27
La charge de Jacques Chirac contre les négationnistes Sophie de Ravinel Jacques Chirac a participé, vendredi à l'Unesco avec Simone Veil, au lancement du projet Aladin, initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Crédit photo : François Bouchon / Le Figaro. Crédits photo : Le Figaro L'ancien président de la République prône l'enseignement de la Shoah dans les pays arabes. «Le drame de la Shoah interdit l'oubli. Il impose la pudeur. Il fait exploser la colère au cœur de chaque homme de bonne volonté, lorsque la Shoah est contestée.» Silencieux depuis plusieurs mois, Jacques Chirac a choisi de s'exprimer sur un thème qui avait déjà marqué sa présidence. Vendredi, à l'Unesco, l'ancien chef de l'État a apporté un soutien appuyé au projet Aladin initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Un projet destiné à lutter contre le négationnisme, en particulier dans les pays arabes. Jacques Chirac a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas de vouloir « aire porter aux pays musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur». Il a cependant souligné l'importance de «faire connaître la Shoah, pour la faire sortir du silence que l'on a fabriqué autour d'elle, dans beaucoup de pays». Pour lui, les raisons de ce silence sont simples : «Évoquer la Shoah risquait de susciter dans ces pays un sentiment de sympathie pour les Juifs et l'existence d'Israël. Alors, a-t-il dit, on l'a cachée.» L'ancien président s'est inquiété du fait que «les conflits incessants du Proche-Orient servent aujourd'hui de prétexte à une nouvelle haine d'Israël. Elle est en train de devenir une nouvelle

La charge de Jacques Chirac contre les négationnistes · ou en farsi, tels que le Journal d’Anne Franck ou Si c’est un homme de Primo Levi. Quelques Quelques ambassadeurs arabes,

  • Upload
    ngodien

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

La charge de Jacques Chirac contre les

négationnistes

Sophie de Ravinel

Jacques Chirac a participé, vendredi à l'Unesco avec Simone Veil, au lancement du projet

Aladin, initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Crédit photo : François Bouchon /

Le Figaro. Crédits photo : Le Figaro

L'ancien président de la République prône l'enseignement

de la Shoah dans les pays arabes.

«Le drame de la Shoah interdit l'oubli. Il impose la pudeur. Il fait exploser la colère au cœur

de chaque homme de bonne volonté, lorsque la Shoah est contestée.» Silencieux depuis

plusieurs mois, Jacques Chirac a choisi de s'exprimer sur un thème qui avait déjà marqué sa

présidence. Vendredi, à l'Unesco, l'ancien chef de l'État a apporté un soutien appuyé au projet

Aladin initié par la Fondation de la mémoire de la Shoah. Un projet destiné à lutter contre le

négationnisme, en particulier dans les pays arabes.

Jacques Chirac a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas de vouloir « aire porter aux pays

musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur». Il a cependant souligné l'importance de

«faire connaître la Shoah, pour la faire sortir du silence que l'on a fabriqué autour d'elle, dans

beaucoup de pays». Pour lui, les raisons de ce silence sont simples : «Évoquer la Shoah

risquait de susciter dans ces pays un sentiment de sympathie pour les Juifs et l'existence

d'Israël. Alors, a-t-il dit, on l'a cachée.»

L'ancien président s'est inquiété du fait que «les conflits incessants du Proche-Orient servent

aujourd'hui de prétexte à une nouvelle haine d'Israël. Elle est en train de devenir une nouvelle

haine des Juifs ; cette haine se répand», a-t-il observé. Elle peut être le débutd'un nouveau

cauchemar. Chirac insiste : «Il n'y aura pas de paix au Proche-Orient tant qu'il n'y aura pas de

reconnaissance et acceptation de l'État d'Israël.» Et ajoute : «Mais il n'y aura pas

reconnaissance mutuelle réelle sans assentiment des peuples (…) sans une compréhension

plus intime.»

Celui qui avait reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs de France,

dans son discours du Vél'd'Hiv, en juillet 1995, estime que ce projet Aladin s'inscrit dans le

cadre du combat qu'il mène à la tête de sa propre Fondation pour le dialogue entre les

cultures. Ce projet, sur son site Internet, propose un contenu pédagogique en plusieurs

langues, dont le turc, l'arabe ou le farsi, sur l'histoire de la Shoah et celle du judaïsme. Il est

soutenu par plus de 200 personnalités arabo-musulmanes.

« Les falsifications de l'histoire »

Mais Jacques Chirac ne s'est pas seulement adressé à cette partie du monde, soulignant, dans

son intervention, que «nul pays, nulle culture ne sont immunisées contre la tentation du

génocide». Il a par ailleurs souligné, une nouvelle fois, que «nous ne devons jamais accepter

comme démocratiques les partis qui propagent la haine». «L'accord trouvé entre libéraux,

démocrates chrétiens, socialistes et communistes dans l'après-guerre pour rejeter les partis de

la haine doit être considéré comme un acquis définitif de la démocratie européenne», a-t-il

ajouté. Une allusion claire aux propos tenus par Jean-Marie Le Pen, mercredi, dans

l'hémicycle du Parlement de Strasbourg. Le président du Front national avait réaffirmé qu'il

considérait les chambres à gaz comme «un détail de l'histoire de la Seconde Guerre

mondiale».

Depuis son départ de l'Élysée, Jacques Chirac, en tête des personnalités politiques dans le

baromètre Ifop/Paris Match, s'en tient à des interventions peu nombreuses et exclusivement

consacrées aux grands enjeux mondiaux, comme son discours sur l'accès à l'eau au Proche-

Orient.

De son côté, dans un message lu par la garde des Sceaux et maire du VIIe arrondissement de

Paris, Rachida Dati, le président Sarkozy n'a pas évoqué Jean-Marie Le Pen mais fait allusion

aux propos négationnistes tenus par l'évêque catholique intégriste Richard Williamson. Des

déclarations qu'il a jugées «indignes, d'autant plus honteuses et condamnables, qu'elles

émanent d'un homme de foi». Des déclarations qui rappellent aussi «l'urgence d'agir contre

les falsifications de l'histoire».

«Toutes» les falsifications , a souligné Abdoulaye Wade, président du Sénégal et président de

l'Organisation de la conférence islamique, pour qui le négationnisme ne doit pas occulter

d'autres formes «d'oubli du passé ou de dénaturation des faits», relatifs, en particulier, à la

colonisation.

