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En bref Source : Agreste Conjoncture grandes cultures et Statistique Agricole Annuelle La récolte des dernières cultures en place confirme les mauvais résultats annoncés. Les prix des céréales et oléoprotéagineux dévissent toujours en raison de disponibilités importantes. Les vendanges sont terminées. Le volume global, bien qu'en retrait au regard du millésime 2014, correspond à la moyenne quinquennale. Les prairies n'ont pas profité des conditions climatiques clémentes de septembre pour produire à nouveau de la biomasse. La crise de la filière bovine s'amplifie. La FCO stoppe le marché du maigre ; les stocks de viande sont importants. La production laitière se maintient, mais le prix du lait demeure trop bas. La conjoncture agricole du mois Septembre 2015 Numéro 178/8 octobre 2015 Numéro 178/8 octobre 2015 Rendements des céréales et oléoprotéagineux en 2015 L a sécheresse s'estompe et laisse place à des conditions de saison. Elle perturbe cependant encore le travail des sols : les rési dus des cultures ne sont pas en fouis. Les pailles restantes servent d'abri pour les limaces. Alors que la récolte des tournesols et sojas est sur le point de se terminer, elle débute timidement pour les maïs. La production attendue des oléagi neux dépasse les 609 000 tonnes, ce qui correspond à une baisse de 2,4 % sur la moyenne quinquen nale. Le stress hydrique impacte les cultures Les tournesols pâtissent de la chute du rendement. Avec 19 q/ha, celuici fléchit de 23 % par rapport à la moyenne quinquennale. Plu sieurs facteurs se sont combinés pour donner ce résultat : le manque d'eau et les bio agres seurs, comme les oiseaux. Les résultats sont hétérogènes selon le type de sol. Les surfaces en soja gardent la même dynamique à la hausse que l'an passé, avec une superficie de 14 500 ha. La récolte est bien avancée. Malheureusement, la canicule affecte le rendement. Il s'effondre à 21 q/ha, en retrait de 30 % au regard de la moyenne quinquennale. La pomme de terre n'échappe pas au stress hydrique ; son rende ment s'établit à 40 t/ha et son ca libre est de petite taille. Les oignons semés de printemps souffrent de la sécheresse et de l'attaque des thrips, ce qui impacte la qualité. Alors que la récolte est terminée, le rendement obtenu est de 40 t/ha. Le maïs pâtit du manque de pluviosité. Dans les endroits non irrigués, la situation est catastro phique. Face à cette hétérogénéi té, le rendement se cale à 69 q/ha, soit 27 % de moins que la moyenne sur cinq ans. Environ 30 % du maïs est destiné à l'ensi lage.

La conjoncture agricole du mois Septembre 2015 En bref Ldraaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/IMG/...La richesse en sucre fluctue, entre 16,5 % et 18 % selon les premières

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  • En bref

    Source : Agreste Conjoncture grandes cultures et Statistique Agricole Annuelle

    ► La récolte des dernièrescultures en place confirmeles mauvais résultatsannoncés.► Les prix des céréales etoléoprotéagineux dévissenttoujours en raison dedisponibilités importantes.► Les vendanges sontterminées. Le volumeglobal, bien qu'en retrait auregard du millésime 2014,correspond à la moyennequinquennale.► Les prairies n'ont pasprofité des conditionsclimatiques clémentes deseptembre pour produire ànouveau de la biomasse.► La crise de la filièrebovine s'amplifie. La FCOstoppe le marché dumaigre ; les stocks deviande sont importants.► La production laitière semaintient, mais le prix du laitdemeure trop bas.

