la croix de jérusalem - vatican.va · Un Chevalier de la Lieutenance pour la Belgique en prière dans la basilique du Saint-Sépulcre, devant l’Edicule (photo Christine Demoulin)

annales ordinis equestris sancti sepulcHri hierosolymitani 2017

la croixde jérusalem

cité du vatican - 2018

Avec le Christfaisons de

notre vie uneTerre Sainte

Avec le Christfaisons de

notre vie uneTerre Sainte

Éducation et aidehumanitaire:

deux pilliers del’action de l’Ordre

DirecteurAlfredo Bastianelli

Co-directeur et directeur de la rédactionFrançois Vayne

Rédactrice et coordinatrice des éditionsElena Dini

Avec la collaboration de Pauline Bourgogne et des auteurs cités danschaque article, du Patriarcat Latin de Jérusalem, des Lieutenants ou

de leurs délégués des Lieutenances correspondantes

Traductrices et traducteursChelo Feral, Christine Keinath, Emer McCarthy Cabrera, Vanessa

Santoni, Solène Tadié

Mise en pageC.S.E. di De Lutio Ottavio - Roma

Documentation photographiqueArchives du Grand Magistère, Archives de l’Osservatore Romano,

Archives du Patriarcat Latin de Jérusalem, Archives desLieutenances correspondantes, Cristian Gennari, Carla Morselli,Claudio Maina, Claire Guigou, Vivien Laguette, Noursat Jordan,

Pierre-Yves Fux, et autres collaborations indiquées dans les légendes

En couvertureUn Chevalier de la Lieutenance pour la Belgique en prière dans la

basilique du Saint-Sépulcre, devant l’Edicule (photo ChristineDemoulin) ; d’autre part des enfants de réfugiés du Moyen-Orient

accueillis en Jordanie grâce à l’aide du Patriarcat Latin avec le soutiende l’Ordre (photo Claire Guigou).

Publié parGrand Magistère de l’Ordre Équestre

du Saint Sépulcre de Jérusalem00120 Cité du VaticanTel. +39 06 69892901Fax +39 06 69892930

E-mail : [email protected] © OESSH

00120 Cité du vatican



la croix de jérusalem 2017 - 1

E D I T O R I A L

Faisons de notre vie une Terre SainteChers Chevaliers et Dames, chers amis de l’Ordre, Nous venons de célébrer, en 2017, le 170ème anniversaire de la restauration du Patriarcat latin de

Jérusalem et de la refondation de notre Ordre. Ce double évènement permet de revenir aux sources denotre mission. C’est en cultivant la mémoire vivante du passé que nous pouvons nous tourner vers l’aveniravec espérance. A ce titre, Monseigneur Joseph Valerga, le premier Patriarche latin nommé par lebienheureux Pape Pie IX, reste pour l’ordre un modèle missionnaire. En surmontant d’immenses difficultéspar sa foi capable de « déplacer lesmontagnes », il fit renaître lediocèse de Jérusalem, l’Eglise Mère.Bien que les temps aient trèscertainement changé, son exemplede courage – tout comme biend’autres par le passé – doit nousinciter à poursuivre dans le mêmeesprit l’œuvre de solidarité enversnos frères de Terre Sainte.

Notre mission de Chevaliers etDames est de soutenir la présencechrétienne dans les territoires où avécu, souffert et est ressuscité leDieu fait homme. En ces lieux, desgrâces innombrables continuent dese diffuser aux pèlerins quicherchent à Le suivre sur le cheminde foi en la résurrection. Pour citerune réflexion de l’abbé LaurentVillemin, ancien Cérémoniaireecclésiastique de la Lieutenance deFrance, il s’agit de « faire de notrevie une Terre Sainte », ainsi de nosfamilles et de nos Eglises locales.

Ce numéro de notre revueannuelle, La Croix de Jérusalem, illustre à la fois cet enracinement dans la vie ecclésiale des pays où nousvivons et notre engagement au service de l’Eglise en Terre Sainte. J’invite tous les Lieutenants, partout dansle monde, à diffuser ce numéro, en particulier dans la perspective de la Consulta de 2018.

Nota bene :Ayant lieu tous les cinq ans à Rome, notre assemblée générale constitue un moment fort dans lavie de l’Ordre, l’aidant à mieux se définir pour mieux déployer son message et sa mission. Denouveaux statuts seront accueillis afin de nous aider à progresser dans ce sens. Acceptons denous tenir prêts à nous adapter aux nouveaux défis à venir et prions afin que cette Consultareprésente un souffle nouveau dans notre mission.

Edwin, cardinal O’Brien

Le Grand Maître de l’Ordre visite les Lieutenances – comme ici enSuisse – favorisant les liens d’unité entre les Chevaliers et Dames dumonde entier, dans une joyeuse et fervente dynamique de fraternitéuniverselle.

sommairesommaire

4 « Nous devons manifesteraux chrétiens orientauxnotre proximité »Entretien avec le cardinal Leonardo Sandri

7 Prier avec le Pape pour les chrétiensdes Eglises orientales

8 L’Ordre offre un chemin desanctification pour tous et toutesEntretien avec le cardinal Arborelius

10 Respecter le statu quo de Jérusalem

15 « Je veux servir l’Ordre dans lacontinuité avec monprédécesseur »Entretien avec l’Ambassadeur LeonardoVisconti di Modrone

18 Les deux réunions annuelles duGrand Magistère

21 Rencontres continentales desLieutenants

24 Nominations et distinctions

26 In memoriam

27 Les projets du Grand Magistère pourl’année 2017

31 Les projets en lien avec la ROACO

LES ACTESDU GRAND MAGISTÈRE

L’ORDREÀ L’UNISSON

DE L’EGLISE UNIVERSELLE

2 - la croix de jérusalem 2017

11 « Jérusalem et la Terre Sainte mesont devenues une patrie d’élection »Entretien avec Pierre-Yves Fux, Ambassadeurde Suisse près le Saint-Siège

13 Accueillons un nouvel esprit dans lesrelations œcuméniques

33 Nouvelles nominations pour lePatriarcat Latin de Jérusalem

34 Un nouveau Nonce apostolique en Israël

35 Le voyage du Gouverneur Général enTerre Sainte

39 Le mystère de la terre

40 « Gardiens d’un esprit de fraternité àpartir des Lieux Saints »Entretien avec le Custode de Terre Sainte,le père Francesco Patton

43 Le soutien de l’Ordre aux réfugiés duMoyen-Orient en Jordanie

45 L’aumônerie catholique philippine enJordanie et la visite du cardinal Tagle

46 Aux côtés des enfants de Bethléem

L’ORDREET LA TERRE SAINTE

LA VIEDES LIEUTENANCES

49 50 ans au sein de l’Ordre :Entretien avec le Lieutenant pour l’Italie CentraleLuigi Giulianelli

51 Pèlerins en Terre sainte

55 Les visites du Grand Maître dans lesLieutenances

57 Souvenirs des grands événements del’année dans les Lieutenances


Une revue en voiede transformationChers amis lecteurs,

dans ce numéro de La Croix de Jérusalem,publié en cinq langues, nous rappelons lesgrands événements de l’année 2017, vécusdans l’Eglise universelle, en Terre Sainte etdans l’Ordre. Ledocumentrétrospectif quevous lisez estcomplémentairedu site internet duGrand Magistère(www.oessh.va)et des réseauxsociaux, plusclairement liés àl’actualité.

Dans unavenir proche La Croix deJérusalem deviendra aussi un instrument depréparation au pèlerinage en Terre Sainte, seprojetant davantage vers l’année suivante,sans regards en arrière. Cette nouvelleformule de la revue annuelle de l’Ordrelaissera à la publication trimestrielle (àlaquelle il est possible de s’abonner sur notresite) le soin d’écrire l’histoire en cours. Vousavez donc en main le dernier numéro d’unelongue série, un exemplaire à collectionner!

Les entretiens, témoignages etreportages, publiés ici, permettent de mieuxdécouvrir la mission des 30 000 Chevaliers etDames répartis sur les cinq continents, auservice de l’Eglise en Terre Sainte, ainsi queleur engagement dans les Eglises locales.

N’hésitez pas à offrir La Croix deJérusalem autour de vous, comme le GrandMaître lui-même le souhaite, c’est un moyenidéal pour faire découvrir la vocation desmembres de l’Ordre, appelés à être témoinsdu Christ Ressuscité.

Alfredo BastianelliChancelier de l’Ordre64 CULTURE ET RECENSION



cité du vatican - 2018

Avec le Christfaisons denotre vie uneTerre Sainte

Avec le Christfaisons denotre vie uneTerre Sainte

Éducation et aidehumanitaire:deux pilliers del’action de l’Ordre

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr.html

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Eminence, au regard de votre responsabi-lité à la tête de la Congrégation pourles Eglises orientales, quelles sont les

priorités dans le soutien à apporter aux chré-tiens qui vivent sur les vastes territoires bibli-ques ? Il m’arrive régulièrement de recevoir des grou-

pes de catholiques guidés par leurs évêques, dési-reux d’exprimer leur générosité en faveur de nosfrères d’Orient. Les bienfaiteurs souhaitent connaî-tre nos priorités. Promouvoir la plénitude de la li-berté religieuse des chrétiens fait partie des enjeux,notamment dans les pays à majorité musulmane.Les évêques orientaux y travaillent, en lien avecnous, afin que les gouvernements légifèrent danscette direction, pour que tous les citoyens soientconsidérés de la même manière. J’insiste aussibeaucoup sur l’importance des écoles catholiques,en Terre Sainte par exemple, car elles sont unesource du dialogue et de la paix dans la société.Sans l’appui financier de l’Eglise universelle cesécoles ne survivraient pas : la concurrence étanttrès forte, de nombreux professeurs se tournentvers des établissements privés capables de mieuxles payer. Autre défi : celui de l’émigration hors duMoyen-Orient. Les chrétiens quittent la région enraison de l’insécurité qui y règne, et leur absencedéséquilibre les pays. Il nous faut travailler à réta-blir la confiance, et cela commence chaque fois quenous construisons des ponts d’amitié là où nous vi-vons. Enfin, nous devons manifester aux chrétiensorientaux notre proximité et les soutenir morale-ment, comme les Chevaliers et les Dames de l’Or-

dre le font en allant en pèlerinage en Terre Saintepour rencontrer les communautés locales qui for-ment « l’Eglise Mère ».

Chaque année vous coordonnez la collecte duVendredi saint, à l’échelle de toute l’Eglise.Comment sont répartis les fruits de cette actionde solidarité ? Tous les diocèses du monde font remonter à

Rome les fruits de cette collecte, dont 65% va à laCustodie franciscaine, pour l’entretien des lieuxsaints. 35% est attribué à notre Congrégation pour


« Nous devons manifesteraux chrétiens orientaux

notre proximité »Entretien avec le cardinal Leonardo Sandri,

préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales

L’ORDRE À L’UNISSON DE L’EGLISE UNIVERSELLE

Le préfet de la Congrégation pour les Eglisesorientales exprimant son soutien aux chrétiens deTerre Sainte lors d’un voyage sur le territoire duPatriarcat Latin de Jérusalem.

les projets des Eglises d’Orient, qui vont pourrait-on dire de l’Ukraine à l’Irak, de l’Europe de l’Est àla Mésopotamie… Cela est loin d’être suffisant,heureusement que des institutions se consacrent àlongueur d’année au soutien de ces chrétiens placéssouvent dans des situations difficiles au plan écono-mique, en raison des divers conflits qui déchirent lemonde. Une bonne nouvelle est le retour progressifdes chrétiens dans la plaine de Ninive, nombreuxsont ceux qui rentrent dans leurs villages libérés etnous essayons de les aider dans la reconstructionde leurs maisons et de leurs églises.

Le Patriarcat Latin de Jérusalem a une place àpart dans le cœur de l’Eglise universelle. Com-ment s’articule la pastorale de l’Eglise catholi-que en Terre Sainte, pour une part coordonnéepar la Custodie franciscaine ? Les chrétiens du monde entier vont en pèleri-

nage pour « voir Jésus » en parcourant la TerreSainte où il a vécu et a donné sa vie. Les papes ontdonné aux franciscains la garde de ces lieux saints,à travers la Custodie, dont la mission dépasse large-ment le territoire du diocèse latin de Jérusalem. Cediocèse patriarcal – reconstitué à la fin du XIXème

siècle – exprime aujourd’hui l’identité d’une égliselocale, réunie autour de son Evêque, sans perdrel’ouverture universelle qui caractérise depuis tou-jours la vocation de la ville sainte de Jérusalem. Ac-tuellement c’est l’ancien Custode franciscain, Mgr

Pierbattista Pizzaballa, qui guide le diocèse patriar-cal qui va de Chypre à la Jordanie en passant par laPalestine et Israël. L’Eglise Mère de Jérusalem estau cœur de nos préoccupations, à Rome, et je tiensà remercier l’Ordre du Saint-Sépulcre car sansl’aide de ses membres la vie du Patriarcat Latin se-rait impossible, notamment en ce qui concerne leséminaire, les écoles catholiques et toutes les activi-tés pastorales d’évangélisation. Il faut préciser aussil’importance de l’œuvre accomplie par l’Ordrepour les catholiques de langue hébraïque, qui sontde plus en plus nombreux en Israël. Dans les do-maines de l’éducation, de l’assistance et de la pré-servation de la présence chrétienne en Terre Sainte,il existe un concours effectif entre le Diocèse pa-triarcal et la Custodie de Terre Sainte, tandis quel’entretien des sanctuaires et le service aux pèlerinsest une tâche confiée dans la quasi totalité des casaux franciscains.

L’Ordre du Saint-Sépulcre travaille avec vousdans le cadre de la Réunion des Œuvres d’Aideaux Eglises Orientales, la « Roaco ». Quel est lerôle de cette Réunion que vous présidez ? En effet, l’Ordre du Saint-Sépulcre fait partie

de la Réunion des Œuvres d’Aide aux EglisesOrientales, un organisme de coordination fondé en

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Lors de sa visite en Jordanie, le cardinal LeonardoSandri a rencontré des réfugiés du Moyen-Orient quesoutient la Caritas locale.

1968. Il rassemble différentes agences et institu-tions catholiques qui œuvrent aux côtés des Eglisescatholiques, orientales et latines, sur les territoiressuivis par la Congrégation. Chaque année, elles seréunissent pour réfléchir ensemble sur des thémati-ques particulières et en se concentrant sur des zo-nes géographiques précises, bien qu’en général laTerre Sainte en fasse toujours partie. Et c’est aussiune occasion de vérifier la possibilité de soutenirdivers projets d’aide, dans le domaine pastoral,éducatif, dans celui de l’assistance sanitaire ainsique pour faire face à certaines urgences, comme ils’en produit hélas ces dernières années en raison dela situation en Syrie, en Irak et en Ukraine. LeSaint-Père souhaite que l’aide à la Terre Sainte soitentendue dans un sens très large, qui intègre tousles territoires bibliques. Nous sommes particulière-ment reconnaissants envers l’Ordre qui, au coursde sa dernière réunion, la 90ème pour être exact, aexprimé son soutien en faveur de plusieurs projets,sans compter son engagement vraiment extraordi-naire et louable pour la vie du Patriarcat Latin deJérusalem. Cette année nous insistons beaucoup


sur la formation des prêtres auMoyen-Orient, désirant préser-ver les cultures respectives et lestraditions dans la pleine unitéavec l’Eglise universelle. Depuisla fondation de la Congrégationpour les Eglises orientales par lePape Benoît XV, il y a cent anscette année, la formation duclergé a toujours été une prioritécar le peuple de Dieu a besoinde pasteurs. Ce fut d’ailleurs lethème de notre dernière rencon-tre avec la Roaco.

Comment voyez-vous l’évo-lution des relations entre laCongrégation des Eglisesorientales et l’Ordre duSaint-Sépulcre ?

Il y a une connexion existentielle entre notreCongrégation et l’Ordre du Saint-Sépulcre. Nos re-lations se sont renforcées grâce au cardinal EdwinO’Brien, le Grand Maître de l’Ordre, et au Gou-verneur Général sortant Agostino Borromeo, deuxpersonnalités qui ont développé l’aide envers lesEglises orientales, au nom même de l’engagementde l’Ordre au service de la Terre Sainte. Je suis trèsreconnaissant aux Chevaliers et Dames de l’Ordrepour cet effort, ils sont témoins de la résurrectionet de la joie du Seigneur, en particulier en ce tempsoù nous faisons face au problème des réfugiés auMoyen-Orient, cherchant à soutenir les familles quifuient les zones de conflit et à entretenir leur espé-rance d’un retour sur les terres de leurs ancêtres. Jesouhaiterais adresser mes salutations et mes vœuxles plus chaleureux au successeur du ProfesseurBorromeo, l’ambassadeur Leonardo Visconti diModrone.

Propos recueillis par François Vayne

Lire aussi l’intégralité de cet entretien en anglais eten italien sur notre site partenaire Vatican Insider.

NOTE DE LA RÉDACTION Mgr Pizzaballa, Administrateur apostolique du Patriarcat Latin de

Jérusalem, a été nommé membre de la Congrégation pour les Eglisesorientales le 31 mai 2017 par le Pape François.

Moment de prière avec des réfugiés, en présence du cardinal Sandri et duNonce apostolique en Jordanie et en Irak, Mgr Alberto Ortega Martin.

http://www.lastampa.it/2017/07/12/vaticaninsider/ita/inchieste-e-interviste/dobbiamo-manifestare-la-nostra-vicinanza-ai-cristiani-doriente-d13eZcdts4KHD1cdFAH6oL/pagina.html

Le centenaire de la Congrégation pour lesÉglises orientales – dont est membre lecardinal Edwin O’Brien, Grand Maître de

l’Ordre du Saint-Sépulcre – coïncidait avec lecentenaire de l’Institut pontifical oriental. Àcette occasion, le 12 octobre 2017, le Papeconcélébra une messe, notamment avec les Pa-triarches orientaux, dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure, à Rome. Mgr Pierbattista Pizza-balla, Administrateur apostolique du PatriarcatLatin de Jérusalem, lui aussi membre de laCongrégation pour les Eglises orientales, étaitégalement présent.

Rappelant le contexte de création de cetteCongrégation par Benoît XV, pendant la Pre-mière guerre mondiale, le Saint-Père a soulignécombien l’actuelle guerre mondiale « par mor-ceaux » atteint les chrétiens des Eglises orienta-les, provoquant une diaspora toujours plus

grande. Il a invité à continuer à prier pour nosfrères et sœurs de ces Eglises, obligés de quitterles terres bibliques de leurs ancêtres.

« Cela fait surgir tant de questions, tant depourquoi ? », souligna François, commentant lapremière lecture (Malachie 3, 13-20a), où le peu-ple se demande pourquoi trop souvent les mé-chants restent impunis. « Combien de fois nousaussi faisons cette expérience ? », demanda lePape, apportant la réponse : « Dieu n’oublie passes fils, il se souvient des justes, de ceux quisouffrent, des opprimés qui se demandent« pourquoi ? », et pourtant qui ne cessent pasd’avoir confiance dans le Seigneur ».

Le Saint-Père indiqua ainsi la prière commemeilleur moyen de se faire entendre de Dieu,précisant à quel point prier est un acte deconfiance. « Par la prière, l’homme frappe à laporte de Dieu pour lui demander une grâce. Etlui, qui est Père, nous donne encore plus : il en-voie l’Esprit Saint », insista François, assurant àtous que cet engagement spirituel persévérantportera du fruit en son temps.

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Prier avec le Pape pour leschrétiens des Eglises orientales

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Le Saint-Père échangeant le signe de paix avec lecardinal Leonardo Sandri durant la messe du 12octobre 2017, à l’occasion du centenaire de laCongrégation pour les Eglises orientales et del’Institut pontifical oriental.

Le cardinal AndersArborelius, évêquede Stockholm, Che-

valier de Grand Croix del’Ordre du Saint-Sépulcreet Grand Prieur d’Hon-neur de la Lieutenancepour la Suède (désormaispour la Suède et le Dane-mark) a répondu à nosquestions au sujet del’Eglise dans son pays, durôle de l’Ordre et de laparticipation féminine auxresponsabilités ecclésia-les. Premier cardinal sué-dois de l’histoire, ce reli-gieux carme a été élu en2017 “Suédois de l’an-née”, nomination qui estun événement dans cettenation majoritairement lu-thérienne : c’est en effet la première fois qu’unepersonnalité catholique reçoit une telle reconnais-sance.

Que signifie servir l’Eglise dans un pays non-catholique? Pensez-vous que le fait d’être uneEglise minoritaire permet une perception parti-culière de l’identité catholique ?En tant que membres d’une minorité catholique

dans un environnement séculier, nous devons vivredans une relation vraiment très personnelle avec Jé-sus et être bien intégrés au sein de l’Eglise locale. Ily a de nombreuses occasions de rendre témoignagede sa foi et de tenter d’expliquer pourquoi l’onveut être un catholique fidèle. Les gens y sont sou-vent plus ouverts et intéressés qu’on ne le croit. Ilfaut s’en remettre à la grâce de Dieu et à l’inspira-

tion de l’Esprit Saint et avoir le courage de parler lecœur ouvert, sans éluder les difficultés. Les gensécouteront et nous respecteront, même s’ils ne peu-vent accepter tout ce que nous disons.

Vous avez été durant de nombreuses années leGrand Prieur de l’ancienne Lieutenance deSuède (à présent Lieutenance de Suède et duDanemark). Quelle a été votre expérience ?Comment pensez-vous que l’Ordre pourraitsoutenir l’appel à la sainteté des catholiquesdans votre pays ?Il est important de montrer aux candidats à la

Lieutenance qu’il s’agit de leur vocation à suivre lespas de Jésus dans leur vie de tous les jours, et nonpas d’un type de privilège ou de haute fonction. Lanotion de service évangélique à Dieu et à son Eglise


Entretien avec le cardinal Anders Arborelius

L’Ordre offre un cheminde sanctification

pour tous et toutes

Anders Arborelius, premier cardinal suédois de l’histoire, saluant ses confrères duCollège cardinalice.

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Lors du Consistoire de juin 2017, le PapeFrançois a créé cardinal l’évêque de

Stockholm, Son Eminence Anders Arborelius,qui est le Grand Prieur d’Honneur de la

Lieutenance de Suède et du Danemark,Chevalier de Grand Croix. Le cardinal Edwin

O’Brien, Grand Maître, a pu féliciterpersonnellement le premier cardinal

scandinave, il lui a aussi exprimé sa joie devoir l’Ordre continuer de se développer en

Scandinavie.Parmi les autres nominations importantes

du Saint-Père, deux autres membreséminents de l’Ordre ont été honorés de sa

confiance en 2017 : le nouveau président dela Conférence épiscopale italienne en lapersonne du cardinal Gualtiero Bassetti,

archevêque de Pérouse, Chevalier de GrandCroix et Prieur de la section Ombrie, ainsi que

le nouveau Vicaire du Pape pour le diocèsede Rome, Mgr Angelo De Donatis, membre

de l’Ordre depuis une trentaine d’années.Nous confions la mission de ces pasteurs à

l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Damede Palestine, Patronne de l’Ordre du Saint-

Sépulcre.

suggérez-vous pour favoriser une plus grandeparticipation féminine dans l’Eglise ? De nombreuses femmes aujourd’hui ont des dif-

ficultés à intégrer les congrégations apostoliquestraditionnelles et beaucoup d’entre elles veulentsuivre Jésus sur la voie de la sainteté et du servicede l’Eglise. Un charisme plus contemporain pourles femmes modernes est grandement requis, lors-que ce modèle de vie semble perdre sa force d’at-traction. Comme vous l’avez dit, l’Ordre pourraitoffrir aux femmes d’aujourd’hui la possibilité de sedonner pour Dieu et pour l’Eglise en Terre Sainte.Des possibilités similaires doivent être trouvées àdifférents niveaux pour les femmes d’aujourd’hui.

