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Colloque SHF : «Ruissellement , Lyon 30 nov-2 déc 2020 » G. Pla, L. Marragou, J.-L. Nuel – La gestion intégrée du risque de ruissellement urbain torrentiel à Nîmes au travers du retex du 10 octobre 2014 Docs/RUISS :ns/1 La gestion intégrée du risque de ruissellement urbain torrentiel à Nîmes au travers du retour d’expérience du 10 octobre 2014 Guillaume PLA 1 , Luc MARRAGOU 1 , Jean-Luc NUEL 2 1 Ville de Nîmes, 152 avenue Robert Bompard, 30033 NÎMES – [email protected] et [email protected] 2 Nîmes Métropole, 3 rue du Colisée, 30900 NÎMES – [email protected] De par sa configuration, le territoire nîmois est fortement exposé au risque inondation par ruissellement urbain torrentiel, associé à une problématique de cours d’eau temporaires appelés « cadereaux ». Le 10 octobre 2014, il a été touché par un épisode pluvio-orageux dont les caractéristiques sont localement comparables à celles de l’événement historique du 3 octobre 1988 (cumul de l’ordre de 400mm, intensité supérieure à 100mm/h). Le retour d’expérience de la gestion de cet épisode torrentiel, présenté de manière chronologique, permet d’illustrer les actions opérationnelles mises en œuvre avant, pendant et après l’événement. Celui-ci représente une illustration du processus de gestion intégrée du risque d’inondation torrentielle de type crue-éclair au niveau d’un territoire engagé dans une démarche PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations). Si les impacts associés à cet évènement ont été finalement limités grâce notamment aux réalisations menées dans le cadre du PAPI, le retour d’expérience qui en a découlé et la capitalisation associée ont été valorisés pour renforcer les actions de prévention du risque inondation sur le territoire nîmois. Celles-ci se poursuivent aujourd’hui sur le plan technique et financier grâce la continuité d’engagement politique sur la thématique de la prévention des inondations depuis 1988 et à la convergence des interventions des acteurs publics dans le cadre des PAPI. Mots-clefs : Placer 3 à 4 mots clé. Crues-éclairs urbaines – retour d’expérience – ouvrages hydrauliques – PAPI The global managing of torrential urban runoff in Nîmes through the return on experience of the 10 th October 2014 flood event The city of Nîmes is a Mediterranean territory seriously exposed to flash floods. This phenome is linked to “cadereaux”, which are ditches that collect runoff. Nîmes was impacted by a major storm on 10 th October 2014, locally similar to the historic one that happened on 3 rd October 1988: cumulative rainfall closed to 400mm and rain intensity higher to 100mm per hour. The chronological return on experience of the crisis management of this torrential event explains the concrete actions that are deployed before, during and after the flood. This is a concrete case of associated local authorities that are involved in a common project (Programme d’Actions de Prévention des Inondations, or Program of Actions for Flood Prevention) to assume flash flood prevention globally on an urban area exposed to urban runoff risks. The 10 th October 2014 flood was not as impactful as its rain characteristics could let imagine, thanks to projects that have been led during the Program of Actions for Flood Prevention, especially concerning hydraulic structures. Nevertheless, the return on experience of this event has been precious to mature the flood prevention strategy and reinforce the concrete projects on the area of Nîmes. Thanks to a permanent political and financial support concerning flood prevention since 1988 and the collaboration between local partners involved in the program, these actions are still lead in Nîmes to reinforce flood protection strategy. Key words : Urban flash floods – return on experience – hydraulic structures - Program of Actions for Flood Prevention

La gestion intégrée du risque de ruissellement urbain

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Colloque SHF : «Ruissellement , Lyon 30 nov-2 déc 2020 » G. Pla, L. Marragou, J.-L. Nuel – La gestion intégrée du risque de ruissellement urbain torrentiel à Nîmes au travers du retex du 10 octobre 2014

Docs/RUISS :ns/1

La gestion intégrée du risque de ruissellement urbain torrentiel à

Nîmes au travers du retour d’expérience du 10 octobre 2014

Guillaume PLA1, Luc MARRAGOU1, Jean-Luc NUEL2 1 Ville de Nîmes, 152 avenue Robert Bompard, 30033 NÎMES – [email protected] et [email protected]

2 Nîmes Métropole, 3 rue du Colisée, 30900 NÎMES – [email protected]

De par sa configuration, le territoire nîmois est fortement exposé au risque inondation par ruissellement urbain torrentiel,

associé à une problématique de cours d’eau temporaires appelés « cadereaux ». Le 10 octobre 2014, il a été touché par

un épisode pluvio-orageux dont les caractéristiques sont localement comparables à celles de l’événement historique du

3 octobre 1988 (cumul de l’ordre de 400mm, intensité supérieure à 100mm/h).

