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Kit du débutant
Kit du Débutant
en « transparisation »
Cellules tyrosine hydroxylase positives d’une glande surrénale d’embryon de souris « transparisée »
© David GODEFROY-Université de Rouen- Laboratoire Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine
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CHARTE d’Utilisation du Kit du Débutant
Ce document "Kit du débutant en transparisation" est à la disposition de quiconque souhaite s’initier à la transparisation d’échantillons biologiques, académique ou privé. Ce document est issu du travail collectif du Groupe de Travail préparation d’échantillons (sous-groupe Transparisation) du RTmfm (Réseau métier Technologique en Microscopie de Fluorescence Multidimensionnelle).
L’usage et la distribution du Kit sont libres, cependant la mention « clearing protocol have been initiated/facilited by the “ clearing kit for new users” from RTmfm (CNRS, France) » est nécessaire dans la rubrique remerciement des articles scientifiques ayant bénéficiés des conseils de celui-ci et/ou de(s) l'expert(s) de la cartographie.
Les retours d'expériences suite à mise en application des conseils du "kit" et/ou des experts sont vivement souhaités : [email protected]
Le GT Transparisation remercie vivement Matthieu Simion, Elodie Machado (TEFOR, Paris Saclay) pour leur contribution.
Le GT Transparisation :
Pierre Affaticati (TEFOR - Gif-s-Yvette), Geneviève Conéjéro (MRI-Montpellier),Romina D’Angelo (TRI/I2MC -Toulouse), Laurence Dubreil (APEX – Nantes), Orestis Faklaris (MRI-Montpellier), David Godefroy (DC2N-Rouen), Nicolas Goudin (Hôp. Necker-Paris), Thomas Guilbert (Cochin-Paris), François Michel (InMAGIC-Marseille)
Ce document est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons
Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0
International.
file:///C:/Users/godefda1.UR/AppData/Local/Temp/[email protected]://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.frhttps://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.frhttps://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr
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Table des matières
Accéder au monde de la transparisation.
Table des matières
A - Prologue ................................................................................................................................................... 4
B - Accéder au monde de la « transparisation » ............................................................................................ 6
1-Déshydratation et délipidation par les solvants organiques .................................................................. 6 1-1 - Solvants: 3DISCO et iDISCO+ .......................................................................................................... 6
2-Hyperhydratation .................................................................................................................................... 9
2-1 – CUBIC-1 .......................................................................................................................................... 9
3-Gel embedding + hyperhydratation ......................................................................................................14
3-1 – CLARITY ........................................................................................................................................14
4 –Simple immersion : RIMs refractive index matching solutions ...........................................................22
4-1 – TDE ..............................................................................................................................................22
4-2- RapiClear .......................................................................................................................................24
C –Et pour les plantes ? ................................................................................................................................26
1-Protocoles de transparisation pour les plantes : ..................................................................................26
1-1 ClearSee ..........................................................................................................................................26
1-2 TDE .................................................................................................................................................27
D – Comment observer les échantillons .......................................................................................................29
BIBLIOGRAPHIE .........................................................................................................................................33
4
A - Prologue
Qu’est-ce que la « transparisation ? Pourquoi un échantillon biologique
n’est pas transparent, comment le rendre transparent ?
La « transparisation », dans le domaine de l‘imagerie, consiste à la mise en œuvre
de différents processus pour optimiser le passage de la lumière à travers un échantillon
biologique. On parle aussi de « transparisation » optique des tissus (TOC Tissue Optical
Clearing). En effet, un tissu biologique est opaque à cause de ses propriétés physico-
chimiques, plus particulièrement à cause de sa composition hétérogène en lipides,
glucides, protéines, qui se traduit par une grande diversité des indices de réfraction (IR)
responsable du « scattering » ou diffusion de la lumière. La présence de pigments qui
colorent certains tissus constitue un obstacle pour la lumière dont tout ou partie du spectre
sera absorbée à leur contact. Pour rendre un échantillon biologique transparent, la
stratégie visée dans les différents protocoles de « transparisation » est commune, elle
consiste à homogénéiser l’IR du tissu pour limiter la diffusion de la lumière et le décolorer
pour en limiter l’absorption
5
Pourquoi rendre un échantillon transparent ?
La pénétration de la lumière dans le tissu biologique constitue une des limites de
la microscopie optique. Des développements technologiques tels que la microscopie
biphotonique ont permis d’améliorer l’imagerie en profondeur sans toutefois résoudre
entièrement le problème. D’autres stratégies ont été développées pour s’affranchir de
cette contrainte, en particulier en changeant les conditions de préparation des
échantillons. L’idée consiste à rendre transparent ces échantillons en minimisant les
différences d’indice de réfraction (IR) des échantillons par différents procédés chimiques.
Une fois l’échantillon transparent, les limites d’imagerie en profondeur sont repoussées
ce qui autorise l’imagerie tridimensionnelle d’un organe voire d’un animal entier.
Aujourd’hui, il existe plus de quarante techniques de « transparisation » des tissus
(Richardson and Lichtman 2015; Vigouroux, Belle, and Chédotal 2017; Susaki and Ueda
2016; Orlich and Kiefer 2018; Tainaka et al. 2016; Silvestri et al. 2016). Ils se différencient
par la nature chimique des composés utilisés, le degré de « transparisation » optique
atteint, leur capacité à préserver les dimensions d’origine des tissus, leur capacité à
préserver les marqueurs fluorescents. Le choix de la méthode peut varier selon la nature
de l’échantillon (taille, pigmentation, composition lipidique, organisation des protéines),
les techniques d’imagerie disponibles, le type de marquage analysé ou la résolution
attendue. Plusieurs techniques peuvent donner le résultat attendu mais certaines sont à
exclure d’office en raison de leur incompatibilité avec certains tissus ou certains
marquages.
