La monture des saints cavaliers dans l'art Byzantin.pdf

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  • LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS

    DANS LART BYZANTIN

    CATHERINE VANDERHEYDE(Universit de Strasbourg, UMR 7044 et Universit libre de Bruxelles)

    RSUM. Fonde sur une slection dexemples, notre enqute sintresse la reprsentation de la monture des saints cavaliers depuis la priode protobyzantine jusquau XVe sicle. Ces images appartiennent plusieurs domaines GHODUWE\]DQWLQHWJXUHQWOHVVDLQWV(XVWKDWH7KpRGRUHMercure, Georges, Dmtrios, Serge mais galement cer-tains empereurs sous les traits de saints militaires. Les re-SUpVHQWDWLRQV WDQW{WGpWDLOOpHV WDQW{W VLPSOLpHVGH ODparure et de lquipement du cheval de ces saints cavaliers varient lgrement suivant lhistoire des rgions consid-res. Croise avec celle des textes, leur tude permet de GpFHOHUGHVLQXHQFHVLVVXHVGXPRQGHPXVXOPDQHWGHlOccident mdival. Lexamen de ces images sur une lon-gue dure rvle la gense dun type iconographique et la manire dont il simposa partir du XIIe sicle.

    ABSTRACT. Based on a selection of examples, our in-quiry deals with the representation of the horse equipment of warrior saints from the early byzantine period until the 15th&HQWXU\7KHVHSLFWXUHVEHORQJWRYDULRXVHOGVRIByzantine art and represent Saint Eusthatius, Saint Theo-dore, Saint George, Saint Demetrius, Saint Sergius and some emperors who are represented as warrior saints. The picture of the horses equipment and decoration, sometimes GHWDLOHGVRPHWLPHVVLPSOLHGGHSHQGRQWKHKLVWRU\RIthe region in question. Both texts and pictures show the LQXHQFHVRIWKH0XVOLPZRUOGDQGWKHPHGLHYDO:HVW%\analyzing these pictures over a long period we can under-stand the origin of an iconographic type and how it became the most common by the end of the 12th Century.

    ** *

    Les reprsentations de chevaux dans lart byzantin se caractrisent gnralement par un grand soin accord la JXUDWLRQPLQXWLHXVHGHODSDUXUHGHFHWDQLPDO(QWp-moigne par exemple la reprsentation de lempereur che-val1. Ds les dbuts et tout au long de lhistoire byzantine,

    1. Cette image nest pas une innovation iconographique byzantine en soi puisque la reprsentation de lAdventus, commmorant une entre solennelle de lempereur triomphant, tait dj largement diffuse lpoque romaine, cf. GRABAR 1936, p. 45-54.

    ces images montrent un cheval richement caparaonn. Les dtails de lornementation du cheval sont voqus dans les WH[WHVTXLRQWWUDLWDX[FpUpPRQLHVRIFLHOOHV'DQVVRQLivre des Crmonies, Constantin Porphyrognte dcrit les processions du lundi de Pques au cours desquelles lempereur monte un cheval recouvert dun harnachement dor, de pierres prcieuses et orn de perles. la queue et aux quatre pieds de son cheval sont attachs des rubans de soie. Les hauts dignitaires qui lentourent montent des che-vaux caparaonns dune cotte de mailles2.

    Les textes qui dcrivent les cadeaux diplomatiques nous informent que des lments de parure pour chevaux taient frquemment offerts. Parmi les animaux changs entre lempereur byzantin et les autres souverains, le cheval oc-cupe la premire place. Nous apprenons ainsi que le gou-verneur musulman de Damas, passe sous domination E\]DQWLQHHQRIIUHj-HDQ7]LPLVNqVFKHYDX[FDSD-UDoRQQpVHQpFKDQJHGHVFKHYDX[GHSDUDGHGRQWOHJUDWLHlempereur3. Plus tard, en 1176, le sultan Kilij Arslan offre Manuel Ier Comnne un cheval tout harnach et orn de brides argentes ; le texte crit par Nictas Choniats pr-cise par ailleurs que ce cheval nest utilis que pour les FpUpPRQLHVHWOHVSURFHVVLRQVRIFLHOOHV4. Lquipement du cheval fait galement partie des objets changs : lempe-reur Romain Ier Lcapne fait envoyer au calife al Muizz quatre selles luxueuses : lune faite de soie noire, orne dtriers dors et dune pice de jaspe blanc assortie aux rnes. Le luxe de ces parures est mettre en relation avec le milieu imprial o le cheval est avant tout un animal de prestige et de parade li au triomphe et au statut de lem-pereur. Il semble bien que dans limagerie byzantine, le cheval soit un des rares animaux associs au reprsentant de Dieu sur terre, ce qui lui confre une dimension supra-

    2. Constantin Porphyrognte. Le livre des Crmonies, livre I, chapitre 10 (d. VOGT, p. 72-73). La description des crmonies du mercredi de la msopentecte indique aussi que lempereur monte un cheval recouvert dun harnachement dmaux et de gemmes sur fond or et enrichi de perles, et aux quatre pieds ainsi qu la queue duquel pendent des rubans de soie, cf. Ibid., livre I, chapitre 26, p. 92-93.

    3. DROCOURT 2004, p. 68. CANARD 1961, p. 295.4. DROCOURT 2004, p. 68 et 79, n. 69 ; Nictas Choniates, Historia,

    XI/1 (d. VAN DIETEN, CHFB, p. 189).

  • 202 CATHERINE VANDERHEYDE

    animale qui a dj t mise en vidence dans plusieurs tudes5.

    Mais quen est-il de la monture des saints cavaliers ? /HVLPDJHVGHFHVGpIHQVHXUVGHOD)RLHWGHVGqOHVOHVDVVRFLHQWKDELWXHOOHPHQWDX[VROGDWV4XHUHqWHOpTXLSH-ment de leur monture ? Est-il comparable celui du cheval GHOHPSHUHXUHWGRQFJpGDQVXQHDWWLWXGHGHSDUDGH"Ou, au contraire, rvle-t-il des usages de la cavalerie de OpSRTXH"3HXWRQGpFHOHUGHVLQXHQFHVGXPRQGHRFFL-dental ou des habitudes en usage chez les cavaliers musul-mans dans certains lments de leur parure ? Cest ces questions que cette tude voudrait rpondre en examinant une slection dimages de saints cavaliers. Les reprsenta-tions trop schmatiques de ces derniers graves sur les amulettes en bronze, sur les mdaillons en verre et sur les enkolpia ont t volontairement cartes6. En revanche, les tmoignages fournis par les fresques et les exemples issus des arts somptuaires ont t largement exploits en tentant de respecter, pour chaque saint cavalier, un ordre chrono-logique.