Le retour d’expérience de la gestion de cet épisode torrentiel, présenté de manière chronologique, permet d’illustrer les

actions opérationnelles mises en œuvre avant, pendant et après l’événement. Celui-ci représente une illustration du

processus de gestion intégrée du risque d’inondation torrentielle de type crue-éclair au niveau d’un territoire engagé

dans une démarche PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations).

Si les impacts associés à cet évènement ont été finalement limités grâce notamment aux réalisations menées dans le cadre

du PAPI, le retour d’expérience qui en a découlé et la capitalisation associée ont été valorisés pour renforcer les actions

de prévention du risque inondation sur le territoire nîmois. Celles-ci se poursuivent aujourd’hui sur le plan technique et

financier grâce la continuité d’engagement politique sur la thématique de la prévention des inondations depuis 1988 et

à la convergence des interventions des acteurs publics dans le cadre des PAPI.

Mots-clefs : Placer 3 à 4 mots clé. Crues-éclairs urbaines – retour d’expérience – ouvrages

hydrauliques – PAPI

The global managing of torrential urban runoff in Nîmes through the

return on experience of the 10th October 2014 flood event

The city of Nîmes is a Mediterranean territory seriously exposed to flash floods. This phenome is linked to “cadereaux”,

which are ditches that collect runoff. Nîmes was impacted by a major storm on 10th October 2014, locally similar to the

historic one that happened on 3rd October 1988: cumulative rainfall closed to 400mm and rain intensity higher to 100mm

per hour.

The chronological return on experience of the crisis management of this torrential event explains the concrete actions

that are deployed before, during and after the flood. This is a concrete case of associated local authorities that are

involved in a common project (Programme d’Actions de Prévention des Inondations, or Program of Actions for Flood

Prevention) to assume flash flood prevention globally on an urban area exposed to urban runoff risks.

The 10th October 2014 flood was not as impactful as its rain characteristics could let imagine, thanks to projects that

have been led during the Program of Actions for Flood Prevention, especially concerning hydraulic structures.

Nevertheless, the return on experience of this event has been precious to mature the flood prevention strategy and

reinforce the concrete projects on the area of Nîmes. Thanks to a permanent political and financial support concerning

flood prevention since 1988 and the collaboration between local partners involved in the program, these actions are still

lead in Nîmes to reinforce flood protection strategy.

Key words : Urban flash floods – return on experience – hydraulic structures - Program of Actions for Flood Prevention

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Docs/RUISS :ns/2

I NIMES, UN TERRITOIRE FORTEMENT EXPOSE AUX INONDATIONS

Nîmes est une ville du sud de la France, localisée dans le département du Gard. Ce dernier possède une

configuration marquée, avec au sud un pourtour méditerranéen et sur sa partie nord un relief cévenol marqué.

Entre ces deux zones clairement identifiées, le territoire nîmois s’étend sur une zone de plaine. Cette situation

mêlant climat méditerranéen et relief cévenol est favorable à la structuration de phénomènes pluvieux violents

ayant engendré des crues majeures sur la région, notamment en 2002.

Le territoire nîmois est pour

sa très grande partie inclus

dans le bassin versant du

Vistre, fleuve côtier qui

rejoint la mer Méditerranée.

Le risque inondation de

plaine y est ainsi bien présent

et concerne la partie sud de la

commune. Les phénomènes

les plus impactants pour le

territoire sont de type crues

éclairs par ruissellement

associés aux cadereaux. Ce

terme nîmo-nîmois renvoie

aux fossés qui drainent les

collines karstiques sur la

partie nord de la commune,

traversent la zone urbaine à

forts enjeux (tronçons où le

cours d’eau est recouvert)

pour finalement rejoindre au

sud le Vistre. On dénombre

six cadereaux sur le

territoire, présentant des

caractéristiques générales de

même type : bassin versant de petite taille (le plus grand est de l’ordre de 30km²), configuration en piémont

avec des pentes relativement prononcées sur les zones karstiques amont avant de rejoindre la plaine du Vistre,

traversée de zones urbaines plus ou moins denses, temps de concentration très faibles (moins d’une heure).

Ces caractéristiques sont à prendre en considération au regard de la typologie des évènements pluvieux qui

impactent le territoire. Ce sont, in fine, quelques 60 000 des 150 000 résidents nîmois, 16 000 logements et

6 000 entreprises qui sont situés en zone inondable.

