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VOL. 138 ROMANICA HELVETICA A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN La mise à l’écrit et ses conséquences Actes du troisième colloque « Repenser l’histoire du français », Université de Neuchâtel, 5–6 juin 2014 Andres M. Kristol (éd.) Copyright Narr Francke Attempto Verlag GmbH + Co.KG

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VOL. 138

ROMANICA HELVETICA

A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN

La mise à l’écrit et ses conséquences

Actes du troisième colloque « Repenser l’histoire du français », Université de Neuchâtel,

5–6 juin 2014

Andres M. Kristol (éd.)

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ROMANICA HELVETICAEDITA AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM

A CURATORIBUS «VOCIS ROMANICAE»

VOL. 138

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Andres M. Kristol (éd.)

La mise à l’écrit et ses conséquences

Actes du troisième colloque « Repenser l’histoire du français », Université de Neuchâtel,

5–6 juin 2014

A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN

2017

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ISSN 0080-3871 ISBN 978-3-7720-8618-2

Printed in Germany

Internet: www.francke.deE-Mail: [email protected]

Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mik-roverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf

chlorfrei gebleichtem und säurefreiem Werkdruckpapier.

© 2017 · Narr Francke Attempto Verlag GmbH + Co. KG Dischingerweg 5 · D-72070 Tübingen

Bibliografische Information der Deutschen NationalbibliothekDie Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie;

detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http://dnb.dnb.de abrufbar.

Image de couverture: Perrault, Charles, 1628-1703. Contes de ma mère l‘Oye : manuscript : [France], 1695, Barbe bleue. MDCXCV [1695].

The Morgan Library & Museum. MA 1505. Gift of the Fellows, 1953Photographic credit: The Pierpont Morgan Library, New York.

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À la mémoire de

David Andrew Trotter (1957-2015)

ami, collègue et inspirateur

de ce colloque

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Table des matières

ANDRES KRISTOL: Présentation 7

HANS GOEBL / PAVEL SMEČKA: Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl, basés sur une synthèse des données médiévales réunies par Anthonij Dees en 1980 et 1983, et celles de l’ALF 15

DAVID TROTTER: Mise par écrit et standardisation. Les cas de l’ancien français et de l’anglo-normand 51

BARBARA WEHR: La syntaxe du sujet pronominal postposé en ancien français. Traces du parlé dans les parties dialogiques de deux corpus en prose 67

CHRISTIANE MARCHELLO-NIZIA: Quelle place accorder à l’opposition Récit / «Oral représenté» dans la description de l’évolution du français? 85

GEOFFREY ROGER: Les scriptae régionales du moyen français. Pour l’analyse transversale des sources du DMF 109

STÉPHANE LAÎNÉ: La mise à l’écrit de témoignages oraux dans quelques enquêtes réalisées en Normandie à la fin du XIIIe siècle 153

AUDE WIRTH-JAILLARD: Transcription fidèle ou reconstruction? Les paroles sanctionnées par la justice et leur mise à l’écrit (XIVe-XVe siècles) 165

SERGE LUSIGNAN: L’écrit comme condition de la persistance tardive de l’anglo-français: l’exemple des bills de la chancellerie (1380-1403) 175

CLAIRE BADIOU-MONFERRAN: Enregistrement(s) de la parole et lecture(s) de l’écrit. La ponctuation de La Barbe Bleue dans les éditions lettrées et peu lettrées des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles 189

FABRICE JEJCIC: Écritures dialectales (1865-1997), en marge de l’histoire de la langue. Éléments pour une théorie sociolinguistique de l’écrit 211

JEAN-CHRISTOPHE PELLAT: Les difficultés de mise à l’écrit des peu-lettrés: les graphies des Poilus 237

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Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl, basés sur une synthèse des données médiévales

réunies par Anthonij Dees en 1980 et 1983, et celles de l’ALF

Hans Goebl, Pavel Smečka, Université de Salzbourg

1. Remarques préliminaires1

L’objectif de cette contribution est double: d’abord, d’étudier les structures géo-linguistiques de profondeur du domaine d’oïl telles qu’elles ressortent d’une analyse quantitative de la documentation non littéraire et littéraire de l’ancien francais des XIIe et XIIIe siècles, établie par Anthonij Dees2 en 1980 et 1983, et des planches de l’ALF publiées entre 1902 et 1908, et, par la suite, de comparer ces trois analyses entre elles. Pour atteindre ce but, tout un jeu de méthodes différentes est mis en œuvre: à côté de la philologie, de la scriptologie et de la dialectologie traditionnelles, entrent aussi en ligne de compte la linguistique des corpus, la linguistique quantitative et la dialectométrie, sans oublier la cartogra-phie quantitative, car l’usage courant de cartes, en l’occurrence de cartes quanti-tatives, est de rigueur dans ce genre de recherches pluridisciplinaires.

1 Abréviations techniques fréquentes utilisées dans cet article: AT aire taxatoire bis à (= jusqu’à la valeur y) C chorème CAF Coefficient d’asymétrie de Fisher CAH classification ascendante hiérarchique CT carte de travail D dendrème DEMjk Distance euclidienne moyenne DM dialectométrie, dialectométrique, relative à la dialectométrie IPI(1)jk Indice Pondéré d’Identité (avec le poids 1) IRDjk Indice Relatif de Distance IRIjk Indice Relatif d’Identité MA Moyenne arithmétique MAX maximum, valeur maximale MED médiane (all. Median) MEDMW algorithme d’intervallisation (ou de visualisation) MIN minimum, valeur minimale MINMWMAX algorithme d’intervallisation (ou de visualisation) MW Moyenne arithmétique (all. Mittelwert) r(BP) Coefficient de corrélation de Bravais et Pearson SDG substrat dialectal générateur SEMjk Similarité euclidienne moyenne VDM Visual DialectoMetry (logiciel dialectométrique utilisé à Salzbourg) von de (= à partir de la valeur x) 2 Pour une caractérisation du génie et de l’œuvre scientifiques d’A. Dees (1928-2001), éminent

romaniste et médiéviste néerlandais, cf. la nécrologie de L. SCHØSLER 2002.

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D’entrée de jeu et en accord avec les fondements théoriques de «l’École dia-lectométrique de Salzbourg» (EDS), nous remplacerons le concept traditionnel de la «structure géolinguistique» mentionné ci-dessus, par celui de «l’amé-nagement dialectal ou scripturaire de l’espace linguistique d’oïl» de la part de ses habitants médiévaux et modernes. Derrière ce concept dynamique se cache l’idée que ceux qui habitaient dans cet espace au Moyen Âge et du temps de l’ALF, en activaient tous les engrenages et enchevêtrements interactionnels en tant que scribes ou comme locuteurs dialectophones. Ceci signifie que les textes médiévaux tels qu’ils ont été conservés dans les collections réunies par A. Dees, ou les transcriptions répertoriées sur les planches de l’ALF, sont considérés comme reflets (ou dépositoires) d’actes langagiers commis dans les conditions d’une interaction linguistique systémique et réticulaire.

