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XVI La chimie du goudron - Le domaine réflecteur du spectre naturel de la substance. A partir de la substance vierge de la fécule, il se forme dans la direction des fleurs un riche spectre de substances, corme cela a été décrit dans les chapitres précédents. Dans la direction des racines, la fécule se concentre forme la substance STRUCTURALE de la cellulose. La cellulose, c'est-à-dire le bois représentant le durable dans la plante. La racine et dans une certaine mesure tout ce qui est racine, échappe le plus rythme des saisons. Les fleurs et les feuilles passent, mais la racine survit à l'hiver et une vie nouvelle au printemps sort d'elle, sous forme de bourgeons et de feuilles. Et même si la plante meurt, les parties cellulosiques poursuivent encore une vie de momie. Certaines circonstances météorologiques et géologiques favorisent ce processus de momification. Ainsi, nous trouvons des couches de terre provenant d'une végétation disparue depuis longtemps dans les carrières de lignite et de houille. Le charbon le plus ancien est la houille qui a son origine dans les temps primaires. Cela va de soi que la végétation qui est à l'origine de la houille, de part son apparition, ne peut absolument pas être comparée avec nos formes végétales actuelles et à ce propos on peut se demander si leur structure était si dense et si ferme que celle de nos plantes physiques actuelles. Quand on ne brûle pas tout simplement le charbon, mais si on le chauffe à l'abri de l'air (qu'on le distille à sec) alors il se dégage au cours de la carbonisation, plus ou moins de gaz. Cette propriété fut exploitée déjà au commencement du siècle dernier pour la fabrication du gaz d'éclairage, d'abord en Angleterre puis aussi partout sur le continent. Le gaz d'éclairage est un mélange de substance-feu (hydrogène) et de divers hydrates de carbone, tels que le méthane, l'éthane, l'éthylène, l'acétylène et encore d'autres. Comme résidu de la transformation du charbon en gaz, il y a le coke qui fut utilisé d'abord pour le chauffage ménager. Hais par la suite, il fut apprécié tout particulièrement pour le traitement des minerais de fer et devint indispensable dans la fabrication de qualités de fer précises.

La chimie du goudron - Le domaine réflecteur du spectre naturel de

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La chimie du goudron - Le domaine réflecteur du spectrenaturel de la substance.

A partir de la substance vierge de la fécule, il se forme dansla direction des fleurs un riche spectre de substances, cormecela a été décrit dans les chapitres précédents. Dans ladirection des racines, la fécule se concentre forme lasubstance STRUCTURALE de la cellulose.

La cellulose, c'est-à-dire le bois représentant ledurable dans la plante. La racine et dans une certainemesure tout ce qui est racine, échappe le plus rythmedes saisons. Les fleurs et les feuilles passent, mais laracine survit à l'hiver et une vie nouvelle au printempssort d'elle, sous forme de bourgeons et de feuilles.

Et même si la plante meurt, les partiescellulosiques poursuivent encore une vie de momie.Certaines circonstances météorologiques et géologiquesfavorisent ce processus de momification. Ainsi, noustrouvons des couches de terre provenant d'unevégétation disparue depuis longtemps dans les carrièresde lignite et de houille.

Le charbon le plus ancien est la houille quia son origine dans les temps primaires. Cela va de soique la végétation qui est à l'origine de la houille,de part son apparition, ne peut absolument pas êtrecomparée avec nos formes végétales actuelles et à cepropos on peut se demander si leur structure était sidense et si ferme que celle de nos plantes physiquesactuelles.

Quand on ne brûle pas tout simplement lecharbon, mais si on le chauffe à l'abri de l'air (qu'onle distille à sec) alors il se dégage au cours de lacarbonisation, plus ou moins de gaz. Cette propriété futexploitée déjà au commencement du siècle dernier pour lafabrication du gaz d'éclairage, d'abord en Angleterrepuis aussi partout sur le continent. Le gaz d'éclairageest un mélange de substance-feu (hydrogène) et de divershydrates de carbone, tels que le méthane, l'éthane,l'éthylène, l'acétylène et encore d'autres.

Comme résidu de la transformation du charbon en gaz, il y ale coke qui fut utilisé d'abord pour le chauffage ménager.Hais par la suite, il fut apprécié tout particulièrementpour le traitement des minerais de fer et devintindispensable dans la fabrication de qualités de ferprécises.

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Un produit secondaire qui résulte encore de latransformation in coke et en gaz du charbon, est legoudron.Le goudron n'était au début qu'un produit secondaire négatif,mais grâce au progrès de la technique, on en vint à utiliser deplus en plus ses composants. De nos jours le goudron n'est plusun produit secondaire désagréable, mais au contraire, il est engrande partie, à la base de toute notre industrie chimique.

Par des distillations fractionnées du goudron, onobtient à coté des résidus solides, des produits distillésséparés depuis les parties atteignant facilement l'ébullition(les huiles légères) jusqu'aux huiles lourdes en passant parles huiles moyennes. Selon la nature et l'origine du charbon,les produits de la distillation sont différents dans leurnature chimique.

Le goudron de lignite produit de préférence laparaffine, alors que la houille est constituée presqueuniquement de cycloparaffine. Cette différenciation chimique estnécessaire _pour la compréhension de ce qui va suivre, et elledoit pour cette. raison, être expliquée, rapidement. Les deuxgroupes de substances sont caractérisés par la passivitéchimique.

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D'où le nom de paraffine (parume affinis = sans affinité)Effectivemet, ces substances sont si mortes qu'ellesrésistent aux agents chimiques les plus forts. On peut lesfaire bouillir avec l'acide le plus virulent, avec de l'acidesulfhydrique par exemple, sans qu'elles ne se transforment enaucune manière.