Dans son histoire, la ville a été frappée par plusieurs évènements majeurs d’inondation, les plus impactants

étant associés aux cadereaux. Dans un passé récent, la catastrophe du 3 octobre 1988 a profondément marqué

le territoire de par sa violence. Un phénomène pluvieux intense (supérieur à 420mm en 8h) s’abat sur la région

nîmoise, engendrant un ruissellement conséquent et des crues majeures des cadereaux : un débit de près de

500 m3/s est atteint à l’entonnement du principal cadereau de la Ville - dit cadereau d’Alès - soit 25m3/s/km².

Les pertes sont lourdes pour le territoire : 9 décès, 45 000 sinistrés, 4 milliards de francs de dégâts (valeur

monétaire de l’époque) (Hémain et Dourlens, 1989 ; Fabre et al., 1994).

Face à ce risque particulièrement présent, le territoire s’est lancé dans une politique globale de prévention

des inondations associées aux cadereaux, dite programme CADEREAU. Cette démarche s’est dans un premier

temps concrétisée par un Programme de Protection Contre les Inondations (PPCI), puis deux Programmes

d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) successifs. Chacun des programmes correspond à un montant

en investissements supérieur à cent millions d’euros, et ne concerne que les cadereaux du territoire communal

nîmois.

L’objet du présent document est de présenter les actions concrètes menées sur le territoire nîmois dans cette

thématique en s’appuyant, étape par étape, sur un retour d’expérience sur l’évènement significatif du 10

octobre 2014 ayant généré de forts ruissellements, en se focalisant sur le cadereau d’Alès.

Figure 1 : Bassins versants des cadereaux nîmois

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Docs/RUISS :ns/3

II EN AMONT DE L’EVENEMENT, UN SUIVI PERMANENT DE LA SITUATION

L’automne 2014 a vu de nombreux phénomènes d’inondations impacter le Sud-Est de la France et en

particulier le littoral méditerranéen (Paquier, 2015). A l’échelle du seul territoire nîmois, le mois de septembre

a vu deux épisodes orageux toucher de façon modérée le territoire avec l’inondation de quelques points bas,

respectivement le 18 (désordres constatés associés à la concomitance avec la féria des vendanges) et le 29

septembre (correspondant à l’évènement ayant préalablement plus sérieusement frappé la région

montpelliéraine).

Dans le cadre de sa politique de prévention des inondations, la ville de Nîmes s’est dotée de son propre

dispositif appelé ESPADA (Evaluation et Suivi des Précipitations en Agglomération pour Devancer l’Alerte)

dont l’objectif est de prévoir les débits des cadereaux et le risque associé à échéance 1h30 (Pla et al., 2018).

Né en 2005 dans un objectif d’innovation, il a depuis évolué régulièrement au gré des améliorations

technologiques.

Le 9 octobre à 16h, Météo France place

une nouvelle fois les départements du Gard

et de l’Hérault en vigilance orange pour de

fortes précipitations et des orages. Des

cumuls de l’ordre de 150mm voire

localement plus de 200mm sont annoncés,

y compris en plaine.

Sur le territoire nîmois, les épisodes

pluvieux enregistrés plus tôt dans

l’automne ont contribué à saturer

partiellement les sols sur les zones rurales

des bassins versants des cadereaux. Les

nouvelles précipitations attendues sur le

territoire pourraient engendrer un

ruissellement significatif et rapide.

Sur la base de ces informations, les prévisionnistes de crue de la Ville proposent une activation du niveau 1

du dispositif ESPADA : il s’agit d’un niveau de veille visant à pré-mobiliser les moyens internes de la

collectivité en vue de potentielles interventions.

Dès les premières heures de la nuit, une structure orageuse s’organise sur le département de l’Hérault, selon

un front d’axe Nord-Sud et de déplacement relativement rapide d’Ouest en Est. L’astreinte ESPADA supervise

l’évènement, à ce stade avec ses dispositifs de métrologie :

• La première source d’information concerne le réseau de mesures hydrométéorologiques de la Ville.

Lancé dès les années 1990, ce parc n’a depuis cessé de se densifier dans le cadre des programmes

d’actions sur ce territoire d’une centaine de km² : 27 stations en 2014, 36 en 2020 (incluant 9 capteurs

pluviographiques et 34 limnigraphiques). Au-delà de l’implantation de nouveaux points de mesures et

dans une logique de fiabilisation de la donnée, les actions menées dans le cadre du PAPI ont conduit

en 2013-2014 à la mise en service d’un réseau radio dédié à la collecte de ces mesures

hydrométéorologiques, acquises et transmises au pas de temps 5 minutes. A noter que ce réseau assure

également la collecte de quelques 20 capteurs pluviographiques du Service de Prévision des Crues du

Grand Delta (SPC-GD) dans le cadre de la collaboration entre les deux structures (Pla et al., 2015). Ce

réseau a démontré toute sa pertinence au cours de l’évènement avec un taux de collecte proche des

100% (investissement pour la mise en place du réseau radio de l’ordre de 300k€)

Figure 2 : Vigilance météorologique du 9 octobre 2014 à 16h

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Docs/RUISS :ns/4

• La seconde donnée d’entrée du système concerne un outil radar d’observation et prévision de pluie.

