LA BELGIQUE EN 1963 || L'industrie chimique en 1963

Department of Economics, Universite Catholique de Louvain

L'industrie chimique en 1963Author(s): Louis Edouard BillenSource: Recherches Économiques de Louvain / Louvain Economic Review, 30e Année, No. 4, LABELGIQUE EN 1963 (juin 1964), pp. 321-347Published by: Department of Economics, Universite Catholique de LouvainStable URL: http://www.jstor.org/stable/40723006 .

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L'industrie chimique en 1963 PAR

Louis Edouard Billen

I - Introduction

Comment s'est présentée l'industrie chimique belge en 1963 ? A cette question, posée chaque année par les lecteurs de cette revue, nous nous efforçons d'apporter une réponse dans les limites où les données objectives permettent d'établir le diagnostic avec suffisamment de clarté.

Il semble superflu de rappeler une fois de plus l'extrême diver- sité du secteur et partant la multiplicité des influences et des inter- actions qui jouent au cours d'une année et contribuent à rendre très difficile une analyse complète du sujet.

Une chose est certaine : l'industrie chimique est en expansion dans le monde entier. Cependant cet accroissement est inégal de pays à pays : l'industrie chimique dépend, dans une large mesure, des autres secteurs de l'économie dont le développement conditionne le sien. Cette remarque doit être présente à l'esprit lorsqu'on compare la progression de l'industrie chimique belge à celle des pays voisins.

Production de l'industrie chimique

Indice 1961 Accroissement (1958 = 100) en 1962 (en %)

Allemagne 190 + 5 Belgique 141 + 6 France 175 + 6 Italie 200 + 10 Pays-Bas 140 + 7

Dans le «contexte belge», l'industrie chimique belge suit un rythme assez comparable à celui de l'ensemble de l'économie et, à cet égard, il est instructif de comparer l'évolution des exportations.

321



Eu égard à la part importante des ventes vers les marchés extérieurs pour l'économie belge, les exportations constituent un indice d'activité intéressant. Les exportations de l'industrie chimique croissent plus rapidement que les exportations des autres secteurs exportateurs de l'U.E.B.L. pendant la période 1953-1961, mais depuis deux années tout en s 'accroissant régulièrement, les exportations de l'industrie chimique ne suivent pas le redressement très net des secteurs exportateurs, et se situent actuellement pratique- ment au même niveau qu'en 1953.

Une comparaison des indices le montre.

Indices des exportations

! Industrie chimique Total secteurs exportateurs

Années Quantités Valeurs Quantités Valeurs

1953 100 100 100 100 1958 140 150 112 135 1961 161 189 137 173 1962 149 196 150 191 1963 164 222 162 214

II - Evolution de la conjoncture au cours de l'année

Le tableau en couleurs (rouge = accroissement , blanc = stabilité, bleu= régression) permet de formuler les constatations suivantes (λ).

Demande totale

Au début de l'année environ 25% des réponses signalaient un accroissement et 30% une diminution, tandis que 45% signalaient la stabilité. Cette situation a évolué de manière à atteindre en fin d'année 15% d'augmentation, 10% de régression et 75% de stabilité. Cette évolution doit être comparée à celle des prévisions faites chaque mois pour la période de 3 mois environ à venir.

(*) Les explications relatives à la méthode suivie pour l'établissement du graphique tricolore figurent dans Recherches Economiques de Louvain, 1963, n° 4, p. 374.

322



Situation de l'Industrie Chimique - Année 1963



Les appréciations optimistes en janvier et février (mois difficiles par suite de l'hiver exceptionnel) vont en se réduisant. Août et septembre enregistrent les appréciations formulées en période de reprise saisonnière. Les éléments négatifs sont restés mineurs et ont même disparu en octobre/novembre. Dans l'ensemble, on peut donc déduire que l'optimisme du début de l'année à fait place à une appréciation plus équilibrée où le facteur stabilité domine, ce qui est confirmé par l'évolution de l'indice d'activité (page 324).

Demande à Γ exportation

Comme cela va de soi pour une industrie qui partage son activité aussi également entre le marché intérieur et le marché international, son allure est très parallèle à celle de la demande globale et n'appelle aucun commentaire particulier. Les exportations ont d'ailleurs marqué un chiffre très intéressant, la progression est de 13% par rapport à l'année précédente, soit un taux largement supérieur à celui des années précédentes. On doit donc en déduire que les marchés étrangers ont réservé plus de satisfaction à l'industrie chimique belge que le marché intérieur. La progression des importations de produits concurrents qui atteint 15%, semble en être un témoignage.

Niveau des stocks

Sauf pendant les mois du rude hiver 1962/1963, les tendances à la diminution des stocks l'ont régulièrement emporté sur les tendances à l'accroissement et l'année se termine sur une situation très claire : 75% de stabilité; un équilibre raisonnable se maintient donc.

Evolution des prix

Si on se réfère à l'année 1962 on verra que la situation s'est modifiée, les appréciations signalant des diminutions de prix, s'atténuant jusqu'à disparaître et on voit apparaître des apprécia- tions dans le sens d'une augmentation, tendance qui est partielle- ment celle de l'indice des prix de gros; l'année 1962 avait vu une régression des prix, des tendances un peu meilleures se sont fait jour en 1963, très faiblement cependant.

