que de deux ans (1847). a manqu Simonon il a t en correspondance avec des philologues, il a connu Diez, qui l'apprciait beaucoup, et son uvre a pass la frontire. Ce qui caractrise Grandgagnage en face de Simonon, c'estgagnagen'est postrieur a en

Grandgagnage

une fortune qui

:

une proccupation plus grande de noter des lments morphologiques,

un amour moindre delivre,

la

rgularit et de

la

simplicit.

L'tymologie

et l'analogie le sollicitentil

davantage.il

Au dbut de son

pose ses graphies,

ne

les

discutetel

pas, se contentant d'avertir

que

tel

signe correspond

son.

Nous n'avons donc passon choix.Il

les

moyens de discuterici

les motifs

de

n'y a qu'l'une

noter

son choix, son commentaire,

moins que

ou

l'autre

inconsquence n'apparaisse trop:

visible.

Mais ce cas doit tre rareil

savant avis

et

sobre

d'explications,

en

sait d'ordinaire plus qu'il n'en dit

au lieu

d'en dire plus qu'il n'en sait.

Nous chercherons ensuite danset

l'uvre

mme

si

le

systme a t appliqu fidlement,ont t rsolues.

comment

les ditticults

Les indications de Grandgagnage sur l'orthographe etprononciation ne forment pas un corps. Nousles

la

rangerons,

comme prcdemment,Il

sous trois chefs principaux.finalesIl

admet

les

consonnesdrivs.

muettes quand

elles

repa-

consonnes^'Jj"j^^^'*'*""

paissent dans les

crit

donc

temp

k

cause de

.

temprouVoil une

22

-

proccnpntion d'orlre tymologique quiI,t,

pourrait conduire loin.

malgr ce

sacrifice, l'analogie n'est

pas satislaiti^ puisf|neIl

\'s fie

temps\'r

n'est pas reproduite.

ne

s'est

pas expliqu suril

muet. L'examen du diction:

admet IV muet, final ou non bnronv., aboiSEner, ncoufite?', abcrE II admet aussi l'apostrophenaire montre qu

:

aboiUz-m'Il

irudmel

i)as les

consonnes doubles.finale, qui

Aprs une ronsonnenairo en franais,se prononcecelleftiil

ne se prononce pas d'oniiqu''j|le

met:

um

apc^^trophe pour indiquer

wallon

dios'. (Jette solution, quiles

est aussi

de Simonon, vanl hien mieux que est toujours bref,;

horribles dilto-

graphies de Remacle et de Hubert.Voyelle?

Voyelles

:

est

employ pour

.

u aprsil

q se prononcL-

aprs g

il

ne se prononce pas, sauf quand

est

crit gii. oi serl rendre les

sons wa,

w

et

mme

iv.

i:

entrebalte,

deux:

voyelli'S est

une semi -voyelle. Gggg. accepte aiIl

au aubspne, baume.dans temp,Siles

ne rejelte pas des nasales

comme em

am

dans cham,p, ain dans ainche, hain, dierain.n'est

Ton ajoute

qu'il

pas trs exact distinguer les eu et

ou en brefs

et longs, le lecteur

emportera une assez pitre

ide du systme vocaiique de Grandgagnage.Consonnes.

Consonnes.sortes deIl

Il

note assez finement deux sortes deil

II

et

deux

iv,

mais

ne se risque

piiS

les

figurer dansil

l'criture.

v^eut

qu'on prononce

cillai et

chai quand

crit cial.z.

S est toujours

dure;

5*

douL-e est;

remplace par

Cela nele dirt.

dlrne pasau grand

le

c sifflant

car,

si

on trouve aguse dans

damet

de l'analogie, on y tiouve aussi dicce (ddicace,

kermesse)Il

airon par analogie de aron.lettrine les trois

a la

bonne ide de fondre en une seule

Kel Qu. On trouve crit c l'initiale devant a,0, u; k devant e, /; qu pour viter les graphies cwa, cw. A l'intlettrines C,

rieur des mot.s, on ne voit pas qu'il suive une rgle prciseacot, craKtr, rnuKc, hKcter, bloc.astoca., blke-et-bouk.

