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p. 1 p. 11 p. 22 La mécanique quantique doit transformer la religion, selon Diarmuid O’Murchu par Gonzalo Haya, docteur en théologie et collaborateur de Tendencias21 de las ReligionesLe théologien irlandais O’Murchu réfléchit sur les implications spirituelles de la physique nouvelle dans “Quantum Theology”. En 2014, l’éditrice Abya Yala a publié en espagnol cet ouvrage, qui fait la synthèse des idées du prêtre catholique irlandais Diarmuid O’Murchu. O’Murchu comprend que, si le monde est tel que le décrit la Nouvelle Physique, l’être humain religieux doit comprendre sa religion sous une forme nouvelle, où doit prédominer la corrélation avec le Tout, l’univers, la vie, la c ommunauté humaine et religieuse; et un Dieu qui constitue l’ultime essence holistique de l’univers. Durant des siècles, l’image du monde physique dans la science a été dominée par ce qu’on connaît sous le terme de mécanique classique, qui conduisait à une image déterministe et mécanique de l’univers. L’univers était une clock work, c’est-à-dire une oeuvre d’horlogerie prodigieuse. Cependant, depuis les découvertes et constructions théoriques qui commencèrent à être proposées au début du XXème siècle, l’image du monde physique a commencé à changer radicalement : on est passé du fractionnement des particules unies par l’enchaînement cause-effet, qui produisait l’image d’un système désintégré et aveugle (mécanique classique), à un univers conçu comme un seul champ immense où les individus, objets et êtres qui le forment, appartiennent à un tout supérieur qui les intègre. Pour Diarmuid O’Murchu cette nouvelle image de l’univers conduit à une nouvelle idée de la religion où prédomine l’expérience holistique de l’immersion dans la Divinité, où la liaison au tout dépasse les différences, à la solidarité interhumaine, et enfin à l’expérience de l’amour, ent endu comme la force de Dieu ; il a voulu être uni au cosmos, et cette force se fait sentir dans la vie de l’homme en étant uni à la nature, aux autres hommes et à Dieu. Qui est Diarmuid O’Murchu ? O’Murchu est un prêtre catholique d’origine irlandaise, diplômé de Trinity College à Dublin. Sa spécialité intellectuelle est la psychologie sociale, car il a consacré une grande partie de sa vie à des interventions sociales, principalement dans des banlieues démunies de grandes villes comme Londres, ainsi que dans divers pays d’Europe, des Etats-Unis et du tiers monde comme les Philippines, la Thaïlande, l’Inde, le Pérou et divers pays d’Afrique. Dans ces pays, il a contribué à des programmes de psychologie sociale et à la présentation de la foi chrétienne chez des adultes. Mais la vie de O’Murchu, consacrée en priorité aux compromis sociaux, a toujours été accompagnée d’une profonde inquiétude intellectuelle. Le résultat en a été diverses œuvres comme Quantum Theology (1996, révisé en 2004 et traduit en espagnol en 2014), Ancestral Grace (2008), Jesus in the Power of Poetry (2009), Christianity´s Dangerous Memory (2011),

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La mécanique quantique doit transformer la religion, selon Diarmuid O’Murchu

par Gonzalo Haya, docteur en théologie et collaborateur de “Tendencias21 de las Religiones”

Le théologien irlandais O’Murchu réfléchit sur les implications spirituelles de la physique nouvelle dans “Quantum Theology”. En 2014, l’éditrice Abya Yala a publié en espagnol cet ouvrage, qui fait la synthèse des idées du prêtre catholique irlandais Diarmuid O’Murchu. O’Murchu comprend que, si le monde est tel que le décrit la Nouvelle Physique, l’être humain religieux doit comprendre sa religion sous une forme nouvelle, où doit prédominer la corrélation avec le Tout, l’univers, la vie, la communauté humaine et religieuse; et un Dieu qui constitue l’ultime essence holistique de l’univers.

Durant des siècles, l’image du monde physique dans la science a été dominée par ce qu’on connaît sous le terme de mécanique classique, qui conduisait à une image déterministe et mécanique de l’univers. L’univers était une clock work, c’est-à-dire une oeuvre d’horlogerie prodigieuse.

Cependant, depuis les découvertes et constructions théoriques qui commencèrent à être proposées au début du XXème siècle, l’image du monde physique a commencé à changer radicalement : on est passé du fractionnement des particules unies par l’enchaînement cause-effet, qui produisait l’image d’un système désintégré et aveugle (mécanique classique), à un univers conçu comme un seul champ immense où les individus, objets et êtres qui le forment, appartiennent à un tout supérieur qui les intègre.

Pour Diarmuid O’Murchu cette nouvelle image de l’univers conduit à une nouvelle idée de la religion où prédomine l’expérience holistique de l’immersion dans la Divinité, où la liaison au tout dépasse les différences, à la solidarité interhumaine, et enfin à l’expérience de l’amour, entendu comme la force de Dieu ; il a voulu être uni au cosmos, et cette force se fait sentir dans la vie de l’homme en étant uni à la nature, aux autres hommes et à Dieu. Qui est Diarmuid O’Murchu ?

O’Murchu est un prêtre catholique d’origine irlandaise, diplômé de Trinity College à Dublin. Sa spécialité intellectuelle est la psychologie sociale, car il a consacré une grande partie de sa vie à des interventions sociales, principalement dans des banlieues démunies de grandes villes comme Londres, ainsi que dans divers pays d’Europe, des Etats-Unis et du tiers monde comme les Philippines, la Thaïlande, l’Inde, le Pérou et divers pays d’Afrique.

Dans ces pays, il a contribué à des programmes de psychologie sociale et à la présentation de la foi chrétienne chez des adultes. Mais la vie de O’Murchu, consacrée en priorité aux compromis sociaux, a toujours été accompagnée d’une profonde inquiétude intellectuelle. Le résultat en a été diverses œuvres comme Quantum Theology (1996, révisé en 2004 et traduit en espagnol en 2014), Ancestral Grace (2008), Jesus in the Power of Poetry (2009), Christianity´s Dangerous Memory (2011),

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In the Beginning was the Spirit (2012), God in the Midst of Change (2013) et On Being a Postcolonial Christian (2014). Il vit actuellement à Dublin, en Irlande. Il faut remarquer son intérêt pour le féminisme, sa sympathie pour le New Age et son analyse de la religiosité humaine sans la religion. Présentation

Le titre de l’œuvre de Diarmuid O’Murchu peut paraître un peu exagéré. Mais ce n’est pas du snobisme. Nos concepts sont des abstractions issues de l’expérience du monde qui nous entoure ; si notre expérience du monde change, changeront également les concepts avec lesquels nous élaborons l’interprétation de notre expérience spirituelle.

La physique quantique change notre compréhension des éléments ultimes de la réalité, bien qu’elle n’arrive pas encore à expliquer les expériences les plus usuelles du macrocosme. Mais la réalité ultime est précisément l’objet de la métaphysique et de l’expérience spirituelle, et c’est pourquoi la théologie quantique s’inspire de la physique nouvelle, et y trouve une meilleure explication que dans la physique mécaniciste des siècles passés. Au fond, là serait la justification qu’offre O’Murchu à cette tendance qu’il nomme Théologie quantique.

Je ne crois pas que cette théologie quantique soit la conséquence logique des principes de la théorie quantique. Ni la science ni la mécanique quantique ne conduisent par elles-mêmes à une théologie quantique. Cependant, il est légitime, hors de la science elle-même, d’y trouver une explication ou une base pour interpréter l’expérience spirituelle. O’Murchu invite même à stimuler l’imagination pour découvrir de nouvelles possibilités dans la compréhension du Mystère qui nous dépasse.

« Dans ce livre, nous dit-il, convergent deux versants : la physique quantique, et l’éveil mystique. Nous nous aventurons par des chemins partiellement inexplorés, nous osons rêver. Une vision nouvelle est toujours une menace pour le statu quo. L’esprit souffle où il veut. »

Je crois, par conséquent, qu’un adulte qui s’intéresse à la culture et à la société actuelles se doit au minimum de connaître ces nouvelles interprétations de la théologie afin de vivre sa spiritualité d’un manière conforme à sa culture. Les idées de O’Murchu sont un défi permettant de vivre sa spiritualité en ayant le sentiment d’être immergé dans le champ universel décrit par la science nouvelle.

Il me plaît d’offrir ici un ample résumé de ce livre (épuisé, je crois), mais je ne puis transmettre au lecteur ni les nombreux témoignages scientifiques qu’il cite, ni le style suggestif de son exposé. Je me contenterai d’exposer sous une forme simplifiée les principes correspondants de la théorie quantique et les orientations parallèles à la théologie quantique. Ma présentation aura deux niveaux, d’abord une synthèse dans le but de se former une idée générale du thème, puis, pour une meilleure connaissance, le déroulement de la Théologie quantique de O’Murchu, imaginée librement avec l’idée moderne de l’univers. 1.1 Principes scientifiques - Le modèle classique : il est basé sur le principe de la cause et de l’effet. Il est déterministe ; il est réductionniste (le tout est égal à la somme des parties, lesquelles fonctionnent de façon indépendante) ; il est rationnel (exclusivement par la méthode logique et scientifique) ; et il se prétend d’une objectivité totale (indépendamment du sujet qui l’analyse). Il peut se concrétiser dans le fonctionnement exact d’une machine, d’une horloge. - La théorie quantique : elle tient compte des apports d’Einstein : relativité, interdépendance des parties, continuum espace-temps, concept d’énergie-masse, et de la force de gravité comme attraction mutuelle de toutes les masses. Ensuite, la théorie quantique a déroulé quelques propriétés qui ont servi d’axes d’orientation à cette nouvelle théologie : les radiations de lumière ou de chaleur sont émises au travers de paquets d’énergie (quanta) ; ils peuvent être en plus d’un lieu en même temps (propriété d’onde) ; ils sont faits d’ondes qui, quand on les observe, se manifestent sous forme de corpuscules (rupture de la fonction d’onde) ; il se produit des sauts quantiques (l’objet n’est plus ici et il se manifeste ailleurs), et ils exercent une action à distance sur leur corps jumeau.

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Dans la deuxième partie de cette présentation -Déroulement de la Théologie quantique- il est fait référence à d’autres progrès scientifiques qui lui servent à s’orienter : les fractales, les hologrammes, les champs d’influence, les quarks, les trous noirs, la théorie du chaos, le processus épigénétique et les difficiles équilibres de l’oxygène, des particules et des anti-particules, de la masse du proton et du neutron, des forces de gravitation et d’électromagnétisme, et de la formation du carbone, tous phénomènes interdépendants. Conséquences

Ces conclusions scientifiques conduisent à un nouvel exposé épistémologique que nous pouvons résumer par les caractéristiques suivantes. 1) Transcender l’objectivité externe ; le flux d’énergie constitue l’essence de la réalité ; coexistence simultanée de plusieurs possibilités ; rien d’isolé n’a de sens ; la réalité est supérieure à notre capacité de compréhension dans cette phase évolutive ; l’observateur a une influence sur l’observé. Tout est affecté par tout le reste. 2) La relation cause-effet a été remplacée par celle de la relation, de l’interdépendance et de la connexion. Le déterminisme a été remplacé par la probabilité. Contre le réductionnisme il est affirmé que le tout est indivisible et est supérieur à la somme des parties. La matière est énergie, et tend à l’auto-organisation et à l’auto-régénération ; c’est sous forme de chaos que l’être est et évolue ; nous ne vivons pas dans un cosmos, mais dans une cosmogénèse. Comme nous le disions plus haut, la proposition de O’Murchu ne prétend pas être de la science, mais l’intuition de ce que, si le monde est unité, c’est de la même façon que la spiritualité devrait s’enrichir dans la mesure où restera ouverte la conscience que l’unité de l’univers impose de vivre d’une certaine manière en unité avec le cosmos, avec la vie, avec les autres humains et avec Dieu. Cette expérience d’unité pourrait être la base de l’exigence morale de vie en accord avec l’éthique écologique défendue aujourd’hui par des milieux très différents, tant civils que religieux. 1.2 Principes de la Théologie quantique Nous anticipons ici sur les principes que l’auteur déduit de son analyse des thèmes principaux devant préoccuper une théologie en accord avec la science et la culture actuelles. - La théologie doit être une réflexion sur la spiritualité La pensée théologique ne doit pas être réduite à une religion ; c’est une recherche de sens pour l’homme, elle tient compte de la sagesse de toutes les cultures et toutes les religions. - Le tout est une énergie créatrice (voir 2.1) Dieu n’est pas supérieur ni extérieur à l’ordre créé ; le potentiel créatif émerge de l’intérieur du cosmos ; Dieu -réalité ultime, énergie créatrice- co-crée au moyen du processus évolutif (Spinoza avait déjà proposé Deus sive natura). - Le tout est davantage que la somme des parties, et celles-ci sont en interrelations Le tout est davantage que la somme des parties et est contenu dans chaque partie. Ces parties ne peuvent se comprendre indépendamment. Dieu est relation et l’être humain ne peut pas se comprendre individuellement, si ce n’est en relation et dans son intégration avec le plus grand Tout de l’univers. - La narration est l’expression orale du processus évolutif Le sens ultime est exprimé dans le récit davantage que dans une explication conceptuelle ou que dans un fait concret quelconque, parce que la création évolutive est elle-même le récit dans lequel Dieu se révèle. Les traditions religieuses sont des expressions symboliques d’un récit supérieur, et ces expressions doivent être réinterprétées en harmonie avec le savoir de ce récit évolutif. - Le processus évolutif intègre nécessairement le côté obscur de la réalité L’espace vide est chargé d’énergie ; la destruction et l’absorption sont la pré-condition de l’expansion de l’univers ; la rupture d’équilibre fait partie du processus de rénovation. La rédemption est cosmique et personnelle ; elle intègre l’obscurité, le rien et le chaos de notre monde, en tant que phénomènes prérequis pour la créativité et la transformation. L’ombre est une fontaine de créativité