323



Mais, ce qui est préoccupant : les prix des matières premières ont montré, principalement du fait de la hausse des frets maritimes, une très nette augmentation.

Le bilan de la situation de l'industrie chimique belge est à chercher ailleurs que dans le tableau : Tannée 1963 a connu la hausse constante des coûts de production, des salaires, des charges sociales et fiscales, des matières premières, des transports. Ceci a imposé plus encore que les années précédentes un effort continu pour maintenir, non pas une rentabilité satisfaisante, mais à tout le moins la compétitivité des secteurs industriels.

III - Indice d'activité

A. Evolution mensuelle

Indices d'activité de l'industrie chimique 1953 = 100

F.I.C. I.R.E.S.P.

Mois 1962 1963 1962 1963

j

01 216,9 204,2 229,8 225,8 02 208,2 192,3 224,6 216,1 03 216,1 212,8 223,4 231,1 04 201,9 220,2 220,4 234,6 05 215,6 214,7 232,1 216,4 06 209,6 198,5 224,1 207,3 07 207,9 206,7 231,1 202,8 08 205,4 204,5 223,3 201,5 09 200,9 207,5 228,4 214,6 10 226,4 206,2 230,5 203,6 11 208,2 190,3 240,2 206,3 12 191,3 198,2 203,2 217,6

Année 207,9 203,7 225,9 214,8

L'indice de 1963 est légèrement inférieur à celui de 1962. On constate une baisse de 2% pour l'indice F.I.C. et de 5% pour l'indice I.R.E.S.P. Nous pensons cependant que l'activité est en léger progrès par rapport à 1962. L'indice d'activité tel que nous

324



le calculons depuis dix ans ne nous paraît plus être adéquat à l'évolution de la situation que nous suivons régulièrement. Cette remarque n'est pas propre à cet indice, elle peut être formulée à l'égard d'autres indices. Cela tient à ce que dans un secteur aussi évolutif que la chimie, l'importance relative des facteurs se modifie au cours des ans et l'échantillonnage devient de moins en moins représentatif à mesure que l'on s'éloigne de la période de base.

B. Evolution annuelle

(Voir aussi les graphiques II et III, Recherches Economiques de Louvain, 1963, n° 4, p. 355 et 356.

1953 = 100 1961 = 188 1962 = 208 1963 = 204

C. Indices de production par secteur

Indices Variations (en %)

1960 1961 1962 1963 62/61 63/62 ι

Produits chimiques inorganiques 134 124 117 116 - 5,6 -0,9

Produits chimiques organiques 198 251 385 366 - 53,3 - 5,0

Dérivés de la distillation de la houille 131 129 142 138 +10 -2,9

Synthèse de l'ammoniaque 175 151 154 166+2 + 7,7 Engrais 213 236 270 278 +14,4 +2,9 Produits parachimiques et de

consommation 158 172 193 183 +12,8 -5,7 Industrie chimique totale 180 180 208 205 +10,6 -1,5

Les remarques déjà mentionnées plus haut valent ici; il est évident que les indices partiels ne peuvent être qu'en régression, l'indice global l'étant aussi.

325



IV - Consommation de matières premières et d'énergie

A. Importations de matières (U.E.B.L.)

1.000 tonnes Indice 1963

1962 1963 1953 = 100

Phosphates naturels 879,9 1.009,9 312 Sel industriel 594,7 658,1 172 Soufre brut 170,1 179,5 594 Soufre sous autres formes (♦) 279,8 250,8 1 19 Os 54,4 34,1 ! 142 Suifs 9,8 12,7 72 Huiles végétales 35,9 35,6 80 Caoutchouc naturel (**) 17,0 19,0 100 Caoutchouc synthétique (♦*) 18,5 22,1 1.470

(♦) Soufre contenu dans les minerais sulfureux (pyrites, blendes, galènes).

Les chiffres, bien que ne se rapportant qu'à quelques matières premières, celles que l'on peut saisir à l'occasion de leur importa- tion, sont cependant instructifs des changements survenus au cours de ces dernières années dans l'industrie chimique.

L'industrie des dérivés du phosphore utilisant comme matière première des phosphates de chaux (provenant en ordre principal du Maroc et de la Tunisie, en moindre quantité d'U.R.S.S.) connaît dans le secteur inorganique un développement intéressant : d'une part les besoins en engrais phosphatés et complexes N-P205 sont croissants dans le monde, et d'autre part, le développement rapide de l'utilisation des détergents avec des eaux «dures», a entraîné une consommation très importante de séquestrants à base de polyphosphates.

Le sel - chlorure de sodium - voit son importance s'accroître en raison de l'importance du chlore, dont il est la source, dans de nombreuses synthèses organiques et spécialement celle des matières plastiques qui connaissent à l'heure actuelle un développe- ment des plus rapides.

326



La consommation de soufre est également importante, ses utilisations se situent notamment dans l'industrie des engrais, dans l'industrie de la rayonne viscose et dans la métallurgie. Une source importante de gaz sulfureux se trouve dans les installations de grillage de minerais zinciques et plombifères, gaz particulièrement nocifs que l'on récupère pour en obtenir de l'acide sulfurique. De plus en plus cependant on recourt à l'utilisation de soufre élémentaire. Celui-ci est soit extrait directement du sol, sur la côte du Golfe du Mexique soit obtenu en grandes quantités de certains gisements de gaz naturels riches en hydrogène sulfuré (Lacq) ou de raffineries de pétrole.

