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La banche hydraulique « BH 3000 » Avril 1997 REX PETIT-QUEVILLY Auteur Jean-Luc SALAGNAC - CSTB Responsable rédaction Christophe PERROCHEAU

La banche hydraulique « BH 3000 - chantier.net · Le projet porte sur l’équipement des banches par des dispositifs électro-hydrauliques capables ... l’utilisation de la banche

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La banche hydraulique« BH 3000 »

Avril 1997

REX PETIT-QUEVILLY

AuteurJean-Luc SALAGNAC - CSTB

Responsable rédactionChristophe PERROCHEAU

Directeur de la publication : Olivier PIRONDirecteurs de rédaction : Guy GARCIN et Hervé TRANCART

Chargée de communication :Annie NOVELLIPhotos : Louise HARVEY

Plan Construction et Architecture - Chantier 2000Ministère du LogementArche de la Défense

92055 PARIS LA DÉFENSE Cedex 04:

REX Petit-Quevilly

RÉSUMÉ DE L’EXPÉRIMENTATIONLe projet porte sur l’équipement des banches par des dispositifs électro-hydrauliques capablesd’assurer les fonctions mécaniques nécessaires tant pour le réglage avant coulage du béton quepour le maintien en position. L’emploi de la technologie hydraulique permet d’éliminer les vis deréglage et surtout leur manœuvre par choc qui est souvent pratiquée sur les chantiers. Il estattendu de l’expérimentation la vérification des gains escomptés en matière de qualité, de produc-tivité et de sécurité en même temps que des possibilités d’adaptation du personnel à ce nouveloutil.

OPÉRATION SUPPORTL’opération se situe au Petit-Quevilly (Seine-Maritime). Elle comprend 40 logements collectifs. Lechantier a été réalisé en 1996.

PARTENAIRES DE L’EXPÉRIMENTATION

Maître d’ouvrageSEM de Petit-Quevilly

Maître d’œuvreAtelier des deux anges

EntrepriseQUILLE

Fabricant des coffragesSATECO

Partenaire de l’équipeGEMRO

ContactsAlain VASSAL - QuilleLe Trident - 18 rue Henri Rivière - BP 104876172 ROUEN CedexTél. 0235144925 - Fax : 0235144900

Thierry BRAUD - SatecoBP 10 - Zone industrielle86110 MIREBEAUTél : 0549504169 - Fax : 0549504773

ÉVALUATION DE L’EXPÉRIMENTATIONJean-Luc SALAGNAC - CSTB4 avenue du Recteur Poincaré75782 PARIS Cedex 16Tél : 0140502839 - Fax : 0140502838

Fiche technique:REX PETIT-QUEVILLY

SYNTHÈSE DE L’ÉVALUATION EXTERNE p 5

ANALYSE DU PROTOCOLE D’EXPÉRIMENTATION p 7

DÉROULEMENT DE LA DÉMARCHE p 9

Les essais préalables p 9

La phase chantier p 12

Les mesures p 14

ÉVALUATION DE LA DÉMARCHE - PERSPECTIVES p 16

ANNEXES : Extraits du journal « Chantiers 2000 » :

De l’hydraulique pour assister la banche p 21

Interview :Thierry BRAUD, ingénieur chez Sateco p 23

Sommaire

Synthèse de l’évaluation externeBH 3000 est une banche container dont cha-cune des fonctions de base (réglage d’aplomb,réglage d’horizontalité, ouverture, fermeture,serrage des panneaux, assemblage avec lesbanches voisines) est assurée par des vérinshydrauliques. Une banche de 2,4 mètres delarge est ainsi équipée de 20 vérins. Un despanneaux de la banche est « fixe », l’autre est« mobile », les deux béquilles verticalesréglant l’horizontalité étant équipées de galetsde roulement. Ce panneau peut ainsi sedéplacer sur le sol suivant une direction per-pendiculaire aux surfaces de coffrage en serapprochant ou en s’éloignant du panneaufixe, lorsque les vérins assurant la fonction defermeture ou d’ouverture sont actionnés.Chaque panneau est doté d’un ensemble dedistributeurs hydrauliques permettant d’ac-tionner les vérins liés au panneau correspon-dant. Le fluide sous pression nécessaire aufonctionnement de ce dispositif est fourni parun groupe électro-hydraulique fonctionnantsur secteur. Des flexibles permettent de relierle groupe aux distributeurs hydrauliques.

L’intérêt potentiel d’une telle banche résidedans la possibilité de diminuer les efforts descompagnons, en particulier lors de certainestâches particulièrement pénibles telles que leserrage des tiges d’entretoise. Le secondavantage est de limiter l’immobilisation de lagrue en autonomisant des opérations commel’ouverture et la fermeture des banches grâceaux vérins hydrauliques.

Une période de six mois, destinée à la mise aupoint de l’appareil, a précédé l’introduction dela banche sur chantier. Les travaux ont portésur des aspects techniques (rigidité méca-nique, position des vérins, etc.) ainsi que sur ladéfinition de modes opératoires d’utilisationde la banche sur le chantier. Une session deformation des compagnons relative aux parti-cularités techniques et organisationnelles liéesà l’utilisation de la banche BH 3000 a conclucette période.

Les banches BH 3000, qui ont été utiliséesdans diverses configurations sur le chantier(façade, refend, angle), ont représenté la moi-tié des moyens de coffrage disponibles sur lechantier, le restant étant constitué de banchescontainers traditionnelles.

L’appropriation de la banche par les équipes,après une période de rodage sur le chantier,s’est traduite par une augmentation de la per-formance (mesurée en terme d’unité detemps par unité de surface de voile). La per-formance finale n’est toutefois pas supérieureà celle obtenue avec une banche tradition-nelle. Ce résultat n’est pas définitif. Des inci-dents techniques ont en effet perturbé l’utili-sation des banches BH 3000 pendant lechantier. En particulier, après quelquessemaines d’utilisation, les vérins de serragedes tiges d’entretoises se sont révélé inca-pables d’assurer leur fonction. Les panneauxdes banches se sont écartés pendant la prisedu béton, entraînant dans le pire des cas ledéplacement des mannequins des baies. Cesvérins ont été supprimés. Par la suite, les opé-rations de serrage des tiges d’entretoises sesont effectuées manuellement, comme sur lesbanches traditionnelles, confirmant ainsi l’im-portance et la pénibilité de la fonction de ser-rage par rapport aux autres fonctions de basede la banche.

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L’assistance mécanique d’autres fonctions,comme la commande des béquilles de réglaged’aplomb, s’est par ailleurs révélée plusgênante que bénéfique. L’assistance méca-nique a prouvé son intérêt pour diminuer lapénibilité du travail des compagnons. Uneréflexion complémentaire serait toutefoisnécessaire pour hiérarchiser les fonctionsd’assistance afin de disposer d’un outil mieuxadapté et plus fiable. En particulier, des pro-grès sont à accomplir en matière de gestiondes groupes hydrauliques (nombre, emplace-ments, maniabilité, connectique, etc..).

