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Fine A
La Lettre de la Miniature
N° 38. Novembre-décembre 2016. Rédaction : ©Nathalie Lemoine-Bouchard. Tous droits réservés. ISSN 2114-8341
Sommaire p. 2 – Anecdotes
- une tabatière pour provoquer l’étonnement
- M. de Maisonpierre, peintre en miniature, inventeur d’un pantographe
universel
- Joubert jeune annonce un procédé nouveau… qui réduit le prix
p. 3 Du nouveau sur l’identité de : « Larquelay, peintre en miniature » qui
hébergea à Paris le jeune artiste Louis-Lié Périn.
p. 4-5 – Gros plan sur :
Henri Alois Lorichon : de la miniature à la photographie.
par N. Lemoine-Bouchard avec la participation de M. Canival.
p. 6 Peintres en miniature nouvellement répertoriés en France :
Ancelet (1841) ; Mme Durand (1834) ; Delannoy (1804) ; Eugène Julienne
(1800-1874) ; Jourdan (1820) ; Larme (1801-1802).
p. 7 Peintres en miniature, du nouveau sur :
M. Amédée ; Duval ; M. Lesage ; M. Suisse.
p. 8-9 – Actualités de Lemoine-Bouchard Fine Arts :
- Galerie : deux vues en miniature de Bagatelle d’Abbeville, une folie à la
campagne en 1787, par Louis Bélanger. Rare Bouquet de Fleurs par Antoine
Berjon ; Mme Dufetel tenant une fleur dans un paysage, par Pierre Charles Cior.
p. 1 Actualité de la Recherche
Parution : Les miniatures de l’époque baroque de la collection Tansey.
AGENDA
Printemps 2017
Expertises de miniatures
De belles ventes en
préparation, nous contacter.
18 mars- 19 juin 2017
Colmar, musée
Unterlinden
Grande exposition
rétrospective consacrée à
Jean-Jacques Karpff, dit
Casimir (1770-1829), élève
de David, peintre en
miniature et dessinateur,
premier conservateur du
musée de Colmar. A ne pas
manquer !
Vient de paraître :
Miniaturen des Barockzeit
aus der Samlung Tansey
Avec des contributions de
Juliane Schmieglitz-Otten,
Bernd Pappe, Hans Boeckh;
Nathalie Lemoine-
Bouchard, Gerrit Walczak.
Texte en allemand et en
anglais, env. 400 pages et
210 ill.
24 x 30 cm, relié. ISBN: 978-3-7774-2638-9
2016 Hirmer Verlag GmbH,
Munich.
Pierre-Charles CIOR (1769 – 1840).
Mme Dufetel dans un paysage
Miniature signée, vers 1815
ovale H. 7,8 cm, L. 6,3 cm
(Lemoine-Bouchard Fine Arts)
Dans cette édition, 6 peintres en
miniature nouvellement répertoriés, et
2 autres identifiés : Henri Alouis
Lorichon, devenu l’un des premiers
photographes espagnols, et Larquelay,
logeur du jeune Louis-Lié Périn.
Ont participé à ce numéro :
M. Canival ; M. Meslans ; M. Renard
La Lettre de la Miniature propose à chaque numéro un gros plan sur quelques
artistes, une miniature ou une collection ; l’actualité de Lemoine-Bouchard
Fine Arts (Galerie et Expertise) ; l’actualité de la Recherche et des musées.
N’hésitez pas à nous communiquer informations ou recherches en cours.
Bonne lecture!
Anecdote :
…/…
Anecdotes :
Une tabatière pour provoquer l’étonnement
En 1758-1760, le fameux comte de Saint-Germain vint à la cour de France et s'y fit remarquer par son faste
et sa conversation étrange. Ses bijoux, ses tabatières, les boucles de ses souliers scintillaient de diamants
du plus grand prix. Son érudition était vaste, notamment en matière alchimique. Il prétendait, selon les
bruits que fit courir le ministre Choiseul, avoir vécu dans l'intimité de personnages disparus depuis des
siècles et s'être entretenu avec Jésus-Christ. « Provoquer l'étonnement », semblait être l'objet de ses
recherches.