    La conjoncture agricole du moisSeptembre 2015Numéro 178/8 octobre 2015Num

    éro178

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    Rendements des céréales et oléoprotéagineux en 2015

    La sécheresse s'estompe etlaisse place à des conditionsde saison. Elle perturbe cependantencore le travail des sols : les résidus des cultures ne sont pas enfouis. Les pailles restantes serventd'abri pour les limaces. Alors quela récolte des tournesols et sojasest sur le point de se terminer, elledébute timidement pour les maïs.La production attendue des oléagineux dépasse les 609 000 tonnes,ce qui correspond à une baisse de2,4 % sur la moyenne quinquennale.Le stress hydrique impacte lescultures

    Les tournesols pâtissent de lachute du rendement. Avec 19 q/ha,celuici fléchit de 23 % par rapportà la moyenne quinquennale. Plusieurs facteurs se sont combinéspour donner ce résultat : lemanque d'eau et les bio agresseurs, comme les oiseaux. Lesrésultats sont hétérogènes selon letype de sol.

    Les surfaces en soja gardent lamême dynamique à la hausse quel'an passé, avec une superficie de14 500 ha. La récolte est bienavancée. Malheureusement, lacanicule affecte le rendement. Ils'effondre à 21 q/ha, en retrait de30 % au regard de la moyennequinquennale.La pomme de terre n'échappe pasau stress hydrique ; son rendement s'établit à 40 t/ha et son calibre est de petite taille.Les oignons semés de printempssouffrent de la sécheresse et del'attaque des thrips, ce qui impactela qualité. Alors que la récolte estterminée, le rendement obtenu estde 40 t/ha.Le maïs pâtit du manque depluviosité. Dans les endroits nonirrigués, la situation est catastrophique. Face à cette hétérogénéité, le rendement se cale à 69 q/ha,soit 27 % de moins que lamoyenne sur cinq ans. Environ30 % du maïs est destiné à l'ensilage.

  • Cotations des grandes cultures(€/t)

    ♦ 20132014 ■ 20142015 ▲ 20152016base juilletSource : Dijon céréales

    Sources : Agreste, Service Régional FranceAgriMer

    Collecte de céréales et oléoprotéagineuxrécolte 2015

    Production de vins Transactions de vins AOP en vrachors Beaujolais et vins de la NièvreIndice du prix des vins AOP en vracbase 100 en janvier 2010

    hors vins de la Nièvre

    2Source : Agreste Conjoncture viticole Source : BIVB Source : BIVB et IB

    Agreste Bourgogne Conjoncture n° 178/8 octobre 2015

    cotation blé (Fob FossurMer)

    cotation orge Esterel (Fob Creil)variété de brasserie

    cotation colza (Fob Moselle)

    Les arrachages débutent pour lesbetteraves. Les conditions caniculaires de cet été facilitent le travail,puisque l'extraction n'est pasentravée par la présence de terreet de feuilles mortes. La prévisionde rendement atteint 72,8 t/ha à16 %. La richesse en sucre fluctue,entre 16,5 % et 18 % selon lespremières récoltes.Pour la nouvelle campagne, lasurface en colza tend à diminuer.Les variations climatiques de cetété dégradent les sols et rendentdifficile l'implantation de la culture.Les orages du 2 septembre et lestempératures nocturnes froides ontconduit à réensemencer certainesparcelles. Le stade moyen de cetteculture atteint 4 à 6 feuilles.La campagne 20152016 est lancée pour les orges d'hiver et lesblés. La préparation des sols seterminent et les semis se généralisent dans toute la région.L'abondance fait plier les cours

    Les cours des céréales et oléoprotéagineux poursuivent leurbaisse engagée depuis le début dela nouvelle campagne. La situationd'excédent pèse lourdement surles marchés.Le blé (rendu Rouen) cote 157 €/ten septembre, en décrochage de12 €/t au regard d'août. Pourtant lechargement dans les ports de blésfrançais est proche de l'annéedernière ; les silos sont néanmoinsencombrés. Les seuls encouragements viennent de la dépréciationde l'euro face au dollar et à la remontée des cours du pétrole.L'orge Estérel (rendu Creil) à154 €/t passe sous le prix de 2014au même mois. La forte récoltemondiale et une consommation en

    baisse contribuent à une haussede 14 % du stock, au plus haut depuis 6 ans. Pourtant, la Chine nerelâche pas ses achats alors queles utilisations en France par lesfabricants d'aliments du bétail sonten berne.Le colza (rendu Moselle) s'établit à366 €/t, soit 14 % endessous deseptembre 2014. Le prix du colzaest toujours largement impacté parla demande en soja. Si la commande de 13 millions de tonnes desoja américain par la Chine estconfirmée, le marché physique ducolza pourrait finalement s'inscrireen hausse.Une vendange en demiteinte

