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L. GARGOURI 1 , S.KMIHA 1 , R. CHABCHOUB BEN ABDALLAH 1 , B.MAALEJ 1 , Z.MNIF 2 , N.BEN HLIMA 1 , A .MAHFOUDH 1 1 : Service de Pédiatrie, Urgence et de Réanimation pédiatriques. CHU Hédi Chaker. Sfax 2 : Service de radiologie. CHU Habib Bourguiba. Sfax Apport de l’IRM dans le diagnostic d’une sclérose en plaques lors de la première poussée chez l’enfant

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L. GARGOURI1, S.KMIHA1, R. CHABCHOUB BEN ABDALLAH1, B.MAALEJ1, Z.MNIF2, N.BEN HLIMA1, A .MAHFOUDH1

1 : Service de Pédiatrie, Urgence et de Réanimation pédiatriques.CHU Hédi Chaker. Sfax

2 : Service de radiologie. CHU Habib Bourguiba. Sfax

Apport de l’IRM dans le diagnostic d’une sclérose en plaques lors de la

première poussée chez l’enfant

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INTRODUCTIONINTRODUCTION

La sclérose en plaques (SEP) est caractérisée par des lésions inflammatoires de la substance blanche du système nerveux central disséminées dans le temps et l’espace

Les critères du diagnostic de la SEP ont évolué en intégrant les données de l’IRM si bien que la classique dissémination dans le temps et dans l’espace peut être démontrée par des IRM successives

But du travail: démontrer comment l’IRM permet l’identification précoce, avant la deuxième poussée clinique, des patients porteurs d’une SEP

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OBSERVATION (1)OBSERVATION (1)

R. est une fille de 5 ans, sans ATCD pathologiques particuliers Admise pour troubles de la marche d’installation brutale, dysphagie et troubles de la conscience apparus à J2 d’hospitalisation Examen à l’admission:- apyrétique; TA = 78/39- hémiparésie droite avec des réflexes cutanéo-plantaires en extension- syndrome cérébelleux statique et dynamique Biologie:- anémie hypochrome microcytaire à 10 g/dl - CRP: 7,3 mg/l; VS: 2 à la première heure- Ponction lombaire: liquide clair, 1 EB/mm3; glucorachie=4 mmol/l, protéïnorachie= 0,15 g/l culture= négative

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OBSERVATION (2)OBSERVATION (2)

L’IRM cérébrale a montré des zones d’anomalies de

signal en T2 de la substance blanche en sus tentoriel, du

corps calleux et des hémisphères cérébelleux évoquant

des lésions démyélinisantes de type SEP (Fig.1 et 2)

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Fig.1 et 2: IRM cérébrale initiale

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OBSERVATION (3)OBSERVATION (3)

CAT: Trois bolus de solumédrol à la dose de 30

mg/kg/j ont été administrés relayés par une

corticothérapie orale à la dose de 1mg/kg/j pendant

1mois suivie d’une dégression progressive

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OBSERVATION (4)OBSERVATION (4)

L’IRM cérébro-médullaire, refaite un mois après, a

révélé la présence d’anomalies de signal en T2 de la

substance blanche à l’étage sus-tentoriel, du bulbe, du

pédoncule cérébelleux gauche, du vermis et de la

moelle dorsale terminale au-niveau du cone à la hauteur

de D11 évocatrices de lésions démyélinisantes

inflammatoires (Fig.3 et 4)

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Fig.3 et 4: IRM cérébro-médullaire

après 1 mois

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OBSERVATION (5)OBSERVATION (5)

Cette progression dans le temps et dans l’espace a permis

d’établir formellement le diagnostic de SEP:

Trois nouveaux bolus de solumédrol lui ont été administré avec

l’adjonction d’azathioprine à la dose de 2mg/kg/j comme

traitement de fond

Dégression progressive de la prednisone; arrêtée après 4 mois

Recul de 6 mois:

enfant asymptomatique; examen neurologique normal

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DISCUSSION

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EPIDEMIOLOGIEEPIDEMIOLOGIE

La SEP reste une affection exceptionnelle chez l’enfant, sa

fréquence varie selon les auteurs entre 0,5 et 10 % de l’ensemble

des cas. Dans 73 à 80 % des cas pédiatriques, la maladie débute

entre 10 et 15 ans

Des SEP peuvent être observées dès l’âge de deux ans (âge

lors de la première poussée)

La prédominance féminine (sex ratio 2/1), classique chez

l’adulte, est également retrouvée chez l’enfant

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ETIOPATHOGENIEETIOPATHOGENIE

L’étiopathogénie demeure inconnue mais deux catégories de

facteurs sont incriminées:

les facteurs d’environnement ou facteurs exogènes (site

géographique, virus de la rougeole et HTLV 1) qui interviendraient

durant les quinze premières années de vie

les facteurs endogènes ou génétiques expliquant l’incidence plus

élevée dans certaines ethnies et dans certaines familles, et la

fréquence des allèles HLA A3, B7 et surtout DR2 chez les sujets

atteints

Enfin l’intervention d’un facteur immunologique est de plus en

plus évoquée

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CLINIQUECLINIQUE

Le début de la maladie est variable, le plus souvent brutal

comme chez notre patiente

Du fait de la multifocalité des lésions anatomiques, la

symptomatologie neurologique est très polymorphe, cependant

certaines structures sont préférentiellement atteintes et les signes

les plus fréquents sont représentés par:

