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268 Actualités — Brèves de douleurs consacrer un nouveau numéro spécial à la douleur. En guise d’introduction, voilà le lecteur mis en garde : le choix des mots est primordial pour établir une relation de confiance avec le patient. Attention donc aux raccourcis du jargon médical, qui peut être pris au pied de la lettre. Dont acte. Les auteurs des articles de ce numéro spécial ne font pas de la douleur mais exercent tous l’hypnose auprès de patients douloureux. Trois articles sont consacrés aux douleurs aiguës provoquées par des actes à visée diagnostique et/ou thérapeutique : il s’agit des soins apportés aux grands brûlés [2], des soins dentaires [3] et des endoscopies digestives [4]. Dans ces trois circonstances, les auteurs apportent leur expérience de clinicien formé à l’hypnose, en témoignant du confort apporté par cette approche dans leur exercice. Les vignettes cliniques sont riches et illustrent la diversité des situations rencontrées ; en guise d’exemple, les sports de glisse constituent une métaphore adaptée à la réalisation des fibroscopies gastriques... Mais l’hypnose trouve aussi tout son intérêt lorsque la douleur est récurrente, comme dans les céphalées [5], migraineuses ou non, ou encore lorsque la réaction de l’organisme face à un traumatisme est disproportionnée, comme dans l’algodystrophie [6]. D’une fac ¸on générale, le syndrome douloureux mérite une analyse sémiologique fine : le dialogue avec le patient peut ainsi permettre de « chosifier la douleur ». Dans son article [7], Claude Virot propose ainsi au thérapeute d’amener son patient à se positionner sur la forme, la dimension, la consistance, l’épaisseur, le poids, la localisation, la surface, la fixation, le contenu, la température, voire la couleur de la douleur. Cette démarche permet au patient de transformer progressivement sa plainte douloureuse globale et immatérielle en une « chose respectée et reconnue du thérapeute, une chose identifiée, une chose limitée sur laquelle va pouvoir se focaliser l’énergie de changement du patient. L’effort à fournir devient alors à la mesure des ressources disponibles ». Ce processus, qui consiste à transformer une sensation en une chose, se nomme « réification ». C’est par ce biais que le thérapeute peut aider son patient à mobiliser progressivement ses capacités à modifier sa perception de l’objet créé (palpable donc devenu malléable) et donc de la douleur. Ce numéro hors série est accessible à tous et apporte des éléments de réflexion aux professionnels confrontés à la douleur, aussi bien aiguë que chronique. Pour plus d’informations : www.revue-hypnose-therapies-breves.com. Références [1] Bellet P. Je fais de la douleur! Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:4—5. [2] Stephant M. L’effroi et l’enfer. L’hypnose dans le traite- ment des grands brûlés. Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:6—15. [3] Zeidan J. La peur de la douleur. Chirurgie dentaire et hypnose. Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:34—45. [4] Moutach C. Hypno-sédation et endoscopie digestive chez l’enfant. Quand l’imagination prend soin du corps. Revue Hyp- nose et thérapies brèves 2009;HS3:70—80. [5] Bellet P. Douleurs capitales. Migraines, céphalées et autres en- têtes. Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:60—8. [6] Lajous E, Franzetti G. L’algodystrophie ou les larmes du corps. La maladie n’est-elle pas là pour nous guérir ? Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:46—58. [7] Virot C. La réification. Une douleur palpable. Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:16—32. Florentin Clère Consultation pluridisciplinaire de la douleur, centre hospitalier de Châteauroux, 216, avenue de Verdun, 36000 Châteauroux, France Adresse e-mail : [email protected]. Disponible sur Internet le 4 septembre 2009 doi:10.1016/j.douler.2009.07.004 La capsaïcine sort son patch A patch of capsaicine La capsaïcine est un agoniste des récepteurs TRPV1 qui limite la sensibilisation du système nerveux périphérique lorsqu’elle est appliquée par voie cutanée. Elle n’est dispo- nible en France que dans le cadre d’une autorisation tempo- raire d’utilisation (ATU), sous forme de crème dosée à 0,025 ou 0,075 %. Son indication préférentielle est la douleur neu- ropathique localisée. Cette crème nécessite une application répétée dans la journée, le soulagement obtenu est incons- tant et souvent limité par une sensation de brûlure cutanée. Afin de remédier à ces inconvénients, l’idée de dévelop- per un patch de capsaïcine a fait son chemin : Backonja et al. ont ainsi publié [1] une étude randomisée, en double aveugle, pour étudier l’efficacité et la tolérance d’un patch de capsaïcine dosé à 8 % (NGX-4010) sur des douleurs post- zostériennes. Au total, 402 patients ont été inclus, 206 ont bénéficié de ce patch (P8 %), 196 d’un patch « contrôle » (PC) très faiblement dosé en capsaïcine (0,04 %). Ces deux patchs ont été utilisés en application unique d’une heure, après application locale d’une crème de lidocaïne dosée à 4 %. Les principaux résultats de cette étude sont les suivants : deux semaines après l’application du patch, l’intensité douloureuse moyenne était réduite de 1,7 points (30 %) dans le groupe P8 % contre 1,2 points (20 %) dans le groupe PC. Ces résultats étaient identiques dix semaines plus tard ; le nombre de patients soulagés de plus de 30 % à trois mois était de 44 % dans le groupe P8 % contre 33 % dans le groupe PC ; les effets secondaires étaient limités à des réactions locales, restant transitoires mais très fréquentes dans le groupe P8 % : érythème dans 94 % des cas, douleur dans 56 % des cas (versus 65 % et 22 % dans le groupe PC). Les auteurs de cette étude concluent leur article ainsi : l’application unique pendant une heure d’un patch de cap- saïcine à 8 % permet un soulagement significatif et prolongé dans le temps de la douleur post-zostérienne, sans effet secondaire systémique. C’est un fait, qu’il convient cepen- dant de relativiser. En effet, le soulagement obtenu reste faiblement supérieur au placebo (0,5 points sur une échelle numérique) et les effets secondaires locaux, même après application préalable de lidocaïne en crème, restent quasi- constants. À suivre...

