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LE NOUVEL OBSERVATEUR 10/12 PLACE DE LA BOURSE 75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34 05/11 AOUT 10 Hebdomadaire Paris OJD : 502108 Surface approx. (cm²) : 1924 Page 1/4 LIBAN2 4972394200501/GPP/MJP/2 Eléments de recherche : - LE LIBAN : uniquement tourisme, gastronomie, culture et festivals - Uniquement tourisme pour les villes suivantes : * BEYROUTH * BYBLOS * TYR * BAALBECK Séries de L'histoire politique leur a fait une mauvaise réputation. Mais ces cités mythiques gagnent à être découvertes pour leur art de vivre millénaire et leurs bonnes adresses. Gros plans sur ces destinations parfois négligées et en plein essor touristique. Cette semaine : Beyrouth La fureur de (rejv/Vre

La fureur de (rejv/Vre - tawlet.com filemoins c'est le « New York Times » qui l'affirme. Si la nuit a toujours été survoltée dans la capi- ... qui les attache à la ville qui

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LE NOUVEL OBSERVATEUR10/12 PLACE DE LA BOURSE75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34

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Eléments de recherche : - LE LIBAN : uniquement tourisme, gastronomie, culture et festivals - Uniquement tourisme pour les villes suivantes : *BEYROUTH * BYBLOS * TYR * BAALBECK

Séries de

L'histoire politique leur a fait une mauvaise réputation. Mais ces cités mythiques gagnent àêtre découvertes pour leur art de vivre millénaire et leurs bonnes adresses. Gros plans surces destinations parfois négligées et en plein essor touristique. Cette semaine : Beyrouth

La fureur de (rejv/Vre

LE NOUVEL OBSERVATEUR10/12 PLACE DE LA BOURSE75081 PARIS CEDEX 02 - 01 44 88 34 34

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On ne jure que par ses fêtes, ses plages, sa cuisine,son énergie débordante. Beyrouth, « urbs non grata »marquée les guerres, est enfin redevenue l'une desdestinations touristiques phares du Moyen-Orient

A22h30, place des Martyrs. Face àl'imposante mosquée sunniteMohammed el-Amine, on siroteune coupe au Three Sixty, bar-terrasse du tout nouvel Hôtel

Le Gray avec vue à 360 degrés sur toutBeyrouth. En contrebas, un cortège deHummer et de Lamborghini qui stationnentdevant le White Bar, la boîte branchée du mo-ment. On descend assister au spectacle. Desomptueuses bombes galbées descendentdes voitures de luxe et s'apostrophent dansun savant langage anglais-arabe-français -«Ht, kifek, ça va, darhng!» -, avant de s'en-gouffrer dans le temple du glamour beyrou-thin. On les suit. Barrage de deux molosses.Pas sur la liste ? On n'entre pas. On nous avaitpourtant promis une nuit à faire oubliertoutes les « mousse parties » au Pacha d'Ibiza.Mais là, c'est nopasaran. Il fallait reserver troissemaines à l'avance pour avoir une chanced'accéder à la terrasse du White Bar, et dan-ser sur les tables en buvant des litres dechampagne dans des seaux géants.Beyrouth, nouveau spot mondial de la fête ? Dumoins c'est le « New York Times » qui l'affirme.Si la nuit a toujours été survoltée dans la capi-tale libanaise, elle est redevenue extravagante.Marquée du sceau du luxe. Pour le plus grandbonheur des touristes moyen-orientaux quiviennent s'encanailler. Mais, heureusement, idil y en a pour tous les goûts, et la nuit est unevéritable initiation touristique.Leila, 23 ans, issue du quartier chrétiend'Achrafieh, connaît son Beyrouth sur le boutde ses ongles parfaitement manucures. Durestau bobo au bar tendance qui monte. Pourse consoler du White Bar, on file boire unverre d'arak au Baromètre, référence incon-tournable du quartier étudiant de Hamra.Puis direction Gem' (pour Gemmayzé), le nou-veau spot branché, depuis que architectes,créateurs et designers ont investi ce quartierrésidentiel et ses vieilles maisons des années

