12
Les Têtes de Bois présente William SHAKESPEARE Adaptation et mise en scène Mehdi Benabdelouhab La Compagnie création 2016

La Compagnie Les Têtes de Bois présente · se lit à travers un prisme déformant. Le temps d’un orage, chacun devra affronter sa propre tempête intérieure. L’adaptations

  • Upload
    vutuyen

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Les Têtes de Boisprésente

William SHAKESPEARE

Adaptation et mise en scène Mehdi Benabdelouhab

La Compagnie

création 2016

Sous ses dehors féeriques, La Tempête est une comédie amère qui explore la mécanique du pouvoir. L’intrigue repose sur un subtil jeu de contradictions entre vérité et trahison, bestialité et innocence, cruauté et naïveté, ironie et féérie. Fidèle à lui-même, Shakespeare nous propose un texte où la vérité des hommes se lit à travers un prisme déformant.

Le temps d’un orage, chacun devra affronter sa propre tempête intérieure. L’adaptations de Mehdi Benabdelouhab, vise à rendre le texte accessible à tout public sans jamais dénaturer l’authenticité du message de l’auteur et nous offre un spectacle contemporain regorgeant d’énergie, d’humour et d’émotions.

Après Volpone de Ben Jonson (2008), puis La Mégère apprivoisée de Shakespeare (2011), c’est avec La Tempête du même auteur que la Compagnie Les Têtes de Bois boucle en 2016 sa trilogie «divine tragédie élisabéthaine».

Avec Jean BARD, Mehdi BENABDELOUHAB,Nicolas DERMIGNYValeria EMANUELE,

Izumi GRISINGER, Facundo MELILLO, Grégory NARDELLA, Musique live Pierre BERNON D’AMBROSIO

INTRIGUE

Sept comédiens et un musicien, mis en scène avec modernité par Mehdi Benabdelouhab dans La TEMPÊTE de Shakespeare

‘‘‘‘

Dépossédé du duché de Milan, Prospero a trouvé refuge avec sa fille Miranda sur une île inconnue : là, régnant en maître sur le « sauvage » Caliban, il a appris l’art de la magie et libéré Ariel, un esprit de l’air.Un jour, il déclenche une tempête qui fait s’échouer le navire transportant ses puissants ennemis : Antonio l’usurpateur (son propre frère), Alonso, le roi de Naples, qui l’a trahi, accompagné de son frère Sébastien et de son fils Ferdinand, Gonzalo l’ancien conseiller loyal de Prospero et tout leur équipage. Les rescapés se retrouvent en divers points de l’île, séparés, ignorants tout du sort des autres La vengeance de Prospero est en place : tourmentés, les naufragés deviennent des marionnettes aux mains du cruel magicien. Sur cette île (dés) enchantée où les mauvais esprits croisent les bons génies, la tragédie du monde se rejoue :

chacun, le temps d’un orage, sera confronté à lui-même...Finalement, les pouvoirs magiques qui permettent de maîtriser les éléments, resteront impuissants quant à la maîtrise des humains et de leurs passions. A peine rescapés sur une île vierge de toute trace de civilisation, les hommes reproduisent inlassablement le monde qu’ils connaissent, guidés par les instincts qui les dévorent. Seuls Miranda et Ferdinand semblent échapper aux sortilèges, épargnés par leur jeunesse, leur « naïveté ». Prospero «duc de milan», le maître du jeu, ne se remettra jamais en question ; cruel et esclavagiste il restera. Confronté à Caliban « figure du sauvage » il nous amène naturellement à nous questionner sur ce que l’homme a fait de son humanité.L’histoire se répète inlassablement, sur l’île comme ailleurs. La boucle semble se refermer… Le monde redevient le même qu’avant la tempête.

