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O n le dit aussi chaleureux que le climat est frisquet, aussi coloré que le ciel est gris, aussi animé que le Bois est calme : le Carnaval du Jardin d'Acclimatation est de retour avec ses traditions et ses règles coutumières. La plus essentielle d'abord : toute personne déguisée entre au Jardin sans bourse délier. Enfants costumés, parents maquillés ou accompagnants chapeautés…, chacun sera à la fois l'invité et l'acteur de cette fête exceptionnelle à ciel ouvert. Deuxième principe, la fête, comme chaque année depuis 2006, battra son plein de 14 heures à 17 heures sans interruption pour célébrer dignement le Roi Carnaval. Trois heures durant, les 10 000 participants profiteront d'un programme plein de surprises. Enfin, troisième pilier de notre grand règlement carnavalesque, un chocolat chaud sera offert à tous ceux qui auront mené la danse, paradé au son des cuivres et des percussions en chantant à tue-tête. On se souvient encore de la troupe de fauves rouges, jaunes et oranges, de la cavalcade de dragons et des 200 acrobates et maîtres en arts martiaux qui ont défilé en 2015 au Jardin pour le Carnaval chinois. En présence de Son Excellence ZHAI Jun, ambassadeur de Chine à Paris, de ses concitoyens et des nombreux touristes qui s'étaient passés le mot, le Jardin est entré dans le Panthéon des événements les plus marquants qui auront précédé le Nouvel An chinois. Et c'est ainsi depuis 10 ans ! Alors, qui de vous participera cette année au carnaval le plus fabuleux et le plus familial de Paris ? Quel animal incarnerez-vous ? Le tigre du Bengale, le papillon ou la coccinelle ? Lancez vos défis les plus insolites aux six artistes maquilleurs professionnels de « Make Up for Ever », habitués des plateaux de cinéma. Armés de leurs pinceaux et d'une myriade de couleurs, ils métamorphoseront votre visage en votre animal préféré. Editorial Carnavaliers de tous les pays, unissez-vous ! Rio, Nice, Venise..., la folle saison des carnavals a commencé ! Aux quatre coins du monde se succèdent des parades toutes plus hautes en couleur les unes que les autres. À Paris, c'est au Jardin d'Acclimatation que défile depuis 10 ans l'un des cortèges les plus familiaux de la Capitale. Pour cette édition, les animaux sont à l'honneur : masque d'ours, costume d'abeilles, déguisement de tigres..., ce sont près de 10 000 carnavaliers qui sont attendus le mercredi 10 février à partir de 14 heures pour une Grande Parade et une journée inoubliables ! FONDATEUR : ISIDORE GEOFFROY SAINT HILAIRE 156 è ANNÉE – N°6 – FRANCE MÉTROPOLITAINE – FÉVRIER 2016 Editorial Un Jardin Capitale M a grand-mère était née en 1900. C’était une femme adorable. Lorsqu’elle sortait de chez elle, un certain temps, en fait un temps certain, lui était nécessaire. Il fallait d’abord qu’elle couvre son visage de poudre de riz afin qu’une parfaite blancheur marquât la citadine. Dans un sac à main à la taille d’une malle de voyage, elle envoyait deux ou trois objets, que le moment rendait indispensables, rejoindre un capharnaüm intime et permanent. Enfin un chapeau plus ou moins décoré, de feutre l’hiver, de paille l’été, toujours noir quelle que fût l’occasion venait compléter son paquetage. Pour l’accompagner, je m’apprêtais plus sommairement. Nous étions prêts pour l’aventure. Elle inventait des itinéraires ponctués de pâtisseries, de salons de thé et de marchands de bonbons. Le Louvre s’effaçait devant le Luxembourg. Le Génie de la Bastille disparaissait derrière les Buttes-Chaumont. Notre Hôtel de Ville, notre Arc-de-Triomphe, notre Tour Eiffel s’appelaient Jardin d’Acclimatation. C’était mon Graal. C’était notre Royaume. Le Petit Train, la Rivière Enchantée, la Ferme, les Miroirs Déformants, dromadaires et poneys sont restés pour moi des souvenirs plus puissants que bien des manèges bruyants et coûteux. Je crois que, pour les enfants, ils ont gardé intacts leur séduction. Ils enivrent encore les parents de leur parfum. C’est pour cela que je suis fier que ce Jardin, par son statut, par son allure, soit encore, soit d’abord un square parisien. C’est pour cela qu’il est bien qu’il vive 365 jours - et même 366 cette année - au rythme du service public sans que la pluie ou un caprice forain vienne ruiner le rêve des plus petits. C’est pour cela qu’il est juste qu’il soit géré à travers une concession que la Ville remet régulièrement en jeu et dont elle tire profit. C’est pour cela qu’il est normal que personne, hormis ses visiteurs, ne puisse prétendre en être propriétaire. C’est pour cela qu’il faut en garder le charme et l’esprit, que, en mécène, il faut y investir du temps, de l’argent et de l’énergie. C’est pour cela que LVMH, qui sait les devoirs auxquels cette mission l’oblige, s’est porté garant à la fois de son avenir et de son authenticité. Marc-Antoine JAMET Président du Jardin d’Acclimatation FK agency / Polyvalence Grand Carnaval des animaux au Jardin d’Acclimatation Mercredi 10 février 2016 à 14h00 défilé costumé ateliers fanfares Entrée gratuite pour tous les enfants déguisés et leurs parents qui le seraient aussi Lire la suite en page 2 Dans la tradition de l'acclimatation, c'est un joyeux bestiaire et de drôles d'oiseaux que vous croiserez dans le parc ! En avant ! D'où vient la tradition du carnaval ? Comment étaient célébrés les « jours gras » il y 500 ans ? Histoire et anecdotes de cette fête populaire dans le monde entier , de Rio à Venise. Page 2 En coulisse Quels soins sont prodigués aux animaux ? Comment leur santé est-elle suivie ? Réponses de Bruno Pelletier, vétérinaire du Jardin, qui nous parle de son travail avec les animaliers. Page 3 Au galop ! Quel est le travail quotidien des soigneurs auprès des chevaux et des poneys ? Comment les moniteurs accueillent-ils les cavaliers ? Visite privée du Centre Équestre du Jardin. Page 4 Son Excellence ZHAI Jun, ambassadeur de Chine en France, et Marc-Antoine Jamet, Président du Jardin, peignant l'oeil du tigre protecteur lors du Carnaval chinois en 2015