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lorsque nous nous compromettons avec elle et que nous l’intégrons dans le flux de la vie. Il nous faut dépasser le péché structurel, dont le résultat est destructeur dans le processus évolutif. - Notre destinée est la recherche de l’illumination et le triomphe du bien Notre destinée finale, ici comme dans l’éternité, sont l’illumination, et le triomphe ultime du bien. De façon innée, nous sommes des êtres spirituels, mais il nous faut une maturation adéquate. Les concepts de début et de fin, et de résurrection, sont des mythes destinés à nous faire sentir notre destinée infinie dans un univers infini. La mort n’est pas une fin mais une façon d’exister plus holistique. Les grandes religions décrivent un processus de naissance-mort-résurrection. Il est improbable que nous, les humains, puissions dominer l’extinction qui s’approche, mais la vie humaine peut resurgir, rendue capable de s’associer à la nouvelle étape de l’évolution. - L’amour est une force de vie interdépendante L’amour est l’origine et la ligne d’arrivée de notre recherche de sens, il engendre toujours des formes de vie supérieures, et cette qualité est supérieure à la survie du plus apte. Dieu est une présence de relation à l’intérieur du processus même de création de l’évolution ; son incarnation exige une relation nouvelle avec les corps par le biais de la tendresse sexuelle, de la justice accompagnée de compassion, et de l’amitié altruiste.

DEROULEMENT DE LA THEOLOGIE QUANTIQUE

Le fond intellectuel et scientifique des idées de O’Murchu est simple, en réalité. La façon d’autrefois de comprendre les religions, au moins dans le monde occidental, aboutissait à une vision de l’univers où les parties prédominaient par rapport au tout. Un univers dés-intégré où la vie humaine restait également désintégrée. Cette façon de penser, qui a connu le maximum d’influence dans le christianisme, du fait de l’influence grecque, n’a pas connu la même intensité dans les religions orientales où prédominaient les visions holistiques, non dualistes, de la réalité. De plus, elle fut cautionnée pendant des siècles par l’image de l’univers issue de la mécanique classique.

Mais O’Murchu déclare très clairement que l’image actuelle de l’univers dans la science et dans la culture a varié qualitativement par rapport au monde mécanique classique. Nous observons aujourd’hui un univers évolutif, énergétique, en interrelations, où aucun élément n’est écarté de l’ensemble car il fait partie du système, univers holistique où l’on pourrait vraisemblablement voir Dieu comme son fond ontologique ultime, qui explique également la manière d’être réelle de l’univers surgi de Dieu, spécialement le monde de la vie, de la conscience et de la tendance à l’unité écologique avec le cosmos et à l’unité sociale interhumaine. 2.1 Le tout est une énergie de création - L’énergie est mouvement et expansion. La vie est entretenue par une énergie créatrice, douce, dont l’expression est le mouvement, le rythme, les règles. Notre point de départ n’est pas Dieu, mais notre expérience du monde perçu par l’imagination quantique. - Au début, la théologie s’exprimait à travers des mythes, qui prétendaient transmettre des idées et des valeurs fondamentales, leur donnant la forme de narrations fabuleuses. La religion formelle est tardive dans l’évolution spirituelle et a adopté un système officiel de croyances, exprimées sous forme rationnelle. La danse est une métaphore adéquate pour le processus énergétique ; elle est mouvement et énergie, souvent chaotique, mais avec rythme, forme et interconnexion. Dans les religions primitives, la danse était le moyen d’entrer en relations avec la source ultime. La musique est comme le pouls de la création, et elle a été une expérience chez l’homme depuis l’antiquité la plus reculée. La science actuelle, avec la théorie des super-cordes, se fait l’écho de l’énergie originelle de la musique. - La théologie chrétienne doit accorder une attention toute particulière à l’interprétation des Saintes Ecritures. La théologie quantique prend en compte la théorie quantique et les apports des nouvelles

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orientations de la théologie féministe, de la théologie de la libération, de la création et du pluralisme religieux. 2.2 Le tout est davantage que la somme des parties - Le holon est un tout qui fait partie d’un tout supérieur, et qui présente deux tendances : l’intériorité destiné à préserver son autonomie, et la communion qui l’intègre au tout supérieur. Toute créature vivante est un holon qui ne se comprend pas sans le holon supérieur. - La théologie traditionnelle sépare le tout de ses parties et analyse le monde comme un objet divisé en parties. Les religions d’autrefois considéraient l’univers comme un sujet vivant où les hommes se sentaient intégrés. Aucun système scientifique ou religieux ne peut comprendre la totalité. L’énergie créatrice est à l’intérieur du cosmos, elle n’est pas en-dehors. Le cosmos se répand dans un déploiement évolutif. Nous sommes un élément à l’intérieur de cette évolution, nous recevons notre existence du Tout auquel nous appartenons, nous ne pouvons être en concurrence avec les autres parties, nous sommes au contraire en coopération. - La théologie quantique devrait souhaiter transcender les courants dualistes. La théologie traditionnelle engendre l’idéologie. Le tout est dynamique, il est davantage que la somme de ses parties, mais il est contenu dans chacune de ses parties, c’est pourquoi il dépasse le panthéisme (la vague est la mer, selon la métaphore de Willigis Jäger). Le Tout dépasse notre capacité de compréhension, et ne peut être enfermé dans des dogmes ou des credos. 2.3 Les parties sont nécessairement en interrelations - Nous avons un horizon d’appartenance. L’une des illusions les plus dommageables est notre tendance à regarder (et à comprendre) les choses de façon isolée. Au contraire, la vie s’expérimente en paquets d’expérience (quantas). Nous ne pouvons considérer l’univers comme des objets isolés, mais comme notre sphère d’appartenance, dans laquelle nous devons nous intégrer. Les champs d’influence sont les systèmes à l’intérieur desquels les relations émergent et croissent, ce sont des horizons de permanence, doués de créativité et d’auto-organisation qui créent un sentiment d’uniformité ; ils ne sont pas limités par l’espace ou par le temps, ils ont une qualité holistique et permettent d’agir à distance. Les champs présentent une continuité (mémoire collective des espèces), mais aussi des changements, dus à la coopération interactive de différents champs (résonance des champs), qui créent de nouveaux modèles de conduite (expérience des singes de Koshima). L’exemple le plus connu est l’inconscient collectif de Jung. - L’homme ne peut se comprendre sans être intégré à l’évolution de l’univers, comme le disaient déjà les religions primitives. La création est un processus évolutif, avec une incessante interaction divino-cosmique, basiquement positive, qui intègre les dualismes de l’ordre et du désordre, du hasard et de la créativité, de la lumière et de l’ombre. Toutes les créatures participent au processus évolutif ; la révélation est continue et ne peut être emprisonnée en aucune religion ou aucun système culturel. Pour répondre à notre entité de personnes en relation, nous avons besoin d’expériences ecclésiales et sacramentelles authentiques, sans tomber dans des rituels exigeant une stricte observation légale. La révélation ne doit pas être comprise comme une manifestation claire et définitive de Dieu, mais comme un modèle inné dont les manifestations concrètes évoluent peu à peu, adaptées à l’influence des autres champs biologiques et culturels. La création est le principal livre de la révélation de Dieu. L’Esprit Saint peut être compris comme une influence de champ. 2.4 Nous ne sommes pas des êtres isolés - Les plus petits éléments de la réalité -les briques ultimes de la construction du monde- ne sont pas les atomes isolés et indivisibles. Les découvertes ont abouti aux quarks, mais ces derniers n’ont pas pu être isolés, ils ne se manifestent qu’en relations (en dyades et en triades) et il se déplacent dans le comportement onde-particule. La nature est composée de modèles d’énergie en interrelation, et non de blocs isolés.

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- La sagesse la plus ancienne avait déjà observé que toutes choses sont en relation et en interdépendance. Le christianisme a élaboré le mystère de la Trinité, la nature essentielle de Dieu est une relation d’interdépendance. Dieu est amour, le centre du concept d’Eglise est la communauté, le baptême est un rite d’entrée dans cette communauté, l’eucharistie est -à l’origine- un repas en commun. On rencontre également une trinité dans l’hindouisme, le bouddhisme, le zoroastrisme, et dans d’autres religions. Le monothéisme est apparu avec la révolution agraire comme un moyen pour dominer d’autres peuples. Notre culture a surdimensionné l’individualisme ; la Déclaration universelle des droits de l’homme est basée sur l’individu plus que sur la société. Nous sommes trop rationnels, nous avons perdu la capacité d’être en relation de façon holistique. Nous cherchons la sécurité personnelle au lieu de la communion fraternelle. 2.5 La narration est la meilleure expression orale du processus évolutif - L’origine de l’univers. L’hypothèse Gaia fait une analyse détaillée de l’immense complexité des combinaisons, et de l’exacte précision qui leur est nécessaire, pour arriver à l’équilibre de l’univers et à la production de la vie ; elle rend manifeste la capacité d’auto-organisation de l’univers. Pour qu’il existe, il est indispensable de maintenir les équilibres de l’oxygène, du sel, des particules et des antiparticules, de la masse du proton et du neutron, des forces de gravité et des forces électromagnétiques, et de la formation du carbone ; tous ces équilibres sont interdépendants. Cette capacité de résilience ne paraît pas possible du fait du simple hasard, et elle a conduit de grands scientifiques à penser à un « organisme vivant », qui sait ce qui se passe et ce qu’il faut faire pour maintenir son métabolisme. La sagesse d’autrefois avait déjà reconnu notre planète comme la Terre Mère. L’auteur refuse le principe anthropique. Certains scientifiques croient que l’univers n’existe que quand nous l’observons ; d’autres, par contre, soutiennent qu’il existe un monde objectif. L’univers a existé sans nous pendant des millions d’années, et arrivera peut-être à nous dépasser dans son processus évolutif. - Implications théologiques. La théologie a tardé à admettre l’évolution et a dû accepter la cosmologie comme centre de sa réflexion. Le contexte a conduit à chercher le sens, et Dieu, depuis l’intérieur de l’univers, et non depuis un lieu éloigné. Dieu co-crée en coordination avec le processus évolutif. Nous faisons partie d’un tout et nous ne pouvons pas le comprendre, nous pouvons seulement l’observer (le contempler) ; nous sommes le système nerveux de la planète, la dimension consciente de l’univers, les narrateurs de l’histoire sainte cosmologique. Nous ne sommes pas les seigneurs ni les administrateurs de la planète, mais bien plutôt nous sommes devenus une anomalie cosmique qui aménage la planète, mais Gaia continuera avec nous ou sans nous. - La narration est l’outil le plus dynamique et le plus riche de fonctions pour explorer le sens du mystère. La science, tout comme la théologie, sont des produits de l’histoire. Les récits permettent à l’imagination de se déployer. La métaphore exprime mieux que les lois de la science ce que cette dernière découvre aujourd’hui dans la nature, parce qu’elle nous invite à imaginer au-delà de nos dualismes. Nous avons donné une signification littérale à un récit qui n’avait pas été pensé littéralement (la création, la naissance virginale, les paraboles). La Bible, et les grands textes sacrés, sont un récit, et non un registre clos d’événements. La pédagogie de Jésus consistait à raconter des histoires (des paraboles). Dans notre interprétation, nous avons donné de l’importance au contexte narratif et à son appel à la conversion. Les paraboles sont des histoires de transition dont l’intention est de troubler et de défier ceux qui les écoutent, et de les pousser à adopter une forme radicalement nouvelle de se compromettre avec le monde et avec l’appel de l’époque. - Le mythe central du récit chrétien est le Règne de Dieu. C’est une histoire, et non un dogme, sa signification est universelle et pratique : il s’agit d’établir des relations sociales dans ce monde. Les Eglises ont perdu le contact avec l’agenda du Règne ; elles privent leur public potentiel de cette capacité. Toute sagesse religieuse ou scientifique a son répertoire d’histoires qui renvoient à une éthique plus globale et universelle que les faits racontés.

