2
JDP 2014 S419 P229 Des douleurs péniennes révélant un kyste de Tarlov M. Sevrain 1 , S. Genestet 2 , E. Brenaut 1 , M. Eusen 1 , C. Abasq-Thomas 1 , L. Misery 1,1 Service de dermatologie, CHU de Brest, Brest, France 2 Service d’explorations fonctionnelles neurologiques, CHU de Brest, Brest, France Auteur correspondant. Introduction Dans leur pratique, les dermatologues rencontrent parfois des patients présentant des symptômes fonctionnels de MST sans signe physique associé, alors qu’ils n’ont pas de MST. Cette observation montre qu’il ne faut pas trop vite attribuer ces symptômes à une origine psychogène et savoir poursuivre des inves- tigations orientées par la clinique. Observations Un patient de 24 ans présentait des douleurs inter- mittentes du gland légèrement aggravées par la miction évoluant depuis cinq mois. Des bilans biologiques successifs ne retrouvaient pas d’élément en faveur d’une infection. De nouveaux prélève- ments urétraux n’ont pas mis en évidence de chlamydia, candida, gonocoque, mycoplasme ou d’autre micro-organisme. L’examen cyto-bactériologique des urines était normal. L’urétroscopie ne montrait pas d’anomalie. Le patient avait rec ¸u des antalgiques, des antibiotiques (azithromycine, quinolones), des antifongiques locaux ou systémiques et des corticoïdes locaux sans succès. L’examen physique ne montrait aucune lésion dermatologique ni de zone d’hypoesthésie. En reprenant l’interrogatoire, les douleurs concer- naient aussi, dans une moindre mesure, le périnée, les fesses et les cuisses. L’IRM réalisée dans l’hypothèse d’une compression des racines sacrées montrait un volumineux kyste de Tarlov associé à un méga cul-de-sac laminant les racines S2—S3 à droite et à gauche. Alors qu’il avait rendez-vous avec un neurochirurgien pour envisa- ger un traitement, le patient a été perdu de vu car il est retourné dans son pays d’origine. Discussion Les kystes de Tarlov atteignent 1 à 4,6 % de la population. Rarement symptomatiques, il s’expriment habituelle- ment par des lombosciatiques, un déficit moteur, un syndrome douloureux pelvien (comme chez notre patient) ou des troubles vésico-sphinctériens. Les kystes de Tarlov sont des dilatations péri-nerveuses des ganglions spinaux remplies de liquide céphalora- chidien (LCR). Ils peuvent être uniques, multiples, uni- ou bilatéraux et de taille variable. Ils peuvent s’associer à un autre mécanisme compressif : hernies discales, spondylolisthésis ou canal lombaire étroit. Ils sont le plus souvent découverts fortuitement ou lors d’explorations de lombo-cruralgies. L’IRM est le meilleur examen pour les dépister, le scanner pouvant aussi montrer ces kystes mais visualisant moins bien leurs rapports avec les racines avoisinantes. La physiopathologie des kystes de Tarlov reste incertaine, les 2 hypothèses qui prévalent sont celles d’une origine post-traumatique ou d’une malformation congénitale. Seule une atteinte symptoma- tique justifie un traitement. Conclusion Les douleurs péniennes, en l’absence de dermatose, doivent faire penser à des douleurs projetées notamment par compression des racines sacrées. La réalisation d’une IRM permet de les détecter. Mots clés Douleur ; IST ; Pénis Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.429 P230 Premier cas de scorbut diagnostiqué sur une hyperpigmentation gingivale, linguale et labiale isolée A.