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LE BRACONNAGE DES ESPÈCES : UNE MENACE POUR LA SéCURITé EN AFRIQUE KIT MéDIA © WWF-CANON / JAMES MORGAN

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kILL ThE TRadE ThaT kILLs !Le trafi c illégal d’espèces sauvages a tué en 2013 près de 800 rhinocéros rien qu’en Afrique du Sud, et 22 000 éléphants à travers tout le continent africain en 2012, pour une valeur de 8 à 10 milliards de dollars. Face à ce massacre, plusieurs pays se sont résolus à agir à l’image du Gabon qui a détruit un stock d’ivoire illégal le 27 juin 2012 sur la grande place de Libreville.

Pourtant, ces opérations médiatiques ne doivent pas masquer que les populations d’espèces menacées diminuent considérablement, victimes du braconnage et du commerce illicite de leurs cornes ou de leurs défenses. Attirés par l’appât du gain et les peines encourues non appliquées, les réseaux du crime organisé ont découvert dans le commerce illégal d’espèces une activité très rentable et peu risquée, faisant de ce trafi c le 5ème plus grand trafi c transnational au monde (après le pétrole, la drogue, les armes et le trafi c humain). On parle ici de braconnage de haut vol, de bandes organisées pour la plus part bien armées, parfois équipées d’hélicoptères, d’outils de vision nocturne et des tranquillisants vétérinaires.

La situation des éléphants est alarmante. Les populations d’éléphants s’élèvent aujourd’hui à 500 000 spécimens. Il existe deux sous-espèces d’éléphants en Afrique : les éléphants de savane (vivant dans les savanes du continent africain) et les éléphants de forêt, vivant principalement dans les forêts du Bassin du Congo. 62% d’entre eux ont disparu en 10 ans : il ne reste aujourd’hui que 100 000 spécimens d’éléphants de forêt.

Les populations de rhinocéros sont en situation dramatique. Déclarée comme espèce disparue en 2011 en Afrique Centrale, les rhinocéros ne se trouvent plus qu’en Afrique de l’Est et en Afrique du Sud. On estime aujourd’hui leur nombre à 20 000 pour les rhinocéros blancs, principalement en Afrique du Sud. En moyenne, plus de deux rhinos blancs sont tués par jour dans ce pays. En ce qui concerne le rhinocéros noir, il n’en reste plus aujourd’hui que 5 000 spécimens.

Une source de revenu pour le terrorisme international. Les conséquences du grand braconnage et du commerce illégal d’espèces sauvages vont bien au-delà de la destruction de la biodiversité. Elles touchent également la paix, la sécurité ainsi que l’intégrité des Etats et les conditions de vie des populations dans tous les pays de l’Afrique.

En eff et, la majorité du commerce illégal d’ivoire est aujourd’hui dirigée par des réseaux criminels internationaux. Des groupes armés et organisation terroristes (Armée de Résistance du Seigneur, rebelles affi liés à al-Shabaab, Janjawids, Boko Haram…) qui réinvestissent leurs bénéfi ces dans l’achat d’armes et le fi nancement de guerres civiles en Afrique Centrale.

Un exemple saillant est celui du Parc National de Bouba N’Djida, au nord Cameroun. En 2012, des braconniers venus du Sud Soudan ont traversé des milliers de kilomètres à travers la RCA et le Tchad, pour massacrer plus de 300 éléphants dans ce parc. Ce même groupe est responsable du massacre d’aux moins 89 éléphants en une seule nuit au Tchad. En réponse à cet incident, le gouvernement du Cameroun a été amené à déployer plus de 600 soldats d’élite pour défendre ses frontières contre ces bandes armées.

Les ressources déployées par les gouvernements pour répondre à la menace que représente le trafi c illégal sont encore inadaptées. Bien que la lutte contre le trafi c illégal d’espèces sauvages soit le cheval de bataille d’individus isolés au sein des gouvernements et des organisations internationales, elle n’est pas encore une priorité des gouvernements dans leur ensemble.