La Ville a en effet souhaité développer sa propre lame d’eau spatialisée en travaillant d’une part à

l’échelle d’un pixel élémentaire de seulement 500m de côté (donnée brute issue du réseau ARAMIS)

afin de s’adapter à la taille des bassins versants supervisés et aux phénomènes orageux localisés

caractéristiques du climat méditerranéen, et en valorisant d’autre part la densité des mesures

pluviographiques dont elle dispose pour réajuster les estimations produites par l’outil à chacun des pas

de temps de 5 minutes (coût du développement de l’outil radar de l’ordre 300k€)

III UN EVENEMENT ORAGEUX NOCTURNE VIRULENT ET LOCALISE

Entre 1h et 2h, le front orageux se rapproche

rapidement du bassin nîmois. Les intensités

évaluées sont conséquentes (supérieure à 50mm/h

dans les teintes violettes sur les images de la figure

4), ce qui est confirmé par les mesures effectuées

par les postes pluviographiques collectés.

Atteignant Nîmes aux alentours de 2h, le front

mobile jusque là stoppe son déplacement et

demeure statique selon un axe SO-NE.

L’évènement ne touche alors que l’extrême Nord-

Ouest de la commune (bassins versants ces

cadereaux de la Pondre, Valdegour, et Alès) mais

ce de façon violente.

Au regard de la structure en approche et sur

proposition de la cellule de veille

hydrométéorologique, les autorités communales

décident d’activer le niveau 2 du dispositif

ESPADA en anticipation, afin d’anticiper le

phénomène et mobiliser les moyens ad hoc. Ce

niveau renvoie à des inondations localisées

associées à un ruissellement urbain important.

Figure 3 : Postes pluviographiques collectés

par la Ville toutes les 5 minutes sur son

propre réseau et auprès de ses partenaires

Services de Prévision des Crues du Grand

Delta et Méditerranée Ouest

Figure 4 : Lames d’eau radar observées par l’outil

de la Ville en amont de l’évènement

Figure 5 : Cumul radar 1h observé sur Nîmes

par l’outil de la Ville en début d’évènement

Cumul 1h > 100mm

NÎMES

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Docs/RUISS :ns/5

L’activation de ce niveau entraine de facto le déclenchement

des premières actions communales, référencées dans le Plan

Communal de Sauvegarde (PCS) de la collectivité qui est en

lien étroit avec le dispositif ESPADA concernant la

thématique inondation (niveau 2 également à ce stade). Le

maire, de par ses pouvoirs de police, est Directeur des

Opérations de Secours. Par déclenchement d’un automate

d’appels interne à la structure, les services concernés – y

compris police municipale - sont mobilisés pour les premières

interventions de terrain. Au regard des temps de concentration

très courts des bassins versants des cadereaux et plus

globalement de la rapidité des ruissellements, cette

mobilisation est effectuée avant constatation des désordres

afin de permettre aux équipes de se rendre sur site en toute

sécurité. A ce stade, il s’agit principalement de barriérage sur

quelques points bas ou secteurs fréquemment inondés

(d’ailleurs dotés de barrières à demeure) et de l’activation de

panneaux lumineux indiquant une voirie inondée, sur

indication du prévisionniste ESPADA. La supervision de ces actions de terrain est grandement facilitée par un

accès permanent aux quelques 300 caméras de vidéoprotection dont dispose la collectivité, dont certaines

spécifiquement implantées pour le suivi des secteurs inondables.

Suite à cette première heure de précipitations, le phénomène pluvieux intense se poursuit avec la même

structure orageuse stationnaire. Le ruissellement est considérable en particulier sur la zone urbaine dense qui

n’est toutefois pas la plus arrosée par l’épisode, de nombreux débordements du réseau pluvial sont signalés.

Le bassin versant nîmois le plus arrosé est celui du cadereau d’Alès, sur sa partie amont. Pourtant, malgré

les quantités de pluie précipitées et un ruissellement fort, les débits enregistrés sur le cadereau lui-même

demeurent à ce stade contenus. En effet, dans le cadre des différents programmes de prévention des inondations

menés sur le territoire, des actions lourdes

ont été mises en œuvre pour réaménager le

principal cadereau nîmois, constitués de

deux branches dites Alès et Camplanier.