:

il

23

supprime en gnralcrit,

le

h non aspir.gneesi compos de

II

suivant l'tymologie gne et nie, gne et ni, ce qui est

horrible; car, quellela

que

soit l'tymologie,e, et

consonne nasale palatale gn plusa

nie est compos de n

nasale dentale plus la diphtongue ye.Il

employ ch

et

non tch; g devantil

e,

i

elj devant a,savoir,

0,

u:

avec

le

son de ^. Mais

a englob sans

le

parmi

les

autres mots, des mots o ch se pi'ononce

chavte, chaver, chatou, chler, chou.

comme en franais De mme au j-g, leles [)alatales

mot gnont

est

un gn gar parmiqu'il

les

^. Ces mprises sont unexplo-

exemple du dangersignes ^, tch

y a confondre

sives ic^, ^, avec les fricatives ch,j.les

De

plus, tel qui rejettera

des inexactitudes du savoir

comme inexacts mme genre

ne craindra pas de hasarderbien autrement choquantes,

que

ci suivi

d'une voyelle se prononce

comme

chi ou

ch franaisle

('),(-).

ou que di se prononce presque toujours

commearti-

g vvalion

Car tout cela

signifie,

en bonne linguistique,

que

dj, tch, cy, dy,

ny peuvent

se durcir en

une seule

culation.

L'criture de

Grandgagnage,crit adiizers'il

faute de systme solidement

conu, a trop tourn au hasard des suggestions tymologiques

du moment.droit

S"i'

ou fiercrit

l'infinitif,

il

n'a

plus

le

d'crire fier (fer);

afaham,

afo'anr, temp,

pour(|uoi

donc agian, aidan, den? Pourquoi?

d'une

part

cariot. gadot, et d'autre part galio

Voici encoretientI.

en

soi

une poigne de singularits, dont chacune conune leon::

r.ggg crit foyant ou foyonici

croit-il'!

que

la

t'.'rminaison

Owsoit-l.

un suffixe diffrent do antrtCO/',il

I^lcrivant

ne peut plus mettre

le

signe de

la

longue

(') (')

t^ggg. ^"^'.Ibid.\,

lU

P- "i et p. 'i1\.

p.

m.

surVi, la

t24

place est prise; tuais est-ce (pie par hasard nco se?

serait lu;{.

akwa

Suivant

le

beau

syslfiie

de

lij^urer

fy/i

par

ii,

il

aboutit

crire gounii pour gougn et counii

pour cougn. Puis, danset/

hnHer,

le

voil oblig de sparer!

w

pour qu'on ne pro-

nonce pas gn4.

(jOni,

bani

:

comment

se faire cet e qui estqu'il se

muet

et

pourtant surmont d'un trma pour

prononce!

part et

que

la

syllabe ni prcdente se prononce partQ'-ii

C'est bien pisle

l'intrieur des mots.

a

jamais bien

lu

du premier couples

mot faniter5.

?

Cette

nigme

signifie fagnH.

Qu'onla

pour

me permette d'attaquer mme raison que le lecteur

encore

pluriels en %,

n'est prpar parz.

aucunecrit

langue tenir pour muet Ve devant

Lorsque Gggufaut-il

ewez, nul ne songe prononcer d'abord w.6.

Quand on

crit oi

pour wy wa, comment

pronon-

cer foie, boie

? Il

sera prudent d'crire foye, boye, en usant

avec moins de parcimonie du y semi-voyelle.7.

Comment:

cririez-vous avy, vy? Voici

la

solution

de Gggg8.

avie, evoie (p. 35).le

Etant donnA que

signe oi se prononce w, que peut

bien signifier ivoi dans awoi^f (p. 37).

On

sans

le

savoir

le

sonle

w

!

Je pardonne

note donc deux Remacle de l'avoir

foisfait,

mais je ne puis1).

pardonner Grandgagnage.p.

Il

y a un abus de Ve muet dans cliEV (cheveu,et la

158),si

car

la

forme pleine esitchiv, tchuv,la

forme rduite aa

peu de voyelle quequi suit:

palatale s'assimile au degr de

douce

^v.ici

J'arrte

cette liste,il

queest

l'on pourrait

continuer encore.le

Elle

prouve combien

difficile

de se retrouver dans

labyrinthe de

l'orthographe tymologique.:

voulu concilier trop de choses irrductibles

Grandgagnage a l'analogie du motcollatraleIl

avec l'ascendantavecles

latin

ou germanique,les

l'analogie

formes (ranaises,

exigences phontiques.

a

-

'25

le

runi tout cela, confusment, des doses diverses, dans sesdiverses graphies. Muis l'orthographe

proccupait beaucoupIl

moins questruite,fait

les

recherches tymologiques.soit la partie la plus

n'estla

donc pasa

tonnant que cela

caduque,

moins con-

plus critiquable en un mot dans une

uvre qui

autorit et qui n'est pas remplace.

