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LA COMMUNICATION Mieux la connaître pour mieux l'utiliser. MEMOIRE D'INSTRUCTEUR REGIONAL TOULOUSE NOVEMBRE 2003 Cédric VERDIER – MF 2

LA COMMUNICATION Mieux la connaître pour mieux … · A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon travail,A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon ... échanger des informations,

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LA COMMUNICATION

Mieux la connaître pour mieux l'utiliser.

MEMOIRE

D'INSTRUCTEUR REGIONAL

TOULOUSE NOVEMBRE 2003

Cédric VERDIER – MF 2

A mes parrains, Pascale ESTRPEAU et PasA mes parrains, Pascale ESTRPEAU et PasA mes parrains, Pascale ESTRPEAU et PasA mes parrains, Pascale ESTRPEAU et Pascal BARBIER,cal BARBIER,cal BARBIER,cal BARBIER,

A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon travail,A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon travail,A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon travail,A tous ceux qui m’ont soutenu dans mon travail,

Merci pour leurs encouragements et leurs précieux conseils.Merci pour leurs encouragements et leurs précieux conseils.Merci pour leurs encouragements et leurs précieux conseils.Merci pour leurs encouragements et leurs précieux conseils.

La pédagogie repose sur deux postulats : la didactique et la communication. La communication est le vecteur de l'information et par conséquent la clé de l'enseignement. Sur quoi repose ses concepts ? Comment peut-on apprendre à communiquer ?

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1 PREMIERE PARTIE : La communication interpersonnelle. Définition de la communication 2 Les moyens de communication 2 Le schéma de communication 3 L'émetteur et le récepteur 4 Les canaux de transmission 5 Les bruits 5 Les filtres 6 Le vécu commun 7 Le code commun 8 L'information en retour ou feed-back 8 La programmation neurolinguistique 9 Le comportement non verbal 11 Les propriétés de la communication 13 DEUXIEME PARTIE : La communication dans un groupe en formation. Définition d'un groupe 15 La dynamique de groupe 15 Structure et organisation 15 Les réseaux de communication 16 Le rôle du moniteur 17 Les fonctions 17 Les techniques d'animation 19

TROISIEME PARTIE : Apprendre à mieux communiquer. Limiter les obstacles à la communication 22 Faciliter la communication 23 Comportement de communication du moniteur : l'auto-analyse 24 CONCLUSION 26 BIBLIOGRAPHIE 27

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INTRODUCTION

La communication est au centre de toute vie sociale : mettre en commun des idées, des réflexions, échanger des informations, être en relation avec les autres, partager… rien au monde ne nous semble plus important, plus essentiel à l'existence. C'est l'une de nos aspirations les plus vitales, les plus profondes que celle d'avoir le sentiment d'être relié à un ensemble plus vaste, d'être reconnu, identifié, d'appartenir à un groupe, à une communauté. Communiquer correspond à une activité banale, quotidienne, qui ne vaudrait pas la peine qu'on s'y arrête longtemps, si elle ne se heurtait pas à des difficultés permanentes dont les contours sont souvent mal délimités et les origines complexes. Aujourd'hui plus que jamais, il est évidemment intéressant de savoir comment formuler les choses, comment communiquer surtout lorsque l'on veut enseigner. Si nous ne faisons pas l'effort de repérer quelques règles fondamentales d'une communication saine, nous risquons de continuer pendant toute notre vie à subir et à transmettre des conditionnements qui sabotent la communication et qui rendent difficiles, souffrantes parfois, les relations humaines.

L'enseignement de la plongée est fait de moments où les capacités de communication

deviennent prépondérantes : accueil des élèves, transmission de consignes, enseignement d’une technique, briefing, bilans de séances, entretiens avec d’autres collègues, …etc. Dans tous les cas, communiquer ne se réduit pas simplement à donner des consignes mais suppose un échange d’informations. Il faut en effet connaître les besoins de ses élèves, leurs capacités, et surtout savoir ce qu’ils ont compris et retenu de vos consignes. C'est pourquoi il est essentiel pour les cadres et futurs cadres fédéraux, de connaître les notions de base de la communication interpersonnelle, de mettre en œuvre ses principes généraux et d'adapter son mode de communication personnelle en fonction de son ou ses interlocuteurs, de la situation, avec ou sans visée pédagogique, afin d'éviter les malentendus, ambiguïtés et erreurs en tous genres.

Dans le cadre de la communication humaine, nous nous intéresserons à la Pragmatique (au Comment) de la communication interpersonnelle, en s'appuyant sur différents ouvrages et concepts, en particulier les études des télécommunications, élaborés au début du siècle dernier, par des psychologues, philosophes ou informaticiens. Pour éviter de se perdre dans des considérations purement théoriques, et pour que cet ouvrage puisse être abordable et utilisable par tous, nous veillerons, dans la mesure du possible, à établir un lien concret avec notre activité à travers des exemples ou des situations quelquefois rencontrées. Dans une première partie nous établirons, à travers les moyens de communiquer que nous utilisons généralement, une description précise des différents éléments intervenants dans une situation de communication, leurs effets et fonctions dans les échanges. Nous observerons ensuite ces phénomènes dans un groupe d'individus en formation. Dans cette partie nous découvrirons la complexité relationnelle existante et aléatoire, les forces et les faiblesses d'un groupe, afin de mieux comprendre son mode de communication interne, ses règles et le rôle du moniteur. Nous terminerons par une partie consacrée à quelques règles élémentaires à observer pour améliorer sa communication, sous forme d'une synthèse, d'un bréviaire que tout moniteur se doit de connaître, maîtriser et mettre en œuvre, non seulement dans ses formations, mais dans la vie de tous les jours.

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LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE ���� Définition de la communication

De manière générale, il y a communication chaque fois qu'un organisme quelconque, et un organisme vivant en particulier, peut affecter un autre organisme en le modifiant ou en modifiant son action à partir de la transmission d'une information, et non par une action directe (application d'une force physique par exemple). En effet, ces phénomènes de communication peuvent se repérer dans des domaines très variés comme le monde physique, animal ou humain, et sont directement observables.

En ce qui nous concerne, nous limiterons notre étude de la communication, au niveau

humain, principalement sous deux aspects, psychologiques et comportementaux. Dans ce cadre là, la fonction de communication, désigne l'étude générale du langage, sous son triple aspect d'expression (celui qui l'utilise cherche à communiquer une intention, une émotion, un état de conscience), de représentation (il donne des informations sur les événements, retransmet un savoir) et d'action sur autrui (il cherche à convaincre, à séduire, à influencer autrui; il transmet des ordres ou intime des interdictions).

Afin de simplifier les choses, nous retiendrons l'interprétation de William C. Schütz,

psychosociologue allemand, qui définie la communication comme "toute situation impliquant deux personnes ou plus, et dans laquelle ces personnes tiennent compte l'une de l'autre avec un but ou une intention quelconque". Dans son étude des relations humaines et de la communication interpersonnelle, il présente un schéma élaboré à partir de la théorie des télécommunications, qui décompose le message en plusieurs phases et que découvrirons un peu plus loin.

���� Les moyens de communication

Les moyens de communication sont les dispositions physiques et physiologiques que nous disposons pour entrer en relation avec le monde extérieur et capter les informations en provenance de celui-ci. Vous l'aurez deviné : il s'agit de nos sens. L'homme en est doté de cinq : la vue, l'ouïe, le toucher, l'odorat, le goût. Certains sont plus développés que d'autres, et ce développement, cette affinité sensorielle est propre à chaque individu. Nous reviendrons plus tard sur cet aspect de disposition et de perception individuelle, dans un paragraphe consacré à la programmation neurolinguistique, car c'est un phénomène important qui conditionne un fonctionnement, attitudes et comportements, et par conséquent, influence la communication.

