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la Croatie en bateau

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La mer Adriatique est la partie de la mer Méditerranée la plus encastrée dans le continent européen. La côte croate se compose de paysages divers et variés et est formée de 1185 îles, îlots, récifs et rochers. Elle s’étend sur une longueur de 5951 kilomètres.Les îles adriatiques sont idéalement situées pour les plaisanciers...

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La mer Adriatique est la partie de la mer Méditerranée la

plus encastrée dans le continent européen. La côte croate

se compose de paysages divers et variés et est formée

de 1185 îles, îlots, récifs et rochers. Elle s’étend sur une

longueur de 5951 kilomètres.

Les îles adriatiques sont idéalement situées pour les

plaisanciers. Elles longent, par intervalles, toute la côte croate

à partir de Rijeka jusqu’à Dubrovnik. Comme elles ne sont pas

éloignées les unes des autres de plus de dix milles nautiques,

elles forment, entre le continent et entre elles, de nombreux

chenaux. Sur les îles et sur le continent il y a beaucoup de

petites baies et ports de plaisance favorables au mouillage ou

à l’amarrage. Ce sont les endroits idéaux pour faire du yachting

à voile, à moteur ou bien faire de la pêche sportive. Tout se

trouve à proximité et, si vous voulez, vous pouvez passer toute

la journée à naviguer. Si le temps se gâte ou si le vent se lève,

vous avez toujours à votre disposition un endroit sûr pour vous

mettre à l’abri.

Les vents principaux de la mer Adriatique sont, en général,

assez connus par les plaisanciers. Il s’agit- à partir du nord et

dans le sens des aiguilles d’une montre - de la tramontane (N),

la bora (NE, peut être cyclonale et anticyclonale), le levant (E), le

levant d’hiver, le jugo (SE, peut être cyclonale et anticyclonale),

le oπtro (S), le lebiÊ/ le gabrin (SW), le pulenat (W), le maestral (NW, brise soufflant de la mer vers la terre) et le burin (vent

d’été continental thermique). Pendant la saison nautique le

temps est en général favorable à la navigation. Le maestral (vent doux, il ne faut pas le confondre avec le “mistral”), qui

en été est le vent le plus fréquent, et la tramontane modérée,

rendent la navigation très agréable. Il en est de même avec le

levant, ainsi qu’avec un jugo pas trop fort, mais celui-ci souffle

rarement en été. La bora, en été, souffle un peu moins fort,

mais il faut s’en méfier, ainsi que des nevera, forts coups de

vent venant de l’ouest et du sud-ouest.

La côte découpée, les courants marins et les vents locaux

rendent la navigation très intéressante. À bord, il y a

toujours de quoi s’occuper. Tantôt vous naviguez au vent,

tantôt il faut tourner sous le vent et ensuite passer par un

chenal ou une passe étroite. Cette diversité est la même si

vous naviguez à moteur.

Durant votre navigation, le paysage se transforme

constamment. Il y a des endroits où la côte est inhabitée et

déserte, en raison de la bora qui y souffle en hiver, comme

celles des parties nord de Krk, Rab ou Pag. Les côtes sud sont

en général riches en végétation. Vous passerez des instants

“rafraîchissants” en naviguant le long des forêts de pins denses,

descendant jusqu’à la mer, comme à Lastovo ou Jakljan,

ainsi que des moments où vous ne verrez que du maquis

et terrain pierreux. Vous passerez à côté et vous accosterez

dans les villes méditerranéennes, mais aussi dans de petits

villages de pêcheurs. Les petites villes insulaires sont diverses

et intéressantes et elles méritent d’être vues. La plupart d’entre

elles, comme KorËula, Stari Grad ou Vis, datent de l’antiquité.

Les autres sont plus contemporaines, fondées comme petits

ports de pêche ou ports des grandes agglomérations insulaires

retirées à l’intérieur des terres.

L’Adriatique peut être divisée selon des critères différents.

Les météorologues croates la divisent en Adriatique nord,

centrale et sud d’après les lignes Ancona - Zadar et Monte

Gargano - Dubrovnik. Quant à la partie croate de l’Adriatique,

les plaisanciers la divisent en général en deux parties, séparées

par le cap PloËa, situé entre Rogoznica et Primoπten. Cette

division a une connotation géographique (en face du cap

PloËa, il y a une barrière naturelle formée d’une série d’îles) et

une connotation météorologique. En respectant les besoins

nautiques, nous allons diviser l’Adriatique en 3 parties: l’Istrie,

le Kvarner et îles au-dessous du Velebit, et les archipels et côte

des régions de Zadar, ©ibenik, Split et Dubrovnik.

La mer Adriatique

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Page 2: la Croatie en bateau

1. ACI UMAG2. MARINA NAUTICA NOVIGRAD3. MARINA »ERVAR PORAT / PORE»4. MARINA PORE»5. MARINA PARENTIUM / PORE»6. MARINA FUNTANA7. MARINA VRSAR8. MARINA VALALTA9. ACI ROVINJ10. ACI PULA11. TEHNOMONT MARINA VERUDA / PULA12. ACI POMER13. ACI CRES14. ACI OPATIJA / I»IΔI15. MARINA ADMIRAL / OPATIJA16. MARINA PUNAT17. ACI SUPETARSKA DRAGA

18. ACI RAB19. Y/C MARINA MALI LO©INJ20. ACI ©IMUNI21. MARINA BORIK /ZADAR22. TANKERKOMERC MARINA ZADAR23. MARINA VELI RAT / DUGI OTOK24. OLIVE ISLAND MARINA / UGLJAN25. MARINA PREKO26. MARINA DALMACIJA / BIBINJE-SUKO©AN27. MARINA VELI IÆ28. MARINA KORNATI / BIOGRAD29. MARINA ©ANGULIN /BIOGRAD30. ACI ÆUT31. ACI PI©KERA32. MARINA HRAMINA / MURTER33. MARINA BETINA34. ACI JEZERA35. MARINA TRIBUNJ36. ACI VODICE37. ACI SKRADIN38. MARINA MANDALINA / ©IBENIK39. YACHT MARINA SOLARIS / ©IBENIK40. MARINA KREMIK / PRIMO©TEN41. MARINA FRAPA / ROGOZNICA42. MARINA AGANA / MARINA43. ACI TROGIR44. MARINA KA©TELA45. ACI SPLIT46. MARINA LAV47. MARINA BRELA48. MARINA BA©KA VODA49. MARINA TU»EPI50. ACI MILNA51. ACI VRBOSKA52. ACI PALMIÆANA53. MARINA OREBIΔ54. ACI KOR»ULA55. MARINA LUMBARDA56. ACI DUBROVNIK

Marinas

ÉditeurOFFICE NATIONAL CROATE DE TOURISMEwww.croatie.hr

Pour l’éditeurmr. sc. NIKO BULIΔ

RédacteursSLAVIJA JA»AN OBRATOVBRASLAV KARLIΔ

Assistant rédacteurIVA PU–AK

TexteBRASLAV KARLIΔ

TraductionDIJANA MEREY SARAJLIJA

DesignDIZAJN LAB

PhotographiesIVO PERVANBRASLAV KARLIΔDAMIR FABIJANIΔMILAN BABIΔJURAJ KOPA»IVAN HRELJANOVIΔNINO MARCUTTIRENCO KOSINOÆIΔZLATKO RAMNI»ERSMILJAN STRIHIΔMIRO ANDRIΔSERGIO GOBBOLJUBO GAMULINMLADEN ©»ERBE

ImpressionRADIN REPRO I ROTO, Zagreb

Zagreb, 2008

En cas d’erreurs ou pour toute information incomplète ou erronée, la responsabilité de l’éditeur ne peut pas être engagée.

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Page 3: la Croatie en bateau

La mer Adriatique est la partie de la mer Méditerranée la

plus encastrée dans le continent européen. La côte croate

se compose de paysages divers et variés et est formée

de 1185 îles, îlots, récifs et rochers. Elle s’étend sur une

longueur de 5951 kilomètres.

Les îles adriatiques sont idéalement situées pour les

plaisanciers. Elles longent, par intervalles, toute la côte croate

à partir de Rijeka jusqu’à Dubrovnik. Comme elles ne sont pas

éloignées les unes des autres de plus de dix milles nautiques,

elles forment, entre le continent et entre elles, de nombreux

chenaux. Sur les îles et sur le continent il y a beaucoup de

petites baies et ports de plaisance favorables au mouillage ou

à l’amarrage. Ce sont les endroits idéaux pour faire du yachting

à voile, à moteur ou bien faire de la pêche sportive. Tout se

trouve à proximité et, si vous voulez, vous pouvez passer toute

la journée à naviguer. Si le temps se gâte ou si le vent se lève,

vous avez toujours à votre disposition un endroit sûr pour vous

mettre à l’abri.

Les vents principaux de la mer Adriatique sont, en général,

assez connus par les plaisanciers. Il s’agit- à partir du nord et

dans le sens des aiguilles d’une montre - de la tramontane (N),

la bora (NE, peut être cyclonale et anticyclonale), le levant (E), le

levant d’hiver, le jugo (SE, peut être cyclonale et anticyclonale),

le oπtro (S), le lebiÊ/ le gabrin (SW), le pulenat (W), le maestral (NW, brise soufflant de la mer vers la terre) et le burin (vent

d’été continental thermique). Pendant la saison nautique le

temps est en général favorable à la navigation. Le maestral (vent doux, il ne faut pas le confondre avec le “mistral”), qui

en été est le vent le plus fréquent, et la tramontane modérée,

rendent la navigation très agréable. Il en est de même avec le

levant, ainsi qu’avec un jugo pas trop fort, mais celui-ci souffle

rarement en été. La bora, en été, souffle un peu moins fort,

mais il faut s’en méfier, ainsi que des nevera, forts coups de

vent venant de l’ouest et du sud-ouest.

La côte découpée, les courants marins et les vents locaux

rendent la navigation très intéressante. À bord, il y a

toujours de quoi s’occuper. Tantôt vous naviguez au vent,

tantôt il faut tourner sous le vent et ensuite passer par un

chenal ou une passe étroite. Cette diversité est la même si

vous naviguez à moteur.

Durant votre navigation, le paysage se transforme

constamment. Il y a des endroits où la côte est inhabitée et

déserte, en raison de la bora qui y souffle en hiver, comme

celles des parties nord de Krk, Rab ou Pag. Les côtes sud sont

en général riches en végétation. Vous passerez des instants

“rafraîchissants” en naviguant le long des forêts de pins denses,

descendant jusqu’à la mer, comme à Lastovo ou Jakljan,

ainsi que des moments où vous ne verrez que du maquis

et terrain pierreux. Vous passerez à côté et vous accosterez

dans les villes méditerranéennes, mais aussi dans de petits

villages de pêcheurs. Les petites villes insulaires sont diverses

et intéressantes et elles méritent d’être vues. La plupart d’entre

elles, comme KorËula, Stari Grad ou Vis, datent de l’antiquité.

Les autres sont plus contemporaines, fondées comme petits

ports de pêche ou ports des grandes agglomérations insulaires

retirées à l’intérieur des terres.

L’Adriatique peut être divisée selon des critères différents.

Les météorologues croates la divisent en Adriatique nord,

centrale et sud d’après les lignes Ancona - Zadar et Monte

Gargano - Dubrovnik. Quant à la partie croate de l’Adriatique,

les plaisanciers la divisent en général en deux parties, séparées

par le cap PloËa, situé entre Rogoznica et Primoπten. Cette

division a une connotation géographique (en face du cap

PloËa, il y a une barrière naturelle formée d’une série d’îles) et

une connotation météorologique. En respectant les besoins

nautiques, nous allons diviser l’Adriatique en 3 parties: l’Istrie,

le Kvarner et îles au-dessous du Velebit, et les archipels et côte

des régions de Zadar, ©ibenik, Split et Dubrovnik.

La mer Adriatique

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Page 4: la Croatie en bateau

Une fois que,’en naviguant de la baie triestine, on met le

cap vers le phare de Savoudrija, dont la lumière, lorsqu’il

fait beau, est visible à une distance de 32 kilomètres, on

sait que l’on a la plus belle aventure devant soi. On

naviguera le long de la côte croate jusqu’à Oπtra,

son cap le plus méridional, en traversant plus d’un

millier d’îles, rochers et récifs. On va amarrer aux rives

centenaires des villes adriatiques, mouiller dans les

baies où notre bateau sera tantôt une embarcation

solitaire à la recherche d’un endroit romantique, tantôt

un parmi tant d’autres qui aura trouvé tranquillité et

refuge dans une marina moderne, et tantôt un bateau

amarrée dans un port sportif. On va naviguer d’une île

à l’autre, parfois en pleine mer et parfois en passant par

des chenaux larges d’à peine quelques milles. Bref, on a

devant soi tout ce à quoi rêvent les plaisanciers pendant

les longues journées d’hiver, quand les soucis d’affaires

les amènent bien loin de leur milieu préféré - la mer.

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L’Istrie

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La plus grande péninsule croate montre au plaisancier ses

deux visages. Sa côte ouest, à partir de Kanegra au nord

jusqu’à cap Kamenjak au plein sud, est parée de petites

villes centenaires, marquées par leurs clochers qui se lèvent

au-dessus de la mer. C’est la côte qui communique depuis

toujours avec les ports italiens du nord. La côte est d’Istrie,

qui s’étend jusqu’à Preluk, est plus mystique, moins peuplée

et moins visitée. On y navigue rarement, parce que la route

nautique ordinaire au sud de l’ Istrie nous mène vers Cres et

Loπinj; et puis le long d’une suite d’îles vers le sud-est.

On retourne au pied du phare Savudrija. Et le phare passé, on

se dirige en général directement vers Umag, en contournant

les bas-fonds qui s’étalent sur plus d’un demi mille nautique

de la côte.

Umag et NovigradDeux douanes y sont ouvertes à plein temps: une se trouve

sur la digue de la marina et l’autre sur le quai de la rive

d’Umag. À Umag est située l’une des meilleures et des plus

grandes marinas de la chaîne des marinas ACI (Adriatic

Croatia International Club), la plus grande chaîne des

marinas de la Méditerranée.

Si vous y passez fin juillet, arrêtez-vous pendant quelques

jours pour voir les meilleurs joueurs de tennis au monde

qui disputent le tournoi ATP dans le stade d’Umag en forme

de coquillage, tout près de la rive. Si vous voulez ressentir

l’ambiance d’un port de pêche typique, entrez à Novigrad,

situé à environ sept milles au sud d’Umag. Sa darse, qui s’est

encastrée jusqu’au centre de cette petite ville, est encombrée

par des bateaux de pêche. Ces embarcations sont équipées

pour la pêche des coquillages, dont la mer en est très riche,

et des poissons, le plus souvent de la sole. Votre bateau y

sera en toute sécurité, amarré dans la marina Nautica, l’une

des marinas les plus luxueuses en Adriatique, ou attaché à la

digue qui protège le port de Novigrad des vents du sud.

Si vous préférez le mouillage, vous en trouverez l’occasion

au sud de Novigrad dans la crique Tar, à côté est du port

Mirna (“Paisble”), dans la baie profondément encastrée

dans les terres, où se jette le fleuve du même nom. La baie

est, grâce au mélange d’eau douce et salée, très riche en

poissons, surtout de la perche et du muge, que l’on pêche

massivement une fois par an, et c’est alors une grande fête

de pêche.

PoreË et VrsarOn continue le long de la côte jusqu’à Vrsar, en passant

devant de jolies petites villes, endroits touristiques, et des

campings. Les plaisanciers peuvent entrer dans plusieurs

marinas. La première est située dans le port de »rvar (»ervar),

l’une des plus vieilles marinas de Croatie. À PoreË on en

trouvera même deux; une en ville et l’autre dans la crique

de Mulandrija. Il est agréable d’amarrer sur la rive de cette

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petite ville, faire le tour de ses kala, petites rues étroites dont

la géométrie date de l’antiquité romaine, et ensuite visiter la

Basilique euphrasienne.

Une autre occasion de vous arrêter vous est offerte à

Funtana et Vrsar. Belles, modernes et bien dirigées, ces deux

marinas sont situées dans deux petites villes complètement

différentes. Funtana, comme si elle se cachait de la mer, est

retirée à l’intérieur des terres, en ne laissant sur la mer que

des bateaux de pêche, yachts et baigneurs, tandis que Vrsar,

petite ville, où même Casanova eut quelques aventures

amoureuses, surplombe la baie où l’on a construit l’une des

marinas les plus belles et les mieux dirigées en Adriatique.

Toutes les côtes de ce port sont occupées par des yachts,

bateaux et embarcations de pêche. Les colonnes de pierre le

long de la côte sont de vraies œuvres d’art - chacune étant été

taillée de façon singulière par le sculpteur Duπan Dæamonja.

Vrsar est la résidence d’été de ce grand artiste, le plus grand

sculpteur vivant croate, dont l’atelier est entouré d’un grand

parc de sculptures.

RovinjJusqu’à Rovinj, notre prochain arrêt, considérée comme

la plus belle ville côtière d’Istrie, il n’y a que cinq milles

marins. À mi chemin s’est encastré, profondément dans

le continent, le Limski kanal (chenal de Limski). Très étroit

et d’une dizaine de kilomètres de long, cet estuaire, creusé

autrefois par un fleuve puissant, forme aujourd’hui un

phénomène géomorphologique et biologique qui ne trouve

pas de semblable dans ce coin du monde. Sur ses côtes sud

pousse la végétation du nord et sur ses côtes nord celle du

sud, et ses fonds sous-marins grouillent de vie. Les huîtres

du chenal de Limski, très connues pour leur goût savoureux,

sont hors pair.

Tout plaisancier qui est déjà allé à Rovinj est capable de la

reconnaître de loin. Les contours de la vieille ville, dominés

par le clocher de l’église de sainte Euphémie, sont par leur

structure discrète sans rival. On a l’impression que, avec

une suite d’îlots devant eux, ils voulaient se déchirer de la

côte continentale. Où que l’on aille, le regard se repose sur

les maisons qui sortent de la mer, sur la verdure de Sveta

Katarina (st. Katarina), île forestière qui autrefois a servi du

refuge au duc polonais Karol Milewsky, de même qu’elle sert

aujourd’hui d’escapade aux touristes pour fuir le quotidien de

la mondialisation.

Et comment trouver les mots pour décrire la beauté des îlots

qui mènent vers la pleine mer! Les îles de Sveti Andrija (st.

Andrija), Maπkin, Sveti Ivan, Sveti Ivan na PuËini (st. Ivan en

Pleine Mer) et encore quelques rochers, qui donnent à Rovinj

le charme des îles dalmates du sud, séduiront le plaisancier

pour qu’il y jette l’ancre. Et ces îles elles-mêmes racontent leur

histoire. L’île de Sv.Andrija, qui connaît aujourd’hui un essor

touristique, a été autrefois le foyer de la famille Hütterott,

et sur l’île de Sv. Ivan est située une petite église qui a été

longtemps entretenue par les pêcheurs de Rovinj. Cette série

se termine par Sv. Ivan na PuËini, grand rocher sur lequel est

construit un phare de pierre très impressionnant.

BrijuniEn continuant au sud de l’Istrie, on longe la côte basse et c’est

là que les plaisanciers dirigent en général leur gouvernail

vers les îles de Brijuni. Vers la fin du XIXe siècle, elles furent

transformées par l’industriel autrichien Paul Kupelwieser

d’une région abandonnée et paludéenne en un oasis de

repos, sport et divertissement mondain. Il est possible d’y

amarrer dans le port principal ou de mouiller au port de Sveti

Mikula (st.Mikula) sur l’île de Mali Brijun (Petit Brijun). Cet

archipel forme le parc national, dont les parties sud et ouest,

avec la petite île de Vanga, sont occupées par des résidences

nationales. Les îles de Brijuni restent aujourd’hui un monde

particulier. Vous avez l’occasion d’y visiter l’archipel dont

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ont profité les têtes couronnées européennes et les nobles.

L’ancien président yougoslave Tito y séjournait tous les étés

durant 35 ans.

Si vous vous promenez à l’intérieur des îles, vous y rencontrerez

de vastes parcs aux prairies et arbres exotiques, ainsi que des

forêts denses de yeuse, où demeure un mélange insolite

d’animaux. Vous y verrez se côtoyer des terrains de golf et

de polo, ruines archéologiques du château de Gaj Lekanije et

villas éparpillées ça et là… Au XIXe siècle, les îles Brijuni ont

joué aussi un rôle militaire important. La tour Minor sur l’île

de Mali Brijun nous rappelle même aujourd’hui cette époque,

mais au lieu des sévères officiers K.u.K. (“kaiserlich und

königlich”) qui y demeuraient jadis, on peut y rencontrer les

comédiens du théâtre Ulysse, auxquels elle sert de domicile

et de scène estivale. Mouiller le bateau dans le port de Mali

Brijun et prendre le bateau pneumatique pour aller s’installer

dans la salle de spectacle improvisée et s’abandonner à la

magie du théâtre… semble une bonne idée, n’est-ce pas?

Pula Il n’y a que quelques milles de navigation des îles Brijuni

jusqu’à Pula, grand port situé dans une grande baie protégée

par la vieille digue. Dans ce vaste port il y a sur la rive

quelques places d’amarrages destinées aux plaisanciers,

ainsi qu’une marina, où votre bateau sera situé tout près

de l’Aréna de Vespasien, admirablement bien conservée,

l’un des monuments antiques les plus beaux. Le reste est

réservé au chantier naval Uljanik, autrefois appelé Arsenal,

aux amarrages des barques de pêche et aux installations

militaires, qui aussi dans l’avenir seront transformées en

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amarrages pour les plaisanciers. Des promenades à travers les

rues étroites de Pula, des concerts dans l’Aréna et le célèbre

Festival du film de Pula, donneront du piment à votre séjour.

Mais le vrai pôle nautique se trouve à quelques milles plus

au sud. En passant les stations balnéaires de Pula, ses rives et

ses dalles au pied des villas et hôtels, on arrive jusqu’aux îlots

Veruda et FraπkeriÊ, qui cachent l’entrée dans le port Veruda,

PjeπÊana Uvala - Valsabion (“Baie de Sable”) et Soline. Veruda

est un port très sûr, dont la côte ouest est occupée par les

amarrages des clubs de voile de Pula, et sa côte est forme la

marina Veruda, l’une des plus grandes marinas en Adriatique.

Y règne une vive atmosphère, et rares seront les occasions

de voir la marina complètement déserte. C’est le siège de

nombreuses flottes des sociétés de location de bateaux, car il

n’y a que vingt milles d’ici à la grande série d’îles adriatiques.

Pour prendre un bon repas, vous pouvez visiter plusieurs

excellents restaurants. Si vous voulez fuir la foule il n’est pas

nécessaire d’aller bien loin. Vous pouvez vous baigner à l’abri

des vents sur l’île de Fraπkera, et passer une nuit tranquille à

l’ancre dans la baie de Soline.

Veruda et Soline, ainsi qu’encore deux plus petites baies

abritées, Paltana et Valmiæeja, sont les endroits nautiques

les plus au sud de l’Istrie. D’ici à cap Kamenjak, la pointe

la plus méridionale du continent istrien, il n’y a que trois

ou quatre milles. Mais encore plus au sud de Kamenjak,

on rencontrera encore une merveille - le phare de Porer. Il

prévient éventuellement de la présence de rochers et de fonds

marins dangereux, qui s’étendent sur un bon mille nautique

au large de la côte. Passer au pied de cette tour, grande de

35 mètres, signifie entrer dans la région des îles adriatiques.

La navigation à travers ces îles est ce à quoi la plupart des

plaisanciers rêvent pendant les longues journées d’hiver.

C’est pourquoi, à partir de Porer, on prend en général la

direction d’Unije, éloigné de quelques vingt milles nautiques,

ou la direction de l’île de Cres, plus proche. On va, par contre,

choisir une autre voie: naviguer le long de la côte est d’Istrie,

vers le nord jusqu’à Rijeka, le plus grand port croate.

Le long de la côte est d’IstrieTout près du cap de Kamenjak il y a deux belles criques,

PortiÊ et Debeljak, agréables pour la baignade et le mouillage

pendant la nuit, sauf si la bora souffle. Un peu plus au nord

d’elles il y a un vrai labyrinthe d’îles, îlots et rochers cachant

l’entrée dans la baie de Medulin, qui porte le nom de la petite

ville de sa côte nord-est. Dans cette baie, à Pomer, est située

une autre marina d’ACI. Elle est entourée de petites localités

pittoresques - Premantura, Liænjan, ©iπan - où vous pouvez faire

la connaissance des habitants locaux et boire un pichet de vin.

On sort de la baie Medulin vers le nord. On contourne le

cap de Marlera, passe en-dehors du port de pêche Kuja, et

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navigue vers le port Budava. Bientôt, le paysage change. Les

champs fertiles descendant jusqu’à la mer disparaissent. La

côte commence à être rocheuse, couverte de maquis et forêts

de conifère. On se trouve déjà ici dans les eaux de Kvarnerski

zaljev (Golfe du Kvarner). Très loin au nord on peut remarquer

le massif d’UËka. Dans ce golfe il faut se méfier de la bora qui

y souffle plus souvennt que le maestral estival. La première

grande crique devant la proue est le port de Budava, d’une

profondeur de presque un mille nautique. Aujourd’hui, à

cause des bassins de pisciculture, il sert plus aux bateaux

de pêche qu’aux plaisanciers. Quelques milles nautiques au

nord se trouve l’estuaire Vinjola avec ses trois bras, dont le

plus long, porte le nom Duga uvala (“Grand estuaire”). On

continue le chemin jusqu’au port de Krnica. C’est le siège de la

plus grande flotte de pêche de cette partie de l’Adriatique.

La plus grande baie de cette côte d’Istrie - Raπki, qui est,

sans raison apparente, négligée par les plaisanciers, va offrir

beaucoup à celui qui vient la visiter. Avant tout, elle vous

permet de fuir la foule estivale et de vous retrouver dans une

solitude agréable. À l’intérieur de ses six milles nautiques et

demi, tant elle est retirée vers le continent, on peut trouver

beaucoup d’endroits pour le mouillage, s’approcher de ses

plages solitaires, aux rivages rocheux et sauvages, ainsi que

des deux petites localités: Trget plus vieille, tout au fond de la

baie, et Tunarica plus contemporaine, dont les maisons sont

retirées dans une belle crique sur la côte nord-est de la baie.

On continue vers Crna punta (“Point Noir”), l’un des caps

les plus connus du Golfe de Kvarner, marqué par un phare

élégant qui sort de la mer et au-dessus duquel on peut voir

un dense bois d’un vert très foncé. La côte vers le nord est

grise et inhabitée, et si l’on ne s’arrête pas dans la belle crique

inhabitée de Prklog et dans celle habitée - St. Marina, on est

obligé de naviguer sept milles jusqu’à Rabac. Cette petite ville,

la première sur la route jusqu’à Preluk, attend toujours pour

être découverte par les plaisanciers. L’amarrage sur sa rive, le

mouillage dans sa baie et une marina en projet, c’est ce qui

est offert. On a encore dix milles jusqu’à MoπÊeniËka Draga à

partir de laquelle commence la suite des lieux de villégiature

célèbres de la côte est d’Istrie. On va passer devant le port

Plominska, grande baie dans laquelle est située une grande

centrale thermique, et Brestova, port de ferry, et entrer dans

les eaux du golfe de Rijeka.

