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l Adam Belial Journal d Un Disciple Du Diable

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Copyrigth©2006By C. Bernardes Victor

ISBN:9781411689992

published by LULU PRESS.

Www.lulu.com

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C. BERNARDES VICTOR

L’ADAM BELIAL

JOURNAL D’UN DISCIPLE DU DIABLE

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JE DEDIE CE LIVRE A ASMODAY ET A SEBASTIEN

remerciements spéciaux aux trois femmes qui m’ont sauvé la vie: Ma mère, Laetitia Bernier, Sarah Chan.

Je remercie aussi: Nathalie Chevalier du journal Libération(grâce a ton article d’ Août 96 tu m’as ouvert l’une des portes qui mènent vers l’enfer, MERCI!!)

Sarah Fyson, Peter G, Bruno Conrad et son fils Adrien, Mon père( pour ta patience et ton dévouement), Cyrill Marchionini( pour ton amitié, pour m’avoir supporté pendant toutes ces années), Frater Némi Dial, Signifer( be blessed by the master, i’ll see you soon in Russia),Valentin Scavr( eternal thanks, for your wisdom, your texts, you change my life...), Guillaume D( R.E.P), Calibre 12 ( Merci de m’avoir sauvé la vie ce soir là pendant la bagarre...), Karl ( pour le filles, pour le sexe, pour m’avoir réapris à « vivre »), José Debry( pour nos heures de discutions. Te flingue pas!!!), Najib( pour avoir été,mon meilleur ami, un frêre...), Dagon, Philippe et frédérique Dekeyser( pour l’inspiration...), « Valentine »( merci pour ton affection. Quitte ton horrible député de mari!!).

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Les êtres suprêmement pervers font aussi partie du monde spirituel. L’homme ordinaire, charnel et sensuel, ne sera jamais un grand saint. Ni un grand pêcheur. Nous sommes, pour la plupart, simplement des créatures contradictoires et, somme toute négligeables(...) Les plus hauts d’entre les saints n’ont jamais fait une bonne action, au sens courant du terme. Et d’un autre coté, il existe des hommes qui sont descendus au fond des abîmes du mal, et qui, dans dans toute leur vie, n’ont jamais commis ce que vous appelez une mauvaise action(...) L’assassin ne tue pas pour des raisons positives, mais négatives; il lui manque quelque chose que les non-meurtriers possèdent. Le mal par contre est totalement positif. Mais positif dans le mauvais sens. Et il est rare. Il y a sûrement moins de vrais pêcheurs que de saints.

Arthur Machen” Le peuple blanc”

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1994. J’étais encore un môme, les églises en bois brûlaient dans le grand nord. L’ombre du mal déployait lentement ses ailles gigantesques. J’avais 18 ans j’étais fasciné par ceux qui au nom du Diable, et d’Odin ont fait régner la terreur. Les médias scandinaves ont parlé d’ésotérrorisme, de renouveau Vikings. Moi peut m’importait les termes, les étiquettes, je voulais comme tant d’autres, récupérer un peu des braises, les amener ici et rallumer l’incendie dans ces terres de France. J’étais exalté comme seul peut l’être un gosse solitaire, qui déteste les hommes, ces semblables. Je brûlais depuis longtemps ma jeunesse dans le spectre de la drogue.Tout d’un coup détruire les autres me semblais plus profitable, plus jouissif...J’ai dévoré tout ce que l’on pouvait trouver sur le sujet, disques, livres, vidéos, magazines. Mon éducation vers le monde des ténèbres ne faisait que commencer. Il me restait tant de choses à découvrir. La prochaine étape fut de me trouver un clan, des frères d’armes. Le genre de types, qui dans mon esprit romantique, pouvaient mourir pour une cause, pour un autre de la même tribu.J’ai cherché, avec la méfiance du gamin qui connaît la vie, qui à grandit trop vite à force de fréquenter la fange de ce monde. Je ne rencontrais que des caricatures, des esprits vides, des minets peinturlurés, le genre de types qui portent, des rangers au pieds neuves, achetées aux prix fort. Moi j’arrivais comme

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un cheveux sur la soupe, je voulais des bastons, des carnages, du sang du vrai. Eux ne voulait que se travestir en ce qu’ils ne seraient jamais, ils leur manquaient cette inconscience, ce coté sauvage qu’ils ne toucheraient jamais du doigt. Parader aux concerts, s’enivrer d’alcool, mettre des coups de pieds dans des bouteilles, fumer un peu de shit, tels étaient les normes de leurs rebellions bien définie.

Le genre de rebelles” a heures fixes”, un peu le vendredi, beaucoup le samedi, pas trop le dimanche, car la famille vient vous voir avec la tarte, les éclairs et le bouquet de fleurs obligatoire. J’étais mort de rire au début, puis je n’ai plus ri bien longtemps. Ma haine ne cessait de croître, contre eux, contre le monde. J’en oubliais qu’il fallait que je me développe, que je fasse mes propres expériences en solitaire. La solitude fut toujours, malheureusement, une compagne fidèle. Ma lucidité par rapport au monde me blessait, elle me coupait de tout liens social. J’ai donc navigué seul pendant pas mal d’années,jusqu’a ma rencontre avec ceux dont je croyait l’existence impossible.Lorsque l’ont ai confronté à certains êtres qui possèdent la puissance, la sagesse et l’argent, ont en viens vite à être sous le charme, dans une sorte de dépendance.Ils m’ont apporté le sexe, les drogues, l’envie du sang, la fin des tabous. Ils ont surtout calmer ma révolte, et m’ont fais comprendre qu’il n’ y a pas d’espoir, que la liberté est une autre illusion, qu’il nous faut juste mener notre barque le plus intelligemment possible, en

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évitant les récifs, en affrontant au mieux les tempêtes.Ma vision du monde semble bien noire, ma vison de l’homme est bien pire!Cette volonté d’être seul, de découvrir les voies cachées interdites à l’humain, m’ont en tout cas permis, d’éviter que mes fantasmes ne se concrétisent, et que je passe à l’acte. Comme ce soir de décembre 96, ou je me suis présenté une arme à la main, décidé à mettre a mort un couple d’amis, ce qui m’as retenu, ce furent les paroles de ceux qui m’ont soutenus depuis le début. Merci.Certains faits dans ce livre sont plus ou moins exacts, d’autres ne sont que pure fiction, ils sont le reflet de ce que la haine peut produire, de ce que le mal peut avoir de plus envoûtant, sans limites, sans conscience, sans d’autre issues que l’abîme. Pour le faible et le lâche: l’esclavage et la mort de l’âme, pour le fort et l’intrépide: servir et survivre au dépens des hommes, a jamais....INCIPIT CHAOS!A.M.S.G

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J’aime la douleur, la ressentir, faire souffrir l’autre, le mettre à mes pieds, rester là à regarder ce tas de chair, geindre et pleurer. Contempler les fines zébrures, le sang qui coule, qui sèche trop vite et noirci. Je recherche toujours, avidement, le bon sujet, mais la parfaite et véritable masochiste est une espèce rare. A l’époque j’étais encore chez mes parents, je me laissais vivre, entraîné par le courant mortifère de la vie, je passais le temps. Ils ont une grande maison, deux étages, un jardin, et le sac à puces qui va avec. Une petite vie tranquille, dans une banlieue molle, pour moi c’était " le trou du cul du monde ". Je vivais dans la cave, je l’avais aménagée, j’y avait tout fait, déco, peinture, accessoires divers du môme qui se pense rebelle et effronté...Moi seul en avait les clés, j’étais libre, quasiment indépendant, sur une autre planète. J’avais seize ans, en plein trip gothique, vampiromane, suceur de sang. Je me suis mis à m’habiller exclusivement en noir,pantalons de cuirs, et cheveux très longs. Je remportais un certain succès auprès des vampires girls. Mais il m’en fallait plus, que le classique missionnaire dans le noir. Les gamines malgré leurs airs de mini_salopes, étaient finalement très coincées, leurs chattes délicatement rasées qui sentaient le savon de Marseille, n’arrivaient plus à provoquer la moindre excitation chez moi. Il me fallait des odeurs, de la pisse de la sueur, du sang, une vraie femme...

Il me fallait d’urgence un plan bien déprave. Je me devais de pénétrer, le seul monde qui pourrait

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satisfaire mes désirs; le monde obscur et envoûtant du sm. J’ai pris peu a peu conscience, de mon attirance, pour les objets de ce culte du plaisir, j’étais devenu fétichiste, toutes mes maigres économies, passaient dans l’achat de divers accessoires,tout l’attirail du sm: menottes en cuir, en métal, fouet, cravaches, cagoules cloutées en cuir, revues, plugs. Je découvrais avide de sensations, un monde secret, ou les notions de plaisir et de souffrance physiques, étaient les maîtres mots. Mais j’étais seul, désespérément seul. Je ne pouvais en parler à personne, les autres adolescents ne m’auraient pas compris, pire ils m’auraient traité comme un monstre, un paria. Je l’ai su, le jour ou je tentais une " ouverture ", avec deux de mes plus proches amis. Un matin je laissais traîner, une de mes revues de domination, sur un banc, dans la cour du lycée. J’étais avec Fabien et Samir, nous nous sommes dirigés vers le banc pour nous assoirs. C’est Samir qui à remarqué la revue, il l’as feuilletée, puis s’est mis a rire comme un dingue. Il a ensuite ameuté tous les autres élèves autours de lui. J’avais honte, une rivière de sueur glacée coulait le long de mon dos. Il y eut les rires stupides, les insultes homophobes les menaces proférées à l’encontre " des minables, et des salopes qui faisaient ça!! "Je me forçais à rire, malgré la rage, et mon violent dégoût à l’encontre de ces sois disants " amis"Je prenais subitement conscience, qu’un abîme me séparait des ces porcs, violents et crasseux. Intérieurement je faisais défiler, mon cinéma

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personnel. Ils mourraient tous, des plus horribles façons, torturés, humiliés, violés, cette bande de puceaux, grossiers et débiles, n’étaient bon désormais, qu’a une seule chose pour moi; servir de bidets et de chiottes humaines. J’avais espéré être compris, faire ressentir à un être proche, la beauté et la jouissance, qui naissent parfois de la douleur.Quelques jours après cet épisode, j’étais seul, par choix, je venais de fermer la porte, sur le monde de l’adolescence, sur sa stupidité . Je ruminai dans ma cave, qui jour après jours devenait un véritable caveau. Entouré de dizaines de bougies, nu assis en tailleur sur un tapi, ce fut le temps des expériences solitaires. Je savais déjà, que bien que fortement attiré par les femmes, j’aimais aussi éprouver du plaisir par l’anus. J’achetai deux plugs-anals de dimensions imposantes. Au début j’étais maladroit, stupide même. Il ne me venais pas à l’idée, d’utiliser un quelconque lubrifiant. J’avais le cul en sang. Un plug, c’est fait pour être garder, pour élargir l’anus, le préparer à des introductions plus importantes. Au lieu de ça , je m’en servais comme, d’un simples gode.

Avec l’expérience, on apprend, ce que l’on peut se fourrer, ce qui fera trop mal, ou ce qui sera parfait pour soi-même.J’avais honte d’être un jour découvert, mon pire cauchemar, était qu’un jour en rentrant du lycée, je tombe sur la porte de la cave fracturée. Mes parents assis sur mon matelas, m’exposant les objets lubrifiés du délit. Il m’arrivait assez souvent, de me réveiller en

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sueur, au beau milieu de la nuit, hurlant " ce n’est pas à moi, je le jure, je suis normal, normal!! "J’ai attendu, trois ans avant de partir, j’ai encaissé, encore et encore, pris sur moi. Je ne voulais surtout pas finir, par me présenter un jour dans la cour du lycée, une carabine à la main...

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TROIS ANS PLUS TARD

Ivry.

Seul, je matte pour la cinquième fois, cette vidéo merdique. Un pur porno hard sm allemand. Un dominateur, le genre gothique, cheveux longs, travaille pendant près d’une heure, une ravissante petite blonde, attachée à une croix de st André noire. Elle à des seins menus, auxquels sont suspendus des poids. J ‘aime bien sa chatte, non épilée, assez fournie au niveau des poils. Gros plan sur son visage, baigné de sueur. Elle à un bâillon boule en latex autour de la bouche. Toute la scène se déroule, dans une ambiance crépusculaire, avec pour tout éclairage, une dizaine, de bougies rouges.Son bourreau masqué, lui tourne autour, il vocifère , des insultes probablement. De temps a autre, il lui cingle violemment les côtes, les jambes, et les seins, avec un martinet à lanières courtes. A d’autres moments, il tire sur les poids accrochés a ses tétons, elle gémit de plus en plus. Je regarde attentivement, fasciné comme toujours,par la souffrance de l’autre. Cette souffrance dont je voudrais m’emparer, l’infliger, faire naître d’abord la crainte chez l’autre, pour ensuite, mieux ouvrir les vannes du plaisir.

J’éteins le magnétoscope, déjà bien excité, bien chaud. 21

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Les vidéos sont devenu depuis un an, mes seules sources de plaisir, de sexe. Un semblant de sexualité, par procuration. Je vais dans la salle de bain, j’ôte mes vêtements. Je reviens dans le salon, j’ouvre mon placard à secrets. A l’intérieur, bien à l’abri du monde, mes trésors, les instruments de mon culte, celui de ma jouissance, " les preuves et vestiges de ta totale dépravation ", aurait certainement dis ma très chère salope de mère.Je contemple mes accessoires, je me touche, je suis déjà en érection. Je fais venir ma main, le long de ma queue, je m’astique doucement. Je ferme les yeux, je me laisse aller Je visualise, précisément tout ces objets, qui peuvent, manipulés par une main experte, donner tant de plaisir.Cockrings en cuirs ou en caoutchoucs, deux cagoules en latex noires, quatre paires de menottes en acier, un chat à neufs queues, un cravache d’équitation, et l’un des objets les plus douloureux, une canne anglaise souple. Ajouté à tout cela, deux pantalons en cuir, une paires de paraboots vingt trous, une matraque électrique, un couteau de chasse, et divers accessoires, allumettes, poids en plomb, pinces crocodiles pour les tétons, bombe lacrymogène, et une dizaines de bougies noires.Tout en bas du placard, il y’a les scalpels, qui m’ont étés offerts par une ancienne copine dépravée, étudiante en médecine, ainsi que bien planques, quelques grammes d’héro, de coke, et quelques chouettes acides. Malgré mon matos, je subi la

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solitude, depuis trop longtemps. Un an sans me faire sucer la queue, sans lécher une chatte, sans un doigt dans le cul, sans marquer la peau de l’autre, sans les cris, sans une douce chaleur, dans le lit le matin à coté de moi. Privé de la mouille épaisse et abondante, d’une femme dans mes draps, sur mes cuisses, sur mon sexe. Je trouve des substituts, la douleur, au lieu de l’offrir à d’autres, je me l’inflige à moi-même. Je chasse ces pensées, j’en reviens à ma queue, encore et toujours. Je recommence à me masturber, j’ai encore une érection satisfaisante. Je prends dans le placard, tout en bas, les pots ou se trouvent les scalpels. J’allume quelques bougies noires. J’éteins toute lumière électrique. J’enfile un préservatif, je ne dois pas tacher, le beau tapi que ma maman coeur de pierre, m’as offert " je suis con " je pense. Elle n’ai jamais venue me voir, moi son animal de fils, je balance le préservatif. A poil, assis en tailleur,je me branle de plus en plus vite, c’est bon. Je suis environné par une douce lumière orange. Dans la main gauche j’ai un scalpel, je le promène lentement, tout le long de mon torse. J ‘appuie doucement sur la lame, au fur et à mesure que je descend, le sang coule, lentement le long de mon torse, jusqu’à mon pubis. J’entends mon coeur qui bats, de plus en plus fort, je baisse la tête, une grosse goûte de sang, descend lentement, emmêlée dans mes poils, ruisselle jusqu’à ma queue. j’éjacule violemment, en poussant un long soupir rauque. Je reste étendu par terre, j’ai plein de sperme sur la main droite, et sur les jambes. J’étale mon fluide, sur mon torse poilu, le mélangeant avec le sang qui coule. Je lèche avec plaisir,

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ce précieux nectar. Ma main est toute propre. Je me lève, je range les scalpels, et balance celui utilisé dans l’évier. Je n’ai pas mal, la coupure n’est pas profonde, ont voit à peine avec les poils, le long sillon de 15cm. Je prends une douche chaude. Assis dans le bac de la douche, je laisse le jet d’eau chaude, me fouetter le corps pendant, près d’une demi-heure, et je pleure , pleure sans pouvoir m'arrêter....

J’écume les sex shops depuis des semaines. Je matte, je n’achète rien, l’envie me manque, je crois que j’ai déjà compléter ma collection. Et puis de toute manière je n’ai personne pour jouer avec moi. Les femmes sont toujours très réticentes, lorsqu’il s’agit de s’embarquer sur le véritable territoire de la perversion. Je navigue seul. J’essaie de faire des rencontres, ça ne marche pas. Je fais peur, je ne provoque que du dégoût, des mines consternées, par les pratiques que je leurs propose. Je me fais une raison, je resterai seul, avec mes lames de 20cm, mes chaînes, mes bougies. Je ne ferai plus que vivre dans mes fantasmes, l’imaginaire sera mon refuge. Qu’elle femme voudrais se faire charcuter, transpercer d’aiguilles, et voir son sang laper par un psychopathe comme moi? Aucune, je n’en connais pas. Il faut que sa reste “soft” avec elles, les petites allumeuses, les soit disant femmes libérées, libérées de quoi au fait? Je ne sais pas. A part le droit qu’elle ont conquit de faire les mêmes boulots d’esclaves que les hommes, je ne vois pas de changement. Ont les à libérées de leurs cuisines, pour les entraver dans les pires postes. Je ne comprends toujours pas ou ce

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trouve la grande révolution, et le grand changement promis?J’en ai rien à foutre d’abord, moi je voudrais juste baiser, limer comme une bête, une de ces chiennes qui aura eu le courage d’assumer les mêmes pulsions que moi.

Je tombe sur une annonce posté sur le net, sur le forum “ satan Sex “ de google. J’aime passer du temps, à lire ces messages remplis de désirs obscurs, et pervers. J’imagine lorsque ce sont des femmes, qui laissent ce genre d’annonces, à quel point elles doivent êtres cochonnes, sans tabous, toujours prêtes a baiser. Je relis l’annonce en question, c’est en anglais, pas de problèmes:" girl interested in bondage and discipline, seek rude guy, true master, to initiate me, hard Sex ok "Je me décide a lui envoyer un message, je ne me fais pas trop d’illusions, 60% de ceux ou celles qui viennent sur ces forums, sont américains ou anglais. A tout les coups, elle va répondre, mais elle va me dire qu’elle habite Los Angeles ou New-York, je me vois mal, faire des milliers de kilomètres, pour fouetter le cul d’une fille. J’envoie le message, j’ai bidouillé ma réponse habituelle, ni trop sexe, ni trop réservée. J’ai pris soin de donner pas mal de détails sur moi. Je coupe la connexion. Je décide d’aller faire un tour chez le marchand de journaux. Saloperie d’époque! On ne peux même plus feuilleter tranquillement sa revue de

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cul préférée, tout est sous cellophane, comme nos bites...J’achète quand même le dernier numéro "d’annonces intimes ", je le fourre sous mon cuir, je rentre.

Un message sur le répondeur, je l’écoute. C’est Karl, il me propose de venir, à une de ces " petites soirées libératrices ". Il est marrant ce mec, je le connais depuis deux ans déjà, deux années ou il n’as pas arrêté de me tanner, encore et encore pour que je participe a ces soirées. Il était toujours très discret sur ses réunions nocturnes. Un soir, ou il était assez shooté aux médocs, il à fini par lâcher le morceau. Ces réunions, étaient en vérité des simulacres de messes noires. Il m’as dit faire ca pour le fric, et pouvoir par la même occasion, s ’envoyer en l’air avec quelques jeunes bourgeoises désoeuvrées. Le cul et le fric, se sont de très bonnes raisons. Je le recontacterai dans quelques jours.Je ressors, il fait déjà nuit, on est en novembre. Personne dans les rues, je décide de traîner un peu , de faire le tour du quartier. C’est dans ces moments, ou tout est gris, noir, quand le temps est mauvais, que je trouve un semblant de calme, de réconfort. Je me sens en accord, avec les éléments.Pour moi, les plus grands moments de déprime, ont toujours lieu lorsque s’installe le beau temps, avec la chaleur,le soleil et ces hordes de gens qui sortent. Ces sentiments, viennent de ma grande frustration, de mon dégoût de devoir être humain, d’habiter cette

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enveloppe tellement imparfaite et répugnante. J’ai heureusement arrêter de me mentir, je connais mon problème et comment le résoudre...

