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LA DANSE BAROQUE « Idylle sur la paix » - JB Lully · PDF fileIV) Exemple de la chaconne (Danse utilisée dans Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier-Acte III scène 6) Définition

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LA DANSE BAROQUE

« Idylle sur la paix » - JB Lully

I) Origine de la danse baroque

Depuis les années 1960, on appelle danse baroque l'art chorégraphique des XVIIe et

XVIIIe siècles, principalement la danse de cour et de théâtre. Étroitement liée à la musique

baroque, tant par la chronologie que par le style, la danse baroque évolue dans le cadre du

« merveilleux », que ce soit dans le ballet de cour, la tragédie en musique ou l'opéra-ballet.

II) La danse baroque sous Louis XIV

Sous Louis XIV, les Français adorent la " Belle dance " qui est un art savant pratiqué par la

noblesse. On danse à la Cour, lors du bal, selon un cérémonial très hiérarchisé, où la moindre

erreur peut défaire une réputation; on danse également au théâtre, dans les spectacles de

ballet, d'opéra et de comédie. Au même titre que les armes et l'équitation, la Danse fait partie

de la belle éducation : c'est elle qui donne cette démarche noble & ce maintien gracieux, si

nécessaire pour s'annoncer dans le monde avec quelqu'avantage... Le roi lui-même, élevé

dans l'exercice de la danse, s'y montre de bonne heure digne de toutes les admirations. Dans

sa jeunesse, il se produit même sur scène aux côtés de professionnels, tel Jean-Baptiste Lully.

En 1661, il crée l'Académie Royale de Danse, chargée de perfectionner et d'enseigner la danse

afin de former les danseurs professionnels et les maîtres à danser qui diffuseront cet art à

travers l'Europe entière.

C'est aussi à sa demande que l'on travaille à l'élaboration d'un système d'écriture permettant la

notation des chorégraphies. Ce système, exposé en 1700 par Raoul-Auger Feuillet dans son

traité Chorégraphie ou l'Art de Décrire la Danse par Caractères, Figures et Signes

Démonstratifs, transcrit précisément les déplacements du ou des danseurs dans l'espace, les

pas utilisés et la façon dont il faut placer les pas sur la musique. Près de trois cents

chorégraphies nous sont ainsi parvenues.

III) Glossaire des principales danses baroques

Source : http://www.musebaroque.fr/danses-baroques/

Ce glossaire présente succinctement les principales danses baroques françaises, à partir du

règne de Louis XIV.

On doit toutefois garder à l’esprit que :

leur origine géographique est souvent sujette à caution (car rien ne ressemble plus à

une danse populaire qu’une autre),

qu’elles peuvent avoir évolué dans le temps et l’espace,

que les pas de danse destinées à faire évoluer des courtisans lors des « soirées

d’Appartement » de Versailles diffèrent de ceux pratiqués à l’Opéra.

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IV) Exemple de la chaconne (Danse utilisée dans Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier-Acte III

scène 6)

Définition de la Chaconne : Ruggiero, Ciacona, Monica, Passamezzo désignent des

variations ornementales sur une basse obstinée. Peu à peu, au XVIIème siècle, ces termes

disparaissent au profit de ceux de Chaconne et de Passacaille à qui Lully donnera leurs lettres

de noblesse dans ses grandes symphonies finales de tragédies lyriques (Chaconne d’Amadis,

Passacaille d’Armide…). Danses à trois temps, la différence entre Chaconne et Passacaille est

ténue et controversée. En général, on admet que la Chaconne est écrite dans une tonalité

majeure et avec un tempo vif, alors que la Passacaille est en mineur et d’une gravité

pompeuse. Elles sont souvent traitées comme des compositions indépendantes, dont le

système clos se suffit à lui-même et prouvent le savoir-faire du compositeur en concluant les

recueils ou les œuvres.

Ces deux pièces sont construites selon trois procédés qui peuvent se combiner :

le rondeau (un refrain répété entre des couplets variés) ;

la variation mélodique ou rythmique ;

la basse obstinée (motif thématique répété à la basse).