Nous utilisons pour communiquer trois de nos sens : la vue, l'ouïe et le toucher. De cette spécificité humaine, nous avons développé, codifié et transmis depuis déjà plusieurs millénaires, trois "outils", trois moyens d'échanges avec les autres qui sont la voix, l'écriture et les gestes. Document n° 1 : Les moyens de communication.

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LES MOYENS DE COMMUNICATION

LA VOIX

L’ECRITURE

LES GESTES Document n°1 Mémoire d’Instructeur Régional Cédric VERDIER

Document n°2 Cédric VERDIER

SCHEMA DE COMMUNICATION

INFORMATION EN RETOUR FEED-BACK

BRUITS

Code commun

Vécu commun

MESSAGE CANAUX

EMETTEUR RECEPTEUR

���� Le schéma de communication

La façon la plus simple d'aborder les processus de communication consiste à utiliser le schéma de Lasswell et les modèles proposés par la théorie de l'information et par la cybernétique. En 1948, cet américain propose de réfléchir aux problèmes de communication à partir de cinq questions fondamentales : Qui? Dit quoi? Par quel moyen? A qui? Avec quel effet? L'acte de communication se ramène ainsi au schéma suivant : Emetteur Message Médium Récepteur Impact Qui? Dit quoi? Par quel moyen? A qui? Avec quel effet? Vers 1949, Shannon, ingénieur des télécommunications aux Etats-Unis, s'est penché sur les problèmes de la transmission de l'information et a élaboré une théorie de l'information. Cette théorie présente un schéma de la communication qui peut se décomposer en différents éléments : émetteur, récepteur, canal, code, message. A la même époque, le cybernéticien Wiener modifiait ce schéma linéaire en ajoutant des éléments de régulation : le feed-back (l'information en retour). Le point de vue de la cybernétique est en effet marqué par l'importance accordée à l'influence de l'information et aux processus d'ajustement dans la poursuite de l'action. L'émission d'un message entraîne des réactions du récepteur dont les effets influencent en retour l'émetteur qui réajuste ainsi son message à partir de ces informations.

Aujourd'hui, c'est à partir de ce concept et du schéma présenté par William C. SHUTZ que nous construirons notre analyse des différents éléments inhérents à une situation d'échange, pour mieux comprendre ce qui se passe lorsque nous communiquons. Document n° 2 : Schéma de communication. L'émetteur et le récepteur

L'émetteur c'est celui qui envoie un message (le message étant symbolisé par une flèche horizontale), alors que le récepteur est celui qui reçoit le message. S’exprimer n’est pas encore communiquer, c’est un aller simple. La communication est un aller retour qui comporte des étapes successives, positionnant tour à tour l'émetteur en récepteur et vice versa. C'est pourquoi l'émetteur et le récepteur seront définis de façon similaire en tant qu'individu et à ce titre, décryptés selon les points suivants :

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L'émetteur :

- La personnalité : c'est ce qui différencie une personne de toutes les autres. Ne dit-on pas de quelqu'un qu'il a une forte personnalité lorsqu'on veut marquer que cette personne se distingue nettement des autres. En revanche pour pointer l'absence de traits caractéristiques, on dira "qu'elle n'a pas de personnalité". Il s'agit d'une expression qui veut en fait dire de quelqu'un qu'il est banal, sans caractère, mais sans valeur du point de vue théorique, car toute personne est unique et se démarque inévitablement par sa personnalité.

- Les fonctions et rôles : la fonction est ce que doit accomplir une personne pour jouer son

rôle dans la société, dans un groupe social. Les sociétés et groupes proposent et imposent en effet des rôles, qu'ils soient sexués (rôle viril, rôle féminin), familiaux (père, mère, mari…), professionnels… et d'une manière générale des conduites à tenir en situation sociale définie. Ainsi chaque individu accomplit des fonctions définies socialement, à partir du rôle ou des rôles qu'il s'est ou que la société lui a assigné. Par exemple, un instructeur s'adressant à un stagiaire MF1, implique d'emblée, une situation de communication régie par des règles qui ne dépendent pas de la seule volonté des individus, mais qui en quelque sorte s'imposent à eux. De même, un stagiaire ne s'adressera pas de la même manière à un autre stagiaire qu'à son formateur. Nous l'avons tous constaté. On s'exprimera donc toujours à partir d'un rôle dont on doit, sauf à vouloir être qualifié d'original ou de provocateur, respecter les règles de conduite.

- L'image de l'autre : l'émetteur s'exprime à partir de la représentation qu'il se fait de

l'autre, de la fonction de l'autre. Ainsi si le récepteur est supposé intelligent, intéressant…, l'émetteur va s'efforcer d'émettre un message à la hauteur de celui qui l'écoute. L'émetteur transmet donc le message en fonction de l'image qu'il a conçu du récepteur. (cf. Les Filtres)

Le récepteur : On retrouve exactement ces trois niveaux chez le récepteur, qui reçoit en fonction de :

- sa personnalité, - sa fonction et rôle à remplir dans des circonstances déterminées, - l'image qu'il a conçu de l'autre.

Avis : pour améliorer sa communication, on peut travailler sur son image afin de la modifier, car des trois éléments, il s'agit du plus facilement malléable. En effet, agir sur sa personnalité est également possible mais requiert davantage d'efforts sur soi-même. Il s'agit d'un travail qui peut rencontrer parfois de fortes résistances intérieures. On peut modifier un rôle ou sa fonction (progression professionnelle par exemple), mais il s'agit d'un lent processus car ce changement impose des conduites qu'il faut respecter sous peine d'être exclu.

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En revanche, s'exercer à modifier son image est un acte qui relève du quotidien. Nous pouvons facilement travailler sur l'image (vêtements, coiffures, langage…), et cela, en fonction de ce que nous voulons montrer, dans le but d'optimiser notre relation. La tenue vestimentaire joue un rôle très important dans notre communication. Que l'on soit pour ou contre, jeune ou moins jeune, elle représente un mode de pensée, de règles, de conformité, de différence, d'appartenance, de reconnaissance... Le moniteur attachera donc une importance à sa tenue vestimentaire, son langage ainsi qu'à son hygiène de vie. Cela peut choquer certaines personnes de voir arriver leur moniteur le matin, tout débrayé avec une haleine Ricard…ienne !! Si vous voyez ce que je veux dire. Les canaux

Ce sont les trois "outils" de transmission de l'information énoncés précédemment, qui vont permettre au message d'être transmis et reçu. C'est en quelque sorte le véhicule du message que nous qualifierons de CANAL du message. Le message n'est toutefois pas véhiculé par un seul canal mais par plusieurs. En communication, on emploie plus généralement pour les trois sens utilisés, une autre terminologie qu'il faut connaître afin d'éviter les confusions, il s'agit :

- du canal visuel pour la vue, - du canal auditif pour l'ouïe, - du canal kinesthésique pour le toucher, les sensations, l'émotion.