Un soir, chez Mme de Pompadour, le comte tira de sa poche une tabatière qui fit l'admiration générale; elle
présentait une agate sur le couvercle. M. de Saint-Germain pria la marquise de l'approcher du feu; un
instant après, à la grande surprise des assistants, l'agate était remplacée par une jeune bergère gardant ses
moutons. En chauffant de nouveau, la bergère disparut à son tour pour faire place à l'agate ». Il obtient la
protection de Marigny qui lui prête le château de Chambord, alors déserté, pour installer des ateliers et
faire des recherches alchimiques. Il s’attire la sympathie du roi Louis XV et est reçu partout à la Cour. Seul
Choiseul ne tombe pas sous le charme de cet extravagant personnage, tente en vain de le discréditer et finit
par lui faire quitter la France en le faisant accuser d’espionnage.
Dans les années suivantes, on le signale en Angleterre, en Italie, en Russie, en Saxe, en Prusse : partout, il
cherche à monter des laboratoires pour poursuivre des recherches sur… les pigments et les couleurs.
Bibl. : Chroniques de L’OEil-de-Bœuf, VI, 318.
M. de Maisonpierre, peintre en miniature, inventeur d’un pantographe universel
En 1789, un artiste et ancien officier* « Monsieur de Maisonpierre » prit l’initiative de publier aussi bien
dans le Journal de Versailles que dans celui de Marseille, l’annonce de son invention d’un pantographe
universel : « Pour copier les tableaux, soit en figures, paysages, fleurs, fortifications, architectures et même
cartes géographiques, qui diminue & agrandit les objets depuis l’égalité jusqu’à 54 degrés. Il sert aux
artistes pour copier à la hâte & de la dernière perfection ; il sert pour amusement aux personnes qui ne
savent point le dessein (sic) ; elles peuvent copier & même travailler d’après nature, & cela tout de suite. /
L’inventeur de cet instrument apprend les ouvrages en camée en douze leçons et d’autres ouvrages des son
invention en relief en carton. / Il fait des portraits en camée d’après nature. / Le prix du Pantographe & les
leçons y comprises pour pouvoir se servir de l’instrument, 24 livres./ Un portrait à la Silhouet (sic), 6 liv. /
En face, 12 liv. /En découpures pour l’expérience physique, 18 liv. / En miniature ou à l’huile, 48 liv. /
S’adresser chez M. de Maisonpierre, rue des Bons-Enfans, N°32,vis-à-vis la garde-du-robe du roi, au
troisième, à Versailles ».
Bibl. : Journal de Versailles ou affiches, annonces et avis divers, mercredi 17 juin 1789. Annonces, pour la
ville de Marseille, n° 20, mercredi 12 août 1789. *Millin L., Dictionnaire des beaux-arts, t. III, 1806, p.
47.
Joubert jeune : un procédé nouveau qui réduit le prix
Voici un artiste itinérant qui annonçait des prix réduits de plus des deux tiers grâce à un nouveau procédé,
dont il ne livre pas le secret. Ce procédé lui permettait certainement d’aller plus vite en besogne.
« Joubert jeune, peintre en miniature, résidant ordinairement à Paris, Palais Royal, galerie de pierre n°9,
connu depuis vingt ans pour saisir la parfaite ressemblance, ne peignant que sur ivoire et avec les couleurs
les plus fines, ayant toujours fait payer les portraits 48 et 72 francs, prévient le public que par un procédé
nouveau, il les a réduits aux prix de 15 à 24 fr. Sa demeure est place Royale, n° 19, au premier [à
Toulouse]. »
Ce Joubert jeune, actif en 1806-1826 à Paris et Toulouse, est probablement le cadet des deux frères Joubert
qui furent actifs à Paris et à Lyon (en 1830-1836), et peut-être ailleurs en province.
Bibl. : Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne, jeudi 30 novembre 1826, p. 4.