    I) SAINT EUSTHATE

    Saint Eusthate est un saint cavalier dont liconographie du cheval varie suivant les reprsentations. Il est peint dans plusieurs glises rupestres de Cappadoce dont la datation est comprise entre les VIIe et IXe sicles7. Sur la paroi orien-tale de la nef de lglise funraire de Kurt dere, qui date probablement du VIIIe sicle, on le distingue sur un grand cheval blanc qui semble galoper dans les airs (Fig. 1)8. Luniforme du saint, reprsent de face, fait songer celui des cavaliers perses comme lindique son couvre-chef. Il poursuit un cerf, entre les bois duquel va se rvler le Christ, pisode qui entranera, selon la lgende, la conver-sion de ce gnral romain. Le cheval du saint est blanc et prsente une petite tte disproportionne par rapport un corps lanc. Notons dj que la couleur blanche du destrier HVWXQHFDUDFWpULVWLTXHUpFXUUHQWHGDQV ODJXUDWLRQGHVchevaux de plusieurs saints que nous examinerons. Cette couleur est aussi celle gnralement attribue au cheval de lempereur et, durant lAntiquit, tait celle rserve aux chevaux sacrs en Perse et aux attelages des triomphateurs Rome9. Si la fresque de Kurt Dere nest plus trs bien conserve, certaines pices du cheval dEusthate sont vi-sibles : le licol, la selle attache au poitrail par une sangle et larrire par une culire. Dans lglise Saint-Jean Gll Dere, dont les fresques sont dates du Xe sicle, le

    5. DROCOURT 2004, p. 79, n. 72 ; PASTOUREAU 1985, p. 142.6. Certaines de ces amulettes sont reproduites dans louvrage de

    MAGUIRESJHW'HX[mdaillons en verre sont dcrits, reproduits et compars avec dautres par FOSKOLOUSJ

    7. Hagios Stephanos prs de Cemil ; glise funraire de Kurt Dere ; Saint-Jean-Baptiste Cavusin ; glise proche de Gzelz ou Mavrucan n 3, cf. JOLIVET-LVY 1997, p. 27-29.

    8. JOLIVET-LVY 1997, p. 29. Cette reprsentation rappelle celle des cavaliers persans montant des chevaux blancs dits au galop volant , cf. VELMANS 2009, p. 235.

    9. JOLIVET-LVY 2008, p. 359, n. 9.

    cheval dEusthate est peint en blanc, larrt devant le cerf que le saint menace de sa lance (Fig. 2). Son corps lanc HVWSDUFRXUXGHQHVOLJQHVFLUFXODLUHVJULVFODLUTXLOXLconfrent un aspect stylis. Le harnachement de tte parat inexistant. Cette scne orne aussi les manuscrits comme en tmoigne par exemple une miniature du psautier du mo-nastre du Pantocrator au Mont Athos dat de 857-865 (Fig. 3). Dress sur ses jambes arrire, prt ruer, le cheval du saint est manifestement effray par la vision quil peroit linstar de son matre. Mme sil ne sagit pas dun cheval de parade, son harnachement comporte des lments dco-ratifs : une imposante selle bleue pommeau et troussequin reposant sur un tapis de selle rouge ; lensemble tant bien PDLQWHQXSDUGHODUJHVVDQJOHV[pHVjODYDQWjODUULqUHet sous le cheval10. Le licol comporte un frontal, une mu-serolle et un sous-gorge. Les membres infrieurs de lani-mal sont entours de rubans rouges. Sur dautres minia-tures, telle celle du mnologe du monastre dEsphigmnou au Mont Athos, dat des XIe-XIIe sicles11, le cheval est re-prsent au galop, comme indiffrent la vision dEusthate et ne montre aucun signe de frayeur (Fig. 4). Par rapport la miniature prcdente, son harnachement est plus impo-sant et comporte un bridon de parade, un mors de bride12 et une selle jaune pommeau et troussequin qui enveloppe le bassin du cavalier. Notons que cette dernire npouse pas du tout la forme du dos du cheval, ce qui explique la ncessit de la maintenir par une large sangle passant sous le ventre de lanimal. Les lments de parure sont inexis-tants ; seule la queue du cheval est noue.

    II) SAINT THODORE

    Limage de saint Thodore cheval tuant le dragon ap-parat assez tt : Catherine Jolivet a bien montr que lico-nographie de ce saint, particulirement populaire en Cap-padoce, nillustre pas un pisode textuel mais lide de la victoire du Bien sur le Mal13. Ce thme incarn par un cavalier terrassant son adversaire est connu depuis lAnti-quit et largement rpandu sur les amulettes. Cest ici lico-nographie qui prcde et modle les textes ultrieurs. Le premier rcit o le combat de Thodore avec le dragon est mentionn est celui de la Vita et des Miracles de Thodore Tiron crit aprs 754 (BHG 1764). Bien que lexistence de versions plus anciennes de la lgende ne soit pas exclure, ce type iconographique semble simposer assez tt14. En

    10. GALAVARISSJ/HW\SHGHVHOOHUHSUpVHQWpVXUcette miniature constitue manifestement un lment dapparat utilis ds lpoque protobyzantine dans les reprsentations triomphales de lempereur cheval, cf. GROTOWSKI 2010, p. 385-386.

    11. IbidSJ12. Il semble que ce soit partir du IXe sicle que le mors de bride

    branches, qui constituait un rel progrs dans la conduite du cheval par rapport au mors de bridon, ait t reprsent V\VWpPDWLTXHPHQWGDQVOHVDUWVJXUpVE\]DQWLQVFILEFEBVRE DES NOTTES, p. 189. Je remercie Catherine Rommelaere de mavoir signal cet article.

    13. JOLIVET-LVY 2008, p. 362.14. WALTER 1999, p. 180-183.

  • LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS DANS LART BYZANTIN 203

    tmoigne lune des plaques en terre cuite retrouve Vinica HWFRQVHUYpHDXPXVpHGH6NRSMHGDWpHGHODQGXVe ou du dbut du VIe sicle (Fig. 5)15. Thodore, vtu du costume militaire, foule laide de son cheval un ennemi allong sur le sol. Le saint a la jambe droite plie vers larrire et tient dans sa main droite une lance qui transperce la tte GXQGUDJRQJXUpVRXVODIRUPHGXQVHUSHQW&HWWHFRP-position illustre clairement linscription place au-dessus de la scne qui proclame sa victoire sur le dragon. Le har-nachement du cheval ne comporte pas dtrier et se limite un tapis de selle et une croupire laquelle pendent trois motifs circulaires orns dtoiles.

    Parmi les plus anciennes images de saints cavaliers peintes dans les glises rupestres de Cappadoce, il faut PHQWLRQQHUFHOOHGH7KpRGRUHJXUpjFKHYDOHQWUDLQGHterrasser le dragon16, comme le montre par exemple une fresque de lglise Ieridere du village de Baheli, au sud du village dUrgp, date du IXe sicle (Fig. 6)17. Ds les IXe-XeVLqFOHVVDLQW*HRUJHVHVWVRXYHQWJXUpDX[F{WpVGHsaint Thodore aux prises avec un dragon polycphale, FRPPHRQSHXWOHYRLUj3UHQOLVHNLNLOLVHGDQVODYDOOpHdIhlara (Fig. 7). partir du XIe sicle, cette composition symtrique des deux cavaliers est trs rpandue en Cappa-doce ainsi que dans les autres rgions orientales de lempire byzantin, telles la Russie, la Gorgie et lArmnie o elle est sculpte sur les faades des glises, ce qui souligne encore davantage son caractre apotropaque18. En Cappa-doce, limage des deux saints cavaliers affronts fait no-WDPPHQWSDUWLHGXSURJUDPPHGHVIUHVTXHVGH6DNONLOLVH(ou Greme 2a)19GH

  • 204 CATHERINE VANDERHEYDE

    sentations des autres lments du harnachement des mon-tures des saints cavaliers de Cappadoce, tels les mors ou les triers, ne sont pas assez dtailles pour les rapprocher des descriptions fournies par les textes. De manire gn-rale, les tmoignages archologiques ou iconographiques VRQWPDOKHXUHXVHPHQWODUJHPHQWLQVXIVDQWVSRXUQRXVpermettre de reconstituer le harnachement des chevaux des Arabes au cours des priodes ommeyyades et abbassides.