Pourtant, dans son récent rapport au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le Secrétaire général Ban Ki-Moon a exhorté les gouvernements à « élever la question du braconnage au rang de problème majeur de sécurité nationale et sous-régionale, nécessitant des actions concertées et coordonnées ». Ce rapport s’alarme de « l’utilisation par les braconniers d’armes de plus en plus sophistiquées et puissantes».

À l’occasion du 50e anniversaire de l’Union Africaine le 26 mai 2013, le Président français François Hollande a invité les chefs d’États africains à Paris les 6 et 7 décembre 2013 pour « une rencontre qui sera dédiée à la paix, la sécurité et [...] la lutte contre le terrorisme ».

La question de la lutte contre le crime faunique organisé doit être impérativement mise à l’agenda de cette conférence, si nous ne voulons pas perdre les populations restantes de plusieurs espèces emblématiques comme l’éléphant ou le rhinocéros.

La reconnaissance de la gravité de cette menace sur le patrimoine naturel africain et l’insécurité qui en découle doivent s’accompagner d’une application ferme des lois existantes tout en renforçant les moyens matériels et humains à notre disposition pour lutter contre cette activité extrêmement rentable.

Au-delà de la prise des conscience et des actions qui doivent être menées en Afrique, il est essentiel d’engager en parallèle les consommateurs d’ivoire d’éléphants et de cornes de rhinocéros qui se trouvent être pincipalement dans le marché asiatique : la responsabilité des gouvernements présents à Paris sera de les amener à mettre fi n à cette consommation meurtrière. .

C’est à ce prix que nous pourrons éradiquer un trafi c qui détruit notre patrimoine mondial naturel et déstabilise tout un continent.

Laurent Magloire Some, Directeur des Politiques et des Relations Extérieures au WWF Afrique

Avec plus d’une trentaine d’années d’expérience dans les domaines de la recherche biologique, de la planification stratégique de l’environnement, le développement de partenariats stratégiques, le dialogue politique de haut niveau et le plaidoyer, Laurent Magloire Somé est le spécialiste du WWF des questions géopolitiques en Afrique, notamment sur la problématique de la conservation et de la gestion des ressources naturelles.

Depuis son entrée au WWF en 1996, Laurent Magloire Some a successivement exercé les fonctions de Directeur du programme Afrique et Madagascar, de représentant régional du programme Afrique Centrale, et de délégué du progamme Biodiversité à Washington DC. Au préalable, Laurent Magloire Some a exercé les fonctions de chef du Département de physiologie et de pathologie de « l’Arbre Centre national des semences » du Ministère de l’Environnement et du Tourisme à Ouagadougou au Burkina Faso. Il a également été chargé de cours à l’Université de Ouagadougou et à l’École nationale des forêts.

Stéphane Ringuet, chargé de programme au WWF. [RTS]

Docteur en écologie tropicale au Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris, France), Stéphane Ringuet travaille depuis plus de 10 ans pour TRAFFIC, le réseau de surveillance du commerce des espèces de faune et de flore sauvage, alliance stratégique entre le WWF et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Stéphane Ringuet a rejoint le programme régional TRAFFIC Afrique Centrale en 2007. Il en est le Directeur depuis 2010. Dans ce cadre, il conduit et coordonne l’élaboration et la mise en œuvre du programme mondial de conservation TRAFFIC dans la région de l’Afrique Centrale et en est le représentant principal pour le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale, le Gabon, la République du Congo et São Tomé-et-Príncipe.

Il gère également les activités de TRAFFIC Afrique Centrale dans le domaine de la recherche et s’attache à l’élaboration des politiques de développement et au renforcement des capacités du Programme TRAFFIC.

INTERVENaNTs WWF

Philippe Germa, Directeur général du WWF France

Après des études d’économie, il rencontre Brice Lalonde dans les années 80. Convaincus que leur conviction partagée, l’écologie encore naissante à l’époque, sera au 21ème siècle ce que l’économie a été au 20ème, ils fonderont ensemble Génération Ecologie au début des années 90.