La capsaïcine sort son patch

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es auteurs des articles de ce numéro spécial ne font pas dea douleur mais exercent tous l’hypnose auprès de patientsouloureux. Trois articles sont consacrés aux douleursiguës provoquées par des actes à visée diagnostique et/ouhérapeutique : il s’agit des soins apportés aux grands brûlés2], des soins dentaires [3] et des endoscopies digestives4]. Dans ces trois circonstances, les auteurs apportent leurxpérience de clinicien formé à l’hypnose, en témoignantu confort apporté par cette approche dans leur exercice.es vignettes cliniques sont riches et illustrent la diversitées situations rencontrées ; en guise d’exemple, les sportse glisse constituent une métaphore adaptée à la réalisationes fibroscopies gastriques. . . Mais l’hypnose trouve aussiout son intérêt lorsque la douleur est récurrente, commeans les céphalées [5], migraineuses ou non, ou encoreorsque la réaction de l’organisme face à un traumatismest disproportionnée, comme dans l’algodystrophie [6].’une facon générale, le syndrome douloureux mérite unenalyse sémiologique fine : le dialogue avec le patient peutinsi permettre de « chosifier la douleur ». Dans son article7], Claude Virot propose ainsi au thérapeute d’ameneron patient à se positionner sur la forme, la dimension,a consistance, l’épaisseur, le poids, la localisation, laurface, la fixation, le contenu, la température, voire laouleur de la douleur. Cette démarche permet au patiente transformer progressivement sa plainte douloureuselobale et immatérielle en une « chose respectée eteconnue du thérapeute, une chose identifiée, une choseimitée sur laquelle va pouvoir se focaliser l’énergie dehangement du patient. L’effort à fournir devient alors

la mesure des ressources disponibles ». Ce processus,ui consiste à transformer une sensation en une chose, seomme « réification ». C’est par ce biais que le thérapeuteeut aider son patient à mobiliser progressivement sesapacités à modifier sa perception de l’objet créé (palpableonc devenu malléable) et donc de la douleur. Ce numéroors série est accessible à tous et apporte des élémentse réflexion aux professionnels confrontés à la douleur,ussi bien aiguë que chronique. Pour plus d’informations :ww.revue-hypnose-therapies-breves.com.

éférences

1] Bellet P. Je fais de la douleur ! Revue Hypnose et thérapiesbrèves 2009;HS3:4—5.

2] Stephant M. L’effroi et l’enfer. L’hypnose dans le traite-ment des grands brûlés. Revue Hypnose et thérapies brèves2009;HS3:6—15.

3] Zeidan J. La peur de la douleur. Chirurgie dentaire et hypnose.Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:34—45.

4] Moutach C. Hypno-sédation et endoscopie digestive chezl’enfant. Quand l’imagination prend soin du corps. Revue Hyp-nose et thérapies brèves 2009;HS3:70—80.

5] Bellet P. Douleurs capitales. Migraines, céphalées et autres en-têtes. Revue Hypnose et thérapies brèves 2009;HS3:60—8.

6] Lajous E, Franzetti G. L’algodystrophie ou les larmes du corps.La maladie n’est-elle pas là pour nous guérir ? Revue Hypnose etthérapies brèves 2009;HS3:46—58.

