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La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

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LES PRÉPARATIONS DU MANUEL GÉNÉRAL

L. LÉVESQUE H. LECLERCQInspecteur Inspecteur

de, l'Enseignement primaire de l'Enseignement primaire

LA MORALEau cours élémentaire

158 FICHES DE PRÉPARATION

COMME pour le Cours préparatoire, les auteurs se sont efforcés de mettre à la disposition des instituteurs un ensemble de leçons accessibles aux enfants, susceptibles d'éveiller et de développer en eux le jugement moral.

A vrai dire, ce sont des thèmes d'entretiens, plus que des leçons à lire, qui sont, ici encore, proposés aux maîtres. Eventuellement, ces thèmes devront être adaptés au milieu où se trouve l'école (écoles de garçons, de filles, mixtes, urbaines ou rurales, écoles de pays lointains).

Étant donné le grand nombre de thèmes ainsi proposés, il doit être assez aisé de satisfaire les deux années de Cours élémentaire, d'autant plus facilement qu'il sera toujours possible de puiser dans la réserve des « leçons de morale pour le Cours préparatoire », déjà parues dans cette même collection.

La disposition sur fiches séparées permet une grande liberté d'emploi, la répartition n'ayant aucun caractère impératif. Au besoin, les leçons sur le Code de la route et sur les règles de sécurité peuvent être rassemblées, au lieu d'être réparties sur toute l'année scolaire.

Les auteurs espèrent avoir pu renouveler dans son fond comme dans sa forme une documentation assez pauvre pour les classes de petits et parfois plus orientée vers le merveilleux des contes que vers le réel de la vie scolaire et sociale où l'enseignement moral doit puiser son inspiration.

CLASSIQUES HACHETTE

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79, Boulevard Saint-Germain, Paris-6e

PROGRAMME

Entretiens familiers, tirés de récits, de lectures et de menus incidents de la vie scolaire, destinés à affermir les bonnes habitudes acquises précédemment et à les étendre.

Code de la route.Précautions à prendre sur les trottoirs et accotements ; interdiction des jeux sur la

chaussée ; sens de la circulation ; traversée de la rue ; usage des passages réservés aux piétons; signification et utilité des signaux lumineux ; rôle des agents de l'autorité chargés de régler la circulation routière ; traversée des places et carrefours ; circulation des piétons en dehors des agglomérations (circulation à gauche recommandée) ; circulation des piétons la nuit ; circulation des piétons en groupe.

Sécurité.Des règles simples de prudence portant, notamment, sur les dangers de blessure, de

noyade, d'asphyxie, d'incendie, d'électrocution et d'explosion sont incluses dans les programmes de l'enseignement civique et moral.

© 1961, Librairie Hachette.Tous droits de traduction, de reproduction

et d'adaption réservés pour tous pays.

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ERRATA

Jeux complets de 158 Fiches

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TABLE

1. J'aurai les mains propres. 2. Je me laverai la figure et les oreilles. 3. Je me brosserai les dents. 4. Je me moucherai proprement.

5. CODE (1) : Le code de la route. 6. Je me peignerai pour être beau. 7. La propreté du corps. 8. La visite de propreté. 9. Je prendrai soin de mes vêtements.

10. CODE (2) : La droite et la gauche. 11. La tenue à table. 12. La propreté à table, 13. Histoire d'une bouchée de pain. 14. Je ne gaspillerai pas le pain.

15. CODE (3) : Je sais marcher dans les rues de la ville. 16. La propreté de l'école. 17. La propreté de la classe. 18. J'effacerai proprement l'ardoise. 19. Mon cartable sera propre et rangé.

20. CODE (4) : Je ne jouerai pas sur le trottoir.21. Mon casier sera propre et rangé. 22. Je couvrirai livres et cahiers. 23. Je rangerai mes livres et mes jouets. 24. Je rangerai mes vêtements.

25. CODE (5) : Je ne jouerai pas sur la chaussée.26. Je saluerai le maître. 27. Je frapperai avant d'entrer. 28. Je saurai dire « pardon » et m'excuser.29. « .S'il vous plaît » et « merci ».

30. CODE (6) : Comment je regarde avant de traverser la rue. 31. Je travaillerai en silence. 32. Je serai poli dans la rue. 33. Comment se conduire dans la rue. 34. Dans le train ou l'autobus.

35. CODE (7) : Comment je traverse la rue.36. Au cinéma. 37. Dans un magasin. 38. Je serai poli en visite. 39. Je serai exact.

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40. CODE (8) : Je saurai traverser au passage pour piétons. 41. Je serai assidu. 42. Je ne manquerai pas l'école. 43. Mon métier d'écolier. 44. Je veux bien travailler en classe.

45. CODE (9) : Comment je traverse au passage pour piétons. 46. Je ne jouerai que lorsque j'aurai fini mon travail. 47. Je serai travailleur. 48. Je ne remettrai pas au lendemain. 49. Je ne serai pas gourmand.

50. CODE (10) : Je saurai traverser la chaussée à refuge. 51. Goulu.52. Je saurai perdre au jeu. 53. Je ne 'bouderai pas. 54. Je ne me mettrai pas en colère.

55. CODE (11) : J’observerai les feux.56. Je saurai rester calme, 57. Je dirai la vérité. 58. Conte de Noël. 59. Souhaiter la bonne année.

60. CODE (12) : Comment je traverse au passage protégé par les feux. 61. Je ne mentirai pas. 62. Je serai franc.63. J'aurai le courage de dire la vérité. 64. Le travail de la maman.

65. CODE (13) : Les agents de la circulation. En ville. 66. Maman qui m’aime. 67. Maman qui travaille. 68. Papa qui travaille.69. Papa qui m'aime.

70. CODE (14) : Je serai très prudent au carrefour. 71. Papa qui m'aime. 72. Le rêve de Toto.73. Ce qu'un enfant doit à ses parents. 74. Que la maison est triste sans maman.

75. CODE (15) : Comment je traverse au carrefour.76. Comment je montre mon amour à mes parents. 77. J'obéirai à mes parents. 78. Je ne désobéirai pas à mes parents. 79. J'obéirai à mes parents.

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80. CODE (16) : Comment je traverse une place.81. Nos-grands-parents qui nous aiment. 82. Grand-père qui m'aime. 83. Grand-mère qui m'aime. 84. La grande sœur qui m'aime.

85. CODE (17) : La droite et la gauche du piéton.86. Le grand frère qui m'aime. 87. Frères et sœurs. 88. Le bonheur d'être en famille. 89. Le maître ou la maîtresse que nous aimons.

90. CODE (18) : J'apprends à marcher le long de la route.91. Le maître qui nous aime et travaille pour nous. 92. J'obéirai au maître. 93. L'enfant qui devint poli. 94. Le chamelier égoïste.

95. CODE (19) : La conduite des animaux. 96. Je ne serai pas égoïste, 97. Je ne serai pas taquin. 98. Les camarades. 99. Deux bons amis.

100. CODE (20) : Les agents de la circulation. Sur la route. 101. La bonne camarade. 102. Un bon camarade. 103. Les bons camarades. 104. Je ne serai pas bavard.

105. SECURITE (l) : La lame de rasoir. 106. Nora la médisante. 107. Je ne rapporterai pas.108. Je ne rapporterai pas. 109. Je ne serai pas égoïste dans les jeux.

110. SECURITE (2) : La bouteille. 111. Je ne me battrai pas avec mes camarades.112. Je ne volerai pas. 113. Je rendrai un objet trouvé. 114. Je rendrai un objet trouvé.

115. SECURITE (3) : L'escalier. 116. Attention aux échanges. 117. Je rendrai ce qu'on m'a prêté. 118. Je serai serviable.119. Je rendrai service aux personnes âgées.

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120. SECURITE (4) : L'échelle. 121. Je rendrai service aux infirmes. 122. La mouche et le bourdon. 123. L'aveugle et le paralytique. 124. L'homme et le rocher.

125. SECURITE (5) : L'électricité. 126. Je serai bon pour les malheureux. 127. Je saurai donner.128. Je ne me moquerai pas des infirmes. 129. Je penserai à ceux qui souffrent loin de moi.

130. SECURITE (6) : Le feu. 131. Je m'efforcerai de réchauffer ceux qui ont froid.132. Je m'efforcerai de nourrir ceux qui ont faillit 133. Tout le monde peut être charitable.134. La justice et la charité de Saint Louis.

135. SECURITE (7) : Le gaz. 136. La charité de saint Vincent de Paul. 137. Je ne ferai pas de mal aux animaux domestiques.138. Les animaux domestiques sont nos amis.139. La fête des mères.

140. SECURITE (8) : Les arbres. 141. Je serai bon pour les animaux. 142. Je ne dénicherai pas les oiseaux. 143. Je ne ferai souffrir aucun animal, même nuisible.144. Arbres et fleurs, nos amis.

145. SECURITE (9) : Précautions en temps d'orage. 146. Oh ! Les beaux bouquets. 147. Je n'aurai pas peur, la nuit. 148. Les grands courages. 149. Le courage du capitaine Harvey.

150. SECURITE (10) : Les dangers de la rivière.151. Le courage de Bernard 'Palissy. 152. Le Grand Ferré. 153. Je n'aurai pas peur du chien. 154. Je n'aurai pas peur du chien.

155. SECURITE (11) : Le trou dans le sable.156. Le courage du capitaine Carlsen. 157. Les petits courages. 158. La distribution des prix.

Imprimé en France par HÉRISSEY, Évreux — N° 998211-93-0013-08 — Dépôt légal n° 2125 — 2e trimestre 1970

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1 MORALE - C. E.

J'AURAI LES MAINS PROPRES

Récit.

Simone et son frère Paul ont été invités à aller passer toute une après-midi chez Jeannette, car leur maman doit s'absenter. Elle leur a dit, avant de partir :

« Surtout, soyez bien propres, qu'on ne vous fasse pas honte ! »Pour Paul, c'est vite fait ; il a mis son veston du dimanche, se regarde dans la glace ; et

il crie à Simone : « Es-tu prête ?— Déjà ! s'étonne sa sœur... Est-ce que tu t'es lavé les mains ? »Paul pense que sa sœur fait bien des manières pour une simple visite à Jeannette. Il

regarde ses mains ; sans doute elles ne sont pas très propres : on y voit des taches d'encre et les ongles sont bien noirs. Au contraire, lorsque Simone sort de sa chambre, elle est très propre et très jolie.

Les deux enfants arrivent chez Jeannette ; ils s'installent pour jouer. Jeannette commence par sortir un bel album d'images ; elle s'assied entre ses deux invités et ouvre l'album. Simone et Paul sont très intéressés.

« Que cela est beau ! dit Simone en mettant son doigt sous un dessin, et cela, et cela » ; et, chaque fois, elle montre ce qui l'intéresse...

Quand Paul veut en faire autant, Jeannette s'exclame : « Ne touche pas ! » Paul est vexé. Pourquoi donc sa sœur peut-elle tourner et retourner les pages de l'album, et pas lui ?

Et c'est la même chose pour les autres jeux. Défense à Paul de toucher les poupées, de toucher au ménage ! Qu'y a-t-il donc ?

Voilà enfin le goûter ! Paul prend une part de gâteau et la tend à Jeannette ; mais celle-ci fait une moue de dégoût et refuse la part. Pourtant quelques minutes plus tard, elle accepte en souriant ce que lui tend Simone.

« Décidément, pense Paul, Jeannette ne m'aime pas. »C'est ce qu'il dit à sa sœur lorsque, le soir, ils retournent à la maison.« Ce n'est pas toi, répond Simone, que Jeannette n'aime pas, ce sont tes mains ;

regarde-les. »Et Paul regarde ses mains qu'il n'avait pas lavées avant de partir...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi Paul a-t-il été si vite prêt ? Pourquoi, au contraire, Simone s'est-elle fait

attendre ?Est-ce « faire des manières » que de se nettoyer les mains et le visage avant d'aller en

visite ?3. Que faut-il faire pour ne pas être traité comme Paul ? Se laver les mains. — Se

nettoyer les ongles. Comment ? (Exercices pratiques.)4. Visite des mains et des ongles. Observations — Conseils.