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- Interpréter les textes sacrés. Notre interprétation requiert des symboles et des rituels qui nous lient à leur sentiment mystique et archétypique. Les personnes ont fréquemment recours à un mode qui n’est pas oral (l’art, la danse, la musique) pour exprimer ce qui arrive à l’intérieur d’eux-mêmes, comme cela s’est passé dans les cultures primitives. Devant les textes sacrés, nous avons besoin d’une attitude d’écoute, ouverte non pas à une seule, mais à plusieurs significations. Utiliser les textes sacrés pour conserver un sentiment monolithique du passé peut saper le compromis humain avec le message et la puissance de la narration. Ce qui nous sauve, en fait, de l’idolâtrie de la lettre, c’est la liberté et le défi que l’interprétation représente. L’appel de la science et de la culture actuelle à s’identifier holistiquement avec les rayons cosmiques ne s’arrête pas ici. L’appel à l’unité s’étend aussi au monde des hommes, il laisse place au compromis, le résultat n’étant pas seulement l’harmonie naturelle, mais également l’harmonie de la société. Ainsi l’homme, et spécialement les religions qui s’occupent de sublimer l’humain, doivent s’investir pour dominer le chaos et le désordre naturel, lesquels peuvent également prendre la forme de chaos et de désordre social, entre les hommes. 2.6 Le processus évolutif intègre nécessairement le côté obscur de la réalité - Les trous noirs. Ils sont le résultat de l’effondrement des étoiles sur elles-mêmes, ils sont chauds et blancs, il se peut qu’ils soient la principale force déterminant la formation et la vitesse de rotation de notre galaxie. L’espace est chargé d’énergie : selon Hawking, à l’intérieur de l’espace les électrons et les positrons se détruisent mutuellement, mais auparavant il est possible pour une particule d’être attrapée par la gravité et pour une autre de s’échapper jusqu’à l’espace universel ; de cette façon, pour Hawking, le trou noir « s’évapore » ; la destruction et l’absorption sont la précondition pour que d’autres particules « s’évaporent ». C’est ainsi que dans le domaine mystique l’abnégation est la précondition de l’illumination. Avec le temps, l’ordre qui règne dans l’univers absorbera le désordre du trou noir. - La théorie du chaos. En science classique, le chaos était associé au hasard ; aujourd’hui, dans les systèmes chaotiques, nous observons des modèles occultes. Dans les systèmes chaotiques, on a observé une augmentation des changements de direction de leurs comportements jusqu’à atteindre une infinité de possibilités. Il semble que le chaos possède des caractéristiques universelles, à la valeur numérique constante, qui passent par des étapes d’altérité préalables à l’émergence finale de l’ordre. La complexité (et non la complication) est une dimension essentielle des systèmes vivants. - La société ou l’Eglise doit intégrer les dimensions chaotiques. Nous avons peur du chaos parce qu’il déstabilise notre statu quo de puissance hiérarchique. Notre mentalité linéaire était claire parce que nous refusions d’intégrer les ombres (le mal et la souffrance). Notre univers ne va pas jusqu’à la détérioration progressive (deuxième loi thermodynamique) mais il est capable de se régénérer. Le mal est en grande partie le résultat de l’action de l’homme. La création est essentiellement bonne, c’est un tout qui comprend le positif et le négatif (péché originel). Le christianisme a expliqué par la rédemption le dépassement du mal moyennant le sacrifice expiatoire du Christ (expliqués en termes plus ou moins durs). En attribuant le mal à l’influence du démon, nous avons « divinisé le mal » ; en rendant le mal extérieur à nous, nous avons suscité les guerres de religion. Pour traiter l’obscurité de façon adéquate, nous devons l’intégrer dans le système, prendre comme modèle non pas la mort mais la vie de Jésus. Les principales religions mettent en relief la nature ; la théologie quantique intègre le bien et le mal et s’en rend responsable, elle ne projette pas le mal sur le bouc émissaire de la crucifixion ; la rédemption est aussi bien planétaire que personnelle. Il ne peut y avoir de salut personnel sans renforcement de la vie planétaire et universelle. Le péché structurel et systémique abonde dans notre monde, et a fréquemment pour résultat le comportement immoral des personnes. Nous avons besoin de nouvelles directives éthiques, tant sur le plan politique que sur le plan moral. 2.7 Le problème du mal

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- Freud a essayé de récupérer partiellement le contrôle du subconscient par le conscient. Jung a mis en relief notre interdépendance et l’inconscient collectif, l’énergie contenant le passé et l’avenir, la lumière et les ombres de l’univers. Les dualismes nient 50% de la réalité. Face à un alcoolique, il ne suffit pas de supprimer l’alcool, il faut analyser les facteurs systémiques qui l’ont conduit à l’alcool, il faut passer du système mécaniciste atomisé au système quantique. Le patriarcat fait du dualisme la tête de turc à qui attribuer les maux. L’approche structurelle nous invite à intégrer et à nous occuper de nos ombres. - La prise en compte du mal n’est pas seulement personnelle, mais elle est également sociale et culturelle. Le péché et le salut ne sont pas uniquement des sujets personnels, mais également des sujets de société ; la moralité quantique est centrée sur un compromis avec les valeurs fondamentales des structures humaines, sociales et politiques ; elle satisfait d’abord l’ensemble, et ensuite les parties qui le composent ; elle a un caractère systémique. - Les péchés structurels de notre temps sont : le biocide et le géocide. La prédominance de l’espèce, la croyance que notre espèce a des droits sur toute la création ; nous ne sommes cependant qu’une partie du stade évolutif. L’anthropomorphisme, l’homme comme mesure de toutes choses, l’image anthropomorphique de Dieu. Les dualismes, ciel-terre, corps-esprit, sacré-profane, hommes-animaux. L’isolationnisme, l’individualisme, l’exclusivité, le nationalisme, le sexisme, la compartimentation temporelle. L’idolâtrie de l’argent et de nos idées humaines sur Dieu. Le Militarisme et le Pouvoir (du mal). L’injustice sociale. Le blasphème, l’utilisation du nom de Dieu pour bénir l’armement destructeur. Les religions ne parlent pas du péché structurel, elles sont peu exigeantes à l’égard d’attitudes comme l’ambition, l’hédonisme, la manipulation, qui sont mortels pour l’humanité actuelle et future. Il est urgent d’établir un code international et planétaire au service du cosmos. 2.8 Notre destinée est la recherche de l’illumination et le triomphe du bien - La lumière est une fontaine d’énergie. La lumière a été le facteur déterminant pour la formation des algues et le déroulement de la vie sur terre ; la photosynthèse est davantage une parabole cosmique qu’un fait biochimique, et il viendra un moment où un changement évolutif dans l’humanité sera rendu possible. - Les systèmes vivants ont la capacité de s’auto-organiser, de s’adapter, de s’auto-régénérer. La science a parlé de « processus épigénétique », d’« auto-catalyse » -rupture d’équilibre comme processus de rénovation-, du « principe cosmo génétique » (différenciation, auto poiesis, et communion). La mémoire quantique et le champ morphogénétique sont une réserve d’information qui dépasse les formes concrètes où elle se matérialise. Au niveau quantique, rien ne se perd, il y a transformation. - L’univers auto poïétique peut se déployer pour toujours. La science abhorre l’idée de l’infini et a tenté de la remplacer -avec peu de succès- par celle de « renormalisation ». En l’état actuel, nous ne pouvons pas comprendre la notion d’infini. - La lumière a été le symbole d’une force spirituelle et un symbole de la vie depuis la plus haute antiquité, portant le nom de « voie de l’illumination ». Les mystiques ont toujours cherché l’illumination, et actuellement se répand la pratique de la méditation, art de la centration, de l’intériorité, de l’union entre mon être et l’Etre, le sentiment d’être relié à la totalité de la vie, à l’univers entier. Pour les religions, la lumière est un sacrement, bien qu’avec le temps elle se soit ritualisée à l’excès et que ce sentiment en arrive à se perdre ; le théologien quantique s’efforce de redécouvrir les expériences sacramentelles authentiques possédant des dimensions planétaires et cosmiques. - La démythologisation théologique qui s’est déroulée aux XIXème et XXème siècles, en conformité avec la conscience rationnelle et scientifique, considérait le mythe comme quelque chose de puéril ; cependant, les anthropologues et les psychologues ont découvert dans le mythe l’expression d’une vérité plus profonde. - La résurrection après la mort est un mythe qui se répète sous diverses formes, telle la réincarnation, dans les principales religions. La vérité profonde est que la vie d’une personne ne finit

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pas avec sa mort ; les récits de la résurrection de Jésus divergent entre eux, mais le plus important a été son pouvoir de transformer les disciples. Le fond du mythe -l’auto poiesis, la capacité de rénovation- peut s’étendre à l’univers entier, mais le dogme peut devenir idolâtrie. La mort n’est pas une fin mais une façon d’exister plus holistique. Gaia -l’univers vivant- découvre la sacralité à l’intérieur de nous-mêmes et de l’univers, ce n’est pas le concept mécaniciste d’un Dieu éloigné de l’univers. Le mythe de la fin du monde a été utilisé par les religions comme une menace pour obtenir l’obéissance à ses lois, mais il est actuellement discrédité. - La vie éternelle n’est pas quelque chose qui vient ensuite, au-delà du cosmos, mais l’entrée dans une relation nouvelle avec le cosmos. L’auteur considère que la qualité de cette relation cosmique peut être en liaison avec la relation refoulée (équivalent de l’enfer) ou intégrée durant notre vie (équivalent du ciel). Au niveau quantique, rien ne se perd, il n’y a que transformation. Il s’agit d’apprendre à vivre dans l’infini. 2.9 L’avenir qui nous attend - Promesse et Danger. Les grandes religions décrivent un processus de naissance-mort-résurrection. L’expérience du calvaire (la souffrance et la mort) est une exigence nécessaire à la nouvelle étape de l’évolution. Notre monde occidental est en train de passer par une expérience de destruction et de mort ; la théologie quantique considère que la résurrection a déjà eu lieu symboliquement dans le Christ. Il est improbable que nous, humains, puissions dépasser l’extinction qui s’approche au cours des cinquante ou cent prochaines années. Dans l’histoire de la planète, il s’est produit d’autres extinctions qui ont été surmontées sous forme de nouvelles étapes de l’évolution. Après l’extinction de notre espèce, la vie humaine réapparaîtra, capable de participer à la nouvelle étape de l’évolution. Il nous faut accepter ce calvaire comme nécessaire à une nouvelle réalité. Il existe déjà quelques signes de cette résurrection universelle ; le manque de confiance envers les religions et les institutions civiles donne naissance à une recherche d’intériorité et à l’exploration scientifique de l’univers. - La théologie du processus considère que l’univers n’a pas de début ni de fin, Dieu offre des possibilités que l’univers est libre, ensuite, de réaliser. Un Dieu bipolaire, théoriquement éternel et immuable, mais en pratique (dans l’incarnation) dépendant de la réalité physique ; la mystique réconcilie les deux extrêmes. Ce modèle bipolaire est adéquat pour la théologie quantique (comportement particule-onde). 2.10 L’amour est l’origine et le but de notre recherche de sens - L’amour est un concept fondamental dans toutes les religions ; y compris en physique, on ne peut discerner les quarks que quand ils sont en relations de dièdres ou de trièdres. L’amour engendre toujours des formes de vie supérieures et cette qualité domine par rapport à la survie du plus apte ; cependant, dans notre culture mécaniciste, la compétence agit davantage que la collaboration, le pouvoir et l’obéissance sont davantage mis en valeur que l’invitation à l’amour. Dans les cultures primitives et dans les religions comme l’hindouisme, l’union sexuelle était utilisée comme expression symbolique de la relation humano-divine. - L’incarnation de l’amour. Macfague présente le monde comme le corps de Dieu, et les nécessités de la vie corporelle comme faisant partie de la réalisation divine. Il décrit la Trinité comme Mère – Amant – Ami et il propose le cadre de relations suivant.

Métaphore Amour Action Ethique Fondement de la métaphore

Mère Agapè Accoucher Créer/justice, jugement Organisme complet en soi

Amant Eros Sauver Guérir Relations interpersonnelles

Ami Philia Soutenir Compagnie Fidélité dans l’alliance

L’amour est une force de vie, sans limites, c’est l’origine et le but de notre recherche de sens. Le théologien quantique ne se préoccupe pas de notre amour pour Dieu mais de l’amour de Dieu pour

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nous. L’opposé de l’amour n’est pas la haine mais l’indifférence. Ce n’est pas notre individualité qui est importante, mais notre être en tant que personne, qui n’a de sens qu’en relation avec les autres et avec l’univers. Libre projection poético-théologique de l’univers quantique Comme nous l’avons dit, O’Murchu ne fait pas de la science. Il s’inspire simplement de l’univers quantique, dans son image holistique et relationnelle de l’univers, pour dresser le portrait poético-théologique de la forme harmonieuse dans laquelle les religions devraient se réaliser afin d’atteindre l’harmonie dans cet univers holistique. Cet univers est constitué par l’appel né de la nature pour récupérer l’Amour pour le cosmos et pour les autres hommes et lui attribuer une dimension sociale et interhumaine. Conclusion Au fond, l’œuvre de O’Murchu est résumée dans l’affirmation que l’essence du Tout est l’Amour. Un Amour qui naît de la réalité trinitaire de Dieu et qui s’étend à l’univers. L’individualité qui le domine a pour effet de le dépasser par un processus d’Amour continu dont l’effet est que tout entre en relation avec tout, dans un processus d’unité croissante qui est la plénitude de l’Amour, tel que le voit O’Murchu.

