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Page 1 lagifl[email protected] La Gifle Le journal étudiant du collège Lionel-Groulx Le journal étudiant du Collège Lionel-Groulx, Volume 12, Numéro 5, Avril 2015 Page spéciale articles du cours Journalisme et nouveaux médias d’Israël Desrosiers Les deux coups de coeur de l’équipe... en page 3 Agriculture alternative: l’aquaponie Simon Brault Page 8 Le plastique, véritable fléau moderne Camille Poulin Pages 6 et 7 Le vrai problème du Parti québécois L’intercollégial en vue pour nos danseurs Jessica Charbonneau-Vaudeville Page 4 L’Assemblée générale étudiante: les résultats Jessica Charbonneau-Vaudeville Page 2 Guillaume Imbeault Page 4 15 septembre 2067-troisième partie Jessica Charbonneau-Vaudeville Pages 9 et 10 Jérémie Boudreau Page 5 Daya Leboeuf Roy Page 8 Miroir, Miroir, suis-je beau ou moche? Individualisme: trouver l’horizon idéal

La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

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Page 1: La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

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La GifleLe journal étudiant du collège Lionel-Groulx

Le journal étudiant du Collège Lionel-Groulx, Volume 12, Numéro 5, Avril 2015

Page spéciale articles du cours Journalisme et nouveaux médias d’Israël Desrosiers Les deux coups de coeur de l’équipe... en page 3

Agriculture alternative: l’aquaponie

Simon Brault Page 8

Le plastique, véritable fl éau moderne

Camille Poulin Pages 6 et 7

Le vrai problème du Parti québécoisL’intercollégial en vue pour nos danseurs

Jessica Charbonneau-Vaudeville Page 4

L’Assemblée générale étudiante: les résultats

Jessica Charbonneau-Vaudeville Page 2 Guillaume Imbeault Page 4

15 septembre 2067-troisième partie

Jessica Charbonneau-Vaudeville Pages 9 et 10 Jérémie Boudreau Page 5

Daya Leboeuf Roy Page 8

Miroir, Miroir, suis-je beau ou moche?

Individualisme: trouver l’horizon

idéal

Page 2: La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

ÉditorialVie étudiante

Page 2 [email protected]

L’Assemblée générale du 18 mars dernier s’est tenue au gymnase du collège et a duré environ 4h. Les résultats suivants en sont sortis : re-fus d’une grève de 2 semaines, voté à majorité contre par plus de 400 voix de différence, soit plus de 1300 étu-diants contre et plus de 800 pour. Un autre vote a eu lieu proposant, cette fois-ci, une semaine de grève. Après plusieurs départs d’étudiants, le vote s’est terminé à 50 voix contre, encore une fois, mais avec un résultat de 890 contre et de 840 pour. Une troisième proposition de grève a été suggérée par une étudiante : quatre jours de grève non reconductibles et ne tou-chant pas les cours des étudiants. Ces dates, toutes de manifestations, soit les 23 et 26 mars, le 2 avril et le 1er mai, ont été votées majoritairement pour par les étudiants qui sont restés dans les deux gymnases.

Après de nombreux débats, des insultes, de l’intimidation et de peu de clarté de la part de plusieurs, l’Assemblée a été levée, ainsi que les cours de l’après-midi en raison de l’heure (16h30). Les deux propositions ont été acceptées unanimement. Toutefois, les émotions étaient au rendez-vous. De l’incompréhension, de la frustration et des pleurs, mais aussi de la joie et du soulagement ont été manifestés. Nombreux ont été ceux qui ont accusé l’Association étudiante du Collège Lionel-Groulx de propagande et de partialité lors de l’événement. Un article de Francis Labbé présentait la situation au lendemain du vote. Voici le lien direct de l’article si vous êtes intéressés à en savoir les grandes lignes : http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2015/03/19/007-etudiants-college-lionel-groulx-denoncent-association-greve.shtml

Les « pro-grévistes », tels que les ap-pellent les étudiants ayant refusé la grève, ont été fâchés par les propos anti-grève de leurs confrères, qu’ils croyaient de leur côté pour défendre l’enjeu de la crise sociale et dénon-cer l’austérité imposée par le gou-vernement Couillard. Ces étudiants se disent outrés par les allégations et les commentaires des étudiants, principalement du programme de Sciences de la nature, mais surtout par ce qui s’est dit pendant l’Assem-blée, notamment par une étudiante qui a dit, ou presque : « Vous êtes des étudiants d’Arts et lettres, vous êtes supposés avoir de l’imagination.

Par Jessica Charbonneau-Vaudeville

Assemblée générale étudiante

L’Assemblée générale étudiante: les résultats

Pourquoi vous ne l’utilisez pas pour trouver autre chose qu’une grève ? » Certains ont rétorqué, non pas au micro, mais à la fin de l’Assemblée : « C’est drôle, tu es en Sciences de la nature, ce n’est pas ton travail de trouver des solutions aux problèmes ? »L’ambiance de l’Assemblée était peu agréable, a dit un étudiant voulant demeurer anonyme.

Encore aujourd’hui, le résultat du vote enrage de nombreux étudiants. Est-ce que la majorité avait raison de voter « non » à la grève ?

Une étudiante en arts visuels a voulu spécifier que, selon elle, la majorité des étudiants ont voté « non », car ils avaient peur de voir leur session affectée par les journées de grève et que cela refasse comme en 2012. Sur les réseaux sociaux, une autre per-sonne a dit : « J’ai une question sé-rieuse : est-ce que vous vous foutez des enseignants, des médecins, des pharmaciens, des handicapés, des parents monoparentaux, des gens dans le besoin, des universitaires qui verront leurs cours se faire couper, et de toutes les personnes qui subiront de graves conséquences de la grève, et qui ne verront jamais la couleur de leur argent? »

Une étudiante de Lettres, voulant aussi rester anonyme, a tenu à dire ceci, se vidant le cœur au lendemain de l’Assemblée : « Je m’étais dit que ce serait tant mieux pour le pour, tant mieux pour le contre, mais à voir les dégénérations causées par les étudiants de ma propre école, pour-tant réputée à travers le Québec, et la possible émeute qui a failli éclater dans le gymnase principal, je tiens à dire bravo à Lionel-Groulx, à ses étudiants et étudiantes, de prouver, encore une fois, que notre école est

représentative du non-respect et de l’intimidation. Nous sommes des adultes, bon sang, mais on se tape dessus comme des enfants de qua-tre ans. Ce n’est même pas le résul-tat qui m’a enragée, mais plutôt les étudiants irrespectueux. Oui, c’était long et personne ne voulait passer quatre heures de sa vie là. Les quatre jours de grève, dont une journée qui était déjà prévue, car c’était une pé-

dagogique, était mieux que rien pour ceux qui voulaient participer aux ma-nifs sans en payer le prix, pour nos valeurs et nos principes. Je n’irai pas plus loin, car ce qui a été dit, est dit et rien ne peut changer cela. Mais que les gens ne viennent pas pleurer plus tard quand l’austérité les touchera di-rectement, nous ne les aiderons pas ! »

Qui est ce « nous » ? Des étudiants et étudiantes, des enseignants, des tra-vailleurs. Seul le temps nous le dira, avec les manifestations et les prises de position.

Peu importe les jeunes qui étaient pour ou contre la grève, plusieurs ont encouragé autrui à participer à au moins une manifestation. « Nous avons réussi à avoir ces journées sans affecter notre session. Venez au moins marcher pour montrer que vous êtes contre l’austérité et que vous nous appuyez dans ce combat. », précisa une étudiante interrogée.

