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Pôle Economie et Prospective 1
La filière semences des Pays de la Loire
Situation et enjeux
N°2013-1 – Mars 2013
Pôle Economie et Prospective 2
Cette étude a été réalisée par Pascale LABZAE,
du pôle Economie et Prospective des Chambres d’Agriculture des Pays de la Loire.
Je remercie tous les acteurs de la filière que j’ai rencontrés ainsi que les membres du
Comité de Pilotage.
Pôle Economie et Prospective 3
Sommaire
Introduction ....................................................................................................... 5
Eléments de cadrage .......................................................................................... 6
I. Périmètre de l’étude ................................................................................................................ 6
II. Les maillons de la filière au niveau national ........................................................................... 6
La production de semences en France ................................................................ 7
I. Les instances nationales de la filière ....................................................................................... 7
II. La place de la France dans l’économie mondiale du secteur des semences ............................ 8
III. Etat des lieux de la filière semences en France ..................................................................... 9
Les sélectionneurs .................................................................................................................... 9 Les entreprises de production .................................................................................................. 10 Les surfaces en multiplication .................................................................................................. 10 Les agriculteurs-multiplicateurs de semences (AMS) ................................................................... 11
L’organisation de la filière semences régionale ................................................ 11
I. Les obtenteurs ....................................................................................................................... 12
II. Les entreprises de production .............................................................................................. 12
III. Les agriculteurs-multiplicateurs et la production de semences .......................................... 13
IV. Les emplois dans la filière ................................................................................................... 14
La filière semences par groupe d’espèce .......................................................... 15
I. Le maïs semence ................................................................................................................... 15
Une filière organisée et dynamique ........................................................................................... 15 Enjeux pour le maïs semences en Pays de la Loire ...................................................................... 16 Perspectives .......................................................................................................................... 17
II. Les semences potagères et florales ..................................................................................... 17
Une production traditionnelle en Anjou ...................................................................................... 17 Enjeux pour les semences potagères en Pays de la Loire ............................................................. 18 Perspectives .......................................................................................................................... 20
III. Les semences fourragères .................................................................................................. 21
Une région à fort potentiel de production................................................................................... 21 Enjeux pour les semences fourragères en Pays de la Loire ........................................................... 22 Perspectives .......................................................................................................................... 23
IV. Les semences de céréales à paille ....................................................................................... 24
Une production locale pour une utilisation locale ........................................................................ 24 Enjeux pour les semences de céréales à paille ........................................................................... 25 Perspectives .......................................................................................................................... 25
V. Les semences de chanvre...................................................................................................... 26
La suprématie des Pays de la Loire dans tous les maillons de la filière ........................................... 26 Enjeux et perspectives ............................................................................................................ 27
Les semences biologiques ................................................................................ 27
I. Les semences biologiques en France ..................................................................................... 27
II. Les freins au développement des semences biologiques ...................................................... 27
III. Les semences biologiques en Pays de la Loire .................................................................... 28
Pôle Economie et Prospective 4
IV. Perspectives ........................................................................................................................ 29
Conclusion ........................................................................................................ 30
ANNEXES .......................................................................................................... 31
Pôle Economie et Prospective 5
La filière semences des Pays de la Loire
Situation et enjeux
Introduction
De grands groupes semenciers internationaux sont installés en Pays de la Loire et la notoriété du
savoir-faire ligérien, et notamment angevin, dans le domaine des semences est étendue. En
revanche, on connaît moins l’importance de cette filière pour l’économie agricole régionale, les
enjeux auxquels elle doit répondre et les perspectives qui se présentent à elle. C’est ce qui a conduit
les élus de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire à commander cette étude.
Les Pays de la Loire sont une région traditionnelle de production de semences, en particulier en
Anjou où déjà au XIXe siècle, on multipliait les semences pour les besoins locaux et également pour
les expédier hors de la région.
En 2011, la production semencière (hors plants) en Pays de la Loire a généré un chiffre d’affaires
d’environ 56 M€ pour les agriculteurs-multiplicateurs de semences. Cela représente 1 % du chiffre
d’affaires agricole régional et est équivalent à la production de plants potagers ou de champignons.
A titre de comparaison, l’arboriculture a dégagé un chiffre d’affaires de 121 M€, l’horticulture
pépinière de 303 M€ et la production légumière de 269 M€. La région des Pays de la Loire figure en
haut du palmarès des régions françaises productrices de semences. En 2012, elle s’est ainsi classée
1re pour les semences fourragères, 2e pour les semences potagères et 3e pour les semences de maïs.
La croissance du marché des semences au niveau français et mondial conjuguée aux atouts de la
région sur les plans pédoclimatique et humain place ce secteur dans un contexte porteur.
Cependant, se dessinent aujourd’hui des tendances moins favorables telles que la réduction du
nombre d’agriculteurs-multiplicateurs, et leur intérêt plus marqué pour des cultures de
consommation (céréales, maïs,..) moins exigeantes en temps de travail et néanmoins très
rémunératrices en raison de la flambée des cours des matières premières agricoles.
Pôle Economie et Prospective 6
71
Entreprises de
sélection
253
Entreprises
de
production
17000
Agriculteurs
multiplicateurs
23000
Points de vente :
Coopératives, négoce,
grandes surfaces
Utilisateurs :
agriculteurs,
particuliers,
collectivités
Création de 500
nouvelles
variétés par an
Triage, traitement,
conditionnement des
semences
Eléments de cadrage
I. Périmètre de l’étude
Cette étude a pour objectif de dresser un état des
lieux de la filière semences en Pays de la Loire et
d’en dégager les enjeux. Elle ne s’intéresse qu’aux
semences produites en Pays de la Loire et ne couvre
pas la production de plants de légumes, de plants
horticoles et de plants de pommes de terre. L’étude
analyse la filière par groupe d’espèces.
Les sources utilisées sont :
D’une part des sources bibliographiques :
FNAMS, GNIS, ISF, Chambre d’Agriculture de
Maine-et-Loire
D’autre part des entretiens menés auprès
d’une trentaine de professionnels :
responsables d’entreprises de production,
agriculteurs-multiplicateurs, responsables
d’organisations professionnelles, GNIS,
Chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire.
Tableau N°1 : Semences cultivées en Pays de la Loire
Groupes d’espèces Espèces produites
en Pays de la Loire en 2011
Céréales à paille et
protéagineux
Blé Blé tendre, blé dur
Autres céréales Triticale, orge, sarrasin, avoine
Protéagineux Pois protéagineux, féverole, lupin blanc
Maïs et sorgho Maïs Maïs
Oléagineux Crucifères
Colza oléagineux, colza fourrager, moutarde brune,
moutarde blanche
Tournesol Tournesol
Betteraves et chicorées Betterave Betterave fourragère
Fourragères et gazon
Graminées Ray grass d’Italie, Fétuque élevée, Ray grass hybride,
dactyle, Ray grass anglais, fétuque rouge
Légumineuses Luzerne, Trèfle violet, pois fourragers, trèfle incarnat,
vesce commune
Autres fourragères Chou fourrager
Lin et chanvre Lin Lin oléagineux
Chanvre Chanvre monoïque
Potagères et florales
Florales
ornementales Florales
Légumes secs Pois potager, haricot nain, autres haricots
Potagères fines
Oignon, betterave potagère, persil, radis, mâche, carotte,
chicorée à feuilles, poireau, poirée, navet, endive, choux,
épinard, coriandre …
II. Les maillons de la filière au niveau national
L’analyse porte principalement sur les maillons « entreprises de
production » et « agriculteurs-multiplicateurs ». Les maillons
sélection et distribution sont évoqués.
La filière semence nationale peut être schématisée de la façon
suivante (source : GNIS) :
Pôle Economie et Prospective 7
La production de semences en France
I. Les instances nationales de la
filière
La filière semences française est une filière très
organisée avec des instances de concertation actives
et efficaces qui ont contribué à hisser la France aux
premiers rangs des pays producteurs et exportateurs
dans le monde.
Le GNIS (Groupement National interprofessionnel
des Semences) réunit les organisations
professionnelles de la filière semences et plants :
entreprises de sélection, entreprises de production,
agriculteurs-multiplicateurs, distributeurs,
utilisateurs.
Le GNIS est organisé en 8 sections spécialisées :
céréales à paille et protéagineux, maïs et sorgho,
plantes fourragères et à gazon, betteraves et
chicorées industrielles, plants de pomme de terre,
plantes oléagineuses, lin et chanvre, plantes
potagères et florales.
Les missions du GNIS sont :
La coordination et l’harmonisation des
relations entre tous les professionnels de la
filière. Les 8 sections du GNIS, lieux de
dialogue, organisent la concertation entre les
acteurs et favorisent l’échange d’informations,
La représentation du secteur des semences
auprès des pouvoirs publics et plus largement
de la société. Le GNIS informe sur les rôles
joués par les différents acteurs de la filière
auprès des distributeurs, des utilisateurs, des
enseignants…,
L’organisation du bon approvisionnement du
marché français en semences de qualité,
Le contrôle de la qualité des semences et la
certification des semences agricoles. Pour
pouvoir être commercialisées, les semences
d’une variété de grandes cultures ou de
cultures fourragères doivent être certifiées.
C’est le SOC (Service Officiel de Contrôle et de
Certification), service technique du GNIS qui
assure cette mission déléguée par les Pouvoirs
publics depuis 1962,
La mise en place de formations pour les
acteurs de la filière.
Le CTPS (Comité Technique Permanent de la
Sélection) est un comité consultatif qui propose au
Ministère de l’Agriculture, l’inscription de nouvelles
variétés végétales. Il définit les règles d’inscription et
les protocoles d’essais à suivre en vue de cette
inscription. Ceux-ci sont ensuite mis en place par le
GEVES. Si la nouvelle variété subit avec succès les
différentes épreuves concernant la DHS (distinction,
homogénéité, stabilité) et la VATE (valeur
agronomique, technologique et environnementale), le
CTPS propose l’inscription au Ministère de
l’agriculture. La décision d’inscription est publiée au
Journal Officiel.
Le GEVES (Groupe d’Etude et de contrôle des
Variétés Et des Semences), constitué par l’INRA, le
La protection des obtentions végétales et le financement de la recherche
Lorsqu’un obtenteur crée une variété, il peut la faire protéger par un Certificat d’Obtention Végétale (COV)
qui lui donne un droit de production et de commercialisation exclusif. Quiconque veut alors produire et
commercialiser cette variété doit verser une redevance (royaltie) à l’obtenteur. En revanche, la variété peut
être librement utilisée pour l’expérimentation et la sélection. Dans la pratique, les redevances sont
prélevées, sur chaque sac de semence certifiée produit, par l’organisme chargé de les collecter, la SICASOV.
La SICASOV reverse ensuite les royalties aux obtenteurs en fonction des surfaces de multiplication des
différentes variétés.
Ces redevances constituent la première source de financement de la recherche variétale.
La deuxième source de rémunération pour les obtenteurs est la vente de semences de base (semences qui
sont utilisées par les AMS pour multiplier les semences) aux entreprises de production.
Pour les espèces où la pratique des semences de ferme est répandue (21 espèces de céréales, oléagineux,
protéagineux et fourrages), la loi du 8 décembre 2011 rend cette pratique légale mais prévoit que les
agriculteurs qui utilisent les semences de ferme de variétés protégées par un COV paient une redevance aux
sélectionneurs pour financer la création variétale. Les décrets d’application ne sont pas encore publiés mais
les discussions devraient commencer pour définir les modalités de rémunération des obtenteurs.
En blé tendre, un accord interprofessionnel avait été trouvé dès 2001 pour répondre à cette problématique :
les collecteurs de blé tendre perçoivent, auprès des agriculteurs, une Cotisation Volontaire Obligatoire
(0,50 €/t) sur chaque tonne collectée. Cette CVO a pour but de faire participer les agriculteurs qui
produisent leurs propres semences au financement de la recherche. Les agriculteurs qui utilisent des
semences certifiées reçoivent un avoir pour éviter qu’ils contribuent deux fois au financement de la
recherche.