Mise en scène: Mehdi Benabdelou-hab assisté de Laurence LandraRégie son et lumière: Gabriel BoscEffets de lumière et optiques: Oli-vier Vallet. Compagnie Les Rémou-leurs. MontreuilCostumes: Sonia Sivel et Wanda WellardMasques: Guillermo Fernandez et Brina Babini Musiques: Pierre Bernon

VIE ... REVES...ILLUSIONS

CALIBAN

Sois sans crainte! L'île est pleine de bruits,De sons et d'airs mélodieux, qui enchantent

Et ne font pas de mal. C'est quelquefois Comme mille instruments qui retentissent

Ou simplement bourdonnent à mes oreilles, Et d'autres fois ce sont des voix qui, fussé-je alors

A m'éveiller après un long sommeil, M'endorment à nouveau; - et dans mon rêve je crois que le ciel s'ouvre;

que ses richesses Vont se répandre sur moi... A mon réveil,

J'ai bien souvent pleuré, voulant rêver encore. (Acte III, scène 2)

PROSPERO

…Nos jeux sont terminés. Eux, nos acteurs, Je vous l’ai dit, sont des esprits, et ils

Se sont fondus dans l’air, dans l’air sans poids, Et, comme la structure sans matière De ces visions, les remparts crénelés Par les nuages, les palais splendides,

Les temples solennels, et ce grand globe Lui-même, et ceux qui en héritent, oui, Se dissoudra, et, comme ce spectacle

Qui sans substance, s’est évaporé, Ne laissera de trace dans le ciel

Qu’une vapeur : nous sommes de l’étoffe Dont les rêves sont faits, et notre vie

Infime est entourée par un sommeil … (Acte IV, scène 1)

« Shakespeare nous entraîne dans le dédale et l’illusion du théâtre, pour mieux nous prévenir contre les miroitements du réel et les mirages de la raison » Préface de La Tempête traduction de J-M Desprats, Editions Théâtrales

La tempête, dernière pièce de Shakespeare, s’articule autour du thème du pouvoir et de la liberté mais, chemin initiatique, tempête identitaire, elle est avant tout métaphore de la découverte d’un monde nouveau qui bouleverse les certitudes.

La première scène nous transporte d’emblée au cœur des éléments déchainés. Un navire portant à son bord le roi de Naples et son fils ainsi qu’Antonio, le duc de Milan, affronte la tempête. Tout bascule et les retournements de situation vont se succéder tout au long de la pièce.

Tous céderont face aux éléments et le naufrage sera inévitable… La tempête est une tragi-comédie

abordant la noirceur de la nature humaine, une pièce pleine d’ironie où cohabitent avec bonheur un comique truculent et une poésie aérienne.

Shakespeare nous offre ici un réel manifeste pour la liberté: chaque personnage est prisonnier, des apparences, des autres, des croyances et chacun aspire à sa libération.

LE TEXTE DE

SHAKESPEARE

Quand je décide de monter une pièce de théâtre, la question que je me pose est la suivante: pourquoi celle-ci et pas une autre? Vient ensuite une série d’interrogations: pourquoi un texte classique? Pourquoi William Shakespeare? Que voulons-nous dire avec cette œuvre et surtout réussirons-nous à exprimer scéniquement ce foisonnement d’images et d’idées? Arriverons-nous à désacraliser ce texte magnifique, l'actualiser sans le dénaturer ou le trahir ? J’ai choisi de clôturer cette merveilleuse aventure élisabéthaine par La Tempête, l’ultime pièce de William Shakespeare, une œuvre philosophique qui symbolise à mon avis, la fin d’un monde, d’une

époque, et donne à réfléchir sur l’humain de manière poétique. Le chaos produit par cette «tempête», ce «tsunami» ne nous mènera pas vers une fin définitive, mais plutôt vers un renouveau : des cendres, renaîtra l’espoir. La Tempête est, pour moi, comme toutes les pièces de cet auteur «un règlement de comptes passionné avec le monde véritable». Cette œuvre me semble très représentative de ce que nous pouvons vivre aujourd’hui au sein d'un climat mondial agité. La Tempête est aussi, un divertissement somptueux et jubilatoire, avec des personnages puissants, célébrant l’art et la magie du théâtre...

