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INTRODUCTION L UTTER CONTRE LES DÉRÈGLEMENTS CLIMATIQUES Le changement climatique est l’un des enjeux majeur du XXIe siècle, et même si les conséquences sont difficiles à évaluer avec précision il est certain que le réchauffement climatique entraînera des bouleversements profonds aussi bien sur l’environnement que sur l’organisation économique et sociale. Audelà des évolutions réglementaires liées au Grenelle Environnement, les élus du Pays Boulonnais (intercommunalités de BoulognesurMer, DesvresSamer, Marquise) et le Parc Naturel des Caps et Marais d'Opale souhaitent s’engager dans une démarche volontaire de lutte contre les dérèglements climatiques et d’adaptation au changement climatique. Ils ont pour cela engagé une démarche de Plan Climat Energie Territorial (PCET). Le Plan Climat Territorial est un outil qui doit être imaginé et mis en œuvre par l’ensemble des parties prenantes du territoire. Il s’agit d’un projet de territoire cohérent et concerté, un projet de développement durable axé sur la problématique du réchauffement climatique. Le Plan Climat Energie Territorial poursuit deux objectifs : Principe d’atténuation : limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre. Principe d’adaptation : le constat est fait que dorénavant, des changements climatiques s’opèrent et que leurs impacts ne pourront plus être intégralement évités. Il s’agit donc dès à présent de réduire les vulnérabilités du territoire. Cela passe par la prise en compte des évolutions climatiques dans les décisions de long terme (urbanisme, conception et exploitation d’infrastructures, reconversion d’activités étroitement liées aux conditions climatiques, etc.) et par l’acceptation de conditions de vie différentes. Cela relève également de la gestion des risques (naturels, sanitaires et économiques). Un diagnostic énergie climat a été réalisé sur le territoire du Pays Boulonnais. Celuici comprend un bilan des émissions de gaz à effet de serre selon la méthode Bilan Carbone®, un bilan énergétique et un prédiagnostic de vulnérabilité face aux changements climatiques. L’objectif est désormais de définir un Plan d’action pour agir sur les deux volets, à l’échelon du territoire du Pays Boulonnais. 2 Volets : Atténuation diminuer l’impact sur le changement climatique Adaptation s’adapter aux changements climatiques constatés et probables Des objectifs chiffrés de réduction des émissions Par exemple : Union Européenne : les 3x30 à l’horizon 2020 France : le facteur 4 à l’horizon 2050 Une démarche en plusieurs temps 1 : réaliser un diagnostic sur le territoire 2 : proposer un plan d’action 3 : le mettre en œuvre Différents périmètres d’action L’échelle du patrimoine et des services d’une collectivité L’échelle des compétences de la collectivité L’échelle du territoire et de ses acteurs Le Plan Climat Energie territorial

L LES DÉRÈGLEMENTS CLIMATIQUES · changements climatiques. L’objectif est désormais de définir un Plan d’action pour agir sur les deux volets, à l’échelon du territoire

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INTRODUCTION

LUTTER CONTRE LES DÉRÈGLEMENTS CLIMATIQUES 

Le changement climatique est l’un des enjeux majeur du XXIe siècle, et même si les conséquences sont difficiles à évaluer avec précision  il est  certain que  le  réchauffement  climatique entraînera des bouleversements profonds aussi bien  sur l’environnement que sur l’organisation économique et sociale. 

Au‐delà des évolutions réglementaires liées au Grenelle Environnement, les élus du Pays Boulonnais (intercommunalités de Boulogne‐sur‐Mer, Desvres‐Samer, Marquise) et  le Parc Naturel des Caps et Marais d'Opale  souhaitent  s’engager dans une démarche volontaire de lutte contre les dérèglements climatiques et d’adaptation au changement climatique.  

Ils ont pour cela engagé une démarche de Plan Climat Energie Territorial (PCET). Le Plan Climat Territorial est un outil qui doit être imaginé et mis en œuvre par l’ensemble des parties prenantes du territoire. Il s’agit d’un projet de territoire cohérent et concerté, un projet de développement durable axé sur la problématique du réchauffement climatique. 

Le Plan Climat Energie Territorial poursuit deux objectifs : 

• Principe d’atténuation : limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre.  