Classiquement, les protocoles de transparisation sont divisés en deux grandes classes :
- ceux à base de solvants organiques les plus utilisés sont les techniques DISCO (Belle
et al. 2014; Renier et al. 2014; Pan et al. 2016; Masselink et al. 2019; Cai et al. 2019;
Dodt et al. 2007; Ertürk et al. 2012)
- ceux à base de solvants hydrophiles et qui comprennent les méthodes
d’hyperhydratation comme Scale/CUBIC (Susaki et al. 2015; Hama et al. 2011; Susaki et
al. 2014; Tainaka et al. 2014; Hama et al. 2015; Tainaka et al. 2018) , CLARITY/PACT
(Tomer et al. 2014; Chung et al. 2013; Yang et al. 2014; Sylwestrak et al. 2016), de simple
immersion comme SeeDB (Ke, Fujimoto, and Imai 2013), FRUIT (Hou et al. 2015), TDE
(Aoyagi et al. 2015; Costantini et al. 2015), ou encore des procédés utilisant des hydrogels
pour stabiliser les tissus (CLARITY/PACT et dérivés (Gradinaru et al., 2018), SWITCH
(Ehman et al. 2017). Une autre classification, « du point de vue du microscopiste » a aussi
été proposée par Silvestri (Silvestri et al. 2016).
6
Dans ce « kit du débutant » vous trouverez différents protocoles de « transparisation »
regroupés dans 4 grandes familles, (1) déshydratation et délipidation par les solvants
organiques (2) hyperhydratation (3) simple immersion (4) enrobage dans un gel de
polyacrylamide suivi d’une délipidation.
-
Remarques :
La liste des protocoles proposés dans ce kit n’est pas exhaustive, elle permettra
cependant de donner une base aux utilisateurs souhaitant démarrer ce type d’approches.
Il est important de noter que chaque échantillon a des propriétés spécifiques pouvant
nécessiter une adaptation du protocole décrit dans ce « kit du débutant ».
Une cartographie d'expertise est disponible également sur le lien :
https://tefor.net/experts.html
Pour présenter différents protocoles de « transparisation », notre échantillon de référence
choisi est le cerveau de souris mais nous donnerons également des exemples
d’application sur les plantes.
B - Accéder au monde de la « transparisation »
1-Déshydratation et délipidation par les solvants organiques
1-1 - Solvants: 3DISCO et iDISCO+
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation” 3DISCO, iDISCO+
Les protocoles de « transparisation » 3DISCO (3-Dimensional Imaging of Solvent-
Cleared Organs) et (Immunolabelling-Dimensional Imaging of Solvent-Cleared Organs)
utilisent des solvants organiques au cours des différentes étapes. Des précautions dans
l’utilisation de ces produits sont nécessaires, les étapes de changement de solvants
doivent être effectuées sous hotte de protection et les manipulations doivent être réalisées
avec les équipements individuels de protections (gants, blouse).
Les méthodes DISCO préservent mal les protéines de fusion des échantillons à
transpariser. Les protéines fluorescentes peuvent perdre tout ou partie de leurs propriétés
de fluorescence et ces protocoles peuvent nécessiter un contre marquage immunologique
(anti-XFP) afin de retrouver un niveau de signal significatif. Attention néanmoins, les
techniques de délipidation par solvant et de déshydratation, dont les méthodes DISCO,
vont provoquer un léger rétrécissement irréversible de votre échantillon en fonction de
la durée de la « transparisation », de la taille de l’échantillon traité et de la méthode utilisée
https://tefor.net/experts.html
7
(de 0 à +/- 25 %). Par ailleurs, le tissu va se durcir et pourra devenir cassant. Un avantage
non négligeable de ce rétrécissement, qui est relativement isotrope, consiste dans la
possibilité de faire les acquisitions plus rapides et plus faciles car moins d’épaisseur en Z
et par conséquent un nombre de tuiles des mosaïques réduit.
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Les souris doivent être perfusées avec du PBS1X et du PFA 4%. Après dissection, les
échantillons sont post fixés une nuit à 4°C dans du PFA 4%, puis rincés dans du PBS1X
à température ambiante puis conservés dans du PBS1X à 4°C.
c. Les étapes du protocole de « transparisation »
c-1. 3DISCO
3DISCO Cerveau de souris
THF 50% 2 heures minimum ou ON
THF 80% 2 heures
THF 100% 2 heures
THF 100% 2 heures
DCM 100% 30 minutes
DBE 100% 3 heures minimum
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c-2. iDISCO+
iDISCO+ Cerveau de souris
MeOH 20% 1 heure
MeOH 40% 1 heure
MeOH 60% 1 heure
MeOH 80% 1 heure
MeOH 100% 1 heure
MeOH 100% 1 heure
DCM (2/3)/ MeOH (1/3) ON
DCM 100% 20 minutes
DCM 100% 20 minutes
DBE 100% 3 heures minimum
d. Considérations pratiques
Les solvants sont dilués dans l’H2O milliQ stérile.
Les échantillons doivent être placés dans 15 ml minimum de solvant.
Toutes les étapes se font sous agitation douce (rotateur, agitateur de plaque etc..).
Les plastiques utilisés doivent être résistants aux solvants utilisés.
Après l’étape de DCM 100%, l’échantillon doit couler au fond du tube.
Les échantillons sont conservés dans le DBE 100%, à température ambiante, à l’abri de
la lumière.
e. Liste des réactifs / matériels
Paraformaldehyde (VWR : 1.04005.1000) 4% dans du PBS1X
Tétrahydrofuran Anhydre≥99.9% (Sigma : 186562) : THF
Dichlorométhane (Sigma : 270097) : DCM
Benzyl éther (Sigma : 108014) : DBE
Méthanol (Fisher : A412SK-4) : MeOH
9
f. Références Ertürk, Ali, Klaus Becker, Nina Jährling, Christoph P. Mauch, Caroline D. Hojer, Jackson G. Egen,
Farida Hellal, Frank Bradke, Morgan Sheng, and Hans Ulrich Dodt. 2012. “Three-Dimensional Imaging of Solvent-Cleared Organs Using 3DISCO.” Nature Protocols 7 (11): 1983–95. https://doi.org/10.1038/nprot.2012.119.