-L. Durand , E. Baubion , D. Quist , E. Amazan Dermatologie, CHU de Martinique, Fort de France Auteur correspondant. Introduction Dans les pays développés, le scorbut est un diagnostic rare. La prévalence de la carence en vitamine C (< 11 mol/L) a été estimée à 3—5 % chez des adultes anglais de 19 à 64 ans en 2001 avec un chiffre plus élevé (16—26 %) en popula- tion défavorisée. Les manifestations cliniques sont diverses et peu spécifiques, y compris sur le plan cutané, rendant le diagnostic dif- ficile. Nous présentons le premier cas de scorbut diagnostiqué sur une hyperpigmentation intrabuccale isolée sans autre signe associé. Observations Une femme de 49 ans, dialysée pour une néphro- pathie hypertensive consultait pour une hyperpigmentation de la langue, des gencives, de la muqueuse jugale, et des lèvres rouges associée à des brûlures linguales évoluant depuis 2 mois. À l’examen clinique, il existait une érosion punctiforme de la muqueuse de la lèvre supérieure d’apparition spontanée. Le bilan biologique était normal et n’apportait pas d’argument pour une insuffisance surrénalienne ou une hémochromatose. Le dosage en vitamine C était inférieur à 3 mol/L (normes : 40 et 100 mol/L) posant le diagnostic de scorbut. Après supplémentation par 1 g de vitamine C pendant 15 jours, l’érosion et les brûlures avaient disparu et l’hyperpigmentation s’était atténuée. Discussion La carence en vitamine C touche préférentiellement les sujets âgés, alcooliques, dénutris, avec un régime sans fruits et légumes frais. Dans le cadre de son insuffisance rénale, la patiente avait rec ¸u la consigne d’éviter la consommation de fruits hyperka- liémiants ; consigne mal interprétée, puisqu’elle s’était astreinte à un régime alimentaire strict sans fruit. Dans la littérature, les signes cutanéo-muqueux classiquement liés au scorbut sont des gingivites hypertrophiques ou hémorra- giques, une parodontolyse, une xérose cutanée, une hyperkératose palmo-plantaire, des cheveux en tire-bouchon et des manifesta- tions hémorragiques. Aucun de ces symptômes n’était retrouvé chez notre patiente. Des hyperpigmentations ont déjà été rap- portées dans le cadre du scorbut, dont une associant une pigmentation pseudo-addisonnienne du visage à des taches gris ardoisées de la langue et un purpura pétéchial des membres inférieurs. Cette observation est à notre connaissance le premier cas rapporté de scorbut diagnostiqué à partir d’une hyperpigmentation buccale isolée. Conclusion Ce cas clinique confirme la variabilité des signes cliniques possiblement liés au scorbut. Il rappelle aussi l’intérêt d’avoir un discours prudent et clair quant à la prescription d’un régime alimentaire. Mots clés Dialyse ; Pigmentation buccale ; Scorbut Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.430 Dermatoses inflammatoires P231 Kwashiorkor chez l’adulte : une complication rare d’une chirurgie bariatrique D. Boutin 1,, V. Cante 1 , P. Levillain 2 , X. Piguel 3 , G. Guillet 1 1 Dermatologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France 2 Anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Poitiers, Poitiers, France 3 Endocrinologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France Auteur correspondant.