En ce qui concerne la relation, amplement débattue en matière de scriptolo-gie, qui s’instaure entre la documentation écrite du Moyen Âge et la documen-tation orale moderne d’un même territoire, nous adoptons le point de vue sui-vant: comme il s’agit de comparer des structures de profondeur, enfouies dans de très grandes masses de données empiriques, il nous semble indiqué d’admettre d’une part une certaine indépendance de l’écrit médiéval par rapport à l’oral du temps, et de considérer de l’autre qu’à la naissance d’une scripta médiévale, l’oral a pu contribuer diversement sous la forme d’un «substrat dialectal généra-teur3», dont l’intensité semble d’ailleurs avoir été plus grande au XIIIe qu’au XIVe ou au XVe siècle. Nous admettons en outre qu’entre les structures de pro-fondeur telles qu’elles peuvent être repérées, dans une région donnée, pour l’oral du Moyen Âge et des temps modernes, il existe une ressemblance diato-pique générale.

Du point de vue empirique, nous utiliserons, pour la comparaison trilatérale en question, les trois corpus suivants:

1. le corpus-DM tiré de l’atlas scripturaire d’A. Dees de 1980, basé sur une docu-mentation non littéraire,

2. les calculs de localisation qu’A. Dees avait appliqués, en 1983, à 222 textes littéraires français des XIIe et XIIIe siecles, et qui ont été oubliés par la suite et «miraculeusement» redécouvertes en 2006 dans les caves de la Faculté des Lettres de l’Université Libre d’Amsterdam,

3. un corpus-DM, tiré de l’ALF dès 1996-97, mais réduit, par la suite, pour les besoins de l’analyse du seul domaine d’oïl, le long des dimensions de l’espace et de la quantité des attributs linguistiques.

Du point de vue méthodique, nous nous servons de cinq méthodes classiques de l’EDS qui ont déjà été utilisées plusieurs fois et avec beaucoup de succès. Cependant, l’apport le plus novateur de cette contribution scripto- et

3 Nous utilisons ce concept depuis 1979: 368.

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dialectométrique réside dans l’insertion des calculs effectués par A. Dees en 1983, dans la «machine-DM» de Salzbourg.

2. Historique de la coopération entre Amsterdam et Salzbourg

Les travaux scriptologiques que Dees avait entrepris dès le début des années 1970 se sont déroulés en complète autonomie par rapport aux nôtres et aussi à ceux de notre maître C. Th. Gossen4. Ceci n’a pas empêché que certaines des méthodes que Dees avait développées dans son atlas de 1980, aient jouxté de très près quelques-unes que nous avions mises sur pied, au cours des années 70, sous le signe de la dialectométrie5. Nous y avons d’ailleurs fait allusion dans notre compte rendu de 1982 de son atlas de 1980, tout en évoquant la possibilité d’une application de méthodes-DM aux données de cet atlas pionnier. Ajoutons que ce dernier avait déjà été élaboré à l’aide de l’informatique du temps – tant numé-rique que graphique –, si bien qu’il existait, à l’Université d’Amsterdam, une base informatisée de ses données.

Ce n’est qu’en 1996 qu’un transfert de cette base de données d’Amsterdam à Salzbourg a été rendu possible, et ceci grâce à la bienveillante médiation de Piet van Reenen avec qui nous avions établi des relations d’amitié précédemment. En même temps, la réalisation pratique de tous les volets (numérique et graphique) de nos calculs-DM a été réorganisée et dotée d’une plus grande efficacité par notre collaborateur Guillaume Schiltz qui, en 1996-97, était titulaire d’une bourse de recherche attribué par le Fonds autrichien pour la recherche scienti-fique (FWF). C’est G. Schiltz qui, après avoir adapté les données déesiennes aux formats et conventions de la DM de Salzbourg, les a dépouillées le premier d’une façon synthétique, ce qui, curieusement, n’a jamais été envisagé par Dees lui-même6.

La réussite de la «dialectométrisation» des données de l’atlas déesien de 1980 nous a poussé à demander à P. van Reenen de nous fournir également les don-nées de l’atlas scripturaire de 1987, basé sur des textes littéraires. À notre grand regret, celui-ci a dû nous a informer que ces données n’étaient plus disponibles à Amsterdam et que, très vraisemblablement, elles avaient été égarées par mé-garde7.

4 Cf. GOEBL 1970 et GOSSEN 1967. Dans sa thèse sur les pronoms et adjectifs démonstratifs de

l’ancien français, DEES 1971 s’est déjà servi d’une bonne partie des 3300 chartes qui ont fini par constituer le corpus de base de son atlas de 1980.

5 Ceci concerne surtout la mesure de la similarité, utilisée couramment par Dees à partir de son atlas de 1980: 370-71 pour la localisation de chartes ou de textes littéraires.

6 Notre contribution commune de 2001 en constitue un rapport de recherche complet (GOEBL/ SCHILTZ 2001b). Voir aussi, pour le même sujet, GOEBL 1998, 2001, 2006 et 2008.

7 Dans sa nécrologie d’A. Dees, L. SCHØSLER 2002: 617 y fait incidemment allusion.

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À partir de 1999/2000, le traitement-DM ultérieur des données de Dees 1980 a été confié au logiciel VDM («Visual DialectoMetry»), créé alors – et continuel-lement mis à jour depuis cette date – par notre ami Edgar Haimerl.

Alors qu’en 1996, P. van Reenen était devenu le porteur de mauvaises nou-velles, il a pu nous fournir une information absolument réjouissante en 2006: à l’occasion d’un colloque de scriptologie, organisé en 2006 par P. Kunstmann et A. Stein (cf. KUNSTMANN/STEIN 2007) dans la localité idyllique de Lauterbad (Bade-Wurtemberg), il nous a montré deux ou trois liasses de papier, chacune épaisse de 152 pages qui lui avaient été remises par l’administration de la Faculté des Lettres d’Amsterdam désireuse d’évacuer ses caves d’«antiquailles» jugées superflues. En y jetant un coup d’œil, nous avons alors vite fait de découvrir l’immense valeur scientifique de cette documentation: il s’agissait de quelques-uns des plus de 200 calculs de localisation de textes littéraires de l’ancien français dont A. Dees n’avait publié que quelques rares spécimens de son vivant8.

Il va de soi que nous avons accepté tout de suite l’offre de l’Université d’Ams-terdam de nous envoyer, évidemment à nos frais, l’ensemble des sept cartons «délaissés» dans les caves sus-dites. Après leur ouverture, nous y avons décou-vert non seulement 222 liasses de calculs, mais aussi un grand nombre de copies, dûment annotées de la main de Dees, des 222 textes en question9. Chacune de ces liasses, issues exactement le 9 novembre 1983 d’une de ces imprimantes à aiguilles alors en usage, se référait à un texte littéraire bien défini et contenait la totalité de l’input et de l’output d’un calcul de localisation «à la Dees». Au cours de ces calculs, Dees a parcouru deux étapes: d’entrée de jeu, il a déterminé, pour chacun des 222 textes à localiser, la fréquence des occurrences respectives pour les attributs 1-268 de son atlas10 de 1980 tout en en dérivant un vecteur quantita-tif comportant 268 valeurs toujours différentes. Par la suite, il opéré une compa-raison quantitative de ce vecteur avec la matrice de données de l’atlas de 1980, dont les dimensions originales (85 centres × 268 attributs scripturaires) avaient été légèrement augmentées à cet effet: c’est que Dees y a ajouté deux nouveaux centres scripturaires, l’un pour l’anglo-normand (P. 87)11 et l’autre dans l’Aisne (P. 86).

