LA BEAUTÉ CLASSIQUE MÉDITERRANÉENNE TROUVE SA

REPRÉSENTATION ABSOLUE DANS LES VÉNUS GRECQUES

PROPOSITION DE TRAVAIL TRANSVERSAL:

•  DE LA GRÈCE ANTIQUE À LA CATALOGNE MODERNISTE PEUT

T-ON DÉFINIR UNE IDENTITÉ MÉDITERRANÉENNE ? 

•  Pendant plus de 1000 ans , l’art grec a été considéré comme la référence absolue de beauté, aux proportions parfaites tant en architecture que dans la représentation des corps en sculpture.

•  Le mot grec « kanôn » signifie d’ailleurs l’ensemble des règles qui déterminent les proportions de l’être humain conformément à un idéal de beauté. Il est passé dans le langage courant  sous la forme d’expressions comme : une fille canon est une belle fille.

LE SITE D’EMPURIES : LA VILLE A ÉTÉ FONDÉE EN 575 AVANT J.C PAR DES COLONS GRECS DE PHOCÉE

AVEC LE NOM D’EMPORION « MARCHÉ ».

Dans la tradition grecque de l’architecture, la colonne est le

symbole du corps humain et dans le Cantique des colonnes de Paul Valéry elle prend la forme

du corps féminin   

Douces colonnes, aux Chapeaux garnis de jours, Ornés de vrais oiseaux Qui marchent sur le tour,   Douces colonnes, ô L'orchestre de fuseaux ! Chacune immole son Silence à l'unisson.   Que portez-vous si haut, égales radieuses ? Au désir sans défaut, Nos grâces studieuses !  

LE TOURNANT DE LA MODERNITÉ •  A partir des années 1900 un tournant s’opère  : il ne s’agit

plus de simplement copier l’art antique mais un nouveau courant va redéfinir cette beauté et en faire comme une synthèse  : certains artistes vont revitaliser le modèle classique et le faire rentrer dans la modernité.

•   Des artistes comme Ingres avec la Source ou Puvis de

Chavannes avec Jeunes filles au bord de la mer vont redéfinir cette beauté et en faire comme une synthèse : certains artistes vont revitaliser le modèle classique et le faire rentrer dans la modernité.

•  D a n s l a s c u l p t u r e a p p e l é e «   L a

Méditerranée » (1905), Aristide Maillol représente une femme nue, synthèse entre la statuaire grecque classique et les corps modernes, construits par masses simplifiées, tels que les avaient représentés Rodin ou Gauguin.

Ò  La source Ingres (1856)

Ò  Jeunes filles au bain Puvis de Chavanne (1887)

Sa pose est différente de la statue grecque, le corps est tout en triangles emboîtés comme une figure d’abstraction moderne , ma i s on garde toujours des proport ions idéales. Ò    Cette femme représente une autre beauté dont la sensualité naïve et la noblesse sans apprêt re l èvent p l u tôt du goût classique elle devient le symbole la renaissance de cet idéal mais adaptée aux temps modernes. Pour Maillol, elle incarne la puissance de la nature, la fertilité de la terre, le pays de lumière et la zone gréco-romaine où elle est née : Elle se nommera donc « Méditerranée »

LE TOURNANT ESPAGNOL: LE NOUCENTISME

Ò  Dans les mêmes années en Catalogne espagnole, le philosophe et critique Eugenio d’Ors définit un nouveau courant artistique le «  Noucentisme  » . Il conçoit ce mouvement esthétique associé aux avants gardes artistiques et littéraires du début du 20e siècle , comme un retour à l’Antiquité , un nouvel humanisme.

Ò   L’attention se tourne vers la ville et les valeurs urbaines  : L’idéalisme inspiré du classicisme méditerranéen donna un sens nouveau à la cité.

Ò  Pour Eugenio d’ Ors la ville est «  une personne politique vivante » , « une création artistique souveraine » et un espace d’intégration sociale de l’individu.

Ò    Dans les arts plastiques, le Noucentisme recherche la pureté et la perfection, préfère la ligne à la couleur et privilégie la sobriété et la simplicité.

Ò    Le terme de «  Mediterraneismo  » sera utilisé pour désigner spécialement les artistes plasticiens du mouvement.

  

DEUX ARTISTES CATALANS: UNE RECHERCHE IDENTITAIRE

Ò  Manuel Martinez Hugué dit Manolo: Femme assise (1913)

Ò  Pablo Gargallo: femme au repos en creux (1922)

AUTRE EXEMPLE DE CETTE RÉNOVATION DANS LA PRESSE LITTÉRAIRE “PEL Y PLOMA”(JUILLET 1901)

JOAQUIM SUNYER: MEDITERRÁNEO (1911)

JOAQUIM TORRES GARCIA (PEINTRE URUGAYEN): FRESQUE MON REPOS (1915)

LA CITATION DE PICASSO: TROIS FEMMES À LA SOURCE (1921)

TOGORES I LLACH: JÓVENES CATALANAS (1921)

PROSPER MÉRIMÉE: LA VÉNUS D’ILLE (1837)

LES SUPPORTS LITTERAIRES

•  - Texte La bien Plantada de Eugenio D’Ors (1911) : qui exalte une beauté méditerranéenne intemporelle.

•  On notera que dans le titre lui-même, on retrouve la même idée de stabilité massive que dans les tableaux.

•  La Thérèse de La Bien Plantada incarne l’archétype de «  l’éternel féminin », de la femme idéale qui chez l’auteur, est l’image vivante de la culture, de la tradition et du patriotisme méditerranéens.

•  C’est une femme entre le ciel et la terre, d’un platonisme évident  : une synthèse entre la matière et l’esprit.

•  - Le sonnet Mediteráneo de Nicolás Guillén, véritable cantique à la beauté du corps féminin et à la nature. La figure féminine incarne la déesse mythique, la baigneuse dorée au soleil de la Méditerranée.

•  - Le poéme de 1917 A la pintura N°2 de Alberti

EXTRAIT: DESCRIPTION

•  […] «  C’était bien une Vénus, et d’une merveilleuse beauté. Elle avait le haut du corps nu, comme les Anciens représentaient d’ordinaire les grandes divinités  ; la main droite levée à la hauteur du sein , était tournée, la paume en dedans, le pouce et les deux premiers doigts étendus, les deux autres légèrement ployés. L’autre main, rapprochée de la hanche, soutenait la draperie qui couvrait la partie inférieure du corps. […]

•  Quoi qu’il en soit, il est impossible de voir quelque chose de plus parfait que le corps céleste de cette Vénus, rien de plus suave, de plus voluptueux que ses contours, rien de plus élégant et de plus noble que sa draperie ; je voyais un chef d’œuvre du meilleur temps de la statuaire.

•  Ce qui me frappait surtout , c’était l’exquise vérité des formes , en sorte qu’on aurait pu les croire moulées sur nature, si la nature produisait d’aussi parfaits modèles ».