17

La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister
Page 2: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

LA BIOÉNERGIE

Page 3: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

DANS LA MEME COLLECTION

LA GESTALT THERAPIE DE L'ICI ET MAINTENANT

Marie PETIT

LES THERAPIES SEXUELLES Charles et Josette GELLMAN

L'EQUIPE DANS LA CRISE PSYCHIATRIQUE Jean-Claude BENOIT

L'ENFANT ET LE REVE-EVEILLE UNE APPROCHE PSYCHOTHERAPIQUE DE L'ENFANT

Nicole FABRE

LE PSYCHODRAME UNE PSYCHOTHERAPIE ANALYTIQUE

Philippe GARNIER, Sylviane BONNOT-MATHERON MYTHANALYSE JUNGIENNE

Pierre SOLIÉ DETENTE ET MOUVEMENT EN PSYCHOTHERAPIE

L'ABORD CORPOREL THERAPEUTIQUE E. BARON, J.-C. BENOIT, E. DEBURE, M. ERLICH, F. NOEL, M. PELLERIN

SEXE, CORPS ET GROUPE L'ABORD PSYCHOCORPOREL EN SEXOLOGIE

Marie-Aimée GUILHOT, Alain LETUVE PSYCHOTHERAPIE DE GROUPE POUR LES COUPLES

Marie-Aimée et Jean GUILHOT LES ATELIERS THERAPEUTIQUES D'EXPRESSION PLASTIQUE

Anne DENNER L'ANALYSE PAR LE REVE-EVEILLE-DIRIGE

UNE ETUDE CLINIQUE Nicole FABRE

LE FACE A FACE EN PSYCHOTHERAPIE Jean-Claude BENOIT

DES ENTRETIENS COLLECTIFS AUX THERAPIES FAMILIALES EN PSYCHIATRIE DE SECTEUR

A. DAIGREMONT, C. GUITTON, B. RABEAU

Page 4: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

PSYCHOTHÉRAPIES - MÉTHODES ET CAS COLLECTION SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR P. SIVADON

ET DE J.-C. BENOIT, J. GUILHOT, A. MATHÉ

CLAUDE GARRAUD

LA BIOÉNERGIE DU RISQUE DE VIVRE... AU PLAISIR D'EXISTER

Préface de Charles Gellman Annexe de Francine Pariente

LES ÉDITIONS ESF 17, rue Viète, 75017 Paris

Page 5: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

© LES EDITIONS ESF 1985 - ISBN 2.7101.0506.3 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrate, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1 de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

Page 6: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

A Jacqueline.

Page 7: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

Même les oreilles ont des murs. SOL, le clown.

Page 8: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

REMERCIEMENTS

Je veux tout particulièrement remercier : Mes amis, Bernard Aubin, psychiatre des hôpitaux et analyste du Groupe International du Rêve Eveillé Desoille (G.I.R.E.D.), et Jac- ques Missonnier, psychopédagogue, qui ont bien voulu consacrer un peu de leur temps à lire mon manuscrit avant qu'il ne soit défi- nitif. Les remarques pertinentes qu'ils m'ont faites m'ont incité à gommer certaines lourdeurs d'écriture et à étayer, plus solidement, nombre d'hypothèses conceptuelles. Ma compagne, Jacqueline Meyniel, qui a épongé mes humeurs lors des moments d'écriture difficile et lu avec attention les premières ébauches de ce texte... et qui, je l'espère, partagera ma joie du tra- vail achevé. Madame Francine Pariente, enseignante à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Clermont-Ferrand, qui a bien voulu rédi- ger le résumé d'une recherche, visant à évaluer à l'aide du test de Rorschach l'impact de ma pratique clinique, pour le publier dans cet ouvrage. Mes fréquentes confrontations à sa grande connais- sance des divers écrits psychanalytiques m'ont souvent permis d'affiner ma réflexion et de mieux conceptualiser ma pratique. Le Docteur Charles Gellman, psychanalyste, qui m'a offert l'irrem- plaçable possibilité de confronter mon expérience, au sein de la Société Française de Sexologie Clinique qu'il préside depuis sa création avec compétence et générosité, à celle des nombreux cliniciens qui placent leur confiance en cette dynamique Associa- tion pour parfaire leur formation. Jérôme Liss, auprès de qui je me suis formé en bioénergie et qui m'a, par la suite, toujours chaleureusement encouragé à poursuivre les développements originaux de ma pratique. Mes amis, César Abascal et Georges Vachon, ostéopathes, qui m'ont convaincu de la subtilité de leur pratique et de l'enrichissement que l'ostéopathie peut apporter à la compréhension bioénergétique de l'humain,