Par l'analyse, on peut constater qu'elles sontcomposées de substances carboniques et de substance—feu, doncde "substance carboniques—feu" ou hydrates de carbone. Mais lesstructures de des hydrates de carbone sont différentes suivantla prédominance de goudron de lignite ou de goudron de houille.Nous avons déjà expliqué plus haut, comment l'énorme forcestructurale du charbon trouve dans la chimie des substancescarboniques son expression grâce aux quatre bras dont est dotéle carbone, qui lui permettent de se combiner à lui-même et debénéficier ainsi d'une énorme variété de combinaisons. Ainsiles paraffines sont des hydrates de carbone disposés en cequ'on appelle une chaîne ouverte, tandis que lescycloparaffines possèdent une cyclostructure, c'est-à—dire, unestructure en hexagone.

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chaine ouverte de la structure en hexagoneparaffine de la cycloparaffine.

A cause de la diversité des structures de laparaffine et de la cycloparaffine, leur vaste utilisationpour leur transformation chimique est certaine, comme cela seconfirmera par la suite. Tout d'abord nous nous limiterons àne donner qu'une vue d'ensemble approximative sur lesdiverses distillations, une représentation rapide qui ne seveut nullement parfaite (voir tableau)

Les huiles minérales, ou pétrole brut, révèlent desstructures identiques au goudron de lignite. Aussi donnent—elles par distillation fractionnée les produits appartenant àla série de la paraffine : benzine, pétrole, huile deparaffine, paraffine. On peut considérer l'huile minérale commeun goudron naturel qui résulte peut-être de la carbonisationdes restes de plantes déjà transformés en charbon, ces restesétant détachés sous l'effet d'un cataclysme terrestre.

Tandis que le goudron de lignite a été exploité déjà très. tôtpour la fabrication de substances énergétiques, de produits 'degraissage et de paraffine et qu'il est devenu indispensable àl'épanouissement du machinisme, le goudron de houille étaitjusqu'au milieu du 19 ème siècle un résidu désagréable quidétruisait les prairies situées des usines à gaz et descokeries."

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Ce n'est qu'à partir de 1846 qu'on commença à imprégnercertains éléments avec du goudron de houille: les bois desmarches de chemin de fer et ensuite les bois en général,puisqu'on avait reconnu l'action bactéricide et anti-vie dugoudron.

La raison de cet usage se basait sur larésistance des produits du goudron de houille aux gentschimiques et aux éléments oxydants. Les produits dugoudron de houille ne brillèrent pas aussi facilement queles goudrons de lignite et ne purent par conséquent pasêtre utilisés comme substance motrice dans les moteurs àcarburation. Comme ils ne possédaient pas la viscositéde la paraffine, ils ne purent non plus être utiliséspour la fabrication de graissage.

C'est seulement quand on réussit en mélangeantde l'acide sulfhydrique et de l'acide azotique concentrésà trouver un moyen capable d'attaquer la cycloparaffine,que la réticence envers ces produits fut rompue. Entraitant le benzol avec le mélange dit "de nitrification"on obtient le nitrobenzil appelé aussi de l'huiled'amande amère artificielle.

Ce nitrobenzol a un arôme caractéristique etest utilisé actuellement pour parfumer la cire pourplanchers, le cirage pour chaussures et autres produitsanalogues. C'est pour cela que tout l'ensemble de lachimie des cycloparaffines est appelée "chimiearomatique ". Au contraire, la chimie de la chaîneouverte est appelée "chimie alliphatique" parce qu’onréussit en oxydant avec précaution ces produits, àfabriquer des substances ayant les propriétés des acidesde graisse (aliphatique signifie graisse).

La nitrification du benzol fut alorseffectivement un véritable pas en avant. De là, lachimie aromatique se développa dans le gigantisme. Lechemin des diverses synthèses aboutit de nos joursvraisemblablement à des millions de substancesnouvelles.

A partir du nitrobenzol réduit avec la substance-feu(oxygène) on obtient l'aniline.

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Tout en réussissant à l'aide de procédésraffinés (adjonction double d'azote et regroupementpar couples) à extraire une quantité d'élémentsaériens, nous faisons apparaitre les premièressubstances colorées synthétiques de goudron.

En 1856 Perkin apporta la première couleur anilinedans le commerce. En I866 Bayer réussit à trouver unesynthèse indigo, techniquement réalisable, et bientôt aprèsvinrent les teintures résistant à la lumière, puis lamultitude des autres teintures qui de nos jours se trouventà notre disposition dans le commerce.

A cette grandiose évolution technique ont contribuéune ardeur gigantesque et une perspicacité incroyable del'intelligence.

Un renoncement humain incroyable et aussi le hasardaccompagnent les hommes sur le chemin de cette évolution.C'est émouvant, pour citer un exemple, de suivre la destinéede Runges, qui au cours d'une vie personnelle pénible, secramponne à plusieurs reprises, au problème du goudron dehouille, jusqu'à ce qu'il réussisse en 1834, en traitantcertaines parcelles de goudron de houille avec du chlorurede chaux, à obtenir un produit de réaction coloré en bleu.Mais il fallut encore deux décennies avant que Kofmann etd'autres ne parviennent à donner à l'observation de Rungesune orientation technique.

Dans les années I858-1865, Kékulé créa la chimie

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structurale nouvelle et contribua ainsi, d'une manièreindéniable à la recherche de nouvelles teintures. Voici unexemple tendant à prouver la part du destin: Kékulé étaitassis sur le toit d'un autobus londonien et s'assoupit. I1manqua son arrêt mais par contre eût un rêve dans lequel lesatomes des substances carboniques se donnèrent la main etexécutèrent une ronde autour de lui. C'était là,l'inspiration pour sa chimie structurale.

