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LA 1 ère GUERRE MONDIALE : UNE GUERRE TOTALE Problématique Pourquoi la 1 ère guerre mondiale est-elle une guerre totale ? Plan I-4 ans et 3 phases de guerre. II-Guerre totale et violence de masse. III-Les bases du XX° siècle sont jetées. Définitions Déportation : Génocide : Mutinerie : Censure : Propagande : Bolchévik : Communisme : Guerre civile : Poilus : Armistice : Guerre totale : Repères 1914-1918 : 1 ère guerre mondiale. 11 novembre 1918 : Armistice de la Grande Guerre. Février-Décembre 1916 : la bataille de Verdun 1917 : la Russie en révolution 1920 : une nouvelle carte politique de l’Europe Travail personnel -Renseigner à partir du livre les définitions -Rédiger les synthèses des études documentaires servant de base à la trace écrite. -Réaliser une bande chronologique incluant les repères et les éléments clés de la leçon. -Renseigner la bande chronologique annuelle.

LA 1ère GUERRE MONDIALE : UNE GUERRE TOTALE

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LA 1ère GUERRE MONDIALE : UNE GUERRE TOTALE

Problématique Pourquoi la 1ère guerre mondiale est-elle une guerre totale ?

Plan

I-4 ans et 3 phases de guerre. II-Guerre totale et violence de masse. III-Les bases du XX° siècle sont jetées.

Définitions

Déportation : Génocide : Mutinerie : Censure : Propagande : Bolchévik : Communisme : Guerre civile : Poilus : Armistice : Guerre totale :

Repères

1914-1918 : 1ère guerre mondiale. 11 novembre 1918 : Armistice de la Grande Guerre. Février-Décembre 1916 : la bataille de Verdun 1917 : la Russie en révolution 1920 : une nouvelle carte politique de l’Europe

Travail

personnel

-Renseigner à partir du livre les définitions -Rédiger les synthèses des études documentaires servant de base à la trace écrite. -Réaliser une bande chronologique incluant les repères et les éléments clés de la leçon. -Renseigner la bande chronologique annuelle.

LA 1° G.M. : UNE GUERRE TOTALE

Intro avec monument aux morts p.27 (Belin)

Nature du document : Sculpture du monument aux morts de Lodève, réalisée en 1924.

Quel est le rôle d’un monument aux morts ? Rendre hommage aux morts pour la France, se

souvenir, commémorer la guerre.

Quels personnages sont représentés ? Un soldat mort au centre ; à ses pieds, 2 enfants

déposent une gerbe ; à sa tête, 4 femmes se recueillent.

Quel est le sens de cette scène ? Les hommes sont morts pour la patrie ; ne restent que les

femmes et les enfants ; Scène de deuil : la patrie toute entière est en deuil ;

Monument aux morts témoigne d’une société traumatisée par la guerre.

En quoi la 1°G.M. a-t-elle autant traumatisé les société des pays belligérants ? Pourquoi la 1°GM est-elle qualifiée de guerre totale ?

I-4 ans et 3 phases de guerre :

HiDA : Générique et 1° séquence du film de Stanley Kubrick : Les sentiers de la gloire

(1957).

En Anglais dans le cadre heure de DNL. Possible aussi en Français.

Exercice d’écoute (à trous).

Parvenir à faire résumer le commentaire de la voix off en Anglais à l’aide de cartes.

War began between Germany and France on August 3rd 1914. 5 weeks later, the German

army had smashed its way within 18 miles of Paris. There, the battered French miraculously

rallied their forces at the Marne River and, in a series of unexpected counter attacks, drove

the Germans back.

The front was stabilized and shortly afterwards developed into a continuous line of heavily

fortified trenches zigzagging their way 500 miles from the English Channel to the Swiss

frontier.

By 1916, after 2 grisly years of trench warfare, the battle lines gad changed very little.

Successful attacks were measured in hundreds of yards and paid for in lives by hundreds of

thousands.

Le 3 août 1914, la guerre éclata entre l’Allemagne et la France. 5 semaines plus tard, l’armée

allemande n’était qu’à 30 kilomètres de Paris. Les Français, affaiblis, rassemblèrent leurs

forces près de la Marne et dan une série de contre-offensives surprises, repoussèrent les

Allemands.