Pôle Economie et Prospective 8
Pays-Bas16%
France15%
USA15%
Allemagne7%Chili
4%Hongrie
3%
Italie3%
Danemark3%
Chine2%
Canada3%
Autres29%
Exportations totales de semences en 2010(Millions de $US)
Source : ISF 2011
13 30212 550
9 699
4 157
719 525 500 500 420 2600
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
millions $ Valeur du marché des semences
Source : ISF
Ministère de l’agriculture, et le GNIS, mène des
études en vue de l’inscription des variétés végétales
nouvelles au catalogue officiel, de la protection des
variétés, (Certificats d’obtention végétale) et de la
certification des semences avant leur
commercialisation.
La FNAMS est l’organisation qui fédère les
agriculteurs-multiplicateurs.
Créée en 1955, la FNAMS est organisée en
4 sections : céréales et protéagineux, fourragères,
potagères et betteraves industrielles. Les
multiplicateurs des autres espèces sont également
représentés à la FNAMS par leurs associations
nationales mais celles-ci prennent en charge leurs
propres activités syndicales et techniques. Il s’agit de
l’ANAMSO (Association Nationale des Agriculteurs
Multiplicateurs de Semences Oléagineuses), le
SNAMLIN (Syndicat National des Agriculteurs
Multiplicateurs de Lin), la FNPC (Fédération Nationale
des Producteurs de Chanvre), l’AGPM semences
(Association Générale des Producteurs de Maïs), la
FNPPPT (Fédération Nationale des Producteurs de
Plants de Pomme de terre).
La FNAMS est composée de sept unions régionales
(Nord-Picardie, Pays de la Loire-Bretagne, Nord-Est,
Ouest-Océan, Sud-Ouest, Sud-Est, Centre) qui
fédèrent les syndicats départementaux.
La FNAMS a une activité syndicale de défense des
agriculteurs-multiplicateurs de semences et une
activité technique de recherche et développement sur
les semences potagères et florales, fourragères, de
céréales et protéagineux et de betterave. Des
programmes d’expérimentation sont élaborés dans le
cadre du GNIS et financés principalement par
l’interprofession, avec un appui des pouvoirs publics
sur certains dossiers.
La FNAMS est l’actionnaire principal de LABOSEM,
laboratoire situé à Brain-sur-l’Authion (49) qui
réalise des analyses de pureté spécifique, de taux de
germination, à la demande des établissements
semenciers ou de structures d’expérimentation.
LABOSEM dispense également des formations dans le
triage des semences pour les techniciens des
établissements semenciers.
L’UFS (Union Française des Semenciers) regroupe
depuis 2009 l’activité des six fédérations de défense
des entreprises semencières pour les groupes
d’espèces suivants :
Céréales à paille et autres espèces Autogames
(ex-AFSA)
Fourragères et de Gazons (ex-FFSFG)
Potagères et florales (ex-FNPSP)
Plantes oléagineuses (ex-Oléosem)
Maïs et de sorgho (ex-Seproma)
Betteraves et chicorée (ex-SPFGB)
et réunit 135 entreprises du secteur des semences :
obtenteurs, établissements producteurs,
distributeurs.
Pour le maïs, la FNPSMS (Fédération Nationale de la
Production des Semences de Maïs et de Sorgho)
rassemble les entreprises semencières et les
producteurs de maïs semences. Son rôle est
d’organiser la production de semences de maïs et
d’en assurer la promotion. Les questions portant sur
l’avenir de la filière y sont discutées.
Pour le chanvre, la FNPC (Fédération Nationale des
Producteurs de Chanvre) assure l’activité de création
variétale et est l’unique obtenteur en France. Elle a
également un rôle de représentation des producteurs.
Elle est intimement liée à la Coopérative centrale des
Producteurs de Chanvre qui a pour mission la
production et la vente de semences de chanvre.
II. La place de la France dans
l’économie mondiale du secteur
des semences
Selon l’ISF (International Seed Federation), le
marché mondial des semences s’élève en 2010
à 45 milliards de $US. Les principaux marchés sont
situés en Asie, en Amérique du Nord et en Europe. La
France est, avec 3,6 milliards de $US, le 3e marché
pour les semences dans le monde, derrière les USA
(12 milliards de $US) et la Chine (9 milliards de
$US).
La France se place, en 2010, au 2e rang des pays
exportateurs de semences derrière les Pays-Bas et
devant les USA, avec 1,081 milliard d’€
d’exportations.
Pôle Economie et Prospective 9
Elle est au premier rang mondial pour les
exportations de semences de grandes cultures, et de
maïs, au 3e rang pour les semences potagères et au
5e rang pour les semences florales.
Deux groupes français figurent dans les 15 plus
grands semenciers mondiaux : Vilmorin à la 4e place
et Desprez à la 13e place.
Les entreprises semencières selon leur chiffre
d’affaires
Le chiffre d’affaires de la filière semences française
est de 2,725 milliards d’€ en 2010/11. Il a progressé
de près de 60 % depuis 2000. Cette progression a
surtout été le fait de la progression des exportations
qui ont plus que doublé tandis que le marché national
augmentait de 36 %. Les échanges français de
semences et plants ont dégagé un excédent
commercial de 601 millions d’€ en 2010/11,
soit 16 % de l’excédent commercial agricole français.
Cet excédent est en augmentation régulière depuis
plus de 20 ans et a triplé en 10 ans.
Tableau N°2 : Chiffres clés du secteur semences
Millions d’€ 2000 2011 Variation
Chiffre
d’affaires 1 710 2 725 +59 %
Ventes en
France 1 207 1 644 +36 %
Export 503 1 081 +114 %
% export 29 % 40 % +38 %
Solde
commercial 201 601 +200 %
Source : GNIS
Le chiffre d’affaires en maïs représente plus du tiers
du total et les semences potagères et florales plus de
20 %. Aujourd’hui, 40 % du chiffre d’affaires de la
filière semences française sont réalisés à
l’exportation. Le maïs est la première espèce
exportée suivi des potagères et des oléagineux. Les
exportations à destination des pays de l’Est
(Hongrie, Roumanie, et Pologne) sont en fort
développement ainsi que sur pays tiers, les
exportations vers la Russie et l’Ukraine.
Tableau N°3 : Répartition du chiffre d’affaires et des exportations par groupe d’espèces et part du
CA à l’exportation en 2011
CA
(Mio €)
Part dans
le CA total
CA export
(Mio €)
Part dans le
CA export
total
Part du
CA à
l’export
Maïs et Sorgho 900 33 % 443 41 % 49 %
Céréales à paille et protéagineux 354 13 % 11 1 % 3 %
Potagères et florales 572 21 % 270 25 % 47 %
Oléagineux, lin et chanvre 327 12 % 152 14 % 46 %
Betteraves et chicorées 191 7 % 97 9 % 51 %
Fourragères 218 8 % 32 3 % 15 %
Autres 164 6 % 86 5 % 33 %
Total 2 725 100 % 1 081 100 % 40 %
Source : GNIS
Les pays de l’UE sont les principales destinations des
exportations françaises de semences avec 71 % du
total. L’Allemagne est le premier client suivi de
l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Belgique. Sur
Pays tiers, les principales destinations sont la Russie,
l’Ukraine, le Maroc, les USA et la Turquie.
La France figure également parmi les premiers pays
importateurs de semences notamment de semences
de maïs en provenance des USA et d’Amérique latine.
III. Etat des lieux de la filière
semences en France
Les sélectionneurs Les entreprises de sélection étaient au nombre
de 79 en 2000. Elles ne sont plus que 71 en 2011,
réparties dans 66 groupes d’appartenance. Dans le
secteur des semences de grandes cultures le nombre
d’entreprises a diminué depuis 10 ans alors que dans
celui des potagères il a augmenté.
Source : Vilmorin
Pôle Economie et Prospective 10
0 40 000 80 000 120 000 160 000
Betteraves
Protéagineux
Lin et chanvre
Graminées
Potagères
Légumineuses
Oléagineux
Maïs
Céréales à paille
Evolution des surfaces de multiplication en France(en hectares)
moyenne centrée sur 2011 moyenne centrée sur 2001
Source : GNIS
L’emploi dans la recherche représente 25 % des
9 400 emplois des entreprises de la filière semences
(sélection + production).
Le budget recherche est de 13 % du chiffre d’affaires
et a augmenté dans les mêmes proportions que celui-
ci.
Sur les 5 dernières années les efforts de recherche
ont augmenté principalement sur les potagères et les
oléagineux où les effectifs ainsi que les budgets ont
progressé.
Tableau N°4 : Chiffres clés des entreprises de sélection en 2011
Céréales et
protéagineux Maïs Fourragères
Oléagineux
et fibres Potagères Betteraves
Pommes
de terre Total
Nombre
d’entreprises 20 13 12 21 23 4 23 66
Effectifs
recherche (ETP) 399 528 80 341 730 133 56 2 281
Variation
2006-2011 -13 % -18 % +7 % +42 % +35 % +15 % +46 % +2 %
Budget recherche
(mio €) 40 67 6 38 62 8 5 236
Variation
2006-2011 +17 % -6 % -14 % +41 % +68 % -11 % +32 % +25 %
Source GNIS
Les entreprises de production Le GNIS dénombre 253 groupes ou entreprises
exerçant une activité de production de semences en
France en 2011. 7 entreprises ont disparu en 5 ans
en raison de la restructuration du secteur coopératif.
Près de 4 500 salariés travaillaient, en 2011, dans le
secteur de la production proprement dite, auxquels il
convient d'ajouter 2 600 emplois dans les fonctions
de marketing, commerciales et administratives.
Ce secteur est créateur d’emplois : les effectifs ont
progressé de 12 % en 5 ans. Les productions de maïs
semence, oléagineux, semences potagères créent des
emplois tandis que les céréales à paille et les
fourragères, dont la production a diminué, en
perdent.
Tableau N°5 : Chiffres clés des entreprises de production en 2011
Céréales et
protéagineux Maïs Fourragères
Oléagineux
et fibres Potagères Betteraves
Pommes
de terre Total
Nombre
d’entreprises 74 23 31 44 35 10 130 253
Effectifs (ETP) 969 2 170 453 694 1 672 178 575 7 085
Variation
2006-2011 -12 % +22 % -2 % +67 % +35 % -24 % +1 % +12 %
Source GNIS
Les surfaces en multiplication
Depuis 10 ans, les surfaces en multiplication de
semences varient de 310 000 à 340 000 ha,
représentant un peu plus de 1 % de la SAU française.
Des évolutions diverses sont observées selon les
espèces.
On compte environ 150 000 ha de semences de
céréales à paille en France. Ces surfaces ont baissé
de 12 % en moyenne triennale entre 2001 et 2011.
Cette évolution ne suit pas celle des surfaces de
cultures qui, elles, ont augmenté d’environ 5 % sur la
période.
Alors que les superficies consacrées à la culture du
maïs, grain et fourrage, ont tendance à diminuer,
les surfaces françaises de maïs semence progressent
de 25 % en 10 ans.
L’essentiel de cette hausse s’est réalisé sur
les 5 dernières années pour répondre à la demande à
l’exportation, notamment vers l’Allemagne
(développement de la production de biogaz) et les
pays de l’Est.
La France exporte 55 % de sa production de
semences de maïs et est ainsi le premier exportateur
mondial de semences de maïs.
Pôle Economie et Prospective 11
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
Surfaces en multiplication de semencesen France (en hectares)
Protéagineux Potagères Fourragères Oléagineux
Source : GNIS
20 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
160 000
180 000
Surfaces en multiplication de semences de céréales à paille et maïs en France (en hectares)
Céréales à paille Maïs Source : GNIS
La production de protéagineux en France a diminué
de plus d’un tiers depuis 10 ans. Les surfaces en
multiplication de semences sont tombées de
20 000 ha en 2001 à 10 000 ha en 2011.
Les surfaces de production de semences d’oléagineux
ont plus que doublé sur la période, passant de
12 000 à 26 000 ha. Cette hausse est due à
l’accroissement des cultures d’oléagineux en France
(+21 % sur la période) mais aussi au développement
des débouchés à l’exportation.
En semences potagères, les surfaces augmentent de
53 % passant de 5 000 ha à 8 500 ha pour les
semences de légumes secs et de 5 800 ha à 9 100 ha
pour les semences potagères fines.
La production de semences fourragères a tendance
à décliner. Les surfaces se sont réduites de 18 %
avec une baisse accentuée pour les graminées
(-35 %) et moins marquée pour les légumineuses
(-15 %). Ce secteur se distingue par le caractère
cyclique de ses campagnes. Les surfaces mises en
production dépendent du contexte météorologique et
de la nécessité ou non pour les éleveurs de
réimplanter des prairies.