1930 cachées derrière des jardins luxuriants.Les bars, pubs et restaurants ont suivi.Surtout dans la rue Gouraud. On commenceau Godot, au Torino, au Dragonfly pourdes cocktails fleuris et soûlards. Techno, rockalternatif, electro, musique arabe, la planèteBeyrouth se mélange dans les plaisirs.Question de survie. Même durant les quinzeannées de guerre civile, « même en 2006pen-dant la guerre de juillet, pour oublier on s'écla-tait la tronche à la tequila le soir, en matantles lumières des fusées éclairantes et des mis-siles israéliens foudroyant la banlieue sud»,explique la journaliste française MurielRozelier, auteur du décapant «Une vie dePintade à Beyrouth» (Calmann-Lévy). Unemême communion qui fait alors oublier legrand charivari politico-religieux de ce toutpetit pays, jungle multiconfessionnelle (mu-sulmans chutes, sunnites, druzes, alaouites,

Beyrouth, ville de nuit de l'Orient

chrétiens maronites, grecs-orthodoxes, armé-niens, chaldéens, coptes... dix-huit au total !)où la mesure du poids de chacune descommunautés s'avère un sujet explosif. «Lasociété reste féodale et religieuse. Les jeunesessaient de sortir de ce carcan, mais c'est trèsdifficile », remarque Alexandre, jeune danseur-chorégraphe qui vient d'organiser la première« laïque pride » du pays.Tout en contraste, bruyante, dense, Beyrouths'apprivoise petit à petit. Les Beyrouthinsconnaissent tous ce sentiment d'amour-hainequi les attache à la ville qui les a vus naître.«Je ne veux plus qu'on me parle de phénixet de ville gui renaît de ses cendres. Beyrouths'inscrit au présent!», clame TaniaHadjithomas, qui vient de publier « Beyrouthby Day », un livre qui raconte les quartiers dela ville. Du neuf, du vieux, du « en devenir ».Ici cohabitent le beau et le laid, le clinquant etla misère, l'exubérance et la pudeur.Une promenade dans le nouveau centre permetde tout comprendre. Un colossal projet de re-construction, baptisé Solidere (du nom de la so-ciété foncière créée par l'ancien Premier ministreRafic Hariri assassine en 2005), a donné unenouvelle physionomie au cœur de la capitale...là où jadis il n'y avait qu'un no man's land, f

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Sériai shoppingBeyrouth est une capitale qui aime la mode.Le mail de l'ABC àAchrafieh estle rendez-vous à ne pas manquer.Sans oublier Aï Zone, l'antre du luxeoù la définition du terme « blmg-bling »semble avoir trouvé sa source. Maisc'est surtout à Saïfi Village, nouveauquartier chic, que se concentre le mustde la création levantine johnny Farah, le roide la besace en cuir, Nada Debs et Bokjapour un mobilier oriental revisité de manièrecontemporaine et ludique, Miha M pourles vêtements, sans oublier Starch Conceptdedié aux jeunes créateurs libanais.Enfin la boutique Sarah's Bag ( 100 rue duLiban) avec ses cabas brodes et acidulés.Et aussi Maison Rabin Kayrouz, le couturierdu moment à Beyrouth (81 rue du Liban) ;Plum, l'équivalent de notre Colette (centre-ville, Berytus Building), et lf, la boutique demode ultrapointue de Beyrouth (rue Omar-Ben-Abdel-Aziz, centre-ville). D. V.

où seuls combattants et squatters osaients'aventurer. Autour de l'axe Sodeco-rue Damas,en plein sur l'ancienne ligne de démarcationEst-Ouest, un énorme ghetto pour riches sortde terre, comprenant appartements et boutiquesde luxe, restaurants de chefs étoiles français,hôtels d'affaires et les tours Marina. Quant auxvieilles demeures et anciens palais en ruine,bon nombre ont éte détruits.«La ville s'est reconstruite sans nous et mal-gré nous grâce aux capitaux privés, d'où cettecacophonie, cette cité sans cohérence, sinoncette générée par k profit immédiat», avance

Le goût des mezzésAvec son pantalon blanc et son panama,Kamal Mouzawak est très chic. Ce chroni-queur gastronomique s'est fait connaîtreen créant Souk el-Tayeb, un marché bio etnaturel qui regroupe des dizaines de petitsproducteurs locaux. Situé sur un parkingà l'entrée de Saïfi Village, on s'y presse tousles samedis matin pour goûter à la tomatemontagnarde, aux fèves à croquer sur lepouce ou au sq/'e zaatar, galette de thym et àl'huile d'olive fabriquée par une belle Druzeau voile blanc vaporeux. « La cuisine libanaiserassemble. Ble est régionale, non religieuse ! »,dame ce chantre du slow food. Sans doute.Une même fierté réunit tous les Libanaisquand il s'agit d'avoir inventé le mezzé. Pourperpétuer l'art de la cuisine libanaise, Kamala ouvert Tawlet, une cantine bio où chaquesemaine un village différent fait connaîtreses spécialités. Mieux vaut réserver. D. V.

