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15/4/2015 La cigarette électronique, cette révolution que le gouvernement ne comprend pas | Slate.fr

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La cigarette électronique, cetterévolution que le gouvernement necomprend pasJean-Yves Nau Life 11.05.2014 - 9 h 27 mis à jour le 11.05.2014 à 9 h 28

Au salon «Vapexpo» de Bordeaux. REUTERS/Regis Duvignau.

C’

Phénomène sans précédent, les ventes de tabac décrochent,comme celles des substituts à la nicotine. Un bouleversementsanitaire dont l'État n'a pas encore pris la mesure.

était il y a un an. Marisol Touraine réunissait la presse à l’occasion de laJournée mondiale sans tabac. La ministre de la Santé confiait alors s’êtrefait expliquer le fonctionnement de la e­cig et avoir découvert qu’elleressemblait «furieusement» aux cigarettes traditionnelles. Rien ne justifiait

donc, selon elle, que la loi ne la considère pas comme une forme de «produit du tabac»

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15/4/2015 La cigarette électronique, cette révolution que le gouvernement ne comprend pas | Slate.fr

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Par Jean-Yves NauJournalisteSa bio (/source/jean-yves-nau), ses 675 articles

(/source/jean-yves-nau)

Ce jour­là, le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue et président de l’Office français deprévention du tabagisme (OFT (http://www.ofta­asso.fr/)), rendait public son rapportd’experts sur la cigarette électronique (http://www.ofta­asso.fr/docatel/Rapport_e­cigarette_VF_1.pdf), prudent vis­à­vis de cette nouvelle manière d’inhaler de la vapeurd’eau nicotinée.

Marisol Touraine annonçait alors (http://www.slate.fr/france/73227/interdiction­cigarette­electronique­touraine­mesurettes) que la cigarette électronique ne serait pasinterdite en France, mais que tout serait mis en œuvre pour en encadrer l’usage et freinersa commercialisation. Motif: elle n’avait, selon la ministre de la Santé, fait la preuve ni deson innocuité, ni de son efficacité en matière de sevrage. Aussi annonçait­elle que lapublicité en serait interdite et que la loi prononcerait l’interdiction de sa vente auxmineurs. Il serait d’autre part interdit de vapoter dans les lieux publics voire dans certains«espaces publics».

Hostilité en baisseUn an plus tard, la publicité reste discrète. La vente aux mineurs est officiellementinterdite. Les ventes aux adultes (magasins spécialisés et buralistes) continuent elles deprogresser à un rythme très soutenu: on compte environ 1,5 million d’utilisateursréguliers, exclusifs ou non, selon une enquête Etincel­Ofd(http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eisxalu2.pdf).

Le Premier ministre a changé, mais Marisol Touraine est toujours ministre de la Santé. Le30 avril, sur BFM TV, elle annonçait (http://www.bfmtv.com/politique/touraine­il­y­a­eu­un­vote­soutien­765303.html), une fois encore, qu’elle était «favorable» àl’interdiction de la cigarette électronique dans «certains espaces publics», ajoutant quedes dispositions en ce sens seraient incluses dans la prochaine loi de santé publique –loidont le contenu devrait être connu dès l’été.

Le même jour et à la même heure, le Pr Bertrand Dautzenberg tenait une conférence depresse d’une autre facture, afin de rendre public un rapport(http://p.arvers.free.fr/forum/IMG/pdf/Avis_experts_e­cigarette_30_avril_2014_VF.pdf) révélant le premier consensus trouvé sur l’e­cigaretteau sein de la communauté des tabacologues.

De fait, une fraction croissante de ces spécialistes de l’addiction n’est plus hostile à cetobjet. Alors même que son usage leur échappe (ils ne sont pas prescripteurs), ilsreconnaissent ne plus pouvoir l’ignorer dans la démarche de l’abandon du tabac.

«Ni un produit du tabac, ni un médicament, ni undispositif médical»

«La cigarette électronique est un produit récent contenant le plus souvent de la nicotine.On estime en France qu’en novembre 2013, la moitié des fumeurs l’avaient essayée. Cen’est actuellement ni un produit du tabac, ni un médicament, ni un dispositif médical.Les professionnels de santé doivent toutefois tenir compte de ce nouveau produit lors dela prise en charge des fumeurs», expliquent ces tabacologues.