Page 9: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

□ Après des études scientifiques, au cours desquelles il prépare une licence et un doctorat, Claude Garraud enseigne l'électronique en faculté. Ayant en- trepris une psychanalyse, il poursuit à l'issue de celle-ci sa démarche dans des groupes de psychodrame, de rencontre puis de bioénergie-gestalt. Il conti- nue sa formation dans des groupes didactiques et mène à terme une forma- tion d'analyste Rêve-Eveillé. Claude Garraud assure des cours à la faculté de Clermont-Ferrand sur les les thérapies psychocorporelles et anime des groupes de développement per- sonnel de bioénergie-gestalt. Membre titulaire de la Société Française de Sexologie, il a publié un premier livre, aujourd'hui épuisé, L'épanouissement affectif et sexuel, aux Editions Retz.

Page 10: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister
Page 11: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister
Page 12: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

PRÉFACE

UELQUES souvenirs personnels de journées de Bioénergie, à titre de patient, ou en situation de formation (ce qui est la même chose). A New York d'abord, dans un loft de Sud

Manhattan, à l'occasion du premier voyage aux Etats-Unis de la Société Française de Sexologie Clinique en 1974, nous nous retrou- vons à une douzaine, confiés à Alan Schwartz, pour une session de Bioénergie, dont nous ne connaissons pratiquement rien à l'époque. Beaucoup d'explications théoriques (en anglais), sur l'énergie, le souffle, le grounding (enracinement), suivies par des exercices d'échauffement très kinésithérapiques, et puis nous nous retrou- vons allongés les bras en l'air, à appeler et crier « Maman... Ma- man ». Vu de l'extérieur c'est assez fou, mais après cinq minutes, l'inat- tendu arrive : changement de scène à vue, je me retrouve vers l'âge de ? ans, fiévreux au fond d'un lit, avec la rougeole peut-être, à appeler ma mère qui n'entend pas, et tout un flux d'angoisse et d'hostilité rancunière qui remonte totalement intact, ni modifié ni entamé par les années, avec la netteté de certains rêves qui vous font douter de la réalité. Jamais ce souvenir si riche d'émotions, n'était revenu au cours de mes années de divan en psychanalyse freudienne. Bizarre. La tech- nique de la Bioénergie permet donc de court-circuiter des systèmes défensifs solidement installés, et de ramener à la conscience un matériel psychologique neuf, de haute intensité émotionnelle. Autre séance, cette fois de végétothérapie reichienne, avec le Dr Frédérico Navarro, de Naples (la végétothérapie ou thérapie du système végétatif est la première forme de thérapie psycho- corporelle mise au point par Reich et les différences avec la Bio- énergie sont parfaitement expliquées plus loin par Claude Garraud). Au cours d'un exercice allongé, la tête pendant en hyper-extension hors du lit, et le regard balayant de gauche à droite, surgit le sou- venir suivant, qui là encore étonne par la vivacité des perceptions : je suis un petit garçon, cherchant à regarder sous les jupes d'une femme. Evidemment ce n'est pas très original, de nombreux pa-