Renier, Nicolas, Zhuhao Wu, David J Simon, Jing Yang, Pablo Ariel, and Marc Tessier-lavigne.
2014. “Resource IDISCO : A Simple, Rapid Method to Immunolabel Large Tissue Samples for Volume Imaging” Im. https://doi.org/10.1016/j.cell.2014.10.010.
2-Hyperhydratation
2-1 – CUBIC-1
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation” CUBIC
Basé sur scale/CUBIC publiée en 2011 (Hama et al. 2011), la méthode CUBIC-1 publiée
en 2014 (Susaki et al. 2014; Tainaka et al. 2014) et ses variantes sont des méthodes de
« transparisation » optique utilisant historiquement l’urée comme agent de délipidation.
L’avantage de ces techniques résident dans le faible coût des réactifs, leur faible toxicité
et la simplicité du protocole de « transparisation » car nécessite peu de matériel
spécifique et peu de préparation de l’échantillon. Les méthodes CUBIC préservent assez
bien les protéines de fusion des échantillons à transpariser. Attention néanmoins, les
techniques d’hyperhydratation, dont les méthodes CUBIC, vont provoquer une légère
expansion de votre échantillon plus ou moins réversible en fonction de la durée de la
« transparisation », de la taille de l’échantillon traité et de la méthode CUBIC utilisée.
En 2018 Taikana et al. ont publié une étude comparative afin d’améliorer les méthodes
CUBIC (Tainaka et al. 2018).
La méthode décrite ci-dessous est la méthode CUBIC-1 utilisant un cocktail à base d’urée
comme solution de délipidation, appelé Reagent 1 (R1).
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Dans le cas d’une « transparisation » d’organes de souris :
La souris doit être perfusée avec 20-30 ml de PBS1X contenant 10 U/ml d’héparine au
moyen d’une pompe péristaltique. Perfuser ensuite la souris avec 150 ml de PFA 4% en
PBS. Perfuser ensuite la souris avec 20 ml de PBS. Après la dissection, les échantillons
sont post fixés une nuit à 4°C dans du PFA 4%. Rincer les échantillons dans du PBS1X
à température ambiante puis conserver les dans du PBS1X à 4°C.
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Dans le cas d’une « transparisation » de souris adulte :
Perfuser la souris avec 20-30 ml de Reagent 1 (R1) dilué à 1:1 avec dH2O. Prélever les
échantillons d’intérêt et les immerger dans le R1 dilué au ½ pendant 6h sous agitation.
Enfin remplacer le R1 dilué au ½ avec du R1 frais. Incuber les échantillons overnight à
room temperature.
c. Les étapes du protocole
Procédure de « transparisation » rapide avec immuno-marquage (adaptée pour les embryons de
souris précoce d’environ 1 mm).
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d. Considérations pratiques
Les temps d’incubation dans R1 et R2 peuvent être augmentés pour améliorer la
« transparisation ». Pour les observations microscopiques avec objectifs à indices
refractométriques adaptatif (cf. D) assurez-vous d’avoir ajusté les indices
refractométriques de votre gel d’agarose/R2, le R2 d’immersion du microscope et le R2
d’immersion du protocole de « transparisation ». Astuce : Ajouter de l’eau au R2
diminuera votre indice réfractométrie, le sucrose l’augmentera.
e. Liste des réactifs / matériels
PBS 1X, 4 % PFA, 80 wt% Quadrol : stocker avec une dilution à 80 wt%, 12,5 g H2O
Millipore, 50g Quadrol
Jour étapes CUBIC-1
Jour 1 « transparisation »
4h en reagent-1 à 37°C
Bain PBS1X 3x >2h , ou 1x 2h et toute la nuit et le jour suivant à nouveau 2h
Jour 2 Immunomarquage Anticorps primaire
rinçage au PBS 1X
Blocage dans sérum de cheval (dilué à 10% dans du PBS/0.5% Triton) ou TNB
Incubation de l'anticorps primaire à 4°C dans du serum de cheval, ou à RT dans du TNB pendant 48h
Jour 4 Immunomarquage
Anticorps secondaire
Bain PBS1X/0.1% ; Triton 3x 10-15 min
L'anticorps secondaire seul ou avec DAPI est mis en solution de blocage à 4°C (sérum de cheval) ou RT (TNB) 24h
Jour 5 "transparisation"
Bain PBS1X/0.1% triton 3 x 10-15 min
Incuber l'échantillon dans le reagent-2 minimum 4h à 37°C
Jour 6 "transparisation"
Inclure les échantillons en gel agarose/ reagent-2
Conserver à 4°C overnight
Jour 7 Observation
Imagerie
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Four à 37°C, enceinte pour faire le vide.