• Principe d’adaptation : le constat est fait que dorénavant, des changements climatiques s’opèrent et que leurs  impacts  ne  pourront  plus  être  intégralement  évités.  Il  s’agit  donc  dès  à  présent  de  réduire  les vulnérabilités du territoire. Cela passe par  la prise en compte des évolutions climatiques dans  les décisions de long terme (urbanisme, conception et exploitation d’infrastructures, reconversion d’activités étroitement liées  aux  conditions  climatiques,  etc.)  et  par  l’acceptation  de  conditions  de  vie  différentes.  Cela  relève également de la gestion des risques (naturels, sanitaires et économiques).  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un diagnostic énergie climat a été réalisé sur le territoire du Pays Boulonnais. Celui‐ci comprend un bilan des émissions de gaz à effet de serre selon la méthode Bilan Carbone®, un bilan énergétique et un prédiagnostic de vulnérabilité face aux changements climatiques. 

L’objectif  est  désormais  de  définir  un  Plan  d’action  pour  agir  sur  les  deux  volets,  à  l’échelon  du  territoire  du  Pays Boulonnais. 

2 Volets : Atténuation

diminuer l’impact sur le changement climatique

Adaptation s’adapter aux changements climatiques 

constatés et probables

Des objectifs chiffrés de réduction des émissions

Par exemple :Union Européenne : les 3x30 à l’horizon 

2020France : le facteur 4 à l’horizon 2050

Une démarche en plusieurs temps1 : réaliser un diagnostic sur le territoire

2 : proposer un plan d’action3 : le mettre en œuvre

Différents périmètres d’actionL’échelle du patrimoine et des services 

d’une collectivitéL’échelle des compétences de la collectivitéL’échelle du territoire et de ses acteurs

Le Plan Climat Energie territorial

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INTRODUCTION

PRÉSENTATION DU PAYS BOULONNAIS 

Situé  à  l’Ouest  de  la  Région  Nord  Pas‐de‐Calais,  le  Pays Boulonnais  compte  74  communes  et  est  constitué  de  3 EPCI :  

la  Communauté  d’Agglomération  du Boulonnais (CAB),  

la  Communauté  de  Communes  de  la Terre des 2 Caps (CCT2C)  

la  Communauté  de  Communes Desvres Samer (CCDS). 

D’une  superficie  de  640  km²,  le territoire comptait en 2009 162 414 habitants, dont 73% sur la CAB. 

Les  communes  de  Boulogne‐sur‐Mer,  Saint  Martin  Boulogne  et Outreau sont les plus peuplées du territoire. 

L’agglomération  de  Boulogne‐sur‐Mer  joue  naturellement  un  rôle d’attraction  par  rapport  aux territoires  voisins,  compte‐tenu des infrastructures  et  des  nombreux services et commerces présents sur son  périmètre.  Le  pôle  urbain boulonnais  draine  en  effet  près  de 70  %  de  la  population  active  du bassin côtier. 

Le  phénomène  périurbain  s’étend sous  forme  concentrique,  à  la  faveur des  axes  routiers  rayonnants  (RN42, A16)  et  ferroviaire  (Ligne  TGV  vers Lille et Paris).  

Les bourgs de Desvres, Samer et Marquise connaissent une dynamique démographique également importante, alors que les communes littorales se différencient par leurs fonctions résidentielles et touristiques. 

Le Pays Boulonnais accueille aujourd’hui encore un tissu industriel dense, avec des entreprises en grande partie issues de l’exploitation des richesses naturelles : le poisson, le marbre, la faïence, l’agriculture, la sidérurgie… Boulogne‐sur‐Mer est le premier port de pêche français. 

Sur  le  plan  environnemental,  le  littoral  et  les  fonds  de  vallée  recèlent  des  milieux  naturels  humides  d’une  valeur patrimoniale  parfois  exceptionnelle.  Il  s’agit  principalement  de marais,  de milieux  dunaires,  de  prairies  alluviales,  de systèmes tourbeux, d’estuaires et de divers milieux aquatiques (étangs, mares,…). L’agriculture occupe encore 74% de la superficie totale du Pays. 