Résolution.Je me laverai les mains et me nettoierai les ongles chaque fois qu'ils seront sales.

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2 MORALE - C. E.

JE ME LAVERAI LA FIGURE ET LES OREILLES

Récit.

« Oh ! ces mouches ! ces mouches ! s'impatiente René ; elles ne me laissent pas tranquille !— Elles ne te gênent pas ? demande-t-il à François.— Non ; je les entends, mais elles ne se posent pas sur ma figure.— Moi, dit René, j'en ai toujours deux ou trois autour des yeux, de la bouche, et

même dans les oreilles maintenant !» Et René se secoue la tête et se donne des gifles pour chasser les vilaines bestioles. Cela l'énervé tant qu'il s'agite sur son banc et que le maître s'en aperçoit.

« Voyons, René, dit-il, si nous cherchions pourquoi tu as tant de mouches autour de toi, alors que François n'en a aucune. Qu'est-ce que les mouches aiment ?

— Du sucre, Monsieur.— C'est vrai ; et je suis presque sûr que tu as mangé de la confiture ou des gâteaux.— Oui, Monsieur ; mais je les ai avalés !— Est-ce bien certain ? Je vois qu'il en reste un peu autour de ta bouche. Et qu'est-ce

que les mouches recherchent encore ?— Les choses sales ! s'écrie Paul. Elles se posent sur les ordures, le fumier, le linge

sale. Et, ajoute-t-il en regardant René, sur les personnes sales. »Le silence règne dans la classe. René baisse les yeux.« Oui, dit le maître, quand on a des mouches sur le visage, autour des lèvres, parfois

sur les yeux, c'est souvent ou presque toujours parce qu'on ne s'est pas lavé. »René sait que c'est vrai, et il sent les mouches agaçantes bourdonner autour de son

visage.« Monsieur, dit-il, puis-je sortir ? »Ayant obtenu la permission, il se dirige vers le robinet...... Et que fait-il ?

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi René est-il poursuivi par les mouches ? Où se posent-elles ? Pourquoi ?3. Comment faire pour s'en débarrasser ? Se laver le visage, les oreilles, le cou.

(Explications — démonstrations.)4. Examen des visages — Félicitations — Conseils.

Résolution.Je me laverai chaque jour le visage, les oreilles, le cou.

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3 MORALE - C. E.

JE ME LAVERAI LES DENTS

Récit.

Quand Jeannette rit, ou parle, on voit sous ses lèvres rosés toute une rangée de dents blanches briller comme de la porcelaine.

« Ce sont de vraies perles ! » lui dit parfois sa maman avec fierté.Mais ce ne sont pas des perles fragiles. Il faut voir comme elles mordent dans le goûter

de quatre heures et avec quel entrain Jeannette fait alors marcher ses mâchoires !Paulette ne peut en dire autant.« ,Aïe ! » s'est-elle! écriée en mettant sa tartine dans sa bouche, « j'ai encore mal aux

dents ! » Et on la voit souvent venir en classe avec une joue enflée et douloureuse.« Montre tes dents, lui dit Jeannette ; c'est tout de même curieux que tu aies toujours

mal ! »Et Paulette ouvre toute grande sa bouche.Jeannette se recule d'abord : « Pouah ! » fait-elle. Pourquoi donc ?Il est vrai que l'haleine de Paulette n'est pas parfumée !« Voyons tout de même ces dents, dit Jeannette. Oh ! Oh ! en voici une toute noire ;

celle-là est également gâtée ; et toutes celles-là qui semblent sortir, non des gencives, mais d'une pâte où il y a de la mie de pain, des restes de fruits, même de la viande du .repas de la veille.

— J'ai trouvé, dit-elle à Paulette, pourquoi tu souffres tant des dents ; tu ne te les laves jamais!

— C'est vrai, reconnaît Paulette ; mais comment faut-il faire ? »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi Jeannette a-t-elle des dents si brillantes et si solides ? Est-ce que son

haleine est agréable à respirer ? Pourquoi ?3. Qu'arrive-t-il, au contraire, à Paulette ? Pourquoi ?Que devra-t-elle faire ? Se laver les dents, et aller chez le dentiste pour faire soigner

ses dents gâtées.4. Comment Jeannette montre-t-elle à Paulette la façon de se laver les dents ?

(Démonstration — Conseils.)

Résolution.Je me brosserai les dents chaque matin et chaque soir.

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4 MORALE - C. E

JE ME MOUCHI RAI PROPREMENT

Récit.Quelle belle histoire est en train de raconter le maître ! Toute la classe est silencieuse

pour l'entendre.Mais Bernard s'impatiente. A chaque instant le récit du maître est troublé par un bruit

qui provient du nez de Daniel... C'est énervant, et même un peu dégoûtant...Qu'est-ce donc que ce bruit ?...Oui, Daniel renifle. Et quand on le regarde, on comprend bien pourquoi il renifle... Il

faudrait vider ce nez qui coule.Et Bernard le dit :« Mouche-toi ! »Daniel ne semble pas avoir entendu. Pourtant, en se cachant, vite, il passe la manche

de son tablier sous son nez.« Oh ! le sale ! » s'écrie Bernard... La classe se retourne. Le maître s'approche.« Il y a des enfants, dit-il, qui ont les mains sales, ou le visage, ou les oreilles. D'autres

semblent propres parce qu'ils se sont bien débarbouillés ; mais il reste cependant quelque chose de sale et qu'il faut nettoyer... Quoi donc ? »

Et pour nettoyer le nez, il faut le vider...Dans quoi?... Comment?...Daniel baisse la tête. Il a oublié son mouchoir...« Demain, dit le maître, tout le monde me montrera son mouchoir... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Daniel est enrhumé. Là n'est pas sa faute. Où est-elle ? Il renifle. — II s'essuie avec

sa manche.3. Où doivent aller les saletés qui encombrent le nez ? Dans le corps ? (reniflage) ou

dehors ? (mouchage). Pourquoi ? (Démonstration — Conseils).

Résolution.J'aurai toujours un mouchoir propre. Je me moucherai le nez dans ce mouchoir.

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5 MORALE - C. E.

CODE (1) : CE QU'IL FAUT SAVOIR POUR ALLER A L'ÉCOLE SANS DANGER : LE CODE DE LA ROUTE

Récit.Pendant toute l'année dernière, quand Jeannette était encore petite, sa maman l'a

conduite chaque jour à l'école, matin et soir.Jeannette aimait beaucoup cela ; elle pouvait raconter des histoires à sa maman, lui

réciter sa leçon, ou simplement rêver en regardant le ciel.Mais maman a dit à Jeannette, après être venue à l'école avec elle le premier jour : «

Maintenant que tu es devenue une grande fille, il va falloir que tu ailles en classe toute seule. Tu devras donc faire très attention, en traversant les rues ; ne te fais pas écraser ! »

Jeannette ne veut pas du tout se faire écraser. Aussi a-t-elle décidé de quitter la maison un peu plus tôt, afin d'avoir beaucoup de temps, non pas pour jouer, mais pour traverser sans danger.

Maman, d'ailleurs, la regarde, quand elle quitte la maison. Jeannette suit le trottoir bien sagement, sans courir. Arrivée au bout de la rue, quand il faut traverser, elle attend bien patiemment jusqu'à ce qu'il n'y ait aucun danger : pas un cycliste, pas une irato ! C'est long parfois !

Plus loin, c'est déjà plus facile : Jeannette rejoint des camarades qui sont beaucoup plus grandes qu'elle et qui la guident aux passages difficiles. Parfois même, elles sont aidées par un agent qui règle la circulation.

Mais Jeannette souhaiterait pouvoir aller sans danger :à l'école, même sans camarades, même sans agent et pouvoir traverser les rues même quand il y a des automobiles et des bicyclettes.

Aussi est-elle contente quand Mademoiselle dit : « Chaque semaine vous aurez une leçon qui vous apprendra toutes les façons de vous déplacer dans les rues et sur les routes, et qui vous donnera les conseils qui vous permettront de ne jamais avoir d'accidents. »

Paulette dit à Jeannette : « Je sais ce que nous allons étudier ; cela s'appelle... le Code de la route. »

Exploitation du récit.1. Qui vient encore accompagné par une grande personne ? Qui vient à l'école tout

seul ?2. Les grandes personnes, ou les enfants qui viennent seuls, peuvent-ils aller et venir

dans les rues comme il leur plaît ? Comment appelle-t-on les règles à observer ?3. Jeannette ne connaît pas encore le Code de |la route. Cependant elle vient à l'école

sans danger ; pourquoi ? Parce qu'elle est très prudente et qu'elle préfère attendre plutôt que d'avoir un accident.

Résolution.J'écouterai attentivement les leçons de code de lu route, .le serai toujours

prudent dans les rues.

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6 MORALE - G E.

JE ME PEIGNERAI POUR ÊTRE BEAU

Récit.La maîtresse a posé une devinette à ses élèves.« Qu'est-ce qui vous semble le plus beau à regarder, un jardin bien ratissé, avec des

allées bien sablées, une pelouse bien tondue, ou bien une friche pleine de broussailles, d'orties, de mauvaises herbes ?... »

La classe entière, sans hésiter, a donné la réponse...Et Edith a même ajouté, avec une mine de dégoût et d'effroi :« Dans la friche, il y a de méchantes bêtes, des araignées, des mille-pattes, des

fourmis... »La maîtresse a souri en regardant Edith, et Edith s'est redressée, toute fière. La

maîtresse continue :« Qu'est-ce qui vous semble, non seulement le plus beau à regarder, mais le plus

agréable à caresser, un chien tout crotté, au poil tout rebroussé, tout sale, ou un chien au poil brillant, doux, aux oreilles bien nettes, à la crinière bien peignée ? »

La classe entière — de nouveau — sans hésiter, a donné la réponse. Et Edith a ajouté encore :

« Les chiens crottés ont souvent des puces ! »Et la classe a ri, en approuvant.La maîtresse continue :« Qu'est-ce qui vous semble le plus beau à voir, le plus doux à caresser : une tête en

broussaille, aux cheveux tout emmêlés, ou une tête aux cheveux bien taillés, bien lavés, bien peignés ? »

Cette fois, quelques voix se sont tues... Pourquoi ?Edith a même baissé la tête... Pourquoi ?D'autant plus que c'est Claire qui, cette fois, a ajouté :« Dans les cheveux mal soignés, c'est comme dans la friche ou comme chez le chien

crotté, il y a parfois de méchantes bêtes, qu'on n'aime pas rencontrer. »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi quelques voix se sont-elles tues ? Pourquoi Edith a-t-elle baissé la tête?3. Pourquoi faut-il avoir des cheveux bien taillés, bien propres, bien peignés ?

(propreté — hygiène — et beauté.)4. Conseils et recommandations aux garçons, aux filles. Que faut-il faire chaque

jour ? Chaque semaine ? Que faut-il éviter ?

Résolution.Je me peignerai pour être propre et beau.

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7 MORALE - C E.

LA PROPRETÉ DU CORPS

Récit.La toilette du canari. — Jean-Paul n'aime pas l'eau. Le matin il mouille un coin de sa

serviette et se la passe sur le bout du nez. Il croit que c'est assez. Heureusement sa maman s'en aperçoit et c'est elle qui le débarbouille comme s'il était toujours un petit bébé. Mais elle n'est pas contente d'avoir un enfant sale.