LOBET.Le dictionnaire de Lobet est de 1854. La quantit en touts'y

trouve beaucoup

plus quela

la

qualit.

Nous n'avons pastiraill

affaire ici

un esprit de

trempe des Grandgagnage ou desparce qu'il estje

Simonon. Cepoint avoir.l'ait

n'est pas lui qui gauchitlafois.

par trop de rgles

Sa rgle,

pense, est de

n'en

On neil

voit point

dans sa prface que l'orthographebyess enaprs

beaucoup occup. Dans son dictionnaire, mine copieusecrira

de matriaux,doublant la

barbott, astikott,les

barett,

mode de Remacle\'e

consonnes

finales,

suppression de

muelet

;

astm, pi'aind, sans doubles con;

sonnes

;

balaine a un eet les

berlenn n'en a point baitize^yerbaie,analogues ont e\ ban, baltan,

akedemeie

mois

finales

aspet,adreu,pti ont perdu une consonne. Abaielumain, abaie-

mainmain.

suit toujours,L'e

commeje

dans Remacle,

la sotte

analogie de

muet intrieur

est

supprim

:

aboisneg, aitrutnaw.

Quant aux voyelles,tifs:

cherche en vain des accents distinc-

bEnEVt-aiw, akadeMe,

mom

(=7iouy), afuleg, molarlus (gupe) est critl'a

i^-molre, moulure), b est crit aub etwoiss.

Baider devient bAnd pour conserver

du verbe

franais,

mais prendre devient prkind, btise devient bxitizebalAine; parat totalement

et baliine devient

banni

comme

trop simple. La nasale en de ENt7'etenue, dnasalise en vervitois, se

change en ai

:

Aitrutnaw.et

F

a produit jde

bonnes

de mauvaises graphies,(il

bonnes

dans poyou, moyou, yerbaie, yet

est),

mauvaises dans

-

aspouy|)uur

2b

(herse,).II

aspouyl,

ul

yp punr ipe

n'apparat

d'ailleurs

que par hasanJ ou par imilation de Rernacle,

car ou

trouve moui pour mouy ei asosii pour associyvoyelleil

i/aulre semi-

W

apparat par supeililation dans woist, woiS.S, mais

faut bien pariJoiinei" h Lubeli\

commeet ce

h

R'imaele ce que nous

avons reproci d'autres.

GrarKgagnage

que nous reprocheronsparticularit

Des consonnes, nous ne voyons qu'unenous n'ayons pas encore rencontre, maisLobet critle

que:

elle est

monstrueuse

par gj ! Et il faut eni:ore tre indulgent pour cette graphie en faveur de l'intention, qui tait excellente.

^

GHAVE, WROTTE. VIERSETLes auteurset les sources.

Pour suivre

l'ordre chronologiiine,

il

fautla

maintenant noush

transporter dans une autre capitale de

Wallonie,

Namur.

Henri Chave, nourri de fortes tudes linguistiques, lve desmeilleurs matres franais, publia en 1857 un parallle entre

Franaisl'excellent

et

wallon dans lequel

il

avait t

amen

poser des1858,

principes d'orthoij;raphe et esquisser un systme. En

chansonnier namurois Charlescompatriote,

\V''rotte, publiail

unesys-

seconde dition de ses propres uvr.js o

observait

le

tme de son-J860.

illustre

(')

puis

une

troi.5ime

enles

L'exemple de Charles Wrotte ne fut gure suivi par

auteurs wallons du pays namurois, car, en 1885, M.Vierset crut ncessaire de rappeler ses concitoyensla

Auguste

mthode

et de Wrotte. Il fil paratre Namur, chez l'di Wesmael, un Essai d^ orthographe wallonne d'aprs la mthode Chave. Ces trois uvres n'en forment donc qu'une

de Chaveteur

(')

posie, Sainur,

Nous avons eu en main ta 3^ dition Ch'oix di ch'amotis wallonnes et ocres Lambert de Roisin, 1860, prcde d'une lettre-prface de Chave.-.

,

notre point de vue. L'est

27

ici l'ex-

pourquoi nous avons plac

cellent opuscule de M.

Vierset,

bien qu'il ait paru beaucoup

plus tard.