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PRE-DIAGNOSTIC DE VULNERABILITE

VERS L'ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE  Les deux  volets du Plan Climat Territorial,  l'adaptation et  l'atténuation doivent être  traités  simultanément.  La  synergie entre ces deux démarches doit permettre de garantir la cohérence des politiques et d'optimiser les moyens d'organisation mis en place notamment par la collectivité.  L'objectif de  limiter  le  réchauffement à 2C°  semble désormais hors d'atteinte bien que ce chiffre constitue encore une référence.  Certains  impacts  du  changement  climatique  apparaissent  donc  inéluctables  quelles  que  soient  les mesures d'atténuation mises  en œuvre  dans  les  prochaines  années.  Le  territoire  doit  donc  se  préparer  au  mieux  pour  agir efficacement aux conséquences du  changement climatique.  Les différentes catastrophe naturelles illustrent  les  effets  dévastateurs que  les  événements  climatiques peuvent  avoir  sur   nos    sociétés   et  la   difficulté pour  les  collectivités    locales   à    répondre  à   de    telles    calamités.   Bien    sûr,    ces phénomènes  (tempêtes,  inondations,  sécheresses,…) ne  sont pas nouveaux mais   avec    le    changement    climatique,  la  fréquence  et  l’intensité  de  ces  aléas  et  des risques  climatiques  qui  en  découlent  devraient augmenter.  Pour  réduire  les  risques,  il  est  nécessaire  de mettre  en  place  au  niveau  des  territoires  des mesures d’adaptation visant à : 

• Réduire  le  niveau  d’exposition  aux  aléas climatiques  (nombre  de  logements  et infrastructures  construits  en   zone    inondable,   nombre   de   maisons    individuelles construites   sur   des   terrains   à   fort  contenu en matériaux argileux,…). 

• Réduire la  vulnérabilité des territoires, c’est‐à‐dire le degré au niveau duquel le territoire peut subir ou être affecté négativement par  les effets néfastes des aléas. La vulnérabilité d’un territoire aux aléas climatiques dépend de   multiples    facteurs   dont    l’aménagement du    territoire,    l’occupation   des   sols,    les   activités  économiques  locales,  l’existence  d’infrastructures  de  protection,  la  structure  par âge  et  le  niveau  de  vie  des  ménages  etc. Dans cette logique, elle est en partie liée aux stratégies  politiques  développées sur le territoire. 

• Augmenter  la résilience du territoire.   La résilience est  la capacité d’un système à absorber un changement perturbant et à se réorganiser, tout en conservant essentiellement la même fonction et la même structure.» 

  Pour  définir  sa  stratégie  d'adaptation,  le  Pays  Boulonnais  devra  se  positionner  face  aux  risques  identifiés.  Cela  lui permettra de définir des axes   d'intervention prioritaires pour protéger  les populations,  les milieux,  les activités de son territoire et engager des actions d'adaptation (recensement  des  aléas  climatiques,  plans  de prévention,  sensibilisation  et  information  de la  population,  préparation  de  situations  d’urgence, etc.).  En  fonction  du  contexte  climatique  et  socio‐spatial, il est nécessaire de mettre en place sur le Boulonnais des  mesures  répondant  à nos problématiques. Il s'agit  d'identifier les risques au sein de notre propre territoire et d'être capable  de dégager des priorités  Afin d'identifier les risques auxquels le territoire est le plus exposé, un pré diagnostic sur la vulnérabilité du territoire a été établi. Celui‐ci repose sur deux approches : 

• L'étude des arrêtes de catastrophes naturelles ces dix dernières années. • L'exploitation  du  porter  à  connaissance  réalisé  par  la  DDTM  de  concert  avec  le  Pays  Boulonnais  sur  la 

contribution  du  territoire  au  SRCAE.  Cette  analyse  des  enjeux  a  permis  de mettre  en  avant  les  risques auxquelles le Pays est soumis. 

 A noter que  cette  analyse  se  focalise  autour des aspects négatifs  liés  au  changement  climatiques  afin de dégager des pistes sur les mesures d'adaptation à prendre. Pour la collectivité cela permet d'établir où elle a intérêt à concentrer ses efforts d'adaptation et anticiper des politiques adéquates.  Cela doit nous permettre à terme de classer les domaines et les niveaux de vulnérabilité pour dans un second temps cibler les actions.  

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PRE-DIAGNOSTIC DE VULNERABILITE

L'exploitation des arrêtés de catastrophe naturelles 

L'étude des arrêtes de catastrophes naturels déclarés a permis d'identifier  les saisons où  le territoire est  le plus exposé ainsi que le type de catastrophe.   

Nombre d'arrêtés de catastrophes naturelles de 1985 à 2010 sur le territoire du Pays Boulonnais 

  Le  graphique  présente  la  répartition  des  arrêtes  de  catastrophe  naturel  par  type  et  par  saison.  Il  doit montrer  très concrètement les saisons où le territoire de la collectivité est le plus exposé ainsi que le type de catastrophe.     

