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LA LETTRE DU PLAN SEISME 1er TRIMESTRE 2019
1/4 www.planseisme.fr [email protected]
PO
UR
FIN
IR
Des nouvelles du site internet du Plan Séisme
Comme annoncé dans la lettre du troisième trimestre de
2018, une réflexion est en cours sur la refonte du site. En
parallèle de ces travaux, l’infolettre va s’adapter pour la
durée de cette période de transition. Quatre numéros sont
prévus cette année, mais seuls le deuxième et quatrième
comprendront un dossier, les autres se concentreront sur
les actualités.
Sismicité récente
Séisme de Jonzac Le 20 mars 2019 à 10h56, un séisme a été assez largement ressenti sur une large partie du territoire de Nouvelle Aquitaine. Son épicentre se situe dans le département de la Charente-Maritime, à 35 km environ à l’Est de Pauillac (33) et environ 13 km au SE de Jonzac (17).
La magnitude locale Ml a été établie par le RéNaSS et le CEA/LDG à 4.9. Un phénomène régional particulier qui induit une atténuation des ondes sismiques plus faible que dans le reste du territoire fausse les estimations de Ml. Ainsi, la magnitude de moment Mw - directement reliée à l’énergie du séisme – est estimée à 3.7 (IPGP, GéoAzur). D’autres séismes ont eu lieu dans cette zone en 2005 et 1972. Les effets du séisme ont été principalement ressentis dans un rayon de 100 km autour de l’épicentre, avec une intensité à l’épicentre estimée à IV sur la base des témoignages collectés par le BCSF sur leur site internet, ce qui correspond à des secousses largement ressenties par la population.
L’épicentre est situé en zone de sismicité faible selon le zonage règlementaire, où ce type de petits séismes est possible. Avec une intensité épicentrale de VII et des dommages au bâti, le séisme de l’Entre-Deux-Mers du 10 août 1759 demeure le séisme historique le plus important dans cette région.
AU SOMMAIRE
ACTUALITES - Refonte site internet
- Sismicité récente
- Exercice CaribeWave 19
- Restitution de la mission
Post-sismique à Lombok
- ANRN-2019
POUR FINIR - Ça s’est passé par chez
vous : Semaines SISMIK et
REPLIK
- Allô la FAQ ?
- Quezaco ? OBS
Intensités internet issues des témoignages des du 20 au 25 mars 2019 (Source : BCSF)
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LA LETTRE DU PLAN SEISME - 1er TRIMESTRE 2019
Poursuite de la crise sismique à Mayotte Comme indiqué dans les précédentes infolettres,
Mayotte est secouée depuis le 10 mai 2018 par les
incessantes secousses d’un essaim sismique. A ce
jour, le phénomène est toujours en cours.
Depuis plusieurs mois, la communauté
scientifique se fédère pour comprendre le
phénomène et répondre aux interrogations qui en
découlent. Le déploiement de nouveaux
instruments à terre a été réalisé au mois de mars :
il s’agit de trois stations larges bande et de
stations GPS à terre. Deux stations
accélérométriques ont aussi été redéployées et
équipées de transmission temps réel, ainsi qu’une
station large bande et un GPS sur l’île des
glorieuses. Enfin, 6 stations fond de mer (OBS) ont
été installées en mars et seront redéployées en
avril pour affiner la zone d’observation à partir des
premières mesures. L’intégration de ces nouvelles
données dans le réseau d’observation permettra
de mieux localiser et caractériser les séismes et
d’affiner le catalogue. Des données plus précises
sont également attendues pour améliorer la
compréhension du contexte local (vitesses, type
de signaux).
Largage d’un OBS au large de Mayotte, mars 2019 (Source : C Mucig, DEAL Mayotte)
Exercice tsunami pour la Caraïbe
Les pays côtiers de la mer des Caraïbes ont
organisé le 14 mars sous l’égide de l’UNESCO un
exercice visant à évaluer et actualiser leurs plans
de réponse aux tsunamis. Cet exercice avait pour
but de tester le système d’alerte rapide aux
tsunamis et aux autres risques côtiers de la région,
mis en place en 2005 sous l’égide de la
Commission océanographique
intergouvernementale (COI) de l’UNESCO. Ces
exercices, effectués chaque année, ont pour but
de tester l’efficacité des dispositifs d’alerte pour
les acteurs chargés de la gestion des situations
d’urgence dans la région.
Baptisé Caribe Wave 19, cet exercice a suivi un
double scénario. Le premier prévoit la survenue
d’un tsunami provoqué par un séisme de
magnitude 6.0 associé pour la première fois à un
événement volcanique : l’éruption sous-marine du
Kick’em Jenny suivi d’un glissement de terrain. Le
deuxième scénario porte sur un séisme de
magnitude 8.5 dans le prisme d’accrétion du nord
de Panama.
Des messages fictifs ont été émis par le Centre
d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC) et
envoyés aux 46 pays et territoires participants. Cet
exercice a mobilisé des représentants des
structures nationales d’alerte, des services de
secours d’urgence, des bureaux de prévision
météorologique et des garde-côtes. Une
spécificité de l’exercice 2019 est d’avoir impliqué
activement des écoles et des établissements
hôteliers.
Les données de la National Oceanic and
Atmospheric Administration font état de 75
tsunamis ayant eu lieu dans les Caraïbes durant les
cinq siècles écoulés. Ils ont entrainé plus de 3 500
morts depuis le XIXe siècle. Les tsunamis peuvent
être générés par un tremblement de terre, un
glissement de terrain ou l’activité volcanique.