Propos recueillis par Elena Dini

en Terre Sainte doit impérativement être comprise.Nous appartenons au saint peuple de Dieu et il y adifférentes façons de vivre une vie de sanctification,mais ceux qui veulent intégrer la Lieutenance doi-vent comprendre qu’ils doivent être ouverts à unappel à la sainteté dans l’Ordre.

Vous vous êtes récemment exprimé en faveurd’une plus grande implication des femmes àdifférents niveaux de l’Eglise. En tant qu’insti-tution laïque, l’Ordre offre déjà un exemple decollaboration entre hommes et femmes grâce àla possibilité pour les femmes d’être nomméesà toutes les fonctions au sein des Lieutenances.Pourriez-vous nous en dire davantage ? Que


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Le nouveau cardinal Anders Arborelius, membre suédoisde l’Ordre, en compagnie du Grand Maître, à l’occasion duConsistoire de juin 2017 à Rome.

Des pasteurs,membres de l’Ordre,

honorés de laconfiance Pape

Mercedi 6 décembre 2017, le Pape Françoisadressait un appel, durant l’audience gé-nérale, « afin que tous s’engagent à res-

pecter le statu quo de la ville, en conformité avecles résolutions pertinentes des Nations Unies »,précisant que « Jérusalem est une ville unique, sa-crée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans,qui y vénèrent les Lieux Saints de leur religion res-pective, et a une vocation spéciale à la paix ». Dèsle lendemain, dans un communiqué publié dans lapresse, le Grand Maître de l’Ordre Equestre duSaint Sépulcre de Jérusalem, le cardinal EdwinO’Brien, partageait « la préoccupation expriméepar le Saint-Père et d’innombrables autres respon-sables religieux et civils pour les conséquences pos-sibles de toute décision unilatérale qui pourrait af-fecter l’équilibre de la Ville Sainte ». Il rappelaitaussi « la nécessité de faire que toutes les initiativesprises sur cette terre, qui comprend les lieux de vé-nération des trois principales religions monothéis-tes, le Saint-Sépulcre, le Mur des Lamentations etla Mosquée d’Omar, soient le résultat d’un dialo-gue pacifique entre toutes les parties impliquées ».

L’Assemblée générale de l’ONU réaffirme de-

puis 1948 le principe de l’internationalisation deJérusalem, et – tenant compte de la réalité histori-que – le Conseil de sécurité souligne qu’il ne recon-naîtra aucune modification aux frontières de 1967,y compris s’agissant de Jérusalem-Est, où se situe laVieille Ville, peuplée de 300 000 Palestiniens maisannexée par Israël.

Les Palestiniens ont reçu le soutien d’unegrande majorité des Etats membres de l’Assembléegénérale de l’ONU, jeudi 21 décembre, approuvantune résolution qui déclare « nulle et non avenue »la décision américaine de reconnaitre Jérusalemcomme capitale de l’etat d’Israël. Quatorze des quinzeEtats membres du Conseil de sécurité de l’Onuavaient déjà cherché à condamner cette décision,lundi 18 décembre, bloqués par un veto de Wash-ington.

« Alors que soufflent sur le monde des vents deguerre », le Pape François relayait à sa manière,dans son message de Noël 2017, l’appel de la com-munauté internationale en faveur de la concerta-tion en Terre Sainte. Il indiquait « le signe de l’En-fant », qui nous entraîne à « le reconnaître sur lesvisages des enfants », faisant allusion à ceux pour

qui, comme pour Jésus, « il n’y a plus de placedans la salle commune » (Luc 2,7). « Nousvoyons Jésus dans les enfants du MoyenOrient, qui continuent à souffrir à cause del’aggravation des tensions entre Israéliens etPalestiniens », souligna le Saint-Père. « De-mandons au Seigneur la paix pour Jérusalemet pour toute la Terre Sainte ; prions pourqu’entre les partis la volonté de reprendre ledialogue l’emporte et que l’on puisse finale-ment parvenir à une solution négociée quipermette la coexistence pacifique de deuxÉtats à l’intérieur de frontières définies entreeux et reconnues internationalement », ajou-tait-il encore, demandant au Seigneur de sou-tenir « l’effort de ceux qui sont animés par labonne volonté d’aider cette terre meurtrie àtrouver, malgré les graves obstacles, laconcorde, la justice et la sécurité qu’elle at-tend depuis longtemps ». ■

Le 19 décembre 2017, durant l’audience accordée par lePape François au roi de Jordanie, c’est surtout le climat defraternité et de sérénité qui a touché les personnesprésentes, pendant que François et Abdallah échangeaientcomme deux amis. Le souverain hachémite a offert un beautableau au Saint-Père, représentant les lieux saints deJérusalem dont il est traditionnellement le protecteur.

Respecter le statu quode Jérusalem


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Monsieur l’Ambassadeur, quel lienfaites-vous entre votre vocationde diplomate au service de la paix

et la mission de l’Ordre du Saint-Sépulcre ?Pour moi, le lien entre deux réalités distinc-

tes s’est noué un matin de 2001 à Jérusalem.Avant une série de rencontres et de séances, jetraversais la vieille ville encore sombre et dé-serte. J’avais mal dormi, j’entendais les tirs ducôté de Bethléem. J’avançais vite, pour ne pasrater la messe célébrée devant le tombeau duChrist. Nous ne serons que deux à y assister.Le prêtre franciscain nous fait signe de le sui-vre à l’intérieur du sépulcre. Chaque messe ac-tualise les mêmes mystères, mais jamais je nem’en serai autant approché !

Ce moment unique m’inspira pour l’avenirdes souhaits contradictoires : le revivre, maissans les causes de cette situation. Comme di-plomate, je jouissais d’un accès presque exclu-sif aux lieux saints, alors que la violence, lapeur ou la répression ôtaient aux autres la pos-sibilité ou le désir d’y venir. Au sein du Minis-tère des affaires étrangères, je m’occupais de « sé-curité humaine » au Moyen-Orient. La recherchede la paix, le droit humanitaire et aussi la coexis-tence des cultures sont des valeurs très ancrées enSuisse. Comment ne pas promouvoir cela en TerreSainte ? La politique de plusieurs pays, dont lemien, rejoint un des objectifs de l’Ordre du Saint-Sépulcre.

L’action diplomatique peut transformer des si-tuations injustes. J’ai œuvré à des démarches quiont permis à des innocents de sortir de prison etmême, une fois, d’éviter la peine de mort. Les Che-valiers et Dames du Saint-Sépulcre peuvent se re-connaître dans de telles actions, mais ils ne font pasde politique. Ils sont souvent avares de mots, maisnon de prières et d’actes de générosité. Beaucoup

connaissent la Terre Sainte et ses habitants, et sa-vent la valeur des symboles et de l’histoire. Devenumembre de l’Ordre, j’y ai vu une impartialité et unecompréhension comparables à ce que j’ai pu obser-ver de mieux en diplomatie et dans l’aide au déve-loppement.

En quoi l’action de l’Ordre du Saint-Sépulcreou l’exemple prophétique du Pape François,pour faire tomber les murs de séparation entreles peuples inspirent-t-il votre action diplomati-que ?Le Pape François, que ma fonction d’ambassa-

deur près le Saint-Siège m’amène parfois à rencon-trer et systématiquement à écouter, manifeste unamour de prédilection pour les plus humbles et les

Entretien avec Pierre-Yves Fux, Ambassadeur de Suisse près le Saint-Siège

Ambassadeur et membre de l’Ordre

« Jérusalem et la Terre Sainte me sontdevenues une patrie d’élection »

L’Ambassadeur Pierre-Yves Fux lors de son investure àDisentis, en Suisse (ici en compagnie du Lieutenant Jean-Pierre de Glutz-Ruchti).

plus vulnérables, chrétiens ou non. Cela n’est pastoujours compris. Comment à la fois veiller sur lessiens et ne pas faire acception de personnes ? Demanière analogue, lorsqu’on représente son pays àl’étranger, on défend ses intérêts et ses valeurs, onpromeut un ordre international juste en mêmetemps qu’on soutient ses compatriotes.

C’est à nouveau en Terre Sainte que j’ai pu ré-fléchir à ce que sont les « murs », visibles ou non.Des années après cette messe dans le tombeau duChrist, je me suis retrouvé devant son entrée, le 22mars 2017. Associées pour nettoyer et consoliderses parois, les diverses Eglises n’y avaient pas en-core fixé leur lampes et ornements. Cette restaura-tion faite en commun marquait un signe d’espoirpour l’unité des chrétiens. Mon émotion avait en-core une autre raison : partis à pied douze joursplus tôt de Saint-Jean d’Acre, à trois puis à quatre,nous parvenions maintenant au but !

Le chemin du dernier jour, entre les basiliquesde la Nativité et de la Résurrection, était sinistre.Pas de tirs nocturnes du côté de Bethléem, maisdes rues défoncées, des barbelés, des ordures etsurtout, les couloirs du check-point pour franchir lemur. Peu avant, nous étions passés devant le CaritasBaby Hospital, qui a déjà vu naître des milliersd’enfants aux parents desquels on ne demande pasla nationalité ou la religion. Cette maternité trèsmoderne, soutenue par l’Ordre du Saint-Sépulcre,a été fondée par un Suisse il y a 65 ans. Elle existait

avant le mur et elle prépare un temps meilleur, j’enai la conviction. L’Ordre du Saint-Sépulcre soutientaussi bien les séminaristes du Patriarcat Latin queles travailleuses africaines devant laisser leur enfantdans des « hangars à bébés ». Ainsi, la Terre Saintedevient plus « chrétienne » avec toutes les dimen-sions et significations de ce terme. Cela rejoint l’ap-pel du Pape à construire des ponts plutôt que desmurs.

Votre pèlerinage en Terre Sainte avait été pré-cédé d’un pèlerinage vers Rome, comme pourvous entraîner à la persévérance face aux obsta-cles à la paix qui risquent de décourager. Fina-lement, où puisez-vous dans votre travail de di-plomate la force d’espérer encore ?Dans le travail diplomatique, comme dans le pè-

lerinage, l’opiniâtreté et l’attention sont essentiels.Dans cet exil temporaire, on n’avance pas au ha-sard : d’autres ont parcouru le chemin et l’on cul-tive le contact avec les siens, et avec ceux du paystraversé. On devient plus fort grâce à l’expérienceacquise kilomètre après kilomètre. Avant de monterà Jérusalem, j’avais marché jusqu’à Rome, puis au-delà, jusqu’à Otrante et Leuca. Année après année,ces pèlerinages me donnent de la joie et de la séré-nité.

Visiter le pays de Jésus, ses lieux saints et ceuxqui les gardent constitue un engagement ferme lorsde l’admission dans l’Ordre du Saint-Sépulcre. Du-rant la nuit qui précéda l’investiture, la « veilléed’armes », j’avais agité et mêlé de prières tous cessouvenirs et pensées. Depuis des siècles, des pèle-rins du Saint-Sépulcre ont vu le plat de l’épée s’ap-procher de leur tête – Chateaubriand le racontemieux que moi. J’ai vécu ce moment à Saint-Martinde Disentis, dans cette partie des Alpes où l’onparle romanche, allemand et italien. Davantage en-core, Jérusalem et la Terre Sainte me sont alors de-venues une patrie d’élection. Quelques jours plustôt, j’assistais comme témoin officiel à l’assermenta-tion des Gardes suisses pontificaux. D’une manièredifférente, mon tour était venu d’entrer à vie dansune chaîne de confrères et consœurs. Cela répondà mon dilemme de 2001 : ne plus être seul à visiterle Tombeau, et pour cela, donner et recevoir, maté-riellement et spirituellement.

Propos recueillis par le Service Communicationdu Grand Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre


Pierre-Yves Fux au cours de sonpèlerinage en Terre Sainte effectué enmars 2017, entouré de sescompagnons de route.

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La basilique du Saint-Sépulcre a été le centrevers lequel le regard des chrétiens du mondeentier s’est tourné durant les célébrations

pascales des 15 et 16 avril 2017 : tout particulière-ment en cette année exceptionnelle en raison de latrès belle coïncidence de la fête de Pâques catholi-que et orthodoxe. De cette façon, l’œcuménismevécu à travers la proximité et la communion spiri-tuelle de ces jours de fête a été le prolongement decelui qui a été expérimenté dans l’acte pratique decollaboration pour les travaux de restaurationde l’Edicule du Saint-Sépulcre. Le 22 mars eneffet, c’est dans une basilique du Saint-Sépul-cre comble que l’on a célébré avec une joiecommunicative la réouverture de l’Edicule. Lestrois communautés qui gardent le Saint-Sépul-cre (grecque-orthodoxe, catholique latine et ar-ménienne) ont collaboré fraternellement du-rant environ une année pour permettre la réali-sation des travaux nécessaires de restauration,se redécouvrant plus proches que jamais.« Nous lisons tous le même Evangile et nousprofessons le seul et même Jésus Christ », a dé-claré avec force le Patriarche arménien de Jéru-salem Nourhan Manoogian, qui est intervenuaprès Théophile III, actuel primat de l’Egliseorthodoxe de Jérusalem, et le père FrancescoPatton, custode de Terre Sainte. « L’enseigne-ment de Jésus – a-t-il poursuivi – va au-delà denos différences théologiques, culturelles et li-turgiques ». Après avoir écouté les parolesjoyeuses, pleines d’espérance et de gratitudeenvers tous les bienfaiteurs qui ont rendu pos-sible la réalisation des travaux – à commencerpar le roi Abdallah II du royaume hachémitede Jordanie et le Président palestinien Mah-moud Abbas –, l’Administrateur apostoliquedu Patriarcat Latin de Jérusalem, Mgr Pierbat-tista Pizzaballa, le Patriarche de Constantino-ple Bartholomée, le Délégué apostolique à Jé-rusalem qui était alors Mgr Giuseppe Lazza-

rotto et, à travers un message, Karekin II, Catholi-cos de tous les Arméniens, sont également interve-nus. « La restauration de cet édifice physique metde l’huile et du baume sur le corps du Christ quiest l’Eglise », a résumé avec justesse Mgr Pizza-balla. Le Saint-Siège a annoncé vouloir contribuerà la restauration du Saint-Sépulcre à Jérusalem, al-louant une somme de 500.000 dollars pour la nou-velle phase des travaux qui concerneront la zone si-tuée autour du Saint-Sépulcre. ■

À Jérusalem l’inauguration de l’Édicule du Saint-Sépulcre

Accueillons un nouvel espritdans les relations œcuméniques

L’Édicule, qui abrite le tombeau du Christ dans la basiliquedu Saint-Sépulcre a été rénové grâce à une collaborationœcuménique des diverses Eglises chrétiennes, unies par lamême foi en la résurrection.

DEPUIS 1975

Ordre du Saint-SépulcreOrdres Equestres Pontificaux

Ordre de MalteOrdres Dynastiques de l’Italie et de la République

DÉCORATIONS DES ORDRES CHEVALERESQUES

Via dell’Orso, 17 - 00186 Roma - Italia � Tel/Fax: (+39) 06 68307839 � [email protected]


Excellence, quels sont vos sentiments aumoment de votre entrée en fonctioncomme Gouverneur Général de l’Ordre

du Saint-Sépulcre, que ressentez-vous profon-dément ?Je suis habité par une certaine appréhension,

étant bien conscient qu’il s’agit d’une charge trèsimportante dans l’Eglise pour le service de nos frè-res de Terre Sainte. Le Professeur Agostino Borro-meo a consacré sa vie professionnelle à l’histoire del’Eglise et a toujours vécu son engagement dansl’Ordre comme une mission ecclésiale, il était donctrès préparé à assumer durant deux mandats cetteresponsabilité de Gouverneur. Rendons-lui hom-mage car son bilan est florissant : nous n’avons ja-mais eu autant de membres et autant de donations.Pour ma part je viens d’une expérience très diffé-rente de la sienne, j’ai servi mon pays dans la car-rière diplomatique, comme ambassadeur, cela m’adonné de tisser des relations de premier plan au ni-veau international, ce qui sera certainement utile ànotre institution pontificale dont la dimension estuniverselle. Cependant j’ai encore beaucoup à ap-prendre de mes consœurs et confrères, les Dameset les Chevaliers, répartis dans le monde entier, et jecompte sur Agostino Borromeo pour m’accompa-gner, surtout dans la première phase de mon man-dat de quatre ans. Je veux servir l’Ordre dans lacontinuité avec mon prédécesseur.

Vous avez parlé de votre grande expérience di-plomatique, en quoi précisément pourra-t-elleêtre particulièrement utile dans l’exercice devos nouvelles fonctions, aux côtés du GrandMaître, à la tête de l’Ordre ?Les Lieutenances et les Délégations Magistrales

qui structurent la vie de l’Ordre sur tous les conti-nents sont un peu l’équivalent des ambassadespour un gouvernement. Regardant la carte de nosreprésentations périphériques dans de nombreuxpays, je pense à mon travail qui consista – pendant

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RELES ACTES DU GRAND MAGISTÈRE

UN NOUVEAU GOUVERNEUR GENERAL

« Je veux servir l’Ordre dans lacontinuité avec mon prédécesseur »

Entretien avec l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone

La photo officielle du nouveau Gouverneur Généralde l’Ordre du Saint-Sépulcre.

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plus de quarante ans – à dialoguer avec un réseaudiplomatique multilatéral. C’est cette expérience dedialogue que je peux mettre à disposition de l’Or-dre pour favoriser la concertation dans l’échange,la cohérence dans l’action et une dynamique decommunion entre toutes et tous. Il me faudra visi-ter les Lieutenances, entretenir les contacts fré-quents avec nos responsables locaux, dans la conti-nuité avec ce qu’a réalisé le Professeur Borromeo etdans le respect des directives de notre Grand Maî-tre nommé par le Saint-Père, Son Eminence le car-dinal Edwin O’Brien. Lui-même donne l’exemple :il voyage beaucoup pour rencontrer nos membres,encourager leur vie spirituelle et leur mission deservice à l’Eglise Mère qui est en Terre Sainte. Sesvisites sur le terrain depuis quelques années ont re-vitalisé l’Ordre d’une manière vraiment exception-nelle.

Votre bras droit, l’Ambassadeur Alfredo Bas-tianelli, Chancelier de l’Ordre depuis environun an, a été un de vos proches collaborateursdans la carrière diplomatique. Comment le tan-dem que vous allez former avec lui fonction-nera-t-il ?

Je suis en effet très heureux de retrouver moncollègue et ami l’Ambassadeur Alfredo Bastianelli.Nous avons travaillé ensemble au ministère italiendes affaires étrangères, dans la confiance, pendantde nombreuses années. Chancelier de l’Ordre, saconnaissance des dossiers en cours me sera d’unegrande aide notamment lors de mes premiers pascomme Gouverneur Général. Nous continuerons àtravailler en grande proximité et complémentarité,comme nous l’avons fait précédemment durant no-tre carrière diplomatique commune.

Quelle est selon vous l’actualité de l’Ordre, etles défis qu’il doit relever dans les années quiviennent ?L’Ordre est important pour l’Eglise et la société,

mais il mérite une plus grande considération car ilest trop souvent méconnu de l’opinion publiquemais aussi du monde politique. Notre action enTerre Sainte est en effet essentielle, en particulier àtravers les œuvres d’éducation que nous soutenonsen Jordanie, en Palestine, en Israël et à Chypre, surle vaste territoire du Patriarcat Latin de Jérusalem.Nous aurons à accroître encore notre communica-tion pour participer à des initiatives en faveur de la


Le GouverneurGénéralLeonardoVisconti diModronependant unevisite en TerreSainte, ici dansun desétablissementséducatifssoutenus parl’Ordre duSaint-Sépulcre.

justice et de la paix dans cette région du monde oùles populations aspirent à la fraternité et à la séré-nité dans le dialogue des cultures et le respect desdiverses traditions religieuses.

Le Pape compte sur l’Ordre du Saint-Sépulcrepour continuer à soutenir les chrétiens duMoyen-Orient, dont le rôle médiateur est es-sentiel : ils forment comme un pont entre lescommunautés, témoins de l’ouverture à l’autreet acteurs de dialogue en fidélité à l’Evangiledu Christ. Pour mettre encore mieux en œuvrecette mission qu’est-ce que l’Ordre devrait se-lon vous améliorer dans son fonctionnement ?Le Saint-Père nous invite à la cohérence évangé-

lique. Ses directives nous interpellent : nous devonsdonner beaucoup moins d’importance à l’aspectextérieur de notre appartenance à l’Ordre et privi-légier notre engagement intérieur, spirituel, afind’enraciner en profondeur notre combat pour ledialogue et la justice sociale en Terre Sainte. Maconception de l’Eglise est en plein accord avec celledu Pape François, et je souhaite que les membresde l’Ordre mettent toujours davantage le cap surl’Evangile vécu en délaissant tout ce qui de près oude loin pourrait évoquer la vanité, l’orgueil et la« mondanité ». Dans ma famille, c’est cette expres-sion de la foi catholique que mon épouse et moiavons cherché à transmettre à nos trois enfants etc’est aussi ce dont nous témoignons maintenant au-près de nos six petits-enfants. L’humilité est le seulchemin pour que rayonne dès ici-bas la joie duRoyaume de Dieu.

Quel est le premier message que vous souhai-tez adresser aux membres de l’Ordre en ce mo-ment historique de votre prise de fonction ?J’appelle tous les membres de l’Ordre à l’unité,

et je leur demande de renforcer leur participationeffective à la résolution des problèmes en TerreSainte, spécialement en allant le plus souvent possi-ble en pèlerinage sur place, au contact des person-nes. Pour ma part j’ai été très marqué depuis l’ado-lescence par mes pèlerinages en Terre Sainte – j’aieu la chance de vivre quelques semaines dans unkibboutz à l’âge de 13 ans avec d’autres pèlerins etmon curé de paroisse – et je crois que nous devonstout faire pour entraîner des plus jeunes à aimercette terre où le Dieu fait homme a donné sa viepour nous apprendre à vivre en frères. En ce sens,les célébrations liturgiques ne doivent pas être sur-dimensionnées par rapport à notre mission de soli-darité, elles n’ont de sens que pour nourrir spiri-tuellement notre engagement au service des œuvresde l’Eglise sur les territoires bibliques que le Papeconfie à notre sollicitude. Pour cela nous avons àcréer des synergies locales avec toutes les forces po-litiques, sociales et économiques, désireuses de fa-voriser la paix et la justice sur ces terres de souf-france et d’espérance. Préparons-nous à laConsulta de 2018, qui réunira les responsables del’Ordre, afin d’accueillir nos nouveaux statuts envue d’adapter ensemble notre action aux enjeuxqui nous attendent. L’urgence est à la cohérence.

Propos recueillis par le Service Communication du Grand Magistère

de l’Ordre du Saint-Sépulcre


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Bref curriculum vitae de l’AmbassadeurLeonardo Visconti di Modrone

Leonardo Visconti Di Modrone est né à Milan en 1947. Il a obtenu son diplôme d’économie et commerce en1970. Après avoir intégré sur concours une carrière diplomatique en 1971, il a servi aux sièges diplomatiques

italiens de New York (ONU), du Caire, Londres, Vienne et Madrid et a effectué des missions à l’étranger dans dif-férents pays européens, en Amérique du Nord et du Sud, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.

Il a été conseiller à la Présidence du Conseil des ministres auprès de dix chefs de gouvernement différents,puis – de 2005 à 2010 – chef du cérémonial diplomatique de la République italienne.

Il a poursuivi et conclu sa carrière en 2012 en tant qu’ambassadeur d’Italie en Espagne, exerçant par la suitediverses fonctions auprès du Gouvernement italien, dernièrement celui de consultant dans l’organisation duSommet du G7 à Taormina.

Il est membre du Grand magistère de l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem depuis 2014.Marié à Anna Sanfelice di Monteforte depuis 1971, il a trois enfants et six petits-enfants.

Les membres du Grand Magistère se sont réunisles 3 et 4 mai 2017, à Rome, autour du cardinal

Edwin O’Brien, Grand Maître, en présence del’Administrateur Apostolique du Patriarcat Latinde Jérusalem, Mgr Pierbatistta Pizzaballa.