L’expérience a par ailleurs montré que lerecours à la barre à mine était incontournabledans certaines situations (calage de la banche,aide au dégagement des panneaux). Sur leplan de l’amélioration de l’environnementsonore, les mesures réalisées ne permettentpas de conclure définitivement.

Un travail d’ensemble d’analyse fonctionnellereste à entreprendre sur ce matériel.L’expérimentation aura cependant contribuéà alimenter une telle réflexion. Les résultatsdes chrono-analyses relatifs à l’incidence del’utilisation de la banche BH 3000 sur le tauxd’occupation de la grue ne permettent pas deconclure autrement que qualitativement. Lagrue est effectivement moins chargée pen-dant les périodes d’ouverture et de fermeturequ’avec des banches traditionnelles.Toutefois,l’analyse de l’incidence de ces gains de tempssur le chantier reste à entreprendre.

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La banalisation de la technique du béton ban-ché sur les chantiers de bâtiment en Francemet en avant l’importance particulière du cof-frage, outil central de cette technique de grosœuvre. Les évolutions de la banche se décli-nent suivant plusieurs axes. Outre les tech-niques mettant en œuvre des coffrages per-dus (blocs en polystyrène, métal déployé,etc.), les pistes de progrès portent sur l’amé-lioration de la maniabilité des banches (outilsmanuportables) ; la recherche de la diminutionde la consommation d’huile de coffrage (utili-sation de matériaux de synthèse) ; la limitationde la mobilisation de la grue pendant lapériode de remplissage des banches (remplis-sage par injection de béton fluidifié). Ces évo-lutions sont conditionnées par une recherchede maîtrise des délais ; d’augmentation de laproductivité du travail ; de diminution de lapénibilité des tâches pour les compagnons ; desécurité ; de protection de l’environnement.

L’opération expérimentale BH 3000 s’inscritdans ce mouvement. Son objet est en effet,comme le souligne le protocole, « de réduiregrâce à l’hydraulique la pénibilité des tâchesd’assemblage des outils coffrants ; d’améliorer lasécurité, la productivité et la qualité globale deschantiers ; de développer les automatismes dansles opérations de coffrage et de décoffrage ».

Le parti pris technique concerne la mécanisa-tion des fonctions de base d’une banche.L’équipe a choisi de réaliser cette mécanisa-tion par des actionneurs (vérins) hydrauliques.Les fonctions concernées sont celles qui cor-respondent à tous les mouvements effectuéspar une banche au cours des différentesphases du processus de réalisation d’unouvrage en béton armé (à l’exception toute-fois du déplacement des trains de banchesd’un point à un autre du chantier, qui est exé-cuté à l’aide de la grue) :

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Analyse du protocoled’expérimentation

Phase Fonction élémentaire

Calage de la banche ➉ Appui en respect des alignements● Réglage de l’aplomb

Fermeture de la banche ● Rapprochement des panneaux● Serrage en respect de l’écartement voulu

Coulage ● Maintien du serrage à l’écartement voulu

Ouverture ➄ Écartement des panneaux

A cette liste, il faut ajouter la fonction d’as-semblage de banches juxtaposées, ainsi que lafonction stabilité, omniprésente pendanttoutes les phases. Le protocole d’expérimen-tation développe en outre d’autres argumentsmotivant l’expérimentation. Ainsi, les fonctionsessentielles du coffrage, qui sont effectuéesmanuellement avec l’aide systématique du mar-

teau et de la barre à mine, dégradent le maté-riel. Ces manipulations induisent des opéra-tions de maintenance régulières et fréquentes.Par ailleurs, la pénibilité et le danger inhérentsaux tâches du coffreur ont des effets démoti-vants sur l’attrait des jeunes compagnonspour ce métier.

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L’équipe d’expérimentation comprend l’indus-triel Sateco, fabricant de la banche, et lasociété Gemro qui, comme l’entrepriseQuille, est une filiale du groupe Bouygues.Cette société est spécialisée dans la location,l’entretien et la mise au point de matériels detravaux. La banche BH 3000 est un outil pro-totype fabriqué par la société Sateco qui n’apas fait l’objet de tests préalables sur chantier.L’équipe s’est donc ménagée une périodeprobatoire dans les ateliers de la sociétéGemro avec un double objectif : mettre aupoint le prototype et familiariser les compa-gnons et les personnels du Gemro aux spéci-ficités de cette banche ainsi qu’aux consé-quences induites par son utilisation surchantier. L’introduction de l’hydraulique dans

des outils de coffrage pour le bâtiment n’estpas en soi une innovation. Depuis plusieursannées, des vérins équipent ainsi certainesbanches tunnels pour assurer en particulierdes fonctions de déformation géométriquedes panneaux, de manière à faciliter la mani-pulation des outils de coffrage.

Les enjeux de l’expérimentation sont à la foistechniques (mise au point d’un outil) et orga-nisationnels (évaluation de l’incidence sur lecycle gros œuvre, modification des relationsdes compagnons avec l’outil). Le protocoleprécise les informations que l’équipe envisagede collecter ainsi que les moyens à mobiliserpour pouvoir évaluer ces enjeux :

L’obtention de certains indicateurs reposaitsur la comparaison de la mise en œuvre de labanche hydraulique et d’une banche tradition-nelle. Deux types de banche ont donc équipéle chantier. La période d’observation s’estfocalisée sur la phase gros œuvre, soit 4 à 5mois. Le protocole d’expérimentation prévoit

l’intervention du médecin du travail de l’en-treprise Quille pour des actions relatives auxconditions de travail, ainsi que la participationaux observations de l’OPPBTP et la CRAM.

* Méthode d’Analyse etd’Évaluation des Conditions deTravail : méthode d’observation

mise au point par l’OPPBTP.

Champ d’observations Indicateurs Moyens /méthodes

Impact sur les conditions Comparaison des mesures MAECT *de travail de fréquences cardiaques Cardio-fréquencemètre

et de niveaux sonores auprès Sonomètrede deux compagnons coffreurs, Analyseur de posturesl’un travaillant sur une banche traditionnelle,l’autre sur une banche hydraulique

Impact sur la sécurité du Trace des incidents Journal de bordposte de travail et accidents bénins

taux de fréquenceet taux de gravité des accidents

Impact sur la qualité des Bullage Contrôle visuelouvrages exécutés Désafleurements entre panneaux

Impact sur la productivité Comparaison des temps unitaires Chrono-analyseavec ceux d’une banchetraditionnelletemps d’occupation de la grue

Impact sur l’environnement Niveaux acoustiques Mesures acoustiquesdes chantiers

Impact sur la revalorisation Promotion au statut de Formationdu métier de coffreur technicien coffreur