Philippe Germa rejoint en tant que Conseiller technique le cabinet de Brice Lalonde, alors devenu ministre de l’Environnemment sous le gouvernement Rocard, en mai 88. Il restera à ce poste 5 années, durant lesquelles il sera chargé de la communication et de dossiers aussi importants que la législation sur l’élimination des CFC, la suppression des phosphates dans les lessives, le décret sur la création des Eco-organismes dont Eco-Emballages, etc.

En 1993, il se lance dans le monde de l’entreprise écologique en créant, au sein du groupe bancaire néerlandais ABN AMRO, une activité d’investissement dans les secteurs de l’écologie. La société, dont il est Directeur Général depuis sa création, sera reprise par la Caisse des Dépôts puis deviendra NATIXIS Environnement et Infrastructures qui gère 1,5 milliards d’euros sur plus de 60 projets.

Après avoir dirigé la « Mission Climat de la CDC » en 2005, il crée, avec le soutien de la CDC et d’investisseurs internationaux, « l’European Carbon Fund », premier fonds privé mondial dédié à la lutte contre l’effet de serre au travers des mécanismes du Protocole de Kyoto.

En 2008, il devient membre de « l’Association des Amis du WWF France» avant de rejoindre la Fondation WWF France dont il est élu Administrateur et Trésorier en 2012.

Le Président français, François Hollande, accueillera ses homologues africains les 06 et 07 décembre 2013 à Paris dans le cadre du « Sommet de l’Elysée pour la Paix et la Sécurité en Afrique ».

En préambule de ce Sommet, une table ronde de haut niveau traîtant de la problématique du braconnage et du commerce illégal d’espèces en Afrique a été programmée à l’Hôtel de la Marine, le 05 décembre.

Le WWF a deux attentes principales pour ce Sommet :

1. L’adoption le 05 décembre 2013 d’une déclaration politique en faveur de la lutte contre la criminalité faunique reprenant les éléments développés par le WWF et la Banque Africaine de Développement dans la déclaration de Marrakech (mai 2013)

2. L’inscription de la question de la criminalité faunique à l’ordre du jour du Sommet des 06 et 07 décembre 2013, en faisant référence de façon claire au lien explicite entre la criminalité faunique et la paix et sécurité en Afrique

LEs aTTENTEs du WWF

documENTsdIspoNIBLEs

Le braconnage et commerce illégale d’espèces est le 5ème plus grand trafic transnational au monde

Montant estimé entre 08 et 10 milliards de dollars

2013 : 18 grosses saisies d’ivoire représentant plus de 40 tonnes

Chaque année, le braconnage tue 800 rhinocéros et entre 10 000 et 30 000 éléphants

Eléphants :> Population actuelle estimée à 500 000 spécimens (dont 100 000 éléphants de forêt)> 60 % de la population d’éléphant de forêt a disparu en 10 ans> Parc National de Bouba N’Djida, au nord Cameroun (2012) : 300 éléphants massacrés en quelques mois par les braconniers membres

des bandes armées Janjawid du Sud Soudan> Tchad (2013): 89 éléphants massacrés en une seule nuit par les mêmes bandes de braconniers

Rhinocéros :● En 2011, le rhinocéros blanc est déclaré espèce disparue en Afrique Centrale● En 2013, il ne reste plus que 20 000 rhino blancs principalement en Afrique du Sud● En moyenne, plus de 2 rhinos blancs sont tués par jour● Depuis début 2013, 800 rhinos blancs ont déjà été tués en Afrique du Sud● Rhino noir : il ne reste aujourd’hui que 5 000 spécimens

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La décLaRaTIoN dE maRRakEch (maI 2013)Nous lançons aujourd’hui à Marrakech une nouvelle réponse coordonnée de lutte contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages. Cette initiative consolide et complète d’autres actions mises en œuvre par des initiatives telles que le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) et les Réseaux régionaux d’application des législations sur la faune et la flore sauvages (WEN). Cette réponse offre une plateforme panafricaine d’appui aux initiatives existantes .