2
3
Du nouveau sur l’identité de : « Larquelay, peintre en miniature »
L’existence du peintre en miniature « Larquelay » est connue par une mention au registre des élèves de
l’Ecole de l’Académie royale de peinture et de sculpture, comme hébergeant le jeune Louis-Lié Perin
(Reims, 1753- 1817) qui devint par la suite le brillant peintre en miniature que l’on sait. Dès l’âge de 19 ans
L.-L. Perin avait obtenu de ses parents, manufacturiers du textile à Reims, de poursuivre ses études à Paris,
avec une modique pension de 36 francs par mois. On ne sait où il logeait en 1772 à son arrivée mais en 1773,
il habitait « rue Grenier St Lazare, chez Leprince Traiteur » puis en juin 1774, « rue du Doyenné St Louis du
Louvre, chez Larquelay peintre en miniature » (1). Qui était ce Larquelay dont on ne connaît aujourd’hui
aucune œuvre signée ?
Grâce à l’un de ses descendants, M. Renard, qui a vérifié la concordance des adresses et que nous remercions
pour cette précieuse information, il est établi qu’il s’agit de Georges-François-Monique Michault de
Larquelay (Chervey, 1722- Paris, 1801). Il habitait bien à Paris, rue du Doyenné Saint-Louis du Louvre, n°
288, depuis son mariage en 1768, jusque vers les premières années de la Révolution. Sa profession première
était avocat au Parlement de Paris (sa descendance conserve son serment au Parlement, daté du 17 août
1747). Il était né le 8 septembre 1722 à Chervey, dans l’Aube et avait donc 52 ans lorsqu’il hébergea le jeune
Périn. On suppose qu’il avait à l’époque décidé de faire une seconde carrière comme peintre en miniature. La
chose était possible sans être reçu membre du corps des peintres depuis l’édit de Turgot de 1773 qui
abrogeait les maîtrises, et le juriste qu’il était ne l’ignorait pas. Nous n’avons pas à ce jour trouvé d’autre
mention de Larquelay comme « peintre en miniature ». Il est vrai qu’il n’avait pas besoin de vivre de ses
pinceaux. Georges Michault de Larquelay possédait une propriété dans son département d’origine : le fief de
La Mothe au Petit-Mallet sur la commune de Noé-les-Mallets dans l’Aube, dépendant de l’évêché de
Langres, qu’il avait acquis en 1772. En 1788, parrain à un baptême, il se faisait désigner comme « ancien
avocat au Parlement de Paris, seigneur des Grand et Petit Mallet ».
En 1797, il ne faisait pas nom plus état de sa qualité
d’artiste comme l’indique sa signature (repr. ci-contre)
au bas d’une lettre datée du 2 germinal an V
(22 mars 1797), mais de celle d’ « ancien homme de
loi » (Archives nationales - F/17/1027).
De son activité comme peintre en miniature, on ne sait rien du tout. Sa descendance conserve quelques
miniatures non signées du XVIIIe siècle dont l’origine s’est aujourd’hui perdue. Celle que nous publions ci-
dessus, petite et ronde montée en broche, de la taille d’un gros bouton, est très expressive et montre du
métier ; mais est-elle de Larquelay ? on l’ignore. Elle ne montre aucune parenté avec la manière de Louis Lié
Perin et évoque plutôt celle de Charles-Paul-Jérôme de Bréa (Rouen, 1740 - Paris, 1820) avec cette façon de
laisser le contour des paupières et de la bouche en réserve avec l’ivoire apparent.
Est-ce le hasard qui fit arriver Périn chez Larquelay ? Sans doute pas. Un membre de la famille, Hyppolite
Michault de Larquelay, était agent de change à Reims en 1789 et avait pu être en contact d’affaires avec les
parents de Louis-Lié Périn, manufacturiers dans la même ville. Perin reprit l’entreprise familiale
Georges Michault de Larquelay mourut à Paris le 26 frimaire an X (17 décembre 1801).
Nathalie Lemoine-Bouchard (1) Archives l’Ecole nationale des Beaux-arts, Ms 95, f° 133.
