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La lettre des directeurs de centres de loisirs Francas numéro 9 Oct./déc. 2007 1 n° 9 Oct./déc. 2007 les différentes structures et services œuvrant en direction de ce public, travaillent ensemble et réfléchissent à la cohérence de leurs inter- ventions. Certes, chacun de ces services et structures doit conserver son identité propre, mais il est important que tous apprennent à travailler collectivement afin de faire aux jeunes des propositions complémentaires et non concurrentielles. Ces offres doivent s’attacher à répondre prioritairement à leurs besoins, identifiés conjointement par les différents acteurs, et non systématiquement à toutes leurs demandes. Connaissance réciproque pour action concertée Les animateurs et les éducateurs spécialisés doivent s’imprégner du contexte local, afin d’être en capacité d’orienter et d’accompa- gner les jeunes. Il est important qu’ils dispo- sent donc, à l’échelle d’une commune ou d’un territoire intercommunal, de temps de travail et d’échanges avec leurs collègues des autres structures et services. Ces temps de travail peuvent être l’occasion de construire des projets partenariaux, mais ils permettent surtout à ces animateurs et éducateurs spécialisés, de mieux se connaître, d’échanger autour de leurs pratiques et de leur repré- sentation des jeunes. Ces rencontres partici- pent également de la qualification de ces personnels, leur permettant de mieux appré- hender les spécificités du public jeunes et de travailler autour de leurs propres attitudes et comportements. La présence d’un interve- nant extérieur, comme peuvent l’être les Francas, connaissant le contexte local mais n’agissant pas directement sur le Les structures de loisirs collectifs accueillant des adolescents tentent de répondre aux attentes et besoins spécifiques de ces publics. Les adolescents semblent rechercher aujourd’hui des formes d’accueil plus souples que le centre de loisirs traditionnel. S ans être forcément des lecteurs assidus, ils sont par exemple très présents dans les médiathèques qui leur offrent cette souplesse d’accueil. Ils sont attirés par les activités dites de consommation, dont les médias se font activement le relais, mais fréquentent aussi les structures collectives pour rencontrer d’autres jeunes de leur âge. Ils investissent parfois fortement et « accapa- rent » certaines structures dans lesquelles il devient alors difficile d’accueillir d’autres types de publics. Mais ils sont aussi capables, sur un même territoire, de passer d’une structure à une autre, de les mettre « en concurrence », afin de trouver celle qui leur offrira le meilleur service. Face à cette évolution des comportements et des attentes des jeunes, les structures de loisirs doivent s’interroger sur leur fonction- nement. Les Francas du Rhône accompagnent les structures de certains territoires (à l’échelle d’une commune ou d’une intercommunalité) afin qu’elles se questionnent collectivement sur les types de réponses à apporter aux demandes des jeunes. Il semble en effet indispensable, sur un même territoire, que Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes dans les structures de loisirs collectifs ? au centre… et autour L ors du Congrès de Nantes nous avons pris l’engagement d’agir sur la qualité de l’action éducative, notamment, en structurant l’action éducative en direction des 9-16 ans. Rien d’étonnant donc à ce que ce numéro d’agrandir ! un autre regard sur les centres de loisirs qui continue à rendre compte des travaux conduits sur le centre de loisirs, soit consacré aux nouvelles formes d’accueil des adolescents. Proximité des lieux de vie mais aussi découverte du territoire, autonomie mais aussi besoin d’accompagnement et d’orientation, demande de pratiques de loisirs mais expression par les adolescents de préoccupations d’autres natures sur la santé, l’environnement, le respect des droits de l’Homme… voici, parmi d’autres quelques contradictions caractéristiques de l’adolescence qu’il convient de prendre en compte dans les projets développés avec ce public. Les expériences et témoignages de ce numéro illustrent notre engagement résolu à ce que les temps de loisirs de ce public contribuent fortement à la construction de son parcours éducatif. De nombreuses autres initiatives ont été recensées. Elles sont consultables dans les associations départementa- les et témoignent de l’accompagne- ment éducatif que nous développons avec ce public. Philippe Deplanque Délégué général des Francas Entre nous SOMMAIRE 1 au centre… et autour Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes dans les structures de loisirs collectifs ? 2 L’éducatif en action S’associer à tous les âges 3 mobiLiser son équipe Un accueil de loisirs ados en milieu rural 4 agir pour demain Que voulons-nous construire avec les adolescents ?

L Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes dans

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Page 1: L Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes dans

La lettre des directeurs de centres de loisirs Francas ➜ numéro 9 ➜ Oct./déc. 2007

1 n° 9 Oct./déc. 2007

les différentes structures et services œuvrant en direction de ce public, travaillent ensemble et réfléchissent à la cohérence de leurs inter-ventions. Certes, chacun de ces services et structures doit conserver son identité propre, mais il est important que tous apprennent à travailler collectivement afin de faire aux jeunes des propositions complémentaires et non concurrentielles. Ces offres doivent s’attacher à répondre prioritairement à leurs besoins, identifiés conjointement par les différents acteurs, et non systématiquement à toutes leurs demandes.

Connaissanceréciproque pouractionconcertée Les animateurs et les éducateurs spécialisés doivent s’imprégner du contexte local, afin d’être en capacité d’orienter et d’accompa-gner les jeunes. Il est important qu’ils dispo-sent donc, à l’échelle d’une commune ou d’un territoire intercommunal, de temps de travail et d’échanges avec leurs collègues des autres structures et services. Ces temps de travail peuvent être l’occasion de construire des projets partenariaux, mais ils permettent surtout à ces animateurs et éducateurs spécialisés, de mieux se connaître, d’échanger autour de leurs pratiques et de leur repré-sentation des jeunes. Ces rencontres partici-pent également de la qualification de ces personnels, leur permettant de mieux appré-hender les spécificités du public jeunes et de travailler autour de leurs propres attitudes et comportements. La présence d’un interve-nant extérieur, comme peuvent l’être les Francas, connaissant le contexte local mais n’agissant pas directement sur le

Les structures de loisirs collectifs accueillant des adolescents tentent de répondre aux attentes et besoins spécifiques de ces publics. Les adolescents semblent rechercher aujourd’hui des formes d’accueil plus souples que le centre de loisirs traditionnel.

Sans être forcément des lecteurs assidus, ils sont par exemple très présents dans les médiathèques qui leur offrent cette souplesse d’accueil. Ils sont attirés par les

activités dites de consommation, dont les médias se font activement le relais, mais fréquentent aussi les structures collectives pour rencontrer d’autres jeunes de leur âge. Ils investissent parfois fortement et « accapa-rent » certaines structures dans lesquelles il devient alors difficile d’accueillir d’autres types de publics. Mais ils sont aussi capables, sur un même territoire, de passer d’une structure à une autre, de les mettre « en concurrence », afin de trouver celle qui leur offrira le meilleur service.

Face à cette évolution des comportements et des attentes des jeunes, les structures de loisirs doivent s’interroger sur leur fonction-nement. Les Francas du Rhône accompagnent les structures de certains territoires (à l’échelle d’une commune ou d’une intercommunalité) afin qu’elles se questionnent collectivement sur les types de réponses à apporter aux demandes des jeunes. Il semble en effet indispensable, sur un même territoire, que

Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes dans les structures de loisirs collectifs ?

au centre… et autour Lors du Congrès de Nantes nous avons pris l’engagement d’agir sur la qualité de l’action

éducative, notamment, en structurant l’action éducative en direction des 9-16 ans.Rien d’étonnant donc à ce que ce numéro d’agrandir ! un autre regard sur les centres de loisirs qui continue à rendre compte des travaux conduits sur le centre de loisirs, soit consacré aux nouvelles formes d’accueil des adolescents.

Proximité des lieux de vie mais aussi découverte du territoire, autonomie mais aussi besoin d’accompagnement et d’orientation, demande de pratiques de loisirs mais expression par les adolescents de préoccupations d’autres natures sur la santé, l’environnement, le respect des droits de l’Homme…voici, parmi d’autres quelques contradictions caractéristiques de l’adolescence qu’il convient de prendre en compte dans les projets développés avec ce public.

Les expériences et témoignages de ce numéro illustrent notre engagement résolu à ce que les temps de loisirs de ce public contribuent fortement à la construction de son parcours éducatif.De nombreuses autres initiatives ont été recensées. Elles sont consultables dans les associations départementa-les et témoignent de l’accompagne-ment éducatif que nous développons avec ce public.