LE TRaFIc ILLIcITE d’EspÈcEs dE FauNE ET dE FLoRE sauVaGEsLe trafic d’espèces de faune et de flore sauvages est désormais plus organisé, plus lucratif, plus répandu et plus dangereux que jamais. Des braconniers véhiculés et en possession d’armes militaires abattent éléphants et rhinocéros. Les gardes responsables de la protection des espèces menacées dans les parcs deviennent eux-mêmes des cibles.

Le fléau anéantit les éléphants, les rhinocéros et d’autres espèces africaines. Des dizaines de milliers d’éléphants sont victimes du braconnage à travers l’Afrique chaque année. Les populations d’éléphants des forêts ont chuté de plus de 60 pour cent dans le bassin du Congo au cours de la dernière décennie.

Dans un pays africain, le braconnage de rhinocéros a augmenté de 5000 pour cent depuis 2007. Le trafic d’espèces sauvages menace de nombreuses espèces de faune et de flore ; des populations de plusieurs espèces africaines enregistrent un sérieux déclin.

Il ne s’agit plus d’un simple phénomène local. Des réseaux criminels internationaux contrôlent ce trafic et les bénéfices servent parfois à acheter des armes et à financer des conflits civils ou le terrorisme.

éBRaNLE LEs FoNdEmENTs du déVELoppEmENT EN aFRIQuELe problème n’est pas simplement environnemental. La violence et les ravages menacent la paix et l’état de droit, les revenus perçus du tourisme et d’autres utilisations de la faune et de la

flore sauvages dans plusieurs pays africains, ainsi que certaines communautés, parmi les plus pauvres et les plus vulnérables, dont les moyens de subsistance dépendent de la faune et de la flore sauvages. Le trafic concerne également des espèces qui font l’objet de commerce légal qui, lorsqu’il est effectué de manière durable et avec une bonne traçabilité, génère des bénéfices substantiels pour les communautés locales.

Le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages entrave les efforts gouvernementaux de lutte contre d’autres commerces illicites, d’armes ou de drogue par exemple. Il alimente le crime et la corruption et compromet la sécurité régionale.

En d’autres termes, le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvage s’ébranle les fondements du développement en Afrique et anéantit certains résultats sociaux et économiques durement acquis par le continent au cours de ces dernières années.

dEmaNdE dE pRoduITs ILLéGauX Issus dE La FLoRE ET dE La FauNE sauVaGEsC’est la hausse de la demande de produits issus de la flore et de la faune sauvages le facteur majeur d’intensification de ce trafic. Les défenses, les os et les cornes d’animaux tués en Afrique alimentent les marchés du monde entier. Les produits de contrebande se retrouvent en Asie, en Amérique du Nord, en Europe comme ailleurs. Les prix exorbitants de ces produits illégaux s’expliquent par la hausse de la demande. Le commerce illicite d’espèces de faune et de flore sauvages représente un montant annuel de 8 à 10 milliards de dollars. Il constitue, avec le trafic d’armes et de drogue et la traite d’êtres humains, l’un des crimes transnationaux organisés les plus profitables au monde. Et il connaît une croissance rapide.

Nous dEVoNs aGIR ImmédIaTEmENTNous devons édifier des partenariats solides pour lutter contre le trafic mondial illicite d’espèces de faune et de flore sauvages. C’est pourquoi nous lançons une nouvelle réponse concertée aujourd’hui.

Bâtir la collaboration contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages

La faune et la flore sauvages constituent des ressources mondiales précieuses que nous devons protéger et préserver. Nous réaffirmons que les espèces menacées ont une valeur irremplaçable et commune. Nous nous incitons vivement tous les pays et leurs citoyens à agir rapidement pour lutter contre le trafic illégal d’espèces de faune et de flore sauvages en Afrique et à travers le monde entier.

Pour parvenir à une collaboration efficace en matière de protection de la faune et de la flore sauvages en Afrique, nous insistons sur la nécessité de :

● Action 1 Initier ou rejoindre des accords bilatéraux, régionaux et/ou internationaux de coopération pour lutter contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages, en particulier entre les pays qui partagent les mêmes routes commerciales de trafic.