8 Il s’agit là de «cartes numériques de localisation» dont l’utilité cartographique est fort discutable:

cf. DEES 1980: 370-71: localisation [«détermination de la provenance»] du Jeu de Saint-Nicolas et comparaison des chartes d’Arras avec le reste du domaine d’oïl), DEES 1984: 117-20: localisation des Sermons de Maurice de Sully et de la version A 1 de la Vie du pape saint Grégoire), DEES 1985: 115: localisation d’une charte liégeoise de 1236), 1986a: 517: localisation du Médicinaire liégeois du XIIIe siècl) et DEES 1986b: 19: localisation du Jehan de Saintré).

9 Les 222 liasses se réfèrent à autant de textes littéraires de l’ancien français dont 184 se re-trouvent également sur la liste des 200 textes de base de l’atlas scripturaire de DEES 1987. Précisons que la bibliographie du «Nouveau Corpus d’Amsterdam» (NCA), riche de 299 textes litttéraires, embrasse également les 38 textes localisés par Dees en 1983 qui manquent dans son atlas de 1987: 519-33.

10 Les cartes choroplèthes relatives à la distribution spatiale des 268 attributs scripturaires retenus occupent les pages 1-284 de l’atlas de 1980.

11 Voir à ce sujet DE JONG 1988, passim.

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Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl

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Cette comparaison fournisait deux listes, chacune avec 87 valeurs de similarité et accompagnée de leur projection («spatialisation») dans l’espace du domaine d’oïl. La première liste se trouvait aux pages 83-84 de la liasse (spatialisation: 85-87), la seconde aux pages 146-47 (spatialisation: 148-50). Après avoir consulté Onno Huber – qui avait été le principal collaborateur informatique et statistique d’A. Dees – pour mettre au clair certaines particularités des algorithmes utilisés par Dees en 1983, nous avons décidé de saisir les valeurs de la liste présentée aux pages 146-47. Ensuite, il s’agissait de réunir les 222 listes en question sous la forme d’une matrice de données compatible avec notre logiciel VDM, et de la soumettre aux calculs usuels de l’EDS.

Le tri du contenu des sept cartons d’Amsterdam et l’enfournement des 222 listes mentionnées dans l’ordinateur étaient à la charge de Pavel Smečka qui s’est acquitté de cette tâche dans les années 2007-2008. C’est toujours lui qui, après avoir accompli un certain nombre de préalables numériques et graphiques indispensables, a fini par réaliser, en 2009, la dialectométrisation de la nouvelle matrice de données dans sa forme définitive. La première présentation publique des résultats a été faite à Venise en 2011, à l’occasion d’un séminaire relatif à la scripta («Il problema della scripta», Venezia, 13-14 ottobre 2011): cf. à ce sujet GOEBL 2011b, ainsi que 2011a.

3. Rapide présentation des trois stocks de données empiriques sujets à comparaison

3.1. L’atlas scripturaire d’A. Dees de 1980, relatif aux documents non littéraires

La matrice de données informatisée (N × p) que nous avons reçue de P. van Reenen en 1996, ne correspondait pas exactement au contenu du volume publié en 1980. Elle en divergeait dans les dimensions de l’espace (N) et du nombre des attributs scripturaires analysés (p).

Du côte de l’espace (N), elle était beaucoup plus grande que ne le laissait penser la granulation relativement grossière des cartes de l’atlas dont chacune ne reposait que sur 28 unités spatiales. Par contre, il y avait, dans la matrice de données d’Amsterdam, 85 unités spatiales (ou: centres scripturaires, points d’atlas) qui couvraient l’espace du domaine d’oïl d’une façon relativement égale: voir le fond des cartes polygonisées présentées en annexe.

Quant au nombre des attributs visualisés ([p], «groupe 1», selon Dees 1980: X-XII), des 282 attributs analysés et mis en carte tout au long de l’atlas, la matrice de données qui nous avait été remise par P. van Reenen, ne contenait – pour des raisons restées inconnues jusqu’aujourd’hui – que les attributs 1-268.

Du point de vue formel (ou statistique), il s’agit d’une matrice bi-dimension-nelle (N × p) avec des données situées au niveau métrologique de l’échelle

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quantitative, qui, elles, ont l’avantage d’avoir été relevées par Dees (et ses colla-borateurs) d’une façon vraiment ingénieuse. Pour Dees, le défi central de toute la procédure mensuratrice consistait dans la saisie de la diffusion spatiale extrê-mement variable des attributs scripturaires. Pour ce faire, il a fini par définir un indice de fréquence relationnel qui prend en compte, pour chaque centre scrip-turaire, tant le nombre des documents (i. e. chartes) disponibles que la présence combinée des certaines graphies visualisées (groupe 1) et de leurs correspon-dances non visualisées (groupe 2).

C’est que l’indice de fréquence développé par Dees, correspond au quotient entre – au numérateur – le nombre absolu des chartes d’un centre scripturaire disposant au moins d’une seule des graphies attribuées au groupe 1 et – au dé-nominateur – la somme des chartes pourvues d’occurrences des graphies visuali-sées (du groupe 1), augmentée par le nombre des chartes contenant des occur-rences des graphies jugées complémentaires, et partant non visualisées (du groupe 2)12. Évidemment, il faut appliquer cet indice séparément à toutes les unités spatiales (centres scripturaires) du réseau examiné.

Il s’agit donc d’un indice qui marque des pourcentages. Son avantage empi-rique réside surtout dans sa capacité de créer des visualisations clairement struc-turées sous la forme de profils choroplèthes hautement suggestifs. Un autre atout – mais qui s’est révélé comme tel seulement après coup – est que cet indice se prête bien à l’analyse dialectométrique ultérieure. Évidemment, celle-ci doit être faite à l’aide d’un indice de similarité capable de saisir des données de na-ture quantitative. A cet effet, nous avons utilisé, entre autres, les indices SEMjk

13 («Similarité euclidienne moyenne») et r(BP)jk («Coefficient de corrélation de Bravais et Pearson»), implémentés, tous les deux, dans notre logiciel VDM.

3.2. Les calculs de localisation appliqués par A. Dees en 1983 à 222 textes litté-raires de l’ancien français (figure 1)

La figure 1 ci-contre montre dans sa partie supérieure la démarche observée par A. Dees en 1983. Les scores de corrélation calculés par Dees oscillent, en théo-rie, entre -100 et +100, alors que, dans la pratique, ils s’échelonnent entre -43,255 et +97.

Quant à l’algorithme de localisation utilisé par A. Dees en 1983, l’on en trouve une description sommaire dans l’introduction de son atlas de 1987: XVI-XXIII. Aux dires d’O. Huber, il semble bien que Dees se soit servi, au cours de ses cal-

12 Voir les explications détaillées données chez GOEBL 2008 (29-30) et VIDESOTT 2013 (11-17).

Malheureusement, les descriptions fournies par Dees même dans son atlas (DEES 1980: XI-XIII), sont très sommaires et manquent aussi de précision.

13 Les symboles (statistiques) souscrits j et k se réfèrent au point (d’atlas) de référence (j) et au point d’atlas comparé (k). Pour une description détaillée de la SEMjk cf. GOEBL 2008: 30.

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culs de localisation, non pas d’un seul, mais de tout un jeu d’algorithmes de loca-lisation qui ont été appliqués «selon les besoins».

Dans la conception «localisatrice» de Dees, la valeur maximale des 87 scores de similarité calculés pour un texte littéraire donné, équivaut à la région où, selon toute vraisemblance, le texte littéraire en question a pris sa naissance. C’est pourquoi ces valeurs figurent parmi les éléments descriptifs des 200 textes litté-raires sur lesquels repose l’atlas de 1987: voir à ce sujet Dees 1987: 519-533. Les mêmes valeurs se trouvent aussi dans la documentation bibliographique du NCA.