« Tu n'as pas honte ! lui dit-elle. Tous tes camarades se lavent tous les matins, le chat plusieurs fois par jour et même le canari dans sa cage ! »

C'est vrai que le chat est propre, pense Jean-Paul, et pourtant il n'aime pas l'eau. Mais pour le canari j'en doute... Je vais le regarder. Justement « Tui-Tui » vient de terminer son gazouillis et le voici qui saute dans sa petite baignoire.

« Ah ! comme c'est bon », a-t-il l'air de dire.Il plonge sa tête dans l'eau, écarte les ailes, lisse ses plumes avec son bec et ressort, le

plumage brillant, l'œil vif, prêt à recommencer sa chanson sur la balançoire.« C'est bien vrai que lui aussi n'a pas peur de l'eau, dit Jean-Paul. Eh bien moi non

plus!Maman, maman, appelle-t-il, prépare-moi un bain pour ce soir, je veux faire comme le

canari, je veux me plonger dans la baignoire... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Est-ce qu'il suffit de se laver les mains et la figure ? Que faut-il encore tenir propre?3. Que demande Jean-Paul ? Quand faut-il prendre un bain ou une douche ? Avec

quoi ? (Eau chaude et savon.)4. Pourquoi ? (La crasse nous rendrait malades — on n'aime pas les gens sales.)

Résolution.Mon corps sera toujours propre. Je prendrai un bain ou une douche avec de l'eau

chaude et du savon tous les jours si c'est possible on tous les deux ou trois jours.

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8 MORALE - C. E.

LA VISITE DE PROPRETÉ

Récit.Ce matin, la maîtresse a dit à ses élèves :« Aujourd'hui, je vais voir si vous avez retenu tout ce que nous avons appris. »Robert se frotte les mains de contentement : il connaît ses tables par cœur.Monique saute de joie : elle a bien appris son histoire.Bernard se redresse : il sait sa récitation sans en oublier un mot.Edith n'a aucune inquiétude : les mots de vocabulaire, elle les écrit sans fautes.La maîtresse semble chercher ses questions. Tout le monde attend.« Voyons, voyons, dit-elle... Qu'avons-nous appris sur... les mains et les ongles ?... A-t-on appris quelque chose ? N'a-t-on pas aussi pris une résolution ? »Robert ne se frotte plus les mains. Il les regarde, puis cherche à les cacher derrière son

dos.La maîtresse continue :« Qu'avons-nous appris sur... le visage, les oreilles, les yeux ? »Monique se glisse doucement derrière sa camarade.« Et qu'avons-nous appris sur... les genoux ? »C'est Bernard, cette fois, qui tire sur sa culotte pour la faire descendre le plus bas

possible...« Et qu'avons-nous appris sur... les cheveux ? »Tout le monde regarde Edith, dont les cheveux sont encore en broussaille.« Voyez-vous, dit la maîtresse : à l'école on n'apprend pas seulement des leçons dans

des livres ; on prend aussi des résolutions.Mais prendre une résolution ne suffit pas ; il faut... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi tous les enfants sont-ils contents ? Et puis, pourquoi, l'un après l'autre, ne

le sont-ils plus ?3. Quelles résolutions ont été prises en classe ? Qui s'en souvient ? Et qui les a

suivies?4. Quelle décision prenons-nous?

Résolution.Je regarderai souvent si je suis propre et j'irai me laver chaque fois que ce sera

nécessaire.

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9 MORALE - C. E.

JE PRENDRAI SOIN DE MES VÊTEMENTS

Récit.« II y a déjà bien des choses de changées dans la classe depuis la rentrée », dit la

maîtresse.Les enfants se regardent avec étonnement : le tableau noir est toujours à la même

place, les cartes aussi, et la bibliothèque, et les tables...La maîtresse sourit de leur étonnement.« Le jour de la rentrée, continue-t-elle, beaucoup de petits garçons et de petites filles

portaient des vêtements très propres, et même neufs. Les papas et les mamans s'étaient donné beaucoup de mal pour que leurs enfants soient beaux pour commencer l'école. Et vous savez ce qu'ils avaient dit : « Attention à ne pas vous salir, à ne pas déchirer vos tabliers, à ne pas arracher vos boutons, à bien cirer vos chaussures... car tout cela coûte cher. »

Les enfants commencent à comprendre ce que la maîtresse a voulu dire quand elle a parlé de changements dans la classe.

Georges, en effet, a déjà fait quelques belles taches d'encre sur son tablier. Pierre et Lucien ont même déchiré le leur : ils se sont disputés et battus en quittant la classe. Ginette, qui avait de beaux souliers, a oublié de les entretenir ; la poussière, la boue ont fait disparaître le vernis dont elle était si fière.

« II y a des enfants, dit la maîtresse, qui ont oublié ce qu'ont dit leurs papas et leurs mamans. Heureusement, beaucoup y ont pensé chaque jour. »

C'est vrai. Suzanne porte la même jupe aux plis soignés ; Paul pourrait se mirer dans les souliers qu'il cire chaque soir ; on croirait que Jeannette a un tablier neuf ; c'est pourtant le même qu'elle met chaque jour, mais elle le soigne avec attention, en le rangeant comme il convient, en le brossant tous les matins...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Vous souvenez-vous du costume que vous aviez à la rentrée ? C'est sans doute le

même que vous portez aujourd'hui ? A-t-il changé ?3. Des enfants ressemblent à Georges, Pierre, Lucien, Ginette. — D'autres, au

contraire, à Suzanne, Paul, Jeannette.Comment faut-il faire pour rester aussi propre, aussi soigné qu'au jour de la rentrée.

(Conseils : rangement, brossage, nettoyage, etc.)4. A qui voulez-vous désormais ressembler ? Aux enfants négligés ou aux enfants

soignés ?

Résolution.Je prendrai soin de mes vêtements et de mes chaussures. Je les brosserai chaque

jour.

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10 MORALE - C. E.

CODE (2) — LA DROITE ET LA GAUCHE

Récit.Le maître a commencé la classe par un jeu très amusant.« Levez le bras droit ; puis le bras gauche. Tournez la tête à gauche, puis à droite.

Tournez la tête à droite en levant le bras gauche. Tournez la tête à gauche en levant le bras gauche.

— Ça ressemble à pigeon vole, murmure Paul...— Maintenant, dit le maître, j'interroge quelques élèves.Paul : la porte est-elle à droite ou à gauche ? Jacques : la fenêtre est-elle à droite ou à

gauche ? Jean : montre-nous la gravure qui est à gauche ? Pierre : montre-nous celle qui est à droite. »

Tout le monde s'amuse beaucoup, surtout quand quelques élèves se trompent»« Bon, dit le maître. Maintenant, écoutez bien : l'armoire est-elle toujours à droite ?...

Peut-elle être à gauche sans bouger de place ? » Silence... Puis tout le monde répond...« Eh bien ! dit le maître, levez-vous et regardez-moi : où est l'armoire ?Et maintenant, tournez-vous vers le fond de la classe. L'armoire a-t-elle bougé ? Est-

elle toujours à droite ?— La droite et la gauche dépendent du côté d'où l'on regarde.— Allons sur le trottoir et regardons.D'où vient maintenant cette voiture ? Et cette autre ? Que remarquez-vous ?Et maintenant, traversons la rue. Et regardons de nouveau : nous avons changé de côté,

vous vous êtes retournés, comme tout à l'heure dans la classe.D'où vient maintenant cette voiture ? Et cette autre ? Que remarquez-vous ? »

Exploitation du récit. (A l'aide d'un croquis simple sur le sol de la cour.)1. Déplacez-vous dans cette « rue » comme le faisaient les automobiles.

(Rectifications — conseils.)2. Sur quel côté de la rue roulent les voitures ? Et pour nous qui les regardons venir,

d'où viennent celles qui passent près de nous ? Et celles qui passent le long de l'autre trottoir ?3. Précisons donc : une voiture ne roule pas à droite ou à gauche : elle roule toujours

sur la droite du chauffeur, du côté où est placé son bras droit. C'est pourquoi deux voitures, qui roulent à leur droite et qui vont en sens contraire, ne peuvent jamais se heurter !

Résolution.Je reconnaîtrai bien la droite de la gauche. Si tout le monde circulait toujours sur

la droite, il n'y aurait jamais d'accident.

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11 MORALE - C. E.

LA TENUE A TABLE

Récit.Quand arrive le moment du repas à la cantine, tout le monde a faim.Mais voyez comme Pierrot se précipite en bousculant ses camarades !Le voilà assis le premier et il mord à grosses bouchées dans son morceau de pain avant

même que son assiette soit remplie. Il n'a d'ailleurs pas la patience d'attendre son tour ; il frappe avec sa fourchette sur la table, puis tend son assiette au-dessus de la tête de Victor qui proteste. Il faut toute l'autorité de Mademoiselle pour qu'il consente à se laisser servir après avoir reposé son assiette sur la table.

Bien que sa part soit belle, on l'entend crier : « Ce n'est pas assez, j'en veux encore... »Enfin le voilà servi, et bien servi. Il suffit d'écouter pour le savoir ; Pierrot, en effet, ne

parle plus... il dévore ! Le nez dans son assiette, il avale à grosses bouchées, sans mâcher, aussi bien la viande que les légumes...

« Tu me fais penser au cochon que nous élevons à la ferme, dit Elisabeth ; quand maman lui apporte sa pâtée, il fait le même bruit que toi. »

Mais il y a des os dans la viande. A manger si gloutonnement, un malheur arrive : Pierrot s'étrangle ! Il recrache dans son assiette une partie de ce qu'il a avalé, enfonce ses doigts dans sa bouche pour retirer le morceau d'os qui le gêne...

« Qu'il est donc sale ! » s'écrie Jeannette.Celle-ci, au contraire, qui a bien attaché sa serviette à son cou, mange lentement, en se

tenant bien droite, séparant avec soin les os de la chair, coupant sa viande à petits morceaux. Elle mâche la bouche fermée, sans bruit...

« Si tu n'imites pas Jeannette, dit Mademoiselle à Pierrot, tu mangeras à part, et après tout le monde ! »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Comment Pierrot se tient-il à table ? A-t-il fait un bon repas ? A qui ressemble-t-il ?3. Que pensent Elisabeth et Jeannette de Pierrot? Est-il agréable de manger avec lui ?

Au contraire, vous serait-il agréable de manger avec Jeannette ? Pourquoi ?4. Comment faut-il se tenir à table ? (Recommandations et conseils) (bras, coudes,

mettre sa serviette).

Résolution.Je me tiendrai bien à table et je mangerai lentement.

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12 MORALE - C. E.

LA PROPRETÉ A TABLE

Récit.Pif ! Paf ! Quel est ce garçon qui donne des coups de cuillère dans son potage ? Toute

la table autour de lui est éclaboussée. Son tablier, sa serviette sont tachés.« Oh ! Madame, je demande à changer de place, dit Nicole ; François est vraiment trop

sale.— Moi aussi, dit Georges, je demande à changer. Il faut le laisser tout seul.— Tu vois, dit Madame, personne ne veut être à côté de toi. Si tu ne te tiens pas

mieux, je te ferai manger seul à une table. »François réfléchit et se tient plus tranquille. C'est-à-dire qu'il ne gêne plus ses

camarades mais il lui reste encore beaucoup de choses à apprendre pour manger proprement.Il est si pressé de boire qu'il porte son verre à ses lèvres alors qu'il a la bouche pleine.

Et, quand il le repose, le bord en est taché par les aliments qu'il avait dans la bouche.« Regarde ton verre, lui dit Gisèle, et regarde le mien. Pourquoi es-tu si pressé de boire

? Fais une chose après l'autre et non tout à la fois ! »A l'autre bout de la table, on entend Mariette :« Non, non, je veux faire toute seule.— Mais tu ne sais pas tenir ton couteau et ta fourchette, laisse-moi couper ta viande,

lui dit Nicole.— Non, non, je suis grande, je sais, moi ! »Et Mariette, prenant sa fourchette et son couteau à pleines mains, attaque sa viande.