Reagent-1 (R1) : mélange à 25 wt% urea, 25 wt% Quadrol, 15 wt% Triton-X-100 et dH2O
Solutions mères ou poudres C final ajouter unité
Urée 25% 12.5 g
Quadrol 80% 25% 15,6 g
dH2O 14,4 g
Solubiliser sous agitation en chauffant (~50°C) jusqu’à dissolution complète : obtention
d’une solution claire (minimum 30min)
Attendre que la solution soit à température ambiante avant de continuer
Triton X100 15% 7,5 g
Masse totale 50 g
dégazer la solution sous vide toute la nuit
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Reagent-2 (R2): mélange à 25wt% urea, 50 wt% sucrose, 10 wt% triethanolamine,
dH2O
Solutions mères ou poudres C final ajouter unité
Urée 25% 12.5 g
Sucrose 50% 25 g
dH2O 7,5 g
Solubiliser sous agitation en chauffant (~60°C) jusqu’à dissolution complète :
obtention d’une solution claire (minimum 30min)
Attendre que la solution soit à température ambiante avant de continuer
triethanolamine 10% 5 g
Masse totale 50 g
dégazer la solution sous vide toute la nuit
Agarose gel/R2 : milieu d’inclusion pour l’observation microscopique
Préparer 10% agarose en H2O (20ml)
Bien mélanger l’agarose dans l’eau sous agitateur
Faire fondre au micro-onde
(Après utilisation il peut être stocké et réutilisé après préchauffage à 70°C au bain marie)
Préparer e.g. 20ml du mélange agarose/R2 (peut être réutilisé plusieurs fois, juste
préchauffer le mélange à 60°C au bain marie)
Ajouter l’agarose liquide au R2 préchauffé et bien mélanger (amplitude d’agarose ajouté
entre 4 et 15%)
f. Références
Adapté de Gomez-Gaviro et al.
Remerciements pour Johanna Eiblweiser et Lara de Tomasi.
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3-Gel embedding + hyperhydratation
3-1 – CLARITY
a. Généralités (Différences entre CLARITY/PACT/PARS)
La méthode CLARITY (Clear Lipid-exchanged Acrylamid-hybridized Rigid Imaging-
compatible Tissue hYdrogel) publiée en 2013 (Chung et al. 2013; Tomer et al. 2014) et
ses variantes (Gradinaru et al. 2018; Yang et al. 2014; Sylwestrak et al. 2016) sont des
méthodes de « transparisation » optique des tissus. Classiquement elles sont
catégorisées dans les méthodes utilisant des composés hydrophiles (par opposition à
celles à base de solvants organiques) et ne requièrent pas d’étapes de déshydratation
des tissus. Le principe de base consiste en une élution (partielle) des lipides par le SDS
tout en assurant la préservation du contenu cellulaire en protéines et acides nucléiques
par pontage chimique. Ce pontage ou hybridation est obtenu par la polymérisation à 37°C
d’un hydrogel à base d’acrylamide. Dans sa version originale, l’élution des lipides étaient
réalisées activement par un système d’électrophorèse. Les protocoles dérivés utilisent
une élution « passive » des lipides soit par perfusion-recirculation (PARS) pour
« transparisation » les individus entiers soit par incubations longues (PACT). Ces
méthodes ont été optimisées pour les applications sur le système nerveux de mammifère,
classiquement sur cerveau adulte de souris. Néanmoins, ces méthodes ont été testées
avec succès sur de nombreuses autres espèces ou tissus. Il a été montré que les
échantillons traités subissent une légère expansion des tissus qui est réversible. Si le
but est de détecter une fluorescence endogène, les méthodes CLARITY/PACT/PARS
peuvent être utilisées mais elles peuvent altérer le signal. Suivant les situations, une
immunodétection peut être réalisée pour augmenter le signal fluorescent.
L’étape de solubilisation des lipides en SDS peut donc être réalisée activement
(électrophorèse, perfusion) ou passivement par incubation longue. Les principes de
l’électrophorèse (CLARITY) et du passive-CLARITY ou PACT sont décrits ici. Pour la
perfusion de l’animal entier (PARS), se référer à (Treweek et al. 2015).
L’étape de formation du gel d’hydrogel est commune aux différentes techniques.
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Les monomères d’hydrogel (PFA, acrylamide, bis-acrylamide, VA-044 en PBS) sont
délivrés par perfusion cardiaque, l’organe d’intérêt est alors prélevé et laissé en incubation
pendant quelques jours dans une solution d’hydrogel pour permettre une distribution
homogène des molécules de l’hydrogel. Pour les petits organes ou échantillons il est aussi
possible de fixer les tissus frais en PFA sans perfusion, mais la perfusion assure une
15
meilleure distribution des fixateurs et monomères d’hydrogel dans les tissus que la simple
diffusion.
c. Les étapes du protocole
Polymérisation du complexe tissue-hydrogel :
La polymérisation de l’hydrogel est initiée à 37°C par le VA-O44 et en l’absence d’oxygène
(l’oxygène qui inhibe la polymérisation est remplacé par de l’azote sous une cloche à
vide).
La taille des pores de la matrice ainsi crée peut-être ajustée en faisant varier les
concentrations d’acrylamide, de bis-acrylamide et de PFA : plus la matrice est réticulée
plus le tissu sera stable et les protéines préservées mais la pénétration des molécules,
notamment des anticorps sera plus lente.
Préparation de l’hydrogel :
Préparer 14 ml de solution d’hydrogel pour chaque échantillon.
Conserver les réactifs et échantillons sur de la glace pour éviter la polymérisation.
Préparer la solution d’hydrogel avec attention (dans la glace et sous hotte). Pour 60ml de solution d’hydrogel :
Solutions mères ou poudres C final ajouter unité
Acrylamide (40%) 4 % 6 ml
Bis-acrylamide (2%) 0,05 % 1,5 ml
VA-044 Initiator 0,25 % 150 mg
10X PBS 1X 6 ml
16% PFA 1 % 3,75 ml
dH2O 43,25 ml
Volume total 60 ml
Infusion dans l’hydrogel
Le PFA et l’Acrylamide sont des réactifs dangereux (CMR), potentiellement neurotoxique,
irritant, sensibilisant cutané. Eviter l’inhalation et le contact direct. Effectuer
obligatoirement la préparation des solutions sous hotte et avec des protections
16
individuelles comprenant blouse de laboratoire, lunettes et gants. L’élimination des
déchets d’hydrogel doit être effectuée conformément aux réglementations
institutionnelles.
Transférer les échantillons dans des tubes coniques de 15 ml. Travaillez sur un
bac à glace. Ajouter 14 ml d’une solution d’hydrogel dans chaque tube.