La Shoah expliquée aux musulmans

CHRISTOPHE AYAD

Projet Aladdin : l’intitulé n’est pas des plus heureux mais l’initiative mérite d’être saluée.

Lancée vendredi en grande pompe au siège de l’Unesco à Paris, elle vise à mettre à

disposition du public arabe, persan et turcophone une information complète et irréfutable sur

la Shoah. La Fondation pour la mémoire de la Shoah, présidée par David de Rothschild, est

partie du constat que le négationnisme du génocide juif prenait de l’ampleur dans le monde

musulman.

Elle a donc conçu le Projet Aladdin, parrainé par des personnalités internationales, dont

Jacques Chirac et l’ex-chef de l’Etat mauritanien Ely Ould Mohamed Vall, présents vendredi

à l’Unesco, ainsi qu’Abdoulaye Wade, président du Sénégal et à la tête de l’Organisation de

la conférence islamique (OCI). Trois volets au programme : un «Appel à la conscience»

demandant l’arrêt du négationnisme et appelant au dialogue entre civilisations et religions, en

particulier l’islam et le judaïsme ; un site web (1) donnant une information en cinq langues

sur la Shoah et sur l’histoire des relations judéo-musulmanes ; et enfin une librairie en ligne

(2), où l’on peut télécharger gratuitement des ouvrages traduits pour la première fois en arabe

ou en farsi, tels que le Journal d’Anne Franck ou Si c’est un homme de Primo Levi. Quelques

ambassadeurs arabes, dont ceux de l’Egypte, de la Tunisie et de la Ligue arabe, étaient

présents, aux côtés de celui d’Israël, du grand mufti de Bosnie, des présidents du Conseil

représentatif des institutions juives et du Conseil français du culte musulman, de Simone Veil

ou de Rachida Dati…

(1) www.projetaladin.org (2) www.aladdinlibrary.org

Opération Aladin: "rendre accessible l'histoire de la

Shoah en arabe, turc et farsi"

Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah,

explique la genèse du projet Aladin qui va rendre accessibles en arabe, turc et farsi des

informations sur la Shoah, le judaïsme et l'histoire des relations judéo-musulmanes.

Q. Comment ce projet Aladin a-t-il pris naissance?

Le projet est né lorsque la Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah

en arabe et en persan proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et

des caricatures de Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de

délégitimation de l'Etat d'Israël. Quand cela a commencé à irradier dans les jeunes

générations et même parmi les élites, on a constaté qu'il s'agissait de négationnisme pur et

simple. La Fondation, qui a pour mission principale de rappeler la mémoire de l'histoire de la

Shoah, a voulu alors contrer cette désinformation.

Q. Qu'avez-vous alors engagé?

Face à l'ignorance, il faut apporter de la connaissance. On a d'abord cherché mais on n'a pas

trouvé de traductions en arabe d'ouvrages de base. On a alors commencé à traduire ceux qui

sont des "basiques": "Le journal d'Anne Frank", "Si c'est un homme" de Primo Lévi, "Hitler

et les Juifs" de Philippe Burrin, un livre simple d'un auteur suisse qui n'est pas juif, enfin le

livre très impressionnant de Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs

qui charriaient les cadavres pour les amener aux fours crématoires, "Dans l'enfer des

chambres à gaz". Là, on est au coeur de la Shoah, de la barbarie. Les gens vont comprendre

que là, on ne brandit pas un étendard, on est au-delà des conflits, on est dans la négation de

l'Humanité. Ces quatre ouvrages, traduits en arabe et en persan, sont dorénavant

téléchargeables gratuitement. Il seront aussi bientôt en version papier.

Q. Qu'attendez-vous de la conférence de cet après-midi à l'Unesco où sera lancée cette

opération Aladin?

On espère justement qu'après cette conférence, ces ouvrages vont être distribués. On a invité

tous les ambassadeurs du monde arabo-musulman. Notre comité de conscience lui-même,

comprend 200 personnalités de 30 pays.

Sur notre site, nous relatons aussi l'histoire des relations judéo-musulmanes qui n'ont pas

toujours été des relations de conflit. Comme il n'y a plus ou presque plus de juifs dans les

pays arabo-musulmans, les jeunes générations souvent ne connaissent rien sur ces

communautés qui étaient très proches.

Le site s'adapte aux différentes histoires selon les trois langues utilisées (arabe, farsi et turc)

de façon très pédagogique.

La bibliothèque sera aussi réciproque: des oeuvres du monde arabo-musulman seront

également traduites dans des langues occidentales.

Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah,

explique la genèse du projet Aladin qui va rendre accessibles en arabe, turc et farsi des

informations sur la Shoah, le judaïsme et l'histoire des relations judéo-musulmanes.

Jacques Chirac défend le projet Aladin

Plus de deux cents cents personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman ont lancé

officiellement vendredi au palais de l'Unesco à Paris le projet Aladin qui vise à rendre

disponibles en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur la Shoah et les

relations judéo-musulmanes. Jacques Chirac est l'un des parrains du projet. Il l'a défendu avec

fougue lors de son premier grand discours public depuis son départ de l'Elysée.

Le projet Aladin est sur les rails. Initié il y a quatre ans, il a pour but de rendre disponibles

en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur la Shoah et les relations judéo-

musulmanes. Plus de 200 personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman ont participé

au lancement officiel au palais de l'Unesco vendredi à Paris. Le projet met en ligne un site

gratuit, www.projetaladin.org, qui propose en cinq langues, "de façon simple et objective",

l'histoire de la Shoah, une introduction au judaïsme ainsi qu'une histoire des relations judéo-

musulmanes.

Le projet met également en ligne une bibliothèque numérique - www.aladdinlibrary.org -

où sont disponibles en arabe, en persan et bientôt en turc quatre livres jugés "basiques" par la

Fondation: "Le journal d'Anne Frank", "Si c'est un homme" de Primo Lévi, "Hitler et les

Juifs" d'un auteur suisse et non-juif Philippe Burrin, ainsi que "Dans l'enfer des chambres à

gaz", de Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les

cadavres pour les amener aux fours crématoires. D'autres ouvrages, y compris édités sur

papier, devraient suivre dont des oeuvres du monde arabo-musulman qui seront traduites dans

des langues occidentales.