● Philippe DeplanqueDélégué général des Francas

Entr

e no

us

SOMMAIRE1 au centre… et autour Quelles réponses aux attentes et besoins des jeunes

dans les structures de loisirs collectifs ?

2 L’éducatif en action S’associer à tous les âges

3 mobiLiser son équipe Un accueil de loisirs ados en milieu rural

4 agir pour demain Que voulons-nous construire avec les adolescents ?

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En conclusion, il nous paraît important de rappeler que les interventions des structures de loisirs collectifs en direction des jeunes seront d’autant plus pertinentes qu’elles s’inscriront dans une véritable politique édu-cative locale. Les élus de chaque territoire doivent donc s’attacher à définir les orienta-tions d’une politique locale en direction de la jeunesse, afin de donner des repères aux

territoire, aide les acteurs enca-drant les jeunes à s’interroger sur le projet qu’ils développent et sur les actions qu’ils mettent en œuvre. Cet intervenant extérieur peut également leur apporter des éléments concernant le fonctionnement d’animateurs jeunesse dans d’autres communes, et les aider ainsi à se décentrer de leur territoire d’intervention.

n° 9 Oct./déc. 2007

S’associer à tous les âgesL’éducatif en action

La convention internationale des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989 et ratifiée par la France en 1990, reconnaît à l’enfant les droits d’expression, de liberté de pensée, de conscience, de religion et la liberté d’association. Depuis, la place de l’enfant a évolué. Les projets favorisant la citoyenneté des mineurs se sont développés.

acteurs municipaux et associatifs intervenant auprès de ce public. Cette politique éducati-ve locale sera le meilleur moyen d’affirmer une cohérence à l’échelle du territoire dans les réponses apportées aux besoins des jeunes.

● Bernard Noly,Délégué des Francas dans le Rhône

Les Francas, conscients des enjeux éducatifs et sociaux liés aux démarches participatives de projets, proposent sur le modèle de la loi 1901, d’encourager et

de soutenir les Associations Temporaires d’Enfants Citoyens (ATEC) lancés par les Francas de Seine-Saint-Denis. Dans les Landes, en 2007, les Francas ont ouvert un chantier partagé sur les ATEC. Composé de directeurs et d’animateurs de structures d’accueil de jeunes, de représentants de la direction départementale de la jeunesse et des sports et de la ligue de l’enseigne-ment, ce groupe de travail a pour mission de développer le dispositif ATEC dans le dépar-tement. Il vient d’en définir les principes de fonctionnement et d’accompagnement.

Unconcept,desoutils L’ATEC est une association de fait destinée à mener à bien un projet commun défini dans le temps. La vie statutaire est semblable à celle des associations déclarées. Les mineurs prennent en charge l’ensemble des rôles et des tâches nécessaires au principe démocratique. Des statuts types ont ainsi été élaborés par le groupe et validé par le comité directeur des Francas des Landes.

Les jeunes bénéficient systématiquement de l’accompagnement d’un adulte-référent compétent. Extérieur à l’association, il est garant de son bon fonctionnement interne et de la réussite du projet. Il est lui-même soutenu par les Francas des Landes qui le for-ment, lui donnent les qualifications nécessai-res pour assurer la réussite des projets et favorisent sa mise en réseau. Le groupe de travail a défini et décrit le cadre dans lequel l’accompagnement par l’adulte référent s’effectuera : accompagne-ment des jeunes, relation de l’ATEC avec la structure à laquelle elle se rattache. Les Francas des Landes se prononcent sur les associations qu’ils souhaitent labelliser sur la base des présents critères et de l’analyse de chaque situation. Une charte signée entre les parties définit le cadre du fonctionne-ment et de l’accompagnement, les droits et devoirs de chacun. La valorisation et la pro-motion des ATEC sont faites par les Francas.Au regard du territoire, trois situations possibles ont été envisagées et de fait, trois chartes ont été rédigées : soit l’ATEC est rattachée à une structure locale de loisirs