Incuber à 4 °C sans agitation pendant 48h pour permettre à la solution
d’hydrogel de pénétrer dans l’échantillon.
Polymérisation de l’Hydrogel :
La polymérisation de l’acrylamide est initiée à 37°C (en présence de VA-O44) et permise
par le remplacement de l’oxygène (inhibe la polymérisation) par de l’azote. Pour dégazer
l’échantillon, utiliser un dessiccateur placé sous hotte, muni d’une pompe à vide et relié à
une bouteille médicale d’azote.
17
Créer une atmosphère humide dans le dessiccateur en plaçant des petits
containers d’eau chaude dans le dessiccateur.
Ajuster la température à 37°C dans le dessiccateur.
Transférer les échantillons dans une boite de pétri de 60 mm de diamètre et
distribuer les échantillons dans des cassettes en utilisant des pinces ou un
pinceau. Transférer le moins possible de la solution d’hydrogel dans les
chambres. Il est également possible de transférer directement l’échantillon
dans une boite de pétri avec la totalité de la solution d’hydrogel.
Travailler rapidement et déplacer chaque cassette sous le couvercle une fois celle-ci terminée pour éviter le dessèchement. (Vous pouvez construire une petite boîte contenant une éponge humide pour contenir les cassettes et les garder humides).
Ajouter un contrôle de polymérisation dans un petit récipient rempli de solution d’hydrogel
Allumer la pompe à vide et faire le vide jusqu’à 50 bar
Fermer le robinet de la pompe à vide et ouvrir le robinet d’azote
Ouvrir le réservoir d’azote pour remplir complètement la chambre de dessiccation d’azote jusqu’à 0 bar
Répéter cette opération minimum deux fois
Laisser la polymérisation dans cette atmosphère d'azote à 37 ° C pendant 2 heures ou jusqu'à ce que l'hydrogel de contrôle (restant de la solution) soit polymérisé.
Préparation de la solution de « transparisation » :
Préparer une solution de SDS à 4% SDS, acide Borique 200mM = solution de
« transparisation ». Ajuster le pH à 8.5 (NaOH). La concentration de SDS peut varier
selon les applications, par exemple, pour des tranches de cerveau de souris adulte
ayant une épaisseur de 1 mm, on peut utiliser une solution de SDS 8%, acide Borique
200mM sans risquer d’abîmer l’échantillon. Filtrer la solution (0.22µm).
Ingrédient Final C Add unit
Acide Borique 200mM 12,37 g
Sodium Dodecyl Sulfate 4% 40 g
dH₂0 Fill to 1L l
NaOH To pH 8,5 l
Le SDS est un détergent puissant, toxique et irritant pour la peau et les voies respiratoires, il est important d’utiliser une balance de précision sous une hotte aspirante pour peser l’acide borique et le SDS, puis d’ajouter de l’eau distillée et d’ajuster ensuite le pH à 8,5. L’acide borique est classé reprotoxique 2 (CMR) par la Communauté européenne. Son
emploi est désormais règlementé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Reprotoxicit%C3%A9
18
Lavage des échantillons :
Cette étape est effectuée pour laver les échantillons après l'étape de polymérisation afin d’éliminer le PFA en surplus, l'initiateur et le monomère non polymérisé.
Facultatif : nettoyer les échantillons avec un pinceau imbibé de solution de « transparisation » en faisant glisser l’échantillon sur un gant pour retirer mécaniquement l’excédent d’hydrogel en fin de polymérisation.
Retirer les cassettes du dessiccateur et les plonger dans un bécher rempli de solution de « transparisation ». Compter par exemple 20 mL par coupe de 1 mm de cerveau de souris adulte. Si les échantillons ont été mis directement avec la solution d’hydrogel, les mettre dans une cassette à cette étape.
Laver les échantillons avec la solution de « transparisation » pendant 24 heures à température ambiante.
Changer la solution et laver les échantillons une fois de plus pendant 24 heures à 37 °C.
Veiller à éliminer avec soin cette solution (risque biologique). A cette étape on peut choisir une élution des lipides active (adaptés aux gros échantillons, plus rapide, plus déformante, plus efficace) par électrophorèse avec les équipements décrits dans (Chung et al. 2013, Tomer et al. 2014) ou commerciaux (X-Clarity Logos biosystems) ou des variantes « maison » comme ici. Il est aussi possible d’opter pour une « transparisation » passive, plus longue (quelques jours à quelques mois !) mais plus respectueuse des tissus et adaptés aux petits échantillons (embryons, organes isolés, poissons-zèbre coupes épaisses de cerveaux). Solubilisation/élution des lipides :
Les lipides sont considérés comme la cause principale de diffusion de la lumière dans
l’échantillon et donc de l’opacité des tissus. La solubilisation et l’extraction des lipides est
réalisée par l’action d’une solution de SDS 4% (en tampon borate ou PBS) soit activement
par électrophorèse (micelles lipides-SDS chargés négativement) soit passivement en
ajustant les conditions de température et d’agitation de l’échantillon. Le temps d’élution
nécessaire à la « transparisation » varie selon la taille et la nature du tissu.
CLARITY : Elutions des lipides (micelles lipides-SDS) par électrophorèse (ETC):
La chambre ETC a été conçue et construite par Patrick Parra (atelier mécanique Neuro-PSI). Notre amélioration par rapport à la chambre proposée par le laboratoire Deisseroth et d'autres membres du forum CLARITY (clarity.org) réside dans l'utilisation de cassettes d'histologie à 6 puits permettant la transparence simultanée de 3 cassettes, soit jusqu'à 18 échantillons différents. Certaines parties sont conçues en impression 3D, d’autres sont usinées (cuve en plexiglass).