Mais si l'on ne sait pas se servir des couverts, si l'on appuie trop, on a des surprises. La main de Mariette glisse : vlan ! tous les petits pois de son assiette se répandent sur la table.

« Tu vois que tu ne sais pas ! Laisse-moi te montrer », reprend Nicole.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que François a fait de mal ? En mangeant ? En buvant ?2. Et Mariette ? A-t-elle raison de vouloir apprendre ? Est-ce facile ? Que va faire

Nicole?3. Comment faut-il manger, boire, couper sa viande ? (Démonstrations et conseils.)

Résolution.J'apprendrai à boire proprement, à me servir de la fourchette et du couteau sans

répandre des aliments sur la table.

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13 MORALE - C. E.

HISTOIRE D'UNE BOUCHÉE DE PAIN

Récit.Le loup et le moissonneur. — Un loup affamé sortit un jour de la forêt. Là, sur le

bord de la route, était assis un moissonneur, qui mangeait du pain. « Que manges-tu, bonhomme ? demanda le loup en s'approchant.

— Tu le vois bien, je mange du pain, répondit l'homme.— C'est bon ? demanda le loup. Donne-m'en à goûter, je n'en ai jamais mangé. »Le moissonneur coupa un croûton de pain et le tendit au loup. « C'est bon, c'est

vraiment bon, dit le loup après l'avoir avalé et s'être léché les babines. Vous en mangez souvent, vous, les hommes ?

— Tous les jours, reprit le moissonneur.— Ça me plairait bien, à moi aussi, d'en manger tous les jours, dit le loup.— Eh bien ! répondit le moissonneur, sème du blé et tu mangeras du pain.— Rien que cela ? dit le loup.— Non, dit le moissonneur. En été, il faut laisser le blé mûrir, puis tu le coupes,

ensuite tu le lies en gerbes. Après cela, tu entasses les gerbes en petites meules pour que le soleil les sèche bien, et alors...

— Alors, cette fois, j'ai du pain ? cria le loup, impatienté.— Non, tu n'as pas encore de pain, répondit le moissonneur. Il te faut maintenant

transporter le blé sec dans la grange, le battre, le vanner, puis porter les grains au moulin, les moudre en farine...

— Et manger du pain, enfin ! cria le loup.— Là, là, un peu de patience, dit le moissonneur. Il faut encore préparer la pâte, la

pétrir, y ajouter du levain, la mettre cuire au four.— Et ce sera du pain, cette fois-ci ? demanda le loup à bout de patience.— Oui, ce sera du pain, dit le moissonneur, et tu pourras le manger.— Non, dit-il, je n'en veux pas. Ça ne me tente pas dans ces conditions.— Que veux-tu dire ? s'étonna le moissonneur.— Trop à attendre, et trop de travail, répondit le loup. Conseille-moi plutôt quelque

chose qui m'emplisse le ventre plus rapidement.— Eh bien, reste dans les bois et débrouille-toi, répondit le moissonneur. Chez les

hommes, il faut travailler pour manger. »Et il s'en retourna moissonner.D'après NATHA CAPUTO, Contes des Quatre Vents, Nathan.

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Le loup avait-il grande envie d'avoir du pain ? Comment le montre-t-il ?3. A quel prix voulait-il avoir ce pain ? Que lui répond le moissonneur ?4. Pensons à ceux qui travaillent pour nous donner le pain. Qui en connaît?

Résolution.En mangeant un morceau de pain, je penserai à tous les hommes qui ont travaillé

pour le produire.

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14 MORALE - C. E.

JE NE GASPILLERAI PAS LE PAIN

Récit.Quand arrive la récréation de l'après-midi, tout le monde se précipite avec plaisir sur

son goûter.Bernard est un petit garçon gâté par sa maman. Chaque jour il trouve dans son sac un

goûter bien garni : une grosse tablette de chocolat, un beau croûton de pain tendre. Pour manger tout cela, il faudrait du temps, et il faudrait avoir bien faim. Ce n'est pas le cas de Bernard, qui est trop pressé d'aller jouer.

Aussi a-t-il commencé par manger... (quoi ?) Et après avoir avalé quelques bouchées de son pain, il est allé dans un coin de la cour et là, en se cachant, il a jeté le reste du morceau. « Ce sera pour les chats », se dit-il pour se justifier.

Il a été vu.Il a été vu d'abord par Jacques, qui n'est pas gâté comme l'est Bernard, parce qu'il a

beaucoup de petits frères et de petites sœurs.Jacques est allé dans le coin de la cour, a ramassé le morceau de pain et a mordu

dedans avec appétit, sans faire le difficile...Bernard s'en est aperçu et il s'est dit... (quoi ?)Mais le maître aussi a vu ce qu'avait fait Bernard. Il n'a pas voulu lui faire des

reproches, cependant, le lendemain matin, voici ce qu'il a lu à toute la classe :« Un jour, je jetai une croûte ; mon père est allé la ramasser.__ Mon enfant, m'a-t-il dit, il ne faut pas jeter le pain ; c'est dur à gagner. Nous n'en

avons pas trop pour nous, mais si nous en avions trop, il faudrait le donner aux pauvres. Tu en manqueras peut-être un jour, et tu sauras ce qu'il vaut.

J'ai eu le respect du pain depuis lors.Les moissons m'ont été sacrées ; je n'ai jamais écrasé une gerbe pour aller cueillir un

coquelicot ou un bleuet ; jamais je n'ai tué sur sa tige la fleur du pain ! »Jules VALLÈS, L'Enfant, Fasquelle.

Exploitation du récit.1. Qu'a fait Bernard ? Est-ce que cela ne vous est pas arrivé ? Qu'en pensez-vous ?

Avant de penser au chat, à qui aurait-il dû penser ?2. Comment Bernard aurait-il dû s'y prendre pour faire accepter une partie de son

goûter à Jacques ?3. Pourquoi ne faut-il jamais jeter le pain? (Rappeler tout le travail qu'il représente. —

Penser aux malheureux. — Evoquer les peuples sous-alimentés.)

Résolution.Si j'ai trop de pain je ne le jetterai pas, je le donnerai à ceux qui ont faim.

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15 MORALE - C E.

CODE (3) JE SAIS MARCHER DANS LES RUES DE LA VILLE

Récit.C'est jour de joie pour Lise. Son papa l'a emmenée à la grande ville voisine en auto, en

roulant... à droite, sur la route. Ils ont laissé la voiture dans un parc de stationnement et ils ont gagné à pied le centre de la ville.

Quelle animation ! Papa et Lise se sont assis à la terrasse d'un café, et Lise, un peu étourdie, regarde la foule de piétons qui vont et viennent sur les trottoirs. Quelle fourmilière ! Regardons-la.

Trois jeunes gens, côte à côte, marchent en discutant, et occupent presque toute la largeur du trottoir. Les passants doivent s'écarter pour les laisser passer, tant ils marchent avec hardiesse, comme si le trottoir était à eux seuls.

Pourtant, un monsieur qu'accompagné une vieille dame, et qui a dû se séparer de cette dame à cause de ces jeunes gens, leur dit quelque chose...

Voici une petite fille qui ne semble pas se soucier de la foule. Elle va droit devant elle, et une dame se trouve obligée de descendre du trottoir pour lui céder la place. La dame n'est pas contente...

Un petit garçon, au contraire, mieux élevé sans doute, cède la place à un monsieur et descend sur la chaussée pour le laisser passer. Il semble à Lise cependant que le monsieur n'est qu'à demi-content et n'est pas rassuré.

Voici un enfant qui ne sait pas comment il veut marcher ; il va à droite, se heurte à quelqu'un, se faufile à gauche, puis de nouveau à droite, puis à gauche ; on dirait un bouchon qui descend un ruisseau sans savoir où il va.

Sur son passage, on entend des murmures...Lise ne se lasse pas de poser des questions à son papa...Celui-ci lui donne des conseils pour qu'elle sache marcher dans la rue sans danger et

sans mécontenter personne.Aussi, quand Lise et son papa, reposés, reprennent leur promenade, Lise se conduit

comme un piéton bien élevé.

Exploitation du récit.1. Que pensez-vous de l'attitude des trois jeunes gens ? Qu'a pu leur dire le monsieur ?

A quelle condition est-il permis de marcher les uns à côté des autres sur le trottoir ?2. Que pensez-vous de la conduite de la petite fille ? Et de celle du petit garçon ? Le

monsieur n'est pas rassuré ; pourquoi donc ?3. L'enfant qui se faufile dans la foule circule-t-il convenablement ? Que peut-on

murmurer après son passage ?4. Dites comment Lise se conduit dans la rue, après avoir reçu les conseils de son

papa.

Résolution.Je marcherai sur le trottoir sans gêner les autres piétons. Je ne descendrai pas

sur la chaussée.

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16 MORALE - C. E.

LA PROPRETÉ A L'ÉCOLE

Récit.Jean-Louis vient d'arriver à l'école. C'est un « nouveau » qui demeure dans une ferme

de hameau. Et vous savez tout ce qu'il y a dans une cour de ferme ? Un tas de fumier, des outils, des débris de foin au milieu desquels vont et viennent chats, chiens, poules et canards.

Combien différente est la cour de l'école ! Jean-Louis en est tout ébloui : du beau gravier bien ratissé chaque matin, des fleurs au pied des arbres et le long des murs. Par terre, rien ne traîne.

Jean-Louis pense que le maître est vraiment dévoué de si bien entretenir une cour qui n'est pas à lui. A moins que ce ne soit le garde champêtre qui vienne chaque soir ?...

Et la classe donc ! Elle est plus propre que la cuisine de la ferme, elle ressemble plutôt à la belle salle à manger où l'on n'entre que les jours de fêtes. Quelle belle maison que cette école ! Le maître a bien du travail pour la rendre si belle, pense encore Jean-Louis.

A la récréation, au milieu des jeux, Jean-Louis laisse tomber par terre une boule de papier buvard... Ce sera ramassé par les nettoyeurs de l'école, a-t-il l'air de penser.

Mais que se passe-t-il ? Ses camarades se sont arrêtés de jouer et le regardent, et regardent le papier par terre, et regardent le maître... Et le maître regarde Jean-Louis sans rien dire, et regarde le papier par terre.

Quel est donc ce silence qui gagne toute la cour ?Jean-Louis commence à comprendre comment il se fait que la cour soit si belle, ainsi

que la classe. Il commence à découvrir quels sont les ouvriers de toute cette beauté.Et que fait-il ?

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Que pense et que fait Jean-Louis ? Où doit-on jeter les papiers ? (poubelle ou

corbeille). Et que fait-il le lendemain s'il doit entrer en classe avec ses souliers boueux?3. Qui rend les maisons propres et belles ? Leurs habitants. Pourquoi n'en serait-il pas

de même à l'école ?Regardons notre classe, notre cour. Sont-elles aussi propres que celles de Jean-Louis ?4. Comment peut-on faire pour embellir l'école ?

Résolution.Je ne salirai ni la cour, ni la classe. Je ne jetterai rien par terre.

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17 MORALE - C. E.

LA PROPRETÉ DE LA CLASSE

Récit.C'est un plaisir pour Jean-Louis que de venir chaque jour dans cette nouvelle école. La

salle de classe lui semble être un palais tant elle est bien tenue. Et Jean-Louis s'est vite aperçu que ce n'était pas seulement le maître qui s'occupait de la propreté de l'école.

C'est ainsi qu'en arrivant un matin, il a trouvé Marinette en train de passer un chiffon sur les tables pour essuyer la poussière ; quant à Nicole, elle enlevait les fleurs fanées du vase qui est sur le bureau et les remplaçait par des nouvelles, toutes fraîches cueillies. Pierre remettait en ordre des gravures d'histoire accrochées au mur par le maître. Jean rangeait la bibliothèque.