Je marche lentement, j’allume une clope, pas un chat , je longe le mur d’enceinte du cimetière d’Ivry. Je fous des coups de pieds dans une canette de Bière. Je m’arrête devant la grille , je jette un coup d’oeil à l’intérieur, en direction de la maison du gardien. Rien pas une lumière. C’est plutôt inhabituel, je pense. " qu’est ce que j’en ai à foutre? ", je me dis tout haut. Accoudé à la grille, j’allume une autre cigarette. Je pense a tous ces cadavres allongés la, toutes ces grandes poupées d’ivoires, qui avant étaient des gens, avec des vies, des histoires, des amis, des histoires de cul. Ca ne me dégoutte pas, au contraire " nous sommes tous nés, entre la pisse et la merde " vérité indéniable. J’écrase ma clope, me prépare a rentrer chez moi. J’ai à nouveau envie de faire jou-jou avec mes lames. Au moment ou je tourne le dos a la grille, j’entends une voix de femme un peu rauque, chaude et sexy.- Bonsoir. Je me retourne brusquement, surpris. Je ne vois personne, juste des pierres tombales et la pompe à eau devant la grille. Je réfléchi un instant, j’ai peut être cru entendre quelqu’un me parler,mais il n’y a personne. Peut être que cette femme est cachée contre le mur intérieur du cimetière, elle m’observe depuis un

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bon moment par je ne sais quel moyen! Je n’ai pas peur, je suis juste curieux. Je m’avance contre la grille.- Bonsoir, a qui ais-je l’honneur? , je demande. J’écoute attentivement, j’entends des pas qui viennent de l’autre coté du mur d’enceinte. Devant mes yeux apparais soudain, une masse imprécise, de taille humaine, légèrement plus petite que moi. Je ne vois toujours pas grand chose. Elle se tient de l’autre coté de la grille. Elle s’avance lentement vers moi. Je porte la main droite a ma poche. Je sors mon briquet. Mais avant que j’allume, elle dirige le faisceau lumineux d’une lampe de poche, sur mon visage. Elle m’aveugle,la salope elle m’étudie!!je penseAvant que j’ai pu émettre une quelconque objection, le faisceau de sa lampe s’éteint. Elle me dit :" qu’elle est contente que je sois venu , qu ’elle pensait qu’on lui avait encore posé un lapin"- Les gens sont cons tu sais, ils ne s’assument pas .Pas vrais? Dit-elle. " En effet " je dis. J’ajoute:- Surtout les mecs, se sont de vrais lâches, sans leurs copains .J’ajoute en murmurant:- On fait quoi,petite coquine? - Je t’ouvre, attends moi , dit-elle. Je commence à ressentir un léger malaise. Mon estomac commence à danser la salsa. " Qu’est ce que c’est que ce plan? " je pense. Cette fille me confonds avec un autre. C’est indéniable. Quand bien même , le

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connard qui devait venir, n’est pas là, et apparemment je suis tombé, sur une occasion de premier choix. Un an que je n’ai pas rencontré de fille. Pas baiser, rien, nada. Ce soir les dieux, me servent sur un plateau une fille, assez chaude. Je ne laisserai pas passer ma chance. Je ne lui dirais rien. Elle a très certainement, du brancher un mec sur le net, ou sur un serveur minitel, très bien, je serais ce mec là, son rendez-vous...Je l’entends revenir, elle s’arrête en face de moi, elle tripote la serrure de la grille, et m’ouvre. Elle s’écarte , puis referme la grille. Je suis en face d’elle, et je remarque ce que je ne pouvais voir avant. Elle a le visage masqué, par une cagoule. C'est une brune, je peux voir ses cheveux , très longs, qui lui descendent jusqu’à la poitrine, elle mesure à peu près 1.75M, ma taille. Je regarde son corps, ses vêtements éclairés par la lumière blafarde de la lune. Mais ce que mes yeux, ne peuvent quitter ce sont ses seins énormes, que sont pull noir, serré mets super bien en valeur. Ses yeux m’observent attentivement, moi c’est sa bouche, qui m’attire, comme un aimant, un fruit que je veux croquer. Elle me regarde, je ne sais pas si elle à peur, si elle à subitement changé d’avis. Puis soudain, elle me prends la main .- Chut , dit elle. Viens, suis-moi. Elle m’entraîne en silence, vers un coin du cimetière bordé d’arbres avec du gazon. Debout face a moi, elle commence à enlever son pull. Je la regarde de plus en plus exciter. Je décide de me dessaper, moi aussi. Je

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suis envahi, par une chaleur formidable, qui s’incruste partout en moi, ce qui rends mon érection douloureuse. J’essaie de me défaire maladroitement de mon pantalon, j’y arrive après quelques efforts, je tremble. Nu face a elle, je réalise soudain, combien elle à un corps magnifique, ses seins , sa chatte poilue, ses hanches, et cette cagoule, quelle ne veut pas quitter, je prends conscience du luxe, d’être la avec elle, cette inconnue, dans le territoire des morts, nus, assoiffés de sexe, prêts a niquer la mort elle-même, a la nier pendant le temps de nos étreintes. Elle se jette sur moi, m’embrasse avec fougue, nos langues se mélangent, ses mains me caressent partout. Elle se met a genoux devant moi, et prends mon sexe dans sa bouche, elle me suce avidement, j’appuie mes mains sur sa tête, et pendant quelques minutes, je me retrouve, en pleine extase, car je prends conscience de n’avoir jamais été sucé comme ça. Je la bascule avec moi sur l’herbe, je tête ses seins, les malaxant,les griffant. Elle se tortille de plaisir, j’enfouie ma tête entre ses cuisses, je la lèche encore et encore, jusqu’a ce qu’elle se mette à jouir, et que mon visage soit imbiber, de sa mouille. Elle me demande de la sodomiser a sec. Je la retourne, lui écarte les jambes, et après quelques coups de langues autour de son anus, j’enfonce brusquement ma queue, elle crie, mais ne tente pas de me repousser. J’accélère le rythme, mes couilles tapent de plus en vite contre son cul, elle joui à nouveau, je me retire en sueur, je m’étends dans l’herbe, elle vient se mettre contre moi. Nous n’échangeront pas une seule parole, nous restons

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enlacés, dans l’herbe fraîche, regardant les étoiles. Elle se lève, et se dirige vers ses vêtements, qu’elle ramasse, elle s’habille en silence. Dans ma tête, je me dis que je ne l’as reverrait plus, je ne saurait jamais son nom,elle ne sera plus dans quelques années,qu’un merveilleux souvenir.

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Stalingrad. Paris.

Ces cinq derniers mois, se sont résumés a bien peu de choses, chercher le trou ultime, la chatte qui me fera encore bander. Essayer encore et encore, de retrouver les sensations, d’un certain soir de novembre. Mais maintenant je crains, que le seul trou ultime, que je trouverais, sera celui dans lequel on m’enterrera. Le problème est complexe. Qui dit trou, chatte, cramouille, dis aussi femme,et sa bouche qui remuera à toute vitesse, a longueur de journées, pour débiter des conneries. Toutes ces discours, ces stupidités, que je devrais supporter, pour avoir peut-être, le droit de baiser. Mon gland turgescent, qui fouillera son triangle de poils,, dans l’espoir d’avoir un orgasme, trop de boulot!!. Je n’ai jamais pu sacquer toute ces saloperies contre nature, ce romantisme débile. Je te tourne autour salope, je m’enivre soit disant de tes paroles plates, de tes propos stupides de petite bêcheuse!! Je dois faire celui que ca intéresse " tu es la seule pour moi " , j’te paye un bon restau, je te raccompagne chez toi, je joue le gentlemen, avec juste le droit, au petit bisou, avant d’aller gentiment se coucher.”Puis on rentre chez sois avec une putain de douleur au couilles, le gland déjà bien humide, qui colle au slip, la queue entre les jambes...Le seul trou que l’on voit, c’est bien souvent celui de son compte en banque...Je rentre, crevé, vaguement malade. Dès que j’ouvre la

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porte de mon petit deux pièces, je sens soulagé, l’odeur familière, la mort , cette vague présence, qui flotte dans l’air depuis des mois. Odeurs d’encens, pourriture, formol, tabac froid, chez moi, mon univers. Je suis seul par choix, j’essaie de m’en convaincre. Personne n’est a même de me comprendre, pourtant d’autres êtres comme moi, sont la tout autour, mais nous ne nous fréquentons pas. Solitaires, individualistes à l’extrême. Nous vivons nos non-existences, seuls, à jamais. J’aimerais être comme un joueur de flûte, invisible, dans l’immensité nocturne d’un désert. J’avance seul, produisant une musique mortifère, qui réussit Grâce a sa mélodie, a avoir un impact sur le monde. Je rêve...

Je me laisse tomber sur le matelas, scène familière, j’entre je ne retire pas mes bottes, je balance juste mon manteau en cuir par terre. Je mets de la musique, toujours le même truc. Un cd calé à vie, la bande originale et démoniaque de mes journées. Du black-métal " Belketre ", musique ultra haineuse, cris, hurlements, guitares sur-saturées. Ce n’est plus de la simple musique, c’est une véritable porte ouverte sur l’enfer. Une terrible messe satanique,et moi .en bon dévot j’assiste, à l’office tous les jours.Dans mes pensées c’est toujours moi, qui brandis le poignard a manche noir, c’est toujours moi qui lacère, qui plonge la lame dans le coeur d’une quelconque putain, moi, toujours moi, en rêve…

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Je me réveille a midi. J’ai dormi quatre heures. Je récupère vite, le seul hic, c’est que je suis déjà en nage, une sueur glacée, coule le long de mon dos. Le matelas est humide, poisseux. J’ai mal, terriblement mal aux genoux, j’ai des crampes d’estomac. Il est l’heure de prendre mes petits remontants. Deux ans déjà que je suis accro aux petites pilules vertes. Je n’arrive plus a m’en passer, j’ai très souvent cesser d’en prendre, pendant un mois quelques fois, mais je reprenais aussi sec,mes mauvaises habitudes. Désormais il me faut mes quarante cachets de codéine, par jour. Cette faiblesse me répugne, mais sans ce filtre je ne pourrais pas supporter ces gens, ce monde, qui ne me fait qu’un seul effet, vomir!Sans la codéine , je deviendrais complètement fou, une folie qui ne serait pas le produit d’une recherche mystique, d’un élargissement de conscience, mais juste un complet désordre mental. Je tends la main vers le manteau, je sors les deux boites vertes. Je sors dix comprimés, de l’emballage, et les mets à baigner, dans un verre d’eau. C’est le seul moyen d’économiser un peu mon foie, retirer le colorant vert autour des cachets, qui est assez néfaste. J’attends un peu, dès que les cachets sont devenus blancs, je les avale tous d’un seul coup. Je m’allonge à nouveau, je me laisse lentement partir, au bout de vingt minutes, une douce chaleur intérieure m’envahit. L’euphorie gagne, les projets et les résolutions en tout genres fusent dans mon cerveau.

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Flachs, violence, machettes, fantasmes de meurtres, qui reviennent encore me hanter. J’avance seul, je guette, nu, couvert de boue et de sang, dans une main un couteau de chasse. Je pue , l’odeur métallique du sang. Mes cheveux longs, cartonneux, gorgés d’hémoglobine. Je ne suis plus moi, civilisé, faible, je deviens barbare. Gynécologue free-lance, frottis a coup de machettes. Mon cabinet: une quelconque jungle, ou un cimetière. J’attends ma proie, je sais quelle n’est pas loin, qu’elle se terre quelque part. Mon odorat est très développé, mes sens animal, je la devine là-bas, essayant de se cacher derrière un tronc d’arbre. Je sens sa peau, sa sueur, l’urine qui à souillée sa culotte, qui à coulé le long des ses jambes nues. Elle est paralysée par l’effroi. Cavalcade, rush d’adrénaline, hurlement de terreur, gargouillis, mouvement rapide de la lame du couteau, de bas en haut. Ce n’est plus une femme que j’éventre, mais une truie!. Je contemple fasciné, la chorégraphie de ses jambes qui dansent,les dernières convulsions de la proie, c’est beau!

Je n’ai pas fermé l’oeil, j’ai veillé toute la nuit. J’ai vainement attendu devant l’écran de l’ordinateur, un contact, une réponse à mes questions, quelqu’un d’autre qui saurait comprendre ma quête. J’ai peur d’être abandonné, peur d’être déçu, d’être encore trop faible. Il ne m’as répondu depuis deux mois, Nicolas, mon frère, mon guide, qui du fin fond de sa prison, américaine, n’as jamais renié ses principes, sa foi, malgré les coups des gardiens, malgré la peur, la folie. J’ai pu lui poser de très nombreuses questions, un

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rapport de confiance, c’est établis entre nous. Mais je ne m’explique toujours pas son silence, as-t-il senti ma faiblesse?, mon coté trop humain?Je ne comprends pas...

Je sors, il est six heures du matin, l’air est frais, piquant, il fait encore noir. Il y’a très peu de gens dans les rues, tous les cafés sont encore fermés. Je marche lentement, traverse la place Stalingrad, les trottoirs puent l’urine, habituel et familier. Je me dirige vers la station louis blanc. Le sentiment d’une routine atroce, m’étreint le coeur, je ne dors quasiment plus de la nuit, et ce matin comme tous les autre, je fais comme d’habitude. Je retire vingt euros aux distributeur de la poste louis-blanc. En attendant que les cafés ouvrent, je marche, je fais le tour du quartier, je m’assois sur un banc. J’observe les rares passants,, qui s’en vont au " chagrin ". Je les plaindrais presque...Moi je ne travaille plus, depuis quatre ans, c’est un choix. Je survis Grâce a l’héritage, que m’as légué une vague tante, cent cinquante mille euros. J’en ai déjà gaspillé quinze mille, j’ai le temps de voir venir. Je ne saurais jamais, pourquoi, c’est à moi qu’elle a laissé cet argent, pourquoi? Je ne l’ai vue en tout et pour tout qu’une dizaine de fois dans ma vie. Cette putain de chrétienne bigote, m’auras bien étonné jusqu’au bout. Je n’avais que du mépris pour elle. Décidément ce monde est remplis de simples d’esprits, qui chaque jours s’offrent docilement en sacrifice!

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Je consulte ma montre, six heures trente. Je me lève, et remonte la rue du fbg Saint-Martin. Il est l’heure de d’acheter des cigarettes, de prendre un café, d’attendre qu’elle arrive. Ma mystérieuse inconnue du matin, pâle et lugubre, mon rayon de soleil noir. Elle est belle, superbe. Ca fait à peu près trois mois qu’elle débarque tout les matins, a la même heure, à six heure quarante précise. Elle commande toujours la même chose, un café noir, un croissant. Elle reste habituellement , vingt minutes. Elle fume les mêmes clopes que que moi, elle m’obsède, me fascine. Mais je ne ferai rien, je ne tenterai aucune approche. Ce n’est pas la peur de l’échec qui m’arrête, mais le dégoût croissant d’avoir à nouer une relation suivie avec une femme, la peur aussi , de lui faire du mal, de ne pouvoir me contrôler.Assis au comptoir, je regarde dehors, il commence lentement a faire jour . Je suis toujours le premier client de la journée, au " métropole ", le trou minable, ou j’ai mes habitudes matinales. Je suis nerveux, fume clopes sur clopes. Et si elle ne venait plus? Non! Je commande un autre café, et consulte ma montre, elle n’est pas en retard. Le crétin congénital, qui fait office de serveur, a envie de discuter aujourd'hui, il allume la télé, et choisi une chaîne info du câble. A chaque nouvelle, il y va des ses commentaires stupides en me regardant, je secoue la tête, je lui fait comprendre que: " oui tout vas mal, tout fous le camp, qu’il a raison, est que ces bien les juifs qui foutent la merde partout sur la planète!!! "Intérieurement je suis stupéfait par tant de stupidité, et

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par la facilitée avec laquelle, les arabes reprennent vite leurs discours antisémites lorsqu’ils se sentent encouragés. Je souri , avec l’expérience, j’ai compris ce que les gens veulent entendre, comme leur présenter une façade lisse de normalité, sans aspérités. Je suis un caméléon, car je ne peux me permettre, de me trahir, je ne peux tout simplement pas dire, à ce sous-produit testiculaire, qu’il n’est qu’une merde ambulante, que je chie sur sa religion, et sur son prophète débile. qu’il aura beau faire tout les efforts possibles, il restera a jamais un gros con de beauf arabe!!Non je ne peux pas, j’ai besoin de ma couverture, de cette identité construite, de cette vie inventée pour ceux du dehors. Six heures quarante cinq, il continue de marmonner, il a vite lâché l’affaire avec moi. En six mois de fréquentation de son bar minable, je n’ai pas du sortir, plus d’une dizaine de phrases.

Elle arrive ,je la vois au loin qui traverse. C’est toujours une merveilleuse vision, son visage fier, aristocratique, ses cheveux longs, noir corbeau, attachés en une longue queue de cheval, ses yeux d’un bleu hypnotique,la pâleur de sa peau,tout en elle éveille mon désir de la posséder. Elle pousse la porte , elle ne me jette pas un coup d’œil, elle s’assoie au comptoir, a un mètre de moi. L’autre larbin, lui prépare déjà son café et son croissant, elle sourit, lui dis merci. Elle retire un livre de son sac à dos, ainsi qu’un paquet de cigarettes. Nos regards se croisent, pas de sourires, rien je suis invisible à ses yeux, je n’existe tout

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simplement pas, je le sais. Elle à souvent l’air soucieuse, perdue dans ses pensées, ce qui me fait encore plus la vouloir. J’ai envie à ce moment la,de lui parler, de la connaître, de tout savoir sur elle, ses goûts, ses envies, ses espoirs. Aujourd’hui, elle est totalement absorbée dans la lecture de son livre, un bouquin à la couverture anonyme. Je matte ses longues jambes, ses magnifiques bottes, sa bouche pleine et rouge, qui me fait penser à une framboise, à un autre pays, à l’été, au sucre...Mon sexe est tendu à l’extrême, j’ai l’impression, qu’ il m’en faudrait vraiment très peu de sa part, pour provoquer une éjaculation libératrice. J’allume ma cinquième cigarette, perdu dans la contemplation, de cette déesse intouchable. Soudain elle se lève, repousse son tabouret, ramasse son sac, et y fourre son livre. Elle laisse tomber deux pièces sur le comptoir, puis s’en va d’un pas rapide, sans dire un mot. En passant près de moi, au moment ou elle ouvre la porte, je sent son odeur , un mélange inhabituel, d’encens et d’eau de Cologne.Je sors moi aussi, quelques secondes après elle. Je vais la suivre, comme je le fais depuis des semaines. Elle marche devant moi, elle se dirige vers la station de métro Stalingrad. Je connais ces habitudes, son emploi du temps, ce qu’elle aime manger le matin, ou elle habite, la marque de ses clopes, mais je ne sais toujours pas son nom, ni la taille de ses petites culottes...Je continue à la suivre, les yeux braqués sur son cul,

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efforts télépathiques, mon regard vissé à sa nuque: " retourne toi, retourne toi! " Je répète ça mentalement, sans illusions, un rien pathétique. Elle plonge une main, dans son sac a dos, j’entends un bruit de sonnerie, son téléphone. Elle décroche, une feuille tombe de sac. Génial je pense. Pourvu qu’aucun passants ne lui en face la remarque. Je me précipite vers la feuille en question, le coeur battant. J’ai enfin trouver le moyen d’oser engager la conversation avec elle. Je déplie la feuille. Il me faut une longue minute, interminable, pour comprendre, ce qu’il y d’écrit sur le papier. Je reste planté au milieu du trottoir, tremblotant, des gens me bousculent, je ne leur prête aucune attention. Je ne pense qu’au contenu de cette feuille, a ces mots écrits a l’encre rouge. Je dois faire un effort intense, pour me reprendre, ne pas perdre pied, " tout cela ne peut être qu’un rêve " je pense.La à Stalingrad, Paris, sur ce gigantesque tas d’ordures qu’est la terre, je repli soigneusement, adossé a une vitrine, le message qu’elle à écrit: " Je sais ce que tu es, tu me surveille, je le sais, je veux la même chose que toi "Chaque mot résonne dans ma tête, et me vrille le cerveau. Les rêves peuvent donc se réaliser...

Je passe l’après-midi, a manipuler cette lettre, désormais froissée, poisseuse. J’ai les mains moites, cette lettre m’était-elle destinée? J’en suis convaincu. Dans mon esprit cela ne fait aucun doute. Son attitude m’étonne, c’est peu dire. Elle sait tout. Pourquoi, ne

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m’avoir jamais rien dit? Cette question en amène d’autres. Je suis un peu inquiet, méfiant. Une phrase de sa lettre m’énerve particulièrement: “ je sais ce que tu es “, putain de garce!!! Que peut-elle bien savoir de moi, cette petite conne? Rien bien sûr!!La magie s’est envolé, il ne reste plus que la méfiance et la colère. Je bouillonne déjà, je n’aime pas les jeux de séduction des gamines, et il vaudrait mieux pour elle, que je ne sois pas tourner en bourrique. Je laisse tomber la lettre sur la table basse du salon. Je ferme les volets,plus à l’aise dans le noir. J’allume la chaîne stéréo, j’écoute encore une fois le même cd. Black-métal, haine, frissons, hurlements, nostalgie d’un lointain passé, misanthropie, coup de poing dans la face de dieu.

Je suis étendu sur le matelas, je repense a elle. Je me dégoutte, je ne suis qu’une misérable merde.j’ai eu envie, bien des fois ces derniers temps, de la prendre dans mes bras, de respirer son odeur,de me noyer dans ses yeux bleus, trop bleus, trop vides, apaisants. J’ai échoué, parce que je n’ai pas su combattre " l’humain, trop humain " en moi. Je ne suis toujours pas guéri de ce cancer qu’est l’amour. J’ai cru naïvement, qu’avec l’aide de Nicolas van kraft, je pouvais faire une ablation complète de la tumeur. Il n’en est rien. Ma faiblesse, ma lâcheté me rendent malade, je n’ai pas été honnête avec lui, dans mes messages, je lui ai toujours assurer, que j’étais enfin sur la bonne voie, qu’il pouvait compter sur mon éternelle

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reconnaissance. J’ai menti!, cette fille, qui ne devait être,qu’un holocauste, s’est peu à peu transformée en l’objet de mon adoration. De rage je déchire les dizaines de photos d’elle, prise dans la rue. Je dois l’oublier.

j’ouvre mon placard, je sors un classeur, celui ou je conserve toutes les lettre reçues de Nicolas, il m’as beaucoup écrit depuis son emprisonnement pour meurtre. J’ai toujours été fascine par lui, par le personnage hors-normes, le meurtrier mystique, qui à volontairement pris la voie ténébreuse du mal. Du fond de sa cellule, il me répondit, et fit de moi l’un de ses élèves. Je relis ces deux dernières lettres, avec un profond sentiment de fierté. Cette petite garce, qui m’as laissé ce message n’est rien, elle ne vaut rien. Cette ridicule affection et ce désir naissants, voilà ou est, le problème qui menace de détruire tout ce que j’ai déjà entrepris. Je ne laisserai pas cela arriver. Je ne connais qu’un moyen efficace afin d’oublier son visage angélique…

La pièce est baignée d’une lumière irréelle, les murs entièrement peints en noir, accentuent l’impression que je me trouve dans une quelconque anti-chambre de l’enfer. Je suis assis face à l’autel, transpirant, une cascade de sueur, coule le long de mon dos. Le sang coule aussi, mon sang. C’est bon et jouissif, comme toujours lors d’une communion, d’une rencontre. Je suis épuisé, vidé de ma substance vitale. Ce soir,

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comme tant d’autres soirs, je l’ai invoqué, appelé de toutes mes forces, vibrant jusqu’au confins de mon univers intérieur, son nom secret. J’ai senti sa puissance, son énergie terrible, qui a électrisé chaque terminaisons nerveuses de ma carcasse putride. Je suis généreux aussi généreux qu’il peut l’être avec moi. Sang, sperme, animaux, je le nourri. Il apprécie la souffrance , les cris des bêtes, leurs râles d’agonie. Alors ce soir, j’ai fais de mon mieux pour lui être agréable. Le rituel est terminé, les énergies se dissipent lentement. Je me lève et éteint les deux dernières bougies noires à moitiés consumées.

Je souri, posé sur l’autel il y a le minuscule cadavre d’un chaton. Je regarde mes mains, elles sont en sang, griffées par la ridicule boule de poils. Il s’est défendu, il a essayé de se libérer de l’étreinte de mes mains. Bien entendu ça n’as rien changer pour lui, je l’ai encore plus fait souffrir. J’éclate de rire, en pensant à la petite bêcheuse du troisième étage, c’était son chat!