les troubles visuels (amaurose subite, nystagmus, diplopie)

souvent inauguraux, dus à une névrite optique rétro bullaire

les troubles de la marche voire déficit moteur des membres

inférieurs

les troubles sphinctériens (rétention d’urines)

les troubles sensitifs

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EXAMENS EXAMENS COMPLEMENTAIRESCOMPLEMENTAIRES

L’examen biologique le plus caractéristique est l’électrophorèse

des protéines du LCR qui montre un aspect oligoclonal et une

élévation de l’index IgG

L'IRM est l' examen de premier choix lorsqu'on suspecte

une sclérose en plaques Les lésions observées à l'IRM ne sont pas spécifiques :- les lésions les plus évocatrices sont observées sur les séquences pondérées en T2 : elles sont irrégulières, confluentes, hyperintenses, situées au pourtour des ventricules. des lésions similaires sont observées dans le centre de l'ovale, le corps calleux, le tronc cérébral et le cervelet- l'analyse de la moelle épinière est plus difficile, compte tenu de la plus faible résolution spatiale- les lésions aiguës peuvent prendre le gadolinium (ce qui traduit une rupture de la barrière hémato-encéphalique)

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Figure : Cette IRM montre des lésions bilatérales asymétriques avec un aspect d’anneau ouvert typique de lésions de démyélinisation. Notez que la diffusion restreinte n'est pas perçue au centre (habituellement dans les abcès cérébraux) mais au niveau des bords de la démyélinisation

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FORMES EVOLUTIVESFORMES EVOLUTIVES

Les données de l’IRM encéphalique et les données

anatomopathologiques ont permis de définir la phase rémittente comme

une phase inflammatoire (activité IRM importante caractérisée par la

présence de lésions rehaussées par le gadolinium) et la phase

secondairement progressive comme une phase « neurodégénérative»

caractérisée par l’importance de la perte axonale et une faible activité

inflammatoire

Toutefois, une perte axonale est présente dans les lésions aiguës de SEP

et une activité inflammatoire persiste durant la phase SP. À côté des

formes R et SP (80 % des patients), il existe une forme primaire

progressive (15 % des patients) et une forme transitionnelle (5 % des

patients), ces dernières formes évolutives sont caractérisées par une

progression plus rapide du

handicap et une faible activité IRM

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DIAGNOSTIC POSITIFDIAGNOSTIC POSITIF

Les critères du diagnostic de la SEP (Tableaux 1 et 2) ont évolué

en intégrant les données de l’IRM si bien que la classique

dissémination dans le temps et dans l’espace peut être démontrée

par des IRM successives ce qui a pour conséquence d’identifier

plus précocement (avant la deuxième poussée clinique) les patients

porteurs d’une SEP

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FACTEURS QUI FONT MECONNAITREFACTEURS QUI FONT MECONNAITRECERTAINS DEBUTS PRECOCES DE SEPCERTAINS DEBUTS PRECOCES DE SEP

Trois facteurs ont probablement fait méconnaître certains débuts

précoces de SEP :

1) avant dix ans, les signes peuvent être ceux d’une encéphalite aiguë

avec troubles de la conscience (encéphalomyélite aiguë disséminée)

ou ceux d’une atteinte du tronc cérébral (ataxie, atteintes des paires

crâniennes, etc.), bien différents de ceux observés chez le jeune

adulte (signe sensitif, atteinte pyramidale, ataxie, etc.)

2) l’espace de temps entre les deux premières poussées (la seconde

permettant de porter le diagnostic de SEP) est en moyenne de 15 ±

20 mois, mais avec de très larges écarts pouvant aller jusqu’à dix

ans

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3) les images en résonance magnétique ne sont que dans la

minorité des cas semblables à celles observées chez l’adulte. On

a pu démontrer que deux images, illustrées sur la figure, sont

prédictives de rechute :

l’existence de lésions toutes bien limitées (Fig. 1), de lésions

ovalaires perpendiculaires au grand axe (Fig. 2), mais de larges

images mal limitées peuvent aussi être observées (Fig. 3) alors

qu’elles sont très rares chez l’adulte

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TRAITEMENTTRAITEMENT

Les traitements actuels de la SEP ayant une autorisation de mise

sur le marché (AMM) comportent des traitements

immunomodulateurs (interférons [INF] et acétate de glatiramère

(AG), un immunosuppresseur (mitoxantrone) et un anticorps

monoclonal dirigé contre une molécule d’adhésion cellulaire

(natalizumab)

D’autres traitements sont utilisés, en dépit de l’absence d’AMM,

faute d’essais cliniques de phase III, et ce sont essentiellement des

immunosuppresseurs (IS) (azathioprine, cyclophosphamide,

mycophénolate mofétil)

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EVOLUTIONEVOLUTION

L’évolution globale de la SEP de l’enfant montre que, en

moyenne, un handicap moteur survient 10 ans plus tard que dans

une SEP de début plus tardif mais (du fait du jeune âge de début) à

un âge de 10 ans plus jeune

L’évolution cognitive nécessite des études beaucoup plus

poussées.

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CONCLUSIONCONCLUSION

Nous insistons sur le rôle primordial de l’IRM dans

l’élaboration des critères de risque de rechute et donc

d’évolution vers la SEP après un premier épisode

démyélinisant aigu inflammatoire chez l’enfant ; ce qui

permet de mieux définir la prise en charge de ces

patients