Ainsi la production de semences fourragères a
augmenté dans les années qui ont suivi la canicule de
2003, de même la campagne 2010/2011 a subi un
printemps très sec conduisant les éleveurs à semer
des prairies des juillet afin de reconstituer au plus
vite leurs stocks fourragers.
Les agriculteurs-multiplicateurs de semences (AMS) En 2011, 17 000 agriculteurs ont multiplié des
semences. C’est en Midi-Pyrénées, Centre, Aquitaine
et Pays de la Loire que l’on rencontre le plus
d’agriculteurs multiplicateurs. Le nombre d’AMS
diminue en France pour la plupart des espèces à
l’exception des oléagineux.
La surface moyenne en multiplication de semences
est passée de 13 à 18 ha entre 2000 et 2011. Les
surfaces moyennes les plus importantes sont en
céréales à paille. Un agriculteur peut multiplier des
espèces différentes et parfois des variétés différentes
d’une même espèce sur son exploitation.
Tableau N°6 : Surface moyenne en
multiplication de semences chez les AMS
ha 2000 2011
Céréales à paille 17,3 20,8
Maïs et sorgho 10,3 15,0
Potagères et florales 3,9 8,4
Betteraves et chicorées 2,3 4,6
Lin et chanvre 17,9 14,0
Fourragères 8,1 9,4
Oléagineux 6,4 8,9
Ensemble 13,3 18,3
Source GNIS
L’organisation de la filière semences régionale
L’activité semencière est implantée en Pays de la
Loire depuis longtemps, tant au niveau de la
sélection des plantes que de la multiplication des
semences. Près de 1 800 agriculteurs ligériens
multiplient des semences sur une surface de
29 400 ha.
Le Maine-et-Loire a été choisi comme lieu
d’implantation d’organismes officiels de la filière tels
que le GEVES dont le siège est à Beaucouzé, et la
SNES (Station nationale d’Essais de Semences) qui
dépend du GEVES. Le siège de l’OCVV (Office
communautaire des Variétés Végétales), chargé de
mettre en œuvre le régime communautaire de
protection des obtentions végétales, est également
situé à Angers.
C’est aussi à Angers que Végépolys, le pôle de
compétitivité du végétal spécialisé, s’est implanté
pour développer l’innovation dans ce secteur, et
notamment dans le domaine des semences.
Pôle Economie et Prospective 12
I. Les obtenteurs
Les Pays de la Loire, et particulièrement l’Anjou,
concentrent un grand nombre d’entreprises
semencières d’envergure européenne ou mondiale
sur leur territoire avec des stations expérimentales
en semences de maïs, d’espèces potagères et
florales, de gazons et d’espèces fourragères, de
chanvre et d’oléagineux.
Tableau n°7 : Les obtenteurs présents en Pays de la Loire
NOM Groupe Nationalité Commune Activité en Pays de la Loire
BEJO Graines France BEJO ZADEN Pays-Bas Beaufort en Vallée
(49)
Expérimentation en semences
potagères
Clause LIMAGRAIN France La Bohalle (49) Sélection de semences potagères
DLF France DLF Trifolium Danemark Les Alleuds (49) Expérimentation en gazons
ENZA ZADEN France ENZA ZADEN Pays-Bas Allonnes (49) Sélection de semences potagères
EUROGRASS Breeding
France EURO GRASS
Allemagne
Danemark
Les Rosiers sur Loire
(49) Sélection de semences de gazon
Fédération Nationale des
Producteurs de Chanvre FNPC France
Neuville sur Sarthe
(72) Sélection de semences de chanvre
LIMAGRAIN LIMAGRAIN France Longué (49)
Les Alleuds (49)
Sélection de semences de maïs
Sélection de semences de tournesol
et colza
MONSANTO MONSANTO USA Andard (49) Sélection de semences de maïs
NUNHEMS France BAYER CROP
SCIENCE Allemagne Soucelles (49)
Expérimentation en semences
potagères
SYNGENTA SEEDS SYNGENTA Suisse Les Ponts de Cé (49) Expérimentation en semences
potagères et florales
VILMORIN LIMAGRAIN France LA Ménitré (49) Sélection de semences potagères
Source : GNIS
II. Les entreprises de production
La production de semences peut être réalisée
directement par l’obtenteur qui passe alors des
contrats avec des agriculteurs-multiplicateurs.
C’est le cas dans les Pays de la Loire de la plupart
des sélectionneurs présents sur le territoire
(Limagrain, Béjo France, Nunhems, Vilmorin,
Syngenta, HM Clause Caussade semences…). Le
sélectionneur peut aussi confier tout ou partie de la
production à une entreprise de production ou
prestataire qui passera les contrats avec les
agriculteurs.
Ces entreprises sont parfois présentes en Pays de la
Loire mais il en existe un grand nombre qui n’ont pas
d’établissement en Pays de la Loire mais qui font
travailler des agriculteurs-multiplicateurs ligériens.
En Pays de la Loire, plus de vingt entreprises de
production de semences sont recensées. Ces
entreprises peuvent être des coopératives ou des
sociétés privées. Les principales coopératives de la
région des Pays de la Loire passent des contrats de
prestation de service avec des obtenteurs pour
mettre des semences en production chez leurs
adhérents.
C’est le cas d’Agrial, de la CAVAC, de Terrena. Les
prestations réalisées par les prestataires pour les
semenciers sont variables selon les contrats. Cela va
du simple nettoyage des graines et leur livraison à
l’usine du donneur d’ordre jusqu’au triage, calibrage,
traitement phytosanitaire, conditionnement,
préparation de la commande, livraison du client.
En effet, le prestataire peut avoir ou non un outil de
production.
Inversement, il existe également des entreprises
ayant des usines de semences en Pays de la Loire
mais qui ne contractualisent pas avec des
agriculteurs ligériens et traitent en Pays de la Loire
des semences produites hors du territoire ligérien.
C’est le cas de Technisem par exemple.
La plupart des contrats passés entre les obtenteurs et
les entreprises de production sont annuels. En règle
générale, ce partenariat est reconduit sur plusieurs
années.
Certains établissements producteurs ont pu négocier
des contrats pluriannuels. Cela leur assure une
meilleure visibilité et sécurise leurs investissements.
Cela permet à l’obtenteur de placer sa production
auprès d’un établissement producteur qui connaît
bien le travail et avec qui il a établi des relations de
confiance.
Pôle Economie et Prospective 13
Loire-Atlantique
1197%
Maine-et-Loire87850%
Mayenne784%
Sarthe22613%
Vendée46626%
Les agriculteurs multilicateurs de semences en Pays de la Loire en 2012
Source : GNIS
Tableau N°8 : Les principaux établissements de production de semences en 2011 dans les Pays de la
Loire
NOM GROUPE Commune Groupe d’espèces Usines de production
AGRIAL Production de
semences AGRIAL Le Mans (72)
Céréales à paille Colza Maïs
St Sylvain (14)
Reignac (37)
BARBARIN Production Fontaine Guérin Potagères
BEJO production SARL BEJO ZADEN Beaufort en Vallée
(49) Potagères Beaufort en Vallée (49)
BENOIST SEM AGRIAL Bonnétable (72) Fourragères Bonnétable (72)
BRARD Graines Graines VOLTZ Longué-Jumelles (49) Potagères Longué-Jumelles (49)
CAUSSADE Semences Fontenay Le Comte
(85)
Céréales à paille
Maïs
Fontenay Le Comte (85)
Hors Pays de la Loire
CAVAC La Roche sur Yon
(85)
Céréales à paille
Maïs
Fourragères
Oléagineux
Petit Pois
Mouilleron le Captif (85)
HM CLAUSE LIMAGRAIN La Bohalle (49) Potagères et florales La Bohalle (49)
CAPL Thouarcé (49) Fourragères
Coopérative Centrale des
Producteurs de Semences
de Chanvre
Beaufort en Vallée
(49) Chanvre Beaufort en Vallée (49)
ELIT Semences Fontaine Guérin (49) Potagères
Ferme de Sainte Marthe Ernest TURC Angers (49) Potagères
GASCHET Graines Les Ponts de Cé (49) Potagères
Germinance Beaugé (49) Potagères
Graines VOLTZ Angers (49) Potagères et florales
GSN Semences VIVADOUR Mazé (49) Potagères Mazé (49)
Leduc et Lubot Fontenay Le Comte
(85)
Potagères, fourragères,
Florales Fontenay le Comte (85)
LIMAGRAIN EUROPE LIMAGRAIN Saint Mathurin sur
Loire (49) Maïs
Saint Mathurin s/Loire
(49)
Loire Seeds Corné (49) Potagères
NOVAFLORE Champigné (49) Florales
NUNHEMS France BAYER
CROPSCIENCE Soucelles (49) Potagères
Triage et calibrage à
Longué-Jumelles
Conditionnement aux
Pays-Bas
PLAN ORNEMENTAL SAS PLAN Angers (49) Florales Angers (49)
RAGT Semences RAGT SA Ruaudin (72) Fourragères Ruaudin (72)
SYNGENTA SEEDS SYNGENTA Les Ponts de Cé (49) Potagères Les Ponts de Cé (49)
TERRENA Semences TERRENA Beaufort en Vallée
(49)
Maïs, céréales à paille,
Oléagineux,
Protéagineux,
Potagères,
Fourragères
Vern d’Anjou (49)
Beaufort en Vallée (49)
Lusignan (86)
VILMORIN SA LIMAGRAIN La Ménitré (49) Potagères La Ménitré
Source : GNIS
III. Les agriculteurs-multiplicateurs
et la production de semences
Selon les données du GNIS, 1 768 exploitations ont,
en 2012, produit des semences en Pays de la Loire,
soit environ 7 % des exploitations ligériennes. Le
département de Maine et Loire regroupe la moitié des
exploitations multiplicatrices de semences de la
région et cette activité concerne 10 % des
exploitations de ce département.
Pôle Economie et Prospective 14
Entre 2000 et 2011 le nombre d’AMS en Pays de la
Loire a diminué au rythme de 5,7 % par an ce qui est
supérieur au taux de diminution des exploitations
professionnelles (-2,3 % entre les recensements
agricoles de 2000 et 2010) et supérieur au taux de
diminution du nombre d’AMS en France (-3,5 %). Les
surfaces en production de semences se sont
légèrement accrues et la surface moyenne consacrée
à la production de semences a donc augmenté. Alors
qu’en 2000 cette surface moyenne était de 7,6 ha,
elle est en 2011 de 15,3 ha soit le double. En 2012,
elle atteint 16,8 ha.
On constate qu’en 2012, le nombre d’agriculteurs
multiplicateurs de semences de maïs, oléagineux,
potagères et graminées fourragères a augmenté. En
revanche il a baissé pour les légumineuses et les
céréales. Les surfaces en multiplication se sont
fortement accrues en maïs, oléagineux et graminées
fourragères.
Tableau N°9 : Nombre d’AMS et surfaces en
multiplication de semences en Pays de la Loire
Source : GNIS
La production de semences a dégagé, en 2011, un
chiffre d’affaires agricole de 56 millions d’€ dont près
de la moitié est issu de la production de semences de
maïs. Cela représente 1 % de la production agricole
finale de la région. En revanche, pour les AMS, la
part des semences dans le produit brut de leur
exploitation est bien supérieure (jusqu’à 80 % du
chiffre d’affaires pour certains des agriculteurs
rencontrés). La multiplication des semences est de
plus en plus réalisée dans des exploitations
spécialisées.
Céréales à paille13%
Maïs48%Oléagineux
4%
Fourragères13%
Potagères19%
Florales0%
Chanvre et Lin2%
Répartition du chiffre d'affaires de la production de semences au stade agriculteurs
Source : GNISProtéagineux
1 %
IV. Les emplois dans la filière
La filière semences des Pays de la Loire est porteuse
d’emplois dans les exploitations, les centres de
sélection, les entreprises de production, les
coopératives, les négociants, les organismes officiels
et professionnels …
Dans les 1768 exploitations ligériennes productrices
de semences, l’activité semences n’est pas unique,
mais elle contribue à leur pérennité ainsi qu’à celle
des postes de salariés agricoles permanents et
saisonniers. Parmi les travaux qui requièrent de la
main d’œuvre saisonnière figurent l’implantation, la
castration (maïs), l’épuration et la récolte. On estime
à plusieurs centaines les emplois saisonniers en
exploitation liés à la multiplication de semences. Ainsi
pour le maïs semence ce sont 60 h/ha qu’il faut
compter en travail saisonnier, ce qui équivaut à
environ 320 équivalents temps plein pour la région.