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Les îles du chenal de Kvarner et celles au pied du Velebit

- Krk, Cres, Loπinj, Unije, Srakane, Ilovik, Rab, Pag et les

autres plus petites, ainsi que la côte continentale, ont

deux visages. Jusqu’à Preluk, où le continent s’oriente

brusquement au sud-est, à la manière d’un angle droit,

une végétation abondante prédomine. Mais dès que l’on

passe Rijeka, la côte devient plus aride et plus escarpée.

On y trouve des torrents, lesquels ont drainé des galets

brillants et ont formé une côte sauvage. Les parties nord

des îles de Cres, Krk, Rab et Pag sont dépouillées à cause

des rafales de la bora, tandis que leurs parties sud, où en

général se situent les petites villes et villages insulaires,

sont plus riches en végétation. Mais, vers l’île de Loπinj et

les petites îles de Susak et Ilovik ce vent arrive affaibli, en

laissant leurs côtes nord plus vertes…

Lors de la haute saison, par les chenaux que forment ces

îles, naviguent un grand nombre de voiliers et yachts qui se

dirigent vers le sud où en reviennent. Cette côte est pleine

de petites criques et de lieux de mouillage. Il suffit de dire:

Punta Kriæa, MaraËol, Artatore, Ilovik, Krivica, Δifnata pour

que l’on imagine une suite de bateaux ancrés. Il y a aussi

quelques marinas modernes; sur la côte continentale dans

IËiÊi et Opatija et sur la côte insulaire celles de Punat, Cres,

Mali Loπinj, Rab et Supetarska Draga. Le chenal de Velebit

est complètement différent. Presque toute dénudée, la

côte du Velebit qui se jette brusquement dans la mer,

n’est pas tout à fait favorable aux plaisanciers, mais il est

également possible d’y trouver beauté et tranquillité.

Opatija et RijekaOn retourne à la navigation. Le rivage blanc invite au repos

et la baignade, pendant que l’on entre dans le golfe vaste de

Rijeka. On passe devant plusieurs petites villes - MoπÊeniËka

Draga, Lovran, Ika, IËiÊi, Opatija et Volosko. Plages, petites

darses, marinas, hôtels et villas se succèdent, dont on choisira

pour y amarrer la marina d’ACI à IËiÊi, l’une des meilleures de

toute la chaîne. Vous y attendent de longues promenades

le long du lungomare d’Opatija, la vivacité de ces villes en

haute saison de navigation, ou bien le réveil de la nature au

printemps et l’apaisement agréable après l’été, en septembre

et octobre.

Le chemin pourrait facilement vous amener jusqu’à Rijeka, la

plus grande ville-port croate, surtout si l’on s’y rend début juin,

lorsqu’il y a lieu la Fiumanka, la plus grande régate de cette

région, ou en septembre pendant la Galiola. Cette régate a

pour le but d’atteindre le rocher de Galiola, qui s’est ancré au

milieu du chenal de Kvarner, et s’en retourner, souvent par

un temps assez défavorable. Rijeka est aussi connue pour les

meilleurs plaisanciers et pêcheurs sportifs de la région. C’est

ici que se trouvent leurs clubs et ports sportifs.

On sort rarement du golfe de Rijeka par la route qui longe

la côte continentale. Les routes nautiques principales vous

Kvarner

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dirigent le long de la côte sud de Krk et ensuite jusqu’aux

îles de Cres et Loπinj. À partir de Rijeka vers le sud il y

a plusieurs petites villes historiques importantes. Bakar,

situé dans sa baie très profonde et bien abritée, est le

vieux conservatoire et centre maritime. Sur ses côtés sud-

est est située Kraljevica avec son chantier naval. Les petites

villes voisines, Crikvenica, Selce et Novi Vinodolski, sont les

centres touristiques modernes, d’où un grand nombre de

petits bateaux et bateaux-glisseurs partent chaque jour pour

atteindre les criques et les plages sur la côte nord de l’île de

Krk. Senj, le plus grand port au pied du Velebit, est un endroit

au passé très riche. Jadis le centre des Uskok de Senj (guerriers

contre les Turcs au XVe s.), lesquels rappelle le vieux donjon

Nehaj, cette ville date de l’antiquité. Au XIXe siècle elle fut le

port des vieux voiliers. Bien que ces endroits n’aient pas de

marinas modernes, on peut trouver des anneaux d’amarrage

sur leurs rives. C’est la région où souffle la plus forte bora en

Adriatique, mais si l’on tient compte de la météo et si l’on

connaît ses indices, on peut bien profiter de la navigation

dans ces eaux. À partir de Senj jusqu’à la mer de Novigrad,

continue une côte rarement habitée et inhospitalière, avec

une petite ville, Karlobag. Ici, on va retourner dans une des

marinas d’Opatija et se diriger vers le sud. On va d’abord

naviguer autour de Krk, et puis autour de Cres et Loπinj.

KrkOn quitte la région d’Opatija et arrive, à la tramontane

matinale, jusqu’à Glavotok sur l’île de Krk. On laisse au

nord, derrière soi, la baie d’Omiπalj, partagée en terminaux

maritimes, amarrages et ses jolies maisons. S’y trouvent

aussi Njivice, localité touristique avec un petit port et de bons

restaurants, Malinska, qui est de plus en plus visitée par les

plaisanciers et où l’on a construit un petit port, et enfin Porat

et VantaËiÊ, autrefois de petits villages qui deviennent de plus

en plus de petites villes. À partir de Glavotok, où l’on se trouve

pour l’instant, commence pour la navigation, la plus agréable

partie de l’île de Krk. Ici se succèdent de petites criques,

bordées de forêts denses, où l’on peut mouiller en solitude

agréable, et aussi trouver quelques places d’amarrage. On

peut jeter l’ancre juste devant le cap Glavotok, au pied du

cloître et l’église de st. Marie, mais en général on navigue

jusqu’à Vela Jana, Mala Jana (Grande et Petite Jana), Torkul,

ou Sveta Fuska (st. Fuska) et on y cherche de la place pour le

bateau. De la baie suivante - Valbiska, partent sans cesse les

ferry-boats en direction de Merag sur l’île de Cres. Quelquefois

on jette l’ancre dans les criques de Lagdimir et Sveti Juraj

(Saint Georges) entre Valbiska et la ville Krk, et d’ici, on part

pour la localité la plus importante de l’île.

Krk, la vieille cité glagolitique, est un endroit imprégné

d’histoire. Alors si vous trouvez amarrage dans son port,

restez-y au moins une journée, visitez la ville, ses églises et

remparts. Bien que Krk soit la plus grande ville sur l’île, la ville

de Punat est plus importante pour les plaisanciers, éloignée

de trois milles nautiques. Sur la côte est de sa crique peu

profonde et bien abritée, Puntarska draga, se trouve l’une des

plus vieilles mais aussi l’une des meilleures marinas croates,

avec un grand choix de services et son propre chantier naval.

Et dans Puntarska draga il y a aussi un endroit qu’il faut visiter.

Sur l’îlot de Koπljun a été construit au XIIe siècle le monastère

bénédictin. Il faut ressentir cette ambiance de paix et de

contemplation, visiter la riche bibliothèque monastique. Bien

sûr, dans la crique on peut aussi jeter l’ancre.

Les plus belles plages de Krk se trouvent en plein sud de l’île,

au pied de Stara Baπka et sur le chemin vers Senjska vrata

(la “Porte de Senj”), connue depuis la nuit des temps pour

les rafales violentes de la bora. Les plages de galets blancs,

encastrées dans la côte, qui est de nouveau dénudée, sans

arbres, auxquelles on ne peut accéder qu’en bateau, sont

très pittoresques et invitent à la baignade. Quand on passe

Senjska vrata, on entre dans Baπka draga, grande baie de la

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ville Baπka; où se trouve la plus grande plage de l’île. À côté

de la plage, il y a des bâtiments et hôtels modernes. La vieille

partie de la ville s’est repliée autour de la digue qui protège

le port de la ville. Ensuite, vers le nord et le long de la partie

nord de l’île, la côte inabordable continue, agressée par la

bora. Vela Luka et Mala Luka (“Grand et Petit Port”) sont

les seules petites criques qui offriront l’abri jusqu’à Vrbnik,

situé au milieu de la côte nord-est de l’île de Krk. Autrefois y

demeuraient les ducs Frankopani, qui, avec les ducs Zrinski,

ont été les plus puissants grands feudataires croates. Si vous

entrez dans le petit port de Vrbnik et amarrez votre bateau

derrière la grande digue, qui vous protègera de la bora, vous

verrez cette petite ville juste au-dessus de vous. Elle vous

invitera à profiter de son ambiance, son excellent vin très

connu, vrbniËka ælahtina, et plusieurs très bons restaurants

et konoba (tavernes), dont les terrasses vous feront découvrir

la belle vue sur Vinodolski kanal (le chenal de Vinodol). Dans

ce chenal, sur la côte de l’île de Krk, se trouve encore une

localité, un peu plus grande, ©ilo, qui il y a quelques années

a été le port principal pour les ferrys sur l’île. Un peu plus

loin de ©ilo, se situe la baie de Soline, qui, comme Punat, est

complètement abritée et, par consequènt tres importante

pour les plaisanciers. C’est le seul lieu de mouillage sûr du

côté nord de l’île, et c’est pourquoi il y a toujours beaucoup

de bateaux et yachts, soit ancrés, soit amarrés. Pour arriver

de Soline à l’extrême sud-ouest de l’île, il faut passer par Tihi

kanal (le Chenal “Paisible”) et naviguer au-dessous du pont de

Krk, dont la construction relie Krk au continent.

Cres et Loπinj En arrivant au cap de ©ilo, on a fini le tour de Krk et on pourrait

retourner dans le port de départ au pied d’UËka. Mais on a

devant soi les baies et ports de Cres et Loπinj, et on va, en

traversant le golfe de Rijeka, arriver à Jablanac, le point le plus

au nord de l’île de Cres. En passant Porozina, on continue le

long de la côte inhabitée, jusqu’à la baie de Cres et les villes

de Cres et Valun. Pendant la navigation, on se rappelle le

temps où Cres et Loπinj ont été reliées par un isthme bas, à

côté de la petite ville d’Osor. Plus tard, on a creusé un chenal

utilisé aujourd’hui par les propriétaires de petits yachts

et embarcations, lorsqu’ils veulent raccourcir leur chemin.

On n’est pas pressé; au contraire, on n’a que commencé la

découverte de cette île en arrivant jusqu’à la petite ville de

Cres. Grâce à sa baie parfaitement abritée, ses amarrages sur

la rive et sa vaste marina d’ACI, qui offre un grand nombre de

services, Cres est un endroit très animé.

Le plaisancier y remarquera l’une des plus belles darses

en Adriatique, errera dans ses kala (petites rues étroites),

ornées de maints bâtiments de l’architecture populaire de

la Renaissance, visitera la cathédrale, le musée et la porte

de la ville, ou il s’acheminera vers l’un des villages situés sur

des collines insulaires, comme Lozant, où il profitera de la

belle vue, en savourant des côtelettes d’agneau de Cres. Et le

lendemain, s’il fait beau, il retournera dans la baie de Valun,

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car c’est l’une des raisons de sa venue. Ses côtes est et sud

toutes entières forment une suite de plages magnifiques.

Jetez y votre ancre et plongez dans la mer bleue, avant

de visiter la localité de Valun. On n’y trouve que quelques

amarrages pour les yachts, et seulement s’il n’y a pas de

nevera (coups de vent violents venant de l’ouest et du sud-

ouest) à l’horizon. Ce petit endroit a réussi à garder son

intimité. L’église paroissiale avec le tableau de Valun, l’un

des monuments glagolitiques les plus importants, l’auberge

dans le vieux moulin, la belle darse et la promenade jusqu’à

Lubenice, village situé au sommet d’un rocher à 378 mètres

de haut au-dessus du niveau de la mer, vous tentent d’y

rester aussi le plus longtemps possible.

On continue autour du cap Pernat, vers Mali Loπinj, éloignée

d’une trentaine de milles nautiques. Il y a aussi beaucoup

de choses à voir. Au départ on va longer la côte abrupte,

encore une fois, depuis la mer, observer Lubenice, passer

devant quelques petites criques et arriver à MartinπÊica,

localité située au fond d’une large baie, qui a vue sur le petit

îlot inhabité, ZeËa. Il faut s’arrêter aussi dans la baie Ustrine,

au pied de la petite localité qui porte le même nom et qui

est située très haut sur la pente d’une colline. À partir d’ici

jusqu’à Osor, on fait trois milles de navigation devant une

suite de cirques, et dans chacune il y a une plage de galets.

Osor s’étend sur les deux îles; elle s’allonge sur les pentes de

Cres et sur l’isthme bas au pied d’OsorπËica de la côte de Loπinj.

En haute saison, tout le long de la côte on est accompagné de

petites embarcations qui attendent l’ouverture de la passe

pour entrer dans le chenal de Loπinj (Loπinjski kanal). Cette

fois-ci, on ne va pas les rejoindre. On va jeter notre ancre

dans un des criques de cette partie nord de Loπinj, lesquels se

succèdent jusqu’au le cap de Loπinj le plus au nord. À partir

d’ici, on naviguera jusqu’à Mali Loπinj longeant la côte très

peu découpée, à l’exception de la crique Liski favorable au

mouillage. On va continuer jusqu’au cap Kuril et faire un

détour vers le port de Mali Loπinj. Mais avant d’y entrer, on

s’arrêtera dans la crique Artatura. Cette grande crique avec

quelques bras, forme un abri parfait pour lutter contre la

tramontane et les nevera (coups de vent violents de l’ouest

et du sud-ouest), et n’est située qu’à quatre milles de la rive

de Mali Loπinj.

En comparaison avec des autres agglomérations insulaires,

Mali Loπinj est une assez grande ville. Vous pouvez le

remarquer en entrant dans son port, d’une longueur de trois

milles nautiques. Des demeures bourgeoises des deux côtés

du port, une vaste rive, une grande place au fond de la rive…

Au XVIIIe et XIXe siècle, Mali Loπinj fut l’un des centres les plus

importants de l’Adriatique. Avec l’apparition de paquebots,

elle s’est transformée en ville touristique. Elle offre aux

plaisanciers la variété des villes adriatiques et un grand

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nombre d’anneaux d’amarrages sur la rive et dans la marina

située sur la côte nord-est et au fond du port. Beaucoup

de plaisanciers restent dans cette charmante ville pendant

plusieurs jours, en se dirigeant chaque jour vers l’une des

criques sur la côte sud de l’île, ou bien vers les îlots d’Unije,

Srakan, Susak, Ilovik, Velike Orjule et Male Orjule (Grandes et

Petites Orjule). On va se diriger aussi vers ces îlots, mais pour

l’instant on continue à longer les criques jusqu’à l’extrême

sud de l’île.

Le grand port »ikat, que l’on rencontrera sur le chemin en

direction du sud, est en même temps la plus grande station

balnéaire de la ville et le lieu de mouillage parfait. Ensuite se

succèdent des criques, comme Veli æal (“Grands galets”) ou

Sunfarnija, réservées uniquement pour ceux qui y viennent

en bateau. Il en est de même pour les criques de Krivica et

Balvanida qui sont, à côté de l’estuaire Plijeske, les dernières

sur la côte ouest de l’île. Krivica (“Courbure”) est l’une de

nos criques les plus photographiées. Nombreuses sont les

affiches où l’on peut voir, pris d’en haut, la double courbure

de cette crique, encastrée dans la côté en forme de S et ornée

des bateaux amarrés sous des pins.

On va se reposer un peu de notre escapade à Cres et Loπinj et

mettre le cap vers les îlots voisins. On va d’abord visiter Unije,

une île vraiment particulière. Sa partie nord, où se trouvent

quelques grandes criques parfaites pour le mouillage, est

en pierre et couverte par un maquis très dense et par la

forêt, tandis que sa partie sud est basse, couverte de marne.

Sa terre est particulièrement fertile et autrefois elle a été

complètement cultivée. Le seul endroit habité, qui compte

quelques trois cents maisons, se trouve tout près de ce vieux

champ. Pour le visiter il faut amarrer au bord du môle, utilisé

aussi pour le trafic maritime local, ou bien jeter l’ancre dans la

baie qui est ouverte aux vents du nord-ouest. La plage s’étend

tout le long de la côte. Pour que votre visite ait du goût, vous

pouvez visiter les auberges locales, où l’on vous offrira des

plats des légumes et viandes du terroir, préparés à la manière

d’autrefois. Si le vent commence à souffler au nord-ouest, ou

si vous avez simplement envie de jeter votre ancre en dehors

d’un endroit habité, vous allez vous diriger vers les criques

de MaraËol, Podkujni ou VogniπÊa. La plupart des bateaux

restent à MaraËol. Cette crique profondément retirée dans

les terres et bien à l’abri des vents est toujours choisie par

tous ceux qui préfèrent rester à bord pour passer la journée à

profiter de la baignade et de la vue sur les autres bateaux, loin

de la foule estivale. Si à MaraËol il n’y a plus de place, il vous

reste la possibilité d’aller vers deux autres criques, Podkujni et

VogniπÊa, qui ne sont pas aussi larges ni aussi abritées.

À cinq milles nautiques d’Unije est située l’île de Susak. En

navigant vers elle, on passe devant Vele Srakane et Male

Srakane (Grands et Petits Srakane). Au pied de Susak, on ne

va peut-être jeter l’ancre que dans la crique Bok, entourée

par les plages de sable, comme le sont toutes les plages de

cette petite île, où n’habitent que deux cents habitants. Et

peut-être va-t-on amarrer dans le seul petit port de l’île, dans

la crique de DragoËa. Si on le fait en août, lorsque un grand

nombre d’émigrants, qui sont partis il y a longtemps pour

les Etats-Unis, reviennent visiter leur petite île, on va profiter

d’une ambiance bien spécifique. Les émigrants viennent

aussi pour y célébrer un mariage traditionnel où ils portent

les costumes autochtones.

Les îlots les plus au sud de l’archipel de Loπinj, Ilovik et Sveti

Petar, sont très pittoresques, et Ilovik est le lieu de mouillage

le plus populaire de cette région. La passe entre Ilovik et Sveti

Petar fut le lieu de mouillage important encore à l’époque des

vieux Vénitiens. Dans la passe il y a assez de place, mais en

haute saison il y a souvent beaucoup de monde. Qu’importe,

surtout si vous êtes à votre ancre au pied de Sveti Petar, vous

pouvez profiter du réveil matinal. Le bateau de la boulangerie

locale passera vers huit heures à côté de vous et vous offrira

des croissants savoureux et toutes sortes de petits pains. Et si

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Page 22: la Croatie en bateau

dans l’après-midi vous voulez sortir prendre un bon repas, de

nombreux restaurants et konoba (restaurants-tavernes) vous

attendent avec du poisson frais.

D’Ilovik on prend de nouveau la direction d’Osor. On longe

d’abord les îles inhabitées de Vele Orjule et Male Orjule, où,

en été, un grand nombre de bateaux jette l’ancre, et puis on

navigue devant quelques criques, après lesquelles on arrive

dans le port de Rovenska. C’est le port sud de Veli Loπinj, la plus

vieille et la plus belle petite ville de cette île. Il faut profiter de

l’occasion pour entrer dans son petit port et amarrer au pied

de l’église baroque sur la rive. Lorsque vous en sortez vers le

nord, vous allez d’abord passer devant la crique Baldarke, puis

devant le port Sveti Martin (st.Martin), et puis vous allez voir

la passe Privlaka. Si elle est ouverte, elle vous permet d’entrer

dans le port de Mali Loπinj. Puis, il n’y a plus d’abris adéquats,

et on s’en va directement vers Nerezine, port vaste et abrité.

Il est agréable de faire le tour de la petite ville à pied, et ceux

qui aiment l’escalade, ils peuvent s’acheminer vers le sommet

d’OsorπËica, d’où l’on peut voir l’archipel tout entier où l’on

est en train de naviguer. Il ne nous reste que deux milles pour

s’approcher d’Osor du côté sud et on se trouve de nouveau à

l’île de Cres.

À la différence de la côte de l’île de Loπinj, celle de l’île de

Cres, le long du chenal de Loπinj est plus “apprivoisée”,

couverte d’une végétation dense, et ses criques sont

moins larges, vers l’intérieur plus basses. Les plus belles

sont celles de Sonte et Jazi. À partir d’ici, trois milles vers

le sud-est, et ce jusqu’à la baie de Kaldonta, se succèdent

de merveilleuses petites criques, avec quelques plages

de galets. La baie Kaldonta est un lieu de mouillage bien

protégé. À l’intérieur de son petit bras, devant la côte sud

de la baie, se trouvent des bassins à pisciculture. La crique

voisine, MartinπËica, est la plus grande dans la série des

criques qui continuent jusqu’à l’extrême sud de l’île de

Cres, le cap Suha (la “Sèche”). Ici se trouve aussi la baie de

JadriπËica, qui s’est retirée plus d’un mille dans la côte et

c’est pourquoi on l’appelle le port. Vers le bout de la baie,

il y a un petit village de pêcheurs, Pogana, qui compte une

cinquantaine de maisons. À partir du bout de la baie de

JadriπËica jusqu’à l’unique endroit habité de ce côté de l’île,

le village Punta Kriæa, il y a un kilomètre et demi de la route.

L’activité principale de ses habitants a été l’élevage de

moutons, et vous ressentirez tout de suite une différence

entre ce village et celui de Pogana. Sur la côte sud de Cres

il y a encore deux criques, Baldarin et Meli, mais on prend

la direction du port Pod Sv. Kriæ (“Au Pied du st.Croix”), lieu

de mouillage connu. Ce port, où l’on rencontre les criques

de Kolorat, Majiπka, Ul, VrË et encore quelques-unes plus

petites, nous offre l’ambiance qui régnait en Adriatique

il y a quelques décennies. Les criques ont préservé leur

apparence naturelle, il n’y a que quelques petits quais, il

n’y a pas de bouées, de concessionnaires, ni de plaisanciers

en vogue. S’y retire, en général, celui qui veut fuir la foule

et profiter de la nature intacte.

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Pour la plupart des plaisanciers, les lieux de mouillage préférés

sont dans les deux criques au pied du cap Kolorat. La première

porte le nom du cap et tout près d’elle se trouve la crique

de Majiπka. Ce côté de Cres, entièrement couvert de chênes

verts, forme un terrain de chasse plein de gibier, surtout des

cerfs et chevreuils qui quelquefois descendent jusqu’à la mer.

Le port nord du village Punta Kriæa est situé dans la crique Ul,

qui est le plus profondément encastrée dans les terres de ce

côté de Cres. Dans le village, il y a une auberge où vous pouvez

sortir le soir. Si dans la crique d’Ul il n’y a pas de place, on peut

jeter l’ancre dans la crique voisine, VrË.

Du port Sveti Kriæ (st.Croix), on met le cap vers l’île de Rab,

parce que la côte est de Cres est grise, presque sans criques

et très peu habitée. Cependant, celui qui décide d’y naviguer

découvrira la beauté de TovernaπÊica, de l’île basse Trstenik,

de Veliki Δutin et Mali Δutin, de la crique abritée de KruπÊica,

de l’île de Plavnik qui s’est ancrée entre les îles Krk et Cres, le

charme de Merag, deuxième port de ferry de Cres, et enfin la

magnifique image de Beli, village au sommet d’un rocher qui

s’est penché au-dessous de la mer, en haut de la petite plage

de galets et du port. Le village de Beli, comme le village de

Lubenice à l’ouest, et tel un soldat en faction, surveille la côte

est de Cres, que l’on quitte doucement.

RabL’île de Rab est, surtout si on arrive à éviter l’importante

foule estivale, le lieu idéal pour y arriver en bateau et rester

plusieurs jours dans ses eaux. La ville de Rab, avec ses

quatre clochers, qui donnent à ses contours une particularité

inoubliable, peut, par son héritage de la Renaissance, être

comparée aux villes de Hvar et KorËula.

Si l’on y vient par le nord, on arrive d’abord dans les baies

de Kamporska draga et Supetarska draga. Les eaux de ces

baies ne sont pas profondes; il y a même des marais, et elles

finissent par des champs partiellement cultivés. Tandis que

la côte sud-ouest de la presqu’île est toute en pierre, celle du

nord-est est complètement différente, couverte de marne

d’une couleur rougeâtre où les vagues ont créé des formes

diverses. Dans la baie de Supetarska draga, il y a une grande

marina, bien abritée. Comme toute la partie nord de l’île, la

baie de Lopar (Loparski zaljev), n’évoque pas tout à fait le

paysage adriatique ordinaire. Du côté nord de Rab il y a une

belle vue sur PrviÊ, Goli et Grgur, trois îles inhabitées. Pour

les amoureux des plages de sable, cette partie de Rab est le

paradis, et c’est justement comme ça que s’appelle la plus

grande plage au pied de l’hôtel San Marino - Raj (“Paradis”),

qui se trouve dans la crique Crnika. Il y a aussi une marina,

bien abritée par une grande digue en pierres tassées.

Ensuite la côte, sur laquelle souffle la bora, se poursuit,

presque dénudée et sans criques. La seule crique est Mag. Ce

paysage étrange continue jusqu’au port de ferrys - Miπnjak,

et commence à changer lorsqu’on entre dans le chenal de

Barbat (Barbatski kanal) où se trouvent de nombreux petits

débarcadères. La côte sud-ouest de l’île de Rab est, presque

jusqu’à la ville de Rab, protégée par le môle naturel que crée

l’île longue et inhabitée de Dolin.

On a pour le but le port de Rab. La pointe de sa presqu’île

est réservée pour les paquebots, tandis que le reste est

en général occupé par les barques à excursions et voiliers

touristiques. La plupart des plaisanciers amarrent dans

la marina sur le côté nord-est du port. Le plus agréable

est de passer la nuit en ville, ancré de l’autre côté de la

presqu’île, dans la longue et vaste baie de st. Euphémie, et

de dormir tout près de l’endroit où se termine le quatuor

des clochers, près de la crique Palit, où se trouvent de

nombreux petits quais. Sur le côté nord de cette crique se

trouve le monastère franciscain du XIIIe siècle, d’où la baie

tient son nom.

À partir de la baie de st. Euphémie jusqu’au point le plus

à l’ouest, Kalifront, se succèdent sept grandes criques et

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quelques petites, qui sont toutes très attractives pour les

plaisanciers. Cette grande presqu’île, encore une dans la suite

des presqu’îles de l’île de Rab, est entièrement recouverte

d’une forêt dense, qui vous entourera pendant votre repos

dans les criques mentionnées ci-dessus. Celles qui sont plus

près de Fumija, sont occupées par des hôtels, mais sur votre

chemin vers Kalifront, il y a de moins en moins de bâtiment.

Presque toutes les criques finissent par des plages de sable

ou de galets. Le meilleur abri, dans cette suite de criques, est

situé dans la première crique de st.Mara.

PagQuitter un après-midi d’été la crique de st.Mara pour se rendre

jusqu’à l’île de Pag, c’est-à-dire jusqu’à sa pointe extrême au

nord-ouest, le cap de Lun, signifie naviguer durant six milles

nautiques par maestral (brise de mer). Bien que l’île de Pag

soit, en grande partie, située en dehors de la route nautique

principale - cela concerne surtout sa côte nord et sud-est - on

peut voir de plus en plus de plaisanciers la longer. En tout

cas, on va passer devant les îlots de Veli Laganj, Mali Laganj

et Dolfin,, qui sont sur notre route vers Novalja. On peut

également continuer encore plus vers le sud et approcher de

l’île par ©imuni, ce promontoire qui s’étale sur dix kilomètres

de long, où l’on trouvera sûrement quelques petites criques

qui méritent notre attention. Quelques-unes d’elles sont:

Tovarnele, Jakiπnica ou PotoËnica.