Page 3: La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

Cours Journalisme et nouveaux médias: les deux articles coups de coeur de l’équipe

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Se médicamenter pour mieux performerPar Laurent Bouchard

Une étude récemment pu-bliée par le Journal de l’association médicale canadienne estime que de 5% à 35% des élèves en médecine au Canada consommeraient des psy-chostimulants ou « smart drugs » afin d’améliorer leurs performances scolaires. Ces chiffres relativement élevés sont-ils représentatifs de la prise de ces médicaments par les étu-diants du Collège Lionel-Groulx?

Selon Martine Landry, orthopédago-gue au collège, ce n’est pas le cas : « Personnellement, je vois plutôt l’ef-fet contraire. Il y a bien plus d’élè-ves qui viennent me voir pour me dire qu’ils ont peur de prendre du Ritalin ou d’autres médicaments du même genre parce qu’ils ne veulent pas subir les effets secondaires qui peuvent affecter leur comportement. »

Un étudiant du cégep ayant vendu ses médicaments de prescription n’est pas du même avis : « Plus la session avance et que les semaines d’examens approchent, plus j’ai des

amis qui viennent m’acheter deux, trois pilules pour un « exam » ou un gros travail.»

Peu d’études ont été effectuées au Québec concernant la prise de psy-chostimulants dans un but de « dopage scolaire ». Cependant la firme IMS Heath a révélé des chiffres montrant que la consommation de médicaments

Les étudiants sous pression

Annonce de la Semaine de la santé

de ce type au Québec a quadruplé de 2000 à 2009.

Un autre étudiant qui, lui, consomme des « smart drugs » dans le but d’avoir de meilleurs résultats ajoute : « En plus, c’est sûr que ceux qui font com-me moi n’iront pas en parler avec une orthopédagogue. On sait que ce qu’on fait est considéré «mal » ou dange-

reux et on va juste se faire dire d’arrêter. »

Quand on lui demande qu’est- ce qui le pousse à utiliser ce moyen pour mieux réussir, il répond: « Écoute, je suis en sciences naturelles, j’ai huit cours à mon horaire, un tra-vail, des amis, une blonde, c’est juste trop de « job ». Pourquoi je m’empêcherais de de prendre de quoi qui va m’aider à «dealer » avec ça, si je vois que ça me rend pas malade ? »

Éric Racine, directeur de l’unité de recherche en neuro-éthique à l’institut de recher-che clinique de l’Université de Montréal réitère ce constat : « Les étudiants font face à une très haute pression. Un A, ce n’est plus suffisant. C’est un A+ qu’il faut obtenir. »

« Si c’est encore comme c’était, ça va probablement mourir », confirme Olivier Daneault, un an-cien étudiant et animateur de la radio étudiante du Collège Lionel-Groulx. La radio étudiante se fait plutôt si-lencieuse par les temps qui courent à cause du manque de participation des étudiants du collège.

Les collégiens sont plus ou moins au courant qu’il y a une radio étudiante dans leur institution. En effet, la moi-tié des étudiants interrogés à savoir s’il y a une radio qui leur est destinée ont répondu qu’ils ne le savaient pas et certains ont même lancé comme réponse : « aucune idée ». Pour ceux qui ont répondu qu’ils connaissaient l’existence de cette radio, on leur a demandé s’ils l’avaient déjà entendue en ondes. La réponse était unanime : « Non ».

Il faut mentionner que la radio joue seulement dans les locaux de la vie étudiante et que le poste de radio 89,9 FM fonctionne plutôt mal. Aupara-vant, la radio jouait aussi au Carrefour étudiant, mais plus maintenant, car cela dérangeait plusieurs étudiants.

Un enthousiasme manquantLors d’une entrevue exclusive, Gene-

La mort de la radio étudiante?Par Jonathan Travers

viève Grignon, technicienne en loisirs au collège, a confirmé qu’il y a une « baisse dans le nombre d’émissions ». « J’avais au moins de 20 à 30 personnes intéressées à la radio étudiante l’année passée et j’en suis maximum à 10 cette session », mentionne-t-elle. Il faut noter que l’équipe de la radio étudiante tente chaque année de recru-ter par plusieurs moyens : des affiches dans le collège, par Colnet, par Face-

book, etc., mais qu’il y a un « manque d’intérêt de la part des étudiants », dit Geneviève Grignon.

Une organisation insuffisanteLes difficultés de la radio seraient liées à l’organisation qui semble déficiente. Olivier Daneault confirme : « J’ai adoré animer mes « shows », mais toute l’or-ganisation était tellement compliquée que ça m’enlevait le fun qu’il y a autour d’un show. »

Malgré tout, Geneviève Grignon et son équipe ont confiance dans l’avenir :

« Avec la radio maintenant sur le Web, il y aura peut-être une augmentation de la parti-cipation étudiante à prévoir au cours des prochaines années. »

La radio étudiante en déclin

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Idées, Danse et Poésie

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Individualisme: trouver l’horizon idéalPar Guillaume Imbeault

La troupe de hip-hop LG Swag

L’individualisme marche inexorablement vers l’accaparement de la société contemporaine. En fait, l’individualisme est la nouvelle for-me, et non un phénomène isolé, de nos rapports sociaux dans la société. Elle conditionne de plus en plus nos rapports aux autres, à notre milieu, et aussi le rapport à nous-mêmes. Est-ce une mauvaise chose? Oui et non.

L’individualisme a permis à l’indi-vidu de se prendre comme projet. Aujourd’hui, l’individu est libre, jusqu’à un certain point bien sûr, de choisir ce qu’il veut faire ou être au diapason avec ses choix personnels. La marge d’autonomie des individus, contrairement aux sociétés tradition-nelles, s’est considérablement accen-tuée. Elle est même sans commune mesure avec celle du passé.

D’un autre côté, l’individualisme peut dévier vers un manque d’implication sociale, et Dieu sait que le régime démocratique a besoin d’initiative ci-toyenne. Cela peut hypothétiquement dévier vers une technocratie complè-tement déshumanisée à laquelle les individus sont soumis par le fait qu’ils ne détiennent aucun levier de pouvoir étant complètement atomisés dans leur repli individuel. Il est important de spécifier que l’individu s’est peut-être franchement fragilisé par le fait même de sa propre émancipation. En effet, puisqu’en s’émancipant et en

L’individualisme

occupant l’espace, l’individu a accé-léré, sinon précipité, la mort du sacré dans la société. Est-ce une mauvaise chose?

Encore faut-il, à mon avis, faire preuve de nuance. La mort du sacré a permis la mort des hiérarchies « na-turelles » comme celle homme/femme et humain/dieu, mais aussi une per-méabilisation des hiérarchies sociales permettant également une plus grande mobilité sociale, et ultimement, l’avè-nement d’une social-démocratie dans laquelle tous et toutes ont une chance égale de gravir les échelons. Parallèle-ment, la fin d’un idéal du sacré a rendu possible une explosion des méthodes subjectives de vivre.

Cependant, certaines valeurs ont été esquintées dans le processus. Tout d’abord, la nature n’a plus cette aura de respect qu’elle avait auparavant, n’étant perçue que comme un moyen d’assouvir nos fins propres en tant qu’espèce « dominatrice du monde »; cela débouchant ultimement sur la crise écologique que nous connais-sons présentement. Des valeurs aussi comme la justice et l’égalité semblent perdre du terrain au profit de valeurs plus axées sur la productivité ou le mérite.