Configurer le système ETC comme suit :
19
En utilisant ce système de montage, la chambre ETC est alimentée en solution de « transparisation » par la sortie inférieure du tube, la sortie supérieure retourne dans la solution stock de « transparisation » (fiole Erlenmeyer) par la même pompe péristaltique (réglée sur 35 tours / min) à l'aide de 4 tubes, attention si vous utilisez seulement deux tubes vous videz la chambre ETC.
Vérifier l’étanchéité de la chambre en la remplissant de solution de
« transparisation ». Ouvrir le couvercle avec précaution et placer les cassettes
dans la logette réservée.
Clipser les rebords de la logette.
Insérez le couvercle dans la chambre inférieure, commencez à faire circuler la solution de « transparisation » dans la chambre et connectez l’alimentation en courant continu.
Appliquez 20 V (450-500 mA) sur le tissu à 37 °C pendant au moins 24 heures.
20
Une fois l’ETC terminée, les échantillons peuvent être conservés dans la solution de « transparisation » à température ambiante pendant au moins 2 semaines. Attention le SDS cristallise à froid !
Préparation des échantillons pour imagerie / nettoyage final:
Avant l'imagerie, laver l'échantillon avec 2 bains consécutifs de PBS-triton (0,1% de triton dans 1X PBS) pendant au moins 24 heures.
Incubation de l’échantillon dans le FocusClear/RapidClear ou solution à haut indice
de réfraction éventuellement en gradient.
Monter l’échantillon dans le milieu d’imagerie entre une lame de microscope et une lamelle couvre-objet séparée par un espaceur ou utiliser un objectif plongeant corrigé pour les indices de réfractions élevés.
Elutions passive des lipides (micelles lipides-SDS)
Cette méthode nécessite des tubes en verre de 300 mL et une rôtissoire à 37°C.
Après le lavage suivant la polymérisation, transférer les cassettes contenants les
échantillons dans un tube en verre rempli avec 300 mL de solution clarifiante. Au
maximum, 5 cassettes peuvent être en incubation dans le même tube en verre. Mettre les
tubes sous agitation douce à 37°C.
Vérifier tous les jours le degré de « transparisation » des échantillons en fonction de leurs
tailles. Par exemple, un cerveau entier de poisson zèbre au stade 6 semaine après
fécondation met un peu plus d’une semaine à devenir transparent, une coupe de 1 mm
de cerveau de souris environ 10 jours.
Marquage fluorescent (Optionnel)
Même si une partie de la fluorescence native est préservée dans ces techniques, il peut
être nécessaire d’effectuer un immunomarquage sur les échantillons notamment pour
amplifier le signal. Les anticorps sont des macromolécules qui diffusent très lentement
dans les tissus. Les protocoles de marquage pour les échantillons traités en CLARITY
varient évidement selon la nature (épaisseur, composition en lipide, présence de fibres
myélinisés). Par rapport à un immunomarquage classique sur coupe, les temps
d’incubation, les concentrations en détergent, la température et l’agitation sont augmentés
pour obtenir un marquage homogène du tissu. Par exemple, un immunomarquage sur
coupe 1mm de cerveau de souris peut durer environ 15 jours en fonction des solutions
de blocage et d’anticorps utilisées avec 10 jours d’anticorps primaire et 5 jours d’anticorps
secondaire. Il peut également être nécessaire de renouveler les solutions d’anticorps
21
primaires en fonction du marquage souhaité (épuisement dû à une grande quantité
d’épitope à reconnaitre).
Ces techniques sont compatibles avec l’hybridation in situ (Sylwestrak et al. 2016), dans
ce cas un pontage supplémentaire des acides nucléiques est réalisé grâce à l’utilisation
d’EDC (carbodiimide).
Homogénéisation de l’indice de réfraction
Le degré de « transparisation » finale est obtenue par l’échange de la solution de PBS
(IR=1,33) par une solution à haut indice de réfraction. Historiquement, l’homogénéisation
de l’indice de réfraction est réalisée par incubation dans le Focusclear (diatrizoic acid)
mais de nombreuses autres solutions commerciales ou « maison » sont disponibles et
permettent d’adapter l’indice de réfraction du milieu d’imagerie au tissu étudié et à
l’objectif utilisé.
d. Considérations pratiques
Attention à la manipulation de l’acide borique, de l’acrylamide et du SDS car ce sont des
produits toxiques.
e. Liste des réactifs / matériels
Acrylamide, SDS, Acide Borique, cassette, pompe à vide, hotte
Dimethyl sulphoxide (DMSO) (Carl Roth, catalog number: 4720.1)
Sodium bicarbonate (Carl Roth, catalog number: 0965.2)
20x PBS (Santa Cruz Biotechnology, catalog number: sc-362183)
16% formaldehyde (w/v), methanol-free (Thermo Fisher Scientific, Thermo ScientificTM, catalog number: 28908)
40% acrylamide solution in H2O (Sigma-Aldrich, catalog number: 01697)
VA-044 initiator (Wako Pure Chemical Industries, catalog number: 017-19362)
SDS pellet (Carl Roth, catalog number: CN30.3)
Boric acid (Carl Roth, catalog number: 6943.1)
Heated vacuum desiccator (VWR, SELECTA, catalog number: SELE4000474)
Vacuum pump (Savant, model: Gel Pump GP 110)
Histology processing cassettes (Simport, model: M503-12)
Refractometer (KRUSS Optronic, catalog number: DR 301-95)
22
4 –Simple immersion : RIMs refractive index matching solutions
4-1 – TDE
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation” (TDE)
Le protocole consiste à immerger l’échantillon dans une solution avec une concentration
croissante de TDE (2,2’-thiodiethanol), un dérivé de glycérol. Ce produit n’est pas toxique
et très peu cher. Il est souvent utilisé comme milieu de montage pour la microscopie de
fluorescence (indice de réfraction à 1.52 pour une concentration de 97%).Le TDE peut
être utilisé soit comme milieu de « transparisation » à lui tout seul, soit comme solution
de montage en fin de protocole CLARITY. A noter qu’il est possible de réaliser une gamme
de solution de TDE entre 60% et 100% pour obtenir des Indices de réfraction entre 1,47
et 1,52. L’utilisation d’un réfractomètre peut permettre d’ajuster l’indice de réfraction d’une
solution de TDE diluée dans du PBS à une valeur donnée.