Le front se stabilisa puis, rapidement, se développa en une ligne continue de tranchées

fortifiées serpentant sur 800 kilomètres entre la Manche et la frontière suisse.

En 1916, après 2 années de guerre de tranchées meurtrières, le front avait à peine bougé. La

réussite des attaques se mesurait en centaines de mètres au prix de centaines de milliers de

vies humaines.

Identifier la musique du générique, ses effets (interprétation martiale, triomphante puis déliquescente). Hypothèses concernant la justification de ce choix. L'image : 1 scène, 1 plan, arrivée d'un officier dans un château. Pourquoi ? Le son : voix off qui fixe le temps, le lieu, l'action Que nous apprend cette introduction ? (avec carte p.28) - quand la guerre éclate ; - pourquoi elle devient européenne puis mondiale ; - qui remporte les premières victoires ; - comment évoluent les positions après 1914 ; - à quoi servent les offensives décidées par les états-majors.

T.E. : "La guerre éclate le 3 aout 1914 après la mobilisation générale décrétée chez les belligérants regroupes en deux systèmes d'alliances. L'Allemagne remporte les premières victoires (jusqu'a trente kilomètres de Paris). Rapidement le front (de l'ouest) se stabilise (sur 800 km de la Mer du Nord a la Suisse.) La guerre de mouvement –supériorité d'un camp sur l'autre – se transforme en guerre de position – équilibre des forces." AVEC CARTES BELIN p.28-29. Raconter victoire 1918 : reprise guerre de mouvement (avec USA et chars) et armistice. T.E. : "Au printemps 1918, la guerre de mouvement reprend : -les Allemands lancent une offensive de la dernière chance bloquée sur la Marne; -les Alliés contre-attaquent : l'apport des troupes américaines et des chars d'assaut font reculer les Allemands. Menacée d'invasion, l'Allemagne signe l'armistice le 11 novembre 1918."

II-Guerre totale et violence de masse: A-Verdun, symbole de la guerre totale: Lettres de Gaston Biron, 21ème bataillon de chasseurs à pied, interprète, fils de commerçants parisiens, 29 ans en 1914, mort le 11 septembre 1916 des suites de ses blessures. Samedi 25 mars 1916 (après Verdun) Ma chère mère Par quel miracle suis-je sorti vivant de cet enfer, je me demande encore bien des fois s'il est vrai que je suis encore vivant; pense donc, nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu la chance de s'en tirer, je n'en sais rien, pourtant, j'aurais dû être tué cent fois, et à chaque minute, pendant ces huit longs jours, j'ai cru ma dernière heure arrivée....Oui, ma chère mère, nous avons beaucoup souffert....A la souffrance morale de croire à chaque instant la mort nous surprendre viennent s'ajouter les souffrances physiques de longues nuits sans dormir: huit jours sans boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d'un charnier humain, couchant au milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille....Nous portons dans notre coeur le deuil de tous nos camarades tombés à Verdun du 5 au 12 mars.... Tu as raison de prier pour moi...et moi-même quand les obus tombaient autour de moi, je murmurais les prières que j'ai apprises quand j'étais tout petit.... Ton fils qui te chérit et t'embrasse un million de fois. Gaston. Mardi 18 avril Nous sommes toujours à l'arrière dans le camp de Chalons où le bataillon se reforme et nous avons bien besoin de ce repos, car les quinze jours que nous avons passés à Verdun nous ont plus fatigués et démoralisés que 6 mois de guerre des tranchées....Tu le comprendras, ma chère mère, il est presque impossible dans cette guerre interminable de sortir indemne pour celui qui est continuellement exposé.... J'attends simplement mon tour sans peur et je ne demande à la providence qu'une chose, c'est de m'accorder cette dernière grâce: la mort plutôt qu'une horrible infirmité, conséquence de ces terribles blessures dont nous sommes témoins tous les jours....Mais que veux-tu, ma chère mère, la mort ne choisit pas, et quand on se trouve en pleine bataille, que le feu fait rage autour de soi, combien et combien qui tombent et qui comme moi, n'ont rien fait pour mériter la mort... Gaston Lettre de Christian Bordeching, lieutenant dans l'armée allemande, fils d'agriculteurs, étudiant en architecture, mort à 24 ans sur le front le 20 avril 1917 ( Lettre à sa soeur Hanna). 21 mai 1916 10 jours sur la colline 304 (du 11 au 21 mai) A gauche se dessine "l'homme mort" et à droite la "colline 304".... La position de batteries allemandes se situe avant l'étang de Forges, où commence, derrière, l'enfer de 304. Je ne dis pas enfer à tort car c'est ici que commence le royaume des tirs de barrage. Des odeurs de cadavres qui n'ont pas encore pu être enterrés s'élèvent des anciennes tranchées françaises. Du matériel de grande valeur a été laissé à l'abandon sur tout le chemin, des armes, des munitions, de la nourriture, des masques à gaz, du barbelé, des grenades et autres machines de guerre. Les dernières étendues d'herbe sont déjà bien loin derrière nous, on ne voit plus qu'un désert entièrement et violemment labouré par les grenades. Les cratères les uns contre les autres témoignent