L’intrigue offre également au spectateur une reprise des grands thèmes chers à William Shakespeare comme la rivalité des frères dans «Hamlet», l’obsession du crime dans «Richard III», de l’assassinat politique dans «Macbeth», la présence de la mort dans «Richard II» et les liens de la vie et du rêve dans «Le songe d’une nuit d’été». On retrouve dans « la Tempête » le monde du temps de Shakespeare : celui des grands voyages, celui des rêves et des conquêtes. L’ile ou se déroule l’action est à l’image du monde où l’histoire se répète, où le désespoir enfante une vie meilleure. Le monde est un théâtre, les humains ses acteurs.

LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE

Valeria EMANUELEcomédienne et co-fondatrice de la Compagnie

Diplômée de l’école de théâtre «La Scaletta» de Rome et de la «Scuola Internazionale dell’attore Comico» de Antonio Fava (Italie). Maitrise en Histoire du théâtre à la Sapienza à Rome. Comédienne italienne de formation classique, elle est attirée depuis ses débuts par un théâtre d’expression corporelle et par la Commedia dell’Arte. Elle s’est laissée conquérir, ces dernières années, par le théâtre qui engage le corps. En France depuis 2001 elle a travaillé en tant que comédienne avec plusieurs compagnie de la Région Languedoc-Roussillon dont la Cie Conduite Intérieure, le Théâtre de la Remise, Ismaël Benabdelouhab et la Compagnie

du Nouveau monde, Luca Franceschi et la Compagnie dell’improvviso. Co-fondatrice de la compagnie «les Tètes de Bois», Elle joue dans tous les spectacles et participe à tous les projets de la compagnie.Depuis 2010, elle est dans un processus de recherche théâtrale visant le très jeune public (de 0 à 4 ans) et conçoit une série de quatre spectacles poétiques basés sur l’éveil des 5 sens . Intitulés Cabarets bébé, chaque spectacle s’intéresse à une saison en particulier : Cabaret bébé, la lumineuse histoire du vers luisant (2010), Cabaret bébé sous la neige (2012), Cabaret bébé, une nuit d’été (2014), Cabaret bébé rouge comme la pomme (2016). Après avoir exploré le monde et le langage de la très petite enfance, c’est aux adolescents qu’elle décide de s’intéresser. Son nouveau projet intitulé BOUTIK (2017-2018) est conçu pour être joué partout, dans un magasin, dans un collège, sur une place, à la rencontre de ce public particulier…

En 2004, Mehdi Benabdelouhab se lance dans la mise en scène et il créé sa propre compagnie « Les Têtes de Bois » basée à Montpellier en collaboration avec la comédienne italienne Valeria Emanuele. Ces 10 dernières années, ils créent plus de 14 spectacles, souvent coproduits et soutenus par la Région Occitanie, la Métropole de Montpellier, l’Adami, la Spedidam…

En 2006, au théâtre Jean Vilar de Montpellier, il monte, une version très personnelle de «Isabelle, trois caravelles et un charlatan» de Dario Fo. La pièce, habituellement boudée par le théâtre français remporte un franc succès et Medhi Benabdelouhab se voit félicité par l’auteur en personne qui l’encourage dans sa démarche.

Ses mises en scènes, telles que son adaptation de «La mégère apprivoisée» voyagent et s’exportent en Europe, en Afrique et en Corée du Sud. Son intention est de toujours privilégier le jeu de l’acteur, l’émotion, la sincérité. Pour lui, le jeu puise son énergie corporelle dans la tradition du masque et les arts martiaux. La scénographie teintée de mélange de cultures et de poésie associe tréteaux de bois et tissus anciens, les lumières et les musiques invitent le public au voyage…

Mehdi BENABDELOUHAB Metteur en scène et comédienfondateur de la Compagnie

Mehdi Benabdelouhab a toujours évolué dans le milieu de la création théâtrale. Dès le plus jeune âge il assiste aux répétitions de son père Smaël Benabdelouhab, comédien à la Cartoucherie de Vincennes dans la Compagnie du «Théâtre de l’Epée de Bois». Mehdi Benabdelouhab débute sur les planches en tant que comédien à l’âge de 17 ans. Il découvre le monde du Théâtre avec Antonia Diaz Florian dans la troupe de l’Epée de Bois, les premières pièces auquel il assiste sont Tamerlan de Christopher Marlowe, Noces de sang de Federico Garcia Lorca, La vie est un songe de Calderon, Don Juan de Zorilla. Les sujets comme, les relations avec le pouvoir, la réconciliation, les travers de l’être humain, le mercantilisme vont désormais l’inspirer.