    Il convient aussi de mentionner une image des saints 7KpRGRUHHW*HRUJHVJXUpVjFKHYDOOpJqUHPHQWGLIIpUHQWHde celles dj observes en Cappadoce. Celle-ci, date des IXe-Xe sicles, est peinte sur les volets latraux dun trip-tyque conserv au monastre Sainte-Catherine au Sina (Fig. 10)27. Les deux saints ainsi que leurs chevaux sont reprsents dans une mme attitude voquant le triomphe militaire, rappelant clairement liconographie impriale. Seul leur adversaire diffre : saint Thodore pointe sa lance surmonte dune croix vers un dragon-serpent tandis que saint Georges transperce la tte dun homme barbu, aux FKHYHX[EODQFVLGHQWLpj'LRFOpWLHQ28. Le mal est ici iden-WLpDXSDJDQLVPH/HVGHX[FKHYDX[PDUFKHQWDXSDVHWapparaissent assez petits par rapport aux cavaliers ; leur tte est tourne vers larrire, leur bouche est entrouverte et les dents de leur mchoire infrieure sont visibles, ce qui semble leur donner un air narquois lgard des vaincus quils foulent. La couleur de leurs robes et certains lments de leur harnachement, telles la forme de leurs tapis de selles et la couleur de leurs selles, sont lgrement diffrents des reprsentations mentionnes ci-dessus. Notons que le che-val de Thodore porte une croix latine patte sur le poitrail et un foulard nou lencolure. Ces mmes lments de-vaient se retrouver sur le cheval de saint Georges, malheu-reusement moins bien conserv.

    III) SAINT MERCURE

    Comme latteste la victoire de saint Georges sur Diocl-tien sur lun des volets du triptyque du monastre Sainte-Catherine, le saint cavalier symbolise aussi le combat contre le paganisme. Le motif de saint Mercure tuant Julien lApostat se rattache troitement cette conception. Ce saint martyris sous Dce est surtout devenu populaire la suite dun miracle posthume rapport par Jean Malalas au

    27. WEITZMANN % S SO;;,;;&9,,;&9,,,

    .:HLW]PDQQVXJJqUHXQHLQXHQFHJpRUJLHQQHVH[SOLTXDQWpar la prsence de moines gorgiens au Sina. Sur plusieurs icnes de Gorgie, saint Georges est en effet reprsent en train GH WXHU XQSHUVRQQDJHQRQ FRXURQQp LGHQWLp j'LRFOpWLHQcf. WEITZMANN 1976, p. 72-73. Cette reprsentation tait rpandue dans les rgions orientales de lEmpire comme en tmoigne par exemple le bas-relief ornant la faade nord de lglise Sainte-Croix Aghtamar (Xe sicle), sur lequel on peut voir saint Georges cheval transperant de sa lance un homme allong sur le dos. Derrire lui sont sculpts deux autres saints cavaliers : saint Serge tuant une panthre et saint Thodore massacrant un dragon, cf. DER NERSESSIANSJet 50.

    VIe sicle29. Sur une miniature illustrant les Homlies de Grgoire de Nazianze (Paris, BNF, Grec 510, fol. 409 v), manuscrit copi Constantinople entre 880-886 pour lem-pereur Basile Ier, saint Mercure chevauche un petit cheval blanc assez muscl une impression habilement obtenue par la mise en relief de son poitrail et de sa gorge (Fig. 11)30. Mercure transperce de sa lance Julien lApostat, alors que son cheval est au galop. Il est intressant de noter que le harnachement du cheval du saint ne comporte aucun l-ment de parure ; seul le tapis de selle fonc contraste avec la robe claire de lquid. En revanche, celui de lempereur paen prsente une selle pommeau et troussequin incrus-te de pierres prcieuses. On notera aussi que la couleur blanche est rserve au cheval de saint Mercure. Une icne reprsentant le mme thme est conserve au monastre Sainte-Catherine au Sina (Fig. 12)31. Son style fait songer aux miniatures ornant les manuscrits coptes des IXe-Xe sicles. Saint Mercure et son cheval blanc la crinire noire sont peints dans une attitude de parade : le saint est reprsent de face, le visage et le haut du corps, proportion-nellement plus grands que le bas du corps, tandis que le FKHYDOGHSUROOqYHODMDPEHDQWpULHXUHJDXFKH/DVHOOHrouge, de forme ovale, voire oblongue, contraste avec le WDSLVGHVHOOHQRLUTXLFRXYUHSUHVTXHWRXWOHDQFGXFKHYDODes sangles dores, soulignes de rouge et de noir, passent sous le tapis de selle. Des trivires prolonges par des triers triangulaires sont accroches la partie infrieure de la selle. On observe un lment de parure particulier attach au pommeau et au troussequin de la selle, constitu dune cordelette rouge, laquelle pendent de petites clo-chettes et des croix dores, ornant lencolure et la croupire du cheval32. Les traits du cheval yeux, nasaux et chan-frein sont souligns en rouge. Les rnes sont attachs XQPRUVGHEULGHGRUpHWGHX[GRXEOHVOHWVVRQWDFFURFKpVau licol rouge.

    Saint Mercure chevauche un cheval beaucoup plus fou-gueux sur une fresque date probablement des XIIe-XIIIe sicles, situe dans la cathdrale de Faras en Nubie, dans lactuel Soudan (Fig. 13)33. Du cheval34, la robe brun

    29. Jean Malalas, Chronographia, d. PG 97, col. 65-717 (Clavis Patrum Graecorum n 7511). Pour une prsentation sommaire de la lgende de ce miracle posthume, fond sur un anachronisme et sur une confusion de noms entre deux saints, cf. Vies des saints et des bienheureux 1954, t. 11.

    30. WEITZMANNSJ31. Dimensions de licne : (H. 42,2 cm ; l. 37,2 cm ; p. 1,7 cm),

    cf. WEITZMANN Q%SSO;;;,HW&,9 3/ *URWRZVNL D ELHQ PRQWUp TXH OD UHSUpVHQWDWLRQ GH

    clochettes ornant la sangle du poitrail du cheval que lon peut galement voir Faras (Fig. 13) trahissait des coutumes particulires aux provinces sud-orientales de lEmpire qui sont attestes par les trouvailles archologiques effectues en Nubie et Doura Europos, cf. GROTOWSKI 2010, p. 387-389, n. 35 et n. 36.

    33. Bien quaucune inscription ne permette didentifier le FDYDOLHUGHVJUDIWLLQYRTXDQWVDLQW0HUFXUHVLWXpHVVRXVFHWWHreprsentation indiquent que le cavalier peint tait bien ce saint, cf. SEIPEL 2002, n 26, p. 93-95.