Les os constituent la matière première de choix de l'industrie de la gélatine qui connaît en Belgique une très grande importance. Ces os proviennent de la péninsule indienne, mais les circonstances qui y régnent rendent les approvisionnements cahotiques ce qui explique les variations des chiffres.

Les corps gras naturels (suifs et huiles végétales) constituaient les matières premières de la savonnerie; il est clair dès lors que le développement des détergents ou tensio-actifs qui sont obtenus au départ de sous-produits du raffinage du pétrole ait diminué leur importance.

Le développement important des usages du caoutchouc, (notamment par suite de l'accroissement de la circulation auto- mobile) bénéficie quasi exclusivement aux caoutchoucs synthétiques dont la gamme d'emploi est beaucoup plus vaste que celle de la gomme naturelle.

Les chiffres se rapportent, comme les autres, à la Belgique et au Luxembourg; cependant à la différence des autres matières premières, il y a consommation importante au Luxembourg.

Alors que l'industrie belge et luxembourgeoise du caoutchouc consommait, en 1953, 20.600 1 de caoutchouc naturel et synthétique réunis, cette consommation était, en 1963, de 41.100 1 soit le double mais le caoutchouc naturel est resté au chiffre de 1953.

B. Consommation de matières énergétiques

Nous avons déjà développé dans l'article paru dans le n° 4 de 1963 (p. 359 et suivantes) l'évolution de la consommation des différentes matières énergétiques par l'industrie chimique. Nous

327



n'y reviendrons pas. Qu'il suffise de signaler que la tendance déjà remarquée ne se modifie pas sensiblement.

1962 1963

Charbon 1.000 1 600 535 Gaz de fours à coke 10e m3 140 175 Electricité 10e kWh 1.870 2.140 Fuel oil 1.000 1 375 460 Gaz de raffineries 1.000 t 35 40 L.P.G. 1.000 1 45 70 Total en millions k/cal. 16.000 19.000

Par ailleurs, sous le point VIII, nous verrons l'incidence entraînée par cette modification sur le prix de revient de l'industrie.

V - Emploi

Chiffres d'emploi dans l'industrie chimique

Années Ouvriers Indice Employés Indice Total Indice

1953 34.752 100 12.407 100 47.159 100 1954 36.096 104 12.694 102 48.790 103 1955 38.389 110 13.003 105 51.392 109 1956 38.991 112 13.745 111 52.737 112 1957 39.358 113 14.338 115 53.696 114 1958 38.385 110 14.747 119 53.132 113 1959 38.763 112 15.314 123 54.077 115 1960 40.369 116 16.299 131 56.168 120 1961 41.569 120 17.854 143 59.423 126 1962 42.760 123 18.756 151 61.516 130 1963 43.033 124 19.335 155 62.368 132

L'évolution de l'emploi est caractéristique du secteur : entre 1953 et 1963, le chiffre du personnel de production s'est accru d'un quart et celui du personnel administratif et commercial et des cadres de plus de la moitié, au cours de la période considérée. En tendance exponentielle nous trouvons pour l'effectif total un taux annuel de 2,6%, soit 1,8% pour le personnel de production

328



et 4,8% pour les appointés (période 1953-1963). L'évolution relativement lente du personnel de production tient à la substitution progressive de procédés automatiques aux procédés antérieurs (manutention mécanique, procédés continus, automation) tandis que l'administration et la commercialisation tendent vers la spé- cialisation des tâches, le développement des services technico- commerciaux, la recherche, et absorbent un personnel relativement important.

o. . ι w chiffre d'affaires - - o. Si nous exprimons r . ι la relation w r-: 1 - -r. - en exprimons r personnel de production

1

francs par ouvrier, nous rendons très sensible cette évolution.

Années Chiffre d'affaires en Indice 1.000F par ouvrier (*)

Γ 1954 597 100 1955 634 106 1956 684 114 1957 717 120 1958 727 122 1959 826 138 1960 831 139 1961 844 141 1962 864 144 1963 922 154

(♦) Calculé sur l'industrie chimique totale (définition F.I.C.).

L'évolution de ce rapport montre que la production représentée par le chiffre d'affaires s'accroît sensiblement plus vite que les effectifs encore que l'on soit loin du chiffre américain (36.000 dollars, soit 1.800.000 francs par ouvrier) ou simplement du chiffre italien (20.000 dollars soit 1.000.000 francs par ouvrier) le plus élevé d'Europe. Ce progrès a été acquis au prix d'investissements élevés réservés à la modernisation des entreprises.

Sur des investissements s'élevant à 3,6 milliards de francs en 1962, 2,6 milliards étaient consacrés à de nouvelles installations et 1 milliard (soit 27,5%) à des modernisations. Grosso modo cette proportion est respectée chaque année.

Remarquons au surplus que les effectifs ouvriers croissent

329



très lentement depuis 1961 ; ceci est dû non pas à un ralentissement de l'activité productrice, mais aux conséquences du plein emploi et de la pénurie aiguë de personnel qui en résulte laquelle freine les développements de certaines entreprises situées dans des zones en expansion.

