La chanson atteste-t-elle de l’engagement des artistes au XIXe

et XXe siècle ?

De nombreux chanteurs du XIXe, et du XXe siècle n’hésitent pas à dénoncer, à travers leurs chansons les atrocités de la guerre.

introduction

Nous remarquons d’ailleurs que tous ces chanteurs ou compositeurs ont connu une, voire plusieurs guerres, que ce

soit la première, la seconde guerre mondiale ou même la guerre d’Indochine. Des guerres particulièrement meurtrières.

De plus, certains d’eux ont rencontré des problèmes lors de la publication de ces chansons, comme Boris Vian avec le

déserteur car, à l’époque, en pleine guerre d’Indochine, la guerre en générale était un sujet tabou, la défaite française, en particulier Dien Bien Phu était un sujet très sensible car

très difficile à aborder sans déclencher des polémiques, Boris Vian en subit les conséquences.

Le déserteur –Boris Vian:

Composée par Boris Vian et serge Reggiani l’origine cette chanson était un poème. Elle fut diffusée le 7 mai 1954, le jour de la défaite de Dien Bien Phu.Enregistrée le même jour, elle fut interdite de diffusion radio, et de vente.En 1964, chanter « le déserteur » était beaucoup moins problématique qu’en 1954, ce que dénonça jean Ferrat dans « le pauvre Boris »Lorsque la guerre du Vietnam éclata, elle fut utilisée par les groupes antimilitaristes aussi bien en France qu’aux états unis.Le texte est composé de 4 strophes d’alexandrins, avec des rimes embrassées, puisqu’il est tiré d’un poèmeDans les paroles, un homme adresse une lettre au président, il a reçu sa lettre de mobilisation, mais ne souhaite pas partir à la guerre, il se justifie donc par le fait que beaucoup de ses proches sont décédés a la guerre. Il incite donc les autres personnes dans son cas à la désertion.

La colombe-Jacques-Brelhttp://www.parolesmania.com/paroles_jacques_brel_11660/paroles_la_colombe_397108.htmlhttp://www.youtube.com/watch?v=XSaGecK6bAg

Ecrite en 1959,elle apparut sur l’album: la valse des milles temps, en pleine guerre d’Indochine, la chanson dénonce la guerre et tout ce qui s’en suit.La chanson raconte une sorte « d’histoire » car au fil du texte nous pouvons suivre l’histoire des soldats partant au front. Elle dénonce la guerre d’Indochine tant controversée.

« …Nous n'irons plus au bois la colombe est blessée. Nous n'allons pas au bois nous allons la tuer[…] Quand les soldats par quatre Attendent les massacres Sur le quai d'une gare … »

Le chant des partisans

En 1943, Anna MARLY, russe, compose les paroles d’un chant révolutionnaire.La même année, Joseph KESSEL et Maurice DRUON reprennent ce chant quidevient alors le chant des partisans.Il devient l’hymne de la résistance française sous l’occupation allemande. Emises par la BBC mais brouillées par les allemands, les paroles furentlarguées sur la France par la RAF, puis publiées dans « les cahiers de lalibération »le 24 septembre 1943. Aujourd’hui classée comme monument historique, elle est préserver au musée de la légion d’honneur.

La guerre de 14-18-Georges BRASSENSBrassens critique la guerre dans plusieurs chansons comme « mourir pour des idées » ou bien « d’accord mais de mort lente » mais celle-ci reste la plus connue. Ecrite en 1962,et bien qu’humoristique, cette chanson fit scandale, et fut

très critiquée par les anciens combattants car elle tourne en dérision la célébration des « héros morts pour la patrie » d’autant plus qu’à l’époque la France sortait de la guerre d’Indochine. Brassens y fait l’apologie des « plaisirs » de la guerre, et conclue ces vers par: « moi mon colon celle que je préfère c’est la guerre de 14-18 »