Si cette conne, pouvait se douter, de ce que son petit " amour ", viens d’endurer, elle en ferait sûrement dans sa culotte. J’ai très envie de déposer le cadavre du chat, devant sa porte. Quand elle reviendrait du travail, elle trouverait un joli paquet sur son paillasson. Elle serait intriguée, l’ouvrirait, et là l’horreur! Sous ses yeux son chat décapité et éventré, ah ah ahIl est évident que je tirerai un grande satisfaction, de voir ce tas de merde, avec des couettes, hurler et

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pleurer de désespoir.Après un rite j’aime resté assis sur mon matelas, fumant une clope. Savourant dans les moindres détails, la communion entre lui et moi. Cette puissante altération des molécules dans l’air ambiant, tout ces détails qui ne me trompent pas, et qui ont toujours lieux après un sacrifice réussi. J’ai offert une vie, j’ai versé mon sang, mon sperme, ma " matéria prima ". Et mes efforts, ont aujourd’hui encore, étés récompensés? Tout cela Grâce a Nico!Avant de le connaître j’ai fais n’importe quoi. J’ai bricoler mes propres rites, ridicules , inefficaces. Grâce a lui j’ai pu avoir accès à certaines clés. Et surtout il m’as montré la vérité, il à ouvert mes yeux scellés par le mensonge. Ma bouche à appris à vibrer les mots blasphématoires qui font trembler l’éther, mes mains ont à maintes reprises refait les gestes des centurions romains, qui il y a deux milles ans, ont crucifié l’inepte et risible roi des juifs.Je lui dois beaucoup...

Cette putain nègre est assise devant moi à me contempler stupidement. Lorsqu’elle écarte ses jambes, couvertes d’une myriades de croûtes, j’entrevois une fleur écarlate, à l’odeur de poisson pourri. J’ai envie de vomir, je fais un effort pour ne pas lui dégueuler sur la tête. Elle me demande si j’ai une cigarette?, si je peux lui monter le fric?, " que c’est

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pas gratos! Et que les blancs comme moi elle s’en méfie! "Elle souri la salope!, de son plus beau sourire, de commerciale du cul, C’est la deuxième fois que je monte avec elle. J’aime bien les négresses, surtout celles qui sont défoncées au crack. Leurs odeur rances, leurs sueur acide, leurs gros culs merdeux, leurs seins jadis lourds et massifs, devenus au fil du temps flasques et informes. Baiser leurs corps squelettiques, bourrés des plus horribles infections, une roulette russe, 5 balles chargées en permanence!. Je lui dis de se déshabiller entièrement, et de se mettre la paire de menottes, comme la première fois...Je lui ordonne ensuite de se mettre à quatre pattes, son gros cul tourné vers moi. Je retire mon manteau, j’ôte mon t-shirt. Je reste là, torse nu, fasciné par son anus. Je me mets à genoux, j’approche mon visage, de son cul luisant de crasse. Les yeux fermés, je respire son odeur animale. J’évalue , tel un expert en vins, son degré de dégénérescence. Elle soupire au bout d’un moment et se gratte la chatte. Je me relève, je me mets juste au dessus d’elle, et commence à me masturber. Elle sait ce qu’elle doit faire. J’entends sa respiration , forte , les bruits dans sa gorge. Ses fesses se tendent vers le haut, son trou du cul, palpite de plus en plus. Je suis sur le point d’éjaculer, je me retiens. J’explose de plaisir au bout de cinq minutes, juste au moment ou un long étron fumant sors enfin de l’oeil aveugle et crasseux de sa chair. Je reste là , quelques secondes, haletant. Je fixe en souriant, ce cadavre au sang pourri,

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qui pour vingt-cinq euros, vient de faire ses besoins devant moi!!Je remets mon t-shirt, j ’ enfile mon manteau. Je lui retire la paire de menottes. Elle semble gênée, et baisse les yeux. Sa bouche s’ouvre, mais d’un geste je la coupe immédiatement: - Au lieu de parler, va plutôt laver ton cul merdeux!! Je sors, et claque la porte. J’entends ses pleurs étouffés, satisfait je descend rapidement les escaliers en sifflotant.Je sors de l’immeuble, apaisé par cette petite séance. J’allume une clope, j’ai envie d’éclater de rire, la journée commence bien!

Il me faut tout de même remonter, le boulevard de la chapelle, vers Stalingrad. Il pleut, le trottoir est dégueulasse, c’est vendredi, les rues sons remplies de musulmans crasseux, qui s’en vont lever leurs culs a la mosquée du coin. Comme toujours, je dois faire preuve d’un effort extrême, pour ne pas sortir mon couteau de chasse. Mes yeux se posent sur eux, je ne vois que de la laideur, leurs regards stupides, leurs têtes de parfaits abrutis. J’ai toujours été intrigué, par le fait que les arabes puissent être aussi laids, et inspiré autant le dégoût.

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Chez moi. En montant l’escalier de l’immeuble, j’ai croisé la petite pétasse du troisième étage. Elle m’as demandé, si je n’avais pas aperçu son chat. Elle avait visiblement beaucoup pleuré, ses yeux étaient rouges et gonflés. J’ai fais non d’un signe de tête, mais j’ai ajouté en la regardant droit dans les yeux: " oh vous savez, il à du aller se cacher dans la cave, il y a beaucoup de rats là-bas "J’ai haussé les épaules, et suis parti sans plus rien dire. Deux heures plus tard. Une fois à poil, je recommence à faire les cents pas, taraudé par une agitation irrationnelle. Je ferme les volets, l’appartement est plongé dans le noir. J’ai envie d’une chatte, encore!!Je voudrais pouvoir ramasser une quelconque radasse, la ligoter, là tout de suite. Ce serait enfin le moment d’essayer mon matériel: muselières, fouets, matraque électrique, matos pour piercings génitaux, aiguilles. Je dois tenter la grande expérience, l’ultime initiation, le meurtre. Comment puis-je me considérer son disciple, sans avoir jamais fais couler le sang d’un autre?

J’ai peur qu’une telle expérience me change, efface pour toujours ce que je suis. Il n’y aura pas de retour possible en arrière, pas d’autre chemin, pas de raccourci. Sans ce désir ultime d’être damné, je resterai un faible, une caricature. Ma peur m’empêche de me livrer , de tendre la main vers l’abîme, ou je sais qu’ils m’attendent afin de me rayer du livre de la vie, et de me confier un peu de leurs pouvoirs. Je repousse l’échéance depuis deux ans, mais je sais qu’il me

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faudra prendre une décision au plus vite. Je ne pourrais pas continuer éternellement à me mentir, à faire semblant d’être comme les autres.Je m’assois , une lumière attire mon regard. Le téléphone! J’ai un message. Etrange, cela fait plus de deux ans, que j’ai coupé tout contact avec mes anciens " amis " Je regarde fixement cette petite lumière qui clignote. Je me lève, fébrile, j’appuie sur la touche play. J’écoute attentivement; un bruit métallique d’abord, puis un fond sonore sur lequel, je distingue nettement les cris d’une femme, comme le son d’un téléviseur en marche, un quelconque film...Puis une voix rauque, trafiquée, métallique, vient se superposer par dessus les cris et autres râles entendus. Une voix qui ne m’est pas familière: " Salut je passe te voir dans deux jours à 19 h, c’est a propos de la lettre... ". Ma mystérieuse inconnue a donc décidé de venir me rendre une petite visite, tiens donc...

Tuer le temps jusqu’à dimanche, à l’affût du moindre bruit, dans l’angoisse. Chaque latte du plancher qui grince, chaque vibration dans ma porte d’entrée, m’électrisent, je n’aime pas la tournure que prend cette histoire. Dimanche! , ennemie?, amie?

Je décide de regarder une vidéo. Une de celles que Caroline, m’as défunte amie, m’as laisser. Du bon snuff porno, crade et extrême. La vidéo numéro deux, celle ou une truie mexicaine a la peau bien bronzée, se fait torturer pendant quatre longues heures. Je m’

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allonge sur le matelas, face à la télé. La fille est attachée, les mecs commencent par lui brûler tout le corps avec des cigarettes( les deux mexicains du début, ont une nette préférence, comme moi d'ailleurs, pour les brûlure sur l’anus, le vagin et les seins). Séance de matraquage a la batte de base-ball, pédicure a coup de chalumeau. Les cris de la nana, sont quasiment insoutenables, ce qui produit l’effet désiré chez moi. Celui de me mettre la queue au garde a vous. Son supplice est atroce, mais tellement excitant. Les séances filmée au caméscope, sont d’assez bonnes qualité. Et valent largement leur prix, d'ailleurs assez bas. Etant donné le travail artistique qui à été effectué, mettre trois cent cinquante euros, pour un tel concentré de violence me semble tout à fait justifié, Caroline avait bon goût…

Dans la deuxième partie de la vidéo, les deux brutes, sont secondées, par deux autres hommes. Ils ressemblent tout les quatre a des bikers. Vestes en cuir sur leurs torses nus et velus, barbes, tatouages. La fille( ce qu’il en reste!), attachée a une croix de st-André, n’est plus qu’un amas de cloques noircies, sont visage a doublé de volume. Plus rien de féminin, ni même d’humain, sur ce masque de souffrances. A ses pieds, une grande flaque. L’un des gros gaillard s’approche de l’écran. Il fait signe au mec qui tient la caméra, de zoomer sur la flaque. Je distingue alors, un gros tas noir/brunâtre. La caméra remonte lentement le long des jambes dégueulasses et sanglantes de la fille. Afin que le spectateur voit bien que la salope, s’est

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copieusement pissé et chié dessus. La merde a coulée le long de ses jambes, avant de s’écraser a ses pieds. La peur , une peur viscérale, qui est capable de faire se liquéfier les entrailles. Les grosses brutes éclatent de rire, ont dirait une bande d’étudiants, venant de faire une bonne blague, sans conséquences...Après les rires l’horreur continue. Les trois mecs enlèvent leurs veste en cuir. Et se dirigent à nouveau vers leur victime. Ils la détachent, tout en parlant. Le type derrière la caméra, zoom sur un vieux matelas en mousse, constellé de taches de sang. L’image reviens sur eux qui portent la fille. Elle semble déjà morte, désarticulée, aucun signe de vie. Ils l’étendent sur le matelas, retournée sur le ventre, son gros cul à l’air. A ce moment là je sais déjà ce qui va suivre, cette bande vidéo je l’ai vue des dizaines de fois. Je commence lentement à me masturber, c’est bon, comme toujours devant pareil divertissement. A l’image l’un des tortionnaires, a sorti sa queue énorme, il à une paire de couilles éléphantesques. Il s’approche d’elle, lui renifle le cul en connaisseur et souri. Puis il lui lèche avidement la raie des fesses. Il attrape la fille par les cheveux, et lui enfonce sa bitte, avec une rare violence. La morte vivante, se redresse brusquement, hurle, tente de s’échapper, mais d’autres mains lui tiennent les jambes. Leurs grosses pognes velues lui meurtrissent le visage. Tandis que les deux pieds d’un type écrasent ses mains. Maintenue fermement a plat ventre, le type va continuer a lui labourer le cul pendant vingt minutes, il en sera ainsi a tour de rôle jusqu'a la fin de la cassette. J’éjacule dès le premier

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viol, je n’arrive jamais a tenir bien longtemps, trop exciter par la violence primitive de ces types. Je regarde tout de même la fin de la bande. Le cameramen fait un gros plan, sur le postérieur de la donzelle, maculé de merde et de sperme. L’anus filmer en gros plan, est démesurément agrandi, éclaté, sanglant. Les types nettoient leurs bittes sur les cheveux de la fille. Puis c’est l’écran noir, la fin du film, la fin de l’agonie d’une truie mexicaine...

J’éteins la télé et le magnétoscope. Satisfais d’avoir déchargé ce trop plein de haine, et de frustration. Après quelques instants, c’est un sentiment d’écoeurement qui m’assaille. Mon manque de courage, cette vie insipide, moi obsédé par tous ces fantasmes,qu’aucune femme ne pourra jamais satisfaire. J’ai beau me dire , me répéter sans cesse, que je suis libre, j’ai tout de même un sacré goût de merde dans la bouche...

Samedi après-midi. Je me suis lacéré un peu le bras gauche. Le sang a coulé abondamment. l’album du groupe scandinave " Emperor " passait en boucle. J’ai calé le cd, sur le titre " inno a satana ", pour moi un des meilleurs morceaux dans le genre, il m’évoque toujours, une longue promenade au clair de lune, dans une foret hantée peuplée de pendus, de chairs mortes, de succubes, tout ce que j’aime...

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J’ai recueilli un peu du précieux liquide dans ma main droite. Et puis j’ai commencé a me masturber, lentement, puis de plus en plus vite, a mesure que les images et les scènes dans ma tête, devenaient de plus en plus violentes. J’ai éjaculé, inondé ma main droite rouge de sang, avec mon foutre épais et crémeux. Mon sperme avait un goût légèrement sucré.Je n’éprouve plus de plaisir sans douleur, il me faut la lame du rasoir , la brûlure dans ma chair, ou dans celle d’une autre personne, insatisfait j’en veux toujours plus, mes fantasmes ne me suffisent plus.

Je me dis que ce soir, je ferais peut être une rencontre, j’ai besoin d’un plan bien déprave. Je sors dehors,je téléphone a Claude, il réponds au bout de la dixième sonnerie. Je lui demande de ses nouvelles. Il me dit qu’il va bien, qu’il comptait me téléphoner. Qu’il a un plan d’enfer pour ce soir. Karl est dominateur. Il possède son propre donjon, avec tout le matériel nécessaire. Il me demande si je suis ok pour l’assister ce soir . Je dis oui. Je demande des renseignements sur sa " cliente ". Il me coupe brusquement la parole " pas d’infos au tel s’il te plaît!!"Je réponds un laconique:" en effet la police , je vois... "passe tout de suite, je t’expliquerai , dit-il. Il raccroche, avant que j’ai pu lui poser ma dernière question. Il m’exaspère, depuis toujours. Cela fait un an que je le connais. Je l’ai scanné de part en part, et c’est avec amusement que je le vois essayer de jouer les

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mystérieux. Il s’est construit un personnage sadien grandiloquent, s’inventant même un passé, une lignée disparue, aristocratique. Il n’arrivera jamais, à réaliser tout le coté pathétique de sa vie, de ses actes, sans force. Selon lui , c'est un intellectuel raffiné, « capable de tirer des orgasmes d’une violence inouïe, de la plus frigide des mégères!! »

Pour moi il reste à jamais, un bourreau de pacotille, de bande dessinée. Ses soit disant esclaves, de corps et d’âmes, ne reviennent jamais après le cap de la première séance, que monsieur " le grand dominateur " leur impose. C’est un crétin, un débile qui n’as jamais réussi de sa vie, a enlever le ciment qui lui bouche les oreilles et les yeux. Sourd aux désirs des femmes, a leurs scénarios, a leurs gémissements, il est et restera a jamais un pauvre égoïste du sexe. Je ne fréquente cette loque, que pour une seule raison, valable. Il possède ce que je n’ai pas encore: un décorum, du fric, de la came de très bonne qualité. Je ne pense pas être hypocrite avec lui. Il est seul, aigri, au fond de lui, il recherche un autre, avec qui il pourra partager " sa passion ", comme il dit. Entre lui et moi, le marché a toujours été clair, sans aucune ambiguïtés. Je lui tiens compagnie de temps à autre, j’écoute sa conversation plate et ennuyeuse, je l’emmène dans quelques endroits underground. Lui en échange se plie a mes exigences: de la came, l’accès a son matériel personnel, chaînes, fouets, ordinateur, caméra, cassettes vidéos.

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Il ne peut refuser, car c’est un faible, un lâche qui a toujours eu peur de moi. J’ai toujours vu de la crainte dans ses yeux. J’ai tout fait pour. Il m’as fallut le dresser comme un animal. Aujourd’hui chacun de nous, à accepté ce simulacre d’amitié. Je ne pourrais pas tolérer la moindre objection, la plus petite critique de sa part. Je le lui est bien fait comprendre. J’ai du lui montrer dès notre première rencontre il y a un peu plus d’un an, ma vraie nature.Il avait vainement essayé, de jouer les gros durs,hard sm. Je me rappelle que j’avais éclaté de rire à ce moment là, avant de lui coller de toutes mes forces, un coup de poing en pleine mâchoire. J’ai entendu un craquement, et il s’était retrouvé par terre, à gigoter mollement, les yeux révulsés, la bave aux lèvres. Ensuite, j’en avais profiter, pour lui passer, une de ses paires de menottes. Je l’avais laisser ainsi pendant quelques instants, le temps que je retire mon manteau et que je me mette torse nu. Puis je l’avais réveillé d’une manière assez originale. Certaines filles se sont pris un litre de flotte sur la gueule. Lui j’avais décidé de lui faire retrouver ses esprits, a coup de jet d’urine dans la face. J’ai déboutonné ma braguette et j’ai sorti ma queue. Je m’appliquai pendant quelques secondes, à viser sa bouche et son nez. Il s’était alors réveiller brusquement en hurlant. Je lui avait envoyer un coup de pied dans les couilles. Le plus calmement possible, je tentais de lui expliquer les dures réalités de ce monde; il n’était qu’une merde servile, et moi un redoutable prédateur. Il m’avait écouté, le visage décomposé par la peur. Il acquiesçait a la moindre de

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mes questions. Lorsqu’il a enfin compris que je ne le tuerai pas, et que je n’étais pas là, afin de le dépouiller de son fric, le dialogue a pu s’engager. Je l’ai détaché. Il restait par terre, la mâchoire pendant mollement, un mince filet de sang, coulant jusqu’à sa gorge.

Je n’avais ni regrets, ni peine. Je le lui ai dit. J’avais juste un peu de mal, a ne pas lui vomir sur la gueule, tellement il me faisait penser, à une grosse limace bien grasse et stupide.

Ce soir là je suis parti de bonne heure. En rentrant chez moi, je trouvais sur mon répondeur un message de lui me disant tout le bien " que cette petite séance improvisée lui avait fait ". Il ajoutait s’être branlé après mon départ , et me confiais que j’étais un véritable modèle pour lui...Il délirait sec. Peu m’importait, j’étais seul moi aussi , et ce lourdaud devenait une occupation comme une autre. Depuis ce jour-là, je passe deux ou trois soirées avec lui chaque mois, a sniffer de la coke de très bonne qualité ,et a me faire la main sur les filles paumées qu’il recrute sur le net.

J’ai fini de prendre ma douche. En me regardant dans le miroir, j’ai failli un très court instant ne pas me reconnaître. Pendant quelques dixièmes de secondes, je me suis demander, a qui pouvait bien appartenir ce visage de malade mental!J’ai les traits fatigués, des cernes sous les yeux, les

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cheveux très longs, je fais peur...J’ai l’air malade, je le suis peut être, d’un cancer qui dois me ronger silencieusement depuis des mois. Ma consommation de clopes, s’est un peu stabilisée, je fume moins. Je prends par contre plus de codéine, et quasiment plus d’héro. Toujours trop de coke les rares fois ou je sors. Je chasse rapidement ces pensées, et me concentre sur une seule chose, ma queue, et la fille qui doit venir ce soir chez Claude. J’enfile un pantalon en cuir, et chausse mes paraboots vingt trous. Je mets un t-shirt noir, et par dessus mon manteau en cuir, noir lui aussi. Je n’oublie pas l’indispensable; des capotes, mon matos de survie, un cran d’arrêt de vingt centimètres, ma matraque électrique.

Je descend les escaliers de l’immeuble. Il est vingt et une heure. Il flotte dans l’air l’habituelle odeur de pisse et de shit. Il n’y pas les habituels petits dealers collés aux boites a lettres de l’immeuble. Je me dirige vers la station de métro Stalingrad. Il y a des flics, sept ou huit près du guichets. Ils viennent de ramasser deux types,l’un d’eux a le nez qui pisse le sang. Son sweet blanc est maculé de taches sanglantes . Les deux gars sont menottés, ils gueulent des trucs en arabe a l’intention des flics qui rigolent entre eux. Je sors un ticket, et franchi la machine. J’ai deux stations avant d’arriver chez Claude. Le métro est une véritable torture aussi bien visuelle que sonore pour moi. Je me suis toujours senti visuellement agressé, par toutes ces ordures ambulantes. Etre obligé de partager un espace

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restreint avec tout ces cloportes malodorants, me dégoutte au plus haut point. J’ai tout de même appris avec le temps, a ne plus voir ce qui m’entoure. Je me pose sur un siège, et dès ce moment précis mon esprit s’évade , loin très loin. Je me laisse juste transporter par le grand vers de terre,le long de ses immenses galeries, jusqu’à destination.

Pas de problèmes ce soir. Je sors de la station Crimée. Il fait un peu froid. Dans deux minutes, je serais sur le pas de la porte du " sous- dominateur obèse... "

Il habite depuis des années au dessus du B.H.V, dans une résidence. Après la mort de ses parents, il a pu hériter de l’appartement familial. Un spacieux cinq pièces, qu’il à transformé, en un espèce de donjon carnavalesque et totalement cliché. Pauvres parents naïfs et stupides. Aveuglés par leur amour, pour leur unique rejeton débile. D’après ce que m’as confié Claude, son histoire de famille, n’as été qu’une longue suite de morsures contre les mains tendues de ses parents. " on fait bien piquer les chiens, mais pas les enfants, dommage pour eux! " m’as t-il dit un jour en souriant.

Je monte dans l’ascenseur, l’immeuble est très bien tenu, propre et silencieux, tout le contraire du mien. Je l’envie. J’appuie sur le bouton du cinquième étage. Je commence a ressentir mes habituelles palpitations, mon front se couvre d’une pellicule de sueur. J’ai

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depuis très longtemps la phobie de ces grosses boites. La cabine monte lentement, j’ai le temps de réfléchir, de m’imaginer l’habituel scénario, que je voudrais parfait pour cette soirée. Je pense à la fille qui doit être chez lui ce soir, pour nous. Je me répète a haute voix " tu ne dois pas péter les plombs, tu ne dois pas péter les plombs, tu ne dois... "

J’ai peur d’aller trop loin un jour. Peur que le jeu, ne me satisfasse plus. Je me connais, je sais que le jour ou j’aurais du sang sur les mains, je ne serais plus jamais capable d’arrêter de tuer. Il y a en moi une violence enfouie depuis des années, une force destructrice qui ne demande qu’a exploser et a tout détruire. Je crains d’être un jour totalement posséder par cette force, j’ai peur de me perdre, de donner naissance a un nouveau moi infernal. Je ne dois jamais relâcher ma vigilance, jamais!Pour l’instant je ne fais que nourrir le démon, j’ai conclu un pacte avec cette autre partie , sombre et dangereuse. Un de ces pactes dont on ne se libère pas, le contrat passé sur un tas de fumier,reste scellé à jamais!