Page 13: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

tients décrivent de tels faits, mais pour un sujet donné, il s'agit de souvenirs uniques, pierres angulaires de la construction de l'esprit. La Bioénergie est donc une méthode analytique puissante, four- nissant aux thérapeutes des moyens d'avancer, là où les autres piétinent. Piétinements qui expliquent sans doute l'aspect fatigué de nombre de thérapeutes, sur les plans physique et théorique (selon le livre de Catherine Clément : « Les fils de Freud sont fati- gués »). On ne pourra pas faire ce reproche à Claude Garraud, dont le livre vivifiant, se lit d'une traite, bien que le niveau en soit constamment élevé. Il ne s'agit pas d'une vulgarisation pour magazine, mais d'un ouvrage pour professionnels de la psychothérapie. Ils y trouveront un travail de synthèse, exceptionnellement stimulant par sa luci- dité, son intelligence, son honnêteté : on sent que Claude Garraud possède son métier, grâce à un solide background scientifique, et qu'il est aussi une personne attentive, qui prend soin avec bien- veillance et compétence de ses patients les plus cuirassés ou les plus régressés. Claude Garraud se garde bien de tomber dans le piège des néo- phytes en Bioénergie, qui pensent que leur technique répond à tous les problèmes existentiels et névrotiques, et il souligne au contraire la nécessité d'une flexibilité et d'une polyvalence thérapeutiques ainsi que l'importance du cadre de référence freudien qui demeure le fondement théorique et pratique inégalé à ce jour de l'art psycho- thérapique. La polyvalence est en particulier indispensable dans le champ des insuffisances sexuelles, où le thérapeute est confronté à des de- mandes précises et à un contrat implicite d'efficacité. Il faut là s'adresser avec des techniques parfois très différentes et savoir coiffer plusieurs casquettes, lorsque l'on est dans un véritable em- boîtement de poupées russes, à savoir qu'il faut travailler : sur le biologique et le médical, sur l'intrapsychique personnel, sur le couple, sur le champ familial, sur le champ social et culturel. Par ailleurs, et même si nous nous focalisons uniquement sur le champ psychologique personnel, le thérapeute ne saurait se limiter à l'exploration du passé, à n'être qu'un voyageur temporel. Déjà Wilhelm Reich dans des pages denses et brillantes de « l'Analyse caractérielle », montrait l'obligation pour achever une psychanalyse, d'un travail dans trois directions principales : sur le plan topique, sur le plan dynamique, et sur le plan économique.

Page 14: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

Ces termes, clairs pour les spécialistes, méritent des commentaires en raison de leur importance dans la conduite des cures psycholo- giques ou sexologiques. Le mot topique vient de « topos » = lieu. Il s'agit de l'étude des « lieux » psychiques, c'est-à-dire de l'inconscient, du préconscient et du conscient. Travailler sur le plan topique, signifie rendre cons- cient ce qui est inconscient. L'exploration de l'inconscient se faisant par les techniques classiques de la psychanalyse (analyse des rêves, des souvenirs d'enfance ou traumatiques, des actes manqués...), mais aussi par la régression topique, c'est-à-dire par l'utilisation de moyens tels le rêve éveillé dirigé, l'hypnose, la narco-analyse et bien entendu l'analyse bioénergétique. Le mot dynamique vient de « dunamis » = force. Le traitement doit modifier l'équilibre des forces psychiques de l'esprit. Le moi du névrosé est faible, coincé entre les pulsions sexuelles exigeantes du ça, et un surmoi dont la morale est rigide, sans complai- sance. Il s'agit dans la cure, de diminuer l'influence du surmoi et de permettre au MOI de jouer son rôle directeur, en fonction de la réalité actuelle externe et interne, et non pas en fonction de besoins infantiles anachroniques, ou des pressions d'un surmoi constitué à partir de principes religieux ou de conventions sociales standardisées. C'est là que le thérapeute doit savoir prendre parti, car comme l'écrit Freud (Abrégé de psychanalyse, 1940) « Dieu combat du côté du plus fort ». Le résultat d'une thérapie est en effet celui d'un rapport de forces où le thérapeute a son rôle à jouer. Enfin le travail sur le plan économique ou énergétique (psy- chiques), fait l'objet de nombreux chapitres de cet ouvrage, où il est clairement montré que la gestion de l'énergie psychique (ou énergie vitale, ou énergie sexuelle ou libido = tous ces termes sont synonymes), passe par des modalités de décharge en particulier sous le mode de l'orgasme. C'est ici que les objectifs de la Bio- énergie rejoignent ceux de la Sexologie Clinique, conduisant à consi- dérer et à agir sur la circulation de l'énergie corporelle et le compor- tement sexuel. L'aptitude de la Bioénergie à gérer les processus de décharge, en fait une méthode efficace de relaxation (relaxation = post- décharge), et aussi un traitement parmi les meilleurs, dans les névroses post-traumatiques, par le mécanisme de la catharsis (pur- gation mentale). On lira à ce propos dans le chapitre IV la cure d'une jeune femme présentant une telle névrose post-traumatique après un viol. Il me reste à remercier Claude Garraud de m avoir offert ce lieu d'expression, où selon les principes de la Bioénergie, j'ai pu me libérer de tensions psychiques, de souvenirs teintés émotionnelle-