Le dsir de conserver i'orthogrjiphe franaise essayant defaire

bon mnage avec un grand dsir d'cxactiiude,i des

telle est la

caracirislique de ce systme. Cette conciliation de deux principes opposs a forci nos auteursallons tudier.

compromis que nousWrotte,et

Tous ceux qui crivent ou quila

lisent le wallon, dit

ont d sentir

ncessit

d'une orthographe

uniformesi

ra!ionnel!e... Or,

chacun emploie une orthographe

diff-

rente de celle des autres, qu'ils semblent crire une autrelangue, et plusieurs ont un systme tellement loign soit del'tymologielatine,

soit

de

I

analogie dules

franais

qu'au

premier aspect on croit avoir dsvanten toute circonstance,

yeux une languemalenlorsqu'il

inconnue. Les diffrences de lecture qui en rsultent, conlreusesle

sont surloiitle

s'agit

de posie populaire. Le peuple n'a pas

temps de

dchiffrer des hiroglyphes et les

gens

leltrs

ne s'en donnent

gure la peine..

Sautant pardessus l'ouvrage original de Chave, conu unautre point de vue, nous demanderons M. Vierset l'expos du

systme,

et c'est

dans

les

oeuvres du chansonnier que nous en

contrlerons au besoin l'application.Voyelles1.

(cf.:

Vierset, p. 8 14).

a bref

solia^

aurmonaque, habie.dile,

(habile), casse (balle).

2. a3.4.i

long

:

me,

pp (poupon).

bref: pitit, trimouille (moulin cife), rosti.

i

long

:

sc'i'e, v,:

mougn.cafeu.ricinez (djeunez),(bras),

5.(>.

eu ouvert(

fu,

leiip,

ferm

:

fer

(faire),

graw

(gratt).

7.

couvert bref: brsmle.

cofesse,

causrait,

patoeis,

8.

ouvert long:

brais

'pleure),

terre,

patere (patev)

derrein.

V

0,10.

'IH

eu formn bref:

peu i\)ii\ir}, paye, dispe (depuis), coeur. pus (plus), dimandenu filemandent). dissur,:

penu.1 1.

u long

:

brre{hG\xvvo), codr e (vomhnw;), nle, hler,

nton.l'2.

ou bref: womss/' (entrer), vout (veut), avou (avec). ou long(Meuse).:

13.

bo (buf), so (sur), nonco

(neuf),

}J[nsn

14.

o ouvert bref

:

(encore),

tortos (tous),

po (pour),

govion (goujon15.

ouvert long(pari),

:

bauchelle

(fille),

craus (gras), pauvt

aurpi (poix), maugr, /fmr/m (soupirail).:

16. o

ferm

pvre, sol fsaoul), hiacp (beaucoup), tre,

robe.

Voyelles nasales1.

:

a nasal, annasal, on

:

ambition, lend^moain.

2. 3.4.

:

pupont

(plus),

soug (sang), poeison (poison).

nasal, in

:

nein (ne pas), tj'ain, skellin (escalin).:

eu nasal, un

tribun, alun, (n'existe que dans des mots

emprunts).5.

nasal, inconnu au franais,

trs

rpandu autour

(ie

Namur, quoique inconnusent par en.6.

Namur mme,

est repr-

voyelles nasalises devant n,

m

:

lane,

reine,

mme,

crme, pone, sner (saigner), ane, gagn.

Dans

les

diphtongues, c'est

i

et

nonw,w.

quelquefoisvia,

pourfion

iv,

et enfin oi

non y qui est employ, ou et pour wa et oei pourieu(eu)

Exemples:

(raillerie),

hiut;

(huil)

;

claouer {clouer), traouerilrouer), haouer (aboyer)

foirt (fort),

moirt {morVj, coirps (corps);(roi);^fl^ws (faisons),

toeit (toit),

poeids (poids), roei

scieince (science),

moain (main); ouaLon, rel,l'y

{ai interjection).

Les y,

w

intervocaliques ne seront pas crits

:

chate, cabole, soue, pue, l'eue, vie, balte. Je

remarque que

est critla

29

\'o

dans soie

(soie),

parce qu'aprs

c'est iv qui serait

semi- voyelle naturelle.

Nous avons expos ce systme des voyellessans y mler de critique.Il

et semi- voyelles

Discussion

est assez complet,

observer

qu'il faitIl

ou

qu'il croit faire

mais on aura pu beaucoup de concessions

vocaH^ue'^'"^

l'analogie.

y a plusieurs graphies pour un .son dans bon

nombre deIl

cas.

y a beaucoup trop de graphies compliques, trop d'aou,

d'oei, d'iein, d'oain.