Pour autant, ce n’est pas un produit anodin:

(http://www4.smartadserver.com/diff/650/4193226/go4.asp?4193226%3B464923%3B2633367806526472226%3B8100550922%3BS%3Bsystemtarget=%24qc%3d1312092692%3b%24ql%3dmedium%3b%24qpc%3d67000%3b%24qpp%3d0%3b%24qt%3d184_1886_23638t%3b%24dma%3d0%3b%24b%3d16410%3b%24o%3d11063%3b%24sh%3d768%3b%24sw%3d1280%3Btarget=nextperf=true%3Bnxtp=true%3Bcrit150con=1%3Bcrit150sel=1%3Bcrit250con=1%3Bcrit250sel=1%3Btabacol=true%3Bcredit=true%3Bweborama=Wallstreet%3Bassur=true%3Bcsp=true%3Bcrtg=true%3Bcrtg2=true%3B12824643%3Bclickvars=)

15/4/2015 La cigarette électronique, cette révolution que le gouvernement ne comprend pas | Slate.fr

http://www.slate.fr/story/86869/cigarette­electronique­revolution­france 3/7

«La cigarette électronique n’est pas un produit considéré comme sain car elle libère,entre autres, des substances irritantes et le plus souvent de la nicotine, substanceaddictive. En raison de son potentiel addictif et irritant (et des inconnues surd’autres effets), les professionnels de santé doivent absolument déconseillerl’expérimentation de la cigarette électronique au non­fumeur –qu’il soit adulte ouadolescent– et à l’ex­fumeur qui souhaiterait tester ce nouveau produit.»

Pour ces experts, la page semble heureusement définitivement tournée des accusations 60 millions de consommateurs, en août 2013, (http://www.60millions­mag.com/actualites/articles/pas_si_inoffensive_la_cigarette_electronique_nbsp) sur lepotentiel cancérogène de cet inhalateur.

Les tabacologues ajoutent en revanche que l’e­cigarette (même sans nicotine) reproduitune gestuelle et un effet sensoriel oropharyngé (le fameux throat hit) assez voisin de lacigarette. Ceci pourrait contribuer à une forme de «renormalisation sociale» du tabac etainsi favoriser l’initiation, en particulier chez les adolescents:

«Il est donc justifié que sa vente soit interdite aux mineurs et que sa publicité soitinterdite.»

Ils se refusent enfin à aborder «la question particulière des règles à adopter concernantl’utilisation de la e­cig dans les lieux publics» (et notamment dans les structures de soinspubliques ou privées, pour «certains patients hospitalisés en psychiatrie ou en centre desoins palliatifs»).

Attitude pragmatiqueIl s’agit là d’une nouvelle attitude très pragmatique, qui prend en compte un phénomènesans précédent en France: au premier trimestre 2014, on a pour la première fois observéune baisse très notable des ventes de cigarettes (­8.9%) et de tabac à rouler (­7,5%) ainsi,conjointement, qu’une baisse encore plus importante du recours à l’arrêt du tabac par lesméthodes médicales classiques (­51.6% pour les patchs et ­39.4% pour le Champix® de lamultinationale pharmaceutique Pfizer).

«Ces deux tendances –tabac et médicaments– étaient jusqu’à présent toujours en sensinverse. C’est là un véritable changement de paradigme. Il fait clairement suite àl’arrivée de la e­cigarette et nous ne pouvons pas ne pas en tenir compte, déclare àSlate.fr le Pr Bertrand Dautzenberg. Nous sommes désormais, médecins et autresprofessionnels de santé, en permanence questionnés par nos patients sur la cigaretteélectronique. Et en l’absence d’études probantes, nous sommes parfois porte­à­faux pourrépondre. C’est le sens et la raison de l’élaboration de notre avis d’experts. Avec un seulobjectif: aider un plus grand nombre de fumeurs à quitter le tabac.»