Il y a une ambiance complètement différente à Novalja,

lieu de villégiature de la jeunesse en vague, désireuse de

distractions nocturnes. Même si la vie nocturne se passe

le plus sur la plage de ZrÊe, de l’autre côté de l’île, on peut

ressentir aussi à Novalja une atmosphère effrénée. Il faut

alors en tenir compte si vous avez jeté l’ancre dans la vaste

baie, exposée aux vents de l’est et aux nevera, ou si vous

avez réussi à amarrer au bord de la rive. Vous trouverez plus

de sérénité, si vous choisissez de vous éloigner de huit milles

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25

nautiques de la marina de ©imuni. En y allant, vous passerez

à côte des îlots dépourvus de végétation et inhabités de

©karda et Maun. La marina de ©imuni n’a pas changé la

forme de sa crique bien encastrée dans la côte insulaire. Les

architectes ont respecté la configuration du terrain et ont

construit les rives de la marina en obéissant à l’aspect du

bras naturel préservé.

De ©imuni vous pouvez vous rendre en voiture vers l’autre

côté de l’île et visiter la ville de Pag. Vous devez ressentir

les bienfaits de cette petite ville hautement urbanisée,

connue pour sa dentelle traditionnelle, son fromage de

mouton et son sel de mer. On s’y rendra un peu plus tard,

en contournant le côté sud-est de l’île. En continuant vers

le sud-est, l’île de Pag commence à être de plus en plus

basse, surtout lorsqu’on passe la baie de Koπljun et arrive

à Povljana. Ici on est de nouveau dans la zone où soufflent

une violente bora et un jugo très fort dans le chenal entre

les îles de Pag et Vir. Il faut y faire attention! On peut

trouver refuge dans les criques Stara Povljana et Dinjiπka,

en face des baies de Nin et de LjubaËki sur la côte nord

de Ravni kotari. L’île de Pag est reliée au continent par le

pont de Pag, au-dessous duquel on entre dans le chenal du

Velebit. S’il y a de la bora, il est très dangereux d’y naviguer,

surtout en hiver et au début de printemps.

C’est pourquoi la ville de Pag s’est développée bien à l’intérieur

de la baie bien abritée. Après avoir amarré au bord de la rive,

on peut tranquillement se promener à travers les ruelles

de cette ville, qui garde une histoire très riche, et qui a su

préserver son apparence à taille humaine. Pag est aussi une

ville radieuse, pleine de vie, où règnent les courbes fines

de sa dentelle, où l’on ressent l’odeur du fromage et de la

viande d’agneau à peine cuite qui se répand des konoba

(sorte de taverne). Le matin suivant, c’est obligatoire, vous

continuez votre navigation encore plus vers l’intérieur de la

baie en longeant les petites plages solitaires. Jetez y votre

ancre, ou bien choisissez l’une des plages au pied des villages:

Metajna, ZuboviÊi ou Caska. Lorsqu’on sort de la baie de Pag,

on retourne jusqu’au cap de Lun, où l’on a commencé notre

tour de Pag. Il faut de nouveau naviguer le long de la côte

nord pierreuse, où l’on rencontrera encore le port de ferry de

Æigljen et la localité touristique de Stara Novalja.

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Page 28: la Croatie en bateau

27

La Dalmatie

Lorsqu’en navigant vers le sud on arrive jusqu’aux îles de

Premuda, Silba et Olib, on est entré dans l’archipel de Zadar,

qui comprend aussi beaucoup d’autres îles. Lui appartient

aussi la partie sud de l’île de Pag, que l’on vient de quitter. On

rencontre de nouveau la côte basse fertile et quelques-unes

des agglomérations les plus anciennes en Adriatique. Ici se

trouvent les villes de Nin, Zadar, Biograd, pleines de traces

historiques. Devant elles il y a une suite d’îles: Dugi Otok, Iæ,

Ugljan, Paπman, Vrgada … Si l’on est intéressé par de petites

villes insulaires ou si nous cherchons l’isolement, si l’on a

envie d’ancrer dans les baies telles que celles de Pantera ou

TelaπÊica, dont la dernière forme le parc naturel régional, on

trouvera tout cela dans cet archipel. En plus, on peut y trouver

aussi beaucoup de marinas modernes.

Silba et OlibEn général, on entre dans l’archipel de Zadar en partant

d’Ilovik. On prend la direction de Silba, et puis on continue

vers Premuda, ©karda, Ist et Molat. Silba est un vieux “port

des capitaines” sur l’île qui porte le même nom. En général,

on y amarre dans le port Mul, port à l’est de l’île de Silba, bien

protégé des vents du nord par une grande digue. On peut

aussi amarrer de l’autre côté de l’île, dans le port ÆaliÊ qui

est le débarcadère principal de l’île, mais à cause du trafic

des paquebots et de l’ouverture de ce port vers les vents du

nord-ouest, le port de Mul est un meilleur choix. La petite ville

de Silba se trouve sur l’isthme bas au milieu de l’île. Les vieux

capitaines y construisaient leurs maisons, dont les grands

jardins sont toujours pleins de plantes importées des quatre

coins du monde. Ils y ont construit aussi six églises votives.

On peut ancrer au pied de Silba, mais aussi dans la crique

Pernastika, située au nord de l’île, et dans le port de Sveti Ante

(st.Ante) au sud. Ce port s’étend sur deux criques, Sveti Ante

à l’ouest et Porat au sud. Sur la côte de la première se trouve

une petite chapelle dont elle tire son nom, et sur la côte de la

deuxième, il y a une belle plage de sable.

À l’est de Silba se trouve Olib, île basse, évitée par les

plaisanciers sans raison apparente. Peut-être parce qu’elle

était, au contraire de Silba, “l’île des agriculteurs” et à cause

de cela moins connue. L’activité principale des vieux habitants

d’Olib a été l’abattage des arbres et le transport du bois de

chauffage à Venise et Zadar. Comme c’était une vie très dure,

beaucoup d’habitants ont émigré aux Etats-Unis. Aujourd’hui

leurs descendants reviennent pour y passer les vacances

d’été. Ils profitent, juste comme nous, de ses plages de sable,

qui sont différentes de celles de galets des îles voisines.

Premuda et ©kardaDe Silba on prend, en général, la direction de Premuda, île

en pleine mer avec l’un des plus beaux lieux de mouillage,

Kirjal. Le port de Kirjal est une passe entre l’île de Premuda et

une suite de récif-barrières créant une lagune bien protégée,

d’une profondeur maximale de cinq mètres, dans laquelle la

couleur bleue de la mer fait des irisations magnifiques. En

L’archipel de Zadar

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Page 29: la Croatie en bateau

plus, ce lieu de mouillage est vraiment bien à l’abri, à cause

des récifs qui l’entourent. La localité de Premuda se trouve

un peu au-dessus de la mer, au sommet de l’île. À deux milles

nautiques de là, à une profondeur de quelques soixante

mètres, se trouve l’épave de Szent Istvan, un des bateaux

naufragés le plus connu. En longeant la côte sud de l’île, on

passe devant les criques de Premuda, Zaporat et ©iroka, et

navigue vers l’île de ©karda. Lorsqu’on arrive à l’extrême sud

de l’île de Premuda, le cap de Lopat, on laisse derrière soi

Grebeni, trois hauts rochers nus, autour desquels on peut

toujours rencontrer quelques barques de pêcheurs.

Sur la côte nord-est de l’île de ©karda dépeuplée, à côté de

la crique Trate, il y a une vingtaine de maisons que leurs

habitants ont abandonnées il y a quelques années, pour n’y

revenir qu’en été. Il en est de même dans la crique Griparica,

où une vieille maison avec sa petite tour y est rénovée. Cette

crique est favorable au mouillage quand souffle le maestral

et on peut y trouver cinq à six bateaux ancrés.

Ist et MolatAu sud-est de ©karda se trouvent deux îles importantes

pour les plaisanciers, Ist et Molat. On entre d’abord dans la

crique ©iroka (la “Large”) sur l’île d’Ist, laquelle sert de port

au village situé sur l’isthme entre deux criques aux visages

différents. La crique ouverte vers le nord-ouest, KosiraËa, avec

les darses, quais et petites maisons a gardé l’ambiance d’un

port de pêche, tandis que ©iroka, ouverte vers le sud-est, est

en été envahie par les bateaux et yachts de plaisance. Sa côte

est surchargée de grandes maisons où l’on peut louer un

gîte ou une chambre. Il y a assez de places d’amarrage, du

côté intérieur et extérieur, et aussi aux bouées d’amarrage.

La crique est bien protégée du vent, sauf du jugo. Dans la

journée, vous vous baignerez tranquillement, et vers le soir

vous vous acheminerez vers l’île afin de la visiter. Ne vous

arrêtez pas toute de suite dans le premier restaurant. Derrière

le village commence un sentier qui au bout de vingt minutes

vous emmènera jusqu’au sommet Straæa (“Sentinelle”) d’une

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Page 30: la Croatie en bateau

hauteur de 175 mètres, où se trouve l’église Gospe od sniga

(Notre Dame de neige). Vous y aurez une vue magnifique sur

la passe Zapuntel, par laquelle, en été, passent de nombreux

bateaux. Les îles voisines de ©karda, Premuda, Silba, Olib et

Molat seront comme dans votre paume.

Si vous n’arrivez pas à vous décider entre rester sur l’île d’Ist

ou partir vers Molat, île voisine, vous allez peut-être finir

par jeter votre ancre entre ces deux îles, dans la passe de

Zapuntel. Dans cette passe, où en été naviguent de nombreux

plaisanciers, il y a deux lieux de mouillage ordinaires. Le

premier est dans la partie nord de la passe, dans la crique de

l’île d’Ist, Mljake, et l’autre se trouve en face dans la crique

Porat de l’île de Molat. Mljake est une belle crique inhabitée,

qui vous protègera de tous les vents sauf de la bora. Si vous

avez envie de changer un peu d’ambiance, entrez dans Porat,

la crique qui appartient à Zapuntel, village qui est situé à un

kilomètre et demi à l’intérieur de l’île. Il y a quelques maisons,

le petit port avec un môle, quelques pendilles d’amarrage

et, ce qui est le plus important, deux auberges. Vous pouvez

donc quitter votre bateau et faire une petite excursion dans

la civilisation.

À partir de Zapuntel, il faut naviguer presque quatre milles

nautiques le long de la côte de l’île de Molat, pour contourner

le cap de Bonaster et entrer dans la baie de Brgulje qui

s’encastre sur deux kilomètres dans la côte. Sur son côté

nord-est la petite ville insulaire la plus importante est Molat.

Il faut cinq minutes à pied pour arriver du débarcadère et des

postes d’amarrage au bord de la rive. Sur le côté nord de la

baie, il y a deux lieux de mouillage. Le premier, plus petit et

pas très connu, est dans la crique Pod grabe, et le deuxième

est celui qui est protégé par l’îlot Brguljice et qui est beaucoup

plus connu. On peut, en général, ancrer à l’intérieur de toute

la baie et il est très agréable d’aller jusqu’au fond de la baie,

qui s’appelle Luka (“Port”), et d’être parmi un nombre plus

restreint de bateaux. À première vue, la baie de Brgulje ne

vous offre pas un grand choix d’activités, mais il s’avère que

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Page 31: la Croatie en bateau

30

c’est justement ce que recherchent ceux qui y jettent leur

ancre. Il y a plusieurs criques du côté nord de l’île de Molat, et

la plus grande est Jazi.

L’île de Molat ferme le côté nord de la passe SedmovraÊe, qui

nous conduit vers les îlots peu habités - Zverinac, Tun, Sestrunj

et Rivanj, tout près de l’île d’Ugljan qui se trouve en face de

Zadar. Mais on y ira un peu plus tard. Ces îles très intéressantes

sont peu connues même par les plaisanciers qui ont une

grande expérience. Il n’y a pas de services nautiques, marinas

ou rives aménagées, excepté à Zverinac et Sestrunj, mais c’est

exactement ce qui fait leur charme. Les petits villages sur les

îles de Zverinac, Sestrunj et Rivanj (Tun est inhabitée), ont

gardé l’ambiance d’autrefois. Dans leurs darses, vous trouverez

les pêcheurs qui viennent de sortir le filet, et en été, sur les

terrasses, vous verrez les figues sécher au soleil. Mais, de l’île de

Molat on prend déjà le lage en direction de l’île de Dugi otok.

Dugi otokLes côtes de Dugi otok (“Île longue”) sont aussi très diverses.

Celle tournée vers la pleine mer est à peine escarpée, sauf la

belle crique de Sakarun, avec une plage de sable où la mer

a une magnifique couleur turquoise. Au bord de cette côte

peu découpée, où on peut trouver quelques plages de galets,

naviguent en général les pêcheurs et de temps en temps un

bateau de plaisance solitaire. Si vous avez choisi cette route,

vous allez arriver jusqu’au pied de la cime de Mrzlovica, après

laquelle se succèdent les fameuses falaises de Dugi otok qui se

précipitent dans la mer d’une hauteur de plus de 150 mètres.

Toutes les agglomérations de cette île sont situées sur le côté

nord d’une longueur de 45 milles nautiques. L’île commence

et finit par de grandes baies. Au nord-ouest se trouve la baie

de SoliπÊica, et au sud-est TelaπÊica, parc naturel à l’entrée des

Kornati. On entre d’abord à SoliπÊica, dans sa partie appelée

la baie de Pantera qui figure parmi les lieux de mouillage

les plus grands de l’Adriatique. Il y a souvent une centaine

de bateaux de plaisance, soit ancrés, soit liés aux bouées

installées ici ces dernières années. Mais n’ayez pas peur; la

baie est vaste et il n’y aura pas foule. Vous profiterez de la

vue sur le plus haut phare adriatique, Veli rat (“Grand Cap”),

qui se trouve sur le côté extérieur de la baie. Au pied du phare

il y a des plages de galets où les plaisanciers viennent se

baigner. Au bout de la baie sont situées deux localités, Veli rat

et VeruniÊ, derrière lesquelles s’étend la crique Δuna, qui est

complètement fermée. Les deux localités disposent de très

bonnes auberges; il est rare que quelqu’un s’en aille d’ici sans

avoir dégusté l’excellent poisson. Dans Veli rat est construite

une petite marina. Au nord de la baie de SoliπÊica est située

encore une petite localité, Soline.

La navigation le long de la côte nord de l’île commence par

le chenal de Zverinac, où entre les îles de Dugi otok et de

Zverinac il n’y a plus d’un demi mille. La première localité sur

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Page 32: la Croatie en bateau

31

cette côte est Boæava. Abritée derrière le cap forestier de

Muljkovac, elle est cachée dans une petite crique. Si vous

amarrez derrière la digue, vous pouvez de votre cockpit

profiter d’une belle vue sur la charmante petite localité. À

partir de Boæava vers le sud, parmi les nombreuses petites

criques, nous allons retrouver la crique de Dumboka, qui

sert de petit port à la localité de Dragove, située plus à

l’intérieur. Le petit port de Bokaπin appartient aussi à

Dragove, après lequel nous arrivons à LuËine. C’est une

crique un peu plus vaste qui est en plus protégée par

l’îlot d’Utra. LuËine est aussi un port pour les ferrys, et

reste assez vaste et sûre pour y ancrer un grand nombre

de bateaux. Si l’on y débarque, on peut, à travers un

isthme bas, arriver à pied dans la localité de Bribinj, où les

plaisanciers, d’habitude, arrivent en bateau. C’est l’un des

lieux de mouillage les plus beaux sur l’île de Dugi otok, qui

est beaucoup moins vaste que Pantera ou TelaπÊica, mais

Insérée entre les îles d’Iæ et de Dugi otok, Rava est une île

qui mérite notre visite. Tout y est calme. Vous pouvez, donc,

tranquillement amarrer dans Mala Rava (Petite Rava), ancrer

dans Paladinica ou bien accoster au quai de la crique de

Marinica qui est le port de Vela Rava (Grande Rave), et faire

à pied le tour de la ville. Visitez ses petits villages, montez au

sommet de Vela Rava, le village qui se restaure au jour le jour,

et dont les anciens habitants dispersés aujourd’hui de Zadar

jusqu’aux Etats-Unis, retournent pour s’y installer.

De l’île de Rava on retourne vers l’île de Dugi otok, directement

dans la crique Luka, protégé par l’îlot Luπki. Il est agréable d’y

jeter l’ancre, et si votre tirant d’eau n’est pas trop profond, vous

pourrez accoster sur la rive. La localité suivante que l’on visite

est ÆmaniËÊa, au pied du village Æman, qui est situé cinq cents

mètres plus haut et qui a gardé son ancienne apparence.

Pour arriver dans la crique et la localité de Zaglav, on passera

entre l’île de Dugi otok et Krknata, petit îlot qui s’est allongé

très romantique, surtout si l’on ancre au pied du cap de

Koromaπnjak. Ici, il faut bien attacher la proue à la bouée et

ensuite se reculer au quai municipal pour attacher la poupe

avec des amarres de chaque côté, et aller se baigner ou lire

sur le cockpit. On peut également s’approcher de la côte

avec le bateau pneumatique, faire un tour, prendre un café

devant l’auberge sur la rive, ou aller faire les courses dans

le magasin où se trouve aussi la poste locale. La localité de

Savar, située plus au sud, est aussi un endroit pittoresque.

Si l’on y jette l’ancre, on sera protégé par le cap forestier de

Pelegrin, où se trouve une petite église avec son cimetière.

À partir de Savar, jusqu’à la crique de Luka (“Port”), la

côte est principalement inhabitée. Il n’y a pas non plus, à

l’exception de la petite crique d’OvËa, un lieu favorable au

mouillage, et on va pour l’instant s’éloigner de l’île de Dugi

otok pour se diriger vers Rava.

parallèlement. Krknata est un petit paradis, pleine d’oliviers,

avec une dizaine de maisons. Zaglav est protégée par une

digue de trois cents mètres de long qui s’étend de la côte

jusqu’au rocher Pohlib. C’est une belle crique avec trois bras

et une nouvelle rive, construite récemment du côté nord, qui

est très animée. Les ferrys y accostent et on trouve là l’unique

station d’essence maritime insulaire.

Sali, la plus grande localité sur l’île de Dugi otok, est encore

plus animée. Elle était jadis le centre de pêche de cette région,

et aujourd’hui elle se tourne plutôt aux plaisanciers et au

tourisme. C’est pourquoi l’année dernière, une nouvelle rive

du côté sud du port fut construite et maintenant il y a de la

place pour quelques soixante-dix bateaux. Sali est un endroit

pittoresque. Trois petites darses dans le fond du port sont

pleines de barques locales. Souvent, lorsqu’ils reviennent de

la pêche, on peut y acheter du poisson frais.

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Page 33: la Croatie en bateau

32

Pour arriver par Mala Proversa (Petite Proversa), une passe

étroite qui sépare l’île de Dugi otok et l’île de Katina, jusqu’à

TelaπÊica, l’autre grande baie de l’île, il faut encore longer l’îlot

Lavdara, au nord de Dugi otok. Le parc régional de TelaπÊica

est un lieu de mouillage vaste et bien abrité, au sud de l’île

de Dugi otok, juste à côté du Parc national des Kornati. Elle

comprend plusieurs criques favorables au mouillage. La plus

connue, parmi elles, est la crique Mir (la “Paix”), qui se trouve

à côté du lac qui porte le même nom. Il ne faut pas manquer

de quitter le bateau pour faire promenade à pied jusqu’au

lac et aux falaises du côté sud de l’île. De ce côté de TelaπÊica,

il y a beaucoup de bouées et, par conséquent, pas mal de

monde. Les dernières années de nombreuses bouées ont

été installées dans les autres criques, dont la plupart dans la

partie le plus au fond de la baie, qui est la mieux abritée. Étant

donné le nombre de criques, vous en trouverez toujours une à

TelaπÊica, qui, dans toutes les conditions météorologiques et

par n’importe quel vent, vous offrira refuge.

IæDe TelaπÊica, on ne va pas tout de suite continuer vers les

Kornati, mais on va, si notre tirant d’eau ne dépasse pas la

profondeur de 2 mètres, retourner vers Iæ, île qui se trouve

entre les îles de Dugi otok et d’Ugljan. Les agglomérations

d’Iæ se trouvent aussi sur la côte nord, qui est plus découpée,

à l’exception de la crique Soline et les îlots devant elle. La

localité la plus importante de l’île et le plus grand centre

nautique est Veli Iæ (Grand Iæ). Il s’est développé autour

du port, dans lequel se trouve aussi une marina avec une

cinquantaine d’amarrages. Si, par hasard, vous ne trouvez

pas de place dans le port, vous pouvez amarrer dans la crique

voisine, Drage. Veli Iæ, appelé Zamoraπnje selo par les gens

de la région, fut habité même à l’époque des Libourniens

(Liburni). Iæ est l’île des oliviers, des pêcheurs et des “gens de

mer”, et passe toujours pour être un endroit insulaire calme,

même si le tourisme y a déjà pris ses racines. Passer ici deux

ou trois journées, sortir pour aller se baigner dans les criques

voisines ou au pied de l’îlot de Rutnjak, semble une excellente

idée. Les autres localités de l’île d’Iæ sont aussi pittoresques,

surtout Mali Iæ (Petit Iæ), mais on y accoste difficilement, sauf

si l’on est sur un petit bateau. Il faut, donc, y aller à pied. Si l’on

veut jeter l’ancre à côté d’Iæ, il serait préférable de le faire dans

la partie sud du côté nord-est, dans la crique Vodenjak, qui est

protégée par les îles Temeπnjak et ©koljiÊ.

Ugljan et PaπmanÀ partir de l’île d’Iæ, on emprunt un itinéraire qui n’est pas

ordinaire pour les plaisanciers. On part vers l’île d’Ugljan,

qui, avec l’île de Paπman, protège la côte basse de Zadar

et Biograd des vents du sud. On prend d’abord la direction

de Mala Lamjana (Petite Lamjana) et Vela Lamjana (Grande

Lamjana), deux criques de la côte sud d’Ugljan, qui, avec la

crique SabuËÊica et les îlots Koπara et ©kolj, rendent la côte sud

d’Ugljan très découpée. Si l’on veut s’y arrêter, il vaut mieux

de le faire dans les criques Mala Lamjana ou SabuπÊica. Dans

Vela Lamjana se trouvent chantier naval, port de pêche et

bassin de pisciculture, qui ont occupé toute la crique. À même

pas un mille du sud de SabuπÊica est situé la passe Ædrilac,

où les îles d’Ugljan et Paπman ne sont pas éloignées de plus

d’une cinquantaine de mètres. Une atmosphère très animée

règne toujours dans la passe. Il faut y faire très attention,

surtout lever vos yeux vers le pont qui passe au-dessus, où

est bien marqué 16,5. C’est, en fait, sa hauteur. Alors, si vous

y passez avec un voilier dont le grand mât dépasse cette

hauteur, vous serez obligés de prendre un chemin plus long

pour arriver dans le chenal de Zadar. Lorsqu’on laisse la

passe derrière soi, les côtes d’Ugljan et Paπman s’éloignent

brusquement et s’approchent de nouveau, en créant un lac

maritime, très favorable au mouillage. Pourtant, on ne s’y

arrête pas, mais on continue vers Kukljice, port de pêche

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Page 34: la Croatie en bateau

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34

qui attire par son charme typique de l’île d’Ugljan. Dans ce

grand port abrité on trouvera toujours quelques places

d’amarrage libres. Comme les habitants s’occupent de plus

en plus du tourisme, dans les konoba (sorte de taverne) il y

a toujours du bon poisson.

On continue la navigation par visiter la petite ville de Kali.

Sa flotte de pêcheurs est tellement grande qu’elle ne trouve

pas assez de place dans ses deux ports, Kali et Batalaæa,

même pas au bord de la rive de Lamjana. Si, par hasard, vous

réussissez à obtenir l’autorisation des pêcheurs de vous

attacher à un de leurs bateaux ou au môle, vous serez dans

l’épicentre adriatique de la pêche; les filets sont étendus

à travers la digue, l’équipage est toujours occupé par son

bateau, même s’il est amarré. Et si vous y passez par pleine

lune en juillet, il y aura autour de vous une fête de pêche, qui

n’est pas simplement une fête estivale dithyrambique, mais

aussi une réunion importante des pêcheurs croates. Les

pêcheurs de Kali ne pêchent pas seulement en Adriatique,

mais aussi à l’étranger, par exemple dans le Pacifique.

Leur projet est de faire élargir leurs ports, pour y avoir

assez de place pour tous leurs bateaux, mais aussi pour les

plaisanciers, qui viendraient attirés par le poisson frais, mais

aussi par l’ambiance de pêche.

Ce que les habitants de Kali ont en projet, ceux de Preko

l’ont déjà réalisé. Leur petit port est en train de s’élargir.

Deux îlots à côté de Preko, cette belle localité insulaire, lui

donnent encore plus de charme. Oπljak, le plus grand et

Galovac, le plus petit, sont comme deux soldats en faction

qui gardent Preko du côté est et ouest. Les deux dernières

années, le but fréquemment recherché des plaisanciers est

SutomiπËica. Dans cette crique, où, il y a encore peu de

temps, on ne pouvait que jeter l’ancre ou s’amarrer au petit

quai, une nouvelle marina a été construite récemment. Ses

propriétaires ont ébauché le projet, fondé sur la tradition des

oliviers d’Ugljan. En plus, si l’on veut visiter Zadar en bateau,

et éviter la foule, on peut très bien amarrer ici et prendre le

bateau-glisseur de la marina pour traverser rapidement le

chenal de Zadar. Du côté nord de Zadar on va encore naviguer

le long de deux localités de l’île d’Ugljan, Veli Lukoran et

Ugljan, et puis par la passe Veli Ædrilac arriver jusqu’à sa côte

sud-ouest. Elle est beaucoup moins habitée. Ses deux criques,

qu’il faut connaître, Pavleπina et Prtljug sont ouvertes vers le

sud. On continue le long de cette côte vers Paπman.

L’île de Paπman est plus calme que celle d’Ugljan et ses

localités, au bord de la mer, sont plus petites, mais c’est

justement là son charme. On navigue le long de sa côte sud et

si l’on souhaite être à côté d’un rivage quasi désertique, il faut

s’arrêter dans une petite crique abritée et jeter notre ancre

pour y passer la nuit. Il y en a plusieurs du même genre. On

n’entre plus dans Kablin, à cause des bassins de pisciculture,

et on continue jusqu’à Kobiljak et la crique de Sveti Ante (st.

Ante), dans lesquelles il y a souvent beaucoup de bateaux. Il y

en a encore plus dans les trois criques qui suivent - Soline, le

meilleur lieu de mouillage, ÆinËena et Lanin. Il y a quelques

années, ces trois criques étaient désertiques, à l’exception de

quelques maisons de plaisance. Aujourd’hui, cela a changé;

il y a de nombreuses maisons, konoba (sorte de tavernes) et

épiceries qui tombent à pic si l’on a envie de faire un tour à

pied. De Lanin, à côté du petit archipel formé des îlots: Koπara,

Maslinjak et Æiæanj, et puis Gangaro et Kotula, on continue

vers le côté nord de l’île et le chenal de Paπman. La mer du

côté nord de Paπman est peu profonde, et dans le chenal il y a

une trentaine d’îlots et quelques écueils. Il faut, donc, y passer

avec beaucoup d’attention, ce qui rend la navigation plus

intéressante. Le trafic y est important, de nombreuses barques

démarrent pour aller trouver un endroit de baignade, des

bateaux sortent des marinas de Biograd ou de Sukoπan… On

prend la direction de Tkon, distant de deux milles nautiques de

l’extrême sud de l’île de Paπman. On peut facilement y trouver

un point d’amarrage sur la digue du port, sortir se promener

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35

et visiter deux couvents pas trop éloignés. Le premier est celui

des bénédictins du XIIe siècle avec une église gothique au

sommet de la colline »okovac, et le second, éloigné de trois

kilomètres, est celui des franciscains, qui se trouve au bord

de la mer dans le village Kraj. D’ici, on peut déjà très bien voir

les maisons de Paπman, localité la plus importante de l’île.