Retenons dés à présent que pour optimiser la transmission de l'information en communication, il faut s'efforcer de la transmettre par l'intermédiaire d'au moins deux canaux et ce, quel que soit l'intitulé du message. Les trois serait la solution idéale. Reste au moniteur un peu d'imagination, d'invention pour que celle-ci soit envisageable dans l'enseignement de la plongée, et ce, quel que soit le thème de la séance mis en place. Les bruits

La notion de bruit en communication se définit comme : "tout élément extérieur perturbant la communication" . Il s'agit donc essentiellement de tout ce qui interpelle l'ouïe. Cependant, cette notion intègre également des éléments comme un soleil ou un chauffage trop fort ou à l'inverse, une salle glaciale, un éclairage insuffisant …etc. C'est pourquoi le moniteur devra préparer la salle de cours (disposition des tables, éclairage, vérifier le rétroprojecteur…) ou choisir un site adapté pour son briefing de plongée (loin des bruits du moteur du bateau par exemple) avant l'arrivée de ses élèves. D'une part pour les accueillir, et d'autre part pour faire disparaître ou réduire les bruits susceptibles de parasiter la communication.

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Les filtres Les filtres constituent notre grille perceptuelle. En effet, chaque personne a sa propre vision des choses, de part sa culture, son histoire ou encore ses multiples expériences dans la vie de tous les jours. Parmi ces filtres, on peut dégager et définir deux notions qui sont reconnues en communication comme jouant un rôle fondamental : le cadre de référence et les attitudes. Le cadre de référence

Nous appellerons cadre de référence en communication, le cadre des valeurs que chacun de nous s'est fixé et qui régit inconsciemment notre pensée, notre ouverture d'esprit. Il régit selon notre culture, notre éducation, notre milieu social, notre perception de la réalité de tout ce qui nous entoure et conditionne par la même notre relation avec autrui. Les attitudes

Les attitudes sont des dispositions personnelles profondes qui s'expriment dans des façons d'être ou de réagir face aux gens ou aux événements. Elles sont intérieures à l'individu et revêtent une permanence. Elles se traduisent par des jugements positifs ou négatifs, des réactions émotives de rejet ou de rapprochement. Nous avons des attitudes à propos de presque tout : par rapport à la politique (attitude d'intérêt ou de désintérêt), à la relation de couple (attitude par rapport à la fidélité, au mariage ou au divorce), par rapport au type d'individus (attitude de rejet envers les étrangers ou de l'autre sexe), …etc. De ce fait, l'émetteur et le récepteur vont chacun réagir aux attitudes de l'autre et ceci en fonction de leurs propres attitudes, façonnant ainsi la relation de communication.

L'attitude ne doit pas être confondue avec le comportement. Le comportement est une attitude physique qui marque d'ailleurs souvent la manifestation extérieure d'une attitude. Ce qui est essentiel en communication, c'est que le comportement soit en accord avec l'attitude que l'on souhaite manifester. Lorsque nous disons d'une personne qu'elle est "fausse", c'est souvent parce que son comportement n'est pas en accord avec son message. Il s'agit de contradictions qui peuvent s'avérer redoutables et parasiter irrémédiablement une situation de communication.

L'Effet de Halo C'est le fait d'extrapoler abusivement, à partir d'éléments observés, des caractéristiques de

personnalité de l'individu. "Celui-là, il m'a pas l'air…", une expression bien connue, adaptable à la gente féminine, trop souvent présente dans les conversations et qui n'est fondé que sur une interprétation personnelle d'une image reçue. Elle peut être positive ou négative et le moniteur de plongée n'y échappe pas. L'inconvénient de cet effet, surtout quand il est négatif, réside dans la difficulté d'évaluer objectivement l'élève. Par exemple, un jeune homme de forte corpulence se présente à un stage de niveau 4.

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Nous savons que les épreuves physiques sont importantes et que celles-ci demandent certaines aptitudes. Avant même de l'avoir vu dans l'eau, le moniteur porte un jugement: "ça m'étonnerait qu'avec son gros … il rentre dans les temps!" ou plus légèrement, "il va avoir des difficultés…". Il a des a priori sur cet élève et de ce fait, il ne peut foncièrement être objectif. L'élève débute donc son apprentissage avec un "handicap".

L'Effet de Pygmalion C'est le fameux "on m'a dit que…", certaines remarques ou observations que l'on fait

d'une personne et qui vont induire des attitudes et comportements face à celle-ci sans même la connaître. Il paraît que certains instructeurs sont de véritables "gueuzes" et cela fait des ravages dans les examens MF1. Infos ou intox ? Une chose est sûre c'est que l'information circule pendant les stages de formation et que les futurs moniteurs se font un sang d'encre à l'idée de tomber le jour de l'examen avec tel ou tel instructeur. Par conséquent, cela induit un comportement différant chez les candidats.

Ces deux effets sont des phénomènes qui s'opèrent souvent à notre insu et ont des conséquences sur nos attitudes et comportements. Il est conseillé au moniteur :

- de soigner l'image que nous donnons de nous-même afin de mettre toutes les chances de notre côté,

- de ne pas se fier aveuglément à la première impression de quelqu'un, - d'être capable de remettre en question la première image que l'on se fait de quelqu'un, - de développer la sensibilité aux éléments positifs, autrement dit, rechercher le positif

systématiquement. Le code commun

Le code commun représente tout ce qui est codifié dans une société ou un groupe donné : langue, chiffres, comportements…Tout message est codé : le sens des mots dans le langage courant, le sens des expressions propres à chaque discipline sportive, le sens des gestes de la vie courante (sourire, grimace, main tendue ou poing fermé, bras croisés...). Tout a une signification précise replacé dans son contexte.

Les plongeurs excellent dans ce domaine. Ils utilisent des signes conventionnels, un code plongée, qui leur permet de communiquer sous l'eau. Pour qu’un message ait une chance d’être compris par les élèves, le moniteur doit utiliser impérativement ce code qui leur est connu. Sinon, le message ne peut être décodé et l'information prise en considération. D'où l'importance de fixer préalablement le code, de s'assurer qu'il est compris de tous avant de se lancer dans des grands discours. Une dernière chose concernant le code : attention aux mots ou expressions employés, aux abréviations, aux termes techniques qui foisonnent dans le jargon du plongeur pendant les formations, surtout face à des débutants. Il faut parfois quelques mois pour s'y familiariser. Alors de grâce, de la simplicité, rien que de la simplicité!

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Le vécu commun

Le vécu commun est la fait pour l'émetteur et le récepteur d'avoir une ou des expériences communes. A la différence du code commun, l'absence de vécu commun n'entraîne pas d'incompréhension. C'est le cas dans les formations N4 ou MF1 où les stagiaires ne se connaissent pas forcément avant. Cependant, il faut tenir compte de l'existence de ce vécu, en particulier lorsqu'il est négatif. Par exemple : un instructeur donne à un candidat au MF1 une mauvaise note, voire une note éliminatoire, à l'épreuve du sauvetage palmes, sans se justifier, sans expliquer les raisons de son échec. Ce dernier aura des réticences, peut être une perte de ses moyens, s'il se retrouve à nouveau face à cet instructeur pour une autre évaluation. Important : quand le vécu commun est négatif, il faut le verbaliser sinon il nuira tôt ou tard à la relation de communication. L'information en retour ou feed-back

L'information en retour émise par le récepteur est une information essentielle pour l'émetteur. Outre sa nécessité pour vérifier la bonne compréhension du message, elle permet de clarifier la communication et de gagner du temps en évitant des malentendus. Bien communiquer suppose que l’émetteur soit tour à tour, voire simultanément, émetteur et récepteur. Par exemple, pour s’assurer d’une bonne compréhension, le moniteur questionnera ses élèves (canal verbal). Leurs réponses (canal verbal) constitueront un message en retour appelé "feedback".