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Quantum Mechanics should have a transforming effect on Religion according to Diarmuid O’Murchu

By Gonzalo Haya, Doctor in theology, in the review “Tendencias21 de las Religiones”

An Irish theologian, Father O’Murchu, reflects on the spiritual implications of modern physics in his book, “Quantum Theology”. In 2014, Abya Yala edited the work, a synthesis of this Irish Catholic priest’s ideas, in Spanish. O’Murchu had come to an acute realization that, if the new physics is an accurate description of the world of micro-particles, religious man must necessarily understand his religion otherwise: as a holistic universe in which everything is correlated as a Whole – the cosmos, Life, Humanity (including the religious community) – with God as its ultimate underlying essence. For centuries, the physical sciences had been dominated by a world-view in accordance with classical mechanics: a determinist and mechanist one. This was a “clock-work universe”, a prodigious work of mechanical engineering. However, from the beginning of the XXth century, with the new discoveries and theoretical constructs that were being aired, a radically different picture of the physical world was emerging: the classical mechanics’ world of individual particles linked by cause-and-effect, producing a blind un-integrated system, was being replaced by an immense universal Field in which the beings composing it, whether animate or inanimate, belonged to a harmonious integrating Whole. For Diarmuid O’Murchu, this new vision of the universe has implications for religion, in which a spirituality conducive to a holistic immersion in the divinity should predominate. In this new orientation, relationship to the Whole, surpassing differences, would be conducive to greater solidarity, encouraging love – a Love understood as the Life-force of the Godhead. Because of God’s desire to identify Himself with the Cosmos, this Life-force is seen as active through man’s immersion in nature, as through his union with all Humanity and with God. Who is Diarmuid O’Murchu? O’Muchu is a Catholic priest of Irish origin, a graduate of Trinity College in Dublin. Specializing in social psychology, he has spent the larger part of his life as a priest in missions “on the ground”: either in the poorer outskirts of large cities like London, as in various European countries, or in third world Asian countries like the Philippines, Peru, Thailand, India, or still others on the African continent. Whatever the setting, he has invested himself in social programs as well as catechetical programs for adults. However completely he may have made the “Gospel for the poor” his priority, in his working life, a parallel intellectual questioning has accompanied his action, resulting in a number of books like Quantum physics (1996, revised in 2004 and translated into Spanish in 2014), Ancestral Grace (2008),Jesus in the Power of Poetry (2009),Christianity’s Dangerous Memory (2011),In the Beginning was the Spirit (2012),God in the Midst of Change (2013), and On Being a Post-colonial Christian (2014). He is presently living in Dublin, Ireland. We could add to this wide range of interests his sympathy toward feminism and toward the New Age movement, as well as his inclusive analysis of non-religious humanism. The complete title of Darmuid O’ Murchu’s book on quantum physics may seem overambitious, but there’s no pretention in this. In truth, the concepts we form to give shape to our world are abstractions, issued from our experiences; if our experiences change,

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the concepts with which we interpret our environment change correspondingly, in line with our spirituality. Quantum mechanics profoundly alters our understanding of ultimate reality at the microscopic level, notwithstanding the fact that this reality seems to contradict our experience of reality at the macroscopic level – with no resolution in sight. Ultimate reality being the object of metaphysics, as of spiritual experience, “quantum theology” has found inspiration in this new conceptual field, which is far more favorable to spiritual insights than the mechanistic physics of past centuries was. Therein lies the justification for what O’Murchu calls “Quantum Theology”. I do not, personally, think that this “new” theology can be logically deduced from the principles of quantum mechanics. Neither science as a whole nor physics in particular can be put to such use by simple extrapolation. Nonetheless, it is quite legitimate, without calling on science for verification, to find a new basis, a new background in quantum theory, by which to interpret spiritual experience. O’Murchu himself invites us to stimulate our imaginations, in order to find new pathways to a Mystery which must always elude us. “In this book”, he says “two ambitious approaches converge at their peak: quantum physics on the one side, and mystical awakening on the other. We venture along paths that have not yet been thoroughly explored. Allow us to dream! New visions are always a menace to the status quo. The Spirit blows where it will.” Consequently, I would encourage any adult who is interested in present-day culture and society to, at least, acquaint him-or-herself with these new theological interpretations, so as to live his/her spirituality in conformity with present-day culture. O’Murchu’s ideas are a permanent challenge, urging us to live with the sense of our spiritual immersion in that “universal field” which particle physics evokes.

It is my pleasure to provide an ample résumé of this book (out of print, I believe) though I must forego transmitting the many scientific personalities he quotes, in support of his views. Neither can I duplicate his suggestive style. I will do my best, however, to offer a simplified form of the principles of quantum mechanics and the parallel orientations of his quantum theology. There will be two parts to my presentation: first a synthesis giving the general idea of the theme, then a more detailed presentation of O’Murchu’s theology, in line with our freely imagined modern ideas of the universe. 1.1. Scientific Principles.

The Classical model: It is based on the principle of cause-and-effect. It is deterministic. It is reductionist (the whole is equal to the sum of its parts, which function independently). It is rational (using exclusively logical scientific methods). It claims total objectivity (irrespective of the subject conducting the analysis). Its functioning can be likened to the exactness of a machine, a clock-work mechanism. Quantum Theory: It takes into account Einstein’s contributions: relativity, interdependence of separate parts, the space-time continuum, the concept of energy-mass, and the concept of gravity as the mutual attraction of all masses. Next, quantum theory put forward some properties that served as springboards for this new theology: the radiation of light or heat occurs in “packages” or “quanta” of energy; they can be in more than one place at a given time (wave function); they are made up of waves which, when observed, become particles (collapse of the wave function).There are quantum leaps (the object is no longer here but

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there) and entangled particles (having been interrelated and then separated) which exercise an influence on each other whatever the distance and without any intervening force. In the second part of this presentation – the step by step presentation of quantum theology – other scientific discoveries are examined that serve as new directions for exploration: fractals, holograms, fields of influence, quarks, black holes, the chaos theory, the epigenetic process and the difficulty of stabilizing oxygen, particles and anti-particles, proton and neutron masses, gravitation and electromagnetism, and the formation of carbon – all independent phenomena. Consequences These scientific innovations require an epistemological transformation; we can characterize the necessary realignment as follows: 1). We need to transcend the external phenomena observed: reality is essentially a flow of energy; several different potential states can coexist simultaneously; nothing can be meaningful in isolation; our intellectual capacity, at least at present, is incapable of embracing the whole of reality; the observer exerts an influence on the observed. Everything is affected by everything else. 2). The cause-and-effect mechanism has been replaced by relationship, mutual dependence and interconnection. Determinism has been replaced by probability. In reaction to reductionism, the indivisible nature of a totality is affirmed, with the statement that the whole is more than the sum of its parts. Matter is energy, tending toward self-organization and self-regeneration. Being exists and evolves in chaotic form; we live, not in a finished cosmos but in a constantly evolving universe (a cosmogenesis). As stated above, O’Murchu’s thesis makes no pretence of scientific validity; it is based rather on the intuition that, if we live in a unified world, our spirituality should reflect the underlying pattern of our physical universe; if we wish to live in harmony with the universe, our relationships with one-another and with God should mirror our awareness of this fundamental Unity. That awareness, once experienced, could be the moral basis for that ethical ecological consciousness invoked by so many different currents of thought, whether civil or religious, among our contemporaries. 1.2. The Main principles of quantum Theology

With a view to clarity, we will anticipate on the conclusions the author draws from his analysis of the principles of quantum physics, highlighting those that he deems most creative for his theological systemization, as most in tune with our present-day culture. -Today, theology should concentrate on spirituality Theological reflection should not limit itself to a particular religion. Being a search for meaning, it should take into account the wisdom of all cultures and all religions. - Reality as a Whole is creative energy (see 2.1.) God should not be seen as “outside” or “superior to” creation; creative potential emerges from within the cosmos; God – ultimate reality, creative energy – co-creates through an evolutionary process (Spinoza had already proposed Deus sive natura.) -The whole is more than the sum of its parts and these are interrelated The whole which is more than the sum of its parts is already contained in each part. These parts have no meaning apart from the whole. God, being Relation, human beings cannot be understood independently, apart from their relations with one-another and their integration in the great “All” of the universe.

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-Narrative is the oral expression of the evolutionary process Ultimate meaning is better expressed through narrative than in conceptual terms or in isolated facts and events… because creative evolution is itself a narrative in which God reveals himself. Religious traditions are symbolic expressions of a superior Narrative, to be re-interpreted in harmony with what we know about the latter. -The evolutionary process necessarily integrates the darker aspects of reality Outer space is electrically charged; destruction and absorption are the pre-conditions for an expanding universe; thermodynamic equilibrium is in constant danger of ruptures such as are necessary for renovation. Redemption is both cosmic and personal: it includes the darkness, the nothingness and the chaos of our world which can be prerequisites for future creativity and transformation. The Shadow aspect of reality, when accepted and integrated into the flux of our lives, can become a fountain of creativity. As for “structural sin”, we need to bypass it since it is an impediment to our wholesome evolution. -Our destiny is the search for Illumination and the triumph of Good Our final destiny, here or in eternity, is reaching illumination and seeing Good triumph. We are, innately, spiritual beings who need to reach full maturity. The concepts of beginning (origin) and end (finality) are mythical but necessary to impelling us toward an unlimited destiny in an infinite universe. Death is not an end to existence, but the gateway to a more holistic form of life. The world’s great religions describe a process of life-death-resurrection. It is most unlikely that we humans, as a species, will be able to overcome our approaching extinction. But human life may spring up in another form, entering a new evolutionary stage. -Love is the name of the interdependent Life Force Love is at the origin and at the end of our quest for meaning. It continually gives birth to new and superior forms of life, and this upward thrust is more decisive than simply the survival of the fittest. God, as a power of relation and cohesiveness within matter from the start, his presence incarnate in humanity adds a complementary requirement of additional presence in our relation to the body, of tenderness in sexual relations, of a more compassionate kind of justice, of altruism in our friendships. QUANTUM THEOLOGY STEP BY STEP The intellectual and scientific background for O’Murchu’s ideas is, in reality, quite simple. In the past, our religious vision (at least in the West) gave more importance to the parts than to the whole: an un-integrated view of the universe in which human life, as well, tended to disintegrate. This intellectual approach, which became prominent in Christianity due to the influence of Greek philosophy, never had the same predominance in Eastern religions, where a more holistic, non-dualistic vision of reality held sway. In our modern context, as well, the classical mechanistic way of picturing the universe gave this individualistic perception the validity of a scientific backing for centuries. Against this “common sense” view, become second nature, Father O’Murchu asserts the contrasting vision that today’s science should exert on religion, as it has already impregnated our culture in a qualitative way. Today we envision an evolving universe, full of dynamic energy, in a relational context, where every element has its place in an ensemble where nothing is superfluous, since it belongs to a holistic system - a System in which one might very well conceive of God as the ontological background or “Ground” of all Being. With such a background, the kind of evolving reality sprung from God, including life,

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consciousness, and an ecological comm-unity in which human society interacts with the cosmos, all make perfect sense. 2.1. The Whole can be characterized as Creative energy Energy is expansion and mobility. Life is sustained by a gentle energy expressed in movement, rhythm, and rules. Our point of departure is not God, in this theological approach, but our experience of the world as seen through an imagination modified by “quanta”. - At its beginnings, “theology” expressed itself through myths, as vectors for ideas and values, couched in fabulous narratives full of marvels. Formal religion arrived quite late on the scene, when spiritual evolution demanded official systems of belief in a rational form. Dance is an appropriate metaphor for the deployment of creative energy; it combines movement and energy, often in a chaotic manner, with rhythm, form and interconnectivity. For primitive religions, dance was a privileged means of entering into communion with the Source of all creation. Music is like its pulse, the way man has experienced it since the most distant times. With the latest Superstring theory of physics, a kind of musical resonance is echoed as at the origins of matter/energy. - In Christian theology, the impact of quantum mechanics should be felt particularly in interpreting Scripture with a new openness: with inclusiveness toward a feminist orientation, toward liberation theology, toward dialogue with other religions, toward an attitude of stewardship rather than domination of nature and its resources. 2.2. The whole is more than the sum of its parts - A holon is a whole which is included in a greater whole, polarized between two needs: an inwardness intended to preserve its autonomy, and an outward-oriented communion allowing its integration into a superior whole. Every living creature is a holon that can only be comprehended within the larger Holon. - Traditional theology analyzes the world by separating it into parts just as classical science separates objects into their several components. Earlier religions considered the world to be a living being, a whole into which humans could be integrated. With new-found humility, we can say that no system, whether scientific or religious, can hope to understand reality in its totality. But today we see creative energy as arising from within the cosmos, not as being imposed from without, and deploying itself in an evolutionary movement. We ourselves are but an element within this movement; we receive our existence from the whole phylum to which we belong; we cannot consider ourselves as the rivals of other creatures, but as cooperating rather than competing with them. -Quantum theology should aim at transcending dualistic tendencies. Traditional theology too often gives birth to ideologies. Non-separability should teach us that, as parts of a dynamic Whole (which is more than the sum of its separate parts), each part already contains the whole - which is why this theology transcends pantheism (the wave is the ocean, to quote Willigis Jäger). We cannot begin to comprehend the Whole: it cannot be contained in our dogmas and creeds. 2.3. All parts are necessarily interrelated -We belong to a “field” limited by a certain “horizon”. One of our most incapacitating habits is our tendency to see (and understand) objects in isolation from one-another. This is an