L'un des parrains du projet, l'ancien président français Jacques Chirac a dit son "inquiétude

que certains puissent dire, chez nous, en Europe, que cette histoire, la Shoah, n'était pas la

leur, que c'était l'histoire des Juifs, le problème des Juifs. Nous devons combattre cet

apartheid insupportable de la mémoire". La ministre de la Justice Rachida Dati a lu une lettre

du président Nicolas Sarkozy soulignant "l'urgence d'agir contre les falsifications de

l'Histoire" ainsi que celle de "renforcer le dialogue interculturel" qui est, a-t-il souligné, le

"sens profond" du projet d'Union pour la Méditerranée qu'il a lancé en juillet dernier.

Les participants ont lancé un "appel à la conscience" auquel ont d'ores et déjà souscrits

les 200 personnalités.

Aladin, projet lancé contre la négation de la Shoah dans le monde musulman

PARIS (AFP) — Plus de 200 cents personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman ont

lancé vendredi au palais de l'Unesco à Paris le projet Aladin, qui vise, en diffusant

notamment des ouvrages en langue arabe, farsi ou turque, à lutter contre la négation de

l'Holocauste dans le monde musulman.

"Face à la déferlante négationniste (...) issue notamment de certaines sphères limitées mais

influentes du monde arabo-musulman, nous avons décidé de réagir en palliant d'abord le

manque d'informations historiquement fiables sur la Shoah, que ce soit en arabe, en persan ou

en turc", a expliqué dans son discours introductif David de Rothschild, président de la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

"La Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah en arabe et en persan

proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et des caricatures de

Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de délégitimation de l'Etat

d'Israël", avait auparavant expliqué à l'AFP Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de

la Fondation.

Initié il y a quatre ans par cette Fondation, le projet met en ligne un site gratuit,

www.projetaladin.org, qui propose en cinq langues, "de façon simple et objective", l'histoire

de la Shoah, une introduction au judaïsme ainsi qu'une histoire des relations judéo-

musulmanes.

Le projet met également en ligne une bibliothèque numérique - www.aladdinlibrary.org - où

sont disponibles en arabe, en persan et bientôt en turc quatre livres jugés "basiques" par la

Fondation: "Le journal d'Anne Frank", "Si c'est un homme" de Primo Levi, "Hitler et les

Juifs" d'un auteur suisse Philippe Burrin, ainsi que "Dans l'enfer des chambres à gaz", de

Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les cadavres

pour les amener aux fours crématoires.

D'autres ouvrages, y compris édités sur papier, devraient suivre dont des oeuvres du monde

arabo-musulman qui seront traduites dans des langues occidentales.

L'un des parrains du projet, l'ancien président français Jacques Chirac a dit son "inquiétude

que certains puissent dire, chez nous, en Europe, que cette histoire, la Shoah, n'était pas la

leur, que c'était l'histoire des Juifs, le problème des Juifs. Nous devons combattre cet

apartheid insupportable de la mémoire".

Après plusieurs allocutions d'autres "parrains" du projet dont Abdoulaye Wade, président du

Sénégal et de l'Organisation de la Conférence islamique, les participants ont lancé un "appel à

la conscience" auquel ont d'ores et déjà souscrits les 200 personnalités.

"Nous affirmons, au-delà de toute considération politique, notre volonté de défendre la vérité

historique car aucune paix ne se construit sur le mensonge. La Shoah est un fait historique: le

génocide au cours duquel 6 millions de Juifs d'Europe ont été exterminés", indique l'appel qui

souligne "sa portée universelle".

Affirmant "la volonté commune de favoriser un dialogue sincère, ouvert et fraternel", l'appel

dit aussi "clairement que les Israéliens et les Palestiniens ont droit à leur Etat, leur

souveraineté et leur sécurité et qu'il convient d'appuyer tout processus de paix ayant de telles

visées".

Monde arabo-musulman

Chirac lance le projet

Aladin contre le

négationnisme Associated Press (AP)

27/03/2009 12h25

Jacques Chirac

© AP/Francois Mori - archives

L'ancien président de la France Jacques Chirac a lancé aujourd'hui en compagnie de

représentants de 30 pays réunis à l'UNESCO le projet Aladin, programme éducatif visant à

lutter contre le négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman.

Ce projet à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah vise à rendre disponibles

en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur le génocide des juifs pendant la

Seconde guerre mondiale, les relations judéo-musulmanes et la culture juive.

Il repose sur un site Internet www.projetaladin.org qui présente en cinq langues (arabe,

persan, turc, anglais et français) l'histoire de la Shoah, du peuple juif et des relations entre les

musulmans et les juifs au cours des siècles.

Une bibliothèque numérique, www.aladdinlibrary.org, rend accessible en arabe et persan des

témoignages sur la Shoah, dont Si c'est un homme de Primo Levi et Le Journal d'Anne Frank,

traduits pour la première fois dans ces langues.

Lors de la conférence de lancement, Jacques Chirac a apporté son soutien et celui de sa

Fondation pour le dialogue des cultures à ce «combat pour rétablir la mémoire de la Shoah là

où elle est niée, effacée, déformée», la «faire connaître (...) sans vouloir faire porter aux pays

musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur».

L'ancien président a exprimé son inquiétude face à la montée d'une «nouvelle haine des juifs»

au Proche-Orient du fait du conflit israélo-palestinien, mais aussi en Europe. Alors que Jean-

Marie Le Pen a réitéré cette semaine ses propos condamnés par la justice sur la Shoah, «point

de détail» selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, M. Chirac a dénoncé

«l'apartheid insupportable de la mémoire» de la part de ceux qui affirment que l'Holocauste

était «le problème des juifs». «Il n'est pas trop tard. Il n'y a aucune fatalité à la haine», a lancé

celui qui avait reconnu en 1995 le rôle du régime de Vichy dans la déportation des juifs de

France.

La garde des Sceaux Rachida Dati a lu un message de soutien du président Nicolas Sarkozy.

Le Sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence

islamique, l'ancien président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall et Simone Veil, ancienne

présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, étaient également présents, ainsi que

des représentants de l'Egypte, de Tunisie, du Maroc, du Qatar, de Bahreïn, de Turquie,

d'Indonésie ou de Bosnie.