    Fin septembre, les vendanges sontterminées sur l'ensemble du territoire bourguignon. A l'exception dequelques épisodes pluvieux, la récolte s'est effectuée dans debonnes conditions et l'état sanitaireparfait des raisins s'est maintenu.Les prévisions de productions devin, toutes appellations confondues, s'établissent à 1,54 milliond'hectolitres, très proche de lamoyenne quinquennale, mais enrepli de 11 % au regard du millésime 2014. La sécheresse de cetété, mais aussi les très fortestempératures, notamment de finaoût, expliquent ce déficit. En outre, des problèmes d'initiation florale ont réduit la mise en place degrappes, plus particulièrementpour les cépages rouges. Ainsi, lesvins blancs sont en partie épargnés et afficheraient des rendements proches de la normale, àl'exception des appellations deSaôneetLoire. A l'opposé, dansl'Yonne, du volume cumulable individuel serait demandé pour cer

  • 3

    Les cotations animaleshebdomadaires

    Les abattages

    Sources : Agreste, Service Régional FranceAgriMer INC : incoté

    Source : SSP enquête auprès des abattoirs d'animaux de boucherie

    Les exportations de broutards

    Source : BDNI

    Les cotations de bovins en septembre 2015

    Source : Agreste commission Bourgogne FrancheComtécommission Bassin CentreEst au 31/01/2012

    Agreste Bourgogne Conjoncture n° 178/8 octobre 2015Source : FranceAgriMer cotation SudEst

    Source : FranceAgriMer cotation zone Nord

    Source : Agreste commission interdépartementale de Dijon

    taines appellations. Les rendements des vins rouges, hors lesvins de Loire (Nièvre), seraient enretrait de plus de 20 % par rapportà 2014.Au 7ème mois de l'année, les exportations cumulées de vins deBourgogne sont toujours en baisse,de 4 % en volume au regard dejuillet 2014. Pourtant quatre descinq premiers pays importateurs affichent une évolution positive.Affouragement toujours

    Miseptembre, les faibles repousses d'herbe sont concentréessur les parcelles de fauche (nonpâturées). Les prairies ont seulement reverdi, alors que les tallagesde fin d'été ont avorté, d’où destaches nues en sol granitique.L'affouragement se poursuit pourles animaux prioritaires, maiss’interrompt dans de nombreusessituations afin de préserver des réserves pour l'hiver. Les ensilagesde maïs sont terminés avec desrécoltes moitié moindres.Les marchés bovins sontmalmenés

    La progression des exportations debroutards est significative etconstante durant tout le premiersemestre. Juillet poursuit la tendance avec 13,8 % d'augmentationdes sorties d'animaux par rapport àl'an dernier. L'effectif cumulé sur

    l'année progresse de 10,4 % avec,entre autres, la vente de petitsbroutards de moins de 300 kg pourla Turquie et le Maghreb qui dégage le marché. Début septembre,le cours est relativement bon, environ 20 cts audessous des coursde l'an dernier à cette époque.Ainsi le mâle charolais U de 300 kgse négocie à 2,80 €/kg vif.Mais l'apparition et l'extension d'unfoyer de Fièvre Catarrhale Ovine(FCO) entraînent la mise en placed'une zone réglementée couvrantl'ensemble des bassins allaitantsdu Massif Central et de la Bourgogne. Après la période de vaccination, imposant la rétention desanimaux en ferme, un affluximportant de broutards lourds estattendu courant novembre. Miseptembre les cours du maigresont suspendus faute de marché.En dehors de cette zone les coursse maintiennent facilement.Malgré les efforts politiques entrepris cet été pour relever les prix dela viande, ils s’effritent sous l'effetde la concurrence et des stocks enabattoirs. La mise en place de lazone réglementée FCO n'a pas derépercussion. La plupart des courss'érodent d'une dizaine de centimes sur le mois. Les mâles decatégorie U n'affichent plus que3,83 €/kg de carcasse ; les vachescharolaises n'arrivent pas à semaintenir ; la catégorie R se négo