Miniature anonyme, conservée dans la
descendance de M. de Larquelay
©Coll. part ; repr. interdite
3
Gros plan : Henri Aloïs Lorichon (Belâbre, 1798-Santander ? vers 1861) , de la miniature à la photographie
L’identité du peintre en miniature français Lorichon était restée obscure. Nous remercions MM. Canival et
Eloy Martínez Lanzas d’avoir attiré notre attention sur cet artiste bien mieux connu en Espagne où il y fut
non seulement peintre en miniature mais aussi l’un des premiers photographes sous le nom d’Enrique
Lorichon. Il nous a été possible de retrouver son acte de naissance en France, inédit, et de reconstituer un
peu mieux son parcours.
Il naquit à Belâbre dans l’Indre, le 10 septembre 1798, fils de Joseph Lorichon et d’Emerance Fabrit : Aujourd’hui vingt-quatre fructidor an Six de la République Française une et indivisible, devant moi Georges
Berthon, adjoint municipal de la Commune de Belâbre élu le dix Germinal dte ( ?) pour en l’absence de l’agent
rédiger les actes destinés à constater l’état civil des citoyens, sont comparus le Citoyen Henri Lorichon,
propr[iétair]e âgé de trente ans demeurant en la commune de st Martin d’Ardentes canton de St Vincent en ce
département et Henriette David âgée de vingt et un ans demeurante en cette dite commune, lesquels m’ont dit que la
citoyenne Emerance Fabrit épouse en légitime mariage du citoyen Joseph Lorichon, receveur du droit de
l’enregistrement en cette commune, est accouchée aujourd’hui d’un enfant mâle auquel ils ont donné les prénoms
d’Henri Alouise, d’après la représentation qui m’a été faite dudit enfant, j’ai en vertu des pouvoirs qui me sont
délégués rédigé le présent acte que les témoins ont signé avec moi, led[it] jour, mois et an que dessus. (1)
Le milieu familial semble avoir été relativement aisé, avec un père receveur de taxes et un parent (un
oncle ?) propriétaire terrien dans une commune voisine. On ignore quelle fut sa propre formation, et les
raisons de son départ : on ne le retrouve qu’en 1825 à Bruxelles, à l’occasion de son mariage à l’âge de 27
ans avec Jeannette-Joséphine Morelle née à Forest en Belgique (2). Leur fils Eugénio naquit à Bruxelles en
1826. (3) Henri Aloïs et sa famille vécurent à Bruxelles au moins jusqu’en 1830. L’artiste y connut
quelques succès auprès de la Cour : « M. Lorichon peintre en miniature à Bruxelles, vient de recevoir une
gratification du Roi pour l’exécution du buste de S.M. » annonçait Le Propagateur, le 1er
décembre 1827 (
p. 3). Il exposa au Salon de cette ville en 1830 deux miniatures (n° 72 un portrait de femme, n° 73 un
portrait d’homme). La révolution belge de 1830, qui aboutit à la proclamation de l’indépendance de la
Belgique, eut-elle une influence sur la décision prise de rentrer en France ? Toujours est-il que l’artiste dont
la carrière démarrait à Bruxelles rentra avec sa famille à Paris et que sa situation matérielle devint très
difficile. Au point que sur sa demande, « Lorichon peintre en miniature » reçut des secours de la Direction des
musées royaux en 1833 (4).
On connaît actuellement moins d’une dizaine de miniatures
signées de sa main. Encore certaines ont-elles été attribuées à
d’autres artistes, notamment au graveur Constant Lorichon (Paris,
1800 - ?) (nous n’avons pas pu établir à ce jour s’il existe un lien
familial entre ces deux artistes), ou à Donata Loridon qui serait
une miniaturiste française établie à Bilbao en 1800.
La première miniature signalée sous sa signature représente un
Double portrait de Suchet, duc d’Albufera et de son fils en
costume du lycée Napoléon, et serait signée et datée Lorichon
1812 (vente Bernard Franck, Drouot, 6-7 juin 1935, n° 75
repr.). Or en 1812, Henri Alois Lorichon n’avait que 14 ans, ce
qui nous paraît particulièrement précoce. Il se peut que la date
ait été mal lue. Les autres portraits en miniature répertoriés à ce
jour datent des années 1827 à 1839.