Tous ont signé l'«appel à la conscience», déclaration symbolique prônant la lutte contre le

négationnisme et «l'approfondissement d'un dialogue fondé sur la connaissance et le respect

mutuels».

Jacques Chirac lance un projet contre le

négationisme

NOUVELOBS.COM | 28.03.2009 | 16:40

L'ancien président lance un programme éducatif sur

Internet mettant à disposition des informations sur la

Shoah et les relations judéo-musulmanes en arabe, en

persan et en turc.

Jacques Chirac lors du lancement de sa fondation, le 9 juin (AFP)

L'ancien président Jacques Chirac a lancé, vendredi 27 mars, en compagnie de représentants

de 30 pays réunis à l'UNESCO le projet Aladin, programme éducatif visant à lutter contre le

négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman.

Ce projet à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah vise à rendre disponibles

en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur le génocide des juifs pendant la

Seconde guerre mondiale, les relations judéo-musulmanes et la culture juive. Il repose sur un

site Internet http://www.projetaladin.org qui présente en cinq langues (arabe, persan, turc,

anglais et français) l'histoire de la Shoah, du peuple juif et des relations entre les musulmans

et les juifs au cours des siècles. Une bibliothèque numérique http://www.aladdinlibrary.org

rend accessible en arabe et persan des témoignages sur la Shoah, dont "Si c'est un homme" de

Primo Levi et "Le Journal d'Anne Frank", traduits pour la première fois dans ces langues.

"L'apartheid insupportable de la mémoire"

Lors de la conférence de lancement, Jacques Chirac a apporté son soutien et celui de sa

Fondation pour le dialogue des cultures à ce "combat pour rétablir la mémoire de la Shoah là

où elle est niée, effacée, déformée", la "faire connaître (...) sans vouloir faire porter aux pays

musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur".

L'ancien président a exprimé son inquiétude face à la montée d'une "nouvelle haine des juifs"

au Proche-Orient du fait du conflit israélo-palestinien, mais aussi en Europe. Alors que Jean-

Marie Le Pen a réitéré cette semaine ses propos condamnés par la justice sur la Shoah, "point

de détail" selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, Jacques Chirac a dénoncé

"l'apartheid insupportable de la mémoire" de la part de ceux qui affirment que l'Holocauste

était "le problème des juifs". "Il n'est pas trop tard. Il n'y a aucune fatalité à la haine", a lancé

celui qui avait reconnu en 1995 le rôle du régime de Vichy dans la déportation des juifs de

France.

"Appel à la conscience"

La garde des Sceaux Rachida Dati a lu un message de soutien du président Nicolas Sarkozy.

Le Sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence

islamique, l'ancien président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall et Simone Veil, ancienne

présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, étaient également présents, ainsi que

des représentants de l'Egypte, de Tunisie, du Maroc, du Qatar, de Bahreïn, de Turquie,

d'Indonésie ou de Bosnie. Tous ont signé l'"appel à la conscience", déclaration symbolique

prônant la lutte contre le négationnisme et "l'approfondissement d'un dialogue fondé sur la

connaissance et le respect mutuels". (Avec AP)

The Canadian Press

Chirac lance le projet Aladin contre le négationnisme dans le

monde arabo-musulman

PARIS — L'ancien président Jacques Chirac a lancé vendredi en compagnie de représentants

de 30 pays réunis à l'UNESCO le projet Aladin, programme éducatif visant à lutter contre le

négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman.

Ce projet à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah vise à rendre disponibles

en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur le génocide des juifs pendant la

Seconde guerre mondiale, les relations judéo-musulmanes et la culture juive. Il repose sur un

site Internet www.projetaladin.org qui présente en cinq langues (arabe, persan, turc, anglais et

français) l'histoire de la Shoah, du peuple juif et des relations entre les musulmans et les juifs

au cours des siècles.

Une bibliothèque numérique www.aladdinlibrary.org rend accessible en arabe et persan des

témoignages sur la Shoah, dont "Si c'est un homme" de Primo Levi et "Le Journal d'Anne

Frank", traduits pour la première fois dans ces langues.

Lors de la conférence de lancement, Jacques Chirac a apporté son soutien et celui de sa

Fondation pour le dialogue des cultures à ce "combat pour rétablir la mémoire de la Shoah là

où elle est niée, effacée, déformée", la "faire connaître (...) sans vouloir faire porter aux pays

musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur".

L'ancien président a exprimé son inquiétude face à la montée d'une "nouvelle haine des juifs"

au Proche-Orient du fait du conflit israélo-palestinien, mais aussi en Europe. Alors que Jean-

Marie Le Pen a réitéré cette semaine ses propos condamnés par la justice sur la Shoah, "point

de détail" selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, M. Chirac a dénoncé

"l'apartheid insupportable de la mémoire" de la part de ceux qui affirment que l'Holocauste

était "le problème des juifs". "Il n'est pas trop tard. Il n'y a aucune fatalité à la haine", a lancé

celui qui avait reconnu en 1995 le rôle du régime de Vichy dans la déportation des juifs de

France.

La garde des Sceaux Rachida Dati a lu un message de soutien du président Nicolas Sarkozy.

Le Sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence

islamique, l'ancien président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall et Simone Veil, ancienne

présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, étaient également présents, ainsi que

des représentants de l'Egypte, de Tunisie, du Maroc, du Qatar, de Bahreïn, de Turquie,

d'Indonésie ou de Bosnie.

Tous ont signé l'"appel à la conscience", déclaration symbolique prônant la lutte contre le

négationnisme et "l'approfondissement d'un dialogue fondé sur la connaissance et le respect

mutuels".

Copyright © 2009 The Canadian Press. Tous droits réservés.

Aladin, projet lancé contre la négation de la

Shoah dans le monde musulman

Agence de presse belge (BELGA)

La Fondation pour la mémoire de la Shoah lance vendredi au siège de l'Unesco à Paris le

projet Aladin, une initiative visant, grâce notamment à la diffusion d'ouvrages en langue

arabe, farsi ou turque, à lutter contre la négation de l'Holocauste dans le monde musulman.