Si l’on souhaite entrer dans son port, il faut faire attention

et passer au nord de la petite série d’îlots formée de Veliki

Duæac, Mali Duæac et Muntar. C’est le seul moyen d’être sûr

d’avoir assez de profondeur au-dessous de la quille. À partir

de la localité de Paπman jusqu’à celle de Ædrelac il y a toute

une série de petites localités: Barotul, Mrljane, Neviane,

Dobropoljana, Banj et Ædrelac. Dans chacune d’elles vous

pourrez trouver un point d’amarrage et profiter du calme

et de l’intimité offerte par ce genre d’endroit.

ZadarDe Ædrelac à Zadar il y a exactement six milles nautiques. Au

cours de cette navigation, on pourrait mettre le cap vers le

nord, aller visiter les petites villes de PetrËani, Zaton, Privlaka,

contourner l’île de Vir, pour arriver dans les baies de LjubaËki

et de Nin, atteindre les parties sud du chenal du Velebit et

retourner dans le royaume de la bora. On pourrait aussi, en

accostant dans les petits ports de Raæanac et de Vinjerac, à

travers la passe de Novigrad, entrer dans la mer de Novograd

et de Karin, bassins maritimes fermés, ancrer devant la localité

de Posedarje pour acheter de l’excellent jambon cru, spécialité

de la région, et puis entrer dans le petit port de Novigrad

rendre visite aux pêcheurs connus… On laissera tout cela pour

une autre croisière. Cette fois-ci on entrera dans la marina

de Tankerkomerc au cœur de la ville antique de Zadar. On

pourrait également amarrer dans la marina de Borik, du côté

ouest de la ville, près du petit port de plaisance du club de voile

le plus connu de la région, Uskok. Ces deux marinas sont, à

côté des autres ports, le centre de la vie nautique de la région.

Ces dernières années, Zadar est devenue un grand centre

nautique. Dans ses eaux ont lieu de nombreuses régates,

des yachts célèbres y accostent, et là se trouvent les sièges

de nombreuses compagnies de location, ainsi que trois

chantiers navals construisant des yachts et voiliers. Vous

pouvez y rester plusieurs jours sans vous ennuyer. Cette

ville est pleine d’histoire; elle avait été détruite et conquise

au fil des siècles, en gardant de chaque époque au moins

un témoignage: ruines du forum romain de Jadera, église

de st. Donat, cathédrale romane… Zadar, c’est Kalelarga (sa

rue principale), Foπa (le fossé), ses betula (bistrots) et cafés,

les conversations incessantes sur le basket et sur la mer,

car c’est la raison de vivre de ses habitants.

À partir d’ici, on se dirige vers la marina Dalmacija, la plus

grande sur la côte est de l’Adriatique, à mi chemin exactement

entre Bibinje et Sukoπani. Fondée sur la partie basse de la

côte, autrefois délaissée, elle est aujourd’hui la base nautique

à partir de laquelle on arrive jusqu’aux plus belles îles de

l’Adriatique centrale. Il n’y a que neuf milles vers le sud, de

cette marina à Biograd, la vieille ville royale croate.

Biograd est aussi un centre nautique important. Dans

ses deux marinas Kornati et ©angulin, il y a presque mille

bateaux amarrés. Il est agréable, à Biograd, de se perdre

dans ses kala (ruelles étroites), s’asseoir dans ses konoba

(sorte de tavernes) et se promener sur la rive. Vous pouvez

toujours y rencontrer quelqu’un que vous connaissez

et avec qui vous commencerez à discuter sur Vis, Hvar,

Kornati, ou bien sur l’automne à Biograd (lorsqu’ ont lieu

de nombreuses régates et la foire nautique).

Vers le sud de Biograd, la zone étroite de la côte entre le lac

de Vrana (Vransko jezero) et la mer, les îles de Vrgada et

Murvenjak et deux îlots, Arta Velika et Arta Mala (Grande et

Petite Arta) appartiennent aussi à la région de Zadar. Bien

qu’en général de Biograd on prenne la direction de Paπman

et Vrgada, il est aussi agréable de longer la côte basse jusqu’à

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Page 37: la Croatie en bateau

36

Pakoπtane, ou bien entrer dans les criques Vela luka ou Mala

luka (Grand et Petit port). Où que vous vous arrêtiez, le parc

naturel du lac de Vrana (le plus grand lac naturel en Croatie),

se trouve à proximité. Il s’étend parallèlement à la côte

maritime. C’est aussi une réserve naturelle ornithologique.

Ensuite, on continue vers Vrgada, petite île avec la charmante

localité Luka, sa crique et son lieu de mouillage dans la passe

entre les îlots d’Artina et Vrgada, où l’on jette l’ancre pour

prendre le dernier bain dans les eaux de Zadar. Et puis on

commence à longer la côte et des îles qui appartiennent à la

région de ©ibenik.

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Page 40: la Croatie en bateau

39

La côte de ©ibenik et ses îles sont différentes de celles de la

région de Zadar, que l’on vient de quitter. C’est toujours la côte

basse, mais beaucoup plus découpée, riche en ports et baies

encastrés dans les terres. Il y a aussi un nombre important

de marinas modernes. Les îles, les plus proches, sont reliées

au continent. Y sont situées de grandes agglomérations

insulaires, tandis que sur les îles les plus éloignées de la

côte, on ne trouve que quelques maisons avec des habitants

saisonniers ou de petits ports de pêcheurs et des villages

campagnards. La région de ©ibenik comprend également

l’archipel des Kornati. Même s’il n’y avait rien d’autre à voir

dans la région de ©ibenik, ces îles charmantes y attireraient,

à elles seules, de nombreux plaisanciers.

MurterMurter, la première île que nous rencontrons, est appelée

aussi la capitale des Kornati. La plupart des maisons et

terrains des Kornati appartiennent aux habitants de

Murter, qui y demeurent en été pour y pêcher et s’occuper

de la récolte des oliviers en automne. De petites barques,

appelées gajete, leur servant à déménager, sont pour eux

la chose la plus importante au monde. Vous trouverez

rarement autant de gajete, aussi charmantes et bien

entretenues. Elles sont amarrées dans des dizaines de

petites darses, spécialement aménagées pour elles.

Jadis, on naviguait vers les Kornati à voile ou à rames,

et cette tradition perdure. Vous pouvez faire de la voile

La région de ©ibenik

La Dalmatie

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Page 41: la Croatie en bateau

40

non seulement entre les îles des Kornati, mais aussi dans

l’archipel situé devant l’île de Murter. Entre les îlots: Radelja,

Æminjak, Veliki Vinko et Mali Vinko (Grand et Petit Vinko),

on avance avec précaution, à cause des bas-fonds qui y sont

très nombreux. Mais cette zone dangereuse passée, on se

trouve amarré dans Hramina, grande marina de Murter

bien protégée, où l’on peut se reposer en se régalant dans

un des nombreux restaurants. On pourrait aussi choisir une

autre place d’amarrage sûre, dans le port de Betina, localité

voisine, connue pour son vieux chantier naval. À Betina,

ainsi qu’à Murter, on a gardé la tradition de la construction

des bateaux en bois. À partir d’ici, on met le cap, à travers la

baie bien protégée, vers Tisno, la localité où l’île de Murter

est reliée par un pont au continent. On pourrait partir d’ici

vers Pirovac, ou encore plus au nord entrer dans la baie de

Pirovac, mais pour l’instant on continue le tour de l’île. Pour

le faire, on doit passer au-dessous du pont de Tisno, relevé

deux fois par jour. De Tisno, où l’on peut amarrer à la rive, il

n’y a qu’un mille jusqu’à Jezera, port bien abrité où se trouve

la troisième marina de l’île. Et lorsque on sort de Jezera et,

après un mille et demi de navigation on passe au pied du

cap de Rat, on pourrait continuer le long de la côte sud de

Murter, où se trouvent les criques de Sveti Nikola (st. Nikola),

Kosirina, VuËigrae et Stanica, ou bien continuer encore un

peu plus loin. On choisit la route naturelle, celle qui mène

dans l’archipel des Kornati.

KornatiFaire le tour des îles des Kornati est le rêve de tout

plaisancier. Contempler les paysages sublimes que

découvrent les chenaux de Kornat ou de Æut, louvoyer entre

les îles de Raπip et Piπkera, ou Gustac et Lavsa, se glisser

dans une crique à peine suffisante pour un petit voilier et

quelques barques locales, aller à la rencontre des habitants

de ces petites maisons juchée au-dessus d’une petite darse

où flotte seule une barque de pêche, se réveiller à l’aube

pour monter au sommet de Toreta et y laisser le regard

vagabonder tantôt sur le chenal de Kornat, tantôt sur Tarc,

se joindre peut-être à l’un des rares pêcheurs pour la levée

des filets... - sur les îles de Kornati, l’homme vit depuis

toujours en symbiose avec la mer et la nature.

Les îles de Kornati sont complètement différentes de

toutes les autres îles adriatiques. Ici on n’arrive pas dans

de petites villes côtières qui, même d’apparence négligée,

possèdent un caractère urbain et vivent en été à un rythme

effréné. On pénètre, au contraire, dans un espace où l’on

tend à s’isoler dans de petites criques bien protégées ou

dans un logis dans les champs, en laissant tout le reste à la

bonne volonté du soleil, aux moutons qui bondissent sur

les rochers en bord de mer, aux ânes réfugiés à l’ombre et

à soi-même qui arrive en bateau.

On pourrait sans cesse naviguer à travers les Kornati. On peut

longer les passes de Mala Proversa et Velika Proversa, et puis

s’amarrer à Katina, ou bien continuer la route et, en laissant à

sa droite le grand phare de Vela Sestrica, entrer dans le chenal

de Kornat. On y trouvera de nombreux endroits où l’on peut

mouiller ou amarrer au pied des maisons insulaires: la crique

©pinate, le petit port de pêcheurs de LuËica, l’îlot de Levrnaka

avec l’une des plages les plus belles de l’Adriatique dans sa

crique de Lojena… Il ne faut pas manquer de s’arrêter au pied

de l’église de Gospe od Tarca (Notre dame de Tarac), où tous

les habitants des Kornati, début juillet, préparent la fête, et

monter ensuite à Tureta, forteresse d’où, au VIe siècle déjà, on

surveillait la navigation maritime de cette région. Tout près

d’ici se trouve la crique de Striænja, avec ses pêcheurs devant

leurs maisons, ou l’on peut jeter notre ancre à côté de l’île de

Striænjak. On continue vers Vrulje, la capitale de cet archipel,

qui grouille de vie en plein été. Ensuite on se dirige vers la

crique de Gujka, au-dessus de laquelle on peut voir du bétail

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42

brouter librement de l’herbe rare et sèche sur les terrains

séparés par suhozidi (sorte de clôture en pierre pure) qui

s’étalent d’une côte insulaire à l’autre, en partageant les

terres verticalement.

On est aussi attiré par la série des îles extérieures de l’archipel.

Passer par Kornati sans découvrir leur côté sud, où les falaises

de Mane et Raπipa se précipitent dans la mer, veut dire se

priver d’épreuve de la rencontre de la puissance de la mer et

la persistance de la pierre. Lorsque paisiblement on décide de

continuer la navigation, on peut amarrer dans la marina de

Piπkera, unique dans ce Parc national, où bien entrer dans la

baie de l’île de Lavsa, qui compte une dizaine de maisons et

qui représente le typique endroit idyllique de Kornati avec les

darses, petits quais et bateaux à voile ancrés devant eux.

Un peu plus loin, en faisant attention aux bas-fonds et

aux kalahatine, sorte de rochers dangereux, où se sont

déjà heurtés plusieurs bateaux, on arrive dans Ravni æakan,

ancienne criée où jadis les pêcheurs débarquaient le poisson

de quelques maisons et deux à trois criques. En quittant Æut

et l’archipel de Kornati, rares sont ceux qui ne pensent pas:

“Quand reviendrai-je?”

Les îles de Æirje, Kakan, Kaprije et TijatÀ l’est des Kornati jusqu’à la côte devant ©ibenik il y a huit

grandes îles et une quarantaine de petites. On y trouve de

grandes agglomérations, à l’exception de celles situées sur

les îles plus près de la côte, comme PrviÊ, Zlarin et Krapanj.

Il en est de même sur l’île de Æirje, l’île la plus éloignée du

continent dans cette partie de l’archipel de ©ibenik. Lorsque

on arrive des Kornati, on navigue le plus souvent le long de

son côté sud, en passant à côté de la baie Tratinska (lieu de

mouillage assez profond) et en profitant de la belle vue sur

le phare de Blitvenica, situé à trois milles vers la pleine mer,

on se dirige vers Stupica Vela et Stupica Mala (Grande et

Petite Stupice), les baies de son extrême sud. On jette l’ancre

le plus souvent dans la baie de Velika Stupica, plus sûre, pour

pêché, et aujourd’hui les plaisanciers amarrent au môle.

Si l’on retourne vers Kornat, on a encore à visiter la crique

d’Opat (“Abbé“) au pied de la colline pierreuse dont le

sommet rappelle un bonnet d’abbé, qui est connue pour ses

auberges, ainsi que la crique de Smokvica Vela.

Vous vous trompez si vous pensez que l’on a tout vu. Il reste

encore le côté nord de l’île de Kornat, avec ses criques de

Statival, LupeπÊina et Stinava, puis on arrive rapidement

jusqu’à l’île voisine de Æut, où, entre outre, on peut mouiller

dans sa marina, située à l’intérieur du port du village Æut. On

est sorti du Parc national, mais on peut toujours ressentir

l’atmosphère des Kornati. La marina, elle aussi donne

l’impression d’y être depuis toujours. Il y a sur l’île de Æut

encore de belles localités: Bizikovica, à l’ouest de Æut, une

vraie petite lagune de Sabuni et Pristaniπte qui se trouve dans

le deuxième port insulaire, HiljaËa. Il est différent de naviguer

le long de la côte sud de Æut, presque désertique, à l’exception

s’y reposer et se baigner. Du côté nord de l’île il y a trois

localités: la première dans la crique de Koromaπna, où l’on

peut ancrer, la deuxième dans la crique de Mikavica du

côté nord-est de l’île, et la troisième à Muna, port principal

de l’île où accoste le bateau local qui relie l’île de Æirje

à ©ibenik. Celui qui y amarre peut faire une promenade

jusqu’à Æirje, village un peu dépeuplé, qui, retiré dans une

petite vallée encaissée, vit au rythme d’autrefois.

On n’est pas loin de Kakan et Kaprije, deux îles qui sont

proches l’une de l’autre d’un demi mille nautique. Le chenal

de Kakan (Kakanski kanal) a plus l’aire d’une mer fermée

parce qu’il est protégé par les îles de Veliki Borovnjak et

Mali Borovnjak (Grand et Petit Borovnjak), c’est pourquoi

il y a toujours beaucoup de yachts ancrés. Si vous préférez

vous installer près d’une localité, vous n’avez qu’à continuer

encore deux milles vers le port de Kaprije, profondément

encastré dans l’île. Kaprije est une petite localité, où arrive

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43

régulièrement le bateau de ©ibenik apportant des touristes et

la vivacité de l’été. L’île voisine, Zmajan, tout à fait inhabitée,

n’a pas d’agréables lieux de mouillage, à l’exception des

criques Bok et ZakloπÊica du côté nord et Smetnja Vela du

côté sud de l’île. Au contraire, sur son île voisine, petite île

d’Obonjan, il y a en été une atmosphère très vive à cause

du camping qui s’y trouve. L’île suivante, si l’on va vers le

continent, est Tijat, également inhabitée, mais dont la baie

de TijaπÊica est un grand lieu de mouillage. C’est aussi un lieu

d’excursion préféré de toutes les localités voisines.

Les îles de PrviÊ, Zlarin et KrapanjLes trois îles le plus près du continent, PrviÊ, Zlarin et Krapanj,

sont plus habitées et intéressantes. Sur l’île de PrviÊ, éloignée

d’un mille du continent, il y a deux localités pittoresques,

©epurine et PrviÊ Luka. ©epurine est une belle localité aux

maisons de pierre qui donnent l’impression de sortir de la mer.

Même si, avec ses deux ports, elle occupe tout l’isthme étroit de

l’île, il est très difficile d’y trouver de la place d’amarrage pour

un bateau un peu plus grand. On trouve de la place au sud de

la localité, mais le bateau local de ©ibenik y arrive plusieurs

fois par jour. Il est beaucoup plus facile de trouver de la place

à PrviÊ Luka, où l’on amarre les yachts à moteur ou à voile

derrière la digue qui protège la crique du vent de jugo.

L’île de Zlarin, qui n’est éloignée du continent que d’un mille, a

préservé l’ambiance d’autrefois. Elle était à l’époque du règne

de l’Autriche-Hongrie un port très important où accostait les

plus grands navires militaires. Il y est construit pour eux un

grand môle de cent quarante mètres de long où il y a toujours

de la place pour le bateau régulier de ©ibenik, pour les barques

d’excursion, ainsi que pour de nombreux plaisanciers qui y

viennent. Du côté nord-est il y a plusieurs petites criques à

partir desquelles vers le sud-est se succèdent six îlots, dont

Krapanj est le plus près du continent et la seule habitée. Aussi

petite qu’elle soit (sa superficie ne fait même pas un demi

kilomètre carré), elle est très célèbre, ceci grâce à ses plongeurs

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44

qui sont connus pour leur adresse à ramasser, façonner

et fabriquer les éponges et coraux. C’était autrefois la seule

activité des habitants de Krapanj, que rappelle aujourd’hui le

petit musée dans le couvent de Sveti Kriæ (st.Croix).

Tribunj et VodiceÀ Krapanj finit la croisière des îles de l’archipel de ©ibenik. On

retourne maintenant par le chenal de ©ibenik (©ibenski kanal)

vers les localités du continent. Après huit milles nautiques on

arrive à Tribunj, encore une petite localité pittoresque, dont

la vieille partie se trouve sur une petite île reliée au continent

par un pont. Depuis qu’une marina moderne y est construite,

Tribunj est devenu un grand centre nautique. Cette marina

est excellemment aménagée et de grands événements y sont

organisés, comme les régates et la foire nautique en automne.

Il y a encore plus d’animation dans la localité voisine de Vodice.

Ici se trouve une grande marina d’ACI, et il y a aussi assez

de places d’amarrage dans le port. Bien que Vodice soit un

centre touristique, elle a aussi un caractère nautique affirmé

grâce à sa marina où sont aussi amarrés de nombreux

bateaux destinés à la location.

©ibenikOn peut de plus en plus ressentir ce caractère nautique à

©ibenik, cette ville antique située sur la côte d’une baie abritée.

Lorsqu’on navigue par le chenal de st. Ante (Kanal Svetog Ante),

d’une longueur de plus d’un mille, la forteresse du même nom

et de nombreuses autres vieilles fortifications militaires dans

ce chenal et au-dessus de ©ibenik, rappellent que cette ville

a été, depuis toujours, d’une grande importance stratégique.

Aujourd’hui, les plaisanciers ont remplacé les navires militaires.

L’un des lieux d’amarrages les plus beaux est la rive même

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de la ville, au pied de la cathédrale de Sv. Jakov (St Jacques),

chef-d’œuvre de la Renaissance, construite par les Maîtres

Juraj Dalmatinac et Nikola Firentinac. Il y a quelques années

la marina Mandalina a été aménagée près du chantier naval

de remontage. ©ibenik est la ville de la chanson, de la gaieté,

du Festival international des enfants, mais aussi la ville de

la bonne nourriture, des produits de la mer et des champs

alentours. Alors, si vous venez, profitez de tout cela.

©ibenik est la seule ville de la côte croate qui vous offre la

possibilité d’entrer avec votre bateau profondément dans les

terres, jusqu’à Skradin, une petite ville située au bord du cours

inférieur du fleuve Krka. Le long de la baie de ©ibenik (©ibenski

zaljev), d’une longueur de trois milles, et qui n’est que la

bouche inondée du fleuve Krka, il y a de nombreux bassins de

conchyliculture. Au bout de cette baie se trouve la petite ville

Zaton. Un pont élégant, sous lequel on passe pour entrer dans

le détroit de Prokljan, puis un mille et demi bordé des falaises

des deux côtés, et on entre dans le lac de Prokljan (Prokljansko

jezero). Pour arriver dans la marina de Skradin, il faut encore

naviguer deux milles sur le fleuve Krka et passer sous le pont de

l’autoroute qui relie Zagreb au sud de la Dalmatie, après quoi

on est plongé dans une ambiance réellement fluviale, navigant

dans les eaux claires entre les roseaux et les joncs.

Skradin est une vieille ville qui date de l’époque des Libourniens

(Liburni). C’était déjà un port très important au XIIIe siècle. On y

amarre dans la marina ou jette l’ancre en face de la rive, et puis

débarque pour déguster un risotto de Skradin. Le lendemain,

on peut aller visiter les chutes de Krka (Slapovi Krke) et le

monastère franciscain sur l’îlot de Visovac à l’aide du service

local de bateaux d’excursions. En effet, il n’est pas permis de

continuer à l’intérieur du Parc national avec son propre bateau.

Primoπten et RogoznicaAprès être entré profondément dans le continent, on en sort

par le chenal de st. Ante, et continue le long de la côte vers

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le sud jusqu’à Primoπten. On repasse au large de l’île de

Zlarin et des îlots sud. Ensuite on laisse au nord la baie de

Grebaπtica et l’îlot de Tmara, et approche de Primoπten,

petite ville située sur deux presqu’îles. Celle du nord, est

couverte par une forêt dense de pins, dans laquelle sont

situés les hôtels. Sur la presqu’île sud se trouvent l’église

et vieille ville. Primoπten dispose de deux débarcadères. Un

se trouve au pied de la presqu’île, où sont aménagées la

rive de la ville et la longue digue. En été il est encombré des

yachts. Sur l’autre débarcadère, dans la crique Porat, sont

amarrés les bateaux d’excursions et barques de pêcheurs.

Mais Primoπten est connue des plaisanciers pour la marina

Kremnik du port Peleπ, un mille plus au sud. Cette grande

marina bien équipée occupe tout le nord du port. Au-

dessus de Primoπten, dans une dentelle de pierre, pousse

la vigne dont on produit le fameux vin BabiÊ. Lorsque vous

y passez, ne ratez pas l’occasion de le déguster.

D’ici à Rogoznica, port dont les deux bras se sont

bien encastrés dans le continent, il y a moins de trois

milles. Rogoznica est depuis toujours un lieu important

de mouillage et un port connu par les plaisanciers

qui naviguent dans les eaux croates. Ceci bien avant

l’aménagement de nombreuses marinas. La forêt dense

de pins sur l’îlot de Kopar, les vieilles maisons en pierre sur

sa rive, les barques de pêcheurs, donnent à la vieille ville

de Rogoznica les couleurs d’une petite ville de pêcheurs. La

marina Frapa a été construite il y a dix ans à Soline, du côté

ouest de la crique de Rogoznica, au pied du lac Zmajevo

oko (“l’œil du dragon”). Elle est l’une des marinas les mieux

équipées, qui rend le séjour des plaisanciers très agréable,

et la maintenance du bateau plus facile. En sortant de

Rogoznica on passe au large de l’îlot de Smokvica (la

“Petite Figue”) et des criques de Movar et StivanËica. Puis

on arrive au cap de PloËa, plus connu sous le nom Punta

Planka. C’est là que commence la région dalmate de Split.

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49

Nombreux sont ceux qui considèrent la côte et les îles,

qui entourent Split, comme étant la plus belle région de

l’Adriatique. Que l’on soit d’accord ou pas, et bien que le

reste de l’Adriatique soit magnifique - les îles de ©olta,

BraË, Hvar, Vis et un grand nombre des îles plus petites,

ainsi que la côte du cap PloËa jusqu’à l’embouchure du

fleuve Neretva, séduisent le plaisancier par leurs attraits

architecturaux et la beauté des paysages.

La navigation le long de cette partie de la côte est

particulièrement agréable en été. Il y a plusieurs marinas

de qualité, ainsi qu’un grand nombre de ports spacieux,

dont la plupart se trouvent à Split et dans ses environs.

Les îles ne sont pas très éloignées du continent. Les plus

proches, Drvenik, ©olta et BraË, sont situées à moins de

cinq milles de la côte. Entre Split et l’île de Hvar il y a vingt

kilomètres, et jusqu’à l’île de Vis, trente. Les chenaux

parallèles à la côte sont favorables à la navigation, surtout

à celle à voile, pendant les vents d’été très stables.

Les conditions météorologiques dans cette partie de

l’Adriatique sont très souvent favorables de mai jusqu’à

octobre, quand la navigation est la plus fréquente. Elles

changent invariablement. Au début de la saison, début

avril, prédominent les vents du sud. Ce sont ensuite les

vents stables du nord-ouest, puis, vers la fin de la saison,

on peut ressentir l’apaisement de l’automne. Il faut être

prudent en cas de bora qui, au pied des massifs, reprend

sa force, aux soudaines bourrasques de nevera, et aux

passages de cyclone.

Sur ces îles dalmates il y a quatre marinas, mais les plaisanciers

sont aussi attirés par les rives aménagés et les baies et criques

protégées. Les rives de Vis - ville de 2400 ans, de Komiæa - ville

de pêcheurs, et les rives ensoleillées de Hvar, de Stari Grad

(Vieille Ville), dont le nom évoque ses racines antiques, les rives

de Vrboska ou Milna sur l’île de BraË, celles de PuËiπÊa - ville

des maîtres de la pierre… sont parmi les endroits préférés des

plaisanciers. Ils s’y rendent du début du printemps à la fin de

l’automne. À peine quelques milles plus loin, on peut profiter

de l’ancrage dans des criques qui ont gardé l’ambiance des

temps où peu de yachts y passaient. La crique de StonËica, la

lagune de Budihovica sur l’île de Vis, les criques de l’archipel

des Paklinski otoci, celles de Starogradska luka sur l’île de

Hvar, celles de BoboviπÊa, Povalja ou LuËica sur l’île de BraË, de

NeËujam sur l’île de ©olta, sont parmi les criques les plus belles

de la Méditerranée. Et on n’en a énuméré que quelques unes…

Dans les localités insulaires qui, à l’époque des pirates, se sont

développées plutôt à l’intérieur des terres des îles, règne encore

la dure vie des agriculteurs. ©krip, Dol, LoæiπÊa et NereæiπÊa sur

l’île de BraË, Brusje, Velo Grablje, Malo Grablje ou Gdinj sur l’île

de Hvar, Grohote sur l’île de ©olta… méritent une promenade

pour s’imprégner de l’atmosphère.

De l’autre côté se trouvent des îlots presque inhabités, comme

Biπevo, ©Êedro, Svetac ou Palagruæa, une île mythique et isolée

La région de Split

La Dalmatie

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avec son phare qui se dresse cent mètres au-dessus de la mer.