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illusion, for in fact we experience life in packages (quanta) of interrelated phenomena. We should not dismember the universe into isolated objects or sequences but rather see ourselves as moving within a familiar zone, in which we aim to take part. There are fields of influence within which relationships arise and develop; they can be seen as permanent horizons, a matrix within which creativity and self-organizational capacities can spread, creating a sense of familiarity, of “home”; they are not necessarily bounded in space nor limited in time, but they have a holistic quality that allows them to interact whatever the distance. These fields have a hidden continuity (the collective memory of a species) and yet different fields can interact to induce changes (fields of resonance) conducive to altered behavior (as with the Koshima monkeys). Jung’s collective unconscious is the most notable example of this theory. -Man can only be understood when integrated into the evolution of the universe Primitive religion already understood this notion. Creation is an evolutionary process, with a continual divine action at work in the cosmos which is basically positive, but integrating dualistic elements of order and disorder, chance and creative choice, light and darkness. All created beings participate in the process. Revelation is also continuous through time, and no particular culture or religion can pretend to being its exclusive depositor. These, with their communal dimensions, are nonetheless essential to our needs as relational beings; we need authentic ecclesial and sacramental experiences, while avoiding stultifying ritual or legalistic constraints. Revelation, however, should not be understood as a clear and final manifestation of the Godhead, but as an innate ideal whose concrete manifestations evolve according to other significant biological and cultural fields, adapted to changing mentalities. Creation itself is the foremost “Book of Revelation”. We can also understand the action of the Holy Spirit as vibrating energy within a field of influence. 2.4. We are not isolated entities - The tiniest elements of reality – the ultimate bricks constructing the world – are not the solid indivisible atoms, separate from one-another, postulated by classical physics. Even the latest discovery of quarks does not allow for isolated “bricks”: these, like other particles, only manifest themselves in relations, (in dyads or triads), as part of a wave/particle dynamic. Nature is made up of energy in interrelated modes vibrating within a field, not of isolated “blocks”. The wisdom of the most remote ages had already observed that everything is related and interdependent. In Christianity, the Church Fathers elaborated the doctrine of the Trinity, which is a relationship of interdependence within the Godhead. God being Love, the central concept in ecclesiology is communal: baptism is the ritual marking the entrance into this community and the eucharist is – originally – a common meal. One finds trinities in Hinduism, Buddhism, Zoroastrianism and other religions as well. Monotheism, which appeared along with the agrarian revolution, was instrumental in dominating other peoples. Our own culture has given overwhelming importance to individualism; even the “Universal Declaration of the rights of Man” is geared more to the individual than to society. As overly-rational beings, we have lost the capacity to interact in a holistic fashion. We aim more at personal security than at brotherly communion.

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2.6. Narrative is the most fitting oral expression for the evolutionary process -The origin of the universe. The “Gaia hypothesis” makes a detailed analysis of the incredible complexity of the combinations conditioning the assembling of particles and then molecules, resulting in a planet disposed to the appearance of life. The capacity for self-organization is visible in the universe from the earliest moment after the Big Bang. Existence requires maintaining an improbable equilibrium between oxygen and salt, between particles and anti-particles, between proton and neutron masses, culminating in the highly complicated formation of carbon. All these equilibriums are interdependent. It does not seem possible to ascribe all these finely-tuned arrangements to mere chance, leading many scientists to imagine the universe as itself a gigantic living organism, aware of its own needs and capable of adjusting its metabolism in consequence. This is no different from the devotion of so-called primitive cultures toward our “Mother Earth”. The author rejects the anthropogenic principle, which postulates an outside “fine-tuner”. There are still other hypotheses: some scientists suggest that the universe only exists when it is under observation, whereas others continue to believe in an objective world. Indeed, the universe we know has been in existence some thirteen-plus billion years and may well invent more elaborated species than our own when we have disappeared. -Theological implications - Catholic theology was reticent toward the idea of evolution until quite recently. When cosmo-genesis became an accepted concept, there was a change of emphasis, with immanence taking precedence over transcendence: God creating from within the universe, not from outside, and with the cooperation of humans in a co-creation. Being simply parts of the Whole, we cannot embrace it in our thinking, but simply contemplate it. We are like a kind of nervous system for our universe, as conscious observers and the narrators of a cosmological “sacred history”. We are neither the lords nor the administrators for our planet but rather a kind of anomaly among species that the world might well do without! Gaïa will continue her course, with or without us humans. -Narrative is the most dynamic tool with the most enriching potential for exploring meaning and mystery. The sciences, like theology, are products of world history. Narratives allow the imagination to deploy its full scope. Metaphor, for instance, is a better vector than scientific laws for exploring nature’s mysteries because it allows imagination to soar beyond our conditioned dualisms (either-or). Misunderstanding the functions of myths and symbols has led us to give merely literal interpretations to creation stories, or to others with a symbolic meaning (Creation in Genesis, the Virgin birth, Gospel parables). The Bible, and other sacred texts are narratives, and not historical reporting as fundamentalists would have them be. In context, they may be appeals to conversion, or as with certain parables, aimed at defying conventional attitudes, at questioning outgrown modes of thought, and so encouraging auditors to take more daring stances and radical openings to the world’s needs. -In Christian narrative, the central myth is the kingdom of God. It is story, not dogma. Its significance is universal and practical; its intent is to establish new social relationships in the world. The main churches have lost contact with the social agenda of the Reign, thereby depriving their public of effective action. Whether religious or scientific in nature, repertories of folk stories are vehicles for the transmission of wisdom reaching beyond the local context, their ethical content having global significance. - Interpreting Sacred Scriptures. Traditional texts acquire meaning through their use of symbols and rituals evoking mystical and archetypal elements. As in primitive cultures,

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people tend to use non-oral means (art, dance, music) to express their inner world and the events taking place there. In the case of written scriptures, an attitude of reverent listening is necessary to uncover what are often several layers of meaning or possible significance. On the contrary, a focus on one monolithic interpretation, weighted with past domination at the expense of marginal sensibilities, can effectively crush humanistic compromise and reduce the richness of a narrative to a single story line. Meeting the challenge of renewed interpretation allows a sacred text to break loose from the idolatry of literalism and fundamentalism, which are a constant temptation. Present-day science and culture share an aspiration to let holistic cosmic radiation energize them in other ways. The call to unity is perceptible in every human dimension today, giving priority to compromise and exchange, with a more harmonious society as a result. Mankind, and especially mankind’s religions which specialize in sublimating everything human, must invest all their efforts in overcoming the divisive and chaotic forces at work in nature as well as in human society. 2.6. The Evolutionary Process necessarily integrates the Dark side of Reality -Black holes. These are the end result of the collapse of massive stars. They are white hot and they may be, at the heart of galaxies like ours, the main force determining their formation and speed of rotation. According to Steven Hawking, in outer space electrons and positrons colliding annihilate one-another, with just a few of these miniscule particles escaping due to the action of gravity – and allowing for the accumulation of that small percentage of matter that we know. In this way, according to Hawking the black hole “evaporates”, destruction and absorption being the pre-conditions for the existence of something rather than nothing. Allegorically, in the spiritual realm, abnegation is the pre-condition for illumination. Once again, at the cosmic level, the “disorder” (or destruction) apparent in black holes contributes eventually to the overall order reigning in the universe. - The theory of chaos. In classical mechanics, chance was the guiding principle of chaos. In today’s theories of chaos there are hidden variables. In certain systems, unpredictable changes of direction occur, making for infinite possibilities. It seems, however, that chaos has universal characteristics with numerical constants, so that if a variety of stages occur there is an eventual emergence of order. Complexity (and not complication) is an essential characteristic of living systems. The Church and societies in general need to accept a certain notion of chaos. We are afraid of chaos, because it destabilizes our hierarchies and our status quo. A clear “linear” definition of what was good tended to push aside what might produce pain or suffering – or even make for uncertainty: (in Jungian terms, a refusal to integrate the Shadow). Our universe may not go the whole way of a future, projected according to the 2nd law of thermodynamics, which is progressive and finally total disorder, but partial disorder does not necessarily belie its capacity for self-regeneration. Evil, indeed, is in great part the result of human action. Creation, which is essentially good, is a whole including both the positive and the negative (original sin). Christian doctrine makes the overcoming of evil by good possible through the Redemption, the sacrificial offering of Christ in expiation for sin (in softer or harder versions). In attributing evil to Satan’s influence, we have “divinized” it, and in projecting evil outside of ourselves have given rise to religious wars. To treat evil in an effective way, we need to integrate it into the system, to take not the death of Jesus but his life for our model. The principal religions give prominence to

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nature; quantum theology takes into account both evil and good and takes responsibility for both. It does not project evil onto a scapegoat in the person of the crucified Christ. Redemption is not simply a personal but a planetary event. Personal salvation must necessarily have a universal and global dimension. Structural or systemic sin, which abounds in our world, needs to be addressed. It is most often the cause of corruption, of individual immorality. We are in need of new ethical perspectives both in the political and in the moral domains. 2.7. The problem of evil -Freud attempted to regain partial control of the unconscious by bring it into the light of conscience. Jung highlighted our mutual dependence with the concept of the collective unconscious as a container for past and present energies, the light and the shadows universally present. Our dualistic way of relegating good and evil to separate spheres, with no grey area, rejects 50% of reality. In dealing with an alcoholic, for instance, suppressing alcohol will never eliminate the problem; the systemic factors leading the person to drink must be analyzed first; in other words, one needs to go from the mechanist atomized model to the inclusive quantum system. Whereas, in social terms, a patriarchal system is dualistic in rejecting everything negative onto an “Other”, a “structural” approach encourages us to accept the negative in ourselves and to integrate our shadow. - However evil has a social and cultural dimension beyond the personal. Sin and salvation are collective as well as individual issues, involving society as a whole. Seen from a “quantum theology” point of view, morality is first a question of socially accepted values, incorporated into social and political structures. Being adjusted to groups before individuals, it has a systemic aspect. - The structural sins of our time can be called biocide and geocide, due to the predominance of the human species. We humans believe that we have rights on the whole of creation, whereas we are only a part of the evolutionary process, a belief stemming from our anthropomorphic image of God and the idea that “man is the measure of all things”. The following dualisms: heaven/earth, sacred/profane, humankind/animals reinforce this anthropomorphism producing isolationism, individualism, exclusiveness, nationalism, sexism, a segmented time system, as consequences. Idolizing Money, our human projections on God result in Militarism and the accumulation of Power, social injustice, blasphemy, using the name of God to bless armaments etc. Religions scarcely speak of structural evil, they rarely point to attitudes like ambition, hedonism, manipulation as being mortal evils for present-day humanity, for our future. There is urgent need for an international planetary code to save our earth and maybe even the cosmos. - 2.8. Our Destiny is to seek Illumination and the Triumph of Good - Light is a fountain of energy. Light has been the decisive factor for the formation of algae and the progression of life on earth; photosynthesis is not only a biochemical reality but in a symbolic dimension, the promise of an evolutionary transformation for humankind. - Living systems have the capacity to organize themselves, to adapt, to regenerate. In scientific terminology, one refers to this capacity variously as an “epigenetic process”, as “auto-catalysis”, as “a breakdown in equilibrium as a process of renovation”, as the “cosmo-genetic process” (differentiation, auto poiesis and communion). Quantum memory and morphogenetic fields are reservoirs of information that transcend their concrete expressions. At the quantum level, nothing is lost, things are simply transformed.