Nombre d'arrêtés par commune sur les 20 communes les plus touchées  

  Le graphique présente les 20 communes les plus touchées au regard du nombre d’arrêtés de catastrophe naturelle pris par celles‐ci. 

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PRE-DIAGNOSTIC DE VULNERABILITE

 Cette réponse n'est que partielle, est méritera d'être approfondie dans les mois qui viennent néanmoins cela permet de mettre  en  avant  la nécessité de  s'adapter  aux  risques d'inondation  et  aux phénomènes  afférents. Ceux‐ci  surviennent essentiellement en hiver et à l'automne.  A  partir  de  là,  le  postulat  de  départ  repose  sur  le  fait  que  le  changement  climatique  va  impacter  la  survenance d'événements liés au climat et aura souvent tendance à renforcer des événements qui se sont déjà produits en modifiant à la fois l'intensité des événements et leur fréquence.  

La contribution du territoire au SRCAE 

Les travaux engagés avec la DDTM, ont permis de dégager quatre enjeux :   INTÉGRER LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LES RÉVISIONS DE SAGE Le  changement  climatique  est  susceptible  de  provoquer  à  terme  à  la  fois  une  baisse  de  la  pluviométrie moyenne, particulièrement en période estivale, et une  augmentation de  la  température moyenne et des épisodes de  vagues de chaleur, entraînant une diminution des étiages estivaux perturbant le fonctionnement des nappes phréatiques (charge et décharge).  Cette  conjonction  de  phénomène  de  diminution  de  la  ressource  en  eau  disponible  pourra  accentuer  les  tensions existantes en matière d’usages et créer de nouveaux problèmes là où la gestion n’en pose pas aujourd’hui, pour : 

• irriguer (néanmoins limitée aujourd’hui en région à quelques types de cultures), • faire face aux pertes de production agricole générées par des sécheresses ou des crises sanitaires exceptionnelles 

sur l'agriculture et la sylviculture, • alimenter les canaux et permettre la navigation, • répondre aux besoins des procédés industriels et au refroidissement des systèmes énergétiques. 

 Face à ces évolutions des  risques à venir, une prise en compte des  impacts climatiques à hauteur des enjeux doit être réalisée par  les gestionnaires de  la  ressource en eau en  région. Sont concernés en premier  lieu  les acteurs  intervenant dans  le  cadre  de  la mise  en  place  et/ou  de  la  révision  du  Schéma  directeur  d'aménagement  et  de  gestion  des  eaux (SDAGE) et des Schémas d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Le  Pays  est  concerné  par  le  SAGE  du  bassin  côtier  du  boulonnais.  Le  schéma  n'intègre  pas  directement  les  effets  du changement climatique sur les milieux.  Il s'agira lors de la phase de  révision de recenser les effets probables du changement climatique sur la gestion de l’eau et des  milieux  aquatiques,  pour  ensuite  établir  des  actions  d'adaptation  permettant  d'intégrer  les  conclusions  de  ces diagnostics sur les évolutions des débits des cours d'eau, des prélèvements et des rejets, ainsi que sur leurs conséquences en termes de préservation des milieux naturels. Enfin, d'ores et déjà, et même en  l'absence des conclusions de ces différentes études, tous  les usagers de  l'eau doivent être incités à réaliser des économies d'eau, dans tous les secteurs.   ELABORER  ET METTRE  EN OEUVRE DES  STRATEGIES D'AMENAGEMENT  ET DE GESTION  FONCIERE ADAPTEES A LIMPORTANCE DU RISQUE DE SUBMERTION MARINE Une partie  importante du  littoral régional est déjà exposée aujourd'hui au risque de submersion marine. L'élévation du niveau moyen de la mer, ainsi que la modification éventuelle des régimes de houles et de surcotes liées aux changements climatiques, augmenteront très probablement la fréquence et l'intensité de cet aléa.  La prise en compte de  l'importance de ce risque de submersion marine est d'autant plus  indispensable en Nord‐pas‐de Calais que son territoire est très urbanisé et que sa population est majoritairement regroupée dans quelques grands pôles urbains dont une partie significative sur le littoral.  Plusieurs  communes du Pays  sont  référencées  comme présentant des  risques de  submersion marine  importants. Elles doivent prendre en compte, au niveau local, les documents régionaux relatifs aux aléas de submersions marines indiquant les  secteurs  littoraux  à  désurbaniser  et  les  zones  à  protéger.  L'aléa  va  évoluer  et  probablement  s'accentuer  avec  le réchauffement climatique et  l'élévation du niveau de  la mer. Cette évolution doit d'ores et déjà être anticipée dans  les décisions et actions entreprises pour prévenir les risques. 