VI - Activité commerciale

A. Exportations

Années 1.000 1 Millions de F Valeur moyenne à la tonne (F)

1962 2.706 17.546 6.484 1963 2.981 19.842 6.655

m m m m

Les résultats à l'exportation sont très encourageants, tant en quantités qu'en valeurs et, comme le montre le tableau suivant, ils ont été enregistrés dans la plupart des grands secteurs.

Exportations

1962 1963

Quantités Valeurs Quantités Valeurs 1.000 1 Millions 1.000 1 Millions

de F de F

Secteurs en accroissement en quantités et en valeurs

Produits chimiques organiques 1 39, 1 1.1 50,2 1 78,5 1 .41 6,6 Produits de l'industrie du

médicament 2,3 874,9 2,5 953,9 Engrais azotés 598,2 1.085,8 659,8 1.276,4 Engrais autres 607,4 1.640,8 704,6 1.894,5 Colorants, pigments, peintures 33,1 452,1 38,9 725,8 Essences, parfums 1,4 112,9 1,9 146,4 Dérivés corps gras, savons,

détergents. 34,0 506,1 51,8 805,6

330



Exportations (Suite)

1962 1963

Quantités Valeurs Quantités Valeurs

Gélatines, colles 8,2 281,7 10,8 316,6 Matières plastiques 35,1 1.635,8 48,7 2.201,5 Articles manufacturés en

caoutchouc 24,7 1.138,1 28,6 1.249,2 Produits pour la photogr. et

einem. 19,8 3.543,4 20,2 3.686,4 Explosifs, allumettes 10,7 370,3 12,0 406,8 Dérivés du goudron 77,8 166,2 87,4 178,1 Prod, divers des indust. chi-

miques 328,8 2.397,3 342,3 2.413,9

Sous-total secteurs en accroissement 1.920,6 15.355,6 2.188,1 17.676,6

Secteurs en accroissement en quantités

Produits minéraux 234,4 380,9 249,3 372,5

Secteur en régression Produits chimiques inorganique 550,7 1.809,8 544,0 1.793,8

TOTAL 2.705,7 17.546,3 2.981,4 19.842,9 j ! . ,

B. Importations (2) I

Années 1.000 1 Millions F Valeur moyenne à la tonne (F)

!

1962 824 14.427 17.510

1963 1.021 16.766 16.415

ii 123 m 93 !

(2) Ces importations se rapportent uniquement à des produits chimiques fabriqués à l'exclusion de matières premières; la plupart de ces produits importés sont concurrents de ceux que fabrique l'industrie chimique belge.



Importations

1962 1963

Quantités Valeurs Quantités Valeurs 1.000 1 Millions 1.000 1 Millions

de F de F

Prod, chimiques inorganiques 275,9 1.431,9 320,8 1.602,9 Prod, chimiques organiques 112,5 2.442,9 139,2 2.942,8 Médicaments 3,0 1.447,9 3,3 1.560,5 Engrais 135,4 286,1 201,1 434,0 Colorants, pigments, peintures 28,8 1.250,1 31,4 1.441,2 Essences, parfums 2,8 335,2 3,3 407,1 Savons, détergents, dérivés des

corps gras 17,7 365,7 19,4 427,1 Gélatines, colles 6,4 181,7 6,5 181,1 Prod, pr photogr. et cinéma-

togr. 1,5 251,9 1,8 281,7 Prod, divers desind, chimiques 77,9 1.177,4 102,1 1.419,8 Mat. plast., ouvrages en mat.

plast. 108,1 3.373,2 130,4 3,849,9 Articles en caoutchouc 29,0 1.669,1 33,9 1.990,5 Dérivésdugoudron,prod.min. 21,5 53,8 26,0 66,0

Explosifs, allumettes 3,4 159,7 2,1 161,2

TOTAL 823,9 14.426,9 1.021,3 16.765,8

Rapport entre les exportations et les importations (en valeurs) 1961 .... 1.23 1962 .... 1.21 1963 .... 1.18

C. Marché intérieur En milliards de francs

Chiffre Ventes bel- Expor- Import. Ventes d'affaires ges marché tations produits totales

Années ind. chim. intérieur * concurrents sur marché belge * intérieur

1962 37,0 19,7 17,5 14,4 33,9

1963 39,5 19,7 19,8 16,8 36,5

i^? 107 100 113 117 108

(*) Estimations



D. Prix

a. Matières premières et énergie (Indice 1956 = 100) 1957 95,5 1961 78,8 1958 86,5 1962 80,6 1959 86,9 1963 82,4 1960 87,7

L'augmentation est due en bonne partie à la hausse des frets maritimes, très notable depuis le milieu de l'année.

b. Prix des produits chimiques sur le marché intérieur (Indice 1956 = 100)

1957 100,4 1961 93,0 1958 98,3 1962 92,6 1959 96,2 1963 92,3 1960 94,0

c. Prix des produits chimiques exportés (Indices 1956 = 100)

Années Toutes exporta- Engrais Produits chimiques tions chimiques | azotés seuls sauf engrais azotés

1957 105 92 107 1958 106 88 109 1959 108 81 113 1960 109 76 115 1961 106 73 112 1962 109 69 116 1963 115 74 123

On notera le léger relèvement de la valeur moyenne des engrais azotés, entraînée par une nette reprise de la demande sur le marché mondial.

Répartition du commerce extérieur

Depuis 1953 l'orientation des exportations s'est modifiée régulièrement : nos partenaires dans la C.E.E. prenant une part

333



de plus en plus importante. Ce mouvement est particulièrement sensible dès 1960 et coïncide avec les premiers ajustements du tarif extérieur et la réduction sensible des tarifs perçus à l'intérieur de la C.E.E.