Cela ne dura pas longtemps jusqu'à ce qu'ondécouvrit que les substances tirées de ce domaine, queles produits intermédiaires des teintures agissaientsur l'organisme humain et c'est ainsi que commença l'èrede la médicamentation synthétique. A partir du phénol onfabriqua des préparations de salicylate telle quel'aspirine et les médicaments équivalents.

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On créa la chimie thérapie, qui essaya de mettre àprofit les expériences de la chimie des colorants. De lamême manière que dans la chimie des couleurs, il estpossible de varier, voire même de calculer à m'avance, lanuance des couleurs par l'adjonction de chaines parallèlesau noyau du benzol, ainsi la chimie-thérapie procède àpartir d'un noyau actif, qui réagit avec le plasma del'organisme .et dont l'action varie grâce à ses chaineslatérales. C'est de cette manière que fut réalisée lapréparation de Salvarsan, dont voici le développementscientifique.

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para-acide chlorhydrique - dioxy-méta - diami no - arsenobenzol

Parmi les produits intermédiaires de lafabrication des couleurs, se trouvèrent aussi dessubstances sucrées et or se mit à fabriquer parsynthétisation systématique, des substances au caractèresucré proéminent. C'est ainsi que naquit la saccharine, ladulcite, et d'autres substances sucrées synthétiques.

la dulcite la saccharine

Le nitrobenzol, substance primaire de toutecette évolution, avait comme il a déjà été dit, despropriétés aromatiques; mais aussi à ce niveau; onréussit grâce à une synthétisation préconçue àfabriquer, une quantité d’autres substances odorantesartificielles. Alors se développa toute la branche de.lafabrication des parfums, qui connait de nos jours unnombre illimité de combinaisons synthétiquesreproduisant les divers arômes végétaux.

I1 est indéniable que toute la chimie desgoudrons (son évolution), représente un triomphegigantesque de l'intellect humain. Mais quellespiritualité universelle sous-tendait dernièrement cetévénement?

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Et que représentent ces substances en rapport avecl'ensemble du monde?

Jetons un regard en arrière et observonsl'échelle des valeurs du spectre des substances naturellesen partant de la fécule pour constater comment dans larespiration universelle la substance fécule est ébranlée etcomment en passant par le sucre, apparaissent la couleurdes fleurs, les éléments odorants, le miel, l'huile et leséléments thérapeutiques de la plante. Mais l'évolution versle bas s'ouvre sur la solidification et la minéralisationen passant par la cellulose, puis par un point biologique "zéro", à savoir le charbon et dans une certaine mesure, legoudron de charbon. C'est de lui que l'intellect humainfait apparaître le " monde-reflet" des colorantssynthétiques, des parfums synthétiques, de la saccharine etd'autres éléments sucrés synthétiques, le monde des huiles'minérales et des produits pharmaceutiques synthétiques.

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Schéma 32 -

Le spectre des substances souterraines comme reflet dunaturel.

Si on met les deux domaines en parallèle, on al'impression qu'en haut, dans l'équilibre éternel entre lespolarités vivantes et créatrices, dans des métamorphosessans fin entre ciel et terre, il existe un domainebiologique de la réalité dynamique

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A l'encontre apparaît, quand on observe l'image,le domaine souterrain de la chimie du goudron, un refletfantomatique de ce que réalise le cosmos d'une manièredynamique. Mais dans ce domaine souterrain, le dynamismeest absent. Seul règne le statisme du monde atomique del'événement mathématiquement prévisible. Malgré lapuissance des nombres, ce monde ne peut pas nous apparaitreplus réel que celui des plantes qui verdissent, fleurissentet portent des fruits.

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XVII

FORTE DILUTION ET EFFICACITE.

Quand On dilue une substance dans l'eau, parexemple du sel de cuisine, et si on en observe la structurephysique, le sel semble tout d'abord disparaitreentièrement. On ne peut ni le voir, ni le sentir.par letoucher. Le seul organe des sens qui peut encore lepercevoir, est la langue, par le goût. Qu'est- il advenudu sel? Est-il encore là et sous quelle forme se trouve- t-il?

On dit qu'il est en dissolution. On peut lesentir et prouver sa présence par des agents chimiques.Dans une solution de sel de cuisine, cela pourrait sefaire par l'addition d'une solution de nitrate d'argent.Alors, il apparait un précipité épais et blanc, ayantl'aspect du fromage, composé de chlorure d'argent, preuvedu chlore initialement présent dans la solution. Il s'estdonc produit une réaction dans la solution étendue, dont lerésultat est le chlorure d'argent, expression visible du selde cuisine invisible.

Na Cl + Ag NO3 > Ag Cl NaNC3sel de cuisinechlorure de sodium Nitrate d'ar- Chlorure d'ar- Nitrate de

gent gent (se pré- sodiumcipite) (reste dissout)

Mais quelle est la forme du sel de cuisine dans ladissolution ? Si on maintient séparées dans un vasecylindrique, une solution de sel de cuisine et de l'eaupure, par un papier-parchemin préparé à d'avance, on peutobserver après avoir abandonné le tout, un certain temps,que le parchemin se gonfle, sous l'effet d'une pressionapparemment forte.

Schéma 33 -

La pression osmotique exercée par une substance diluée surles parois du vase.

7l

On appelle les causes de ce phénomène, lapression osmotique. Le parchemin préparé forme une paroidemi-perméable qui laisse passer l'eau, mais pas la

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substance. Des recherches ont montré que cette pression estproportionnelle à la concentration de la substance dissouteet que cette substance obéit aux lois des gaz. La pressionosmotique est donc absolument comparable à la pression d'unvolume de gaz en vase clos.