Chirac et le prince Hassan de Jordanie parrains du projet Le projet, parrainé notamment par l'ancien président français Jacques Chirac et le prince

Hassan de Jordanie, "est né du constat accablant de la prolifération du négationnisme dans le

contexte du conflit israélo-palestinien", selon la Fondation pour la mémoire de la Shoah, qui

en prépare le lancement depuis quatre ans.

Il s'agit de rendre disponibles en ligne, dans les langues des pays musulmans, un fonds

documentaire sur la Shoah et les relations judéo-musulmanes, mais aussi en sens inverse la

traduction en français et en anglais d'ouvrages de référence écrits en arabe et en farsi (persan).

Histoire des relations entre juifs et musulmans Outre l'histoire de la Shoah, seront disponibles une introduction à la culture et à l'histoire

juives, ainsi qu'une histoire des relations entre musulmans et juifs au cours des siècles passés.

Une bibliothèque numérique sera mise en ligne (www.aladdinlibrary.org) qui rassemblera des

traductions inédites jusqu'ici de livres comme "Si c'est un homme" de Primo Levi ou du

Journal d'Anne Frank, relatant la Shoah.

"La Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah en arabe et en persan

proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et des caricatures de

Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de délégitimation de l'Etat

d'Israël", a déclaré à l'AFP Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de la Fondation

pour la Mémoire de la Shoah.

"Au-delà des conflits" "Quand cela a commencé à irradier dans les jeunes générations et même parmi les élites, on a

constaté qu'il s'agissait de négationnisme pur et simple", a-t-elle ajouté. "Face à l'ignorance, il

faut apporter de la connaissance. On n'a pas trouvé de traductions en arabe d'ouvrages de

base. On a alors commencé à traduire ceux qui sont des 'basiques' ", a-t-elle dit, citant Anne

Frank, Primo Levi, ou "le livre très impressionnant de Shlomo Venezia, un survivant des

Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les cadavres pour les amener aux fours

crématoires".

"Les gens vont comprendre que là, on ne brandit pas un étendard, on est au-delà des conflits,

on est dans la négation de l'humanité", a encore déclaré Mme Revcoleschi, indiquant que ces

ouvrages, ainsi que "Hitler et les Juifs", du Suisse Philippe Burrin, seraient téléchargeables

gratuitement mais aussi bientôt disponibles en version papier.

Le site du projet relate aussi l'histoire des relations judéo-musulmanes "qui n'ont pas toujours

été des relations de conflit", mais sur lesquelles les jeunes générations des pays musulmans

"souvent ne connaissent rien", a souligné la responsable de la Fondation pour la mémoire de

la Shoah. (belga/th)

Maghreb Arabe Presse (Agence de presse marocaine)

France : Les participants à la conférence de lancement du Projet Aladin pour une

reconnaissance mutuelle entre les civilisations

Les participants à la conférence de lancement, vendredi à Paris, du Projet Aladin pour un

dialogue interculturel, fondé sur la vérité historique, la connaissance et le respect mutuel, ont

appelé à l'apaisement des tensions et à une reconnaissance mutuelle entre les peuples et les

civilisations.

Initiée par la Fondation pour la mémoire de la Shoah, le projet Aladin, qui jouit du soutien de

nombreuses personnalités parmi lesquelles figurent des intellectuels, des historiens et des

personnalités de premier plan du monde arabo-musulman, vise à rendre disponibles dans les

langues arabe, persane et turque des informations objectives sur les relations judéo-

musulmanes, la Shoah et la culture juive, sur la base d’un dialogue fondé sur la connaissance

et le respect mutuels.

Lors de cette rencontre, qui a été marquée par le message que SM le Roi Mohammed VI a

adressé aux participants à cette conférence, dont lecture a été donnée par le ministre des

Habous et des Affaires islamiques, M. Ahmed Toufiq, l’accent a été mis sur la nécessité pour

le monde occidental de prendre enfin la juste mesure des actes courageux et des sacrifices

consentis dans le monde arabo-musulman durant la période nazie.

Plusieurs personnalités internationales ont, à ce propos, été unanimes à louer le sens de

l’honneur et du courage en politique dont a fait preuve feu SM Mohammed V, qui s’était

opposé à ce que les citoyens marocains de confession juive soient astreints à porter l’étoile

jaune, comme l’exigeaient les lois scélérates de Vichy.

Du Maroc, qui a toujours été une terre d’ouverture, de tolérance et de confluence des cultures,

sont partis des messages d’humanisme et des signaux forts de tolérance et de coexistence

entre les différentes confessions et civilisations, ont-ils souligné, faisant observer que le

défunt souverain a été à juste titre "un homme de coeur et un véritable humaniste".

Prenant la parole à cette occasion, M. André Azoulay, conseiller de SM le Roi et président de

la Fondation Anna Lindh, qui a insisté sur la nécessité d’adopter une lecture éthique et

universelle vis-à-vis des dérives négationnistes, a souligné que la résistance à l’antisémitisme

et au négationnisme ne peut être dissociée de la même résistance à l’islamophobie.

"Cette rencontre est celle de la rupture avec cette culture de l’amnésie qui occulté pendant

très longtemps ce que le Maroc et d’autres pays de l’espace arabo-musulman ont su dire au

reste du monde, quand la barbarie sévissait en Europe, en proposant humanisme, accueil et

solidarité avec les victimes du nazisme", a dit M. Azoulay.

Me Abdoulaye Wade, président du Sénégal et président en exercice de l’Organisation de la

conférence islamique, a noté, de son côté, que le Projet Aladin a pour mérite d’insister sur la

culture, l’éducation et l’information comme moyen de lutte contre le négationnisme, attirant

l’attention sur le parallélisme saisissant entre la négation de la Shoah et le révisionnisme sur

l’esclavage et la colonisation.

"En ma qualité de président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique (...), je

me réjouis de savoir que le projet Aladin cherche à définir un espace de dialogue judéo-

musulman", s’est-il félicité, ajoutant que le défi aujourd’hui consiste à bâtir les fondements

d’un dialogue sincère pour vaincre la méfiance, combattre les extrémismes de tous bords et

apprendre à nouveau à vivre ensemble dans le respect des différences.

Dans un message lu en son nom par la garde des sceaux, Rachida Dati, le président français,

M. Nicolas Sarkozy, a affirmé que la promotion du dialogue interculturel et la lutte contre le

négationnisme s’imposent aujourd’hui encore comme une évidence, une nécessité et un

impératif absolu.