Un portrait d’homme en miniature sur papier, signé et daté E.
Lorichon 1856 dans la coll. Eloy Martinez Lanzas, nous paraît
en revanche revenir à son fils Eugénio par le style et la graphie
différente de la signature (5). A notre connaissance, Henri Alois
Lorichon signa ses miniatures « Lorichon » sans initiale de
prénom.
Fig. 1 Henri Alois LORICHON
Jeune homme au manteau de fourrure,
daté 1827, H. 7,5 cm, L. 6 cm, réalisée en
Belgique. (Lemoine-Bouchard Fine Arts)
4
Gros plan : Henri Aloïs Lorichon (suite)
L’année suivant sa demande de soutien financier à Paris, en 1834, sa présence en tant que miniaturiste est
attestée à Barcelone. Enrique Lorichon, miniaturiste, passa ensuite une annonce le 19 décembre 1836 dans
El Guardia Nacional, puis revint exercer à Barcelone en 1841 et 1842 (El Constitucional, 25 avril 1841
et 1842). Il apprit la technique du daguerréotype à Séville, revint à Barcelone en 1848 comme
« portraitiste en miniature et photographe » et s’installa sur les Ramblas.
Lorichon gagna une honorable notoriété dans le domaine de la photographie. De Barcelone, il voyagea
vers différentes villes d’Espagne, s’associant à d’autres photographes : Martinez à Madrid (1850) (6), et
Marquetti et Planchar à Santander (1857). Il passa à Séville et Cadix, (annonces entre l’automne 1851 et le
printemps 1852) et ouvrit un atelier durable à Malaga dont s’occupa ensuite son fils Eugénio. Certaines
des photographies sont rehaussées de couleurs à la gouache et aquarelle. Une annonce parut dans un
périodique local à Malaga le 9 mars 1853, « Retratos fotográficos a 20 rs. y más según sus tamaños, por
Mr. E. Lorichon, calle S. Juan de Dios, nº 14. » (portraits photographiques à 20 reals et plus selon la taille
par M. E. Lorichon, rue S. Juan de Dios, n° 14). Son fils Eugénio Lorichon, alors âgé de 29 ans, « artiste »
(il semble avoir peint en miniature comme l'indique le portrait daté de 1856 conservé dans la coll. Eloy
Martinez Lanzas) (5), épousa le 23 septembre 1855 à Malaga Joaquina Mayor Baro ; celle-ci devenue
veuve poursuivit l’activité de photographe de son mari à Malaga. Henri Alois Lorichon resta en Espagne
ou l’on perd sa trace vers 1861 (probable date de décès) à Santander. N. Lemoine-Bouchard
avec la participation de M. Canival.
Notes
(1) Archives Départementales Indre, Belâbre, naissances 3 E 016/011-12
(2) Migranet, mariage n° 50189, relevé par Michel Vanwelkenhuyzen.
(3) Son acte de mariage à Malaga (en ligne) le 23 septembre 1855 indique qu’il a 29 ans et est né à Bruxelles
(4) Archives des Musées Nationaux, index série AS.
(5) Voir E. Martinez Lanzas, http://colecciondeminiaturas.blogspot.fr/2011/03/miniaturistas-y-fotografos.html
(6) Le Musée de Science et de technologie de Catalogne conserve un daguerréotype de Lorichon et Martinez de 1850.
Fig.2 Henri Alois LORICHON (1798-1861 ?)
- Jeune Homme en costume bleu et gilet noir
S.D.g. le long du cadre Lorichon 1828,
ovale, H. 7,5 cm, L. 6 cm; miniature réalisée en Belgique
(anc. coll. Maxime Hébert ; ©Museum Briner und Kern,
Winterthur, Suisse).
Fig.3 Henri Alois LORICHON (1798-1861 ?)
- Homme brun en costume noir et gilet blanc, sur fond de
ciel, S.D.g. le long du cadre Lorichon 1834, ovale, H. 7
cm, L. 6 cm (vente Alcala Subastas, 1er
octobre 2014, n°
111 repr. sous une attribution erronée à Donata Loridon.