La Gazette du Jardin - Numéro 6 01/02/2016

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On le dit aussi chaleureux que le climat est frisquet, aussi coloré que le ciel

est gris, aussi animé que le Bois est calme : le Carnaval du Jardin d'Acclimatation est de retour avec ses traditions et ses règles coutumières.

La plus essentielle d'abord : toute personne déguisée entre au Jardin sans bourse délier. Enfants costumés, parents maquillés ou accompagnants chapeautés…, chacun sera à la fois l'invité et l'acteur de cette fête exceptionnelle à ciel ouvert.

Deuxième principe, la fête, comme chaque année depuis 2006, battra son plein de 14 heures à 17 heures sans interruption pour célébrer dignement le Roi Carnaval. Trois heures durant, les 10 000 participants profiteront d'un programme plein de surprises.

Enfin, troisième pilier de notre grand règlement carnavalesque, un chocolat chaud sera offert à tous ceux qui auront mené la danse, paradé au son des cuivres et des percussions en chantant à tue-tête.

On se souvient encore de la troupe de fauves rouges, jaunes et oranges, de la cavalcade de dragons et des 200 acrobates et maîtres en arts martiaux qui ont défilé en 2015 au Jardin pour le Carnaval chinois. En présence de Son Excellence ZHAI Jun, ambassadeur de Chine à Paris, de ses concitoyens et des nombreux touristes qui s'étaient

passés le mot, le Jardin est entré dans le Panthéon des événements les plus marquants qui auront précédé le Nouvel An chinois. Et c'est ainsi depuis 10 ans ! Alors, qui de vous participera cette année au carnaval le plus fabuleux et le plus familial de Paris ? Quel animal incarnerez-vous ? Le tigre du Bengale, le papillon ou la coccinelle ?

Lancez vos défis les plus insolites aux six artistes maquilleurs professionnels de « Make Up for Ever », habitués des plateaux de cinéma. Armés de leurs pinceaux et d'une myriade de couleurs, ils métamorphoseront votre visage en votre animal préféré.

Editorial Carnavaliers de tous les pays, unissez-vous ! Rio, Nice, Venise..., la folle saison des carnavals a commencé ! Aux quatre coins du monde se succèdent des parades toutes plus hautes en couleur les unes que les autres. À Paris, c'est au Jardin d'Acclimatation que défile depuis 10 ans l'un des cortèges les plus familiaux de la Capitale. Pour cette édition, les animaux sont à l'honneur : masque d'ours, costume d'abeilles, déguisement de tigres..., ce sont près de 10 000 carnavaliers qui sont attendus le mercredi 10 février à partir de 14 heures pour une Grande Parade et une journée inoubliables !

FONDATEUR : ISIDORE GEOFFROY SAINT HILAIRE156è ANNÉE – N°6 – FRANCE MÉTROPOLITAINE – FÉVRIER 2016

Editorial

Un Jardin Capitale

M a grand-mère était née en 1900. C’était une femme adorable. Lorsqu’elle sortait

de chez elle, un certain temps, en fait un temps certain, lui était nécessaire. Il fallait d’abord qu’elle couvre son visage de poudre de riz afin qu’une parfaite blancheur marquât la citadine. Dans un sac à main à la taille d’une malle de voyage, elle envoyait deux ou trois objets, que le moment rendait indispensables, rejoindre un capharnaüm intime et permanent. Enfin un chapeau plus ou moins décoré, de feutre l’hiver, de paille l’été, toujours noir quelle que fût l’occasion venait compléter son paquetage. Pour l’accompagner, je m’apprêtais plus sommairement.

Nous étions prêts pour l’aventure. Elle inventait des itinéraires ponctués de pâtisseries, de salons de thé et de marchands de bonbons. Le Louvre s’effaçait devant le Luxembourg. Le Génie de la Bastille disparaissait derrière les Buttes-Chaumont. Notre Hôtel de Ville, notre Arc-de-Triomphe, notre Tour Eiffel s’appelaient Jardin d’Acclimatation. C’était mon Graal. C’était notre Royaume. Le Petit Train, la Rivière Enchantée, la Ferme, les Miroirs Déformants, dromadaires et poneys sont restés pour moi des souvenirs plus puissants que bien des manèges bruyants et coûteux. Je crois que, pour les enfants, ils ont gardé intacts leur séduction. Ils enivrent encore les parents de leur parfum.

C’est pour cela que je suis fier que ce Jardin, par son statut, par son allure, soit encore, soit d’abord un square parisien. C’est pour cela qu’il est bien qu’il vive 365 jours - et même 366 cette année - au rythme du service public sans que la pluie ou un caprice forain vienne ruiner le rêve des plus petits. C’est pour cela qu’il est juste qu’il soit géré à travers une concession que la Ville remet régulièrement en jeu et dont elle tire profit. C’est pour cela qu’il est normal que personne, hormis ses visiteurs, ne puisse prétendre en être propriétaire. C’est pour cela qu’il faut en garder le charme et l’esprit, que, en mécène, il faut y investir du temps, de l’argent et de l’énergie. C’est pour cela que LVMH, qui sait les devoirs auxquels cette mission l’oblige, s’est porté garant à la fois de son avenir et de son authenticité.