En l’absence de statistiques officielles on peut
approcher les effectifs employés dans les
établissements semenciers en croisant diverses
sources (annuaire des entreprises de la CRCI,
informations du greffe). Pour les entreprises dont
l’activité n’est pas uniquement semencière, comme
par exemple les coopératives, les entretiens que
nous avons réalisés nous ont permis de connaître le
nombre de postes affectés aux semences. Avec cette
approche on estime à 1 400 environ le nombre
d’emplois au niveau de la sélection et des usines de
production de semences. A cela, il convient d’ajouter
les effectifs saisonniers dans les usines que l’on peut
estimer à 30 h/ha pour le maïs semence ce qui
représente environ 180 ETP.
L’emploi dans les organismes d’appui à la filière
(GEVES, SNES, OCVV, GNIS, FNAMS, Végépolys…)
est également significatif.
En dehors de l’emploi des agriculteurs-multiplicateurs
on peut donc estimer que la filière semences génère
plus de 2 000 emplois dans les Pays de la Loire.
Tableau n°10 : Estimation des emplois dans la
filière semences des Pays de la Loire
Nombre d’AMS 1 768
Emplois saisonniers dans les
exploitations 300
Emplois permanents dans les
entreprises 1 400
Emplois saisonniers dans les
entreprises 200
Emplois dans les organismes 150
2000 2011 variation 2012
Nombre
d’AMS 3 181 1 663 -48 % 1 768
Part/France 13 % 10% /// nd
Surfaces de
multiplication
de semences
24 279 ha 25 434 ha +4,8 % 29 634 ha
Part/France 7% 8 % /// nd
Surface
moyenne 7,6 ha 15,3 ha +100 % 16,8 ha
Pôle Economie et Prospective 15
La filière semences par groupe d’espèce
I. Le maïs semence
Une filière organisée et dynamique
Les premiers hectares de maïs semences
apparaissent dans la région en 1950 grâce à un
courtier en semences, M. HODEE, qui y introduit la
production de semences de maïs hybride précoce. Il
crée ainsi le Maïs Angevin, racheté ensuite par
Limagrain. La région se prête bien au développement
de cette production. En effet le climat tempéré, qui
ne présente ni gelées précoces ni gelées tardives, est
adapté à la production de variétés demi-précoces et
précoces et assure une production régulière. Les
variétés les plus tardives ne trouvent cependant pas
leur place en Pays de la Loire par suite d’un
ensoleillement insuffisant. En Anjou, la pression du
maïs de consommation est assez faible et ne
constitue pas un handicap pour la gestion des
isolements. Dans les autres départements ligériens,
les zones de production sont vastes et présentent
également l’avantage de répartir les risques (gelées,
mauvaise fécondation, risques sanitaires …).
Schéma de la filière maïs semences en Pays de la Loire
Obtenteur Export 49 %
Entreprises de production 305 agriculteurs-multiplicateurs
Coopératives, négociants
Agriculteurs
Peu d’obtenteurs sont présents dans la région.
Seuls, Limagrain et Monsanto y disposent d’une
station de recherche variétale. Limagrain y exerce, de
plus, une activité de production. Comme les quatre
autres entreprises de production présentes en
Pays de la Loire - Agrial, la CAVAC, Caussade et
Terrena - Limagrain met en place des contrats de
multiplication chez les agriculteurs-multiplicateurs.
Ceux–ci étaient au nombre de 305 en 2012.
La CAVAC, Limagrain et Terrena ont chacun une
usine de production de maïs semence en Pays de la
Loire. Terrena dispose aussi d’une usine dans la
Vienne. Pour Agrial, l’usine de semences de maïs est
en Touraine. Le volontarisme des entreprises de
production, qui ont réalisé les investissements
nécessaires, garants d’une activité durable, est une
des raisons de la forte implantation du maïs
semences en Pays de la Loire, région qui n’était pas
prédestinée à produire des semences de maïs au
niveau qui est le sien aujourd’hui. Les entreprises de
production travaillent avec un grand nombre de
semenciers français ou étrangers.
Les agriculteurs-multiplicateurs (AMS) mettent
en avant l’intérêt technique de cette production pour
laquelle généralement ils se passionnent. Les cultures
sont suivies de près par les techniciens des
entreprises.
Les AMS sont organisés en syndicats (Syndicat des
Producteurs de Semences de Maïs 49, Syndicat des
Agriculteurs Multiplicateurs de Maïs Semence
d’Anjou, Syndicat des Producteurs de Semences de
Maïs de Touraine, Syndicat des Agriculteurs
Multiplicateurs de Semences de Maïs de Vendée…).
Le syndicat est le représentant des AMS auprès de
l’entreprise ; il participe au placement des contrats,
et à la gestion des isolements des cultures, négocie la
rémunération des AMS, assure le suivi de la
production et règle les problèmes éventuels entre
l’AMS et l’entreprise.
Le prix payé aux AMS se négocie localement entre
syndicat et entreprise à partir d’indicateurs de
charges établis au niveau national au sein de la
FNPSMS. La rémunération tient compte du prix du
maïs de consommation et une caisse de péréquation
alimentée par les cotisations des producteurs et des
établissements peut intervenir en cas d’accident de
culture non imputable à l’agriculteur.
Ce système de rémunération fait du maïs semences
une des productions de semences les moins risquées
sur le plan économique.
Les Pays de la Loire sont la 3e région productrice de
semences de maïs en France, derrière l’Aquitaine et
Midi-Pyrénées.
Pôle Economie et Prospective 16
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
10 000
haSurfaces de semences de maïs
en Pays de la Loire
85
72
49
Source : GNIS
230
23
52
0
50
100
150
200
250
300
Nombre d'AMS de maïs en Pays de la Loire
49 72 85 Source : GNIS
En 2012, la surface a atteint 8 607 ha soit 12 % des
surfaces nationales. Sur les 10 dernières années, la
position ligérienne s’est renforcée, comme celle des
deux principales régions de production, avec un
rythme d’accroissement des surfaces de 28 % contre
22 % au plan national. Le département de Maine-et-
Loire concentre 70 % des surfaces de maïs semences
régionales, la Vendée 19 % et la Sarthe 11 %.
Après avoir diminué jusqu’à 270 en 2010, le nombre
d’agriculteurs multiplicateurs est remonté à 305 en
2012 en lien avec la croissance du marché et des
surfaces mises en multiplication. La surface moyenne
de maïs semences dans les exploitations est de 28 ha
en 2012 contre 13 ha en 2000. Elle atteint 43 ha en
Sarthe département où les structures d’exploitation
sont plus importantes que dans les autres
départements de la région.
Enjeux pour le maïs semences en Pays de la Loire
La gestion de l’eau
L’eau est indispensable à la production de maïs
semences. Dans le bassin versant de l’Authion, elle
est présente et disponible en quantité, ce qui
constitue un atout majeur. Des aménagements ont
été réalisés dans les années 60 et 70 pour assurer un
niveau d’eau constant dans la Vallée : pompage dans
la Loire en été et refoulement dans la Loire en hiver,
réserve d’eau de 5,5 millions de m3 avec le barrage
de Rillé (37), drainage et réseau collectif d’irrigation.
Dans le cadre du Schéma d’Aménagement et de
Gestion des Eaux, un projet de mise en place de
gestion collective des volumes prélevés est à l’étude.
Se posera alors la question de la répartition des
volumes prélevés entre les utilisateurs, dans un
contexte où l’irrigation est remise en cause par des
mouvements écologistes actifs dans la Vallée. Des
travaux d’amélioration des réseaux collectifs
d’irrigation et la création de bassins de rétention font
ainsi l’objet de vives oppositions. Les pompages dans
la Loire sont également remis en cause.
Le réseau de drainage de la Vallée serait aussi à
conforter et à développer. De l’eau stagnante au
champ est néfaste à la qualité des grains, cependant
la réalisation de projets de drainage devient plus
difficile en raison de la réglementation sur la
protection des zones humides et de l’interprétation
restrictive qui peut en être faite.
Dans les autres zones de production de maïs
semences de la région, des quotas d’irrigation sont
en place. En cas de restriction d’eau, la production de
maïs semences bénéficie de dérogations. Les
principales craintes exprimées par les AMS
concernent l’avenir de ces dérogations, si un
durcissement de la réglementation sur l’irrigation
devait avoir lieu, et le risque de voir apparaître une
incompréhension de la part des agriculteurs non
producteurs de semences.
Pour les différents acteurs de la filière rencontrés
l’enjeu est bien de maintenir une gestion de l’eau
favorable à la production semencière. En la matière,
faire connaître le travail déjà réalisé depuis 25 ans
dans le suivi de l’irrigation est essentiel.
La concurrence des céréales de
consommation
Le système de rémunération du maïs semences
réduit le risque économique pour les AMS.
Cependant, cette production comporte des
contraintes fortes, notamment en termes de
travail (semis en plusieurs passages successifs,
désherbage, castration) et de coûts de production.
Les AMS sont généralement motivés pour continuer
cette production cependant les entreprises
semencières reconnaissent qu’elles doivent consentir
des efforts plus importants pour les convaincre qu’il
Pôle Economie et Prospective 17
y a quelques années, quand les prix des céréales de
consommation étaient moins attractifs.
L’agrandissement des exploitations
Par ailleurs, l’agrandissement des exploitations
s’accompagne souvent d’une simplification des
systèmes d’exploitation qui peut être un frein à la
production de maïs semences. Notons qu’au
contraire, pour d’autres AMS, la reprise de terre peut
être une opportunité de développer la production de
maïs semences en réduisant les contraintes liées à
l’isolement des cultures (200 m de toute culture de
maïs).
Perspectives
Le marché du maïs semences est actuellement
porteur. Les surfaces de multiplication se sont
accrues en 2011 et 2012. La production qui avait, il
y a quelques années, été délocalisée dans les pays de
l’Est est maintenant partiellement revenue en France
pour approvisionner le marché intérieur français et
pour l’exportation.
Les entreprises de la région des Pays de la Loire se
sont investies pleinement dans cette production en se
dotant d’outils industriels performants. Grâce à des
relations constructives entre syndicats et semenciers
la rémunération des AMS reste incitative. Un
partenariat fort entre agriculteurs et semenciers dans
la gestion de la problématique de l’eau s’est établi.
Pour toutes ces raisons, les opérateurs de la filière
sont plutôt confiants dans l’avenir de la production de
maïs semences en Pays de la Loire.
II. Les semences potagères et
florales
Une production traditionnelle en Anjou Les semences potagères sont ancrées de longue date
sur le territoire angevin. Les sélectionneurs présents
y exercent soit une activité de sélection (HM CLAUSE,
ENZA ZADEN, et VILMORIN) soit des
expérimentations de recherche (BEJO, NUNHEMS et
SYNGENTA).
L’activité de production est assurée par une quinzaine
d’entreprises (voir tableau N°8), parmi lesquelles six
obtenteurs, qui mettent en place des contrats de
production avec des AMS. Ces entreprises sont
prestataires pour un large éventail de sélectionneurs
français ou étrangers.
La forte présence de ces entreprises semencières
assure la pérennité de la production sur le territoire.
Certaines maisons sont implantées depuis longtemps
(VILMORIN depuis 1850) et d’autres se sont
installées plus récemment afin de bénéficier de
l’environnement favorable de ce bassin de production
de légumes et de la présence d’écoles supérieures et
d’instituts spécialisés dans le végétal (BEJO en 1987,
ENZA ZADEN et NUNHEMS en 1996).
Les semences produites en Pays de la Loire sont
dirigées soit vers des outils de production situés en
Pays de la Loire, où sept usines sont présentes, soit
dans d’autres régions. Les outils industriels ligériens
traitent aussi des semences qui ne sont pas
multipliées dans la région.
La commercialisation des semences est effectuée par
les obtenteurs donneurs d’ordre. En dehors de
l’exportation, il existe deux marchés distincts pour les
semences potagères : le marché des professionnels
tels que les maraîchers, et les conserveurs, et le
marché du grand public.