Loin de là l’idée de revenir à une so-ciété traditionnelle, dans laquelle les femmes font la vaisselle et des en-

fants, les hommes travaillent, tout le monde va à la messe, etc. Néanmoins, il me semble que d’entretenir, en nous-mêmes, un certain « horizon idéal », comme le dirait Taylor, ne serait pas superflu pour justement renforcer la position des individus dans une socié-té atomisée. Les philosophes stoïciens parlent d’une forteresse intérieure dans laquelle il est possible de se retrancher en temps de crise émotionnelle. Un « plancher » métaphorique composé de valeurs et de normes autosubjectives pour pallier le vide structurel au ni-veau moral. Il n’en tient qu’à vous de construire votre plancher qui, certai-nement, ne sera pas différent des va-leurs véhiculées dans la société dont nous sommes tous des parties.

Il est important, en terminant, d’attirer l’attention sur l’ambivalence de l’indi-vidualisme qui permet, effectivement, une plus grande marge de manœuvre pour ce qui est de l’introspection et de l’autocritique morale. Je dirais même qu’il l’encourage jusqu’à un certain

L’intercollégial en vue pour nos danseurs

Pensée du moment, perdue

dans une illusion

point, mais du même coup, cela n’est pas une garantie que l’individu ac-complira ce travail sur lui-même.

La société est codifiée par l’humain et l’humain est codifié par la société, inéluctablement. Or, étant tous des êtres doués de raison, nous som-mes tous à même de rester critiques par rapport aux valeurs qui circulent autour de nous et de forger notre pro-pre individualité, tout en pensant aux autres et au bien commun qui, qu’on le veuille ou non, sont une partie ma-jeure de nous-mêmes. Le tout réside dans la phrase légendaire de Kant : « Aie le courage de te servir de ton pro-pre entendement! Voilà la devise des Lumières ».

Du 10 au 12 avril, nos dan-seurs des troupes de hip-hop LG Swag et d’urban style Revive participeront à la 31e édition de l’Intercollégial de danse. Ceux-ci iront représenter notre collège au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu. Lionel-Groulx sera en compétition contre une tren-taine de cégeps. Si vous n’avez pas eu l’occasion de voir les troupes en performance sur la scène du Théâtre Lionel-Groulx le 1er avril en compa-gnie du groupe de baladi, c’est votre chance de venir les encourager!

Des chorégraphies à couper le souffle

créées par Vanessa Gagnon et Mar-jorie Paquette seront présentées aux juges et aux spectateurs de l’Intercol-légial de danse. Le nouveau porte-pa-role de l’événement, Samuel Choui-nard, est rassembleur et enthousiaste à l’approche de l’Intercollégial! Un gros encouragement pour nos troupes sera le bienvenu lors de leur départ dès 10h, vendredi le 10 avril.

Par ailleurs, les danseurs seront en prestation le 22 avril, pendant le pa-rascolaire, afin de promouvoir la se-maine de la santé. Les membres des

Solitude,Fil de mes pensées,Vie sans issue et déception,Affront de vie apeuré,Fonçant à la vitesse de la lumière,Sous les yeux noirs du temps,Le jaune et le bleu et le vert,Croissant de lune à la dose de caféJe vois le temps s’effriter,Tardif, il avance à contre-courant,Influençant ma vie,Mon cœur,Mon esprit,Je t’aime.

Sauvez-moi de la peur à laquelle je fais face,Transmets-moi le courage de suivre tes pas,De trouver mon chemin en serpentant entre les obstacles,Puisque je les ai déjà confrontés.

Réconforte mes espoirs perdus,Pour enfin que je vois le tunnel du bon-heur,Car, en voyageant à travers l’espace,Je saurai que je te retrouverai quelque part,Au loin,M’attendant pourtant près,Les yeux mouillés de larmes,L’âme sauvée du néant qui était grandis-sant lorsque je m’étais égarée.

Par Jessica Charbonneau-V.

Par Jessica Charbonneau-Vaudeville

troupes de hip-hop et d’urban style vous inciteront à danser avec eux pour maintenir la forme!! Venez en grand nombre au Carrefour étudiant entre 11h45 et 12h30!

Pour plus de renseignements sur l’Intercollégial, visitez le site du RIASQ : http://www.riasq.qc.ca/evenements/festival_danse/

Tous les détails des activités prévues pour la semaine de la santé au collège seront envoyés par message colnet.

La troupe d’urban style Revive

Page 5: La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

Politique

Page 5 [email protected]

Par Jérémie Boudreau

Le vrai problème du Parti québécois

Vous l’avez sûrement entendu à la radio ou vu à la télévision, lu dans le journal ou bien en avez entendu parler à travers les branches, les propos de l’aspi-rant chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, à l’égard des immigrants font réagir.

À l’occasion d’un débat organisé à l’Université Laval réunissant les cinq aspirants chefs du Parti québécois, monsieur Péladeau n’a pas été tendre en ce qui concerne l’immigration. En fait, il a affirmé « [qu’avec] la démographie, avec l’immigration, c’est certain qu’on perd un comté chaque année. » (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2015/03/18/007-pq-debat-peladeau-economie-argument-caquistes-raison.shtml) PKP faisait ici allusion à la capacité du Parti québécois de ravir une circonscription électorale, tout en mettant le blâme d’une possible défaite sur les immigrants. Aucun regard porté sur le parti, c’est toujours la faute de l’autre. Que de bassesses pour un parti qui se dit progressiste. Ce sont, ma foi, d’étonnants propos pour quelqu’un qui aspire à être un chef d’État et bien plus, à fonder un nouveau pays, soit celui du Québec.

Des propos bien accueillisEn quoi stigmatiser une partie de la popu-lation aide au débat? C’est une curieuse question, car les propos de PKP ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. En effet, peu après le débat, les médias so-ciaux se sont enflammés. Partisans de PKP ou non, une bonne partie des mi-litants péquistes actifs sur les réseaux sociaux ont vite fait d’applaudir chaude-ment ses propos. Triste? C’est un euphé-misme dans cette situation, malheureuse-ment. Encore à ce jour, ils supportent ses propos comme étant une réalité qu’on ne peut nier. Preuve flagrante que bien des militants du Parti québécois ne peuvent réactualiser le projet ni le montrer com-me étant un projet rassembleur.

Rassembleur. C’est un mot d’une impor-tance capitale. Dans une société où les individus se replient sur eux-mêmes et dans laquelle il est de plus en plus com-pliqué d’unir les gens autour d’une idée ou d’un projet de société, je crois que l’ouverture est de mise au sein du projet indépendantiste.

Ce que le PQ a fait au cours des dernières années, c’est recentrer le débat sur l’iden-tité. On pourrait même qualifier ce recen-trement de « dérapage identitaire » à un certain égard. Le Québécois « pure laine » joue le rôle du patriote, du protecteur de la nation québécoise et de sa culture nationale tandis que l’immigration est l’ennemi de notre projet et une menace pour sa réalisation. Est-ce vraiment un discours digne d’être rassembleur? Aucunement. C’est pourtant comment se comporte le PQ et ses têtes dirigeantes.

Pierre Karl Péladeau et Pierre Céré

Bâtir un pays, mais à quel prix?Pour reprendre les mots de Pierre Céré, nous devons nous affairer à bâtir de nou-velles majorités en misant sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise. C’est en grande partie comme cela que nous pourrions un jour nous unir pour bâtir le pays dont nous rêvons et léguer un endroit où il fait mieux vivre pour les générations futures.

Je suis d’accord pour dire que la culture québécoise est importante et qu’elle doit être conservée et protégée, mais jamais elle ne le sera si nous opprimons ceux qui sont différents de nous. Le respect est aussi une grande valeur qui m’est chère. Valeur qui est absente des propos de cer-tains ténors du Parti québécois.