Cette session de prière et de travail a été l’occa-sion pour le Grand Maître de remercier vivementle Gouverneur Général Agostino Borromeo, dontle mandat se terminait fin juin, et d’accueillir offi-ciellement son successeur, l’ambassadeur LeonardoVisconti di Modrone, membre du Grand Magis-tère, qui prit ses fonctions le 29 juin 2017.

Les travaux de cette réunion de printemps ontmis en évidence l’excellent bilan de l’année écou-lée, faisant apparaître un résultat exceptionnel de16,3 millions d’euros, manifestant une générositédes membres de l’Ordre jamais égalée dans l’his-toire de l’institution, après trois années d’une crois-sance permanente des donations envoyées par lesLieutenances en faveur de la Terre Sainte.

Mgr Pizzaballa a présenté un rapport sur la si-tuation dans les territoires du Patriarcat, qui vontde la Jordanie à Chypre en passant par la Palestine

et Israël, soulignant l’importance du rapproche-ment oecuménique vécu lors de l’inauguration del’édicule rénové du Saint-Sépulcre. La seconde par-tie de ces travaux de rénovation permettra d’appro-fondir encore ces liens entre les Eglises chrétiennes,catholique et orthodoxe en particulier.

L’Administrateur Apostolique, abordant diversautres sujets d’actualité, s’est félicité des réunionsqui font avancer le projet d’un accord bilatéral per-mettant à Israël et au Saint-Siège de consoliderleurs relations. Il a de plus confié son souci priori-taire concernant l’identité chrétienne de Jérusalem.Dans la Ville sainte les chrétiens ne sont en effetplus qu’une dizaine de milliers, dont à peine 5000fidèles catholiques.

Président de la Commission Terre Sainte, Tho-mas McKiernan est intervenu pour faire le pointsur les projets 2017 du Grand Magistère, constituéscomme désormais chaque année par le soutien fi-nancier aux salaires des enseignants (plus de500.000 dollars), par le chantier de l’église de Ju-beiha (près d’un million de dollars) et par celui del’école de Naour (environ 200.000 dollars).


Les deux réunions annuellesdu Grand Magistère

La réunion de printemps du Grand Magistère

Présidées par le Cardinal O’Brien, les sessions du Grand Magistère, qui se déroulent au Vatican, durenthabituellement deux jours.

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La réunion d’automne duGrand Magistère débuta le

jour de la fête liturgique de la Pa-tronne de l’Ordre, la Bienheu-reuse Vierge Reine de Palestine, le25 octobre 2017 : une messe mati-nale a été présidée par le cardinalO’Brien près du tombeau del’apôtre Pierre, en présence detous les participants qui portaientdans leurs cœurs les intentions deprière des habitants de la TerreSainte.

Au cours de cette messe,concélébrée en particulier par MgrPierbattista Pizzaballa, Adminis-trateur apostolique du PatriarcatLatin de Jérusalem, le Grand Maî-tre a invité les membres de sonconseil suprême à ne pas perdrede vue la Jérusalem céleste qui seconstruit d’abord grâce à la sainteté de chaque« pierre vivante », tout baptisé étant appelé à unemission précise dans le vaste plan de Dieu où cha-cun a sa place.

En fin d’après-midi le cardinal O’Brien a reçuses hôtes dans les salons du Palazzo della Rovere,au premier rang desquels le cardinal Pietro Parolin,Secrétaire d’Etat.

Pendant ces deux jours de fraternité et de re-

cueillement, les membres du Grand Magistère ontégalement travaillé à partir d’un ordre du jour trèsfourni.

Le Gouverneur Général a d’abord partagé sonexpérience du voyage officiel en Terre Sainte qu’ileffectua à la fin de l’été, se félicitant de l’accueil ré-servé par la nouvelle équipe pastorale et adminis-trative mise en place par Mgr Pierbattista Pizza-balla. Les sourires sur les visages des jeunes rencon-


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Les comptes du Grand Magistère étaient aussi àl’ordre du jour : le résultat 2016 s’élève à plus de 17millions en comptant les intérêts bancaires et lesloyers (quatre millions de plus que l’année précé-dente), tandis que les dépenses sont à la baisse, re-présentant 7,64% du budget, ce qui permet d’aidertoujours plus efficacement la Terre Sainte confron-tée de plein fouet aux effets de la crise au Moyen-Orient.

Le Chancelier Alfredo Bastianelli prit à son tourla parole, faisant notamment part de sa volontéde mettre en oeuvre une charte graphique au ni-veau international, afin d’unifier l’image universelle

de l’Ordre. Les activités de communication, surlesquelles il est chargé de veiller, se développentgrâce au nouveau site internet en cinq langues,ainsi qu’au moyen de la revue annuelle et du bulle-tin d’information trimestriel (Newsletter), publica-tions toutes deux nouvellement intitulées La Croixde Jérusalem. Un livret spirituel, réalisé par le Ser-vice Communication du Grand Magistère en lienavec le Cérémoniaire, Mgr Fortunato Frezza, aidacette année les membres de l’Ordre à vivre uneheure d’adoration le long de la Via Dolorosa, auxintentions du Patriarcat et de la paix en Terresainte.

La fête de Notre-Dame de Palestineet la réunion d’automne du Grand Magistère

Durant la réunion d’automne du Grand Magistère, le Grand Maître aprésidé la messe sur la tombe de l’apôtre Pierre, dans la basilique SaintPierre, en la fête de Notre-Dame de Palestine, Patronne de l’Ordre duSaint-Sépulcre.

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trés ont renforcé sa volonté de tout mettre en œu-vre pour développer l’action de l’Ordre au servicedu dialogue et de la convivance en Terre Sainte. Ilexprima son désir d’établir des priorités et de favo-riser des synergies, ainsi que de visiter toutes lesLieutenances durant son mandat, en mettant l’ac-cent sur l’importance de soigner la formation desnouveaux membres.

Mgr Pizzaballa, après un peu plus d’un an dansses fonctions, fit part de plusieurs nouvelles impor-tantes, parmi lesquelles la création d’un nouveaubureau pastoral du Patriarcat chargé notammentde suivre les questions relatives à la famille. Il parlades changements administratifs, avec en particulierl’arrivée de Sami El-Yousef, chrétien palestinien,premier laïc en charge des questions financières dudiocèse.

Sami El-Yousef présenta ensuite un bilan clairde la gestion du Patriarcat Latin – annonçant unbudget de près de 13 millions de dollars pour 2018– expliquant vouloir responsabiliser le personnel àtous les échelons, afin d’avancer sur le chemin de latransparence. L’audit réalisé par la société Deloitte

est un point d’appui essen-tiel en vue de nouvellesprocédures opérationnelleset professionnelles qui faci-literont la maîtrise du défi-cit.

Sami El-Yousef fitconstater qu’une large par-tie des dépenses du Pa-triarcat concerne les écoles,avec près de 20 000 élèvesmais de moins en moins dechrétiens. Une combinai-son de facteurs expliqueces désaffections, comme lefait que dans certaines éco-les qui n’ont pas tous lesniveaux de classes il n’estpas possible d’effectuerune entière scolarité. LePatriarcat souhaite doncrenforcer l’existant plutôtque de créer de nouvellesstructures.

Le Professeur Bartholo-mew McGettrick, au nom

de la Commission Terre Sainte du Grand Magis-tère, expliqua que la hausse des salaires des profes-seurs, pour assurer la qualité de l’enseignementdans les écoles du Patriarcat, constitue un effortcontinu destiné à durer et à augmenter dans les an-nées qui viennent. Il fit le point sur les projets encours concernant l’école et le presbytère de Jaffa deNazareth, en Israël, ainsi que l’église Saint Paul àJubeiha, en Jordanie, où l’Ingénieur Adolfo Rinaldis’est rendu en mission d’inspection cet automne.Le projet des ateliers de mosaïques et d’artisanat –pour donner du travail aux réfugiés chrétiens duMoyen-Orient en Jordanie – a particulièrement re-tenu l’attention du Grand Maître, qui demandaque l’Ordre communique davantage encore à ce su-jet.

Il fut aussi question de la prochaine Consulta,en novembre 2018, dont la coordination prépara-toire a été confiée par le cardinal O’Brien au Lieu-tenant Général Agostino Borromeo. Cet évènementquinquennal sera l’occasion d’étudier les nouveauxstatuts de l’Ordre que la Secrétairerie d’Etat duSaint-Siège était en voie d’approuver. ■


Lors de la fête annuelle de Notre-Dame de Palestine, dans les salons du Palazzodella Rovere, le Grand Maître a reçu ses hôtes, au premier rang desquels lecardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège.

Au début du mois de juin, les seize Lieutenantsd’Amérique du Nord se sont réunis pour leur

rencontre annuelle à Omaha, dans le Nebraska,aux Etats- Unis. Située sur les rives du Missouri, laville d’Omaha est au coeur de l’Amérique, uneétape du Lewis & Clark National Historic Trail ;elle est connue pour l’histoire de ses pionniers, sonagriculture, son industrie du boeuf, et c’est un car-refour des chemins de fer et du commerce.

Le professeur Thomas Pogge, Lieutenant de laNorthern USA Lieutenancy, et sa femme Anne,avaient magnifiquement organisé les rencontres.

Son Eminence le cardinal Edwin O’Brien,Grand Maître, et le Gouverneur Général de l’épo-que Agostino Borromeo étaient spécialement venusde Rome.

Le Grand Maître, a mis l’accent sur l’impor-tance du rendez-vous annuel, et demandé que lesLieutenants poursuivent leurs efforts dans le re-nouvellement des vies spirituelles des Chevaliers etdes Dames.

Le Vice-Gouverneur général M. Powers afourni une présentation détaillée des finances de

l’Ordre, ainsi qu’une mise à jour sur les Statuts ré-visés de l’Ordre et annoncé les dates de la« Consulta » de 2018 à Rome.

Les deux jours de rencontres ont inclus unelarge variété de sujets et d’échange d’idées, depuisles opérations d’une Lieutenance jusqu’aux finan-ces, la liturgie, les pèlerinages et la formation descandidats. Plusieurs Lieutenants récemment nom-més ont pris part à la rencontre qui leur a donnél’opportunité d’observer et de participer à diversesdiscussions.

Mgr John E. Kozar, Président de l’Associationcatholique pour l’aide à l’Orient (CNEWA), adonné, étant récemment revenu de Terre Sainte, unaperçu de première main de la crise actuelle des ré-fugiés à laquelle les chrétiens sont confrontés enSyrie et en Irak.

En fin de rencontre Thomas Pogge a offert, aunom des Lieutenants d’Amérique du nord, une trèsbelle image encadrée de Notre-Dame de Palestine auProfesseur Agostino Borromeo en signe de recon-naissance et de satisfaction pour tout ce qu’il a faiten faveur de l’Ordre durant ses différents mandats.

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Une photo degroupe prise à

l’église St Johnde la Creighton

University àOmaha, durant

la rencontreannuelle des

Lieutenancesd’Amérique du

Nord.

rencontres continentalesdes Lieutenants

La rencontre des Lieutenants d’Amérique du Nord Synthèse d’un compte-rendu de John Carmen Piunno, Membre du Grand Magistère

menés à la demande du Patriarcat Latin, a exposéles divers dossiers actuels concernant l’église deJubeiha, l’école de Naour et l’augmentation des sa-laires des professeurs salariés dans les écoles duvaste diocèse patriarcal de Jérusalem qui comprend

Chypre, Israël, la Palestine et la Jordanie. Ces éco-les, qui accueillent de nombreux musulmans, sontdes lieux essentiels pour construire des pontsd’amitié, de compréhension réciproque, gages etclés de la paix future.

Parmi bien d’autres sujets, il a été aussi questionde la Consulta prévue du 12 au 16 novembre 2018.Les assises de l’Ordre seront marquées par l’adop-tion des nouveaux statuts, et les participants tra-vailleront sur la préparation aux fonctions de Lieu-tenant, et aussi sur la place des ecclésiastiques dansles Lieutenances. Le Grand Maître souhaite que leclergé n’excède pas 10% des effectifs, et que cesprêtres ou religieux soient clairement assignés à unservice spirituel précis. Leur rôle devra donc êtremieux défini dans un Ordre qui est d’abord laïc, àl’inverse de celui de Malte qui, lui, est un Ordre re-ligieux.

Au cours de la réunion des Lieutenants euro-péens à Rome (27-28 juin 2017), sur mandat

du Pape François, le cardinal Pietro Parolin, Secré-taire d’Etat du Saint-Siège, a remis la Grand Croixde l’Ordre de Saint Grégoire le Grand au Gouver-neur Général Agostino Borro-meo, parvenu à la fin de sondeuxième et dernier mandat dequatre ans.

Le cardinal Edwin O’Brien,Grand Maître de l’Ordre, a re-mercié chaleureusement le Pro-fesseur Borromeo, longuementapplaudi par les participants decette rencontre internationale,avant de présenter le nouveauGouverneur Général, l’Ambas-sadeur Leonardo Visconti diModrone, qui a déclaré vouloirse mettre à l’écoute de tous lesmembres de l’Ordre et travail-ler dans la continuité avec sonprédécesseur dont le bilan estexceptionnel.

Il apparaît que l’action duGrand Maître qui visite systé-matiquement les Lieutenancesdans le monde entier, dynamisela vie locale et stimule la communication internatio-nale de l’Ordre : « un climat de confiance et de fra-ternité s’est ainsi développé, rapprochant le centredes périphéries », a constaté le Professeur Borro-meo.

S’agissant des questions concernant le soutienapporté à l’Eglise en Terre Sainte, l’Assesseur alorsencore en fonction, Mgr Antonio Franco, a montrécomment la Fondation Vaticane Saint-Jean Bap-tiste, voulue par le Pape, a réussi à assainir la situa-tion de l’Université de Madaba, favorisant unemeilleure gestion de cette institution en marchevers l’autonomie, dans la transparence. La vocationde la Fondation est plus largement de promouvoirla culture et la formation au Moyen-Orient.

Par la voix de son président, le Professeur Tho-mas McKiernan, la Commission Terre Sainte, encharge du suivi des projets du Grand Magistère


La rencontre des Lieutenants européens

Une séance de travail des Lieutenants européens dans une des salles duPalazzo della Rovere, siège de l’Ordre à Rome.

Les Lieutenants des Philippines, de l’AustralieQueensland, de l’Australie Nouvelle-Galles du

sud, de l’Australie Victoria, de l’Australie du sud etde l’Australie de l’ouest, le Délégué Magistral de laNouvelle-Zélande et un représentant de Taipei, àTaiwan, ont pris part à la rencontre fin juillet 2017.Guam et l’Afrique du sud n’ont hélas pu y participer.

Soixante-dix Chevaliers et Dames étaient pré-sents, malgré les longues distances à parcourir.

Le programme a abordé la spiritualité de l’Or-dre, en particulier la formation de nouveaux mem-bres, et nous avons convenu que l’une des tâchesmajeures pour l’avenir est le développement d’unprocessus de formation pour futurs Lieutenants.

Nous avons envisagé des moyens d’améliorer leniveau des dons qui a considérablement ralenti enAustralie en raison de l’impossibilité de déductionfiscale. Nous avons aussi parlé des façons d’attirerdes membres plus jeunes et de l’urgence de pro-


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RELa première rencontre pour les Lieutenancessituées dans les pays du Soleil Levant

Synthèse d’un compte rendu de Paul Bartley,Vice Gouverneur Géréral pour l’Asie et l’Océanie

gresser dans le domaine de la communication. Auniveau local, certaines Lieutenances produisent desnewsletters – aussi bien trimestrielles que mensuel-les – d’une haute qualité.

L’idée d’un projet de solidarité envers la TerreSainte, unifié pour les cinq Lieutenances australien-nes, pourrait motiver davantage les Lieutenances etentraîner une hausse du niveau des dons, cela parexemple en faveur des garderies de bébés de tra-vailleurs étrangers en Israël ainsi que de l’accueildes réfugiés chrétiens en Jordanie notamment.Cette idée sera discutée. Tout le monde a été trèsimpressionné par l’actuel projet de la Lieutenancedes Philippines de faire que le prêtre d’Amman enJordanie serve la communauté de travailleurs mi-grants philippins.

Une visite du Grand Maître en Australie et enNouvelle- Zélande est prévue pour septembre2018.

Venus desPhilippines,

d’Autralie, deNouvelle

Zélande ouencore de

Taïwan, lesresponsables del’Ordre des paysdu Soleil Levantse sont réunis à

Sydney au coursde l’été 2017.

Un nouveau lieutenant Generalpour l’Ordre du Saint-Sepulcre

Le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître del’Ordre du Saint-Sépulcre, a accepté la démis-

sion du Professeur Giuseppe Dalla Torre del Tem-pio di Sanguinetto, Lieutenant Général, confiantdésormais cette charge au Professeur Agostino Bor-romeo, depuis le 27 juillet 2017.

Le Lieutenant Général, qui siège au Grand Ma-gistère, exécute les missions particulières que leGrand Maître peut lui confier et le représente dansles manifestations intéressant l’Ordre quand il estson délégué.

Membre de l’Ordre depuis 1991, le ProfesseurDalla Torre, né en 1943, docteur en droit, est prési-dent du Tribunal de l’Etat du Vatican, et recteurémérite de l’Université Lumsa (Libera UniversitàMaria Ss. Assunta). Il a récemment été nommé parle Saint-Père François au Conseil d’administrationde l’hôpital pédiatrique romain du Bambino Gesù,propriété du Vatican.

Gouverneur Général de l’Ordre jusqu’au 29juin dernier, le Professeur Borromeo, historien de


Nominations et distinctions

Au cours de la réunion des Lieutenants européens àRome, sur mandat du Pape François, le cardinalPietro Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, aremis la Grand Croix de l’Ordre de Saint Grégoire leGrand au Gouverneur Général Agostino Borromeo,parvenu à la fin de son deuxième et dernier mandatde quatre ans et désormais Lieutenant Général.

profession, est à la fois Secrétaire Général et mem-bre du Conseil d’administration de la FondationVaticane Saint-Jean Baptiste, au service de l’éduca-tion et de la culture au Moyen-Orient, ainsi quemembre du Comité des Sciences historiques duSaint-Siège.

Le Grand Maître a également nommé, au moisde juillet, trois nouveaux membres du Grand

Magistère – un italien, un allemand et un irlandais– qui participeront donc aux réunions de l’instanceconsultative du gouvernement de l’Ordre.

Le Dottore Saverio PE-TRILLO, Chevalier de GrandCroix de l’Ordre du Saint-Sépul-cre, est né à Rome le 7 octobre1939 et a effectué des études dedroit. Il était jusqu’ici Lieutenantpour l’Italie Centrale. Marié etpère de famille, il fut notamment directeur des Ré-sidences Pontificales de Castel Gandolfo, et occupetoujours des fonctions au service de l’Eglise, enparticulier comme Gentilhomme de Sa Sainteté,Vice Président Général du Circolo di San Pietro, et

aussi en tant que membre de la Délégation Perma-nente du Saint-Siège auprès des organisations del’ONU pour l’alimentation et l’agriculture. Au moisde juillet il a été aussi bien nommé membre de lacommission des Nominations et Promotions duGrand Magistère de l’Ordre.

Le Dr Heinrich DICKMANN,Chevalier de Grand Croix de l’Or-dre du Saint-Sépulcre, est né à Keve-laer, en Allemagne, le 24 février1941. Il a étudié les mathématiqueset la physique, puis fut directeurd’une société. Marié, il est Lieutenant d’Honneurpour l’Allemagne depuis 2015, après deux mandatsféconds à la tête de l’Ordre dans son pays. Il estaussi l’un des membres de la Commission pour laTerre Sainte du Grand Magistère.

Trois nouveaux Membres au Grand Magistere

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Le Professeur Pierre Blanchard – qui a terminéses deux mandats au Grand Magistère – a été vive-ment remercié par le Grand Maître qui lui a conféréla Palme de Jérusalem en or, récompense suprêmeselon les Statuts de l’Ordre. Il reste membre de laCommission des Nominations et Promotions.

Nicholas McKENNA, est né à Ballymena, en Ir-lande, dans le diocèse de Downand Connor, le 9 juillet 1947.Marié et père de famille, il fut ac-tif dans le secteur financier. Che-valier de Grand Croix, il estLieutenant d’Honneur pour l’Ir-lande depuis 2014.


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Ayant obtenu l’approbation du Pape François,le cardinal Edwin O’Brien, Grand Maître, a

nommé Mgr Giuseppe Lazzarotto comme Asses-seur de l’Ordre du Saint-Sépulcre, fonction précé-demment occupée par Mgr Antonio Franco, qui ademandé à être remplacé pour raison de limited’âge. Le nouvel Assesseur, pouvant être appelé àremplacer le Grand Maître si celui-ci décède ou estempêché, a servi pendant ces cinq dernières an-nées en tant que Nonce apostolique en Israël, Dé-légué apostolique à Jérusalem et en Palestine,jusqu’en août 2017. Il connaît bien l’Ordre, dont ilest membre depuis une quinzaine d’années.

« J’aime de manière viscérale la Terre Sainte etses habitants », confie le nouvel Assesseur de l’Or-dre, qui se souvient de ses premiers pas dans cetterégion du monde en 1982-84, quand il était secré-taire à la Délégation apostolique à Jérusalem, aprèsun temps à la nonciature à Cuba.

Après avoir assumé pour le Saint-Siègeplusieurs hautes charges diplomatiquesdans le monde, la grande et heureuse sur-prise pour lui fut d’être rappelé à Jérusa-lem, il y a bientôt six ans, faisant son en-trée solennelle au Saint-Sépulcre le 25 no-vembre 2012, la veille même de l’entréeau Saint-Sépulcre du cardinal O’Brien,alors nouvellement nommé à la charge deGrand Maître par le pape Benoît XVI.« J’ai ainsi connu notre Grand Maître del’Ordre à cette occasion, sans imaginerque j’allais être un jour son bras droit àRome », commente Mgr Lazzarotto, dés-ormais pleinement disponible pour le ser-vice d’Assesseur.

Lorsqu’il était nonce en Israël, il a no-tamment beaucoup travaillé à l’accord en-

tre ce pays et le Saint-Siège concernant les lieux deculte et la taxation des institutions religieuses ayantune activité commerciale, qui est la suite program-mée de l’accord fondamental conclu en 1993.

« Cet accord final attendu est presque conclu »,se réjouit-il, « ce qui sera une garantie importantepour l’Eglise locale », comme en Palestine où unaccord semblable est déjà en place depuis 2015.

Plus largement, Mgr Lazzarotto considère queson cœur est toujours à Jérusalem, ville qui exercesur ceux qui en tombent amoureux « une attractionincroyable ». « Notre mission, comme membres del’Ordre, est d’aider partout dans le monde les com-munautés chrétiennes à vivre cette attraction lumi-neuse, ce lien spirituel spécial avec une terre choi-sie par Dieu pour son plan de salut qui se poursuitaujourd’hui et dont nous sommes appelés à être dejoyeux relais de compassion et d’unité ».

Mgr Giuseppe Lazzarotto et son prédécesseur, Mgr AntonioFranco, saluant le Saint-Père François lors d’une audiencespéciale.

Mgr Giuseppe Lazzarotto, nouvel Assesseur


Hommage au cardinal Montezemolo,Assesseur d’Honneur de l’Ordre

Fils de GIUSEPPE CORDERO LANZA DI MONTEZEMOLO, colonel de l’armée italienne fusilléaux Fosses Ardéatines le 24 mars 1944 par les nazis, le cardinal Andrea Cordero Lanza di Monteze-

molo fut le premier nonce apostolique en Israël. Il s’est éteint le 19 novembre à Rome, à l’âge de 92 ans.Ses funérailles ont été célébrées le 21 novembre 2017 en la basilique Saint-Pierre par le cardinal Gio-

vanni Battista Re, vice-doyen du Collège cardinalice, en présence notamment du Grand Maître de l’Ordredu Saint-Sépulcre etd’une importante délé-gation de Chevaliersguidée par le Gouver-neur Général et leLieutenant Général.Comme de tradition,le Pape François pré-sida le rite de l’UltimaCommendatio et de laValedictio au terme dela célébration.