de l'horreur des tirs d'artillerie allemands qui nous ont précédé et des actuels tirs de barrage français. Si l'on a passé la zone la plus dangereuse de la colline au pas de course, on peut traverser sans être vu le flanc nord un peu moins bombardé, jusqu'à notre position. Le sommet lui-même est pour l'instant un terrain neutre, c'est un plateau de cent mètres de long. Si tout va bien, quelques-uns de nos pionniers se sont faufilés et ont creusé des tranchées et installé des barbelés.... Pour ce qui est de dormir ou de manger, ce n'est même pas la peine d'y penser. Il faut suppoprte les privations. La colline elle-même était à l'origine en partie boisée et n'en laisse plus que paraître quelques troncs noirs, il n'y a plus aucune feuille verte ni brin d'herbe....Il y a une trève, un événement rare qui nous permet d'admirer la belle vue bien au delà de la multitude des tombes, des villages détruits de Malencourt et Béthoncourt, et nous regardons les avions qui se battent au dessus de nos têtes, ce qui arrive rarement....Quand vient le vent du nord avec son épouvantable odeur de putréfaction ou avec la puanteur des grenades de soufre et de phosphore et quand le feu de batterie reprend, nos nerfs sont mis à rude épreuve ce qui nous déclenche des états de désespoir. Les moments les plus tendus sont à la tombée de la nuit, où l'on redoute le plus une attaque. Le 18 août, tôt le matin, les français ont attaqué le régiment voisin mais n'ont pas été vainqueurs. Le régiment 24 voisin est venu à la rescousse de ses camarades qui en furent plus que reconnaissants. Au soir nous avons attaqué nos adversaires pour améliorer notre position. Ce ne fut pas une réussite totale mais nous n'avons pas eu non plus de grandes pertes. Nos adversaires étaient arrivés depuis peu, des soldats algériens qui se sont défendus coriacement. 1) Identifier le document: nature, dates, auteurs, lieux évoqués (lettres censurées avant d’être envoyées pour éviter démoralisation.) 2) Qui sont les adversaires? Où sont-ils positionnés (un mot commun aux deux textes)? Décrire: 3) Montrez l'importance du nombre des VICTIMES lors de cette bataille : vous soulignerez en vert les chiffres, mots et expressions correspondants. 4) Soulignez en bleu les éléments qui montrent l'importance des DESTRUCTIONS. Expliquer: 5) Soulignez en rouge les éléments se rapportant aux ARMES utilisées et aux manières de combattre. Montrez qu'ils permettent d'expliquer le haut niveau des destructions et des victimes. Indiquer la brutalisation au cours de la correction. 6) De quoi les auteurs semblent-ils avoir le plus peur? Tous deux qualifient ce qu'ils vivent par le même terme. Lequel? REPRISE ILLUSTREE PHOTO : 4 p.31 pour illustrer organisation des tranchées (schéma) et mobilisation technique (masque à gaz, mitrailleuses), 3 p.30 (trous d'obus : artillerie) : 1 p.34 : Allemagne, Autriche-Hongrie, France, Russie (voire RU) ont plus de 1M de morts : Introduire idée de la faible valeur de la vie humaine (=déshumanisation) qui conduit en 1917 à des mutineries : les soldats acceptent de mourir mais veulent que ce soit utile. T.E. : La 1ère G.M. est une guerre totale : -70 millions de soldats sont mobilisés au front : leurs conditions de vie sont effroyables (boue, froid, rats…) ;