On peut ancrer au pied des îles de Biπevo et ©Êedro dans des

criques sauvages ou à côté d’une cabane de pêcheur. Au bord

des îles de Svetac et Palagruæa on ne peut s’ancrer qu’à l’abri du

vent ou par beau temps.

Split et ses environsPour se reposer d’une croisière dans les îles, on peut mettre le

cap sur les villes de Split, Trogir, Makarska, ou vers de plus petites

comme Omiπ ou Brela, qui se trouvent sur la côte continentale.

Au-dessus d’elles se dressent les massifs de Kozjak, Mosor et

Biokovo, dont la forêt de pins et d’oliviers descend jusqu’à la

mer. Split, ville de l’empereur romain Dioclétien, dont le palais

est aujourd’hui encore le cœur de la ville, est le lieu d’une longue

tradition maritime et nautique. On entre dans ses petits ports

et marinas ou on mouille dans le port donnant sur le Palais

de Dioclétien, et puis on peut faire le tour de ses kala (ruelles

étroites) ou se promener sur sa rive ensoleillée. Ce programme

devrait être inscrit dans toute visite nautique de cette région!

Le plaisancier choisira le plus souvent la grande marina d’ACI,

dans le port principal de Split, mais il y en a encore quelques-

unes qui appartiennent aux clubs sportifs, et où l’on peut aussi

trouver un amarrage. Split est le plus grand centre de voile de

la Croatie et le siège des célèbres clubs de voile croates: Labud,

Mornar, Zenta, Split… ou sont formés d’excellents marins. Split

est le point de départ de grandes régates; c’est ici qu’ont lieu

les compétitions européennes et mondiales. Split est aussi le

coeur de l’industrie nautique croate.

Au nord-ouest de Split il y a trois bases nautiques importants

- Kaπtel Gomilica, Trogir et Marina. À Kaπtel Gomilica, l’une

des sept localités qui se succèdent le long de la côte du

chenal de Kaπtel (Kaπtelansi zaljev), a été construite, il y a

quelques années, une grande marina bien aménagée, équipée

pour accueillir les très gros yachts. Depuis longtemps les

plaisanciers connaissent Trogir. Dans cette petite ville, classée

à l’UNESCO, on amarre au pied des palais de la Renaissance et

de la cathédrale de st. Lovrinca qui est le monument roman le

plus important en Dalmatie, ou dans la marina d’ACI sur l’île de

»iovo qui s’appuie sur la ville.

Où que l’on amarre, on ressent l’ambiance de cette ville,

la vivacité de ses rues étroites et de sa rive ensoleillée, et si

l’équipage a envie de calme, il lui suffit de contourner »iovo

et amarrer au pied de l’îlot de st. Fumije, l’un des lieux de

mouillage les plus beaux de la région. Et dans Marina, localité

située bien à l’intérieur d’une baie profondément encastrée, il

existe depuis longtemps une marina, mais celui qui préfère le

mouillage peut se diriger dans la baie profonde de ViniπÊa qui

n’est située qu’à quelques milles à l’ouest, ou bien une autre

crique au bord de la route jusqu’au cap de PloËa.

Si l’on continue le long de la côte, au sud de Split, on aura tout

le temps les massifs des Mosor et Biokovo au-dessus de soi.

Dès que l’on passe l’embouchure du fleuve Ærnovnica et la

marina de l’hôtel Lav, commence à se lever Mosor qui est un

peu plus bas, et ensuite le haut massif escarpé de Biokovo. Sur

la côte du pied de ces massifs, se sont repliées de nombreuses

localités, dont chacune est un peu particulière. À Jesenice

se trouve la plus grande flotte des trabakuli (sorte de grand

voilier) de l’Adriatique. Ces voiliers ont été convertis en hôtels

flottants, permettent d’organiser des croisières sur l’Adriatique

du début du printemps à la fin de l’automne.

Omiπ, petite ville située sur la bouche du fleuve de Cetina,

fut autrefois une des bases de pirates de l’Adriatique. C’était

l’époque où les habitants de la région essayaient de rester

indépendants en leurrant les Vénitiens. Mais ces pirateries sont

abandonnées depuis cinq siècles. Aujourd’hui, on vous accueillira

chaleureusement si vous décidez d’amarrer à leur digue.

MakarskaBien qu’il n’y ait pas de grandes baies, à l’exception du

port de Makarska, la riviera de Makarska, entre Brela au

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nord et Zaostrog au sud, peut vous offrir beaucoup. Il y a

une vingtaine d’années qu’à côté des vieilles rives, ont été

construits plusieurs petits ports et marinas. À partir de

l’ouest on tombe d’abord sur la marina de Brela, localité

avec les plages les plus belles de cette région, ensuite

la marina de Baπka Voda et marina dans Krvavica. À

Makarska on amarre dans le port, la marina étant encore

en projet. Si l’on continue vers le sud, on va amarrer à

TuËepi ou Podgora, le village de pêcheurs connu, situé au

pied de la statue Galebova krila (les “Ailes de la Mouette”),

signe qu’ici a été fondé la marine des partisans au cour de

la deuxième guerre mondiale. Puis tout jusqu’à Gradac, on

peut trouver quelques places d’amarrage aux digues des

localités situées au pied de Biokovo. Point très important

à mentionner: les plages de sable et de petits galets

apportés par les torrents de Biokovo, couronnées par

l’ombre des pins, figurent parmi les plages les plus belles

de l’Adriatique! Mais on retourne à notre point d’amarrage

à Split et prend, pour y passer un week-end prolongé, la

direction des Drvenici et ©olta, îles les plus proches de Split

de son côté nord.

Les îles des Drvenici et l’île de ©oltaIl n’y a que douze milles de l’aéroport de Split aux îles des

Drvenici. On navigue le long de la côte sud de »iovo, vers

la lagune de la côte sud-est de l’île de Drvenik Veli (Grand

Drvenik), protégée par les îlots de Veliki Krnjkaπ (Grand

Krnjkaπ) et Mali Krnjkaπ (Petit Krnjkaπ). C’est un endroit d’une

beauté exceptionnelle. On peut y prendre de très belles

photos, dont les plus ravissantes sont celles prises d’en haut,

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Page 54: la Croatie en bateau

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d’où la limpidité de l’eau et tous les charmes de cette lagune

peu profonde sont mis en relief. C’est pourquoi il y a dans

la journée une foule de bateaux, venant essentiellement de

Trogir pour profiter de la baignade et prendre un bon repas.

Vers le soir la lagune devient plus discrète. La plupart des

bateaux prennent la direction des marinas voisines, sauf

quelques-uns qui restent à l’ancre.

De l’autre côté de l’île, sur la côte ouest, se trouve la seule

localité de l’île qui porte aussi son nom. Elle est situé dans

le port encastré un mille dans le continent où l’on peut

amarrer au môle, abrité par la digue. Il y a sur île encore

quelques criques, dont quelques-unes sont occupées par

les bassins de pisciculture, et dans les autres on peut

mouiller. Même si l’île voisine, Mali Drvenik, est sans grands

ports ni criques, elle est intéressante pour les propriétaires

avec Split. Autrefois, RogaË a été le port de Grohote, localité

qui s’est retirée à l’intérieur des terres. Ce port comprend

trois bras, dont les deux restent isolés de la foule de

débarcadère de ferry.

Dans le port voisin, NeËujam, le plus grand de l’île de ©olta,

il y a un peu la même ambiance. Ses criques de Piπkera,

Maslinica et Podkamenica figurent parmi les lieux de

mouillage préférés des habitants de Split. Cet endroit

intéressa déjà l’empereur Dioclétien, qui y fit implanter

des bassins de pisciculture, que l’on surveillait même

pendant la nuit en gardant le meilleur poisson pour

lui faire bonne chère. L’ancienne coutume d’y passer la

nuit est transmise jusqu’à nos jours par les habitants

de la métropole dalmatienne, éloignée de huit milles.

Ces dernières années, un grand nombre de maisons

des petits bateaux. Ils peuvent trouver de la place dans le

petit port de Borak, et ancrer dans la crique Vela Rina.

L’île de ©olta, au contraire, offre beaucoup d’endroits

bien abrités. On prend la direction de sa côte ouest, pour

jeter l’ancre devant elle, dans le petit archipel de six îlots:

Stipanska, Balkun, Saskinja, Polebrnjak, Grmej et Radula.

Ils sont idéaux pour la baignade tout au long de la journée,

quelque soit le vent, parce qu’ils sont bien protégés l’un

par l’autre. Le soir, on peut choisir l’ancrage à ©eπula ou

amarrage à Maslinica. Si l’on choisit la longue et étroite

crique de ©eπula, on y sera, en général, seul. Maslinica est

un port de pêcheurs, connus pour leur adresse de la pêche

à la ligne flottante. Les anneaux d’amarrage se trouvent

sur sa rive, où il y a aussi deux ou trois auberges. C’est une

agréable atmosphère insulaire, qui donne envie chaque

fois d’y retourner. On continue le long de la côte nord de

©olta, à côté des villages principaux de l’île, et on se dirige

vers le port RogaË, où accoste le ferry qui relie l’île de ©olta

de plaisance ont été construites à NeËujam, ainsi qu’à

Podkamenica et à Maslinica. Seulement Piπkera, avec ses

deux maisons, a réussi à garder son ambiance naturelle.

Du côté nord de l’île il y a encore un endroit, Stomorska.

Si l’on garde une journée pour chacun des beaux endroits

mentionnés ci-dessus, on pourra profiter des îles des

Drvenici et de l’île de ©olta toute une semaine. Stomorska

est probablement l’un des villages les plus beaux de ©olta.

Sa vieille rive de pierre, bordée des maisons du même

matériau et une trentaine de places pour les plaisanciers

sont en général suffisants aux voiliers et yachts qui y

accostent. Pour gagner l’est extrême de ©olta, on rencontre

encore un village, Gornja Kruπica.

Ceux qui souhaitent être plus isolés dans la nature plus

sauvage, navigueront le long de la côte sud de l’île. Ce

côté, ouvert vers le sud, cache aussi quelques belles

criques profondes, généralement inhabitées. La première

que l’on rencontre est Livka, à l’intérieur de laquelle il

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y a suffisamment de place pour le mouillage, souvent en

compagnie des bateaux de pêche. On peut aussi mouiller

dans StraËinska, la troisième de cette suite de criques, qui

a l’air d’un fjord profond, bordé de quelques maisons. On

continue le long des calanques inhabitées dont les falaises se

précipitent abruptement dans la mer, et retrouve de nouveau

les traces de la civilisation à Tatinja, la baie la plus grande et

la plus visitée du côté sud de l’île de ©olta. Mais la crique la

plus apprivoisée de ce côté reste Poganica, la dernière de la

croisière de l’île, avant de retourner, par le petit archipel de

Maslinica, à Split.

BraË On a l’impression que l’île de BraË a trois côtes complètement

différentes. Sa côte ouest, pleine de criques bien abritées,

attire des centaines de voiliers, yachts et bateau à moteur

qui naviguent par la passe de Split, lieu de trafic nautique

le plus dense en Adriatique. Il est rare qu’un plaisancier

se dirige le long de la côte nord, où se trouvent la plupart

des petites villes de BraË, à l’exception des plaisanciers qui

ont amarres à Omiπ ou à la riviera de Makarska. Sinon, on

prend moins d’une heure pour arriver de Split à l’île de BraË

en voilier ou en bateau à moteur ordinaire, et en bateau

glisseur encore moins. Son côté sud n’est pas trop habité,

mais il s’y trouve plusieurs endroits très recherchés des

plaisanciers, avec la seule petite ville importante - Bol.

Lorsqu’on prend le large de la marina d’ACI de Split, pour

aller visiter BraË, cela peut être seulement le début d’une

excursion de week-end, mais aussi la première étape d’une

longue croisière d’été. Dès que l’on gagne le cap Gomilica, on

ressent l’intensité de l’île. Il est agréable de s’y arrêter dans

les criques de Stipanska et Stiniva, mais en général le but est

BoboviπÊa, petite ville du grand poète de BraË, Vladimir Nazor.

BoboviπÊa est aussi le port du village d’agriculteurs LoæiπÊa,

localité avec une architecture populaire, couronnée d’un

clocher ornementé, qui s’est retirée à un kilomètre de la côte

insulaire. Amarrer à la rive, où bien ancrer, pour aller visiter la

petite ville-port et, en montant jusqu’au village au-dessus

d’elle, s’acheminer vers l’intérieur de l’île - fait partie du rite

de la visite de l’île de BraË. C’est parce qu’à l’intérieur de ces

terres il y a autant de localités que sur la côte.

Si vous n’entrez pas à BoboviπÊa, ou si n’ancrez pas dans

leur crique ViÊa, votre premier port peut aussi être l’adorable

Milna. Autrefois le port principal de l’île, dont se servaient

les habitants de la localité de NereæiπÊa et de l’ermitage de

Blaca, est aujourd’hui le centre nautique principal de l’île.

Deux marinas, la rive de la ville et la rive devant l’usine de

conditionnement de sardines, sont suffisantes pour accueillir

la flotte qui y vient, le vendredi et le samedi, des marinas

de Split et de ses alentours. Devant Milna est ancré l’îlot de

Mrduja, dont la petite taille tranche avec sa célébrité. Sa gloire

est due à la plus grande régate croate qui la contourne, ainsi

qu’aux murailles de la vieille ville, mais aussi à l’histoire de

son appartenance, source de disputes entre les habitants de

BraË et ceux de ©olta.

Lorsqu’on passe entre BraË et ©olta par le passage appelé

Splitska vrata (la Porte de Split), commence une suite de

criques qui s’étend jusqu’à six milles nautiques, jusqu’à

Farska. Les plus belles et les plus grandes sont: Osibova,

LuËice, Maslinova, Smrka, KruπÊica, Blaca et Farska. Quelques-

unes d’entre elles, comme Maslinova, sont temporairement

occupées par des bassins de pisciculture, mais la plupart

sont accessibles aux plaisanciers, et parmi elles, deux sont

les plus connues. La première est LuËice, grande crique

avec cinq vastes bras. La deuxième est la crique Blaca, où

commence un chemin étroit par lequel, après une randonnée

d’une quarantaine de minutes, à travers un environnement

inhospitalier, on aboutit à l’ermitage de BraË le plus connu,

microcosme contemplatif où les moines catholiques ont

trouvé l’harmonie du travail, de la sagesse et de la culture.

Prendre le large après cette expérience mystique et s’en aller

vers Bol, regardant de la mer des plages de galets solitaires, au

pied des vignobles de braËki plavac, est un vrai changement

d’univers. Plusieurs dizaines de bateaux ancrés autour de la

plage à la fois naturelle et mondaine de Zlatni rat, formant

une curieuse avancée triangulaire dans la mer, ce qui lui

a valu le surnom de Corne d’Or, des surfeurs qui fendillent

la mer comme s’ils voulaient s’envoler, un amarrage à la

rive, l’animation matinale et du soir, des cafés au bord de la

darse, de nombreux restaurants et hôtels - tout cela fait de

Bol une attractive destination touristique.

Si vous faites de la voile, c’est un endroit pour vous. Les

vents y sont au moins d’un Beaufort plus puissant, et il ne

faut pas manquer l’occasion de glisser sous le spinnaker

ou de venir au lof. À partir de Bol, et jusqu’à Sumartin,

entrée de l’île où accostent les ferry de Makarska, on ne

rencontrera aucun village. Sumartin, localité de pêcheurs

et de constructeurs de navires, fut jadis la base des hajduk

(guerriers rebelles contre les Turcs) d’où ils s’élançaient, à

travers le chenal, sur le continent occupé par les Turcs. Si

vous amarrez à un des quelques amarrages sur la rive, ne

manquez pas l’occasion de faire une promenade jusqu’à

Selca, localité construite par les tailleurs de pierres qui

constituent aussi la plupart des habitants.

Jusqu’à Povalje sur le côté nord de l’île il y a encore une crique

un peu plus grande, Rasotica, des rives rocheuses, pour

quelques yachts qui y trouveront le lieu de mouillage ou une

place d’amarrage. Mais en naviguant le long de ce côté de

BraË il faut se méfier de la bora qui s’y précipite du Biokovo

en soufflant très fort. Heureusement, elle sera annoncée

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par la danse des petits nuages qui se déchirent en volant

dans le ciel, juste avant pour vous permettre de trouver un

abri. Il y en a beaucoup dans la vaste baie de Povlja (Povaljski

zaljev). On peut en trouver un sur la rive de sa petite ville,

choisie jadis par un certain Paulus, dont elle tient son

nom, pour y faire construire sa villa. Puis, au VIe siècle,

une ancienne basilique chrétienne très imposante y a été

construite. La crique de Luka peut offrir aussi un abri sûr.

Les places d’amarrage bien protégées, du bon poisson, des

coquillages, de l’agneau, de l’excellente huile d’olive et des

légumes du terroir - à ne pas manquer!

PuËiπÊa, le prochain arrêt, garde l’une des ambiances les plus

impressionnantes de l’Adriatique. Cette localité est cachée au

fond de la baie, que l’on reconnaîtra grâce à la carrière la plus

grande de BraË, Veselje (“Joie”). À l’est de son cap, est extraite,

de ses entrailles, une pierre, que l’on retrouve éparpillée dans

le monde entier, sous forme de constructions d’une blancheur

éblouissante. PuËiπÊa est sans explication, peu visitée par les

plaisanciers. C’est une belle crique, bien à l’abri, avec beaucoup

de place sur la rive, bordée de maisons blanches et de petites

villas fortifiées. Et de plus, l’école des tailleurs de pierre d’où

sortent les meilleurs maîtres de cet art, et dont l’atelier est

ouvert même en été - une attraction à ne pas manquer!

Il reste encore quatre petites villes pour achever le tour de l’île.

Et toutes les quatre ont leurs “sœurs jumelles” à l’intérieur de

l’île qui méritent aussi d’être visitées. Si vous amarrez dans la

belle crique de Splitska, d’où jadis les constructeurs romains

emportèrent de la pierre pour la construction du Palais de

Dioclétien à Split, vous devez aller voir ©krip, le village le plus

ancien de la ville. Vous y trouverez les murs illyriens cyclopéens,

un mausolée antique, une petite église préromane, la maison-

tourelle RadojkoviÊ, dans laquelle sont situés le musée de l’île

de BraË et le Palais Cerineo. Ça vaut vraiment le détour!

Positra, localité connue pour ses pêcheurs et l’industrie

de la pêche, possède aussi son double à l’intérieur de l’île.

C’est Dol, village le plus rapproché de la côte de toutes les

agglomérations de l’intérieur, avec ses maisons enterrées

dans les rochers de la colline, et les grottes dans lesquelles

vécurent les hommes préhistoriques. Il y a aussi trois

konoba (sorte de taverne) où l’on mange, boit et chante.

Il faut aussi visiter Supetar, la plus grande localité de l’île, le

port principal de ferry, le centre touristique et également

le centre de tout de l’île de BraË, vous pouvez y amarrer

soit dans l’agréable vieux port, soit dans le nouveau port

de ferry, construit récemment, si vous n’êtes pas gênés

par le bruit et le contact permanent avec le continent. Son

double adéquat intérieur est NereæiπÊa, la plus grande

localité de l’intérieur de l’île, autrefois la localité principale

de l’île et son centre administrative. D’ici des chemins

mènent à Vidova gora, le sommet adriatique insulaire le

plus haut, mais aussi à Selca et Bol.

Vers le bout nord-est de l’île, il n’y a que Sutivan qui s’y est

isolée dans toute sa beauté. On trouvera difficilement de la

place dans son port, mais si vous en trouvez, arrêtez-vous. Son

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clocher fin avec le rouge dôme bulbeux, qui se lève tout au-

dessus de votre amarrage, la villa magnifique de la famille

IliÊ et la résidence baroque du poète Jerolim Kavanjin, ne

font qu’une partie de la beauté qui vous exaltera. Et voilà

que l’on a presque fini la croisière de BraË. On n’a qu’à

passer encore une fois par la Porte de Split (Splitska vrata)

pour se trouver sur la route de Hvar.

HvarHvar est une île du littoral ensoleillée, ornée côté sud-ouest

par l’archipel des Paklinski Otoci et par ©Êedro au pied de la

haute colline de Hum. On prend la direction du cap Pelegrin

et entre doucement dans le chenal des Paklinski otoci (les

Îles de Paklina; paklina est la résine extraite des pins pour

calfater les bateaux, mais ces îles sont aussi par l’ignorance

appelées Pakleni otoci - “les Îles Damnées”). Pendant la

navigation le long de la côte de Hvar, d’une longueur de

quatre-vingt milles, défilent des paysages et des images

différents. La ville effervescente et dithyrambique de Hvar

avec son archipel des Paklinski otoci, est en été le petit

centre du monde. Tout y bouillonne de vie, et dans le chenal

à côté viennent des centaines de bateaux. La rive de la ville

est encombrée par des grands yachts. Les plus petits se

bousculent ancrés au milieu du port. Tout le monde est à

la recherche de la magie estivale de Hvar; de l’animation

de ses places et ruelles étroites, de l’ambiance mystique

de ses églises et couvents, des fêtes portuaires et des

vins enivrants des vignes des pentes sud de l’île. Dans la

journée, les barques et yachts locaux déménagent dans des

criques des îles voisines. Ædrilica, Stipanska, Vloka, TraπÊe,

VinogradiπÊe ne sont que quelques-uns de ces endroits

enchanteurs qui relient la clarté de la mer et les betula

(sorte de l’auberge) où l’on se régale de poisson et de vin.

On quitte cet archipel et, à côté de l’îlot de Pokonji dol,

continue vers l’est. En longeant le littoral inhabité, tracé par

des galets et caps avancés dans la mer, on arrive jusqu’aux

criques ensoleillées de Milna et Dubovica, couvertes de galets

d’un blanc immaculé qui encouragent à la baignade.

Plus loin, vers SuÊuraj, localité sur le cap est de l’île, la côte

est inhospitalière. Elle n’offrira pas d’abri au plaisancier, mais

enchantera sa vue par les pentes de Sveta Nedija, Ivan Dolac et

Zavala où les vignes poussent presque verticalement comme

si elles aspiraient au ciel. On ne peut y trouver un abri qu’à côté

de l’îlot de ©Êedro. Avec le port de LoviπÊe et la crique Mostir

sur sa côte nord, et les criques Borova et Ëarnjeni sur celle du

sud, ©Êedro fut un point important des routes de navigations

antiques, le seul abri pendant un jugo fort. Ce fut aussi le

théâtre de la bataille entre les Pompéiens et César, en 49 av.

J.-C. Au XVIe siècle, il y fut construit un monastère dominicain.

Il n’y a plus d’habitants sur cet îlot. Ils ne viennent qu’en été

quand toutes ses criques sont occupées par les yachts à voile,

à moteur, ainsi que par les petites barques de pêche.

On continue le long de l’île de Hvar devant les adorables

criques où se sont blotties quelques maisons, comme Srhov

Dolac, Torac, Smarska… Les collines de Hvar y disparaissent

en descendant vers SuÊuraj, qui a l’air de s’être acheminée

vers le continent et vers la bouche du Neretva. C’est un

port important de l’île dans lequel les ferry transportent

les touristes venant du sud et de l’est. On y trouve quand

même de la place pour les plaisanciers sur les pontons

d’amarrage, installés il y a quelques années.

À partir de SuÊuraj on longe la côte nord de l’île. Jusqu’à

Jelsa se trouve dans une ambiance complètement

différente. Il n’y a presque pas de bateaux. Au lieu de la

haute mer, la vue y est bornée par le massif du Biokovo.

Si les vents commencent à se précipiter par ses pentes

abruptes, on trouvera difficilement refuge avant Jelsa,

éloignée d’ici de vingt deux milles. Sur ce chemin, dans

les criques solitaires de Bristova, Pokrivenik et Stinava, les

habitants sont plutôt tournés vers la terre que vers la mer.

Il n’y a trop de places d’amarrage ni lieux de mouillage.

Vous ne pouvez amarrer qu’à Pokrivenik.

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Et encore une nouvelle image autour de Jelsa et Vrboska.

Jelsa, avec sa crique en arc, ainsi que Vrboska, nichée dans

sa baie particulière, qui est encastrée presque d’un mille

nautique et demi dans les terres, nous donnent envie

d’y entrer. Les deux nous offrent les places d’amarrage

sûres sur leurs rives et aussi à la marina d’ACI à Vrboska.

À Vrboska, cette “Venise insulaire”, se trouve l’église de

st. Marie, qui, à côté de son rôle spirituel avait aussi la

puissance défensive de la forteresse et était équipée des

canons. Il faut y traverser les trois ponts reliant Mala banda

et Vela banda (Petite partie et Grande partie), visiter le

musée de la pêche, endroit qui nous rappelle le labeur et

la vie difficile des pêcheurs insulaires qui vécurent sans

sondes, ni guindeaux électriques, ni fishfinders, seulement

les filets, la torche et le harpon à la main.

Nous avons quinze milles de navigation pour arriver à Stari

Grad (Vieille Ville). On y passera à côté d’une quarantaine de

criques. Dans l’une d’elles, Æukova, pendant les forts maestral

d’été, les surfeurs de de Zlatni rat de l’île de BraË y arrivent

comme des flèches. À la beauté de ce rivage bien découpé, qui

forme l’une des images les plus charmantes de l’Adriatique,

se joint aussi l’îlot de ZeËevo, situé à un demi mille au nord de

la sortie du port de Vrboska (VrbovaËka luka).

La baie de Stari Grad (Vieille ville), encastrée dans les

terres de presque cinq milles, vous donnera l’impression

d’entrer dans un fjord nordique. Mais ses nombreuses

criques, sa végétation et la localité, sur la rive de laquelle

vous allez amarrer, vous ramèneront dans la réalité de la

Méditerranée, mais aussi dans le passé lointain où, il y a

deux milles quatre cents ans, fut fondée cette petite ville.

Il est difficile de choisir ce qui séduit le plus: le champ de

Stari Grad, où l’on trouve encore les traces du lotissement

antique du terrain, les ruelles de la ville en pierre, la Tour

HektoroviÊ (HektoroviÊev Tvrdalj) ou la musique qui le soir,

au cours des festivals d’été, se répand en ville.

Ensuite, vers le cap de Pelegrin, de nouveau les criques de

galets blancs et de petites localités côtières: GraËiπÊe, LuËiπÊe

et Stinava. Un coup d’œil jeté vers les sommets des collines,

vous révèlera que ce ne sont que les ports des localités Grablje

et Busije, autrefois grandes villages intérieures. Encore un

peu plus vers l’ouest se trouve le vieux port de ferry, Vira,

dont les pêcheurs aujourd’hui se servent pour amarrer. Puis

le cap Pelegrin et le retour dans la ville de Hvar. La boucle est

bouclée; la croisière de l’île de Hvar est finie.

VisVis avait depuis toujours été une île lointaine et magique;

le port important antique, la villégiature des grands

feudataires croates, le centre important commerciale, le

théâtre des batailles maritimes les plus importantes du

XIXe siècle qui déterminèrent les souverains de l’Adriatique.

Au cours de tous ces siècles, ce fut aussi le foyer des

pêcheurs de Komiæa, toujours prêts à défendre leur mer et

le droit à la pêche, ainsi que des agriculteurs qui, en dépit

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Page 60: la Croatie en bateau

59

de la nature sèche, y cultivaient leurs vignes. L’île puisait

depuis toujours sa force du chenal de Vis (Viπki kanal) qui

en même temps le séparait du continent et où il était

difficile de naviguer pour les paquebots et vieux trabakuli

(bâtiment de commerce à deux mats) aux tramontanes

estivales, d’autant plus aux bora et levant hivernales.