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LES ESSAISPRÉALABLESL’ordre de service travaux a été donné le10 janvier 1996. La période d’utilisation desbanches s’est étalée du 6 mars au début dumois de juin 1996. Il n’y a pas eu d’ordre deservice de préparation de chantier. La mise enœuvre des banches BH 3000 sur le chantier aété précédée d’une période probatoire, lematériel prototype n’ayant pas fait l’objetd’essais autres que chez le constructeur.L’équipe a ainsi décidé de tester un train debanches en atelier. Les banches expérimen-tées sont des prototypes. Elles présentent unemorphologie proche d’une banche container.Leur largeur est de 2,4 mètres. Un des pan-neaux est destiné à rester fixe au cours desopérations de préparation et de fermeture dela banche. Il est équipé de quatre béquillestélescopiques (vérins) commandées hydrauli-quement de manière indépendante : deuxbéquilles sont inclinées pour assurer la stabi-lité et le réglage de verticalité ; deux béquillesverticales assurent la correction de hauteur etd’horizontalité (un niveau à bulle est fixé surchaque panneau pour contrôler le réglage).L’autre panneau est équipé des mêmesbéquilles. Deux galets de roulement sont fixésaux extrémités des deux béquilles verticales,afin de faciliter le déplacement sur le sol de cepanneau suivant une direction perpendiculaireaux surfaces de coffrage. Le mouvement derapprochement des deux panneaux estassuré par deux vérins agissant simultanémentpour ouvrir ou fermer les deux ciseaux. Sur lecôté vertical gauche de chaque panneau (enregardant depuis l’extérieur de la banche),sont disposés un vérin de centrage et deuxvérins d’assemblage situés de part de d’autredu vérin de centrage. Une seule commandehydraulique assure le fonctionnement de cestrois vérins. De plus, la face « mobile » estéquipée de quatre vérins permettant le ser-rage de quatre tiges, perpendiculaires aux sur-faces de coffrage, destinées à maintenir lesquatre cônes d’écartement des deux pan-neaux. Les distributeurs de commandes deces vérins sont disposés sur chaque panneau(cinq sur le panneau « fixe », sept sur le pan-neau « mobile »). Le fluide sous pressionnécessaire au fonctionnement des vérins estfourni par une centrale électro-hydraulique(fonctionnant sur secteur ou sur batteries).Les panneaux sont équipés d’un réseau detuyaux souples reliant les distributeurs aux

vérins. Afin d’alimenter ce réseau en fluidesous pression, deux tuyaux peuvent être cou-plés à la centrale électro-hydraulique. Unecentrale alimente un seul panneau à la fois. Lacommande de plusieurs panneaux par uneseule centrale rend inévitable les connexionset déconnexions à l’aide de coupleurs depression.

Une première démonstration en ateliers’est effectuée à partir d’un train de banchesconstitué de deux banches BH 3000 iden-tiques à celle décrite précédemment. Deuxcentrales électro-hydrauliques étaient dispo-nibles pour les quatre panneaux. L’essai a eulieu sur une surface propre, lisse et légère-ment inclinée. Les phases de la démonstrationont été les suivantes :

• présentation des banches juxtaposées, maisnon assemblées ;• prise par la grue d’une des deux banches etdépose à quelques mètres de distance ;• fermeture de la banche restée en place àl’aide des mécanismes hydrauliques (en l’ab-sence de la grue) ;• prise de la seconde banche BH 3000 par lagrue et mise en juxtaposition du panneau sansgalets de roulement avec le panneau fixe de lapremière banche ;• assemblage des deux panneaux « fixes »juxtaposés, à l’aide des mécanismes hydrau-liques (en l’absence de la grue) ;• fermeture de la deuxième banche à l’aidedes mécanismes hydrauliques (en l’absencede la grue).

Ces essais ont témoigné de la faisabilité tech-nique de l’assemblage des banches, dans desconditions assez éloignées de celles d’unchantier. Ils ont surtout permis d’identifier despoints d’amélioration. Quelques difficultéssont en effet apparues. Certaines étaientconsécutives au manque de planéité du sol (lepanneau « fixe » de la première banche avaittendance à basculer lors de la fermeture) ;d’autres résultaient d’insuffisances de maturitédu matériel prototype testé. Plusieurs facteursétaient à l’origine de ces insuffisances. Ainsicertaines solutions adoptées étaient « rus-tiques » pour des raisons évidentes d’écono-mie à ce stade de développement du produit(par exemple temps excessif passé à connec-ter et à déconnecter les centrales hydrau-liques). De même, on évoquera l’absence d’unmode opératoire bien maîtrisé, la fiabilitéinsuffisante des centrales électro-hydrauliques

Déroulement de la démarche

Amélioration Conséquence

Raccourcissement de 300 mm Augmentation de la rigidité des compasdes branches des compasChangement de positionnement des pointsd’attaches des branches des compassur les banches

Déplacement des deux vérins de serrage Les tiges de serrage ne traversent plus la supérieurs au niveau de la passerelle des banches peau de coffrage

Ces vérins sont maintenant exposésau contact avec le béton lors du coulage Une protection est à étudier

Protection des tuyaux hydrauliques contre Diminution du risque de panneles chocs, arrachement et cisaillementProtection des organes mobiles contre Meilleure fiabilitéles projections de béton

Mise en place d’un joint caoutchouc Limiter les fuites de laitanceen pied de banche

Limiteur de pression sur les vérins de serrage Meilleur contrôle du serrage

Limiteur de débit sur les vérins de béquille Meilleur contrôle des mouvements

Abandon de l’alimentation sur batteries des Élimination des problèmes d’autonomiecentrales hydrauliques énergétique, mais introduction

d’un câble d’alimentation

Généralisation des coupleurs rapides Connexion /déconnexion plus faciles

Repérage par codes de couleur des manettes Meilleure ergonomiede commande

Possibilité de réglage du niveau à bulle Meilleure précision de réglage

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sur batterie ou une conception d’ensembleperfectible (en particulier on pouvait s’inter-roger sur le parti pris de créer le mouvementde fermeture et d’ouverture par actiondirecte sur les ciseaux des banches).

Ces groupes de problèmes ont été analysésafin d’élaborer un cahier des charges tech-nique de la banche BH 3000. La banche modi-fiée a été expérimentée au cours du derniertrimestre 1995. L’équipe a par ailleursconstruit un programme de formation dupersonnel destiné à maîtriser le fonctionne-ment du matériel. Ces premiers essais ontégalement confirmé la nécessité d’une

réflexion du bureau des méthodes pour éla-borer un plan d’introduction progressive desbanches hydrauliques dans le cycle de pro-duction afin de tester le matériel dans toutesles configurations (refend, pignon, façade). Ils’agissait aussi d’anticiper les conséquences decette introduction sur l’utilisation de la gruelibérée des attentes de fermeture et d’ouver-ture des banches.