La bonne cibleEn réalité, les propos de Pierre Karl Pé-ladeau auraient dû se diriger à l’égard du système d’immigration, sur lequel nous n’avons pas le plein contrôle, plutôt que de lancer des flèches aux communautés issues de l’immigration. Il en a parlé, un peu plus tard lors du débat, pour tenter de réparer les pots cassés. Malheureu-sement pour lui, le mal était déjà fait et ses propos faisaient le tour des réseaux sociaux. Croyez-vous vraiment que c’est la faute des néo-québécois s’ils ne s’intè-grent pas? Croyez-vous vraiment qu’ils viennent ici pour imposer leurs rites et coutumes? (Les débordements, c’est un autre sujet qui ferait sûrement un très bon article. Restez à l’affût!) Je crois bien honnêtement que toute personne qui immigre au Canada, et au Québec plus précisément, n’a aucunement le souhait de vivre comme dans son pays d’origine. Et si le goût lui prend, ce n’est sûrement pas sa faute, puisqu’elle est accueillie dans un pays résolument multicultura-liste, sans nuance pour le Québec.

Il est là le bobo. Le point qu’on cher-che tant à soulever, mais qu’on exprime mal la plupart du temps. Le problème de l’immigration, c’est qu’il n’y a aucune nuance faite entre le Canada et le Qué-bec, ce qui devrait sauter aux yeux étant donné les nombreuses différences entre la culture canadienne (multiculturaliste)

et la culture Québécoise (intercultura-liste).

Est-ce que PKP a tort? C’est une ques-tion sensible, mais à mon avis, il n’a clai-rement pas raison d’exprimer de tels pro-pos, surtout venant d’une personne qui se dit rassembleuse et désireuse à tout prix de faire du Québec un pays. De tels propos vont de pair avec la dérive iden-titaire au PQ depuis nombres d’années. Est-ce que c’est vraiment ce que les mi-litants péquistes veulent? Si la tendance se maintient, la réponse à cette question

sera oui.

L’avenir du PQSi le PQ continue comme avant, il fonce-ra dans un mur que peu auront vu venir. La remise en question est fondamentale, surtout en politique. Je crois qu’il est es-sentiel de savoir piler sur notre orgueil. Les gens comme moi sont bien souvent traités de fous, de conspirationnistes et de collabos-fachos-gauchistes-zinzin-clusifs, et ce, par des militants d’expé-rience n’ayant nulle autre vision que leur Québec pays. Parti d’ouverture, qu’ils disaient.

Est-ce que le PQ est toujours le parti d’ouverture qu’il disait être à sa fonda-tion? Non. Les choses ont bien changé, et au profit d’un dérapage identitaire, qui se dirige droit vers un carambolage et l’ex-tinction du projet de pays. Rassembleur. Jamais on ne pourra assez le dire. Le Qué-bec pays, on le fait pour tout le monde. Et ce tout le monde, PKP semble l’oublier, inclut impérativement les communautés culturelles de tous les horizons.

Sur ce, j’aimerais vous souhaiter une bonne réflexion !

Page 6: La Gifle Édition Avril 2015 - Collège Lionel-Groulx

Environnement

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Aujourd’hui, le plastique est de-venu si omniprésent dans les pays déve-loppés que nous, en tant que citoyens, ne nous posons même plus de questions à son sujet. Pourtant, ce devrait être le cas. Savons-nous réellement de quoi est com-posée cette matière chimique, créée par le « génie » humain? Connaissons-nous réellement ses conséquences sur notre environnement? L’article qui suit vous prouvera que non seulement le plastique se retrouve à bien plus d’endroits qu’on ne le pense, mais qu’en plus, il est en train de mettre les écosystèmes, la pla-nète et donc l’homme en danger.

L’origine du plastiqueL’apparition du plastique sous sa forme primitive daterait du 15e siècle avant J.-C., quand les Égyptiens se servaient de colles aux propriétés similaires à celles de certaines matières plastiques actuel-les. Cela a tout de même pris un certain temps avant que le plastique moderne, aujourd’hui déclinable en plus de mille formes, ne fasse son apparition par le biais de la pétrochimie. C’est, en effet, en 1907 que la bakélite a été inventée, matière formée de résines considérées comme les plus anciens polymères syn-thétiques industriels. Le « vrai » plasti-que fait irruption dans le quotidien amé-ricain autour des années 1960.

Les matières plastiques sont créées par polymérisation, une réaction chimique créant des liaisons stables entre les mo-lécules d’un même composé. Les poly-mères, produits formés d’un seul com-posant moléculaire, forment alors ce que l’on nomme « plastique ». Or, quel est le composé de base de ces matières plastiques issues de la pétrochimie? Le pétrole. Oui, vous avez bien lu : notre cher ami plastique, qu’on retrouve par-tout autour de nous dans la composition d’emballages alimentaires ou dans celle de contenants dans lesquels on range la nourriture, est composé de ce même élé-ment que nous mettons dans notre voi-ture. Super.

Le côté sombre des matières plasti-quesLà où ça se gâte, c’est que le plastique commence sérieusement à devenir gênant : ses liaisons étant très stables,

il se décompose avec une lenteur effroyable. Quand on sait qu’un vulgaire sac ou une simple bouteille d’eau peuvent prendre entre 100 et 1000 ans pour se décomposer, tel qu’indiqué sur le site http://www.consoglobe.com/duree-vie-dechets-nature-1386-cg, on se dit qu’on a intérêt à ne pas trop en produire si on ne veut pas être coincé avec pour les prochains siècles. Par contre, quand on sait qu’aux États-Unis seulement, 1500 bouteilles d’eau en plastique sont consommées chaque seconde (comme le rapporte Watershed dans un article sur le site Tree Hugger), ou encore que 500 millions d’insignifiantes pailles de plastique (une quantité suffisante pour remplir 46 400 autobus scolaires par an) sont utilisées chaque jour en ce même pays (comme le mentionne EcoCycle dans sa campagne Be Straw Free), il y a de quoi se dire que l’être humain est en train de s’enfoncer irréductiblement dans un immense bourbier.

Les matières plastiques sont devenues un vrai problème pour l’humanité, parce qu’elles ne se dégradent presque pas et qu’elles commencent à envahir tout ce qui nous entoure, que ce soit les dépotoirs, les océans ou les corps des animaux (et du même coup la chaîne alimentaire), engendrant ainsi des catas-trophes sans nom sur l’environnement et les êtres vivants – l’homme étant le premier concerné.

Les conséquences du plastique sur l’environnementLe plastique se retrouve dans une mul-titude de produits, des plus évidents aux plus inattendus : Q-Tips; brosses à dents; emballages (ou devrais-je dire suremballage); plats de tous genres; spa-radrap; vêtements synthétiques faits de nylon, de polyester ou d’acrylique, des microfibres qui, chaque fois qu’un vête-ment est lavé, s’échappent par paquet de 1900 dans les cours d’eau et, éventuelle-ment, dans la mer; nettoyants pour le vi-sage, emplis de microbilles trop petites pour être filtrées par le système de traite-ment des eaux, qui se retrouvent égale-ment dans les mers et les lacs (en 2012, l’Institut des 5 Gyres a retrouvé plus de 450 000 microbilles par kilomètre carré dans le lac Érie, l’un des Grands Lacs),

Par Camille Poulin

L’amitié

et plus encore.

Il semblerait que les cours d’eau soient les plus vulnérables envers les matières plastiques. Les déchets terrestres sont entraînés par les eaux de pluie, puis par les ruisseaux, les rivières, les fleuves, qui eux se jettent éventuellement dans la mer selon l’ordre naturel des choses. Ainsi, la mer, (les océans composent 70% de notre planète) serait devenue le plus grand dépotoir de matières plas-tiques à ciel ouvert. Ce n’est pas pour rien que les Initiatives Océanes, un ras-semblement d’envergure organisé par la fondation européenne Surfrider de-puis 1995, a pris pour slogan « Jeter par terre, c’est jeter en mer » dans le but de sensibiliser les gens à la lutte contre les déchets aquatiques.