Dans un premier temps, les efforts ont porté

sur la création de bassins de rétention sur

les tronçons amont (plus de 330 000 m3 de

capacité de rétention sur près d’un million

pour l’ensemble du territoire, 70 000 pour

le seul bassin de Roquemaillère sur ce

cadereau), en vue d’augmenter le temps de

réponse hydrologique à l’entrée de la zone

urbaine dense et de ménager un délai

supplémentaire d’action en cas de

phénomène. Ce sont ainsi 17 barrages de

catégorie C qui sont implantés sur la

commune (déversoir de sécurité pour 2 fois

la crue de 1988). D’autre part, des travaux

conséquents ont été menés en zone urbaine

dense afin d’augmenter significativement

la capacité des ouvrages : sur l’ensemble de

sa partie enterrée, la capacité du cadereau

d’Alès a été portée de 25 à 120m3/s

(investissement de l’ordre de 40M€).

L’ensemble des aménagements réalisés

dans le cadre du programme CADEREAU

sont amenés à préserver la Ville d’une

inondation d’un débit de l’ordre d’une

période de retour de 40 ans.

Figure 6 : Image illustrative d’un

barriérage de point bas nîmois (source

Midi Libre - 16 septembre 2016)

Figure 7 : Synoptique du cadereau d’Alès et

représentation des ouvrages hydrauliques

branche Alès

branche Camplanier

Entonnement du cadereau d’Alès

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Docs/RUISS :ns/6

Les ouvrages écrêteurs remplissent ainsi parfaitement leur rôle sur les premières heures de l’évènement. Les

pluies diluviennes se poursuivent, leur stockage effectif augmente significativement sur les secteurs les plus

arrosés, et ce tout particulièrement sur la branche Camplanier où le bassin du Pont de la République – situé

immédiatement en amont de la zone urbaine dense – est en limite de déversement. Celui-ci se produit

finalement aux environs de 4h et dure près de 2 heures, avec une pointe vers 5h où l’écoulement associé à ce

déversement entraine des désordres importants sur la voirie qui sert de cadereau à l’aval.

Conformément aux procédures, une équipe est mobilisée pour surveillance visuelle des barrages écrêteurs.

Les consignes associées à ces ouvrages ont depuis été mises en adéquation avec les évolutions successives de

la réglementation (articles R214 du Code de l’Environnement, le récent décret n° 2019-985, etc.) sur la

thématique avec notamment prise de la compétence associée par l’Etablissement Public de Coopération

Intercommunale dans le cadre de la GEMAPI, Nîmes Métropole.

IV UNE COURTE ACCALMIE ET UNE MONTEE EN PUISSANCE DANS LA GESTION DE CRISE

Le déversement du bassin du Pont de la République et les débordements associés sur plusieurs tronçons de

cadereaux justifient le déclenchement du niveau 3 du dispositif ESPADA (niveau 3 PCS), d’autant que la

structure ne se délite pas malgré la relative accalmie sur le territoire nîmois à partir de 5-6h selon les secteurs

et que de nouvelles précipitations sont attendues. La situation ne peut désormais plus être uniquement gérée

par le seul personnel d’astreinte ni qualifiée de courante. La Ville décide de mobiliser massivement ses

services, une nouvelle fois via automate d’appels qui cette fois-ci contacte davantage d’entités extérieures à la

collectivité : concessionnaires de réseaux, délégataires, Etablissements Recevant du Public (ERP) sensibles,

gestionnaires de parkings souterrains pour mise en place de batardeaux, écoles, etc. Le Poste de

Commandement Communal (PCC) est constitué, regroupant les différentes composantes de la collectivité et

en lien étroit avec les structures extérieures, notamment la Préfecture qui décide également d’ouvrir son Centre

Opérationnel Départemental (COD). Le maire conserve toutefois son rôle de DOS. L’information à la

population est faite via le site internet de la collectivité et via les antennes radio locales. Un centre de réception

des appels est également constitué au sein du PCC.

Cette accalmie relative va permettre à la collectivité

de s’organiser et d’utiliser cet apport substantiel de

compétences pour d’une part intervenir sur les

désordres liés au ruissellement conséquent de la nuit

et d’autre part prépositionner les moyens en vue de la

suite attendue de l’évènement. Il s’agit dès lors

d’enlever les embâcles qui se sont amassés du fait des

forts ruissellements et qui pourraient perturber les

futurs écoulements attendus, en particulier sur la

branche Camplanier où une grosse mobilisation

permettra de retirer les plus gros en 2 heures.