Une seconde démonstration s’estdéroulée le 17 novembre 1995. Les améliora-tions techniques apportées à la banche BH3000, suite aux premiers essais, portent surles points suivants :

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La démonstration de fermeture, puis d’ouver-ture de la banche, a mis en évidence des pro-grès par rapport à l’essai précédent. Elle atoutefois été effectuée sur un sol industriellisse et propre, peu représentatif de l’état desurface des sols sur chantier. Certains pro-blèmes, comme le positionnement relatif desbanches mobiles avant assemblage, restaienttoutefois à résoudre.Ainsi, il s’est avéré délicatde positionner la deuxième banche mobileavec les seules commandes hydrauliques, lebord vertical de la deuxième banche mobilevenant heurter le bord de la banche mobiledéjà en place. L’usage d’un levier (pied debiche) a été nécessaire pour corriger la trajec-toire. Durant le dernier trimestre 1995, desséances de travail hebdomadaires ont balayéle champ des problèmes pratiques. Cettepériode probatoire a ainsi permis de faireévoluer le prototype initial vers un produitdont la conception a intégré les remarquesdes futurs utilisateurs.

Une session de formation a été organisée àdestination de six compagnons. Son objectifétait de les familiariser à la technologiehydraulique, de les entraîner à la manipulationet à l’entretien de la banche et de les sensibili-ser aux modifications de l’organisation et desrisques.Au cours de cette journée, les compa-gnons ont manipulé un train constitué dedeux banches BH 3000. Les réactions descompagnons sont consignées dans le tableausuivant.

Les premières impressions ont été globale-ment positives.Toutefois, quelques interroga-tions (rapidité de la manœuvre, modificationsdu mode opératoire) ne pourront trouverréponse qu’après essais sur chantier. A cetégard, les observations formulées par lescompagnons se sont révélées très pertinentesau cours des essais ultérieurs sur le chantier.

Avantages escomptés ● Diminution des efforts et du niveau sonore● Évolution de l’image du métier● Soulagement des sollicitations de la grue

Craintes exprimées ● La modernité de l’appareil est suspectée de conduire à terme à une réduction de personnel● Nécessité d’être plus attentif, en particulierpendant la phase d’apprentissage

Constats sur le matériel expérimenté ● La barre à mine deviendrait inutile, sauf peut-être lors de la réception de la banche au lieu de coulage● Prévoir des dispositifs pour les abouts verticaux● Protéger les vérins supérieurs● Régler les problèmes de fuite d’huile (l’entreprise se préoccupe des moyens de nettoyage dessurfaces éventuellement souillées)● Faire évoluer la conception des organes de commande pour rendre les gestes plus « naturels »

LA PHASE CHANTIERLe matériel utilisé sur le chantier était consti-tué par :- 2 banches doubles (largeur 4,8 mètres)équipées chacune de 3 ciseaux avec vérins ;- 4 banches de 2,4 mètres chacune, équipéesde 2 ciseaux avec vérins ;- 1 banche de 1,2 mètres, équipée de 2 ciseauxavec vérins ;- 1 angle composé de 2 parties sans liaison ;- 4 centrales électro-hydrauliques sur secteur ;- 1 pompe hydraulique manuelle pour la com-mande des vérins d’assemblage et des vérinsde serrage de la banche d’angle.Le matériel a été livré démonté. La sociétéSateco a assemblé les éléments en unesemaine. Des banches container tradition-nelles, pour une surface équivalente, aurontpar ailleurs été utilisées.

La préparation du premier coulage, qui a eulieu les 6 et 7 mars 1996, correspond à la pre-mière utilisation des banches BH 3000 encondition de chantier. Ces premières observa-tions - et les suivantes - ont apporté des infor-mations tant sur les aspects techniques quesur les problèmes d’organisation. Leur analysea permis de dégager des voies d’améliorationconduisant à des transformations soit à courtterme, pendant la durée du chantier, soit àplus long terme.

Certaines observations sont corrélatives àdes phénomènes éphémères que l’expé-rience et les améliorations techniques ont faitdisparaître. Le tableau suivant résume les phé-nomènes transitoires observés.

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Observation Amélioration

Le branchement d’un même groupe hydraulique sur Équilibrage des débits entre lesles deux entrées d’un train de 4,8 mètres provoquait des différents circuitsdysfonctionnements : tous les vérins d’une même fonctionn’étaient plus commandés. Le débranchement d’unedes connexions était nécessaire pour obtenir unfonctionnement normal (problème constaté sur lesfonctions : vérins de roue, serrage des tiges, serrage des rives)

La mise en place des tiges de serrage en bas des banches Problème rencontré enétait difficile : il fallait trouver l’orifice sur la banche en particulier au rez-de-chaussée,vis-à-vis « en aveugle » et dû au fait que la banche

reposait en partie sur duterrain meuble, dont letassement était à l’origine dunon alignement

Les symboles dessinés sur les boites de commande Habitude du maniement de lan’étaient pas homogènes d’une banche à l’autre et ne banchecorrespondaient pas nécessairement à la logique del’opérateur. Par exemple une flèche dirigée vers le bassignifiait « baisser la béquille de roue » alors que la bancheétait déplacée vers le haut

Lors du coulage, le boîtier de commande et /ou le flexible Habitude du maniement de ladu vibreur pouvait s’accrocher dans les tiges de serrage de la banchesupérieures

La réalisation de talonnettes de voile pour caler les Remplacement des talonnettesbanches gênait la mise en place des banches BH 3000 coulées en place par des guides

en pied de banche

D’autres phénomènes ont par contre perdurépendant la durée du chantier. Ils concernenten particulier les groupes hydrauliques quin’ont pas été conçus pour circuler aisémentsur le chantier (soit dans la terre, soit sur unsol encombré, soit sur les passerelles de sécu-rité). Cette situation a conduit à des difficultésconstantes lors des nombreuses manuten-tions de ces groupes, transportés à la mainpar deux compagnons entre les différenteszones du chantier. De même, le désassem-blage des banches s’est parfois avéré long etdifficile. Le mouvement des vérins de rives etle désengagement des fourchettes de blocagenécessitaient plusieurs actions sur les deuxvérins, le recours au marteau et la mobilisa-tion de deux compagnons. Le repérage de laposition des témoins d’enclenchement desvérins de rive est resté difficile (le témoin dubas était caché par une bavette de protec-tion). Le désacouplage d’une banche droite etde l’angle compliquait la situation précédentepar la nécessité d’agir avec de violents effortssur la pompe manuelle pour commander lesvérins de rives du coffrage d’angle.

L’importance de ces efforts est attestée par ladéformation du bras de levier de la pompelors des manœuvres. Les connexions /décon-nexions des coupleurs hydrauliques sont res-tées problématiques. L’utilisation d’un chiffonétait en effet quasiment indispensable pourassurer une prise sur des pièces de faible taillerendues glissantes par les pertes d’huile àchaque opération. Le recours à divers« outils » disponibles sur le chantier, commel’utilisation du marteau pour désaccoupler lesconnecteurs hydrauliques, a permis de faireface de manière « pragmatique » aux pro-blèmes occasionnés par ces composants. Lamise en place et le maintien des abouts debanches est très perfectible. L’absence d’unesolution industrielle aboutie a conduit à assu-rer cette fonction essentielle à l’aide d’adapta-tions ponctuelles, peu cohérentes avec l’ambi-tion du projet.