    34. Signalons quune autre reprsentation de cheval sans saint cavalier est conserve dans cette cathdrale (SEIPEL 2002, n 28, SJ&HWDQLPDOpWDLWWUqVYpQpUpj0HURsVRXVOHV

  • LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS DANS LART BYZANTIN 205

    clair, dress sur ses jambes arrire, se dgage une impres-sion de puissance. Celui-ci effectue un mouvement de tor-sion de sa tte vers la droite, tandis que ses jambes ant-rieures semblent venir frapper la victime allonge sur le sol. Saint Mercure, le haut du corps pench vers lavant, transperce de sa lance Julien lApostat. Les lments de SDUXUHGXKDUQDFKHPHQWGXFKHYDOVRQWDVVH]UDIQpVHWrichement colors en vert, brun, blanc et jaune : la bordure de la selle est orne de pierres prcieuses vertes et rouges cernes de perles blanches ; la croupire et au collier de gorge pendent de petits rubans verticaux auxquels sont at-taches des pierres ocres et vert clair carres. Une petite FORFKH[pHSDUXQHFRUGHDXSRPPHDXGHODVHOOHSHQGDXcentre du poitrail de lanimal. Les sangles de lencolure sont ornes de rosettes et de perles et alternent avec des ranges de clochettes.

    IV) GNRAUX ET EMPEREURS REPRSENTS EN SAINTS GUERRIERS

    partir de la priode msobyzantine, les images de saints cavaliers guerriers se multiplient et se diffusent dans les rgions orientales de lempire (Gorgie, Armnie, Cap-padoce, Syrie, gypte)35. Nombreuses sont celles qui or-nent les parois des glises rupestres de Cappadoce, rgion frontalire de lempire et terre de garnisons. Limage des saints guerriers semble y avoir t particulirement popu-laire. Ces soldats du Christ, protecteurs contre les forces du Mal, taient manifestement assimils aux dfenseurs de lEmpire. Cest galement en Cappadoce quun valeureux gnral devenu empereur accde au statut de saint guerrier dans liconographie. En tmoigne le dcor peint de lglise GHdDYXLQFRQQXHVRXVOHQRPGH*UDQG3LJHRQQLHUCette glise rupestre a t peinte lors des campagnes mili-taires menes par Nicphore et son frre Lon contre les Arabes. Sur la paroi intrieure Nord, deux saints cavaliers F{WRLHQWXQHVpULHGHVDLQWVPLOLWDLUHVHWVRQWLGHQWLpVSDUdes inscriptions (Fig. 14)36 : Jean basileus, nombreuses annes et seigneur, secours ton serviteur Mlias magis-tros . Ces deux cavaliers ne sont autres que Jean Tzimis-NqVJpQpUDOGHOHPSHUHXU1LFpSKRUH3KRFDVGHYHQXHP-pereur de 969 976, et Mlias lArmnien, un autre JpQpUDOGHODUPpHG$VLH/HIDLWTXHOLQVFULSWLRQTXDOLH-7]LPLVNqVGHEDVLOHXVVXJJqUHTXHOOHDXUDLWpWpUH-peinte aprs son avnement au trne37 et quil aurait t bien peint au dpart en tant que combattant de lEmpire, ce qui lui donnait en quelque sorte le droit dtre assimil aux autres saints militaires dans le programme iconographique de lglise. Il est clair que le contexte historique rgional de la Cappadoce, terre de lutte contre les Arabes, a suscit la reprsentation dimages analogues que lon ne retrouve

    Koushites), o il tait mis en relation avec le culte du soleil. Dans le panthon de lgypte ancienne, la reprsentation du cavalier est dj bien prsente comme en tmoigne celle dHorus transperant un monstre, cf. SCHOLZ 1992, p. 89-90.

    35. VELMANS 2009, p. 233, n. 1.36. THIERRY 1985, p. 477-484, sch. 3 et 4.37. JOLIVET-LVY 1997, p. 65.

    pas dans dautres rgions de lEmpire. En tmoignent plu-sieurs reprsentations, malheureusement trs mal conser-ves, de saint Constantin. Alors que celui-ci est habituelle-PHQWJXUpDX[F{WpVGHVDPqUH+pOqQHLOHVWUHSUpVHQWp cheval, couronn et une lance la main dans trois glises cappadociennes38. La prsence de ces saints gnraux ou HPSHUHXUVJXUpVHQFDYDOLHUVGDQVOHVIUHVTXHVGHVpJOLVHVde Cappadoce peut tre interprte comme des invocations en faveur des armes byzantines dans leur lutte contre les Arabes. Par ailleurs, il faut rappeler que cest en Cappadoce que se concentrait le plus grand nombre de haras impriaux pour lOrient, bien quil en existt aussi en Thrace et en Phrygie39. Les chevaux cappadociens taient notamment rputs pour leur rapidit lors des courses et pour leur cou-rage sur le champ de bataille40.

    Hormis Constantin, le prophte-roi David, considr comme lanctre du Christ mais aussi comme le modle des empereurs byzantins et auquel ces derniers sapparen-tent volontiers, est parfois reprsent cheval, lors de sa victoire contre Goliath41. Ces rares images dempereurs ou GH SURSKqWHVURLV JXUpV HQ VDLQWV FDYDOLHUV VRQW GRQFproches de celles du thme antique de lempereur victo-rieux, comme latteste par exemple le couvercle du coffret en ivoire conserv dans le Trsor de la cathdrale de Troyes et dat de la premire moiti du XIe sicle, apoge de la Renaissance macdonienne42.

    V) SAINT GEORGES TRIOMPHANT ET PARADANT

    Ds le XIe sicle, limage de saint Georges cheval se subdivise en trois variantes. La plus connue demeure celle du saint combattant le dragon43. Une autre, qui se diffuse principalement dans les rgions orientales de lempire by-zantin en guerre contre les Arabes, est celle du saint accom-pagn dun petit personnage, situ larrire de son cheval

    38. Comme en tmoigne par exemple une fresque de lglise de 0D]LN|\RXGDXWUHVSHLQWXUHVVLWXpHVGDQVGHVpJOLVHVSOXVtardives de Greme et reprsentant lempereur Constantin FKHYDODVVRFLpjGDXWUHVJXUHVGHVDLQWVpTXHVWUHV*|UHPHn 11 ou chapelle de Saint-Eusthate et Greme 13a, cf. SCHIEMENZ 1987, p. 43-86 ; JERPHANION 1925-1942, t. I, p. 600 : lauteur souligne le caractre exceptionnel de cette reprsentation peinte dans le narthex de la chapelle de Saint-Eusthate (Greme n 11).

    39. HYLAND 1999, p. 12 et 140.40. Oppien, Cyngtiques I, vers 166-200 (d. LALLIER 2009,

    p. 54-55). Je remercie vivement Amandine Cristina de mavoir communiqu cette rfrence.

    41. Au sujet de ces reprsentations encore mal connues du triomphe de David sur Goliath, o le prophte-roi est reprsent cheval, cf. IAMANIDZ 2005-2008, p. 31-43.