Schéma de la filière semences potagères et florales en Pays de la Loire
Obtenteur Export 47 %
Entreprises de production 469 agriculteurs-multiplicateurs
Conditionneurs
Jardineries, GSA, GSB, GMS
Particuliers
Coopératives, négociants en espaces verts
Maraîchers, Horticulteurs,
Collectivités, Conserveurs
Distributeurs spécialisés sur le
marché professionnel
Pôle Economie et Prospective 18
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
haSurfaces de semences potagères
en Pays de la Loire
85
72
53
49
44
Source : GNIS
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
haSurfaces de semences
potagères fines en Pays de la Loire
49
85
Source : GNIS
Avec 2 650 ha de semences potagères en 2012, soit
16 % de la superficie nationale, la région Pays de la
Loire est la 2e région productrice derrière la région
Centre. 80 % des surfaces de semences de légumes
secs et 90 % des surfaces de semences potagères
fines de la région sont situées dans le Maine-et-Loire.
La Vendée est le 2e département producteur de la
région.
Alors qu’en région Centre, il s’agit principalement de
productions de plein champ sur de grandes surfaces
(14 ha en moyenne par AMS), en Pays de la Loire, les
surfaces sont plus petites (7 ha / AMS) et les cultures
sous abris se développent. Les estimations du GNIS,
basées sur les déclarations des établissements, font
ainsi état de 77 ha de cultures de semences sous
abris en 2012 alors que seulement 47 ha étaient
comptabilisés en 2008.
Le parcellaire des exploitations ligériennes est adapté
à la production de petites quantités et permet de
mieux répartir les risques liés aux attaques
parasitaires ou aux aléas climatiques. En revanche, la
concentration de la production sur un territoire limité
(vallée de l’Authion) accroît la difficulté de gestion
des isolements et augmente le risque de pureté.
Ces difficultés sont toutefois palliées par une bonne
organisation de la filière pour la gestion des
isolements. Les surfaces de multiplication de
semences potagères fines sont en forte croissance
dans le Maine-et-Loire (+35 % depuis 2008).
Les AMS ont acquis un solide savoir-faire dans la
multiplication de semences potagères et sont
généralement spécialisés dans cette production. Ils
ont investi soit individuellement soit collectivement
dans des équipements de nettoyage et de séchage
des graines ce qui implique pour eux une forme
d’engagement dans la production et constitue pour
les établissements semenciers la garantie de
conserver un certain nombre de multiplicateurs dans
la région. Près de la moitié des effectifs ont disparu
entre 2000 et 2005 mais depuis le milieu des années
2000, le nombre d’AMS potagères se maintient entre
400 et 500. 90 % d’entre eux sont en Anjou.
Enjeux pour les semences potagères en Pays de la Loire
La gestion de l’eau
Comme pour la production de maïs l’eau est un enjeu
essentiel. Elle sécurise les volumes et la qualité des
produits. Aujourd’hui, la ressource en eau est
présente dans la Vallée de l’Authion. L’eau est moins
disponible en Vendée où, pour les agriculteurs qui
n’irriguent pas à partir de retenues d’eau, des quotas
d’irrigation s’appliquent. Des évolutions
réglementaires pourraient rendre cette ressource
moins sûre (voir paragraphe sur le maïs semences).
Les AMS redoutent des restrictions éventuelles
d’eau. Cela pourrait entraîner une réduction des
surfaces de potagères. Les contrats de production ne
sont attribués qu’aux surfaces bénéficiant d’une
ressource en eau suffisante et sécurisée.
Le maintien du nombre d’AMS
Les exploitations ont tendance à s’agrandir et à se
spécialiser dans certaines espèces potagères dans un
souci de simplification. Pour les semenciers, trouver à
placer de petits contrats pourrait devenir plus
difficile.
Par ailleurs, l’agrandissement, conjugué à une
aspiration légitime des jeunes générations à diminuer
leur temps de travail, pourrait être source de
difficulté à placer des contrats dans les années à
venir. Les contraintes de la production de semences
potagères jugées trop fortes, même avec un
différentiel de rémunération sensible avec les
cultures de consommation, décourageraient la
production. L’enjeu est donc le maintien du nombre
d’AMS par l’insertion plus forte de jeunes agriculteurs
Pôle Economie et Prospective 19
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
Nombre d'AMS Potagèresen Pays de la Loire
49
85
Source : GNIS
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
ha Surfaces de semences de légumes secs en Pays de la Loire
44
49
53
72
85
Source : GNIS
dans le réseau de producteurs. Une sensibilisation à
la production des semences auprès des jeunes des
lycées agricoles visant à faire découvrir ce métier
apparaît utile à plusieurs interlocuteurs rencontrés
AMS ou semenciers.
La diminution des risques de cette
production
Il n’existe pas pour les productions de semences
potagères de prix de référence interprofessionnel.
L’entreprise semencière fixe la rémunération. Elle
communique également à l’AMS un rendement
escompté.
Pour certaines productions, il existe des forfaits qui
apportent une garantie financière en cas de mauvaise
germination. Aucune caisse de péréquation
n’intervient en cas d’accident de culture comme cela
se pratique en maïs semence. L’agriculteur est payé
sur le résultat (rendement, pureté variétale et faculté
germinative). Si la pureté est insuffisante, le
semencier peut être amené à refuser la production.
Les fortes hausses des cours des céréales et du maïs
semence en 2008, ont conduit les semenciers à
accroître la rémunération des semences potagères.
Le maïs semences est la principale culture
concurrente pour les semences potagères en Pays de
la Loire.
Le caractère risqué des productions de semences
potagères peut être un frein pour les JA à choisir ces
productions. Les entreprises semencières proposent
des contrats annuels et ne s’engagent pas sur la
durée. Si les performances techniques sont bonnes,
les surfaces peuvent augmenter mais le JA n’a
aucune garantie à moyen ou long terme. Les
établissements qui proposent les contrats souhaitent
cependant développer des réseaux de producteurs
stables.
La question de la rémunération se pose avec
beaucoup d’acuité pour certaines cultures comme le
pois potager. Les marges brutes dégagées sont
inférieures à celles du blé, décourageant les
producteurs.
Le développement des investissements
dans les exploitations
En semences de haricot et d’oignon, un des facteurs
limitant au développement de la production est la
disponibilité insuffisante de matériel de récolte. Peu
d’agriculteurs sont équipés en raison du coût élevé de
ces équipements et les investissements en commun
sont peu pratiqués à la différence de ce qui s’observe
en Beauce, autre grande région de production. La
mécanisation de la récolte permet souvent
d’améliorer la marge en réduisant les frais de main
d’œuvre.
L’amélioration de la diffusion des
références économiques
En semences potagères, une estimation du potentiel
de rendement doit être délivrée à l’AMS dans le
contrat. On constate des écarts de productivité
grainière entre variétés parfois très élevés, rendant
difficile l’estimation du produit brut espéré. La FNAMS
établit des références technico-économiques mais les
AMS manquent d’informations sur ces références. La
diversité des espèces et des contrats fait qu’il y a
pratiquement un métier par espèce avec un savoir-
faire particulier. Cette diversité n’est pas favorable
aux échanges entre agriculteurs et ne permet pas
aux syndicats d’être aussi fédérateurs qu’en maïs
semences. Les AMS ont donc plus de difficultés à se
situer par rapport aux performances des autres
agriculteurs et aux autres cultures de semences.
L’adaptation aux restrictions d’usage de
produits phytosanitaires
Certaines espèces de semences potagères sont
produites sur une surface trop faible pour intéresser
la recherche phytosanitaire. Malgré le travail mené
par le service technique de la FNAMS, il n’existe
parfois que très peu de produits homologués pour ces
cultures. Certains usages sont non ou insuffisamment
pourvus. Par ailleurs le Grenelle de l’Environnement
ainsi que l’évolution des réglementations
européennes conduisent à des retraits de matières
actives préjudiciables à la maîtrise de la qualité
sanitaire et à la pureté spécifique des cultures. Cet
alourdissement des contraintes de production de
semences est d’autant plus dommageable que c’est
par la semence (variétés tolérantes à la sécheresse,
aux maladies) que l’agriculture pourra répondre aux
défis qui lui sont posés et donc contribuer à la
préservation de l’environnement.
Pôle Economie et Prospective 20
Perspectives
La consommation de légumes est en hausse dans le
monde avec l’accroissement de la population
mondiale. Le marché des semences potagères est en
expansion.
Traditionnellement, la production de semences
potagères se faisait dans les régions de production de
légumes. Aujourd’hui ce lien n’existe plus, les
distances d’acheminement ne sont plus un obstacle
et les établissements semenciers ont diversifié leurs
zones de multiplication de semences en France
comme à l’étranger. La production ligérienne se
trouve en concurrence avec celle de pays dans
lesquels la réglementation phytosanitaire est moins
contraignante, où les charges de main d’œuvre sont
moins élevées.
Cependant la hausse des coûts de production touche
également des régions concurrentes et les
semenciers prévoient une hausse de production en
France et particulièrement en Pays de la Loire où le
savoir-faire des AMS et les conditions
pédoclimatiques assurant la régularité de la
production sont appréciés.
De leur côté, les AMS sont attachés à ces productions
très techniques et attrayantes, malgré l’augmentation
des prix des grandes cultures. Ils souhaitent
cependant conserver de bonnes conditions de
production, dont l’accès à l’eau, qui limitent les
risques de faible récolte. Ainsi, les productions pour
lesquelles des possibilités de traitements
phytosanitaires existent, comme l’oignon par
exemple, auront leur faveur. En revanche, les
surfaces en multiplication de semences de pois seront
de plus en plus difficiles à placer en l’absence de
revalorisation. Certains AMS expriment des réserves
sur la volonté, ou la possibilité, pour de jeunes
agriculteurs de se lancer dans la multiplication de
semences en raison des contraintes de travail et des
investissements nécessaires. Les cultures sous abris,
qui bénéficient d’un accompagnement financier des
semenciers pendant les premières années et de
forfait de rémunération seront plus à même de les
attirer d’autant que les tunnels sont présents en
Vallée de l’Authion, région de tradition légumière.
Les semences florales
L’Anjou est la première région productrice de semences florales cependant il n’existe pas de statistiques
officielles sur l’évolution des surfaces. De nombreux établissements interviennent sur ce marché dont les
plus importantes sont Plan, HM Clause, Syngenta, Nova-Flore, Terrena.
Il s’agit de productions très variées avec un grand nombre d’espèces et des surfaces de multiplication très
faibles par espèce. Les techniques culturales diffèrent d’une espèce à l’autre. La plupart de ces productions
n’ont pas de produits phytosanitaires adaptés pour le désherbage. Les agriculteurs ne veulent pas prendre
de risques par rapport à la conditionnalité avec des produits qui ne seraient pas homologués. Ces cultures
nécessitent donc beaucoup de main d’œuvre. Les entreprises n’expriment pas toutes des difficultés à trouver
des AMS. Certaines continuent à placer des contrats chez les AMS de potagères fines.
En général ce sont des exploitations spécialisées en semences. La multiplication de semences florales
comme complément de revenu chez les éleveurs est en perte de vitesse D’autres entreprises s’adressent
plutôt à de jeunes retraités passionnés qui ont conservé une parcelle de semences florales.
Les AMS privilégient les semences florales mécanisables pour la récolte et le désherbage ou qui peuvent être
désherbées chimiquement. Ils sont aussi exigeants sur la rémunération car ce sont des productions risquées.
Les perspectives
Le marché est très concurrentiel. Il a tendance à rétrécir vers les horticulteurs et vers les particuliers en
raison de la crise économique. Pour les établissements semenciers il faut prendre des parts de marché pour
se maintenir.
L’évolution récente a été marquée d’abord par la percée des mélanges de fleurs semés en direct par les
agriculteurs sur les jachères puis par l’utilisation de ces mélanges floraux par les collectivités et les
particuliers ce qui a redonné de la vigueur au marché. Certaines entreprises ont tenté de délocaliser la
production à l’étranger où la main d’œuvre est moins chère mais les lots produits manquaient de pureté et la
production a été ramenée en France. Les entreprises jugent la production angevine très fiable.
Pôle Economie et Prospective 21
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
ha Surfaces de semences fourragèresen Pays de la Loire
85
72
53
49
44
Source : GNIS
III. Les semences fourragères
Une région à fort potentiel de
production Deux obtenteurs ayant une activité de recherche
dans la région sont établis en Pays de la Loire : aux
Alleuds, DLF France expérimente des variétés de
gazons, et aux Rosiers sur Loire, Eurograss
sélectionne des variétés dactyle et fétuque élevée.