Face à cette «révolution des vapoteurs», les responsables de la politique sanitairefrançaise apparaissent jusqu’à présent soit absents, soit radicalement désarmés. Aucunorganisme public n’est chargé de prendre la mesure du phénomène, d’en étudier lesressorts et la portée en termes de santé publique. C’est ainsi, par exemple, que la Hauteautorité de santé (HAS) se borne toujours à dire que la cigarette électronique «n’est pasrecommandée à ce jour» mais que «son utilisation n’est pas découragée». «Nous n’avonspas assez de données scientifiques sur son efficacité et son innocuité», ajoute la HAS, quine fait rien pour constituer de telles données.

Cette situation incompréhensible, inacceptable, ne pourra raisonnablement durer. Neserait­ce que parce que les dernières tendances des marchés et l’initiative de l’OFTcoïncident avec les engagements que vient de prendre François Hollande lors dulancement du troisième «Plan Cancer».(http://www.gouvernement.fr/gouvernement/un­3e­plan­cancer­pour­reduire­les­inegalites­de­sante) Pour lutter contre le tabac (à lui seul responsable de 70.000 mortsprématurées par an), le président de République a demandé en février à la ministre de laSanté de présenter «avant l'été» un «Programme national de réduction du tabagisme».Objectif: obtenir «la réduction d’un tiers du nombre de fumeurs d’ici à 2019».

Exemple anglais

15/4/2015 La cigarette électronique, cette révolution que le gouvernement ne comprend pas | Slate.fr

http://www.slate.fr/story/86869/cigarette­electronique­revolution­france 4/7

NOUS RECOMMANDONS: AILLEURS SUR LE WEB:

Le défi est de taille. Entre 2005 et 2010, la part des fumeurs quotidiens (18­75 ans) estpassée en France de 28% à 30% (33% des hommes et 26,6% des femmes), avec uneaugmentation significative chez les femmes (en particulier entre 45 et 64 ans). Les chiffresofficiels indiquent que la consommation de tabac atteint des niveaux très préoccupantschez les jeunes, les personnes précaires, les femmes. L’usage, parmi les jeunes de 15‐16ans, est plus élevé que la moyenne européenne (38% contre 28%) et l’âge moyend’initiation est actuellement de 13 ans.

Pour autant, ce défi n’est peut­être pas hors de portée. La France peut ici prendre exemplesur l’Angleterre qui, pour la première fois depuis quatre­vingts ans, est passée sous labarre des 20% de fumeurs. La démonstration en a été apportée en février dernier dans lescolonnes du British Medical Journal (BMJ) par Jamie Brown et Robert West (UniversityCollege London). (http://www.bmj.com/content/348/bmj.g1378)

En Angleterre, le tabagisme était rare au début du XX siècle. Le pic a été atteint en 1962avec 70% de fumeurs et 40% de fumeuses. Puis la nation anglaise prit conscience du fléau.(http://www.rcplondon.ac.uk/sites/default/files/fifty­years­smoking­health.pdf) Letabagisme recula ensuite au rythme de 0,6% par an à compter du début des années 1970.

Le progrès ne fut pas égal selon les classes sociales et tout n’est pas encore acquis,notamment chez les jeunes. Mais il y a bien eu en Angleterre un progrès majeur etspectaculaire de santé publique; progrès obtenu au prix d’une politique sanitairepragmatique et volontariste –politique fondée sur des services publics proactifs et unvéritable soutien financier à l’aide au sevrage qui n’existe toujours pas en France. [1]

Aujourd’hui, la cigarette électronique fait que la donne change. Il serait paradoxal que,fort de l’engagement du président de la République, le nouveau gouvernement continuede facto à compliquer le parcours de celles et ceux qui trouvent dans la cigaretteélectronique une méthode pour tenter de sortir de leur esclavage tabagique. Une cigaretteélectronique dont ils ne demandent pas encore qu’elle soit prise en charge par la Sécuritésociale dès lors qu’elle s’inscrit dans une démarche de sevrage. Cela pourrait ne pastarder.

Jean­Yves Nau

[1] Le forfait annuel de sevrage tabagique est actuellement de 50 euros. Il est prévu son«triplement» (de 50 à 150 euros) «pour trois populations particulièrement exposées etsouhaitant s’arrêter de fumer»: les jeunes de 20 à 30 ans; les bénéficiaires de la CMU; lespatients atteints de cancer. Revenir à l'article

Jean-Yves Nau

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