Egalement, pendant que le moniteur transmet ses consignes (canal verbal), il recherche des yeux les signes d’une éventuelle incompréhension sur le visage de ses élèves (canal visuel). Il capte ainsi tout "feed-back" d’incompréhension émis volontairement ou pas. Le moniteur pourra alors modifier son message en conséquence. Il en découle trois règles d'or en communication applicables à l'émetteur :

- être attentif au retour d'information verbale et non verbale du récepteur, pour savoir véritablement ce qu'il a retenu et ce qu'il peut restituer,

- provoquer au besoin ce retour en demandant confirmation ou en posant des questions,

- faire preuve de flexibilité en sachant varier ses comportements en fonction de

l'information en retour du récepteur.

Autrement dit, chers moniteurs, cela ne sert à rien de "gueuler" sur un élève sous prétexte qu'il va mieux comprendre. Essayez plutôt de reformuler votre demande ou d'expliquer de manière différente. ça marche!

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���� La programmation neurolinguistique

Après cette présentation des différents composants du schéma de communication, je vous propose de revenir sur un élément important : le système de perception et de représentation sensorielle. Pour appuyer notre démarche, nous allons nous amuser un peu et nous livrer à quelques exercices d'observations et de réflexions. Document n° 3 : Exercices sur les perceptions sensorielles. Document n° 4 : Que voyez-vous sur ce dessin? Document n° 5 : Que voyez-vous sur ce dessin?

Nous pouvons remarquer que certains éléments de perceptions et d'interprétations sont propres à chaque individu et que par conséquent, la vision d'une même réalité, d'une même situation par deux individus diffère.

Deux chercheurs américains, Richard BANDLER (informaticien) et John GRINDER

(psychologue et linguiste) se sont penchés sur la question et sont à l'origine de ce que l'on appelle la programmation neurolinguistique (PNL). Par définition, c'est "l'ensemble de moyens d'étude de la communication et de la structure de l'expérience personnelle". Elle se donne pour objectif de parvenir à une meilleure compréhension des relations humaines. Les présuppositions sur lesquelles se fonde la PNL sont que :

- nous n'agissons pas directement sur ce que nous avons coutume d'appeler la réalité, mais sur une représentation de celle-ci,

- à chaque instant nous effectuons des choix parmi les informations qui nous parviennent

via nos sens et que nous sélectionnons pour leur validité en fonction de l'objectif ou de l'action en cours,

- nous construisons notre représentation de la réalité à travers la perception que nous en

avons. Cette perception est par définition sensorielle,

- Il existe plusieurs systèmes de représentation sensorielle. Les informations venues du monde extérieur sont perçues simultanément par tous nos sens, mais ceci se passe à un niveau inconscient tandis que consciemment nous ne percevons qu'une seule information à la fois. Le résultat de cela est que l'être humain utilise de façon dominante l'un de ses sens pour représenter la réalité.

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EXERCICES DE PERCEPTION SENSORIELLE Exercice n° 1 :

Relier les neufs points sans lever le stylo et à l'aide de quatre lignes droites. Le stylo doit passer sur chaque point au moins une fois.

Exercice n° 2 :

Transformer le chiffre romain IX en six en

IX ajoutant seulement une ligne. Exercice n° 3 : Une Paris Lire le premier triangle à haute voix, puis fois au passer au deuxième rapidement et dans la mois de procéder de la même façon pour le la vie de mars troisième. Un bateau dans la la mer Document n° 3 Mémoire d'Instructeur Régional Cédric VERDIER

Document n°4 Mémoire d’Instructeur Régional Cédric VERDIER

Document n°5 Mémoire d’Instructeur Régional Cédric VERDIER

Ainsi, la PNL définit 3 principaux systèmes de représentation sensorielle : ⇒ le système VISUEL ⇒ le système AUDITIF ⇒ le système KINESTHESIQUE Document n° 6 : Etes-vous visuel, auditif ou kinesthésique? Test auto diagnostic. Bien que nous ayons un système sensoriel dominant, cela ne nous empêche pas de nous servir des autres, notamment selon le contexte. Lorsque nous communiquons, nous utilisons tous nos moyens d'expression ; les systèmes de représentation sensorielle se dévoilent dans le comportement. Les constantes suivantes ont pu être observées : SYSTEME DE REPRESENTATION SENSORIELLE ET COMPORTEMENT - posture un peu raide, VISUEL - gestes dirigés vers le haut, - respiration superficielle et rapide, - voix aiguë, rythme rapide, saccadé, - mots visuels. - posture décontractée, AUDITIF - position d'écoute "téléphone", - respiration assez ample, - voix bien timbrée, rythme moyen, - mots auditifs.

- posture très décontractée, - gestes qui miment les mots, KINESTHESIQUE - respiration profonde, ample, - voix grave, rythme lent avec de nombreuses pauses, - références aux sensations dans le choix des mots.

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IMPACT TOTAL DU MESSAGE

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Ainsi, nous disposons de certains mots à base sensorielle, les prédicats, pour décrire l'expérience personnelle…Lorsque notre interlocuteur nous décrit son expérience, il sélectionne, généralement à un niveau inconscient, les mots qui représentent le mieux celle-ci. Le langage reflète ainsi la pensée. Les mots que nous choisissons, que nos interlocuteurs choisissent, sont le reflet des processus internes qu'ils utilisent pour construire leur expérience présente. Document n° 7 : Exemple de mots à base sensorielle. L'intérêt de connaître la dominance de son élève est, pour le moniteur, l'assurance d'une meilleure réception de l'information et de sa compréhension, par l'utilisation de techniques et méthodes pédagogiques parfaitement adaptées à celui-ci. Par exemple, pour un élève à dominance visuelle, le moniteur utilisera beaucoup plus de supports visuels (tableau, transparents, objets…), d'images que pour un auditif, alors que pour un kinesthésique, il préférera la manipulation et la répétition du geste. Cependant, même avec une connaissance du canal dominant de son élève, il ne faut pas oublier ce que nous avons vu précédemment, à savoir que pour optimiser la transmission d'une information il faut utiliser au moins deux canaux, avec en plus un zeste de mise en scène.

���� Le comportement non verbal

L'observation banale d'une conversation entre deux plongeurs révèle un échange de signaux "non verbaux" : mimique, regard, geste, posture ; ces signes, éléments parfois difficiles à isoler dans le comportement global, précédent le discours verbal, le renforcent, le modulent. Directement perceptibles par l'interlocuteur dans la relation de communication, ils sont souvent d'une compréhension plus immédiate que le contenu verbal.

Un chercheur américain, le docteur MEHRABIAN, de l'université de Los Angeles a dissocié les éléments qui marquent notre interlocuteur et le rôle du langage du corps dans une situation de communication. 7 % dus au contenu (les mots),

38 % de vocal (l'intonation),

55 % dus au facial (rires, sourires, grimaces…)

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Quand un moniteur transmet un message, il émet sur deux plans : le verbal ou sonore (voix, mots et intonation à 45%) et le visuel (comportements, gestes, attitudes à 55%). Les sons émis par le moniteur sont perçus par les élèves pendant que les gestes et expressions qui accompagnent les paroles sont perçues visuellement. Ces deux canaux fonctionnent généralement de façon simultanée mais avec un certain décalage. Avant même d'avoir murmuré le moindre son, notre communication non verbale a déjà communiqué à hauteur de 55%. Ce qui signifie que le comportement (expressions du visage et du corps, regard, gestes...) reste prépondérant dans la transmission d’un message. Le moniteur manifeste ainsi son intérêt, son attention, ses sentiments à l’égard des élèves et ses compétences. Les élèves manifestent, eux, leur compréhension ou incompréhension, leur motivation et leur intérêt pour la séance ou l’exercice...