• Pourquoi cette fanfareQuand les soldats par quatreAttendent les massacresSur le quai d´une garePourquoi ce train ventruQui ronronne et soupireAvant de nous conduireJusqu´au malentenduPourquoi les chants les cris Des foules venues fleurirCeux qui ont le droit d´partirAu nom de leurs conneries

Nous n´irons plus au bois, la colombe est blesséeNous n´allons pas au bois, nous allons la tuer

Pourquoi l´heure que voilàOù finit notre enfanceOù finit notre chanceOù notre train s´en vaPourquoi ce lourd convoiChargé d´hommes en grisRepeints en une nuitPour partir en soldatsPourquoi ce train de pluiePourquoi ce train de guerrePourquoi ce cimetièreEn marche vers la nuit

Nous n´irons plus au bois, la colombe est blesséeNous n´allons pas au bois, nous allons la tuer

Pourquoi les monumentsQu´offriront les défaitesLes phrases déjà faitesQui suivront l´enterrementPourquoi l´enfant mort-néQue sera la victoirePourquoi les jours de gloireQue d´autres auront payésPourquoi ces coins de terreQue l´on va peindre en grisPuisque c´est au fusilQu´on éteint la lumière

Nous n´irons plus au bois, la colombe est blesséeNous n´allons pas au bois, nous allons la tuer

Pourquoi ton cher visageDégrafé par les larmesQui me rendait les armesAux sources du voyagePourquoi ton corps qui sombreTon corps qui disparaîtEt n´est plus sur le quaiQu´une fleur sur une tombePourquoi ces prochains joursOù je devrais penserA ne plus m´habillerQue d´une moitié d´amour

Nous n´irons plus au bois, la colombe est blesséeNous n´allons pas au bois, nous allons la tuer

La colombe

• Depuis que l'homme écrit l'HistoireDepuis qu'il bataille à cœur joieEntre mille et une guerr' notoiresSi j'étais t'nu de faire un choixA l'encontre du vieil HomèreJe déclarerais tout de suite:"Moi, mon colon, cell' que j'préfère,C'est la guerr' de quatorz'-dix-huit!"

Est-ce à dire que je mépriseLes nobles guerres de jadisQue je m'soucie comm' d'un'ceriseDe celle de soixante-dix?Au contrair', je la révèreEt lui donne un satisfecitMais, mon colon, celle que j'préfèreC'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Je sais que les guerriers de SpartePlantaient pas leurs épées dans l'eauQue les grognards de BonaparteTiraient pas leur poudre aux moineauxLeurs faits d'armes sont légendairesAu garde-à-vous, je les féliciteMais, mon colon, celle que j'préfèreC'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

•

Bien sûr, celle de l'an quaranteNe m'as pas tout à fait déçuElle fut longue et massacranteEt je ne crache pas dessusMais à mon sens, elle ne vaut guèreGuèrr' plus qu'un premier accessitMoi, mon colon, celle que j' préfèreC'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Mon but n'est pas de chercher noiseAu guérillas, non, fichtre, nonGuerres saintes, guerres sournoisesQui n'osent pas dire leur nom,Chacune a quelque chose pour plaireChacune a son petit mériteMais, mon colon, celle que j'préfèreC'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

Du fond de son sac à malicesMars va sans doute, à l'occasion,En sortir une, un vrai déliceQui me fera grosse impressionEn attendant je persévèreA dir' que ma guerr' favoriteCell', mon colon, que j'voudrais faireC'est la guerr' de quatorz'-dix-huit

La guerre de 14-18

conclusion

en dépit de toutes les contradictions avec leurs époquerespectives, les nombreux chanteurs et compositeurs français engagés n’hésitent pas montrer explicitement leur attachement envers le Pacifisme, et l’antimilitarisme. Ils durent subir d’ailleurs de nombreuses critiques très violentes de la part des anciens combattants et des gouvernements en place. Certaines de leurs chanson furent interdites de publication