L’évolution démographique et l’afflux de touristes
dans les zones littorales ces dernières décennies
rendent le risque d’autant plus important
aujourd’hui.
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LA LETTRE DU PLAN SEISME - 1er TRIMESTRE 2019
Une conférence-débat a été organisée à cette occasion le 19
mars en Martinique sur le thème « les potentielles sources de
tsunami dans les Petites Antilles ».
Restitution de la mission post-sismique de l’AFPS à Lombok
L’ile de Lombok en Indonésie, a connu, entre juillet et août 2018, une série de séismes importants, dont quatre avec des magnitudes comprises entre 6.4 et 7. Ils ont causé la mort de 560 personnes, des milliers de blessés et des dégâts matériels très importants. Une restitution de la mission post-sismique conduite par l’AFPS à Lombok s'est tenue à Paris le mardi 19 mars 2019. Les participants à la mission ont exposé leurs observations sur la sismicité, les conséquences du séisme et la gestion de l’urgence par les acteurs de la protection civile indonésienne. De nombreuses similitudes peuvent être trouvées entre le contexte de l’Indonésie et celui des Antilles : contexte sismotectonique (zone de subduction, sismicité intraplaque, zone de volcanisme), contexte insulaire, techniques de construction. Les présentations se sont attachées à établir un retour d’expérience qui pourrait être utile aux Antilles. Lien vers le rapport de mission.
Assises nationales des Risques Naturels
Les 25 et 26 mars 2019 se sont tenues à Montpellier les Assises Nationales des Risques Naturels. Ces assises réunissent tous les deux ans les acteurs de la prévention des risques naturels (collectivités territoriales, services de l'Etat, professionnels de la gestion des risques, scientifiques, représentants de la société civile, etc...) pour échanger et débattre sur l'état de la situation et les perspectives de réduction des catastrophes. Elles doivent permettre une meilleure appropriation des actions relatives aux risques naturels par l'ensemble des parties prenantes et une plus grande efficacité des démarches collectives de réduction des risques. Ces assises sont aussi l'occasion de contribuer au développement d'une culture commune du risque en mutualisant les connaissances des différents acteurs intervenant dans les domaines concernés par la prévention et la gestion des risques naturels. Le fil rouge de l'édition 2019 des ANRN était "l'adaptation des territoires pour une société résiliente".
Le Chiffre
2 676
C ’est le nombre de
témoignages reçus par internet par le BCSF pour le séisme de Jonzac du 20 mars 2019.
Agenda
24 au 27 septembre 2019 (Strasbourg) Colloque national de l’AFPS
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LA LETTRE DU PLAN SEISME - 1er TRIMESTRE 2019
Ça s’est passé par chez vous
Semaine SISMIK et Journées REPLIK 2018 (Antilles)
Dans le cadre de leurs actions de sensibilisation au risque sismique,
les DEAL de Guadeloupe et de Martinique organisent des semaines
dédiées à la sensibilisation au risque sismique. En Martinique les
Journées REPLIK se sont déroulées du 13 au 20 octobre 2018, avec
pour la première fois cette année une caravane itinérante qui s’est
déplacée dans différents établissements scolaires. En effet, le
thème 2018 était ciblé sur la protection des enfants. Des formations
aux gestes qui sauvent, des exercices d’évacuation en milieu
scolaire ou périscolaire, un atelier avec simulateur de séismes et des
présentations ont été préparés. En Guadeloupe a été organisée du
30 novembre au 7 décembre 2018 la Semaine SISMIK. Les activités
au programme comprenaient des conférences, des projections, des
expositions et des activités pour les plus jeunes.
Allô la FAQ
Dans quelle mesure l’homme contribue-t-il au risque sismique ?
La contribution de l’homme au phénomène des séismes à proprement parlé est quasiment nulle, à l’exception de quelques cas spécifiques de sismicité induite qui concernent généralement des événements de faible magnitude.
En revanche, l’homme contribue bien au risque sismique (combinaison de l’aléa et de la vulnérabilité
des enjeux) en exposant des enjeux plus ou moins importants et vulnérables dans les zones
sismiquement actives. Il y contribue également en ne respectant pas les réglementations associées
mises en place, par exemple sur la construction parasismique.
Lire le dossier consacré à la sismicité induite
QUEZACO ? OBS
Les OBS ou « Ocean Bottom Sismometer » (sismomètres de fond de
mer) sont des appareils de mesures destinés à être déposés en fond
de mer par un bateau, puis récupérés pour analyser les mesures
qu’ils font pendant leur durée d’immersion (6 mois pour ceux
largués à Mayotte). Ils sont constitués d’un bloc central contenant
les instruments de mesure (géophone, hydrophone, capteur de
pression, d’une centrale d’acquisition et d’un système de
transmission acoustique) d’un lest pour permettre à l’appareil de
descendre et de se positionner au fond de la mer et d’un flotteur
équipé d’un système permettant de repérer l’appareil lors de son
retour à la surface. Les OBS sont déployés en groupe sur une zone
d’activité sismique sous-marine afin d’obtenir un réseau
permettant de localiser et caractériser les mouvements sismiques.
Un OBS prêt à être immergé au
large de Mayotte, mars 2019
(Source: C Mucig, DEAL Mayotte