Les observations de mise en œuvre dutableau suivant relèvent de problèmes qui onttrouvé des solutions pendant la durée duchantier.

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Observation Amélioration

Le repérage des banches permettant d’associer les constats Repérage des banches par des techniques et le matériel est absent numéros

La mise en place de ces premières banches a conduit Avec l’habitude, le maniementà une préparation très soignée du sol des banches est devenu plus

aisé et le « juste niveau » de préparation a été trouvé

Le niveau à bulle se révèle inutilisé Substitution par un fil à plomb

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D’autres difficultés n’ont par contre pastrouvé de solution lors de l’expérimentation.Elles concernent en particulier le recours à labarre à mine dont la suppression, corrélativeà l’introduction de la banche BH 3000, avaitété envisagée en phase pré-expérimentale.Certaines situations n’ont pu néanmoins êtresolutionnées sans le recours à cet outil (ripaged’une banche, calage contre les talonnettes oules guides de pied de voile).Ainsi, en l’absencede grue, le déplacement de quelques milli-mètres de l’outil de coffrage ne peut êtreobtenu rapidement qu’en faisant appel à labarre à mine comme levier. De même,lorsque les passerelles de deux banches voi-sines s’accrochent et gênent l’ouverture, lebras de levier de la même barre à mine restele seul recours efficace. Le manque d’anticipa-tion dans la gestion des déplacements desgroupes hydrauliques induit des connec-tions / déconnexions inutiles. Un progrèsconduisant à une meilleure maîtrise de cesdéplacements passerait par une observationfine et une réflexion sur les procédures demise en œuvre des banches. En effet, lesconnexions / déconnexions des flexibles sontparfois intempestives : le même coupleur peutêtre connecté, déconnecté et reconnecté enl’espace de quelques dizaines de secondesafin effectuer des mouvements dont la néces-sité était insuffisamment anticipée.

Au cours des coulages suivants, les princi-pales évolutions relatives aux observations,tant sur le plan technique qu’organisationnel,ont été présentées précédemment. Les fichesde suivi font mention dès le 18 mars 1996 deproblèmes liés à un mauvais serrage desbanches. Le problème, constaté tout d’abordsur une seule banche, s’est généralisé à l’en-semble du matériel le 12 avril. Entre temps, lesconséquences de ce mauvais serrage ont han-dicapé l’avancement du gros œuvre et la qua-lité des baies : certains mannequins se sontdéplacés de plusieurs centimètres dans lesbanches. Par ailleurs, les voiles réalisés durantcette période présentaient une sur-épaisseurde 5 millimètres à 1 centimètre. La sociétéSateco est intervenue sur le chantier le15 avril. Elle a procédé au démontage de tousles vérins de serrage afin de les faire examinerpar le fournisseur, soupçonnant que la baissede pression et le déplacement des pistonsétaient consécutifs à une fuite interne auxvérins. Le serrage s’est par la suite effectuémanuellement. Les compagnons ont exprimé

leur regret quant à la disparition de l’assis-tance mécanique de cette fonction qui éviteun travail pénible. Des essais, effectués le9 mai après remise en place de vérins de ser-rage des tiges, se sont révélés négatifs. Le15 mai, une nouvelle tentative concernant uneseule banche s’est avérée plus concluante. Labanche, équipée des nouveaux vérins de ser-rage, a donné satisfaction quant au maintiendu serrage pendant le prise du béton.L’observation montre un écart de l’ordre dumillimètre entre l’épaisseur nominale etl’épaisseur constatée au décoffrage. Les autresbanches BH 3000 ont continué à être serréesmanuellement (les compagnons ayant suivi lestage de formation au Gemro ont confirmél’importance attribuée à la motorisation de lafonction de de serrage, alors que d’autresassistances hydrauliques (mouvement debéquilles par exemple) étaient jugées moinsprimordiales).

LES MESURESLe bureau des méthodes de l’entreprise a réa-lisé plusieurs séries de chrono-analyse. Deuxont concerné la banche BH 3000 et deux lesbanches containers traditionnelles. Cesmesures intègrent sur une journée les tempsd’activité identifiés par l’entreprise (manuten-tions, mise en place de banches, ferraillages,coulage, etc). Des corrections prenant encompte des tâches éminemment variables,telles que le ferraillage, permettent d’affinerles comparaisons. Toutefois, le faible échan-tillon statistique ne permet pas de conclurede manière sûre quant aux tendances qui sedégagent de l’analyse des mesures. Sur unepériode de six semaines, les données brutes(toutes tâches confondues) révèlent une aug-mentation des performances (de0,95 heures / m2 à 0,74 heures / m2) desbanches BH 3000. En l’état actuel, les mesurescorrigées orientent les conclusions vers une« efficacité » (en terme d’heures par m2) trèsvoisine entre une banche traditionnelle(container) et la banche BH 3000. Cependant,la grue est moins chargée (à égalité de surfacede banches) qu’avec un outil traditionnel.Certaines phases du cycle ne sont pas modi-fiées par l’introduction des commandeshydrauliques. Pour des fonctions, tel que leréglage du panneau fixe, l’hydraulique nesemble pas d’un intérêt probant en terme degain de temps par rapport aux systèmes

actuels (vis de réglage). Par contre, la ferme-ture des banches n’étant plus tributaire de ladisponibilité de la grue, l’organisation du chan-tier s’en trouve assouplie. Les compagnonssont de fait plus autonomes et peuventpotentiellement mieux organiser leur activité.De même, lors de l’ouverture des banches, ladurée d’immobilisation de la grue est pluscourte qu’en traditionnel.

Une organisation des travaux adaptée devraitrévéler les gains potentiels liés à cettemoindre occupation de la grue, même si lesréflexions initiées dans cette direction n’ontpas abouti.

Le médecin du travail de l’entreprise a entre-pris des observations et mesures médicalesdurant deux journées. Ces observations, quiont été réalisées avant et après les problèmesconstatés sur les vérins de serrage des tiges,ont porté sur les facteurs d’activité physiqueconformément à la MAECT : efforts phy-siques, manutentions, postures et déplace-ments. Des mesures de niveau sonore et defréquence cardiaque des compagnons sontpar ailleurs venues les compléter. Les résultatsont été comparés à ceux de chantiersemployant des banches traditionnelles.

Compte tenu de la faiblesse de l’échantillonstatistique, les enseignements de la comparai-son ne sont pas très significatifs.Toutefois, lesobservations mettent en avant des signesencourageants en faveur de la banche hydrau-lique. Ainsi, la charge physique semblemoindre (appréciation à moduler suivant lescompagnons et en fonction de l’habitudeacquise avec ce nouvel outil). Les résultatsexploités montrent que l’utilisation du serragehydraulique (en substitution du serrage desécrous à l’aide du marteau) est à l’origine dela baisse du niveau sonore (bruits impulsion-nels) constaté sur le chantier. Autre point : lespostures défavorables sont moins fréquentes(9 % du temps) qu’avec une banche tradition-nelle, probablement grâce au serrage hydrau-lique. Par contre, certaines phases de l’activiténe sont pas modifiées. C’est en particulier lecas du coulage vibrage, des manutentionsmanuelles, des déplacements dans la zoned’activité.