Rappelons que le message sonore par la parole se définit par :

- le code, la diction, - l'intonation, - le contenu, les mots, - l'absence de bruit, - la respiration, - la voix, - le feed-back.

Et le discours corporel se fait à travers :

- les gestes, - la tenue vestimentaire, - la position, - le déplacement, - l'expression faciale, - l'utilisation d'objets.

Dans le discours corporel, il y a un élément important qui concerne le positionnement des interlocuteurs dans une situation de communication. L'occupation de l'espace est, malgré les apparences, très réglementé. Eh oui! Nous avons chacun notre "territoire" d'échange. En effet, s'agissant des rapports entre la communication humaine et l'espace, la proxémie (science de l'espace) répartit celui-ci en quatre zones :

- L'espace (ou distance) intime : 0 à 40 centimètres. C'est l'espace où dominent les sensations cutanées, tactiles et corporelles.

- L'espace (ou distance) personnel : 40 cm à 1.2 mètres environ, il s'étend jusqu'aux limites

de la prise physique sur autrui.

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- L'espace (ou distance) social : 1.2 à 3.5 mètres environ. Il s'arrête au point où la conversation cesse d'être possible.

- L'espace (ou distance) public : son amplitude ne permet plus d'entendre une conversation normale.

La prise en compte de ces données est fondamentale en formation afin, en particulier, d'éviter toute intrusion abusive dans l'espace intime de l'autre (ou alors en connaissance de cause!), vécue en général comme une agression.

���� Les propriétés de la communication Nous terminerons cette partie par un rappel des propriétés, ou devrions nous dire des fondements de la communication interpersonnelle, de façon à bien nous imprégner de ces notions essentielles. A savoir que : La communication intégrale est impossible, Une perte d'informations est inévitable entre la conception du message et sa compréhension. Document n° 8 : Principe des pertes d'informations. Nous n'arrêtons pas de communiquer, Notre communication est inévitable car nous ne pouvons pas ne pas communiquer. Même si nous nous taisons, nous communiquons (un silence, certes, mais nous communiquons quand même). Faites l'expérience avec un élève en formation. Regardez-le et restez muet un court instant. Voyez comme sa communication non verbale vous interpelle aussi ! Nous percevons des choses qui n'existent pas, L'imagination, la réflexion, l'observation font apparaître ou ressentir des éléments qui ne peuvent se matérialiser, comme une tension entre deux personnes par exemple. Nous ne percevons pas des choses qui existent, L'exemple de lecture avec la répétition volontaire d'un mot est l'illustration parfaite. L'information est visible mais elle n'est pas retenue notre cerveau, par habitude de conception de phrases, de vision des mots ou tout simplement par inattention. La publicité joue très souvent de cette particularité. Lorsqu'un produit est mis sur le marché, on lui donne un nom ou un emballage quasiment similaire au produit en place que l'on veut concurrencer.

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Document n°8 Mémoire d’Instructeur Régional Cédric VERDIER

LA COMMUNICATION

Principe de la perte d’informations EMETTEUR

RECEPTEUR

CE QUE JE PENSE

CE QUE JE CROIS DIRE

CE QUE JE DIS

CE QU’IL ENTEND

CE QU’IL COMPREND

CE QU’IL RETIENT

Nous ne voyons pas tous les mêmes choses, Nous avons tous des cadres de références différents. Nos origines, notre éducation, nos connaissances, notre appartenance à un milieu social implique une attitude, un comportement. Ainsi, une même chose peut être vu, interprétée de manière différente par plusieurs individus.

Notre communication est intentionnelle, que cela soit pour découvrir ou apprendre, pour jouer (jeux de mots) ou persuader (vendre une idée ou un produit) ou encore se rapprocher de quelqu'un par exemple ou pour réfléchir.

Attention, notre communication est irréversible. Lorsque les mots et comportements sont exprimés, il est impossible de revenir en arrière. (Au mieux nous pouvons essayer d'atténuer les effets de notre message verbal et/ou non verbal.)

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LA COMMUNICATION DANS UN GROUPE EN FORMATION

���� Définition d'un groupe

De manière générale, un groupe est un rassemblement de personnes ayant les mêmes particularités, les mêmes centres d'intérêts ou les mêmes engagements, indépendamment ou non des liens familiaux. Ce qui est important de noter c'est que nous sommes tous membres de plusieurs groupes. Par exemple, nous pouvons classer les individus par âge, par sexe, par profession... C'est ce que nous appellerons un groupe permanent. Il y a aussi les groupes secondaires : ce sont des associations de personnes, comme les clubs de plongée, ayant les mêmes désirs de partager des sensations. Enfin il y a les groupes temporaires et restreint, composés de cinq à quinze personnes maximum, comme ceux que nous retrouvons dans les stages de formation au MF1 par exemple. C'est précisément dans ce cadre là, stages bloqués sur plusieurs jours avec des stagiaires qui ne se connaissent pas forcément, que se situe notre approche de la communication dans les groupes.

���� La dynamique de groupe

Pour comprendre ce qui se passe dans un groupe, sur le plan relationnel, nous devons avant tout définir ce qu'est la "dynamique de groupe". Il est d'usage d'appliquer ce terme à l'étude des individus en interactions dans des petits groupes. C'est Kurt Lewin, philosophe allemand, qui pour la première fois reprend de la physique le terme dynamique pour aborder l'étude des interrelations et leurs évolutions, et montrer que chaque groupe est unique de part sa composition, son objectif, son réseau de communication.

Le groupe est en fait le reflet de notre société, avec tout ce que cela implique au niveau émotionnel, identité, structure et organisation.

���� Structure et organisation d'un groupe

Tout groupe s'organise d'une façon spontanée autour des relations de sympathie ou d'antipathie qui animent les individus entre eux. Que ce soit notre arrivée dans une nouvelle classe ou un stage de plongée, nous avons tous connus à un moment de notre vie, les affres de la découverte d'un nouveau groupe. Et qui plus est certains se rappelleront que les relations affectives qu'ils avaient au départ n'étaient plus celles des derniers instants. Effectivement ces relations évoluent dans le temps et on observe les comportements sociaux des "acteurs". Les groupes reflètent d'abord la réalité de la société. Chaque membre se positionne dans les différents rôles caractéristiques au sein des groupes (le leader, le clarificateur, l'organisateur, le contradicteur négatif, le bout en train, le rebelle passif, le marginal, le séducteur "fayot", l'expert pinailleur) et de là découlent des façons de réagir par rapport à ces profils. Mais cette distribution n'est pas figée. Document n° 9 : Les rôles dans un groupe en formation.

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L'influence du groupe agit sur les comportements individuels. La compétition entre les personnes, l'accomplissement d'une mission spécifique, le jugement des autres renforcent la motivation. Un membre peut ainsi se retrouver dans un rôle de leader, temporairement, alors que dans la société il occupe une toute autre fonction.