Il est bien évident que la prise en compte exclusive d’un seul des 87 valeurs de localisation calculées nous enlève la possibilité d’envisager la procédure de loca-lisation comme «étalonnage spatial» tel qu’il ressort, avec une netteté exem-plaire, des trois cartes choroplèthes de localisation de la planche 2.

La partie inférieure de la figure 1 montre qu’après l’établissement de la ma-trice de données bi-dimensionnelle (N: 87 centres scripturaires, p: 222 vecteurs de localisation) il est possible de parcourir les étapes habituelles d’une dialecto-métrisation à la salzbourgeoise: calcul des similarités entre les N centres scriptu-raires, établissement d’une matrice de similarité carrée (87 × 87) suivi de son dépouillement taxométrique et graphique.

Le dépouillement graphique des valeurs contenues dans la matrice de similarité carrée a été opéré selon les normes de l’EDS: polygonisation du réseau de base, étalement d’une gamme de couleurs, ordonnées selon la logique du spectre solaire, ou bien sur la superficie ou bien le long des côtés des polygones du réseau, utilisation d’algorithmes d’intervallisation pour la définition des seuils numériques entre les différentes classes chromatiques14.

14 Remarque technique: comme le logiciel salzbourgeois VDM («Visual DialectoMetry») ne tolère

que des valeurs entières et positives, nous avons dû appliquer, aux scores calculés par Dees en 1983, une transformation mathématique relativement simple. Ayant constaté que le score minimal repérable dans les calculs de Dees de 1983 est de -43,255 et que le score maximal se situe vers +97, nous avons augmenté tous les scores calculés par Dees du montant de +43,255 tout en arrondissant les nouvelles valeurs à des chiffres entiers. C’est ainsi que la variabilité numérique traitée par le logiciel VDM s’inscrit entre 0 et +141.

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22 Hans Goebl, Pavel Smečka

Figure 1: Architecture et enchaînement des méthodes quantitatives d’Anthonij Dees et de l’École Dialectométrique de Salzbourg (EDS)

3.3. La préparation des données dialectométrisées de l’ALF

L’ALF constitue le dernier de nos trois volets de comparaison. Depuis 1999, il existe une dialectométrisation de plus 40% des 1421 planches originales de la

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série A de l’ALF, basée sur le réseau d’enquête intégral de 638 points d’enquête15. La matrice de données qui en avait été tirée, comprend, avec trois points artificiels ajoutés après coup, 641 points et 1681 cartes de travail (CT) appartenant aux catégories linguistiques de la phonétique, du lexique et de la morpho-syntaxe.

Évidemment les CT – qui correspondent de très près aux nombreuses «typisa-tions» de planches orginales de l’ALF telles qu’elles ont été appliquées, sous la responsabilité d’une myriade de romanistes, à beaucoup cartes de l’ALF à partir de 1902 – occupent, du point de vue métrologique, le niveau de l’échelle nomi-nale (ou cardinale) et non pas, comme c’est le cas pour les calculs de localisation d’A. Dees, celui de l’échelle métrique. En outre, chaque CT renferme un certain nombre de types (ou: taxats) linguistiques, dont chacun dispose de sa propre aire de diffusion («aire taxatoire»: AT). Le nombre des taxats d’une CT – qui corres-pond toujours exactement à celui des AT – peut varier, en théorie, entre 2 et N: voir à ce propos les trois cartes de la planche 3.

Pour pouvoir comparer directement les données de l’ALF avec celles de DEES 1980 et 1983, il fallait en adapter le réseau en l’amputant d’abord de ses parties occitanes et francoprovençales, et en diluant ensuite la partie septentrionale (oïlique) restante. C’est ainsi que les 350 points-ALF originaux situés dans le domaine d’oïl, ont été réduits à 85. Après cet élagage massif des données-ALF de départ, il était nécessaire de renouveler le décompte des CT et des AT (taxats) respectifs tout en respectant les catégories de la phonétique, du lexique et de la morpho-syntaxe, comme le montre le tableau comparatif suivant:

phonétique lexique morpho-syntaxe total

CT AT CT AT CT AT CT AT

ALF entier 1117 10642 465 6514 99 891 1681 18047

ALF réduit (> 85 P., selon Dees 1980)

837 3842 369 1836 73 289 1279 5967

CT – carte de travail, AT – aire taxatoire (taxat)

Comme les 268 attributs scripturaires pris en considération par Dees pour ses calculs de localisation, sont exclusivement de nature phonétique, il était indiqué d’utiliser, pour une comparaison des structures de profondeur des données de Dees avec celles de l’ALF, également un sous-corpus-ALF de nature phonétique.

15 Cette dialectométrisation a fourni d’excellents résultats: cf. nos rapports de recherche publiés en

2002 et 2003. L’on y trouve une description détaillée des méthodes taxométriques et cartographiques appliquées, et des résultats linguistiques obtenus.

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4. La comparaison (diachronique) de trois mensurations dialectométriques (Dees 1980, 1983; ALF)

Il va de soi que les trois mises en cartes présentées en synopse ont toutes été réalisées selon les mêmes normes cartographiques:

• polygonisation du réseau de base16 • utilisation de six classes de couleur, arrangées dans l’ordre du spectre solaire • définition algorithmique des seuils entre les classes de couleur: algorithmes

d’intervallisation MINMWMAX et MEDMW (n-tuples).

Les deux algorithmes mentionnés17 distribuent les N scores à visualiser de part et d’autre des moyennes arithmétiques (MA) respectives. Pour MINMWMAX 6-tuple, les seuils situés au-dessous de la MA se calculent par une tripartition de l’écart entre la MA et le minimum, alors que les seuils situés au-dessus de la MA s’obtiennent moyennant la tripartition de l’écart entre le maximum et la MA; pour l’algorithme d’intervallisation MEDMW par contre, il s’agit de créer, des deux côtés de la MA, des classes sensiblement égales par le nombre des poly-gones respectifs18. C’est ainsi que naissent des profils choroplèthes (ou isarith-miques) plus accidentés.

L’arrangement des cartes sur les 12 planches de l’annexe est toujours le même: de gauche à droite: Dees 1980, Dees 1983, ALF. Vu l’ancienneté des données comparées, il s’agit d’une comparaison carrément «diachronique» puisqu’elle embrasse, grosso modo, un laps de temps de 600 ans (situé entre 1300 et 1900).

La comparaison portera sur cinq méthodes dialectométriques différentes, toutes développées au sein de l’EDS, dont chacune a son utilité particulière19. Ceci n’empêche qu’elles fournissent, prises ensemble, une excellente introspec-tion dans les structures de profondeur des données analysées.

4.1. Présentation des données de base (planches 1-3)

Les planches 1-3 montrent des échantillons tirés par hasard de nos trois matrices de données. Partout, nous avons appliqué l’algorithme de visualisation MINMWMAX (6-tuple).

16 Voir à ce sujet GOEBL 1981: 363-64 (en français) et 1984 I: 90-92 (en allemand). 17 Pour une explication détaillée de ces algorithmes cf. nos contributions de 1981: 365-68, 1984 I:

93-98 et 1987: 79-83. 18 Sur les planches en annexe, les nombres des polygones répertoriés dans un intervalle chroma-

tique donné se trouvent toujours entre crochets. 19 L’on trouve une description sommaire des méthodes de base de l’EDS dans GOEBL 1981 (en

français) et une présentation très circonstanciée dans les trois volumes de notre thèse d’habilitation de 1984 (en allemand).