Afin de permettre une évaluation rigoureusede l’impact de la banche hydraulique surl’amélioration des conditions de travail, cespremiers enseignements devront d’êtreconfirmés par des mesures complémentaires.

REX Petit-Quevilly

REX Petit-Quevilly

Évaluation de la démarche-perspectivesLa période probatoire aura permis d’identifieret de résoudre un certain nombre de pro-blèmes techniques, ainsi que de préparer lescompagnons aux conséquences prévisiblesliées à l’introduction de la banche BH 3000. Lapanne de vérins de serrage, intervenue relati-vement tôt dans la période de gros œuvre,aura limité le champ d’observation. Elle aurapar contre mis en évidence l’importance decette fonction de serrage, qui est par ailleursattestée par des observations effectuées surdes chantiers traditionnels.Sur un plan plus général, la préparation et ledéroulement de cette expérimentationauront démontré la difficulté d’anticiper cer-tains problèmes de chantier (gestion desgroupes hydrauliques ; difficulté de désassem-blage des banches). Une réflexion plus appro-fondie aurait toutefois favorisé une meilleuredéfinition des solutions techniques et organi-sationnelles.Ainsi, une analyse fonctionnelle des phasesd’utilisation des banches aurait permis demontrer a priori l’importance des fonctionsde bases de la banche telles la fermeture, l’ou-verture et le serrage. Elle aurait aussi permisd’en relativiser d’autres, telles le réglage del’aplomb par les béquilles obliques et verti-cales.Il est probable qu’une analyse plus prospec-tive aurait montré qu’une association de cesfonctions plus essentielles puisse être béné-fique, en terme de simplicité et de robustesse,aux dispositifs d’assistance mécanique.Ces remarques ont été évoquées avecl’équipe d’expérimentation. Elles posent unproblème de méthode dans le déroulementdu processus d’innovation. L’objet expéri-menté est en effet un outil traditionnel surlequel sont venues se greffer des fonctionshydrauliques, sans qu’une réflexion amont aitconduit à faire ressortir les fonctions qu’il estéconomique (du point de vue ergonomique)de mécaniser ainsi que les solutions tech-niques les plus rentables (du point de vueinvestissement).

D’où la nécessité d’une démarche de typeanalyse fonctionnelle qui aurait anticipé lesproblèmes constatés sur le chantier.Cependant, l’expérimentation aura contribuéà pointer les domaines d’amélioration les plusimportants pour de futurs développements.

Ces points sont les suivants (tableaux ci-après) :

REX Petit-Quevilly

POINTS TECHNIQUES

Constats Suggestions de solution

Les connexions /déconnexions des coupleurs Supprimer la nécessité dehydrauliques sont restées problématiques. connexion /déconnexion en intégrantLe recours à divers « outils » disponibles sur l’hydraulique sur la banchele chantier (chiffon, marteau, fer à béton) a La limitation des fonctions assistéespermis de faire face de manière pragmatique hydrauliquement devrait conduireaux problèmes occasionnés par ces composants à réduire les dimensions des centrales

La manutention des groupes hydrauliques est Diverses améliorations ont été évoquéesproblématique. Leur encombrement, leurs poids, (groupes accrochés ou accrochablesleur conception (place de l’enrouleur, visibilité du aux banches, groupe plus puissantniveau d’huile, diamètre des roues) sont autant de servant à plusieurs banches)handicaps à une mise en évidence du potentiel de Ce problème est à considérer dans leperformance des banches hydrauliques cadre d’une vue d’ensemble du produit

(en particulier en tenant compte du point précédent)

Les portiques, bien qu’améliorés (raccourcis) Analyser le problème deentre le premier prototype et l’outil utilisé sur l’ouverture / fermeture des bancheschantier, présentent trop de souplesse mécanique. conjointement avec le problèmeCette flexibilité nuit à l’efficacité de la commande du serrage. Une conséquence de ce typed’ouverture / fermeture : le parallélisme des de réflexion est d’optimiserdeux panneaux en souffre le nombre de vérins (actuellement au

nombre de 33 sur un train de 4,8 mètres de long)

Les conséquences de l’insuffisance de maintien du Fiabiliser les dispositifs de serrageserrage des banches ont été mal vécues parle chantier. Ces incidents sont survenus au débutdu chantier (rez-de-chaussée), engendrant ladisparition d’espoirs entr’aperçus de réalisationpar une assistance mécanique d’une fonctionréputée (et confirmée) pénible

L’assemblage des banches entre elles est Revenir à un dispositif manuel ?également problématique. Si l’accouplements’effectue sans trop de difficultés, ledésaccouplement nécessite du temps, del’énergie et de la patience.

Malgré des déboires relatifs au caractère pro-totype de la banche, l’expérimentation a per-mis d’apporter des éléments concrets sur lesperformances potentielles des banches BH3000. Une démarche de type « analyse fonc-tionnelle » permettrait de donner une bonneassise à de futurs développements. Elleconduirait sans doute à associer certainesfonctions, avec pour conséquence une simpli-fication du dispositif d’assistance. Par contre,l’aide hydraulique ne peut être généralisée :elle coûte cher et n’est pas indispensable pourtoutes les fonctions. Elle peut même s’avérerpénalisante pour certaines fonctions de base.Le futur outil associera ainsi probablementdiverses ressources résultant du travail d’ana-lyse à accomplir à partir de cette REX.

Par ailleurs, l’opération expérimentale n’aurapas permis d’entreprendre une évaluationautre que qualitative quant aux potentialitésd’améliorations organisationnelles liées à l’in-troduction d’une banche assistée sur le chan-tier. Avant de poursuivre, des simulations(même basées sur les données non fiabiliséesde la REX) devraient permettre de préciserles ordres de grandeur de ce qui peut êtreescompté quantitativement. L’évaluation de larentabilité du futur outil nécessitera ce typed’investigation.