Benoist Sem, la CAPL, la CAVAC, Jouffray-Drillaud,
Leduc et Lubot, RAGT, Terrena sont les principales
entreprises plaçant des contrats chez des agriculteurs
multiplicateurs.
Cinq outils industriels sont présents dans la région,
en Maine et Loire pour Terrena, en Sarthe pour
Benoist Sem et RAGT et en Vendée pour CAVAC et
Leduc et Lubot.
Schéma de la filière semences fourragères en Pays de la Loire
Obtenteur
Entreprises de production 705 agriculteurs-multiplicateurs
Jardineries, GSA, GSB, GMS
Particuliers
Coopératives, négoces agricoles,
négoces en espaces verts
Agriculteurs, paysagistes,
collectivités, hippodromes
Entreprises de production à
l’étranger pour
commercialisation à l’étranger
Délégation de
production
Les semences de graminées et de légumineuses
trouvent des débouchés sur le marché des semences
fourragères (54 % des volumes) avec comme
destinataires finaux les agriculteurs et sur le marché
des semences de gazon (46 % des volumes) avec
comme clients les collectivités et les particuliers.
Les AMS fourragères sont les plus nombreux parmi
les AMS ligériens : 705 en 2012 soit 40 % des AMS.
Les Pays de la Loire sont une région d’élevage où les
cultures fourragères porte-graines ont un intérêt pour
l’approvisionnement en fourrages des exploitations.
La production de semences y est traditionnelle. Le
savoir-faire des multiplicateurs de semences
potagères est très utile pour la multiplication de
certaines semences fourragères (même qualité de
préparation de sol, même technique de culture). Les
conditions pédoclimatiques sont favorables et
assurent une régularité de rendement. La région est
idéalement située dans le principal bassin de
consommation français, l’Ouest de la France.
Pour toutes ces raisons, les Pays de la Loire sont la
1ère région productrice de semences fourragères et
de gazon, devant le Centre et Champagne-Ardenne.
La part de la production ligérienne en France s’est
légèrement réduite en légumineuses passant
de 21 % en 2005 à 19 % en 2011 et a augmenté en
graminées, de 21 % à 25 %.
La production de semences fourragères est cyclique.
Depuis 2005 les surfaces diminuent. En Pays de la
Loire elles ont baissé d’un tiers entre 2005 et 2011,
dont -22 % en légumineuses et -44 % en graminées
mais elles remontent en 2012 grâce aux graminées.
En 2012, 93 % de la production sont concentrés dans
les 3 départements du Maine-et-Loire (40 %), de la
Sarthe (30 %) et de la Vendée (23 %).
Pôle Economie et Prospective 22
Enjeux pour les semences fourragères en Pays de la Loire
Maintenir le nombre d’AMS
Le nombre de multiplicateurs était de 1 094 en 2005,
et de 653 en 2011. Cette érosion n’est pas propre
aux Pays de la Loire puisque la part de la région dans
le nombre d’AMS en France s’est maintenue (22 % en
2005 et 21 % en 2011). Les semenciers expriment
une difficulté de plus en plus marquée pour
convaincre les agriculteurs de contractualiser pour la
multiplication des semences fourragères.
Plusieurs facteurs se combinent pour expliquer cette
situation :
- Le découplage de l’aide PAC a supprimé
l’obligation de produire des semences et la
disparition de cette aide directe n’a pu être
entièrement compensée par les semenciers.
- Comme en potagères, la production de
semences fourragères est risquée
économiquement. Il existe un prix d’arbitrage
interprofessionnel qui fait référence en cas de
litige auquel s’ajoute un supplément du
semencier destiné à encourager les
producteurs et à maintenir le nombre d’AMS
mais en cas d’accident de culture ou de lot
hors norme, l’AMS n’a aucune garantie de
revenu. S’il est éleveur, il ne récoltera que la
production fourragère de la parcelle. S’il n’a
pas d’animaux c’est une perte sèche. Il
n’existe pas d’assurance récolte pour les
cultures fourragères porte-graines. La
concurrence des céréales est très forte chez
les AMS. De plus, en grandes cultures,
l’agriculteur est payé plus tôt dans la saison.
Il peut avoir vendu avant récolte. En
semences fourragères, il perçoit un acompte
en septembre et le solde en janvier. En
Europe, les principaux concurrents pour les
semences fourragères sont le Danemark et la
Pays-Bas où les conditions pédoclimatiques
sont bonnes et la concurrence des céréales
moins forte.
- La production de semences fourragères est
mal valorisée. Les utilisateurs de semences
fourragères sont des éleveurs dont les
revenus subissent la hausse du coût des
matières premières notamment végétales
avec la flambée des céréales. Il leur est donc
difficile d’accepter une hausse des prix des
semences.
- Il existe, au sein de l’Union Européenne, des
concurrences qui ne sont pas toujours
loyales. Ainsi on importe des semences de
luzerne ou de graminées dites certifiées en
provenance d’Italie qui sont en réalité
produites sur des cultures de consommation
à des prix imbattables. De telles pratiques
sont un obstacle à la revalorisation des
productions.
Développer l’utilisation de semences
certifiées
En production fourragère, beaucoup d’agriculteurs
produisent leurs propres semences. Le marché des
semences fourragères évolue en fonction de la
trésorerie des éleveurs et de la météo. Après une
année sèche, les agriculteurs refont leurs prairies en
achetant de la semence certifiée. Cependant
l’agriculteur achète une espèce et pas une variété. La
génétique est mal valorisée auprès des éleveurs. Un
effort de communication doit être poursuivi pour faire
connaître la grande variabilité des variétés au sein
d’une même espèce.
Faire face aux difficultés techniques
L’environnement technique rend la production de
semences de plus en plus difficile. Le retrait du
marché d’un nombre croissant de molécules pose des
problèmes : risque de salissement des parcelles et
défaut de pureté spécifique, destruction de cultures
par des ravageurs. A titre d’exemple la lutte contre le
campagnol devient plus difficile depuis le retrait du
marché du produit destiné à en maîtriser les
populations.
Comme en semences potagères, les sociétés
phytosanitaires ne demandent pas l’homologation
pour les productions de semences fourragères qui
sont de trop petits marchés. La FNAMS réalise des
expérimentations avec les produits sur ces cultures et
s’attache à convaincre les entreprises de faire la
demande d’homologation grâce au dossier technique
qu’elle a constitué.
Ces contraintes réglementaires exposent plus les
AMS français à la concurrence étrangère. En effet,
outre des conditions naturelles plus favorables
(hivers froids et longs limitant le développement des
adventices), des pays tels que le Canada, les USA et
la Nouvelle-Zélande jouissent également d’avantages
réglementaires en termes de fertilisation et de
protection des cultures qui les rendent compétitifs.
Pôle Economie et Prospective 23
389
427
451
385
331
280 283
259
200
250
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450
500
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Nombre d'AMS de luzerne en Pays de la Loire
Source : GNIS
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
haSurfaces de semences de luzerne
en Pays de la Loire
49
72
85
Source : GNIS
Les semences de luzerne
La luzerne est une plante fourragère
d’avenir, contribuant à l’autonomie
fourragère des exploitations, économe en
intrants, résistante à la sécheresse et
productive en période estivale.
Cependant, elle fait partie des espèces les
plus difficiles à placer chez les AMS. En
5 ans, le nombre d’AMS ligériens est
passé de 451 à 259. Pourtant, il existe
peu de territoires où la luzerne peut être
produite et le département de Maine et
Loire, avec des sols argilo- calcaires
drainants au pH supérieur à 6, a des
atouts pour cette production.
Les AMS de luzerne ont connu une
succession de mauvaises années avec
des rendements décevants, de l’ordre de
400 kg/ha contre 600 kg/ha à 1 t/ha
habituellement. Selon les semenciers, les
variétés mises en production ne sont pas
en cause. Il s’agirait plutôt de mauvaises
conditions météorologiques qui se sont
répétées. Les contrats qui sont proposés
aux AMS en luzerne sont de 2 ans avec
la possibilité de la prolonger une 3e voire
une 4e année. La luzerne porte-graine
présente un intérêt agronomique pour la
structure du sol et son bilan azoté.
Cependant, malgré ces qualités, les mauvais rendements conjugués à une rémunération jugée
insuffisante incitent les AMS à en diminuer la surface voire à arrêter la production. Entre 2007 et 2012,
les surfaces de luzerne porte-graine ont diminué de 46 % en Pays de la Loire et 36 % en France.
Perspectives
Le marché des semences fourragères est difficile à
prévoir. Il est sensible aux conditions
météorologiques. Certaines années sont très
productives; ce sont aussi les années où la pousse de
l’herbe est bonne et peu de prairies seront à refaire.
D’autres années sont sèches, moins productives et
ce sont les années où les agriculteurs ont le plus
besoin de semences.
Selon les interlocuteurs, ce marché est perçu, ou
comme stable, ou comme légèrement baissier en
raison l’agrandissement des exploitations d’élevage
et des tensions sur la main d’œuvre qui font que les
animaux pâturent de moins en moins.
Dans tous les cas c’est la diminution du nombre
d’AMS et la concurrence des céréales qui reste le
facteur le plus préoccupant, d’autant qu’il existe un
nouveau marché porteur, celui des couverts
végétaux. L’évolution de la réglementation sur les
Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrates (CIPAN) et
l’obligation de couverture des sols l’hiver ont
encouragé la progression de ce marché. Ces
nouvelles pratiques sont inscrites dans la durée car
les agriculteurs sont maintenant convaincus des
effets bénéfiques de ces couverts (restitution de
l’azote, maîtrise des adventices, structure du sol).
Le marché des semences de gazon à destination du
grand public (55 % des volumes) recule et il est
détenu par la grande distribution (GMS, GSA, GSB,
jardineries) qui exerce une forte pression sur les prix.
Les marques de distributeurs représentent 60 % du
marché et les premiers prix 20 %.
A destination des professionnels (45 % des volumes),
les ventes de gazon diminuent d’année en année
sous la concurrence des pelouses synthétiques qui
sont adoptées par un nombre croissant de
collectivités, avec comme principal argument
l’économie d’eau et d’intrants. Les collectivités se
fournissent auprès des distributeurs en espaces verts
qui ne sont pas des spécialistes du gazon d’où parfois
des déconvenues avec les gazons implantés et le
recours aux surfaces synthétiques. Un travail
Pôle Economie et Prospective 24
d’échanges est engagé par les entreprises
semencières pour faire connaitre les atouts du gazon
aux collectivités (existence de variétés résistantes à
la sécheresse, peu consommatrices d’eau et
d’intrants, captage du carbone, atténuation des bruits
et des poussières) et les conseiller sur les variétés les
mieux adaptées à leurs projet (tramway, stade …). Le
travail poursuivi par les sélectionneurs en matière de
séquestration du carbone est également porteur
d’espoir.
IV. Les semences de céréales à
paille
Une production locale pour une utilisation locale
Les semences de céréales sont des produits
pondéreux qui font l’objet de peu d’échanges et sont
valorisés localement. Les surfaces de multiplication
de semences de céréales à paille sont principalement
situées dans les zones de production de céréales.
La région des Pays de la Loire est ainsi la 8e région
productrice avec 6 % des surfaces nationales. Le
Centre, la Champagne-Ardenne et la Picardie sont
les 3 premières régions de production.
Le marché reste donc essentiellement local mais il
peut arriver que certaines régions soient
« déficitaires » et approvisionnées par des régions
voisines. C’est le cas de la Bretagne où les
entreprises de production sont peu nombreuses.
Cette région se place au 17e rang des régions
françaises pour la production de céréales à paille et
est un marché important pour des entreprises
ligériennes et du bassin parisien.
Les entreprises de production, au niveau régional
comme au niveau français, ont des liens
capitalistiques avec les obtenteurs.
En effet, ces entreprises, souvent coopératives,
poursuivent deux objectifs principaux : mettre à
disposition de leurs adhérents des variétés de
céréales adaptées à leur région et pour celles qui
sont impliquées dans la transformation, fournir à leur
filière des céréales adaptées à leurs utilisations.
Outre les trois coopératives Agrial, CAVAC et Terrena,
Caussade Semences produit également des semences
de céréales à paille en Pays de la Loire en mettant en
place des contrats de production chez des AMS.