● Action 2 Approfondir et mettre en œuvre la collaboration avec les institutions internationales chargées de la lutte contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages, telles que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, Interpol, l’Organisation mondiale des douanes, la Banque mondiale et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages.

● Action 3 Promouvoir la notion, au niveau national et international, que le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages est un crime grave, aux conséquences considérables bien au-delà de la protection des espèces pour la sécurité nationale, l’état de droit et d’autres formes de criminalité organisée.

Renforcer l’application des lois

Le trafic est favorisé par la perméabilité des frontières, la complicité de fonctionnaires et des réseaux puissants du crime organisé, autant d’éléments qui affaiblissent notre sécurité à tous. Nous reconnaissons la menace que constitue le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages sur la souveraineté des nations et le bien-être des populations. Nous combattrons donc ce crime de façon similaire et coordonnée aux efforts de lutte contre d’autres formes de trafic illicite, contre la corruption et contre le blanchiment d’argent. Pour lutter contre le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages en Afrique, nous insistons sur la nécessité de :

● Action 4 Renforcer les ressources financières et humaines et l’efficacité de l’application des législations sur la faune et la flore sauvages, les contrôles commerciaux et la surveillance pour lutter contre ce problème aux niveaux local, national, régional et international.

● Action 5 Établir des unités spécialisées de la CITES au sein des douanes pour fournir expertise et ressources, notamment pour identifier les spécimens et renforcer la capacité des services douaniers à déceler et saisir les produits illicites issus de la flore et de la faune sauvages, et ce, grâce à une augmentation de la formation, des ressources et du temps consacré par chaque douanier à la détection des produits illicites.

● Action 6 Promouvoir la création d’un Groupe d’appui national sur la sécurité environnementale (NEST) ou d’une structure coopérative similaire impliquant plusieurs organismes, sur la base des recommandations d’Interpol et y participer activement. Ce groupe d’appui inclurait la police, les douanes, les agences environnementales, d’autres organismes spécialisés, les procureurs, les organisations non gouvernementales et les partenaires intergouvernementaux.

Appliquer la loi dans toute sa rigueur pour punir les crimes liés à la faune et à la flore sauvages

Pour lutter contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages, nous devons nous assurer que les coupables sont punis avec toute la rigueur de la loi, afin de dissuader toute implication criminelle. À cet effet, nous insistons sur la nécessité de :

● Action 7 Renforcer le secteur judiciaire par une meilleure sensibilisation, une amélioration des capacités et une augmentation des ressources afin que les coupables de trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages soient poursuivis efficacement, que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur et les sanctions appliquées les plus sévères possibles.

● Action 8 Si nécessaire, modifier ou mettre à jour la législation afin que le trafic illicite d’espèces protégées de faune et de flore, soit une infraction punissable d’au minimum quatre ans d’emprisonnement, afin que l’Office d es Nations Unies contre la drogue et le crime puisse être utilisé comme base de coopération internationale et d’appui juridique mutuel.

● Action 9 S’assurer que les suspects appréhendés pour trafic d’espèces de faune et de flore sauvages sont traités comme des criminels dangereux, y compris s’il s’agit d’effectuer une enquête sur d’autres infractions non liées à la faune et à la flore sauvages et de saisir potentiellement les biens des suspects arrêtés.

● Action 10 Faire savoir publiquement que le trafic de faune et de flore sauvage s’est un crime grave en vertu des lois nationales, en mettant en relief notamment des poursuites ayant abouti à des sanctions importantes.

Réduire la demande de produits illicites de la faune et de la flore sauvages

À long terme, le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvage s n e peu t être combattu que si la demande pour ces produits baisse. En conséquence, nous insistons sur la nécessité de campagnes dirigées par les gouvernements et fondées sur une recherche solide pour réduire la demande, tout en appliquant des stratégies ciblées pour influencer le comportement des consommateurs.

L’oppoRTuNITé Nous EsT oFFERTE auJouRd’huI

Nous pouvons arrêter le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages et nous pouvons agir ensemble pour protéger les espèces menacées. Le commerce illicite d’espèces de faune et de flore sauvages dépasse les frontières nationales et nous ne pouvons le combattre qu’en agissant de façon concertée.