Il est urgent, a-t-il insisté, de renforcer le dialogue interculturel basé sur les valeurs qui

fondent la fraternité humaine, faisant remarquer que la force du projet Aladin consiste à

tendre la main à ceux qu’handicapent les préjugés, l’ignorance ou le manque d’informations

accessibles.

Son prédécesseur, Jacques Chirac, a déclaré, à cette occasion, qu’il adhère à ce programme

qui a fait le pari de la connaissance et de la capacité des communautés juive et musulmane à

se retrouver, à se comprendre et à s’accepter.

"Aladin est un appel au dialogue, à la compréhension mutuelle", a-t-il dit, relevant que

l’incompréhension entre les juifs et les musulmans n’est pas inscrite dans leur histoire, ni

dans leur religion, ni dans leur culture.

Cette rencontre, au cours de laquelle lecture a été donnée aussi aux messages des présidents

tunisien et égyptien, a été sanctionnée par la signature d’une déclaration symbolique, baptisée

"Appel à la conscience", qui prône l’approfondissement d’un dialogue fondé sur la

connaissance et le respect mutuel.

MAP

Lancement vendredi à Paris d'un projet pour lutter contre le

négationnisme

Un projet qui vise à rendre disponibles en arabe, en persan et en turc des informations

objectives sur la Shoah et les relations judéo-musulmanes, sera officiellement lancé vendredi

au siège de l'Unesco à Paris.

Initié par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le projet Aladin "est né du constat

accablant concernant la prolifération du négationnisme dans le contexte du conflit israëlo-

palestinien", indique le site internet de la Fondation.

Lors du lancement vendredi du projet, sera présenté le site www.projetaladin.org qui

proposera en cinq langues - arabe, farsi, turc, anglais et français - des ressources numériques

sur la Shoah.

Outre l'histoire de la Shoah, seront également disponibles une introduction à la culture et à

l'histoire juives, ainsi qu'une histoire des relations entre musulmans et juifs au cours des

siècles passés.

Une bibliothèque numérique sera également mise en ligne (www.aladdinlibrary.org) qui

rassemblera des traductions inédites jusqu'ici de livres comme "Si c'est un homme" de Primo

Levi ou du Journal d'Anne Frank.

Réciproquement, des traductions d'ouvrage de référence écrits en arabe et en persan sont en

projet, elles aussi accessibles gratuitement.

Le projet, sur lequel la Fondation pour la Mémoire de la Shoah travaille depuis quatre ans, est

parrainé par l'ancien président Jacques Chirac, l'ancien chancelier allemand Gerhard

Schröder, ainsi que par le prince Hassan de Jordanie, Ely Ould Mohammed Vall, ancien chef

de l'Etat mauritanien et l'ancien président de la République indonésienne Abdurrahman

Wahid.

Bibliofrance.org

Une bibliothèque numérique pour lutter contre le

négationnisme

Vendredi, 27 Mars 2009 11:02

Quand l'actualité rejoint le

patrimoine : ou le lancement

vendredi 27 mars 2009, à Paris, d'un

projet des ite et de bibliothèque

numérique pour lutter contre le

négationnisme...

Ce projet vise à rendre disponibles en

arabe, en persan et en turc des

informations objectives sur la Shoah et

les relations judéo-musulmanes, et

sera officiellement lancé vendredi au siège de l'Unesco à Paris.

Initié par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le projet "Aladin"est né du constat

accablant concernant la prolifération du négationnisme dans le contexte du conflit israëlo-

palestinien", indique le site internet de la Fondation. Lors du lancement vendredi du projet,

sera présenté le site www.projetaladin.org qui proposera en cinq langues - arabe, farsi, turc,

anglais et français - des ressources numériques sur la Shoah. Outre l'histoire de la Shoah,

seront également disponibles une introduction à la culture et à l'histoire juives, ainsi qu'une

histoire des relations entre musulmans et juifs au cours des siècles passés.

Une bibliothèque numérique sera également mise en ligne (www.aladdinlibrary.org) qui

rassemblera des traductions inédites jusqu'ici de livres comme "Si c'est un homme" de

Primo Levi ou du Journal d'Anne Frank.

Réciproquement, des traductions d'ouvrage de référence écrits en arabe et en persan sont en

projet, elles aussi accessibles gratuitement.

Le projet, sur lequel la Fondation pour la Mémoire de la Shoah travaille depuis quatre ans, est

parrainé par l'ancien président Jacques Chirac, l'ancien chancelier allemand Gerhard

Schröder, ainsi que par le prince Hassan de Jordanie, Ely Ould Mohammed Vall, ancien chef

de l'Etat mauritanien et l'ancien président de la République indonésienne Abdurrahman

Wahid.

Durel Eric pour Bibliofrance.org

Pour en savoir plus...

Aladin est la première bibliothèque multilingue numérique dans le monde qui offre à ses

abonnés la possibilité d’avoir accès gratuitement 24 /24 et 7/ 7 à une collection de livres

traduits en arabe et persan, visant à renforcer la connaissance mutuelle entre les peuples de

différentes cultures , à promouvoir un climat de tolérance et d'amitié à travers un dialogue

interculturel, et à rejeter des conflits de mémoire et du négationnisme.

Les visiteurs en s’inscrivant sur le site peuvent télécharger l'intégralité des livres sans aucun

frais. En outre, l’outil de recherche du site permet aux abonnés de trouver les mots souhaités

dans les textes des livres de la collection.

La bibliothèque souhaite créer un réseau composé d'organisations non-gouvernementales,

d’institutions internationales et des éditeurs privés en Europe et dans le monde arabo-

musulman dans le but de fournir des informations multilingues, fiables et facilement

accessibles sur l'Internet.