Je sors rapidement de la cabine d’ascenseur. Je reprend mon souffle. Je reste là devant sa porte, pendant quelques instants. Je pense que la seule raison, pour laquelle je suis là ce soir, c’est que j’appréhende un peu le jour suivant. Mon inquiétude grandie, au fur et a mesure que les heures défilent. Je sonne. Quelques

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secondes passent avant que Claude n’ouvre la porte. Il me dit: " salut Victor, entre ".J’entre et referme la porte. Il fait noir. Je distingue juste une vague lumière orangée qui provient du salon. Nous traversons le couloir. Il est torse nu, je suis dégoutté de devoir supporter pendant toute une soirée, le spectacle hideux de ce gros tas de graisse avec ses mamelles poilues. Il a mis lui aussi le rituel pantalon de cuir noir. Sa grosse bedaine déborde de partout, j’ai du mal a ne pas rire. Je ne veux pas le froisser, je pense a la fille. J’inspecte le salon,éclairé par une dizaines de bougies rouges. Il a sorti tout son matériel: croix de st André, chaînes, menottes, fouets. Il y a même puisque le plafond est assez haut, une véritable potence, avec une corde déjà préparée. Sur une table noire, se trouvent disposés des godes de toutes tailles, des pinces a linge, des aiguilles, ainsi qu’une énorme bombe lacrymogène.Je regarde longuement tout les objets. Mes yeux s’attardent plus particulièrement, sur ce qui ressemble a un pistolet électrique, comme celui que j’ai dans la poche, curieux...

Je me tourne vers Claude. Il me fixe stupidement, attendant, statique, que je luis donne un ordre, ou je ne sais quoi. Je pense " le bon dressage a coups de poings, il n’ y a que ca qui marche vraiment!"- Ou est la fille? Je demande. - Elle est en train de dormir .Sa réponse inattendue, m’énerve, je m’avance vers lui menaçant. Je sens déjà une des veines de mon front

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prête a exploser. Je crispe les poings, et répète ma question:-Ou est elle? .Il murmure " dans une des chambres près de l’entrée "Je le fixe intensément. Partager entre l’envie de lui écrasé mon poing sur la figure, et de lui trancher la gorge d’une oreille a l’autre. Je continue a le fixer, il baisse les yeux , soumis. Je sens que quelque chose ne vas pas, qu’il a fait une grosse connerie, et que s’il coule,ce tas de merde m’entraînera avec lui.

Il s’agite brusquement excité: " Je voulais juste te faire un petit cadeau. Entre amis on se fait plaisir, hein? "- Qu’est ce que c’est que ce plan? Je demande. Tu l’as droguée?Il rougit un peu, la salope!! On dirait un gamin pris sur le fait. Sa réaction, ne fait que démultiplier ma colère. Je hurle: " réponds moi pauvre taré!! ". Il recule en se protégeant le visage avec ses mains.- Te fâche pas, je pensais juste... qu’on auraient pu...enfin tu vois... La torturer et la baiser un peu, et puis ... Il se tait pendant quelques secondes, mal à l’aise.- Et puis quoi? Je lui demande.- Et bien ... On aurait , peut être pu la tuer, je sais pas moi! Je ne réagis pas tout de suite, je regarde juste mes

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mains qui tremblent.- Elle a quel age? Je demande.-La fille?- oui pauvre con, la fille ! . Il murmure quelque chose, je ne comprends pas. Je lui redemande calmement, de répéter sa réponse:- Treize ans, je crois Mon estomac explose de douleur, mon camp visuel se couvre d’une myriades d’étoiles, je grimace. J’ai besoin de m’asseoir. Je transpire abondamment, je ne suis pas bien. Je m’appuie un moment contre un mur. Je prie tous les dieux en silence, pour que dans les prochaines dix minutes, il ne m’adresse pas la parole. Il brise portant le silence, qui aurait pu être salvateur pour lui. Il s’éclaircit la voix, avant de dire d’un ton joyeux et stupide:- Alors on fait quoi? On la baise hein? Je me retourne rapidement, lui faisant ainsi face. Je vois dans ses yeux porcins, une peur terrible. Mais avant qu’il ne fasse un geste pour s’enfuir, ou attaquer, je lui assène un terrible coup de pied dans les couilles. J’entend un craquement. Son visage deviens tout rouge, ses yeux bougent dans tout les sens. Il porte ses mains a son sexe, avant de s’effondrer, avec une horrible grimace. Il reste étendu, plié en deux sur le sol, soufflant comme un animal a l’agonie. Avec rapidité, je prend deux paires de menottes sur l’une des tables. Je me place derrière lui. Il essaie de se relever, je le frappe violemment avec un bougeoir à

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l’arrière du crâne. Mon but est de l’assommer. J’y parviens. Il s’effondre inconscient. Epuisé, tremblant de fureur et de haine, je suis obligé de m’asseoir un moment. Je me laisse glisser par terre. J’observe cette chose molle, pleine de graisse, dont le pantalon en cuir a craqué près de la taille. Il a de la bave qui coule près des lèvres. Je détourne la tête, dégoûté.Il me faut cinq bonnes minutes pour me calmer. Je tiens encore dans ma main droite le bougeoir. Je le balance contre un mur. A quatre pattes, je m’approche de Claude. Je prends les deux paires de menottes dans l’une des poches arrière de mon pantalon. Je lui passe la première paire au poignets, puis j’essaie de lui mettre la seconde paire aux chevilles. Il a de grosses articulation, mais je force, et finalement j’arrive a refermer les deux cercles de métal. Tant pis si cela doit lui couper la circulation sanguine. Il l’as bien mérité!Je me lève encore un peu étourdi. Je regarde longuement le salon. Je suis terriblement dégoûté d’avoir rencontrer un tel cloporte. Je suis coupable d’avoir fais confiance a cette larve. Je pense soudain a la fille, elle doit être allongée quelque part dans l’une des chambres. Je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas qu’elle pense, que je suis " dans le coup ". Tant pis je ne peux plus reculer!

J’avance dans le couloir, j’essaie la première porte sur le droite, il n’y a rien, la chambre est vide. J’ouvre la deuxième porte a gauche du couloir, j’allume la lumière: elle est là!

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Nue et bâillonnée, elle me regarde fixement. Ses paupières sont gonflées, elle pleure. Son ventre est agité de soubresauts. Le matelas sous elle est taché, et pue l’urine. Ses vêtements sont roulés en boule au pied du lit. Je m’approche lentement d’elle, ses yeux s’écarquillent de terreur. Je reste devant elle sans bouger pendant quelques instants. Je n’arrive pas à détacher les yeux de ce corps menu et superbe. Elle possède de ravissants petits seins. J’ai envie, je le sais, de les toucher. De sucer, de lécher ses auréoles de chair roses, ses tétons semblables à des petites friandises. Elle ressent sans doute, toute la lubricité de mon regard, car elle ferme les yeux, et recommence à pleurer. Ses sanglots étouffés ne réussissent pas à m’émouvoir. Je reste de glace, confronté a ma propre faiblesse. Je sens déjà un désir obscur, délicieusement diabolique, commencé à s’emparer de moi. Il s’installe une sorte de transe, un rêve éveillé. Moi devant cette enfant, toute entière a ma merci. Je pourrais...Lui... Faire du mal...Toute la responsabilité retomberait sur Claude! Je pense à ça.Je médite quelques instants. Mes yeux s’attardent encore et encore, soudés, à ce petit corps gracile, vierge de toute profanation, n’ayant jamais connu les assauts d’un homme, et de son sexe inquisiteur. Brusquement elle ouvre les yeux, et son regard m’arrache enfin a ma malsaine rêverie. Je prononce quelques mots, d’une voix apaisante:-Chut, c’est fini, je vais te détacher. L’homme qui t’as kidnappé ne te fera plus de mal. Tu es en sécurité .

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Je sors mon couteau a cran d’arrêt. Elle se crispe.- Doucement, tout va bien , je dis. Je m’avance, et sectionne la corde autour de ses bras. Puis je fais de même avec ses chevilles entravée. Je lui ôte le Bâillon qu’elle a autour de la bouche.-Voilà c’est fini. Ton cauchemar est terminé, dis-je. Je m’éloigne a reculons, je reste dans l’encadrement de la porte, face a elle. Elle se redresse lentement, en ne me quittant pas des yeux. Elle tremble toujours. C’est avec des gestes saccadés, qu’elle entreprend de se lever. Je me retourne:- Habille-toi, je dois te sortir d’ici, Dis-je.- Merci, merci beaucoup monsieur, dit elle. Elle semble à deux doigts de craquer à nouveau. Je lui tends ses vêtements:- Ce sont bien tes fringues?- Oui, merci. Elles les prends, les tiens serrés contre

son ventre.- Je t’attends dans le salon. Prends tout ton temps, je dis.Je sors , je la laisse seule. Je reviens dans le salon, je constate que l’autre dégénéré , n’as toujours pas repris connaissance. Je suis l’espace d’un instant, tenté de mettre fin a sa misérable déchéance, a cette vie parasite porteuse de néant. J’allume une clope, je tourne un peu en rond dans la pièce. Je remarque, une superbe boite, celle ou il entrepose sa came. Je l’ouvre, a l’intérieur, il y a environ vingt grammes de coke, et

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quelques buvards d’acide. Je prends tout en vitesse, avant que la gamine n’arrive. Je m’agenouille près de Claude. Il a l’air paisible, comme endormi. Je lui retire les menottes, qu’il a aux chevilles. Ses pieds commençaient a prendre une méchante teinte rougeâtre. Je me relève, j’attends Patiemment qu’elle s’habille. Je ne sais toujours pas ce que je vais faire d’elle.J’allume une autre cigarette. Je ne cesse de jeter des coups d'oeil inquiets vers le couloir. Au bout de dix minutes, elle entre enfin dans la pièce. Elle s’arrête devant Claude, me regarde longuement, puis elle me dit:- Merci, merci... Ses yeux d’un bleu profond, se mouillent de larmes, en regardant a nouveau le corps de celui qui devait être son bourreau et violeur.- Il n’est pas mort, si c’est ce que tu veux savoir. Il est inconscient je dis.Elle le regarde , et soudain l’expression de son visage change radicalement. Passant de la peur, a la plus féroce des colères. Tout va trop vite. Elle se jette sur lui, en criant. Elle lui tape trois ou quatre fois, la tête contre le sol, en lui lacérant le visage avec ses ongles. Je la prends par les épaules, et la jette par terre. Elle reste étendue sur le sol, en pleurant. Cette fois je suis un peu inquiet. Il n’as toujours pas repris

connaissance malgré les coups de la gamine. Je pense

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qu’il doit être dans une sorte de coma. Je sens déjà des pinces glacées se refermées sur mes poignets. " Pense vite à quelque chose " je me dis.La gamine arrête de pleurer, elle se relève lentement. Elle va dire quelque chose, mais je la coupe d’un geste:- Je ne t’ai pas fait mal?- Non... Excusez moi, je voulais pas... enfin...- C’est bon, c’est ok., Je dis.- Reste ici, je vais dans la cuisine . Ne bouge pas, Dis-je

Je connais parfaitement la disposition des lieux. Je cours jusqu’à la cuisine, j’allume la lumière. Et je prends dans le réfrigérateur, deux bouteilles d’eau bien fraîches. Je me précipite auprès de Carl. La gosse s’est assise, elle m’observe, étonnée. Je dévisse les deux bouteilles d’eau. Je me tourne vers elle:- Je vais tenter de le réveiller, tu veux pas qu’ont ait un cadavre sur les bras? Elle m’observe, après un moment de réflexion elle me répond:- Non, bien sûr que non »Je commence a verser le contenu de la première bouteille d’eau sur le visage de Claude. Il reprend enfin connaissance. Il ouvre les yeux, surpris de voir ses mains entravées par ses propres menottes. Il gémit, se retourne sur le flanc droit. Avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche, je lui dis d’un ton, que j’espère menaçant:

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- J’ai libérer ta petite prisonnière, alors si mademoiselle, veux porter plainte contre toi, elle et moi nous iront tout balancer aux flics!

Il me regarde sans rien dire. Il sait que je ne plaisante pas. Il se met à pleurer. Je me tourne vers elle, lui fais signe d’approcher:- qu’en pense tu?, Je demande. Elle à l’air sincèrement émue par les larmes de ce cloporte. Pour toute réponse elle s’agrippe a mon bras, et cale son visage contre mon torse. Je crois comprendre. Je lui dis:- Ok , allons nous-en .Au moment ou je l’entraîne vers la porte, elle se retourne pendant quelques secondes vers Claude. Puis elle me suis docilement, jusqu’a la porte d’entrée. Je balance les clés des menottes à travers le couloir, elles atterrissent dans le salon. J’ouvre la porte, nous sortons, a travers la porte me parviennent les sanglots étouffés de Claude. Nous prenons l’ascenseur, sans dire un mot. Arrivés en bas, dans le hall de l’immeuble, je lui demande:- quel est ton prénom?- Suzanne dit elle.- Suzanne, je vais te reconduire chez toi, d’accord?- Vous êtes déjà chez moi, j’habite avec ma mère au

dernier étage. Si j’étais encore un être humain normal, je serai surpris, dégoutté même, a l’idée qu’a chaque instant de la journée, cette enfant puisse croiser a nouveau ce

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porc. Mais je ne ressent même plus de pitié, plus vraiment. Je ne dis rien, je la regarde tendrement, et entraîné par une soudaine impulsion, je l’attire contre moi. Son visage est tellement magnifique, sa peau est douce, veloutée. Je perds la tête, j’embrasse son front, ses paupières, son nez, sa bouche, avec une envie et un désir qui menacent là, devant cet immeuble, de me conduire jusqu’au crime. Crime contre lesquels, une heure plus tôt, je me suis battu. Elle ne dit rien, ne me repousse pas, au contraire elle s’agrippe à moi. J’entends sa respiration qu’y s’accélère. Nous restons enlacés, je me perd dans une rêverie intense, les yeux fermés, respirant l’odeur entêtante et sucrée de cette gamine. Emu par cette intimité, troublé aussi par le désir violent de partir avec elle, chez moi. Elle relève la tête, j’ouvre les yeux nous nous regardons tendrement. Elle me demande de monter chez elle. Elle me dit que ses parents ne sont pas là…J’essaie de réagir , je dois réprimer ce désir pour elle, je secoue la tête:- Non, je dois partir, désolé. Je m’écarte d’elle lentement.-Reste, dit elle.-Non, je ne peux pas… dis-je.-...D’accord je comprends . Elle essaie de sourire. Je vois bien qu ‘elle est déçue, je ne peux rien y faire. Je ne peux rien pour personne. Je me penche vers elle et dis:- N’aie pas peur de Claude, il ne t’approchera plus jamais.

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- Je sais , dit elle._C’est un malade. Une pauvre fou,comme nous tous, Je dis.Elle souri, et se jette soudain a mon cou, elle m’embrasse sur les lèvres, et murmure:- je ne connais pas ton prénom?- Victor, Je dis- Alors… merci Victor, on se reverra sûrement un

jour.Elle s’éloigne rapidement. Arrivé dans le hall de l’immeuble, elle se retourne une dernière fois , avant de s’engager dans la cabine d’ascenseur. Je m’éloigne aussi vite que je peux. Il est tard , minuit dix, je rentre chez moi.

Dimanche.

13h Déjà, j’ai dormi comme une masse. J’étais épuisé, nerveusement et physiquement lorsque je suis rentrer cette nuit. J’ai longtemps hésité, avant de monter me coucher. J’étais sûr de ne pouvoir trouver le sommeil. Je me trompais, a peine rentré, après avoir retiré mon manteau, je me suis écroulé sur le matelas.

Je viens à peine d’ouvrir les yeux, c’est aujourd’hui que ma mystérieuse inconnue doit venir. J’enrage intérieurement, vexé et furieux de me voir dicter ses

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ordres, sans me laisser aucun choix. Mais j’ai le choix, celui de sortir et de laisser cette petite pétasse, devant une porte close. Il y’ a derrière cette histoire un élément que je n’arrive pas à comprendre. Elle sachant que depuis des mois, je l’observe, que je la guette, sachant que je me renseigne sur ces habitudes. Elle ne fais rien, elle à continuer a venir chaque jour, retrouver l’homme qui l’as suivie, épié, sans oser m’adresser la parole, sans me demander au moins une explication. Je n’arrive pas a saisir ce qu’elle cherche, ce qu’elle désire de moi. Je me retrouve dans la position du chasseur, devenu une proie aujourd’hui traqué à mon tour. Toute cette histoire semble l’amuser, elle doit certainement se réjouir de cette situation, La garce!!!

Je prends une douche rapidement. J’essaie d’avaler un café noir, je ne mange rien, mon estomac s’y refuse. Tout les matins c’est une nouvelle galère. Je cherche dans tout l’appartement des restes de codéine, j’inspecte tout les tiroirs. J’espère trouver quelques comprimés de Néo-Codion. Après un quart d’heure de recherche, je trouve une plaquette de dix comprimés sous un meuble. Tous les jours de cette chienne de vie, il me faut désormais avaler, avaler, des pilules vertes. Je pourrais remplir un saladier, avec toutes les pilules que je m’envoie chaque semaine. La codéine de ces comprimés m’est nécessaire, non pas vitale, mais utile. J’en ai besoin pour me lever, m’habiller, avoir un peu d’énergie et d’euphorie, afin de continuer a jouer mon rôle en société.

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La drogue m’aide a mener a bien les maigres objectifs fixés, elle empêche pour l’instant le démon en moi, de sortir et de se livrer a un terrible carnage. J’ai essayer vingt fois d’arrêter, peine perdue, tant qu’il y aura des pharmacies, tant que le prix de ce merveilleux anti-tusif restera abordable, tant qu’il restera vendu sans ordonnance, je continuerai encore et toujours, a m’en mettre plein le foie, comme la pathétique oie Junk gavée que je suis.

Je me dégoutte vraiment, non pour mon vice en lui même, mais pour mon manque de courage et de volonté. Pour les être asociaux et marginaux comme moi, point de salut cette notion n’existe pas, a long terme c’est l’hépatite c qui guette, le cancer en point final. J’espère au moins qu’il me sera épargné le ridicule, de mourir d’une overdose de comprimés contre la toux sèche…

Je m’allonge, fume clope sur clope. Je commence a ressentir une certaine tension. L’ambiance change, ce n’est pas simplement le fait, que le temps au-dehors, se soit brusquement couvert, non c’est plutôt une affaire de vibrations. Le malaise s’installe parfois , lorsque je laisse mon esprit vagabonder, s’enliser dans de dangereux scénarios morbides. Mon désir d’en finir radicalement avec mon humanité, n’égale pas celui de détruire et d’humilier les autre, ceux qui m’ont un jour

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fait souffrir, eux tous doivent un jour ou l’autre me rendre des comptes. Cette certitude, cette foi en une forme de justice ultime, au-delà des notions réductrices du bien et du mal,me pousse à aller jusqu’au bout. J’ai longtemps cru, que l’avenir de l’homme, serait à jamais assuré, comme tant d’autres…J’imaginai que l’espèce humaine, se répandrait un jour dans tout les recoins de l’univers, colonisant de nouvelles planètes, se rendant peu à peu maîtresse, du cosmos et de l’infini. Aujourd’hui je ne vois plus les choses sous cet angle. Lorsque je regarde cette humanité putride, je ne vois que ces faiblesses, l’ordure, le cancer et la peste tapies dans le cœur de l’homme. Humanité maudite, comme j’aimerai voir le monde asservi par les ténèbres et la guerre!!Il ne me sert à rien de fantasmer, j’ai toujours préféré les actions aux paroles. Je reste étendu, bercé par la douce somnolence que me procurent les opiacés. Je ferme les yeux, le sommeil gagne, tout doucement , en traître.

Lorsque je me réveille, je suis pris de panique, ma première pensée est pour cette fille, qu’elle heure est-t-il?, ais-je dormi longtemps?. Je regarde ma montre, j’ai dormi deux heures. J’ai du mal a me lever, je me sens nauséeux, j’ai un peu mal à la tête. Tout ces symptômes sont caractéristiques de l’abus de codéine. Je sais qu’en restant allongé, j’irai mieux. Je découvre que je suis trempé de sueur. J’ai fais un cauchemar étrange: une jeune femme tentait de me tuer avec un

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poignard, je me débattais et nous étions grièvement blessés tout deux. Je ne me souviens pas des détails, je peux juste me rappeler de son visage, un visage familier, que j’ai contemplé pendant des mois…Je suis de plus en plus obséder par elle, elle qui parasite toutes mes pensées, qui peuple mes nuits et mes jours. Je dois en finir avec cette histoire.J’allume une clope, j’attends étendu sur le matelas. Mes yeux restent rivés sur la porte d’entrée. J’entends des pas. Ce ne sont que les voisins d’en face. Je regarde ma montre, pour la dixième fois, 18h50. Elle ne devrai pas tarder à venir. Le temps me paraît long, une éternelle attente. Je décide de sortir de quoi me défendre, au cas ou…Je ne tiens pas en place, tourne dans la pièce, j’allume des clopes , que je ne fini pas, je regarde sans cesse par la fenêtre. Mes mains tremblent, moites. Je dois me calmer, essayer de reprendre le contrôle. Je ferme les yeux, j’essaie de contrôler ma respiration, mais le calme ne viens pas. Et puis soudain, je me fige brusquement, je viens d’entendre frapper a ma porte, trois coups brefs. Je me lève d’un bond. Je reste devant la porte quelques secondes sans répondre. Je demande :- Que voulez-vous? …Pas de réponse. Je répète ma question d’une voix plus forte. J’entends un rire de femme, “ c’est elle “ je pense.J’ouvre la porte, lentement, elle m’apparaît enfin. Une

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jeune femme superbe et splendide . Ses yeux bleus, intenses semblent sonder mon âme. Avant que je n’ai le temps d’ajouter quelque chose, elle me frôle avec ses seins, et rentre a l’intérieur de chez moi.- Je m’appelle Claire , dit elle.Troublé, je referme la porte, et reste là face a elle, à la contempler. Les mots n’arrivent plus à sortir de ma bouche. Quand à elle, elle inspecte rapidement les lieux. Elle regarde partout, méfiante. Puis elle se plante devant moi, au milieux de la pièce. Nous nous observons longuement. Je ne suis ni troublé ni mal à l’aise. Malgré le long silence, qui s’est installé depuis quelques minutes. Je me décide à prendre la parole:- Allez-vous enfin m’expliquer, ce que vous attendez de moi?Il n’y a aucune colère dans ma voix, juste un désir, un désir pressant d’avoir une explication. Elle fait signe que oui. Je lui indique le matelas:- Asseyez-vous , dis-je. Elle s’assoie:- Je vais tout vous dire . Dit elle. Elle ajoute en

souriant:- Je peux vous tutoyez?- Oui, je dis. Je reste assis à coté d’elle. Je me crispe soudain; elle prends dans la poche de son manteau, un paquet de cigarettes. Elle en allume une, et me tends le paquet m’invitant à me servir. Elle allume ma clope, avec un superbe briquet en argent. A ce moment la je ne peux

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m’empêcher de remarquer, l’étrange tatouage, qu’elle porte dans le creux de la main droite. Nous restons quelques secondes à fumer en silence. Puis elle se tourne vers moi:- Je sais que tu as été très surpris par mon message. Dit elle. Mais il fallait que je te contacte. Toi et moi nous sommes de la même race, nous voulons la même chose, j’en suis sûre.- Je ne comprends pas, dis-je. Que veux tu dire? On ne s’est jamais adresser la parole avant, que peut tu bien connaître de moi, explique toi? Elle baise les yeux, ses doigts ne cessent de tripoter la cigarette qu’elle tient. Je l’as sens soudain très mal à l’aise, gênée. J’essaie de la rassurer, en lui demandant, le plus calmement possible, de me raconter en détails, la véritable raison de sa visite.- Nous nous sommes connus il y’a un peu plus d’un an , dit elle. Je suis surpris, j’essaie de me rappeler, de toutes mes forces, l’endroit, le mois; les conditions de cette prétendue rencontre. Je ne vois pas. Elle me ment. Cette fille, n’est qu’une pauvre cinglée de plus, qui croit dur comme fer à son histoire. “ Je suis dans la merde “ je pense. Elle me dévisage. Elle ajoute:- C’est moi la fille que t’as baisé dans le cimetière!!Je secoue la tête, je n’arrive pas à y croire. C’est

tellement incroyable, qu’il ne peut s’agir d’une simple coïncidence. Cette nana, me suit vraiment, sinon comment aurait elle pu me retrouver.