En étendant de plus en plus la solution, lasubstance s'étend com.__e un gaz et devient finalement sifine qu'elle échappe au goût et aux méthodes chimiques.Même les réactions chimiques les plus délicates permettantde prouver l'existence de substances hautement diluées,abdiquent progressivement. Même l'analyse spectrale, sisensible, atteint un moment doté la limite de sespossibilités. Dans une dissolution de 1:1017, on atteintfinalement un état, où d'après les représentations qu'on sefait de la grosseur atomique, il n'existe même plus uneseule molécule de sel de cuisine dans un centimètre cube decette solution. D'après Loschmitt le nombre de moléculesdans un cm3 de gaz s'élève à 4,5 x 1016. C'est ce, qui seproduit quand un mg(1mg) de sel de cuisine est dissout dans10 millions de tonnes d'eau.

Si on continue à étendre cette solution, d'aprèsles déductions théoriques, on ne peut même plus admettre quedans un volume plus grand d'une telle solution, il existeencore une seule molécule. C'est pour cela qu'aujourd'huiil apparaît difficile à un chimiste ou à un médecin decroire à l'efficacité d'une solution étendue.

Et pourtant l'homéopathie qui évolue de plus enplus depuis un siècle a montré de telles dissolutions etmême des solutions plus étendues pouvaient avoir des effetsthérapeutiques. Le premier qui introduisit la hautedilution dans la thérapie était Hahknemann. La dilutionqu'il employa fut effectuée selon une méthode précise etles médicaments employés aujourd'hui dans le cadre del'homéopathie sont fabriqués d'après le procédéd'Hahnemann. Les solutions réalisées de cette manièreparticulière sont appelées des " potentialités ". Celles-ci sont réalisées de la manière suivante :

Quand par exemple, nous réalisons une telledissolution avec du sulfate de plomb, nous partons d'ungramme de sulfate de plomb, nous le diluons dans 9 grsd'eau pour obtenir 10 grs d'une solution de sulfate deplomb de I0%, que nous secouons en rythme pendant uncertain temps. C'est ce qui forme la premièrepotentialité. Des recherches plus récentes ont d'ailleursdonné des points de repère sur le plan optimal àconsacrer au secouement de la solution et sur le rythmedes secousses le plus efficace.

De la solution ainsi obtenue, nous prélevons1cm3 et nous le diluons dans l'eau pour obtenir 10 cm3,nous secouons à nouveau et obtenons ainsi la deuxièmepotentialité. De cette solution nous prélevons à nouveau1cm3, remplissons avec de l'eau jusqu'à obtention de 10cm3

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et secouons de la même manière qu'auparavant. C'est latroisième potentialité.

98Comme il s'agit dans le cas ci-dessus d'une dissolutionrythmique dans les proportions de 1:10, on parle en pharmaciede « puissances décimales", on les représente parl'abréviation D et on ajoute la chiffre de la puissance, parexemple D3 (troisième puissance décimale) En rapport avec lasubstance résultante la dissolution comprend : 1 _ __ __

103 ou 103

Pour la chimie actuelle, ladite "troisièmepotentialité" n'est naturellement qu'une solution très étenduede 1 0/00 de sulfate de plomb. Si donc on dissolvait ungramme de sulfate de plomb dans un litre d'eau, alors onaurait réalisé la même solution d'une manière plus simple.

Et pourtant une " potentialité de sulfate de plombD3 n’est pas identique à une simple solution à 0/00. Cetteréalité peut être prouvée, expérimentalement. A cette finon a recours à des tests biologiques, quelques germes quipoussent, les uns dans la potentialité, les autres dans lasolution correspondante (kolisko). La mesure des feuilleset des racines est différente dans les deux cas et le mêmecomportement se répète à chaque expérience reprise. C'estque derrière la potentialité, il y a un nouvel élément, uneforce active réveillée par le rythme. Pour la dissolution enplusieurs temps, la substance disparait d'abordphysiquement, ensuite chimiquement et spectroscopiquement,mais par contre, il apparait une vitalité biologique deplus en plus marquée.

Laissons de coté le concept orthodoxe de "substance", ce concept " substance " qui est relié à lareprésentation de la matière éternelle; par contre,considérons le nouveau concept "substance" tel qu'il estapparu à travers les exposés précédents, alors leproblème des dissolutions denses peut devenir clair sansdifficulté. D'après ce que nous avons essayé dereprésenter dans les chapitres précédents, la "substance"n'est rien d'autre que la fixation d'un palierd'existence de processus macrocosmiques. Ce que nousappelons "substance" est un processus universel dans uneforme figée et fixée. Les substancialités terrestres etles existences universelles-sont deux pôles entrelesquels en un nombre infini de paliers se répandl'existence de la nature. La plante elle-même trouve saplace entre ces polarités. Dans ces métamorphosesinnombrables de la structure et de la substance, desrythmes de condensation et d'expansion, d'involution etdévolution, d'être et d'apparition, le règne végétal estun membre vivant dans l'organisation universelle.

Il a été montré à partir de recherches, commentdans des rythmes cosmiques, la substance apparait etdisparait. Dans les courbes (schémas 2, 3, 4, 12) apparait

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une alternation rythmique de concrétisation continuelle, depaliers d'existence immatériels dans la substance et ànouveau d'épanchements de cette substance dansl'impondérable.

De la même manière que le fait Goethe pour laplante, nous pouvons aussi supposer une essence pourchaque substance particulière, une idée macrocosmique, qui,en rythme et à traiter des métamorphoses répétées aboutitfinalement à ce que nous appelons substance.

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Et de la même manière que la plante se dessècheet disparait presque entièrement aux environs del'automne,tandis que son être se retire à nouveau dans lesinfinis del'Univers, la substance fixée, peut à son tour, en rythmes,redevenir essence.