affiliée à l’association départementale des Francas, soit elle est rattachée à une associa-tion locale non affiliée aux Francas, soit elle est directement rattachée aux Francas des Landes. Dans les deux premiers cas, nous souhai-tons favoriser l’engagement des jeunes dans la vie associative locale avec pour finalité de conforter le tissu associatif et d’enrichir le panel de propositions associatives au local. Dans le troisième cas, nous prenons en compte

des situations locales où les associations ne peuvent assurer le relais, comme par exemple dans les collèges. Actuellement, le groupe suit pas à pas l’expérimentation d’une ATEC et conseille son accompagnateur local. Ainsi, afin de faci-liter et conforter son rôle, le groupe vient de rédiger une convention type de mise à disposition qui borde les relations entre la collectivité, l’animateur mis à disposition et l’association qui accueille l’ATEC.

Uneexpérimentationendirect À Pissos, petit village des Landes, l’anima-teur municipal, Laurent Pécout, a jugé inté-ressant de réaliser une ATEC dans le cadre de sa formation au brevet d’état d’animateur technicien de l’éducation populaire et de la jeunesse (BEATEP). Pour cela, il s’est appuyé sur des témoignages, les travaux de l’associa-tion départementale de Seine-Saint-Denis et sur la revue Camaraderie éditée par les Francas. À l’aide d’une exposition il a fait sa propo-sition aux jeunes. Après quelques discussions et l’aide des Francas des Landes pour les éléments facilitant la création et la mise en place (statuts, charte, outils pédagogiques…), l’ATEC voyait le jour. Depuis, des actions inscrites dans le projet ayant pour but de créer du lien entre les

habitants de la commune, ont été menées. Elles ont été multiples et volontairement intergénérationnelles. Le groupe de jeunes s’étoffe : ils sont 17 à ce jour ! Et la vie de l’ATEC se poursuit : elle fêtera son premier anniversaire dans quelques semaines.

● Dominique UrolateguiDélégué des Francas dans les Landes

Olivier RollinAnimateur départemental

L’atec est une association de fait destinée à mener à bien un projet commun défini dans le temps.La vie statutaire est semblable à celle des associations déclarées. Les mineurs prennent en charge l’ensemble des rôles et des tâches nécessaires au principe démocratique.

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Un accueil de loisirs ados en milieu rural

L’association départementale de la Loire est donc devenue gestion-naire d’un centre de loisirs pour adolescents pour le SIPG. Sont à sa charge les gestions financière,

administrative et du personnel. La dimension intercommunale dans ce type d’accueil est importante à prendre en compte pour répondre à la demande sociale et la com-mande politique. Neuf communes sur deux coteaux l’engagent financièrement pour bénéficier du projet. En milieu rural, aller à la rencontre du public implique une réparti-tion des espaces d’accueil et une grande mobilité de l’équipe d’animation et des groupes de jeunes. Les projets de loisirs éla-borés par les jeunes favorisent le décloison-nement géographique et la mixité sociale.

Structurerl’organisationpourimpliquerl’équipe

L’accueil de loisirs déclaré comme tel auprès de Jeunesse et Sports bénéficie d’un cadre organisationnel spécifique. Le directeur joue un rôle essentiellement de coordonnateur assurant un suivi technico-politique tout au long de l’année. Le lien assuré avec les élus permet de mettre en phase leur souhait et les besoins exprimés par la population et le public. Le directeur adjoint vacataire connaissant bien le territoire pour y habiter, assure le suivi de la mise en place des projets d’activités

mobiLiser son équipe

sur le terrain. Il est en quelque sorte les yeux du directeur. Chaque animateur, six au total, a en charge une ou plusieurs communes selon la taille de celle-ci et le nombre de jeunes concernés. Il est ainsi l’adulte référent pour les familles et pour les jeunes. Il recueille leur parole et leurs envies en mettant en pratique les principes de participation.

Le rôle du directeur est de redonner la dimension intercommunale à l’équipe d’ani-mation.