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Actualités — Brèves de douleurs

7] Virot C. La réification. Une douleur palpable. Revue Hypnose etthérapies brèves 2009;HS3:16—32.

Florentin ClèreConsultation pluridisciplinaire de la douleur,

centre hospitalier de Châteauroux, 216, avenuede Verdun, 36000 Châteauroux, France

Adresse e-mail : [email protected].

Disponible sur Internet le 4 septembre 2009

oi:10.1016/j.douler.2009.07.004

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a capsaïcine est un agoniste des récepteurs TRPV1 quiimite la sensibilisation du système nerveux périphériqueorsqu’elle est appliquée par voie cutanée. Elle n’est dispo-ible en France que dans le cadre d’une autorisation tempo-aire d’utilisation (ATU), sous forme de crème dosée à 0,025u 0,075 %. Son indication préférentielle est la douleur neu-opathique localisée. Cette crème nécessite une applicationépétée dans la journée, le soulagement obtenu est incons-ant et souvent limité par une sensation de brûlure cutanée.fin de remédier à ces inconvénients, l’idée de dévelop-er un patch de capsaïcine a fait son chemin : Backonja etl. ont ainsi publié [1] une étude randomisée, en doubleveugle, pour étudier l’efficacité et la tolérance d’un patche capsaïcine dosé à 8 % (NGX-4010) sur des douleurs post-ostériennes. Au total, 402 patients ont été inclus, 206 onténéficié de ce patch (P8 %), 196 d’un patch « contrôle » (PC)rès faiblement dosé en capsaïcine (0,04 %). Ces deux patchsnt été utilisés en application unique d’une heure, aprèspplication locale d’une crème de lidocaïne dosée à 4 %. Lesrincipaux résultats de cette étude sont les suivants :deux semaines après l’application du patch, l’intensitédouloureuse moyenne était réduite de 1,7 points (−30 %)dans le groupe P8 % contre 1,2 points (−20 %) dans legroupe PC. Ces résultats étaient identiques dix semainesplus tard ;le nombre de patients soulagés de plus de 30 % à troismois était de 44 % dans le groupe P8 % contre 33 % dans legroupe PC ;les effets secondaires étaient limités à des réactionslocales, restant transitoires mais très fréquentes dansle groupe P8 % : érythème dans 94 % des cas, douleurdans 56 % des cas (versus 65 % et 22 % dans le groupePC).

Les auteurs de cette étude concluent leur article ainsi :’application unique pendant une heure d’un patch de cap-aïcine à 8 % permet un soulagement significatif et prolongéans le temps de la douleur post-zostérienne, sans effetecondaire systémique. C’est un fait, qu’il convient cepen-

ant de relativiser. En effet, le soulagement obtenu resteaiblement supérieur au placebo (0,5 points sur une échelleumérique) et les effets secondaires locaux, même aprèspplication préalable de lidocaïne en crème, restent quasi-onstants. À suivre. . .
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Actualités — Brèves de douleurs

Note : il s’agit d’une étude clinique de phase III, la cap-saïcine en patch est en cours de développement, donc nondisponible en pratique clinique.

Référence

[1] Backonja M, Wallace MS, Blonsky ER, Cutler BJ, Malan Jr P, RauckR, et al. NGX-4010, a high-concentration capsaicin patch, forthe treatment of postherpetic neuralgia: a randomised, double-blind study. Lancet Neurol 2008;7:1106—12.

Florentin ClèreConsultation pluridisciplinaire de la douleur,

centre hospitalier de Châteauroux, 216, avenuede Verdun, 36000 Châteauroux, France

Adresse e-mail : [email protected].

