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RÊPONSES ORMULE _ ........ "'" DUVELLE MOIS JUSLESD FESTIVAL ARLES 2019 Les événements à ne pas manquer MATÉRIEL QUEL OBJECTIF POUR LE PORTRAIT Focale, ouverture, bokeh, pique... ARCHIVAGE CONSERVER & RESTAURER Le défi de la transmission. d'un patrimoine photographique

JUSLESD - PatCatNat's...Pratiques pOUf ra[(t!ivage des diapos, les pochettes en plastique ne SOO1 pas idéales IXlIJr la cOrlServaUon.le chlOl'e Qu'ellespet/ffilt (ontenir esl un puissant

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RÊPONSES

ORMULE _ ........"'"DUVELLE ~UX MOISJUSLESD

FESTIVAL

ARLES 2019Les événements

à ne pas manquer

MATÉRIELQUEL OBJECTIFPOUR LE PORTRAITFocale, ouverture,bokeh, pique...

ARCHIVAGECONSERVER& RESTAURERLe défi de latransmission.d'un patrimoinephotographique

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RESTAURER

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RÉPONSES RENCONTRE

6weoo1a Furk.llepuis~~ aillées, (ette r~auratrice efl prolographie s'est installée ~ Re<lon en Bretagne. Elle est également amenée il se dl!pIa(ef sur des dlantiers de (ollectiorn.

Des négatifs conservés au fond de lacave, dans une boite à chaussures, ou{out simplement laissés à J'air libredans un carton poussiéreux. Des

tirages gardés dans des coupures de jour­naux, accrochés dans une pièce humide ouentreposés n'importe où.,. Il est facile denégliger ses photographies une fois déve­loppées, tirées et montrées au plus grandnombre. Mais quelques années plus tard.le temps fait son erret. On peut alors admi­rer le minutieux travail de sape des cham­pignons, des moisissures et de l'humiditéqui grignotent et altèrent ce qui reste desémulsions. Il est alors souvent trop lardpour intervenir sur ses précieuses archiveset même impossible de remonter le tempspour leur redonner l'éclat d'origine.Mais rien d'insurmontable pour certainespersonnes spécialisées dans la restaurationde la photographie. Sous l'impulsion d'An­ne Cartier-Bresson, ancienne directrice del'Atelier de Restauration et de Conserva­tion de Photographies (ARC?) rattaché à laville de Paris, des dizaines de spécialistesse sont formés à cette tâche. Hs se battentaujourd'hui au quotidien pour sensibiliser

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photographes et institutions aux contraintesspécifiques de la conservation.Gwenola Furie, 45 ans, en est l'émissairebretonne. Après des études à Arles puisà l'Institut National du Patrimoine, et unpremier travail salarié à la fondation AlbertKahn, c'est dans la petite ville de Redon enIlle-et-Vilaine que la conservatrice·restau­ratrice s'est installée. Son atelier, entière·ment équipé, jouxte sa maison. Une petitecaverne de la photographie. Sur le plan detravail central sont disposés plaques deverre, tirages divers et films de tous âges.Autour, un outillage de précision qui s'appa­rente à celui d'un chirurgien est disséminé.Sur les étagères trônent des dizaines deflacons remplis de différents solvants et depinceaux de toutes tailles. Dans des tiroirs,de nombreuses rèférences de papiersjapo­nais attendent de consolider les tirages.

Une capacité de diagnostic"Quand on sort des études, il faut que l'onconnaisse tous les procédés photogra­phiques et que l'on soit en mesure de lesidentifier", témoigne Gwenola. Ce qui n'estpas évident au quotidien tant les techniques

photographiques ont varié en près de deuxsiècles. D'un simple nettoyage à l'eau à destraitements plus poussés pour lutter contreles moisissures les plus récalcitrantes,chaque tâche à accomplir est différente, etnécessite de suivre un protocole bien pré­cis. Les restaurateurs coopérent entre euxet échangent règuJièrement les techniquesqu'ils utilisent au cas par cas. Gwenola Furicse retrouve règulièrement à devoir traduiredes protocoles écrits en anglais. et parfois enallemand avant de s'attaquer à une œuvre.Son atelier donne l'impression de se trouverdans un cabinet médical, avec, dans le rôledes patients, les photographies abîmées.D'ailleurs, elle remplit pour chaque clichéqui passe dans son atelier ce qu'elle sur­nomme un dossier médical. Elle y indiqueles problèmes rencontrès et les interven­tions qu'elle réalise dessus. Similaire à desmétadonnées, ce dossier d'interventionsauvegarde les changements apportés àl'image. Des informations qui permettrontà un futur restaurateur de comprendre corn·ment l'image a été traitée des années après."En archéologie, lorsque l'on fouille un sile,on le décrit. Car fouiller un sile c'est en par-