- Alors c’est toi, je murmure. J’ai repensé des 76

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centaines de fois, à cette fabuleuse partie de jambes en l’air, et au fait que jamais je ne saurais qui était cette fille qui m’as donné tant de plaisir, je m’étais habitué à l’idée. Et aujourd’hui, devant moi, se trouve l’inconnue qui m’as fait tourner la tête. Ce visage d’une beauté éclatante, ces yeux bleus hypnotiques, son front délicatement bombé, ses cheveux noirs, qui tombent en cascade sur ses épaules, tout en elle attise à nouveau mon désir. Je me lève, vais jusqu’a la fenêtre. La révélation de son identité, me fait l’effet d’un choc. Mon cerveau est noyé sous le flot de questions, que je dois lui poser. Peu à peu dans mon esprit, une question se détache de toutes les autres: que me veut elle?Une légère inquiétude s’installe. Elle attends patiemment dans une sorte d’attitude soumise, feinte. Ses yeux ne me renvoient ni peur ni appréhension.- Que me veut tu réellement?, je veux dire, pourquoi m’as tu retrouvé? Je dis.Elle me sourit et réfléchi pendant quelques secondes, avant de dire:- je veux être avec toi, je veux te connaître.- Tu savais que je te surveillais? Je demande.- Oui, ça m’as fait plaisir, de voir que je t’intéressai. Dit elle.- C’est dingue !! je m'exclame.- Oui c’est dingue, mais je te veux, je n’arrive pas à t’oublier, la nuit que nous avons passer est ancrée dans

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ma mémoire et dans ma chair Elle ajoute:- Je ne peux oublier...

Je reste pensif pendant quelques instants. Une question se fraie un chemin dans mon esprit. Qu’as- t -elle voulu dire dans le message qu’elle m’as laisser par terre, par:” je sais ce que tu es?“.Je m’approche d’elle, je regarde ses yeux, des yeux qui évitent depuis le début de rencontrer les miens, a chaque réponse , son regard fuyant , me fais savoir qu’elle ne me dis pas la vérité!!Je m’assois près d’elle, sans la regarder, je pose ma question la plus importante:- que voulais tu dire dans ton message par “ je sais ce

que tu es? “.J’attend patiemment sa réponse, prêt a tout entendre, de l’hypothèse la plus ridicule, a l’affirmation la plus folle. Elle s’éclaircit la voix avant de dire, presque dans un murmure:- toi et moi somme des enfants des ténèbres! J’entends sa réponse et malgré le choc, je m’entends lui répondre:” oui tu as raison”Je me lève précipitamment, en lui tournant le dos. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Les mots ont dépassé ma pensée, j’enrage intérieurement de me livrer à de pareilles confidences avec cette fille. Mais le résultat est bien là, elle connaît les plaisirs et les forces qui m’attirent, je crois…

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Peut être est-t-elle aussi, engagée dans une quête obscure et mystique? Je dois lui faire cracher tout ce qu’elle sait, ou croit savoir. Il me faudra certainement utiliser la violence, c’est une possibilité que je ne dois pas exclure!Je me plante en face d’elle, je luis demande de me parler de ce qu’elle sait, d’être plus précise. Elle reste silencieuse un long moment, mon regard se veux transperçant, j’espère trouver au fond de ses yeux, bleus et vides, une raison valable de pouvoir lui faire confiance. Elle dit juste:” baise moi, baise moi fort!”Elle se lève et m’embrasse avec fougue. Je respire pour la première fois, l’odeur entêtante et lourde, qui émane de ses cheveux.Je la serre contre moi, ses mains a elle se promènent le long de mon dos, passent sous mon t-shirt, c’est bon. Sentir ce corps de femme,fragile et gorgé de chaleur, cette vie qui palpite d’un insatiable désir de sexe. Je la pousse sur le lit. Debout au-dessus d’elle, je lui ordonne “ de la fermer”. Elle me sourit et dit:- dominateur, hein? Je ne réponds pas. J’ôte mes vêtements, que je balance par terre. A poil, le sexe tendu par une érection douloureuse, je lui retire ses fringues. Je regarde son corps, jeune , lisse, parfait, ses seins surtout, gros et fermes. Elle écarte les jambes, puis se caresse d’une main experte, elle mouille déjà, et je peux sentir l’odeur hypnotique de son con. Ma bouche est attiré vers son entrejambe. Je lape comme un chien affamé son sexe,

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j’ai le visage poisseux, couvert de sa mouille. Elle geint, et ne cesse de se tortiller. Je dirige ma bouche vers son trou du cul, et avec de savant coup de langue, je fini par lui dilater un peu l’anus. Je reviens vers sa chatte, je lèche encore et encore, mordillant presque son clito gorgé de sang. Elle explose, elle joui, ses petits cris , finissent en un long soupir rauque.

Je m'essuie le visage et la bouche du revers de la main. Je regarde son ventre, sa respiration accélérée, ses tétons gonflés et tendus. Je lui dit que je veux l’attacher avec des menottes, elle relève la tête en me regardant droit dans les yeux. Elle dit que c’est ok. Ce n’était pas une question…Je prends ce qu’il faut dans le placard -Vite attache moi, dit elle.Je lui attache les bras, écartés au dessus de la tête, aux deux boucles fixées de chaque coté du matelas.- Punie moi, je ne suis qu’un sale pute, dit elleElle semble visiblement très excitée par la situation. Moi aussi d’ailleurs, de plus en plus. Je me mets à lui sucer les tétons avec avidité, les malaxant, les griffant. Elle trouve ça bon. Je la pénètre violemment , par surprise, elle étouffe un cri. Je me mets à la baiser très très fort, les mains agrippées a ses fesses, deux doigts introduits dans son cul. Elle crie”Arrête, je t’en prie, arrête, j’ai mal, j’ai mal!!!” Elle chiale, je lui plaque une main sur la bouche, pendant que l’autre continu a fouiller son cul. Je

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regarde son visage inondé de sueur et de larmes au moment ou je joui. Il ne me faut que quelques secondes, pour voir ce qu”elle est réellement: une pauvre idiote et une misérable pute, c’est tellement évident. Alors j’approche ma bouche de son oreille droite et je crie de toute mes forces:- Espèce de pute, tu voulais jouer avec le feu?, t’es contente hein? T’es contente? T’as enfin rencontrer le diable ma petite!! Le diaaaable!!!” Lorsque je retire ma main droite de sa bouche, elle se mets a hurler, alors je lui envoie des directs dans la figure, de toutes mes forces, jusqu’a ce qu’elle perde connaissance.Je reste là au-dessus d’elle, paralysé et en nage. Je contemple les dégâts. Elle a les lèvres fendues, et pas mal de sang autour de la bouche, son arcade sourcilière droite pisse le sang. Je la détache, car ses mains commencent a devenir toutes rouges et gonflées. Je contemple son trou minable d’ou s’écoule un peu de mon sperme. Nausée familière a l’idée d’avoir un jour pu, donner la vie a un horrible tas de chair rose et criard. Je quitte le lit et ramasse le paquet de clopes de la fille, j’en prends une. En regardant par la fenêtre, je vois ces autres êtres, les voisins d’en face, qui se préparent à baiser, l’homme et la femme a poils sur le lit, gros tas de graisses, qui vont d’une minute à l’autre s’accoupler comme des phoques. Je tire les rideaux.Sourire, je me sens bien, détendu , extatique. Comme seul peut l’être un homme qui à enfin découvert le véritable but de son existence, sa mission. Je repense a

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toutes ces années perdues, ou j’ai tenter d’occulter ma vraie nature, et maintenant je ne sais qu’une chose, je ne referai plus jamais les mêmes erreurs, je ne me sauverai pas…

Je mets un morceau de black métal, m’assois dans mon fauteuil et écoute religieusement “ Belketre” qui vomi sa haine incommensurable de l’homme , de dieu et du monde. Je plonge tout entier dans les noirs vibrations de la musique. De temps à autre je jette un rapide coup d’œil a la fille. Elle n’as toujours pas repris connaissance. Je l’ai peut être tuer!, je pense. Tant pis! Me dis-je. Ce n’était rien d’autre qu’une de ces minables truies gothiques, une petite fille, qui voulait jouer avec les puissances des ténèbres, une faible…Il y a tout de même un détail, qui m’inquiète, comment me débarrasser du corps?Il faut que je m’assure qu’elle est bien morte. Je m’approche du matelas, et pose deux doigts sur son cou, après quelques secondes, je sens finalement son cœur battre. Je la secoue violemment, je lui envoie quelques gifles, pour la faire revenir a elle. Elle bouge la tête, lentement de gauche à droite. Elle marmonne quelques mots, du charabia sans queue ni tête. J’entreprends de lui essuyer le sang qu’elle à autour de la bouche avec un drap. Ces lèvres sont fendues , et elle a perdue une dent de devant.Elle ouvre les yeux et me dévisage avec terreur. Ses yeux se remplissent de larmes, et elle se met a crier ” non, laisse moi, pitié, pitié!!”

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Ce n’est finalement que deux heures plus tard, que je la raccompagnerai jusqu’en bas de l’immeuble, ou l’attendait un taxi. Son visage tuméfié, et le sang autour de sa bouche lui allaient à merveille, elle était devenue mon œuvre d’art. Je ne lui ai presque pas parler. Je n’avais pas peur des conséquences de mon acte. J’étai libre,délivrer d’un fardeau, je lui ai juste dit avant qu’elle monte dans le taxi:- Reviens pour une autre séance si tu as assez de tripes!Elle n’as rien dit, elle s’est juste contentée de pleurer , sous les yeux horrifiés du chauffeur de taxi. Je l’ai regarder partir, satisfait, presque heureux d’avoir dérouillé une fille, d’avoir pour la première fois de ma vie fait couler le sang d’un autre. Le vieil homme en moi, est mort ce jour là…

Deux jours après. Je me repasse sans arrêt dans ma tête les images de ce qui est arrivé avec cette fille. J’ai du mal à comprendre, me comprendre. Pourquoi un tel déchaînement de violence? Y-ais je vraiment pris du plaisir? En étant totalement sincère avec moi-même, je ne peux dire que oui, mille fois oui!!Le plaisir fut énorme, lorsque dans ses yeux, j’ai vu la peur , ses cris de douleurs, ses suppliques pathétiques, ont étés pour mes oreilles une bien douce musique. J’aurais pu la tuer, la découper au fur et a mesure, paquet par paquets, puis m’en débarrasser comme on descend chaque jour une poubelle…

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Je ne l’ai pas fait, par peur sans doute de perdre mon bien le plus précieux; ma liberté d’agir. Pourquoi cette violence? Par ce que j’en avais envie!!

Père-Lachaise.

J’ai déambulé au hasard parmi les tombes, fumé clopes sur clopes, attentif au croassements des corbeaux, qui par bandes se posaient sur les arbres autour de moi. Il n’y avait pas foule, juste les habituels touristes anglais ou allemands, qui viennent encore, fidèles ,visiter la tombe de Jim Morison. Les réunions trash et folkloriques d’antan ont bel et bien cesser. J’aimais l’ambiance de ces années disparues. Toute cette faune hétéroclite, qui hantaient jadis le lieu; junkies, pseudos satanistes, gothiques, punks et hippies attardés. La fête est finie…Je me suis assis pendant quelques heures, a l’aise dans cet endroit qui m’évoque toujours tant de souvenirs. J’ai repensé à moi, gamin, désespérément seul, a un âge ou la solitude ressemble a une terrible malédiction. Je me suis souvenu de ces cours ratés, de ces cuites solitaires, des nuits passées enfermé dans la vaste nécropole. Et surtout du privilège , du luxe, d’être enfin libre et seul, dans cette ville des morts, aux heures ou les autres hommes, restent , décérébrés et vides , devant leurs écrans de télévision. Il y’eu des rencontres inattendues, aux hasard d’une allée sombre, des personnages , qui comme moi, attirés par les vibrations si particulières du lieu, hantaient à leurs

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manières le cimetière. Des satanistes de pacotille, des amoureux voulant pimenter un peu leurs ébats, et surtout de véritables nécrophiles, obsédés par l’absence de chaleur et de réaction de leurs mortes fiancées. Mais jamais aucune de ces rencontres ne changea ma vie, elle étaient sans importances, futiles. Je rêvai d’un maître en toge noire, qui me donnerai tous les pouvoirs; il ne vint jamais…Tout ces êtres ne pouvaient m’offrir, ce que je recherche depuis toujours; perdre mon humanité, faire enfin éclore la graine du démon dans ma chair.

Je suis rentrer chez moi après mon après-midi passée au Père-Lachaise. Je décide de consulter mes mails, a tout hasard. Depuis des mois j’écume tout les forums consacrés au satanisme, j’espère toujours trouver le ou les partenaires , ayant la même envie, le même désir extrême de s’affranchir de leurs répugnante condition humaine. J’ouvre une session mail, je regarde s’il y a de nouveaux messages. Il y’a dix nouveaux courriers, des pubs je pense, j’en suis même certain. Je m’abstiens au dernier moment, de me déconnecter. Je clique, et là parmi tout un tas d’offres pour des boites de vente en ligne, je remarque un message dont l’intitulé est” Dark soul”. Le courrier est envoyé par un certain “godkiller”. Je l’ouvre, je m’attends déjà a l’éternel môme de seize ans, qui va vouloir philosopher sur le rôle du satanisme dans la société, qui vas m’abreuver des sempiternelles bravades sur ce qu’il est, ou n’est

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pas… du temps perdu.Je lis l’unique ligne avec attention” Ame sombre sur Paris, désire détruire la lumière en lui et devenir démon”. Suit son numéro de téléphone portable. Je suis surpris, c’est le moins que je puisse dire. Je note son numéro de téléphone, je décide d’appeler un peu plus tard, dans la soirée. Un vague espoir s’installe …

22h.J’ai contacté le mec qui m’as laissé le mail, il à décroché au bout de la quinzième sonnerie, je me suis demander s’il dormait déjà. Il est rester très évasif concernant ses buts, ses pratiques, il m’as simplement assurer , que nos objectifs devaient être les mêmes. Il m’as fait comprendre qu’il ne parlait jamais de certains sujets sensibles au téléphone. Je lui ai dit que je comprenais, que c’était ok pour moi, et que j’étais d’accord pour une éventuelle rencontre. Il m’as donner son adresse, le rendez-vous doit avoir lieux chez lui, il a insisté sur ce point. J’ai dit “d’accord pas de problèmes”.Nous devons nous rencontrer demain soir. Il a raccroché. Je ne l’ai pas trouvé très prudent, inconscient même, donner son adresse personnelle, a un inconnu, l’étage, et le code d’entrée, me parais être une véritable folie. Mais bon cela le regarde!J’ai senti une certaine puissance dans sa voix, le genre de type autoritaire, sur de lui, avare de paroles. Tout a fait le genre de types que je recherche.

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Après ce coup de fil, j’ai l’impression de déborder d’une énergie nouvelle, c’est comme un signe, qui me prévient que tout ira bien cette fois -ci, que je suis enfin sur la bonne voie. Je décide de sortir, en quelque sorte il faut que je fête ça!Dans mon esprit ca ne fait aucun doute, cette prochaine rencontre sera pour moi, l’occasion de franchir une nouvelle porte, une de celles qui moment vers l’enfer, vers L’unique.Je sors de l’immeuble, il fait nuit, je me dirige vers les quais à Stalingrad. Je passe devant le cinéma MK2. Je jette un rapide coup d’œil à l’intérieur du café, qui se trouve collé au cinéma. Il y’a trop d’étudiants, trop de monde, de témoins, beaucoup trop de connasse prétentieuses occupées à discourir sur les films merdique qu’elle ont vus.Dans la poche droite de mon manteau, je sens le contact froid et rassurant de mon couteau a cran d’arrêt. J’enfile une paire de gants en latex. Je n’ai pas vraiment de plan bien précis, je ne suis sur que d’une chose, ce soir le sang d’un innocent va couler. Je marche lentement le long du canal, attentif a la moindre proie potentielle. Je passe devant une aire de jeux pour enfants, pas de gosses, dommage. Il y a juste trois ados, des nègres en train de fumer leurs joints. L'un d’eux tourne la tête dans ma direction, je m’arrête et allume une clope. Je le fixe à mon tour, d’ou je suis il ne peux pas voir distinctement mon visage. J’attends qu’ils viennent vers moi, qu’ils commencent à

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m’agresser, ma main droite se tiens , serrée autour du manche du couteau, le pouce prêt à déclencher l’ouverture de la lame meurtrière. Quel plaisir ce sera d’ouvrir la gorge d’un de ces minables déchets. Mais ils ne font pas un geste dans ma direction, celui qui me regardait détourne la tête et se remet a parler avec ses copains. Frustré je continue mon chemin, je ressasse sans arrêt mon envie de meurtre, je n’ai ni haine, ni colère, je prends ça comme une sorte d’initiation, une étape de plus à franchir. Prendre la vie d’un autre être humain, décider ce soir, que tels personne devra mourir, être pour quelques instants le dieu qui décide de l’avenir de ces fourmis humaines. Enfreindre la loi des hommes et celle d’un soit disant dieu créateur. Il me faut plus que jamais me mettre dans le camp du mal, en toute conscience, exécuter mon geste, gratuitement, pour le plaisir de l’expérience, oui!…Je réfléchi à tout ça tandis que je marche, et là-devant moi, à une dizaines de mètres, je remarque une gamine assise devant l’entrée d’un immeuble, un sac a dos posé par terre, à coté d’elle. C’est le moment, l’occasion que j’attendais, j’essaie de trouver le meilleur moyen pour passer à l’attaque. Je ne dois pas parler avec elle, ni la laisser m’adresser la parole. Je ne suis pas encore sûr de ma force, ma volonté est fragile, je ne veux pas, non, je ne dois pas avoir pitié de cette gosse. Ce soir je suis un prédateur, et elle se n’est qu’une proie, négligeable, sacrifiable, rien!!Elle ne me remarque pas, elle semble totalement absorbée par l’écoute de son baladeur. J’éteins ma

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cigarette, je mets le mégot dans ma poche, je ne dois laisser aucune trace de moi. J’avance doit sur elle,” silence pas de mots, frappe vite et tue, frappe vite et tue!!”Je me répète mentalement ces mots, tel un mantra. Elle relève la tête, elle esquisse un sourire en s’écartant pour me laisser pénétrer dans l’immeuble. Elle retire ses écouteurs, elle va dire quelque chose, me demander je ne sais quoi, une cigarette ,peut importe…Je ne lui en laisse pas le temps. Avec rapidité je sors la main droite de mon manteau, j’appuie sur le bouton qui déclenche l’ouverture de la lame du cran d’arrêt. Elle a à peine le temps de voir la lame qui brille, que j’agrippe sa tignasse blonde. Je lui plante la lame du couteau en pleine gorge. Ces yeux s’écarquillent de terreur, son visage tout d’abord n’exprime qu’une terrible surprise, puis il deviens peu a peu un grotesque masque de souffrance. Ses yeux se révulsent, une bave rougeâtre dégouline le long de son menton. Avec ses mains elle fouette l’air rageusement, essaie de m’attraper les bras. Je la tiens toujours par les cheveux, penché au-dessus d’elle. J’évite ses coups de pieds spasmodiques, incontrôlables. Je sais qu’a l’instant ou je retirerais la lame fichée dans sa gorge, le sang coulera a flot tel un geyser. Je retire la lame aussi rapidement que possible, je fais un saut en arrière pour éviter d’être éclaboussé par le torrent d’hémoglobine. Sa tête fait un bruit sourd lorsque elle heurte le sol. Je regarde partout, personne, aucun témoin que je devrais aussi supprimer. Mon envie d’assister a son

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dernier souffle, ne peut être satisfaite je dois partir. Je jette un dernier coup d’œil a la fille, dont le corps est toujours agité de soubresauts;pieds qui tapent, mains qui griffent le sol, gargouillis et autres pets sonores. Une énorme tache noire enfle sous elle, le sol et les murs de l’immeuble sont constellés de taches de sang. Thanx baby, merci pour la leçon!!