Il y aurait actuellement pas moins de 270 000 tonnes de plastique à la dérive dans les océans, soit l’équivalent de 36 000 éléphants! Ces chiffres, issus d’une nouvelle étude publiée dans le journal scientifique PLOS ONE et menée, entre autres, par Markus Eriksen de l’Institut des 5 Gyres, ne prennent d’ailleurs en considération que le plastique qui flotte à la surface, même pas celui qui se si-tue dans les fonds marins! Le site One Green Planet illustre d’ailleurs ce phé-nomène aberrant au moyen de graphi-ques frappants.

Ce n’est pas tout : les cinq grands océans de la Terre (Atlantique, Pacifique, In-dien, Austral et Arctique) sont animés de courants qui créent ce que l’on nomme « gyres océaniques », des sortes de vortex tournant dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord et en sens inverse dans l’hémisphère sud. L’inévi-table se produit alors : tous les déchets s’étant retrouvés à la mer aboutissent tôt ou tard dans ces gyres, prisonniers d’im-menses tourbillons. Ils s’amoncèlent là, formant des îles de plastique énormes. Découvert par hasard en 1997 par Char-les Moore, le gyre du Pacifique Nord, grand à un tel point qu’il a été baptisé le 7e continent, possède une superfi-cie équivalente à six fois la taille de la France. Le gyre de l’Atlantique Nord est quant à lui trois fois plus grand que ce pays de 552 000 km2. Pensez-y :

Le plastique, véritable fléau moderne

Les espèces marines affectées par le plastique

des continents de plastique de plus de 10 milles tonnes qui flottent dans nos océans, empoisonnant peu à peu celui-ci et toutes les espèces qui y vivent, c’est alarmant. Pourtant, il semblerait que ce ne le soit pas assez pour que des mesu-res soient prises : partout, l’empire des matières plastiques se poursuit.

Comment le plastique affecte les ani-maux (marins, principalement)Depuis quelques années, des expédi-tions (Tara Océan, Projet Kaisei, 7e continent) sont effectuées dans les gyres dans le but de comptabiliser le nombre de fragments de plastique par km2 et de comprendre les conséquences de cette substance sur les écosystèmes marins.

Les découvertes s’avèrent désastreuses : c’est avec « surprise » qu’on constate que les animaux marins sont très affec-tés par le plastique. En effet, plus de 700 espèces marines sont menacées par cette invention humaine, que ce soit parce qu’ils se retrouvent pris dans certains objets comme des sacs ou des filets (sur le site One Green Planet, on peut voir des images stupéfiantes), parce que leur environnement s’est dégradé ou encore parce qu’ils ont avalé du plastique (les tortues, par exemple, confondent sou-vent les sacs de plastique avec des médu-ses, leur nourriture favorite. On retrouve également de plus en plus de poissons, d’oiseaux, de baleines et d’autres ani-maux de toutes sortes, décédés, avec l’estomac bourré de résidus plastiques comme des bouchons, des pailles, etc.). La fondation Surfrider a donc eu l’idée de faire une campagne publicitaire mar-quante pour montrer le prix de l’usage du plastique sur la faune marine. Nous ne sommes pas seuls à vivre sur cette planète, et il serait temps de se rendre compte des conséquences de nos actes sur les autres êtres vivants… et sur nous également.

L’Homme piégé par sa propre inven-tionLe plastique n’affecte pas que la fau-ne et la flore : il a aussi des effets sur l’homme, son bienheureux créateur. Le plastique est en effet chargé de substan-ces chimiques qui font de lui un pertur-bateur endocrinien important, c’est-à-

Un continent de plastique

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Environnement

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Le plastique, véritable fléau moderne (suite)Par Camille Poulin

dire, comme le mentionne Wikipédia, un agent chimique composé causant des « anomalies physiologiques et de repro-duction ». Les molécules du plastique agissent à faible dose sur l’équilibre hor-monal de l’être humain, entraînant des effets indésirables variés comme l’al-tération de l’humeur, du comportement et des fonctions de croissance ainsi que des problèmes de développement, de repos, de circulation sanguine, de rela-tions sexuelles, de reproduction, etc. Or, comme le disait Paracelse, médecin du 16e siècle, « rien n’est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison ». Si le plastique, omniprésent dans notre quotidien, n’est pas toxique dans le sens traditionnel du terme (empoisonneur), il demeure néanmoins source de maladies émergentes telles que l’infertilité (la qualité des spermatozoïdes serait réduite de 50% depuis 1950, et de plus en plus de couples ont recours à l’insémination artificielle).

Les principaux composés du plastique se retrouvant accusés d’être des fauteurs de troubles sont les phtalates et le bisphénol A (BPA). Les bouteilles d’eau à utilisation unique, en plus d’être très polluantes, sont également mauvaises pour la santé : elles contiennent du BPA, un composé que l’on associe à certains types de cancer, à des problèmes neurologiques, à des pubertés précoces chez les filles, à la diminution de la fertilité chez les femmes - selon une étude menée l’année dernière aux États-Unis, 96% des femmes auraient du BPA dans leur corps- , aux accouchements prématurés et aux malformations chez les nouveaux-nés (source : http://www.scientificamerican.com/article/just-how-harmful-are-bisphenol-a-plastics/).

Le BPA pénètre dans le corps par le biais de produits quotidiens comme les contenants de plastique (lorsqu’on met de la nourriture chaude dedans ou que l’on chauffe les plats, des particules de plastique se détachent et se retrouvent dans les aliments qui seront par la sui-te ingérés) ou les bouteilles d’eau. Ces bouteilles, qui contiennent également des phtalates, molécules associées entre autres à certains types de cancer, dont le cancer du sein, et à des malformations génitales, sont d’ailleurs faites pour une utilisation unique. Lorsqu’on les réuti-lise durant plusieurs jours ou semaines, la concentration de phtalates augmente et des particules de plastique se retrou-vent dans l’eau bue. La chaleur accélère également la fuite de ces produits chimi-ques toxiques dans les boissons. Raison de plus pour arrêter d’utiliser un produit si polluant et néfaste.

Ne vous laissez cependant pas berner par les produits certifiés sans BPA : comme expliqué dans l’article http://www.onegreenplanet.org/news/why-bpa-free-products-arent-better-avoid-plastics/, ces produits contiendraient autant de

molécules chimiques moins connues, telles que le BPS, confirmant que le plastique, c’est une mauvaise option, surtout quand il existe des contenants plus sécuritaires en verre, en métal, etc.

Diminuer son empreinte écologique liée au plastique : quelques trucsMaintenant que l’on sait que le plastique, c’est définitivement « out » en raison de tous ses effets négatifs sur la planète, sur les animaux et sur les humains, com-ment faire pour en utiliser moins alors qu’il est si présent autour de nous?

Premièrement, ne vous fiez pas aux apparences : les sacs de plastique DE-MEURENT du plastique, qu’ils soient biodégradables ou non. Une étude ré-cemment parue dans le « Journal of En-vironmental Science and Technology », menée par des chercheurs de l’Univer-sité du Michigan, indique que les sacs biodégradables prennent en fait autant de temps que les sacs ordinaires à se dé-sagréger. Oups... La meilleure solution reste alors de s’acheter quelques sacs réutilisables en tissus et de les emmener avec soi lorsqu’on va faire les courses, tout simplement.