Ce

qu'il

contient d'excellent, c'estet

le

soin

de distinguer eu ouvertlong,et

et

eu ferm, o ouvert long

6 fermles

celte

solution,

qui

mela

parat

heureuse

sauf

difficults

de

la

pratique,

de

notation des voyelles nasa-

lises

devant une consonne nasale.sacrifices faits trop

Dans ces

lgrement l'analogie, nousla

percevons bien des fautes contre

vritable analogie.

Pourquoi crit-on geint auc'est

lieu

de gint

?

On rpondra que

pour conserveri,

\'e

du

latin et

du franais. Mais l'adultrer?

par un

est-ce bien

le

conserver

e n'a plus d'individualitcroit avoir

dans

le

mot;

c'est la nasale ein.

On

conserv en,

qui est indivisible, en y insrant au beau milieuc'est contraire

un

i

!

Puis

l'lymologie,

sans laquelle l'analogie n'est

rien

la

graphie einla

ne

reprsente

aucuneDonc,

phase,

aucun

moment devoyelle;"i"

transformation de gentem.il

malgr tousl'on

les efforts conservateur.^, 1"

n'est pas vrai

que

garde

l'

on introduit un nouvel lment contraire bein, franais bien.

l'ty-

mologie

et l'analogie la foisl'crit/

Wrolteton

Ouils

a ainsi

conserv

les

deux signes:

et e

du franais, mais1'/.

ont jou saute-moul

Ve est maintenant avant?

Serait-ce

de l'analogie

srieuse

Wrolteconserver

crit

teimps

et

non timps. Mais, puisque en,

em

franais se prononce aussi in,la

ce serait aussi de l'analogie de

graphie temps, qu'on prononceracela peut induire

comme dans

examen. On objectera que

en erreur, parce

quele tV.iiigais

:3()

=D.s lor.s,

dans ce mol

piuiiurice ait.le

comme

il

ne faut pas,s'achte au

nous l'admettons, queprixest

respect

de

l'analogie

de rambif?uiti^,

comme

d'autre*

part

crireil

eim pour em

de l'analogie bien sottement entendue,sacrilier

n'y

a p'us d'autie parti h prendra que dei.'i(iue

etn ('lymolo-

et d'crire

rsolument im ou in.

Wrotleoi a dj lu

critle

awoei

[)our

aw

lavoir).leil

Son dsir est de neconserver,le:

pas sacrifier

oi

de avoir Ne pouvantsignifier

puisquepar une

lonction de

wa,

corrii^eil

chose

qu'il croit

un

minimumil

de correction

intercale

un

e entre les deux lettres,

spare l'insparable, car ceil

oi tait

devenu un toutest

indivis, et

y a belle lurette

que

celte graphie

devenue inexplicableIl

h celui

qui ne sait pas

la

grammaire

de l'ancien franais.par cet:

artitice. ei

donc heureux d'avoir conserv 0i quivaudra pour la circonstance; prposezest

oei

=

iv.

Mais,

pour comble, on ajoute

un

w

devant,

leprsenlant de l'ancien b de habere, du v de avoir, et l'on

double ainsi sans

le

savoir l'lment

w

:

awoei

=

aww.

Voil

certes une faon de

comprendre

l'analogie

laquelle

nous

ferons toujoursConsonnes.^11

la

guerre

ConsonnesChaveole

(cf.

Vierset, p. 14-17).

et ses disciples

conservent:

ill

mouill du franais

l

wallon prononce un simple y/"(f/?,

feille, pouille^ brouill,

pronorcer

pouye, brouy

Ce

n'est pas

moi, remarquez,

qui fournis ces dernires graphies beaucoup plus nettes; c'estl'auteur.

On

ferait

un excellent systme orthographique

rien

qu'en colleclionnant de chaque auteur lestives, plus claires, qu'ils n'adoptent pas !

graphies explica-

^1^

Les explosives palatales ont t notes par unnieux, qui pourrait tranchery, ch etle

artifice ing-

difTrend entre les partisans deles

ceux de ^,(jaillir).

tch.