Le Comité scientifique de la bibliothèque:

Président : M. Jacques Andréani, Ambassadeur de France, ancien ambassadeur au

Caire et à Washington;

M. André Azoulay, président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour

le dialogue entre les cultures et conseiller de Sa majesté le roi Mohammed VI du

Maroc;

Mme. Fathia Benatsou, membre du Conseil économique et social. Elle a travaillé

durant des années sur les problèmes des jeunes immigrés en France;

M. Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah;

M. Serge Klarsfeld, président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, vice-président de la FMS;

M. Jean-Claude Lescure, professeur des Universités, ancien directeur de l'Ecole de

journalisme de Sciences Po;

M. Jean Mouttapa, directeur du département Spiritualités aux Éditions Albin Michel,

auteur du livre “ Un Arabe face à Auschwitz ”;

M. Nicolas Philippe, président Fondateur des Editions Le Manuscrit/Manuscrit.com;

M. Abe Radkin, directeur de la Fondation britannique des Droits de l’homme, il a

travaillé pendant des années sur les questions des droits de l’homme au Proche orient ;

Mme. Anne-Marie Revcolevschi, directrice générale de la Fondation pour la Mémoire

de la Shoah, ancienne directrice de la coopération internationale au Ministère de

l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie;

Mr. René Samuel Sirat, ancien Grand rabbin de France, l’un des pionniers du dialogue

interreligieux judéo-musulman.

Dernières parutions

Sonderkommando : Dans l’enfer des chambres à gaz

Si c'est un homme

Hitler et les Juifs : La genèse d'un génocide

Le Journal d'Anne Frank

Le Quotidien du Sénégal

28-03-2009

Le Président Wade participait, hier à l’Unesco, au lancement du Projet Aladin visant à lutter

contre le négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman.

Par Thierno DIALLO

On est à l’Unesco, le temple de la culture. En cette date anniversaire de l’envoi, en 1942, du

premier convoi de juifs du camp de Drancy vers les camps d’exterminations nazis, des

personnalités venues du monde entier assistent au lancement du Projet Aladin pour un

dialogue interculturel fondé sur la vérité historique. Un programme éducatif visant à lutter

contre le négationnisme de la Shoah dans le monde arabo-musulman. En sa qualité de

président de l’Organisation de la conférence Islamique (Oci), le chef de l’Etat avait pris place

aux côtés de deux anciens présidents : le Français Jacques Chirac et le Mauritanien Ely Ould

Mohamed Vall. Il est un peu plus de 16 heures, lorsque Me Wade quitte momentanément ces

deux «retraités» et s’avance vers l’estrade pour prononcer son discours. Le thème de la

rencontre ne laissait, à cet instant précis, présager une intervention sur sa vie, sur son avenir

personnel. Et pourtant, Me Wade, avant d’entrer dans le vif de son allocution, a fait une

digression sur sa vie après le Palais Léopold Sédar Senghor. Certes, c’est une digression,

mais elle en dit long sur l’état d’esprit actuel du successeur de Diouf. Après avoir salué le

Directeur général de l’Unesco, Koîchiro Matsuura, ainsi que les anciens Présidents Français

et Mauritanien, en ces termes: «Messieurs Jacques Chirac et Ould Vall, tous deux anciens

présidents, dont la présence ici me rassure, car ils montrent que l’après-présidence d’un Etat

permet encore d’être utile.» Il s’en est alors suivi un tonnerre d’applaudissements.

Que Wade songe, dans le contexte actuel et publiquement à sa retraite, est tout sauf anodin.

Depuis dimanche, les temps ont changé. Peut-être que le coup de tonnerre du 22 mars lui a

fait prendre conscience qu’il n’est pas obligé d’attendre la fin de son mandat, en 2012, pour

rejoindre le panthéon des présidents retraités qui, soudain, semble le fasciner.

Correspondant permanent en France

Aladin, projet lancé contre la négation de la

Shoah dans le monde musulman

PARIS - Plus de 200 cents personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman ont lancé

vendredi au palais de l'Unesco à Paris le projet Aladin, qui vise, en diffusant notamment des

ouvrages en langue arabe, farsi ou turque, à lutter contre la négation de l'Holocauste dans le

monde musulman.

AFP/Archives/Jack Guez

Le président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah David de Rothschild, le 5

décembre 2007 à Rishon LeZion, près de Tel Aviv

"Face à la déferlante négationniste (...) issue notamment de certaines sphères limitées mais

influentes du monde arabo-musulman, nous avons décidé de réagir en palliant d'abord le

manque d'informations historiquement fiables sur la Shoah, que ce soit en arabe, en persan

ou en turc", a expliqué dans son discours introductif David de Rothschild, président de la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

"La Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah en arabe et en

persan proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et des caricatures

de Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de délégitimation de l'Etat

d'Israël", avait auparavant expliqué à l'AFP Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de

la Fondation.

Initié il y a quatre ans par cette Fondation, le projet met en ligne un site gratuit,

www.projetaladin.org, qui propose en cinq langues, "de façon simple et objective", l'histoire

de la Shoah, une introduction au judaïsme ainsi qu'une histoire des relations judéo-

musulmanes.

Le projet met également en ligne une bibliothèque numérique - www.aladdinlibrary.org - où

sont disponibles en arabe, en persan et bientôt en turc quatre livres jugés "basiques" par la

Fondation: "Le journal d'Anne Frank", "Si c'est un homme" de Primo Levi, "Hitler et les

Juifs" d'un auteur suisse Philippe Burrin, ainsi que "Dans l'enfer des chambres à gaz", de

Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les cadavres

pour les amener aux fours crématoires.

D'autres ouvrages, y compris édités sur papier, devraient suivre dont des oeuvres du monde

arabo-musulman qui seront traduites dans des langues occidentales.

L'un des parrains du projet, l'ancien président français Jacques Chirac a dit son "inquiétude

que certains puissent dire, chez nous, en Europe, que cette histoire, la Shoah, n'était pas la

leur, que c'était l'histoire des Juifs, le problème des Juifs. Nous devons combattre cet

apartheid insupportable de la mémoire".

Après plusieurs allocutions d'autres "parrains" du projet dont Abdoulaye Wade, président du

Sénégal et de l'Organisation de la Conférence islamique, les participants ont lancé un "appel

à la conscience" auquel ont d'ores et déjà souscrits les 200 personnalités.

"Nous affirmons, au-delà de toute considération politique, notre volonté de défendre la vérité

historique car aucune paix ne se construit sur le mensonge. La Shoah est un fait historique:

le génocide au cours duquel 6 millions de Juifs d'Europe ont été exterminés", indique l'appel

qui souligne "sa portée universelle".

Affirmant "la volonté commune de favoriser un dialogue sincère, ouvert et fraternel", l'appel

dit aussi "clairement que les Israéliens et les Palestiniens ont droit à leur Etat, leur

souveraineté et leur sécurité et qu'il convient d'appuyer tout processus de paix ayant de telles

visées".