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Fixation de l’échantillon dans du PFA 4% puis immunomarquage ensuite si nécessaire.
Si le protocole est appliqué pour un organe entier comme dernière étape d’un protocole
type CLARITY, il vaut mieux perfuser la souris avec une solution de PFA 4%.
Indice de réfraction/ Concentration en TDE/deformation. Costantini et al., 2015
23
c. Les étapes du protocole
Le protocole est basé sur la simple immersion de l’échantillon dans le TDE. Attention à la
concentration du TDE. Des concentrations élevées peuvent donner un bon degré de
transparence, mais avoir pour conséquence une diminution de l’intensité du signal de
fluorescence. Une concentration de l’ordre 50-60% de TDE dans du PBS est la plus
appropriée.
Dans l’article de Constantini et al. 2015, le protocole débute par un premier bain à 20%
de TDE/PBS d'une durée d'un jour, puis un second bain à 47% de TDE/PBS pour deux
jours. A l'issu de ces trois jours, les échantillons sont conservés dans ce milieu de
« transparisation ».
Le temps d’incubation va dépendre de la taille de l’échantillon. On arrive à un plateau
d’efficacité de « transparisation » après 2 jours d’immersion dans le milieu, mais la
« transparisation » est efficace après 6h d’incubation.
d. Considérations pratiques
Le protocole est simple et efficace avec une conservation de la fluorescence endogène
de la GFP ou autres protéines fluorescentes. Attention cependant à la concentration
du TDE car il peut être observé une réduction de taille des échantillons pour les
concentrations plus élevées, à noter que si l’imprégnation des échantillons se fait
progressivement dans des solutions de concentration croissante la taille des échantillons
reste inchangée.
e. Liste des réactifs / matériels
Paraformaldehyde (VWR : 1.04005.1000) 4% dans du PBS1X
2,2’-Thiodiethanol (Sigma : 88561) : TDE
f. Références
Costantini, Irene, Jean-Pierre Ghobril, Antonino Paolo Di Giovanna, Anna Letizia Allegra Mascaro, Ludovico Silvestri, Marie Caroline Müllenbroich, Leonardo Onofri, et al. 2015. “A Versatile Clearing Agent for Multi-Modal Brain Imaging.” Scientific Reports 5: 9808. https://doi.org/10.1038/srep09808.
24
4-2- RapiClear
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation” RapiClear
Le produit RapiClear est un produit commercial. Il existe 4 types de RapiClear, avec des
indices de réfraction différents (1.47, 1.49, 1.52, 1.55). Pour des échantillons de petite
taille, ce protocole est très efficace. Il préserve le signal de protéines endogènes
fluorescentes. Il peut être utilisé comme la dernière étape d’une « transparisation » type
CLARITY. Le fournisseur ne communique pas sur les composés de ce produit.
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Fixation de l’échantillon dans du PFA 4% puis immunomarquage ensuite si nécessaire.
Si le protocole est appliqué pour un organe entier comme dernière étape d’un protocole
type CLARITY, il vaut mieux perfuser la souris avec PFA 4%. Une post-fixation est
souvent utile (une nuit à 4°C), suivi d’un immunomarquage si pas de protéines
fluorescentes.
c. Les étapes du protocole
Avant « transparisation », une perméabilisation de l’échantillon est utile afin de faciliter la
pénétration du produit dans l’échantillon. Perméabilisation dans 2% TritonX100 (dilution
dans du PBS) une nuit à température ambiante sous une légère agitation. Ensuite
l’échantillon est immergé dans le produit RapiClear à température ambiante. Le volume
du produit doit rester plus important que le volume de l’échantillon. Les tranches fines de
tissu (100 µm) peuvent être observées après deux heures d’incubation. Pour des
échantillons plus épais, le temps minimum d’incubation est d’une nuit et peut être prolongé
plusieurs jours voire une semaine. La solution peut être réutilisée jusqu’à 3 fois. Le temps
d’incubation dépend de la taille et la nature de l’échantillon. Plus l’échantillon augmente
en taille plus on privilégie l’utilisation de RapiClear avec un indice de réfraction élevé (pour
les coupes indice 1.47, petits embryons indice 1.49 et pour de plus grands échantillons
indice 1.52). Les organes transparisés peuvent être conservés plusieurs mois dans la
solution de RapiClear avec conservation de la GFP.
25
d. Considérations pratiques
Le produit n’est pas toxique. Il est relativement cher. Il peut être utilisé comme milieu
d’immersion pour les objectifs avec une bague d’adaptation. Le produit permet de
conserver la fluorescence endogène des protéines fluorescentes.
Pour économiser le Rapiclear, il est conseillé pour l’observation, d’isoler l’organe
transparisé, baigné dans la solution de Rapiclear en réalisant une chambre fermée. Une
solution pratique de montage consiste à couler une couche de silicone dans une boite de
pétri, attendre la polymérisation du silicone, creuser le silicone pour y mettre l’échantillon.
Recouvrir l’échantillon par une lamelle de verre et fixer la lamelle de verre avec du silicone
dentaire. Dans ce cas le TDE pourra être utilisé comme milieu d’immersion de l’objectif.
On adaptera l’indice de réfraction de la solution de TDE avec celui de l’indice de réfraction
de la solution de RapiClear utilisée pour transpariser (voir la publication de Costantini pour
connaitre la correspondance entre Indice de Réfraction et % de TDE).