Deuxièmement, essayez de remplacer tous ces objets de plastique, que vous n’utilisez qu’une fois avant de les jeter, par d’autres items plus durables faits de matériaux différents. Par exemple, au lieu d’utiliser des pailles ou des bros-ses à dents de plastique jetables, utilisez plutôt les versions faites en bois de bam-bou, beaucoup plus écologiques! Utili-sez des contenants de verre et des pots Masson pour ranger vos aliments plu-tôt que des plats de plastique. Essayez d’acheter des produits qui n’ont pas été suremballés (par exemple, optez pour des poivrons qui n’ont pas été enrobés de quarante couches de pellicule plasti-que et rangez-les dans un sac réutilisa-ble plutôt que dans un sac de plastique qui se retrouvera éventuellement dans le ventre d’une pauvre petite tortue ou d’une baleine).

Pour plus d’astuces efficaces, vous pouvez consulter les articles suivants, issus du site One Green Planet (auquel vous devriez définitivement vous abonner, si ce n’est déjà fait) : http://www.onegreenplanet.org/environment/simple-guide-to-waste-free-grocery-shopping/, http://www.onegreenplanet.org/lifestyle/things-that-are-super-convenient-but-also-super-wasteful/, h t tp : / /www.onegreenplane t .o rg /lifestyle/20-switches-to-get-plastic-out-of-your-life/, http://www.onegreenplanet.org/environment/unassuming-places-plastic-bags-show-up-and-how-to-avoid-them/. Le truc, ce n’est pas nécessairement d’éliminer le plastique de sa vie à 100%, puisque cela est très difficile. Il suffit simplement de poser des gestes qui ont de l’importance là où on a la possibilité d’agir.

Des solutions durables qui donnent de l’espoirHeureusement, certaines municipalités à travers le monde commencent à com-prendre l’urgence de la situation et à instaurer des solutions durables : la Ca-lifornie a opté pour le bannissement des sacs de plastique; New York a opté pour le bannissement, d’ici l’été 2015, du po-lystyrène, un plastique non recyclable; une ville d’Australie nommée Bunda-noon a opté pour le bannissement des bouteilles d’eau; même notre collège s’apprête à suivre le mouvement.

En effet, un projet de retrait des bou-teilles d’eau est piloté par un sous-co-mité du Comité d’action et de concer-tation en environnement (CACE) afin que dans un avenir proche, il n’y ait plus aucune bouteille d’eau à usage unique au collège. Ce projet, découlant du der-nier plan d’action de développement du-rable 2014-2016, est directement en lien avec l’objectif d’« éliminer sur deux ans l’achat et la vente d’eau embouteillée au collège ». Les membres du comité représentent chacune des instances du collège, c’est-à-dire un professeur, un employé de soutien, un cadre, un em-ployé professionnel, la cafétéria et Na-thalie Wishnowsky, conseillère en en-vironnement et développement durable. La première phase de ce projet, qui est la sensibilisation, a déjà été effectuée: la mise en avant des fontaines et de l’usage de l’eau municipale est effectuée par le biais d’affiches placées au-dessus des abreuvoirs.

Une invention géniale : le plastique végétalFinalement, je ne pourrais terminer cet article sans mentionner une invention révolutionnaire qui serait peut-être la solution aux problèmes de pollution causés par le plastique fait de pétrole : il s’agit d’un plastique nouveau genre fait entièrement de matières végétales. Sur le site de Maxisciences, on retrouve une entrevue avec l’Alfapac, une entreprise d’avant-garde en matière de plastique fabriqué à partir de… canne à sucre! Comme l’explique l’Alfapac, le plasti-que peut être fait à partir de tout élément végétal ayant la possibilité de créer de l’alcool par fermentation. Par la suite, « la molécule d’éthanol ou d’alcool pro-duite à partir de la fermentation est trans-formée en éthylène par déshydratation. Ces molécules sont ensuite assemblées entre elles pour donner du polyéthylène, élément de base du plastique ».

Ce plastique végétal possède la même composition et la même structure que son confrère pétrolier, mais sa datation au carbone 14 est significativement moindre : au lieu de s’élever à 50 millions d’années comme c’est le cas pour les matières fossiles, sa durée de vie est d’à peine un an. Ce plastique possède également un bilan carbone moindre : les gaz à effets de serre générés par la culture des végétaux, par la fabrication et par le transport des produits sont compensés par l’absorption de carbone produite lors de la croissance des plantes. D’ailleurs, ce plastique « vert » constitue une solution plus durable, puisque les végétaux peuvent repousser à perpétuité, tandis que le pétrole est une énergie non renouvelable. De plus, une étude commandée par l’Alfapac démontre que la fabrication d’un sac de plastique végétal émet 27 fois moins de CO2 qu’un sac fait de matières fossiles. Si vous voulez voir les étapes de la fabrication de ce plastique respectueux de l’environnement, vous pouvez le faire en cliquant sur ce lien : http://www.maxisciences.com/canne-%e0-sucre/de-la-canne-a-sucre-au-plastique_art14701.html.

J’espère sincèrement qu’après avoir lu cet article, vous voyez le plastique qui nous entoure d’une façon différente et que cela vous incitera à agir concrète-ment pour diminuer votre utilisation de ce produit néfaste pour l’environnement, les animaux et vous-même!

Pour aller plus loinVoici quelques sites supplémentaires regorgeant d’informations intéressantes et utiles pour lutter contre l’empire du plastique : http://plasticfreeseas.org/index.html ;http://www.plasticsoupfoundation.org/en/ ; http://www.lifewithoutplastic.com/store/ca/?___store=french ; Reportage « Des îles de déchets » de l’émission Les dessous de la carte :h t t p s : / / w w w . y o u t u b e . c o m /w a t c h ? f e a t u r e = p l a y e r _embedded&v=0gQL1jAa71s

-Pour avoir accès à encore plus d’hyperliens, visitez notre page Facebook et téléchargez l’article en document Word!-

Un océan de plastique

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Alimentation

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Agriculture alternative: l’aquaponie

Par Simon Brault

Avec la croissance expo-nentielle de la population mondiale, l’humain sera bientôt confronté à des problèmes d’approvisionnement alimentaire. Selon les prévisions, la terre comptera environ 9 milliards d’êtres humains en 2050. Divers chercheurs et producteurs s’affairent donc à trouver des solutions d’appro-visionnement alternatives qui pour-ront s’inscrire dans des pratiques de développement durable. Mais tout ça commence, bien sûr, par une volonté de faire autrement.

Chaque jour, des milliers de gens s’acharnent à développer de nou-veaux concepts dans un seul but : évoluer. Évoluer d’un point de vue de rentabilité, de performance et, dans certains cas, améliorer la symbiose entre différents éléments.

L’aquaponie est un bel exemple de culture qui illustre les concepts de symbiose entre l’animal et le végétal. L’aquaponie provient de l’aquaculture (élevage de poissons ou autres organismes aquatiques) et de l’hydroponie (culture des plantes par de l’eau enrichie en matières minérales (http://fr.wikipedia.org/wiki/Aquaponie). La cohabitation entre les poissons et les plantes légumières prouve que les deux s’harmonisent à merveille.

Le concept est relativement simple. Les plantes reposent dans un bac rempli de billes d’argile, qui agissent comme support à la plante (à défaut d’utiliser de la terre comme pour la culture en serre conventionnelle) et les poissons se trouvent dans un bassin d’eau sous les bacs. L’eau du bassin des poissons est pompée vers les bacs supérieurs afin d’alimenter les plantes et est, par la suite, retournée dans le bassin. C’est dans ce cycle que la magie prend forme. Les déjections des poissons, riches en azote (ammoniaque et urée), phosphore et potassium, sont tous des éléments nutritifs de base permettant la croissance des végétaux (http://

aquaponie-pratique.com). Par contre, pour que l’ammoniaque devienne une source d’azote assimilable par la plante, des bactéries doivent être injectées dans le système pour convertir l’ammoniaque en nitrite et ensuite en nitrate. (L’injection est nécessaire seulement une fois, lors de la mise en place du système.) La nouvelle organisation moléculaire permet alors de nourrir les plantes qui, en retour, purifient l’eau pour les poissons.