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Plus de quatre années se sont écoulées depuisque le Grand Maître, le cardinal Edwin

O’Brien, a nommé Mgr Antonio Franco Assesseurde l’Ordre du Saint-Sépulcre, le 22 février 2013.Quatre années au cours desquelles le Grand Ma-gistère et l’Ordre tout entier ont pu bénéficier dela sagesse, du savoir et de l’esprit accueillant de cethumble et délicat pasteur de l’Eglise. Né à Puglia-nello dans la province de Bénévent, le 24 mars1937, il a été ordonné prêtre le 10 juillet 1960. En-tré peu après au service diplomatique du Saint-Siège, il a été nommé Nonce apostolique enUkraine le 28 mars 1992 et élu évêque titulaire deGallese. Il a été consacré évêque le 26 avril 1992

par le Pape Jean-Paul II. D’avril 1999 à janvier2006, il a été Nonce apostolique aux Philippines,avant d’être nommé Nonce apostolique pour Israëlet Chypre et Délégué apostolique pour Jérusalemet la Palestine. Sa connaissance approfondie de laTerre Sainte et des communautés qui y habitent aété d’une aide fondamentale au Grand Maître et àl’Ordre au cours de ces années. Le 24 octobre2017, en marge de la réunion d’automne du GrandMagistère, le cardinal O’Brien a remercié publi-quement Mgr Franco pour le service rendu en lenommant Assesseur d’honneur et en lui attribuantla Palme d’or de l’Ordre.

Mgr Antonio Franco nommé Assesseur d’Honneur

Les dignitaires de l’Ordreen prière dans labasilique Saint-Pierre,lors des funérailles ducardinal Montezemolo,Assesseur d’Honneur devénérée mémoire.

in memoriam


Les projets du Grand Magistèrepour l’année 2017

L’Ordre du Saint-Sépulcre, dans l’exercice de sa mission de soutienenvers les chrétiens sur les terres bibliques, prend en charge le

soutien spirituel et économique à la fois de certaines structures duPatriarcat Latin de Jérusalem (écoles, séminaires, centres de

réfugiés…) sous forme stable et continue (600 000 dollars par mois),et de certains projets spécifiques qui peuvent varier d’une année sur

l’autre selon les nécessités présentées au Grand Magistère de l’Ordrepar le Patriarcat Latin de Jérusalem et par la Réunion des Œuvres

d’Aide aux Eglises orientales, ROACO, qui, elle, dépend de laCongrégation romaine pour les Eglises orientales.

LES PROJETS TERMINES

Une nouvelle cour de récréation pour l’école de Tla’el Ali(Jordanie)

Le projet, datant de 2016, est terminé grâce à la contribution de la Lieutenance d’Allemagne (127 000dollars) : l’école à Tla’el Ali devait avoir une cour de récréation plus grande ou elle risquait la ferme-

ture.

De nouvelles salles pourl’école de Naour(Jordanie)

Autre chantier auquel l’Ordre a contri-bué en 2017, à hauteur de 261 000

dollars : la construction du deuxièmeétage de l’école de Naour, ville jorda-nienne située à l’Ouest de la capitaled’Amman, où vit une petite communautécatholique. « Etant donné que les classesaccueillaient déjà 45 élèves par salle (223au total) et que le nombre de demandesd’admission de familles chrétiennes ré-cemment arrivées dans la région s’est ac-cru, il était nécessaire de bâtir un secondétage. Promouvoir un bon environne-

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L’inauguration des nouvelles classes de l’école de Naour, parle Gouverneur Général de l’Ordre, s’est déroulée le 13septembre 2017.


Une église à Gaza

La rénovation de l’église de la Sainte Famille à Gaza,prévue depuis 2015 – suite aux bombardements

dont la population locale fut victime en 2014 – a finale-ment pu être mise en œuvre cette année, pour la plusgrande joie de la petite communauté locale. Le coût destravaux, s’élevant à environ 226 000 dollars, a été pris encharge de façon spéciale par décision du Grand Maître.Sami El-Yousef, qui dirige les services administratifs duPatriarcat, nous explique en remerciant l’Ordre:« L’église de la Sainte Famille avait subi de graves dom-mages au niveau de ses colonnes, de ses poutres, avecdes infiltrations d’eau au niveau du toit, des murs et desfenêtres, ainsi qu’un grave affaissement du sol et pré-sente ainsi un potentiel risque d’effondrement. Parconséquent, durant la période hivernale, les messesavaient été annulées en raison de fuites d’eau dansl’église. Il était devenu urgent et nécessaire pour la pa-roisse de rénover l’église, qui est située dans une en-ceinte très fréquentée ; l’achèvement du projet a vrai-ment contribué à créer un centre communautaire oùpeuvent se rassembler de nombreuses personnes ».

LES PROJETS EN COURS

Le curé de Gaza et le directeur des servicesadministratifs du Patriarcat Latin, en compagniede religieuses engagées auprès de la populationpalestinenne qui est confrontée à de grandessouffrances.

ment éducatif est crucial pour les écoles du Patriar-cat Latin dont les responsables s’efforcent d’aiderles jeunes à grandir avec un cœur fidèle et un espritouvert », nous a expliqué Sami El-Yousef, le nou-veau directeur de l’administration du Patriarcat.

L’inauguration a été faite le 13 septembre 2017

par le Gouverneur Général Leonardo Visconti diModrone, en présence de Mgr William Shomali,Vicaire patriarcal, et les travaux sont terminés.C’est la Lieutenance d’Espagne occidentale et cellede l’Italie septentrionale qui ont permis la réalisa-tion de ce projet initié en 2016.

Les salaires des enseignants

Comme en 2016, une partie des fonds a été consacrée à la hausse des salaires des enseignants desécoles du Patriarcat, une mesure importante pour continuer à offrir une éducation de haut niveau

aux élèves et aux étudiants. Le Grand Magistère a envoyé 800 000 dollars au Patriarcat Latin en 2017pour faire face à ces nécessités et afin d’assurer un enseignement catholique de qualité. Nous espéronsque les contributions des Lieutenances éviteront la nécessité de faire appel aux réserves du Grand Ma-gistère en 2018 car l’effort sera renforcé, en particulier à cause des retraites des professeurs que le Pa-triarcat doit honorer.


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Une école s’agrandit à Jaffa de Nazareth (Israël)

A Jaffa de Nazareth, en Israël, unnouveau bâtiment paroissial est en

construction d’une part pour créer unjardin d’enfants et d’autre part pour dé-placer le presbytère en marge del’école. Il s’agit d’un projet en cours de-puis 2015. La lieutenance de Suisse atout pris en charge (pour un total de1,700 000 dollars sur deux phases, dontenviron la moitié en 2017), permettantà l’école de cette paroisse d’avoir plusd’espace pour accueillir davantaged’éléves. L’éducation est en effet un en-jeu à la fois pour l’Eglise locale et pourla société. « Il y a grandement besoind’améliorer les douze classes de l’écoleen modernisant les installations détério-rées. Cela permettra d’offrir plus d’es-pace afin de répondre au nombre accrud’élèves », nous a précisé Sami El-You-sef, au nom du Patriarcat Latin. « Il est

L’école maternelle à Has-himi n’était plus

conforme à la loi jorda-nienne ; les maternelles de-vaient être au rez-de-chausséeafin que les enfants ne tom-bent pas à cause des marches.Si cela n’avait pas été fait, elleaurait fermé. Le projet com-mencé en 2016 se poursuitgrâce en particulier aux Lieu-tenances pour l’Italie septen-trionale, l’Espagne occiden-tale, l’Angleterre et la Hol-lande qui ont versé 329 000dollars. Reste à payer 372 000dollars en 2018, somme que laLieutenance de France s’en-gage à couvrir.

L’Ingénieur Adolfo Rinaldi (au premier plan), durant une inspection de terrain àHashimi, menée au nom du Grand Magistère.

Une école maternelle à Hashimi (Jordanie)

Première pierre et plaque commémorative, à Jaffa de Nazareth,rendant hommage aux membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre pourle soutien apporté à l’école et à la paroisse.


Une nouvelle église à Jubeiha (Jordanie)

Le Grand Magistère s’est engagé en 2017 à soutenir à hauteur d’environ un million de dollars l’achè-vement de la construction de l’église Saint-Paul à Jubeiha en Jordanie. Jubeiha est un village situé

dans la périphérie d’Amman et où la première paroisse a été fondée en 1991, lorsqu’il y avait encore peud’habitations dans cette zone, qui était encore principalement agricole. Au fil des années, la population aaugmenté et, grâce à l’initiative de certains paroissiens et bienfaiteurs, la construction d’une église pou-vant accueillir le millier de fidèles latins a été entreprise. Hélas, le manque de fonds a rendu impossiblel’achèvement du projet qui est à présent relancé, dans l’espoir de pouvoir bientôt donner aux parois-siens, qui se réunissent dans une salle voisine, un lieu approprié où célébrer les évènements religieux. LaLieutenance d’Allemagne a déjà versé environ le tiers de la somme nécessaire par l’intermédiaire duGrand Magistère (environ 300 000 euros). « En raison des travaux inachevés sur place, des conditions

météorologiques et de la nonpoursuite des travaux, laconstruction de l’église Saint-Paul, lancée avec des moyenslocaux, se trouvait en mauvaiseet dangereuse situation. Pourempêcher que la détériorationdes terrains environnants nes’aggrave, en plus d’achever etde fournir une véritable églisedans laquelle les paroissiens se-raient capables de prier et departiciper aux messes (le prêtredevait auparavant célébrer lamesse dans le hall de l’école),nous avons décidé, avec l’aidede l’Ordre, de prendre en mainle projet », nous a racontéSami-El Yousef.

L’église de Jubeiha, en Jordanie, est en constructiondans un quartier périphérique d’Amman où de nombreuxfidèles ont élu résidence depuis quelques années.

également nécessaire de déplacer la résidence etle bureau du prêtre, l’école maternelle ainsi quela maison des sœurs de l’ancien couvent del’école afin que les quatre étages du bâtiment del’école soient rénovés », explique-t-il encore.« Bien que le projet soit resté à l’état de plan du-rant les dernières années, les travaux se déroulentvite et bien depuis que la première pierre a été

posée le 11 septembre dernier par le GouverneurLeonardo Visconti di Modrone. A l’occasiond’une visite des lieux en novembre, il fut émou-vant de constater la joie des enseignants de l’écoleface à l’avancée des travaux. Ils ont attendu silongtemps d’avoir une école rénovée, pleinementen mesure d’accueillir l’éducation de haute qua-lité qu’ils veulent offrir! ».


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■ MAKER est un village arabe situé au nord d’Is-raël. La salle de l’église paroissiale Saint Antoinesera renovée pour accueillir des événements reli-gieux locaux. Il s’agit de soutenir la vie d’une com-munauté chrétienne d’un millier de personnes, enmajorité grecs-catholiques mais aussi maronites.Total : 64 000 euros.

■ IQRIT est un village de Galilée qui a souffert en1948, quand l’armée israélienne a chassé ses habi-tants vers Rameh. La Cour Suprême avait décidé en1951 de permettre aux habitants d’Iqrit de revenirdans leur village, cependant lors de leur retour ilsont trouvé les maisons détruites. L’église paroissialeSainte Marie était cependant restée intacte, et sertaujourd’hui pour les mariages, les baptêmes et lesfunérailles d’une population attachée au village

mais éparpillée en Israël entre Rameh et Haifa.L’extension de l’église avec une galerie de 35 mè-tres permettra d’accueillir tous les participants auxévènements religieux. Total : 15 500 euros.

■ MAGHAR est une ville arabe dans le nord d’Is-raël. La communauté grecque-melkite compte 5000personnes, coexistant dans une relative harmonieavec 12 000 druzes et 4000 musulmans. La salle dela paroisse qui date des années 90 doit être techni-quement équipée au plan accoustique pour favori-ser la convivialité des rencontres régulièrement or-ganisées. Total : 19 000 euros.

■ SAKHNIN est une ville arabe au nord d’Israël,avec une population essentiellement musulmane deprès de 30 000 personnes. Les fidèles melkites qui

Les projets en lien avec la RoacoLors des deux réunions de la ROACO à Rome – la Réunion des

Oeuvres pour les Eglises Orientales – le Grand Magistère de l’Ordredu Saint-Sépulcre s’est engagé à soutenir plusieurs projets,

notamment en faveur de l’Eglise grecque-catholique melkite, Églisede rite byzantin unie à Rome depuis le XVIIIe siècle.

Le village arabe de Maker, en Israël, compte un millier de chrétiens, majoritairement grecs-catholiques.

sont environ un millier se rassemblent dans l’égliseparoissiale Saint Joseph. Les anciens bancs doiventêtre renouvelés. Total : 19 000 euros.

■ RAMALLAH, à 15 km au nord de Jérusalem,est l’actuelle capitale administrative de l’Etat de Pa-

lestine. L’école grecque-catholique Notre-Dame del’Annonciation accueille environ 500 élèves, dontprès de la moitié sont chrétiens. Une nurserie seraconstruite pour une soixantaine d’enfants en basâge, afin de permettre aux mères de famille de tra-vailler. Total : 92 000 euros.

■ Le mouvement des Focolari est très actif au ser-vice de l’Eglise en Terre Sainte, au Moyen-Orient eten Afrique du Nord. Ses membres donnent un té-moignage de vie évangélique marqué par un espritd’ouverture et de dialogue. Venus d’Europe oud’Amérique latine, neuf représentants locaux dumouvement, en Egypte, en Jordanie et en Israël,ont besoin d’apprendre plus en profondeur la lan-gue arabe. Total : 12 700 euros.

■ Un camp missionnaire estival, organisé par lediocèse maronite de BAALBECK, a permis durantquinze jours de redonner un peu d’espérance à despersonnes isolées ou handicapées, à travers des visi-tes ou des célébrations liturgiques. La mission, ani-mée par une cinquantaine de jeunes accompagnésde prêtres et de religieuses, a touché environ 1500personnes, sur sept paroisses. Total : 12 000 euros.


Des clés pour comprendre :

L’Eglise melkite fait partie de l’Eglise apostolique d’Antioche, fondée par saint Pierre. Située enTurquie près de la frontière avec la Syrie, elle a été la première ville païenne à recevoir l’Evangile :

« C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens » (Actes 11: 26).Le mot « melkite » vient du syriaque « malko » qui signifie « empereur ». Apparu en 451, ce nom futattribué par les monophysites aux chrétiens qui leur étaient opposés après le Concile de Chalcédoineconvoqué par l’empereur byzantin Marcien. Contrairement aux coptes et aux syriaques dits jacobites,les melkites ont reconnu lors de ce Concile : un seul et même Christ, Fils unique et Seigneur, en deuxnatures, sans confusion ou mutation, sans division ou séparation entre ces deux natures. Dans le nomde l’Eglise, le mot « grec » vient du fait que les Pères de cette Eglise ont écrit leurs textes en languegrecque. Et le mot « catholique » s’explique parce que cette Eglise s’est rattachée à Rome au XVIIIe

siècle (séparation de l’Eglise grecque melkite orthodoxe). Contrairement aux autres Eglises orientales,catholiques ou non, l’Église melkite n’est pas une Église nationale. C’est une Église particulière, dansle sens canonique du mot. Elle est répandue dans tout le Proche-Orient arabe et dans une diasporaqui prend de plus en plus d’ampleur. En effet, plus de la moitié de ses fidèles vivent, aujourd’hui, endehors des limites orientales du Patriarcat.

La liturgie de l’Eglise melkite catholique est de rite byzantin. Elle est célébrée principalement enarabe avec des parties en grec et en syriaque. En diaspora, elle peut être aussi célébrée dans la languelocale.

Construction d’une nurserie dans une école grecque-catholique à Ramallah, en Palestine.

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Après une année d’écoute attentive, d’analyseet d’évaluation, l’Administrateur apostoli-que du Patriarcat Latin de Jérusalem a com-

muniqué pendant l’été 2017 les nouvelles nomina-tions pour le diocèse qu’il a été appelé à gouvernerpar le pape François. Certains changements étaientdéjà devenus effectifs comme par exemple la nomi-nation de Mgr William Shomali en tant que Vicairepour la Jordanie. Cependant vu l’importance de laprésence d’un évêque à Jérusalem comme l’écritMgr Pizzaballa - « Mgr Giacinto Boulos Marcuzzoa donné son accord pour laisser Nazareth, aprèsplus de vingt ans, et venir à Jérusalem, tandis quedon Hanna Kaldani quitte la Jordanie pour la pre-mière fois de sa vie afin d’affronter une aventuretotalement nouvelle, celle d’exercer la fonction devicaire à Nazareth ».

En ce qui concerne l’Administration financière,Mgr Pizzaballa a profité de l’occasion pour remer-cier le père Imad Twal pour le service qu’il a renduces dernières années en tant qu’Administrateur gé-néral et annoncer que en qualité d’Administrateur,il assumera la responsabilité directe du bureau,avec un laïc qui l’aidera dans sa gestion, M. SamiEl-Yousef, qui était directeur de la Mission pontifi-cale pour la Palestine.

Au Séminaire patriarcal, le père Jamal Khaderqui durant de nombreuses années a offert ses servi-ces, est remplacé dans sa charge de recteur par lepère Yakoub Rafidi.

Enfin, le père George Ayoub, Chancelier, aquitté son poste pour poursuivre ses études enthéologie morale à Rome et est remplacé par lepère Ibrahim Shomaliqui exerce également lerôle de directeur adjointdu nouveau bureau pas-toral, présidé par le pèreRafiq Khoury.

Dans sa lettre adres-

sée à tout le diocèse à l’occasion de l’Avent, MgrPizzaballa a voulu revenir en particulier sur cet or-ganisme – composé de curés de paroisse, de reli-gieux et religieuses, et surtout de laïcs et de couplesprovenant de tout le diocèse – qu’il espère voircontribuer « à la vitalité de notre vie pastorale encette période de chemin de notre diocèse. En effet,il y a de nombreuses transformations au sein de nossociétés et de nos communautés, qui requièrent denouvelles perspectives et de nouveaux moyens pas-toraux ». Le Conseil, avec deux bureaux, l’un à Jé-rusalem et l’autre à Amman, a choisi la famillecomme thème pour l’engagement pastoral de cetteannée et les suivantes.

Un autre changement concerne les communau-tés de langue hébraïque au Vicariat Saint-Jacques.Après 12 ans de service, le Père David Neuhaus ademandé à l’Administration apostolique du Pa-triarcat Latin de Jérusalem d’être relevé de sesfonctions, en remettant sa démission le 14 août2017. Ce jésuite israélien né en Afrique du Suddans une famille juive s’est converti au christia-nisme à l’âge de 15 ans. Fortement engagé dans ledialogue avec le monde juif et avec toutes les com-munautés qui vivent en Terre Sainte, il a agi en pre-mière ligne pour le soutien des droits des nom-breux travailleurs étrangers, en partie chrétiens, etdes migrants qui vivent en Israël. Le père David aen particulier apporté une contribution importanteà la création de crèches où les plus jeunes migrantspouvaient être accueillis en sécurité.

Le père Rafiq Nahra a été nommé pour succé-der au Père David. Né à Ismaïlia en Egypte, d’une

famille d’origine liba-naise, il a été ordonnéprêtre en 1992. En 2004,il fut transféré à Jérusa-lem où il a d’office prêtéservice au Vicariat Saint-Jacques. ■

L’ORDRE ET LA TERRE SAINTE

Nouvelles nominations pourle Patriarcat latin de Jérusalem

Une vue de Jérusalem depuis le Patriarcat Latin.

C’est à la Porte de Jaffa que les différentsévêques, prêtres, religieux et religieuses,les consuls généraux et les fidèles ont ac-

cueilli Mgr Leopoldo Girelli, nouveau représentantdu Saint-Siège en Terre Sainte. La procession estpartie vers le Saint-Sépulcre accompagnée par lemartèlement des bâtons des Kawas. Une fois auSaint-Sépulcre, le Custode de Terre Sainte, Fran-cesco Patton, a accueilli le Nonce à Jérusalem. MgrPierbattista Pizzaballa, Administrateur Apostoliquedu Patriarcat Latin, a quant à lui partagé une ré-flexion sur l’importance d’une telle entrée au Saint-Sépulcre avant de prendre de nouvelles fonctions.« Nous venons ici pour nous rendre compte de ceque nous sommes, a dit l’archevêque, pour voir letombeau vide et croire, afin de rendre témoignageet proclamer que Jésus est le Seigneur ». Il a

ajouté : « Nous venons ici aussi pour demander auSeigneur de nous inspirer, de protéger notre mis-sion et pour Lui présenter nos intentions non réso-lues … surtout ces jours-ci, où la violence et lesmalentendus semblent prévaloir de nouveau, où lescommunautés refusent de reconnaître les droits del’autre et où le caractère sacré des Lieux des Écri-tures les transforment en sources de division et nonen lieux de prière pour tous les peuples ». LeNonce alors, devant l’Edicule rénové, a remerciéles évêques, les vicaires, les différentes communau-tés chrétiennes, les consuls généraux et a égalementexprimé ses chaleureux sentiments aux « frères etsœurs des religions musulmane et juive en TerreSainte, souhaitant pour et avec eux de nombreusesannées de compréhension mutuelle et de dialo-gue ». (Source : Patriarcat Latin de Jérusalem)


Un nouveau Nonce apostoliqueen Israël

Le nouveau Délégué Apostolique pour Jérusalem et la Palestine, Nonce en Israël et à Chypre, le jour de son entréesolennelle au Saint-Sépulcre.

Désigné en septembre dernier, Mgr Leopoldo Girelli succède à Mgr GiuseppeLazzarotto qui a servi comme nonce en Terre Sainte de 2012 à 2017. Le nouveau

délégué apostolique pour Jérusalem et la Palestine et Nonce apostolique pour Israël etChypre, a fait son entrée solennelle dans la basilique du Saint-Sépulcre le 14 décembre

2017. Agé de 64 ans, il a exercé précédemment de hautes fonctions diplomatiquescomme représentant du Saint-Siège dans divers pays d’Asie, en particulier en

Indonésie, au Timor oriental, à Singapour, en Malaisie et au Vietnam.

Le Gouverneur Général a pu échanger lon-guement avec ses interlocuteurs du Patriar-cat Latin de Jérusalem, en Israël, Palestine et

Jordanie, consacrant beaucoup de temps à se ren-dre compte, sur place, des projets en cours – soute-nus par l’Ordre – dans les domaines de l’éducation,de la pastorale ou encore de l’accueil des réfugiés.

Avant son départ, le Gouverneur Général avaitpu préparer sa visite en Terre Sainte en s’entrete-nant avec l’Administrateur apostolique du Patriar-cat Latin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa,exceptionnellement retenu à Rome pour une ses-sion avec les évêques nommés dans l’année.

Première pierre à Jaffa de Nazareth

La première étape au programme fut Jaffa deNazareth, en Galilée, où le Gouverneur était at-tendu pour poser la première pierre d’un nouvelespace de l’école paroissiale ainsi que du nouveau

presbytère, chantier rendu possible grâce à l’aidefournie par l’Ordre. Dans son discours le VicairePatriarcal pour Israël récemment nommé, le Père


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TELe voyage du Gouverneur Généralen Terre Sainte

Du 10 au 16 septembre 2017, l’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone,Gouverneur Général de l’Ordre du Saint-Sépulcre, effectuait son premier voyage

officiel en Terre Sainte. Il était accompagné d’une délégation formée par MgrFortunato Frezza, Cérémoniaire de l’Ordre, Thomas McKiernan, président de laCommission Terre Sainte

du Grand Magistère, leProfesseur BartholomewMcGettrick, membre de

cette même commission, etle directeur du Service

Communication de l’Ordreà Rome. Cette visite cadrait

providentiellement avec le170ème anniversaire de larestauration du Patriarcat

Latin et de laréorganisation de l’Ordredu Saint-Sépulcre, par le

Pape Pie IX, au cours del’été 1847.