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4.1.1. Les données de l’atlas scripturaire de 1980 (planche 1)

Dans les trois cas, il s’agit de traits scripturaires relativement fréquents dont la répartition spatiale est très claire. Les polygones blancs (voir la carte de gauche) signalent l’absence totale de graphies en heir, alors que les polygones en gris renvoient à des taux de fréquence très bas, situés entre 0 et 1. La visualisation des occurrences «valables» en heir commence par les polygones en bleu (foncé et moyen). Le bleu foncé signale l’endroit des scores minimaux, alors que les scores maximaux, toujours en rouge, sont marqués par des hachures blanches. La visualisation des valeurs situées entre 1 et 100 se fait à l’aide de l’algorithme de visualisation MINMWMAX 6-tuple.

Les trois profils choroplèthes montrent des structures spatiales finement arti-culées et bien ordonnées. Le même constat vaut pour l’écrasante majorité des 265 traits scripturaires restants de l’atlas de 1980.

4.1.2. La visualisation des calculs de localisations effectués en 1983 (planche 2)

L’algorithme de visualisation appliqué est MINMWMAX 6-tuple. Les hachures blanches superposées renvoient aux valeurs minimales et maximales. Les trois cartes montrent la localisation de trois textes géographiquement bien différen-ciés, entendue comme comparaison de leurs potentiels scripturaires avec ceux de 3300 textes non littéraires, pris comme étalon de référence.

La carte de gauche se réfère à un texte né dans le Sud-Ouest, la carte du milieu à un texte provenant de l’Île-de-France, et la carte de droite à un texte provenant de Picardie. La clarté et la régularité géographiques des trois profils choroplèthes sont remarquables. Ajoutons qu’aucune des 222 localisations cal-culées par Dees en 1983 n’est dépourvue de cette structuration bien ordonnée.

Il en ressort que, dans une perspective dialecto- ou scriptométrique, l’acte de localisation apparaît comme une sorte d’étalonnage spatial d’où ressortent des paysages probabilistes qui signalent, par le coloriage spectral étalé sur la carte, si tel endroit a de bonnes (en rouge) ou de mauvaises (en bleu) chances d’avoir été le berceau rédactionnel du texte littéraire en question. Comme toutes les 222 localisations à disposition recouvrent l’espace du domaine d’oïl avec la même régularité épatante, il en appert qu’aux XIIe et XIIIe siècles l’activité d’un scribe isolé obéissait, malgré les apparences extérieures, à un dynamisme scripturaire majeur qui englobait tous les scriptoria du domaine d’oïl.

4.1.3. Les données taxées diluées de l’ALF (planche 3)

Il s’agit de trois CT d’ordre phonétique, dont deux se réfèrent à des phénomènes vocaliques (cartes de gauche et de droite), alors que la troisième (située au

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milieu) concerne un nexus consonantique (évolution de C + A latin posttonique). Avec ses cinq taxats vocaliques, la carte de gauche est penta-nyme, alors que la carte de droite est tri-nyme. La plus grande variation linguistique (polynymie) se trouve sur la carte du milieu: elle est héxa-nyme.

Pour les 396 CT de type vocalique, la polynymie va jusqu’à 23 (taxats par CT), alors que pour les 316 CT de type consonantique, la polynymie maximale s’arrête déjà à 10 (taxats par CT). À n’importe quel endroit de la carte, les taxats analysés ont le même statut métrologique.

4.2. Première comparaison diachronique trilatérale: la mesure de la similarité (planches 4-7)

La mesure de la similarité constitue la première des cinq comparaisons dialecto-métriques à proprement parler. Chacune des quatre planches repose sur la comparaison de trois profils (de similarité) de nature globale ou synthétique qui, de ce fait, reflètent des structures de profondeur.

Remarque technique: la nature métrologique différente des informations de base répertoriées dans les trois matrices de données en question, rend nécessaire l’utilisation de trois indices de similarité particuliers:

• pour la carte de gauche (données quantitatives): Similarité euclidienne moyenne (SEMjk)20

• pour la carte du milieu (données quantitatives): Coefficient de corrélation de Bravais et Pearson [r(BP)]21

• pour la carte de droite (données qualitatives): Indice pondéré d’Identité (avec le poids 1) [IPI(1)jk]22

Les indices mentionnés ont été sélectionnés aussi en vue de leurs bonnes capacités visualisatrices. N’oublions pas qu’il s’agit ici d’une comparaison exploratoire de plusieurs structures de profondeur.

Soulignons en outre qu’entre la carte du milieu et celle de droite se creuse un laps de temps de six siècles. Il est d’autant plus étonnant de voir que les trois profils choroplèthes se ressemblent beaucoup. Certes, la ressemblance entre les profils de la carte de gauche (scripta non littéraire) et de la carte du milieu (scripta littéraire) est supérieure à celle qui existe entre la carte du milieu (scripta littéraire) et la carte de droite (dialectes du temps de l’ALF): ceci n’empêche que la grande convergence qui existe entre les structures de profondeur diatopiques du domaine d’oïl par delà six siècles (!!!) est absolument remarquable. Elle met en cause beaucoup de nos acceptions antérieures sur la rapidité et l’âge du changement linguistique. À la lumière de nos résultats, celui-ci il semble s’être

20 Pour une description détaillée: cf. GOEBL 2008: 30. 21 Pour une description détaillée: cf. GOEBL 2005: 327-32. 22 Pour une description détaillée: cf. GOEBL 1984 I: 83-86 et 1987: 67-79.

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déroulé moins vite et avec une plus grande stabilité diatopique qu’admis précédemment23.

4.3. Deuxième comparaison diachronique trilatérale: la mesure du brassage (ou: compromis) linguistique (planche 8)

Comme le démontrent les histogrammes dans la partie inférieure des planches 4-7, toute carte de similarité repose, en dernière analyse, sur une distribution de fréquence (dite aussi «de similarité»). Or, celle-ci contient un certain nombre de valeurs caractéristiques – appelées, en termes de statistique, «paramètres» –, telle la moyenne arithmétique, l’écart-type, la médiane, les valeurs extrêmes (minimum et maximum) et aussi des valeurs supplémentaires qui en saisissent la plus ou moins grande symétrie (ou asymétrie). Or, au sein de l’EDS il est connu depuis longtemps que la mise en carte synoptique de ces valeurs est très utile du point de vue (géo)linguistique.

Bien que chacune de ces synopses ait son importance linguistique particu-lière24, il est néanmoins vrai que, parmi ces valeurs, le «Coefficient d’asymétrie de Fisher» (CAF) revêt une importance toute particulière du point de vue lin-guistique25. C’est qu’il permet de saisir (par voie quantitative) une des propriétés centrales de n’importe quel réseau interactif, à savoir le degré d’interaction et d’échange avec lequel chaque membre (ou élément) du réseau en question parti-cipe aux échanges qui, inévitablement, sous-tendent le maillage de n’importe quel réseau dialectal.

Dans cette perspective, l’on peut distinguer, parmi les membres d’un réseau interactif, entre les «hyperactifs» d’un côté, et les «abstentionnistes» de l’autre. Du point de vue linguistique, de tels phénomènes correspondent à ce qu’il est convenu d’appeler le «brassage» (ou: «compromis») linguistique (en allemand: «Sprachausgleich»).