Il est de notre intérêt local, national, régional et mondial d’agir maintenant. L’inaction aura des conséquences dépassant les simples problèmes environnementaux. Elle exacerbera l’insécurité et les conflits. Elle sapera le développement et menacera les moyens de subsistance des populations parmi les plus vulnérables en Afrique.

En tant que signataires de cette initiative, nous n’acceptons pas ces conséquences. Pour cette raison, nous prenons cet engagement aujourd’hui.

LE TRaFIc ILLIcITE dEs EspÈcEs dE FauNE ET dE FLoRE sauVaGEs EsT uN cRImE GRaVE

C’est à vous de passer aux actes !

Votre vie et celle de vos proches sont affectées par le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages, un crime grave qui menace notre sécurité, notre stabilité politique et notre développement économique. Lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) en 2012, les dirigeants mondiaux ont reconnu les impacts économiques, sociaux et environnementaux du trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages. Ils ont appelé à des actions fermes et renforcées du côté de l’offre comme de la demande.

Je m’engage à participer à la lutte contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages en envoyant un courrier électronique à [email protected] (Veuillez inclure votre nom, organisation et pays).

Pays marchésPays source Pays de transit

Marché du commerce illégal de l’ivoire (Éléphants)(rapport CITES. SC 62 doc 46.1

Afrique Centrale Afrique de l’Est Thaïlande

Hong Kongla plaque tournante

Chine

Thaïlande

Birmanie

En échec sur le respect ou l’application de la loi

En progrès sur le respect et l’application de la loi

En échec sur le respect et l’application de la loi

Aucunes données à ce jour

Pays appliquant la loi (rapport “Wildlife Crime Scorecard” de la CITES. Juillet 2012)

République Démocratique

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Tanzanie

Chine

Les plus grandes saisies d’ivoire dans 10 pays d’asie de 1989 à 2011

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Poids total des saisies par pays ou région. (Hong Kong et Taïwan sont traités séparément de la Chine)

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SINGAPOUR6 606 Kg

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PHILIPPINES 8 771 Kg

VIETNAM 11 048 Kg

TAÏWAN 15 116 Kg

HONG KONG 16 982 Kg

THAÏLANDE 17 58 Kg

CHINE 33 816 Kg

Poids d’ivoire estimé et nombre de saisies par année de 1989 à 2012 (ETIS, 17 avril 2012)

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Rhinocéros noir :Nom latin : Diceros bicornisPays : Afrique du Sud, République Démocratique du Congo, Kenya, Mozambique, Ouganda, Soudan, Tanzanie, Angola, Cameroun, Centrafrique, Ethiopie, Namibie, Tchad, Zambie et ZimbabweNombre de spécimens restants : 4 880Statut au classement UICN : en danger critique d’extinction (CR : Critically Endangered)

Rhinocéros blanc :Nom latin : Ceratotherium simumPays : Afrique du Sud, République Démocratique du Congo, Kenya, Mozambique, Ouganda, Soudan et TanzanieNombre de spécimens restants : 20 000Statut au classement UICN : quasi menacé (NT : Near Threatened)

Rhinocéros Indien :Nom latin : Rhinoceros unicornisPays : Inde et NépalNombre de spécimens restants : 2 913Statut au classement UICN : Vulnérable (VU : Vulnerable)

Rhinocéros de Sumatra :Nom latin : Dicerorhinus sumatrensisPays : Asie du Sud-EstNombre de spécimens restants : 200Statut au classement UICN : en danger critique d’extinction (CR : Critically Endangered)

Rhinocéros de Java :Nom latin : Rhinoceros sondaicusPays : île de JavaNombre de spécimens restants : 50Statut au classement UICN : en danger critique d’extinction (CR : Critically Endangered)

caRTE d’IdENTITé(s)Le Rhinocéros voyageait autrefois à travers l’Eurasie et l’Afrique. Il était connu des tout premiers européens qui le peignaient dans des cavernes. Aujourd’hui, seuls quelques-uns survivent en dehors des réserves et des parcs nationaux.