Par la suite, pour permettre l’oxy-génation des racines (car peu de végétaux peuvent vivre les racines constamment dans l’eau), un système

de siphon est installé dans les bacs de billes d’argile. La pompe remplit alors les bacs lentement jusqu’à la base de la tige de la plante et, une fois le seuil atteint, le siphon vide les bacs rapidement pour ensuite recommen-cer le cycle selon un temps donné. En utilisant toujours la même eau en cir-cuit fermé, les pertes sont donc dimi-nuées. Une culture de type aquapo-nique nécessite alors un moins grand apport en eau comparativement à une culture conventionnelle.

Le principal défi de cette production est la calibration du système. Trouver un bon ratio poisson/plante pour évi-ter les carences au niveau des plantes et éviter l’empoisonnement des pois-sons exige beaucoup d’attention de la part du producteur. Cependant, une fois le système calibré, le producteur a seulement à nourrir les poissons et à faire le suivi des cultures sans trop de peine.

Avec l’émergence de ce nouveau concept de production au Québec et ailleurs, ne soyons pas surpris de voir prochainement des laitues ou autres légumes avec la mention « cultivé en serre aquaponique ». Bref, l’avenir nous dira si cette innovation saura plaire aux producteurs et aux consommateurs à travers le monde.

Le système de l’aquaponie

Miroir, Miroir, suis-je beau ou moche?Par Daya Leboeuf Roy

Qui a dit qu’une carotte devait être longue et mince? Pourquoi pas pe-tite et dodue? Qui a dit qu’une pomme parfaite devait être ronde et reluisante? Qui a dit que la pomme de terre devait obligatoirement avoir une forme ovale? Peut-être est-ce nous, les consomma-teurs. Sommes-nous trop exigeants?

Après tout, nous passons beaucoup de temps devant les comptoirs de fruits et légumes à tâter les aliments pour y mettre que le meilleur dans notre pa-nier. Évidemment, dans ce contexte, ma définition de « meilleur » se résume à l’apparence extérieure des produits et non à leur goût.

Un problème, une solutionQu’on le veuille ou non, les standards de beauté sont partout, même à l’épice-rie. Prenons comme exemple la carotte, qui doit mesurer entre 6 et 8 pouces et avoir un diamètre qui se situe entre 1,25 et 1,5 pouce. Selon l’Association des producteurs maraîchers du Qué-bec, ce sont principalement à cause

de ces normes physiques dans les pro-duits maraîchers que les producteurs et productrices agricoles doivent jeter de 20 à 25% de leurs produits et donc de leurs profits. Sur le plan mondial, c’est le tiers de la production alimentaire

qui est gaspillé chaque année, selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricul-ture. C’est énorme!

En France, on a rapidement mis le doigt sur le bobo. Le supermarché Intermar-ché en partenariat avec l’Agence de pu-blicité Marcel ont développé une cam-pagne publicitaire à la fois brillante et efficace : Les fruits et légumes moches. On y vante les mérites des aliments autant au niveau de leur coût peu éle-vé qu’au niveau de leur goût, malgré leur aspect esthétique peu convention-nel. On peut lire « L’orange moche, ça fait du très beau jus » en passant par « Avant d’être un citron moche, c’est avant tout un citron » ou encore « À ce prix là, [l’aubergine moche] pourrait être encore plus moche. »

Un fruit, deux prixL’initiative européenne a inspiré le Québec à faire de même. Aujourd’hui, plusieurs supermarchés Maxi et Maxi & cie présentent ces fruits et légumes

sur leurs étagères avec un rabais de 30%.

Alors que certains prix chutent, d’autres ne font qu’augmenter. La va-leur des fruits et noix augmentera en 2015 de 1 à 3%, selon les informations de La Presse. Pour les légumes, leur prix haussera de 3 à 5%. Bref, pour un même fruit, au même goût, deux prix s’offrent à nous, la différence : un est « beau » et l’autre est « moche ».

Ce projet d’envergure introduit au Québec lutte non seulement contre le gaspillage, mais également contre le modèle idéalisé des aliments imposé par les distributeurs. Avec l’augmenta-tion considérable du prix des aliments, les fruits et légumes moches sont une alternative responsable et économique. Laissons-leur une chance. Ne nous fions pas seulement qu’aux apparen-ces, car une « pomme de terre moche » peut à tout moment être « élue miss purée ».

Une publicité des légumes moches

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Création étudiante

15 septembre 2067-troisème partiePar Jessica Charbonneau-Vaudeville

Je n’ai pas vraiment bien dormi la nuit dernière. Je me suis ré-veillé en sueur en voyant, dans mon rêve, une chose effroyable. Cette chose que je vois toutes les nuits depuis des mois. La fille ne s’est ré-veillée qu’après la troisième fois que j’ai crié ma vie dans la trappe. Elle m’a pris par le bras, m’a couché sur le dos et m’a embarqué dessus en me disant : -Aiden, Aiden !! Calme-toi. Tu es avec moi. Calme-toi.

Et m’a donné une gifle. Je peux vous dire que cela réveille! J’en ai encore la marque sur la joue.

Je marche en compagnie de la fille dont j’ignore toujours le nom. Elle se dirige vers la ruelle d’hier soir où nous avons failli nous faire prendre. Elle prétend que Sheerin y sera.

-Au fait, je ne connais toujours pas ton nom.

Elle me regarde sans dire un mot. Tout en continuant son chemin, elle s’agrippe soudainement au poteau face à elle et me dit de la suivre. Ben oui, comment tu veux que je fasse ça, me suis-je dit. J’essaie de monter, mais je n’y arrive pas. Désespérée, elle me suggère de monter sur les grosses caisses de bois à ma droite. Je me sens un peu stupide de ne pas les avoir vues plus tôt.

-Je rêve ou tu n’es pas aussi intelli-gent que tu en as l’air ?-Ah, la ferme, tu veux.

Elle ricane et continue de monter pour arriver au sommet du poteau. Elle s’assoit et m’attend jusqu’à ce que je réussisse à arriver à sa hau-teur, sur le toit, face à elle en fait.

-Tu vas devoir être plus rapide, Aiden.-La ferme. Dis-moi ton nom avant de me dire ce que j’ai à faire.-Pourquoi cela a autant d’importance à tes yeux ?

-Je veux savoir à qui je m’adresse.-Ça ne me tente pas.-Que tu es désagréable comme fille.

Elle fronce les sourcils, frustrée. Moi, je lui souris en retour.

-Je peux te donner un nom, alors ?-Non.-Mélodie !!

Nous regardons en bas tous les deux. Une petite silhouette arrive en grim-pant à la vitesse de l’éclair et regarde la fille fixement.

-Sheerin, j’tai déjà dit plusieurs fois de ne plus m’appeler ainsi.-Fuck off, t’es mon amie, je t’appelle comme je veux.

Je regarde Sheerin, une petite fille aux doigts fins et au visage d’ange. Elle a des cheveux auburn descendant sur son dos et porte des vêtements à l’an-cienne. Comme une voleuse, sa cape et sa capuche cachent probablement des milliers de petits gadgets. Je lève

mon regard et croise celui de Mélo-die, toujours frustrée visiblement.

-Maintenant, ce con va m’arnaquer avec ça.

Mes yeux deviennent ronds.

-Quoi ?-Relaxe, la grande. Il est mignon, il faut que tu acceptes ces beaux mots qui sortent de sa bouche. Il doit dire « Mélodie » d’une manière si envoû-tante.