Temps de prière avant la pose de la première pierred’un nouvel espace de l’école paroissiale à Jaffa deNazareth.

Hanna Kaldani, membre de l’Ordre du Saint-Sé-pulcre, rappela l’importance de cette école pour lesfamilles de la région, en particulier pour la commu-nauté chrétienne. Une centaine de dignitaires lo-caux, parmi lesquels le maire de la ville, étaient pré-sents, profondément honorés que le Gouverneurde l’Ordre vienne à leur rencontre.

Il leur déclara être en particulier « très touchépar les sourires des jeunes élèves, rayonnants d’unejoie communicative qui nous porte en avant dans lafoi et nous encourage à servir toujours les person-nes d’abord ».

Rencontres avec la Pontifical Missionet à l’université de Bethléem

La délégation rencontra par la suite JosephHazboun, directeur de la CNEWA - Pontifical Mis-sion à Jérusalem, organisation qui dépend à la foisde l’archidiocèse de New York et de la Congréga-tion pour les Eglises orientales.

L’Ambassadeur Visconti di Modrone lui fit part

de sa volonté de créer des synergies et de favoriserla coordination entre toutes les initiatives qui vontdans le sens de la convivance et du dialogue enTerre Sainte.

Dans cet esprit une halte à l’université de Beth-léem s’imposait pour le Gouverneur Général, tantcet établissement est essentiel pour les jeunes étu-

diants de Palestine. Ils sont actuellement plus de3000 à y être inscrits, dans cinq facultés, dont uneécole d’infirmières en plein développement.

Le Frère Peter Bray, religieux lasallien, prési-dent de l’université, pria l’Ambassadeur Visconti diModrone de remercier les membres de l’Ordre quiont donné près de neuf millions de dollars à cet« oasis de paix » depuis vingt ans, permettant àbeaucoup d’étudiants de garder espoir malgré lemur de séparation et la « ségrégation » qui sévitdans les territoires palestiniens étouffés par une co-lonisation sauvage.

Former les futurs prêtres :le Séminaire de Beit Jala

Toujours en Palestine, près de Bethléem, le PèreYacoub Rafidi, nouveau recteur du Séminaire deBeit Jala, et son équipe, ont accueilli le GouverneurGénéral et la délégation. « Vous faites partie de no-tre famille », leur a déclaré le recteur, reconnaissantenvers l’aide régulière apportée par l’Ordre quicouvre à 100% la formation des futurs prêtres duPatriarcat. Ils sont une soixantaine cette année,dont une vingtaine au Petit Séminaire.


L’Ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone encompagnie du Père Yacoub Rafidi, nouveau recteurdu Séminaire de Beit Jala, devant l’icône mariale dela chapelle où prient chaque jour les futurs prêtres duPatriarcat Latin.

Le Frère Peter Bray, président de l’Université deBethléem, avec le Gouverneur Général de l’Ordre etdes membres de la délégation du Grand Magistèreainsi que du Patriarcat Latin.

Synergie avec la Custodie

Ce voyage a également été marqué par la ren-contre avec le Père Francesco Patton, Custode deTerre Sainte, proche du nouvel Administrateurapostolique du Patriarcat Latin, Mgr PierbattistaPizzaballa, lui-même ancien Custode. C’est au siègede la Custodie, à Jérusalem, qu’il a reçu le Gouver-neur Général, décrivant la mission des religieuxfranciscains dans les lieux saints depuis 800 ans,historiquement pour maintenir la présence du ca-tholicisme latin quand le Patriarcat n’était plus re-présenté sur place.

Le Père Patton, a insisté sur l’urgence d’aiderles familles chrétiennes, spécialement en soutenantl’éducation des jeunes, et s’est trouvé d’accord avec

le Gouverneur sur la nécessité de travailler à une« synergie globale » à ce sujet, plus spécifiquementpour renforcer la transmission de la foi et la forma-tion chrétienne.

Visite des projets en Jordanie

La délégation s’est acheminée en Jordanie, pourune visite de deux jours. Mgr William Shomali, Vi-caire patriarcal pour la Jordanie, attendait le Gou-verneur Général à Naour, dans la grande banlieued’Amman, pour l’inauguration d’un jardin d’en-fants et d’un nouvel étage de classes dans une écoleparoissiale du Patriarcat.

Au Royaume de Jordanie l’Eglise catholique bé-néficie d’une stabilité rare dans la région ; les chré-tiens y sont bien plus nombreux qu’en Palestine eten Israël, ce qui justifie des projets importantscomme par exemple la construction de nouveauxlieux de culte. Le Gouverneur Général et la déléga-tion ont ensuite visité le chantier d’une église pa-

roissiale, à Jubeiha, au nord d’Amman, dans unquartier où se regroupent de plus en plus de chré-tiens venus travailler dans la capitale jordanienne.Déjà 1500 familles forment la communauté locale,soit environ 7000 personnes, et la nouvelle église enconstruction est attendue avec impatience. Les pa-roissiens ont prouvé leur attachement à ce projet enpayant eux-mêmes une partie des premiers travaux.L’aide de l’Ordre suivra.

Pour la fête de la Croix Glorieuse, le pro-gramme prévoyait un pèlerinage sur le Mont Nébo,d’où Moïse a pu voir la Terre promise. La déléga-tion pria sur cette montagne, en direction de Jéru-salem, s’appuyant sur les textes du jour exaltant lemystère de notre salut, en demandant à Dieu saprotection pour tous les habitants de la TerreSainte.

L’Ordre aux côtés des réfugiés

Le Gouverneur Général rendit visite à des réfu-giés irakiens travaillant à Madaba, à 30 km au sudd’Amman, une ville jordanienne où la communautéchrétienne est importante.

Dans un centre constitué de caravanes, les réfu-giés réalisent des mosaïques destinées à être ven-dues. L’Ordre participe au financement de ces ins-tallations humanitaires, aux côtés de la Caritas etde l’ambassade de France (à propos de ce projetlire notre article en pages 43-44).

Mgr Mauro Lalli, chargé d’affaires à la Noncia-ture en Jordanie depuis peu de temps, a invité la


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Un moment d’échange entre le Gouverneur Généralet le Custode.

Un nouvel étage inauguré dans une écolejordanienne du Patriarcat Latin.

délégation de l’Ordre à dîner, très impressionnépar l’oeuvre accomplie dans la région par les Che-valiers et les Dames, « pas seulement pour conser-ver la foi dans les lieux saints, mais pour la fairegrandir ».

Derniers rendez-vous à Jérusalem

De retour à Jérusalem, le Gouverneur s’est en-tretenu avec les prêtres de Palestine – le dialoguefut franc et direct – à l’occasion d’un déjeuner of-fert au Patriarcat Latin. Ils lui ont offert une icônede Notre- Dame de Palestine, peinte par une PetiteSoeur de Bethléem, bénie le même jour par MgrFortunato Frezza, lors du pèlerinage de la déléga-tion au Saint-Sépulcre, à l’occasion de la fête deNotre-Dame des Douleurs.

Une réunion de fin de séjour fit le pointsur l’aide apportée, ou attendue, de l’Ordre, avecSami El-Yousef et son équipe, dont un couple devolontaires français, Claire et Charles-EdouardGuilbert, en charge du bureau des projets. Les pro-jets achevés ont été signalés, les projets en coursétudiés et les projets à venir proposés, dans un

climat de profonde confiance. Un dernier rendez-vous, avant le départ pour

Rome, permit de parler avec Claudio Maina, direc-teur du Secrétariat de la solidarité, qui dépend lo-calement de la Nonciature apostolique. Sa mission,en lien avec la Congrégation pour les Eglises orien-tales, est de distribuer des subventions aux écolescatholiques qui n’appartiennent pas au PatriarcatLatin ; il constate que certaines familles chrétiennesont de grandes difficultés à payer les frais d’inscrip-tion. « L’identité religieuse se perd, la rentabilité esttrop souvent le critère de fonctionnement, vous de-vez être exigeants par rapport au support que vousassurez, afin que la transmission de la foi ne soitpas marginalisée dans les écoles », préconisa-t-il, re-joignant en cela la réflexion du Custode.

Ce voyage ouvre à n’en pas douter un nouveauet prometteur chapitre dans la collaboration entrel’Ordre et l’Eglise qui est en Terre Sainte.

François Vayne


Réunion de la délégation du Grand Magistère avecl’équipe du bureau des projets du Patriarcat Latin,dirigée par Sami El-Yousef, nouveau directeur desservices administratifs.

L’icône de Notre-Dame de Palestine, offerte auGouverneur Général par le Patriarcat Latin deJérusalem, a accompagné au Saint-Sépulcre ladélégation du Grand Magistère avant le retour àRome (sur notre photo l’icône est présentée parClaire Guilbert, alors en charge du bureau desprojets avec son époux Charles-Edouard).

Des réfugiésont retrouvé ladignité detravailler, icidans un atelierde mosaïquessoutenu parl’Ordre enJordanie.

Je me suis demandé à de nombreuses repri-ses : sur cette terre, qu’y a-t-il de plus mysté-rieux, une fertile campagne luxuriante ou

une étendue de sable aride ? Une colline d’oli-viers et de vignes ou une anfractuosité de ro-chers escarpée ?

L’un et l’autre terrain parlent, chacun à sa fa-çon, mais la floraison des champs et le vert descollines ont le charme de paroles tendres etamies. Entendre la voix rauque et repoussantede la roche, du sable, des rochers, demeurenéanmoins chose ardue.

Je suivais le fil de ces pensées dans la semainedu 10 au 16 septembre dernier, alors qu’il me futaccordé d’être témoin du voyage en Terre Sainteque le comte Leonardo Visconti di Modrone avoulu effectuer, le premier de sa nouvelle chargede Gouverneur général de l’Ordre Equestre duSaint-Sépulcre de Jérusalem. Je savais bienqu’en Terre Sainte, l’un et l’autre terrain se tou-chent, chacun se prolongeant ensuite dans sapropre surface. Je connaissais la richesse de cejardin de Galilée qu’est la plaine d’Esdraelon, demême que la salinité âpre de la vallée de la MerMorte. Pourtant, je parvenais à peine à concilierles deux extrémités de cette terre bénie.

Pourtant, en descendant de Jérusalem à Jéri-cho, j’étais toujours plus convaincu que la répu-gnance de la roche escarpée dissimulait le mys-tère du regard dénué de mots, de la contempla-tion pure, essentielle, absolue, peu soucieuse ducharme captivant des autres choses. Et je merappelais peu à peu que précisément au milieucette aridité inhospitalière, l’on célébra un jour,avec le prophète de Nazareth, le mystère de lacharité samaritaine (Luc 10, 30 et suivants), del’amour de l’ennemi (Luc 6, 27 et suivants),amour dur comme la roche, mais essentiel, quine cherche pas son intérêt personnel, qui netient pas compte du mal reçu, qui excuse tout,qui supporte tout (1 Corinthiens 13, 4 et sui-


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Temps de méditation et de prière sur le MontNébo, en Jordanie, là où Moïse a pu contemplerla Terre promise vers laquelle il avait tant marché.

Le mystère de la terre Méditation de Mgr Fortunato Frezza,

Cérémoniaire du Grand Magistère de l’Ordre

vants). Pourtant, une fois monté sur le MontNébo, j’ai vu une étendue semblable à de la cen-dre, mais j’ai encore mieux perçu la voix du dé-sert, disons même le mystère du désert, terrearide, mais promesse.

Là-haut Moïse pouvait bien mourir, lui quidésormais avait vu le Mystère dévoilé, la Pro-messe s’accomplir (Deutéronome 34). A ce mo-ment-là, j’ai pensé au nouveau Gouverneur gé-néral, qui était à mes côtés; je me suis souvenude vous tous, Dames et Chevaliers de notre Or-dre, parcouru d’un frisson de bonheur : cetteterre est également notre Terre, qui dissimule lemystère d’un Sépulcre qui est “nôtre” et qui legarde dans les entrailles de sa roche aride et vi-vante.


800 ans de présence franciscaine en Terre Sainte

« Gardiens d’un esprit de fraternitéà partir des Lieux Saints »

Entretien avec le Custode de Terre Sainte, le père Francesco Patton

Huit cents années sont écoulées depuisque frère Elie de Cortone a débarqué à

Acri. Huit cents ans de présencefranciscaine, de garde de lieux saints,

d’accompagnement des pèlerins etactivités de charité sur la terre de Jésus,

inspirés du charisme du poverellod’Assise. « Le séraphique père François,

dans le Chapitre de Pentecôte du moisde mai 1217, ouvrit l’Ordre à la

dimension ‘missionnaire et universelle’,envoyant ses frères dans toutes lesnations comme témoins de foi, de

fraternité et de paix ; et c’est ainsi quefut créée la Province de Terre Sainte,

initialement appelée d’Outremer ou deSyrie ». C’est ainsi que le Pape François

résume le début de l’aventurefranciscaine dans cette partie du monde,

dans un message envoyé au pèreFrancesco Patton, actuel Custode deTerre Sainte. Du 16 au 18 octobre à

Jérusalem, se sont déroulées lesfestivités pour cet anniversaire en

présence notamment du ministre généralde l’Ordre des frères mineurs Michael

Perry, du préfet de la Congrégation pourles Eglises orientales, le cardinal

Leonardo Sandri, de l’Administrateurapostolique du Patriarcat Latin de

Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa etdu Custode de Terre Sainte, le père

Francesco Patton. Ce dernier a acceptéun entretien pour La Croix de Jérusalem

(publié aussi sur notre site internetwww.oessh.va en cinq langues)

Père Patton, quels ont été les liens histori-ques qui unissaient la Custodie et l’Or-dre du Saint-Sépulcre avant la restaura-

tion du Patriarcat Latin, et comment considé-rez-vous aujourd’hui la collaboration avec lesChevaliers et les Dames qui viennent en pèleri-nage en Terre Sainte ?« Les liens historiques avec les Chevaliers du

Saint-Sépulcre remontent à 1474, lorsque par insti-tution pontificale, le Custode de Terre Sainte reçutla faculté de créer les Chevaliers eux-mêmes. S’ins-taura alors une relation institutionnelle qui s’est dé-veloppée au cours des siècles avec diverses formesde collaboration, surtout en faveur des Lieux Saintsen général et du Saint-Sépulcre en particulier. Ledernier Chevalier institué par le Custode a été lepatriarche Valerga lui-même, en 1848. Des rela-tions plus directes se sont consolidées par la suiteentre l’Ordre et le Patriarcat Latin.

Aujourd’hui, les relations entre la Custodie etles Chevaliers sont des liens d’amitié et de collabo-ration : chaque fois qu’ils font leur entrée solen-nelle au Saint-Sépulcre, ils se rendent en visite à Jé-rusalem et demandent à rencontrer également leCustode, ou offrent leur aide pour soutenir desprojets en faveur des œuvres de la Custodie deTerre Sainte, notamment en mémoire de leur ori-gine et du lien avec la Custodie, ainsi que pour lebien des chrétiens locaux ».

La Custodie a coordonné les activités pastora-les de l’Eglise latine en Terre Sainte durantquelques siècles. Après la restauration du Pa-triarcat Latin, en 1847, comment les relationsentre ces deux institutions ecclésiales ont-ellesévolué ? « Jusqu’en 1516, la Custodie ne put entrepren-

dre d’autres formes d’apostolat en dehors de laprésence dans les sanctuaires, la prière, les célébra-

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr.html


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tions liturgiques, l’accueil et la prise en charge despèlerins dans les lieux dont elle a la propriété. Suiteau changement de régime dans la région, quand lemamelouk fut remplacé par un autre, sous certainsaspects plus tolérant, ottoman, les frères de la Cus-todie débutèrent une activité pastorale auprès despopulations chrétiennes locales. A partir de 1555eurent lieu les premières entrées dans la commu-nion de l’Eglise catholique de la part de chrétiensnon catholiques du lieu, et par conséquent la for-mation des premières communautés paroissiales« latines » autour des Sanctuaires. Cette activitécroissante au fil du temps offrit la possibilité aubienheureux Pape Pie IX, en 1847, de créer undiocèse latin en Terre Sainte, qui prit la forme d’un« rétablissement » ou « restauration » du « Patriar-cat Latin de Jérusalem » (le titre de patriarche exis-tait depuis le Concile de Chalcédoine ; au tempsdes croisés, il fut repris et il survécut à leur défaiteen Europe, uniquement sous le titre épiscopal « Inpartibus infidelium ».En 1847, il fut rétablien son siège).

En 1627, la Congré-gation de PropagandaFide a considéré laCustodie de TerreSainte comme une vé-ritable mission in parti-bus infidelium, en ladéclarant directementsoumise à sa juridictionet en reconnaissant auxFrères mineurs leursdroits paroissiaux danstous les lieux où ilsavaient fondé des cou-vents ou des hospices.

La création des nouvelles circonscriptions territo-riales catholiques – notamment celles de rite latin –sur le territoire de la mission de la Custodie, géné-rait au début certaines incertitudes quant au rap-port précis entre les juridictions respectives, rap-port auquel furent consacrées différentes mesuressuccessives du Saint-Siège. Actuellement, les ques-tions peuvent être considérées comme étant clari-fiées : dans l’apostolat entre les fidèles des lieux, lesFrères de la Custodie se considèrent au service desEglises particulières, comme les religieux qui exer-cent l’apostolat en tout lieu de la sphère catholi-que ; tandis que la compétence de la Custodie dansles Lieux Saints qu’elle garde et dans lesquels elleofficie au nom de toute la catholicité, est toujoursnécessairement propre et originale. Aujourd’huiencore, la Custodie conduit son activité pastoraledans 29 paroisses et dans de nombreuses églises,chapelles et succursales, bien qu’avec la créationd’Eglises particulières partout, la pastorale parois-

Le Père FrancescoPatton, Custode de Terre

Sainte, entouré duGouverneur Général et de

deux membres éminentsdu Grand Magistère

(Thomas McKiernan,président, à gauche, et

Bartholomew McGettrick àdroite).

siale est soumise – comme c’est le cas pour toutesles paroisses confiées aux religieux – au gouverne-ment des Ordinaires des lieux, en vertu du droitcanonique général. Aujourd’hui, après 170 ansd’expérience et de maturation, nous pouvons direque nos relations se nouent dans un esprit de grandrespect des compétences respectives et de collabo-ration réciproque, surtout dans le domaine pasto-ral ».

Quelles sont les priorités pastorales que doi-vent aborder ensemble vos confrères en TerreSainte, surtout concernant le dialogue avec lescroyants musulmans et juifs ?« En tant que frères de Terre Sainte, notre pre-

mier mandat, selon la volonté du Saint-Siège, est deprotéger les Lieux saints etde les rendre accessibles auxpèlerins, par conséquent no-tre priorité est précisémentcelle de prendre soin desSanctuaires et de l’accueil, entant que lieux au sein des-quels nous vivons, prions etapprofondissons notre foi. Ilexiste ensuite une urgencepastorale liée aux paroisses,spécialement en Israël, Palestine, Syrie, Chypre etRhodes, en d’autres termes pour l’accompagne-ment des chrétiens locaux et de ceux qui arriventen quête d’un emploi. La priorité dans ce cas estcelle d’aller vers une expérience d’Eglise toujoursplus universelle et accueillante, capable d’intégrerceux qui vivent et ceux qui arrivent ici. Il existeaussi une autre priorité pastorale liée à la situationque nos frères chrétiens sont en train de vivre enSyrie. Il est nécessaire d’œuvrer à un niveau trèsconcret pour aider la population éprouvée pardes années de guerre, mais il est encore plus néces-saire de maintenir l’espérance vivante, de ranimerla petite communauté chrétienne locale, les aiderà regarder vers l’avenir dans une perspective de

réconciliation.Pour ce qui est du dialogue avec les juifs et les

musulmans, dans la vie de tous les jours, les rela-tions sont plutôt bonnes. Il y a des commissionsspéciales qui ont pour objectif de promouvoir ledialogue et qui organisent également des initiativesde différents genres. Au sein même de la Custodietravaillent également, en plus des chrétiens, desprofessionnels juifs et musulmans, nos écoles sontfréquentées par des étudiants de différentes confes-sions et la majorité des étudiants sont musulmans.Cette année, j’ai moi-même eu l’occasion de partici-per, en l’espace de quelques mois, à une rencontresur le thème de l’écologie avec un rabbin juif et unjuriste musulman. Nous avons au programme l’in-vitation des responsables de la communauté musul-

mane locale pour un dînerde fête au terme du Rama-dan, sur la place du sanc-tuaire de Béthanie ; l’orga-nisation d’une conférenceà Ain Karem dans notresanctuaire, sur la figure deJean-Baptiste, pour êtreensemble et dialoguer en-tre juifs et chrétiens ; et en-fin la tenue dans notre

sanctuaire sur le Nébo d’une conférence sur Moïsedans le judaïsme, le christianisme et l’islam. Les oc-casions se présentent continuellement, l’importantest de savoir les saisir et éviter qu’elles soient desformes d’instrumentalisation. La rencontre a danstous les cas lieu du point de vue de la vie et des re-lations personnelles, et ensuite du point de vue descommissions et des thèmes spécifiques. Personnel-lement, je crois que la plus grande occasion de dia-logue avec le monde musulman est représentée parnos écoles de Terre Sainte, tandis que le dialogueavec le monde juif se fait dans le domaine de la cul-ture. Il convient avec chacun d’essayer de collabo-rer pour des initiatives de type social et caritatif ».

Propos recueillis par François Vayne


‘‘Je crois que la plusgrande occasion dedialogue avec le mondemusulman estreprésentée par nos écolesen Terre Sainte

’’

Le logo du huit-centième anniversairede la présence franciscaine en TerreSainte rappelle le long voyage enbateau effectué par saint François etses compagnons à travers les eaux dela Méditerranée.


Le GouverneurGénéral et la

délégation duGrand

Magistère ontvisité en

septembre2017 un atelier

d’Amman oùdes personnes

qui ont fui laguerre en Irak

ou en Syriefabriquent des

mosaïquesavec l’aide de

l’Ordre.

Au cours des dernières années, en réponse àl’appel du Pape François, l’Ordre a soutenula cause des migrants et des réfugiés, en

particulier en Jordanie où de nombreux réfugiésirakiens et syriens ont trouvé l’hospitalité. En 2017,cette action s’est déroulée au contact étroit du Pa-triarcat Latin, et a tenté de répondre à différentesnécessités : de l’aide pour le paiement du loyerjusqu’aux dépenses médicales ou, dans certains cas,dans la recherche d’emploi.

Parmi les projets du Patriarcat Latin de Jérusa-lem soutenus par l’Ordre du Saint-Sépulcre en fa-veur des réfugiés, il convient de rappeler la belleexpérience du laboratoire de mosaïques à Madaba.La Lieutenance pour l’Allemagne a décidé de s’en-gager afin de permettre à certains réfugiés irakiensqui ont trouvé l’hospitalité en Jordanie, d’appren-dre le métier historique de mosaïste et ainsi s’ouvrirun chemin possible vers l’intégration sociale et l’au-tonomie économique et professionnelle.

La ville de Madaba est dotée d’une riche his-

toire artisanale de mosaïques byzantines et omeyya-des et il ne pourrait y avoir de lieu culturellementplus adapté pour mener à bien ce projet. Les parti-cipants au laboratoire reçoivent quotidiennementune petite somme pour leur travail qui les conduità réaliser des mosaïques sur différents supports enbois, avec de la pierre provenant principalement deJordanie. Ils ont effectué, pour la paroisse d’Al-Hu-son, une grande mosaïque murale qui reprend lesmotifs orientaux du peintre hollandais Piet Gerrits,représentant la création avec des rameaux, des co-lombes, des arbres et des fleuves.