Marc-Antoine JAMETPrésident du Jardin d’Acclimatation

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Grand Carnaval des animaux

au Jardin d’AcclimatationMercredi 10 février 2016 à 14h00

défilé costuméateliersfanfares

Entrée gratuite

pour tous les enfants

déguisés et leurs parents

qui le seraient aussi

Lire la suite en page 2Dans la tradition de

l'acclimatation, c'est un joyeux bestiaire et de drôles d'oiseaux que

vous croiserez dans le parc !

En avant ! D'où vient la tradition du carnaval ? Comment étaient célébrés les « jours gras » il y 500 ans ? Histoire et anecdotes de cette fête populaire dans le monde entier , de Rio à Venise.

Page 2

En coulisse Quels soins sont prodigués aux animaux ? Comment leur santé est-elle suivie ? Réponses de Bruno Pelletier, vétérinaire du Jardin, qui nous parle de son travail avec les animaliers.

Page 3

Au galop ! Quel est le travail quotidien des soigneurs auprès des chevaux et des poneys ? Comment les moniteurs accueillent-ils les cavaliers ? Visite privée du Centre Équestre du Jardin.

Page 4

Son Excellence ZHAI Jun, ambassadeur de Chine en France, et Marc-Antoine Jamet, Président du Jardin, peignant l'oeil du tigre protecteur lors du Carnaval chinois en 2015

2 I

Voyage dans l'univers insolite des carnavalsMoment de liesse hivernale avant d’entrer dans l’austérité du carême, le carnaval invite à faire bonne chère et à se libérer des conventions. De la Rome antique à la « Fête des fous » de Paris, retour sur l'histoire de cette fête séculaire.

L e carnaval est aussi ancien que l’écriture. Dans la Mésopotamie, la Grèce

ou la Rome antique, avant et à côté de la tradition chrétienne qui invite chacun à revivre par l'ascèse les 40 jours que Jésus passa dans le désert, il répond aussi au besoin, au moment de la nouvelle année et du commencement d’un nouveau cycle de vie, de répéter les mouvements mythiques du chaos et de la cosmogonie. Le carnaval est donc, aussi, un bouleversement temporaire de l’ordre social et une transgression : la distinction entre maîtres et esclaves est suspendue le temps des

Saturnales et, à Venise, Rio, Prague ou Port-au-Prince, hommes et femmes échangent leurs vêtements.

Tous les ans depuis dix siècles à Paris

Longtemps, Paris a constitué le lieu d’incarnation de l’esprit de carnaval - souvent contre les autorités nationales, qui y voyaient une affirmation trop forte de l’identité et de la singularité parisiennes, rebelle au pouvoir central, et lui préféraient les fêtes du roi, de l’empereur ou de la République. Rappelez-vous la reconstitution de ce carnaval de 1639, proposée en 1978 par Ariane Mnouchkine, dans son film

« Molière ». Jean-Baptiste Poquelin / Philippe Caubère, alors qu’il n’a que 17 ans, participe dans les rues d’Orléans à un carnaval déluré, à l’image de ceux qui embrasaient les villes de France et allaient bientôt être interdits par Louis XIV parce que tournant à l’émeute contre les collecteurs d’impôts présents dans la ville…

Le site carnaval-paris.org donne un passionnant éclairage historique sur cette tradition universelle, qui fut célébrée à Paris comme nulle part ailleurs. Du XIème au milieu du XVème siècle se déroulait ainsi, autour de Notre Dame, la « Fête des fous ». Puis fut lancé le Grand Carnaval de Paris, au début du 16ème siècle.

La Reine du carnaval reçue à l'Élysée

Durant deux mois, depuis le 11 novembre, jour de la fin des travaux agricoles et de la Saint-Martin, jusqu’aux « jours gras », Paris était une fête, marquée par la Promenade du boeuf gras et le défilé des Reines de Paris. Parmi elles, la « Reine des Reines », acclamée par les Parisiens, était reçue à l’Elysée, à la Préfecture de Police et à l’Hôtel de Ville ! Ces Reines de Paris, à partir de la fin du XIXème siècle, se faisaient, en outre, ambassadrices, puisqu’il leur arrivait de sillonner l’Europe à la rencontre de leurs homologues. Ainsi vit-on, dans les années 1900, des « échanges de reines » avec Milan, Madrid, Lisbonne, Prague ou Ostende.

Toute l’attention convergeait vers le Carnaval parisien. Même Buffalo Bill y défila avec sa troupe d’Indiens en 1905. Véritable fête populaire, il offrait un lieu de partage, puisqu’il impliquait l’ensemble des Parisiens dans une diversité de lieux de la capitale : les Grands Boulevards, les théâtres, les ponts sur la Seine, et le quartier latin des sorbonnards, toujours fêtards ! Il a aussi constitué un lieu d’innovation et de création carnavalesques. Son édition de 1892 vit par exemple à la fois le

lancement des « confettis de papier » et l’invention des serpentins, qui allaient connaître un vif succès : en 1902, « Le Petit Journal » s’amuse à évaluer les quantités ramassées par les services municipaux de la voirie, et il arrive à l’équivalent d’une tour, d’une base de 1m2 et haute comme deux fois la Tour Eiffel !

Il a, enfin, généré un riche patrimoine de « musiques de Carnaval » avec, notamment, Philippe Musard, roi du quadrille du

XIXème siècle, ou Auguste Desblins, chef d’orchestre du célèbre « Bal Bullier » en 1863.