Exportations chimiques En milliards de francs

Années Total Destination C.E.E. Autres destinations

1954 9,9 3,2 6,7

1963 19,8 8,6 11,2

jffï 200 268 167

% des exportations vers la C.E.E.

1954 32,9 1959 32,2 1955 33,4 1960 36,8 1956 33,2 1961 40,5 1957 33,0 1962 40,0 1958 32,2 1963 43,4

Les importations marquent également un mouvement similaire, bien que plus accentué.

Importations chimiques En milliards de francs

Années Total Provenance C.E.E. Autres provenances

1954 6,8 3,4 3,4

1963 16,8 12,4 5,4

Jig 244 335 158 ι

334



% des importations en provenance de la C.E.E. 1954 51,1 1959 59,2 1955 51,2 1960 61,2 1956 53,7 1961 65,7 1957 55,0 1962 67,1 1958 58,2 1963 68,0

Le mouvement se dessine très nettement dès 1958, soit deux années plus tôt que celui de nos exportations.

VII - Éléments de développement

A. Les investissements

Les investissements effectués dans l'industrie chimique sont le fait de deux catégories d'entreprises :

a. les entreprises déjà établies en Belgique (isolément ou en association avec des entreprises étrangères);

b. les entreprises nouvellement créées en Belgique. Ce sont généralement des sociétés de droit belge créées à l'initiative d'entreprises étrangères, américaines pour la plupart.

Les enquêtes effectuées et les données recueillies sont également de deux ordres :

a. celles qui proviennent d'entreprises constituées et, comme telles, atteintes par les questionnaires émanant soit des autorités, soit de l'organisation professionnelle;

b. celles d'entreprises nouvellement constituées et qui ne sont en état que de fournir des données prévisionnelles, qui donnent souvent lieu à ajustement ultérieur.

Il apparaît ainsi assez difficile d'additionner les deux ordres de données.

Nous donnons d'une part les montants investis par les entreprises et déclarés à l'organisation professionnelle. D'autre part, nous avons présenté un relevé global des capitaux que des entreprises étrangères déclarent avoir l'intention d'investir d^ns des installations industrielles en Belgique.

Dans la très grande majorité des cas, les entreprises nouvellement créées rejoignent l'organisation professionnelle dès le moment où elles entrent en activité industrielle et dès ce moment fournissent les données similaires aux autres entreprises.

335



Investissements dans l'industrie chimique En millions de francs

Total Remplacement Extension de Nouvelles capacités installations

|

1962 3.605 853 1.913 899 1963 (*) 3.257 942 1.569 746

Total Immeubles et Matériel de Matériel de terrains production transport

1962 3.605 738 2.824 43 1963 3.257 805 2.405 47

(*) Chiffres provisoires.

Le tableau ci-avant relève le résultat des enquêtes auxquelles ont répondu les entreprises de l'industrie chimique au sujet de leurs investissements réalisés en 1962 et en 1963.

Il est intéressant de relever l'origine des capitaux immobilisés dans des installations de production.

Financement des investissements

Autofinancement Marché public Institutions Total (*) publiques (*♦)

Années Millions o/ Millions o/ Millions 0/ de F

o/ /o de F o/ /o de F

0/ /o

1960 1.753 73,5 107 4,7 520 21,8 2.380 1961 2.073 71,0 204 7,2 633 21,8 2.910 1962 2.384 66,0 306 6,0 1014 28,0 3.604 1963 (***) 2.996 70,5 611 18,8 350 10,7 3.257

(*) Emission d'actions et d'obligations (··) S.N.C.I. et C.N.C.P. (♦**) Chiffres provisoires.

Investissements étrangers dans Vindustrie chimique

Ces chiffres ne représentent pas des immobilisations effectives comme celles du tableau précédent mais enregistrent des déclarations d'investissements valables pour une période de deux à trois années. Les immobilisations réelles pouvant excéder ou rester en deçà du

336



Investissements étrangers dans l'industrie chimique

Nationalité de l'investisseur étranger

Années Millions de francs Etats-Unis Autres

1959 1.830,5 1.102 728 1960 576 554 22 1961 3.316 1.237 2.079 1962 801 455 346 1963 1.400(estim.) 1.000 400

Source : Ministère des Affaires Economiques.

chiffre prévu. Us représentent dans la plupart des cas des installations nouvelles isolées ou en association avec des entreprises exis- tantes (Joint ventures). Ils ne comprennent pas (toujours) les prises de participation dans le capital de sociétés déjà établies ou la rémunération d'apport intellectuel. On pourrait estimer les capitaux étrangers nouvellement investis dans l'industrie chimique à environ 8 milliards de francs pour la période 1959/63, 60% étant d'origine U.S.A. et 40% d'origine diverse.