Mais, pendant la classe, un malheur est arrivé à Jean-Louis. En voulant prendre de l'encre dans son encrier, il en a renversé quelques gouttes sur sa belle table de chêne.

« Oh ! une tache, a murmuré François ; lorsque le maître les voit, il nous gronde et nous restons pour les faire disparaître. »

Jean-Louis est surpris. Dans son ancienne école, les tables étaient noires et vieilles et personne ne se souciait des taches.

Ici, le maître a fait placer des collerettes autour des encriers afin que les maladroits qui ont pris trop d'encre ne laissent pas tomber de gouttes sur la table.

Jean-Louis se demande comment effacer sa tache...Soudain, il entend la voix du maître :« Vous allez rentrer vos cahiers et vos livres afin que je voie si vos tables sont propres.

» « C'est bien, dit-il à Pierrette et à Suzy ; Robert, je vois une tache sur le sol près de ton pied. Quant à toi, Jean-Louis, tu ne seras pas puni puisque tu es nouveau, mais tu demanderas à Claudette de te montrer, après la classe, comment on fait disparaître les taches. »

Jean-Louis est heureux.Il se promet de ne plus recommencer.

Exploitation du récit.1. Que font les enfants pour rendre leur classe propre et agréable ?2. Qu'est-il arrivé à Jean-Louis ? Cela vous est-il déjà arrivé ?3. Ce qu'il ne faut pas faire (secouer son porte-plume sur la table ou sur le sol, écrire

sur la table).4. Ce qu'il faut savoir faire (prendre de l'encre, éviter les taches, savoir les essuyer).5. Inspection des tables.

Résolution.J'éviterai de faire des taches d'encre sur le sol ou sur la table. Je garderai ma

classe toujours propre.

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18 MORALE - C E.

J'EFFACERAI PROPREMENT L'ARDOISE

Récit.« Il y a encore dans cette classe, dit la maîtresse, des enfants qui ont si faim qu'ils

mangent leur porte-plume. »Georges baisse la tête : c'est que le sien est tout rongé, effiloché comme un bâton de

réglisse et si court qu'il peut à peine le tenir.« Ecoutez, poursuit l'institutrice, ce qui est arrivé à un petit garçon qui suçait son

porte-plume. Un jour qu'il était distrait, il a plongé l'extrémité qu'il suçait dans l'encre, puis il l'a portée à sa bouche.

Pouah que c'est amer ! a-t-il dit en rejetant son porte-plume. Mais ses camarades se sont moqués de lui, car il s'était aussi barbouillé les lèvres. Il n'était pas content, mais à qui la faute ? S'il avait écouté sa maîtresse qui toujours lui répétait : « le porte-plume, le crayon, la gomme, la règle, ce ne sont pas des bonbons, ce sont vos outils et il ne faut pas les porter à la bouche », cela ne lui serait pas arrivé.

« Un écolier, continue l'institutrice, doit encore savoir faire autre chose. Prenez vos ardoises et écrivez la date. Maintenant effacez-la... »

Et l'on voit alors Pierrot qui efface avec la paume de sa main, Bernard avec la manche de sa blouse, Mariette avec le bas de son tablier et même René qui lèche son ardoise comme il doit le faire pour une assiette de crème.

« Oh ! le sale » dit Madame...Elle a à peine achevé que l'on entend un raclement de gorge. C'est Maurice. Ce qu'il a

fait, on n'ose pas le dire tellement c'est mal-Madame n'est pas contente. Cependant elle sourit lorsqu'elle voit Véronique effacer son ardoise-Exploitation du récit.

1. Pourquoi Georges baisse-t-il la tête ? Qu'a-t-il fait de mal ?2. Que ne faut-il pas porter à la bouche ?3. Pourquoi Madame n'est-elle pas contente ? Pourquoi sourit-elle en regardant

Véronique ?4. Comment effacer l'ardoise ? Petite boîte en plastique - éponge humide.

Résolution.Je ne porterai pas mes outils à la bouche et j'effacerai mon ardoise avec un

chiffon ou une éponge humide.

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19 MORALE - C. E.

MON CARTABLE SERA PROPRE ET RANGÉ

Récit.« Un cartable d'écolier, c'est bien commode, dit François. Dans le mien, je mets mes

livres et mes cahiers et aussi ma toupie, une balle, de la ficelle.— Ce n'est plus un cartable, c'est un sac à jouets, remarque Bernard en regardant

l'intérieur du cartable de son camarade... Et tu y a mis des raisins aussi ?... Ils vont s'écraser... Et ton goûter ? Il va tacher tes livres... Pourquoi ne le mets-tu pas dans un petit sac imperméable ?

— Parce que cela prend du temps et puis, ces sacs, on les perd. D'ailleurs, depuis que je mets mon goûter dans le cartable, il ne m'est rien arrivé. »

Soudain, voici qu'on entend la cloche de l'école... Les deux enfants partent en courant. Mais pour éviter une flaque d'eau, ils s'embarrassent, se bousculent et les cartables tombent. Ce n'est rien. Ils les ramassent et les voilà repartis...

...Prenez votre livre et votre cahier, dit le maître. Pour Bernard c'est facile; le livre est de côté, le cahier, ici, près du plumier. Il pourrait les sortir les yeux fermés tant il a l'habitude de les mettre toujours aux mêmes places.

Pour François, c'est autre chose... « Oh ! dit-il surpris, qu'y a-t-il de mouillé ? Et là, qu'est-ce qui colle ? Et qu'y a-t-il sur la couverture du livre et sur les pages du cahier ? Des taches de raisin et de confiture ! »

— Eh bien, dit le maître, voilà un joli cartable. Voyons, montre-nous ce qu'il contient!» Et François montre sa tartine, son raisin écrasé, une toupie, une balle, un sifflet, de vieux papiers, des billes et enfin les livres et les cahiers qui ont tant souffert du voisinage de tous ces objets.

Que va dire le maître ? Que devra faire François ?

Exploitation du récit.1. Comment Bernard range-t-il ses affaires dans son sac ? A-t-il raison ? Pourquoi ?2. Et François ? Que ne doit-on pas mettre dans le cartable ? où placer • les jouets ? le

goûter ?3. Application. Inspection des cartables. Vider leur contenu sur la table. Le ranger.

Donner l'habitude de placer le goûter dans un sachet en matière plastique.

Résolution.Mon cartable sera toujours propre et rangé. Il ne contiendra que mes livres et

mes outils.

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20 MORALE - C E.

CODE (4) — JE NE JOUERAI PAS SUR LE TROTTOIR

Récit.Annette et sa maman sont allées en ville pour des commissions. Pendant que maman

fait ses achats dans un magasin, Annette préfère rester dehors ; il y a tant de choses qu'elle n'a pas l'habitude de voir où elle demeure.

Mais que se passe-t-il ? Elle entend des cris de colère se mêler à des cris de joie. Qu'est-ce donc ? Ce sont deux garçons qui, sur des patins à roulettes, jouent parmi les nombreux piétons. Ils ne sont pas toujours très adroits et l'un d'eux se raccroche même au bras d'un Monsieur. Celui-ci n'est pas content... Qu'a-t-il donc dit au garçon qui s'arrête, décroche ses patins et s'en va en baissant la tête ?

Un peu plus loin, c'est une fillette qui, montée sur une trottinette, va droit devant elle en criant : « Gare ! gare ! » Les piétons s'écartent, mais ils ne sont pas contents, eux non plus. Parmi eux se trouve un agent de police. « Tiens, se dit Annette, il appelle la fillette ». Et celle-ci, confuse, descend de sa trottinette. Que lui a donc dit l'agent ?

Deux garçons, qui semblent bien sages et que le mouvement de la rue n'intéresse pas, jouent aux billes. Mais où jouent-ils ? Annette a peur pour eux... Pourquoi ? C'est peut-être bien de laisser le trottoir libre, mais jouer sur le bord de la chaussée, c'est très dangereux. Annette raconte tout cela à sa maman. « En ville, lui dit celle-ci, le trottoir est réservé seulement à la circulation des piétons. »

Au centre de la ville, une foule de badauds s'écrasent contre une devanture de magasin.« Cela doit être beau, dit Annette, allons-y. »« Non, répond maman, regarde jusqu'où s'entassent ces gens ; nous n'allons pas, nous

aussi, empêcher les piétons de passer. »

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que les garçons font de mal ? Qu'a dit le Monsieur au garçon qui lui a

saisi le bras ?2. Pourquoi la fillette sur sa trottinette, mécontente-t-elle les piétons? Que lui dit

l'agent ?3. Si possible, observez ce que certains ont tort de faire sur le trottoir.

Résolution.En ville je ne jouerai pas sur le trottoir qui est réservé à la circulation des piétons.

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21MORALE - C. E.

MON CASIER SERA PROPRE ET RANGÉ

Récit.« Certains d'entre vous sont allés au cirque, dit le maître. Ils y ont vu le

prestidigitateur, le faiseur de tours, le magicien, qui, d'un coup de baguette, tire du fond d'un chapeau un foulard, une bouteille, même un lapin ? Eh bien ! nous allons voir quels sont ceux qui, parmi vous, ressemblent à ce « magicien ».

Un grand silence, fait d'attente et de curiosité, succède à ces paroles : jamais la classe n'a été aussi sage !

« Attention, poursuit le maître, à mon signal, vous ferez, le plus vite possible, ce que je vous dirai de faire ; en attendant, croisez tous les bras ! »

Nouveau silence...« Mettez sur la table... le cahier de dessin ! » et le maître donne, 'avec cet ordre, le

coup de règle magique.Il est magique, en effet ; en l'espace d'une demi-seconde à peine, le cahier de dessin est

là. sur la table de Germain, d'Yvette, de Pierre, de Jeanne, qui ont déjà repris leur position d'attente en souriant, car ils ont compris de quelle magie voulait parler le maître.

Mais quel est ce bruit de ce côté ?De Jacques, on ne voit plus que les pieds et le derrière ! La tête dans son casier, il

fouille, fouille en vain... Des objets tombent, une règle, un double décimètre, une toupie, un croûton de pain même... Enfin, voici le cahier de dessin, mais dans" quel état !...

Quant à Lucienne, elle se met à pleurer : son cahier de dessin a disparu ; ou plutôt, elle a oublié de l'apporter en classe, c'est le cahier de récitation qu'elle a mis par mégarde à sa place.

Le maître va récompenser les « magiciens » qui pourraient, s'il le désirait, lui sortir en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, le moindre outil de travail, la gomme ou le double décimètre, ou le buvard du cahier du jour...

Quant aux autres...

Exploitation du récit.1. Pourquoi Germain, Yvette, Pierre, etc., peuvent-ils si vite montrer leur cahier ? Et

pourquoi, au contraire, ni Jacques ni Lucienne ne le peuvent ?2. Que faut-il mettre dans le casier ? Comment ? Que ne doit-on pas y mettre ?

Pourquoi ?3. Application : inspection des casiers. Conseils pour le rangement des livres, de

l'ardoise, des cahiers, etc.

Résolution.Mon casier sera toujours propre et en ordre. Je n'y mettrai que mes outils

d'écolier.

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22 MORALE - C. E.

JE COUVRIRAI LIVRES ET CAHIERS

Récit.A l'entrée en classe, ce matin, les enfants trouvent deux cahiers fixés au tableau. «

Nous allons bien les regarder, dit Madame, pour savoir ce qu'il faut faire.— Celui de gauche est bien plat, protégé par une belle couverture. On peut en tourner

les pages ; aucune n'est cornée, enroulée ou déchirée. Et surtout, il n'y a pas une tache. C'est un cahier propre et je veux que tous vos cahiers ressemblent à celui-ci. D'ailleurs, nous le laisserons exposé afin que chacun puisse à tout moment en rapprocher le sien.