Un jour tout changea. Les plaisanciers vinrent avec leurs

nouveaux bateaux, de plus en plus grands, rapides et

toujours meilleurs. Le chenal de Vis, toujours bouillonnant

parfois, arrêta d’être croque-mitaine. En été, il est visité

tous les jours par des centaines de bateaux. Lorsque vous y

passez, consacrez-lui le temps qu’il mérite - au moins une

dizaine de jours, au cours desquels vous allez vivre toute

sa beauté en entrant dans au moins quelques-unes de

cinquante-quatre criques dont l’île de Vis dispose.

En amarrant votre bateau dans le port de Svetog Jurja (st.

Georges), laissez vous charmer par la petite ville de Vis

avec une ambiance vraiment particulière, avec ses ruelles

étroites de Kuta et sa promenade sur la rive de Luka. Visitez

le cimetière sur la presqu’île de Prirovo, où, au milieu de la

grande baie, se relient la vie et la mort, ressentez la paix

des cyprès et la rumeur de la station balnéaire, promenez

vous à travers les ruines de la vieille Issa (l’ancien nom de

Vis), des thermes antiques et des forteresses anglaise et

austro-hongroise, allez voir les musées, entrez dans les

tavernes, goûtez le vin rouge plovac et le vin blanc bugava

et savourez la riche gastronomie de la mer croate.

Le côté sud de l’île est unique par sa beauté intacte. Les

criques s’y succèdent: StonËica avec son phare sur le cap

devant elle, Smokova, Milna, Zaglav, village de pêcheurs

Rukavac, Srebrena, et devant elles - les îlots: Greben, Paræanj

Veli, Paræanj Mali, Pupak, Æuberka, PloËica, Budihovac, Veli

Ravnik, Mali Ravnik, qui les cachent et protègent, en offrant

toujours à leurs pêcheurs de riches butins de poissons. L’îlot

Budihovac, avec l’une des lagunes les plus ravissantes de

l’Adriatique, ainsi que Ravnik avec sa Zelena πpilja (“Grotte

verte”) dans laquelle, en entrant par un trou à son sommet,

les rayons solaires se dispersent dans le bleu de la mer, vous

racontent, toutes les deux, leurs histoires particulières.

On continue le long des criques, dont chacune nous chuchote

son histoire d’autrefois et vit avec les gens d’aujourd’hui

- Ruda, Velika Travna et Mala Travna se succèdent avec leurs

rangées de plaques de pierre, comme si un constructeur

géant les avait posées les unes sur les autres. Ensuite, on

tombe sur Stinava (la “Rocheuse”). Les hautes presqu’îles de

deux côtés se rapprochent en forme d’entonnoir et quand

on approche de la côte, les deux falaises se dressent comme

deux mégalithes en se rejoignant presque et en laissant un

espace d’une largeur de quelques mètres à peine. L’espace à

l’intérieur, entouré des hautes falaises, s’ouvre en créant un

tout petit monde. Comme si on était descendu jusqu’au fond

d’une grotte voûtée. Dans les galets, quatre maisonnettes

et le sentiment d’être complètement protégé. Plus loin, sur

la route vers Komiæa, continuent des calanques de galets

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Page 61: la Croatie en bateau

60

blancs entre les rochers, avec quelques maisons sur leur côte

pierreuse et déserte. Sur les crêtes des rochers formées par les

vagues, il existe tout un royaume des mouettes les plus

grandes de l’Adriatique.

Komiæa, le village de pêcheurs le plus connu de Dalmatie,

s’est blotti dans le coin nord-est de la baie, au pied de

l’église Muster et la haute colline de Hum. De tous les

côtés, la côte rocheuse descend vers la mer d’une manière

escarpée, en cachant les plages vierges de galets qui vous

invitent à venir, en petit canot, après avoir amarré votre

bateau à Komiæa, pour y profiter de la plage à vous tout

seul pendant toute la journée. Komiæa est connue pour

ses pêcheurs dont la gloire est due à leur savoir, courage

et leurs légendaires prises de poissons. Dans le port est

ancrée leur flotte, et son histoire célèbre est évoquée dans

le musée particulier de la Pêche, qui se trouve dans la tour

d’un fortin, et aussi par la gajeta (embarcation en bois

construite selon une tradition ancienne) nommée Falkuπa

qui se balance dans le port. Si vous y passez vers la fin de

l’automne, le jour de la fête de st. Nicolas, vous assisterez

à la cérémonie traditionnelle du brûlage d’offrande d’une

vieille barque qui apporte de la quiétude et de la sécurité

à ceux qui naviguent et pêchent, en leur assurant de la

bienveillance et de la protection du révérend abbé de Mira.

Du littoral de Komiæa on a la vue sur Biπevo, et si l’on prend

le large à côté de l’îlot volcanique de Brusnik, le panorama

s’étend sur l’îlot de st. Andrija, surnommé Svetac (le “Saint”)

par les habitants de Komiæa. Les deux petites îles ne vivent

qu’en relation avec Komiæa comme si elles y étaient liées

par le cordon ombilical. Biπevo, qui est peu habitée, ainsi que

Svetac, dont la dernière habitante l’a quittée il y a quelques

années, revivent l’été. Dans les criques de l’île de Biπevo

- Porat, Salbunara et Mezoprat - on peut alors tomber sur

de nombreux yachts ancrés. Devant la célèbre Modra πpilja

(“Grotte Bleue”), à l’intérieur de laquelle les rayons de soleil

pénètrent à travers une ouverture sous-marine en créant

un spectacle de lumière magnifique, il y a des dizaines de

barques à excursion, dont les estivants ne manquent pas

l’occasion de se baigner dans cette beauté bleu argent.

Le côté nord de l’île est dans sa grande partie sauvage,

très ouvert à la bora et dangereux quand ce vent souffle.

Néanmoins elle possède de grands attraits, ses criques, ses

plages de galets et ses villages. Vous y trouverez OkljuËna,

où viennent à peine quelques touristes aventuriers, en

y cherchant la tranquillité dans un silence absolu, mais

aussi dans un espace dénué des luxes de la civilisation. En

longeant d’adorables criques de Tiha, Slatine et Gradac,

on aboutira à l’îlot de Host, situé devant le port de Sveti

Juraj (st. Georges), qui doit son nom au capitaine anglais

Hoste, qui, en 1811, dans la bataille au pied de Vis vainquit

l’escadrille franco-italienne.

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Page 64: la Croatie en bateau

63

La région de Dubrovnik comprend la côte au sud de

l’embouchure du fleuve Neretva, la presqu’île de Peljeπac

et toute la côte croate jusqu’à la presqu’île de Prevlaka, y

compris le côté ouest de l’entrée de Boka Kotorska et de

nombreuses îles, bien connues des plaisanciers: KorËula,

Lastovo, Suπac et Mljet, ainsi que l’archipel des îles d’Élafiti

plus proches du continent et de Dubrovnik: Jakljan, ©ipan,

Lopud, KoloËep, Daksa, Sveti Andrija et Lokrum.

Bien avancée dans la mer, mais d’une ligne parallèle

avec la côte continentale, s’étend la deuxième grande

presqu’île adriatique - Peljeπac. Et sur la côte continentale

l’attend Dubrovnik - la ville qui fut le cœur de DubrovaËka

Republika (la République de Dubrovnik) qui pendant des

siècles a réussi à garder son indépendance et sa liberté

entre l’Empire ottoman et la République de Venise. C’est

la ville où, grâce à la navigation et au commerce, depuis

toujours la science et l’art étaient florissants.

C’est la région des vents du sud, ouverte vers la porte

d’Ortranto, mais très favorable à la navigation dans la

saison nautique. On commence la croisière par PloËe et

l’embouchure de Neretva, encore un fleuve qui apporte de

l’eau fraîche dans la mer croate. On y rencontre en général de

petites barques locales, qui quelquefois entrent dans les bras

de ce grand fleuve, et y naviguent de PloËe à MetkoviÊ, et vont

jusqu’à Opuzen ou Komin, amarrent à Blace, Duboka et Klek.

Le long de la côte maritime, on passe devant Neum, sortie

de Bosnie et Herzégovine à la mer, et la crique de Bistrina,

et en continuant vers Mali Ston on arrive dans la région des

bassins de conchyliculture les plus grands de l’Adriatique. On

ne peut y entrer que par une petite barque ou par un voilier

d’un tirant d’eau peu profond, et amarrer sur la rive de Mali

Ston, où il n’y a de place ni de profondeur que pour deux ou

trois bateaux.

PeljeπacMali Ston fut construit au XIVe siècle par les habitants de

Dubrovnik, qui l’ont aussi fait entourer par de hauts remparts

dominés par une forteresse. À cette époque, la petite ville fut

un port important avec son chantier naval et ses magasins

de sel. Elle a gardé sa vieille apparence et est connue pour

ses bons restaurants dans lesquels on savoure de l’excellent

poisson, mais aussi des coquillages, notamment les huîtres

et les moules. Les bassins de leur élevage, appelés ardini (les

jardins), couvrent toute la baie de Mali Ston, et leur saveur

est l’une des plus renommées dans le monde entier.

On se dirige de Ston vers Malo more (la “Petite mer”) où

continue le royaume de l’élevage de coquillages. Il y a une

dizaine d’îlots éparpillés entre Brijesta du côté est et Streser

du côté ouest. Il faut profiter de l’occasion pour ancrer et

se baigner à l’abri de quelques îlots. Le soir il est préférable

d’ancrer à Brijesta, après avoir acheté des coquillages dans

un des jardins. Le matin, il faut continuer vers Trpanj, en

s’arrêtant dans la crique est de Luka, pour profiter d’une

bonne baignade. Autrefois, centre renommé de la navigation

La région de Dubrovnik

La Dalmatie

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et de la pêche, Trpanj vit aujourd’hui essentiellement du

tourisme. On y amarre dans son port bien protégé. Dans

cette région de Peljeπac, il y a beaucoup de stations de

pêche où l’on peut acheter du poisson, à peine sorti de la

mer, à des prix intéressants. Bien qu’il y ait à Trpanj une

belle plage, après la journée passée sur la rive, on continue

le long de Peljeπac encore deux milles nautiques vers l’ouest,

pour aller s’ancrer et se baigner dans la crique Divna (la

“Merveilleuse”), l’une des plus belles plages de l’Adriatique.

On pourrait passer la nuit à Duba, jolie localité au pied de

Sveti Ilija (st. Élie), le sommet le plus haut de Peljeπac. Mais,

on prend la direction de Loviπta, l’un des lieux de mouillage

les plus visités de la région. On jette l’ancre dans la partie

nord-ouest du port, dans la crique Runce. Même s’il y a une

quarantaine de bateaux, ils ne sont pas dérangés les uns par

les autres. Pour sortir le soir dans la localité, éloignée d’un

demi mille, il faut prendre le bateau gonflable. Les eaux de

la crique sont quelquefois agitées par le maestral, ce qui

fait que souvent vous débarquez mouillés - petit sacrifice en

comparaison du plaisir que vous aurez en goûtant du muge

à grosse tête (mugil cephalus), poisson que l’on pêche vers la

fin de l’été et qui est la spécialité renommée de cette région.

D’ici on entre dans le chenal de Peljeπac (Peljeπki kanal).

C’est généralement une bonne occasion de faire de la voile;

quelque soit le vent qui souffle, maestral, tramontane ou

jugo, il reprend de la force dans le chenal. C’est pourquoi des

surfeurs aiment bien venir ici. En passant à côté de Viganj et

KuËiπte, sur notre route vers OrebiÊ, on en voit une dizaine

filer autour de nous. À OrebiÊ, on amarre dans la marina

et on quitte le bateau pour faire une belle balade. On peut

remarquer que cette petite ville, jusqu’à la fin du XIXe siècle,

a compté de nombreux célèbres capitaines croates: on est

entouré par leurs belles demeures, et leurs jardins exotiques

pleins de plaintes diverses rapportées des voyages lointains.

On peut visiter le musée maritime et le cloître franciscain avec

le cimetière au-dessus de la ville, d’où vous pouvez voir tout le

chenal comme s’il était dans votre paume. Les vieux capitaines

sont donc restés fiers même dans la mort; ils choisirent pour

dernière demeure l’endroit dont la vue est semblable à celle de

la passerelle de commandement de leur navire.

KorËulaOn quitte le paisible et mélancolique OrebiÊ, ainsi que la

presqu’île de Peljeπac, où l’on retournera bientôt. On prend

la direction de l’île de KorËula, éloignée de deux milles

nautiques. Les chenaux qui l’entourent, celui de Peljeπac et

de KorËula (KorËulanski kanal) du nord et celui de Lastovo

(Lastovski kanal) du sud, sont agréables pour naviguer,

ainsi que pour y faire de la voile. Nombreux sont ceux qui

préféreront la côte est de l’île, avec la ville de KorËula et

son petit archipel. D’autres préfèreront le chenal Vela Luka

(VeloluËki zaljev) orné des îles de Proizda et Oπjak. Ceux

qui aiment faire de la voile choisiront le chenal de Peljeπac.

Et pour ceux, enfin, qui aiment la solitude, on conseille la

côte sud, à partir de la crique Tri luke jusqu’à celle de Brna…

KorËula offre aussi beaucoup d’attrait dans ses terres.

Ærnovo, Pupnat, »ara, Smokvica i Blato, les agglomérations

les plus grandes sur les îles croates, méritent d’être visitées,

ainsi que les vignes célèbres de KorËula.

Dans la ville de KorËula, on peut trouver un anneau d’amarrage

dans son port ouest, dans la marina d’ACI ou dans la crique

Luka. Le plus sûr est, bien sûr, celui dans la marina, puis le lieu

d’amarrage dans la crique Luka, tandis que dans le port ouest

il ne faut amarrer que par temps calme, quand il n’y a pas de

vents du nord-ouest à l’horizon. Mais où que vous amarriez,

vous allez profiter de cette belle ville d’une architecture

harmonieuse. Son vieux centre, situé sur une petite péninsule,

dont les ruelles s’étendent d’une côte à l’autre en formant une

arête de poisson, est entouré par des remparts. Les KorËulais,

autrefois d’excellents tailleurs de pierre et constructeurs de

navires, bâtissaient leurs demeures plus récentes aussi

avec le sens de la mesure, si bien que toute la ville possède

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Page 66: la Croatie en bateau

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un charme très particulier. Vous y trouverez la cathédrale

avec son clocher, chef-d’oeuvre du maître Marko AndrijiÊ,

ensuite la maison natale de Marco Polo et le palais Arneri. Il

y a aussi Moreπka, la danse des Épées qui pour les habitants

de l’île de KorËula n’est pas uniquement une manifestation

folklorique, mais aussi un rituel de la mémoire collective

célébrant la bataille des insulaires pour la liberté. Ici on

mange du bon poisson et on boit les vins renommés de

KorËula: le délicieux grk, fort comme le miel, le poπip frais et

clair, ensuite le rukatac, la cetinka et la plavka. On passe donc

l’après-midi et le soir dans la ville de KorËula à se régaler.

Quelque soit la durée de votre séjour, il y a devant cette île

autant d’îlots que vous y trouverez chaque jour une nouvelle

crique de galets ou un rocher réservés uniquement pour

vous. On en mentionnera seulement deux: l’îlot de Badija,

connu pour son monastère franciscain et Vrnik, deuxième

îlot après Badija par sa superficie, parmi les dix-neuf autres

îlots devant la côte est de KorËula, formant entre eux maints

passages, bas-fonds et rochers.

Il y a de ce côté-là encore une grande crique - Bufalo.

Lorsqu’on en sort par le sud, on a devant soi la localité

de Lumbarda, connue pour ses sculpteurs et ses vignes

aux terrains sablonneux. Il s’y trouve aussi une marina

dont le môle le plus long est réservé pour les plaisanciers.

Nombreux sont ceux qui y restent plusieurs jours, en

profitant dans la journée de belles baignades au pied du

cap RaænjiÊ ou dans la cirque Præina du côté sud de l’île, et

en se régalant le soir dans une des bonnes konoba (sorte de

tavernes) de Lumbarda, où ils peuvent vérifier la vieille recette

traditionnelle qui dit que le poisson doit nager trois fois:

d’abord dans la mer, puis dans l’huile et enfin dans le vin.

Réconforté par un bon repas, on retourne vers la côte nord de

l’île et on longe le chenal de Peljeπac pour arriver à RaËiπÊe.

Chemin faisant, on passe à côté des criques de Ærnovska

banja et Vrbovica, deux lieux de mouillage bien protégés,

et aussi à côté des îlots de Veliki Kneæak et Mali Kneæak

(Grand et Petit Kneæak) à l’abri desquels il est agréable d’y

jeter l’ancre pendant les maestral d’été. Puis on s’arrête à

RaËiπÊe, vieux port de trabakuli (bâtiments de commerce à

deux mats) dans lequel, jadis, amarrait une quarantaine de

bateaux à la fois, tous appartenant aux habitants de RaËiπÊe.

De cette époque il reste le môle avec la digue de soixante

mètres de long et une belle rive en pierre qui s’étend à travers

la plus grande partie du port. Les trabakuli n’y sont plus, mais

la tradition demeure. De nos jours, de nombreux habitants

de RaËiπÊe sont des officiers à la retraite ou des marins encore

en service naviguant dans le monde entier. Le prochain arrêt

est Prigradica, port de la localité intérieure de Blato, d’où l’on

exportait le vin et l’huile produits par les agriculteurs de la

région. On y arrive en longeant le littoral pierreux. Rares sont

ceux qui y viennent, à l’exception de quelques plaisanciers et

bateaux de pêche, bien qu’il y ait assez de place.

La partie ouest de l’île où l’on navigue en passant devant

une dizaine de petites criques peu habitées, finit par une

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grande baie, appelée dans le langage local vela luka (“grand

port”), d’où la baie et sa petite ville tirent le nom. La côte de

la baie est bien découpée et décorée de trois endroits à ne

pas manquer. Proizd est un îlot du côté nord-ouest de la baie.

C’est ici que les habitants de Vela Luka viennent se baigner

et profiter de ses plages de galets et ses “chaises longues”

créées par les rochers. Il est agréable de naviguer par la

passe sablonneuse, Vraca, entre Proizd et l’île de KorËula. Sa

profondeur est de 3 mètres, mais à cause de la transparence

de l’eau, on a l’impression qu’elle est moins profonde. Dans la

baie de Vela Luka, on peut ancrer dans la crique de Gradina.

Oπjak, “îlot des amoureux” (souvent cité dans les chansons

traditionnelles), avec sa forêt de pins descendant dans la mer,

est aussi un endroit où il faut s’arrêter pour s’y baigner.

Vela Luka s’étend sur les deux bras de la côte est de la baie.

C’est une petite ville connue pour ses bains de boue, son

chantier naval et sa chanson. S’y trouve une galerie avec

les chefs-d’œuvre des grands sculpteurs du XXe siècle, dont

Henry Moor. Vu que dans le port il n’y a pas trop de place

pour les plaisanciers, une vingtaine d’anneaux d’amarrage

seulement, on ancre dans son bras nord-est. Ici, dès l’aube, on

assistera au départ des bateaux des estivants s’en allant vers

Proizd ou Oπjak. En été, des barques d’excursions partent aussi

pour l’autre côté de la baie, croisant des barques de pêche

rentrant de leurs expéditions nocturnes. On prend le large de

Vela Luka, contourne le cap de Velo Dance, et passe à côté de

quelques criques pour se diriger vers le côté sud de l’île.

Lorsque, après un mille de navigation, on atteint l’îlot de

Trstenik, qui, avec Parænjak Veli, Parænjak Mali et Lukovac,

protège l’entrée dans Tri luke (“Trois ports”), on arrive dans la

partie la plus belle de la côte sud de l’île. Jusqu’à Brna, située

sept milles plus à l’est, et parallèlement à la côte, s’étend une

suite d’îlots, qui protègent de petites localités de la côte et

vous offrent refuge par toutes conditions météorologiques.

Brna, le plus grand port de tout le côté sud de l’île, comprend

deux criques; Istruga, complètement protégée de tous les

vents, mais sans débarcadère, et Brna, avec beaucoup plus

de possibilités d’amarrage et ancrage. Brna est le port de

Smokvice (les “Petites figues”), village de vignerons. Vous

pourrez, vers la fin de l’été voir des tonneaux que l’on

fabrique d’une manière traditionnelle pour les vendanges.

À partir d’ici et jusqu’au bout est de l’île se succèdent

de nombreuses criques, la localité de Zaglavica, le port

enchanteur de »ara, connu pour son excellent vin et enfin

Pupantska luka, la plus belle crique de cette partie de l’île,

encastrée dans l’île sur environ cinq cents mètres. Les sept

milles suivantes, le long de la côte, on découvre le littoral

rocheux entourant quelques criques et petites localités.

Smolva, BaËvica, Orlanduπa, Pavja luka, Rasohatica… on

pourrait entrer dans chacune d’elles. Mais on retourne à

Præina, là où l’on a commencé la découverte de cette belle

île. Le tour de KorËula fini, on met le cap vers Lastovo.

LastovoLe jour où l’on prend le large de KorËula en direction de

Lastovo, cette île immergée dans le grand bleu de la haute

mer adriatique, il faut prévoir deux étapes. Le matin,

d’abord, il faut bien diriger le bateau jusqu’à l’îlot de

MrËara, éloigné de vingt-deux milles. Il est agréable d’y

jeter l’ancre pour profiter d’une baignade dans la passe

entre MrËara et Preæba. Il est encore plus merveilleux de

s’arrêter au pied des îlots des Rutvenjaci, où des deux côtés

de la passe, la forêt dense de pins descend dans la mer.

D’ici à Velji lag sur l’île de Lastovo il n’y a que deux milles,

et là-bas on a trois possibilités. Si vous avez besoin de l’eau

ou de l’électricité et si vous souhaitez ressentir la vie de

Lastovo durant quelques jours, amarrez devant l’hôtel. Si

vous voulez ancrer votre bateau en toute sécurité, choisissez

Jurjeva luka (le Port de Georges), crique où autrefois fut

située une base militaire. Et peut-être est-il plus agréable de

passer la nuit dans la crique de Kremena; d’y jeter l’ancre et

ensuite se reculer à la côte pour attacher la poupe avec des

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amarres de chaque côté au pied des pins centenaires, et d’en

profiter comme si toute la crique était à vous. De là à la rive

de l’hôtel, il n’y que quelques minutes à effectuer en bateau

pneumatique. D’ici, le long de la côte ouest de Velji lag, on se

dirige vers la localité d’Ubli. Vous pouvez aussi jeter l’ancre

dans la crique de Mali lag qui renferme Lastovo d’un côté. De

l’autre se trouve l’île de Preæba reliée avec l’île de Lastovo par

un pont, qui sépare en même temps Velji lag et Mali lag. De

Velji lag on peut prendre la direction de Kopiπta, îlot à l’ouest

de Lastovo, ou bien longer la côte sud de l’île, qui est moins

découpée et dominée par la vaste et assez sûre crique de

Skrivena luka (le “Port caché”), dont l’entrée est marquée par

le phare Struga. Qu’allez-vous y faire, à vous de choisir: vous

baigner, vous amuser à pêcher à la ligne, vous asseoir dans

une auberge à l’ombre de la crique, ou bien trouver un moyen

de transport pour aller visiter Lastovo, localité pittoresque qui

descend de la colline vers les champs. Il ne faut pas manquer

de sortir de Skrivena luka pour aller pique-niquer dans le petit

archipel des Lastovnjaci, ensemble de dix îlots qui forment

entre eux de magnifiques lagunes. Passer ici une journée,

et, si possible, la nuit, en toute solitude, au pied des îles de

»eπvinica et ©tomorina, est une expérience inoubliable.

Du côte nord de l’ile, la baie de Zaklopatica vous offre un

ancrage idèal pour une nuit tranquille a bord. Mais s’il fait

beau et si vous voulez être le plus près possible de la localité

principale de l’île, Lastovo, amarrez au môle du petit port de

st. Mihovil et faites une belle ballade. Sur le chemin du retour,

arretêz-vous à LuËica, village de pêcheurs pittoresque dans

la baie voisine. À Zaklopatica, la plus importante localité du

nord de l’île, on peut amarrer au pied de l’îlot qui la protège,

sur sa rive ou devant un des nombreux bons restaurants.

Le menu, que les restaurants de l’île de Lastovo vous offre,

est principalement composé de poissons et de langoustes à

peine sortis de la mer. D’ici à Mali Lag il n’y a que deux milles

à peine. À mi-chemin est située la crique de KruËica.

On quitte l’île de Lastovo, qui a prouvé être l’une ce ces îles

qui abreuvent les yeux et nourrissent l’âme. Elle possède

une magie, cachée dans le chuchotement des bateaux

avec la mer, et plongée dans les passages étroits entre

ses îlots où, à l’ombre des hautes oliviers, la vie bouillonne

depuis la nuit des temps.

MljetRevitalisé par les fruits de la mer et du soleil, on prend le

large vers Pomena, éloignée de dix-sept milles. C’est le

grand et vaste port de la porte est de l’île de Mljet. Cette

île verte et mystique est l’une des grandes îles du sud de

la Dalmatie, dont le tiers ouest forme le Parc national. On

entre avec précaution dans Pomena, car il y a devant elle

beaucoup de rochers et récifs, après quoi on peut choisir un

anneau d’amarrage sur la rive agréablement aménagée, ou

rester ancré au pied de l’îlot de PomeπÊak ou dans la crique

Lokva. Soit amarré, soit ancré, peu importe; vous ne vous y

ennuierez pas. Il ne faut pas manquer la visite des lacs de

Malo jezero (le “Petit lac”) et Veliko jezero (le “Grand lac”),

ainsi que la découverte de l’îlot de Sv. Marija (st. Marie)

dans le Parc national. La forêt dense y descend dans la mer,

dont le fond est couvert par un sable bleuâtre. Ici tout est

calme, on n’entend que des cigales. Du côté nord du Veliko

jezero est situé un îlot avec son monastère bénédictin.

Ne manquez pas de vous asseoir dans le canot qui vous y

conduit! Le retour à Pomena finit en général dans un de

ses bons restaurants, devant lesquels se trouvent les places

d’amarrage. Si à tout cela on ajoute la baignade, que faire

de plus? De Pomena il n’y a que quatre milles jusqu’au

port de PolaËe. En y naviguant, on passe à côté de l’îlot de

Glavata et ses bas-fonds, et si l’on veut s’arrêter, on peut le

faire dans la crique bien abritée de Maslinovac.

Le port de PolaËe avec sa localité du même nom, situé sur

sa côte sud-ouest, est l’une des criques de Mljet les plus

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Page 70: la Croatie en bateau

abritées, et aussi l’un des meilleurs endroits de mouillage

de la partie sud de la Dalmatie. L’endroit le plus beau et le

plus protégé se trouve au fond même du port, dans la crique

RogaË, en face de la localité de PolaËe. Comme votre bateau

y sera ancré en toute sécurité, vous pouvez, après une bonne

baignade, le quitter et prendre le bateau pneumatique pour

aller visiter la localité. Ne manquez pas de voir son palais,

sa basilique romaine, et aller vous asseoir dans un de ses

nombreux restaurants. Si vous avez du temps et l’envie,

vous pouvez louer un vélo ou marcher vers les lacs de Mljet,

éloignés de trois kilomètres. Pour vous reposer un peu de

votre promenade, vous pouvez prendre un bon bain à Soline,

où le lac de Veliko jezero est relié à la mer.