Dans le déroulement de la dilution par étages,nous trouvons une imitation géniale de ce processusnaturel. Ce n'est rien d'autre que le transfert del'apparition-substance dans son essence. La substanceest diluée dans des étapes rythmées, elle perd sa formestructurale, passe de l'état solide à l'état liquide,voire gazeux et atteint finalement des paliersd'existence supérieurs qui n'appartiennent plus à lamatière.

L'homéopathie essaie de guérir non pas avecles réactions grossières de la matière, mais elle faitappel à la substance ébranlée, délivrée de son étatfigé, on pourrait dire: à l'esprit de la substance.

La structure dichotomique du gui (rythme à 2 temps)

Le rythme D IO employé lors de la dilution parpalier,semble avoir été indiqué par Haknemann lui-même,et parce que depuis, dans ce domaine, aucune créatricenouvelle n'est apparue sous forme de méthode plus ou

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moins valable, le rythme décimal a été tout simplementmaintenu. Mais il subsiste la supposition que chaquesubstance possède son rythme propre.

Le comportement d'une substance envers lesforcesstructurales qui s'exprime par exemple dans sastructure encristaux, ou son comportement enversl'élément-feu (hydrogène)qui s'exprime dans lesproportions des poids atomiques (compareles qualitésmusicales des substances ) pourrait être des référents aurythme personnel des substances. Ou si, par exemple,l'habitus d'une plante possède un caractère dichotomiquemanifeste, comme le gui, alors cela peut égalementcontribuer à lafabrication d'un médicament à base de gui,dans une dissolution à rythme double (image 34)

Des doubles potentialités de gui de ce genreont étéfabriques depuis des années et ont été pleinementaméliorées sur le plan chimique.

100

On réserve aux recherches des décenniesprochaines de découvrir dans ce domaine des chosesauxquelles on ne pense pas encore. Un premier pas sur cechemin est l'étude des dites courbes de potentialité ".L'organisation expérimentale fournissant de telles courbespeut consister à porter à la germination et à lacroissance, des grains de blé disposés dans trente pots àfleurs, en les arrosant de toutes les étapes despotentialités marquées d'une substance progressivementdiluée. Après quelques semaines, les plantes sontmesurées et la longueur moyenne correspondant à chaquepotentialité est portée comme longueur témoin enordonnée.(Kolisko)

La courbe de " potentialité " est effectivementune constante caractéristique pour chaque substance.Poursuivant dans cette direction, on réalisa dans lelaboratoire de recherches de l'auteur, des courbes depotentialité d''un grand nombre de substances minéraleset végétales.

L'expérimentation fut toutefois modifiée par lefait qu'on utilisa comme objet-test biologique, de lalevure en germination, qui remplaça les plantes poussantdans les pots a fleur. On sait que la levure transformele sucre en alcool et en acide carbonique; celle-ci peutêtre introduite puis mesurée dans un tube gradué. Levolume d'acide carbonique recueilli est également unmoyen pour mesurer l'intensité vitale de la levure,comme la mensuration des feuilles et des racines du bléétait un moyen de mesurer la vitalité des germes.

30 ou 50 de ces solutions de fermentationplacées les unes à coté des autres sur une table rondepivotante constituent un montage parfait. Avant chaquetest on procède à une expérience témoin avec de l'eaudistillée. On doit s'attendre, si on utilise les mêmes

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proportions pouf constituer les solutions, à ce quel'évolution d'acide carbonique soit identique dans tousles cas. La courbe qui en résulte par conséquent êtredroite. Mais si à la place de l'eau distillée onintroduit les potentialités évolutives d'une substancedans les cultures, alors il en résulte non pas unecourbe rectiligne, mais une courbe caractéristique avecdes maximums et des minimums significatifs. Donnonscomme exemple "la courbe de potentialité" du prunusspinosa (schéma 36)

Une question vient à l'esprit : que signifientsur une telle courbe, la montée et la descente, le caséchéant, les maximums et les minimums, et les intervallesentre les maximums et les minimums permettent-ils deformuler des conclusionssur le rythme des substances en question ? En allant plusavant, peut-on tirer à partir de la courbe, desconclusions' sur le dosage et dans une certaine mesuresur l'application thérapeutique d'un médicament? Lesréponses à ces questions seront peut-être donnéesdéfinitivement seulement dans des années ultérieures à deschercheurs persévérants.

Tout d'abord, on ne peut faire, que la formulationsuivante : un maximum et un minimum au cours de lacourbe marquent une,' orientation nouvelle. Unpalier est franchi, qui mène d'un domaine à unautre. On peut s'imaginer aisément qu'à travers "la potentialité évolutive " il faut que de telspaliers où la substance passe d'une formed'existence, directement supérieure soientcontinuellement franchis. Les points de paliers dela courbe (des maximums et des minimums)pourraient être l'expression de l'ascension de lasubstance à travers les domaines de l'existence.

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Au cours de ces travaux on mesura aussi lapotentialité de l'acide de benzol et on traça lacourbe. L'acide de benzol fut obtenu à partir de larésine de benzol et purifié par des cristallisationssuccessives jusqu'à ce que fut atteinte l'épreuve depurification à travers le point de fusion de 121°.

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Schéma 36 -

Courbe de "potentialité" de l'acidede benzol naturel et synthétique.

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Schéma 35 -

Montage expérimental pour l'étude de la " courbe depotentialité '

La solution de fermentation G contient :au moment du contrôle : 10 cm3 d'émulsion de levure

1O cm3 de solution de sucre deraisins1O cm3 d'eau distillée.

au moment de l'expérience :

1O cm3 d'émulsion de levure1O cm3 de solution de sucre de

raisins1O cm3 de solution de " potentialité

"

La gaz carbonique ( CO2 ) se développant dans la solution G

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est recueilli et mesuré dans l'eudiomètre R.103

La courbe de potentialité avait une évolution vivante avec desmaximums et des minimums caractéristiques. En même temps,on évalua la potentialité de l'acide benzolique depharmacie et on en traça la courbe. L'acide benzolique achetéétait pur, mais fabriqué synthétiquement à partir du goudronde houille. L'acide benzolique synthétique est chimiquementidentique à l'acide benzolique naturel, mais appartient audomaine de la chimie du goudron présentée dans le chapitreprécédent.