— Vous allez maintenant regarder très vite, celui de droite, car il est si vilain qu'aussitôt après nous le brûlerons. Voyons, René, qu'y a-t-il de mal dans ce cahier ?

— Les coins qui sont enroulés, Madame.— Bien, va chercher ton cahier du jour et montre-le nous !René baisse la tête ; il comprend maintenant pourquoi la maîtresse l'a interrogé. Il

rapporte tout honteux un cahier dont presque tous les coins du bas sont enroulés.— Marinêtte, veux-tu regarder la couverture et les pages et me dire pourquoi elles ne

sont pas comme je les voudrais ?...— Elles sont tachées d'encre ou de graisse, dit Marinêtte en baissant la tête car elle a

compris que son cahier ressemble à celui du tableau.— Alors, montre-nous le tien... Heureusement que tous ne sont pas comme celui-là...

Regardons ceux de Pierrette, d'Henri, de Nicole... Voyez les couvertures, les pages sans taches, les buvards... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Que faut-il faire pour protéger les cahiers ? Que doit-on couvrir encore ?3. Qu'est-ce qui est laid dans un cahier mal tenu ? Comment ne pas faire de taches ?

Eviter de corner les pages ?4. Application. Apprendre à couvrir livres et cahiers, à bien se tenir, à ne pas corner

les pages. Laisser le beau cahier en permanence au tableau. Contrôler l'état des autres.

Résolution.Je couvrirai mes livres et mes cahiers. Je me servirai de mon buvard et je

veillerai à ne pas corner ou déchirer les pages.

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23 MORALE - C E.

JE RANGERAI MES LIVRES ET MES JOUETS

Récit.Le livre de Mathilde. — « Mathilde, va donc chercher ton livre d'histoires ; tu m'en

liras une, elles sont si jolies !— Oui, maman », dit Mathilde... et elle grimpa l'escalier qui conduisait à sa chambre.Elle en fit deux fois le tour, regardant partout, remuant tout, mais ce fut peine perdue,

le livre n'y était pas.« On m'a pris mon livre ! s'écria Mathilde. Qui est-ce qui m'a pris mon livre ?... On

m'a volée ! » répétait-elle.Elle redescendit l'escalier... Au fond, elle n'était pas bien sûre d'avoir été volée...« Et qui veux-tu qui te l'ait pris ? demanda la maman.— Je t'assure qu'on me l'a pris, répéta l'étourdie.— Mais, reprit doucement la mère... il n'y a dans la maison que moi, ton père et le

chat... J'espère que tu ne nous soupçonnes pas... »Mathilde, ne trouvant rien à répondre, se mit à pleurer. « Tu ferais mieux de réfléchir...

Voyons, le livre est dans la maison. Tu ne l'as pas descendu à la cave ?— Hi ! hi ! hi !— Tu ne l'as pas monté au grenier ?— Hi ! hi ! hi !— Hier, n'as-tu pas lu dans ton livre ?— Oui, maman.— Et où étais-tu ?— Ah ! » fit Mathilde en se frappant le front...Elle courut au jardin où elle trouva son beau livre... L'apercevant de loin elle poussa un

cri de joie, mais quand elle fut auprès, ce fut un autre cri... Pendant la nuit, il avait plu et le livre d'histoires était dans un triste état, la couverture détrempée, les feuilles mouillées, les lettres salies par la terre...

Mathilde restait là, les yeux fixés sur le livre, pleurant à chaudes larmes...Quand elle eut assez pleuré, elle commença à réfléchir...D'après A. VESSIOT. Pour nos enfants. Bibliothèque d'éducation.

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Qu'a dit Mathilde quand elle n'a pas trouvé son livre ?3. A quoi a-t-elle réfléchi ? Qu'a-t-elle promis ?4. Vous est-il arrivé de laisser traîner des livres, des jouets ? Les avez-vous retrouvés

facilement ? Qu'a dit votre maman ?

Résolution.Je ne laisserai pas traîner mes livres et mes jouets. Je les rangerai avec soin.

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24 MORALE - C. E

JE RANGERAI MES VÊTEMENTS

Récit.

Il se passe quelque chose de curieux à la maison de Madeleine et de Louis, son frère. Quand, le soir, maman leur dit : « II est l'heure d'aller dormir », c'est Louis qui est toujours le premier couché, mais c'est Madeleine qui reçoit les compliments.

Et quand, le matin, il faut se lever pour aller à l'école, c'est Madeleine qui se lève après Louis, et c'est lui qui se fait gronder !

Voilà qui est étonnant. La maman de Madeleine et de Louis doit certainement se tromper !

Mais savez-vous pourquoi Louis est le premier couché ? C'est qu'il se déshabille à toute vitesse. Il commence dans la cuisine, en disant « bonsoir » à sa maman, continue dans la salle à manger, en disant « bonsoir » à son grand-père, et a presque fini quand il arrive dans la chambre à coucher.

Madeleine, elle, dit ses « bonsoirs » gentiment, et, avant de se coucher, range bien soigneusement ses vêtements sur sa chaise, place ses bas sur le siège, ses pantoufles bien à côté l'une de l'autre, sur la descente de lit. Ce n'est que lorsque tout est bien en place qu'elle se couche et s'endort.

Aussi, quand le matin arrive, peut-elle attendre pour se lever que l'heure du déjeuner soit arrivée. En quelques minutes, elle se lève et s'habille...

De son lit, elle entend son frère Louis se lever. Quelle agitation ! et que de questions ! « Où ai-je donc mis mes chaussettes ? », puis « Madeleine, n'as-tu pas vu mon caleçon ? », puis « Maman, n'ai-je pas laissé mon tricot dans la cuisine ? »... Et Louis fouille partout, va, vient, s'énerve et perd son temps.

Il le perd si bien qu'il peut juste déjeuner avant de partir à l'école, les souliers mal lacés, la chemise boutonnée de travers. Madeleine, elle, a eu tout le temps de faire sa toilette, de déjeuner et de revoir ses leçons...

Elle arrivera reposée, détendue, souriante à l'école. Mais Louis sera déjà contrarié, en colère contre tout, et parfois même en retard...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Pourquoi la maman de Madeleine et de Louis ne se trompe-t-elle pas ?3. Que fait Madeleine le soir ? Et Louis ? Et qu'arrive-t-il le matin ? Louis, en arrivant

à l'école, est en colère contre tout. Contre qui devrait-il se fâcher ?4. A quoi reconnaît-on un enfant qui a l'habitude de ranger ses vêtements ? Il peut

s'habiller même dans l'obscurité.5. Qui range tous les soirs ses vêtements ? Qui a eu les mêmes ennuis que Louis ?

Résolution.Je rangerai tous les soirs mes vêtements près de mon lit.

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25 MORALE - C. E.

CODE (5) — JE NE JOUERAI PAS SUR LA CHAUSSÉE

Récit.

C'est jeudi. Jean, Louis et Paul vont sur le terrain de jeux qui est à la sortie de la ville, au-delà de la route.

Nos trois garçons ont emporté un ballon, et quand ils sont arrivés sur la route, bien goudronnée, bien plate et bien droite, que fait Louis ?... « C'est bien plus agréable que dans la prairie, dit-il, ça roule mieux ! »

Paul s'en mêle, et le ballon saute sur la route. Il rebondit et roule jusqu'au milieu de la chaussée.

Que va faire Jean ? (réponses des élèves).Comme c'est un garçon très sage et bien obéissant, il rappelle à ses camarades

comment ils doivent se déplacer sur une route.« Bon, disent-ils, cessons de jouer au ballon ! mais on peut tout de même courir ! »

Paul poursuit Louis, le dépasse, se retourne, veut l'empêcher de passer, à droite, à gauche.Au moment où Louis, par un grand détour, va réussir, une automobile survient derrière

lui. Elle klaxonne, mais F entend-il ? Il ne pense qu'à son jeu... L'accident est évité de justesse, parce que la route n'est pas encombrée, sinon...

Voici qu'un camion lourdement chargé dépasse les garçons. Il roule lentement, si lentement qu'en courant un peu, on pourrait-le suivre. C'est ce que fait Paul. Et hop ! d'un bond, en s'accrochant à une chaîne, il saute sur l'arrière du camion. Heureusement, il n'ira pas loin. Le chauffeur du camion a vu dans son rétroviseur qu'un des garçons avait disparu. Il a compris ce qui s'était passé. Il s'arrête, et fait descendre Paul, en lui disant...

Exploitation du récit.1. Est-il permis de jouer au ballon sur la route ? Que peut-il arriver ?2. Pourquoi ne faut-il pas jouer, même à courir, sur la chaussée ?3. Qu'a dit le chauffeur du camion à Paul ?

Résolution.La route est un lieu de circulation. Je ne jouerai pas sur la route.

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26 MORALE - C. E.

JE SALUERAI LE MAITRE

Récit.

Un quart d'heure avant l'heure d'entrée en classe, le maître est à la porte de l'école pour accueillir les enfants. Petits garçons fraîchement débarbouillés, petites filles gentiment coiffées passent devant le maître et le saluent en enlevant leur coiffure ou en inclinant la tête.

« Bonjour, Monsieur !— Bonjour, François ! Bonjour, Martine ! »Mais pourquoi le maître ne dit-il pas « Bonjour, Bernard » ? C'est que Bernard est

entré dans la cour avec son béret collé sur la tête, sans dire « Bonjour, Monsieur » ! Pressé d'organiser un jeu, il n'a pas salué le maître et celui-ci, bien qu'il l'ait remarqué, ne lui a rien reproché. Mais il y pense et se dit : « Je vais avoir là une histoire à raconter... »

Bientôt, voici Bernard qui revient auprès du maître. Est-ce pour réparer son oubli, pour le saluer ? Non, c'est tout simplement que son cartable l'embarrasse et, comme cela lui arrive quelquefois, il préférerait le déposer en classe.

« M'sieu, est-ce que je puis déposer mon cartable en classe ? »Mais le maître ne répond pas.« M'sieu, crie plus fort le petit garçon, je voudrais... »Le maître ne répond toujours pas. Ce n'est pas possible, pense Bernard, il est devenu

sourd... Cependant, François vient faire la même demande. Otant son béret, il dit :« M'sieu, pourrais-je déposer mon cartable en classe ?— Oui, mon petit.— Oh ! ça alors, pense Bernard. Le maître est pourtant juste. Pourquoi lui refuse-t-il

ce qu'il accorde à François ?... »Mais soudain, Bernard comprend...Il se présente devant le maître, ôte sa coiffure et lance :« Bonjour, monsieur !— Bonjour, mon petit.— Est-ce que je pourrais...— Mais oui, puisque maintenant tu as fait ce qu'il fallait faire... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Que faut-il faire tous les matins en arrivant devant le maître ou la maîtresse ?

Application. Comment saluer avec une coiffure, sans coiffure ?3. Ne salue-t-on que le maître ? (les personnes connues).

Résolution.Je saluerai le maître ou la maîtresse matin et soir.

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27 MORALE - C. E.

JE FRAPPERAI AVANT D'ENTRER

Récit.Les élèves sont entrés depuis quelques minutes et la maîtresse a commencé de raconter

l'histoire de sa leçon de morale. Alors que tout le monde écoute le récit avec attention on frappe à la porte.

Bien qu'interrompue dans sa leçon, madame répond « Entrez » !C'est Geneviève. Elle n'est pas contente d'arriver en retard mais elle va s'excuser et

madame lui dit de rejoindre sa place.Le récit est à peine achevé que la porte s'ouvre brusquement et tous les élèves surpris

voient apparaître Jean-Louis qui referme la porte et s'avance vers l'institutrice.Il veut s'excuser : « Madame, j'arrive en retard parce que...— Je ne veux pas savoir maintenant pourquoi tu arrives en retard, réplique madame.