5
Peintres en miniature, nouvellement répertoriés en France Le dictionnaire Les peintres en miniature actifs en France, éd. de l’Amateur, 2008, fait l’objet de travaux
d’amélioration constants. Voici quelques noms que nous y ajoutons.
ANCELET (actif en 1841)
Artiste signalé par deux miniatures : Couple en pendant, elle à mi-corps de ¾ à gauche, en robe bleue, lui
brun, costume noir, les deux sur fond de ciel, ovales, 10 x 7,5 cm (Ariège Enchères, 7 juin 2015, n° 213
repr.).
DELANNOY M. (actif en 1804)
Artiste et restaurateur de tableaux, signalé à Rouen en 1804.
« M. Delannoy, peintre en miniature, dont les portraits sont avantageusement connus dans cette ville, par
leur vérité et leur exécution, enseigne le dessin et la peinture, soit en ville ou chez lui; il possède sur-tout
les genres les plus agréables pour la Société, tels que le pastel , le camée , la gouache , l'aquarelle le lavis,
les crayons de toutes couleurs, etc. II donne aux personnes qui ont des jeunes gens ou des demoiselles a
faire enseigner l’assurance de progrès d'autant plus rapides qu’on peut compter sur son exactitude et ses
soins soutenus. II prévient aussi les amateurs qui pourraient avoir d'anciens tableaux de maîtres à conserver
qu’il entreprend toute espèce de restauration, remet sur toile et nettoie ceux mêmes qui ont le plus souffert
du temps ou du défaut de conservation, sans altérer les fonds ni les glacis, reprend la touche originale dans
ceux qui nécessitent des repeints avec toutes les précautions les plus scrupuleuses pour en assurer la durée.
Sa demeure est place Cauchoise, n° 54 ».
Nous avions déjà répertorié un Adolphe de Lannoy, actif en 1818, peut-être identique.
Bibl. : Journal de Rouen, 15 mars 1804, p. 4.
DURAND Mme (active en 1834)
Artiste signalée par une miniature :
- Femme vue aux trois-quarts, de ¾ à gauche en robe bleue dans un intérieur, sur fond de rideau gris-vert,
S.D. Mme Durand 1834, ovale, H. 9 cm (Nantes, Enchères Talma, 28 janvier 2016, n° 358 repr.).
JULIENNE Eugène (Paris, 1800-1874)
Lithographe et dessinateur ornemaniste, peintre sur porcelaine de la manufacture de Sèvres, également
peintre à la gouache, très accessoirement en miniature et sur éventail. On lui doit des lithographies, dont
une couverture pour le Traité du Coloris des lithographies, gravures etc. de Meilhac (Paris, 1836). Il a
publié un Recueil complet de tous les styles d’ornements employés et ajustés dans la décoration, avec les
notes descriptives de chaque style, Paris, vers 1840. A Sèvres, il fut notamment chargé de peindre deux
vases offerts par Napoléon III au roi du Portugal en 1856, et probablement vers 1839-1840 les saucières
livrées au château de Fontainebleau pour le service du roi Louis-Philippe. On connaît de lui un beau
bouquet de roses et lilas à la gouache avec pêches et raisins (Christie’s, Paris, 23 mars 2006, n° 364 repr.).
Il a aussi peint à l’occasion des fleurs en miniature mais les exemples sont très rares. Il a aussi signé très
exceptionnellement des éventails : Rigoletto, vers 1860 (Rossini, 3 juin 2003, n° 91 repr.).
- Vase fleuri, pêches et raisins, signé E. Julienne, ovale, H. 8,3 cm (vente Luzarche d’Azay et divers,
Paris, palais Galliera, Me Ader, 6-7 décembre 1962, n° 57, repr. pl. X, 900 F).
JOURDAN (actif en 1820)
Peintre en miniature rue Grenier St Lazare, n° 4 à Paris en 1820.
Bibl.: Almanach du Commerce de Paris…, 1820.