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- The auto-poietic universe can conceivably last forever. The notion of the “infinite” is abhorrent to scientists; they tend to replace it with “renormalization”, with slight success. At present, we are incapable of understanding the notion of infinity. - Light, since the highest antiquity, has symbolized spiritual power and life, the reason for which one refers to “the path of illumination”. Mystics have always aspired to illumination and the present-day practices of meditation, the art of centering oneself, seeking interiority and the union of the self with a Higher Self, of losing oneself in an oceanic feeling, of being in touch with the whole of Life and the entire Universe – whatever the terminology, witness to the same familiar quest. For religions, there is a sacramental use of light, though its banal ritualizing may have devaluated it (devotional candles). The quantum theologian seeks to recover authentic experiences where light has a sacramental quality of planetary and even cosmic dimensions. - The demythologizing movement that took place in the XIXth and XXth centuries, in tune with the rational scientific mentality of those times, viewed myth as reminiscent of childhood; nevertheless, anthropologists and psychologists have since recovered the deeper dimension of truth to be found in myths. -Resurrection, following on death, can be found in diverse mythical forms, such as reincarnation; it is present in religions around the world. The profound truth behind them is that personal life does not end with biological death. The different narratives of the resurrection of Jesus differ from one another, but their major importance in all cases is the transforming power the event had on Jesus’ disciples. The deepest meaning of the myth –auto-poiesis, the capacity for resurgence – can be seen to include the entire universe, although the dogma can also become idolatrous. Dying can be seen, not as the end, but as a way of living more holistically. Gaïa – the living universe – looks for the sacred within (in ourselves and in the cosmos) without resorting to the mechanistic concept of a God outside the universe. The “end of the world” was a myth which was used by religions as a menace to enforce obedience to their laws, but today it is discredited. -Eternal life is not something which follows after this life, in some locality outside the cosmos; it is entering a new relationship with the cosmos. The author considers that the quality of this relationship may depend on whether it was repressed in our present life (hell) or fully integrated (equivalent to heaven). As with quanta, nothing is lost, everything is continually transformed: the important thing is to learn to live with infinity. 2.9. The future that awaits us - Promise and Danger. All the great religions describe a process of birth-death-resurrection. The experience of Calvary (suffering and death) cannot be avoided on the way to a new evolutionary threshold. Our Western world is going through an experience of destruction and death; quantum theology considers that the resurrection has already taken place symbolically in Christ. It is not very likely that we humans will escape extinction, to be expected in the next fifty or one hundred years. We know of other extinctions of species in the past history of our planet, followed by new evolutionary processes. After our own extinction, new humanoid life will appear, capable of participating in another evolutionary stage of existence. We must accept this crucifying passage as necessary for the emergence of a fuller reality. There are already signs pointing to this universal resurrection: a loss of confidence in established civil and religious institutions has led to a new search for spirituality and far reaching scientific exploration of the universe.

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-Process theology considers there is neither a beginning nor an end to the universe. God offers possibilities that the universe is free to accept - or to refuse to enact; such a bi-polar God, eternal and immovable in theory, but, as incarnate, dependent on physical reality seems a contradiction. The mystic reconciles these opposites. This bi-polar Deity, in line with wave/particle behavior, is intellectually plausible in quantum theology. 2.10. Love is the Alpha and the Omega of our religious Search Love is a fundamental value in all religions. In physics as well, quarks are only observable when they are in dyads or triads. Love continually gives birth to superior forms of life – a quality (force) that outweighs the survival of the fittest. In our mechanistic culture, however, competition is given more lip-service than cooperation, power and obedience are given more consideration than the invitation to love and serve. In primitive cultures as in Hinduism, sexual union symbolizes the divine/human relationship. -Love incarnate. Macfague pictures the cosmos as the body of God, and physical needs as being part of divine self-realization. He describes the Trinity as being Mother-Lover-Friend and he proposes the following systemization:

Metaphor Love Action Ethical function Foundation for the metaphor

Mother Agapè Give birth Create/Judge Self-sufficient organism

Lover Eros Save Heal Interpersonal relations

Friend Philia Support Companionship Faithfulness

Love is a life force without limits. It’s at the beginning and the end of our search for meaning. A quantum theologian is not focused on man’s love of God but on God’s love for man. The opposite of love is not hatred but indifference. We have no importance as individuals, our only importance is as persons in relation to others and to the universe. A Free Poetic/theological projection of the universe as seen through Quantum Mechanics As we have said earlier, O’Murchu has no scientific pretentions. He simply draws inspiration from the universe hypothesized by quantum physics - a holistic and interrelated universe - to give a harmonious poetic picture which theology can put to its own use. In his holistic vision, love becomes the vitalizing force in nature, as well as a socially cohesive force for Humanity as a whole. Conclusion One can sum up O’Murchu’s message with his affirmation that love is the essence of all things. From the love which flows from the Trinity and spreads to the universe, all things derive. Those who give themselves up to this universal force enter into relationship with the Holon, are swept into an ever growing process whose ultimate aim is the fullness of Love.

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La mecánica cuántica ha de transformar la

religiosidad, según Diarmuid O’Murchu

El teólogo irlandés reflexiona sobre las implicaciones espirituales de la

nueva física en “Quantum Theology”

En 2014, la Editorial Abya Yala publicaba en español “Quantum Theology”, obra que recoge las

ideas del sacerdote católico irlandés Diarmuid O´Murchu. O´Murchu entiende que, si el mundo

es como dice la Nueva Física, el ser humano religioso ha de entender su religiosidad de una

forma nueva, en la que debe predominar la vinculación con el Todo, el universo, la vida, la

comunidad humana y religiosa; y un Dios que constituye la última esencia holística del universo.

Por Gonzalo Haya.

Diarmuid O'Murchu. Fuente: www.diarmuid13.com.

Durante muchos siglos la imagen del mundo físico en la ciencia estuvo dominada por lo que

se conoce como la mecánica clásica. Conducía a una imagen determinista y mecánica del

universo. El universo era un clock work, una portentosa obra de relojería.

Sin embargo, desde los descubrimientos y los constructos teóricos que comenzaron a

proponerse a principios del siglo XX, la imagen del mundo físico comenzó a cambiar

radicalmente: se pasó del fraccionamiento de las partículas unidas por cadenas causa-efecto,

que producían la imagen de un sistema desintegrado y ciego (mecánica clásica), a un universo

concebido como un inmenso campo unitario donde los objetos y seres individuales que lo

conforman pertenecen a un todo superior que los integra.

Para Diarmuid O´Murchu esta nueva imagen del universo lleva a una nueva idea de la

religión en que predomina la vivencia holística de la inmersión en la Divinidad, la vinculación

al todo superando las diferencias, la solidaridad interhumana, y en último término a la

vivencia del amor, entendido como la fuerza de Dios, que ha querido estar unido al cosmos, y

la fuerza que da sentido a la vida de los hombres por su unión a la naturaleza, a los demás

hombres y a Dios.

¿Quién es Diarmoid O´Murchu?

O´Murchu es un sacerdote católico, de origen irlandés, graduado en el Trinity College de

Dublín (Irlanda). Su especialidad intelectual es la psicología social, habiendo dedicado gran

parte de su vida a actuaciones sociales, principalmente en barrios oprimidos de grandes

ciudades, como Londres, así como en diversos países de Europa, de los Estados Unidos y del

tercer mundo como Filipinas, Tailandia, India, Perú y otros países africanos.

En estos países ha contribuido a programas de psicología social y a la presentación de la fe

cristiana en adultos. Pero la vida de O´Murchu, principalmente dedicada a compromisos

sociales, ha estado siempre acompañada de una profunda inquietud intelectual. Su fruto han

sido diversas obras como Quantum Theology (1996, revisada en 2004 y traducida al español

en 2014), Ancestral Grace (2008), Jesus in the Power of Poetry (2009), Christianity´s

Dangerous Memory (2011), In the Beginning was tje Spirit (2012), God in the Midst of

Change (2013) y On Being a Postcolonial Christian (2014). Actualmente vive en Dublín,

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Irlanda. Se ha destacado su interés por el feminismo, su simpatía por el New Age y su análisis

de la religiosidad humana sin religión.

Presentación

Quizás el título de la obra de Diarmuid O´Murchu pueda sonar un poco exagerado. Pero no es

snobismo. Nuestros conceptos son abstracciones obtenidas de la experiencia del mundo que

nos rodea; si nuestra experiencia del mundo cambia, también cambiarán los conceptos con los

que elaboramos la interpretación de nuestra experiencia espiritual.

La física cuántica está cambiando nuestra comprensión de los últimos elementos de la

realidad, aunque todavía no llega a explicar las experiencias más habituales del macrocosmos.

Pero la última realidad es precisamente el objeto de la metafísica y de la experiencia

espiritual, por eso la teología cuántica se inspira en la nueva física, y encuentra mejor

explicación que en la física mecanicista de siglos pasados. Esta sería en el fondo la

justificación que ofrece O’Murchu para esta tendencia que denomina como Teología cuántica.

No creo que esta teología cuántica sea consecuencia lógica de los principios de la teoría

cuántica. Ni la ciencia ni la mecánica cuántica llevan por sí mismas a una teología cuántica.

Sin embargo, es legítimo, fuera de la ciencia, encuentrae en ella una explicación o soporte

para interpretar la experiencia espiritual. O’Murchu incluso invita a estimular la imaginación

para descubrir nuevas posibilidades en la comprensión del Misterio que nos sobrepasa.

“En este libro –nos dice– convergen dos vertientes la física cuántica y el despertar místico.

Nos aventuramos por caminos en parte inexplorados, nos atrevemos a soñar. Una nueva

visión siempre es vista como amenaza para el status quo. El espíritu sopla donde quiere.”

Creo, pues, que un adulto comprometido con la cultura y la sociedad actual debe al menos

conocer estas nuevas interpretaciones de la teología para vivir su espiritualidad de una manera

congruente con su cultura. Las ideas de O´Murchu son un reto para vivir la espiritualidad

sintiendo la inmersión en el campo universo descrito por la nueva ciencia.

Me gustaría ofrecer aquí un amplio resumen de este libro (que creo está agotado), pero no

puedo trasladar a los lectores ni los numerosos testimonios científicos que menciona ni el

estilo sugerente de su exposición. Me limitaré a exponer en forma simplificada los principios

correspondientes de la teoría cuántica y las orientaciones paralelas de la teología cuántica. Lo

presentaré en dos niveles, primero una SÍNTESIS que sirva para formarse una idea general

sobre el tema. Después, para un mejor conocimiento, el DESARROLLO de la Teología

cuántica de O’Murchu, imaginada libremente en armonía con la idea moderna del universo.

1.1 Principios científicos

-El modelo clásico: Se basa en el principio de causa y efecto. Es determinista; es

reduccionista (el todo es igual a la suma de sus partes, y éstas funcionan independientes); es

racional (exclusivamente método lógico y científico); y pretende una objetividad total

(independiente del sujeto que lo analiza). Puede plasmarse en el exacto funcionamiento de

una máquina, de un reloj.

-La teoría cuántica: toma las aportaciones de Einstein: relatividad, interdependencia de las

partes, continuum espacio-tiempo, conceptos de energía-masa, y de la fuerza de gravedad

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como atracción mutua de todas las masas. Posteriormente la teoría cuántica ha desarrollado

algunas propiedades que han servido como orientación a esta nueva teología: las radiaciones

de luz o calor se emiten mediante paquetes de energía (“cuantos”); pueden estar en más de un

lugar al mismo tiempo (propiedad de onda); son haces de ondas que, al observarlos, se

manifiestan en corpúsculos (colapso de la función de onda); se producen saltos cuánticos (el

objeto deja de estar aquí y se manifiesta en otra parte), y ejercen una acción a distancia sobre

su par gemelo.

En la segunda parte de esta presentación –Desarrollo de la Teología Cuántica– se hace

referencia a otros progresos científicos que le sirven de orientación: fractales, holograma,

campos de influencia, quarks, los agujeros negros, la teoría del caos, el proceso epigenético y

los difíciles equilibrios del oxígeno, de las partículas y anti-partículas, de la masa del protón y

del neutrón, de las fuerzas de gravedad y electromagnética, y de la formación del carbono,

todos ellos interdependientes.

-Consecuencias

Estas conclusiones científicas llevan a un nuevo planteamiento epistemológico que podemos

resumir con las siguientes características.

1)Trascender la objetividad externa; el flujo de energía constituye la esencia de la realidad;

coexistencia simultánea de varias posibilidades; nada tiene sentido de forma aislada; la

realidad supera nuestra capacidad de comprensión en esta fase evolutiva; el observador

influye sobre lo observado. Todo está afectado por todo lo demás.

2) La relación causa-efecto ha sido sustituida por la de relación, interdependencia y

conectividad. El determinismo ha sido sustituido por la probabilidad. Contra el reduccionismo

se afirma que el todo es indivisible y es mayor que la suma de sus partes. La materia es

energía, y tiende a la auto-organización y a la auto-regeneración; el caos es la forma propia de

ser, de evolucionar; no estamos en un cosmos, sino en una cosmogénesis.

Como antes decíamos, la propuesta de O´Murchu no pretende ser ciencia, sino la intuición de

que, si el mundo es unidad, así también la espiritualidad debería enriquecerse en tanto en

cuanto quedara abierta a la conciencia de que la unidad del universo impone vivir de una

cierta manera la unidad con el cosmos, con la vida, con los otros hombres y con Dios. Esta

vivencia de unidad podría ser la base para la exigencia moral de vivir de acuerdo con la ética

ecológica que hoy se argumenta desde ámbitos muy diferentes, meramente civiles y

religiosos.