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tie le délrUire", affmne la restauratrice. Voilàpourquoi il faut toUt enregistrer. Pareil pourJe restawateur, qui peut avoir à enlever oumodifler Wl élément de l'œuvre pour dessoucis de conservation. Cependant.1es opé..rations réalisêes doivent être réversibles. Enretouche par exemple. Gwenola Fwk placeun gel sur rimage sous la formed'un filin flnavant d'appliqJerde l'aquareUe. Le but étantde pouvoir la retirer ultêrieurement

Conserver plutôt que retoucherLa mission première du restaurateur estselon Gwenola Furie de conserver lepatrimoine historique. Et ce avant mêmede retoucher Iïmage. Car pour elle, cettepratique est avant tout esthétique. Elle enuse d'ailleurs avec parcimonie et en par­faite connaissance de J'œuvre lorsque celalui est demande. "La retouche peut porteratteinte à l'histoire d'une photographie", in­dique+elle. "Dans le cadre de l'expositionMigrations au musée de Bretagne (2013),on m'a foumi Wle image qui était pliêe. Cepli êtait celui de la photo restée dans le por·tefeuille, ilIustre-t-elle.lci, ce défaut prenaitvraiment Wl sens. Mon rote était alors deconsolider la photo pour éviter que desmorceaux se délient. En aucun cas celuid'effacer le pli':Retouche ou non. chaque opêration sedoit donc de conserver l'esprit de l'œuvre."L'idée de mon travail. c'est de le trans­mettre, Pour cela, je dois restaurer les pho­tos dans le meilleur état possible, tout engardant leur authenticité". explique la res­tauratrice. "Plus j'expérimente, moins j'aienvie d'intervenir", confie-t-elle d'ailleurs."Dans certains cas, je trouve que l'étatdes œuvres parle d'une certaine histoirede la photographie. Ou plutôt du faitqu'on a oublié d'entretenir ce patrimoine.Par exemple aujourd'hui. on s'intéressetrès peu aux diapositives. Et donc, dansquelques années. elles vont arriver trèsabîmées dans nos ateliers..... C'est aussi çal'histoire. Celle d'un patrimoine photogra­phique souvent laissé de côté et dont onn"estime que maintenant la valeur.

Des Institutions qui ne sontpas spécialistes de la photographieGwenola Furie ne travaille que rarementpour des particuliers. Restaurer une photodemande du temps. donc de l'argent. Sesprincipaux clients sont des musées, desarchives, des bibliothèques ou des associa­tions. La plupart ne SOnt "pas des spécia­listes de la photographie': constate Gwenola.La problématique de la conservation desimages leur est parfois inconnue et Jo-

Des pochettes en plastiqueaprosaire. Pratiques pOUf ra[(t!ivage des diapos, les pochettes en plastique ne SOO1pas idéales IXlIJr la cOrlServaUon.le chlOl'e Qu'elles pet/ffilt (ontenir esl un puissant oxydant

le papier comme support de conservatfon. la première couche en contacl avec: le fIl!galif est rnxiale.le Pëlllierpeut Pëlrfailemenl jouer ce rOie. Il arrive ilG~ Furic de le déc:ouper selon ses propres patrons.

Une boîte de conservaUon, Pour ranger des ~ti!5, Gwenola Furk ulilise des boites en <arton (00(Ue'l pour queleur conlenu vieillisse dans les meilleures conditions.