LARME Constantin-Nicolas (actif 1801 – probablement mort fin 1802)
Peintre en miniature à Paris. A la suite d’un vol avec violences et tentative d’assassinat, il fut condamné à la
peine de mort par jugement du n° 1026 du 18 Thermidor an X (6 août 1802) d’un tribunal criminel du
Rhône. Son pourvoi en cassation fut rejeté le 8 vendémiaire an-XI (30 septembre 1802).
Bibl. : Archives Départementales du Rhône, 2U22 ; cité dans le dépouillement numérique effectué par
André Brocher, Les tribunaux criminels du Rhône sous le Consulat et l’Empire, 2002, p. 73.
6
Peintres en miniature, du nouveau sur :
AMÉDÉE (actif en 1819-1839)
Nous avions signalé Amédée comme peintre « amateur » pour une miniature de Jeune fille datée de 1819
et de très petit talent. En réalité, il s’installa semble-t-il dans ce métier car Amédé (sic) est mentionné
comme « peintre en miniature, quai Bourbon, n° 29 », à Paris en 1839.
- Jeune fille en buste à la chevelure bouclée et aux yeux bleus, dans une robe à manches courtes et ceinture
bleue, S.D.g. Amédée fecit 1819, ovale, H. 5,5 - L. 4,5 cm (Drouot, Me Kahn-Dumousset, 29 mars 2013, n°
100 bis non repr.).
Bibl. : Lettre de la miniature n° 18, mai 2013, p. 6 ; Almanach général de la France et de l’étranger, 1839,
p. 795.
DUVAL (actif 1784-vers 1792).
Peintre en miniature, influencé par l’école anglaise, connu par une miniature datée de 1784 conservée au
Allport Library and Museum of Fine Arts, Tasmanie (repr. ci-dessous à droite), déjà signalée. Il était
encore actif vers 1792 comme le prouve une miniature vendue à Toulouse en 2012 :
- Femme à mi-corps légèrement de ¾ à gauche, coiffée d’une charlotte sur ses cheveux longs, robe gris-
vert fermée en porte-feuille, guimpe blanche, S. Duval, vers 1792, diam. 8,7 cm, sur une boîte en écaille
(Toulouse, Primartdeco, 28 mars 2012, n° 62 repr. ci-dessous à gauche).
LESAGE Monsieur (actif à Rouen en 1834).
Lesage, répertorié sans information par Schidlof pour une œuvre de 1834, fut actif à Rouen. Il présenta
quatre miniatures à l’exposition municipale du musée de Rouen en 1834, n° 120, et habitait alors cette ville,
rue Grand-Pont, n° 34.
Notons qu’un « M. Lesage, peintre » (était-ce le même ?) louait une maison sise à Ponlieue, rue de la
Réunion, non loin du Mans, mise en vente en 1839 (Affiches, annonces judiciaires,…Le Mans, 1839, p.
455).
On ne connaît pour le moment de lui qu’une miniature où les chairs, finement traitées en pointillé, sont
ombrées de gris : - Jeune homme brun de ¾ à droite, en costume noir et cravate noire, sur fond de
buissons et de ciel bleu, S.D.d. Lesage. / 1834, ovale, H.9,6 cm (coll. Maxime Hébert. Schidlof, fig. 728.
Bonhams, Londres, 27 février 2007, n° 271 repr.).
Bibl. : Schidlof, La miniature en Europe, 1964, fig. 728. Morganti Marine, Miniatures du XVIIIe siècle
dans les collections du Musée des beaux-arts de Rouen, sous la direction d'Antoine Schnapper, Paris IV,
1995, dact., p. 217. Lemoine-Bouchard, 2008.
SUISSE Monsieur (actif à Paris en 1813-1840).
Peintre en miniature qui fut actif bien plus longtemps qu’on ne le pensait. Répertorié dans les années 1836-
1840, il était installé à Paris, rue des Prouvaires, n° 34 dès 1813. Il vécut ensuite quai des Orfèvres, n° 4,
« près le pont St Michel » en 1820 et au moins jusqu’en 1840. En dépit de cette longévité artistique, on ne
connaît encore aucune miniature signée de lui.