1.2 Principios de la Teología Cuántica

Anticipamos aquí los principios que el autor deduce de su análisis de los principales temas

que deben preocupar a una teología acorde con la ciencia y la cultura actual.

-La teología debe ser una reflexión sobre la espiritualidad El pensamiento teológico no debe reducirse a una religión; es una búsqueda humana de

sentido, teniendo muy en cuenta la sabiduría de todas las culturas y religiones.

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- El todo es una energía creativa (ver 2.1)

Dios no es superior ni externo al orden creado; el potencial creativo emerge desde dentro del

cosmos; Dios –la realidad última, la energía creadora- co-crea con el proceso evolutivo.

(Espinoza ya había propuesto Deus sive natura).

-El todo es más que la suma de las partes, y éstas están interrelacionadas

El todo es más que la suma de las partes y está contenido en cada parte. Éstas no pueden

entenderse independientemente. Dios es relación y el ser humano no puede entenderse

individualmente sino en relación y en su integración en el todo mayor del universo.

-La narración es la expresión verbal del proceso evolutivo

El sentido último está imbuido en el relato más que en una explicación conceptual o en cada

hecho concreto, porque la creación evolutiva en sí misma es el relato en que Dios se revela.

Las tradiciones religiosas son expresiones simbólicas de un relato mayor, que necesitan ser

reinterpretadas en consonancia con el conocimiento de ese relato evolutivo.

-El proceso evolutivo integra necesariamente el lado oscuro de la realidad

El espacio vacío está cargado de energía; la destrucción y la absorción son la precondición

para la expansión del universo; la ruptura del equilibrio forma parte del proceso de

renovación. La redención es cósmica y personal; integra la oscuridad, la nada y el caos de

nuestro mundo, como prerrequisitos para la creatividad y la transformación. La sombra es una

fuente de creatividad cuando nos comprometemos con ella y la integramos en el flujo de la

vida. Necesitamos superar el pecado estructural, que resulta destructivo en el proceso

evolutivo.

-Nuestro destino es la búsqueda de la iluminación y el triunfo del bien Nuestro destino final, tanto acá como en la eternidad, es la iluminación, y el triunfo último del

bien. Somos innatamente espirituales pero necesitamos una maduración adecuada.

Los conceptos de principio y final, y de resurrección, son mitos para dar sentido a nuestro

destino infinito en un universo infinito. La muerte no es un final sino una manera de existir

más holística. Las grandes religiones describen un proceso de nacimiento-muerte-

resurrección. Es improbable que los humanos podamos superar la extinción que se avecina,

pero la vida humana puede resurgir capacitada para compartir la nueva etapa evolutiva.

-El amor es una fuerza de vida interdependiente El amor es el origen y la meta de nuestra búsqueda de sentido, engendra siempre formas de

vidas superiores y esta cualidad es superior a la de la supervivencia del más apto.

Dios es una presencia relacional dentro del mismo proceso creativo de la evolución; su

encarnación exige una nueva relación con los cuerpos a través de la ternura sexual, la justicia

compasiva y la amistad altruista.

DESARROLLO DE LA TEOLOGÍA CUÁNTICA

El fondo intelectual y científico de las ideas de O´Murchu es, en el fondo, sencillo. La forma

antigua de entender las religiones, al menos en el mundo occidental, derivaba al

individualismo y a una visión del universo en que predominaban las partes sobre el todo. Un

universo desintegrado en que la vida humana quedaba también desintegrada. Esta manera de

pensar, que tuvo más influencia en el cristianismo, por la influencia griega, fue tan intensa en

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las religiones orientales en que predominaban visiones holísticas, no dualistas, de la realidad.

Estuvo además avalada durante siglos por la imagen del universo en la mecánica clásica.

Pero O´Murchu tiene muy claro que la imagen actual del universo en la ciencia y en la cultura

ha variado cualitativamente en relación al mundo mecano clásico. Hoy constatamos un

universo evolutivo, energético, interrelacionado, en que ningún elemento está aislado del

conjunto porque forma parte del sistema, un universo holístico en el que Dios podría verse

verosímilmente como su fondo ontológico último que explica también la forma de ser real del

universo surgido de Dios, especialmente el mundo de la vida, de la conciencia y de la

tendencia a la unidad ecológica con el cosmos y a la unidad social interhumana.

2.1 El todo es una energía creativa

-La energía es movimiento y expansión. La vida está sustentada por una energía creativa,

benigna, que se expresa con movimiento, ritmo y pautas. Nuestro punto de partida no es Dios,

sino nuestra experiencia del mundo percibido por la imaginación cuántica.

-Inicialmente la teología se expresó mediante mitos, que pretendían transmitir ideas y valores

fundamentales, plasmándolos en narraciones fabuladas. La religión formal es tardía en la

evolución espiritual y adoptó un sistema oficial de creencias, expresadas de forma racional. la

danza es una metáfora adecuada del proceso energético; es movimiento y energía,

frecuentemente caótico, pero con ritmo, patrón e interconexión. En las religiones primitivas la

danza era el medio de comunicarse con la fuente última. La música es como el pulso de la

creación, y ha sido una experiencia humana desde la más remota antigüedad. La ciencia

actual, con la teoría de las supercuerdas, se hace eco de la energía original de la música.

-La teología cristiana debe ocuparse especialmente de la interpretación de las Sagradas

Escrituras. La teología cuántica tiene en cuenta la teoría cuántica y los aportes de las nuevas

orientaciones de la teología feminista, teología de la liberación, de la creación, y del

pluralismo religioso.

2.2 El todo es más que la suma de sus partes

-El holón es un todo que forma parte de otro todo superior, y que muestra dos tendencias:

interioridad para preservar su autonomía, y comunión, que lo integra al todo superior. Toda

criatura viva es un holón que no se entiende sin el holón superior.

-La teología tradicional separa al todo de sus partes y analizan al mundo como un objeto

dividido en partes. Las religiones antiguas consideraban el universo como un sujeto vivo en el

que los hombres se sentían integrados. Ningún sistema científico o religioso puede

comprender la totalidad. La energía creativa está dentro, no fuera del cosmos. El cosmos fluye

en un despliegue evolutivo. Nosotros somos un elemento dentro de esta evolución, recibimos

nuestra existencia del todo al que pertenecemos, no podemos competir con otras partes de ese

todo sino cooperar con ellas.

-La teología cuántica debería desear trascender las corrientes dualistas. La teología

tradicional engendra ideología. El todo es dinámico, es mayor que la suma de sus partes, pero

está contenido en cada una de sus partes y por eso se supera el panteísmo. (La ola es el mar,

según la metáfora de Willigis Jäger). El todo rebasa nuestra capacidad de comprensión, y no

puede ser encerrado en dogmas o credos.

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2.3 Las partes están necesariamente interrelacionadas

-Tenemos un horizonte de pertenencia. Una de las ilusiones más dañinas es nuestra

tendencia a mirar (y entender) las cosas aisladamente. Por el contrario, la vida se experimenta

en paquetes de experiencia (quantas). No podemos considerar el universo como objetos

aislados, sino como nuestra esfera de pertenencia en la que tenemos que integrarnos.

Los campos de influencia son los sistemas dentro de los cuales las relaciones emergen y

crecen, son horizontes de permanencia, dotados de creatividad y auto-organización que crean

un sentido de uniformidad; no están limitados al espacio o el tiempo, tienen una cualidad

holística y permiten la acción a distancia. Los campos presentan continuidad (memoria

colectiva de las especies) pero también cambios, debidos a la cooperación interactiva de

varios campos (resonancia de campos), que crean nuevos patrones de conducta (experimento

de los monos de Koshima). El ejemplo más conocido es el inconsciente colectivo de Jung.

-El hombre no puede entenderse sin su integración en la evolución del universo, como ya

lo consideraban las religiones primitivas. La creación es un proceso evolutivo, con una

interacción incesante divino-cósmica, básicamente positivo, que integra los dualismos de

orden y desorden, de azar y creatividad, de luz y de sombra. En el proceso evolutivo co-

participan todas las criaturas; la revelación es continua y no se puede encerrar en ninguna

religión o sistema cultural. Para responder a nuestra entidad de personas en relación,

necesitamos auténticas experiencias eclesiales y sacramentales, sin caer en rituales que

demandan una estricta observancia legal.

La revelación no debe entenderse como una manifestación clara y definitiva de Dios, sino

como un patrón innato que ha ido evolucionando en sus manifestaciones concretas, adaptadas

a la influencia de otros campos biológicos y culturales. La creación es el libro principal de la

revelación de Dios. El Espíritu Santo puede ser entendido como una influencia de campo.

2.4 No somos seres aislados

-Los elementos más pequeños de la realidad –los últimos ladrillos de la construcción del

mundo- no son los átomos aislados e indivisibles. Los descubrimientos han llegado hasta los

quarks, pero éstos no han podido ser aislados, sólo se manifiestan en relaciones (en díadas o

tríadas) y se mueven en la dualidad partícula-onda. La naturaleza está compuesta de patrones

de energía interrelacionados, y no de bloques aislados.

-La más antigua sabiduría ya había observado que todas las cosas están en relación e

interdependencia. El cristianismo ha elaborado el misterio de la Trinidad, la naturaleza

esencial de Dios es una relación de interdependencia. Dios es amor, el concepto de Iglesia se

centra en la comunidad, el bautismo es un rito de entrada en esa comunidad, la eucaristía es –

en su origen- una comida en común. Una trinidad se encuentra también en el hinduismo,

budismo, zoroastrismo, y otras religiones. El monoteísmo surgió con la revolución agraria

como un modo de dominar sobre otros pueblos. Nuestra cultura ha sobredimensionado el

individualismo; la Declaración Universal de los derechos humanos se centra en el individuo

más que en la sociedad. Somos demasiado racionales, hemos perdido la capacidad de

relacionarnos holísticamente. Buscamos seguridad personal en vez de fraternal comunión.

2.5 La narración es la mejor expresión verbal del proceso evolutivo

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-El origen del universo. La hipótesis Gaia, hace un análisis detallado de la inmensa

complejidad de combinaciones, y de la exacta precisión que éstas requieren, para el equilibrio

del universo y la producción de la vida, y pone de manifiesto la capacidad de auto-

organización del universo.

Para su existencia es imprescindible mantener los equilibrios del oxígeno, de la sal, de las

partículas y anti-partículas, de la masa del protón y del neutrón, de las fuerzas de gravedad y

electromagnética, y de la formación del carbono, y todos estos equilibrios son

interdependientes. Esta capacidad de resiliencia no parece posible por mero azar, y ha llevado

a destacados científicos a pensar en un organismo vivo, que sabe lo que sucede y lo que tiene

que hacer para mantener su metabolismo. Ya la sabiduría ancestral había reconocido a nuestro

planeta como la Madre Tierra.

El autor rechaza el principio antrópico. Algunos científicos creen que el universo no existe

hasta que lo observamos, otros en cambio defienden que existe un mundo objetivo. El

universo ha existido millones de años sin nosotros, y quizás llegue a superarnos en su proceso

evolutivo.

-Implicaciones teológicas. La teología ha tardado en admitir la evolución y ha tenido que

aceptar la cosmología como el centro de su reflexión. El contexto lleva a buscar el sentido, y a

Dios desde dentro del universo, no desde fuera. Dios co-crea juntamente con el proceso

evolutivo. Somos parte de un todo y no podemos entenderlo, sólo podemos observarlo

(contemplarlo); somos el sistema nervioso del planeta, la dimensión consciente del universo,

narradores de la historia sagrada cosmológica. No somos los dueños ni los administradores

del planeta, más bien nos hemos convertido en una anomalía cósmica que amenaza al planeta,

pero Gaia continuará con nosotros o sin nosotros.

-La narración es la herramienta más dinámica y versátil para explorar el sentido del

misterio. Tanto la ciencia como la teología son producto de la historia. Las narraciones

despliegan la imaginación. La metáfora expresa mejor que las leyes científicas lo que la

ciencia encuentra hoy en la naturaleza, porque nos invita a imaginar más allá de nuestros

dualismos. Hemos dado un significado literal a un relato que no había sido pensado

literalmente (la creación, nacimiento virginal, las parábolas).

La Biblia, y los grandes textos sagrados, son un relato, no un registro cerrado de

acontecimientos. La pedagogía de Jesús consistía en contar historias (parábolas). En nuestra

interpretación le hemos restado importancia al contexto narrativo y su llamada al cambio. Las

parábolas son historias de transición con la intención de perturbar y desafiar a los que las

escuchan, y motivarlos a adoptar una forma radicalmente nueva de comprometerse con el

mundo y con el llamado de los tiempos.