Figure 9 : déversement du bassin du Pont de la

République sur le cadereau de Camplanier

(5h24 – source réseau de vidéoprotection)

Figure 8 : Cumul radar 3h observés sur Nîmes

par l’outil de la Ville (2h-5h)

Les valeurs atteignent localement les 200mm

Figure 10 : Entonnement du cadereau d’Alès à 7h

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Docs/RUISS :ns/7

Si la première partie de l’évènement s’est déroulée en pleine nuit, l’accalmie enregistrée correspond à la

période où une grande partie de la population est en transit notamment pour se rendre au travail ou à l’école.

Les structures qui en possèdent ont été invitées dans le message reçu par automate d’appels à activer leur Plan

Particulier de Mise en Sûreté (PPMS), les écoles notamment accueillent les enfants et sont en mesure d’assurer

leur sécurité.

V UNE DEUXIEME VAGUE BIEN PLUS VIOLENTE

Les précipitations sur le territoire nîmois sont bien moins importantes depuis 5h, mais la structure orageuse

reste aux portes de la Ville et s’abat sur les communes voisines. Dès 8h, les précipitations intenses reprennent,

de nouveau sur l’extrême amont des bassins versants des cadereaux les plus à l’Ouest. Les barrages écrêteurs

avaient atteint un niveau de remplissage élevé, voire avaient déversé : cette accalmie a permis d’évacuer une

partie des eaux stockées (vidange par pertuis simple) mais leurs niveaux de remplissage demeurent élevés. Par

ailleurs, la première partie de l’évènement a complètement saturé les sols sur les secteurs les plus touchés, leur

production serait très importante en cas de nouvelles précipitations.

Si le dispositif ESPADA s’appuie sur les données d’entrée

évoquées précédemment (observations), sa vocation est avant

tout de prévoir les débits des cadereaux et d’évaluer in fine

un niveau d’impact à venir. Pour ce faire, il utilise un modèle

hydrologique semi-distribué s’appuyant sur le schéma

RERAM en zone urbaine, et surtout sur une structure type

GR4H en zone rurale où un réservoir supplémentaire a été

intégré pour représenter l’impact très spécifique et

hétérogène du karst (Doerfliger et al., 2006 – Fleury et al.,

2011). Ce dernier aspect a été défini au terme de sept années

d’études avec le BRGM et les Mines d’Alès. Près de 300

bassins versants élémentaires composent ce modèle, dont 178

pour la composante rurale. Une importante phase de

modernisation a été menée ces dernières années (budget de

l’ordre de 400k€) afin d’améliorer ce modèle : recalage au

regard des dernières données d’entrée et évènements vécus,

pas de temps de 15 à 5 minutes, fonction assimilation sur les

débits, intégration d’un modèle hydraulique pour la

propagation, développement d’une interface en ligne type

SIG, etc. (Pla et al., 2018)

A l’échelle du cadereau d’Alès, les prévisionnistes identifient des déversements conséquents à venir sur

l’ensemble des bassins écrêteurs, occasionnant des débordements significatifs et ce sur les deux branches du

cadereau, ce qui se produit dès 9h avec une réaction très violente (Fourchier et al., 2016). La collectivité

déclenche le niveau 4 du PCS et d’ESPADA, soit le niveau le plus haut.

Figure 11 : Représentation d’un

indicateur de saturation des réservoirs

sol/karst à 8h (source modèle ESPADA)

Figure 12 : Déversement du barrage

écrêteur de Roquemaillère (débit de pointe

de l’ordre de 70m3/s soit environ 7m3/s/km²)

Figure 13 : Photo post-crue d’une habitation

sinistrée au cours de l’évènement

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Docs/RUISS :ns/8

Sur les tronçons amont, les opérations de secours sont nombreuses : près de 200 habitations seront sinistrées.

Dans le cadre des mesures de réduction de la vulnérabilité et avec l’appui de l’Etat, la Ville avait pu réaliser

l’acquisition à l’amiable de plusieurs habitations implantés dans des secteurs qui ont effectivement été

fortement impactés au cours de cet évènement.

Les branches Camplanier et Alès voient donc des débordements sur leurs tracés, et se rejoignent près du

centre-ville au niveau de l’entonnement du cadereau d’Alès.

La réaction est violente et la capacité de l’ouvrage

hydraulique – inauguré un an plus tôt – est

mobilisée à pleins bords. Fort heureusement, les

pointes de crue des deux branches ne sont pas

concomitantes. La pointe de crue à l’entonnement

est atteinte à 10h, avec une valeur estimée à 110m3/s

pour un ouvrage dont la capacité est de 120m3/s.