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Pays marchésPays source Pays de transit

Marché du commerce illégal des espèces (Rhinocéros)(rapport Traffic des saisies effectuées entre 1997 et 2012)

Afrique du Sud

Viet-Nam

Hong Kongla plaque tournante

Chine

En échec sur le respect ou l’application de la loi

En progrès sur le respect et l’application de la loi

En échec sur le respect et l’application de la loi

Aucunes données à ce jour

Pays appliquant la loi (rapport “Wildlife Crime Scorecard” de la CITES. Juillet 2012)

Afrique du Sud

Viet-Nam

Mozambique

RappoRTs dIspoNIBLEs

Rapports : Disponible en taille A4 sous format pdf.

Déclarations : Disponible en taille A4 sous format pdf.

Nous lançons aujourd’hui à Marrakech une nouvelle réponse coordonnée de lutte contre le trafic illicite d’espèces de faune et de flore sauvages. Cette initiative consolide et complète d’autres actions mises en œuvre par des initiatives telles

que le Consortium international de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages (ICCWC) et les Réseaux régionaux d’application des législations sur la faune et la flore sauvages (WEN). Cette réponse offre une plateforme panafricaine d’appui aux initiatives existantes1.

LE TRAFIC ILLICITE D’ESPÈCES DE FAUNE ET DE FLORE SAUVAGES

Le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages est désormais plus organisé, plus lucratif, plus répandu et plus dangereux que jamais. Des braconniers véhiculés et en possession d’armes militaires abattent éléphants et rhinocéros. Les gardes responsables de la protection des espèces menacées dans les parcs deviennent eux-mêmes des cibles.

Le fléau anéantit les éléphants, les rhinocéros et d’autres espèces africaines. Des dizaines de milliers d’éléphants sont victimes du braconnage à travers l’Afrique chaque année. Les populations d’éléphants des forêts ont chuté de plus de 60 pour cent dans le bassin du Congo au cours de la dernière décennie. Dans un pays africain, le braconnage de rhinocéros a augmenté de 5000 pour cent depuis 2007. Le trafic d’espèces sauvages menace de nombreuses espèces de faune et de flore ; des populations de plusieurs espèces africaines enregistrent un sérieux déclin.

Il ne s’agit plus d’un simple phénomène local. Des réseaux criminels internationaux contrôlent ce trafic et les bénéfices servent parfois à acheter des armes et à financer des conflits civils ou le terrorisme.

ÉBRANLE LES FONDEMENTS DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE

Le problème n’est pas simplement environnemental. La violence et les ravages menacent la paix et l’état de droit, les revenus perçus du tourisme et d’autres utilisations de la faune et de la flore sauvages dans plusieurs pays africains, ainsi que certaines communautés, parmi les plus pauvres et les plus vulnérables, dont les moyens de subsistance dépendent de la faune et de la flore sauvages. Le trafic concerne également des espèces qui font l’objet de commerce légal qui, lorsqu’il est effectué de manière durable et avec une bonne traçabilité, génère des bénéfices substantiels pour les communautés locales.

Le trafic d’espèces de faune et de flore sauvages entrave les efforts gouvernementaux de lutte contre d’autres commerces illicites, d’armes ou de drogue par exemple. Il alimente le crime et la corruption et compromet la sécurité régionale.

1 Le ICCWC est une collaboration entre l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC), l’Organisation mondiale des douanes (OMD), la Banque mondiale et le Secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES). Des Réseaux régionaux d’application des législations sur la faune et la flore sauvages (WEN) existent et opèrent en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord et du Sud.