Je marche doucement, décide de tourner à gauche et de rentrer par l’avenue Jean-Jaures. Je m’attends a tout moment a entendre des cris d’horreur, des sirènes de flics, rien portant, le silence. Mon cœur bat à cent à l’heure, j’essaie de respirer calmement, au Bout de cinq minutes ca va mieux.Une fois chez moi, après avoir refermé la porte je me précipite dans la salle de bain. Je reste un quart d’heure a me passer le visage à l’eau froide, et à enlever tout le sang séché sur ma main droite. Je sors le couteau de mon manteau. Je décide de le nettoyer, je le plonge dans un récipient que j’inonde d’alcool à 90°. Je rire mes vêtements, il y a un peu partout des petites traces de sang, sur ma chemise, mes bottes, sur mon pantalon. Je mets tout les vêtements dans un sac en plastique, sauf les bottes. Je jetterai le tout dans la Seine un autre soir.Je prends une douche chaude, je reste assis dans le bac de la douche pendant d’un quart-d’heure, je laisse l’eau me fouetter le corps. Je suis enfin plus détendu,” ça y est je l’ai fais” je pense. J’arrive a peine a y croire. J’ai besoin d’un peu de codéine,pour m’aider a

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retrouver tout mon calme. Je prends les onze cachets qui me restent avec un peu de Bière, plus de 180mg, de quoi m’assommer un peu.En passant devant le miroir de la salle de bain, j’ai presque un choc, face a la dureté qu’exprime mon visage, effrayé par mon regard fixe et halluciné, je balance la bouteille de Bière contre le miroir. Celte expérience va me transformer, elle me transforme, je le sens déjà…Après m’être couché, j’ai eu du mal à trouver le sommeil. Ce n’était pas du au”regrets” ou a ma “conscience”, toutes ces chose qui chez-moi se trouvent en sommeil depuis des années. Non, ce fut surtout une longue nuit de frustration. Frustré car mon premier crime, fut a mes yeux trop hygiénique. Je n’ai pris aucun plaisir a détruire cette misérable vie humaine. Je n’ai pas pu disposer d’elle, de son corps, je n’ai pas souiller chaque orifice de sa carcasse juvénile avec mon sexe. J’aurais tant souhaiter entendre ses cris, ses suppliques, la traquer comme une bête, et surtout j’ai l’immense regret de n’avoir pu la séquestrer, et lui faire subir mille tortures.Je me suis endormis en me disant que c’était le premier crime d’un débutant. Il me restait encore bien des progrès a accomplir. J’avais depuis des années étouffé cette petite voix douce que les gens appellent” conscience”, maintenant plus rien ne saurait m’arrêter, a part ma propre faiblesse et ma stupidité

J’ai rdv dans une heure avec “ Dark soul”. Je suis un peu tendu, comme toujours lorsque j’espère

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rencontrer enfin l’un de mes semblables. Le type habite dans le dixième arrondissement, cet après-midi en cherchant sur un plan la localisation exacte de sa rue, j’ai eu la bonne surprise de constater que nous n’étions séparés que par une station de métro. Je décide de faire le trajet à pied. Je sors de chez moi, et passe devant une pharmacie, je rentre à l’intérieur, j’achète mon habituelle boîte de Néo-codion. Je m’enfile de suite dix cachets à même le trottoir, sous le regard désapprobateur de deux vieilles peaux qui passent devant moi. “Qu'est ce que j’en ai à foutre” je pense." Qu’ils crèvent tous!!"

Je marche lentement, je savoure mon nouveau statut de meurtrier. Je me sens presque intouchable, sur de ne jamais être pris. Je me reprend, je ne dois jamais me vanter de mon crime, ne jamais en parler à quelqu’un, même pas a un soit disant “ami”. Tant que j’appliquerai ces règles simples, je resterai libre, je le sais. Il ne peux en être autrement…

Après un quart d’heure de marche, je me retrouve devant son immeuble. Un bâtiment récent, un hlm, si j’en crois la plaque posée au-dessus de l’entrée. Je relis le papier ou j’ai noter l’adresse: appartement no 41, 4eme étage gauche. J’hésite pendant quelques instants, je me retrouve a tourner en rond devant la cage d’ascenseur. Au fond de moi, j’espère ne pas être déçu. Il ne faut pas que je fasse machine arrière.Je prends l’ascenseur qui m’emmène jusqu’au 4eme

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étage. Arrivé sur le palier, je constate que sa porte est entièrement peinte en noir,avec une peinture noire brillante, une sorte de laque. Au-dessus de la sonnette il y a un autocollant, avec écrit en anglais” kill god”( tuez dieu!), un truc de gamin que je n’apprécie pas trop, trop facile, trop stupide. Je sonne une fois, je compte jusqu’a dix mentalement, toujours rien, aucun bruit a l’intérieur. Je resonne et là j’entends enfin des pas, puis une clé que l’on tourne dans la serrure. Une voix masculine gueule:- que voulez-vous?”- Heu je suis ton rdv, le mec qui a passer l’annonce sur le net ,dis je.La porte s’ouvre brusquement sur un océan d’obscurité, je distingue une forme d’assez grande taille face à moi:- Entre, referme la porte et suis-moi, dit il. Je ne dis rien, j’attends la suite des événements, je rentre à l’intérieur de l’appartement et referme la porte. Je me retrouve dans le noir. A ce moment là je sens la main de mon hôte qui s’agrippe a mon bras gauche. Surpris je sursaute. Il me conduit le long d’un interminable couloir, tout en me tirant par le bras. Je distingue enfin un peux de lumière, nous débouchons dans une grande salle de séjour. Cinq ou six bougies noires, fichées dans des crânes humains, constituent le seul éclairage de la pièce. Les murs sont entièrement peints en noir, et dessus sont accrochés des dizaines de tableaux représentant des scènes de tortures. Il y a

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peu de meubles, a part deux fauteuils en cuirs, une table basse et une console avec un gigantesque téléviseur posé dessus. Je remarque les dizaines de cages remplies de rats, posées sur le sol. Après avoir inspecté les lieux du regard, mes yeux se posent sur mon mystérieux correspondant. Il se tiens devant moi les bras croisés sur la poitrine, il m’observe amusé. Grand, près de deux mètres, les cheveux longs, brun, habillé tout en noir. Il ressemble a l’habituel fan de gothique ou de black métal. Mais ce sont ces yeux qui m’impressionnent, des yeux verts, qui ne cillent pas, ou curieusement aucune lumière ne vient s’y refléter. Mentalement je pense” ce mec a les yeux d’un cadavre”D’un geste il m’invite a m’asseoir. Je prends place en face de lui. L’atmosphère est tendue et je viens juste de me rendre compte de l’odeur atroce qui flotte dans cet appartement. Je sens déjà qu’elle imprègne tout,mes vêtements, ma bouche, mes cheveux. Je ne fais aucun commentaire:-" Hum… " je m’éclairci la voix avant de dire:- Au fait je me nomme Victor, et toi?, je demande.- Stéphane, merci d’être venu, dit il.- Que puis-je faire pour toi? Je dis.- C’est peut être moi, qui peut faire quelque chose pour toi, dit il en souriant.- Peut être, c’est à voir, je dis. Je me détends, plus à

l’aise.

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- Ok ok arrêtons là, dit il .Toi et moi voulons servir le maître n’est ce pas?

- Oui en effet, je dis. J’ajoute” et pour cela nous devons devenir inhumain”.- C’est exact.- Nous ne pouvons obtenir de véritables résultats, tant que nous resteront de simples et pauvres créatures humaines, dis je.Il m’approuve d’un hochement de tête. Nous sommes apparemment sur la même longueur d’ondes.- Nous devons, nous efforcer d’enfreindre les lois divines, et les lois des hommes, dit il. Je le regarde satisfait, “mais il me joue peut être la comédie”,je me dis.

Après ces brefs échanges, nous avons entamé une discussion qui s’est prolongée jusqu’a l’aube. Nous avons parlé encore et encore. Jamais dans toute ma vie je n’avais ouvert mon âme de cette manière a un être humain . Nous avons bus du vin jusqu’a l’aube, il m’as montrer tout ces trésors personnels, livres d’occultisme, de magie, traités Américains sur le satanisme, ainsi que sa plus grande fierté deux soit disants grimoires, “ des copies bon marchés, et des faux” j’ai pensé. Mais je ne lui est rien dis. Il ne fallait pas gâcher cette première rencontre. Il était six heure du matin, lorsque je suis parti, nous avons décidés de nous revoirs le lendemain. Il m’as proposer de célébrer un premier rituel ensembles, avec un sourire

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énigmatique il a ajouté:” il y aura du sang…”

Je me suis retrouvé le cœur un peu plus léger, grisé par cette nuit, j’ai marché jusqu’a chez moi. Arrivé devant ma porte en insérant ma clé dans la serrure, j’ai souhaité encore une fois, ne pas mettre trompé…Ma encontre avec Stéphane, m’as pleinement satisfait, je pense avoir trouvé en lui un véritable frère. Nos croyances sont si identiques, nos aspirations, notre vision du monde terrestre. J’ai encore du mal a croire qu’un autre moi existe, que cet autre être puisse partager la même envie, aspirer au but suprême. Je sais que je dois tout de même être aux aguets, faire preuve de retenue. Laisser certains secrets bien à l’abris dans les ténèbres de mon âme, je le dois.Mais l’envie est là, de vouloir lui faire partager mon expérience du crime. Lui m’as fait quelques révélations, il m’as offert quelques bribes de ses actes les plus noirs. Lui aussi dit il a versé le sang d’un autre être humain, un homme , un homosexuel qui l’avait draguer. Il m’as confié avoir laissé le mec lui tailler une pipe, avant de le poignarder deux fois au ventre. Mais regrette-t-il le type n’est pas mort. C’est dommage en effet, car il à eu une bonne occasion d’ôter la vie à un homme, et il a laisser passer sa chance, il a fait preuve de faiblesse. Il m’as avoué n’avoir rien ressentit, ce que je trouve curieux, suspect même! Comment ne pas être touché, ébranlé, par un premier acte criminel? J’avoue ne pas comprendre et a bien y réfléchir je ne sais pas si son histoire est vraie, il me ment très certainement.

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Avec le temps j’apprendrais peut être a lui faire confiance s’il réussit à me suivre dans mon voyage vers l’enfer.

Congressus cum dæmone.

Stéphane m’ouvre la porte d’entrée. L’appartement est déjà plongé dans le noir, l’odeur de l’encens flotte dans l’air. Il me guide jusqu’au salon. Tout est déjà préparé, l’autel est au centre de la pièce, l’unique lumière proviens d’une lampe à pétrole disposée dans un coin. Je regarde la disposition des instruments sacrés; l’encensoir, l’athamé a manche noir, le pentagramme inversé tracé sur l’autel, les deux bougies noires,, le bol pour l’offrande du feu et du sang, le crâne humain, rien ne manque, tout est en place. Je le regarde droit dans les yeux. Ses traits sont tirés, il ressemble à un cadavre. Je ne peux m’empêcher de dire:- Tu semble très fatigué.- Oui dit il, je dors très peu.Il me propose de conduire le rituel. Je refuse sa proposition. J’ai envie de le voir à l'oeuvre, de sentir son pouvoir, son savoir faire. Il hoche la tête, puis commence à ôter ses vêtements. Je fais de même. Nous nous retrouvons nus, autour de l’autel. Nous nous asseyons par terre face a l’autel. Il me prose de méditer quelques instants. Les yeux fermés, je chasse peu à peu toutes les pensées parasites de mon esprit.

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Au bout de quelques minutes, je suis dans état de totale relaxation. J’ouvre les yeux, je regarde le corps de Stéphane. Je remarque les nombreux tatouages qui ornent son bras gauche. Des signes cabalistiques, obscurs et mystérieux que je n’ai jamais vu de ma vie. Il sent mon regard, ouvre les yeux et sourit malicieusement.- Je vais éteindre la lampe, et nous pourrons enfin

commencer, dit il.- Bien, dis je.Il se dirige vers la lampe et l’éteint. On se retrouve dans la plus complète obscurité. Je l’entends se diriger vers l’autel, s’asseoir à mes cotés et chercher un objet. Au bout de quelques instants, il craque une allumette et allume la première bougie placé a gauche de l’autel, puis celle de droite. Une douce lumière baigne la pièce. Malgré la lumière apaisante, une tension palpable commence à s’installer. Pendant que je suis totalement pris par l’ambiance , Stéphane entreprend d’allumer l’encens. Il mets le feu à une pastille de charbon. Il verse dessus quelques grains couleur ambre. Une fumée acre s’élève et commence à remplir la pièce. Il s’assoit. Les minutes passent je le sens parti, plongé dans une tranche profonde. Il respire de plus en plus vite. Il se lève, et trace un signe mystérieux dans l’air face à lui, vers le sud. Sa voix forte et caverneuse entonne l’invocation de” l’avant”.

Il saisit ensuite une clochette qu’il agite vers les quatre 98

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points cardinaux. Je ne peux réprimer les frisson qui m’agitent. L’air autour de nous se charge lentement d’une espèce de radiation électro-statique. Je connais tout ces signes annonciateurs. Mais avec Stéphane, tout semble aller plus vite. Je suis tout bonnement stupéfaits par la puissance et la force qui émanent de lui. Il n’est plus le correspondant sympathique et volubile, que j’ai rencontré il y a quelques heures. Devant mes yeux incrédules se tient à présent un prêtre de Satan investit d’une énergie noire et terrible. Je le regarde, je n’ai rien à dire, je dois juste me laisser vampiriser, fournir un peu de mon énergie vitale, et me laisser posséder par cette présence qui à investit les lieux, je dois m’ouvrir à elle. Il se rassoit, me demande de répéter les phrases qu’il va dire. Les mots qui sortent de sa bouche, je ne les aient jamais entendus, gutturaux, terribles, des paroles qui semblent vivantes, tellement plus vivantes que toutes celles que j’ai déjà pu prononcé. Il se tait, il médite. Je fais de même. Effrayé, malgré moi par cette sinistre présence qui semble totalement imprégné la pièce. Les lattes du plancher craquent sinistrement, la température a baissé de plusieurs degrés. Je tremble comme jamais. Ma carcasse est agité de tels sursauts, qu’il me semble que ma pauvre âme, chercher à s’enfuir de sa prison de chair.Les minutes passent, j’ai l’impression d’avoir 200 kilos sur les épaules. Stéphane ouvre les yeux. Des yeux de fauve!! Fixés sur moi. Le sang semble s’être retiré de mon visage. Il me regarde sans ciller. J’ai l’impression qu’une voix s’insinue dans ma tête, sa voix!

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Je comprends ce qu’elle me dis, je crois comprendre. Je craque une allumette et la jette dans le bol de cuivre plein d’essence, posé au milieu de l’autel. Les flammes s’élèvent. Dans une sorte d’état second, je luis tends l’aiguille posé sur l’autel. Stéphane la prends et se pique vigoureusement le pouce de la main gauche. Il laisse coulé son sang dans la coupe enflammée. Il me tends l’aiguille. Je la saisi et me pique moi aussi le pouce de la main gauche en disant:” Satan seigneur des ténèbres , je te fais…”Je savoure la communion intime avec les démons, je me sens mieux apaisé, quoi que de plus en plus faible. Malgré les bruits étranges, les coups sourds, malgré cette étreinte glacée autour de mon cœur, je suis bien. Il clôture la fin du rituel, a nouveau face au sud. Il trace un signe dans l’air. Puis il éteint les bougies en les pinçant. Le rituel est fini, il rallume la lumière électrique. Je suis à deux doigts de tomber par terre. Il me regarde avec une expression amusée sur le visage. La colère commence à monter en moi. Mais je m’abstiens d’exploser. J’ai honte d’avoir eu peur, d’avoir été faible. Je m’en veux d’avoir été condescendant envers lui quelques heures plus tôt. Il a visiblement certaines choses à m’apprendre, je dois faire preuve d’un minimum d’humilité.- Rhabille toi, dit il, on ressemble a deux pédés comme ça!”Sans répondre, je commence à repêcher mes affaires posées par terre. Je m’habille rapidement, j’ai tant de questions à lui posez. Je retourne encore et encore

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toutes les étapes du rituel dans ma tête. J’analyse. La seule conclusion que j’en retire, c’est que je n’ai pas rêver. Il s’est cette fois-ci passé quelque chose de fort. Il a réussi là ou je n’ai toujours eu que des maigres résultats. Je reste partagé entre l’admiration et la jalousie. Je n’ai pas le temps de lui poser la moindre question, car il tourne les talons en direction de sa chambre. Le dos tourner il me dit:- rentre chez toi, on se verra demain. Il referme la porte de sa chambre sans plus rien dire. Abasourdi par son attitude, je ne trouve même pas la force d’exiger une explication. Je mets mon manteau et d’un pas rapide je sors de l’appartement en claquant violemment la porte. Je ne sais pas ce qui lui prends,” tant pis qu’il aille se faire foutre!!” Je pense.

La sonnerie du téléphone me tire d’un rêve étrange et agréable. Je décroche, la bouche pâteuse, j’arrive à peine a articuler. Je mets quelques secondes à comprendre, qu’il me parle et que les sons étranges que j’entends sont des mots et qu’ils me sont destinés. Il me dit qu’il est désolé pour hier soir, qu’il espère que je n’ai pas mal pris le fait qu’il ait voulu que je rentre tout de suite chez moi. Je lui dis que non, je mens. Il me demande de passer le prendre cet après-midi a 15h. Il dit qu’il à un moyen de se racheter:” quoi?” Je demande- Pas au téléphone, d’accord? Dit il.- Ok, a tout à l’heure, je dis.

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Je n’ai pas trouvé le moyen de refuser, je m’en veux un peu. Pourtant je dois essayer de lui faire confiance, lui donner encore une chance de se racheter . Je n’arrive pas a me rendormir. J’échafaude des tas de théories dans ma tête , je pense a tous ces gens qui dont j’aimerai bien me venger, toutes ces sous-merdes qui un jour m’ont fait souffrir, j’élabore ma nouvelle liste noire…

Je passe chez Stéphane a 15h. Je sonne il m’ouvre aussitôt la porte. Je n’ai même pas le temps d’en franchir le seuil qu’il m’annonce:” on ne reste pas, je t’emmène chez des amis!”Surpris, je demande:- Quels amis? Il réfléchi quelques secondes. Puis avec sourire mystérieux il ajoute:- Les autres membres de mon cercle.Je ne dis riens. Il m’observe, guettant le moindre de signe de tension, de colère sur mon visage. Je fais de mon mieux pour ne rien laisser transparaître de la déception et de la rage qui m’animent, je fais tout mon possible pour contrôler ma colère, due au fait qu’il m’as menti en m’affirmant être seul. Il a osez me mentir ! Comme tant d’autres avant lui… Je me dis que je dois jouer le jeu, leurs donner au moins une chance de me prouver leur valeur. Je me tourne vers lui souriant:” ok j’ai hâte de voir tes amis”. Il sourit a son tour, ravi . Je l’ai mis en confiance. Je me dis qu’au moindre coup bas, je saurais le lui faire payer! Je le suis

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sans demander ou nous allons, le silence s’est installé depuis une bonne demi-heure. Je n’arrive pas a faire abstraction de mon inquiétude, et de la tension nerveuse qui s’est emparé de moi. Il me jette de temps a autre des coups d’œil, nous marchons jusqu’a la place de la république, puis nous remontons le boulevard Voltaire. Arrivés devant un vieil immeuble, il s’arrête:- C’est ici, au troisième étage que vit mon pote. Je ne réponds rien je me contente de hocher la tête, de plus en plus curieux de voir la suite des événements. Nous montons les escaliers de l’immeuble, délabré et sale. Les boites aux lettres du rez-de-chaussé sont défoncées et une odeur atroce de viande grillée imprègne tous les étages. Arrivés sur le palier du troisième, Stéphane frappe six coups espacés contre la porte de l’appartement situé a gauche:” ils n’ouvrent que si les gens font ce code” dit il. J’entends des pas et puis la porte s’ouvre brusquement sur un géant aux crâne rasé de près de deux mètres couvert de tatouages. Sur son torse nu est écrit en lettres gothiques” ad majorem satanas gloriam”. Il braque sur moi ses yeux bleus translucides, je soutiens son regard, conscient que d’un moment à l’autre les choses peuvent déraper. Il adresse un signe de tête a Stéphane et demande" qui c’est ? ” - Un ami, t’inquiète ont peux lui faire confiance”, dis Stéphane.L’autre semble rassuré. Il s’écarte devant nous pour

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nous céder le passage. Nous nous retrouvons dans ce qui semble être un minuscule deux pièces. Les murs sont entièrement peints en noirs, ainsi que le plafond. Les carreaux des fenêtres sont obturés par de grands morceaux de cartons qui ne laissent passer aucune lumière. Partout brûlent des dizaines de bougies rouges. Le skinhead nous invite a nous assoirs dans un canapé pourri et qui sent légèrement l’urine. Je regarde attentivement les murs couverts de posters de films gores et de sexes féminins en gros plan.Dans un coin je remarque deux filles blondes très jeunes et à moitiés nues. Elles ne relèvent même pas la tête, trop occupées à sniffer les lignes de coke disposées devant elles sur un grand miroir. L’une d’elles la plus blonde , me jette quand même un coup d’œil au bout de cinq minutes, elle sourit.- Elle te plaît? Me demande le mec rasé.- Elles sont toutes les deux très mignonnes, je dis.- Ouais et surtout ce sont de vraies chiennes au plumard!, dit il en riant.Les deux filles éclatent de rire, puis reportent a nouveau toutes leur attention sur leur lignes de coke.- Elles s’appellent Anais et maîtresse Céline, dis Stéphane.- Enchanté, je dis en m’adressant aux deux filles qui ne détournent même pas la tête.- Moi c’est Patrick dit le grand rasé.- Et moi c’est Victor, je dis.

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Après ces quelques présentations, on reste silencieux un bon moment. Je n’ai pas vraiment envie de parler. Toute cette ambiance et cette déco merdique me rappelé trop certains squats de zonards. Le genre d’ambiance pseudo bohème et décalée que j’abhorre. Le mec rasé se lève et va dans une autre pièce. J’entends des bruits de verre. Il reviens avec deux bouteilles de whisky et quelques gobelets en cartons, qu’il pose devant nous sur une table basse.- Servez vous dit il. Stéphane boit une longue rasade de whisky a même le goulot, il me tends la bouteille, je refuse d’un geste de la tête.- Tu bois pas?, j’veux dire jamais? Demande Patrick.- Non presque jamais, j’aime pas l’effet que l’alcool a sur moi… je dis.Il rigolent stupidement tous les deux et continuent a se passer la bouteille. J’essaie d’en savoir un peux plus sur leurs convictions, sur leurs pratiques. Mes tentatives se soldent toutes par des échecs. Au bout d’une demi-heure il se mettent a discuter politique, puis a gueuler “ gloire a Satan ! A mort les juifs! A mort les juifs!”. Je les regarde consterné et déjà bien déçu. Je comprends a ce moment là, que je ne reverrait jamais plus Stéphane, que notre collaboration va s’arrêter là. Je ne veux rien avoir à faire avec ses déchets, avec ses pantins. Ils ne sont rien d’autre que des minables caricatures, ils ne peuvent m’être d’aucune utilité. Malgré leurs airs de durs, jamais ils n’auront le courage de sauter à pieds joints dans la grande ténèbre, et de détruire l’humain trop humain qui ‘il y a en eux. Je me

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suis encore trompé, j’ai laissé mes sens mon émotivité me guider, et me convaincre que j’avais fait le bon choix.Tant pis je me dis. Il me reste encore du temps. D’autres épreuves à vivre, d’autres souffrances à expérimenter , à infliger, et tellement de déceptions qu’ils me faudra encaisser comme des coups de poings qui me martèleront le ventre.

