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Ch. Loussaief Service des Maladies Infectieuses Monastir TUNIS, le 13 Décembre 2014 La Maladie à virus Ebola ou fièvre hémorragique Ebola

La Maladie à virus Ebola ou - SMGT Médecins … · L’infectiosité du virus est mal connue. Cycle viral ... En milieu de soins ... Libéria: un nouveau laboratoire mobile permet

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Ch. Loussaief

Service des Maladies Infectieuses – Monastir

TUNIS, le 13 Décembre 2014

La Maladie à virus Ebola ou

fièvre hémorragique Ebola

Introduction - Historique

Une première

épidémie septembre

1976 : 318 (Dc =280)

Epidémiologie

Selon l’OMS : le patient zéro serait un enfant, 2 ans décédé le 28 décembre 2013 près de Gueckédou, dans le sud-est de la Guinée.

Propagation au Liberia + Sierre Leone + dans une moindre mesure, au Nigeria, au Sénégal, aux USA, à l‘Europe et au Mali

Août 2014 (OMS) : « urgence de santé publique de portée mondiale » et estime qu'elle pourrait entraîner plus de 20 000 cas de contamination.

Graph 1: Cumulative reported cases of Ebola virus disease in Guinea, Liberia, and

Sierra Leone, March 25, 2014 – December 1, 2014, by date of WHO Situation Report,

n=16899

Pays à risque élevé de transmission

Pays Nbre total de casCas confirmés en

laboratoire

Nbre total de

décès

Guinée 2164 1929 1327

Libéria 7635 2801 3145

Sierra Leone 7312 5978 1583

Total 17111 10708 6055

Mise à jour le 3 décembre 2014

Pays avec un ou plusieurs cas initiaux

et/ou une transmission localisée

Pays Nbre total de casCas confirmés en

laboratoire

Nbre total de

décès

États-Unis 4 4 1

Mali 8 7 6

Total 12 11 7

Pays auparavant touchés

Pays Nbre total de casCas confirmés en

laboratoire

Nbre total de

décès

Nigéria* 20 19 8

Sénégal* 1 1 0

Espagne* 1 1 0

Total 22 21 8

Virologie

Classification

Famille Filoviridae

(genre Ebolavirus)

Virus

à ARN monocaténaire

à génome linéaire non segmenté

à polarité négative

Cinq espèces distinctes

Ebolavirus Bundibugyo (BDBV)

Ebolavirus Zaïre (EBOV)

Ebolavirus Soudan (SUDV)

Ebolavirus Reston (RESTV)

Ebolavirus Forêt de Taï (Taï Forest TAFV)

Flambées épidémiques humaines

Les 3 premières espèces

En Afrique

Virus Ebola

: classé dans le groupe 4 de la liste des agents

biologiques et pathogènes « agents biologiques qui

provoquent des maladies graves chez l’homme et

constituent un danger sérieux pour les travailleurs ; le

risque de propagation dans la collectivité est élevée; il

n’existe généralement ni prophylaxie ni traitement

efficace ».

Charge virale des liquides biologiques d’un

patient infecté par le virus: élevée

Autres

Sérum : 107

Selles diarrhéique et vomissement:109-1010

L’infectiosité du virus est mal connue

Cycle viral

Encore mal connu

Réservoir naturel

chauves-souris frugivores

Principaux vecteurs

Gorilles

Chimpanzés

Antilopes

Transmission

Introduction chez les humains

contact étroit avec du sang, des sécrétions, des

organes ou des liquides biologiques d’animaux

infectés

La transmission interhumaine

contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec

du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides

biologiques de personnes infectées

contacts indirects / environnements contaminés

par ce type de liquides

Transmission en milieu de soin

Soignants souvent infectés au contact cas

suspects/confirmés

Contacts étroits avec les patients

Précautions anti-infectieuses n’ont pas été

appliquées

La dose infectieuse n'est pas précisément connue

Un patient asymptomatique n'est pas contagieux

Le début de la contagiosité est lié à l'apparition

des premiers symptômes

Physiopathologie

Clinique

Incubation

Phase d’invasion

Phase d’état

Incubation

Silencieuse

Non contagieuse

2 à 21 jours

4 à 9 jours +++

Invasion Apparition brutale d’une fièvre (38°C)

Faiblesse intense

Myalgies, arthralgies

Céphalées

Odynophagie

Anorexie

Conjonctivite

Douleurs abdominales, hoquet

Diarrhée

Phase d’état

Confusion, irritabilité

Convulsions

Douleurs thoraciques

Vomissements (pfs sanglants)

Diarrhée (liquide ou sanglante)

Eruption cutanée

Insuffisance rénale et hépatique

Hémorragies internes et externes: 50% des cas

Hémorragie conjonctivale

Gingivorragie, épistaxis,

Saignement à partir des points de ponction

Purpura, ecchymoses..