Il se forme ensuite pendant 5 ans au sein du» théâtre du nouveau monde» dirigé par Smaël Benabdelouhab. Il travaille 3 ans avec Luca Franceschi dans la compagnia dell’improviso.

LA SCÉNOGRAPHIE

Pour symboliser cette fameuse île à la fois volcanique et idyllique, une scène circulaire fait office d’espace scénique. Ce cercle est constitué de six modules qui au gré des scènes sont amovibles, mobiles, inclinables afin de fragmenter et transformer l’espace de jeu… l’espace scénique semble évoluer spontanément au gré des intrigues, il se modèle en fonction des personnages, comme pour se faire le reflet de leur solitude, de leur souffrance : désert volcanique pour le roi privé de sa descendance, marécage impitoyable pour les usurpateurs, éden à conquérir pour Ferdinand… Miroir de l’âme humaine, de sa noirceur comme de son innocence, cette île « fantastique » prend un malin plaisir à changer de peau pour se fondre dans un facétieux triptyque de l’enfer, du purgatoire et du paradis.

Qu’elle soit paradisiaque ou dangereuse (ou les deux à la fois), l’île est une sorte de « non lieu », non référencé sur les cartes maritimes. Si Shakespeare situe clairement le point de départ et celui d’arrivée des voyageurs dans un espace géographique qui nous est familier, il les fait s’échouer au milieu de nulle part, les privant de tout repère. Cette île est la matérialisation de l’étrange, l’irruption de l’inconnu dans leur trajectoire toute tracée: c’est en cela qu’elle est dépaysante. Au fond, le lieu et l’époque importent peu: l’histoire est universelle.

Dans un souci de transparence et de mise en abîme, les changements se font à vue et offrent aux spectateurs

un spectacle dans le spectacle : l’invisible devient visible.L’atmosphère de magie qui baigne la pièce, le décor modulaire, la métamorphose des espaces scéniques font perdre au spectateur ses repères, comme l’ont perdu les personnages.

« La tempête est une pièce, comme toute l’œuvre de Shakespeare, profondément spirituelle. C’est-à-dire que c’est une pièce métaphysique et aujourd’hui on a une peur bleue de ces mots. Et on essaie de trouver dans Shakespeare tout autre chose.»(Peter Brook).

«Les biais pour construire un univers musical pertinent autour de cette pièce de théâtre sont nombreux, tant les lieux, personnages et sentiments sont riches en imaginaire.Le parti pris d’un interprète musicien unique garantit une vraie cohérence stylistique et une sobriété importante à l’attention que doit garder le spectateur sur le jeu des comédiens.La création musicale est pensée comme un personnage à part entière, c’est à dire qu’elle se brode avec les textes et la diction des comédiens, particulièrement avec Prospero.

La couleur musicale qui accompagne ces protagonistes qui ont fait naufrage sur une île mystérieuse entre l’Italie et l’Egypte est empreinte de sonorité méditerranéenne.La guitare classique, la guitare portugaise ( genre de cistre à 6 choeurs ) et le banjo algérien ( instrument traditionnel de la musique arabe-andalouse, dérivé du mandole ) apportent cette touche orientale.La contrebasse est utilisée dans un jeu et des sonorités très primaires, pour laisser libre court à l’imaginaire de l’auditeur sans l’enfermer dans un style reconnaissable.

La guitare portugaise, instrument de prédilection du fado portugais, prend dans cette pièce une sonorité

proche de la harpe et représente en premier lieu le personnage immatériel d’Ariel.La guitare classique, dont les compositions font ressortir des accents flamencos, accompagne la martialité des napolitains. Traitée en pizzicati, elle berce Miranda et Ferdinand avec le thème des amoureux.