Aladin, projet lancé contre la négation de la

Shoah dans le monde musulman

Plus de 200 cents personnalités d'Europe et du monde arabo-musulman ont lancé vendredi au

palais de l'Unesco à Paris le projet Aladin, qui vise, en diffusant notamment des ouvrages en

langue arabe, farsi ou turque, à lutter contre la négation de l'Holocauste dans le monde

musulman.

"Face à la déferlante négationniste (...) issue notamment de certaines sphères limitées mais

influentes du monde arabo-musulman, nous avons décidé de réagir en palliant d'abord le

manque d'informations historiquement fiables sur la Shoah, que ce soit en arabe, en persan ou

en turc", a expliqué dans son discours introductif David de Rothschild, président de la

Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

"La Fondation a constaté que les sites sur le négationnisme de la Shoah en arabe et en persan

proliféraient et que, à la suite des déclarations du président iranien et des caricatures de

Mahomet, il ne s'agissait plus simplement d'un instrument de délégitimation de l'Etat

d'Israël", avait auparavant expliqué à l'AFP Anne-Marie Revcolevschi, déléguée générale de

la Fondation.

Initié il y a quatre ans par cette Fondation, le projet met en ligne un site gratuit,

www.projetaladin.org, qui propose en cinq langues, "de façon simple et objective", l'histoire

de la Shoah, une introduction au judaïsme ainsi qu'une histoire des relations judéo-

musulmanes.

Le projet met également en ligne une bibliothèque numérique - www.aladdinlibrary.org - où

sont disponibles en arabe, en persan et bientôt en turc quatre livres jugés "basiques" par la

Fondation: "Le journal d'Anne Frank", "Si c'est un homme" de Primo Levi, "Hitler et les

Juifs" d'un auteur suisse Philippe Burrin, ainsi que "Dans l'enfer des chambres à gaz", de

Shlomo Venezia, un survivant des Sonderkommandos, ces juifs qui charriaient les cadavres

pour les amener aux fours crématoires.

D'autres ouvrages, y compris édités sur papier, devraient suivre dont des oeuvres du monde

arabo-musulman qui seront traduites dans des langues occidentales.

L'un des parrains du projet, l'ancien président français Jacques Chirac a dit son "inquiétude

que certains puissent dire, chez nous, en Europe, que cette histoire, la Shoah, n'était pas la

leur, que c'était l'histoire des Juifs, le problème des Juifs. Nous devons combattre cet

apartheid insupportable de la mémoire".

Après plusieurs allocutions d'autres "parrains" du projet dont Abdoulaye Wade, président du

Sénégal et de l'Organisation de la Conférence islamique, les participants ont lancé un "appel à

la conscience" auquel ont d'ores et déjà souscrits les 200 personnalités.

"Nous affirmons, au-delà de toute considération politique, notre volonté de défendre la vérité

historique car aucune paix ne se construit sur le mensonge. La Shoah est un fait historique: le

génocide au cours duquel 6 millions de Juifs d'Europe ont été exterminés", indique l'appel qui

souligne "sa portée universelle".

Affirmant "la volonté commune de favoriser un dialogue sincère, ouvert et fraternel", l'appel

dit aussi "clairement que les Israéliens et les Palestiniens ont droit à leur Etat, leur

souveraineté et leur sécurité et qu'il convient d'appuyer tout processus de paix ayant de telles

visées".

Chirac lance le projet Aladin contre le négationnisme dans

le monde arabo-musulman

L'ancien président Jacques Chirac a lancé vendredi en compagnie de représentants de 30 pays réunis

à l'UNESCO le projet Aladin, programme éducatif visant à lutter contre le négationnisme de la Shoah

dans le monde arabo-musulman.

Ce projet à l'initiative de la Fondation pour la mémoire de la Shoah vise à rendre disponibles

en arabe, en persan et en turc des informations objectives sur le génocide des juifs pendant la

Seconde guerre mondiale, les relations judéo-musulmanes et la culture juive. Il repose sur un

site Internet http://www.projetaladin.org qui présente en cinq langues (arabe, persan, turc,

anglais et français) l'histoire de la Shoah, du peuple juif et des relations entre les musulmans

et les juifs au cours des siècles.

Une bibliothèque numérique http://www.aladdinlibrary.org rend accessible en arabe et persan

des témoignages sur la Shoah, dont "Si c'est un homme" de Primo Levi et "Le Journal d'Anne

Frank", traduits pour la première fois dans ces langues.

Lors de la conférence de lancement, Jacques Chirac a apporté son soutien et celui de sa

Fondation pour le dialogue des cultures à ce "combat pour rétablir la mémoire de la Shoah là

où elle est niée, effacée, déformée", la "faire connaître (...) sans vouloir faire porter aux pays

musulmans une culpabilité qui n'est pas la leur".

L'ancien président a exprimé son inquiétude face à la montée d'une "nouvelle haine des juifs"

au Proche-Orient du fait du conflit israélo-palestinien, mais aussi en Europe. Alors que Jean-

Marie Le Pen a réitéré cette semaine ses propos condamnés par la justice sur la Shoah, "point

de détail" selon lui de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, M. Chirac a dénoncé

"l'apartheid insupportable de la mémoire" de la part de ceux qui affirment que l'Holocauste

était "le problème des juifs". "Il n'est pas trop tard. Il n'y a aucune fatalité à la haine", a lancé

celui qui avait reconnu en 1995 le rôle du régime de Vichy dans la déportation des juifs de

France.

La garde des Sceaux Rachida Dati a lu un message de soutien du président Nicolas Sarkozy.

Le Sénégalais Abdoulaye Wade, président en exercice de l'Organisation de la conférence

islamique, l'ancien président mauritanien Ely Ould Mohamed Vall et Simone Veil, ancienne

présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, étaient également présents, ainsi que

des représentants de l'Egypte, de Tunisie, du Maroc, du Qatar, de Bahreïn, de Turquie,

d'Indonésie ou de Bosnie.

Tous ont signé l'"appel à la conscience", déclaration symbolique prônant la lutte contre le

négationnisme et "l'approfondissement d'un dialogue fondé sur la connaissance et le respect

mutuels".