La courbe de potentialité de cet acide benzoliquesynthétique est effectivement une droite. Cela signifie quel'acide benzolique synthétique étendu n'agit plus sur lalevure. Il n'agit que lorsqu'il se présente à l'état brut,environ jusqu'à la quatrième graduation (schéma 37)

De là, on peut tirer la conclusion suivante :les substances synthétiques des sous produits du goudron, nesont efficaces que sur le plan allopathique et inefficacesen homéopathie.

Les substances provenant du goudron ne sontplus ébranlées par le procédé rythmique de la dilution parétapes, ni diluées jusqu'à l'élément extrême. Elles se sontexclues de tous les rythmes existant entre le cosmos et laterre, elles ne répondent par conséquent plus lorsqu'ons'adresse à elles sous formes de rythmes. Même si de telsproduits synthétiques sont identiques chimiquement avec desproduits naturels, ils sont biologiquement fondamentalementdifférents. C'est ce que montre l'exemple de l'acidebenzolique naturel et synthétique.

Les deux acides benzoliques proviennent de deuxdomaines qui ont été caractérisés par le spectre dessubstances du chapitre précédent. Mais les deux domainessont soumis à des lois différentes. Le domaine de la plantevivante avec son spectre de substances suit les lois de lavie auxquelles Goethe fit allusion en utilisant les conceptsaux dimensions vastes, A savoir " polarité ", progressionascendante, et métamorphose. Dans les autres cas, il s'agitde la chimie atomique et moléculaire. Il s'agit d'une partde " mécanisme " d'autre part "d'organisme ".

Ainsi la loi relative à la conservation de lamatière est-elle valable dans le domaine du mécanisme, maispas dans celui de l'organisme.

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Schéma38

ORGANISME ET MECANISME

Dans la vie quotidienne nous sommes de toutesparts entourés de produits venant de la chimie du goudronet nous sommes obligés de nous accoutumer à eux. Il n'estici nullement question de prononcer un jugement de valeur,mais nous voulons reconnaitre les forces qui se trouventderrière cette évolution et passer ensuite à la connaissancede la substance vivante.

XVIII LE MINERAL

Lorsqu'on brûle une plante, les élémentsminéralogiques subsistent sous forme de cendres. Lacomposition des cendres varient avec les espèces végétaleset les conditions de croissance. La nature des composantsdes cendres varie également avec la nature de la plante.Au premier plan, on trouve presque toujours de la chaux, duphosphore, du calcaire, du silex, du magnésium et dusoufre, mais il y a aussi de l'alumine, du sodium, duchlore en plus petites quantités. En plus on trouve aussidans beaucoup de plantes des substances plis rares, tellesq'.le le lithium dans le tabac, l'iode dans les algues etles lichens, le titane dans les roses.

Nous avons tous tendance actuellement àconsidérer ces substances minéralogiques comme dessubstances nutritives indispensables, que la plante puisedans le sol. Si cela était vrai, le sol s'appauvriraitprogressivement à travers les récoltes, dans la mesure oùil ne reproduit pas lui-même ces substances. Il faudraitalors d'une manière artificielle amener les substancesminérales nécessaires aussi longtemps qu'on désire maintenir

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la fertilité de la terre. Cette opinion survint à la fin dusiècle précédent avec les succès triomphants des sciences dela nature, particulièrement de la chimie, et trouva unsoutien scientifique dans les bilans de la substance durègne végétal de Liebig. Aussi est-il le père de l'engraisartificiel.

Aussi logique que semble apparaitre le fait, autantest justifié le doute qui peut apparaître à l'étude de cesfumures artificielles. Certes, la fumure minérale peut toutd'abord augmenter le rendement du champ. Mais déjàaujourd'hui, alors que nous n'utilisons que depuis quelquesannées les engrais chimiques, (temps relativement trèscourt en rapport avec la longue durée de ces terrains deculture) il apparait des phénomènes demandant une réflexionprofonde. Pensons seulement combien ont souffert la qualitéet la santé de telles plantes poussées à l'extrême; ceci serévèle directement bar la réceptivité envers les parasiteset les insectes nuisibles d'espèces toujours nouvelles.Parallèlement et proportionnellement à l'avènement del'engrais industriel commercial, une industried'insecticides se révélé indispensable. De toute manièrecette agriculture industrialisée et commerçante n'a rien àvoir avec les sources primaires de la paysannerie, d'où seulpeut partir pour l'avenir une saine nourriture du peuple.

Il semble effectivement nécessaire de préciserque le mécanisme des bilans des substances est étranger àl'organisme de la plante. Les tilandsias poussant sur lesfils télégraphiques sans contact avec le sol, ou le tabaccontenant

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du lithium après avoir pousé sur un terrain dépourvu delithium, prouvent que la présence de substances minéralesdans la plante, ne peut pas résulter de la nourrituretirée de la terre, mais qu'il existe d'autres événementsjouant probablement un rôle pas encore connu, ou auquel onn'attache pas encore assez d'importance actuellement.

Les travaux de Herzeele et les recherchespersonnelles évoquées dans les premiers chapitres de ce livre,ont déjà pu montrer que les bilans de substances n'avaientpas de valeur dans le domaine de la vie. Il a été montrécomment la substance n'était qu'un palier d'existenceterrestre, concrétisant des procédés macrocosmiques.