Quatre outils industriels traitent les semences de
céréales en Pays de la Loire : deux en Vendée (Cavac
et Caussade) et deux en Maine et Loire (Terrena).
L’obtenteur a deux possibilités :
il peut mettre lui-même en production ses
variétés en passant des contrats avec des AMS
et ensuite vendre ses semences certifiées.
ou il peut déléguer la production à une
entreprise de production
o pour son circuit long : l’entreprise de
production achète les semences de
base, produit des semences certifiées
et les livre à l’obtenteur qui en assure
la commercialisation
o pour le circuit court de l’entreprise de
production afin qu’elle approvisionne
ses adhérents ou ses clients
o pour le circuit long de cette entreprise
qui vendra alors les semences
certifiées produites sous sa propre
marque.
Schéma de la filière semences de céréales à
paille
Obtenteur
Entreprises de production 456 AMS
Négoces, coopératives
Agriculteurs utilisateurs Adhérents ou clients
Alors que les surfaces diminuent en France (-10 %
sur les 10 dernières années) elles progressent dans
la région (+10 % en 10 ans) pour atteindre une
moyenne de 7 223 ha en 2012. Près de 40 % de la
production ligérienne est réalisée en Vendée. Le
Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique en font environ
20 % chacun tandis que la Mayenne et la Sarthe sont
autour de 10 %.
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour
expliquer la diminution des surfaces de multiplication
de céréales à paille en France :
Pôle Economie et Prospective 25
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
ha Surfaces de semences de céréales à pailleen Pays de la Loire
85
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53
49
44
Source : GNIS
L’ajustement au plus près des plans de
production pour limiter les excédents qui
coûtent cher en traitement dans les usines
L’amélioration technique des semis de céréales
qui sont aujourd’hui beaucoup plus précis.
Dans le passé on semait des kg/ha aujourd’hui
avec les semoirs de précision on sème des
graines/m².
La baisse du taux de renouvellement (c’est-à-
dire le pourcentage de surfaces semées avec
des semences certifiées)
Enjeux pour les semences de céréales
à paille
Le maintien du taux de renouvellement est
primordial.
L’utilisation des semences de ferme a tendance à
s’accroître. Le taux d’utilisation des semences
certifiées de céréales à paille est passé de 60 % en
2006-07 à 58 % en 2010-11, après avoir atteint un
maximum à 67 % en 2008-09 alors que les cours des
céréales étaient très élevés. On remarque une bonne
corrélation entre le cours des céréales et le taux
d’utilisation des semences certifiées.
Le principal risque de diminution des besoins de
multiplication en Pays de la Loire comme dans les
autres régions viendrait de la diminution du taux de
renouvellement. Le développement de l’utilisation de
semences de ferme dans les exploitations du circuit
court (chez les adhérents des coopératives) est un
facteur de risque. Toutefois, aujourd’hui, la bonne
tenue du prix des céréales est un encouragement à
l’utilisation de semences certifiées. L’innovation
variétale reste un facteur essentiel du maintien voire
de l’augmentation du taux de renouvellement.
Perspectives
Le marché des semences de céréales à paille ne
devrait pas baisser en France, surtout en blé tendre
où les surfaces augmentent. Ces semences font
l’objet de peu d’échanges internationaux. Chaque
pays a sélectionné des variétés qui lui sont adaptées
et, sauf dans de rares cas où les conditions
pédoclimatiques sont proches de celles de la France
(Hongrie par exemple), pour conquérir des marchés
étrangers, il faut y installer des stations de
recherche. C’est un investissement risqué car la
protection des variétés n’existe pas dans tous les
pays. En Russie et en Ukraine par exemple, qui
pourraient être d’énormes marchés pour les
semenciers français, la gestion des variétés est très
difficile et la multiplication de semences de ferme est
courante.
Les outils de production ligériens sont performants
mais saturés pendant la période de production car la
période commercialisation des semences s’est
considérablement raccourcie. Pour limiter les coûts,
les fournisseurs des agriculteurs regroupent leurs
livraisons et évitent de multiplier les passages dans
les exploitations. Les livraisons de semences
s’effectuent en même temps que les livraisons
d’engrais ou de produits phytosanitaires. Il en résulte
que la période de production dans les usines est
concentrée entre la récolte et le mois de septembre
pour répondre à ces nouvelles exigences de la
distribution. Les surfaces ligériennes de semences de
céréales à paille devraient donc rester stables.
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0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
ha Surfaces de semences d'oléagineux en Pays de la Loire
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Source : GNIS
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400
600
800
1 000
1 200
haSurfaces de semences de chanvre
en Pays de la Loire
49
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Source : GNIS
Les semences oléagineuses
Les Pays de la Loire sont une région de
production récente de semences oléagineuses.
Les cultures y ont progressé au cours des
dernières années pour répondre aux besoins des
semenciers. La demande se montre en effet très
dynamique à l’export. Les distances d’isolement
sont importantes et les rotations sont longues.
Des régions traditionnelles de production de
semences oléagineuses du Sud de la France, la
zone de production s’est donc élargie aux Pays
de la Loire, en particulier à la Vendée. Cela
permet en outre aux entreprises de répartir les
risques.
Les surfaces ligériennes de colza semence étaient de 193 ha en 2000 et de 1 517 ha en 2012. Les
surfaces de tournesol semence, quasiment toutes situées en Vendée, s’élèvent à 822 ha en 2012 contre
306 en 2000.
La région Pays de la Loire dispose de plusieurs atouts que sont un climat favorable, la possibilité de
multiplier des variétés précoces, la disponibilité des matériels de récolte pour une récolte précoce avant
celle du blé. Le développement de variétés hybrides nécessite un accroissement des surfaces de
multiplication et offre des opportunités pour les productions ligériennes à conditions de trouver des
agriculteurs susceptibles de mettre en place ces cultures car les contraintes sont fortes : distances
d’isolement très élevées, rotation longues, forte technicité requise, équipement adaptés dans les
exploitations.
V. Les semences de chanvre
La suprématie des Pays de la Loire
dans tous les maillons de la filière
Schéma de la filière semences de chanvre en
Pays de la Loire
1 Obtenteur : la FNPC
1 entreprise de
production, la CCPSC 57 agriculteurs-multiplicateurs
Coopératives, entreprises de 1re transformation
Agriculteurs
Export : 25 % (UK, D, NL)
En chanvre, il n’existe qu’un sélectionneur en
France : la Fédération Nationale des Producteurs de
Chanvre dont le siège est situé au Mans dans la
Sarthe. Les semences sélectionnées par la FNPC sont
produites uniquement par la CCPSC (Coopérative
Centrale des Producteurs de semences de Chanvre)
dont l’unique usine est située à Beaufort en Vallée
dans le Maine-et-Loire.
Les 57 AMS présents en 2012 sont situés en Maine et
Loire. Quelques producteurs se situent en Ille et
Vilaine. Ils n’ont pas multiplié de semences en 2012
mais en année standard ils réalisent 10 à 20 % de la
production.
Les surfaces de multiplication de semences ont suivi
les évolutions des surfaces de chanvre, elles-mêmes
dépendantes des décisions de réforme de politique
agricole commune. Jusqu’en 2001, une aide à la
production de chanvre existait dans l’UE ce qui a
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haLes surfaces de semences biologiques
en France
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Fourragères et gazon
Maïs et sorgho
Céréales à paille
Source : GNIS
incité les agriculteurs de certains pays, Espagne et
Portugal notamment, à en cultiver.
Quand cette aide a disparu, ces producteurs ont
arrêté la production et les besoins en semences ont
diminué. La surface en multiplication en Pays de la
Loire est ainsi passée de 1 100 ha en 2000 à 426 ha
en 2012.
La production de semences de chanvre est bien
adaptée aux petites exploitations avec main d’œuvre,
présentes en Anjou. Les grandes exploitations
s’orientent plutôt vers une simplification des
systèmes où le chanvre semence ne trouve plus sa
place. 40 à 45 % des exploitations productrices de
semences de chanvre sont également productrices de
maïs semence. La concurrence de celui-ci au sein des
exploitations existe mais elle n’est pas très forte car
le chanvre dispose d’atouts : il constitue une bonne
tête d’assolement et s’intègre bien dans le calendrier
des travaux des exploitations.
En règle générale, la CCPSC ne rencontre pas de
difficultés à placer des contrats et à recruter de
nouveaux producteurs.
Enjeux et perspectives
Depuis 50 ans la production de chanvre a eu
tendance à baisser dans les pays de l’Est de l’Europe
comme chez les Quinze avec le développement de
l’usage de fibres synthétiques.
Développer les utilisations industrielles du
chanvre
Aujourd’hui de nouveaux marchés se sont ouverts
notamment dans l’isolation des bâtiments et dans la
plasturgie pour une utilisation dans l’automobile,
l’industrie nautique, et les transports. Depuis le
Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics
poussent à l’utilisation de matériaux d’origine
naturelle.
Faire reconnaître les intérêts du chanvre
dans la PAC
Les acteurs de la filière chanvre attendent que la
réforme de la PAC, dont un des objectifs est de
répondre aux nouveaux enjeux climatiques et
environnementaux, encourage la production de
chanvre. C’est une culture qui préserve
l’environnement : elle utilise peu d’intrants, elle a
une forte capacité de stockage du carbone et elle
améliore la structure des sols.
La CCPSC est pratiquement seule sur le marché des
semences de chanvre. Elle en représente 95 %. Les
concurrents sont allemands et polonais. Répondre à
ces deux enjeux principaux ouvrirait des perspectives
intéressantes de développement de la production de
semences de chanvre en Pays de la Loire.
Les semences biologiques
I. Les semences biologiques en
France
En 2012, 60 entreprises de production et
349 agriculteurs multiplicateurs sont impliqués dans
la production de semences biologiques.
En 2011, les surfaces s’étendaient sur près de
4 000 ha. Elles ont atteint 4 400 ha en 2012,
enregistrant ainsi une hausse marquée de
83 % en 4 ans pour répondre à la croissance des
surfaces en agriculture biologique. Cependant les
superficies de semences biologiques ne représentent
que 1,2 % des surfaces totales de semences en
France alors que les surfaces en agriculture
biologique représentent 3,5 % de la SAU française.
II. Les freins au développement des
semences biologiques
La multiplication des semences biologiques se
développe à un rythme légèrement inférieur à celui
des productions biologiques. C’est particulièrement
vrai en oléagineux, protéagineux et fourrages. Malgré
les efforts récents, elle se heurte à un certain
nombre d’obstacles.
La réglementation européenne fait obligation aux
producteurs biologiques d’utiliser des semences
biologiques. La liste des variétés disponibles est
accessible sur le site www.semences-biologiques.org
géré par le GNIS. Si une variété n’est pas disponible,
l’agriculteur peut, sur ce site, demander une
dérogation pour utiliser des semences
conventionnelles non traitées. Pour la plupart des
acteurs rencontrés, l’existence de ce système de
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haEvolution des surfaces de semences biologiques
en Pays de la Loire
Potagères et florales
Protéagineux
Fourragères et gazon
Maïs et sorgho
Céréales à paille
Source : GNIS
dérogation est un frein au développement des
semences biologiques.
Le nombre de demandes de dérogation augmente,
signe que l’offre de semences biologiques est
insuffisante. En 2011, 46 945 demandes de
dérogation ont été formulées soit une hausse de
13 % par rapport à 2010, proche de l’évolution du
nombre d’exploitations (+12 %) et des surfaces
biologiques (+15 %). Cependant s’il est
fréquemment relevé, ce facteur n’est pas le seul en
cause. Des raisons économiques liées à des
contraintes techniques sont aussi avancées.
Au niveau de la production
Les entreprises éprouvent des difficultés à recruter
des AMS biologiques. Les populations des agriculteurs
biologiques et des producteurs de semences sont
différentes. En général, l’agriculteur biologique n’est
pas attiré par la production de semences, et
l’agriculteur multiplicateur n’a pas la connaissance de
la production biologique.
Dans la région des Pays de la Loire, les agriculteurs
biologiques sont bien souvent éleveurs ou maraîchers
et ne peuvent dégager le temps nécessaire à une
production de semences.
La production souffre également du manque de
références technico-économiques. Cette faiblesse a
déjà été notée en production conventionnelle de
semences, mais elle est encore plus marquée en
production biologique.