Au printemps 2017, au moins vingt-et-un Ira-kiens se sont rendus quotidiennement à l’atelier deMadaba. En plus de développer leurs compétencestechniques individuelles, ils y ont trouvé une com-munauté d’appartenance et cela donne surtout unsens à leurs journées. Durant la première visite offi-cielle en Terre Sainte du nouveau Gouverneur Gé-néral de l’Ordre, l’ambassadeur Leonardo Viscontidi Modrone, une visite aux personnes impliquées

Le soutien de l’Ordre aux réfugiésdu Moyen-Orient en Jordanie L’O

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Le lien avec les réfugiés établis en Terre Sainte, en particulieren Jordanie, se poursuit souvent pour les membres de l’Or-

dre, même dans les Lieutenances. Cela a été le cas, par exemple,de la Lieutenance pour la France qui a invité une jeune femme sy-rienne à chanter en araméen à l’occasion de la cérémonie d’Inves-titure qui s’est tenue à Bordeaux. Lena Jabara est d’origine syria-que et est allée vivre en France en 2012, quand la situation a com-mencé à devenir compliquée dans sa patrie, avec son mari Fadi etleurs deux enfants, Adib et Christian. Lena relate ainsi son expé-rience: « En Syrie, nous vivions décemment et pratiquions notrefoi en totale liberté. Je travaillais comme enseignante au collèged’Alep “Sayyida al-Zanabiq” géré par un ordre religieux et monmari possédait une société dans le domaine du bâtiment et de larénovation. Je suis convaincue que notre arrivée en France est lefruit d’une volonté divine, et non du hasard. Le Seigneur nous ainvités comme messagers pour être ses témoins et diffuser sonmessage de l’Orient chrétien vers l’Occident, dans la mesure dupossible ».

dans cette importante initiative s’imposait.En cette occasion, l’ambassadeur a eu l’occasion

de rencontrer personnellement certains jeunes réfu-giés. Parmi eux, Salaam Kikhwa, 31 ans. Depuis2005, la situation en Irak était devenue difficile pourSalaam et sa famille mais en dépit des blessures su-bies dans l’explosion du bus qui l’emmenait lui etd’autres étudiants chrétiens à l’université, en mai2010, Salaam a voulu retourner dans sa patrie pourne pas abandonner sa terre, après avoir reçu dessoins reçus à l’étranger. C’est en été 2014, alors queles troupes d’Isis se sont emparées de la ville que Sa-

laam et sa famille ont dû quitter leur ville de Qara-qosh et sont devenus des réfugiés à la recherched’un lieu où pouvoir recommencer leur vie. « Notrefoi en Christ est un rocher solide, nous n’avons riend’autre que Dieu », a témoigné ce jeune, accueillipar l’initiative Living Mosaics à Madaba.

Le soutien à cette initiative se poursuit grâce àla volonté de certains membres de l’Ordre d’ache-ter du matériel fait à la main par les réfugiés qui ontparticipé au laboratoire. Ils soutiennent ainsi leurpetite activité, en leur donnant la possibilité de vi-vre de leur travail. ■

Réfugiés réalisant desmosaïques dans lecadre du travail quel’Eglise locale leurfournit.

L’expérience de Lena


Malgré la distance de leur patrie d’origine,plus de 67.000 philippins, aussi bien mu-sulmans que chrétiens, résident en Jorda-

nie. Il s’agit pour la plupart de femmes qui travail-lent en tant qu’aides ménagères et certaines d’entreelles sont hélas sans papiers et se trouvent contrain-tes de subir des abus physiques et verbaux, et sevoient nier leurs droits par leurs employeurs.

La minorité chrétienne en Jordanie inclut diffé-rentes églises : grecque-orthodoxe, grecque-catholi-que, maronite, copte, arménienne... La majorité deschrétiens philippins sont catholiques etcertains d’entre eux participent à lamesse dominicale en arabe, bien qu’ilspréfèrent assister à la messe en philippinou en anglais, langue qu’ils connaissentgénéralement mieux que la langue lo-cale.

En Jordanie, une aumônerie pour lesfidèles provenant du Sri Lanka existaitdéjà. En 2011, durant un pèlerinage enTerre Sainte, le Patriarche latin de Jéru-salem de l’époque, Mgr Fouad Twal, arencontré le cardinal Luis AntonioTagle, archevêque de Manille, avec cer-

tains membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre desPhilippines, accompagnés du Lieutenant de l’épo-que, l’ambassadeur Jesus Tambunting, auxquels il aexprimé la nécessité de la création d’une aumôneriedédiée aux Philippins présents en Jordanie. Depuislors, le cardinal Tagle, Grand Prieur de la Lieute-nance pour les Philippines, ainsi que les membresde l’Ordre, ont tout mis en œuvre pour répondre àce besoin de l’Eglise locale.

Leurs efforts ont conduit à l’arrivée du Père Ge-rald Metal à Amman, le 19 décembre 2016. Le père

Gerald a tout desuite commencé àprendre connais-sance de son envi-ronnement et àexercer ses fonc-tions non seule-ment à Ammanmais égalementdans d’autres villesjordaniennes, parexemple à Aqaba,où depuis mars2017 l’on célèbreune messe en phi-lippin chaque troi-

sième samedi du mois.Le moment le plus forte-

ment significatif pour toutela communauté en 2017 a étéla visite du cardinal Tagle,qui a officiellement inaugurél’Aumônerie catholique phi-lippine de Jordanie avec lepère Metal comme aumô-nier. A cette occasion, leGrand Prieur de l’Ordrepour les Philippines a bap-tisé deux nouveau-nés surle Site du Baptême en Jorda-nie. ■

L’aumônerie catholique philippineen Jordanie et la visite

du cardinal Tagle

Le Père Gerald est aumônier de la communauté philippine en Jordanie. Il aofficiellement été installé dans ses fonctions par le cardinal Tagle, archevêquede Manille, Grand Prieur de l’Ordre pour les Philippines.

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L’Hôpital de la Sainte-Fa-mille de Bethléem, situé à

tout juste 1,500 mètres de lamangeoire où l’Enfant Jésus estné, est connu sous de nom-breux noms. On l’a appelé lePhare de la paix, le Préserveurde Vie, l’Employeur de choix,le Centre de formation médi-cale d’excellence ou le Faiseurde miracles quotidiens. Les fa-milles viennent de toute laTerre Sainte pour y demanderde soins pour leurs bébés, leursmères et grands-mères.

Depuis 1990, plus de 75000bébés sont nés dans cet hôpital.C’est plus que suffisant pourremplir un stade de jeunesayant débuté leur vie dans cethôpital, où musulmans et chré-tiens travaillent ensemble pourdonner la vie, la paix et l’espoir,sans distinction de croyancesreligieuses, d’origines et de statut économique.

En 1989, Sa Sainteté Jean Paul II a confié la ges-tion de l’Hôpital de la Sainte Famille à l’Ordre deMalte. Le Pape a insisté pour que la présence ca-tholique incarnée par cet hôpital soit maintenue etétendue pour fournir des soins aux plus nécessi-teux et offrir des emplois significatifs aux citoyensde Bethléem. L’Ordre de Malte a accepté de releverle défi et a réorganisé l’hôpital en le spécialisantdans l’obstétrique et la pédiatrie, avec une unité de

soins intensifs consacrée auxnouveaux-nés, ainsi qu’un cen-tre de chirurgie gynécologique.Une résidence et un pro-gramme d’enseignement ontété mis en place.

La devise de l’Hôpital est lemeilleur pour les pauvres.Grâce à de généreux soutiens,ses services sont tous financésà hauteur de 50% minimum,sur la base d’un critère varia-ble selon les revenus de la per-sonne. Il met ses services à ladisposition des familles lesplus pauvres. Les travailleurssociaux de l’Hôpital fournis-sent des soins pastoraux auxpatients et aident à déterminerles autres services nécessairesaux pauvres et aux familles deréfugiés. Aucun service n’estrefusé pour des raisons écono-miques.

L’Hôpital propose l’unique système d’Unité desoins intensifs néonatals de pointe de la région. Ils’occupe de nouveaux-nés de moins d’un kilo, maisaussi de ceux qui sont en parfaite santé. Il offrebien plus que des soins excellents. Il fournit desemplois significatifs à plus de 170 Palestiniens, ap-portant un dynamisme économique vital pour la ré-gion. Il achète également son matériel au niveau lo-cal pour aider l’économie en difficulté.

L’Hôpital est partenaire d’autres hôpitaux et


L’Ordre de Malte et l’Ordre du Saint-Sépulcre unissentleurs forces pour soutenir l’Hôpital de la Sainte Famille

Aux côtés des enfantsde Bethléem

Depuis 1990, 75 000 enfants sont nésdans l’hôpital de la Sainte Famille oùchrétiens et musulmans travaillentensemble au service de la vie.

L’hôpital de la Sainte-Famille est la principale œuvre hospitalièrede l’Ordre de Malte. En 2017, le Grand Magistère de l’Ordre duSaint-Sépulcre a soutenu cette importante institution au profit de

la population locale de Bethléem et bien au-delà.


instituts locaux et internationaux, parmi lesquels leBambino Gesù de Rome. Localement, l’Hôpital dela Sainte-Famille offre plus d’une douzaine de sta-ges pour les étudiants de l’université de Bethléemdans les domaines de la santé et de l’administra-tion. Il est également associé à d’autres hôpitaux lo-caux pour financer chaque trimestre des journéesde formation médicale continue. Ces jours de for-mation sont tenus par des professeurs de médecinedu monde entier, et les cours sont dispensés à titregratuit. Plus de 70 professionnels de médecine par-ticipent à ces séminaires, élevant le niveau des soinset de l’excellence en Cisjordanie. L’Hôpital main-tient également des liens avec les hôpitaux de Jéru-salem et de Tel Aviv, où les nouveaux-nés qui re-quièrent des interventions chirurgicales avancéespeuvent être envoyés.

Au mois de mai dernier, une mère musulmaneenceinte est arrivée à l’Hôpital avec des complica-

tions potentiellement mortelles. L’Hôpital a été ca-pable de la faire accoucher de son enfant avec deuxmois d’avance, sauvant sa vie ainsi que celle de sonfils. Durant l’hospitalisation du bébé à l’Unité desoins intensifs néonatals, qui a duré deux mois, lafamille a apporté une belle icône représentant laSainte Famille, à accrocher au-dessus des 18 incu-bateurs. Lorsqu’on lui a demandé d’expliquerpourquoi elle avait choisi ce cadeau, la mère a ré-pondu que la Sainte Famille protégait les bébés, lesmédecins et les infirmières de l’Unité et que les fa-milles devaient voir cette icône afin de se souvenirde cet amour et de cette protection.

L’Hôpital de la Sainte-Famille est un lieu de té-moignage chrétien et un signe durable de paix,dont les portes sont toujours ouvertes et où per-sonne n’est jamais refusé.

Michele BoweOrdre de Malte

Un centre d’accueil pour enfants, tenu à Beth-léem par les Filles de la Charité, a reçu l’appui

de l’Ordre : le Grand Magistère a transmis l’aidespécifique venue pour cela de la Lieutenanced’Allemagne. Nous sommes heureux de publier unextrait de la très émouvante lettre que les enfantsde ce “Holy Family Children’s Home” ont écrità leurs bienfaiteurs de l’Ordre juste avant les vacan-

ces d’été : « Nous savons que nous sommes très fragiles

mais aussi très sensibles aux gestes d’affection, desollicitude, de chaleur humaine et de tendresse.Nous avons, comme tous les autres enfants, uneexigence et un besoin de gestes d’humanité, de fra-ternité et d’amitié, gestes qui nous ont été refusésinjustement depuis que nous sommes nés. Chers

Le “merci” des enfants de Béthléemaux membres de l’Ordre

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Les enfants du “Holy Family Children’s Home” ont écrit aux membres de l’Ordre pour les remercier du soutien apportéaux Filles de la Charité qui animent cet établissement d’éducation.

La relation entre le Holy ChildProgram et l’Ordre Equestre du

Saint-Sépulcre a débuté il y a plu-sieurs années. La Supérieure géné-rale des Soeurs franciscaines de l’Eu-charistie, mère Shaun Vergauwen,rencontrait périodiquement le GrandMaître de l’Ordre, le cardinal EdwinO’Brien, qui a nourri un intérêt pourles activités de la communauté et enparticulier pour leur oeuvre en TerreSainte. Cette relation a revêtu une di-mension nouvelle lorsqu’une de-mande de subvention a été présentéeà l’Ordre, pour assurer la durabilitédu Holy Child Program.

En 2016, le Holy Child Programest devenu le bénéficiaire d’un fondsde dotation du Rev. Dr. William W.Hamischfeger, à travers la générositéde la Lieutenance USA Western, etune contribution de la Lieutenance USA MiddleAtlantic. Grâce à ces généreuses dotations, le HolyChild Program a été capable d’être plus autonomeet a eu une plus grande stabilité financière en s’ef-forçant de soutenir son personnel chrétien local,fournir une éducation et un entrainement continuset offrir son service vital à la communauté. Une tellesubvention favorise un plus grand espoir au person-nel, ainsi qu’aux parents lorsqu’ils se tournent versl’avenir de leurs enfants.

Fondé en 1995 par les Soeurs franciscaines del’Eucharistie, le Holy Child Program est l’un destrès rares centres dans le secteur de Bethléem àservir les enfants porteurs de problèmes comporte-mentaux et émotionnels sévères, par le biais d’untraitement thérapeutique ambulatoire. Situé à BeitSahour (où se situe le Champ des bergers), il a été

créé à la demandede parents dont lesenfants souffraientde troubles psycho-logiques résultant de

la première Intifada, ou de l’incursion militaire enCisjordanie par les forces israéliennes. Le pro-gramme a démarré avec quatre enfants et prend ac-tuellement en charge 35 enfants et leurs familles.

Iskander Khoury, le directeur du programme,commente : « Dans chaque enfant qui arrive ici,l’on voit quelque chose ; l’on voit du potentiel. L’onvoit un enfant saint. C’est la raison pour laquellenous avons choisi le nom de Holy Child Program(le mot holy signifiant saint en anglais). Nous pou-vons voir dans cet enfant un danseur ; dans cet en-fant, un musicien. Mais c’est parfois enfoui. Ces en-fants font partie de la Terre Sainte. Ils font partiedes enfants du monde entier. En chaque enfant,nous devrions planter une graine d’espoir et depaix. Dans chaque enfant, nous pouvons promou-voir un changement pour le monde entier ». ■


L’expérience du Holy Child Program à Beit Sahour

amis, l’assiduité avec laquelle vous nous aidez etvous préoccupez de nous nous émeut... Nous vousen sommes très reconnaissants. Vous êtes tous no-tre force et notre soutien... Ne nous oubliez pas, nenous abandonnez pas ! Nous portons à l’intérieurde nous l’expérience de l’abandon depuis le sein

maternel... C’est une expérience très dure et frus-trante qu’il ne faut pas revivre. Merci de tout cœurpour tout ce que vous avez toujours fait avec beau-coup d’amour et que vous continuez à faire avectout autant de générosité. Nous vous aimons énor-mément ».

Fondé en 1995 par les Soeurs franciscaines de l’Eucharistie, le HolyChild Program est l’un des très rares centres dans le secteur de

Bethléem à servirles enfants

porteurs deproblèmes

comportementauxet émotionnelssévères, par le

biais d’untraitement

thérapeutiqueambulatoire.

Qu’est-ce qui vous a motivé à entrer dansl’Ordre ?

Initialement, j’ai emprunté cette voie car j’étaisinspiré par la tradition de mon père. Je suis entrétrès jeune dans l’Ordre du Saint-Sépulcre, il y acinquante ans, le 21 décembre 1967. Mon père estdécédé jeune, à 61 ans, et le Lieutenant de l’épo-que, l’avocat maître Cioccetti, m’a appelé afin dem’inviter à être plus présent dans la vie de la Lieu-tenance, en me demandant d’exercer le rôle de Cé-rémoniaire, rôle que j’ai tenu jusqu’au 8 octobre2017.

En repensant à toutes ces années, y a-t-il unmoment particulier que vous portez dans votrecœur et qui a renouvelé votre intention de me-ner à bien votre mission au sein de l’Ordre ?Toute Investiture, chaque fois qu’un nouveau

Chevalier ou une nouvelle Dame entre dans l’Or-dre, est un moment de joie. J’ai eu la grâce de vivrede nombreuses investitures et chaque cérémonieest différente de l’autre. Un autre moment dont jeme souviens avec une chaleur particulière est le pè-lerinage international que j’ai conduit à Lourdes en2005. Les nombreux Chevaliers et Dames présentsdans la grotte face à la Vierge, la cérémonie intenseet tout le contexte m’ont donné un élan fort et ontrenouvelé mon engagement au sein de l’Ordre. Du-rant ces cinquante années, je n’ai jamais manquéune cérémonie importante et je suis très reconnais-sant pour cela.

L’on peut dire que l’Ordre est en quelque sortedevenu pour vous une famille...

Absolument. D’abord parce que j’ai eu lachance de collaborer toujours avec des personnes,les Lieutenants, avec lesquelles s’est instauré un cli-mat familial : Cioccetti, Alberti Poja, LambertoCantuti Castelvetri, Mario Cantuti Castelvetri,Consoli Palermo Navarra et Petrillo. Nous avonstoujours instauré des relations marquées par le res-pect. Le fait de faire partie d’une même famille sefait sentir également lors des rencontres de Lieute-


LA VIE DES LIEUTENANCES

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50 ans au sein de l’Ordre : le Lieutenantpour l’Italie centrale Luigi Giulianelli se

remémore ses années en tant que ChevalierLe Chevalier Grand-Croix Luigi Giulianelli, Lieutenant encharge de l’Italie centrale, a célébré en 2017 ses cinquante

années de présence dans l’Ordre. A travers son témoignage,nous reparcourons ces décennies de l’histoire de l’Ordre

dans une de ses Lieutenances.

Lieutenant pour l’Italie Centrale, Luigi Giulianelli,considère son engagement de Chevalier comme laréalisation de sa vocation baptismale : vivre la Parolede Dieu qui est, comme dit saint Paul, “l’épée del’Esprit” (Ephésiens 6, 17).

nance chaque premier vendredi du mois à la Basili-que Sainte-Croix-de-Jérusalem avec le GrandPrieur et lors des autres moments spirituels (retrai-tes et préparation aux temps forts de la vie del’Eglise). Les occasions de rencontre et de partagefraternel plus spontanées ne manquent pas nonplus. De plus, Rome étant le bras opérationnel duGrand Magistère, j’ai participé à de nombreusesinitiatives dans ce domaine également, ayant ainsila possibilité d’entretenir des relations avec l’or-gane central de l’Ordre.

Pour un membre de l’Ordre, le pèlerinage enTerre Sainte est une expérience décisive. Y a-t-il un lieu particulièrement significatif pour voussur cette terre à laquelle tous les Chevaliers etDames sont profondément liés ?Le lieu dont l’on se souvient toute sa vie est sans

nul doute le Saint-Sépulcre. Entrer dans l’édiculeun par un et demeurer agenouillé devant le Sépul-cre vide du Christ pour quelques minutes est uneexpérience unique. Venant d’une famille très catho-lique, cela a été pour moi un moment de confirma-tion de ma foi. J’ai également eu la chance de visi-ter ces lieux avec Mgr Natalino Zagotto qui s’étaitrendu en Terre Sainte plus de cent fois : il est im-portant de pouvoir découvrir les lieux saints guidépar quelqu’un qui les connaît vraiment bien.

Y a-t-il un passage des Ecritures qui vous parletout particulièrement ?Je suis particulièrement attaché aux Ecritures de

la Veillée d’armes et de Prière avec ses trois lectures

et ses trois psaumes qui parlentde Jérusalem. L’on voit Jérusa-lem comme un point d’arrivéeaussi bien sur la terre que dansle ciel. Les lectures seconcluent ensuite par l’Evan-gile de la Résurrection.

Comment avez-vous vécuvotre nomination en tantque Lieutenant ?Au fil des années, j’ai été cé-

rémoniaire, président du La-tium, Secrétaire et chancelier età présent il m’a été demandéd’exercer le rôle de Lieutenant.

Dans un premier temps, j’ai été hésitant mais j’aiensuite vu qu’il y avait autour de moi beaucoupd’attentes et ai décidé d’accepter. L’émotion a étéforte, surtout quand le Gouverneur général m’a re-mis le décret par lequel S.E. le cardinal O’Brien menommait Lieutenant pour l’Italie centrale. Ce quim’a le plus fait plaisir a été le contexte dans lequelcela s’est fait : tous les Chevaliers et Dames – quej’ai moi-même investis au fil des ans – se sont félici-tés de cette décision et cela m’a encouragé.

L’Ordre a une longue histoire mais, commetoute l’Eglise, il vit avec son temps en s’ouvrantau changement, veillant dans le même temps àne pas déroger à la tradition. De quels change-ments avez-vous été le témoin ces cinquantedernières années ?Nos cérémonies sont toujours restées identiques

et cela nous aide à maintenir la tradition et à l’ac-tualiser année après année sans qu’elle devienneuniquement « histoire » mais qu’elle soit aussi unecomposante vivante du « présent ». L’élément quichange est celui des nouveaux membres : nousavons toujours plus de jeunes qui demandent àfaire partie de notre Ordre. Dans la dernière Inves-titure, plus de 40% des admis étaient âgés demoins de quarante ans. Nous avons aussi remarquéun besoin croissant de spiritualité et nous avons dé-cidé, grâce au soutien des Prieurs, de donner unedimension strictement spirituelle à la préparationavec les candidats à l’investiture, qui dure une an-née.

Propos recueillis par Elena Dini


Le futur Lieutenant Giulianelli avec saint Jean-Paul II, lors d’une célébration àlaquelle des représentants de l’Ordre du Saint-Sépulcre participaient.

Mû par une volonté commune d’introduire laTerre Sainte de façon concrète et vivante

dans nos vies, nous avons souhaité prendre part àce pèlerinage organisé par les Ecuyers et Demoi-selles de l’Ordre. Du désert à Jérusalem en passantpar de nombreux hauts lieux de la vie du Christ,nous avons marché dans les pas de Jésus sur laterre qu’il a foulée il y a 2000 ans. Plus qu’un pèle-rinage “ordinaire”, cette expérience a été une véri-table initiation à la terre de nos ancêtres dans lafoi, nous plongeant dans le quotidien des chrétiensde Terre Sainte pour qui l’Ordre ne cesse de prieret d’œuvrer.

Sitôt arrivés à Tel-Aviv, nous nous sommes misen route vers Beerot en Judée afin de pouvoir ypasser notre première nuit dans le désert. Le lende-

main nous avons amorcé une longue journée demarche dans le cratère du Makhtesh Ramon enplein désert du Néguev, ponctuée par les explica-tions de notre guide, l’abbé Nicolas.

Nous avons pu non seulement constater maisaussi ressentir concrètement à quel point l’eau de-vient un élément central et vital dans le quotidiende ceux qui traversaient le désert.

Très présente dans les textes bibliques, l’imagedu désert prend ici tout son sens : le désert met ànu et ce dépouillement est propice à renforcer lelien qui nous unit avec le Seigneur. Nous avons prisle temps d’y prier avant de nous remettre en mar-che vers Massada afin d’y passer la nuit.

Nous avons atteint le sommet de la forteresse deMassada en passant par la rampe d’accès construite


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SPèlerins en Terre sainte Pèlerinage des Ecuyers et Demoiselles de l’Ordre

Ces jeunes pèlerins en lien avec l’Ordre ont approfondi leur foi en parcourant les territoires bibliques où s’inscritl’histoire du salut de toute l’humanité.

par les Romains lors deleur siège en 73. Nous yavons appris que c’est icique les Sicaires s’y seraientsuicidés avant l’entrée desRomains dans la ville aprèssept mois de siège. Sym-bole illustrant la résistanceface à l’oppression, les sol-dats de l’armée israélienney viennent pour y prêterserment lors de leur ser-vice militaire. Après nousavons cheminé jusqu’à lamer Morte pour une bai-gnade méritée mais minu-tée ! Le programme étanten effet chargé, nous noussommes rapidement remisen route vers l’oasis d’EinGedi dont l’abbé Nicolasnous a dévoilé toutes sesrichesses. La messe fut en-suite célébrée près duJourdain et nous y avonsrenouvelé nos promesses baptismales.