S’il fait beau, il faut absolument passer une nuit dans la

crique Titanica, au pied de l’îlot Kobrava. Puis, continuez le

long de la côte nord de l’île dans la direction de Proæura. Vous

rencontrerez sur votre chemin le port pittoresque de Kozarica,

avec une vingtaine de maisons, et Sobra, le principal port de

ferrys de l’île. Proæura est un port de pêcheurs abrité par les

îlots de Planjak, Borovac et Senjevac et par le rocher GoliÊ. Il

faut y ancrer et monter quelques deux kilomètres jusqu’au

village de Proæura, pour s’imprégner de la vie de Mljet

d’autrefois. Bien qu’il n’y demeure que quelques habitants,

le village a gardé son ancienne apparence; de ses étables

on pourra apercevoir un âne ou une mule, qui ont été jadis

le principal moyen de transport insulaire. Pour atteindre le

cap est de Mljet, on passera encore à côté d’Okuklje, port

protégé, où l’on peut amarrer sur la rive ou ancrer au milieu

de la crique. Okuklje est devenu la destination préférée

des plaisanciers. C’est pourquoi il y a toujours beaucoup

de bateaux, dont les équipages aiment bien s’asseoir dans

quelques restaurants ouverts récemment.

Lorsqu’on contourne les caps de Debeli et Gruj, et arrive

au pied de la côte sud de l’île, on a devant soi encore un

paysage pittoresque, la crique Blaca. La plage de sable

complètement abritée par les rochers, devant lesquels on

jette l’ancre, a un faux air des mers du sud. C’est un endroit

sablonneux unique en Adriatique. On croit que la tortue

caouanne (Caretta caretta) - l’une des espèces en voie de

disparition les plus menacées au monde - y couve de temps

en temps ses œufs. La mer Adriatique représente pour elle

une zone nourricière et d’un lieu de repos crucial.

Si l’on y vient, il ne faut pas déroger au rite nautique de

passer la nuit à Saplunara, crique de la côte sud-est de Mljet.

C’est aussi une crique sablonneuse, qui pour tous ceux qui

sont habitués aux plages de galets ordinaires en Adriatique,

représente une expérience inoubliable. Saplunara est bien

protégée des vents bora et jugo, et sur son sable l’ancre tient

bien. À partir d’ici et jusqu’ à Pomena, où l’on avait abordé l’île

de Mljet, un littoral inabordable, par une mer assez profonde,

se poursuit. On ne peut y ancrer que par mer calme, c’est

pourquoi il faut rester vigilant. Si vous décidez de le faire

quand même, il faut choisir la grotte d’Odyssey (Odisejeva

πpilja) au pied de Babino Polje, à l’intérieur de laquelle les

rayons de soleil, provenant de l’ouverture de son plafond,

créent un jeu de lumière impressionnant. D’ici on n’a que

huit milles jusqu’au port de Goniturska, baie au pied de

Soline, où les lacs et la mer se relient. On peut y ancrer en

sécurité ou entrer dans la longue crique de Blaca. Pour y

arriver on suit la côte sud de l’île, en passant devant encore

quelques criques et villages de pêcheurs: Sutmiholjska,

Ropa, Grabova… après quoi commence de nouveau un

littoral inabordable jusqu’à Pomena.

La côte sud de Peljeπac et StonDe Pomena on retourne vers la presqu’île de Peljeπac. Rappelez-

vous que l’on n’a pas encore découvert sa côte sud. Mais, on

ne retourne pas à OrebiÊ, d’où on longerait dix milles d’une

côte presque inaccessible, et dont les terrains sont couverts

de vignobles produisant des vins appréciés par les gourmets:

postup et dingaË. On prend plutôt la direction de Trstenik,

situé du côté ouest de la baie de Æuljana (Æuljanski zaton). On

y amarre sur la rive pour goûter les vins poπip et plavac mali.

La baie de Æuljana consiste en une suite de plages solitaires,

dont la plupart n’est accessible qu’en bateau. Vers la fin de la

journée on pourrait amarrer sur la digue de Æuljana, localité

située sur la côte est de la baie, mais on continue vers le sud,

en passant entre l’îlot de Lirica et la côte abrupte. Il y a peu de

criques, et il faut faire attention si l’on s’y arrête. C’est pourquoi

on continue encore vers le chenal de Ston (Stonski kanal).

Sur la côte sud du chenal de Ston se trouve Kobaπ, petit

centre nautique populaire. Ici, sur les quais situés devant les

restaurants, il y a plusieurs dizaines de bateaux à la recherche

de calme et d’un bon repas. On a pour le but la rive de Ston,

où l’on arrive à travers le passage étroit au bout du chenal.

Cette rive n’est éloignée que d’un peu plus d’un mille de

celle de Mali Ston, où l’on avait commencé notre croisière de

Peljeπac. Comme à Mali Ston, Ston est aussi entourée par des

fortifications, de cinq kilomètres et demi de long. Elles furent

construites au XIVe siècle, par la République de Dubrovnik,

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Page 71: la Croatie en bateau

70

après être devenue le propriétaire de ces terres. L’autre

particularité de Ston sont les plus anciennes et les plus

grandes salines de la Méditerranée, dont la tradition date

de l’Empire Ottoman.

Les îles ÉlaphitesDe Ston, on prend le large vers les Élaphites. Cet archipel

le plus méridional de l’Adriatique attire les plaisanciers

grâce à la couleur bleu mystique de la mer où se reflètent

les couronnes des arbres des forêts denses au-dessus du

littoral rocheux. Il est impossible d’y rester indifférent.

Lorsque en naviguant de l’ouest vers Dubrovnik, le long

d’une région inhabitée au paysage monotone, on arrive

jusqu’à Mali vratnik et Veliki vratnik, on tombe tout d’un

coup sur une ambiance magnifique, qui est considérée, par

de nombreux plaisanciers comme la plus belle partie de

l’Adriatique. On a l’impression d’être sur un grand lac, dont

les côtes sud, couvertes par une forêt dense, vous donnent

envie d’y rester.

Les Élaphites sont composées de quatorze îlots et îles,

commençant par l’île d’Olip, à côté de Peljeπac, jusqu’à l’île

de Lokrum au pied de Dubrovnik. Elle tirent leur nom du

mot grec elaphos, ce qui veut dire ”le cerf”. De nombreux

autres toponymes, ainsi que les anciens scripts du Ier siècle,

relèvent aussi la présence de ces animaux sur les îles, bien

qu’aucune trace des civilisations grecque ou romaine n’y

soit retrouvée. Mais il y a beaucoup de vestiges croates; de

nombreuses petites églises préromanes du IXe, Xe et XIe

siècle. Au total, il y en a quinze sur les îles de ©ipan, Lopud

et KoloËep, situées à côté des champs fertiles, des oliviers

ou sur des collines. Une belle promenade pour les retrouver

nous rappellera le temps où ces îles étaient pleines de vie.

Boca falsa et le côté sud de l’Olipa par leurs rochers nus,

nous signalent que cet endroit est l’un des endroits de

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Page 72: la Croatie en bateau

71

l’Adriatique les plus exposés aux coups des vagues du sud.

Néanmoins, il y a sur l’île d’Olipa, de son côté nord-ouest,

une belle crique appelée Lupeπka. Tout de suite après

Olipa, on rencontrera Jakljan, île longue et basse, couverte

d’une forêt dense qui du côté nord descend dans la mer. Le

côté sud de cette île est rocheux et abrupte. Le long de sa

côte nord, il y a plusieurs petites criques adorables qui vous

donnent envie d’y jeter l’ancre.

Quelques centaines de mètres au nord de Jakljan est situé

Tajan (le «Secret”). C’est entre cet îlot-ci et l’îlot de Crkvina

où jadis les galères attendaient que les vents tombent pour

continuer leur navigation vers l’ouest. Aujourd’hui ce sont les

plaisanciers qui y ancrent pour passer la nuit. La plus grande

crique sur l’île de Jakljan nommée Veli Jakljan (le Grand Jakljan)

fut autrefois la demeure des bénédictins. De nos jours cet îlot

est inhabité; il y a juste quelques oliviers, dans l’intérieur de

l’îlot, qui sont cultivés par les habitants de ©ipan.

Les îles Jakljan et ©ipan sont séparées par le passage de

Harpoti. Sa côte est forme la grande baie du village ©ipanska

Luka, village qui est fier de ses résidences qui appartenaient

aux riches patriciens de la grande époque de Raguse (le

vieux Dubrovnik) et fier également du palais ducal où

demeurait le duc du territoire de ©ipan (©ipanska æupa),

et enfin fier du lieu de mouillage sûr et de ses bons

restaurants. Grâce aux pêcheurs locaux, on peut toujours y

trouver du poisson frais. Des rascasses et rougets de ©ipan

sont d’une taille et d’une saveur exceptionnelles.

©ipan n’a pas de criques favorables pour un séjour plus long,

ni au sud et ni au nord. On peut s’arrêter pour se baigner dans

les criques de Tiha et Pakljena. Le village de Suura, situé à

l’est de l’île, fut à l’époque de la République de Dubrovnik le

port principal de l’île. Le long de sa côte sud, on peut toujours

voir de grandes colonnes de pierre qui servaient à l’amarrage

des galions. S’y trouve aussi le château de la famille des

navigateurs SkoËibuha du XVIe siècle, qui, avec ses deux

donjons et son église-forteresse, est assez bien conservé.

Suura et ©ipanska Luka sont reliés par un véritable oasis

vert, de cinq mètres de long. Il ne faut pas manquer d’y

faire une belle balade le long du champ au bord duquel

se succèdent d’anciennes résidences d’été et maisons de

campagne, entourées d’oliviers et de vignes.

Lopud, île voisine, ainsi que sa crique du même nom qui est

peu protégée, donne tout de suite l’impression d’un endroit

fondé à la grande époque de la République de Dubrovnik. La

plupart des palais le long de la crique étaient en possession

des célèbres familles de Raguse, dont celui de Miho Pracet,

riche armateur et commerçant du XVIe siècle. Au-dessus du

port de Lopud se trouve aussi le monastère franciscain avec

son clocher. La crique de sable ©unj, à l’est de Lopud, est une

des stations balnéaires préférées des îles Élaphites. C’est une

plage pleine de monde, de petits café-restaurants au-dessous

des larmiers des feuilles de palmiers où l’on sert des plats

simples à base de poisson, et devant lesquels se trouvent

plusieurs barques ancrées, appartenant aux habitants de

Dubrovnik qui ont fui la chaleur de la ville. Le soir cette

image change entièrement, comme dans la crique de Lopud,

d’ailleurs. La plupart des bateaux et yachts prennent le large,

et tout plaisancier qui décide d’y rester va être témoin d’une

ambiance complètement différente et apaisante.

En prenant la direction de Dubrovnik, on rencontrera encore

KoloËep, nommé Kalamota par les habitants de Dubrovnik.

Cette île possède deux ports des villages de Gornje »elo et

Donje »elo, dont les places d’amarrage sont assez limitées. Le

plaisancier qui est venu seulement pour se baigner ou prendre

un bon repas, doit rester, dans la plupart des cas, à quai.

Autrefois KoloËep fut le lieu de mouillage des voiliers, et au XVe

siècle, environ une soixantaine d’entre eux appartenaient à ses

habitants. Ils étaient aussi connus pour la pêche des coraux. La

plupart des maisons de Donje »elo datent de cette époque-là.

Au sud de Lopud, à environ un mille nautique et demi, se

trouve l’îlot de Sv. Andrija. De loin, il a l’air d’un grand bateau.

Au sommet de l’île, à côté du phare, construit en 1870, on

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Page 73: la Croatie en bateau

peut toujours voir les murs du monastère bénédictin, du XIIe

siècle. Le donjon, ainsi que toutes les parties de l’église et du

monastère ont été conservés jusqu’à la construction du phare,

en 1870. Les eaux autour de l’île sont riches en poissons et

coraux. La pêche de corail a été l’une des activités préférées

des moines, ce dont s’occupent aujourd’hui les plaisanciers

qui les cherchent sur les pentes sous-marines qui descendent

verticalement jusqu’à une profondeur de 100 mètres.

Juste devant l’entrée du port de Gruæ et de Rijeka dubrovaËka

est situé l’îlot de Daksa, couvert d’une forêt dense. Il ne se

trouve qu’à 500 mètres de la presqu’île de Lapad. Un peu

plus vers le sud, à partir du cap Petko vers l’ouest, sur

une longueur de 1200 mètres, s’étalent Grebeni, suite

impressionnante de rochers.

La seule île des Élaphites située au sud de Dubrovnik est l’île

de Lokrum. Elle protège le lieu de mouillage devant Gradske

luka, port de la ville, auquel, à côté des paquebots qui s’y

arrêtent dans la journée, viennent jeter l’ancre de plus

en plus de plaisanciers. Pour tous ceux qui passent la

nuit devant Gradska luka, la meilleure solution pour une

baignade matinale est Lokrum. La plupart des bateaux de

plaisance, accompagnés de nombreuses barques locales, y

ancrent sur le fond sablonneux de la crique de PortoË. Une

belle balade dans le silence des rangées de toutes sortes

d’arbres et d’oliviers, troublée uniquement par les cris des

paons, et puis la visite du monastère bénédictin, tout ceci

nous évoque les légendes et les secrets de cette île.

DubrovnikLorsqu’on arrive à Dubrovnik, il faut chercher les anneaux

d’amarrage dans le port Gruæ ou dans la marina d’ACI Miho

Pracat à Komolac. Gruæ, qui est aussi le port des paquebots, sera

choisi par tous ceux qui souhaitent être le plus près de la vieille

ville. À l’intérieur de Gruæ se trouve aussi le petit port du club de

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Page 74: la Croatie en bateau

voile d’Orsana. Pour amarrer dans la marina de Komolac il faut

passer au-dessous d’un nouveau pont, dont la construction

élégante surplombe la baie de Rijeka dubrovaËka, encastrée de

deux milles dans le continent. Gruæ et Rijeka dubrovaËka furent

les villégiatures de la noblesse ragusaine, comme l’attestent

de nombreuses villas au bord de mer. La villa de SorkoËeviÊ est

probablement la plus ancienne et la plus belle, qui se trouve

juste à côté de la marina, laquelle est, elle aussi, l’une des plus

belles marinas de l’Adriatique. Elle est située sur l’embouchure

du fleuve Ombla, et si vous y venez vous pourrez profiter d’une

vraie ambiance fluviale. Aussi long que soit votre séjour dans

la marina, vous n’en aurez jamais assez de visiter et revisiter

Dubrovnik. Vous ne vous lasserez jamais ni de son unité

harmonieuse qui toute entière représente un chef-d’œuvre

unique, ni de ses animations estivales, notamment le Festival

d’été nommé les Jeux d’été (DubrovaËke Ljetne igre).

De la marina on prend le large vers les Élaphites, que l’on

a déjà découvertes, et on continue le long de la côte qui

appartenait jadis à la célèbre République de Dubrovnik. Si l’on

prend la direction du nord-est, on aura l’occasion d’ancrer dans

deux grandes criques, bien protégées, Zaton et Slano. Dans la

première crique, surtout dans sa partie appelée Mali Zaton, on

trouvera encore quelques maisons des patriciens ragusains,

à côté d’excellents restaurants. On y croisera une foule des

autochtones. Sur la route vers Slano, on passera devant le

petit débarcadère au pied du complexe hôtelier Vrtovi sunca

(les “Jardins du soleil”), ensuite on longera l’arboretum de

Trsteno, superbe parc du XVe siècle surplombant la mer, et

enfin la crique de BrseËine. Malheureusement, on s’y arrêtera

difficilement, car, bien que chacun de ces jolis endroits possède

un petit quai avec une digue, il y a peu de places d’amarrage.

Mais à Slano ce n’est pas le cas. On peut y ancrer dans toute sa

vaste baie, et amarrer sur sa rive récemment aménagée. Slano

est une localité touristique, très animée dans la saison, où il

ne faut pas manquer de visiter le monastère franciscain. Pour

venir d’ici de Mali Ston, que l’on a déjà visité, on doit encore

passer devant le petit port de Doli et la crique de Janska. Mais

on retourne dans la marina de Komolac, d’où l’on est parti pour

cette courte excursion, pour en ressortir vers le sud.

On contourne d’abord les remparts célèbres de Dubrovnik.

Lorsqu’on sort de la marina Miho Pracat ou du port de Gruæ,

en évitant les bas-fonds marqués entre Grebeni et l’hôtel

Palace, on se trouvera au pied des falaises abruptes de Mala

Petka et Velika Petka. D’ici on voit bien les remparts de la ville

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Page 75: la Croatie en bateau

74

avec ses tours. La crique en éventail DanËe, tire son nom du

couvent des religieuses qui s’y trouve. Notre-Dame de DanËa

est vénérée depuis toujours par les navigateurs qui la saluent

en passant à côté, et les religieuses leur répondent par la

sonnerie des cloches. On est déjà au pied de la forteresse de

Lovrijenac, dressée sur un grand rocher verticalement par

rapport à la mer. C’est là que commence la navigation au pied

des remparts, le système de fortifications unique en son genre.

On longe Bokar, deux Buæe, petites stations balnéaires au pied

des remparts, et approche de la forteresse de Sv. Ivan. La digue

de Porporela passée, on a devant soi l’entrée dans Gradska luka,

protégé aussi par la digue Kaπe. Dans le port il y a trop peu de

place pour les bateaux de passage. Peut-être un plaisancier

particulièrement habile arrivera-t-il à y amarrer, sinon on sera

obligé d’ancrer devant le port, protégé par l’île de Lokrum.

Au sud de DubrovnikRares sont les plaisanciers qui décident de naviguer au sud

de Dubrovnik, vers Cavtat ou encore plus loin, vers Prevlaka.

C’est parce que la côte y est très abrupte et inabordable

pour le plaisancier, à l’exception de la baie de Æupa (Æupski

zaljev), Cavtat et Molunat. On admirera Æupski zaljev du

bateau, car il n’y a que quelques places d’amarrage à Kupari,

Srebreno et Mlini. On est plus attiré par trois îlots inhabités,

tout près de Cavtat. Le plus petit d’entre eux est Supetar,

îlot bas au nord-ouest de Cavtat. C’est une station balnéaire

assez populaire où, en été, viennent de nombreux bateaux

d’excursions des localités voisines et aussi de Dubrovnik.

Mrkan, îlot long et inhabité, du côté extérieure de Cavtat,

est éloigné d’un mille de la côte. Le fond de ses eaux est une

région riche et intéressante pour des pêcheurs et plongeurs.

Cinq cents mètres à l’ouest de Mrkan se trouvent les

rochers de RaænjiÊ, Hljeb, Trava et le plus grand parmi eux -

Bobara, qui tous ensemble, Mrkan y compris, sont nommés

Cavtatski grebeni (les “Rochers de Cavtat”).

Lorsqu’on entre à Cavtat, une grande crique, couverte

d’une forêt dense avec de nombreuses villas, on verra au

moins une dizaine de luxueuses yachts amarrés sur la

rive ou ancrés devant la crique de Tiha, deuxième port de

Cavtat. Cavtat est une petite ville pittoresque avec une

belle rive, des stations balnéaires, bistrots et d’excellents

restaurants. Ne manquez pas de visiter son cimetière, l’un

des plus beau de l’Adriatique, d’où vous aurez une belle

vue vers l’île de Mljet. D’ici il faut s’en aller vers Konavle,

fuir de la foule d’été pour prendre un excellent repas en

profitant encore du beau panorama de cette région.

Le littoral raide au sud de Molunat, forme un lieu

favorable à la pêche sous-marine. Les falaises inabordables

surplombant la mer, quelquefois d’une hauteur de plus

de cent mètres, notamment celles de Konavaoske stijene

(les “Falaises de Konavle”), cachent les villages du côté

sud de Konavaosko polje (le “Champ de Konavle”). Chacun

de ces villages a creusé dans ces falaises verticales un

chemin pour descendre vers la mer. Les Konavaoske stijene

passées, on voit déjà bien le cap de Lokvica, ainsi que

l’entrée dans la baie de Donji Molunat, encastrée presque

d’un mille dans le continent. Cette baie est complètement

abritée des vents du sud et de l’est, mais pas des nevera

de l’ouest. C’est pourquoi les plaisanciers préfèrent Gornji

Molunat, situé plus au sud, protégé par les îlots de Veliki

©kolj et SupetriÊ. Si l’on continue encore cinq milles vers le

cap Oπtro, on peut, s’il fait beau, ancrer dans la crique de

Prevlaka, qui est le point le plus au sud de la côte croate.

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Page 76: la Croatie en bateau

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Page 77: la Croatie en bateau

Informations importantes

pour naviguer en Croatie

76

Tout bateau ou yacht qui navigue en Croatie sous pavillon

étranger est obligé d’avoir une vignette qui certifie sa

déclaration à la douane et l’accomplissement des condition

en vue de la navigation dans les eaux territoriales croates,

et qui atteste également le payement des frais nécessaires.

Sont considérés comme bateaux, les embarcations

supérieures à 3 mètres de long, ou de taille inférieure avec

une puissance de plus de 5kw. Les navires de plaisance dont

la longueur dépasse 12 m et qui, à part l’équipage, peuvent

transporter 12 passagers au maximum, sont classés dans la

catégorie des yachts.

La déclaration du bateau à l’arrivée en CroatieTout bateau ou yacht battant pavillon étranger qui entre

dans les eaux territoriales croates est obligé de prendre

le chemin le plus court pour accoster dans le port le plus

proche ouvert au trafic international, où il effectuera

le contrôle des documents personnels et les formalités

douanières, et obtiendra de la capitainerie du port une

vignette, valable pour une période d’un an à partir de

la date de délivrance. Les postes frontières maritimes

permanents sont les suivants : Umag, PoreË, Rovinj, Pula,

Raπa-Brπica, Rijeka, Mali Loπinj, Zadar, ©ibenik, Split, PloËe,

Vela Luka, KorËula, Ubli à Lastovo et Dubrovnik - Gruæ.

En été les postes frontières saisonniers sont aussi mis en

activité : ACI marina Umag, Novigrad, Sali, Ugljan, Boæava

(Dugi Otok), Primoπten, Hvar et Stari Grad à Hvar, Vis et

Komiæa à Vis et Cavtat. C’est dans ces mêmes ports qu’il

faut s’adresser avant de quitter la Croatie et puis sortir des

eaux territoriales croates par le chemin le plus court.

Lors de la déclaration d’arrivée et de séjour de bateau en

Croatie, une liste d’équipage et des passagers ou liste des

personnes à bord, préalablement certifiée par la police

douanière, est soumise à la capitainerie ou la succursale.

La liste d’équipage (crew list), certifiée par la capitainerie

ou l’antenne, doit se trouver à bord du bateau en usage. En

cas d’accidents c’est sur cette base que l’on détermine qui

se trouve à bord. Les changements dans la liste d’équipage

(crew list) peuvent être certifiés uniquement par la

capitainerie du port (ou la succursale). En cas d’arrivée

en Croatie par la route, on est également obligé, avant de

commencer la navigation, de s’adresser à la capitainerie

du port ou la succursale, pour obtenir la vignette. Il en

est de même pour tous les bateaux battant pavillon

étranger qui ont un amarrage permanent en Croatie. En

déclarant son arrivée, le propriétaire doit présenter les

documents suivants : un document ou une attestation

qui certifie que le bateau est inscrit sur le registre des

bateaux du pays d’origine, un certificat de propriété

ou de droit de possession du bateau, les documents

réglementaires certifiant l’aptitude du capitaine ; les noms

des membres d’équipage et des passagers à bord, un

certificat d’assurance au tiers si la puissance du moteur

dépasse 15 KW.

Le Code Maritime, ainsi que les règles qui l’accompagnent,

définissent le nombre maximal de personnes qui peuvent

être remplacées (embarquement et débarquement) en

Croatie sans aucun frais pendant la durée de validité de

la vignette. Le nombre des personnes déclarées peut aller

jusqu’au double, augmenté de 30%, de celui déclaré sur les

documents d’immatriculation, sans compter les enfants

de moins de 12 ans. Les membres d’équipage inscrits sur

la liste des personnes à bord peuvent se remplacer un

nombre de fois illimité pendant la durée de la vignette. Les

personnes qui sont de passage ne sont pas inscrites sur

la liste. L’activité de location de bateaux dans les marinas

et les ports croates n’a droit d’être exercée que par les

bateaux battant pavillon croate. Un bateau de location

étranger, muni de sa vignette réglementaire, peut naviguer

librement dans les eaux territoriales croates, à condition de

ne pas changer d’équipage dans les ports croates.

Lors de l’enregistrement du bateau dans la capitainerie

du port il faut payer certaines taxes : pour la sûreté de

la navigation, pour la signalisation maritime et une

taxe administrative.

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Page 78: la Croatie en bateau

77

La location de bateauSi vous prenez un bateau en location, vous êtes obligés

de vérifier si le loueur est enregistré à exercer l’activité de

location, si à bord se trouvent le certificat de navigabilité

ainsi que la copie de l’autorisation de concession, et

finalement si les membres d’équipage sont inscrits sur

la liste (crew list). La plupart des sociétés de location ont

la possibilité de déclarer la liste d’équipage par l’Internet.

La possession de tous les documents mentionnés ci-

dessus est indispensable lors du contrôle effectué par des

personnes autorisées.

Si vous désirez affréter un bateau en Croatie, et si c’est

vous le skipper à bord, vous devez avoir une attestation

certifiant votre aptitude à barrer, en conformité avec

les règles de navigation de votre pays d’origine, ou alors

une autorisation de la République de Croatie (A, B, C).

En Croatie il n’est pas autorisé de barrer un bateau sans

permis réglementaire. Si une radio VHF se trouve à bord,

un des membres d’équipage doit également avoir le

permis nécessaire à son utilisation. La société de location

effectuera le contrôle de ces documents au moment où

vous louez le bateau. Quant aux contrôles de routine,

ils sont effectués de temps en temps par le personnel

compétent de la capitainerie et de la police. Les citoyens

étrangers peuvent passer un examen dans les capitaineries

afin d’obtenir le permis bateau qui inclut celui d’utiliser

la radio VHF. Pour l’examen et les horaires, il faut se

renseigner auprès des capitaineries de port. Le permis

bateau vous donne l’autorisation de barrer des navires

jusqu’à 30 TB, et le droit d’utiliser la radio VHF qui se trouve

à bord. Les informations complètes et à jour sur les règles

de la navigation en Croatie, ainsi que les renseignements

sur les changements éventuels dans ces règles, peuvent

être trouvés sur le site du Ministère de la mer à l’adresse

www.mmpi.hr où il faut sélectionner la langue anglaise, le

chapitre sea et puis nautics.

La sûreté en merEn Croatie existe un service de recherche et sauvetage

en mer, qui vous aidera en cas d’accident, panne ou une

autre nécessité. Dans ces cas-là les bateaux de garde-

côtes (capitainerie, police, marine) et les autres navires à

usage spécial, les avions et les hélicoptères, se joignent à

la recherche. Les services de recherche et sauvetage sont

dirigés par le bureau central national pour les recherches

et sauvetage (Maritime Rescue Cordination Centre), situé

à Rijeka, qui assure une permanence 24 heures par jour.