REX Petit-Quevilly

POINTS D’ORGANISATION

Constats Suggestion de solution

L’introduction de la banche BH 3000 a Favoriser les remontées d’expérience occasionné une certaine perturbation des compagnons suite à(« perte de repères ») chez les compagnons. l’expérimentationLes compagnons ayant suivi le stage de formationau Gemro ont servi de relais efficaces à leurscollègues. L’intervention de la société Satecosur le chantier a permis de conforterl’appropriation de ce nouveau matériel parles compagnons

La déconnexion des circuits hydrauliques des Intégrer ces acquis dans la conceptiondeux panneaux en vis-à-vis a induit, pendant des futures banches (regrouperles phases de réglage, des problèmes de les commandes sur un seul panneau ?)communication entre les compagnons situésde part et d’autre de la banche.Une communication codée par coups demarteau a, semble-t-il, résolu le problème

Bien qu’imaginée avant expérimentation sur le Faciliter son utilisationchantier, la suppression de la barre à mine n’est (rangement de la barre dans un fourreaupas d’actualité. Cet outil se révèle indispensable intégré à la banche ? Intégrationd’une part pour aider l’exécution des fonctions de points d’appuis sécuriséshydrauliques, d’autre part pour exécuter des dans la banche ?)fonctions que l’hydraulique ne peut pas effectuer (calage de la banche sur le « bleu »)

Des solutions imaginées par le fabricant pour régler Prendre en compte ce problème dans lecertains problèmes se sont révélés en décalage par conception globale du dispositifrapport aux modes d’appropriation par le chantier hydraulique(par exemple la procédure, pour faire baisser lapression dans les flexibles, proposait d’utiliser deux« clefs de 19 ». La solution chantier a consisté àappuyer sur la bille du clapet avec un fer à béton)

ANNEXES

De par son rôle essentiel dans la productiond’ouvrages en béton, la banche fait l’objetd’améliorations concernant plusieurs aspects.D’abord organisationnel : la grue est encoresystématiquement mobilisée pour les opéra-tions d’ouverture et de fermeture desbanches. Conditions de travail : les tâches d’as-semblage des portiques sont pénibles et nonsans danger pour le coffreur ; la barre à minereste le recours le plus efficace pour assurer leréglage de la banche. Usure des pièces méca-niques, telles les vis écrous, très sollicitées parle marteau avec toutes les nuisances sonoreset l’entretien fréquent du matériel qui endécoulent. C’est sur un chantier situé au Petit-Quevilly (40 logements PLA) que l’entrepriseQuille a expérimenté une banche hydraulique(fabriquée par Sateco) destinée à remédieraux situations évoquées précédemment.Nom de baptême : BH 3000.Valeur ajoutée : lamécanisation des fonctions de base par desvérins hydrauliques.

CARACTÉRISTIQUESTECHNIQUESDe type container, la banche métallique BH3000 utilise des vérins hydrauliques pour cha-cune de ses fonctions de base : réglaged’aplomb, réglage d’horizontalité, ouverture,fermeture, serrage des panneaux, assemblageavec les banches voisines. Un atout a prioricommun à ces fonctions : l’amélioration despostures et la diminution des efforts pour lescompagnons. A titre d’exemple, les béquillesassistées qui assurent le réglage de l’aplombdu voile béton et la stabilité du coffrage entredeux opérations évitent aux hommes des ser-rages et desserrages successifs. Ou bien lesvérins de pied assurant le réglage de mise àniveau du coffrage permettent aux compa-gnons de travailler en position confortable.

Mais, comme le souligne Jean-Luc Salagnac(CSTB), évaluateur de la démarche, « c’est lafonction de serrage des tiges d’entretoises quiprime par rapport aux autres fonctions de basede la banche, tant cette tâche s’avère difficile ».

Réponse : des vérins creux qui suppriment leserrage très pénible des écrous et évitent auxcompagnons de monter sur le platelage poureffectuer les serrages en position haute. Cesvérins maintiennent aussi le serrage lors del’opération de coulage. A noter qu’un despanneaux de la banche est fixe et l’autremobile ; sur ce dernier, les deux béquilles ver-ticales réglant l’horizontalité sont équipées degalets de roulement afin de faciliter le dépla-cement du panneau suivant une direction per-pendiculaire aux surfaces de coffrage. La fer-meture et l’ouverture de la banche étantassurés par action sur des vérins situés sur lescompas. Un ensemble de distributeurshydrauliques, permettant d’actionner lesvérins, équipe chaque panneau. Un groupeélectro-hydraulique, fonctionnant sur secteur,alimente en fluide sous pression les distribu-teurs qui sont eux-mêmes reliés aux vérinspar un réseau de tuyaux souples.

REX Petit-Quevilly

De l’hydraulique pour assister la banche

Article extrait du journal« Chantiers 2000 »

numéro 6 - Avril 1997

DU PROTOTYPEAU CHANTIERPremière phase de l’expérimentation : validerle matériel par des essais en atelier, la bancheBH 3000 n’ayant été testée précédemmentque chez le constructeur. Deux séances onteu lieu. Peu représentatives des conditions dechantier (sol lisse et propre), ces deux ses-sions ont permis des améliorations techniques(rigidité mécanique, position des vérins, etc.)et de définir les modes opératoires relatifs àl’utilisation de la banche sur le chantier. Enparallèle, le bureau de méthodes a engagéune réflexion pour introduire la banche dansle cycle de production selon tous les types deconfiguration (refends, pignons, façades).Autre axe de réflexion : la réaffectation surd’autres tâches des temps de grue habituelle-ment dévolus aux attentes de fermeture etd’ouverture des banches. L’entreprise a tiréprofit de ces travaux pour former les compa-gnons.

Les premiers coulages ont mis à jour des diffi-cultés techniques dont certaines n’ont pu êtrerésolues lors de ce chantier. Ainsi, la concep-tion des groupes hydrauliques, peu compa-tible avec les conditions de circulation surchantier, a rendu difficile leurs déplacements.Autre problème : le désassemblage desbanches qui a été long. Comme le souligneJean-Luc Salagnac, « le mouvement des vérinsde rives et le désengagement des fourchettes deblocage nécessitaient plusieurs actions sur lesdeux vérins, le recours au marteau et la mobili-sation de deux compagnons». La barre à mineest par ailleurs restée indispensable, parexemple pour caler la banche sur « le bleu ».Mais c’est la défaillance généralisée de la fonc-tion de serrage des banches qui a le plus han-dicapé le chantier. Ainsi certains mannequinsse sont déplacés dans les banches, nuisantainsi à la qualité des baies. Des sur épaisseursde voiles, jusqu’à 1 cm, ont par ailleurs étéconstatées. De nouveaux vérins, qui ont étéréinstallés sur une seule banche, ont apportéun serrage satisfaisant.