L'organisation de l'espace est aussi un facteur important qui influence le fonctionnement du groupe, le cadre de référence des interlocuteurs dans une situation de communication. Le choix d'une place autour d'une table ou dans une salle, est déterminé dans l'espace d'interaction. Si la localisation n'est pas liée à un rituel ni à une qualité sociale, nous constatons généralement que le choix est en rapport avec le rôle auquel la personne aspire dans la communication. D'ordinaire, la position d'extrémité de table confère un statut privilégié : dans un jury d'examen par exemple, cette place est quasi systématiquement offerte à celui qui le préside. Si ce n'est pas le cas, c'est probablement la marque d'un rejet. En effet, cette situation permet une observation du comportement de tous les participants, elle assure donc un contrôle des communications et facilite la prise de parole. On remarque également que les personnes qui veulent exercer un pouvoir dans le groupe s'installent de préférence à cette place. Dans les situations de concurrence, sont d'abord occupées les places qui se font face, tandis que dans les colloques, ce sont d'abord les places d'angles dans lesquelles les variations du regard, de l'attention peuvent passer inaperçues, qui sont recherchées.

Nous pourrions pousser plus avant nos investigations sur la structure et l'organisation du groupe. Bien qu'intéressante, elle me paraît hors de propos ici. Retenons simplement qu'un groupe est un système de relations organisées, mais tous n'ont pas le même système, donc la même structure. Ce qui signifie que la division du travail, les rôles, les statuts, l'organisation de la communication sont différents dans chaque groupe et que les individus doivent se conformer aux règles du groupe, s'ils ne veulent pas être rejetés. La connaissance de cette répartition et son observation simplifieront la tâche du moniteur dans sa fonction de régulation pour mieux canaliser les forces et cerner les faiblesses d'un groupe.

���� Les réseaux de communication Le groupe restreint représente le lieu privilégié d'observations, d'expérimentations et de réflexions sur les phénomènes des relations humaines. Le groupe familial, la classe d'école, le groupe de travail, les formations ponctuelles sont des réalités que nous approchons sans cesse. Communiquer dans ces groupes correspond à une activité banale, quotidienne, qui ne voudrait pas la peine qu'on s'y arrête longtemps, si elle ne se heurtait à des difficultés permanentes dont les contours sont souvent mal délimités et les origines complexes.

La communication dans un groupe obéit à des principes différents et complémentaires de ceux de la communication interpersonnelle : aux logiques classiques de l'interaction, du statut, de la personnalité viennent s'ajouter les effets de la dynamique propre du groupe, de sa structure, de ses objectifs, de l'identité collective, des rapports de force…etc.

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La communication, nous l'avons vu, est un échange de signes, de symboles et met en jeu des rapports d'influence, des mouvements affectifs. Dans un groupe, c'est en définitive la nature de la tâche à accomplir, qui détermine les conditions matérielles du réseau de communication. Si la tâche demande une grande coordination, un résultat rapide, le réseau de communication devient plus centralisé. Plus un réseau est centralisé, hiérarchisé, plus le nombre des communications diminue. La performance s'améliore, l'efficacité s'accroît mais le moral diminue chez les exécutants alors qu'il augmente chez les leaders. Par exemple, une compagnie de pompiers qui ne s'organiserait pas de cette façon risquerait de créer quelques incidents graves sur les lieux d'interventions. Le type de coordination des actions est ici fondamental. A l'opposé, lorsque la tâche, complexe, demande de la réflexion, de la créativité, cela favorise les structures plus interactives. Chaque membre s'exprime, construit, et le nombre de communication augmente. La performance diminue et le moral ravive tous les esprits. Le réseau est connecté. Réseau centralisé Réseau connecté

La qualité et la rapidité du travail, l'indice de rendement du groupe et le moral des stagiaires sont directement affectés par la forme du réseau. Pour un travail collectif identique, les stagiaires ont des réactions différentes selon le type de réseau et leur position dans le réseau. Dans un stage de formation plongée, nous constatons généralement l'alternance des réseaux de communication en fonction de l'objectif de séance. Le groupe tend à se donner une structure en accord avec les contraintes spécifiques de l'objectif. Le moniteur participe au groupe comme les autres membres : dans la première situation, il est le centralisateur, dans les cours théoriques par exemple ou l'apprentissage de gestes techniques, puis il remplit un rôle plus passif quand le groupe réfléchit : brainstorming, travail en sous-groupe…etc.

���� Le rôle du moniteur Animer une formation ce n'est pas la même chose qu'être animateur de music-hall ou d'une émission de radio. Pour dissiper toute confusion, il convient de préciser les fonctions que le moniteur va remplir, les techniques dont il dispose et surtout les attitudes qu'il doit mettre en œuvre.

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LES FONCTIONS

Trois fonctions étroitement liées doivent être remplies dans une formation centrée sur un objectif : production, facilitation et régulation. La fonction de production

Dans une formation elle est assumée par le groupe. C'est lui qui, à partir des données initiales, s'efforce d'atteindre l'objectif général par la résolution de plusieurs problèmes. Le moniteur, pour sa part, n'intervient pas à ce niveau là, sauf dans le cas où il posséderait une ou plusieurs informations, généralement techniques, recherchées par le groupe. La fonction de facilitation

C'est la fonction qui permet au moniteur de faciliter la progression du groupe vers la production de solutions par des aides logiques.

Il prépare et présente la formation, ses objectifs, son déroulement. Il doit aussi : - faire le point par rapport au plan de travail et aux objectifs, et mettre le groupe face à ses

écarts éventuels,

- veiller, dans la mesure de l'utile, au respect du plan accepté par tous,

- formuler les synthèses intermédiaires et les conclusions partielles,

- s'assurer auprès des stagiaires que les points débattus sont compris de tous,

- favoriser la participation spontanée (éviter de faire parler) et veiller à ce que tous ceux qui ont quelque chose à dire sur le sujet puissent s'exprimer,

- faire en sorte que les ressources personnelles des participants soient utilisées le mieux

possible.

Pour cela, il dispose d'un outil très précieux pour faciliter le travail du groupe : le tableau. Il permet en effet de fixer les acquis du groupe, de les comparer aux objectifs. Ce qui est écrit représente la mémoire du groupe sur un plan opérationnel et non sur le plan émotionnel. Chaque stagiaire doit pouvoir s'y référer et, ce faisant, reprendre le fil des débats s'il avait décroché ou progresser vers l'étape suivante.

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La fonction de régulation

Elle permet au moniteur de faciliter la progression du groupe dans sa tâche par une aide psychologique. Cette aide se caractérise par l'élucidation des phénomènes psychologiques à l'œuvre dans le groupe. Nous avons vu qu'ils étaient d'une grande complexité et difficiles à prévoir : on sait que le groupe ravive des peurs. On y craint le jugement d'autrui, les maladresses, le ridicule…

Pour le moniteur, réguler un groupe, c'est essayer d'être toujours en phase avec sa vie affective et l'aider à surmonter les obstacles auxquels il est confronté : des tensions, de l'agressivité peuvent naître entre deux ou plusieurs membres du groupe ou même entre le groupe et lui. Il doit analyser ces tensions, faciliter la recherche des causes de ces blocages par le groupe dans son ensemble. Il est le coordinateur des recherches dans le but de permettre au groupe de reprendre sa marche. Pour information, c'est souvent au cours des pauses que les langues se dénouent et que le climat s'affiche. Lorsque la fonction de régulation est normalement assurée, le groupe progresse sereinement. La participation y est authentique, le fonctionnement de plus en plus autonome par rapport au moniteur. Dans les meilleurs cas, plus le groupe avance, plus il a tendance à s'autoréguler : c'est le signe d'un groupe mûr. Document n° 10 : Les manifestations dans un groupe en formation.