Page 15: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

ment et de formulations sur la psychothérapie qui me tiennent à cœur. La dernière de mes idées sera la suivante : un travail psycholo- gique n'est pas forcément laborieux ou ennuyeux ou déprimant. Il y a aussi dans les psychothérapies des moments de ludisme, d'euphorie, et même de la jouissance pure, qui sont le véritable salaire du thérapeute. La Bioénergie vous verrez, ce n'est pas triste !

Dr Charles GELLMAN Président de la Société Française

de Sexologie Clinique

Page 16: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

La BIOÉNERGIE, psychothérapie à médiation corporelle, a été élaborée aux États-Unis par Alexander Lowen et John Pierrakos, dans le courant des années 50. Elle s'enracine dans les travaux de Reich et de Freud. Elle apparut en France au début des années 70, tout d'abord en marge des circuits psychothérapiques officiels. Depuis quelques années, elle commence à susciter un intérêt croissant chez les psychothérapeutes de formation « classique ». La bioénergie considère l'individu comme entité psycho- somatique. La prise en compte de la seule parole est insuffisante et ne permet pas de venir à bout de tous les dysfonctionnements. Les troubles doivent donc être appréhendés tant au niveau corporel que psychique. Une « lecture » du corps permet de repérer les zones de forte tension musculaire limitant, voire interdisant, la libre circulation des « fluides » énergétiques qui parcourent l'organisme sain. Ensuite, les moyens mis en œuvre visent à dissoudre ces blocages qui s'enchevêtrent en une véritable cuirasse caractérielle et musculaire limitant la capacité de jouir de la vie. La méthode bioénergétique interpelle le sujet dans sa manière d'être là, ici et maintenant, à l'aide « d'exerci- ces » mobilisant les différents registres expressifs : ges- tuel, postural, imaginaire, émotionnel, verbal... Le vécu émotionnel dense, alors catalysé, permet d'actualiser et de traiter divers conflits emprisonnant les potentialités de la personnalité. La bioénergie n'exclut pas la parole. Elle favorise l'enraci- nement de celle-ci dans le vécu immédiat. Elle encourage à déjouer les pièges de la rationalisation défensive, car le savoir sur soi passe avant tout par l'expérience pleine de l'instant présent. La révélation du « comment ? » beau- coup plus que la découverte d'un « pourquoi ? », permet de restaurer le plaisir d'exister. Dans cet ouvrage, Claude Garraud tente de montrer l'ori- ginalité et la richesse de l'approche bioénergétique, sa complémentarité avec la psychanalyse, et sa capacité à intégrer les apports d'autres méthodologies psychocorpo- relles. Des exemples cliniques illustrent les différents concepts.

Page 17: La bioénergie : du risque de vivre au plaisir d'exister

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections

de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.