A Nazareth, nous avons visité les différentslieux d’apparitions de l’ange Gabriel à Marie. Puis,nous sommes allés à la rencontre des Clarisses oùnous y avons célébré la messe et visité le musée duBienheureux Charles de Foucauld. Nous noussommes ensuite rendu à Cana, où les couples ma-riés ont reçu la bénédiction puis à Capharnaümavant de repartir vers le mont des Béatitudes pourun temps de prière et de réflexion (…).

Le matin nous avons roulé jusqu’au nord dupays, à Dan Banias. Enfin, lors de notre traverséedu lac de Tibériade, nous avons relu les passages deJésus apaisant la tempête et marchant sur les eaux,nous rappelant ainsi que nous devons placer notre

confiance en Lui. La soiréefut ensuite animée par uneveillée improvisée, nouspermettant de vivre tousensemble un très bon mo-ment d’amitié.

Le pèlerinage nousmena aussi par la suite versle Mont Thabor, lieu de laTransfiguration du Christpuis nous nous sommes ar-rêtés au puits de Jacob àNaplouse. Nous avons en-suite passé l’après-midi et lasoirée au village d’Aboudoù la présence chrétiennedate des premiers siècles.Nous avons été chaleureu-sement accueillis par lacommunauté et nous avonseu la joie de passer une soi-rée placée sous le signe dela fraternité.

Nous avons ensuite vi-sité Bethléem et nous avons

prié dans la Basilique de la Nativité pour finale-ment atteindre Jérusalem.

Ces quelques jours ont été extrêmement richeset nous avons visité de hauts lieux de la chrétientétels que le Cénacle, l’abbaye de la Dormition, leMont des Oliviers ou encore Gethsémani. Nousavons également effectué le chemin de croix sur laVia Dolorosa avant de pouvoir découvrir le tom-beau du Christ : le Saint-Sépulcre.

Notre découverte de Jérusalem s’est s’achevéepar une magnifique veillée d’armes à l’église Sainte-Anne puis par la messe d’action de grâce des adou-bements le lendemain, au Saint-Sépulcre, où quatrede nos amis Ecuyers ont été adoubés Chevaliers.

Notre pèlerinage se termina par une halte à Abu

« Le temps est venu, nous semble-t-il, de généralisercette réalité communautaire, pour assurer à l’Ordreun renouvellement de qualité »

Alfredo BastianelliChancelier de l’Ordre, dans une lettre aux Lieutenants

consacrée à l’expérience française des Ecuyers

Qui sont les Ecuyerset Demoiselles

de l’Ordre ?

L’expérience des jeunes Ecuyers etDemoiselles est née en France il y a

quelques années. Le recrutement se faitparmi des jeunes déjà à l’université. Ils seregroupent à une dizaine par équipe, au-tour d’un Chevalier animateur et d’unaumônier, avec des réunions spirituellesmensuelles. La formation qu’ils reçoiventles prépare à vivre leur mission de façonprofonde et engagée. Les Ecuyers partici-pent aux grands évènements de la Lieu-tenance, aidant de manière très concrèteque ce soit au plan caritatif ou liturgique.Vers l’âge de 27 ans ils doivent choisirs’ils continuent dans l’Ordre. Enmoyenne trois à quatre d’entre eux sontadoubés chaque année.


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Des jeunes de la Lieutenance de Belgique ontpu passer une exceptionnelle nuit de veille,

enfermés à l’intérieur de la basilique du Saint-Sé-pulcre. Pour beaucoup, cette perspective valait àelle seule le voyage, et était attendue avec espoir,impatience et curiosité. Témoignage de l’un d’eux,David Colling :

“On ne mesure réellement le privilège de passerla nuit dans ce lieu très saint que lorsque l’on se re-trouve réellement confronté à la solitude. Quicon-que ayant déjà pu visiter l’endroit, sait que sa fré-quentation en journée n’a rien à envier à la PlaceSaint Pierre le jour des Rameaux, ou à la rue Neuvede Bruxelles en période de soldes. Et là, quel luxeque de pouvoir commander le silence ! Pour l’obte-nir, il suffisait de se taire. Notre première approchedu complexe fut de le découvrir à force de lecturesde natures historique et architecturale. Il convenaitd’abord de prendre connais-sance de l’environnement, d’ap-prendre son évolution. Cepen-dant, sensibilisés par notre hôtefranciscain sur le fait que l’ac-cès à l’Edicule ne serait possiblequ’avant minuit, en raison desdifférentes liturgies qui s’y ren-draient ensuite, nous avonspressé le pas des visites pournous consacrer davantage à laprière. Directement ensuite,nous nous sommes succédé, parcouples, seuls, par binômes outrinômes sur le lieu même où leChrist fut déposé. Alors qu’unpassage en journée dans l’Edi-cule ne permet que d’y resterquelques secondes, sous lapression du flot incessant desvisiteurs suivants, c’est d’untemps de plusieurs dizaines de

minutes que chacun a pu disposer, à prier devant leTombeau vide. Mais en réalité, une fois face auTombeau, toute notion de temps disparaît, et il meserait impossible de dire exactement combien detemps j’y suis resté. Pendant que les uns s’abandon-naient à la prière dans l’édicule, les autres passaientd’une chapelle à l’autre, afin d’approcher au plusprès les différents lieux saints. À titre personnel, lelieu du Calvaire m’a fait forte impression. Quellesensation étrange que de pouvoir approcher l’en-droit où la Croix fut plantée, au sommet du Golgo-tha, dont la roche est apparente ! Et quelle beautétoute orthodoxe que celle de cette chapelle instal-lée à cet emplacement !

D’un avis unanime, nous nous estimons égale-ment chanceux d’avoir pu passer cette nuit d’ex-ception en compagnie de notre cher Lieutenant,qui avait préparé pour l’occasion plusieurs lectures

et réflexions, autour des thèmesde la souffrance et de la mort.

La seconde partie de la nuit futl’occasion d’assister, parfois deloin, à des “ballets” liturgiques di-vers et variés, de la part des minis-tres des différentes confessions.Malgré les inévitable tensions pro-pres à la co-utilisation des lieuxpar les différentes confessions quitransparaissent parfois dans lesmédias, nous avons pu mesurer lerespect réciproque manifesté parles latins, les grecs orthodoxes, lesarméniens et les coptes, notam-ment lorsqu’ils sont venus s’en-censer les uns les autres au milieude leurs liturgies respectives. Cefut là un bel exemple de rassem-blement œcuménique au cœur deslieux qui nous sont les plussaints”.

Une nuit de veille au Saint-Sépulcre

La prière au Saint-Sépulcrerapproche du Christ, et ravive ledésir de témoigner joyeusement desa résurrection au coeur du monded’aujourd’hui.

Gosh, lieu de l’Emmaüs où le Christ est réapparudevant ses disciples après sa Résurrection. Cette vi-site a été l’occasion de rencontrer les moines béné-dictins qui y vivent et de recevoir le formidable té-

moignage de cette communauté qui assure conti-nuellement une présence fraternelle dans cette ré-gion déchirée par les conflits. Un beau messaged’amour et d’espérance pour clôturer ce pèlerinage !

Deir Rafat est un lieu spécial pour les Chevalierset Dames de l’Ordre : c’est ici qu’en 1927, le

Patriarche Luigi Barlassina a voulu faire ériger unsanctuaire en l’honneur de Marie Reine de Pales-tine, qui est la patronne de l’Ordre du Saint-Sépul-cre. Cela fait donc presque un siècle que ce lieu at-tire des fidèles chrétiens d’Israël, de Palestine etd’ailleurs, en particulier le jour de la fête de laBienheureuse Vierge Marie de Palestine, qui tombele 25 octobre mais qui est normalement célébréepar la communauté locale le dimanche suivant.

Tout cela, Stephen et Renetta Torres d’Albu-querque l’ignoraient en arrivant à Deir Rafat le 29octobre 2017, avec plus de 2000 autres fidèles.« Quelle heureuse coïncidence! Nous étions là maisnous ignorions qu’il y aurait la fête de Notre-Damede Palestine. Dieu a voulu que nous y soyons à cemoment-là : c’est ce qu’Il avait prévu pour nous ».C’est en ces termes que Stephen Torres racontel’expérience vécue avec sa femme durant le pèleri-nage en Terre Sainte, qui a eu pour ce couple l’effetd’un baume après les rudes épreuves qu’ils ont tra-versées. Originaires de l’état de New Mexico(USA), Stephen et Renetta, Chevalier et Dame del’Ordre, ont dans leur cœur depuis 2005 le désir dese rendre en Terre Sainte comme pèlerins, mais lamaladie et le décès successif de leur fils les ontlongtemps contraints à repousser ce rêve.

Laissons Renetta nous raconter du fond de soncœur ce qu’ils ont vécu : « Cela faisait 12 annéesque nous essayions de nous rendre en Terre Saintemais notre situation ne s’apaisait jamais. Je pense

que tout arrive selon les délais et la volonté deDieu. Ici à Deir Rafat, je sens la main du Seigneursi proche de moi. Nous sommes ici pour participerà cette célébration eucharistique dans notre habitde Chevalier et Dame du Saint-Sépulcre et nous nepensions pas cela possible. Tout cela est un don deDieu. Je crois que c’est la foi profonde en Lui quiguide nos pas. Nous avons perdu un fils il y a sixans et pour nous, ce voyage est vraiment spécial. Ilvoulait venir avec nous mais les complications quiont précédé sa mort l’en ont empêché. C’est laBienheureuse Mère de Dieu qui nous a aidés à tra-verser les épreuves de la vie. Elle est si importantepour nous et, évidemment, elle l’est aussi pour lespersonnes de ce pays ».

Témoignage recueilli avec la collaborationde Vivien Laguette


« Tout arrive selon les délais et la volonté de Dieu »

Une heure d’adoration durant le pèlerinage à Jérusalem

La prière nous permet d’accomplir notre mission de soutien envers le Patriarcat Latin de Jérusalem.Le livret que nous avons édité en 2017 (disponible sur le site du Grand Magistère, www.oessh.va,

dans la rubrique Espace Medias) a été pensé pour guider les pèlerins dans l’expérience de l’adorationeucharistique à Jérusalem, dans l’église arménienne-catholique de Notre-Dame du Spasme, qui commé-more la douleur de Marie rencontrant son Fils portant la croix, à la quatrième station de la Via Dolo-rosa. Beaucoup de Chevaliers et Dames l’ont utilisé, y compris pour s’unir d’intention à distance, de-puis chez eux ou dans leur église paroissiale. Ce livret n’est pas daté, il reste d’actualité. N’hésitez pas àle téléchager et à le diffuser !

Au sanctuaire de Notre-Dame de Palestine, Stephenet Renetta ont honoré la Mère de Dieu qui les a aidésà traverser de grandes épreuves.

Le pèlerinage tant attendu de Stephen et Renetta Torres

http://www.oessh.va/content/ordineequestresantosepolcro/fr/media.html

Après les fêtes, l’Investiture de quatre nou-veaux membres de l’Ordre au Collège Pon-tifical Nord Américain à Rome – institution

dont le cardinal O’Brien a été recteur de 1990 à1994 – s’est déroulée en présence des cardinauxBlase Joseph Cupich, de Chicago, et Donald Wil-liam Wuerl, de Washington D.C. Le 19 janvier, leGrand Maître a été l’un des co-consécrateurs à l’or-dination épiscopale de Mgr Parker, commandeuravec Plaque de l’OESSH, qui fut par le passé sonassistant spécial et son secrétaire particulier, de2012 à 2013.

Les 10 et 11 février, le cardinal Edwin O’Brien avisité la Lieutenance qui en octobre 2016 a officiel-lement été renommée de Suède et du Danemarkpour l’Investiture à Stockholm.

La visite a débuté par le rendez-vous au Palaisroyal le 10 février pour la rencontre avec la plushaute autorité de l’Etat suédois pour les ordres dechevalerie royaux. Ce fut un signe fort d’amitié, deconfiance réciproque et de reconnaissance mutuelleentre notre Ordre catholique et le Royaume – lu-thérien – de Suède.

La cérémonie d’Investiture s’est tenue le 11 fé-vrier à la cathédrale de Saint-Eric et a été, commetoujours, un moment de grande communion et defraternité. La célébration eucharistique a été suivie

par un dîner en l’honneur du Grand Maître, aucours duquel Bo Theutenberg a remis sa démissionde la charge de Régent ad interim de la Lieute-nance et le cardinal O’Brien a remis les décrets denomination au nouveau Lieutenant Tommy Thulinet au nouveau Grand Prieur de la Lieutenance,l’évêque de Copenhague, Mgr Czeslaw Kozon, quisera assisté par le Grand Prieur coadjuteur suédois,Mgr Stejpan Biletic.

Quelques jours plus tard, le 18 février, le GrandMaître a célébré l’Investiture de la Lieutenancepour l’Italie Sicile à Palerme.

Durant le mois de mars, le cardinal O’Brien aparcouru de nombreux kilomètres en se rendantsuccessivement aux Investitures d’Afrique du Sud,à Cape Town, et ensuite en Russie, à Moscou.

En avril, le Grand Maître a pris part aux célé-brations de la Semaine Sainte et la Solennité de Pâ-ques à Rome.

Après la réunion de printemps du Grand Ma-gistère qui s’est tenue au siège de Rome du 2 au 4mai, le cardinal O’Brien a célébré l’Investiture de

29 nouveaux membres de l’Ordre, parmi lesquelsMgr Fabio Fabene, évêque titulaire de Montefias-cone et sous-secrétaire du Synode des Evêques,dans la cathédrale San Lorenzo de Viterbe.

Le weekend du 12-14 mai, le Grand Maître s’estrendu à Zagreb.

La première Investiture et érection de la Délé-gation Magistrale pour la Croatie a été célébrée


Les visites du Grand Maître

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dans la cathédrale de l’Assomption de la Bienheu-reuse Vierge Marie. L’après-midi du 13 mai, lesparticipants à la cérémonie ont visité le musée dé-dié au bienheureux Alojzije Stepinac, cardinal etChevalier du Saint-Sépulcre, et ont ensuite assisté àl’inauguration de l’exposition sur les liens histori-ques entre la Croatie, l’Ordre du Saint-Sépulcre etla Terre Sainte. Après avoir célébré les Investituresdu mois de juin à Halifax (Lieutenance pour le Ca-nada Atlantique) et à Salzbourg (Lieutenance pourl’Autriche), le Grand Maître a présidé les deux réu-nions régionales des Lieutenants américains (du 1au 3 juin à Omaha, Etats-Unis) et européens (les 27et 28 juin au siège du Grand Magistère de Rome)au cours desquelles Son Eminence a formellementaccueilli le nouveau Gouverneur Général de l’Or-dre, l’ambassadeur Leonardo Visconti di Modrone.

Du 15 au 18 juillet, le cardinal Edwin O’Briens’est rendu à Amman où il a rencontré le princeHassan du Royaume hachémite de Jordanie, lequel

est particulièrement engagé dans le domaine dudialogue islamo-chrétien et sur la question des réfu-giés. Au sujet de cette rencontre, le Grand Maîtrea déclaré que le prince « reflette la modération duRoyaume dans un épicentre turbulent du monde.Le neveu du roi de Jordanie a souligné les valeurscommunes entre le judaïsme, le christianisme etl’islam : la foi en un Dieu compatissant et pleind’amour, et le désir universel de paix ».

Par la même occasion, il a pris part à la cérémo-nie de remise des diplômes à l’Université de Ma-daba, que le cardinal suit à travers la Fondation va-ticane Saint-Jean-Baptiste, dont il est président.

Après la pause estivale, le Grand Maitre a pré-

sidé les cérémonies d’Investiture à La Valette(Lieutenance pour Malte) les 22-23 septembre, àBordeaux (Lieutenance pour la France) du 29 sep-tembre au 1er octobre, à Echternach (Lieutenancepour le Luxembourg), les 20 et 21 octobre.

Quelques jours après, les membres du GrandMagistère se sont retrouvés à Rome pour leur réu-nion automnale habituelle, présidée par Son Emi-nence. La réunion du Grand Magistère a été égale-ment l’occasion de célébrer ensemble l’une des fê-tes les plus importantes de l’Ordre, la fête de laBienheureuse Vierge Marie Reine de Palestine.

A la fin du mois d’octobre, le cardinal O’Brienest retourné aux Etats-Unis pour célébrer l’Investi-ture de la Lieutenance USA Middle Atlantic à Bal-timore (Maryland), archidiocèse dont le GrandMaître fut l’archevêque avant d’être appelé à Romepour diriger l’Ordre du Saint-Sépulcre.

Durant le mois de novembre, le cardinal EdwinO’Brien a rendu visite à la Lieutenance de Gibral-tar, où il a présidé la cérémonie d’Investiture le 18novembre. Quelques jours avant son départ, leGrand Maître avait eu l’occasion de rendre une deses habituelles visites au cardinal Andrea CorderoLanza di Montezemolo, Assesseur d’honneur del’Ordre, au cours de laquelle il a célébré la Messedans son appartement. Le cardinal Montezemolonous a quittés le même week-end et, aux côtés ducardinal O’Brien, les plus hautes autorités de l’Or-dre ont assisté aux funérailles le 21 novembre, plei-nes de reconnaissance pour le service rendu parl’Assesseur d’honneur.

Le 24 novembre, Son Eminence a célébré l’In-vestiture de Mgr Andrew McLean Cummings et dupère Michael Sedor auprès de la Congrégationpour les Eglises orientales en présence du cardinalLeonardo Sandri, Préfet, et de toute l’équipe de laCongrégation avec laquelle l’Ordre est souvent enrelation et collabore dans le cadre de la ROACO(Réunion des Œuvres pour l’Aide aux Eglisesorientales).

Au début du mois de décembre, le Grand Maî-tre, accompagné du Lieutenant Général AgostinoBorromeo, du Gouverneur Général LeonardoVisconti di Modrone et du Vice-Gouverneur Pa-trick Powers, s’est rendu au Mexique pour présiderl’Investiture de 18 nouveaux membres de l’Ordreen cette Lieutenance qui se dote de nouvelles éner-gies. ■



Souvenirs des grands événementsde l’année dans les Lieutenances

L’Ordre est présent et actif sur les cinq continents. Voustrouverez dans les pages qui suivent quelques photos souvenirsde moments importants vécus par différentes Lieutenances du

monde pour raconter la vie quotidienne des membres del’Ordre au niveau local. Vous trouverez davantage

d’informations et de récits sur notre site www.oessh.va dans larubrique consacrée aux Lieutenances.

Dimanche 29 octobre 2017, dans la suggestive basilique-sanctuaire Marie Santissima Annunziata à Trapani, laLieutenance pour l’ITALIE SICILE a célébré la fête de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine de Palestine, Patronne

de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Après un bref moment de prière guidé par l’évêque de Trapani et le prieur,Mgr Pietro Fragnelli, devant la statue de la Vierge de Trapani, plus de 200 Chevaliers, Dames et novices sont entrés enprocession dans le Sanctuaire en suivant celui qui était encore Lieutenant à ce moment-là, le Chevalier de Grand-Croix Giovanni Russo, qui à la fin de la célébration s’est adressé à l’assemblée en ces termes : « Aujourd’hui, l’on res-sent le désir de rencontrer des personnes qui soient capables d’offrir un témoignage clair et radical de foi et de vie(telle est la vraie signification de nos manteaux et de nos insignes). Nous devons rendre ce témoignage à tout mo-ment, au sein de la famille, dans l’exercice de nos professions, dans l’administration de la chose publique, dans nosrelations avec notre prochain ».

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La Lieutenance de TAÏWAN ressent profondément son lien avec l’Eglise universelle. En 2017, une messe a étécélébrée pour rappeler le quatrième anniversaire du pontificat du Pape François dans l’église de la Sainte-Famille

à Taipei, l’église catholique la plus grande de Taïwan. Sur la photo figurent les Chevaliers et les Dames de l’Ordre, avecle vice-président Chen Chien-Jen, membre de l’Ordre lui aussi, et sa femme.

L’année 2017 a été pour les Lieutenances AUSTRALIENNES marquée par la retraite nationale australienne de l’Or-dre, prêchée par Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo du Patriarcat Latin de Jérusalem du 28 au 30 juillet à Sydney, en

marge de la première rencontre régionale des Lieutenances des pays du Soleil Levant, qui a impliqué également desreprésentants de la Nouvelle-Zélande, des Philippines et de Taïwan. Toute la retraite s’est déroulée sous le regard de labelle icône de Notre-Dame de la Croix du Sud. La Croix du Sud est une constellation visible uniquement depuis l’hé-misphère méridional etconstitue un symbole tradi-t ionnel de l ’Austral ie.L’icône a été commandéespécialement pour cette oc-casion par les Lieutenancesaustraliennes et présente laCroix de Jérusalem au-des-sus du globe que Marieprotège de sa main. A l’is-sue de la retraite, Mgr An-thony Fisher, archevêque deSydney et prieur de l’Ordre,a béni l’icône et l’a remiseà Mgr Marcuzzo afin qu’ill’emporte avec lui au Pa-triarcat Latin, en signe deproximité spirituelle entrel ’Ordre en Austral ie etl’Eglise en Terre Sainte.

La Lieutenance USA NORTH CENTRAL aœuvré pour que soit dédié un autel au

bienheureux Bartolo Longo dans le Sanctuairede Notre-Dame de Pompéi qui se trouve àChicago, voulu et financé par les contributionsvolontaires des Chevaliers et des Dames decette Lieutenance américaine. L’autel a étéconstruit comme une réplique de l’autel àl’intérieur duquel se trouve le corps dubienheureux, dans le sanctuaire de laBienheureuse Vierge du Rosaire à Pompéi, etcontient une effigie du Chevalier portant lemanteau de l’Ordre. « Nous sommes en train desuivre la procédure – affirme-t-on depuis laLieutenance USA North Central – pour fairereconnaître l’autel comme sanctuaire nationaldu Bienheureux Bartolo Longo ». Après l’institution de la Section de Pompéi, consacrée à la

Bienheureuse Vierge du Rosaire, de la Délégation portantle nom de la Vierge Marie de l’Arc et de la Délégationconsacrée à Notre-Dame Reine de Palestine à Scafati(Salerne), la Lieutenance pour l’ITALIE MÉRIDIONALETYRRHÉNIENNE a créé en 2017 une Délégation consacrée àla Vierge de Montevergine (Avellino). Le 30 septembre,l’abbaye territoriale de Montevergine a ainsi accueilli unecérémonie solennelle présidée par le Grand Prieur de laLieutenance, Mgr Beniamino Depalma, archevêque éméritede Nola, durant laquelle Dom Riccardo Luca Guariglia, abbéterritorial de Montevergine et à présent Prieur de la« Délégation Montevergine », a reçu l’Investiture avec trente-sixChevaliers, quatre Dames et quatre ecclésiastiques.


Au mois de mai, un groupe de Chevaliers et Dames de laLieutenance pour le CANADA ATLANTIC s’est rendu en

Terre Sainte. Le groupe est allé au Patriarcat Latin où leChevalier Will Sweet a reçu la Coquille du Pèlerin des mainsde Mgr Kamal Hanna Bathish, vicaire général émérite. Legroupe s’est ensuite arrêté pour recevoir de la part del’évêque des nouvelles de première main concernant lasituation des chrétiens en Terre Sainte.