Pour plus de précisions : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chaconne

Analyse de la chaconne de Don Quichotte chez la Duchesse de Boismortier

Extrait ACTE III scène 6 : chœur des japonais, air de la japonaise, chaconne (7mn 47 à 12mn)

https://www.youtube.com/watch?v=HICNZmn2RBI:

Partition : https://musopen.org/fr/sheetmusic/14247/ (pages 5 à 12)

Instrumentation : hautbois 1 et 2, violons 1 et 2, bassons, basse continue (violoncelle et

clavecin)

Tempo : assez allant

Mesure : ternaire

Caractère de la musique : thème en majeur, joyeux et enlevé. Une 2ème

partie plus

mélancolique, avec retour du caractère enlevé du début .Thèmes musicaux assez rythmiques.

Structure : La structure suit les modulations : A (DoM)- B (Lam)-A’ (DoM) – C (Dom) –

A’’ (DoM) et si l’on veut encore simplifier :

A (thème joyeux, enlevé joué aux cordes puis aux vents)

B (partie centrale plus mélancolique, modulations, grandes envolées des cordes)

A’ (on retrouve le caractère de la 1ère

partie –coda à l’unisson)

On retrouve les principes de la chaconne : une basse obstinée (qui change puisqu’elle

module), un principe de thème et variations, des couleurs différentes données par le passage

majeur-mineur, et par les changements de timbres (cordes seules-vents seuls- tutti). Une

utilisation variée de cellules rythmiques (croche, deux doubles-4 croches ou 4 croches -

croches, deux doubles ou croche, deux doubles- 2 croches -croche, deux doubles).

A noter : l’usage des castagnettes, inhabituel pour l’époque. Une réminiscence de l’origine de

la danse (Espagne), ou une envie « d’exotisme » et de « fantaisie » dans cette musique qui,

rappelons-le, est un ballet comique.

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V) Analyse de « Idylle sur la paix » de JB Lully (Extrait du film « le Roi danse » de Gérard Corniau)

Extrait vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ZqMIUoeubLI

Partition : http://javanese.imslp.info/files/imglnks/usimg/5/5a/IMSLP322761-PMLP417304-

Idylle_sur_la_paix.pdf

Problématique : «Par quels moyens la musique et la danse représentent-ils le Roi

Soleil ?»

Cette œuvre « Idylle sur la paix avec l’églogue de Versailles et plusieurs pièces de

symphonies « (titre exact) a été mis en musique par Mr de Lully, surintendant de la musique

de sa Majesté, édité par P Ballard en 1685.Lully a déjà le monopole de la création lyrique

(création de l’Académie royale de musique et de danse en 1672)

Biographie succincte de Lully : http://www.musicologie.org/Biographies/lully.html

A propos de cette œuvre, Lully voulait rentrer dans les bonnes grâces du Roi Louis XIV.

Cette œuvre glorifie la puissance guerrière, mais est aussi un hymne à la paix.

Source : http://sitelully.free.fr/idylle.htm

Dans l’extrait proposé, on est plutôt dans l’évocation guerrière .L’instrumentation est : cordes,

vents, continuo et percussion (timbale). Les instruments jouent en tutti, sur un tempo modéré.

Mesure binaire et tonalité mineure (Lam).

La structure générale est : A – B répété deux fois, avec une introduction à la timbale

(roulement) pour marquer le côté solennel de la musique. N’oublions pas qu’elle a été

composée pour le Roi ! La structure en 2 parties marque la symétrie, l’ordre, l’équilibre.

Dans A : un 1er

thème A au rythme pointé (noire pointée –croche) est ponctué par les

roulements de timbales, ce qui confère un caractère très solennel, « royal » dirons-nous, à ce

thème. Ornements et accentuation sur le 1er

temps de chaque mesure accentuent le caractère

lourd et imposant du thème, évocateur sans doute de la puissance royale.

Dans B : un enchaînement de petits thèmes avec un retour en Majeur (DoM) puis un emprunt

à Rém pour revenir à la tonalité d’origine, Lam. N’oublions pas, nous sommes à l’époque

baroque, caractérisée par les courbes et le mouvement. Un roulement de timbales vient

marquer la fin de cette partie pour une redite intégrale des deux parties A et B.