Tu dois faire d'abord quelque chose que tu n'as pas fait. Veux-tu repasser la porte ? Nous attendrons que tu fasses ce qu'il faut... »

Jean-Louis, honteux, repart sous les sourires moqueurs de ses camarades. « Puisque vous souriez, c'est que vous savez ce qu'il aurait dû faire, déclare madame. Vous allez prendre l'ardoise et l'écrire, d'un mot. Puis vous écrirez au-dessous l'autre mot qui est la réponse au premier.

— Toc ! Toc ! Cette fois, on a frappé.— Entrez, dit madame. Et Jean-Louis, souriant, se dirige vers la maîtresse pour

s'excuser de son retard. Elle le garde près d'elle.— Montrez vos ardoises, dit-elle aux autres.Et sur toutes l'on voit : « Frappez », « Entrez ».— Regarde », dit-elle à Jean-Louis.

Exploitation du récit.1. Qu'a fait Geneviève ? Que n'a pas fait Jean-Louis ?2. Que faut-il faire chaque fois que l'on se trouve devant une porte derrière laquelle il

peut y avoir quelqu'un ?3. Application. Comment frapper ? (Discrètement mais nettement). Que doit-on

attendre ?

Résolution.Avant d'entrer dans une pièce je frapperai à la porte et j'attendrai qu'on me dise

d'entrer.

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28 MORALE - C E.

JE SAURAI DIRE « PARDON » ET M'EXCUSER

Récit.Jeudi, comme il faisait mauvais temps, les enfants ont obtenu de leurs mamans la

permission d'aller au cinéma, en matinée ; on y projetait un beau film sur les poissons et la pêche sous-marine.

Pierre, Jacques, Suzanne, Marie, Paulette, qui demeurent dans le même immeuble ont décidé d'y aller ensemble.

Heureusement, ils ont leurs billets et il suffit de prendre la file des gens qui entrent. Cependant, Jacques, qui a peur de n'avoir pas de place, essaie de passer avant plusieurs personnes qui protestent. Malheureusement pour lui, il n'a pas vu son voisin, M. Vincent. Celui-ci ne se contente pas de protester ; il prend Jacques par le bras et le conduit à la place du dernier, au milieu des rires et des moqueries de ses camarades.

Les spectateurs entrent ; tous prennent place. Suzanne, avant de s'asseoir, *se retourne pour voir la salle. Tiens ! là derrière, elle aperçoit Pierrette qui est venue avec sa maman.

« Si nous allions lui dire bonjour ? » dit-elle à Paulette, et elles s'engagent dans la rangée, déjà bien occupée par d'autres spectateurs. Suzanne va à droite, Paulette à gauche, pour gagner du temps.

Mais il faut croire que les gens devant qui passe Suzanne sont mal élevés ; elle trouve des jambes tendues devant elle ; des genoux l'empêchent presque de passer, et puis, on la dévisage sans aucune gentillesse.

Ce n'est pas la même chose du côté de Paulette. On se lève, on s'efface pour lui laisser le passage ; on lui sourit et on lui dit quelques mots.

Suzanne s'en étonne et le dit à Paulette qu'elle a rejointe.« Nous changerons de côté pour retourner à nos places », dit celle-ci.C'est ce qu'elles font. Chose étrange pour Suzanne ; elle rencontre les mêmes ennuis

qu'à l'aller, alors que Paulette passe sans histoire du côté des gens « mal élevés ».Suzanne regarde, écoute... Mais que dit donc Paulette pour obtenir tant de gentillesse ?

Exploitation du récit.1. Que fait Jacques ? Que lui arrive-t-il ? Qu'en pensez-vous ?2. Pourquoi Suzanne et Paulette ne reçoivent-elles pas le même accueil ?3. Quelles sont les formules qui facilitent partout le passage ?

Résolution.Je dirai « Pardon Monsieur », « Pardon Madame », « Excusez-moi », chaque fois

que je passerai devant une personne ou que je la dérangerai.

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29 MORALE - C. E.

« S'IL VOUS PLAIT » ET « MERCI »

Récit.Philippe et Elisabeth ont été invités à passer la journée chez leur tante. Au départ, leur

maman leur avait dit en les embrassant : « Et surtout, n'oubliez rien. » Aussitôt arrivés, ils ont commencé par bien jouer avec Monique, puis quand midi est arrivé, ils se sont mis à table avec bon appétit.

Leur tante a commencé par leur servir un bon potage. Philippe a tendu son assiette et sa tante la remplit bien.

Elle repose l'assiette devant Philippe qui déjà, s'apprête à y plonger sa cuiller ; mais elle la tient encore, attend un tout petit peu en regardant Philippe et puis, hop ! enlève l'assiette et la pose devant Elisabeth qui, ravie, s'écrie : « Merci, ma tante ! »

Philippe avait oublié ces mots tant il était pressé de manger. Il baisse un peu le nez. Mais sa tante n'est pas fâchée contre lui. Cette fois, elle lui tend l'autre assiette et n'a pas besoin d'attendre.

« Merci, ma tante », dit-il aussitôt.Quand le potage est fini, c'est un bon ragoût de mouton qu'apporté la tante. Voilà qui

plaît également à Philippe.Mais ce qui l'ennuie, c'est qu'il n'a plus de pain. S'adressant à sa tante, il dit à voix

basse : « Je voudrais un autre morceau de pain. »II faut croire que sa tante est très occupée par la conversation, elle ne tourne même pas

la tête.Philippe lui touche le coude et répète plus haut :« Je n'ai plus de pain, j'en voudrais un morceau. » Même résultat.Elisabeth regarde son frère avec étonnement et même un peu de colère, puis elle dit à

voix haute à sa tante :« Ma tante, voudrais-tu, s'il te plaît, donner un morceau de pain à Philippe? »Cette fois, la tante regarde Philippe :« Pourquoi ne le demandes-tu pas toi-même — poliment — ?» dit-elle.Philippe a compris. Il prononce le premier mot, obtient son morceau de pain, et, après

avoir dit le second mot, se sent tout à l'aise.

Exploitation du récit.1. A quoi pensait la maman quand elle a dit : « Surtout n'oubliez rien » ?2. Quels sont les mots oubliés par Philippe ? Et pourquoi sa sœur Elisabeth l'a-t-

elle regardé avec étonnement et même avec colère ?3. Exercices pratiques : « François, s'il te plaît... Merci, François... Monsieur,

voudriez-vous me permettre... Monsieur, puis-je, s'il vous plaît?... »

Résolution.Pour demander, je dirai toujours « S'il vous plaît... »Je dirai « Merci... » chaque fois que l'on m'aura donné ce que je demandais.

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30 MORALE - C. E.

CODE (6) COMMENT JE REGARDE AVANT DE TRAVERSER LA RUE

Récit.Paul voudrait bien savoir comment il faut faire pour traverser la rue sans danger.

Jusqu'à présent, il n'a jamais osé s'avancer tout seul sur la chaussée ; il attendait une grande personne ou un camarade plus âgé que lui.

Son papa lui dit : « Aujourd'hui, nous allons tous deux traverser la rue. Nous la traverserons et retraverserons jusqu'au moment où tu auras bien compris ce qu'il faut faire. Pour commencer, je te donnerai la main. »

Paul préfère cela : il est tout de même plus rassuré en sentant sa main dans celle de son papa. « Regarde bien, lui dit celui-ci, et souviens-toi de ce que tu as appris en classe. De quel côté viennent les automobiles qui passent le plus près de nous ? Et les autres ? (Rappel de la leçon...) Occupons-nous d'abord du danger le plus proche, celui qui vient de... ? Rien ? Allons ! »

Et tous deux s'engagent sur la chaussée. Paul serre fort la main de son papa, car il voit venir, à sa droite, là-bas, une automobile qui roule bien vite.

Mais papa s'arrête au milieu de la rue. Paul qui s'apprêtait à continuer en se hâtant, doit aussi s'arrêter.

« Regarde bien, dit papa, d'où viennent maintenant les automobiles, là où nous devons traverser ? Attendons qu'elles nous laissent la voie libre. Et, pour le moment, ne courons pas, ne reculons pas, arrêtons-nous sur place. »

Une automobile, puis une autre passent devant eux. Derrière eux, la circulation a repris, mais papa reste ferme au milieu de la route, sans s'affoler. Voici maintenant que rien n'apparaît sur leur droite.

« Allons-y, dit papa, et marchons bien tranquillement. »Et ils atteignent ainsi sans ennui l'autre trottoir.« Demi-tour maintenant, dit papa en riant. Je te rappelle comment faire : regarder à

gauche — passer — s'arrêter au milieu de la rue — regarder à droite et passer ; c'est simple, n'est-ce pas ? »

Et Paul traverse de nouveau, cette fois sans peur.« A toi tout seul, dit papa... Et dis-moi tout haut ce que tu fais ? »

Exploitation du récit.1. Quelles précautions le papa de Paul prend-il pour traverser la route sans danger ?

(Attendre un arrêt de la circulation, s'assurer que rien ne vient à gauche, avant de traverser ; s'arrêter au milieu si un véhicule vient de la droite, finir la traversée sans courir.)

2. De quel côté faut-il regarder d'abord ? Et ensuite ? Est-ce la même chose quand on revient de l'autre côté ?

3. Exercices pratiques dans la cour. Les enfants font comme Paul et disent à haute voix ce qu'ils font.

Règle.Pour traverser une route je regarderai d'abord à gauche, puis, arrivé au milieu,

je regarderai à droite, avant de traverser.

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31 MORALE - C E.

JE TRAVAILLERAI EN SILENCE

Récit.Ecoutez, dit la maîtresse, une histoire qui s'est passée l'année dernière dans cette

classe.L'institutrice avait dit à ses élèves : « Dans les petites classes on parle et on fait du

bruit. Mais les grands savent qu'on ne travaille pas bien dans le bruit. Pour faire du bon travail il faut du silence. Eh bien, je vais voir si vous êtes grands ou petits. Je vais écrire au tableau des opérations et un problème. Ceux qui les calculeront sans parler seront des grands élèves, les autres des petits. »

Puis la maîtresse avait dû sortir. Au début, tout le monde calculait silencieusement et on n'entendait que le crissement de la craie sur les ardoises. Si Madame avait pu écouter, elle aurait trouvé qu'il n'y avait chez elle que de grands élèves.

Mais voici que Jeannot a oublié ce qu'a dit la maîtresse. Pensant à un bon tour qu'il jouera à Francis, il se met à rire...

« Pourquoi ris-tu, demande Josette, tu ferais mieux de calculer ton problème !— Et toi, pourquoi parles-tu? intervient Geneviève... Et toi ? Et vous ? » En quelques

secondes,. la classe silencieuse est devenue aussi bruyantequ'un marché.Tout à coup, René se lève : « J'aurais fini mon problème, dit-il, si Jeannot n'avait pas

commencé à rire.— Et moi mes opérations, assure Pierre, si Geneviève n'avait pas parlé. On ne

peut pas travailler dans le bruit. »Tout le monde comprend cela et le silence se rétablit en même temps que la porte

s'ouvre.« J'ai tout entendu, le silence, et le bruit, dit la maîtresse. Personne ne sera puni parce

que beaucoup parmi vous sont très vite devenus de grands élèves... »

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Que faut-il pour faire du bon travail ?3. Si quelques-uns parlent ou rient dans une classe, est-ce que les autres peuvent

travailler ? Application : travailler pendant, 4, 6, 8 minutes sans parler.

Résolution.Je travaillerai sans faire de bruit et sans parler afin de ne pas gêner mes

camarades.

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32 MORALE - C E.