Leprojetavanttout Les animateurs constituent un groupe de jeunes issus des différentes communes pour construire ensemble des projets à l’échelle intercommunale. L’expérience montre que les demandes des jeunes gravitent autour des mêmes idées et centres d’intérêts : sortir du territoire, se retrouver entre jeunes, vivre de nouvelles expériences…

Donnerdesmoyensàl’équipe Pour que l’animateur ne reste pas cloisonné dans sa commune, le directeur aménage des temps de rencontre formalisés et prévus en amont. Les animateurs sont amenés à créer des outils d’organisation. Le carnet de bord (document spécifiant les horaires, les trans-ports, les lieux de rendez-vous…) destiné aux jeunes et à leurs familles, donne à l’anima-

teur la vision globale du projet et donc la vision intercommunale. À tout moment l’animateur est le relais d’information de l’ensemble des projets.

Unecommunicationprimordialecontrel’isolementdel’animateur

Les animateurs sont équipés d’une flotte de téléphones portables qui leur permet de rester en contact entre eux mais aussi avec les familles et les jeunes. L’outil Internet est mis à leur disposition pour les mêmes raisons. Le cadre horaire correspond à un accueil adolescents c’est-à-dire plutôt tard dans la journée que tôt le matin ! Sur cet aspect, la gestion du temps est laissée à l’appréciation de l’animateur en lien avec les besoins de son territoire et des projets.

Unanimateurautonomeresponsableetmotivé

Les capacités et compétences de l’animateur recruté s’inscrivent au-delà d’une qualifica-tion BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur). Ce qui est demandé en plus des vingt-et-un ans et des deux ans de permis de conduire (pour les minibus), ce sont ses capacités d’autonomie, d’initiatives, de prise de responsabilités. L’implication naît dans toutes ces capacités à agir en autonomie et dans l’acquisition des compétences. Le coordonnateur joue un rôle important dans la formation de l’animateur et l’accom-pagnement de l’équipe. À la façon d’un chef d’orchestre, le directeur/coordonnateur module l’intensité, impulse le rythme, régule le flux. L’objectif de l’intercommunalité favo-rise la motivation et l’implication de toute l’équipe qui s’investit dans l’ensemble des projets. La structure organisationnelle telle qu’elle existe à ce jour apporte de l’homogé-néité, de la cohérence à cet accueil.

● Séverine de Zan-VacherAssociation départementale

des Francas de la Loire

Dans le cadre du Contrat temps libre intercommunal, le Syndicat intercommunal du Pays du Gier (SIPG) a souhaité faire de l’accueil des pré-ados et ados une priorité. Le SIPG a demandé aux Francas de mettre en œuvre un projet d’accueil des 11-17 ans. À ce jour, l’accueil se déroule au cours des vacances d’hiver, de printemps et d’été (juillet).

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un autre regard sur les centres de loisirs – la lettre des directeurs de centres de loisirs Francas – N° 9 – Oct./déc. 2007 – Trimestriel – N° ISSN 1778-9885 – Directeur de la publication : Philippe Deplanque – Responsable de la lettre : Didier Jacquemain ([email protected]) – Animatrice de la rédaction : Nadia Astruc ([email protected]) – Ont contribué à ce numéro : Michel Cassé, Philippe Deplanque, Didier Jacquemain, Bernard Noly, Olivier Rollin, Dominique Urolategui, Séverine de Zan-Vacher – Conception/réalisation : Chromatiques – 47/49, av. du Dr-Netter – 75012 Paris – Tél. : 01 43 45 45 10 – Impression : Paton Imprimeur – 71, av. du Maréchal Leclerc – 10120 Saint-André-les-Vergers – Les Francas : 10-14, rue Tolain – 75980 Paris Cedex 20 – Tél : 01 44 64 21 53 – Fax : 01 44 64 21 11 – www.francas.asso.fr Ce supplément accompagne la lettre loisirs éducatifs & territoires et est distribué aux organisateurs locaux d’activités.

Il en ressort deux nécessités. Tout d’abord, celle qui nous amène à passer, en ce qui concerne les adolescents, d’une relation centrée sur les pratiques de loisirs à une relation organisée sur un

ensemble d’aspects bien plus vaste, contenant les questions de mobilité, de santé, d’accès à l’information, de diffusion ; contenant de nouvelles formes de relation au territoire, au temps, aux individus et aux groupes. Les aider à perfectionner et à utiliser un certain nombre de compétences sociales, dont la construction a commencé bien plus tôt, constitue la seconde nécessité. Celle-ci contient toute la partie de notre projet d’éducation relative au « vivre ensemble », au « faire ensemble », mais aussi notre aspiration à former des individus libres et égaux.