C’est cette riche tradition à laquelle le Jardin continue, à sa mesure, de contribuer, en mettant cette année à l’honneur un thème, celui du « Carnaval des animaux », qui a inspiré en 1886 le compositeur Camille Saint-Saëns, un habitué du Jardin d'Acclimatation et de sa célèbre salle de spectacle du Palmarium.

FÉVRIER 2016

Danseuse du Carnaval brésilien au Jardin en 2014

Le Carnaval ultra-marin au Jardin en 2011

Au Carnaval de Paris, on lance les premiers serpentins

et confettis de l'histoire !

Suite de la page 1

Autre moyen, pour être sûr de défiler incognito : faire escale dans les espaces « Ateliers » installés dans l'Allée Alphand entre l'Entrée principale et l'Horloge Florale. Les enfants pourront y créer leur propre masque, ajouter plumes et paillettes et personnaliser leur loup.

C'est là aussi qu'ils pourront exprimer toute leur créativité, fabriquer leur animal préféré et l'emporter à la maison. Guidés par des animateurs, ils réaliseront des fauves en papier mâché, des poules, des grues, des canards en origami ou encore une girafe en argile. Les parents adeptes du « Feng Shui », commanderont peut-être à leurs enfants, un tigre, une tortue ou une cigale. Autant d'animaux mythiques et protecteurs de la maison dans la tradition asiatique.

Quant aux plus gourmands, ils préfèreront réaliser eux-mêmes un lapin, un mouton ou un poussin en pâte d'amande en suivant les conseils de

l'animatrice de cet atelier pour becs sucrés.

Il y aura bien d'autres façons de se préparer pour la grande parade et d'entrer dans l'ambiance : colorier l'affiche du « Carnaval des animaux » d'Éric Héliot, le talentueux et prolifique dessinateur-jeunesse aux 100 livres illustrés, réaliser un tableau sur le monde des animaux avec du sable coloré ou encore, faire un grand sourire au sculpteur de ballons de baudruche qui réalisera, en un tour de main, un perroquet ou un petit chien que les enfants ravis emporteront pour le défilé.

Avez-vous déjà assisté à un vol d’aigle et de Grand Duc ou observé un chien de berger en pleine action ? En attendant le signal de départ de la Grande Parade, les enfants pourront admirer les capacités extra-ordinaires de certains animaux. L'École de bergers, première formation mise en place à la Bergerie Nationale en 1794, sera présente et un de leur chien dirigera des oies avec panache, tandis que des dresseurs

professionnels animeront des démonstrations spectaculaires de vol de rapaces et de dressage de chien savant.

Souriez, vous défilez ! Entendez-vous les caisses claires

et les trombones à coulisses ? 15 heures ! Rendez-vous devant l'Horloge Florale ! C'est l'heure du départ de la Grande Parade et de ses vingt musiciens de la fanfare « Bateria Zabumba » ! Ajustez les masques, frappez dans vos mains, faites chauffer les rangs… c'est parti pour une heure de défilé en musique !

Turbulentes et vertigineuses, vous les avez déjà croisées au Jardin : les marionnettes géantes de la troupe des « Grandes Personnes » seront de la partie ! « Bouledogue », « Cigogne », « Oisillon », menés par « La Fermière » et ses poules marcheront en cadence. Et qui veillera sur cette joyeuse équipée ? L'âne Trotro, échappé de la ménagerie des Éditions Gallimard et accompagné de sympathiques mascottes : panthère, lapin, raton laveur ou petite souris donneront la main aux plus petits.

Qu'on se le dise : la folie des grandeurs n'aura pas de limites ce jour-là ! D'immenses paons-échassiers se disputeront la vedette avec un flamand rose et un lion articulés grandeur nature.

Et qui mènera la danse ? Les animaux du Jardin ! Chameau, dromadaires, lamas, ânes et shetlands de la Petite Ferme suivront en rythme la parade accompagnés des animaliers du parc. Une cavalcade de six chevaux ibériques et leurs cavaliers de la compagnie « Pégase Prod. » fermeront la marche. Au pas, au trot, en musique, à deux ou à quatre pattes… c'est un grand rassemblement chahuteur et populaire qui défilera jusqu'à la Patinoire, face aux Grandes Écuries, où personne ne se quittera sans avoir partagé quelques gâteaux… en formes d'animaux bien sûr !

Grand Carnaval des AnimauxMercredi 10 février - Accès libre

14h00 : animations et ateliers dans l'Allée Alphand.

15h00 : départ de la Grande Parade devant l'Horloge FloraleLes Grandes Marionnettes

- Information à nos visiteurs -Depuis le 18 janvier dernier notre société, la société «Le Jardin d’Acclimatation», a repris directement la gestion de l’intégralité des manèges et des stands d’attraction de votre parc. Le propriétaire de l’entreprise (la «Société Ludo Vert») qui exploitait jusqu’alors ces installations nous a, en effet, informés à la même date qu’il ne souhaitait plus assurer cette tâche dans les conditions pourtant très favorables que nous lui proposions depuis de nombreuses années. Nous le regrettons et le remercions du travail que, pour vous, à notre demande, il a pu accomplir.

La société «Le Jardin d’Acclimatation» reste, jusqu’au 5 septembre 2016, pour le compte de la Ville de Paris, le concessionnaire de ces dix-huit hectares du Bois de Boulogne dans lesquels, depuis 1860, est installé le Jardin d’Acclimatation. Comme tel, nous demeurons avant tout à votre service. Nous nous sommes d’ailleurs naturellement portés candidats auprès de la municipalité afin d’obtenir le renouvellement de ce contrat. Il devrait être attribué, avant l’été, pour 22 ans, soit jusqu’en 2038. Dans cette perspective, nous travaillons actuellement à un projet qui mobilise des équipes et des moyens importants afin de vous offrir un Jardin encore plus beau.