l'architecte libanais Bernard Khoury, qui aconçu la célèbre boîte de nuit souterraineBOIS dans le quartier de la Quarantaine, al'emplacement d'un ancien camp palestinienrase en 1976.Autre ambiance place Sassine, dans le quar-tier chrétien d'Achrafieh. Les bonnes philip-pines, éthiopiennes ou sri-lankaises sortent lesenfants au parc. Les mères, elles, se retrouvententre copines pour des sobhtyeh, des brunchssans fin chez Paul (si, si, la chaîne française derestauration rapide !), l'adresse où il faut êtrevu avec service voituner. Là, on papote du

vernissage de la veille au Beirut Art Centerqui vient d'ouvrir, du régime en vogue, duchirurgien qui fait des merveilles...Mais pour ressentir l'âme populaire beyrou-thine, il faut alter flâner dans le quartier en-core préservé de Mar Mikhael, avec ses petitscafés, ses librairies, son ancienne gare désaf-fectée où de vieilles locomotives du xixe sontenvahies par les herbes. Se diriger vers BorjHammoud, le quartier arménien où l'on seravitaille en epices. Déjeuner obligatoire chezVarouj, qui regale avec son légendaire pas-trami, ses aubergines fourrées et sa purée denoix, piment et sirop de grenade. Enfin, mon-ter vers le quartier de Zokak el-Blatt, au piedde l'inachevée tour Murr Se promener rueHussem-Beyhum pour contempler de magni-fiques immeubles Art déco et des palais aban-donnés aux façades longées d'arcades.Il faut aussi goûter à l'esprit bohème duquartier deHamra, fief de l'intelligentsia dansles années 1960 et dorénavant colonisé parles boutiques, bars gays et pubs remplisd'étudiants. Enfin, voici Am el-Mreissé surla pointe que dessine Beyrouth dans la mer.Chrétiens, musulmans, Druzes se partagentce petit bout de ville. Quasi invisible pour lespassants, le minuscule port survit à la pres-sion immobilière. Le riche Saoudien qui s'estoffert la tour de luxe d'à côté voulait en fairesa marina personnelle. Mais la vingtaine defamilles de pêcheurs qui y résident se sontbattues pour le préserver. Tel Ibrahim Najem,

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Sur la Corniche, on fait son jogging,on pêche ou on se promène en famille

memoire vivante du quartier C'est au dernieretage de sa maison familiale qu'il entasse desmilliers de trésors repêches des profondeursde la mer Vestiges du « Champollion » échouéen 1952, amphore remontant au règned'Alexandre de Macédoine, mâchoires derequins, fusils ottomans, baïonnettes égyp-tiennes et plus de 20 000 photographiesdu vieux Beyrouth ou l'histoire de toute uneville se raconte en noir et blancEnfin, la Corniche. 18 heures. On vient de tousles coins de la ville y jogger, manger en famille, fumer le narguile ou jeter sa ligne pourattraper des sultan ibrahim. Ici, toutes les com-munautés et couches sociales se rejoignent,«de k minijupe au hdjab», pour lepiendrel'expi essieu du genéral Aoun. Haut lieu defête avant la guerre civile, elle est restée lapromenade populaire Au cafe Raouda, onse pose, tranquille, pour un apero-coucher dusoleil dans les vapeurs de narguile face a laGrande Bleue Au loin, les klaxons assourdissants des taxis-services en maraude, leballet de& 4x4 rutilants, les stridences desbulldozers, le lomonnement des voiturettesremplies de marchandises de Palestiniensvenus du camp de Sabra tout proche Et lesgrappes de filles bras dessus, bras dessous,séductrices et insouciantes La ville happe,hache, enrichit et appauvrit. Ambivalente etsecrete, boulimique et frondeuse, injuste et depensiere, Beyrouth rattrape le temps perdu.

DORANE VIGNANDO

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Le nouvel hôtel Le Gray face à la mer