-El mito central del relato cristiano es el Reino de Dios. Se trata de una historia, no de un

dogma, con un significado universal y práctico, el de establecer unas relaciones sociales en

este mundo. Las Iglesias han perdido contacto con la agenda del Reino y alienan a su público

potencial. Toda sabiduría religiosa o científica tiene su repertorio de historias que remiten a

un ethos más global y universal que los hechos narrados.

-Interpretando los textos sagrados. Nuestra interpretación requiere símbolos y rituales que

nos comprometan con su sentido mítico y arquetípico. Las personas frecuentemente recurren

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al modo no verbal (arte, danza, música) para expresar lo que les está sucediendo por dentro,

como hicieron en las primeras culturas. Ante los textos sagrados necesitamos una actitud de

escucha, abierta no a uno sino a varios significados. Usar los textos sagrados para conservar

un sentido monolítico del pasado puede socavar el compromiso humano con el mensaje y el

poder de la narración. Lo que realmente nos salva de la idolatría de la letra es la libertad y el

desafío de la interpretación.

La llamada de la ciencia y de la cultura actual a identificarse holísticamente con las raíces

cósmicas no concluye ahí. La llamada a la unidad se extiende también al mundo humano con

un emplazamiento al compromiso por la lograr no sólo la armonía natural, sino también la

armonía humana en la sociedad. Así, el hombre, y especialmente las religiones que tratan de

sublimar lo humano, deben comprometerse en superar el caos y el desorden natural, que

también puede manifestarse como el caos y el desorden social, interhumano.

2.6. El proceso evolutivo integra necesariamente el lado oscuro de la realidad

-Los agujeros negros. Son el resultado del colapso de estrellas sobre ellas mismas, son

calientes y blancos, pueden ser la fuerza mayor que determina la formación y la velocidad de

rotación de nuestra galaxia. El espacio está cargado de energía: según Hawking en su interior

electrones y positrones se destruyen mutuamente, pero antes es posible que una partícula sea

atrapada por la gravedad y que la otra escape hacia el espacio universal, de este modo el

agujero “se evapora”; la destrucción y absorción son la precondición para la "evaporación” de

otras partículas. También en la mística la abnegación es la precondición para la iluminación.

Con el tiempo el orden del universo absorberá el desorden del agujero negro.

-La teoría del caos. En la ciencia clásica se asociaba el caos a la casualidad; ahora, en los

sistemas caóticos observamos patrones ocultos. En los sistemas caóticos se ha observado una

creciente bifurcación de su comportamiento hasta llegar a una infinidad de posibilidades.

Parece que el caos tiene características universales, constantes en valores numéricos, que

pasan por etapas de alteridad previas a la emergencia final del orden. La complejidad (no la

complicación) es una dimensión esencial de los sistemas vivos.

-La sociedad o la Iglesia debe integrar las dimensiones caóticas. Tenemos miedo al caos

porque desestabiliza nuestro status quo de poder jerárquico. Nuestra mentalidad lineal era

clara porque rechazábamos integrar a las sombras (el mal y el sufrimiento). Nuestro universo

no va hacia el deterioro progresivo (segunda ley termodinámica) sino que es capaz de

regenerarse.

En gran parte el mal es resultado de la acción del hombre. La creación es esencialmente

buena, es un todo que comprende lo positivo y lo negativo (pecado original). El cristianismo

ha explicado la superación del mal como la redención mediante el sacrificio expiatorio de

Cristo (explicados en términos más o menos duros). Al atribuir el mal a la influencia del

demonio hemos “divinizado el mal”; al exteriorizar el mal, hemos fomentado las guerras de

religión.

Para llevarnos bien con la oscuridad hemos de integrarla en el sistema, tomar como modelo

no la muerte sino la vida de Jesús. Las principales religiones resaltan la naturaleza; la teología

cuántica integra y se hace responsable del bien y del mal, no proyecta el mal sobre el chivo

expiatorio de la crucifixión; la redención es planetaria tanto como personal.

No puede haber salvación personal sin fortalecimiento de la vida planetaria y universal.

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El pecado estructural y sistemático abunda en nuestro mundo, y frecuentemente provoca que

las personas se comporten inmoralmente. Necesitamos nuevas directrices éticas tanto desde la

política como desde la moral.

2.7 El problema del mal

-Freud trató de recuperar el control del subconsciente por parte del consciente. Jung resaltó

nuestra interdependencia y el inconsciente colectivo, energía que contiene el pasado y el

futuro, la luz y las sombras del universo. Los dualismos niegan el 50% de la realidad. Ante un

alcohólico no basta suprimir el alcohol, hay que analizar los factores sistémicos que le han

llevado al alcohol, hay que pasar del sistema atomizado mecanicista al sistema cuántico. El

patriarcado encuentra en el dualismo la cabeza de turco a la que atribuir los males. El enfoque

estructural nos invita a integrar y comprometernos con nuestras sombras.

-La integración del mal no es meramente personal sino social y cultural. El pecado y la

salvación no son asuntos meramente personales sino sociales; la moralidad cuántica se centra

en el compromiso con los valores fundamentales en las estructuras humanas, sociales y

políticas; atiende primero al conjunto, y luego a las partes que lo componen; tiene un carácter

sistémico.

-Los pecados estructurales de nuestro tiempo son: Biocidio y geocidio. Especismo,

creencia de que nuestra especie tiene derechos sobre toda la creación; sin embargo, solamente

somos una parte en su estadio evolutivo. Antropomorfismo, el hombre como medida de todas

las cosas, imagen antropomórfica de Dios. Dualismos, cielo-tierra, cuerpo-espíritu, sagrado-

profano, hombres-animales. Aislacionismo, individualismo, exclusividad, nacionalismo,

sexismo, compartimentación temporal. La idolatría del dinero y de nuestras ideas humanas

sobre Dios. Militarismo y Poder (del varón). Injusticia social. Blasfemia, uso del nombre de

Dios para bendecir el armamento destructivo. Las religiones no mencionan el pecado

estructural; son poco exigentes con actitudes como la ambición, el hedonismo, la

manipulación, que son letales para la humanidad actual y futura. Es urgente establecer un

código internacional y planetario al servicio del cosmos.

2.8 Nuestro destino es la búsqueda de la iluminación y el triunfo del bien

-La luz es una fuente de energía. La luz ha sido el factor determinante para la formación de

las algas y del desarrollo de la vida en la tierra; la fotosíntesis es una parábola cósmica más

que un hecho bioquímico, y llegará un momento en que posibilite un cambio evolutivo en la

humanidad.

-Los sistemas vivos tienen la capacidad de autoorganizarse, de adaptarse, de autorregenerarse.

La ciencia ha hablado de “proceso epigenético”, de “autocatálisis” –la ruptura del equilibrio

como proceso de renovación-, del “principio cosmogenético” (diferenciación, autopoiesis, y

comunión). La memoria cuántica y el campo morfogenético son una reserva de información

más allá de las formas concretas en las que se materializa. En el nivel cuántico nada se pierde,

sólo se transforma.

-El universo autopoiético puede desplegarse para siempre. La ciencia aborrece la idea de

infinitud y ha tratado de sustituirla –con poco éxito- por la “renormalización”. En nuestro

estado actual no podemos entender la noción de infinito.

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-La luz ha sido símbolo de una fuerza espiritual y un símbolo de la vida desde toda la

antigüedad, conocido como “el camino de la iluminación”. Los místicos han buscado siempre

la iluminación, y actualmente se extiende la práctica de la meditación, el arte del

centramiento, la interioridad, la unión entre mi ser y el ser, el sentido de estar conectado con

la totalidad de la vida, con el universo entero. Para las religiones, la luz es un sacramento,

aunque con el tiempo se ha ritualizado excesivamente y se llega a perder su sentido; el

teólogo cuántico se esfuerza por el redescubrimiento de las auténticas experiencias

sacramentales que tienen dimensiones planetarias y cósmicas.

-La desmitologización teológica desarrollada en el siglo XIX y XX, conforme a la conciencia

racional y científica, consideraba el mito como algo infantil; sin embargo, los antropólogos y

psicólogos han descubierto en el mito la expresión de una verdad más profunda.

-La resurrección de la muerte es un mito que se repite en diversas formas, como la

reencarnación, en las principales religiones. La verdad profunda es que la vida no acaba con la

muerte de una persona; los relatos de la resurrección de Jesús divergen entre sí, pero lo

importante fue su poder de transformar a los discípulos. El fondo del mito –la autopoiesis, la

capacidad de renovación- puede extenderse a todo el universo, pero el dogma puede acabar en

idolatría. La muerte no es un final sino una manera de existir más holística. Gaia –el universo

vivo- descubre la sacralidad dentro de nosotros y del universo, no el concepto mecanicista de

un Dios fuera del universo. El mito del fin del mundo ha sido utilizado por las religiones

como amenaza para obtener la obediencia a sus leyes, pero actualmente ha caído en el

descrédito.

-La vida eterna no es algo que sucede más allá del cosmos sino la entrada en una nueva

relación con el cosmos. El autor considera que la calidad de esta relación cósmica puede estar

relacionada con la relación enajenada o integrada durante nuestra vida (equivalentes al

infierno o al cielo). En el nivel cuántico nada se pierde, sólo se transforma. Se trata de

aprender a vivir en infinitud.

2.9 El futuro que nos espera

-La promesa y el peligro. Las grandes religiones describen un proceso de nacimiento-

muerte-resurrección. La experiencia del calvario (el sufrimiento y la muerte) es un requisito

para el nuevo umbral evolutivo. Nuestro mundo occidental está pasando por una experiencia

de destrucción y muerte; la teología cuántica considera que la resurrección ya ha ocurrido

simbólicamente en Cristo. Es improbable que los humanos podamos superar la extinción que

se avecina en los próximos cincuenta o cien años.

En la historia planetaria ya han ocurrido otras extinciones que han sido superadas en nuevas

etapas evolutivas. Después de la extinción de nuestra especie, la vida humana resurgiría

capacitada para compartir la nueva etapa evolutiva. Tenemos que aceptar este calvario como

requisito de una nueva realidad. Ya existen algunos signos de esta resurrección universal; la

desconfianza en las religiones y en las instituciones civiles está llevando a búsqueda de la

interioridad y la exploración científica del universo.

-La teología del proceso considera que el universo no tiene principio ni fin; Dios ofrece las

posibilidades que luego el universo es libre de realizar. Un Dios bipolar, teóricamente eterno e

inmutable, pero en la práctica (en la encarnación) dependiente de la realidad física; la mística

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reconcilia ambos extremos. Este modelo bipolar es adecuado para la teología cuántica

(bipolaridad partícula-onda).

Conclusión

En el fondo la obra de O´Murchu se resume en la afirmación de que la esencia de todo es el

Amor. Un Amor que ya nace de la realidad trinitaria de Dios y que se extiende al universo. La

individualidad que lo domina trata de superarse por un proceso de Amor continuo que lleva a

que todas las cosas se vayan relacionado con otras, en un proceso de unidad creciente que es

la plenitud del Amor, tal como lo ve O´Murchu.

2.10 El amor es el origen y la meta de nuestra búsqueda de sentido

-El amor es un concepto fundamental en todas las religiones; incluso en la física, los

quarks son discernibles sólo en relaciones de díadas o tríadas. El amor engendra siempre

formas de vida superiores y esta calidad es superior a la de la supervivencia del más apto; sin

embargo, en nuestra cultura mecanicista actúa más la competencia que la colaboración,

destaca más el poder y la obediencia que su invitación al amor. En las culturas primitivas y en

religiones como el hinduismo la unión sexual era usada como expresión simbólica de la

relación humana-divina.

-La encarnación del amor. Macfague presenta al mundo como el cuerpo de Dios, y las

necesidades de la vida corporal como una parte de la realización divina. Describe la Trinidad

como Madre – Amante – Amigo. Propone el siguiente cuadro de relaciones.

Metáfora Amor Acción Ética Metáfora raíz

Madre Ágape Parir Crear / justicia,

juzgar Organismo completo en sí

Amante Eros Salvar Sanar Relaciones interpersonales

Amigo Philia Sostener Compañía Fidelidad a la alianza

-El amor es una fuerza de vida, sin límites, el origen y la meta de nuestra búsqueda de

sentido. El teólogo cuántico no se pregunta acerca de nuestro amor a Dios sino del amor de

Dios a nosotros. Lo opuesto al amor no es el odio sino la indiferencia. No es nuestra

individualidad lo que importa, sino nuestro ser persona, que no tiene sentido fuera de las

relaciones con los otros y con el universo.

Una proyección poético-teológica libre del universo cuántico

Como hemos dicho O´Murchu no hace ciencia. Simplemente se inspira en el universo

cuántico, en su imagen holística y relacional del universo, para delinear poético-

teológicamente la forma armónica en que las religiones deberían realizarse para alcanzar su

armonía en ese universo holístico. Ese universo se constituye en una llamada nacida de la

naturaleza para recuperar el Amor al cosmos y a los otros hombres en una dimensión social e

interhumana.

Artículo elaborado por Gonzalo Haya, doctor en Teología y colaborador de

Tendencias21de las Religiones.