Kwashiorkor chez l’adulte : une complication rare d’une chirurgie bariatrique

  • Upload
    g

  • View
    216

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Kwashiorkor chez l’adulte : une complication rare d’une chirurgie bariatrique

JDP 2014 S419

P229Des douleurs péniennes révélant unkyste de TarlovM. Sevrain 1, S. Genestet 2, E. Brenaut 1, M. Eusen 1,C. Abasq-Thomas 1, L. Misery 1,∗1 Service de dermatologie, CHU de Brest, Brest, France2 Service d’explorations fonctionnelles neurologiques, CHU deBrest, Brest, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Dans leur pratique, les dermatologues rencontrentparfois des patients présentant des symptômes fonctionnels deMST sans signe physique associé, alors qu’ils n’ont pas de MST.Cette observation montre qu’il ne faut pas trop vite attribuer cessymptômes à une origine psychogène et savoir poursuivre des inves-tigations orientées par la clinique.Observations Un patient de 24 ans présentait des douleurs inter-mittentes du gland légèrement aggravées par la miction évoluantdepuis cinq mois. Des bilans biologiques successifs ne retrouvaientpas d’élément en faveur d’une infection. De nouveaux prélève-ments urétraux n’ont pas mis en évidence de chlamydia, candida,gonocoque, mycoplasme ou d’autre micro-organisme. L’examencyto-bactériologique des urines était normal. L’urétroscopie nemontrait pas d’anomalie. Le patient avait recu des antalgiques, desantibiotiques (azithromycine, quinolones), des antifongiques locauxou systémiques et des corticoïdes locaux sans succès. L’examenphysique ne montrait aucune lésion dermatologique ni de zoned’hypoesthésie. En reprenant l’interrogatoire, les douleurs concer-naient aussi, dans une moindre mesure, le périnée, les fesses etles cuisses. L’IRM réalisée dans l’hypothèse d’une compression desracines sacrées montrait un volumineux kyste de Tarlov associé à unméga cul-de-sac laminant les racines S2—S3 à droite et à gauche.Alors qu’il avait rendez-vous avec un neurochirurgien pour envisa-ger un traitement, le patient a été perdu de vu car il est retournédans son pays d’origine.Discussion Les kystes de Tarlov atteignent 1 à 4,6 % de lapopulation. Rarement symptomatiques, il s’expriment habituelle-ment par des lombosciatiques, un déficit moteur, un syndromedouloureux pelvien (comme chez notre patient) ou des troublesvésico-sphinctériens. Les kystes de Tarlov sont des dilatationspéri-nerveuses des ganglions spinaux remplies de liquide céphalora-chidien (LCR). Ils peuvent être uniques, multiples, uni- ou bilatérauxet de taille variable. Ils peuvent s’associer à un autre mécanismecompressif : hernies discales, spondylolisthésis ou canal lombaireétroit. Ils sont le plus souvent découverts fortuitement ou lorsd’explorations de lombo-cruralgies. L’IRM est le meilleur examenpour les dépister, le scanner pouvant aussi montrer ces kystes maisvisualisant moins bien leurs rapports avec les racines avoisinantes.La physiopathologie des kystes de Tarlov reste incertaine, les 2hypothèses qui prévalent sont celles d’une origine post-traumatiqueou d’une malformation congénitale. Seule une atteinte symptoma-tique justifie un traitement.Conclusion Les douleurs péniennes, en l’absence de dermatose,doivent faire penser à des douleurs projetées notamment parcompression des racines sacrées. La réalisation d’une IRM permetde les détecter.Mots clés Douleur ; IST ; PénisDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.429

P230Premier cas de scorbut diagnostiquésur une hyperpigmentation gingivale,linguale et labiale isolée�

A.-L. Durand ∗, E. Baubion , D. Quist , E. AmazanDermatologie, CHU de Martinique, Fort de France

∗ Auteur correspondant.

Introduction Dans les pays développés, le scorbut est undiagnostic rare. La prévalence de la carence en vitamine C(< 11 �mol/L) a été estimée à 3—5 % chez des adultes anglais de19 à 64 ans en 2001 avec un chiffre plus élevé (16—26 %) en popula-tion défavorisée. Les manifestations cliniques sont diverses et peuspécifiques, y compris sur le plan cutané, rendant le diagnostic dif-ficile. Nous présentons le premier cas de scorbut diagnostiqué surune hyperpigmentation intrabuccale isolée sans autre signe associé.Observations Une femme de 49 ans, dialysée pour une néphro-pathie hypertensive consultait pour une hyperpigmentation de lalangue, des gencives, de la muqueuse jugale, et des lèvres rougesassociée à des brûlures linguales évoluant depuis 2 mois. À l’examenclinique, il existait une érosion punctiforme de la muqueuse dela lèvre supérieure d’apparition spontanée. Le bilan biologiqueétait normal et n’apportait pas d’argument pour une insuffisancesurrénalienne ou une hémochromatose. Le dosage en vitamine Cétait inférieur à 3 �mol/L (normes : 40 et 100 �mol/L) posant lediagnostic de scorbut. Après supplémentation par 1 g de vitamineC pendant 15 jours, l’érosion et les brûlures avaient disparu etl’hyperpigmentation s’était atténuée.Discussion La carence en vitamine C touche préférentiellementles sujets âgés, alcooliques, dénutris, avec un régime sans fruits etlégumes frais. Dans le cadre de son insuffisance rénale, la patienteavait recu la consigne d’éviter la consommation de fruits hyperka-liémiants ; consigne mal interprétée, puisqu’elle s’était astreinte àun régime alimentaire strict sans fruit.Dans la littérature, les signes cutanéo-muqueux classiquementliés au scorbut sont des gingivites hypertrophiques ou hémorra-giques, une parodontolyse, une xérose cutanée, une hyperkératosepalmo-plantaire, des cheveux en tire-bouchon et des manifesta-tions hémorragiques. Aucun de ces symptômes n’était retrouvéchez notre patiente. Des hyperpigmentations ont déjà été rap-portées dans le cadre du scorbut, dont une associant unepigmentation pseudo-addisonnienne du visage à des taches grisardoisées de la langue et un purpura pétéchial des membresinférieurs.Cette observation est à notre connaissance le premier cas rapportéde scorbut diagnostiqué à partir d’une hyperpigmentation buccaleisolée.Conclusion Ce cas clinique confirme la variabilité des signescliniques possiblement liés au scorbut. Il rappelle aussi l’intérêtd’avoir un discours prudent et clair quant à la prescription d’unrégime alimentaire.Mots clés Dialyse ; Pigmentation buccale ; ScorbutDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.430