Dans l’intervalle, nous nous sommes substitués à la «Société Ludo Vert» et, après en avoir informé la Ville de Paris, avons réengagé la totalité de son personnel que vous connaissez depuis plusieurs années. Pour garantir votre sécurité et à la demande de ses assureurs, le Jardin, comme il est normal, a dû procéder dans le même temps à une expertise technique de l’ensemble des équipements qui lui ont été remis. Celle-ci, menée par des experts indépendants, demandera encore quelques jours.

C ’est pourquoi nous sommes contraints de continuer à immobiliser certains de nos manèges. La Rivière Enchantée, le Petit Train, les Papillons d’Alice et plusieurs attractions du «Village des Manèges» sont ouverts. Nous vous y accueillons avec plaisir. Des animations complémentaires vous seront également proposées le week-end s’ajoutant à nos spectacles de Guignol (15h00 et 16h00) qui sont gratuits.

Avant la réouverture complète de nos attractions, nous avons souhaité vous offrir le libre-accès au Jardin.

Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne que nous pourrions vous occasionner et vous remercions de votre patience ainsi que de votre fidélité. Nous serons heureux de répondre à vos questions et à vos demandes d’information au 01.40.67.90.85 ou sur [email protected].

Bonne journée dans votre Jardin.

Marc-Antoine JAMET Président du Jardin d’Acclimatation

Les animaux, des patients pas comme les autres…Depuis dix ans, le docteur Bruno Pelletier est le vétérinaire des animaux du Jardin d'Acclimatation. Rencontre avec ce passionné qui travaille main dans la main avec les animaliers du parc.

Q : À quand remonte votre passion pour les animaux ?

Enfant de la ville, Parisien depuis toujours, je n'ai pas côtoyé beaucoup d'animaux. Seul le chien de la famille faisait partie de mon quotidien. Ma vocation est venue de façon simple et naturelle : après des études en sciences, une classe préparatoire de deux ans, j'ai intégré l'école vétérinaire de Nantes sur concours. Ma passion est née véritablement après un stage au Canada où j'ai pratiqué la chirurgie animale et suivi une formation de chirurgien orthopédique. Ce qui est passionnant avec ce métier, ce sont

les connaissances et les techniques qui évoluent et se rapprochent de plus en plus de la médecine humaine. Plus tard, dans le cadre du service militaire, on m'a confié la noble tâche de m'occuper des chevaux de l'Armée et de l'École Polytechnique : une expérience particulièrement enrichissante pour moi qui m'a servi lorsque j'ai eu la charge de la santé des chevaux du Jardin d'Acclimatation par exemple.

Q : Justement, comment êtes-vous arrivé au Jardin ?J'exerçais dans mon cabinet libéral lorsqu'une consœur qui travaillait au Jardin m'a parlé

de son souhait de se reconvertir dans l'enseignement. Elle m'a alors présenté aux équipes. Bien sûr, je connaissais cet endroit si particulier à Paris : j'y venais souvent pour m'y promener et m'offrir une parenthèse quasi rurale. J'ai tout de suite accepté : la vie d'un vétérinaire de campagne en plein Paris ? C'était un vrai privilège et une belle occasion de sortir du cabinet et d'être en contact avec des animaliers, d'autres passionnés… Et quelle variété désormais dans mon travail : du chinchilla d’une famille aux aurochs du Jardin, mes patients vont de 50 g à 800 kg !

Q : Quand et comment travaillez-vous au Jardin d'Acclimatation ?

Au Jardin, les pathologies sont sensiblement les mêmes qu'en cabinet ! Otites, fièvre, problèmes digestifs, respiratoires ou cardio-vasculaires… les interventions sont variées mais heureusement assez rares. Je viens toutes les semaines, pour le suivi sanitaire et la prophylaxie (prises de sang, auscultations, vermification…) sans oublier les urgences pour lesquelles je suis disponible 24h/24 si nécessaire ! Ici, c'est un travail d'équipe : je m'appuie sur la parfaite connaissance des animaliers pour chacun des pensionnaires. Humeur, habitudes…, il leur suffit d'un coup d'œil pour cerner l'état de santé ou de stress d'un cochon, d'une poule, d'un bœuf…

Le matin en arrivant, je consulte le cahier où chacun consigne quotidiennement « les commémoratifs », comme le poids, l'alimentation, la taille et le comportement des animaux.

Ils les connaissent par cœur et mes échanges avec eux me permettent d'orienter le diagnostic, maîtriser la reproduction, les protocoles d'alimentation ou les travaux d'entretien des enclos.

Q : Pourquoi, selon vous, le Jardin est-il un lieu de vie agréable pour les animaux ?

Il n' y a pas de secret : quand les animaux sont heureux, ils se reproduisent ! C'est l'un de nos meilleurs marqueurs pour évaluer leur bien-être et lorsque l'on sait que 100% des espèces présentes ont eu des petits, tout est dit ! Nous améliorons tous les jours leur environnement : introduction de nouvelles espèces, comme les grues ou les aurochs, installation d'un rucher, agrandissement des enclos et clapiers, cohabitation des ânes et des lamas qui s'aiment beaucoup, animaux en liberté, chevaux au pré en été… Ce travail est encadré par le Code Rural et contrôlé tous les ans par les services sanitaires de la préfecture. Même nos diplômes et les capacités des animaliers sont passés au crible !

I 3Interview Carnet rose

Bienvenue aux bébés du Jardin !