Relation entre les investissements et les éléments DE PRODUCTION

(1) (2) Relation entre les investisse- Relation entre les investisse-

ments et les effectifs ments et le chiffre d'affaires Années

1.000 F j di % du chiffre Indice d'investissement d'affaires

par ouvrier

1954 252 100 4,2 100 1955 321 127 4,9 116 1956 487 193 7,1 169 1957 602 239 8,5 202 1958 550 218 7,5 178 1959 418 166 5,0 119 1960 590 234 7,2 171 1961 700 277 8,2 195 1962 841 334 9,7 231 1963 756 300 8,2 195

337



Les investissements exprimés en francs par membre du personnel ouvrier se sont considérablement accrus depuis dix ans. Nous avons vu au point V que ce rapport est en relation avec l'accroissement du rapport

personnel ouvrier chiffre d'affaires

II s'agit bien entendu d'une moyenne pour l'ensemble du secteur. Si en général on investit un peu moins de 1 million pour mettre un ouvrier au travail, pour certaines installations, telles qu'en pétrochimie et en caoutchouc synthétique par exemple, il faut investir 3 à 3,5 millions par ouvrier. Les investissements exprimés en % du chiffre d'affaires montrent également un accroissement rapide.

B. La recherche

La recherche revêt pour l'industrie chimique une importance primordiale. Il s'agit d'une industrie qui évolue très rapidement, tant par les procédés industriels qu'elle met en œuvre que par les produits qu'elle met sur le marché. Cette mise sur le marché est la suite d'une longue série de recherches qui toutes n'ont pas cet aboutissement favorable; par ailleurs la vie «commerciale» des produits est de plus en plus courte.

Les secteurs d'utilisation eux aussi suivent cette accélération et requièrent des produits neufs.

A côté de cela, les produits traditionnels voient leurs procédés de fabrication évoluer, des perfectionnements sont sans cesse apportés aux procédés antérieurs en vue d'améliorer soit la qualité, soit le rendement, soit développer les quantités produites. Bref, sans recherche point d'industrie chimique.

Une importante industrie chimique belge a inauguré ses services de recherches il y a 85 ans par l'engagement d'un chercheur à temps plein non affecté à des travaux de contrôle. Ce chercheur avait, si l'on peut dire, fait souche : il y a vingt-cinq ans, une équipe d'une centaine de personnes poursuivait les travaux de recherches. Elles sont aujourd'hui plus de mille, et la société envisage, dans un délai qui n'atteindra pas le premier centenaire du chercheur initial, d'en utiliser plus de deux mille.

338



L'importance de la recherche a été mise en évidence par un rapport récent du Conseil National de la Politique Scientifique basé sur une enquête portant sur Tannée 1961. L'importance des secteurs effectuant des recherches s'établit comme suit :

En % du total des entreprises du secteur

Industrie chimique 35,5 Industrie métallurgique 22,8 Fabrications métalliques 17,8 Industrie de l'alimentation, des boissons et du tabac 12,5 Industrie textile et de la confection 7,0 Transports, construction, travaux publics 2,1 Secteurs industriels divers 10,9

La justification de ces chiffres apparaît au raisonnement : c'est à l'industrie chimique qui apporte ses produits à tous les autres secteurs d'activité qu'il incombe de rechercher de nouveaux produits et d'en mettre au point les usages. On peut donc dire qu'une bonne part de la recherche des autres secteurs est effectuée dans les laboratoires de l'industrie chimique.

Au sujet de la dimension des entreprises effectuant des recherches le rapport en question apporte également des précisions qui intéresseront le secteur.

Importance des entreprises selon % des entreprises effectuant des les effectifs recherches par rapport au total de

la catégorie

50 à 99 personnes 25,0 100 à 499 personnes 37,1 500 à 999 personnes 70,0

1.000 personnes et plus 50,0

II est vraisemblable que ces données, se rapportant à 1961, n'ont guère été modifiées depuis.

En ce qui concerne les résultats de l'industrie chimique belge les données suivantes situent l'importance de la recherche :

339



Dépenses de recherches (En millions de francs)

1962 1963 (♦)

Fonctionnement 848 1.000 Travaux effectués au dehors 42 33 Investissements 220 307

lTÏÏÔ L34Ö

Soit en % du chiffre d'affaires total du secteur 3.1 % 3,4%

(*) Chiffres provisoires.

Le personnel affecté à la recherche se répartit comme suit :

1962

Titulaires d'un diplôme de l'enseignement universitaire 512 Titulaires d'un diplôme de l'enseignement technique 477

supérieur Employés, ouvriers 2.448

I

Ces données sont d'autant plus encourageantes qu'elles s'inscrivent dans une progression régulière.

Années Dépenses totales % du chiffre en millions de F d'affaires total

Recherche et 1957 481 1,7 contrôle (♦) 1958 627 2,2

1959 688 2,1 1960 759 2,3

1961 919 2,6 Recherche 1962 1.110 3,1

1963 1.340 3,4

(♦) Les enquêtes antérieures à 1961 ne distinguaient pas entre les recherches proprement dites et le contrôle des fabrications.

La progression réelle est donc supérieure à la progression apparente.

340



Que signifient ces chiffres ? 1. La volonté de l'industrie chimique belge de ne pas se laisser

distancer. 2. Le coût élevé de la recherche et son incidence nullement

négligeable sur les prix de revient. 3. La nécessité de poursuivre, en l'accroissant, l'effort déjà

entrepris. Il est à noter qu'il n'existe pas d'éléments concernant la recher-

che pour l'industrie chimique des pays de la C.E.E. La comparaison avec les résultats annoncés par quelques grandes entreprises n'est pas justifiée, eu égard au fait que les chiffres que nous annonçons sont relatifs à l'ensemble du secteur et comprennent bon nombre d'entreprises qui n'ont pas ou peu d'activité dans le domaine de la recherche.