Je suis resté assis avec eux, pour les écouter, pour mieux les haïr. Je suis devenu pendant les heures qui ont suivi le bon gars sympathique et naïf, le mec qui n’as rien vécu, fasciné par leurs “exploits”. J’ai feins d’éprouver une réelle admiration pour eux, j’ai souri, j’ai ri avec ces deux minables. Et dans ma tête germait peu à peu l’idée d’en finir avec ces deux parasites. Je regardais de temps en temps les deux filles sniffer les restes de coke, et s’embrasser à pleine bouche. La plus blonde; Céline ne cessait pas de toucher les seins lourds et imposants de sa copine. Complètement droguées, elles ont commencé a se frotter l’une à l’autre, avec de plus en plus de vigueur. J’aurai voulu les baiser, les attacher, leur faire connaître le délicieux mariage du plaisir et de la douleur.Pourtant je suis partit, les laissant a leurs rêves et leurs discours d’ivrognes. Avant la fin de la journée, ils auraient déjà refait au moins cent fois le monde, j’ai ricané.Je savais aussi, quand j’ai refermé la porte en partant, qu’ils baiseraient ces deux chiennes.

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Je tire un trait définitif sur Stéphane, j’efface son mail, il n’existe plus désormais. Dans ma tête il n’est plus qu’un vague souvenir, il se transforme en un fantôme sans consistance. J’ai passé les deux derniers jours qui ont suivi ma rencontre avec ses amis, a rechercher celui ou celle qui saura être à la hauteur de la tache que je veux entreprendre. Je n’ai trouvé personne. J’ai du me résoudre à envisager la possibilité que sur la voie des ténèbres il me faudra être seul, tout sacrifier , pour le pouvoir, pour lui dont le nom est sacré. Pour la première fois depuis très longtemps, je me suis surpris a avoir des doutes, et de la peur. Cette faiblesse me répugne, je l’ai en horreur!! Je ne dois pas faillir. Pourtant le meurtre de cette gamine revient brutalement me hanter, tout d’un coup, comme un boomerang que j’aurai jeté au loin sans plus y penser, et qui reviens un beau jour me frapper violemment a la tête par surprise.Je ne contrôle plus mes pensées, mes désirs. Je sombre dans un habituel désespoir, dans la crainte. Je m’imagine déjà dans un an, partageant mes jours et mes nuits avec un inconnu dans une cellule putride. J’essaie d’oublier mes craintes, je me dis que chaque homme, chaque adepte de la grande ténèbre est un jour ou l’autre confronté a la peur et au doute. Il faut seulement que je prenne conscience, que derrière chaque coup du sort il se cache certainement un test, une épreuve qu’il me faut réussir…Je ne dois plus éprouver de remords, cette ignoble

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marque des faibles. Je ne dois me soucier que de moi-même, et peut importe les larmes d’une famille, la douleur de gens qui ne me sont rien. Je continuerai encore et toujours a tuer, a faire souffrir, puisque j’aime ça, puisque c’est l’une des seules choses qui me fasse encore me sentir vivant, et qui me rapproche de lui.

Malgré le fait que j’ai voulu en finir avec ce gros porc de Claude il persiste à m’inonder de coups de fils. J’ai réveillé le masochiste en lui dit il. Il ne m’en veut pas. Il me pardonne, il trouve ca bon! Il sera un animal obéissant et fidèle, il le promet. Désormais je serai le maître et lui l’esclave. Je réécoute le répondeur une bonne dizaines de fois. Je me délecte du son de sa voix essoufflée, rauque et libidineuse. Il sait que je le méprise, il l’as bien compris. Il n’est rien, a part un jouet utile, un coffre-fort sur pattes. Je décide encore une fois de me servir de lui. Il faut que j’éprouve le plaisir pervers de le contraindre à commettre un meurtre, de le pousser à tuer de ses propres mains une femme, devant moi. Ensuite seulement je l’achèverai. Ce sera une sorte de deuxième étape vers mon voyage vers l’abîme infernal du mal.

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Je l’observe depuis cinq minutes. Elle cherche parmi la foule des passants, celui qui l’as tellement émue sur le réseau Internet Il y a quelques jours. Elle ne se doute pas que ce dernier rendez-vous, risque d’être le dernier pour elle. Dans deux ou trois heures elle sera morte. Je compte bien entendu la torturer, lui faire cracher tripes et boyaux, m’acharner sur son sexe, le réduire en charpie. J’ai déjà une érection rien qu’en y pensant. Je me lève, fébrile, j’espère que la grosse bosse qui déforme mon entrejambe passera inaperçue. Je sors du café, et me dirige vers elle. Elle ne regarde toujours pas dans ma direction. Je ne suis pas déçu cette fois -ci, car elle correspond en tout point à la description qu’elle a donné d’elle même. Blonde, 1.70m, de gros seins, des yeux bleus magnifiques, un peu ronde. Non elle est parfaite , pour ce que je veux faire… Elle tourne enfin la tête, ses yeux bleus se posent sur la minuscule pâquerette jaune accrochée au revers de mon manteau. Son visage s’éclaire d’un immense sourire:- Tu es Karl? Heu… le mec du réseau?”Je souri: “ oui c’est moi, je suis ravi de te voir en vrai Catherine”- Moi aussi dit elle. Elle s’interromps puis ajoute:” j’avais peur qu’ont m’est encore posé un lapin” elle rit.- Moi en tout cas je tiens toujours parole, je dis.- Heureuse de l’apprendre !, dit elle en riant a nouveau.

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J’aime son rire, et curieusement je commence a me sentir bien avec elle. Je lui propose d’aller boire un verre quelque part. Elle semble tout a coup méfiante. J’ajoute en riant:” dans un café, enfin ou tu veux!”. Elle redeviens soudain plus joyeuse:” d’accord pour moi” dit elle.Je l'emmène dans un café, situé a 20 mètres de chez moi. J’ai pris quelques pilules d’un somnifère quelconque, dès que l’occasion se présentera, je glisserai deux ou trois cachets dans son verre. Puis je l’emmènerai chez moi, pour son dernier tête a tête avec un homme. Nous nous asseyons, elle se place bien en face de moi. Je pense déjà aux événements qui vont suivre. Le patron du bar, s’approche de notre table:- Vous prendrez messieurs dame? Dit il avec un grand sourire.- Je vais prendre un café, et toi Catherine? Je lui demande.- Euh… un grand chocolat, dit elle. Je la regarde, elle semble très a l’aise avec moi, un parfait inconnu. Décidément je me dis “ je ne comprendrais jamais rien aux femmes”.C’est peut être dû au fait que nous sommes dans un lieux public, entourés de témoins. Elle me tends une cigarette:- Vous fumez n’est-ce pas? Dit elle.- Oui en effet. Je prends la cigarette qu’elle m’offre,

l’allume et lui demande:110

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- Alors Catherine, dites m’en un peux plus sur vous. Elle rougit, confuse , gênée de devoir parler de sa

petite vie merdique, de ses projets ridiculement communs. Je l’écoute pourtant avec attention, prêt à cerner ses faiblesses, ses espoirs, retourner le tout au bon moment contre elle, me sévir de ses mots comme d’une arme. Je dois la mettre totalement en confiance, donner l’illusion que je m’intéresse réellement à elle. Puis surtout je ne dois pas aborder les sujets délicats: le sexe, la religion, la mort Toutes ces choses importantes qui font fuir les femmes et leurs donnent envie de se boucher les oreilles. Nous parlons déjà depuis près d’une heure, elle semble de plus en plus réceptive, charmée. Je n’hésite jamais a la questionner, je compatis à ces petits malheurs, je m’emporte avec soin contre les injustices auxquels elle à du faire face.

J’apprends qu’elle est enseignante, que ses parents sont morts, qu’elle est fille unique. Elle est seule, terriblement seule, je sens cette solitude qui transpire au travers d’elle. Elle vient d’arriver de province, de Toulouse, et elle ne connaît encore personne dans la capitale, elle souhaite faire des rencontres, s’amuser, vivre. Moi je la veux morte!Je l’écoute encore et encore, et son interminable diarrhée verbale ne semble pas avoir de fin. Lorsqu’elle me demande de lui parler de moi, je peux

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enfin souffler un peu, réciter mon texte, jouer mon personnage. Je lui raconte que moi aussi je suis fils unique, que je n’ai plus mes parents, que je suis traducteur. Je ne sais plus quoi dire. Elle m’épuise. Je veux juste qu’elle se la ferme !, qu”elle aille se vider la vessie et que je puisse enfin, verser dans ce qui lui reste de chocolat, ces fichus somnifères . Exaspéré je pense une seconde a la laisser, prétexter un rendez-vous urgent, partir pour ne plus avoir a subir le déluge de ses mots. Elle se lève enfin, elle dit qu’elle va au toilettes. Bien sur qu’elle va revenir. Cette fille est un véritable pot de colle, elle est aussi collante qu’une marée noire!

Je prends les deux somnifères dans ma poche. Je m’apprête à les verser dans sa tasse. Mais je ne peux pas, je reste la main suspendue au-dessus de la table pendant quelques secondes. Je n’arrive pas a me décider. Je ne sais plus quoi faire. J’essaie de réfléchir quelques instants. Il m’apparaît évident que je ne veux pas tuer cette fille, quelque chose en elle m’en empêche. Je dois me rendre à l’évidence, j’ai parlé avec elle pendant près d’une heure, et je sais au fond de moi, que je ne pourrais plus lui faire de mal. Elle semble tellement douce, terriblement touchante dans sa stupidité. Je ne peux pas!A l’intérieur de ma tête, un hurlement de rage s’élève, je me mets à transpirer à grosses gouttes, mon estomac s’agite une brûlure atroce me déchire le ventre. Je voudrais tellement, là tout de suite retrouver cette force colossale et destructrice, mais rien ne viens,

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a part l’envie irrésistible de fuir, en vaincu. Je balance un billet de dix euros sur la table. Sur une nappe j’écris:” désolé je dois partir, c’est pour votre bien…” Je place le tout sous sa tasse à moitié vide, je éloigne rapidement.Je commence à perdre la tête, il n’y a plus que la souffrance physique qui réussisse a apaiser mes souffrances. Après l’épisode du café, j’ai décidé d’évacuer tout mon mal être, ma frustration. J’ai en beau analyser la situation, j’en reviens toujours a la même conclusion: je suis trop faible.

Pendant trois soirs de suite , j’ai procédé au mêmes rituels de la chair, a une sorte d’auto-exorcisme. Je me suis infligé des brûlures de cigarettes sur le sexe, tout en me masturbant. J’ai fait pareil avec l’intérieur de mes cuisses. Un plaisir violent m’as envahi, j’ai éjaculé, l’orgasme n’avait jamais été aussi bon et complet. Désormais je pouvais me passer des habituels scénarios morbides de meurtres, de viols, de démembrements.

Mon sang versé, ma chair meurtrie ont apaisé mon âme. Et bien que je sache que ma quête sera longue, je peux désormais l’entreprendre l’esprit libre. Je ne redoute plus la peur, je ne suis plus seul. Au fond de moi j’entends a nouveau la voix des ténèbres, qui chaque jour me susurre ses encouragements. Il ne me suffit plus de détruire, d’éliminer l’autre, il me faut bien admettre , que l’offrande suprême à la fin du

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voyage, se sera moi, corps et âme, livré au feu purificateur de l’enfer, de la sagesse , de la folie. Ces trois nuits précédentes m’ont ouvert les yeux, j’ai soulever un coin du voile, j’ai réussi a jetter un coup d’œil sur cette autre réalité. J’ai compris que je ne commettrai plus l’erreur de tuer sous l’emprise de sentiments, ces choses bien trop humaines, ces poisons aveuglants. Non la clé se trouve dans mon vrai vouloir, je veux tuer!, parce que je le veux, parce que tel est mon vrai désir, point!

J’ai donné rendez-vous Claude chez lui. Je lui ai confié la délicate mission de nous dégoûter une fille:” pas une enfant” ais-je précisé. Il m’obéira en tout points, il sait ce que je suis capable de faire à ceux qui me trahissent. Echapper à la mort, l’as rendu bien docile.Claude m’as recontacté, il m’as assuré avoir fait le nécessaire. La fille doit venir demain soir chez lui. Il me l’as décrite, elle lui a envoyé une photo d’elle par mail, c’est une fille de 24 ans, grande brune, très masochiste qui souhaite plus que tout subir un traitement très hard. J’ai pensé:” elle ne sera pas déçue”. Il a fait du bon boulot, mais je dois me séparer de lui, ils mourront tout les deux, j’ai déjà tout prévu dans les moindres détails. Mon regard se pose sur mon lit, dessus j’ai aligné l’indispensable: les gants en latex, les vêtements de rechange, la bouteille d’acide chlorhydrique, les scalpels, les préservatifs, le cran d’arrêt. Je lui ai demandé vers quelle heure venait la

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fille. Il m’as dit qu’elle serait chez lui a 15heures, il me propose de passer deux heures plus tard:” comme ça elle sera déjà attachée et complètement dans les vapes”.- Parfait, a demain, j’ai dit. J’ai raccroché.J’éprouve un peu de pitié envers lui, vers cet être solitaire qui pendant des mois m’as si bien servi. Pourtant j’éclate de rire, satisfais de la tournure que prennent les choses. Une nouvelle expérience, un nouveau défi à relever. J’enfile mon manteau, je sors j’arpente les rues du quartier sans but précis. J’erre un long moment près de la rue d’Aubervilliers. Je pense à acheter un peu de came, du shit, oui que ce soit. Arrivé près d’un magasin qui vends des téléviseurs d’occasion, je remarque un groupe de cinq jeunes. Je m’avance vers eux, je leur demande s’ils ont du matos à vendre. Leurs visages s’éclairent avec intérêt. L’un d’eux me demande de venir avec lui un peu à l’écart. Il me demande ce que je veux. Je lui dis que je veux des cachets, du Rohypnol, ou bien une boîte de médocs de substitution, le genre de cache misère pour les junkies accrochés à l’héroïne.- Du subu?, il demande.- Ouais, du subu, et des cachets de Rohypnol, je dis. Il réfléchit pendant quelques secondes. Ses yeux porcins regardent dans toutes les directions, sans arrêt. Le genre de tics qu’ont les dealers, qui se sont déjà fait pincer plusieurs fois. Il fait gaffe.- Ok, c’est 5 euros la boîte de subite, et 2 euros le

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cachet de Rohyp! Dit il.- Alors j’prend deux boites de subu et cinq cachets de Rohypnol, je dis.- 20 euros, dit il. Je lui file les deux billets de 10 euros en lui serrant la main. Il me dit de rester à coté de ses copains et de prendre le matos dans cinq minutes, dans la poubelle situé plus loin. Je le vois glisser quelques mots à l’oreille d’un de ses potes, le mec me regarde et sourit amicalement. L’autre s’engouffre dans un vieil immeuble deux mètres plus loin. J’attends, je demande une clope a un des mecs. Je fume tranquillement, je sais qu’il n’essaiera pas de m’arnaquer. J’ai a peine le temps de finir ma cigarette, qu’il ressort de l’immeuble, je le vois se diriger vers la poubelle, il jette un paquet à l’intérieur. En revenant vers nous, il me fait un signe discret avec sa main. Je me dirige rapidement vers la poubelle, je repère le paquet, je le glisse dans une poche de mon manteau. En repassant près d’eux, je leurs adresse un clin d’œil, a voix basse je dis: “ merci mec, a la prochaine”.

Arrivé chez moi, je déplie le sac en papier. A l’intérieur je trouve les deux boites, ce qui représente 14 comprimés, et les cinq cachets de Rohypnol. Parfait! Je me dis. Je les glisseraient dans le verre de Claude demain soir. Je veux qu’il soit drogué, qu’il ne puisse pas se défendre et que ma tache n’en soit que plus facile. Bien sur pour les flics qui trouveront les deux

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corps, ca aura tout de la séance sm qui a mal tourné, le genre de trucs qu’ils ont déjà vu des dizaines de fois. Une soirée entre pervers qui dérape…Je suis ressorti. J’ai traîné un peu vers Pigalle. Il faisait déjà nuit. Il avait plût, je me sentais libre, plein d’énergie, sûr de ma puissance, en chasse. Je me suis décider au dernier moment pour un bar gothique avec plein de gamins et de minets frimeurs. Le “Kata Bar”, rue fontaine. Il y avait foule, le bar était plein à craquer. J’ai malgré tout réussit à me coller au comptoir. J’ai commandé une Bière, j’ai commencé à la boire sans réelle plaisir, sans envie. Ce qui me faisais envie par contre c’était ces filles superbes, entièrement habillées en noir. Je me suis souvenu de moi il y a longtemps. J’éprouvais une certaine nostalgie en les regardant parader, refaire le monde, prendre des poses savamment étudiées:” comme il bon d’avoir 18 ans, d’être entouré d’amis, d’être beau, de se croire immortel” j’ai pensé. La plupart de ses gosses venaient de familles bourgeoises, ils pouvaient se permettre de chier sur les autres et de se croire supérieurs. Pourtant ils n’étaient rien d’autre que des caricatures, c’étaient des moutons, noirs certes, mais des moutons quand même. Ils étaient comme tous les autres, remplis de bassesse, de préjugés, leur pseudo satanisme n’effrayait plus guère que les vieilles mémés du 16eme et encore!“Bande de sales petites lopettes”, j’ai pensé. Toute cette ambiance soit disant” noire”, artificielle, pourrie commençait à me taper sur les nerfs. Mon attitude chargé de mépris devait ressortir fortement, car

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quelques unes des filles me regardaient bizarrement. J’étais un inconnu, un étranger dans leur monde, un visiteur non désiré. L’une d’elles par contre, une superbe blonde aux regard bleu azur, ne cessait de me jetter des coups d’œil aguicheurs. J’ai tourné la tête, dédaigneux, j’ai fait semblant de ne pas être intéressé. J’ai laisser mon regard se promener sur les murs du bar, en faisant semblant d’admirer la décoration du lieu.Après avoir fini ma Bière, j’ai pensé qu’un petit “échauffement” avant la soirée chez Claude, serait le bienvenu. L’envie du sang commençait lentement à m’envahir, a peupler mes pensées, à transformer les gens autour de moi, en proies potentielles. J’écoutais patiemment les conversations autour, je me concentrai sur les quelques bribes de phrases que je pouvais saisir. Fermement décidé à enterrer la lame de 20 cm que j’avais dans la poche, dans le ventre de quelqu’un.Je laissai le hasard me guider, mettre sur ma route la bonne victime. J’en étais arrivé à prendre cette décision, lorsqu’elle est venue se coller à coté de moi au comptoir, elle la superbe blonde qui m’avait a maintes reprises fait du gringue:- T’es nouveau?, jt’ai jamais vu ici avant, elle a dit.- Je suis déjà venu deux fois, il y a quelques temps, j’ai dis.Elle à bu une gorgée de la Bière qu’elle avait apporté avec elle, tout en ne me quittant pas des yeux. J’avais envie de la prendre tout de suite, de l’entraîné au sous-

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sol. Je me suis repris , j’ai décidé d’attendre le bon moment.- J’te trouve très mignon, elle a dit.- Merci, quand à toi tu es vraiment très belle, j’ai dit pour la flatter un maximum. Elle m’a souri. J’ai remarqué qu’elle sentait l’alcool, et a sa façon de se tenir et d’articuler paresseusement les mots, j’ai compris qu’elle était déjà un peu ivre. J’ai pensé ”parfait”.- T’écoute quoi comme zique? Elle a demandé.- Du black métal, du classique, du blues, j’ai dis. Elle à semblé ravie, et s’est de plus en plus collée à moi. Je pouvais sentir son odeur, ce mélange de tabac froid, d’alcool et de parfum bon marché. Je l’ai regardé droit dans les yeux en lui proposant: “ Tu veux qu’ont aille faire un petit tour?”.Elle n’as réfléchie qu’une seconde avant d’agiter sa ravissante tête vide et de me répondre:” Ok beau gosse!”Le barman était occupé avec un groupe de clients, j’ai balancé un billet de 10 euros sur le comptoir, et suis sorti dehors. Je l’ai attendu devant le bar pendant une bonne dizaine de minutes. Je commençais à croire quelle ne viendrais plus, qu’elle devait être au toilettes recroquevillée autour d’une cuvette wc a rendre ses tripes. Et puis elle m’as rejoint . Je m’étais assis sur le capot d’une voiture stationnée. Elle à fait une grimace stupide en disant:” t’es assis sur ma bagnole merde!” . J’ai rien répondu, j’ai passé un bras autour de sa taille,

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et nous avons commencé à marcher vers la place de Clichy. J’avais la nette impression que l’air frais et humide commençait à la dégrisé un peu. Elle semblait moins abrutie, moins conne. Je n’étais pas sur de pouvoir me contrôler pendant encore bien longtemps. Il fallait que j’arrive à l’entraîner dans cet immeuble plus loin. J’en connaissait le code d’entrée, et j’y avait été plusieurs fois du temps ou je fréquentai une fille qui y résidait. Elle à commencer à parler d’elle, je ne l’écoutais pas je me contentai d’hocher la tête. J’ai quand même voulu savoir son prénom, elle m’as dit s’appeler Valentine. Je lui ai dit que trouvais ça beau. Puis elle s’est alors lancé dans une tirade débile contre cette institution morte et poussiéreuse qu’est l’église. C’était son ennemie, elle croyait la pauvre conne , que le danger venait de là. Je ne l’ai pas contredite, même lorsqu’elle à voulue m’impressionner avec son satanisme de bas étage. Je lui ai dit qu’elle n’était qu’une enfant jouant avec des allumettes devant les feux de l’enfer. Elle à commencé à hausser le ton. J’ai tenter mollement de la calmer, puis je me suis aperçu que nous étions arrivés devant l’immeuble en question. Et la mon sourire s’est effacé. Je lui ai pris la tête avec mes mains et j’ai projeté violemment son crâne contre la porte de l’immeuble. Le choc à produit un bruit sourd qui à résonné alentour. J’ai rattrapé son corps avant que sa tête ne heurte à nouveau le sol. En quelques secondes, je l’ai hissé sur mon dos, j’ai fait le code de la porte d’entrée de l’immeuble et je me suis précipité avec mon lourd paquet vers la porte ouverte qui donne sur les caves. J’ai allumé la lumière. Je l’ai

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déposée sur le sol poussiéreux. J’ai examiné attentivement l'endroit des câbles pendaient, attachés tout autour d’un tuyau de gaz. Je les aient pris, afin de lui attacher les mains et les pieds avec. Puis j’ai enfoncé dans sa bouche un chiffon sale qui traînait par terre.Elle à commencé a bouger la tête. J’ai sortit mon cran d’arrêt, puis je me suis penché lentement au-dessus d’elle. J’ai repensé aux derniers mots qu’elle m’avait dis, à la condescendante, à l’arrogante petite garce qu’elle était. J’ai approché ma bouche de son oreille droite et j’ai murmuré:” je suis le diable, je suis le diable…”Elle a ouvert des yeux écarquillés par la terreur, affolée elle à tenté de se relever, de se débattre. Elle s’est vite aperçue que jamais elle ne pourrait se libérer, je sais faire un nœud quand même!Je la regardais en riant, faire des efforts stupides pour parler:” hum, hum”. Elle gigotait sans cesse. A un moment à bout de force, elle s’est mise à pleurer, son rimmel lui dégoulinait jusqu’au menton, elle ressemblait à une pauvre épave, à un clown, ce quelle était vraiment.Une odeur d’urine à envahi la pièce. J’ai compris qu’elle s’était pissé dessus, une grosse auréole commençait à s’étaler entre ses jambes. Je lui en ai fait la remarque en plaisantant:” oh, c’est une fifille pas propre ça!, je vais devoir te punir!”Je me suis rapidement accroupi sur elle, j’ai brandi le

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couteau bien haut au-dessus de ma tête, prêt à frapper, a viser la gorge de cette misérable conne. Elle à fermé les yeux, son corps était agité de tels tremblements que j’ai cru a une crise d’épilepsie. Puis une odeur de merde à cette fois là assailli mes narines. J’ai souri: “ elle se vide” j’ai pensé. J’ai suspendu mon geste, j’ai éclaté de rire, je suis parti le plus vite possible, satisfait d’avoir donné une leçon à cette petite garce. Désormais j’étai libre, plus dangereux que jamais.