Pour finir, la contrebasse est l’instrument de Caliban et des bassesses de l’âme, d’où sont utilisation lors du jugement de la Harpie.

(...) Près du tilleul à l’acte IV, sur l’île de Caliban à l’acte II, ici la musique est un décor. Je l’ai pensée répétitive, en forme de transe, pour donner l’impression qu’elle a toujours été là et le restera toujours. L’utilisation de la pédale de loop, pour boucler en temps réel un pattern mélodico-rythmique est particulièrement opportune dans ce cas-là.

Enfin, il y a de vrais moments de concerts pendant lesquels la musique se suffit à elle-même. Elle prend notamment son envol à l’acte III sur une variation composée à partir d’un motif de la sonate n°17 «la Tempête», de Beethoven. »

LA MUSIQUE

Un musicien présent sur scène, joue tour à tour plusieurs instruments à corde et accompagne les 7 comédiens tout au long du spectacle, créant la «mélodie» de cette île vivante, son battement, sa respiration, son humeur. Ainsi mise en scène, la musique permet d’explorer un large spectre d’ambiances sonores et musicales : elle traduit à la fois les sons de la nature (souffles, bruissements) mais aussi devient la «voix» de l’île, lorsqu’elle devient l’arme du magicien, saturée de grondements, de fracas, de silences inquiétants…La musicalité de l’instrument peut également permettre de donner corps aux esprits aériens comme Ariel, ou aux autres créatures féeriques soumises à Prospero.La musique se nourrit de différentes influences et styles, passant du fado au classique, de l’orient à l’Asie…

Pierre BERNON Musicien CompositeurC’est un parcours atypique que celui de Pierre Bernon, médaille d’or de Conservatoire en guitare classique et musique de chambre, licencié de musicologie, multi-instrumentiste et passionné de musiques populaires, de chanson française et de voyages. Ces derniers le mèneront tantôt jouer

dans des rodas au Brésil, des milongas en Argentine, des casas de fados au Portugal, tantôt partager la scène avec des musiciens d’Aretha Franklin à Detroit ou avec Bau, le guitariste de Cesaria Evora au Cap Vert. Il se plonge parallèlement dans l’étude des musiques improvisées auprès notamment de Sylvain Luc.

LES MASQUES, LES MARIONNETTES,LES EFFETS DE LUMIÈRES ET PROJECTIONS

LES MASQUES ET LES MAQUILLAGES s’inspirent du théâtre Nô et Kabuki, contraignant l’acteur à travailler un jeu stylisé et épuré. Ce choix esthétique et théâtral nécessite un engagement complet du corps, c’est lui qui écoute et subit avant d’agir, le masque permet de souligner la poésie de l’action. Il s’agit d’un va et vient permanent entre un jeu réaliste et non réaliste, de confronter la magie au réel, de naviguer entre drame et féerie. Ariel représente la création, le symbole de la pensée, de l’âme. Il n’en reste pas moins qu’il est à la fois bourreau et ange. Visible uniquement par Prospero et le spectateur, c’est un personnage qui s’octroie la liberté de quitter la scène pour d’interagir avec le public. Il peut prendre différentes formes (immatériel, masque, marionnette, humain), parler en plusieurs langues. Associé à la sobriété de la scénographie, un écran en fond de scène sert de toile de fond ayant pour dessein de mettre en évidence la magie de la nature, du climat, l’apparition des esprits présents

sur cette île par la projection d’image et différents éclairages. Il ne s’agit aucunement d’utiliser la vidéo mais plutôt, une manipulation de l’image de type pré-cinéma et un travail autour de l’ombre.Le mélange de plusieurs langues, italien, espagnol, japonais et français, est une coloration apportée à la pièce et à l’histoire car à travers la Tempête c’est l’histoire de l’humanité qui est contée.