VIII - Éléments de structure

A. Evolution de la dimension des entreprises

L'annonce dans la presse d'un accord entre deux entreprises de l'industrie des produits photographiques a fait rebondir l'intérêt que le public attache au phénomène de concentration dans l'industrie chimique, intérêt qui avait été éveillé il y a 3 ans par l'annonce de la fusion Union Chimique Belge-Sidac-Fabelta. Ces informations ont un caractère bien propre à frapper l'attention, mais on aurait tort de croire que le phénomène de la concentration industrielle procède ainsi par «coups de théâtre». Ce phénomène est, prati- quement, continu et amène progressivement un changement de structure du secteur, spécialement au point de vue de la dimension des entreprises, dimension envisagée tant au point de vue du personnel occupé que du chiffre d'affaires réalisé.

Structure de l'industrie chimique II est bien entendu qu'il n'est guère possible de dégager des

données absolues eu égard au caractère hétérogène du secteur comprenant à la fois des industries de base fortement automatisées et des industries de transformation à caractère plus ou moins manufacturier.

De même au point de vue dimension optimum et importance

341



du capital engagé et effectifs, point de commune mesure entre une installation de synthèse pétrochimique, une industrie de fabrication de peintures ou une entreprise de production de médicaments, par exemple. Quoiqu'il en soit, si Ton répartit les entreprises à la

Chiffre d affaires selon l importance des entreprises

Entreprises comptant

Total Moins de 100 100 à 499 Plus de 500

personnes personnes personnes ι .

1953 Nombre d'entreprises 165 44 11 220 Nombre en % du total 74,9 20,1 5,0 100,0 Effectifs en % du total 19,0 35,9 45,1 100,0 Chiffre d'affaires en %

du total 16,6 31,0 52,4 100,0

1961 Nombre d'entreprises 136 44 16 196 Nombre en % du total 69,3 22,4 8,3 100,0 Effectifs en % du total 13,1 23,5 63,4 100,0 Chiffre d'affaires en % du total 15,0 25,9 59,1 100,0

Chiffre d'affaires 1 .000 F/an moyenne par personne : (♦♦)

1953 407 393 527 1961 587 562 477 (♦)

Fondé sur des données INS relatives à 75% des effectifs totaux de l'industrie chimique en 1953 et 66% en 1961.

(*) Ce dernier chiffre est aberrant. On pourrait croire en effet que les grandes entreprises sont de plus en plus «productives», que les installations mécanisées ont un quotient production par tête très élevé et croissant. Ce phénomène doit être attribué à l'accroissement plus rapide des employés et des cadres, conséquence du développement des services administratifs, commerciaux et surtout technico-commerciaux. Dans l'ensemble de l'industrie chimique le rapport ouvriers/employés était: en 1953, 73,6% ouvriers, 26,4% employés et cadres; en 1961, 70,1 % ouvriers, 29,9 employés et cadres; en 1963, 68,9% ouvriers, 31,1% employés et cadres.

(♦♦) II eût été plus correct de comparer les groupes d'entreprises sur la base, non du chiffre d'affaires brut, mais de la valeur ajoutée, cet élément fait toutefois défaut pour les années considérées.

342



fois par classes selon les effectifs et selon le chiffre d'affaires on constate, au terme d'une période de 8 ans (1953-1961), une diminution relative des entreprises petites (moins de 100 personnes occu- pées), un léger accroissement des entreprises moyennes (100 à 499 personnes) en nombre allant de pair avec une réduction des effectifs moyens et du chiffre d'affaires et enfin un accroissement sensible des entreprises de plus de 500 personnes. Ce groupe comprend les entreprises qui occupent jusqu'à 8.000 personnes et au-delà.

Nous renvoyons le lecteur que ce point intéresse à l'étude publiée dans le Bulletin de statistique de l'I.N.S. de janvier 1964, p. 142 et suivantes et notamment aux tableaux 42 et 43, p. 180.

B. Répartition des éléments du prix de revient

Une enquête réalisée sur une fraction de l'industrie chimique comprise entre 2/3 et 3/4 du total de l'industrie chimique, permet de parvenir aux constatations suivantes.

La valeur brute de la production est passée entre 1954 et 1961 aux chiffres suivants :

Valeur : milliards de francs. Indice : 1954 = 100

Valeur brute de la production Marges (*)

Années Valeur Indice Valeur Indice I

1954 15,4 100 2,4 100 1955 16,0 104 1,8 55 1956 17,7 115 1,4 58 1957 17,9 117 1,3 54 1958 17,8 116 1,2 50 1959 19,0 123 0,9 38 1960 20,8 135 1,2 50 1961 20,8 135 i 1,3 54

j (*) Différence entre le total des dépenses pour matières premières, énergie,

salaires et appointements, charges sociales, impôts et taxes, amortissement et frais divers et la valeur brute de la production à la sortie d'usine. Pendant la période, la valeur brute dela production a augmenté de 35%, les marges ont diminué de près de moitié.

On constate que les éléments du prix de revient ont varié comme suit (en % de la valeur de la production brute).