  • Source : Agreste Enquête laitière mensuelle

    Les livraisons de lait

    Prix moyen du lait en Bourgogne

    FLASH MÉTÉO

    Source : MétéoFrance

    Pour en savoir plus■ "Conjoncture agricole mensuelle", Info DDT SaôneetLoire■ Site internet : www.draaf.bourgogne.agriculture.gouv.fr, rubrique La Bourgogne en chiffres■ Site internet : www.agreste.agriculture.gouv.fr, rubrique Conjoncture

    Direction Régionale de l'Alimentation,de l'Agriculture et de la Forêt de BourgogneService régional de l'informationstatistique et économique (SRISE)4 bis rue Hoche BP 8786521078 DIJON CedexTél. : 03 80 39 31 30 Fax : 03 80 39 30 99mél : [email protected]

    Directeur régional : Vincent FavrichonDirectrice de la publication : Dominique Degueurce, chef du SRISERédaction : L. Barralis, H. Dausse, Y. ZellerComposition, impression : DRAAF Bourgogne SRISEISSN : 1293 1748, dépôt légal : à parutionPrix : 2,50 euros, abonnement : 35 € (note de conjoncture, 4 pages etdossiers, mémento statistique)© AGRESTE 2015

    Agreste : la statistique agricole

    Indicateurs climatiquesen septembre 2015 septembre 2015Ecart pluviométrique en % par rapport à la normale

    En septembre, pour la deuxième fois de l'année, les températures sont en dessous des normales de saison danstous les départements. L'écart varie de 0,25 °C en SaôneetLoire à 1,3° C dans l'Yonne. L'ensoleillement estexcédentaire dans la Côted'Or (+ 17 h), la Nièvre(+14 h) et la SaôneetLoire (+20 h) et correspond à la normale19812010 dans l'Yonne.Les relevés pluviométriques affichent 42 mm dans l'Yonne, soit un déficit de 31 % par rapport à la normale. Lesdépartements de la Côted'Or et de la SaôneetLoire sont en excédent d'eau, avec respectivement 94,3 mm et123,5 mm relevés.

    cie à 4,02 €/kg. Même la réformelaitière n'est plus épargnée ; sacatégorie P est cédée à 2,97 €/kgde carcasse.Le mois de septembre voit le coursde l'agneau remonter avec unedemande plus soutenue. Il se stabilise autour de 6,56 €/kg de carcasse en fin de mois. Cette reprisedes cours est plus précoce que lesannées précédentes portée par lapériode festive de l'Aid el Kebir.La progression régulière du coursdu porc depuis le début de l'annéea atteint un sommet en août à1,64 €/kg de carcasse, mais larentrée morose s'accompagne d'unrepli du marché toujours encombré. Le porc charcutier E ne se négocie plus que 1,56 €/kg en fin demois.

    Maintien de la production laitièreEn juillet, la baisse saisonnière dela production laitière se poursuit àun rythme modéré malgré desprairies en déficit hydrique significatif depuis trois mois. Le volumene se trouve qu'à 2,2 % endessous de celui de l'an dernier. Finalement, malgré la sécheresse etles cours défavorables, le cumulproduit depuis le début de la campagne, de 124,7 millions de litres,est identique à celui de l'an dernier.Bien que poursuivant sa progression saisonnière, le prix du laitn'affiche que 0,328 €/l et resteobstinément à 60 cts endessousdu cours de l'an dernier à la mêmeépoque.

    €/l