LES COSTUMESA l’image des personnages dépouillés de leurs ornements, mis à nu et plongés dans la jungle de leurs sentiments, les costumes ne reflètent pas une période en particulier. En arrivant sur l’île, les protagonistes retournent à l’état originel: cette indifférenciation autorise un mélange des cultures et des influences. Les costumes pourront se référer à un univers tribal, intemporel, immuable, rappelant la terre «d’avant les hommes». Leur ampleur et leurs couleurs rappellent les traditions indiennes japonaises; ils évoquent des cultures où les esprits sont omniprésents dans le quotidien. Il est intéressant de remarquer à quel point les éléments de décors et costumes poussent le jeu des contradictions jusque dans les contrastes de couleurs: vert de la forêt tropicale, rouge volcanique, blancheur du sable…

LA COMPAGNIE LES TÊTES DE BOIS Fondée en 2004, par, Mehdi Benabdelouhab et Valeria Emanuele, la compagnie Les Têtes de Bois a développé un art théâtral contemporain que l’on pourrait définir comme « Poesia dell’arte ». Basé sur la recherche de nouvelles formes liées aux masques et sur l’engagement corporel, Les Têtes De Bois offrent des mises en scène oniriques, pluridisciplinaires et multiculturelles. La générosité des scénographies prend des allures de tableaux, où l’esthétisme se mêle à la profondeur du texte. Très axés sur le corps, les spectacles de la compagnie regorgent d’énergie, d’humour et d’émotions.

Les spectacles des Têtes de Bois emmènent le spectateur dans un univers sensuel et décalé, un voyage entre corps, masques et marionnettes et tissent un rapport privilégié avec le public. Le ressenti des spectateurs est d’ailleurs au cœur des préoccupations de la compagnie, qui souhaite créer un moment d’échange et de partage à chacune de ses créations.

C’est également dans cet état d’esprit que la compagnie envisage la diffusion de ses spectacles au niveau national comme international. Le Off d’Avignon, Le festival international des performances artistiques de Busan en Corée du Sud, le Festival des Arts vivants de Casablanca au Maroc, la Suisse, l’Italie, le Portugal et la Croatie, figurent parmi les publics déjà rencontrés par Les Têtes de Bois.

La compagnie participe à des programmes européens de recherche théâtrale comme YORIK impliquant des compagnies italiennes, espagnoles, belges, danoises et finlandaises, et aussi MASK ON STAGE (Espagne, République tchèque, Allemagne, France et Italie).

LA PRESSE au sujet de LA TEMPÊTE

« …il y a aussi comme un souffle japonais du théâtre Nô japonais dans les costumes et les postures…tout cela offrant une esthétique et une poésie magnifiques qui viennent rehausser les émotions durant tout le spectacle.(…)chaque personnage est superbe dans sa singularité. (…)Même une fois sortis de la salle, la tête remplie de couleurs et de musique, flottant dans l’univers du mystère et de la réflexion, la magie continue d’opérer pour les spectateurs.» Agnès Paradas LA PROVENCE 05-05-2016

SUITE à Une représentation d’ «Isabelle, trois caravelles et un charlatant» en 2006

«Je tiens à tous vous féliciter : les comédiens, les techniciens, le metteur en scène, le scénographe et les musiciens. Il ne nous arrive pas souvent d’assister à une de nos pièces et de nous retrouver autant impliqués dès la première entrée en scène jusqu’au salut final.J’ai toujours déclaré qu’un texte devait être vécu et qu’il fallait chaque fois introduire un nouveau langage, un nouveau rythme et un nouveau style, en cherchant toujours à respecter les idées politiques et morales de l’auteur. Ce n’est pas une opération facile : très souvent, dans la fougue créative, les compagnies qui montent des pièces d’auteur, devenues même historiques, réalisent une espèce de jeu de massacre où le langage et la créativité sont littéralement trahis. Vous, au contraire, vous avez démontré un réel respect pour le métier de comédien. Vous avez réussi, avec un nombre limité d’interprètes, à représenter une comédie satirique qui nécessitait la présence de treize comédiens et, miracle ! Le travail reste sur pied à la perfection : on s’amuse et le message de l’auteur passe.»

DARIO FO prix Nobel de littérature 1997