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PRE-DIAGNOSTIC DE VULNERABILITE

ANTICIPER L'ALEA DE RETRAIT / GONFLEMENT DES ARGILES L'aléa  retrait‐gonflement  des  argiles  est  déjà  particulièrement  important  en  région  Nord‐Pas‐de‐  Calais,  et  en  nette augmentation depuis les années 1980. Tant les infrastructures que les bâtiments sont concernés.  Le changement climatique pourrait avoir comme conséquence, à  travers  l’augmentation des périodes de  sécheresse et l’éventuelle augmentation des précipitations intenses, de favoriser la rétractation des argiles et l’ouverture de fissures. Pour minimiser les impacts de l'évolution de cet aléa, une démarche d'information et de sensibilisation est à approfondir en  région.  Ces  efforts  doivent  s'appuyer  sur  les  éléments  de  connaissance  les  plus  fins  possibles.  En  ce  sens,  il  est nécessaire de compléter  la cartographie de  l'aléa retrait gonflement des argiles en se basant sur  l'analyse de  l’évolution prévisible des conditions météorologiques.   Par  ailleurs,  il  est nécessaire de  s’assurer de  l’existence d’un Plan de prévention des  risques  (PPR) ou  a minima d’une procédure de type « Information des acquéreurs et des locataires » dans toutes les zones concernées.  Enfin, la généralisation et le renforcement de la prise en compte des zones concernées par ce risque est à réaliser dans les documents d'urbanisme, en encourageant une meilleure relation avec les écosystèmes des milieux urbains et ruraux. Sur le Pays, 29 communes sont concernées par l'aléa fort et 62 par l’aléa moyen. Ce qui représente respectivement 3,78% et 22,7% du territoire   METTRE EN ŒUVRE LES PRINCIPES DE GESTION DURABLE DE LA FORÊT ET ANTICIPER LES    IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE Plus que tout autre écosystème de production, la forêt est exposée aux changements climatiques, d’autant plus fortement s’ils sont  rapides. Les  longues périodes de production sylvicole  (50 à 150 ans) accentuent  l’importance d’adopter dès à présent des pratiques adaptées aux conditions climatiques futures.  En Nord Pas de Calais,  la  forêt est principalement composée de  feuillus. Des essences comme  le chêne pédonculé et  le hêtre, importantes en région, sont menacées par les changements climatiques annoncés et ne devraient être retenues en renouvellement que lorsqu'ils sont en situation optimale (et en mélange avec d’autres essences dans les autres situations). Outre une  recherche de diversité dans  les peuplements,  le  recours  au  chêne  sessile, plus  robuste  face  aux  conditions climatiques annoncées  (stress hydrique plus  fréquent, hausse de  la moyenne de  température), pourra être  favorisé, en mélange, dans  les renouvellements.  Il en va également de  la qualité écologique et de  la conservation de  la biodiversité régionale au sein des écosystèmes forestiers.  Ces  constats  justifient  la nécessité d'intégrer  la question du  changement  climatique dans  l'ensemble des dispositifs de gestion  des  bois  et  forêts  présents  en  région  (plan  pluriannuel  régional  de  développement  forestier  (PPRDF),  chartes forestières de territoire (CFT), stratégies locales de développement forestier, documents de gestion durable, etc.…), et du réservoir de biodiversité qu’ils représentent. Le  territoire est particulièrement concerné par cette problématique étant donnée  la  forte présence de boisement et  la nature de celui‐ci. Le Parc Naturel Régional apparaît comme un partenaire prépondérant pour anticiper ces évolutions.   

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BILAN CARBONE®

LE BILAN CARBONE® DU PAYS BOULONNAIS Les  émissions  de Gaz  à  Effet  de  Serre,  comptabilisées selon la méthode Bilan Carbone@, s’élèvent sur le Pays Boulonnais à 2,66 millions de teq CO2.  