L’intensité du brassage linguistique sera considérable dans les secteurs du réseau où la majorité des attributs linguistiques régionaux (ou locaux) dispose des aires de diffusion très grandes (ou en voie d’élargissement), alors que l’inverse sera vrai pour les secteurs caractérisés par des attributs moins dyna-miques dont les aires de diffusion sont plutôt restreintes (ou en passe de rétrécissement).

23 Voir à ce sujet la teneur générale du livre de L. REMACLE de 1992 où les datations

traditionnelles de beaucoup de changements phonétiques sont mises en cause ou jugées trop récentes.

24 Voir à ce sujet les explications détaillées fournies dans Goebl 1984 I:140-172. 25 Pour une explication de la formule et de l’importance linguistique du CAF cf. Goebl 1984 I:

150-153.

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Le CAF – qui constitue l’une des pièces fortes de la DM salzbourgeoise – permet donc de saisir le degré d’enchevêtrement (ou de «tuilage»)26 d’attributs dialectaux de diffusion spatiale très différente. Il en résulte des profils choroplèthes fort éloquents et linguistiquement très utiles, surtout sous l’angle de la diachronie.

Pour mieux faire ressortir le message linguistique des profils choroplèthes des trois cartes de la planche 8, nous les avons visualisées à l’aide de seulement deux paliers chromatiques. C’est ainsi que les dynamismes mis au net par cette analyse ressortent mieux. Les polygones en rouge renvoient à des zones dont le comportement scripturaire et dialectal est proche de celui des «abstentionnistes» évoqués tout à l’heure, alors que les polygones marqués en bleu symbolisent des plages où l’interaction et le brassage linguistiques sont très intenses.

Dans notre contexte, ceci signifie que les polygones rouges renvoient à des zones plutôt conservatrices qui ont gardé une bonne part de leur autonomie soit scripturaire (cartes de gauche et du milieu) soit dialectale (carte de droite), alors que les polygones bleus signalent l’existence d’un brassage scripturaire en voie de gestation au cours des XIIe et XIIIe siècles (cartes de gauche et du milieu) ou celle d’un brassage linguistique accompli à la fin du XIXe siècle (carte de droite).

Les figurés blancs superposés précisent cet état des choses: lente formation d’un «marché» (ou d’une «foire») scripturaire pan-oïlique au Moyen Âge, refou-lement des derniers «opposants» (ou «autonomistes») dialectaux à la périphérie septentrionale et orientale du domaine à la fin du XIXe siècle. Évidemment, cette «explosion» est due – une fois de plus – à l’irradiation circulaire du type linguistique d’oïl, survenue au cours de six siècles.

4.4. Troisième comparaison diachronique trilatérale: la mesure des distances interponctuelles (calcul et visualisation des isoglosses quantitatives) (planche 9)

L’analyse interponctuelle repose sur le calcul et la visualisation non pas de similarités, mais de distances qui, elles, se manifestent toujours entre deux points contigus du réseau examiné: d’où le nom d’analyse inter-ponctuelle. En général, l’indice de distance calculé en l’occurrence (d), est le complément de l’indice de similarité (s) utilisé, selon la formule d + s = 1 (ou 100)27.

De cette analyse il résulte un autre type de carte: il ne s’agit plus de cartes à plages, mais de cartes à lignes, dites cartes «isarithmiques», où apparaissent, le long des côtés de polygone de la tessélation de base, des faisceaux d’isoglosses plus ou moins épais, mais toujours discontinus. C’est ainsi que les syntaxes

26 Ajoutons que l’enchevêtrement particulier des attributs géolinguistiques tel qu’il ressort de

n’importe quel atlas linguistique, joue un rôle capital pour l’établissement et la fonction de réseaux communicatifs géographiques. Son étude constitue un champ de recherche privilégié de l’EDS.

27 Le même rapport de complémentarité existe entre les indices salzbourgeois IRIjk (pour la mesure de la similarité) et IRDjk (pour la saisie de distances interponctuelles): IRIjk + IRDjk= 100.

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Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl

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iconiques des trois cartes de la planche 9 reposent, respectivement, sur 226, 229 et 225 côtés de polygone. L’algorithme de visualisation appliqué (MEDMW 6-tuple) rehausse le poids iconique des intervalles 6 et 5 (en bleu foncé et bleu clair) afin que leur vertu séparatrice ressorte mieux.

Le message iconique des deux cartes scripturaires (à gauche et au milieu) est légèrement différent dans les détails, mais très similaire dans les grandes lignes. Alors que la Picardie se présente, sur la carte de gauche (basée sur les chartes), comme une zone bipartite, elle évoque l’impression d’une région scripturaire cohérente sur la carte du milieu (basée sur les textes littéraires). Le Sud-Ouest (Poitou, Saintonge) est entouré de cloisonnements intenses dans les deux cas, alors que la Normandie se dessine mieux sur la carte de gauche.

Ce qui est également remarquable sur les deux cartes scripturaires (à gauche et au milieu), c’est le sillonnement interponctuel relativement intense dont est affecté le Centre. En jetant un coup d’œil comparatif sur la carte de droite qui reflète la situation interponctuelle à la fin du XIXe siècle (ALF), l’on s’aperçoit tout de suite que le Centre y revêt un aspect complètement différent. Il se pré-sente comme une zone largement égalisée aux contours bien définis vers le Sud-Ouest, le Cotentin et surtout vers le Nord (Picardie, Artois), l’Est (Lorraine) et le Sud-Est (Franche-Comté). La raison en est facilement repérable: il s’agit des effets «aplatisseurs» de l’action irradiatrice pluriséculaire du type linguistique d’oïl à partir de l’Ile-de-France, survenue entre les XIIIe et XIXe siècles.

4.5. Quatrième comparaison diachronique trilatérale: l’analyse dendrographique (planche 10)

Dans la panoplie méthodique de l’EDS, l’analyse dendrographique occupe une place de choix. Ceci tient à deux raisons:

1) la pensée dendrographique dispose d’une longue tradition en matière de linguistique, et

2) l’utilité heuristique des arborescences taxométriques et des cartes en dérivées («spatialisations») est très grande, voire suggestive.

Pour une bonne compréhension des méthodes dendrographiques, il convient de considérer les quatre faits suivants:

a) Il existe une multiplicité d’algorithmes dendrographiques. C’est pourquoi le nombre des arbres à calculer est également très grand. Néanmoins, il incombe toujours au linguiste – et jamais au statisticien (!) – de choisir, parmi les algorithmes dendrographiques mis à sa disposition, celui qui lui paraît le plus adéquat selon ses propres présuppositions et propos, théoriques et em-piriques.

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b) En matière de géolinguistique, il faut toujours transposer le message classificatoire ramifié de l’arbre dans l’espace: d’où la nécessité absolue d’accompagner chaque arbre d’une spatialisation adéquate.

c) Les arbres et leur construction par voie algorithmique obéissent à plusieurs impératifs formels qu’il ne faut pas ignorer: leur genèse statistique s’opère moyennant des fusions (ou: agglomérations), toujours binaires, entre deux éléments jugés comme étant «très similaires» par l’algorithme en question. Les fusions binaires commencent à partir des feuilles de l’arbre et s’achèvent au niveau du tronc (ou de la racine), alors que l’interprétation linguistique de la structure de l’arbre une fois construit, suit toujours la direction inverse, surtout quand il s’agit de soumettre les branchages de l’arbre à une lecture diachronique.

d) Dans une lecture diachronique, les ramifications de l’écrasante majorité des arbres créés par voie taxométrique sont exclusivement binaires.