    42. EVANS 1997, n 141, p. 204-206. 43. Voir notamment ce sujet IMMERZEEL 2009, p. 149-155. Une

    coupe en cramique issue de Chypre est trs certainement dcore de la mme scne reprsente navement, cf. Byzanz 2010, n 392, p. 308. Signalons aussi une plaque sculpte conserve au Muse de Tarse en Cilicie reprsentant le mme thme et sur laquelle les appliques du harnachement du cheval sont clairement visibles, cf. SODINI 1987, p. 249-250, SO/;,,

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    HWLGHQWLpDXMHXQHKRPPHGH0\WLOqQHFDSWXUpSDUOpPLUde Crte44. La troisime, qui retiendra particulirement QRWUHDWWHQWLRQHVWFHOOHGXVDLQWJXUpVRXVOHVWUDLWVGXQcavalier victorieux. Il est intressant de constater qu par-tir du XIIe sicle, ce thme iconographique va connatre une large diffusion dans la peinture monumentale et dans les autres domaines de lart byzantin45. Une fresque encore bien conserve montrant cette image orne la paroi int-rieure nord-ouest de lglise des Saints-Anargyres Kas-toria (Fig. 15)466DLQW*HRUJHVHVWLGHQWLpSDUXQHLQVFULS-tion et se trouve reprsent dans une attitude de parade, arm dun superbe bouclier et dune lance pointe vers le haut. Sous sa cuisse droite, on distingue un tapis de selle dont la bordure dore est richement dcore. Il est certain TXHOHSDVVDJHGHVFKHYDOLHUVFURLVpVGDQVOHV%DONDQVDGLQXHQFHUFHW\SHGHUHSUpVHQWDWLRQV/Histoire anonyme de la premire croisade nous informe en effet que plusieurs FKHYDOLHUVFURLVpVPHQpVSDU%RKpPRQGGH7DUHQWHUHQWhalte Kastoria le 25 dcembre 109647. Bien que post-rieure de plus dun demi-sicle cet vnement, la fresque GHV6DLQWV$QDUJ\UHVWUDKLWXQHLQXHQFHRFFLGHQWDOHGDQVla posture de saint Georges. Celui-ci a clairement sa jambe droite tendue vers lavant et son pied serr dans ltrier. Cette position est caractristique des cavaliers occidentaux, comme en tmoigne par exemple le sceau de Florent de Hainaut dat du XIIe sicle (Fig. 16)48. Sur la fresque des Saints-Anargyres, le saint monte un cheval blanc dont il tient les rnes de la main gauche. Le peintre a russi rendre la puissance du cheval en soulignant dune manire exagre sa musculature par des accents semi-circulaires dans les tons gris. Sa crinire est ordonne en plusieurs

    44. MEINARDUS 1973, p. 148-151. Cette reprsentation est notamment largement rpandue Chypre ; voir ce sujet VELMANS 2009, p. 233-239. Une icne du British Museum, comportant ce thme et probablement ralise Chypre au milieu du XIIIe sicle, est particulirement reprsentative, cf. BUCKTON 1994, n 191, p. 177. Je remercie Lydie Hadermann-Misguich de mavoir signal cette uvre.

    45. Cette image se retrouve dans lorfvrerie la mme poque. En tmoigne par exemple une coupe en argent dor conserve au Muse de lErmitage. Sur le fond est grave limage de saint Georges la lance dresse, chevauchant son destrier lanc au galop, dot de longues trivires auxquelles pendent des triers triangulaires, cf. BANK 1977, n 215-217, p. 312-313.

    46. Un autre exemple, proche du saint Georges peint dans cette glise mais malheureusement trs dtrior, est fourni par une fresque de la lunette surmontant lentre occidentale de lglise 6DLQW*HRUJHVj.XUELQRYR/HWLWXODLUHGHOpGLFHUHSUpVHQWpen cavalier et dans une attitude de triomphe, arm dun bouclier et la lance dresse. De part et dautre de cette lunette, on repre OHV VDLQWV7KpRGRUH HW'pPpWULXVJXUpV j FKHYDO OD ODQFHgalement pointe vers le haut, cf. HADERMANN-MISGUICH 2005, SJ&RPPHODVXJJpUp/+DGHUPDQQ0LVJXLFKil sagit du mme peintre qui a sans doute uvr vers 1180 Kastoria et en 1191 Kurbinovo, cf. HADERMANN-MISGUICH 1975, p. 563-584 et 2005, p. 69-71.

    47. BRHIER 1924, p. 22-23.48. GERSTEL 2001 p. 268. La mme position du cavalier sobserve

    par exemple sur les sceaux du roi Henri III dAngleterre (1207-1272) ou sur ceux de Roger de Quincy, Earl de Winchester (1219-1264), cf. HYLAND 1999, p. 16.

    PqFKHVVRXSOHVEODQFKHVJULVkWUHV6DWrWHSHWLWHQHHWdont la peau semble laisser transparatre lossature grce aux rehauts gris, est particulirement expressive et trahit vivacit et nervosit : les yeux sont trs rapprochs et cer-ns de noir ; les nasaux prsentent des contours irrguliers et paraissent ainsi dilats. On notera labsence de muse-rolle. En revanche, le mors de bride semi-circulaire, le frontal et le bridon de parade sont peints en rouge et contrastent avec la robe blanche de lanimal.

    Les fresques ornant les glises des rgions de lempire byzantin domines par les Latins, telles Chypre ou le P-loponnse49, conservent de trs beaux exemples de cette reprsentation de saint Georges montant un cheval blanc dans une attitude de parade. Le succs de cette image est galement mettre en rapport avec la prsence des cheva-liers croiss dans ces rgions et atteste le dveloppement du culte de saint Georges. Ce dernier tait en effet considr comme le saint patron protecteur des Croiss. Une lgende circulait parmi ces derniers, selon laquelle saint Georges, accompagn des saints Mercure et Dmtrius, stait port la rescousse des Croiss, la tte dune arme cleste monte sur des chevaux blancs lors de la bataille dAn-tioche, le 28 juin 1098, et avait sem la terreur chez les Musulmans50. Limportance de saint Georges pour les La-WLQVLQVWDOOpVGDQVODSULQFLSDXWpG$QWLRFKHVHYpULHVXUune monnaie frappe durant le rgne de Roger de Salerne SRUWDQWOHIJLHGXVDLQWjFKHYDOFRPEDWWDQWlennemi51. la mme poque, la chanson dAspremont voque elle aussi laide apporte aux chrtiens par Georges et Mercure monts sur des destriers blancs52. Les pomes piques des croisades, telle par exemple la Chanson de Jrusalem, relatent galement ces exploits53. Ces victoires lgendaires sur les Sarrasins trouvent un cho jusquen France, dans plusieurs peintures murales des XIIe et XIIIe sicles54.

    Plusieurs glises chypriotes conservent encore des re-prsentations de saint Georges triomphant peintes aux XIIe-XIIIe sicles, priode au cours de laquelle lle est gouverne par les Latins55. Lune delles, particulirement bien conser-ve, orne la paroi sud du narthex de la Panagia Phorbiotissa j$VLQRX)LJ,OVDJLWGXQHIUHVTXHGHODQGXXIIe ou du dbut du XIIIe sicle caractre votif, comme lin-

    49. Plusieurs glises de cette rgion de Grce conservent limage de saint Georges, comme lancien monastre de Vrontamas en Laconie (XIIIe sicle), cf. GERSTEL SJ&HWWHfresque situe dans le narthex du katholikon montre saint Georges mont sur un cheval blanc parmi les sept saints cavaliers. Un grand soin est accord aux dtails du harnachement : bridon de parade, mors de bride longues branches pivotantes, selle, tapis de selle et triers perls. La tte du cheval est petite par rapport son encolure longue et large ; les clous de ses fers sont peints.