Disponible sur Internet le 4 septembre 2009

doi:10.1016/j.douler.2009.07.005

Rôle du catastrophisme et des interactionssociales sur le vécu douloureux

Role of catastrophism and social interaction onpainful experiences

Le modèle transactionnel du stress développé par Lazaruset Folkman [1] met l’accent sur le traitement cognitif pré-conscient d’un événement susceptible de mettre en dangerl’individu. La douleur apparaît comme un bon exemple destimulus pouvant générer du stress. L’information délivréeaux patients douloureux et la dynamique interpersonnelle ausens large ont-t-ils un impact sur leurs stratégies de coping(adaptation psychologique), leur perception et seuil de tolé-rance à la douleur ? L’étude expérimentale de Jackson etal. [2] tente de répondre à ces questions. Un échantillonde 86 couples de sujets sains fut ainsi constitué ; chaquesujet s’est vu attribuer aléatoirement un rôle soit de parti-cipant (P) soit d’observateur (O). Ils furent tous informés dela nature de l’expérience et de la consigne associée : le Pdevait, accompagné par un O, plonger son membre supérieurgauche dans une eau à 2 ◦C aussi longtemps que possible. Lescouples furent au préalable et aléatoirement inclus dansune des trois conditions expérimentales élaborées par leschercheurs. Dans chaque condition, le couple était tempo-rairement séparé pour bénéficier chacun de leur côté d’uneinformation spécifique. Dans la condition « réassurante »(CR), les deux sujets lisaient un texte décrivant le carac-tère inoffensif de l’application d’une matière froide surla peau et l’absence de corrélation entre la douleur etune atteinte cutanée. Dans la condition « catastrophiste »(CC), les deux sujets lisaient un texte traitant des symp-tômes de l’engelure et de ses éventuelles complications.Enfin, dans la condition « mixte » (CM), le P lisait le texte« rassurant » et l’O celui sur l’engelure. Leurs résultats

montrent un seuil de tolérance douloureuse plus bas et uneinhibition des stratégies de coping cognitives (détournementd’attention, auto-instructions) chez les P confrontés à la CCpar rapport à ceux confrontés à la CR. L’encouragementdes observateurs à utiliser ces stratégies est également

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oins fréquent dans la condition CC, pendant laquelle lesujets de conversation concernaient plus fréquemment laouleur. Ce travail vient donc confirmer des résultats anté-ieurs [3] où le rôle négatif des cognitions catastrophistesur l’adaptation psychologique et l’intensité douloureuse

pu largement être démontré. Ces croyances favorisentleur tour chez le patient des stratégies de coping pas-

ives comme l’évitement, la fuite, la réduction d’activités.es résultats de cette étude pointent également le rôleoué par les croyances et comportements de l’entourageur l’adaptation du patient douloureux. Dans la CM, où seulses O ont été confrontés à un texte catastrophiste, il esturprenant de constater que ceux-ci ont tendance à favo-iser un coping cognitif (détournement d’attention) chezes P. Leur attitude est donc probablement modulée pare comportement percu du P pendant l’expérience. Résul-at non surprenant : le niveau de catastrophisme est plusmportant chez les P de la CC. Cependant, ce niveau et ceuxetrouvés dans les autres conditions apparaissent inférieursceux retrouvés dans d’autres études similaires, mais pre-

ant peu en compte les interactions sociales [4]. D’aprèsullivan et al. [5], le catastrophisme permettrait à cer-ains sujets de mobiliser un soutien social face au danger.l serait assimilé à un coping, conception qui est loin d’êtreartagée par tous les auteurs. Cette étude viendrait ainsionfirmer l’hypothèse suivante : la présence systématiqueu conjoint dans la confrontation à la douleur contribue àimiter le catastrophisme. Les études antérieures ont eu ten-ance à se focaliser sur le sujet isolé de son milieu socialn se limitant, la plupart du temps, à son évaluation duoutien social percu. L’originalité de ce travail réside doncans sa prise en compte du vécu de l’entourage en illus-rant assez bien le rôle médiateur qu’il peut jouer entree sujet et sa douleur en termes d’ajustement cognitivo-omportemental. Cependant, ces résultats obtenus chez desujets sains, peuvent-ils être généralisés à des patients dou-oureux chroniques ? C’est loin d’être sûr, mais cette étude

pour mérite d’aborder le travail d’information auquelout praticien est confronté et de mettre en garde contree risque d’une « iatrogénie catastrophiste ». De même,l pose indirectement la question de la prise en chargesychologique des aidants des patients douloureux chro-iques [6]. En thérapie, le travail sur les cognitions etomportements ne devrait-il pas aussi concerner leur entou-age ?

éférences

1] Lazarus RS, Folkman S. Stress, appraisal, and coping. New York:Springer; 1984.

2] Jackson T, Huang X, Chen H, Phillips H. Effects of threate-ning information on interpersonal responses to pain. Eur J Pain2009;13:431—8.

3] Vlaeyen JWS, Linton SJ. Fear-avoidance and its consequencesin chronic musculoskeletal pain: a state of the art. Pain2000;85:317—32.

4] Jackson T, Pope L, Nagasaka T, Fritch A, Iezzi T, Chen H. Theimpact of threatening information about pain on coping and pain

tolerance. Br J Health Psychol 2005;10:441—51.

5] Sullivan MJL, Thorn B, Haythornthwaite JA, Keefe F, MartinM, Bradley LA, et al. Theoretical perspectives on the relationbetween catastrophizing and pain. Clin J Pain 2001;17:52—64.