Peut-on encore être étonné quand, dansl'Organisme vivant " les forces célestes se passent lesseaux d'or ", et que la substantialité se trouvetransformée, en passant par tous les paliers del'existence vers le haut, jusqu'à la force célesteimmatérielle et inversement, fpartant du procédémacrocosmique allant à nouveau jusqu'en bas vers lasubstance dense, pesante et analysable. N'est-ce pasentièrement compréhensible que les substances minéralesde la plante provenant du cercle cosmique dans lequel setrouvent leurs essences en tant qu’éléments d'un ensemble,

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soient formées à l'origine, puis apparaissent seulementplus tard dans des dépouilles végétales comme substancesanalysables et finalement se trouvent incorporées dans laterre en signe de rupture avec le monde végétal.

Ce n'est pas la terre qui produit la plante grâceau mécanisme des procédés physico-chimiques, mais c'est laplante qui se forme à partir de l'Univers et se crée le solqui lui convient. (Herzeele)

Les forces terrestres pour la plante ne sont qu'unpôle qui communique la pulsion marquant le point de départ del'apparition en substance. Afin de reconnaitre et decultiver ces forces terrestres en union organique avec lesforces universelles, il faudrait que se réalisent des étudesde physiologie végétale temporelle et d'activités paysannes.

C'est la plante qui crée le sol. Elle ne se contentepas de recouvrir un sol rocailleux à travers les nombreusesannées de la création, bâtissant ainsi le sol avec de l'humusfertile, mais elle crée "de la terre" dans un sens beaucoupplus vaste que celui qu'on supposerait au départ. Nous avonsl'habitude de considérer le charbon, les lieux qu'il occupeet ses carrières comme un reste, une dépouille d'unevégétation depuis longtemps disparue. Mais on peut sereprésenter la vie végétale intervenant d'une manière encoreplus intense dans la formation de la terre. Evidemment lesplantes n'étaient pas de tous temps constituées de la manièrequ'elles le sont aujourd'hui. Alors elles n'étaient pasencore si condensées et la terre elle-même n'avait pas encoresa fermeté actuelle. Aujourd’hui dans une certaine mesure, cesont les formations de tourbe dans les marécages qui rappellentce qui a dû se passer autrefois dans des dimensions tout àfait différentes et aussi sous des conditions climatiquesautres.

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Il faut se représenter que les plantes dans les tempsprimaires faisaient apparaitre "leur essence immatérielle" d'unemanière tendre et éphémère, d'abord comme une image, dans deséléments encore plus denses que leur substance elle-même. Leprécipité matériel de ces apparitions s'est de plus en pluscondensé dans les substances de l'écorce terrestre etprobablement aussi dans les substances qui composent lescarrières, telles que le silex, l'alumine et d'autres.

Des faits identiques sont également valables pourle règne animal. De nombreux aspects rocheux sont composésde fossiles d'animaux (coquillages, escargots, calcairesd'amonites) Nous trouvons cela évident comme pour lecharbon. Mais nous devons supposer pour l'animal et pour laplante une évolution identique, au cours de laquelle animauxet plantes sortent de la vie pour devenir une substanceplus dense et faire apparaitre ainsi les structures du sol

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futur. Rappelons l'idée qui avait déjà été formulée auniveau de la préexistence de l'esprit où nous disions quela Vie était présente comme entité avant qu'il n'y eût de lavie fixée dans des formes terrestres et de la substanceferme. Les " essences " des domaines de la nature se créentà travers une longue évolution et une condensation lentedes corps qui se concrétisent progressivement, et c'estainsi que formant de la substance, les " essences "deviennent de plus en plus "apparition".

XIX

CHAUX ET SILEX

Lorsque venant de l'Ouest, après avoir franchile col de l'Alberg, on circule à travers les vallées de laRosanna, et de l'Inn, on peut en regardant le paysage desdeux cotés du train faire des observations trèsintéressantes. A droite on voit la ligne continue desmontagnes naissantes couvertes de forêts et de prairies.Plus haut, presque, jusqu'à la limite des glacierss'étendent les tendres pâturages sur lesquels destroupeaux de vaches paissent paisiblement. La montagne àdroite est riche en eau et presque régulièrement on peuten passant apercevoir une cascade, un ravin rempli d'eau,ou un gai ruisseau sautant par dessus les prairies.

Un séjour dans cette région serait rentable pourcelui qui s'intéresse aux minéraux, car il trouverait surles hauteurs des pierres merveilleuses, toutes lesvariétés de quart, du quartz laiteux, du quartz rose, lefeldspath sous toutes les formes jusqu'à des morceauxressemblant à des grenades, le mica scintillant au soleilcomme un métal luisant. Le corps de cette montagne est unassemblage de pierres qui forment le granit dont leséléments : le quartz, le feldspath et le mica peuvent êtreadmirés dans des formes distinctes placées les unes à cotédes autres. Le connaisseur observe les diverses qualitésde granit dépendant de sa propre structure, depuis ladisposition en grains à la disposition en feuilles pouratteindre presque l'ardoise.