DES MESURES ÀCONFIRMERLes quatre séries de chrono-analyse (deux surBH 3000 ; deux sur banches traditionnelles)tendent à conclure que la banche hydrauliqueprésente, en terme de productivité, des per-formances sensiblement équivalentes à unebanche traditionnelle. Les mesures médicalesmontrent que la charge physique semble atté-nuée. De même pour les niveaux sonores etles postures défavorables.Toutefois, le faibleéchantillon étudié, ainsi que la « jeunesse » dumatériel, ne permettent pas de se prononcerdéfinitivement. Par ailleurs, « une analyse fonc-tionnelle de la banche permettrait de donnerune bonne assise aux futurs développements.Elle permettrait de hiérarchiser les fonctionsd’assistance et sans doute à en associer cer-taines, avec pour conséquence une simplificationdu dispositif » remarque Jean-Luc Salagnac.Mais, comme le soulignent les compagnons dece chantier, c’est la fonction d’assistance deserrage qui devra faire l’objet de tous lessoins : elle apporte en effet un gain de confortde travail significatif. Enfin, les périodes d’ou-verture et de fermeture des banches hydrau-liques sollicitent effectivement moins la gruequ’en solution traditionnelle. L’évaluation et lavalorisation de ce temps restent encore àentreprendre…

REX Petit-Quevilly

CHANTIERS 2000 : L’assistance hydrau-lique de la BH 3000 concerne toutes les fonc-tions de base d’une banche. Pourquoi n’avoirpas hiérarchisé ces fonctions afin de vousconcentrer sur les plus essentielles, comme leserrage ?T.B. : Nous souhaitions concevoir un produitcomplètement autonome. Nous aurions putravailler sur des axes plus restreints et plussimples, comme le serrage des tiges, maisnous désirions nous orienter vers un produitne nécessitant aucune opération manuelle. Aposteriori, nous avons effectivement constatéqu’il était inutile d’automatiser certaines fonc-tions, comme les béquilles. Cette démarches’inscrivait aussi dans une logique de dévelop-pement de notre gamme de matériel.Testertoutes les fonctions de base sous assistancehydraulique nous a permis de réappliquer cer-taines solutions ultérieurement : ainsi nous dis-posons maintenant d’un nouveau type debanche mécanique dont le portique en Mpermet une fermeture manuelle sans l’apportde la grue. Un autre constat : les difficultés quenous avons rencontrées sur ce chantier sontessentiellement liées à l’hydraulique elle-même et non aux fonctions propres desvérins. Si ces problèmes sont faciles àrésoudre, ils nous ont néanmoins énormé-ment pénalisé sur cette expérimentation. Parexemple, les fuites, les coupures de tuyaux ouun mauvais système de connections ont faitperdre du temps aux compagnons et ontpeut-être minimisé leur intérêt par rapport auproduit.

CHANTIERS 2000 : Sachant que le surcoûtde la banche hydraulique est de 50 %, quelssont les arguments qui plaident en faveur deson utilisation ?T.B. : Grâce à la motorisation des portiques,la grue n’est plus mobilisée lors des opéra-tions de rapprochement et d’écartement dela banche. Il reste à l’entreprise à déterminerde quelle manière elle envisage de réaffecterles plages de disponibilité de la grue. Maisnous avons constaté sur cette opération quela grue était inactive sur plusieurs périodesqui, cumulées, sont de l’ordre du quartd’heure par jour. A noter aussi que cettemotorisation évite aux compagnons de mon-ter sur le platelage pour accrocher les élinguesnécessaires à la manutention. Second point :

un gain de productivité et une moindre péni-bilité lors de l’opération de serrage. Cettefonction essentielle met en action quatrevérins qui permettent le serrage des tigesd’entretoises, en une seule phase, par l’inter-médiaire d’une commande automatisée.Conséquence : un gain de temps et de pénibi-lité par rapport à une banche traditionnellequi nécessite de monter sur le platelage poureffectuer les serrages en position haute. Enfin,la fermeture des banches s’effectue une àdeux heures plus tôt qu’avec un matériel tra-ditionnel. Généralement cette opération, quis’effectue en fin de journée avant le coulagedu béton, est souvent génératrice de stress etd’heures supplémentaires. L’autonomie de labanche vis-à-vis de la grue a permis aux com-pagnons de toujours être « dans les temps »par rapport à l’arrivée du béton.

CHANTIERS 2000 : Quels sont les pointsd’amélioration sur cette banche ?T.B. : L’optimisation principale concerne lesvérins de serrage des tiges qui n’ont pas fonc-tionné correctement sur cette opération. Lorsde la conception, nous avions prévu un vérinhorizontal qui se situait dans le même axe quela tige d’entretoise. Et malgré le clapet anti-retour, le maintien du serrage de la banches’est révélé insuffisant du fait de la pression dehuit à dix tonnes exercée sur chaque vérinlors de la poussée. La solution mise au pointsur une nouvelle banche consiste en un vérinhydraulique à orientation verticale, la tiges’enfilant toujours à l’horizontal, qui permetpar un système de coins de ramener lesefforts de pression à quatre ou cinq tonnes.Autre avantage : ce vérin, contrairement àl’opération expérimentale, est standard et necoûte pas cher. Nous avons par contre sup-primé les vérins commandant la motorisationdes béquilles pour le réglage de l’aplomb quine présentent pas de valeur ajoutée en termede gain de temps pour le coffreur. Le déplace-ment du groupe hydraulique sur le chantier aposé des difficultés du fait d’un réservoird’huile de capacité importante, donc pluslourd. Mais un réservoir d’un litre par exempleaurait induit une autonomie de la banchemoindre.Toutefois, l’ergonomie de ce groupehydraulique reste encore un point sur lequelnous devons travailler.

REX Petit-Quevilly

Thierry BRAUD est ingénieur chez Sateco fabricant du coffrage BH 3000. Il estime qu’un allégement dudispositif hydraulique amènerait autant d’efficacité en terme de productivité et permettrait de diminuerle coût de la banche. Même si l’avenir passe par des banches mixtes, mécaniques et hydrauliques.

« L’interchangeabilité de certains organes de labanche est certainement une solution d’avenir?»

Interview extraite du journal« Chantiers 2000 »

numéro 6 - Avril 1997

CHANTIERS 2000 : Une banche hydrau-lique automatique simplifiée est-elle envisa-geable ?T.B. : Certainement. L’allégement du dispositifd’assistance conduirait à garder les fonctionsessentielles, comme le serrage, sans nuire àl’efficacité productive ; cela conduirait aussi àen abaisser le coût. Toutefois, la difficulté àlaquelle nous sommes confrontés est de trou-ver un entrepreneur qui teste ce matériel surle chantier. Nous investissons en phase préa-lable, mais la nécessité d’un relais, par le biaisd’une entreprise structurée, est indispensable.D’abord du point de vue technique, ensuitedu point de vue méthodes, notamment lors-qu’il s’agit d’évaluer les répercussions de l’au-tonomie du matériel sur les cycles de grue etsur l’organisation du chantier qui en découle.Nous sommes très dépendants de l’entre-prise dans la diffusion de l’innovation sur lechantier.

CHANTIERS 2000 : Sur quels axes de déve-loppement travaillez-vous actuellement ?T.B. : De manière plus globale, les axes dedéveloppement ne s’inscriront pas dans unebanche tout hydraulique, mais plutôt sur unebanche mécanique avec des options hydrau-liques manuelles. L’interchangeabilité de cer-tains organes de la banche est certainementune solution d’avenir. Le serrage des tiges parune fonction hydraulique manuelle, agissantsur l’ensemble de la banche, constituant lapiste de travail la plus prometteuse. Demême, les accessoires se situant à la périphé-rie de la banche et qui influent sur les tempsde manutention et de mise en place font l’ob-jet de recherches. Nous avons aussi déve-loppé un coffrage courbe dont l’assistancehydraulique permet de modifier instantané-ment le rayon de courbure.

REX Petit-Quevilly