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RÉPONSES RENCONTRE

Un portrait ltOndolé. Kal (OnseiWdans un environnement humide, te portrait issu des archives départementales de l'Orne aperdu de nombreux dêtailsau fil des années elle (31100s'est largement plie. Il fait aujourd'hui l'objet d'une restauration par Gwenola furie.

ils sous-estiment bien souvent la valeurpatrimoniale de leurs archives. "Certainsdeviennent conscients du problème seu­lement au moment où ils nous apportentdes images dans un état désespéré. C'est àdire à la limite de la destruction", dit-eIJe endésignant les quelques photos sur la table.On y voit une vue ancienne de l'aéroport duBourget au ciel rongé, mais aussi de grandsportraits tirés qui ont été fort appréciés parles champignons.Les causes sont avant tout environnemen­tales. Les photos ont POUT beaucoup vieillidans un milieu humide et se dégradentalors rapidement. Dans ce cas, GwenolaFurie va d'abord s'appliquer à stopper ladégradation. Au mois de novembre dernier,Anne·Cartier Bresson nous confiait quela discipline de la conservation, "c'est degagner du temps sur le temps". Inexorable·ment, le matériel photo vieillit, se dégradeou se patine, puis un jour casse. Mais lessupports photographiques peuvent durerdans le temps sïls sont bien conserves. Desnormes internationales existent avec desprotocoles rigoureux pour conserver les

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fonds dans les meilleures conditions pos­sibles. Cependant, le nombre d'institutionsqui peuvent les suivre à la lettre dans lemonde est extrêmement faible. Séparer lesnégatifs, les tirages, les coupures de presse,les conserver chacun à température opti­male, congeler certaines archives et prevoirun environnement sec et ventilé... Un luxeque peu d'institutions peuvent ou veulents'offrir. Aujourd'hui, une maison commela fondation Cartier-Bresson fait office delaboratoire en la matière.

La cinquième roue du carrosse"Les fonds photographiques dans lesmusées demeurent la cinquième roue ducarrosse, affirme Gwenola Furic. On s'yintéresse un peu plus maintenant, mais onfait souvent passer la photographie der­rière d'autres priorités, Quand on parle demoyens, ce sont des questions de choixoctroyés à tel ou tel secteur", ajoute-t-elle,Les institutions connaissent encore malleurs propres fonds photographiques etquels soins y apporter. La faute en partieà un désintérêt pour la photo, mais aussi

à cause de l'idée qu'ont de nombreusespersonnes que seul le contenu de la pho­tographie est important. Gwenola Furic entémoigne: des institutions avec lesquelleselle a travaillé ont bien souvent trié les pho­tographies en fonction de l'intérêt histo­rique. Une coiffe bretonne, un événementconnu, ont des chances d'être retenus etmieux valorisés. Mais on ne prend quepeu en compte la dimension matérielle quitémoigne de l'histoire de la photographie."C'est un problème typiquement français,estime·t--elle. Nous avons de très bons spé­cialistes de la conservation matérielle. Maisces conservateurs ou restaurateurs ne sontpas présents en permanence dans les ins­titutions." Contrairement aux pays anglo­saxons, explique-t-elle, où les institutionsreconnaissent deux types de profession­nels : "ceux du contenu de la collection"et "ceux de la matièreft

• Si la première spé·cialité reste davantage étudiée et valoriséeque la seconde, ces pays ont compris que"sans matière, il n'y a plus de contenu".Pourtant, de véritables trésors se cachentdans les archives publiques et privées, Des

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LA PALETTE DES DUTILS

Des Instruments de précision. la manipulatioodes photos demande beaucoup de minutie.r"

Une boite d'aquarelle. Gweoolil Furie utilise<es pigments pour la retouche des tirages.

Des solvants en lout genre. l'éthanol ou mêmel'eau servent il ôter délicaiemenilles résidus de colles.

Despap~ japonais. Ils servent notammentàconsolider des tirages abimés.

procédés anciens comme les calotypestémoignent d'une époque photographiquemaintenant révolue. Tout comme de nom­breux indices sur les méthodes des artisansphotographes disséminées parfois dansles images, ou dans les recoins comme lecadre, le revers. L'histoire de la photo estun objet d'étude encore assez méconnuhors d'un milieu d'initiés.