Les agriculteurs hésitent à se lancer dans la
production de semences biologiques considérant
qu’elle est encore plus risquée que la production
conventionnelle. Les rendements sont souvent plus
faibles et plus aléatoires qu’en conventionnel. Les
normes de pureté spécifique sont les mêmes qu’en
production conventionnelle, mais sans possibilité de
désherbage chimique, elles sont plus difficiles à
atteindre. Les coûts de main d’œuvre et de
désherbage mécanique sont élevés. Il peut arriver
que des lots trop sales soient refusés par l’entreprise
d’où une perte pour l’AMS et un défaut
d’approvisionnement pour l’entreprise.
La faculté germinative doit atteindre le même niveau
minimal qu’en semences conventionnelles. Mais
l’absence de traitements chimiques rend la lutte
contre les maladies plus difficile. La qualité sanitaire
peut affecter le rendement et la faculté germinative
donc la rémunération de l’AMS. Les entreprises de
production qui travaillent pour le marché
professionnel (agriculteurs, maraîchers, producteurs
de plants) sont particulièrement exigeantes sur ce
point car leur clients leur demandent une qualité
équivalente à celle des semences conventionnelles et
celle-ci va au-delà des normes requises pour la
certification. En revanche, sur le marché des
particuliers, la faculté germinative peut être juste au
niveau de la norme.
Au niveau de l’usine
En semences biologiques, le marché est étroit pour
chaque variété. Pour les entreprises, l’activité
concerne donc de petits lots qui nécessitent un
traitement séparé empêchant tout mélange avec des
semences conventionnelles. Le nettoyage des
installations est un poste de dépense important. En
l’absence de traitements chimiques des semences, la
lutte contre le développement des insectes passe par
un stockage en chambre froide qui a un coût très
élevé. Le lieu de stockage doit être nettoyé de tout
résidu de traitement. Cela conduit à un prix de
revient de la semence biologique plus élevé que celui
de la semence conventionnelle. Selon une étude
récente de la Chambre d’agriculture de Maine et
Loire, les semences biologiques sont en moyenne
deux fois plus chères que les semences
conventionnelles non traitées ce qui peut encourager
les demandes de dérogation.
III. Les semences biologiques en
Pays de la Loire
En 2012, le GNIS a répertorié 26 agriculteurs
multiplicateurs de semences biologiques. Les surfaces
ont presque triplé en 4 ans passant de 57 à 152 ha.
La position ligérienne en semences biologiques est
toutefois plus modeste qu’en conventionnelles.
Tableau N°11 : Part des Pays de la Loire dans
les surfaces française de semences
Semences
conventionnelles
Semences
biologiques
Céréales à paille 6 % 2 %
Maïs 12 % 4 %
Oléagineux 8 % 0 %
Potagères 16 % 10 %
Fourragères 22 % 4 %
Source : GNIS
Une dizaine d’entreprises de production de semences
biologiques sont présentes en Pays de la Loire.
Le marché des semences biologiques se divise en
deux segments. Le premier destiné à une production
en circuit long qui va se tourner vers des variétés
Pôle Economie et Prospective 29
dont les qualités sont proches de celles des semences
utilisées en production conventionnelle (sélection
tournée vers des critères de conservation du produit,
d’homogénéité des produits…) et le second orienté
vers les circuits courts à la recherche de variétés
traditionnelles.
Tableau N°12 : Principaux établissements producteurs de semences biologiques en Pays de la Loire
NOM Groupe Commune Groupe d’espèces
BEJO production BEJO Zaden Beaufort en Vallée (49) Potagères
BRARD Graines Graines VOLTZ Longué-Jumelles (49) Potagères
CAVAC La Roche sur Yon (85) Maïs
CCPSC Beaufort en Vallée (49) Chanvre
Ferme de Sainte Marthe Ernest TURC Angers (49) Potagères
GASCHET Graines Les Ponts de Cé (49) Potagères
Germinance Baugé (49) Potagères
Graines VOLTZ Brain sur l’Authion (49) Potagères
GSN Semences VIVADOUR Mazé (49) Potagères
Loire Seeds Corné (49) Potagères
Les entretiens réalisés avec les entreprises
ligériennes nous permettent de classer les
entreprises en quatre catégories selon leur perception
du marché et de la production de semences
biologiques.
Certaines entreprises croient au dynamisme du
marché biologique et des besoins en semences
biologiques. Elles sont donc dans une perspective de
croissance de leur production. Elles ont un réseau
d’AMS ou faute d’un nombre suffisant d’AMS
multiplient elles-mêmes les semences. A ces
entreprises on peut adjoindre celles qui ne produisent
pas encore mais ont prévu de le faire pour répondre
à ce nouveau marché.
D’autres entreprises produisent pour satisfaire une
demande particulière mais ne prévoient pas de
développer leur production. Elles disposent d’un petit
noyau d’AMS mais ne demandent pas à en recruter
de plus nombreux.
Une troisième catégorie d’entreprises regroupe celles
qui ont produit des semences biologiques mais ont
arrêté trouvant les contraintes en usine et les coûts
trop élevés.
Enfin le dernier groupe n’envisage pas de production
biologique, estimant que ce n’est pas rentable ou que
la possibilité d’utiliser des semences conventionnelles
non traitées répond bien aux besoins des agriculteurs
biologiques.
IV. Perspectives
Le prochain Plan Bio aura pour objectif de doubler la
part des surfaces bio dans la SAU française c’est-à-
dire de passer de 4 % en 2012 à 8 % en 2017. Cette
ambition est plus modeste que celle affichée lors du
Grenelle de l’environnement (20 % de la SAU
en 2020) mais témoigne néanmoins du dynamisme
de ce secteur. La demande de semences devrait donc
continuer d’augmenter. Les secteurs en plus forte
croissance sont les cultures légumières et les
surfaces fourragères tandis que les céréales à paille
et les oléagineux progressent moins vite.
Pour pallier les difficultés techniques (salissement,
risque sanitaire), les entreprises développent la
production sous tunnels soit en propre soit chez des
AMS quand c’est possible. Si la dérogation
permettant d’utiliser des semences conventionnelles
non traitées venait à être supprimée, certains
pensent, que la production à l’étranger augmenterait
et permettrait de répondre plus rapidement à la
hausse de la demande, avec des coûts de production
plus faibles.
Pôle Economie et Prospective 30
Conclusion
La filière ligérienne des semences concentre un grand nombre d’acteurs à la fois dans les maillons
sélection et production. De nombreux emplois dans la recherche, les exploitations, les entreprises de
production privées ou coopératives, la distribution sont liés à cette activité. Les agriculteurs
multiplicateurs ont un savoir-faire reconnu dans ces productions qui requièrent une haute technicité. La
région des Pays de la Loire figure parmi les premières régions productrices de semences fourragères,
potagères et de maïs.
Habituellement considérées comme des productions à haute valeur ajoutée, les cultures de semences font
l’objet d’une réelle concurrence exercée par les cultures de consommation dont les prix de vente ont
fortement augmenté depuis 2007. La production de semences est plus exigeante en main d’œuvre,
moins assurée en termes de rémunération, nécessite parfois des investissements importants et au final
est plus risquée que les céréales. L’évolution de la démographie agricole et la tendance à la simplification
des systèmes d’exploitation jouent également en la défaveur des cultures porte-graines. Aujourd’hui les
entreprises de production éprouvent plus de difficultés à maintenir le réseau d’AMS avec lesquels elles
travaillent et à en recruter de nouveaux. Les surfaces de multiplication de potagères fines sont en
croissance mais celles de légumes secs régressent ; le segment des semences fourragères est celui qui
connaît le plus de problèmes car elles sont difficiles à valoriser auprès d’éleveurs qui cherchent à réduire
leurs coûts de production. C’est en maïs semence, filière la mieux organisée que les perspectives de
développement sont les plus prometteuses.
Cette culture, comme les autres cultures semencières, devra néanmoins répondre dans un avenir proche
à de nouveaux enjeux dont les plus importants sont la gestion de l’eau et l’adaptation à un
environnement technique plus contraignant.
L’irrigation et le drainage, facteurs clés de la production de semences font l’objet de débats, notamment
en Anjou. La profession agricole, associée aux semenciers est déterminée à défendre une gestion de l’eau
compatible avec la multiplication de semences. Les efforts de communication envers le grand public sur
les actions conduites dans le cadre du suivi de l’irrigation devront être poursuivis.
La production de semences potagères et fourragères concerne beaucoup d’espèces et peu de surfaces.
L’homologation de produits pour les usages mineurs est difficile. En outre la réglementation européenne
et les dispositions prises dans le cadre du cadre du Grenelle de l’environnement se traduisent par le
retrait du marché de produits phytosanitaires. Des actions sont déjà engagées, tant au niveau de la
FNAMS que des entreprises semencières, dans le domaine de la recherche appliquée pour trouver des
solutions techniques au contexte de réduction des intrants (eau, produits de traitement..).
Des réflexions ou des démarches sont en cours pour sécuriser le revenu des AMS : mise en place d’une
assurance récolte, instauration d’un système de caisse de risque à l’image de celle du maïs semence pour
les autres espèces.
La promotion de l’utilisation des semences certifiées, notamment en semences fourragères et de céréales
à paille, est nécessaire.
Enfin, plus en amont, la sensibilisation des jeunes et du corps enseignant à la production de semences
serait utile pour insérer plus de jeunes dans les réseaux de producteurs.
Ainsi, tout en générant valeur ajoutée, emplois nombreux dans la région, la filière contribuera, par la
mise à disposition de variétés tolérantes à la sécheresse et résistantes aux maladies, à l’existence d’une
agriculture durable et respectueuse de l’environnement.
Pôle Economie et Prospective 31
ANNEXES
1. Sources bibliographiques
- Chambre d’agriculture de Maine et Loire
Vallée de l’Authion et semences, un peu d’histoire
Analyse de la filière semences biologiques en Pays de la Loire
- FNAMS bulletins semences
- GNIS http://www.gnis.fr
Délégation régionale Ouest à Angers pour les données chiffrées régionales et nationales
Communiqué de presse
Données sectorielles semences et plants 2011
- ISF (International Seed Federation) http://www.worldseed.org
- http://www.semences-biologiques.org rapport de synthèse 2001
- UFS http://www.ufs-semences.org
2. Entretiens réalisés
- Organismes professionnels : Chambre d’Agriculture de Maine-et-Loire, FNAMS, GNIS Ouest,
SPSM 49, Végépolys
- Etablissements semenciers : Agrial production de semences, CAVAC semences, CCPSC,
DLF France, Ferme de Sainte Marthe, Graines Voltz, HM Clause, Jouffray-Drillaud, Limagrain
Europe, Nunhems France, Plan ornemental, RAGT semences, Syngenta Seeds, Terrena Semences,
Vilmorin SA
- Agriculteurs multiplicateurs : Maine-et-Loire (8), Mayenne (1), Sarthe (2), Vendée (5)
3. Comité de pilotage de l’étude
M. Thierry JAMERON FNAMS (Président du CP)
M. Jeannick CANTIN CA 49
M. Olivier CHAILLOU TERRENA
M. Marc COTTENCEAU Conseiller d’entreprise CA 49
M. Jean Albert FOUGEREUX Directeur technique FNAMS
M. Pierre Damien GOUACHE Directeur de production VILMORIN
M. Jean Paul GUERY Animateur SPSM 49
M. Guy LAMOUREUX Responsable production LIMAGRAIN Europe
M. Jean Michel LE BEC Directeur de production CAVAC
M. Jean Michel MORHANGE CCPSC
M. Vincent POUPARD Délégué régional GNIS Ouest
Mme Armelle ROBERT FNAMS
Mme Morgane YVERGNIAUX Chargée de mission Végépolys
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Réalisation : Clémentine LIBEER
Contacts Pôle Economie et Prospective des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire :
Pierre-Yves AMPROU Tél. 02 41 18 60 30 Mail : [email protected] (Angers – La R/Y)
Christine GOSCIANSKI Tél. 02 41 18 60 57 Mail : [email protected] (Angers)
Michel BLOURDE Tél. 02 41 96 75 05 Mail : [email protected] (Angers)
Gilles LE MAIGNAN Tél. 02 53 46 61 70 Mail : [email protected] (Nantes)
Eliane MORET Tél. 02 43 67 37 09 Mail : [email protected] (Laval)
Pascale LABZAE Tél. 02 43 29 24 28 Mail : [email protected] (Le Mans)