-les belligérants réalisent des innovations techniques, mobilisent leur industrie pour avoir une puissance de feu la plus efficace possible (artillerie, gaz chimiques, chars d’assaut…) -la vie humaine a peu de prix : 10 millions d’hommes perdent la vie, c’est la violence de masse, souvent lors d’assauts inutiles : en 1917 des mutineries éclatent pour protester contre cette déshumanisation. 6 p.30 économique (emprunts nationaux, production industrielle, agriculture) : la mobilisation concerne le front (soldats) et l'arrière (femmes, enfants, personnes âgées) : c'est une guerre totale. T.E. : suite -les populations civiles sont mobilisées à l’arrière : pour la production agricole et industrielle, pour soutenir le moral des soldats (lettres…), pour souscrire aux emprunts d’Etat permettant de financer la guerre. -les esprits sont mobilisés par la propagande ; la censure empêche la diffusion des mauvaises nouvelles. -le rationnement, les deuils, le nombre important de « gueules cassées » sont aussi des illustrations de la violence de masse.

B- La violence de masse envers les civils : le génocide arménien : BELIN : p.32-33

1- Les Arméniens vivaient au NE de l'Empire ottoman, aux confins de la Perse et de la Russie. 2- Origine des violences selon l'auteur du doc.2 : Arméniens accusés de "connivences avec l'ennemi." (=entente avec l'ennemi, c'est-à-dire de trahison). A l'aide des cartes p.28 et p.33, cette accusation est-elle crédible? Oui : Arméniens installés à la frontière russe où des combats défavorables aux Ottomans ont lieu. Selon l'auteur du doc.1, les Arméniens sont-ils des traitres? Non : "Une pareille falsification cynique" à propos de la conspiration générale des Arméniens. 3- Eléments attestant du caractère massif des violences : -"les Turcs nous avaient pillés." -"nous tourmenter par tous les moyens," femmes violées. -"la terre était jonchée (…) chevelure de femmes" -"les eaux charriaient des cadavres humains." 4-Les Arméniens sont éliminés : -épuisement dû à la déportation (longues marches) -faim -par balle, par arme blanche. - centres de massacres et camps de concentration 5-Quelle citation du doc.1 montre que les Arméniens sont victimes d'un génocide? Le but du gouvernement : "l'extirpation de toute la race arménienne." Faire rédiger la synthèse "socle": elle sert de TE

-Je précise qui sont les acteurs du génocide et leurs motivations; -Je montre par quels moyens le génocide est perpétré -Je conclus en montrant qu'il s'agit bien d'un génocide (1.5 M de morts sur 2M Arméniens) Autre possibilité de T.E. : Au cours de la Première guerre mondiale, la violence de masse touche également les civils. Les Turcs de l'Empire ottoman (alliés aux Allemands) accusent leur minorité arménienne de trahison au profit de leur adversaire russe (allié aux Français). Ils organisent des massacres de masse de la population arménienne (hommes, femmes, enfants) et la déportation des Arméniens dans des déserts invivables. Cette volonté de faire disparaître un peuple entier se nomme génocide. Environ 700 000 personnes sur 1, 5 millions d'Arméniens meurent au cours du génocide des Arméniens. La guerre des tranchées et le génocide des Arméniens sont des manifestations d'une violence de masse qui marque la première moitié du 20ème siècle.

III-Les bases du XX° siècle sont jetées : A- A l'est, du nouveau : la Russie bolchévique : un modèle à suivre?