V ous pensiez que l'hiver n'était pas la meilleure saison pour voir des bébés

animaux au Jardin ? Et pourtant, « Trotro », l'ânon du Berry et dernier-né de la Petite Ferme, a déjà trois mois et gambade gaiement auprès de ses parents « Gamin » et « Pirate » : avec ses 60 kg, ses 90 cm au garrot, ses oreilles larges et bien ouvertes et ses yeux qui semblent dire « je suis ton ami », il est devenu la mascotte des visiteurs. Quant aux chevreaux du Rove, pas moins de sept ont vu le jour en janvier et ont rejoint le clan des caprins : ils se portent à merveille et tètent encore leur mère sur le Rocher aux Daims. Mais c'est en effet au printemps que le Jardin enregistre le plus grand nombre de naissances et assiste régulièrement aux premiers pas de nombreux bébés.

Quelles bonnes nouvelles Mère Nature a-t-elle prévu pour 2016 ? Les animaliers nous ont confié que de nouveaux petits faisans dorés et

des perruches à collier agrandiront la famille de la Grande Volière. Non loin de la Rivière Enchantée et du lac, des canetons Casarca au plumage bicolore, blanc et brun, verront le jour et deviendront, comme maman et papa, d'adorables palmipèdes roux. Les oies bernaches, les plus coquettes du parc, pondront leurs œufs sur les îles, à l'abri des regards et apprendront à nager à leurs oisons dès le mois d'avril.

Quant aux adorables paonneaux, ils naîtront et vivront en totale liberté dans le parc, à l'instar de leurs parents. En vous approchant du Potager, vous entendrez aussi peut-être les « piou-piou » des poussins qui se promènent avec Mère Poule et vont taquiner Olivier le jardinier. La « bébé mania » va de nouveau envahir le Jardin qui ne comptera pas moins de trente nouveaux résidents avec les beaux jours.

De quoi ravir les visiteurs et leurs enfants qui se feront plein de petits amis à leur hauteur !

Home sweet homeParmi la centaine de mammifères du Jardin, l’ourse « Victorine » est sans doute celle qui suscite le plus d’interrogations. Comment se porte-t-elle ? Comment vit-elle ? A-t-elle assez d’espace ? Réponses à toutes les questions que vous vous posez..

V ictorine est née au Jardin le 8 janvier 1990. Elle avait une

soeur et un frère jumeau, Honorine et Malek Junior qui ont tous deux été confiés à des zoos peu après leur naissance. Elle a donc vécu tout d’abord seule avec ses parents, Gilda et Malek, puis est arrivé Gaspard en 1984, rejoint plus tard par deux autres frères jumeaux, Zig et Zag en 1993. Eux aussi ont quitté le Jardin à la naissance. Après le décès de leurs parents, Victorine et Gaspard ont vécu 23 années tous les deux ensemble, même s’il est vrai qu’ils se fréquentaient peu. Chacun vivait de son côté s’ignorant la plupart du temps. Gaspard, vieil ours de 29 ans, s’en étant allé en 2013, Victorine est désormais la seule représentante de cette fratrie.

Retour à l’état sauvage ?Comme ses congénères,

Victorine est un animal à la fois solitaire et dangereux. Elle a aussi son propre caractère, bien trempé. Fidèle à la célèbre expression populaire, elle incarne à merveille « l’ours mal léché ». Avouons-le, Victorine n’est pas

facile à vivre et les prétendants pour la rejoindre au Jardin ne sont pas nombreux. Sans compter qu’elle est parfois agressive, y compris avec nos animaliers qui prennent soin de ne jamais lui tourner le dos lorsqu’ils pénètrent dans son enclos. « C’est une vieille dame de 26 ans », précise Christophe Jalladeau, chef-animalier. « Le retour à la vie sauvage, qu’elle n’a jamais connue, serait dramatique pour elle. » En effet, ayant toujours vécu en captivité, il serait impensable de la relâcher dans les Pyrénées avec ses semblables. Elle n’y survivrait pas.

Montrant qu’elle n’a pourtant pas totalement perdu son instinct, elle a creusé dans la terre une galerie de 5 à 6 mètres de long dans laquelle elle aime passer du temps, s’abriter et se reposer. L’été, elle apprécie se baigner dans le ruisseau qui parcours son enclos quand elle ne se fait pas dorer sur

l’herbe, au soleil, le temps d’une sieste. Appréciant par-dessus tout son confort, elle profite à la nuit tombée de son moelleux lit de paille que les animaliers lui confectionnent chaque jour dans la grotte qui lui sert de maison. L’hiver, comme actuellement, elle y hiberne paisiblement avant de sortir progressivement sa truffe à partir du mois de mars pour retrouver son activité habituelle.

Victorine aura été la dernière de la lignée des ours du parc parisien. Grands-parents, parents

et enfants la connaissent bien et sont heureux de venir la saluer à chacune de leur visite. Pourtant, aujourd’hui, plus question pour la Direction de reprendre d’autres de ses congénères. « Nous recherchons pour elle un lieu de villégiature où elle pourra finir paisiblement sa vie. » précise son soigneur. En attendant, la doyenne des mammifères du Jardin fait l’objet de toutes les attentions des animaliers qui ont à coeur de lui ménager une retraite méritée !

FÉVRIER 2016

Oison bernache

Bébé lama et âne du Poitou

Mon ami Gris du Gabon Il y a quelques années, j'aimais venir régulièrement me promener au Jardin

d'Acclimatation. J'y venais me ressourcer, oublier un quotidien peu souriant alors, dans une nature pleine de douceur. Mes pas m'amenaient chaque fois vers la Grande Volière où je retrouvais un petit copain à plumes, un Gris du Gabon. Celui-ci m'apercevant, poussait des trilles de joie, j'en étais convaincu. De son bec et de ses griffes s'agrippant au grillage, il venait me souhaiter le bonjour. Tout à notre complicité, il me laissait caresser son bec crochu sous l'œil amusé de quelques petits spectateurs. Après une longue absence, je suis revenu vers

cet endroit voulu par les créateurs du Jardin au XIXème siècle. Le perroquet n'a pas manifesté son plaisir de me revoir. J'ai pensé qu'il boudait. Après tout, je l'avais abandonné près de dix ans.