En cas de besoin, les actions de sauvetage sont menées

en coordination avec les services des pays frontaliers. En

plus du Centre national, une permanence est également

assurée par huit capitaineries de port, leurs succursales, les

stations radio côtières, les phares gardés, et une unité de

recherche et de sauvetage. Une permanence est également

organisée sur les chaînes VHF 10 et 16, tandis qu’au Centre

national de recherche et sauvetage la ligne téléphonique

9155 est installée pour tous les besoins de mer (à partir

de l’étranger : +385 51 9155). L’opérateur répond aussi aux

appels selon le système GMDSS. En Croatie fonctionne

aussi le numéro de téléphone unique pour tous les cas

d’urgence. En cas de nécessité concernant votre navire ou

un autre, il est indispensable d’avertir au plus vite l’un de

ces services chargés de la sûreté en mer.

En plus du numéro de téléphone de permanence 9155, la

fréquence radio et le système GMDSS, il est également utile

de connaître les numéros de téléphone des capitaineries

de port. Ce sont :

Pula 052 222 037

Rijeka 051 214 031

Senj 053 881 301

Zadar 023 433 778

©ibenik 022 217 214

Split 021 362 436

PloËe 020 679 008

Dubrovnik 020 418 989

Vous pouvez appeler ces numéros de téléphone non seulement

pour demander de l’aide, mais aussi pour connaître la météo.

Les prévisions météorologiquesAujourd’hui aucun plaisancier ne navigue sans écouter au

préalable la météo. L’institut météorologique national donne,

par le biais des stations radios côtières, des prévisions météo

destinées aux navigateurs, qui contiennent une météo

générale, la météo pour l’Adriatique et la Porte d’Otran pour

une période de 24 heures selon les régions (l’Adriatique du

nord, du centre et du sud). La météo est diffusée trois fois

par jour, en croate et en anglais, par les radios de Rijeka, de

Split et de Dubrovnik. Elle correspond aux 12 heures suivantes

plus 12 à partir du moment de la diffusion. Rijeka radio diffuse

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Page 79: la Croatie en bateau

78

la météo selon l’UTC (le temps selon le Greenwich) à 5h35,

14h35 et 19h35 sur le canal 24 ; Split radio diffuse la météo

à 5h45, 12h45 et 19h45 sur les canaux 7, 21 et 28 ; tandis que

Dubrovnik radio diffuse la météo à 6h25, 13h20 et 21h20 sur

les canaux 4 et 7. Les prévisions météo sont aussi données

par les capitaineries, toutes les 15 minutes, en quatre langues

(croate, anglais, italien et allemand). Les capitaineries des ports

de Pula et de Dubrovnik diffusent sur le canal 73, de Rijeka sur

le canal 69 et de Split sur le canal 67. Les stations de radio et

de télévision diffusent également les prévisions météo, et on

peut s’en renseigner aussi dans les marinas. Le long de toute

l’Adriatique le signal est bon pour les stations radios côtières

italiennes de Trieste, Venise, Ancône, Pescara et Bari. Il est

possible de consulter les prévisions météo sur le portail de

l’Institut national météorologique à l’adresse : http://meteo.hr,

ou http://prognoza.hr/aladin-prognoza.html

La navigation dans les ports et devant les plagesPour des raisons de sécurité, il n’est pas permis de naviguer

dans les entrées de port, dans les passages étroites, à une

distance inférieure à 50 m de la côte ou de la zone sécurisée

de baignade, et à 200 m des plages naturelles. Les glisseurs

hors-bord, les bateaux à jet et les navires sur coussin d’air

n’ont le droit de naviguer que dans les régions où cela est

permis et qui sont à moins de 300 m de la côte. On conseille

de ne pas entrer ni sortir des ports à vitesses provoquant des

vagues qui pourraient endommager les autres bateaux et

les équipements du port. Dans la plupart des ports la vitesse

permise de la navigation est visiblement marquée.

La pêche sportiveOn peut pêcher uniquement si on possède un permis que l’on

peut obtenir dans les organismes de pêche sportive et dans les

capitaineries de port. Vous trouverez toutes les informations

nécessaires à votre port d’arrivée. On peut acheter un permis

de pêche pour une période variant d’un, trois, sept, trente

jours ou d’un an. Il y a une différence entre les permis de

pêche à la ligne et les permis de pêche sous-marine avec

fusil. La pêche sportive est possible dans toute l’Adriatique à

l’exception des parcs nationaux de Brijuni, Kornati, Mljet et

Krka et dans certaines localités plus petites.

La plongéeEn Croatie on peut plonger équipé d’un matériel de plongée

autonome (SCUBA diving) uniquement si on possède un

certificat de plongée issue par l’Union de plongée croate. Ce

certificat est valable pour une période d’un an et est émis aux

plongeurs qualifiés (CMAS, PADI, SSI, NAUI, NASDS, YMCA,

MDEA, NASE, IDEA, IANDT, NSS-CDS, ANDI, TDI, NACI, PSA,

PDIC, SDI, FIAS, ACUC, BSAC, VDST, BARACUDA etc.) On peut

obtenir une autorisation pour la plongée individuelle sans

surveillance auprès des capitaineries de port, dont le prix est

beaucoup plus élevé.

En principe, la plongée en Adriatiqe est libre, mais certaines

zones maritimes sont interdites à la plongée par règlement

particulier, tandis que dans d’autres zones on ne peut plonger

qu’avec un permis special.

Les zones interdites sont : les ports, les entrées de ports, les

lieux de mouillage et les zones où le trafic est très dense. Il est

également défendu de plonger dans les réserves spéciales,

dans les parcs naturels et dans les zones maritimes et sous-

marines protégées, comme la baie de Mali Ston, le chenal

de Limski kanal, et les parcs nationaux de Brijuni et Krka. On

ne peut pas plonger dans un périmètre de 100 m autour des

bateaux de guerre et des bâtiments militaires survillés.

Les zones où la plongée nécessite un permis particulier sont

les suivantes : Kornati, Mljet, le parc naturel de TelaπÊica.

Les permis sont émis par les directions respectives des parcs

nationaux. À Brijuni, la plongée organisée est possible.

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Page 80: la Croatie en bateau

79

Informations utiles générales

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Page 81: la Croatie en bateau

80

Documents de voyage Le passeport valide ou un autre document reconnu par

la convention internationale ; pour certains pays, la carte

nationale d’identité (document prouvant l’identité et la

nationalité du titulaire).

Informations : Missions diplomatiques et consulaires de la

république de Croatie à l’étranger ou le Ministère des Affaires

étrangères et de l’Intégration européenne de la république

de Croatie

(Tél. : +385 1 4569 964 ; Courriel : [email protected];

www.mvpei.hr).

Dispositions douanièresLes dispositions douanières de la république de Croatie sont

conformes aux normes appliquées dans les pays de l’Union

européenne, mais l’exonération du paiement des droits de

douane et de la TVA à l’introduction de certains produits ne

s’applique qu’aux objets de nature non commerciale à usage

privé dont la valeur cumulée ne dépasse pas 300 kunas.

Toute introduction de produits carnés et laitiers et d’autres

produits d’origine animale supérieure à 1 kg est soumise à un

contrôle effectué par le vétérinaire habilité du poste d’inspection

frontalier. En matière de vins, la quantité maximum autorisée

est de 5 l par passager.

Les étrangers et citoyens croates résidant à l’étranger peuvent

importer et exporter librement les devises étrangères, la

monnaie nationale et les chèques, mais avec obligation de

déclarer à la douane tout montant supérieur à 40 000 kunas.

Tout équipement technique et professionnel de valeur doit

également être déclaré au douanier au poste-frontière.

Les ressortissants étrangers peuvent obtenir le remboursement

de la TVA croate pour toute facture individuelle supérieure à

500 kunas. A la sortie du territoire, ils doivent faire valider les

factures et le formulaire ” Porezni Ëek” (Tax cheque) auprès du

service des douanes.

Pour toute information supplémentaire merci de contacter

l’administration douanière www.carina.hr

Règlement sur les conditions d’introduction des produits

d’origine animale dans les bagages peronnels du voyageur

- Pour des informations complémentaires, merci de contacter

le ministère de l’Agrigulture de la pêche et du développement

rural- (tél.: +385 1 610 9749; 610 6703 i 610 6669; www.mps.hr)

Les aliments d’origine animale comme la viande, le lait et les

produits laitiers, transportés dans les bagages du voyageur

ne peuvent pénétrer sur le territoire qu’après inspection par

les autorités vétérinaires à la frontière - toute expédition

transfrontalière doit être assortie de son certificat vétérinaire.

Sont exemptés les produits suivants :

- Lait en poudre pour nourisson

- aliments pour nourissons

- nourriture particulière pour cause médicale,

sous conditions que :

- l’aliment ne requière pas de conservation au frais avant

consommation

- le produit soit emballé avec la marque de garantie du

fabriquant

- l’emballage ne soit pas endommagé.

Toute nourriture d’origine animale autre que la viande,

les produits carnés, le lait et les produit laitiers peut etre

importée sans déclaration d’examen vétérinaire, sauf en

cas d’interdiction expresse due à une épidémie déclarée

dans le pays d’origine.

Conformément au Règlement cité, le contrôle d’importation

des animaux domestiques à des fins non-commerciales,

qui accompagnent leur maître ou une autre personne

autorisée par procuration, (jusqu’à 5 animaux), sera effectué

par les fonctionnaires de l’administration douanière, et

les propriétaires pourront entrer sur le territoire de la

répubique de Croatie, par tous les points de passages

frontaliers où est présente la douane. Vu le Règlement

cité, conforme à la Disposition CE/998/2003, chiens, chats,

furets (Mustela putorius) doivent être équipés du système

électronique d’identification (puce électronique).

Les chiens, chats et les mustélides doivent :

- être identifiés par une puce électronique (transponder)

- être titulaires d’un passeport international délivré par un

vétérinaire habilité attestant d’une vaccination antirabique

en cours de validité ou d’une revaccination, conforme aux

recommandations du laboratoire fabricant selon l’espèce

animale concernée ; en cas de primo-vaccination, le vaccin

inactivé doit avoir été injecté au moins 21 jours auparavant :

Les chiens, chats et mustélidés en provenance de pays non

inscrits sur la liste des pays où la rage est inexistante ou sous

contrôle sanitaire (www.mps.hr) doivent être munis de leur test

de titrage anticorps du virus de la rage (attestant de l’efficacité

du vaccin), effectué sur échantillon prélevé 3 mois avant le

déplacement et au moins 30 jours après la vaccination.

Cette période réglementaire de trois mois ne s’applique pas à

une nouvelle entrée d’animaux de compagnie, munis de leur

passeport attestant le résultat positif au test de tritrage anticorps

effectué avant que l’animal ait quitté le territoire indiqué.

- les animaux de moins de 3 mois non vaccinés contre la rage

doivent être munis d’un passeport international ou certificat

délivré par un vétérinaire habilité attestant qu’ils ont séjourné

depuis leur naissance dans le lieu où ils sont nés, ou être

accompagnés de leur mère dont ils dépendent encore.

Pour toute information supplémentaire, veuillez vous adresser

au ministère de l’Agriculture, de la Pêche et du Développement

rural - Direction vétérinaire (Tél. : +385 1 610 9749, 610 6703 et

610 6669 ; www.mps.hr).

Monnaie nationale La monnaie officielle de la Croatie est la kuna (1 kuna = 100 lipas).

Les devises étrangères peuvent être changées dans les banques,

bureaux de change, bureaux de poste, ainsi que dans la plupart

des agences touristiques, hôtels et campings.

Les cartes de crédit (Eurocard/Mastercard, Visa, American

Express et Diners) sont acceptées dans presque tous les hôtels,

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Page 82: la Croatie en bateau

81

marinas, restaurants et magasins, ainsi qu’aux distributeurs

automatiques de billets.

Postes et télécommunicationsLes jours ouvrés, les bureaux de poste sont ouverts de 07 h 00

à 19 h 00 ; dans les petites communes de 07 h 00 à 14 h 00,

certains ouvrant le matin et l’après-midi avec une pause. Dans

les grandes villes et les centres touristiques, certains bureaux

de poste ouvrent le samedi et le dimanche.

Les téléphones publics fonctionnent avec des cartes, qui sont

en vente aux guichets des postes et dans les kiosques à

journaux. On peut téléphoner à l’étranger depuis toutes les

cabines publiques. www.posta.hr

Horaires d’ouverture des magasins et des services publics:Les jours ouvrés, la plupart des magasins sont ouverts de 08 h

00 à 20 h 00, le samedi et le dimanche de 08 h 00 à 14 h 00. En

été, les magasins ferment un peu plus tard.

Les services et entreprises publics sont ouverts de 08 h 00 à

16 h 00 du lundi au vendredi.

Service médicalLes grandes villes sont dotées d’hôpitaux et de cliniques, les

petites villes, d’infirmeries et de pharmacies.

Les touristes étrangers ne paient pas les frais des soins

médicaux si une convention sur la sécurité sociale a été signée

entre la Croatie et le pays dont ils sont ressortissants, voire si

cette convention prévoit la possession d’attestations sur le

droit à la protection de la santé. En cas d’urgence médicale, ils

bénéficient du dispositif de protection de la santé (y compris

le transport médical d’urgence) dans les mêmes conditions

que les assurés croates et en participant selon les mêmes

modalités que ceux-ci aux frais de la protection de la santé

(participation et taxe administrative).

Les ressortissants des pays avec lesquels cette convention n’a pas

été signée supportent eux-mêmes les frais des soins médicaux.

Tension électrique du réseau urbain : 220 V, fréquence : 50 Hz

L’eau du robinet est potable sur tout le territoire national.

Fêtes et jours fériésLe 1er janvier - Jour de l’An,

Le 6 janvier - Épiphanie,

Pâques et Lundi pascal,

Le 1er mai - Fête du Travail,

Fête-Dieu,

Le 22 juin - Journée de la Lutte antifasciste,

Le 25 juin - Fête Nationale,

Le 5 août - Jour de la Victoire et de la reconnaissance à la patrie,

Le 15 août - Assomption,

Le 8 octobre - Jour de l’Indépendance,

Le 1er novembre - Toussaint,

Les 25 et 26 décembre - Noël

Stations-serviceElles sont ouvertes 7 jours/7 de 07h00 à 19h00 (ou à 20h00),

en été à 22h00.

Certaines stations-service dans les grandes villes et sur les

routes internationales sont ouvertes 24h/24.

Toutes les stations-service sont approvisionnées en Eurosuper

95, Super 95, Super 98, Super plus 98, Euro Diesel et Diesel ; les

stations-service dans les grandes villes et sur les autoroutes

distribuent également du GPL.

Informations sur les prix et liste des stations-service qui

distribuent du GPL : www.ina.hr ; www.omv.hr , www.tifon.

hr ; www.hak.hr

Numéros de téléphone importants : Indicatif international pour la Croatie : +385

Urgence médicale : 94

Sapeurs-pompiers : 93

Police : 92

Assistance routière : 987

(Si vous appelez depuis l’étranger ou d’un téléphone portable,

composez le : +385 1 987)

Centre national de recherche et de sauvetage en mer : 9155

Numéro d’appel d’urgence unique européen : 112

Informations générales : 981

Informations sur les numéros de téléphone locaux et

interurbains : 988

Informations sur les numéros de téléphone internationaux : 902

Météo et état du trafic : 060 520 520

Automobile Club de Croatie (HAK) :

+385 1 4640 800 ; www.hak.hr ; courriel : [email protected]

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Page 83: la Croatie en bateau

HRVATSKA TURISTI»KA ZAJEDNICA (Office National Croate de Tourisme)Iblerov trg 10/IV, p.p. 251 10000 ZAGREB CroatieTél. : +385 1 46 99 333 Télécopie: +385 1 45 57 827 Courriel: [email protected] www.croatie.hr

Kroatische Zentrale für Tourismus 1010 Wien Am Hof 13 Österreich Tél. : +43 1 585 38 84 Télécopie: +43 1 585 38 84 20 Courriel: [email protected]

Kroatische Zentrale für Tourismus 60311 Frankfurt Kaiserstrasse 23 Deutschland Tél. : +49 69 23 85 350 Télécopie: +49 69 23 85 35 20 Courriel: [email protected]

Kroatische Zentrale für Tourismus 80469 München Rumfordstrasse 7 Deutschland Tél. : +49 89 22 33 44 Télécopie: +49 89 22 33 77 Courriel: [email protected]

Ente Nazionale Croato per il Turismo 20122 Milano Piazzetta Pattari 1/3 Italia Tél. : +39 02 86 45 44 97 Télécopie: +39 02 86 45 45 74 Courriel: [email protected]

Ente Nazionale Croato per il Turismo 00186 Roma Via Dell’oca 48 Italia Tél. : +39 06 32 11 0396 Télécopie: +39 06 32 11 1462 Courriel: [email protected]

Chorvatské Turistické Sdruæení 110 00 Praha 1 Krakovská 25 »eská republika Tél. : +420 2 2221 1812 Télécopie: +420 2 2221 0793 Courriel: [email protected]; [email protected]

Chorvátske Turistické Zdruæenie 821 09 Bratislava TrenËianska 5 Slovakia Tél. : +421 2 55 562 054 Télécopie: +421 2 55 422 619 Courriel: [email protected]

Horvát Idegenforgalmi Közösség 1053 Budapest Magyar ut. 36 Magyarország Tél. : +36 1 266 65 05 Télécopie:+36 1 266 65 33 Courriel: [email protected]

Office National Croate de Tourisme 75116 Paris 48, avenue Victor Hugo France Tél. : +33 1 45 00 99 55 Télécopie: +33 1 45 00 99 56 Courriel: [email protected]

Croatian National Tourist Office London W6 9ER 2 Lanchesters 162-164 Fulham Palace Road United Kingdom Tél. : +44 208 563 79 79 Télécopie: +44 208 563 26 16 Courriel: [email protected]

Narodowy Osrodek Informacji Turystycznej Republiki Chorwacji IPC Business Center ul. Koszykowa 54 00-675 Warszawa, Polska Tél. : +48 22 828 51 93 Télécopie: +48 22 828 51 90 Courriel: [email protected]

Oficina de turismo de Croacia 28001 Madrid, Espana Calle Claudio Coello 22, ESC. B, 1°CTél. : +34 91 781 5514 Télécopie: +34 91 431 8443 Courriel: [email protected]

Croatian National Tourist Office New York 10118 350 Fifth Avenue, Suite 4003 U.S.A. Tél. : +1 212 279 8672 Télécopie: + 1 212 279 8683 Courriel: [email protected]

Kroatiska Turistbyrån 11135 Stockholm Kungsgatan 24, Sverige Tél. : +46 853 482 080 Télécopie: +46 820 24 60 Courriel: [email protected]

Kroatisch Nationaal Bureau Voor Toerisme 1081 GG Amsterdam Nijenburg 2F, Netherlands Tél. : +31 20 661 64 22 Télécopie: +31 20 661 64 27 Courriel: [email protected]

Office National Croate du Tourisme 1000 Bruxelles Vieille Halle aux Blés 38, Belgique Tél. : +32 255 018 88 Télécopie: +32 251 381 60 Courriel: [email protected]

123610 Moscow Krasnopresnenskaya nab. 12 office 1502, Russia Tél. : +7 095 258 15 07 Télécopie: +7 095 258 15 08 Courriel: [email protected]

Hrvaπka turistiËna skupnost 1000 Ljubljana Gosposvetska 2, Slovenija Tél. : +386 1 23 07 400 Télécopie: +386 1 230 74 04 Courriel: [email protected]

Kroatische Zentrale für Tourismus 8004 Zürich Badenerstrasse 332, Switzerland Tél. : + 41 43 336 20 30 Télécopie: +41 43 336 20 39 Courriel: [email protected]

Danemark 3460 Birkerød Activités exercées par l’agence VAGABONDBregenrødvej 132; Tél. : +45 70 266 860 Télécopie: + 45 48 131 507 Courriel: [email protected]

Ark Hills Executive Tower N 613 Akasaka 1-14-5, Minato-ku, Tokyo 107-0052 Tél. : + 81 (0)3 6234 0711 Télécopie: + 81 (0)3 6234 0712 Courriel: [email protected]

LISTE DES BUREAUX DE REPRESENTATION DE L’ OFFICE NATIONAL CROATE DE TOURISME

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Page 84: la Croatie en bateau

1. ACI UMAG2. MARINA NAUTICA NOVIGRAD3. MARINA »ERVAR PORAT / PORE»4. MARINA PORE»5. MARINA PARENTIUM / PORE»6. MARINA FUNTANA7. MARINA VRSAR8. MARINA VALALTA9. ACI ROVINJ10. ACI PULA11. TEHNOMONT MARINA VERUDA / PULA12. ACI POMER13. ACI CRES14. ACI OPATIJA / I»IΔI15. MARINA ADMIRAL / OPATIJA16. MARINA PUNAT17. ACI SUPETARSKA DRAGA

18. ACI RAB19. Y/C MARINA MALI LO©INJ20. ACI ©IMUNI21. MARINA BORIK /ZADAR22. TANKERKOMERC MARINA ZADAR23. MARINA VELI RAT / DUGI OTOK24. OLIVE ISLAND MARINA / UGLJAN25. MARINA PREKO26. MARINA DALMACIJA / BIBINJE-SUKO©AN27. MARINA VELI IÆ28. MARINA KORNATI / BIOGRAD29. MARINA ©ANGULIN /BIOGRAD30. ACI ÆUT31. ACI PI©KERA32. MARINA HRAMINA / MURTER33. MARINA BETINA34. ACI JEZERA35. MARINA TRIBUNJ36. ACI VODICE37. ACI SKRADIN38. MARINA MANDALINA / ©IBENIK39. YACHT MARINA SOLARIS / ©IBENIK40. MARINA KREMIK / PRIMO©TEN41. MARINA FRAPA / ROGOZNICA42. MARINA AGANA / MARINA43. ACI TROGIR44. MARINA KA©TELA45. ACI SPLIT46. MARINA LAV47. MARINA BRELA48. MARINA BA©KA VODA49. MARINA TU»EPI50. ACI MILNA51. ACI VRBOSKA52. ACI PALMIÆANA53. MARINA OREBIΔ54. ACI KOR»ULA55. MARINA LUMBARDA56. ACI DUBROVNIK

Marinas

ÉditeurOFFICE NATIONAL CROATE DE TOURISMEwww.croatie.hr

Pour l’éditeurmr. sc. NIKO BULIΔ

RédacteursSLAVIJA JA»AN OBRATOVBRASLAV KARLIΔ

Assistant rédacteurIVA PU–AK

TexteBRASLAV KARLIΔ

TraductionDIJANA MEREY SARAJLIJA

DesignDIZAJN LAB

PhotographiesIVO PERVANBRASLAV KARLIΔDAMIR FABIJANIΔMILAN BABIΔJURAJ KOPA»IVAN HRELJANOVIΔNINO MARCUTTIRENCO KOSINOÆIΔZLATKO RAMNI»ERSMILJAN STRIHIΔMIRO ANDRIΔSERGIO GOBBOLJUBO GAMULINMLADEN ©»ERBE

ImpressionRADIN REPRO I ROTO, Zagreb

Zagreb, 2008

En cas d’erreurs ou pour toute information incomplète ou erronée, la responsabilité de l’éditeur ne peut pas être engagée.

korice_FRA_kraca.indd 2 11/13/08 3:57:50 PM

Page 85: la Croatie en bateau

La mer Adriatique est la partie de la mer Méditerranée la

plus encastrée dans le continent européen. La côte croate

se compose de paysages divers et variés et est formée

de 1185 îles, îlots, récifs et rochers. Elle s’étend sur une

longueur de 5951 kilomètres.

Les îles adriatiques sont idéalement situées pour les

plaisanciers. Elles longent, par intervalles, toute la côte croate

à partir de Rijeka jusqu’à Dubrovnik. Comme elles ne sont pas

éloignées les unes des autres de plus de dix milles nautiques,

elles forment, entre le continent et entre elles, de nombreux

chenaux. Sur les îles et sur le continent il y a beaucoup de

petites baies et ports de plaisance favorables au mouillage ou

à l’amarrage. Ce sont les endroits idéaux pour faire du yachting

à voile, à moteur ou bien faire de la pêche sportive. Tout se

trouve à proximité et, si vous voulez, vous pouvez passer toute

la journée à naviguer. Si le temps se gâte ou si le vent se lève,

vous avez toujours à votre disposition un endroit sûr pour vous

mettre à l’abri.

Les vents principaux de la mer Adriatique sont, en général,

assez connus par les plaisanciers. Il s’agit- à partir du nord et

dans le sens des aiguilles d’une montre - de la tramontane (N),

la bora (NE, peut être cyclonale et anticyclonale), le levant (E), le

levant d’hiver, le jugo (SE, peut être cyclonale et anticyclonale),

le oπtro (S), le lebiÊ/ le gabrin (SW), le pulenat (W), le maestral (NW, brise soufflant de la mer vers la terre) et le burin (vent

d’été continental thermique). Pendant la saison nautique le

temps est en général favorable à la navigation. Le maestral (vent doux, il ne faut pas le confondre avec le “mistral”), qui

en été est le vent le plus fréquent, et la tramontane modérée,

rendent la navigation très agréable. Il en est de même avec le

levant, ainsi qu’avec un jugo pas trop fort, mais celui-ci souffle

rarement en été. La bora, en été, souffle un peu moins fort,

mais il faut s’en méfier, ainsi que des nevera, forts coups de

vent venant de l’ouest et du sud-ouest.

La côte découpée, les courants marins et les vents locaux

rendent la navigation très intéressante. À bord, il y a

toujours de quoi s’occuper. Tantôt vous naviguez au vent,

tantôt il faut tourner sous le vent et ensuite passer par un

chenal ou une passe étroite. Cette diversité est la même si

vous naviguez à moteur.

Durant votre navigation, le paysage se transforme

constamment. Il y a des endroits où la côte est inhabitée et

déserte, en raison de la bora qui y souffle en hiver, comme

celles des parties nord de Krk, Rab ou Pag. Les côtes sud sont

en général riches en végétation. Vous passerez des instants

“rafraîchissants” en naviguant le long des forêts de pins denses,

descendant jusqu’à la mer, comme à Lastovo ou Jakljan,

ainsi que des moments où vous ne verrez que du maquis

et terrain pierreux. Vous passerez à côté et vous accosterez

dans les villes méditerranéennes, mais aussi dans de petits

villages de pêcheurs. Les petites villes insulaires sont diverses

et intéressantes et elles méritent d’être vues. La plupart d’entre

elles, comme KorËula, Stari Grad ou Vis, datent de l’antiquité.

Les autres sont plus contemporaines, fondées comme petits

ports de pêche ou ports des grandes agglomérations insulaires

retirées à l’intérieur des terres.

L’Adriatique peut être divisée selon des critères différents.

Les météorologues croates la divisent en Adriatique nord,

centrale et sud d’après les lignes Ancona - Zadar et Monte

Gargano - Dubrovnik. Quant à la partie croate de l’Adriatique,

les plaisanciers la divisent en général en deux parties, séparées

par le cap PloËa, situé entre Rogoznica et Primoπten. Cette

division a une connotation géographique (en face du cap

PloËa, il y a une barrière naturelle formée d’une série d’îles) et

une connotation météorologique. En respectant les besoins

nautiques, nous allons diviser l’Adriatique en 3 parties: l’Istrie,

le Kvarner et îles au-dessous du Velebit, et les archipels et côte

des régions de Zadar, ©ibenik, Split et Dubrovnik.

La mer Adriatique

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