Cependant, ce fonctionnement autonome ne peut être atteint sans les interventions du moniteur. Pour cela, il peut s'appuyer sur certaines techniques d'animations. Comme toujours dans le domaine des relations humaines, et dans bien d'autres domaines, l'utilisation de façon trop systématique de ces techniques peut s'avérer inefficace ou néfaste pour le moral du groupe. Il ne faut cependant pas les ignorer et pouvoir s'en servir à bon escient. LES TECHNIQUES Il existe quatre techniques d'animation à disposition du moniteur. Elles constituent une base de donnée que celui-ci pourra adapter à sa personnalité, à son fonctionnement pour enseigner. La reformulation

C'est une technique importante pour le moniteur. Nous avons vu qu'elle constitue un processus de vérification et implique le respect de la personne. S'il ne l'utilise pas, il se trouve perdu très rapidement au milieu de la somme d'informations techniques et émotionnelles qui sont apportés par les membres du groupe. Le moniteur qui vérifie en reformulant éclaire sa propre lanterne ainsi que celle du groupe. Il peut reformuler les propos d'un seul stagiaire s'il estime qu'ils ne sont pas clair pour lui et/ou pour le groupe. La reformulation peut porter également sur les propos échangés par deux ou plusieurs participants.

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Elle permet alors à tous de prendre conscience des points d'accord ou de désaccord qui viennent d'être exprimés, de les reconnaître plutôt que de les laisser implicites. La reformulation contient une vertu pédagogique non négligeable : obligeant les autres à écouter, elle les conduit à être plus attentifs à la véritable signification de ce qui est dit. Plus un groupe est mûr, moins il est "pinailleur" sur les termes, plus il privilégie le "fond" par rapport à la "forme". La synthèse

Alors que la reformulation consiste sur tout à redire en d'autres termes ce qui vient d'être dit, la synthèse constitue un résumé ou un rassemblement des informations énoncées par le groupe. Sa fréquence, inférieure à la reformulation, doit néanmoins être assez élevée pour le groupe puisse se rendre compte du chemin parcouru et de celui à parcourir pour atteindre l'objectif. Pour information, plus les reformulations ont été nombreuses, correctes et "éclairantes", plus les synthèses sont faciles à faire pour le moniteur comme pour les stagiaires. Le reflet-élucidation

C'est une intervention qui consiste à refléter au groupe ce qu'il vit au niveau sous-jacent. Des craintes partagées par l'ensemble des membres du groupe peuvent bloquer son travail. Un climat trop "sympa" peut servir de fuite en face du problème et le travail ne se fait plus. Le moniteur dans sa fonction de régulation, doit apporter une aide psychologique et les clés pour contourner l'obstacle. Les renvois en miroir

Le moniteur n'intervenant pas sur la production, il peut être sollicité directement ("Qu'en pensez-vous?") ou indirectement ("Je suis sûr que notre moniteur a sa petite idée sur la question?"), par un ou plusieurs stagiaires. Sauf exception, référence technique par exemple, le moniteur n'a pas à répondre. Il doit s'efforcer de renvoyer les questions, soit :

- au stagiaire qui la lui a posée, s'il sent que celui-ci a une réponse personnelle à donner : c'est la question-écho,

- à un autre membre du groupe que le moniteur choisit selon ses aptitudes du moment à

répondre à cette question : c'est la question relais,

- à l'ensemble du groupe, s'il estime qu'une telle question doit être examinée par tous : c'est la question-miroir.

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Pour mettre en œuvre tout cela il faut que le moniteur soit sensible à tous les phénomènes de groupe. Il doit posséder des capacités à analyser et à maîtriser ses interventions. Il ne doit pas chercher à assumer le pouvoir ou prendre plaisir à observer le groupe dans la résolution de ses problèmes, de ses conflits. Il est une aide pour le groupe, sa "clairvoyance" fonde l'acceptation de son action et la raison d'être de son rôle.

Ces qualités supposent que le moniteur soit en mesure de saisir assez clairement le sens

des relations avec autrui, qu'il a pu, de part son expérience, participer à des groupes de nature différente qui l'ont éclairé sur sa façon d'intervenir et de vivre une situation de groupe. En ce sens, toutes les situations qui cassent les habitudes sont enrichissantes et formatrices pour la compréhension et l'analyse des relations humaines.

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APPRENDRE A MIEUX COMMUNIQUER Pour mieux communiquer, il faut commencer par :

���� Lever les obstacles à la communication

Entre le moment de la conception du message dans l’esprit du moniteur jusqu’à son interprétation dans celui de son élève, beaucoup d’obstacles comme nous l'avons vu, peuvent gêner son acheminement. Les pertes successives, entre ce que le moniteur veut dire, écrire ou montrer à ses élèves, et ce que ces derniers en retiennent, peuvent réduire le message et en déformer le sens. Cela peut entraver la communication ou pire encore, la bloquer. Il faut donc :

- préparer le lieu d'échange pour réduire au maximum tout ce qui peut parasiter la communication,

- préparer son matériel, individuel, collectif et spécifique à la séance, - vérifier le matériel, adapté en taille, en quantité, - veiller à ce que votre tenue vestimentaire soit correcte et adaptée au moment.

Voici les différentes pertes possibles sur un exemple de consignes verbales avant un exercice :

Moniteur

OBSTACLES POSSIBLES

CODAGE - ce que vous voulez dire. - ce que vous pouvez dire.

Ne pas utiliser les mots justes, faire des contresens…

EMISSION - ce que vous dites. - ce que vous faites.

Parler trop vite, pas assez fort, « mâcher ses mots », noyer l’important dans un flot de paroles inutiles… Avoir une attitude fermée, désintéressée…

CANAL DE TRANSMISSION

SONORE OU VISUELUtiliser le canal sonore alors qu’il est saturé (beaucoup de bruit), parler contre le vent en plein air, tourner le dos à l’élève…

RECEPTION - ce que l'élève perçoit. - ce qu'il enregistre avec attention.

L’élève est gêné par l’environnement (face au soleil, distrait par d’autres messages reçus simultanément…); il est préoccupé, soucieux…

DECODAGE - ce qu'il comprend. - ce qu'il retient. - ce qu'il peut utiliser dans sa pratique.

Les mots sont mal compris car le cadre de référence est différent. La représentation mentale de l’exercice à réaliser par l’élève n’est pas conforme à celle de l’exercice demandé par le moniteur.

Elève

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Tous ces problèmes doivent être évités par le moniteur car ils feront obstacle également au niveau du "feed-back". En effet, de la même façon, l’éducateur peut ne pas entendre les signaux d’information en retour, ou les percevoir s'il s'agit d'une réponse non verbale, mais aussi ne pas les comprendre ou mal les interpréter. Enfin, le "feed-back" peut aussi ne pas exister.

La plus grande erreur du moniteur consistant à ne pas le solliciter !

���� Faciliter la communication 1. Toute information doit être précédée d’un temps d’appel à cette information. Cette règle a pour but d’attirer l’attention de l’élève afin qu’il s’approprie le plus activement les informations que vous voulez lui transmettre. 2. Toute information doit être redondante. Etre redondante signifie que l’information doit être répétée plusieurs fois, sous des formes différentes de préférence et par plusieurs canaux. Chaque élève reçoit ainsi l’information au moment où il est le plus attentif, sur le canal qu’il privilégie et sous la forme la plus attractive pour lui. Il faut donc : • doubler le canal d’information utilisé aussi souvent que possible (démonstrations + commentaire, explications + schéma rapide, consignes + mots-clés inscrits ou tableau, paroles + gestes expressifs ou mîmes…) • ne pas hésiter à répéter les informations importantes (au début, pendant et à la fin de l’intervention). 3. Le seul moyen pour s’assurer de la bonne réception d’une information est d’interroger le récepteur. Si le moniteur outrepasse cette règle, il ne pourra jamais être certain que son message est effectivement bien passé. En appliquant la règle du "feed-back" systématique, le moniteur pourra réguler immédiatement toute incompréhension éventuelle. Progressivement, ses capacités d’expression s’affineront, les formes de transmission inefficace s’élimineront pendant que les formes efficaces s’amélioreront.