Le restaurateur "ne travaille pas qu'avec sesmains'; poursuit Gwenola Furie. Il est aussicapable d'apporter une analyse complé­mentaire à celle de l'historien, "Je peux parexemple, à partir du cliché·meme, recon­naître la taille du négatif, savoir comment il aété tiré, sur quel type de papier, pourquoi il aété monté surtel ou tel carton, etc:' Une mis·sion pour laquelle le rapport il. l'original est

extrêmement important. "Il est arrivé quedes personnes m'apportent de mauvaisesphotocopies pour dater une photo. raconte­t-elle, Or sans les orignaux, je ne peux pasdire grand chose. Par contre, quand je les ai,il Ya plein d'indices que je peux analyser. Jevais parfois même aller plus loin car je vaisme demander pourquoi la photo est dans cetétat·là aujourd'hui. C'est encore comme »-

,,"327 juillet-aoU! 2019.~ PHOTO 81

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RÉPONSES RENCONTRE

Acétates el nltr.Jtes de ceJlulose sont~t présents SUI tes supports andens.11s ~t hautement fragilesel particulièrement inNammab16.Il laul Plt'lKlle des protedions partkuliêres pour les manipUlEf.

de l'archéologie. Toutes les traces du passéont un sens et une explication~. Avec cetteexpertise. Gwenola Furie est aussi capablede conseiller ses clients sur leurs méthodesde conservation. Après avoir inventorie lesdifférents typeS d'images présents dans lescollections, elle regarde dans queUes condi­tions celles-ci sont conservées avec une mé­thode qui s'apparente aux poupées russes.Elle commence par observer le climat dela région dans laquelle se trouve son client :zone humide. tempérêe ou seche. Puis. eUese focalise SUT le bâtiment en lui-même, puissur la pièce ou sont entreposés les clichés.Elle se rapproche ensuite de plus en plus

82 A"""",," PHOTO' n'327 JVI~e1'aoùt2019

Boites anciennesElles rool aussi partie du

patrimoine photographÎQue :cesboites ilJI(il'llfleS lffiloignent

d'uneillJtle~.

de la photo en analysant les boites. puis lesupport qui est directement en contact avecla photographie (pochette, carton, papier... ).De là Gwenola est en capacité d'orienter lesinstitutions sur les améliorations possibles.Des propositions qui sont faites en adéqua­tion avec le budget et les contraintes de l'ins­titution. La plupart du temps, il faut trouverWl juste équilibre pour que les images vieil­lissent dans de bonnes conditions.

Archiver ses fonds personnelsSi la question de la conservation se posepour les institutions qui possèdent d'impor­tants fonds photographiques, eUe est toute

indiquée également pour les particuliers.notamment les anciens professionnels. ~Ence moment, les photographes qui arriventà l'âge de la retraite ont travaillé Wle bonnepartie de leur carrière en argentique. Au­jourcfhui, ils se préoccupent de comment ilsvont pouvoir conserver leurs fonds. fl Encorefaut-il avoir déjà ordonné ses collections.Car des annees d'argentique signifient desdizaines de milliers de négatifs, des milliersde planches-oomact et des centaines, voiredes milliers aussi de tirages dans lesquels ilfaut donner de l'ordre pour ensuite penseril. les conserver. Gwenola Furic prend enexemple le photographe Guy Le Querrec.Ce membre de l'agence Magnum Photoss'est attaché à classer ses images et à orga­niser son travail via les planches contactsavec un système d'édition parfaitementlisible. Une aide précieuse pour naviguerdans ses archives. Mais tout le monde n'estpas aussi consciencieux que Guy Le Quer­rec, témoigne la restauratrice.Par ailleurs, chose non intuitive de premierabord, les matériaux utilisés pour l'archivagene sont pas forcément [es meilleurs pourconserver ses photos dans le temps. Ainsi,les pochettes plastiques pour ranger desnégatifs ou des diapos peuvent même êtrenocives. Elle contiennent souvent du PVC etle chlore rejeté est un puissant oxydant. Ilfaut donc plutôt penser il. changer de maté­riaux pour ranger ses photos. Des gestessimples existent pour mieux conserver sesimages, mais ils peuvent s'avérer coûteuxlorsqu'il s'agit de les appliquer au contenud'une piece entière. C'est un effort qui échoitaujourd'hui à de nombreux photographesqui peinent il. confier leurs archives. Peu demonde peut se targuer d'avoir pu transférerses images à un musée. et de ne plus avoir il.se soucier de la conservation de son œuvre.Même chez les plus grands photographesfrançais! Des années aprés l'arrêt de leurpratique argentique, ils se trouvent démunisface au travail à accomplir. Le risque est au­jourdlull de voir disparaître ce patrimoine.Et ce risque est peut être encore plus im­portant avec la pratique du numérique au­jourd'hui. Sans tirages, et avec des disquesdurs qui ont droit de vie ou de mort sur lesfichiers. c'est un pan complet de l'histoirede la photographie et des photographes quipourrait disparaître au premier plantage,Cela est d'autant plus vrai chez les amateurs.Des clichés gardés sur des smarcphones,des cartes mémoires ou juste partagés surles réseaux sociaux... Ces documents qui,plus tard intéresseront les historiens ainsique les conservateurs, sont aujourd'hui sin­gulièrement menacés.