Prolongation de la patinoire jusqu'au 6 mars !

Plus de 20 000 visiteurs l'ont déjà testée et approuvée ! Vous avez encore jusqu'au

6 mars pour venir patiner en famille et en plein air sur 400 m2 de glace véritable. Les plus petits pourront s'initier en douceur dans le Jardin des Neiges avec les pingouins-trotteurs. Comme l'ours et la patineuse du dessinateur Éric Héliot, nous vous donnons rendez-vous les mercredis, les week-ends et tous les jours pendant les vacances scolaires :

profitez-en avant l'arrivée du printemps ! Informations et tarifs sur jardindacclimatation.fr

Le billet de Jean-Pierre Bardery Président du Jardin de 2001 à 2004

Bonne nouvelle

Perroquet Gris du Gabon

L'ourse « Victorine »

Bruno Pelletier, le vétérinaire du Jardin et un agneau

L’été, elle apprécie se baigner quand elle ne se fait pas dorer au soleil

Vous souhaitez vous rendre au Jardin ? Bois de Boulogne - 75116 Paris Le parc est ouvert tous les jours. Du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00, le samedi de 10h00 à 19h00, le dimanche de 10h00 à 18h00 et les attractions jusqu’à la tombée de la nuit. En métro : ligne 1 – Station : Les Sablons - En bus : 43 – 73 – 82 – 93 - PC1 - 174 – 244 Pour le bus 244 uniquement le week-end et les jours fériés

Gagnez du temps, achetez vos billets en ligne sur jardindacclimatation.fr

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Des chiffres et des bêtes

Une matinée à tout crin !Quelques heures passées au Centre Équestre à suivre les équipes dans leur travail, à observer les soigneurs et les médecins, à rencontrer les cavaliers : visite guidée des coulisses des Grandes Écuries... !

A u Centre Équestre du Jardin, c’est à 7 heures précises que les cinquante-cinq équidés, chevaux,

double-poneys et shetlands voient arriver leurs soigneurs, signe que le « petit-déjeuner » va bientôt être servi ! En effet, le premier geste de Nathalie, Djamel et Francesco est de nourrir les locataires du club : à chacun sa ration de granulés avant de

commencer la journée. Pour nos trois lève-tôt, pas de temps à perdre. Il s’agit maintenant de nettoyer les boxes et de changer la paille dans chaque stale. Douze tonnes sont ainsi renouvelées au cours d’un seul mois d’hiver pour que chaque pensionnaire profite d’une litière bien propre et suffisamment rembourrée pour lui tenir chaud en hiver.

8 heures, c’est l’heure du curage des pieds des chevaux : petits cailloux, écorchures, boiteries… c’est une revue de détails qui s’opère chaque matin pendant que, dans la sellerie, on vérifie les brides, les mors, les licols, on cire les selles, on brosse les tapis… Rien ne doit être oublié avant l’arrivée des cavaliers ! 9 heures, les monitrices et les moniteurs, Babeth, Kim, Marieme et Kevin rejoignent les écuries. Ils sont accueillis par Bénédicte, la bonne fée du club. C’est elle qui prend soin de chacun des 400 cavaliers qui montent à l'année. Douce et attentive, elle a toujours un mot gentil pour chacun d’entre eux ce qui ne l’empêche pas d’être d’une efficacité remarquable et de jongler avec les plannings et les imprévus !

Arrivée des premiers cavaliers10 heures, les premières leçons de la

journée vont bientôt commencer ! On entend quelques cris : « Cookie » ! « Némo » ! « Poly » ! Ce sont les plus petits qui réclament leur

poney préféré. Ils n’ont qu’une hâte, lui faire un câlin avant de pouvoir monter sur son dos !

Quant aux plus grands, ils s’affairent auprès de leur monture qu'il faut panser puis seller. Étrillés, brossés, bouchonnés, les poneys sont prêts ! La petite troupe se dirige vers le manège où la reprise va commencer.

Pendant ce temps, Christophe, le chef animalier retrouve l’ostéopathe. C’est son jour de visite et il vient manipuler deux chevaux qui nécessitent ses soins. Le dentiste est venu lui aussi vérifier la dentition d'une partie de la cavalerie. Depuis douze ans qu’il a la responsabilité des animaux du parc, Christophe a à cœur que chacun d’entre eux reçoive les meilleurs soins et soit en bonne santé. C’est une de ses priorités ! 11 heures, Virginie Wibaux, la monitrice spécialement formée à l’équithérapie accueille son groupe ; des enfants qui souffrent de handicaps et auxquels la relation avec le cheval permet de retrouver un certain équilibre. Ce sont 21 enfants, 11 adolescents et 8 adultes qui profitent ainsi chaque semaine des bienfaits de la pratique du cheval.

11 heures, c’est aussi l’heure des balades à poney. Xavier arrive avec les shetlands, ces petits poneys que caractérise leur gentillesse. Les enfants les attendent déjà avec impatience pour une promenade à travers le parc. Bombes vissées sur la tête, nos tout-jeunes cavaliers ne sont pas peu fiers de chevaucher leur destrier !

La matinée s’achève. Les cavalières et cavaliers se retrouvent au club-

house. Leurs montures rentrent dans leur boxe se restaurer : ce midi, foin et granulés au menu des Grandes Écuries qui abritent depuis 1874 « une école d’équitation ». C’est ce qui s’appelle avoir de l’expérience !