Rapportées  au  nombre  d’habitants,  les  émissions correspondent à 16 teq CO2 par habitant, contre 8 à 10  pour  la  moyenne  française.  Ce  chiffre  n’est cependant  pas  vraiment  significatif,  puisque  les émissions  du  secteur  industriel  peuvent  difficilement être attribuées directement aux habitants. 

 

 

 

 

Les émissions de  la CAB  représentent 59% des émissions  totales du territoire. 

 

 

 

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Bâtim

ent

Déplacements de personnes

Procédés industrie

ls et transport 

de marchandises

Espaces N

aturels e

t agricoles

Consom

mation

émissions en teq CO2Pays Boulonnais

CAB

CCDS

CCT2C

16%

20%

46%

6%

12%

Pays BoulonnaisEmissions par poste

Bâtiment

Déplacements de personnes

Procédés industriels et transport de marchandisesEspaces Naturels et agricoles

Consommation

CCT2C24%

CCDS17%

CAB59%

Part de chaque territoire dans le Bilan Carbone

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BILAN CARBONE®

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indu

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entie

l

tertiaire

Consommations d'énergieen MWh

Pays Boulonnais

Somme de CAB

Somme de CCDS

Somme de CCT2C

CABCCDSCCT2C

LE BILAN ENERGÉTIQUE DU PAYS BOULONNAIS La  consommation  d’énergie  sur le  Pays  Boulonnais  s’élève environ  à  3,4  millions  de MWh  sur  l’ensemble  du territoire.  L’industrie  représente environ  52%  de  ces consommations, et le résidentiel 41%.  

 

 

 

 

 

 

PROCÉDÉS INDUSTRIELS ET TRANSPORT DE MARCHANDISES 

La  majorité  des  émissions  est  dues  aux  entreprises d’exploitation du sous‐sol et à  la filière halieutique. Mais  même  sans  ces  entreprises,  les  émissions  de  ce secteur  restent  élevées  comparativement  à  d’autres territoires,  du  fait  de  la  présence  d’un  tissu  industriel relativement important. 

Pour  réduire  les  émissions  liées  aux  procédés,  la diminution  des  consommations  d’énergie  des entreprises,  et  des  pertes  énergétiques,  constitue l’enjeu  majeur.  Quant  au  transport  de  marchandises, l’effort  devra  porter  sur  le  report  modal  vers  le ferroviaire et le maritime. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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CCT2C CCDS CAB

répartition des émissions en teq CO2poste Procédés industriels et

transport de marchandises

Procédés industriels

Transport de marchandises

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BÂTIMENT, HABITAT ET MODE DE CONSTRUCTION 

Les  émissions  du  secteur  du  bâtiment  sont essentiellement  dues  au  secteur  résidentiel,  et  plus particulièrement au chauffage des logements. 

En  ce  qui  concerne  le  tertiaire,  on  peut  noter  la  part importante  des  émissions  liées  aux  systèmes  de refroidissement et de climatisation (halocarbures). 

La  réduction  des  émissions  passe  en  premier  lieu  par 

l’isolation  des  bâtiments,  résidentiel  ou  tertiaire, et par la modification des modes de chauffage. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ESPACES NATURELS, FORESTIERS ET AGRICOLES Les  émissions  de  Gaz  à  Effet  de  Serre  des  espaces  naturels, forestiers  et  agricoles  sont  presque  exclusivement  imputables  à l’agriculture et à l’élevage. Les émissions de méthane dues aux bovins,  et  de  protoxyde  d’azote  des  engrais,  dominent  le bilan.  

Mais  les  espaces  naturels  constituent  aussi  un  stock  de  carbone. C’est le cas en particulier des prairies.  

Quant aux espaces forestiers, ils jouent un  rôle  de  puits  de  carbone,  la biomasse  stockant  annuellement  du carbone. Réduire  les émissions de GES du  secteur  agricole,  et  notamment  de l’élevage  devra  donc  s’effectuer  en préservant  l’ensemble  des  espaces naturels, des prairies et des forêts. 