Je rougis et Mélodie laisse échapper un soupir désespérée.

-Excuse-la. Elle est un peu folle.-Toi-même, p’tite frustrée. T’as juste besoin d’un homme dans ta vie.-Sheerin, c’est ça ?

Elle me regarde, les yeux grands ouverts, les deux mains dans ses che-veux.

-Quoi ? Redis mon nom ?

Une ville futuriste

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Création étudiante

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Éditeur:Service socioculturel

Collège Lionel-Groulx100, rue Duquet

Sainte-Thérèse, QCJ7E 3G6

Superviseur:Jean-Mathieu Charron

(450) 430-3120 poste [email protected]

Local: E-114

L’équipe:

Laurent BouchardJérémie Boudreau

Simon BraultJessica Charbonneau-Vaudeville

Guillaume ImbeaultDaya Leboeuf Roy

Camille PoulinJonathan Travers

Responsable de l’équipe:Annick Roy-Desautels

Correction et révision des textes:

Colette RoyAnnick Roy-Desautels

Infographie: Annick Roy-Desautels

Prochaine parution :4 mai 2015

Par Jessica Charbonneau-Vaudeville

15 septembre 2067-troisème partie (suite)

-Euh … Sheerin ?-OH MON DIEU !! Mélodie, j’te l’avais dit qu’il aurait une voix en-voûtante !!-KKKYYYYYAAAAA !!!!

La petite venait de sauter sur Mé-lodie, littéralement, manquant de la faire tomber dans le vide.

-ESPÈCE DE FOLLE !! ON VA SE FAIRE REPÉRER !!-Arrête de gueuler comme une épais-se.

Mélodie se lève, puis saute pour ve-nir me rejoindre sur le toit de la bâ-tisse où je suis. Sheerin rit de plus belle et me regarde en me faisant un clin d’œil à l’égard de la fille.

-Tu sais, je peux t’appeler autrement si tu veux.

Elle me fixe du haut de ses 5 pieds et me dit de me taire. Sheerin me sug-gère de l’appeler Redwhite, ce que je décline. Mélodie nous attend, les bras croisés. On se lève, moi et la petite, et on se met à sauter de toits en toits pour passer à travers la ville sans se faire repérer. J’me sens comme une tortue ninja, histoire que me racon-tait mamie lorsque j’étais petit. Je ne suis pas une tortue mutante, mais je suis tout de même un rebelle de la nature humaine.

Sauter de toits en toits dans la nuit me fait sentir comme un oiseau, libre de toute chose et sans aucune contrainte à respecter. Je pourrais m’envoler

maintenant et quitter cet endroit à jamais, mais je dois malheureuse-ment suivre Mélodie et Sheerin pour devenir un chef de troupe. Cela ne m’intéresse pas, mais si je joue le jeu, peut-être que je pourrai partir plus rapidement d’ici pour retrouver Mina. Je rage à l’idée que les pro-pagandistes gouvernementaux aient pu toucher à un seul de ses cheveux. Mina, si tu savais comme je m’ex-cuse et que je m’en veux. Je n’ai ja-mais voulu t’entraîner dans tout cela. J’n’aurais jamais dû te sortir de la cachette. Mais, il fallait pourtant que j’assure notre survie.

-Aiden.

Je sors de ma rêverie et atterrit aux côtés des filles. Celles-ci étaient ac-croupies derrière un semblant de mur, prête à s’enfuir à la moindre occasion. Je me mets en petit bon-homme et je regarde vers la sortie de la ville. Des gardes, une tonne de gardes grouillaient tout autour. J’ai l’impression d’être dans une forte-resse sans issue …

-Faut trouver un moyen de sortir d’ici, lâche Mélodie.-Laisse-moi faire, réplique Sheerin.

Celle-ci se jette en bas du bâtiment sans aucun cri et atterri dans des pla-tes-bandes. Je n’en reviens pas.

-Tu vas t’habituer. Ce n’est pas sa première fois. Tu verras, on est tous un peu spécial dans le groupe.-Je n’en doute pas.

Elle m’observe et attend que je parle de nouveau, mais je ne dis rien de plus. Elle chuchote :

-Elle fait diversion. On a peu de temps pour passer le mur et s’enfuir de l’autre côté. Ne t’inquiète pas pour elle, elle va venir nous rejoin-dre assez vite.-Je ne m’inquiète pas pour elle. Je me dis qu’on aurait pu juste passer sous terre.-Quoi ?-Tu ne vois pas là-bas, il y a une bou-che d’égout.-Oui, en effet, mais il faut penser au fait qu’on aurait pu se faire prendre facilement.-Comment crois-tu que je suis entré dans cette ville? Je fais cela partout où je vais et je me suis jamais fait prendre.-Bravo pour toi, mais avec moi ça marche pas comme ça. Amène-toi.

Elle saute à son tour en bas du bâti-ment, atterrissant sur ses deux jam-bes. No way, je ne saute pas. J’essaie de trouver rapidement un autre che-min, mais je ne vois aucune autre op-tion. Si je vais dans le sens contraire, je vais me faire avoir, c’est sûr. Bon, essayons de ne pas me suicider si loin du but.

Je me lance dans le vide, essayant de retenir ma frayeur. Toutefois, je n’ai pas le temps de d’arriver au sol que je me fais tirer dessus! Je me propulse à l’aide de la bâtisse derrière moi et me jette au sol, tombant sur mon épaule droite. Je crie de douleur. Ce sont des roseaux et des champs d’épines de-vant moi. Merde.

-Aiden, lève-toi, bordel !!

Mélodie arrive à mes côtés en vites-se supérieure, me lève et me pousse devant pour qu’on s’enfuit. Même pas le temps de dire un mot que je cours à travers le champ de roseaux, me piquant sur tout et en retenant un désir croissant de partir en direction opposée. J’entends des coups de feu derrière nous, dont une balle qui me frôle le visage et qui va se nicher dans un tronc d’arbre en diagonale. Je m’accroupis et j’essaie de changer de direction, mais Mélodie me crie de continuer. J’ignore où je suis.

Des gardes de la ville nous pour-suivent et nous tirent des balles en continu. D’autres nous lancent des flèches enflammées pour tout faire sauter autour de nous. J’ai la chienne! Ma camarade me tire sur la gauche, m’évitant une flèche dans le dos.

-Ne t’arrête pas. Continue tout droit et à ta bouche d’égout, tourne à ta droite et lance-toi dans l’eau de la rivière.

-Quoi ?-Y’a une putain de rivière qui tra-verse la ville. Saute dedans et sors de la ville. On n’a pas le choix, on va suivre le courant.-Et Sheerin ?-Elle s’en sort très bien. À trois, tu cours. 1, 2 …3.Elle sort de sa poche une grenade et la lance en direction des gardes qui arrivent à grands pas. Des cris et une explosion suivent tout de suite après. Pas un moindre son n’est perceptible. Je m’étais déjà mis à courir vers la rivière comme me l’avait dit Mélo-die, mais mon élan est coupé par un garde qui se jette sur moi. On tombe au sol tous les deux et il essaie de me tirer dessus avec son fusil. Je sors ma dague et la lui enfonce dans le torse tout en évitant son tir. Exploit! Bref, il s’écroule et je me remets à courir, le laissant agoniser. Mélodie lance des fumigènes et une autre grenade pour les repousser.

Arrivés au bord de l’eau, elle me pousse dans la rivière sans hésiter et fait de même. Elle s’agrippe à moi, pour ne pas me perdre.

-On va sous l’eau. GO !

Elle nous propulse sous l’eau, lais-sant le courant nous emporter.