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Il sait que le quartz dense donne au granit la soliditéfondamentale et sa forme, et que le mica entrant dans lacomposition principale y forme des parties disposées enstrates. Le quartz et le mica sont dans cet esprit despolarités. Ils apparaissent dans le granit reliés aufeldspath et uniformisés. De la même manière que le granitsur le plan minéralogique possède une triple structure, ainsile feldspath sur le plan chimique. Il apparait comme unerépétition de ce granit structuré en trois mois en pluspetit, dans une certaine mesure il est le cœur du granit.Dans sa substance, il(le feldspath) est toujours unecombinaison de silex et d'éléments calcaires (du calcaire ou

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des alcalins) réunis par l'alumine, généralement il peut êtrereprésente de la manière suivante :

granit : mica - feldspat - quartz

Ca 0. Al 2 03 Si 02

Calcaire . Alumine, . silex

Si on a de la chance, on trouve à cet endroit lesilex le plus pur, le plus noble, un silex transparent, lecristal de roche. Et ce cristal de roche avec ses colonneshexagonales a la limpidité de l'eau, avec sa pyramidecomposée et compacte brillant sous l'effet de la lumière enun arc en ciel irisé, est véritablement le roi de cettemontagne. Il représente en petit, la majesté et la sérénitéde ces géants montagneux qui jusque dans les plus hautesrégions de la glace éternelle, des champs de neige lumineuxet du sommet touchant le ciel, ne renient jamais leurnoblesse antique; comme eux le cristal de roche sembletoucher les hauteurs et pénétrer dans le silence universel.

Les chaines de montagne défilant à notre droitelorsque nous traversons le Sud en allant des chaines deVewal et de Silvretta au sud de l'Arlberg, en passant parles Alpes de Öztaler, de Stubaier et de Zillertaler, jusquevers l'est, sont toutes formées de silex. La géologie nousenseigne que cette roche silicieuse est la plus ancienne quinous apparût dans l'évolution de notre terre, on l'appellepour cette raison "Urgeestein" ce qui veut dire "pierreprimaire" .Les chaines de montagne citées plus haut sont desparties des Alpes primaires ou des Alpes centrales; ellesforment la colonne vertébrale du massif alpin qui s'étend enun arc imposant depuis la Méditerranée jusqu'à la plainebasse hongroise (voir schéma 40)

Mais si nous tournons le regard de l'autre coté,direction Nord, vers les plateaux montagneux situés toutprès de l'Arlberg, contre les Alpes d'Allgaüer et deLechtaler puis vers la montagne aux crevasses sauvages, "laKarvendelgebirge" alors nous sommes obligés d'opérer unrapide mouvant sur nous- mêmes, pour prendre conscience del'impression tout à fait différente. Là rien ne ressemble àde la sérénité, tout apparaît spontanéité, impulsion etsurprise. L'écorce terrestre s'érige en tours dentelées etpointues aux murs abruptes et crevassés. Seul, le pied de lamontagne est couvert de forêts. Dans ces forêts se tressentune fois de plus les rochers nus. C'est là que vit lenerveux chamois et très rarement la vache flegmatique etruminante. Toute la montagne apparait dans un état desécheresse. Les ruisseaux, les rivières et les cascades sontplus rares que sur le versant siliceux opposé.

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Ici la roche est formée de calcaire, d'uncalcaire absorbant et poreux, plusieurs fois rongé ettroué pour l'érosion atmosphérique, du calcaire épis deKarwendel et ensuite à nouveau du calcaire de fossiles, du

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calcaire d'ammonite et entretemps du calcite cristallin, lemarbre.

La montagne primaire se rapproche des plantes, lamontagne desséchée, agitée, squelettique est proche du mondeanimal. Dans le contexte de l'exposé du chapitreprécédent, on pourrait attribuer une origine végétale à laroche primaire mais supposer par contre pour la rochecalcaire une origine animale. Pour delà il ne suffit pasde penser à des reste physiques d'aspect temporel desplantes et des animaux, mais on peut admettre qu'il y alà un précipité fait de substances végétales des pluspures, de "plantes lumière" -Air-Feu", et de substancesanimales identiques.

Les deux paysages vers la droite et vers la gauchesont tellement différents que nous ne pouvons pas nousempêcher de les penser à travers de ce que nous ressentons auplus profond de notre âme. Nous recevons la majesté de lamontagne primaire comme l'expression de la pensée sereine,l'impulsion de la montagne de calcaire, comme lamanifestation de la volonté s'érigeant en tous. Maintepersonne, influencée par sa propre expérience pourra fairesurgir de telles régions, des souvenirs différents, maisallant tous dans le même sens. Sur le silex notre pensée etnotre corps se seront sentis soulevés, légers, dynamiques,stimulés; sur le calcaire par contre, nous deviendrons peut-être avides d'actions mais maintenus au temporel dans unedisposition presque statique, nous nous serons peut-êtresentis stimulés dans notre volonté.

Il est intéressant d'observer dans ce contextecomment la chaux et le silex constituent la matriceprivilégiée pour le travail de certains métaux précis. Dansla roche primaire, on trouve de l'or à coté de la fonte, dumercure et du fer (dans la vallée du Stubai, dans lescendres de Gastein) La montagne de calcaire par contreabrite l'argent ou un reflet de plomb aux fortes nuancesd'argent. Dans la montagne de Kauvendel, on trouve peut-être des carrières d'argent demeurées ouvertes.

Pour formuler une vue d'ensemble sur les rapportssilex-calcaire des Alpes, on rappellera très brièvementque les Alpes primaires sont la colonne vertébrale de l'arcalpin. Vers le Nord s'étendent devant elles, les Alpescalcaires du Nord. La limite entre le silex et le calcaire duNord est essentiellement formée par les cours de l'Inn, duSalzach et de l'Emms. Vers le Sud apparaissent à nouveau lesAlpes calcaires, les Dolomites, les Karawankes, les Alpes deJuli, le Karst. C'est surtout la Drau qui forme la frontièreentre la roche primaire et le calcaire du Sud.

De nombreuses montagnes d'Europe sont des rochesprimaires, ainsi avant tout la Forêt Noire, la Forêt deBohème les Sudètes et les montagnes de Scandinavie. D'aprèsdes estimations géologiques environ 40 à 50% de l'écorceterrestre est formée de silex, tandis que la chaux entre

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dans les proportions de 30%. Le calcaire et le silex sontdonc de véritables substances de construction de la terre.

(Suite de publication en préparation)