Informations et inscriptions auprès de Bénédicte au 01 40 67 96 66 ou sur [email protected]

L'école d'équitation existe depuis 142 ans au Jardin

Ils sont entrés dans l'Histoire à quatre pattes« Michka », « Castor et Pollux », « Roméo et Juliette », « Paul et Virginie »… Ils ont tous été les héros du Jardin. Retour sur l'épopée de ces animaux oubliés et pourtant mythiques.

Hier comme aujourd’hui, le Jardin œuvre à la préservation de la biodiversité animale. Dès sa

fondation en 1860, le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire y développe ses théories scientifiques pour acclimater des espèces animales, pour les étudier dans leur contexte tandis qu’au Jardin des Plantes, ses rivaux défendent au contraire le principe d’une observation des animaux en dehors de leur milieu. Au Jardin, les singes sont dans les arbres, le fennec sur son sable, le lion sur un sol sec et graminéen...

Du ver à soie à l'éléphant, 5 200 animaux vivent

au Jardin en 1866

Certaines installations sont réalisées par l’éclectique architecte Gabriel Davioud : l’Aquarium, les Grandes Écuries, les « Fabriques » (maisons et enclos des herbivores), la Grande Volière, la Magnanerie qui héberge à présent un salon de thé. Sur sa terrasse, on peut d'ailleurs encore déceler la trace des anciennes cages de la Singerie.

Ouvert en 1861, l’Aquarium devient aussitôt une attraction plébiscitée : c’est non seulement le plus grand d’Europe avec ses 14 bassins alimentés en eau salée et en eau douce, mais c’est la première fois que le public français peut admirer la nature sauvage des océans. Ce bâtiment élégant est malheureusement rasé en 1950.

Toutefois, plus de 400 poissons - des carpes, des esturgeons, des gardons... - continuent de s’ébattre dans le lac et les rivières du Jardin.

Par contre, les Grandes Écuries, bâties dans le style gothique vénitien, embellissent toujours le Jardin et accueillent, depuis leur respectueuse restauration en 2009, dans le plus pur style Second Empire, le Centre Équestre et le Théâtre de Guignol. Dans ses 15 boxes, plus de 30 races se sont côtoyées pendant plusieurs décennies : des chevaux (percheron, pur-sang, poney, hémione), des zèbres, des ânes, des buffles, des autruches, des dromadaires, des tapirs, des phacochères… Certains de ces animaux étaient utilisés pour promener les visiteurs : un tour à dos d’éléphant revenait à 25 centimes et une balade dans une voiture tractée par une autruche coûtait 50 centimes.

Le Jardin comptait aussi une Poulerie et une Vacherie dont les produits étaient vendus sur place ou à Paris.

De la guerre aux temps de paix…

Le siège de Paris en 1870 éprouve gravement le sort des animaux. Ils servent à nourrir une population affamée qui dévore cuissot de loup, terrine d’antilope, filet d’ours, civet de kangourou, rognons de chameau,

daube de python, galantine de paon... Les deux célèbres éléphants du Jardin, « Castor et Pollux », sont également abattus. Un restaurant parisien renommé inscrit à son menu le pied et le boudin d’éléphant.

Mais le Jardin se repeuple rapidement avec des alpagas, des lamas, des rennes, des moutons, des kangourous... Le roi d’Italie offre les éléphants d’Afrique « Roméo et Juliette ». Des dromadaires sont ramenés d’Algérie, des yaks du Tibet, des élans du Cap, deux kinkajous d’Amérique du Sud, deux girafes d’Abyssinie, « Paul et Virginie » et même une colonie de pingouins du pôle Nord. Le Jardin se dote d’un colombier pour 400 pigeons. Un grand bassin accueille des otaries de Californie dont les cabrioles émerveillent les visiteurs.

Certains prétendent que dans les années 50, l'industriel Marcel Boussac, habitant du boulevard Maurice Barrès voisin du Jardin, ne supportait pas les feulements des lions à la saison des amours et aurait acquis la concession du Jardin pour s'en débarrasser. L'histoire ne fût jamais vérifiée.

Bien que le Jardin ait perdu son épithète zoologique, il n’a jamais renoncé à sa vocation animalière, comme en témoignent la Petite Ferme Normande, la Grande Volière, le Centre Équestre et le Rucher Pédagogique d'aujourd'hui.

La promenade sur l'éléphant en 1900

Cyril Buffet, historien.

Balade à poney

Dans le manège

4 hectares dédiés aux animaux. De la Petite Ferme aux Écuries en passant par la

Grande Volière et le Rocher aux Daims, ils sont conformes aux directives des autorités sanitaires et vétérinaires.

70 paons, cygnes, faisans, oies bernaches en liberté. Parfois farouches, jamais

agressifs, ils s'approchent des familles en plein pique-nique, se laissent photographier et vivent en toute tranquillité dans le parc.

180 tonnes de paille pour le confort des animaux,

changée tous les jours pendant l'été pour maintenir les litières fraîches. En hiver, la paille sert de couverture propre à une mince couche de fumier, source de chaleur naturelle lors des grands froids.

300 animaux dont onze espèces

de mammifères et vingt-cinq d'oiseaux.

300 kg par jour. Fruits et légumes, viande, foin, granulés et graines,

poisson, lait pour les bébés..., le garde- manger est approvisionné toutes les 3 semaines pour des animaux qui engloutissent près de 110 tonnes de nourriture par an !

70000 enfants profitent chaque

année des balades à dos d'âne, de poney et de dromadaire.

est éditée par la S.A. Jardin d'Acclimatation Bois de Boulogne – 75116 PARIS Directeur de la Publication : Marc-Antoine JAMET

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