Je me prépare à aller chez Claude. Il est 15h. J’espère que la fille n’as pas décommandé. Je ne suis pas nerveux. J’ai envie d’une femme, d’un sexe, de souffrance et de carnages. Je dois attendre, être patient, savourer ces moments qui précédent le meurtre. Ce matin je me suis masturbé cinq fois, tout en faisant glisser la lame d’un scalpel sur mon torse. J’ai appuyé au fur et a mesure que je sentais venir l’éjaculation ,l’orgasme. Je me suis retrouvé vers 11h avec des touffes de poils ensanglantées collées sur le torse et un pentagramme inversé gravé à même ma chair. J’ai saigné abondamment, je me suis fait plaisir. Je n’imagine plus le moindre acte sexuel sans ce piment qu’est l’hémoglobine. De la mouille du sperme et du sang, pour que l’alchimie s’accomplisse.

Je reprends un peu de codéine, il me reste 12 cachets dans une boîte. Je les gobe tous d’un coup, question d’habitude. Ca suffira à me donner de l’énergie, à affronter ces gueux, ces cadavres ambulants qui

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marchent dehors. Je m’habille. Je prends d’autres vêtements de rechange, je les fourre dans un sac dos avec mon couteau de chasse. Je mets dans les poches de mon manteau en cuir, les deux paires de gants en latex, les cinq comprimés de Rohypnol, et mon cran d’arrêt. J’éprouve déjà un fort sentiment d’exaltation, je me retrouve à faire les cents pas avant de partir.

J’essaie de me préparer mentalement à ce qui va suivre, a ce deuxième acte vers ma lente descente vers l’abîme. J’essaie de me concentrer sur ce que je ne dois pas faire, ne pas toucher, prévoir les éventuels pépins. Je repense aux derniers coups de fils que j’ai passé à Claude. Il m’as contacté plusieurs fois chez moi. Quand a moi je ne l’ai appelé qu’en étant dans des cabines publiques. J’espère n’avoir rien à craindre de ce coté là. De toutes façons, si la mise en scène de leurs morts est parfaite, je ne risque rien. Ce sera une autre soirée sado maso qui aura dégénéré: Claude torture la fille, pris de remords il se suicide en avalant cinq puissants somnifères, après avoir ouvert le robinet du gaz!La police n’ira jamais envisager une autre piste tant que j’effacerai toutes mes traces. Point .l’affaire sera bouclée en moins de deux jours. Je ris tout haut, il me semble évident que je ne serai jamais pris, seuls les imbéciles le sont. Et quand bien même, je deviendrai suspect, je préférerai milles fois en finir, oui! Le suicide, tout pourvu que je ne sois pas jugé par ces gens que je déteste. Je ne laisserai pas “ les braves

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gens” me condamner, moi qui ne reconnaît par leurs lois humaines…

Je sors. Pas un seul tremblement, pas une sueur goutte de sueur, malgré l’envie terrible qui est déjà là. Je décide de faire le trajet a pied jusqu’a chez Claude. Je repense une nouvelle fois a tout les détails,” meurtre, meurtre , nettoyer les preuves, inonder les sols d’acide chlorhydrique, de javel…”

Je regarde avec attention la foule. Tous ces êtres qui reviennent de leurs travail minables d’esclaves. Ils vivent, insouciants,dans une léthargie langoureuse, tant que l’état leur donnera ce qu’ils réclament depuis toujours; du pain, des jeux, du sexe. L’habitude côtoie la médiocrité, l’illusion l’aveuglement. Je regarde leur visages tristes, leurs mines renfrognées, ils me font peur. J’ai peur de leur “bonnes intentions”, de leurs rêves, de ces avortements et de ces meurtres que je sens se préparer lorsque je regarde leurs yeux. S’ils savaient la vérité ils deviendraient fous, libres, inhumains, prêts à prendre d’assaut le royaume de dieu. Ils commettraient le péché ultime, avoir la connaissance.

Je me dis tout ca tandis que j’avance vers mon but, délivré de tout remord, de toute forme de conscience, et pas même le regard merveilleux de cette enfant qui se pose un instant sur moi, ne me fait regretter un seul instant ce que je compte faire.

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J’arrive devant sa porte. Je me regarde un long moment dans la glace fixée dans le couloir. J’ai l’air serein, paisible. Mes lèvres ne tremblent pas lorsque je prononce a voix basse:” je suis venu pour tuer!”Je sonne j’attends. Il m’ouvre en souriant me demande vite d’entrer. Il me tends la main, je la lui serre avec un profond sentiment de répugnance mêlé de pitié. Son excitation est manifeste, sa peur aussi, si j’en juge par la sueur qui lui dégouline sur le front.”Elle est là quelque part,”je pense.

Ma détermination vacille pendant quelques secondes face à cet être qui a toujours tout fait pour m’être agréable, malgré sa stupidité, sa platitude, il me fait réellement pitié. Je le suis jusqu’au salon, éclairé par une intense lumière rouge” il a voulu faire une ambiance plus sexe” je me dis. Devant mes yeux, elle est là!C’est un merveilleux spectacle qui s’offre a moi, cette superbe brune, entièrement nue, solidement attachée aux quatre anneaux de fer cloués sur le mur face à nous. Je m’approche d’elle, je remarque qu’il l’as à peine battue. Son corps ne porte que quelques marques de coups sur les jambes et les seins. Sa peau est rouge irritée par endroits “ des coups de martinets”, je pense. Ses seins ronds et fermes, sa peau très pâle qui lui donne l’air d’une statue de marbre. Mes yeux s’attardent sur ses jambes fines, délicatement fuselées. Elle est belle, très belle. Je ne distingue pas

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bien son visage, car sa tête est retombée sur sa poitrine et ses cheveux longs lui cachent une partie de la face. Je lui saisit délicatement le menton et je lui incline la tête vers le haut, afin de mieux admirer sa beauté endormie. Je suis stupéfait qu’une fille aussi belle, et classe est pu être d’accord pour se livrer aux étreinte et aux jeux d’un homme grossier et vulgaire comme Claude. Je ne comprends pas.Je caresse le sexe poilu et bouclé de la fille. J’insinue deux doigts dans sa chaude intimité. Je porte les doigts à ma bouche, je la goutte, elle a bon goût. Je m’enivre déjà du parfum suave de son sexe, de son odeur de femelle.Claude n’as toujours pas prononcé un seul mot. Il attends mes ordres. Je commence lentement à me sentir envahi par le désir brutal de voir ses tripes, d’entendre ses cris de douleur, de sentir son cœur battre à en exploser.- Tu l’as droguée, ou assommée? Je lui demande.- Euh… droguée, trois somnifères dans son verre de vin, dit il en riant.- Bon boulot, je dis pour le flatter. Il souri stupidement,fier de lui. “ Quel déchet”, je pense. Je lui demande ou sont les affaires de la fille. Il m’indique un tas de vêtements et un sac a main posés sur une chaise. J’examine l’intérieur du sac de la fille, les poches de ses vêtements, je ne trouve rien de bizarre. Je commence à me trouver mal à l’aise, j’ai tellement attendu ce moment depuis deux jours, que je

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ne sais plus vraiment quoi faire. J’essaie de gagner du temps afin que Claude ne remarque pas mon malaise. Je me retrouve face à elle, je n’ose pas même pas faire un geste. J’ai peur de la réveiller, de sentir son regard larmoyant se poser sur moi en une horrible interrogation. Je suis en nage, elle est trop belle pour mourir comme ça, je ne sais plus!, je tombe à genoux, je veux que cette faiblesse m’abandonne. Claude me regarde étrangement. Il à deviné mon malaise. Il perçoit peut être le combat intérieur qui m’agite. L’idée me vient que je dois rester seul avec elle. - NON!! Je hurle. Toute cette faiblesse, cette pitié immonde ne doivent pas m’empêcher de continuer mon œuvre. Je secoue la tête violemment comme un dingue, j’espère en chasser ces idées, ces voix, cette voix enfantine qui ne cesse de me torturer.Claude s’approche de moi, il me regarde, inquiet, il me demande “ si je vais bien?” Toujours à genoux, je le fixe. Je sens a nouveau une formidable énergie, un torrent de haine et de destruction qui coule dans mes veines.- Je vais bien, je vais très bien maintenant…Je me relève, je commence à ôter mes vêtements:- Retire tes fringues, je dis. Pendants quelques secondes il semble surprit. Puis il obéi docilement. Au bout de deux minutes, nous nous retrouvons nus .Il semble horrifié par la chair mutilé sur mon torse. Quand à moi je ne peux m’empêcher de regarder son

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corps déformé par la graisse, son sexe minuscule qui me dégoutte. Je le sens de plus en plus tendu, angoissé, ca m’amuse. Il évite toujours de me regarder droit dans les yeux, il ressent sans doute la formidable énergie qui prends à nouveau possession de moi. Je vais jusqu’a mon manteau, j’en retire les deux paires de gants en latex. Je lui en tends une paire.- Pourquoi les gants? Il demande. Je me doutais qu’il poserai une question stupide. Je ne fais pas l’effort de lui répondre, au lieu de ça je lui demande:- Tu veux aller finir tes jours en prison?- Non… D’accord je vois!! Dit il . Sa stupidité m’exaspère. Je me demande maintenant, si je ne vais pas le tuer tout de suite. Je décide d’attendre la suite des événements.- La fille elle a ton numéro? Je demande.- Non, je l’ai contacté sur le net, d’un cyber-café, Puis je lui ai téléphoné avec un portable sans abonnement acheté avec ma fausse carte d’identité, Dit il.- T ‘as payé cash? Je demande.- Oui avec des billets , il dit.- Ok et pour ton adresse?, je demande.- J’ai été chercher la fille dans un café, dit il.- Bien, nous sommes tranquilles, je dis. J’essaie de m’en convaincre en tout cas. Je ne suis sûr de rien avec lui. Il a peut être commit une erreur fatale:” trop tard” je pense.

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Je demande à Claude d’aller chercher un briquet, histoire de ranimer notre superbe invité. Pendant qu’il cherche dans ses affaires, j’entreprend de bâillonner la fille avec du scotch. Avant d ’entourer sa bouche avec le ruban, je lui insère une boule de papier journal dans la bouche.Je lui caresse longuement la peau, qu’elle à très douce et parfumée. Je la contemple, et j’ai tout à coup la sensation étrange qu’elle n’est pas inconsciente, qu’elle joue la comédie. Je lui pince fortement l’un des tétons, l’étire, le malaxe, rien. Elle semble totalement anesthésiée, ce qui me contrarie un peu.

Claude reviens en tenant un briquet, il me le tends.- Tu vas faire quoi?, il demande. Il est tout excité, il à hâte que ça commence. Il n’arrête plus de tourner autour d’elle. Le spectacle de son sexe tendu et tressautant me mets mal à l’aise. Je lui ordonne de se taire et d’arrêter de bouger. J’allume le briquet, je l’approche de la toison pubienne de la fille. Quelques poils commencent timidement à brûler, puis ces toute la zone qui s’embrase en deux secondes. Une fumée acre s’élève dans la pièce, l’air est rapidement saturé par l’odeur de ces poils carbonisés. Elle s’agite, ouvre les paupières, et crie. Mais les seuls sons que l’ont entends sont des “ hummm, hummm”. Elle cesse de se débattre en se voyant si bien attachée, a la merci de deux redoutables tortionnaires.

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Ses yeux bleus ruissellent de larmes, ses paupières sont gonflées. Son visage prend secondes après secondes une teinte rougeâtre. Elle n’as plus rien de la déesse endormie du début. Elle me dégoûte. Je m’approche d’elle, je lui saisit fortement le visage avec mes mains. Je la force à contempler mes yeux, afin qu’elle puisse voir les profondeurs abyssale que mon âme recèle, ce puit sans fond et ce néant.Elle écarquille les yeux de terreur, son corps s’agite de tremblements, elle détourne la tête en se remettant à pleurer.“ Nous allons de faire subir d’innombrables tortures, te violer par tous les trous, et peut être si nous sommes bien disposés, te tuer”, je lui annonce d’une voix forte.Je regarde Claude qui semble plongé dans une sorte de transe. Je lui balance une claque derrière la tête. Il me regarde surpris avant de dire:- J’ai peur, on devrait pas faire ça!- Quoi?? Je dis.Il s’écarte doucement de moi. Il a peur. Il commence réellement à me fatiguer, son attitude, sa présence. Je lui demande s’il veut bien me laisser seul avec elle. La tête baissée en évitant mon regard, il dit d’une voix craintive:- Je m’habille et je sors faire un tour, une heure d’accord?

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Je sais qu’il vas craquer, me donner à la police, à la première occasion. Au moment ou il me tourne le dos et se baisse pour ramasser son pantalon, je me jette rapidement sur lui. Je lui plaque violemment le visage contre le sol. Puis je passe mon bras gauche autour de son cou, avec mon autre main je resserre l’étreinte, le plus fort possible autour de sa gorge. Il essaie de se débarrasser du puissant étau qui l’enserre, sans succès. Mes bras me font mal, je regarde les veines de mes avant bras, se tendre comme des câbles prêts à exploser. La sueur coule sur mon visage, s’infiltre dans mes yeux qui piquent. Je serre encore plus fort, à l’extrême limite de mes forces. Il relève la tête , ses mains essaient de dénouer ce nœud fatal. Son visage est devenue cramoisi, ses yeux injectés de sang semblent prêts a jaillir comme des bouchons de champagne. Je décide de lui donner le coup de Grâce. Je prends appui avec ma jambe droite sur sa colonne vertébrale, j’y mets tout le poids de mon corps, ça craque!Ses mains raclent la moquette alentour, dans l’espoir de trouver un objet, une prise, quelque chose qui pourrait lui sauver la vie. Il pousse enfin un horrible grognement animal, au moment ou j’entends le sinistre craquement des os de son cou. Sa tête retombe mollement par terre.

Je reste allongé sur son dos, inondé par ma propre sueur, et par l’urine qu’il n’as pu retenir. Je reprends mon souffle, je me dégage de dessus de lui. Je m’assois

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et contemple le spectacle hideux de son visage violacé, de ses lèvres tordues inondées d’une bave blanchâtre. Ses yeux ont presque jaillis de leurs orbites, et sont constellés de centaines de points sanglants.Ma fascination morbide, me fait rester a le contempler pendant de longues minutes. Je ne pense même plus à la fille. Je détourne la tête pour la voir; elle n’est plus là!!!J’ai à peine le temps de constater son évasion, qu’un violent coup a l’arrière du crâne me projette au sol. Mon champ visuel se couvre d’une myriade de points blancs lumineux. La dernière chose que je distingue c’est le visage de la fille penché au dessus de moi, souriant d’un air mauvais. Je sombre dans un gouffre noir …

J’ai repris connaissance lentement. Mon crâne bourdonne encore d’une douleur aiguë et insoutenable. Je n’arrive plus à bouger mes membres, ils ne semblent pourtant pas êtres attaches. Non. C’est bien pire; je suis paralysé des pieds à la tête!!Une panique atroce s’empare de moi, j’essaie de crier le plus fort possible, mais aucun son ne sort de ma bouche, a part le hurlement terrible qui résonne dans ma tête:” je suis mort!” Je pense, tout est fini.- Non tu n’es pas mort, pas encore… Cette voix?? D’ou vient elle?? J’ai l’impression de l’entendre à l’intérieur de moi, elle se fraie un chemin et s’installe. J’essaie de voir ce qui se passe dans la

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pièce, mais je n’y arrive pas. Mes yeux restent désespérément fixes, et je ne peux pas tourner la tête. Je suis aussi raide qu’une statue. Mon corps est devenue une prison, j’ai l’impression horrible d’avoir été enterré vivant. Mes yeux se mouillent de larmes, elles coulent lentement jusqu’a ma gorge.J’essaie de me concentrer sur cette voix, cette présence. Je l’appelle de toutes mes forces, sa présence m’est désormais vitale pour ne pas perdre l’esprit. Je veux l’entendre à nouveau:” Ne me laissez pas seul, je vous en prie!”Je dois me raccrocher a quelque chose. Les minutes qui passent ressemblent à des heures. Soudain j’entends un rire , qui semble provenir de loin, il résonne. Transi d’effroi je réalise ce que cette parodie de rire à d’inhumain. Et que la chose qui en est à l’origine n’as certainement jamais du éprouver de joie. Non ce rire est une arme faite pour glacer d’horreur ceux et celles qui ont le malheur de l’entendre!

Je repense à Claude, a son meurtre, qui sera mon billet d’entrer pour la prison ou l’enfer. Je me déteste pour ma stupidité, ma lâcheté. Je viens de détruire ma vie, alors que je n’avais même pas encore touché au but. Quel but? Je pense, tout ça me paraît désormais sans intérêt, futile. J’ai posé ma tête sur le billot et cette société humaine tant haie va se faire un plaisir d’appliquer l’ultime sentence. Tout est perdu, je pense.- Peut être pas!

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La voix, je l’entends à nouveau, ma joie intérieure explose en un feux d’artifice. Je ne rêve pas. Il y a quelqu’un d’autre autour de moi, la fille peut être?Mais si c’est elle, elle que je destinais à une mort atroce, pourquoi me sauverait elle?? Je suis perdu…Mes larmes recommencent à couler. Je prie pour que la mort ne se fasse pas trop attendre. J’essaie de fermer mes yeux. Je ne peux pas. Mes muscles, mes nerfs, plus rien ne m’obéit. Je me retrouve seul avec moi même, moi, mental et conscience. Ce corps ne me sers plus à rien, autant partir. M’échapper de cette prison organique, que je sais rongée par le cancer.

Je repense a toutes ces année vécues, le temps de l’introspection est là. Désormais j’ai tout le temps de réfléchir, j’aurais tout mon temps, là on ont me traînera. Lorsque j’entendrai le bruit de cette porte qu’ont défonce, lorsque les cerbères en bleus me trouveront, je saurai que tout est perdu, que l’espoir n’existe pas.

Dans ma tête s’installe peu à peu des idées nouvelles, un savoir étrange, je connais maintenant la vérité!Elle m’apparaît crûment, horrible. Je prends conscience de l’imposture qu’a été toute une partie de ma vie. J’ai cru faire parti d’une “ élite”. Je n’ai fait que rêver . J’ai adhéré au même mensonges qui enchaînent depuis l’aube des temps les hommes. Désormais je ne

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perçois plus les choses avec ses sens grossiers et imparfaits, qui sont les instruments truqués et défectueux de toute enveloppe humaine.Je sais, je connais la vérité!

Je laisse ce savoir me pénétrer lentement. Nous sommes tous maudits. Les hommes recherchent depuis le commencement de leur monde, la sagesse, l’union avec leur dieux. Ils adhérent a un ordre cosmique tyrannique, qui les aveugle par l’illusion des sens et de l’âme. Nous naviguons au hasard, aveugles et sourds depuis notre naissance. Nous nous sommes embarqué sur un bateau sans pilote ni instruments, et nous croyons qu’un jour nous pourront atteindre le fleuve de la vie éternelle et y plonger le calice de la vie. Mais nous nous retrouverons toujours a remplir la coupe du Graal, de la vie éternelle, dans les eaux saumâtres et putrides de la mort. Tels sera à jamais notre malédiction.Maudits nous sommes tous maudits, nous appliquons encore et toujours les mêmes préceptes de servilité, d’obéissance, d’esclavage, face a un dieu sourd. Un dieu qui cherche encore son but dans la création, et nous les humains sommes ses miroirs. Maudits tous maudits. Je le sais et seuls seront sauvés de l’horrible dissolution, du grand carnage des âmes, ceux qui auront pris la voie de gauche…

Je me sens enfin bien, je baigne dans une totale plénitude, ces mots, ce savoir me libère. Je me sens

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partir, je me décolle lentement de ma carcasse,de ce corps tant haï.Je la vois!,baignée par une formidable aura d’un rouge intense. Elle que je voulais détruire, elle m’attends. Son sourire n’as plus rien de mauvais, il devient une invitation, vers une autre vie, vers l’abîme, vers Pandémonium, vers l’enfer. Je sais désormais que je vais devoir souffrir, et confier mon âme au chirurgiens de l'Hadès, pour extraire cette tumeur, cette lumière qui est dieu!!Il sera MORT en moi…

FIN.

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écrit par C. Bernardes Victorle : 01.04.2006 à Paris.---- 06/05/2006, 17:57 -------- 06/05/2006, 17:57 ----