L’algorithme utilisé pour la génération des arbres de la planche 10 a été proposé, en 1963, par le statisticien américain J. A. Ward, Jr. Il appartient au groupe des méthodes de la «classification ascendante hiérarchique28» (CAH). Les agglomé-rations (ou fusions) mentionnées ci-dessus s’opèrent toujours par paires et sont régies par certaines contraintes mathématiques, typiques de l’algorithme res-pectif.

Sur les trois cartes de la planche 10, nous avons colorié, à proximité des racines des arbres en question, cinq groupements majeurs qui, à l’intérieur des arbres, s’appellent «dendrèmes» (D) et, sur les cartes en dérivées («spatialisa-tions»), «chorèmes» (C). Ils reflètent tous des zones dialectales majeures du do-maine d’oïl. Leur coloriage identique en facilite l’identification et la comparaison du point de vue géographique.

Il ne suffit cependant pas de comparer entre elles les seules spatialisations sans considérer aussi la structuration hiérarchique des arbres respectifs. C’est ainsi qu’il est très intéressant de comparer le rendement spatial de la première ramification des trois arbres: dans les trois cas, il se dessine une scission du domaine d’oïl dans la direction nord-sud, où l’affiliation du Centre (colorié toujours en jaune) est variable: deux fois (à gauche et à droite), il va de pair avec l’Ouest et le Sud-Ouest, une fois (au milieu), il s’aggrège à l’Est. Ceci n’empêche que le message géo-classificatoire central des trois arbres va dans dans la même direction: la division majeure du domaine d’oïl médiéval s’opère entre l’Ouest et l’Est. Ceci est également vrai pour l’ALF (carte de droite), sous la réserve toutefois que la superficie des chorèmes, en bleu et vert a été considérablement réduite par rapport à la situation du Moyen Âge.

28 Pour une description détaillée de cet algorithme cf. BOCK 1974: 407-08 (en allemand), CHAN-

DON/PINSON 1981: 122-24 (en français) et SNEATH/SOKAL 1973: 283 (en anglais).

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Ajoutons que le programme-DM salzbourgeois VDM permet d’affiner encore davantage l’analyse chorématique des arbres calculés, sans que les chorèmes ainsi définis ne perdent leur cohérence spatiale.

4.6. Cinquième comparaison diachronique trilatérale: la dialectométre corrélative (planches 11 et 12).

Le volet corrélatif de la DM salzbourgeoise permet la comparaison – toujours binaire – entre deux sortes d’aménagement (linguistique ou non) de l’espace29. Le résultat de cette comparaison est une carte choroplèthe de type quantitatif dont les modalités de lecture correspondent exactement à ce qui a été présenté dans les chapitres précédents.

Une carte à corrélations renseigne sur le degré de la con- ou di-vergence de l’étalement de deux «énergies» – de nature linguistique ou autre – à l’intérieur de même réseau ou espace. Pour mieux comprendre le concept d’»énergie», il est bon de se rappeler que la gestion linguistique de l’espace pratiquée par l’HOMO LOQUENS, a comme conséquence la production de tout un réseau d’inter-corrélations qui, métaphoriquement parlant, peuvent être considérées comme une sorte d’«énergie».

Pour une bonne lecture d’une carte à corrélations, il faut connaître la signifi-cation (linguistique) de la taille des scores mis en carte, et surtout celle des couleurs qui servent à leur visualisation.

• Variables visualisées: les scores du coefficient de corrélation [linéaire] r(BP): Ce coefficient est appliqué à deux matrices carrées de similarité (etc.) dont les dimensions extérieures doivent être exactement les mêmes: N × N. Si tel est le cas, les N paires de vecteurs, tirées des deux matrices carrées, peuvent être comparées (mieux: corrélées) entre elles quantitativement, en l’occurrence moyennant le coefficient de corrélation r(BP). Il en résulte N scores-r(BP) qui, par la suite, seront mis en carte selon les normes cartographiques habituelles de l’EDS.

• Signification de la taille des scores-r(BP) et de leur visualisation: Théoriquement, les scores-r(BP) sont tous situés entre -1 et +1. Les valeurs minimales sont marquées en bleu foncé, alors que les valeurs maximales appa-raissent en rouge. En ligne générale, la signification des deux pôles chromatiques est la suivante: Rouge: convergence parfaite des deux «énergies»: les deux variables se trou-vent «au pas cadencé», elles ont parcouru la même évolution à travers le temps.

29 Pour tous les détails techniques voir notre contribution séminale de 2005.

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Bleu: grande divergence entre les deux «énergies»: les deux variables sont en nette opposition, elles ont pris des évolutions différentes à travers le temps30, dues surtout à des influences «externes» (facteurs31 historiques, politiques, démographiques économiques etc.).

4.6.1. La corrélation entre les données linguistiques (de type scripturaire et dialectal) et les dimensions euclidiennes du domaine d’oïl (planche 11).

Les similarités linguistiques telles qu’elles ont été mesurées et présentées corres-pondent, dans cette nouvelle perspective, à des énergies qui se sont développées, sous le coup de l’activité langagière de l’HOMO LOQUENS, le long des dimensions du temps et de l’espace. Évidemment, cette activité s’est déroulée sous le coup de certaines régularités (ou même: de lois) d’origine anthropique.

Quand, par contre, l’on considère le même réseau du point de vue de la géometrie euclidienne en établissant les distances (ou proximités) entre tous les noeuds (= points) de ce réseau, l’on obtient le bilan de l’étalement d’une énergie carrément an-anthropique dans l’espace. Or, il est très intéressant de se pencher sur la question de savoir dans quelle mesure (et surtout: selon quelles modalités géographiques) ces deux sortes d’énergies con- ou divergent dans l’espace.

Les trois cartes de la planche 11 fournissent une réponse très claire à cette question. La distribution des couleurs rouge et orange – d’ailleurs très similaire entre les cartes de gauche et du milieu – suggère que dans la moitié occidentale du domaine d’oïl le changement linguistique se soit opéré d’un façon relative-ment «naturelle», alors que dans certains parages de l’Est (Champagne, Lorraine, Wallonie), le même changement s’est fait en désaccord total avec les prémisses géométriques de l’espace. La raison première en est un dévelop-pement trop rapide ou trop lent – en bref: assez «dynamisé» – du changement linguistique.

La carte de droite, relative à la situation dialectale à la distance de six siècles par rapport aux deux cartes scripturaires précédentes, montre une situation quelque peu différente. Le dynamisme évolutif – symbolisé par les polygones en vert, bleu clair et bleu foncé – s’est déplacé vers le milieu du domaine d’oïl, alors que la zone à évolution «naturelle» a été ou bien refoulée vers l’ouest ou bien implantée de toutes pièces à la périphérie septentrionale (Wallonie, Picardie) et orientale (Franche-Comté) du domaine d’oïl. Surtout la dynamisation du Centre, survenue entre 1300 et 1900, correspond parfaitement à nos connaissances antérieures de l’histoire de la langue française.

30 Par «évolution différente», l’on peut entendre un changement linguistique soit plus rapide soit

plus lent par rapport à un modèle théorique (ici: la gestion euclidienne de l’espace). 31 Le concept de «facteur» a deux acceptions: positive et négative. Il inclut donc tant l’idée de

dérangement (ou perturbation) que celle de promotion, d’essor ou d’encouragement.