    50. DESCHAMPS 1947, p. 459 ; BRHIER 1924, p. 154 ; IMMERZEEL 2009, p. 147.

    51. IMMERZEEL 2004SJ52. BRANDIN 1921, p. 77-80.53. HATEM 1932, p. 259, 367 et ss.54. DESCHAMPS 1947, p. 454-474.55. En tmoigne par exemple lglise Saint-Antoine Kellia, prs

    de Larnaca, cf. SAMARAS 2002, p. 29 et 34.

  • LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS DANS LART BYZANTIN 207

    dique linscription qui mentionne le donateur de la fresque, Nicphore Kallias, gurisseur de chevaux. Saint Georges est reprsent victorieux dans une attitude de parade : il monte un cheval blanc, la lance pointe vers le haut ; son PDQWHDXURXJHRWWHGDQVOHVDLUV,OD OH WRUVHGHIDFHtourn vers le spectateur ; il est assis sur une selle dore pose sur un tapis de selle bleu fonc qui pouse la cam-brure du cheval. Celui-ci est en train de trotter lamble. Limpression de mouvement est accentue par la reprsen-tation de la tension de ses muscles marque par des accents beiges semi-circulaires sur sa cuisse. Sa tte (Fig. 18) est SHLQWHGHSUROPDLV VHVRUHLOOHV DSSDUDLVVHQWGH WURLVquarts ; procd qui anticipe le mouvement de torsion de sa tte et suggre la nervosit du cheval. Sa crinire est ordonne en longues mches qui ondulent lgrement ; elle est maintenue hauteur de son encolure par trois sangles ; les mches situes entre les oreilles sont plaques vers lar-rire pour induire un mouvement vers lavant. Ses yeux ressemblent ceux des tres humains : ils sont rapprochs et semblent surmonts de sourcils ; ses nasaux sont peine suggrs. Sa bouche est entrouverte et laisse apparatre lanneau et le montant dun mors de bride. Les brides de harnachement sont dores. Au milieu du frontal pend une perle.

    VI) IMAGES DE SAINTS CAVALIERS PARADANT : GEORGES, SERGE, BACCHUS, DMTRIOS ET THODORE

    Lattitude de parade et de triomphe qui caractrise les reprsentations de saint Georges et de son cheval va tre DGRSWpHSRXUJXUHUOHVDXWUHVVDLQWVFDYDOLHUVVXUSOXVLHXUVobjets, fresques et icnes dats des XIIe, XIIIe et XIVe sicles. Leur cheval trahit souvent des emprunts la mode et la technique de monte des cavaliers croiss.

    Limage de saint Dmtrios triomphant et cheval orne tant les murs des glises56 que des icnes orfvres57 et se retrouve galement sur les monnaies des empereurs de la dynastie des Palologues58. Observons par exemple ici une icne en statite pourvue dun encadrement en argent dor, conserve au palais des Armures de Moscou et date pro-

    56. Parmi ces reprsentations, signalons celle du cheval de saint Dmtrios peinte dans lglise des 40 martyrs, prs de Sparte (1304/1305), dont lquipement comporte des dtails insolites : le foulard entourant sa tte et nou sous lencolure fait penser la monture des chevaliers occidentaux participant des tournois, cf. GERSTELJ&HWpOpPHQWGHWLVVXHQWRXUHpJDOHPHQWles ttes de plusieurs montures de saints cavaliers reprsents sur des objets byzantins ou dans des fresques dats des XIIIe, XIVe et XVe sicles, cf. BANK 1977, n 196, p. 308-309 et GERSTEL 2001, p. 277, n. 86.

    57. Signalons notamment une icne en argent repouss, conserve Berlin et date du XIIe sicle, cf. WESSEL 1967, n 55 ; SAINT-MARCSJD

    58. Plusieurs monnaies dargent frappes sous le rgne des empereurs Jean V, Manuel II et Andronic IV portent en effet OHIJLHGHVDLQW'pPpWULRVjFKHYDOFIGRIERSON 1982, n 1515, 1516, 1522 et 1524, pl. 95. Je remercie Ccile Morrisson davoir attir mon attention sur la reprsentation de ce saint cavalier sur les monnaies de lpoque des Palologues.

    EDEOHPHQWGHODQGXXIIIe sicle (Fig. 19). Saint Dmtrios y est sculpt la lance pointe vers le haut chevauchant une monture marchant vers la droite, la tte baisse et la queue noue59. Le cavalier tire sur ses rnes auxquels est attach le mors de bride dont la pression provoque louverture de la bouche de lanimal. Les tentatives du sculpteur visant accentuer le relief du corps du saint et du cheval sont carac-tristiques de lart sous la dynastie impriale des Palolo-gues. Plusieurs icnes de saints cavaliers peintes au XIIIe sicle et conserves au monastre Sainte-Catherine au Sina, sont particulirement instructives lgard du har-nachement des chevaux et de lquipement de leur cava-lier60. Lune delles reprsente saint Serge61 cheval avec une donatrice agenouille (Fig. 20). Elle fut ralise lpoque des Croisades, Saint-Jean dAcre, vers 1260, et SUpVHQWHXQVW\OHTXHORQDTXDOLpGHYpQpWRE\]DQWLQ&Hdernier se caractrise par une clart graphique et une grande SUpFLVLRQGDQVOHUHQGXGHVFRQWRXUVGHVJXUHV/HFKHYDOELHQTXHJXUpHQWUDLQGHJDORSHUYHUVODGURLWHpWRQQHSDUVRQDVSHFWJpVRQOLFROHVWDWWDFKpXQPRUVGHEULGHen mtal dor ouvrag dont la forme est trs dtaille. La reprsentation des clous des fers avant du cheval est un lment concret qui trahit le souci de prcision du peintre. Ce mme dtail apparat sur les chevaux des saints Serge et Bacchus62 peints sur une icne biface ralise Saint-Jean dAcre vers 1280, au style trs similaire (Fig. 21). Les deux saints, reprsents sous les traits de croiss turcopoles, portent le diadme et le maniakion, insigne de leur fonction PLOLWDLUH6DLQW6HUJHXQFDUTXRLVUHPSOLGHqFKHVVXUOHdos, tient un tendard crois tandis que saint Bacchus

    59. BANK 1977, n 145-146, p. 297-298.60. Ces dernires ont particulirement bien t tudies par

    FOLDA 2007 et par IMMERZEEL 2003.61. Saint Serge fait partie des plus anciennes reprsentations de

    saints cavaliers. Bien quhabituellement reprsent avec le torque militaire, conformment au rcit transmis par sa Passio, ce martyr est aussi parfois reprsent cheval, cf. IMMERZEEL 2009, p. 146. Plusieurs petits objets, tels un sceau en plomb, des bracelets, produits la priode protobyzantine, vhiculent cette image, malheureusement trop schmatique pour pouvoir tirer des observations concrtes. Cette reprsentation particulire du saint parat surtout lie la ville de Resafa et sa rgion. Selon Elisabeth K. Fowden, la concentration de ce type iconographique cet endroit laisse penser que limage du saint cavalier correspondrait peut-tre une christianisation de la divinit militaire arabe Aziz dont liconographie est trs semblable (FOWDEN 1999, p. 39-44). Selon lauteur, saint Serge aurait repris le rle de protecteur divin des populations de cette rgion semi-dsertique assum jusque l par Aziz. Cette image est galement atteste dans les sources littraires, comme en tmoigne la Vie syriaque de Mar QardaghUpGLJpHjODQGXVIe ou au dbut du VIIe sicle.