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7 conseils pour bienconserver ses photos

tI Un envIronnement sainLes films comme les tirages n'aiment pas trop l'humidité. Évitezdonc les caves ou les vieux greniers pour les entreposer, et choi­sissez plutôt une pièce habitable et aérée,

tI Une boite prévue pour la conservationIl est préférable de conserver des films dans une boite qui n'estpas hermétique. L'air doit pouvoir passer, même finementcomme avec le carton. Évitez tout de même les boites il chaus­sures dont le carton gris peut altérer les photographies.

li' Un support fiable au contact de l'imageChoisissez judicieusement le support qui sera au contact directde la photo. Pour la conservation des flims, les pochettes en plas­tique sont il proscrire. Préférez plutôt des papiers de conserva­tion ou faute de moyens, un papier normal sans encres.

1/ Ne pas Intervenir soi-même sur des photosen mauvais étatA moins que vous ne vouHezjouer à rapprenti chimiste, vouloirréparer soi-même ses photographies est particulièrement risqué,même pour les habitués des labos. Le matériau photographiquevieillit et ne réagit pas forcément de la même manière aprèsquelques dizaines d·années.

t/ Se faire conseillerLes conservateurs·restaurateurs sont les plus à même de dia­gnostiquer et résoudre les problémes d\m fonds photographique.N'hésitez pas à leur demander conseil ou à suivre des formationspour conseTVer vos photos dans les meilleures conditions.

t/ Penser â la conservation dès la productionLes questions liées à la conseTVation sont désormais connues.Vous pouvez maintenant dés la réalisation des photos anticiperles problèmes d'archivage. Le choix des colles, des papiers. destirages peut être réalisé en conséquence.

t/ Scanner pour sauvegarderNumériser ses images pour les exploiter peut être une bonneidée. Les films ou tirages sortiront moins souvent de leur lieu destockage et pourront ainsi être mieux conseTVés.

Deux formations pour devenir restaurateur

• Master de restaurateur du patrimoineCette formation diplômante est diwensée par l'Institut National duPatrimoine. Elle est accessible dès le baccalauréat et dure cinq aIlS. Au seinde ses sept sPécialités, il en existe une entièrement dédiée à la restaurationphotographique. le master est accessible sur concours. Il comprend troisépreuves d'admissibilité: analyse et commentaire d'illustrations choisiespar le candidat, sciences et dessin. Puis de trois épreuves d'admission:habileté manuelle et cie couleu~, une épreuve de copie et un oral. Durantles cinq années, les élèves partagent des cou~ avec les autres spécialitéset suivent des cours Qui leurs sont propres. En parallèle, des aletie~ dédiésà la photo sont organisés pOUr les apprentis. Très tôt, ils sonl amenés àintervenir sur des œuvres àrestaurer. le tout encadré par des professionnels.la dernière année est consacrée àun mémoire de fin d'études. Entre 18et 20 élèves sont re<rutés chaque année par "INp, dont généralement un àQuatre avec la spé<.ialité photographie.

• Master en conservatioo-restauration des biens culturelsCette formation est organisée par j'université Paris 1Panthéon Sorbonne.le master est accessible aux détenteu~ d'une licence spécialisée et duredeux ans. Àla différence de celui de l'INp, ce master est généraliste et touchetoutes les branches de la conservation et de la restauration. Il est possiblede se spécialiser en photographie la dernière année.