Bibl. : Almanach du Commerce de Paris…, 1820. Almanach de 25.000 adresses parisiennes,…1836-1840.
Lemoine-Bouchard, 2008.
7
Duval, v. 1792
Duval, 1784
© Allport
Library and
Museum of
Fine Arts,
Tasmanie.
8
LEMOINE-BOUCHARD FINE ARTS
Galerie. Sur rendez-vous ou sur le site www.lemoinebouchard.com. Prix sur demande.
Prix et photos sur demande.
Louis BELANGER
(Paris, 25 août 1756 – Stockholm, 16 mars 1816).
Elève de Louis Moreau, Bélanger se spécialisa dans les paysages animés de petits personnages,
exécutés à la gouache en différents formats, y compris pour tabatières ; cependant les exemples
de ses œuvres en miniatures sont extrêmement rares (une Scène de chasse dans une coll. part.).
Des sujets de fleurs et de fruits de sa main entrèrent dans la collection Blondel d’Azincourt et
furent vendus en 1783 ; ils révélent déjà un goût de l’artiste pour l’art floral. Il émigra en
Angleterre pendant la Révolution et se présentait comme « peintre du duc d’Orléans » lorsqu’il
exposa à Londres à la Royal Academy entre 1790 et 1797. Par la suite, il illustra le Voyage en
Scandinavie du comte de Saint Morys, se fixa à Stockholm où il fut nommé peintre de la cour en
1798 et où il finit ses jours. Au cours de sa carrière, qui mériterait une étude approfondie, il a
laissé de nombreuses vues de jardins et de parcs d’agrément, dans la veine de la production de
Carmontelle en la matière, qui sont de précieux documents sur l’art des jardins lié aux
commandes d’architecture à la campagne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Vues de Bagatelle d’Abbeville, 1787
Deux miniatures sur vélin, signées et datées en bas au centre
diam. 7,9 cm
Historique : probablement famille van Robais, propriétaire du château.
Ces deux très rares vues nous restituent les abords de cette « maison de campagne » bâtie au
XVIIIe siècle hors les murs d’Abbeville.
Un article sera consacré à cette folie, véritable jalon dans l’histoire de l’architecture du XVIIIe
siècle, dans le prochain numéro de La Lettre de la miniature.
9
Antoine BERJON (Vaize, près de Lyon, 1754 - Lyon, 1843).
Bouquet de fleurs, roses, tulipe, pensées, dans un vase, sur un entablement de marbre.
Miniature sur carton, diam. 10 cm
Signée en bas à droite : Berjon
Cadre en bronze doré surmonté d’un nœud enrubanné, diam. 14 cm.
Fameux peintre de fleurs, Antoine Berjon dut quitter Lyon pour Paris pendant la Révolution et étudia la
miniature chez Jean-Baptiste Jacques Augustin. Il exposa aux Salons de 1791, 1796, 1798, 1799, 1804,
1810, 1817, 1819, 1842. Berjon obtint à celui de 1819 une médaille de seconde classe. Après 16 ans de
séjour parisien, il revint à Lyon vers 1810. Il travailla chez un fabricant de broderie et fut nommé le 7
juillet 1810 professeur à la classe de fleurs de l’école des Beaux-Arts de Lyon, poste qu’il occupa
jusqu’en 1823.
On connaît un peu plus d’une vingtaine de ses portraits en miniature ; ses miniatures de fleurs sont
encore plus rares et conservées pour la plupart à Cambridge, au Fitzwilliam Museum. De belle taille pour
une miniature (10 cm), ce bouquet est caractérisé par des couleurs fraîches et contrastées, un graphisme
très ciselé et très moderne, qui rompt avec la peinture de fleurs du XVIIIe siècle sous influence flamande.
Ce graphisme très stylisé se retrouve dans quelques uns de ses tableaux du XIXe siècle, notamment le
Bouquet de lis et de roses posé sur une chiffonnière, daté de 1814, du musée du Louvre (RF 1974-10).