    62. Limage des saints Serge et Bacchus cheval tait manifestement populaire dans les rgions orientales de lempire byzantin. En tmoignent notamment les fresques de lglise de Deir Mar Musa al-Habashi, au sud-est de Qara, en Syrie, UpDOLVpHVSDUOHSHLQWUH6DUNLVHQFIIMMERZEEL 2004, p. 47, SO/LQXHQFHGHVFKHYDOLHUVFURLVpVHVWPDQLIHVWHGDQVla monte de ces saints cavaliers, les jambes tendues vers lavant, ainsi que dans le mors de bride mtallique du cheval de saint Serge.

  • 208 CATHERINE VANDERHEYDE

    pointe sa lance vers le haut. Leurs chevaux ont des robes et des attitudes diffrentes : celui de saint Serge est blanc et trotte lamble ; celui de saint Bacchus est un palomino lanc au galop. Le harnachement des deux chevaux com-porte un mors de bride articul en mtal dor, des sangles dcoratives et une selle qui nest pas sans faire songer des pices occidentales mme si des lments archologiques nous manquent sur ce point. De part et dautre de cette selle, attachs sous le ventre du cheval, pendent des triers trian-gulaires en mtal recevant les pieds de chacun des cava-OLHUVDX[FKHYLOOHVGHVTXHOVVRQW[pVGHVpSHURQV8QHautre icne, peinte dans la mme rgion vers 1250 et dont OHVW\OHDpWpTXDOLpGHFURLVpIUDQFRE\]DQWLQJXUHles saints Thodore et Dmtrios cheval (Fig. 22). Chacun deux tient un long bton qui, lorigine, devait peut-tre arborer un tendard crois. Ils portent la chlamyde et le costume militaire byzantin mais ne sont pas arms. Lallure de leurs chevaux, marchant au pas ou trottant lamble, harnachs de rouge, apparat martiale. Une attention plus soutenue que dans les icnes analyses prcdemment est accorde au rendu de la musculature et aux articulations des jambes des chevaux. Le cheval de Thodore prsente un mors de bride articul. La position des deux chevaux nest pas adroitement adapte celle du paysage rocailleux auquel ils sont superposs plutt que vritablement inclus. Lattitude du cheval blanc de Dmtrios est nanmoins particulirement originale : la tte tourne vers larrire, il semble regarder le cheval du second saint. Une recherche similaire dans le rendu de la position des chevaux est vi-sible sur le feuillet de Fribourg-en-Brisgau (Fig. 23), dat GHODQGXXIIe sicle et dont la partie infrieure comporte un dessin au spia des saints Georges et Thodore che-val63 : la monture de saint Thodore tourne la tte vers celle de saint Georges. Les deux chevaux ne prsentent pas la mme attitude : celui de saint Thodore trotte lamble tandis que lautre galope. Lauteur de ce feuillet, probable-ment dorigine germanique, sest appliqu rendre le vo-lume et la musculature des chevaux. La selle soutient les hanches de chacun des cavaliers et semble inspire des modles occidentaux64. Une selle analogue, mais plus ri-chement dcore, rehausse le cheval de saint Georges Dia-sorites sur une icne le reprsentant en compagnie de saint Thodore Stratlates et du donateur agenouill, Georges Parisis (Fig. 24)65. Ces deux saints tiennent chacun leur lance pointe vers le haut la hampe de laquelle est atta-che une bannire croise. Le harnachement de leurs che-vaux, trottant lamble dans la mme direction, comporte plusieurs lments de parure : des rubans rouges et noirs sont nous aux pturons ; les brides et les triers sont in-crusts de perles. Des effets de contrastes de couleurs sont

    63. Comme le suggre J. Folda, lauteur du feuillet de Fribourg sest manifestement inspir dune icne reprsentant des saints cavaliers, cf. FOLDA 2007, p. 87-88.

    64. BABUIN 2007, p. 130-134. titre de comparaison, on signalera la selle de guerre utilise par Henri V dAngleterre (1387-1422), qui est dossier avec un haut pommeau lavant, cf. HYLAND 1999, p. 61.

    65. Selon J. Folda, cette icne aurait t ralise au monastre Sainte-Catherine ds 1225, cf. FOLDA 2007, p. 88 et p. 94-95, J

    obtenus par le traitement de la robe et du harnachement des chevaux : saint Georges monte un cheval blanc harnach de rouge ; saint Thodore un cheval palomino harnach de noir. Bien quun effort dans le rendu de la musculature des chevaux puisse tre observ, les membres sont mal propor-tionns par rapport au corps, la tte est trop petite et les \HX[VRQWJXUpVWURSSUqVGHOHXUFKDQIUHLQ

    /HVDOOXUHVGHVFKHYDX[VRPPHWRXWHUHODWLYHPHQW-ges et rptitives dans lensemble de ces reprsentations, sont gnralement lamble ou le petit galop. Lamble, pra-tiqu naturellement par certains chevaux, tait lallure favo-rite des voyageurs. Elle rendait le mouvement du cheval moins saccad que le trot puisque les deux jambes gauches du cheval se lvent en mme temps, puis les deux droites, et ainsi de suite 66. Le volume en trois dimensions et les proportions du corps de chacun des chevaux peint sur ces icnes manquent souvent de ralisme malgr certaines tentatives portant sur le model de ses membres. Il faudra DWWHQGUHTXHOLQXHQFHGDUWLVWHVLWDOLHQVWHOV38FFHOORou Pisanello, se rpande pour que laspect sculptural du cheval soit exploit partir de la seconde moiti du XVe sicle par les peintres dicnes crtoises reprsentant des saints cavaliers, comme en tmoigne par exemple une icne conserve au Muse de la Panagia Antivouniotissa Corfou67.

    CONCLUSION

    Lensemble des images tudies prsente une iconogra-SKLHGXVDLQWFDYDOLHUTXLORLQGrWUHJpHVDYqUHPRLQVstandardise que ne pourrait le laisser prsager un examen rapide des icnes. En tmoigne surtout les reprsentations de saint Eusthate qui montrent le cheval de ce saint dans GLIIpUHQWHVDWWLWXGHV*pQpUDOHPHQWJXUpGHSUROHWYHUVla droite, marchant au pas ou trottant lamble, le cheval peut aussi tre reprsent dans une posture plus fougueuse, au galop ou dress sur ses jambes arrires, comme Faras.