Chave marqueminute:

signes^, g, ch d'une

apostrophe droitebroch'

qu'il appelle

ch'ain (chieiij, j'ardin,le

Cette fois, c'est concilier avec gotle

principe

d'analogie avec

respect des nuances phontiques. La minute

a cependanl un dfaut

31

corriger:

qu'il faudrail.le

c'est

de diviser

typographiqnement en trononsremdierI^a

mol o

elle se trouve, ceil

qui est bien disgracieux; niiis sans doute cet inconvnient.les sitflanfes:

y a

moyen de;,

minute sert aussi noler

tymologiques qui;;//'/,

ch prove-

sont devenues chuintantes en namuroisas's're, connais's'e. Cette

^mos'p,

^m'/,

innovation nous apparat bien moins

ncessaire que'

la

prcdente.(j,

D'abord

il

y a des raisons de

conserver

les lettres/,

ch; elles existent dans beaucoup dequalit

langues autour de

nous en

d'explosives

palatales.

Ensuiteceux-l.

il

n'y a

pas de signes qu'on pourrait substituer

Auil

contraire, pour ces sifflan!es tymologiques qui ont

volu,

y a des signes, prcisment ch et j chuintantes, et

les anciens signes ont

faut renoncer un certain

une autre fonction. Nous pensons qu'il moment aux anciens signes, et neles

pas trop faire d'efforts pourconduirait-il?

conserver. Sinon, oIl

cela

A

quelles exhumations archologiques?

faudra

reprendre Va

latin

que

l'anglais a

conserv du normand ancien:

bien qu'il prononce aujourd'hui e (habilis

able), crire par?,

mare, [rareces mots enil

tout en prononant pre,;i

songera, j'espre,i

conserver

la

mre, frre. Puis on trace de la dentale latine danspourquoi s'arrter?

cvwanl pa''re,de stlocus et

uVre, fra^re. Et

y aurait

moyen, sans doute, avec un peu d'imagination, dele g de ynatus, gnotiis, qu'on n'crit dans connu. Et ainsi de suite on remon-

raviver

le st

plus, ingratitude,terait

jusqu'aux nbuleux Aryens, nos anctres tous.difficult

Une autrec'e-t

de ces

s' ,

reste inaperue

aux auteurs,croient,

que

s's'

ne peut pas signifier chla

comme

ils le

mais

chch, en sorte que

forme

eus's'os's'es (eussiez)

de

la

page 30

de Vierset devrait mathmatiquement se rsoudre par substitution en euchchochchesl

Wrotte

s'est

perdu maintesas's'r, et,

fois

dans ces

s'

:

il

crit (p.

IX) as'sch'ir au lieu de

pour

dire les huis,

il

crit (p.

XXVI)

les hus's's

avecc'est

trois s!

Chaves'il

n'est pas responsable

de ces mprises,

vrai; mais,

avait laiss crirezle, critc'/i

3-2

if;iurait point,

ely, WitoII'jquidoit

par excs dela

un

as'scfi'ir

se

lire

d'aprs

mthode

fichstchir, vX

un

hus's's qui devrai', se lireet

huchchn, tout cela

pour ne pas crire achirFinales.

huche ou plutt uch.

Le inuie esprit de conservation h oulrance se retrouve dansle

traitement des finales, Chave conserve non seulement leslinales fortes et faibles,

consonnes

non seulement Ve muet, ce/

qui est trs dfendable, mais jusqu'aux liquides r et

que

le

wallon a laiss tomber

la llnale

pour ne pas prononcer deux(pr. cope), iessre

consonnes(pr.

:

aubre (prononcez aupe), copiepreindre(pr.

iesse tre),

printe), lettre (pr. lette).lette

Le

rsultat est que, s'habituant

prononcer

quand onle

crit

en wallon

lettre,

il

prononcera aussi

lette

pour

franaisl'ana-

lettre, et notre

namurois ne saura plus pour l'amour dele

logie

ni

prononcer

franais,

ni

crire

le

wallon.

Nous

condamnons donc ces excs deplus tardil(*),

zle,

que Delbuf ressusciterapourg'es.

tvle pour tve ou tfe, feille pour feye ou feie,g'estes

four

i

(pronom persoimel),etc.,

Mais noussi

avons pens Delbuf dans ce dernier exemple, carcrit les br, bl, tr,tl,il

Chavesi:

ne s'avise pas de conserver,

WrotledesAbuslie

crit

des

g'ess's,

des tiess's

et

Delbuf des gestes,

lies tes. les

V6-

Gardant ainsi toutesy en a(*),

graphies du franais, et Dieu sait

s'il

lytnoiogie.

en ajoutant un assez bon nombre d'autres, Chave

triomphe de voir combien son systmexoTCiv (qui n'existe pas!), et leie de l'italien

s'accommode auxet

exigences de l'tymologie. Cper se rapproche ainsi du greclei,

scho