Russie : recul permanent face aux Allemands depuis l'automne 1914, population épuisée par les privations et démoralisée par l'ampleur du nombre des victimes. 1 p.36 : Qui est Lénine? -chef des Bolchéviks : socialistes révolutionnaires (cf. Marx et la lutte des classes). -chef de la révolution d'octobre 1917. -chef du gouvernement révolutionnaire au pouvoir en Russie à partir d'octobre 1917 qui décide d'arrêter la guerre. A partir de la carte p.37 : -montrez les difficultés qu'ont les bolchéviks pour imposer leur régime : guerre civile contre les Blancs aidés de la France et du RU dure 4 ans ; -montrez la contagion en Europe de la révolution russe : Soulèvements communistes en 1918-1919 en Finlande, Lettonie, Tchécoslovaquie, Hongrie, Allemagne (cf. la lutte internationale du prolétariat) qui échouent, réprimés dans le sang. TE : Epuisée par 3 années de privations et de défaites, la population urbaine russe se révolte en 1917. La révolution d'octobre 1917 porte au pouvoir les bolcheviks de Lénine qui veulent mettre en place le communisme : élimination de la classe bourgeoise, fin du capitalisme et de la propriété privée. Ils s'imposent après 4 ans de guerre civile. La révolution russe déclenche une vague révolutionnaire en Europe centrale en 1918-1919 réprimée par les régimes démocratiques au pouvoir. (Allemagne, Tchécoslovaquie…)

B-Une nouvelle carte politique d'Europe dessinée sur l'humiliation de l'Allemagne: 3 et 4 p.39 avec questions du livre 1-Pourquoi les Allemands se sentent-ils humiliés par le Traité de Versailles?

-Pertes territoriales nombreuses ; -Armée limitée sans armes modernes ; -Allemagne déclarée responsable de la guerre (Art.231) ce qui la condamne à payer des réparations (Art.232) 2-Quels empires ont disparu? -Empire russe ; -Empire Allemand ; -Empire austro-hongrois ; -Empire ottoman. 3-Quels Etats en sont issus? Reprendre la liste. Préciser que ces Etats sont des Etats-Nation créés en vertu du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. 4-Une zone de tensions majeure : expliquer que ces tensions sont dues au fait que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, décidé par les vainqueurs, n'a pas été appliqué au peuple allemand. T.E. : Les traités de paix sont marqués par la volonté de vengeance des vainqueurs vis-à-vis des vaincus : l'Allemagne se sent particulièrement humiliée (reprise des raisons). Carte de la nouvelle Europe : Dans chaque leçon, faire réaliser une bande chrono par les élèves.

Extraits de lettres de Gaston Biron, 21ème bataillon de chasseurs à pied, interprète, fils de commerçants parisiens, 29 ans en 1914, mort le 11 septembre 1916 des suites de ses blessures. Samedi 25 mars 1916 (après Verdun) Ma chère mère Par quel miracle suis-je sorti vivant de cet enfer, je me demande encore bien des fois s'il est vrai que je suis encore vivant; pense donc, nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu la chance de s'en tirer, je n'en sais rien, pourtant, j'aurais dû être tué cent fois, et à chaque minute, pendant ces huit longs jours, j'ai cru ma dernière heure arrivée....Oui, ma chère mère, nous avons beaucoup souffert....A la souffrance morale de croire à chaque instant la mort nous surprendre viennent s'ajouter les souffrances physiques de longues nuits sans dormir: huit jours sans boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d'un charnier humain, couchant au milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille....Nous portons dans notre cœur le deuil de tous nos camarades tombés à Verdun du 5 au 12 mars.... Tu as raison de prier pour moi...et moi-même quand les obus tombaient autour de moi, je murmurais les prières que j'ai apprises quand j'étais tout petit.... Ton fils qui te chérit et t'embrasse un million de fois. Gaston Mardi 18 avril Nous sommes toujours à l'arrière dans le camp de Chalons où le bataillon se reforme et nous avons bien besoin de ce repos, car les quinze jours que nous avons passés à Verdun nous ont plus fatigués et démoralisés que 6 mois de guerre des tranchées....Tu le comprendras, ma chère mère, il est presque impossible dans cette guerre interminable de sortir indemne pour celui qui est continuellement exposé.... J'attends simplement mon tour sans peur et je ne demande à la providence qu'une chose, c'est de m'accorder cette dernière grâce: la mort plutôt qu'une horrible infirmité, conséquence de ces terribles blessures dont nous sommes témoins tous les jours....Mais que veux-tu, ma chère mère, la mort ne choisit pas, et quand on se trouve en pleine bataille, que le feu fait rage autour de soi, combien et combien qui tombent et qui comme moi, n'ont rien fait pour mériter la mort... Gaston