DÉCLARATION DE MARRAKECHUN PLAN D’ACTION EN 10 POINTS POUR LUTTER CONTRE LE TRAFIC

ILLICITE D’ESPÈCES DE FAUNE ET DE FLORE SAUVAGES

Lutte contre le trafi c illégal d’espèces sauvagesConsultation avec les gouvernements menée par Dalberg 2012

Wildlife Crime Scorecardassessing compliance with and enforcement of CiteScommitments for tigers, rhinos and elephants 2012

Déclaration de MarrakechUn plan d’action en 10 points pour lutter contre le trafi c ilicite d’espèces de faune et de fl ore sauvagesversion française et anglaiseJuin 2013

Déclaration de Brazzaville (République du Congo)«Comment sauver les éléphants d’afrique Centrale»Les recommandation des organisations de conservation26 avril 2013

Mention obligatoire du crédit pour chaque utilisation

Disponible sur serveur FTPAdresse de téléchargement : ftp.fi chiers-panda.frIdentifi ant : fi chiersk-preMot de passe : PRESSE16

Mention obligatoire du crédit pour chaque utilisation

Disponible sur serveur FTPAdresse de téléchargement : ftp.fi chiers-panda.frIdentifi ant : fi chiersk-preMot de passe : PRESSE16

VIdEos dIspoNIBLEs

La guerre de l’ivoire Braconnage de 300 éléphants à Bouba N’djida-Cameroun Vidéo (4’ 21’’)Libre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF - african renaissance

Webdoc Raconte moi les forêtsB-roll Libre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF France

Ivory crush Rocky Mountain ArsenalB-rollLibre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF

Rhino volant Translocation de rhinocéros en Afrique du Sud Vidéo (3’ 28’’)Libre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF

Bouba N’djida-Cameroun B-roll InterviewsVidéo (5’ 51’’)Libre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF - african renaissance

Interview Guillaume Dubosq WWF Gabon Lutte anti-braconnageVidéo (6’ 05’’)Libre de diff usion - interdit à la vente.

© WWF France

Inside Wildlife Crime Vidéo (4’ 40’’)Libre de diff usion - interdit à la vente.

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Pays marchésPays source Pays de transit

Marché du commerce illégal de l’ivoire (Éléphants)(rapport CITES. SC 62 doc 46.1

Afrique Centrale Afrique de l’Est Thaïlande

Hong Kongla plaque tournante

Chine

Thaïlande

Birmanie

En échec sur le respect ou l’application de la loi

En progrès sur le respect et l’application de la loi

En échec sur le respect et l’application de la loi

Aucunes données à ce jour

Pays appliquant la loi (rapport “Wildlife Crime Scorecard” de la CITES. Juillet 2012)

République Démocratique

du Congo Viet-Nam

Tanzanie

Chine

Les plus grandes saisies d’ivoire dans 10 pays d’Asie de 1989 à 2011

INDE5 561 tonnes

Poids total des saisies par pays ou région. (Hong Kong et Taïwan sont traités séparément de la Chine)

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

POIDS SAISIES

Poi

ds

en iv

oire

( k

g )

Nom

bre

de

sais

ies

Année

SINGAPOUR6 606 tonnes

MALAISIE7 017 tonnes

JAPON 7 092 tonnes

PHILIPPINES 8 771 tonnes

VIETNAM 11 048 tonnes

TAÏWAN 15 116 tonnes

HONG KONG 16 982 tonnes

THAÏLANDE 17 58 tonnes

CHINE 33 816 tonnes

Poids d’ivoire estimé et nombre de saisies par année de 1989 à 2012 (ETIS, 17 avril 2012)

Datavisuels : Disponible en taille A4 sous format jpg, png et pdf.

http://wwf.panda.org/about_our_earth/species/problems/illegal_trade/

http://wwf.panda.org/about_our_earth/species/problems/illegal_trade/wildlife_trade_campaign/

http://www.traffi c.org/

http://operation-zero-trafi c.wwf.fr/?gclid=CP7G7diUirsCFbMctAodEhIAnw

http://www.wwf.or.th/en/kill_the_trade_that_kills_the_elephant/

Liens internet :

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33 8161

790 2011

tonnes d’ivoire provenant des défenses d’éléphants ont été saisies en Chine entre1989 et 2011

rhinocéros sont tués chaque année afi n de satisfaire le marché illégal

représente un pic record dans le braconnage des éléphants depuis son interdiction en 1989

seule partie du corps des éléphants est la cause de leur massacres :leurs défenses

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Sa

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