    Si lon observe la reprsentation du harnachement des chevaux, il parat vident que celui-ci volue et se perfec-tionne au cours des sicles. Sur la terre cuite de Vinica (Fig. 5), date du VIe sicle, saint Thodore est assis sur un tapis de selle couvrant lattache dune croupire dcore de pendentifs circulaires orns dtoiles. Aucun trier nest visible et le cavalier se maintient sur le dos du cheval uni-TXHPHQWJUkFHjVHVMDPEHVSOLpHVHQVHUUDQWOHVDQFVGHlanimal. Les fresques de saints cavaliers ornant les glises de Cappadoce sont particulirement intressantes par leur grand nombre, leur anciennet et leur varit. La prsence dtriers de type plancher et de la selle pommeau et WURXVVHTXLQj,oHULGHUHHWj3UHQOL)LJVHWUHqWHQWcertainement des lments constitutifs de lquipement des

    66. FURET 2005, p. 79-84 ; BAUCHER 1966, p. 16. Je remercie Emmanuelle Furet pour ses pertinentes remarques concernant les allures des chevaux visibles sur ces reprsentations, formules lors de cette journe dtude.

    67. CHATZIDAKIS 1994, p. 63-64, pl. VII-9. Je remercie vivement 1DQR&KDW]LGDNLVGHPDYRLUVLJQDOpVRQpWXGHVXUXQHLF{QHde saint Georges reprsent en cavalier.

  • LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS DANS LART BYZANTIN 209

    cavaliers engags dans les combats endmiques de cette rgion aux IXe-Xe sicles.

    Ds la cration de liconographie de Thodore cheval, lide de victoire du Bien sur le Mal va simposer et tre illustre par un saint cavalier transperant de sa lance lob-jet du Mal, que celui-ci soit un dragon ou un personnage incarnant les empereurs paens, Diocltien ou Julien lApostat. Les images des saints Mercure, Thodore et Georges en fournissent de nombreux exemples. Le contexte historique de lutte contre les Arabes et les Turcs semble avoir t dterminant dans llaboration et le succs de liconographie du saint cavalier triomphant et paradant. Le fait que lempereur ait aussi t reprsent sous les traits des saints guerriers, comme en tmoignent certaines fresques des glises de Cappadoce, montre des apports de

    lart imprial dans liconographie des saints cavaliers et explique les transferts observs non seulement dans la mise en vidence de la prciosit du harnachement du cheval mais aussi dans la reprsentation de certaines attitudes du cavalier et de son cheval : buste de face, lance pointe vers le haut, cheval reprsent presque larrt, la jambe ant-rieure leve. Larrive des Croiss ne fera que renforcer la diffusion de ce type iconographique comme lattestent les nombreuses images de saint Georges cheval. Lattitude GXFKHYDOGHYLHQWDORUVDVVH]UpSpWLWLYHHWOLQXHQFHGHVFKHYDOLHUVRFFLGHQWDX[SHXWrWUHGpFHOpHGDQVODJXUDWLRQde lquipement du cheval et de son cavalier68 ; le type de selle et la reprsentation de plus en plus minutieuse du mors de bride leviers traduisent sans doute les caractristiques les plus emblmatiques de cette volution.

    68. Des lments ncessaires larme byzantine qui navaient encore jamais t introduits dans liconographie des saints cavaliers jusque-l font leur apparition, tels larc, le carquois et le bouclier, cf. GROTOWSKI 2010, p. 402.

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    VAN DIETEN, J. L., 1975, Nictas Choniates. Historia, Ber-OLQ1HZ

  • Figures

  • 300 FIGURES

    LA MONTURE DES SAINTS CAVALIERS DANS LART BYZANTIN

    CATHERINE VANDERHEYDE

    Fig. 1 : Kurt Dere, saint Eusthate (daprs JOLIVET-LVY 1997, p. 29).

    Fig. 2 : Gll dere, glise Saint-Jean : saint Eusthate (clich C. Vanderheyde).

  • FIGURES 301

    Fig. 3 : Psautier du Monastre du Pantocrator au Mont Athos, Fol. 138-a : saint Eusthate (daprs GALAVARISSJ

    Fig. 4 : Mnologe du monastre dEsphigmnou au Mont Athos, Fol. : saint Eusthate (daprs GALAVARIS 1992, SJ

  • 302 FIGURES

    Fig. 5 : Plaque en terre cuite de Vinica : saint Thodore (daprs BALABANOV & KRSTEVSKI 1993, pl. 83).

    )LJeJOLVHGoHULGHUH%DKoHOLVDLQW7KpRGRUHFOLFKp&-ROLYHW/pY\

  • FIGURES 303

    )LJ3UHQOLVHNLNLOLVHYDOOpHG,KODUDVDLQW7KpRGRUHHWVDLQW*HRUJHVFOLFKp&-ROLYHW/pY\

    )LJ*|UHPH0DWLDQH

  • 304 FIGURES

    )LJ*OHKLU.DUNLOLVHVDLQW7KpRGRUHHWVDLQW*HRUJHV (clich C. Jolivet-Lvy).

    Fig. 10 : Volets latraux dun triptyque, Monastre Sainte-Catherine au Sina : saint Thodore et saint Georges (daprs WEITZMANN %SSO;;,;

  • FIGURES 305

    Fig. 11 : BNF, Grec 510, fol. 409v : saint Mercure tuant Julien lApostat.

    Fig. 12 : Icne, Monastre Saint-Catherine au Sina, saint Mercure (daprs WEITZMANN Q%SSO;;;,

    Fig. 13 : Cathdrale de Faras : saint Mercure (daprs SEIPEL 2002, n 26, p. 95).

  • 306 FIGURES

    )LJ*UDQGSLJHRQQLHUGHdDYXLQOHPSHUHXU-HDQ7]LPLVNqVHWO$UPpQLHQ0pOLDVjFKHYDO(daprs THIERRY 1985, p. 479, sch. 2).

    Fig. 15 : Kastoria, glise des Saints-Anargyres : saint Georges cheval (clich C. Vanderheyde).

  • FIGURES 307

    Fig. 16 : Sceau de Florent de Hainaut (daprs GERSTEL 2001, J

    Fig. 17 : Panagia Phorbiotissa Asinou (Chypre) : saint Georges cheval (daprs HADJICHRISTODOULOU & al. 2002, p. 29).

    Fig. 18 : Panagia Phorbiotissa Asinou (Chypre) : saint Georges cheval, dtail (daprs HADJICHRISTODOULOU & al. 2002, p. 29).

    Fig. 19 : Icne en statite, Palais des Armures de Moscou : saint Dmtrios cheval, dtail (daprs BANK 1977, n 145).

    Fig. 20 : Icne (monastre Sainte-Catherine, Sina) : saint Serge cheval (daprs EVANS 2004, n 19, p. 104).

  • 308 FIGURES

    Fig. 24 : Icne (monastre Sainte-Catherine, Sina) : saints Georges Diasorites et Thodore Stratelates cheval (daprs EVANS 2004, n 8, p. 69).

    Fig. 21 : Icne biface (monastre Sainte-Catherine, Sina) : saints Serge et Bacchus cheval (daprs EVANS 2004, n 18, p. 101).

    Fig. 22 : Icne (monastre Sainte-Catherine, Sina) : saints Thodore et Dmtrios cheval (daprs EVANS 2004, n 7, p. 65).

    Fig. 23 : Feuillet de Fribourg-en-Brisgau : saints Georges et Thodore cheval (daprs EVANS & WIXOM 1997, n 318, p. 482).