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Tertiaire

Réside

ntiel

Construction

 et voirie

émissions en teq CO2Pays Boulonnaissecteur Bâtiment

CAB

CCDS

CCT2C

Les émissions du secteur du bâtiment – Pays Boulonnais

secteur résidentiel : 67%

Dont les 83% dues au chauffage

Dont 17% autres usages (eau chaude, éclairage…)

61% dues au gaz naturel, 18% au fioul

Tertiaire : 13%

1/3 halocarbures

1/3 électricité 

1/3 fossile

Construction : 21%

½ voirie ½ bâtiment

16 % des émissions du territoire

6 % des émissions du territoire

Les émissions du secteur agricole – Pays Boulonnais

Pour 83% liées à l’élevage

Dont les 4/5 dues au méthane   des bovins 

Dont 1/5 dues au N2O des bovins 

Pour 17% liées aux surfaces agricoles 

dont les ¾ dues aux épandages d’engrais 

Dont ¼  aux 

carburants 

agricoles

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DÉPLACEMENTS DE PERSONNES 

Les  émissions  sont  pour  90%  liées  aux  déplacements en voiture. 

Les  autres  modes  de  transport  sont  nettement  moins utilisés, et comme  ils sont moins émetteurs de GES par kilomètre parcouru, leur poids dans le Bilan du territoire est très faible. 

93% de ces émissions sont liées aux déplacements des résidents du territoire. 

Pour  les  réduire,  l’effort  se portera donc sur la diminution de l’usage de  la  voiture  individuelle,  au profit de  tous  les  autres modes de transport. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONSOMMATION, ALIMENTATION ET DÉCHETS 

Les émissions liées à l’alimentation des habitants représentent 83% des émissions de ce secteur. 

Celles‐ci sont pour 73% imputables à la CAB, essentiellement du fait du plus grand nombre d’habitants du territoire. 

La  réduction  des  émissions  se  basera  sur  la  sensibilisation  de  la  population :  changement  de  pratiques  alimentaires, réduction des déchets… et sur l’amélioration de la gestion des déchets. 

 

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Avi

on Bus

Tra

in

Voi

ture

Emissions en tonnes équ. CO2déplacements Pays Boulonnais

transit CCT2C

transit CCDS

transit CAB

touristes

quotidiens

longue_dist_resid_perso

longue_dis_resid_pro

Les émissions liées aux déplacements de personnesPays Boulonnais

Déplacements quotidiens : 64%

Dont 98% duesaux déplacements en voiture

Longue distance : 29%

23% dues aux déplacements par 

avion,77% aux 

déplacements en voiture

autres : 7%

20 % des émissions du territoire

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GLOSSAIRE

GLOSSAIRE DDTM : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du logement GES : Gaz à Effet de Serre, gaz émis par l’activité humaine et contribuant au réchauffement climatique Teq CO2 : tonnes équivalent CO2, unité de mesure des émissions de Gaz à effet de Serre : les différents gaz sont considérés en fonction de leur impact sur le réchauffement climatique et comparés au CO2 (dioxyde de carbone). 

Aléas :  ils constituent un phénomène, une manifestation physique  susceptible d'occasionner des dommages aux biens, des perturbations sociales et économiques voir des pertes en vie humaines ou une dégradation de  l'environnement. Les aléas peuvent avoir des origines naturelles ou anthropiques selon l'agent en cause. Ils se caractérisent par : leur intensité, leur probabilité d'occurrence, leur localisation spatiale, la durée de l'impact, leur degré de soudaineté,...  Vulnérabilité :  Dans  le  cas  du  changement  climatique  c'est  le  degré  auquel  les  éléments  d'un  système  comme  la population,  les  équipements,  le  milieu  écologique,...  sont  affectés  par  les  effets  défavorables  des  changements climatiques. La vulnérabilité est fonction de la nature, de l'ampleur et du rythme de la variation du climat  (l'exposition) à laquelle le système considéré est exposé et de la sensibilité de ce système.  Exposition :  Cela  correspond  à  la  nature  et  au  degré  auxquels  un  système  est  exposé  à  des  variations  climatiques significatives sur une certaine durée.  Sensibilité :  C'est  la  proportion  dans  laquelle  un  élément  (collectivité,  organisation,..)  est  susceptible  d'être  affecté favorablement ou défavorablement par  la manifestation d'un aléa. La sensibilité d'un territoire aux aléas climatiques est fonction  de  multiples  paramètres :  les  activités  économiques  sur  ce  territoire,  la  densité  de  population,  le  profil démographique de ces populations,.... La sensibilité est inhérente à un territoire.   

 

1 tonne équivalent CO2 c’est à peu près :3 800 km de Twingo en ville   ou  2 300 km de 4×4 en ville     ou   5 allers‐retours Paris ‐ Londres en 

avion 

Chauffer une maison, avec du fioul, sur la base de 3.000 litres consommés correspond à 8,8 teq CO2