Ainsi, le centre-ville a été complètement protégé

d’une quelconque inondation par débordement du

cadereau, et des problématiques de ruissellement

qui se sont produites plus en amont.

Après 10h, la prévision est clairement à la baisse, les précipitations sont désormais moins importantes. A

11h05, le Gard est placé en vigilance rouge hydro-orages : si la partie la plus impactante de l’évènement est

désormais achevée sur Nîmes, territoire réduit à l’échelle du département, ce n’est pas le cas pour certaines

communes plus au Nord, d’où le besoin souvent émis d’une vigilance infra-départementale (Belin et al., 2015).

Les précipitations s’estompent finalement aux alentours de

12h, la décrue est sérieusement amorcée sur l’ensemble des

cadereaux. Des échanges téléphoniques ont eu lieu avec le

SPC Grand Delta afin d’évaluer au mieux les apports des

cadereaux au Vistre, intégré à la vigilance Vigicrues.

L’analyse des cumuls permet de faire plusieurs constats :

- seule une fraction du territoire a été véritablement arrosée,

avec des caractéristiques semblables à celles de l’évènement

du 3 octobre 1988. Un recentrage de l’épicentre de l’épisode

pluvieux aurait eu un impact bien supérieur ;

- le gradient de pluie enregistré à l’échelle du territoire est

très conséquent et valide l’intérêt de disposer d’une lame

d’eau radar à résolution spatiale affinée.

Figure 14 : entonnement du cadereau d’Alès à 9h20 (à gauche, débit de l’ordre de 20m3/s) et à 9h40

(à droite, débit de l’ordre de 100m3/s)

Figure 15 : Hydrogramme à l’entonnement

Figure 16 : Cumul radar observé sur Nîmes par l’outil

de la Ville entre 2h et 12h

350-400mm

<20mm

5km

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VI VIGILANCE, INTERVENTIONS LOCALISEES ET SUITES A DONNER

Dans l’après-midi du 10 octobre, les actions de nettoyage et déblaiement reprennent sur le territoire

communal. Au-delà d’un pur objectif de remise en état, il s’agit de se préparer au nouvel épisode pluvieux

annoncé pour la soirée et la nuit à venir. Par ailleurs, une tournée d’inspection est menée sur l’ensemble des

barrages écrêteurs qui ont été sollicités au cours de l’évènement du matin : il en ressort que le déversoir de

sécurité d’un des ouvrages ayant déversé est endommagé. Dans le cadre du PCS, une procédure spécifique

d’alerte à la population est élaborée, dans le cas où ce barrage serait de nouveau sollicité. Le PCS reste activé

à son niveau maximal, le centre d’appels est énormément sollicité par la population.

Dans la nuit du 10 au 11 octobre, la collectivité assure la supervision de l’évènement annoncé qui s’avère

finalement moins impactant que craint. Malgré tout, la quasi-totalité du territoire communal sera balayée par

un passage orageux momentanément intense avec un cumul de l’ordre de 50mm en 1 heure. Sur des sols déjà

saturés, cet épisode engendra ainsi de nouvelles problématiques de points bas et même un débordement de

cadereau à l’Est de la Ville cette fois, nécessitant de nouvelles opérations de barriérage, avec quelques

incivilités dont des conducteurs contournant le barriérage (figure 17). Le Gard est replacé en vigilance orange

pour de fortes précipitations et des orages le 11 octobre à 6h. Le PCS et ESPADA sont repositionnés à un

niveau 2.

La vigilance attentive de la situation est maintenue jusqu’au lundi 13 octobre, où le département est replacé

en vigilance jaune et les prévisions météorologiques sont bien plus favorables. Les actions auprès de la

population se multiplient, notamment via le centre d’action sociale pour aider les sinistrés les plus impactés

dans l’attente de pouvoir se reloger ; le centre d’appels restera ouvert plusieurs jours. Une équipe est mobilisée

pour relever une opération de marquage de laisses de crue, qui pour certaines s’approchent de celles de 1988

sur la partie amont des bassins versants. Un bureau d’étude agréé est missionné pour expertiser les barrages

écrêteurs dont le déversoir de sécurité a été mis à contribution.

Les dégradations relevées sur les barrages écrêteurs sont corrigées dans le cadre de travaux réalisés dans un

délai de 6 mois à compter de la tenue l’évènement.