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Il faut retenir la règle d’or d'une communication efficace : L’émetteur est toujours responsable de l’incompréhension de son message ! Voici quelques exemples de mises en œuvre d’un "feed-back" :

Type de feed-back Exemples de feed-back

visuelObservation des réactions de l'auditoire. Interogation du regard.

verbalQuestionnement des élèves*. Faire reformuler les informations par les élèves. Faire résumer les informations par les élèves.

situationnelProcéder à un test écrit. Mettre les élèves dans une situation permettant de vérifier l'assimilation des informations (faire réaliser et commenter le geste technique demandé).

* Eviter toutefois : « C’est clair ? », « Tout le monde a compris ? », « Pas de question ? »,… Formulations à employer : « Qui souhaite plus d’explication ? », « Souhaitez-vous que je précise un point particulier ? », « Je ne suis pas certain d’avoir été très clair ? »,…

4. Faire s’exprimer les élèves chaque fois que possible. 5. Apprendre vite à : · Identifier chacun des élèves dès les premières minutes. (Pouvoir les nommer) · Connaître chacun d’entre eux. (ses problèmes particuliers ou personnels, sa vitesse de progression…etc.), Pour pouvoir plus facilement individualiser l’enseignement et la communication.

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� Comportement de communication du moniteur : l'auto-analyse

Pour être efficace dans son travail, le moniteur doit être capable d’évaluer ses comportements de communication. L’utilisation de la grille ci-après peut permettre à tout moniteur d’analyser directement (observation par un collègue) ou indirectement (enregistrement vidéo) ses interventions.

Les comportements de communication :

Médiocre Assez bien Très bien

Le contenu (canal verbal) : - Nombre de mots utilisés ………. - Vocabulaire utilisé ……………… - Redondance (répétitions, résumés) - Questionnement ……………….

Trop nombreux Trop compliqué

Inexistante Inexistant

Un peu trop Technique Peu utilisée

Mauvaises formulations

Le minimum Simple Utilisée

Bonnes formulations

L'expression (canal verbal) : - Intensité de la voix …………….. - Rythme et ton …………………. - Articulation …………………….

Faible Monotone

Inaudible, grave

Forte Lent

Voix aiguë

Variable Modulé

Voix de souffle, claire

Les attitudes (canal visuel) : - Regard ………………………… - Gestes …………………………. - Occupation de l'espace ………..

Fixe, passif Inexistants Bouge

trop

Sur une zone Gênants

Immobile

Circulaire et actif Attrayants Se déplace

Les auxiliaires pédagogiques (canal visuel) : - Disposition des élèves ………. - Supports visuels (schémas, vidéo) - Choix des supports visuels ………

Non maîtrisée Illisibles

InopportunsAcceptable Propres

Adapté

Judicieuse Excellents Attrayants

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CONCLUSION

Nous voilà au terme de notre démarche. La communication n'a plus de secret pour nous. Ou presque plus.

Après avoir, dans un premier temps, levé le voile sur sa conception avec les différents éléments impliqués, leurs effets et fonctions dans une situation d'échange, ne pouvons nous pas en conclure que malgré son apparente simplicité, communiquer se révèle un phénomène complexe. Il ne suffit pas qu'une personne émette un message pour qu'il y ait communication. Il faut aussi qu'une autre personne soit en contact avec la première pour le recevoir. Ce message, encodé de façon à pouvoir être décodé par le récepteur, prend sa signification dans une situation. Réussir une communication n'est pas toujours simple, car une multitude de facteurs, comme nous l'avons vu, peuvent la perturber. Si nous sommes naturellement porté à jeter le blâme d'un échec sur les personnes, l'émetteur et/ou le récepteur, il ne faudrait toutefois pas oublier que chaque composante est en cause dans l'échec ou la réussite de la communication. C'est cependant à l'émetteur et/ou récepteur qu'il revient d'intervenir pour modifier le code, indiquer le référent, adapter le message ou choisir le canal. Dans un deuxième temps, nous avons transposé ces phénomènes au niveau d'un groupe d'individus en formation. La communication en son sein, obéit à des règles différentes et complémentaires de la communication interpersonnelle : aux logiques classiques de l'interaction, du statut, de la personnalité viennent s'ajouter les effets de la dynamique de groupe, de sa structure, de ses objectifs, de l'identité collective, des rapports de force… Les relations humaines dans un groupe sont variables, évolutives, faisant appels à des notions qui dépassent largement les limites que nous avions fixées, notamment sur l'aspect psychologique. Mais nous en avons retenu l'essentiel : les différents rôles et fonctions existants dans un groupe, décrit un positionnement positif pour le moniteur dans ses fonctions d'animateur-formateur, lui permettant de corriger ses propres attitudes en fonction des caractéristiques du groupe.

Nous avons dégagé de cette approche de la communication, des attitudes, des comportements, des techniques d'animation, des conseils pour utiliser cet outil. D'où l'intérêt de ce sujet pour les futurs moniteurs fédéraux : mieux comprendre la communication pour mieux l'utiliser! Elle est la clé de l'enseignement de la plongée sous-marine, et de ce fait, représente l'élément indispensable, l'instrument du moniteur pour que ce dernier puisse transmettre ses connaissances. Il est impératif à mon sens, d'initier et/ou de perfectionner les moniteurs au maniement de cet outil pendant les stages de formation. Le cursus fédéral présente dans ses stages initiaux de monitorats ou ses formations d'initiateurs, une infime partie de ce qu'est la communication. La phase d'apprentissage ou de mise en application des bases, est souvent cumulée avec la détermination d'un contenu. Aurait-on oublié qu'une difficulté à la fois suffit ou partirait-on du principe que tout le monde sait communiquer? Ne pourrait-on pas inclure dans le cursus de formation une véritable partie communication? Une tranche de formation d'une durée suffisante pour permettre à chacun, dans un premier temps, de découvrir son propre mode de communication, puis de mettre en application ces nouvelles notions, avant de se retrouver sous les "feux" de l'examen.

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BIBLIOGRAPHIE "Dynamique des communications dans les groupes", Gilles AMADO. Edition Armand COLIN. "La dynamique des groupes", Jean MAISONNEUVE. Edition Que sais-je? PUF. "La programmation Neuro-Linguistique PNL", Alain CAYROL et Patrick BARRERE. ESF édition, 1988. "Comprendre la PNL", Catherine CUDICIO Les éditions d'organisation, 1986. "S'affirmer et communiquer", J.M BOISVERT et M. BEAUDRY. Edition De l'homme, 1979. "Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes", R. MUCCHIELLI. Edition ESF, 1982. "La formation performante", Pierre CASSE. Les presses du management, 1990. "Les techniques d'accueil", J. CARDIN. Edition ARC, 1987. "Les outils d'excellence du formateur, tome 2", Sophie COURAU. ESF éditeur, 1993. "Pédagogie et animation", Sophie COURAU. ESF édition, 1993.

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