Hématémèse, hémoptysie, melena, rectorragie,

métrorragie

Décès par choc cardio-respiratoire:

50 à 90% des cas

En 8 à 9 jours

Diagnostic positif

Difficile

Les premiers symptômes ne sont pas spécifiques

Exclure la possibilité d’autres affections

Paludisme

Fièvre jaune

Typhoïde

Leptospirose

Rickettsiose

Tests disponibles

ELISA

Détection de l’antigène

Test de séro-neutralisation

RT-PCR

Microscopie électronique

Isolement du virus sur culture cellulaire

Manipulation

laboratoires P4, ou BSL-4

nature particulièrement dangereuse

conçus pour prévenir les risques de

contamination par accident ou à la suite

d'actes de malveillance

Indications Chronologie de l’infection Tests diagnostiques

Quelques jours après l’apparition des

symptômes

Capture de l’antigène ( ELISA)

PCR

Isolement du virus

Plus tard dans le cours de la maladie ou après

récupération

sérologie

Rétrospectivement chez les patients décédés Immunohistochimie

Isolement du virus

PCR

Traitement contre le virus

Aucun vaccin ni traitement homologué par les autorités sanitaires

contre le virus Ebola.

Mais face à l'épidémie grandissante, des traitements expérimentaux

ont été utilisés Il s'agit notamment du ZMapp, fabriqué par la

firme de biotechnologie Mapp Biopharmaceutical.

un cocktail d'anticorps : un "sérum artificiel". Les anticorps

utilisés sont une duplication à l'identique, et en grande quantité,

d'anticorps produits par des souris infectées par le virus, et modifiés

par génie génétique pour maximiser leur efficacité chez l'humain.

Prévention

Individuelle

Consommation de viande bien cuite

Abattage des animaux infectés

en utilisant des gants et un masque

surveillance rigoureuse de l’enterrement

Eviter tout contact rapproché avec des animaux

Eviter la consommation de viande de brousse

Entre humains

Eviter tout contact direct

avec du sang ou d'autres fluides corporels de patients

ou de cadavres

avec des objets ayant pu être contaminés

Réglementer les rites funéraires

les dépouilles doivent être enterrées rapidement

sans prendre de risque (pas de lavage à l’ancienne;

protection)

Entre humains

Rapports sexuels protégés

En milieu de soins L’hygiène des mains, l’hygiène respiratoire

Le port d’un équipement de protection individuel

Lors des contacts proches à moins d’un mètre

porter une protection faciale (écran facial, ou masque

chirurgical et lunettes de protection)

une blouse propre, non stérile à manches longues

des gants (stériles pour certains actes médicaux)

Référence :

KIT-EBOL-M

22,90 € HT

Les laborantins sont également exposés au risque

Les échantillons sur des cas suspects

manipulés par du personnel formé

traités dans des laboratoires suffisamment équipés

Gestion des déchets : +++

Libéria: un nouveau laboratoire

mobile permet d’accélérer le

diagnostic de la maladie à virus

Ebola et d’améliorer les soins

A l’échelle de la population

La sensibilisation aux facteurs de risque

La connaissance des mesures de protection à

prendre à titre individuel et collectif

Sont les seuls moyens de réduire l’infection et la

mortalité chez l’être humain

Conclusion

A lire Clinical management of patients with viral haemorragic fever: a

pocket guide for the front-line health worker: 30 Mars 2014

(WHO/HSE/PED/AIP/14.05)

Infection prevention and control (IPC) guidance: Ebola guidance

package, August 2014 (WHO/EVD/Guidance/IPC/14.1)

Case definition recommendations for Ebola or Marburg Virus

Diseases (OMS)

WHO: Ebola response roadmap situation report 2: 5 september

2014