Extrait d'une lettre de Christian Bordeching, lieutenant dans l'armée allemande, fils d'agriculteurs, étudiant en architecture, mort à 24 ans sur le front le 20 avril 1917 (Lettre à sa sœur Hanna). 21 mai 1916 10 jours sur la colline 304 (du 11 au 21 mai) A gauche se dessine "l'homme mort" et à droite la "colline 304".... La position de batteries allemandes se situe avant l'étang de Forges, où commence, derrière, l'enfer de 304. Je ne dis pas enfer à tort car c'est ici que commence le royaume des tirs de barrage. Des odeurs de cadavres qui n'ont pas encore pu être enterrés s'élèvent des anciennes tranchées françaises. Du matériel de grande valeur a été laissé à l'abandon sur tout le chemin, des armes, des munitions, de la nourriture, des masques à gaz, du barbelé, des grenades et autres machines de guerre. Les dernières étendues d'herbe sont déjà bien loin derrière nous, on ne voit plus qu'un désert entièrement et violemment labouré par les grenades. Les cratères les uns contre les autres témoignent de l'horreur des tirs d'artillerie allemands qui nous ont précédé et des actuels tirs de barrage français. Si l'on a passé la zone la plus dangereuse de la colline au pas de course, on peut traverser sans être vu le flanc nord un peu moins bombardé, jusqu'à notre position. Le sommet lui-même est pour l'instant un terrain neutre, c'est un plateau de cent mètres de long. Si tout va bien, quelques-uns de nos pionniers se sont faufilés et ont creusé des tranchées et installé des barbelés.... Pour ce qui est de dormir ou de manger, ce n'est même pas la peine d'y penser. Il faut supporter les privations. La colline elle-même était à l'origine en partie boisée et n'en laisse plus que paraître quelques troncs noirs, il n'y a plus aucune feuille verte ni brin d'herbe....Il y a une trêve, un événement rare qui nous permet d'admirer la belle vue bien au delà de la multitude des tombes, des villages détruits de Malencourt et Béthoncourt, et nous regardons les avions qui se battent au dessus de nos têtes, ce qui arrive rarement....Quand vient le vent du nord avec son épouvantable odeur de putréfaction ou avec la puanteur des grenades de soufre et de phosphore et quand le feu de batterie reprend, nos nerfs sont mis à rude épreuve ce qui nous déclenche des états de désespoir. Les moments les plus tendus sont à la tombée de la nuit, où l'on redoute le plus une attaque. Le 18 août, tôt le matin, les français ont attaqué le régiment voisin mais n'ont pas été vainqueurs. Le régiment 24 voisin est venu à la rescousse de ses camarades qui en furent plus que reconnaissants. Au soir nous avons attaqué nos adversaires pour améliorer notre position. Ce ne fut pas une réussite totale mais nous n'avons pas eu non plus de grandes pertes. Nos adversaires étaient arrivés depuis peu, des soldats algériens qui se sont défendus coriacement....

Travail autonome :

1) Identifier le document: nature, dates, auteurs, lieux évoqués 2) Qui sont les adversaires? Où sont-ils positionnés (un mot commun aux deux textes)? Décrire: 3) Montrez l'importance du nombre des victimes lors de cette bataille : vous soulignerez en vert les chiffres, mots et expressions correspondants. 4) Soulignez en bleu les éléments qui montrent l'importance des destructions. Expliquer: 5) Soulignez en rouge les éléments se rapportant aux armes utilisées et aux manières de combattre. Montrez qu'ils permettent d'expliquer le haut niveau des destructions et des victimes. 6) De quoi les auteurs semblent-ils avoir le plus peur? Tous deux qualifient ce qu'ils vivent par le même terme. Lequel?