Cinqpistesderéflexion Nous pouvons partir de l’ensemble des problématiques qui se posent aux adoles-cents pour imaginer et mettre en œuvre des propositions diversifiées, complémentaires, sur le territoire local ou intercommunal, abou-tissant à dépasser l’espace de proximité. Ceci pose, au passage, la question du périmètre d’intervention des structures et l’évolution

de celles-ci vers des pôles de compétences répartis et maillés sur le territoire de projet.

Il faudrait s’adapter au territoire vécu et aux imbrications de territoires découlant de la mobilité des adolescents. Ce territoire vécu est souvent plus vaste que le rayon d’action des centres de loisirs locaux, nécessitant la mise en place d’implantations partagées entre plusieurs centres de loisirs, d’implanta-tion sans locaux particuliers, voire mobiles, qui pourront se déplacer au gré des projets, au gré de la constitution des groupes d’ado-lescents.

Des projets pédagogiques conçus comme des liens entre divers lieux ressources, entre divers acteurs éducatifs peuvent être construits dans la rencontre directe avec les adolescents (temps de recueil des proposi-tions, de constitution du projet, d’informa-

tion en direction des familles et des adoles-cents). Ceci nécessite, au-delà d’une très bonne connaissance du territoire, un travail de fond sur la démarche de projet.

Il ne faut pas tenter de tout traiter à la fois et savoir utiliser le temps informel dit « de l’accueil » pour brasser les individus, les ame-ner à se rencontrer, à échanger des idées qui deviendront peut-être les points de départs de projets, utiliser cette souplesse pour pour-suivre les efforts de recherche de mixité sociale, et faire que le passage du centre de loisirs à une collectivité plus réduite ne se traduise pas par un enfermement dans un groupe ou une communauté, parfois sous le prétexte du projet commun.

Enfin, travailler en permanence la question des modes d’organisation proposés aux adolescents, sans s’enfermer dans un modèle unique : des groupes de projets, des Associations Temporaires d’Enfants Citoyens (ATEC), une Junior Association, une section jeunes dans une association locale, un collectif, sont autant de formes à explorer pour conduire différentes actions et pour mettre en vie les compétences sociales évoquées précédemment. Il semble important de garder à l’esprit quelques questions sur l’environnement de notre action et les contraintes qu’il peut nous imposer : comment utiliser les dynami-

ques induites par les changements dans la vie scolaire des adolescents (l’entrée en secondaire, le passage au lycée…) ? Quelles distinctions introduire, au regard notamment de l’actuelle réglementation, entre les actions en direction des 11-13 ans et celles proposées aux 14-17 ans ? Quelle commune mesure entre la satisfaction des adolescents, la satis-faction des parents, la réponse au projet ins-titutionnel ? Comment, au-delà des séjours en autonomie et des démarches de projet, amener les adolescents à percevoir la nécessité sociale et civique du passage d’une posture de béné-ficiaire à une posture d’acteur ?

● Michel CasséDélégué national action éducative locale

1 - Fédération nationale des Francas, Congrès novembre 2004, Nantes.2 - « Des projets pour l’action éducative locale en faveur des adolescents », juin 2007.

4n° 9 Oct./déc. 2007

« Malgrédenombreusesévolutions,lesstructuresdeloisirséducatifsattirentpeulesjeunesde9à16ansetlescollectivitéslocalespeinentàsatisfairelesattentesetlesbesoinsdecespublics.LesFrancasveulentagirpourstructurervéritablementl’actionéducativeendirectiondes9-16ans.1 » Ce constat totalement partagé par les acteurs éducatifs a amené de nombreuses associations départementales à prendre des initiatives, certaines ont été publiées 2 ou ont fait l’objet d’observations plus approfondies.

Que voulons-nous construire avec les adolescents ?

a g i r p o u r d e m a i n

nous pouvons partir de l’ensemble des problématiques qui se posent aux adolescents pour imaginer et mettre

en œuvre des propositions diversifiées, complémentaires, sur le territoire local ou intercommunal, aboutissant

à dépasser l’espace de proximité.

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