Dermatoses inflammatoires

P231Kwashiorkor chez l’adulte : unecomplication rare d’une chirurgiebariatrique�

D. Boutin 1,∗, V. Cante 1, P. Levillain 2, X. Piguel 3, G. Guillet 1

1 Dermatologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France2 Anatomie et cytologie pathologiques, CHU de Poitiers, Poitiers,France3 Endocrinologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France∗ Auteur correspondant.

Page 2: Kwashiorkor chez l’adulte : une complication rare d’une chirurgie bariatrique

S420 JDP 2014

Introduction Le Kwashiorkor est une manifestation clinique d’unecarence protéino-énergique globale principalement décrite chezl’enfant dans les pays en voie de développement avec au premierplan une atteinte cutanée eczématiforme associée à un tableaud’anasarque.Observations Nous rapportons le cas d’une femme de photo-type V de 44 ans ayant eu une chirurgie bariatrique en traitementd’une obésité stade III non suivie, hospitalisée dans notre unitéde dermatologie 4 ans plus tard. Elle présentait des œdèmesdiffus et des lésions cutanées à type d’eczéma craquelée surpeau noire évoluant depuis 2 mois malgré des applications quoti-diennes de dermocorticoïdes forts. L’ensemble des signes cliniques,l’effondrement de l’albumine et l’analyse histopathologique dutissu cutané évoquaient un Kwashiorkor. La résolution, après renu-trition, fut obtenue en quelques semaines.Discussion Le Kwashiorkor est une entité clinique majoritai-rement décrite dans sa forme infantile des pays en voie dedéveloppement. L’atteinte cutanée est au premier plan avec uneczéma craquelé associée à des œdèmes diffus. Le traitementpar simple supplémentation protéique est efficace et permetd’éviter de nombreuses complications (infections, trouble hémo-dynamique). L’obésité est une maladie grave et fréquente des paysoccidentaux pour laquelle un traitement par chirurgie bariatriquepeut être indiqué. Sans suivi régulier, cette chirurgie peut entraînerune carence protéique importante.Conclusion Il parait donc de plus en plus probable d’êtreconfronté à un Kwashiorkor de l’adulte, complication iatrogène d’untraitement de l’obésité. Sa sémiologie est importante au vu de lasimplicité et de l’efficacité de son traitement.Mots clés Chirurgie bariatrique ; Kwashiorkor ; Malnutrition ;ObésitéDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.431

P232Une complication inattendue aprèsune injection accidentelle d’un vaccinvétérinaireS. Topin 1,∗, S. Michalak Provost 2, P. Harry 3, C. Le Clec’h 1

1 Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France2 Anatomopathologie, CHU d’Angers, Angers, France3 Centre antipoison et de toxicovigilance, CHU d’Angers, Angers,France∗ Auteur correspondant.

Introduction Les effets secondaires consécutifs à l’injection devaccins vétérinaires sont connus des centres antipoison et de toxi-covigilance : abcès, lymphangites et phlegmons. Nous rapportons lecas d’une complication inhabituelle survenue après une injectiond’un vaccin vétérinaire.Observations Une femme de 45 ans, agricultrice, consultait pourun placard inflammatoire chronique avec atrophie cutanée de laface antérieure de la cuisse gauche. L’histoire retrouvait un anauparavant l’injection accidentelle d’un vaccin anti-pasteurellosedestiné au canard. Au décours, la patiente avait présenté une réac-tion inflammatoire locale précoce traitée sans efficacité par deuxlignes d’antibiothérapie pendant un mois. Les lésions étaient deve-nues suppuratives et douloureuses sans signes généraux associés. Labiopsie cutanée retrouvait une inflammation granulomateuse épi-théloïde et gigantocellulaire centrée par des vacuoles optiquementvide. Celle ci étaient en faveur d’une réaction à corps étrangervis à vis de la paraffine. Les prélèvements bactériologiques étaientnégatifs.Discussion Dans la littérature, les complications cutanées de cesvaccins sont peu décrites. Elles sont variables selon le siège, le