343



Mor ι η 1 r γ " ■ -' γ

130 1 >- '- Char cf es soc/a /es +4.o% *** m Char

1_ 1^| cf es soc/a

- p-^

+4.o% ^-'r

*** ^ - i effectifs + to%

11Q L^ -*"T Matières premières + 0.7%

m- h T~^ - - '/ ' - p^

- p

Enercf/e -2,2%Γ*~*~~^ 90 η

-γ

1 7^-

80-

70- NJ-

60 '^^^ -J4,2 %

50 ^^^T

40 _^^^__^

50' I L_ I I I 1^ _ 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961

L'augmentation de la contribution patronale à la sécurité sociale est particulièrement importante : l'accroissement relatif des salaires et appointements est de 6%, celui des matières premières de 5%, tandis que l'énergie diminue de 21% (*). Les marges elles

(♦) Nous avons exposé ici l'an dernier (1963, n° 4) la modification qui s'est produite dans l'approvisionnement de l'industrie chimique en «matières énergétiques». La substitution des produits charbonniers par les produits pétroliers se traduit par une réduction corrélative des dépenses pour ce poste.

344



sont en réduction constante, soulignant l'effort des entreprises pour maintenir leur compétitivité sur les marchés.

Tendance (moyenne annuelle, exponentielle)

1. Effectifs (chiffres absolus) + 1 % 2. Rémunérations du personnel (*) + 1 % 3. Contributions patronales à la sécurité sociale (*) + 4% 4. Matières premières (♦) + 0,7% 5. Energie (*) - 2,2% 6. Marges (*) - 14,2%

(*) Exprimés en % de la valeur brute de la production.

La répartition des différents éléments du prix de revient est la suivante (en 1961) :

Éléments du prix de revient

% de la valeur brute de la pro-

duction

a) Matières premières, matières auxiliaires, emballages, matières énergétiques 52,5

b) Frais de personnel : salaires, appointements, contributions à la sécurité sociale, assurances 23,5

c) Impôts, timbres fiscaux 3,0 d) Amortissements 6,9 é) Frais divers 7,8

Marges 6,3

Valeur brute de la production en usine 100,0

Le chiffre d'affaires s'est accru plus rapidement que les effectifs. En 9 années il a augmenté de près de moitié. Cet accroissement est encore plus sensible si on ne considère que le personnel affecté à la production.

Chiffre d'affaires 1953 473.000 F par ouvrier 1961 716.000 F par ouvrier

soit un indice de 152

345



Cela signifie-t-il un accroissement de productivité au sens où l'on entend communément ce terme ?

Chiffre d'affaires et personnel

Chiffre d'affaires Personnes occupées par pour 1 million de

personne occupée chiffre d'affaires Années

1.000 F Indice Nombre Indice

1953 362 100 2,76 100 1954 419 116 2,39 87 1955 422 117 2,37 86 1956 453 125 2,21 80 1957 459 127 2,18 79 1958 468 129 2,15 78 1959 492 136 2,03 74 1960 514 142 1,94 70 1961 533 147 1,87 68

(♦) Calculé sur une fraction de l'industrie chimique (définition I.N.S.).

Il faut se souvenir, comme nous l'avons déjà montré précé- demment, qu'une part importante des investissements est consacrée à la modernisation des installations qui ont pour objectif une augmentation du rendement et une utilisation plus rationnelle et plus noble de la main-d'œuvre au travail.

Les fonctions d'exécution machinale ont été progressivement substituées par des appareils mécaniques. D'autre part les investissements nouveaux comportent des procédés qui font appel à une main-d'œuvre moins nombreuse mais affectée à des fonctions de contrôle.

IX - Conclusions

Comme les années précédentes, nous nous sommes efforcés d'illustrer par des données l'évolution d'un secteur important de l'économie du pays. Jusqu'ici peu de chercheurs ont pu analyser un secteur aussi vaste et aussi évolutif et sur lequel il n'existe que très peu de données disponibles.

346



Nous serions heureux d'avoir contribué à mettre quelques élé- ments à leur disposition.

Nous n'avons pas voulu répéter les éléments qui sont déjà disponibles dans le rapport que la Fédération des Industries Chi- miques de Belgique consacre à l'activité de son secteur en 1963. Il nous a paru utile de faire porter l'analyse sur quelques aspects importants de cette industrie, que nous n'avions pu développer précédemment (*).

En suivant l'article jusqu'au bout le lecteur aura compris les difficultés d'une industrie dont la vocation est de réaliser hors de ses frontières, la moitié de son chiffre d'affaires, à partager presque par parts égales le marché intérieur avec de puissants concurrents étrangers, à faire face à un enchérissement rapide des charges salariales et sociales, à consacrer 10% de son chiffre d'affaires à des investissements qui doivent rapidement être renou- velés et 3% à ses recherches.

Sans doute le monde consomme-t-il chaque jour davantage de produits chimiques : la vie d'aujourd'hui n'est plus concevable sans la participation constante des produits qu'elle met sur le marché. Les pays les plus vastes reconnaissent aujourd'hui la prépondérance de ce secteur sur les secteurs qui hier encore étaient l'ossature des nations développées industriellement. Mais si elle est active, elle n'en est pas, pour autant, exempte de soucis, de «difficultés». C'est son honneur que de les surmonter et de poursuivre.

(*) Recherches Economiques de Louvain, 1962, n° 4, p. 285, 1963, n° 4, p. 353.

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Documents

LA BELGIQUE EN 1963 || L'industrie chimique en 1963