Dans une vision à plus long terme, cet évènement du 10 octobre 2014 a eu un apport significatif dans la

stratégie de prévention du risque inondation torrentiel sur le territoire, validant ses points forts et mettant en

exergue les axes de progrès à l’orée du PAPI II (période 2015-2021). On pourra notamment relever :

- Les outils de métrologie associés au dispositif ESPADA et modernisés juste avant l’événement

ont démontré leur efficacité et leur apport, avec d’une part un taux de collecte proche de 100%

Figure 17 : Quand un non-respect

manifeste du barriérage mène à noyer son

véhicule…

Figure 18 : … et devient une source d’inspiration pour

des films d’animation sur les bons comportements

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pour les différents capteurs hydrométéorologiques implantés sur le territoire et d’autre part une

lame d’eau radar à haute résolution spatiale justifiée par le caractère très localisé de l’épisode

pluvieux. La réflexion de modernisation du modèle de prévision était déjà amorcée et programmée,

et l’évènement n’a fait que confirmer les optimisations déjà envisagées : modélisation au pas de

temps 5 minutes plutôt que 15 minutes, mise en place d’une fonction assimilation pour réajuster

le modèle en temps réel sur la base des mesures limnigraphiques et notamment concernant le

déversement des bassins écrêteurs, etc. Cet épisode richement documenté (mesures capteurs,

lames d’eau radar, relevés de laisses de crue, observations, etc) sert de base de référence pour le

calage du modèle ESPADA modernisé.

- Plus globalement, cet épisode est intégré à la base d’évènements de calage des différents projets

hydrauliques de la collectivité, notamment dans le cadre du réaménagement de la branche amont

du cadereau d’Alès ou la création d’un nouveau barrage écrêteur de crue sur la branche

Camplanier. Vu les faibles dégradations des ouvrages de rétention fortement sollicités lors de

l’événement (cinq ouvrages avec déclenchement du déversoir de sécurité), le parti-pris de

conception est consolidé et peut donc servir de référence aux nouveaux projets de gestion du

ruissellement torrentiel.

- Par ailleurs, la non mise en charge du tronçon souterrain du cadereau d’Alès récemment réaménagé

(réception des travaux tout juste 1 an avant la crue !) pour un débit estimé proche de celui cible

valide les choix et hypothèses retenus dans le dimensionnement, avec des contraintes constructives

pourtant complexes (vitesses très importantes et emprise des ouvrages restreinte) au point d’avoir

nécessité le développement d’un modèle physique. Il confirme donc la nécessité de poursuivre la

restructuration des écoulements torrentiels pour les autres cadereaux.

- Un programme de mesures de réduction de la vulnérabilité, inscrit au PAPI, est lancé en 2015. Il

inclut des délocalisations à l’amiable de biens sinistrés au cours de cet évènement, notamment sur

la partie amont de la branche Alès où les laisses de crue sont proches de celles de la crue du 3

octobre 1988. Au-delà de cette procédure lourde, la collectivité s’est engagée dans une assistance

individuelle personnalisée à grande échelle pour aider chaque propriétaire volontaire à prendre

conscience du niveau d’inondable de son bien et à mettre en œuvre des mesures de mitigation

adaptées.

- Une modernisation du PCS est engagée dès début 2015, s’appuyant notamment sur le retour

d’expérience de cet évènement et l’identification des améliorations organisationnelles et

structurelles qui en découle. Elle inclut la création d’un Poste de Commandement Communal dédié

à la gestion de crise, mais également l’ajout d’une fonctionnalité d’alerte spatialisée à la population

au niveau de l’automate d’appels. L’utilisation des réseaux sociaux devient un vecteur important

d’information à la population.

- Les actions d’information préventive se poursuivent, notamment via la création et la diffusion de

petits films d’animation sur les bons comportements à adopter en cas de gestion de crise (figure

18) et la poursuite des interventions de sensibilisation en milieu scolaire (environ 70 classes de

primaires par an). Un livret pédagogique à l’attention des classes primaires est également créé,

s’appuyant notamment sur les nombreux supports visuels issus de cet évènement du 10 octobre

2014, qui correspondent à l’environnement nîmois actuel dans lequel vivent les enfants.

CONCLUSIONS

A travers le retour d’expérience de cet évènement, l’objectif était de présenter une approche locale de gestion

globale du risque inondation. L’impact de cet évènement a finalement été contenu au regard du phénomène

pluvieux (période de retour estimée à 25 ans pour le débit à l’entonnement du cadereau d’Alès), mais la

capitalisation associée à son retour d’expérience constitue une base d’éléments et de réflexions riche dans le

cadre des nouveaux projets menés sur le territoire. Ces derniers, intégrés dans un ensemble cohérent au sein

du programme CADEREAU, ne sont rendus possibles que par la conjonction d’un engagement politique fort

sur cette thématique depuis plus de 30 ans et le soutien technique et économique des acteurs publics dans le

cadre de la démarche PAPI.

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REFERENCES

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