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Al’occasion de laconclusion du

centenaire de ladernière apparitionde la Vierge deFatima aux troispetits bergerssurvenue en 1917,s’est tenue dans labasilique Saint-Pierre, le 12 octobre2017, unecélébration liturgiquesolennelle, précédéepar une imposanteprocession promuepar la section duLatium de l’Unitalsi.La Lieutenance pourl’ITALIE CENTRALE aété présente à cetimportant momentde communion avecl’Eglise universelle, avec plus de cent Chevaliers et Dames de la Section Rome de l’Ordre Equestre du Saint-Sépulcrede Jérusalem, guidés par le membre du Grand Magistère Saverio Petrillo, le Lieutenant pour l’Italie centrale LuigiGiulianelli et le président de la Section Rome Francesco Sicilia. Après la procession le long de la via dellaConciliazione, le cardinal Angelo Comastri, Vicaire du Pape pour la Cité du Vatican, a conduit la récitation du Rosaireet célébré la Sainte Messe en présence du Grand Prieur de la Lieutenance, Mgr Franco Croci. Dans la vie d’uneLieutenance, les moments de fraternité et de prière communautaire sont très importants.

Du 8 au 15 mars2017, la

Délégation magistralepour la RÉPUBLIQUETCHÈQUE a organisé unpèlerinage en TerreSainte dirigé par lepère Milan Pálkovicavec Baron JaroslavBattaglia, lui aussiChevalier, auquel aparticipé un groupe de55 pèlerins. Le groupea été accueillichaleureusement auPatriarcat Latin par MgrPierbattista Pizzaballaqui a remis la Coquilledu Pèlerin auxmembres de l’Ordre.


Une autre activité fonda-mentale pour la vie des

Lieutenances est la prépara-tion des candidats à l’investi-ture. La Lieutenance pour l’ES-PAGNE OCCIDENTALE a orga-nisé les 16 et 17 juin un coursconsacré aux aspirants Cheva-liers et Dames, un rendez-vousqui se répète chaque annéesous la formule de deux joursde partage et de coexistenceavec quelques membres pourpermettre à ceux qui s’apprê-tent à intégrer l ’Ordre deconnaître en profondeur non seulement le fonctionnement, les finalités et objectifs de cette institution pontificale,mais aussi de vivre l’esprit de fraternité que l’on respire au sein de ses Lieutenances.


Douze membres de l’Ordre, dont le Père Christian Eeckhout, dominicain, guide certifié, de la Lieutenance de BELGI-QUE, et onze membres de la Lieutenance du CANADA-QUÉBEC, ont réalisé un pèlerinage en Terre Sainte en octo-

bre 2017. Le groupe de pèlerins a été reçu au Patriarcat Latin de Jérusalem. Assis au premier rang, on reconnaît, aucentre, Monseigneur Pierbattista Pizzaballa, Administrateur Apostolique du Patriarcat et Pro-Grand Prieur de l’Ordre,entouré, à sa gauche, le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, Grand Prieur de la Lieutenance du Canada-Québec et Arche-vêque de Québec, avec à sa droite le Lieutenant M. Jean-Claude Michaud. Ce pèlerinage aux sources de notre foichrétienne est essentiel pour vivre pleinement notre vocation de Chevaliers et Dames, appelés à témoigner avec géné-rosité de la lumière du Christ Ressuscité dans la société actuelle.

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La Lieutenance pourMALTE a profité du mois

de novembre – au coursduquel les défunts sontcommémorés de manièreparticulière – pour proposerune messe en mémoire desmembres de l’Ordre qui nousont quittés dans l’égliseSaint-Marie tal-Angli à Bah- arIc.-Cagh- aq, suivie d’un

moment convivial au centrepastoral de l’église. L’années’est conclue par unerencontre en préparation deNoël, durant laquelle lesmembres ont été invités avecleurs familles à passer unpeu de temps ensemble etapprendre à se connaîtredavantage dans uneatmosphère informelle.

La Lieutenance pour l’AUTRICHE aété activement présente au

niveau ecclésial national enparticipant à un rendez-vousœcuménique passionnant : la Nuitdes Eglises. Le Conseil œcuméniquedes Eglises, à travers environ 650paroisses et des milliers debénévoles, a organisé la 13e éditionde cet événement qui acomptabilisé 350.000 visiteurs le 9juin 2017. L’initiative proposed’ouvrir les portes des églises pourfavoriser une meilleureconnaissance et discuter de sujetsqui touchent la vie des personnes etde la société. La Lieutenance pourl’Autriche, dans les Délégations deKlagenfurt, Linz et Vienne, a profitéde cette occasion pour présenterl’Ordre et son engagement en TerreSainte à travers des conférences,avec un espace dédié auxdemandes de renseignements ainsiqu’à la vente de produits provenantde Terre Sainte.

Cette année 2017, deux sections de la Lieutenance pour la SUISSE ont effectué des pèlerinages.La section suisse allemande s’y est rendue en mai sous la direction d’Abuna Bernt Besch,

Chanoine du Saint-Sépulcre et prêtre du Patriarcat Latin, et les Chevaliers et les Dames suissesitalianophones en novembre sous la direction du professeur Marcello Fidanzio.Ci-dessous, extrait du témoignage d’une participante : « Nos visites des projets scolaires que noussoutenons financièrement, m’ont fortement marquée. En tant que groupe, nous avons été saluéscordialement par les élèves en uniforme, puis le directeur nous a fait visiter l’école. L’enthousiasmedes professeurs ainsi que celui des élèves a été contagieux pour moi – c’est quelque chose qui memanque en Suisse. Le terme de « pierres vivantes » a été souvent utilisé par les professeurs et lesprêtres. Les élèves sont fortifiés par la foi transmise et vécue et ont un but, ce que prouvent leurs trèsbons résultats (…) C’était ma première visite en Terre Sainte. J’ai été impressionnée de ressentir laforce de la foi lorsqu’on se trouve parmi tant de personnes partageant les mêmes idéaux, et cecinotamment lors de notre Chemin de Croix le long de la Via Dolorosa. Qu’est-ce que Jésus a-t-il puressentir à l’époque ? (…) Beaucoup de personnes se sont bousculées de façon bruyante dans cesruelles étroites. Notre accompagnateur Abuna Bernt nous a expliqué qu’à l’époque, c’était pareil. Etnous étions au cœur de ce brouhaha jusqu’à la basilique du Saint-Sépulcre. Et ensuite la rédemption.Nous LUI rendons grâces ».

Henrieta Suter, Muri AG, membre de l’Ordre depuis 2016, section Suisse allemande


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Un morceau de la croix, la “Scala Santa” queJésus a parcouru durant le chemin de sonexécution, les épines de la couronne avec

laquelle il fut torturé, la terre provenant du Cal-vaire et même un morceau du berceau de Beth-léem, sont quelques unes des reliques qui encoreaujourd’hui attirent des pèlerins du monde entier àRome. Comment et pourquoi sont-elles arrivéesjusqu’ici ?

Massimo Centini, professeur d’anthropologie àl’Université de Turin, a réalisé une étude intéres-sante sur les liens existant entre Rome et la TerreSainte, et sur l’authenticité des reliques. D’aprèslui, durant les premiers siècles du christianisme,l’on considérait comme reliques aussi bien des élé-ments originaux que des copies ou même ce qui en-trait “en contact” avec celles-ci. C’est la raisonpour laquelle en certifier la provenance relève à

présent de la mission impossible.Une grande partie des reliques présentes à

Rome sont liées à une personnalité très importante,celle de sainte Hélène, mère de l’empereurConstantin. Autour de l’an 326, un voyage en TerreSainte lui permit de voir et de rapporter à Rome età Constantinople certains objets liés à la passion duChrist, qui renforcèrent la dévotion des fidèles et lafigure de l’empereur comme protecteur du christia-nisme.

L’église promue par sainte Hélène en personne,la Sainte-Croix de Jérusalem, recèle certaines deces reliques. La partie la plus ancienne de l’égliseest constituée d’une chambre d’à peine 40 mètrescarrés. Elle est datée de l’an 225, bien qu’elle aitsubi des transformations au fil du temps.

Dans ce petit lieu de culte, l’un des trois “li-gnum crucis” a été rapporté par sainte Hélène, qui


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A Rome, envisitant labasilique Saint-Jean de Latran,les pèlerinsmontent la“Scala Santa àgenoux” : ils’agirait d’unepartie desescaliers dupalais dePonce Pilate oùJésus futcondamné.

Sur les traces du Christ à RomeLes reliques de la Terre Sainte conservées dans la Ville éternelle

l’a trouvé en Terre Sainte (les deux autres sont gar-dés à Jérusalem et à Constantinople). D’après la lé-gende, ces trois morceaux de bois ont été trouvésdurant les fouilles visant à retrouver la Croix duChrist. Pour savoir lequel des trois était celui de Jé-sus, on les mit en contact avec une femme malade,qui réussit à guérir grâce à l’un de ceux-là.

Un clou de la croix, une partie du titre qui justi-fiait la condamnation et les épines de la couronnedu Seigneur ont été également retrouvés et sont vé-nérés dans l’église de la Sainte-Croix à Jérusalem.Sainte Hélène emporta aussi avec elle une grandequantité de terre provenant du Calvaire, à présentconservée sous le pavement de l’église.

La Scala Santa est l’un des autres éléments lesplus vénérés par les pèlerins à Rome. Plus d’un mil-lion de fidèles parcourent à genoux l’escalier, quiselon la tradition, conduisit le Seigneur au Palais dePonce Pilate, où il fut ensuite condamné. Encore

une fois, ce fut grâce à Hélène que cet escalier,composé de 28 marches de pierre, fut transporté àRome. Pour en éviter sa détérioration, l’escalier futrecouvert de bois en 1723.

L’architecte Domenico Fontana, pour faciliter leflux élevé de pèlerins, construisit vers la fin duXVIe siècle un escalier parallèle à l’original de fa-çon à ce que les pèlerins, après avoir parcouru l’ori-ginal, puissent emprunter le deuxième pour redes-cendre. C’est ainsi que s’est consolidé l’édifice quel’on peut aujourd’hui visiter avec la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Dans la basilique Sainte-Praxède, une église by-zantine proche de Sainte-Marie-Majeure, l’on vé-nère la colonne de la flagellation, où le Christ futattaché pour recevoir des coups de fouet. C’est unpetit morceau de pierre, haut d’à peine 63 centimè-tres, avec un trou à l’intérieur duquel aurait dû setrouver un morceau de fer. L’on remarque immé-diatement que le morceau de pierre fait partied’une très grande colonne. Avant d’être transportéevers Rome, jusqu’en 1223, la colonne était vénéréedans l’église des Saints-Apôtres à Jérusalem.

La basilique Sainte-Marie-Majeure recèle en sonsein un fragment du berceau de Jésus. Sous l’autelde cette basilique romaine, fut réalisée au Ve siècleune copie de la grotte de Bethléem et l’on y vénèrece morceau de bois provenant de la Terre Sainte, etapporté à Rome par les pèlerins.

L’une des reliques les moins connues du Vaticanest le fragment de la lance avec laquelle le centu-rion Longin blessa le Christ sur la croix. Il setrouve dans la basilique Saint-Pierre, dans une desstatues qui font office de pilier à la coupole cen-trale, laquelle qui mesure 4 mètres de haut. La reli-que est recouverte d’or et fut donnée par le sultanturc au Pape Innocent VIII, puisqu’elle avait ététransportée à Constantinople à l’époque byzantine.

Les reliques de Terre Sainte ont fait de Romeune sorte de “Nouvelle Jérusalem” et ont favoriséla Cité éternelle comme nouveau centre de pèleri-nage, après que le christianisme ait perdu son auto-rité en Palestine. Rome est devenu le lieu de cultepar excellence. Cette idée a encore gagné de l’am-pleur avec la célébration du premier jubilé de l’his-toire, convoqué en 1300, après la perte du dernierbastion chrétien en Terre Sainte, Saint-Jean-D’acre.

Antonio OliviéRome Reports TV News Agency


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La colonne de la flagellation est vénérée à Romedans la basilique Sainte Praxède, proche de Sainte-Marie-Majeure.


« I l y a des noms de villes ou des nomsd’hommes, qui, lorsqu’on les pro-nonce dans quelque langue que ce

soit, éveillent à l’instant même une si grande pen-sée, un si pieux souvenir, que ceux qui entendentprononcer ce nom, cédant à une puissance surna-turelle et invincible, se sentent tout près de ployerles deux genoux. Jérusalem est un de ces nomssaints pour toutes les langues humaines ».

C’est sur cette magnifique citation d’AlexandreDumas que s’ouvre l’ouvrage « Désir de Jérusa-lem ». Choisie par le président de la FondationFourvière, Jean-Dominique Durand, dans sa pré-face, elle reflète parfaitement la puissance évoca-trice de la ville de Jérusalem. C’est l’ouvrage entierqui s’applique ensuite à rendre compte du mystèrede cette « ville trois fois sainte ». Edité par la Fon-dation Fourvière suite à une exposition de 2007,l’ouvrage fait entrer le lecteur dans les dimensionshistorique, spirituelle et artistique de la TerreSainte de manière pédagogique. L’initiative naît dutravail de collaboration de deux membres de l’Or-dre du Saint Sépulcre: Bernard Berthod, conserva-teur du musée d’Art sacrée de Fourvière, et JoëlBouëssée, iconographe de l’Ordre. Ils ont tousdeux rassemblé des pièces exceptionnelles prove-nant de diverses collections, toutes témoins du pè-lerinage vers la Terre Sainte. Parfait pour les pas-sionnés d’art, l’ouvrage recense ces œuvres uniqueset précieuses, conjuguant ainsi art et foi. Deux ru-briques du livre sont entière-ment consacrées à l’expositiondes « objets de dévotion », etde la Croix de Jérusalem, aussisymbole de l’Ordre du SaintSépulcre. Divers objets ponc-tuent ainsi le cheminement in-térieur du pèlerin en TerreSainte : reliques de la passion,aquarelles, suaires, croix…Tous sont une aide à la repré-sentation du Christ sur cetteTerre. Ils permettent le passagedu concret au spirituel. Sousun format original et pratique,

ces explications et illustrations défilent sous lesyeux du lecteur, suscitant bien en lui ce « désir deJérusalem ».

L’ouvrage délivre une information pour quicon-que a ce désir de la Terre Sainte. Il invite à méditersur Jérusalem, son histoire et sa fécondité avant departir en pèlerinage. Les auteurs encouragent ainsià se renseigner avant le départ, et cet effort pours’informer et se nourrir constitue sans doute le pre-mier pas du pèlerin. Celui-ci doit se préparer à une«rencontre», mot qui semble résumer la démarchedu pèlerinage et lui donner tout son sens. La ren-contre s’opère avec les peuples habitant la TerreSainte, Jérusalem étant véritablement le carrefourdes trois religions juive, musulmane et chrétienne.Les auteurs rappellent que le pèlerin doit se prépa-rer à être « témoin » de ces réalités religieuses par-fois et même souvent conflictuelles. La rencontreest aussi historique, les différentes pièces de collec-tions (gravures, lithographies, peintures…) mettenten lumière cette richesse historico-culturelle de laTerre Sainte. Elles invitent à une rencontre sensibleentre le pèlerin et la Terre du Christ. Ces élémentsmènent donc à la rencontre, cette fois spirituelle.Nourri par ces rencontres ultérieures, le pèlerincheminera intérieurement vers le Ressuscité.

La retranscription de l’exposition lancée par laFondation Fourvière se lit très bien à travers cetouvrage agréablement ordonné. Les textes mêlésaux illustrations de qualité dévoilent un travail re-marquable, donnant l’impulsion du départ au pèle-

rin et le guidant dans son pèleri-nage extérieur et intérieur. Toutceci s’accorde pour faire naîtrece désir de marcher sur les pasdu Christ, Lui seul constituantau fond la véritable clef devoûte de l’ensemble de l’ou-vrage.

Pauline Bourgogne

Désir de Jérusalem

DÉSIR DE JÉRUSALEMPèlerinage en Terre sainteFondation Fourvière, musée deFourvière.96 pages, € 22,00 Mail: [email protected]

ARGENTINALUGARTENENCIAC. Marcelo T. de Alvear 1173 2B1058 BUENOS AIRES – Argentina

AUSTRALIA - NEW SOUTH WALESLIEUTENANCYP O Box 1203SYDNEY SOUTH - NSW 1235 – Australia

AUSTRALIA - QUEENSLANDLIEUTENANCY11 Kentia StreetMOUNT GRAVATT - Queensland 4122 – Australia

AUSTRALIA - SOUTH AUSTRALIALIEUTENANCY54A Lower Portrush RdMARDEN - SA 5070 – Australia

AUSTRALIA - VICTORIALIEUTENANCY2503/80 Lorimer StreetDOCKLANDS, Victoria 3008 – Australia

AUSTRALIA - WESTERN AUSTRALIALIEUTENANCYP.O. BOX 101OSBORNE PARK - WA 6917 – Australia

BELGIQUELIEUTENANCEDamhertenlaan, 51950 KRAAINEM – Belgique

BRAZIL - RIO DE JANEIROLUGAR-TENENCIARua Sete de Setembro 14 , Sala 2 – 2º. Andar - CentroCEP 20.050-009 - RIO DE JANEIRO - RJ – Brazil

BRASIL – SÃO PAULOLUGAR-TENENCIAAv. Cidade Jardim n° 400 – 6° AndarSÃO PAULO/SP. - CEP 01454-901 Brasil

CANADA-ATLANTICLIEUTENANCY851 Tower RoadHALIFAX, NS B3H 2Y1 – Canada

CANADA-MONTRÉALLIEUTENANCE4399, King Edward AvenueMONTRÉAL - QC - H4B 2H4 – Canada

CANADA-QUÉBECLIEUTENANCE5607 rue Saint-Louis, suite 306LÉVIS, QC G6V 4G2 – Canada

CANADA-TORONTOLIEUTENANCY90 Old Mill RoadTORONTO, ON – M8X 1G8 – Canada

CANADA-VANCOUVERLIEUTENANCY6625 Balaclava StreetVANCOUVER, BC - V6N 1M1 – Canada

CESKÁ REPUBLIKA MAGISTRÁLNÍ DELEGACE679 39 ÚSOBRNO 58Ceská Republika

COLOMBIALUGARTENENCIACalle 71 n° 1-9011001 BOGOTÁ D.C. – Colombia

CROAZIA/CROATIA/HRVATSKAMAGISTRALNA DELEGACIJAUlica Ignjata D- ord-ica 2010000 ZAGREB – Hrvatska

DEUTSCHLANDSTATTHALTEREIRembrandtstr. 4440237 DÜSSELDORF – Deutschland

ENGLAND AND WALESLIEUTENANCYHolly Trees, 14 Lawton Road, RainhillPRESCOT, Lancs, L35 0PP – United Kingdom


Les Lieutenanceset les délégations magistrales

dans le monde

GRAND MAGISTÈRE00120 CITÉ DU VATICAN

[email protected]


ESPAÑA OCCIDENTALLUGARTENENCIAC/ Alonso Heredia, 5- 1° A 28028 MADRID – España

ESPAÑA ORIENTALLUGARTENENCIAC/ Rivadeneyra, n° 3, bajos08002 BARCELONA – España

FEDERAZIONE RUSSADELEGAZIONE MAGISTRALEOzerkovskaya naberezhnaya 26, Apt. 55115184 MOSKVA/MOSCA – Federazione Russa

FINLANDKÄSKYNHALTIJAKUNTAItä-Linnake 802160 ESPOO – Finland

FRANCELIEUTENANCE112ter, Avenue de Suffren 75017 PARIS – France

GIBRALTARLIEUTENANCYCloister Building, 6/8 Market LaneP.O. Box 554 – GIBRALTAR

GUAMMAGISTRAL DELEGATIONDulce Nombre de Maria Cathedral-Basilica (Chapel of St.Therese)207 Archbishop Flores StreetHAGATNA, Guam – USA 96910

IRELANDLIEUTENANCY“Rosaire”, MoneymoreDROGHEDA, Co. Louth, A92 RF6F – Ireland

ITALIA CENTRALELUOGOTENENZAPiazza S. Onofrio al Gianicolo, 200165 ROMA– Italia

ITALIA CENTRALE APPENNINICALUOGOTENENZAVia dei Servi, 34 50122 FIRENZE – Italia

ITALIA MERIDIONALE ADRIATICALUOGOTENENZAVia Martin Luther King, 8370124 BARI – Italia

ITALIA MERIDIONALE TIRRENICALUOGOTENENZAVia Capodimonte, 1380136 NAPOLI – Italia

ITALIA SARDEGNALUOGOTENENZAVia Michelangelo, 2409040 MARACALAGONIS (CA) – Italia

ITALIA SETTENTRIONALELUOGOTENENZAVia San Barnaba, 4620122 MILANO – Italia

ITALIA SICILIALUOGOTENENZAVia Monteleone, 5090133 PALERMO – Italia

LETTONIA/LATVIADELEGAZIONE MAGISTRALEBulstrumu Street 5IKSK

`ILE, LV- 5052 Latvia

LUXEMBOURG (GRAND DUCHÉ DE)LIEUTENANCE21, rue Cents1319 LUXEMBOURG

MAGYARORSZAG - HUNGARIAHELYTARTÓSÁGHermina út 231146 BUDAPEST – Magyarország (Hungaria)

MALTALIEUTENANCY“La Dorada”Triq il-MigbedSwiegi, St. Andrew’sSWQ 3240 – Malta

MEXICOLUGARTENENCIAGómez Pedraza #50, Colonia San Miguel ChapultepecDelegación Miguel HidalgoCIUDAD DE MÉXICO, 11850 México

NEDERLANDLANDSCOMMANDERIJE NEDERLANDSchapendijk 467574 PG - OLDENZAAL – Nederland

NEW ZEALANDMAGISTRAL DELEGATION29L St. Stephens AvenuePARNELL 1052 – New Zealand

NORGEMAGISTRAL DELEGATIONNyveibakken 127018 TRONDHEIM – Norge

ÖSTERREICHSTATTHALTEREISeefeldgasse 15A-7100 Neusiedl am See – Österreich

PHILIPPINESLIEUTENANCY110 Mango DriveAyala Alabang VillageMUNTINLUPA CITY 1780 – Philippines

POLSKAZWIERZCHNICTWOParafia p.w. Najswiętszej Rodzinyul. Aleksandry 1, 30-837 KRAKÓW – Polska

PORTUGALLUGAR-TENENCIARua do Alecrim, 72, R/C DT.°1200-018 LISBOA – Portugal

PRINCIPAUTÉ DE MONACOLIEUTENANCE11, rue Comte Félix Gastaldi98000 MONACO-VILLE – Principauté de Monaco

PUERTO RICOLUGARTENENCIA265A Nelson Ramírez Mayagüez PR 00682

SCOTLANDLIEUTENANCY120 Brackenbrae AvenueBishopbriggs GLASGOW G64 2DU – Scotland

SLOVENIALUOGOTENENZAc/o Zupnijski urad sv. NikolajaDolniãarjeva 11000 LJUBLJANA – Slovenija

SOUTH AFRICAMAGISTRAL DELEGATIONApartment 1002 Twin Towers NorthBeach RoadThree Anchor BayCAPE TOWN – South Africa

SUISSELIEUTENANCELe Ménestrel – Avenue des Alpes, 10/A1006 LAUSANNE – Suisse

SVERIGE-DANMARK (SWEDEN-DENMARK)STÅTHÅLLERIETBryggervangen 65, 2. Th.DK - 2100 KØBENHAVN – Danmark

TAIWANLIEUTENANCYNo. 1-1, Shikan, Shihding Dist223 Shihding, NEW TAIPEY CITY – Taiwan, R.O.C.

USA EASTERNLIEUTENANCY1011 First Avenue - 7th FloorNEW YORK, NY 10022 – USA

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VENEZUELALUGARTENENCIAAvenida Los Pinos Quinta n° 45Urbanización la FloridaCARACAS – Venezuela


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la croix de jérusalem - vatican.va · Un Chevalier de la Lieutenance pour la Belgique en prière dans la basilique du Saint-Sépulcre, devant l’Edicule (photo Christine Demoulin)