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4.6.2. Les corrélation réciproques entre les corpus non littéraires, littéraires et dialectaux (planche 12)

Évidemment, il est légitime de se poser la question de savoir de quelle manière con- et divergent les trois stocks de données à notre disposition: corpus scripturaire non littéraire (DEES 1980), corpus de localisation de type littéraire (DEES 1983) et le corpus-ALF. Comme l’application des calculs de corrélation présuppose l’existence de trois matrices de similarité carrées aux dimensions parfaitement identiques, il a fallu retrancher deux points (ou: vecteurs) de la matrice de similarité du corpus de localisation: nous en avons donc enlevé les P. 87 (anglo-normand) et 37 (Aisne). C’est pourquoi les polygones respectifs apparaissant, sur la carte du milieu de la planche 12, en gris32.

La carte de gauche se réfère à la paire documents non littéraires (DEES 1980) – dialectes de l’ALF, la carte au milieu à la paire documents littéraires de localisation (DEES 1983) – dialectes de l’ALF, et la carte de droite à la paire documents non littéraires (DEES 1980) – documents littéraires de localisation (DEES 1983). Ce qui, au premier coup d’oeil, saute aux yeux, est la grande ressemblance entre les structures de base (tachetées) des cartes situées à gauche et au milieu. Comme elles montrent l’éventuel «pas cadencé» qui pourrait (ou: aurait pu) s’instaurer entre deux sortes de gestion scripturaire du domaine d’oïl et la gestion dialectale du même espace à la distance de six siècles, et que ces deux comparaisons sont, toute somme faite, assez précaires, cette ressemblance dans les grandes lignes est d’autant plus étonnante. En l’occurence, la précision de la coincidence spatiale des respectives con- et divergences géographiques compte moins que le caractère accidenté général des deux cartes.

En recourant au concept, évoqué plus haut, du «substrat dialectal générateur» (SDG), lequel aurait pu influer sur la genèse des scriptae médiévales, surtout des XIIe et XIIIe siècles, l’on peut associer les polygones rouges à des endroits où l’action du SDG était plutôt forte, alors que le contraire est vrai pour les polygones en bleu. À souligner aussi la convergence relativement grande entre la scripta (médiévale) et le dialecte (moderne) dans l’Ouest et le Centre.

L’importance de la carte de droite, pourvue d’une structure très claire, est cir-conscrite aux XIIe et XIIIe siècles: elle montre le rapport géographique qui existe entre un très grand nombre de productions scripturaires, non littéraires d’un côté, et littéraires de l’autre. L’implantation spatiale des parages divergents (en bleu) et convergents (en rouge) est très nette. Vu que nous savons depuis longtemps que les scriptae non littéraires collaient de plus près aux coordonnées du temps et de l’espace, que ne le faisaient les scriptae littéraires – plus ouvertes à des solutions graphiques géographiquement plus «enveloppantes» – l’interprétation

32 Autre remarque d’ordre technique: pour rendre la comparaison trilatérale aussi simple que

possible, nous avons opté pour une visualisation à deux paliers. Cette simplification permet de mieux faire ressortir l’essentiel du message classificatoire des trois cartes.

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34 Hans Goebl, Pavel Smečka

de la structure de de la carte de droite doit se limiter au constat que, selon les apports de la DM corrélationnelle, les plus grandes différences entre ces deux sortes de scriptae occupaient l’est et le centre du domaine d’oïl. Durant le haut Moyen Âge, ces deux parages hébergeaient, sans l’ombre d’un doute, les plus grands dynamismes linguistiques.

5. Conclusion

Des analyses-DM présentées il résulte avec netteté que l’ensemble des calculs de localisation effectués par A. Dees en novembre 1983, constitue une base de données hautement fiable qui dispose de la plupart des atouts de la version électronique de l’atlas scripturaire de 198033. C’est que sur la base de ces calculs de localisation, nos expériences-DM antérieures – faites à l’aide de l’atlas de 1980 et d’un réseau élagué de l’ALF – ont pu être réitérées et pleinement confirmées dans les grandes lignes.

Il en résulte, une fois de plus, que le domaine d’oïl médiéval tel qu’il ressort des deux collections scripturaires réunies par A. Dees en 1980 et 1983, dispose de structures spatiales bien définies que nous considérons comme étant l’émanation directe d’un comportement communicatif spécial des scribes de cette époque, appelé par nous «aménagement (ou: gestion) linguistique de l’espace». En outre, nous considérons que les mécanismes de la gestion scripturaire de l’espace telle qu’elle a été pratiquée par les scribes du Moyen Âge correspondaient dans une grande mesure à ceux que les dialectophones utilisaient du temps de l’ALF (et plus tard). Évidemment, ces constations se réfèrent exclusivement aux structures quantitatives «profondes» des corpus examinés, et ne touchent en aucune manière aux respectives structures «de surface».

Métaphoriquement parlant, la différence entre ces deux niveaux de structure est la même qui court entre la surface et les profondeurs des océans de notre planète dont nul n’osera nier la nature foncièrement systémique et en même temps cohérente. Ce qui est observable, de la part des passagers d’un navire «en péril de mer», à la surface de l’océan lors d’une tempête de la force 12, ne correspond en aucune manière à ce qui se passe, au même moment et à l’intérieur du même système, à 1000, 100 ou même 10 mètres de profondeur où, aux dires des océanographes, il règne un calme presque complet. Il s’agit là de deux états différents, mais co-existants du même système. C’est ainsi que la DM

33 Malgré tous ces avantages, les calculs de Dees de 1983 ne peuvent pas combler entièrement la

lacune créée par la perte des données électroniques de l’atlas scripturaire de 1987. Celles-ci offraient, tout comme la matrice de données de l’atlas de 1980, la possibilité de considérer séparément certains groupes d’attributs, tels que, p. ex. les attributs vocaliques, consonantiques et morphologiques. N’oublions pas que les 517 attributs utilisés dans l’atlas de 1987 couvrent surtout les domaines de la morphologie et de la syntaxe sans négliger pour autant la phonétique. La perte de la matrice de données respective est d’autant plus regrettable.

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Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl

35

permet d’explorer la profondeur de structures (ou systèmes) dont on n’a connu jusqu’alors que la surface.

Remerciements

– Traitement informatique et dialectométrique des 222 profils de localisation établis par Anthonij Dees en novembre 1983 à Amsterdam: Pavel Smečka (Salzbourg).

– Élargissement et correction du réseau polygonal du domaine d’oïl médiéval: Pavel Smečka et Bernhard Castellazzi (Salzbourg).

– Création et mise à jour périodique du logiciel VDM («Visual DialectoMetry»): Edgar Haimerl (Seattle, EAU).

– Confection de tous les graphiques de cet article: Werner Goebl (Vienne). – Toilette stylistique de mon texte français: Stéphanie Lescure (Marbourg, Allemagne). – Appui financier de nos recherches scripto- et dialectométriques: projet 18365 du

«Fonds zur Förderung der wissenschaftlichen Forschung» (FWF) [Fondation autrichienne pour la recherche scientifique] (Vienne).

Que tous les personnages mentionnés ci-dessus ainsi que l’organisme du FWF reçoivent ici l’expression de ma profonde gratitude.

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Trois regards dialectométriques sur l’aménagement géolinguistique du domaine d’oïl 43

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I[1]

jk)

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