caractère sous pression de l’injection (auto-injecteur), la présenced’huiles minérales. Ces huiles, telle l’huile de paraffine, sont encoreutilisées comme adjuvants dans les vaccins vétérinaires. Le paraf-finome est un granulome inflammatoire chronique formé suite àl’injection sous cutanée de paraffine. Il résulte de la dispersionet la persistance de paraffine au niveau cutané. Ses conséquen-ces cliniques sont la formation de placards inflammatoires et/ou denodules inextirpables. À un stade tardif, l’utilisation de corticoïdeslocaux permet une amélioration clinique mais le plus souvent seulel’excision chirurgicale permet la guérison. En cas d’injection acci-dentelle, l’évaluation médicale rapide du risque infectieux et del’indication chirurgicale est recommandée.Conclusion Il s’agit du premier cas décrit de paraffinome suite àl’injection d’un vaccin vétérinaire contenant de l’huile de paraf-fine. Sa présence comme adjuvant dans les vaccins vétérinairesimpose d’être vigilant après une injection accidentelle. Une priseen charge médico-chirurgicale en urgence permet dans quelques casde surseoir aux complications septiques précoces et inflammatoirestardives.Mots clés Granulome épithéloïde et gigantocellulaire ;Paraffinome ; Vaccin vétérinaireDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.432

P233Les anticorps anti-SRP constituent-ilsun facteur pronostique desdermatomyosites ?�

M. Guerin-Moreau 1,∗, L. Martin 1, N. Cordel 2

1 Dermatologie, CHU d’Angers, Angers, France2 Dermatologie-médecine interne, CHU Pointe-à-Pitre,Pointe-à-Pitre∗ Auteur correspondant.

Introduction Les myopathies nécrosantes auto-immunes (MNAI)avec anticorps anti-signal recognition particule (SRP) sont particu-lièrement sévères : très nécrosantes, invalidantes et résistantes auxtraitements immunosuppresseurs. Quelques cas de dermatomyo-sites (DM) avec anti-SRP de mauvais pronostic ont également étédécrits. Nous rapportons un cas de dermatomyosite avec anticorpsanti-SRP ayant évolué favorablement sous simple corticothérapiegénérale.Observations Un homme de 61 ans, blanc, consultait pour uneéruption papulo-folliculaire photodistribuée et prurigineuse évo-luant depuis 3 mois, associées à des myalgies des biceps, triceps,quadriceps et ischio-jambiers. À l’examen dermatologique, leslésions siégeaient sur le cuir chevelu, le visage, le décolleté,le dos, la face dorsale des mains en regard des articulations ets’associaient à un œdème du visage prédominant aux paupières etaux oreilles, et à un signe de la manucure de quelques doigts. Lesmyalgies bilatérales ne s’accompagnaient d’aucun déficit cliniqueévident. Les examens immuno-biologiques montraient une myo-lyse sans syndrome inflammatoire (CPK : 599 UI/L, LDH : 269 UI/L,ASAT : 62 UI/L), un anticorps anti-SRP positif (++) en immunodotavec des anticorps anti-nucléaires à 1/100 (fluorescence mouche-tée). L’électromyogramme confirmait le syndrome myogène. Labiopsie musculaire montrait des fibres nécrotiques ou en régéné-ration sans infiltrat inflammatoire. Au total le diagnostic de MNAISRP+ avec phénotype de DM selon les critères de Bohan et Peterétait retenu. Un traitement par corticothérapie orale était débuté(1 mg/kg/jour). L’évolution cutanéo-musculaire était rapidementfavorable en 15 jours. Une décroissance du traitement était débutéedès le deuxième mois de traitement.Discussion Les rares cas de DM SRP + actuellement rapportés ontun profil clinico-évolutif aussi sévère que les MNAI SRP+. Notrecas est original puisque, à l’inverse, l’évolution a été rapidement