Les produits RapiClear avec indice 1.47 et 1.49 n’ont pas d’influence sur la taille de
l’échantillon. Le produit avec indice 1.52 peut induire une légère augmentation de volume
de l’échantillon.
Bilan : Produit très efficace pour des échantillons de petite taille. Pour le reste, il vaut
mieux le combiner avec un autre protocole de « transparisation », comme le CLARITY.
e. Liste des réactifs / matériels
RapiClear : www.sunjinlab.com
26
C –Et pour les plantes ?
1-Protocoles de « transparisation » pour les plantes :
Les tissus végétaux sont des échantillons difficiles pour l’imagerie en profondeur. La
cellule végétale présente en effet, une forte hétérogénéité d’indices de réfraction du fait
de la présence d’une paroi autour de la membrane plasmique, de vacuoles pouvant
stocker des métabolites primaires ou secondaires en grande quantité, de plastes et
d’organites de réserve, de pigments et de différents composés cytoplasmiques qui
interfèrent avec la lumière : par exemple IR = 1,42 dans la paroi, = 1,36 dans le
cytoplasme, ou même =1 dans les poches d’air présentes dans les racines ou feuilles de
certaines plantes.
Si l’hydrate de chloral (réactif de Hoyer) est efficace et a longtemps été utilisé, il ne permet
pas de conserver la fluorescence de la GFP et de ses dérivés. Les principaux protocoles
de transparisation que l’on trouve dans la littérature récente pour les organes végétaux
sont le ClearSee et le TDE. Des résultats intéressants ont été obtenus avec le Rapiclear
ou le Clarity (PEA-Clarity = plant-enzyme-assited) mais sur très peu de modèles
végétaux. Quelle que soit la plante, des essais préliminaires doivent être effectués pour
choisir le protocole le plus adapté, (immunomarquage, protéines fluorescentes, etc).
1-1 ClearSee
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation" ClearSee
Facile à mettre en œuvre, cette méthode permet de diminuer la fluorescence de la
chlorophylle tout en maintenant celle des protéines fluorescentes, et permet l’utilisation
de colorants spécifiques avant observation (CalcoFluor, Nile Red, Direct Yellow….).
b. Préparation des échantillons : Perfusion/Prélèvement/Préparation des tissus/organes
Fixation des organes (ou morceaux d’organes) dans une solution de PFA 4% pendant 30
à 120 mn sous vide puis 3 rinçages au PBS 10mM pH 7,4 .
27
c. Les étapes du protocole
Les échantillons sont incubés dans la solution de ClearSee pour une durée de 4 jours à
4 semaines selon l’organe. Ils sont stockés à température ambiante. Une post-coloration
au Calcofluor ou avec le réactif Renaissance permet de colorer les parois avant
observation au microscope.
d. Considérations pratiques
La solution est un mélange d’urée (25%), de xylitol (10%) et deoxycholate de sodium
(15%)
Références
Kurihara D,Mizuta Y, SatoYand HigashiyamaT. 2015. “ClearSee, a rapid optical clearing reagent for whole‐ plant fluorescence imaging.” Development 1;142(23):4168‐ 79.DOI: 10.1242/dev.127613.
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A protocol for combining fluorescent proteins with histological stains for diverse cell wall components.” The Plant Journal 93, 399‐ 412‐ DOI:10.1111/tpj.13784
Nagaki K, Yamaji N and Murata M, 2017 “ePro‐ ClearSee: a simple
immunohistochemical method that does not require sectionning of plant samples.” Scientific reports, Nature‐ DOI:10.1038/srep42203
1-2 TDE
Le TDE peut donner de très bons résultats et est facile à réaliser avec des concentrations
comprises en général entre 50 et 80 %.
a. Ce que vous devez savoir sur cette “transparisation"
Après fixation au PFA 4% pendant au moins 1 heure sous vide et rinçage à l’eau, les
échantillons sont mis à incuber dans la solution de TDE, à température ambiante, mais
dans un premier temps, il est nécessaire de tester différentes concentrations en TDE et
différents temps d’incubation.
Exemple pour la tomate (jeune fruit de 1 à 2 cm de diamètre) : 1 semaine dans TDE 80%
puis acquisition des images sur coupes vibratome de 100 µM avec un multiphoton.
28
Références :
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29
D – Comment observer les échantillons
Objectifs
Pour imager des échantillons « transparisés » beaucoup de solutions d’imagerie sont
envisageables. Pour obtenir des images exploitables il est important d’identifier le matériel
dont on dispose et de vérifier qu’il répond à certains critères indispensables au type
d’échantillons à imager :
- la distance de travail (WD de l'objectif)) pour l’épaisseur d’observation
- l’ouverture numérique pour la précision
- la présence d'une bague de correction sur les objectifs pour les adapter à l'indice du
milieu d’immersion
- les objectifs ne sont pas tous compatibles avec les solvants utilisés.
Objectif bague
adaptative
Comment mesurer l'IR du milieu?
Pour mesurer l’indice refractométrique utiliser un Réfractomètre.
Refractomètre : Refracto 30GS (METLER TOLEDO),disponible aussi dans la valise
métrologique mise à disposition par le Groupe de Travail Metrologie du RTmFm.
30
Montages
Le montage est dépendant du type de microscopie et du type de système à disposition,
souvent ce sont des "fait maison". Nous vous donnons ici quelques exemples.
- Gels d’inclusion pour le Cubic (cf. pagXX)
- Montage pour un microscope droit
Immobilisation dans du Silicone
31
32
Tudor MANOLIOU, Impression 3D Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, Paris
Impression 3D
Spacers
Petri + silicone
Laurence Dubreil Romain Florisson Nantes
Système Mavig : Joints de ≠ épaisseurs
Romina D’Angelo Toulouse
Systèmes Ibidi en silicone à détacher et
poser sur lamelle
Microscope
droit
Microscope
inversé
33
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