JE SERAI POLI DANS LA RUE

Récit.Quatre heures sont arrivées. Les enfants quittent l'école. Et l'on voit bien qu'ils ont

appris à être polis car, en passant devant Mademoiselle, les garçons, Michel, Bernard, Victor... font?... et disent?... Quant aux filles, Thérèse, Monique, Claire, elles... en disant...

Les voilà envolés dans la rue. Nous allons les suivre pour voir si ce que Mademoiselle leur a enseigné a bien été compris.

Michel siffle, Bernard chante, Victor rit... cela est bien naturel.' Mais, au bout de la rue, sur le trottoir, s'avance Mme Dupont, la femme de service, qui, chaque soir, balaie les classes. Va-t-il falloir la saluer et lui dire « bonjour » ?

Michel s'est arrêté de siffler. Il semble très intéressé par l'étalage du marchand de chaussures. On dirait qu'il a oublié tout ce qui se passe derrière son dos, et quand Mme Dupont sera près de lui, il prendra soin de ne pas se retourner...

Bernard, lui, semble tout à coup pressé de rentrer chez lui. Il quitte le trottoir où il pourrait croiser Mme Dupont, et va rapidement sur l'autre trottoir, en marchant très vite, sans rien regarder, ni à droite, ni à gauche.

Et Victor reste tout seul. Il est bien indécis. Doit-il tenir compagnie à Michel ? Doit-il accompagner Bernard ? Peut-être pourrait-il simplement regarder ses pieds, ne pas reconnaître Mme Dupont ?...

Mais il se souvient de ce qu'a dit Mademoiselle. Il sent que cela demande un peu de courage. Et il regarde en souriant Mme Dupont et lui dit... ? en enlevant sa coiffure.

C'est au tour des filles de rencontrer Mme Dupont. Tiens ! Monique se baisse ; son lacet a dû se détacher... Mais comme il faut longtemps, longtemps pour le rattacher ! Thérèse est plus hardie ; elle regarde bien en face Mme Dupont, ne baisse pas les yeux, mais ne semble pas la reconnaître. Elle ne lui dit rien et ne s'écarte même pas pour lui laisser le passage.

Heureusement Claire ne fait pas tant de « manières ». Et elle salue Mme Dupont d'un mouvement de la tête, accompagné d'un gentil sourire. Mais aucun mot ne sort de ses lèvres...

Naturellement, Mme Dupont, qui connaît bien tous les enfants, a vu tous ces manèges. Et que va-t-elle raconter à Mademoiselle ?

Exploitation du récit.1. Que raconte Mme Dupont à Mademoiselle ? Que dit-elle de chacun des enfants ?2. Qui a été le plus poli ? et le moins poli ?3. Qui s'est conduit comme ... ? et comme ... ?4. Comment faut-il saluer les gens que l'on connaît ? (Conseils et

démonstrations.)

Résolution.Je serai poli dans la rue et je saluerai les gens que je connais.

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33 MORALE - C E.

COMMENT SE CONDUIRE DANS LA RUE

Récit.Geneviève est tout en colère ce matin en arrivant à l'école. « Oh ! Mademoiselle ! dit-

elle, Pierre et Jean n'ont pas été polis dans la rue.— Est-ce vrai ? demande Mademoiselle aux deux garçons.— Non, s'écrient-ils, comment aurions-nous fait pour être impolis, puisque nous

étions seuls dans la rue avec Geneviève et que nous n'avons rencontré personne ? »Ils n'ont sans doute pas été « impolis », mais qu'ont-ils donc fait ?C'est Geneviève qui nous le dit.« Pierre avait un morceau de craie, il a tracé de grands traits sur les murs, et même sur

les portes...« Jean en passant près de la grille de Mme Laurent, a attrapé une branche qui pendait

et, il en a arraché toutes les feuilles qu'il a jetées dans la rue.« Puis, tous les deux se sont amusés à sauter au-dessus des poubelles Comme Pierre

n'est pas adroit, il en a renversé une. Et cela l'a fait bien rire.« Jean un peu plus loin s'est arrêté devant un panneau d'affichage. Une affiche était un

peu décollée, et il l'a déchirée du haut en bas... »D'autres voix d'élèves se font entendre et Mademoiselle doit les faire taire. On parle de

sonnettes, de cailloux jetés, de cris violents...« Tout cela, dit Mademoiselle, c'est également être impoli. Et Geneviève a eu raison.

Etre poli, c'est autre chose que faire certains gestes et dire certains mots. C'est se conduire de façon à n'accomplir aucun acte qui gêne, qui dérange, qui salisse. »

Exploitation du récit.1. Qu'ont fait Pierre et Jean ? Pourquoi Mademoiselle fait taire les voix d'élèves ? (il y

a de multiples façons d'être incorrect dans la rue).2. Il y a la politesse envers les gens. Mais il y a aussi la politesse envers les choses.

Exemples. Cela s'appelle la « correction ».Qui s'est bien conduit ? De quelle façon ?3. Comment faut-il faire pour se conduire « correctement » dans la rue même quand il

n'y a personne?

Résolution.Je serai toujours correct et poli dans la rue.

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34 MORALE - C. E.

DANS LE TRAIN OU L'AUTOBUS

Récit.« Je suis allé en voyage hier, dit le maître, et je voudrais vous raconter ce que j'ai vu. Il

y avait des choses belles, et d'autres laides. Jugez vous-mêmes.« II a fallu d'abord que j'attende l'autobus. Des gens, arrivés avant moi, faisaient la

queue. Une maman est venue, accompagnée d'un petit garçon. Naturellement, ils étaient derrière moi. Mais j'ai vu le petit garçon quitter sa maman, se glisser dans les premiers rangs, pousser même quelques personnes pour avoir une meilleure place. Une petite fille qui attendait devant moi bien gentiment avec sa maman, a dit tout haut... ce que vous pensez tout bas.

« Puis, une vieille dame est arrivée, fatiguée, marchant péniblement. Et c'est la même petite fille gentille qui, après avoir dit quelques mots à sa maman, est allée lui proposer de prendre sa place. Qu'en pensez-vous ?

« Je suis allé m'asseoir au fond de l'autobus ; j'aime cette place qui me permet de regarder les voyageurs.

« Si vous aviez vu se faufiler le premier petit garçon ! Pendant que sa maman payait les places, il s'asseyait ici, puis là, dérangeant même les voyageurs déjà assis. A peine installé, près de la vitre naturellement, il s'est plaint du soleil et a voulu aller de l'autre côté ; puis il a trouvé sa nouvelle place moins agréable que la précédente, et a voulu revenir auprès de sa maman. Encore des dérangements. J'avais beau tendre l'oreille, je n'entendais aucune parole sortir de ses lèvres... et pourtant qu'aurait-il dû dire ?

« Quel plaisir au contraire de regarder la petite fille ! Ses lèvres remuaient pendant qu'elle se glissait vers sa place, entre les voyageurs déjà assis. Et que disaient-elles ? Dès qu'elle fut assise, à côté de la vitre, elle aussi, elle se tint bien sagement, regardant tout ce qui se passait dans la rue, puis sur la route.

« A un arrêt de l'autobus, il y eut beaucoup de monde. Un vieux monsieur parvint à monter, mais il n'y avait plus de places assises. Il se tenait debout, juste à côté du petit garçon. On aurait dit que celui-ci était paralysé, sa tête ne pouvait plus regarder que du côté de la route, jamais à l'intérieur... Pourquoi?

« La petite fille, au contraire, avait vu passer le vieux monsieur. Elle se retourna pour voir où il allait... Elle attendit un peu, regardant le petit garçon... mais celui-ci ne savait plus remuer. Alors, savez-vous ce qu'elle a fait ?

Exploitation du récit.1. Avez-vous déjà vu des enfants se conduire comme le petit garçon ? Comme la

petite fille ? Qu'en pensez-vous ?2. Si la petite fille avait pu parler au petit garçon que lui aurait-elle dit ?3. Pourquoi le petit garçon ne pouvait-il plus bouger la tête ? Il se sentait donc mal à

l'aise ? Pourquoi ?4. Application. Formule : « Madame, voulez-vous accepter ma place ? »

Résolution.Lorsque je serai dans le train ou dans l'autobus, je céderai la place à une

personne âgée ou fatiguée.

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35 MORALE - C. E.

CODE (7) — COMMENT JE TRAVERSE LA RUE

Récit.Pierrette se promène avec sa maman dans les rues de la ville : que de belles choses à

voir, aussi bien sur la chaussée, où circulent des voitures de tous modèles, que sur le trottoir, avec le va-et-vient des piétons qui vont à leur travail ou qui flânent, et surtout les magasins !

Pierrette ne donne pas toujours la main à sa maman : elle sait comment un piéton se conduit sur le trottoir et qu'il vaut mieux ne pas encombrer le passage à deux côte-à-côte quand il y a du monde.

Après avoir regardé les étalages des magasins d'un côté de la rue, elles décident toutes deux de passer sur l'autre trottoir. Immobiles, elles attendent que la circulation se calme.

Il y a un peu moins de voitures. Pierrette, sans demander la permission à sa maman, se dépêche de descendre du trottoir. Hop ! Il faut aller vite ! Et elle croit bien faire, après avoir jeté un coup d'œil à gauche, puis à droite, de courir à toute vitesse pour gagner l'autre trottoir. La première moitié de la traversée se passe convenablement, mais où est le milieu de la rue ? Rien ne l'indique. De la droite arrive une motocyclette qui roule vite. Pierrette a-t-elle le temps de finir sa traversée ? Elle le croit d'abord, fait un bond en avant. Mais le bruit de la motocyclette l'effraie... Et que fait-elle ? Elle recule pour la laisser passer.

Coups de freins, grincement de pneus, cris. Le motocycliste qui avait vu le premier mouvement de Pierrette en avant, s'est détourné de la ligne droite pour passer derrière elle... Mais elle a reculé ! et la roue de la moto a heurté la jambe de Pierrette. Heureusement, il y a plus de peur que de mal. Mais le motocycliste et la maman donnent à Pierrette des conseils qu'elle n'oubliera certainement pas :

« On ne traverse jamais la rue en courant ; si un danger se présente, on s'arrête sans reculer quand on est au milieu de la rue. »

Exploitation du récit.1. Quelles fautes a commises Pierrette lorsqu'elle a voulu traverser ? (Ne pas

demander la permission à sa maman, courir, reculer.)2. Pourquoi ne faut-il jamais courir en traversant la rue ? Pourquoi également faut-il

traverser tout droit et non en oblique ?3. Pourquoi ne faut-il pas reculer, quand on est au milieu de la rue ? Applications dans

la cour et dans une rue peu passante.

Résolution.Je ne traverserai jamais la rue en courant.

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36 MORALE - C. E.

AU CINÉMA

Récit.« Geneviève, tu me parais bien agitée ce matin. Que racontes-tu de si intéressant ?

demande la maîtresse.— Madame, je suis allée hier au cinéma avec Jeannine et...— Le film n'était pas intéressant ? interroge l'institutrice.— Oh ! si, mais on n'a pas pu le voir en entier, à cause de trois enfants impolis.— Ah ! Ah ! Qu'ont-ils donc fait ?— Eh bien ! d'abord ils n'ont pas voulu attendre l'ouvreuse, la personne qui place les

gens. Ils ont voulu chercher eux-mêmes leurs fauteuils, ils se sont trompés de rangée, ils ont gêné plusieurs personnes et, pour finir, ils m'ont marché sur les pieds.

— Ils se sont excusés au moins ?— Non, non, ils ont ri. Ensuite ils se sont assis derrière nous. Mais deux minutes

après l'un deux s'est levé.— Je n'y vois pas, dit-il à haute voix ; et toi, tu y vois ?— Un peu, répond l'autre, mais ce film n'est pas amusant. Je préfère celui de l'autre

jour.— Taisez-vous ! Assis ! criait-on derrière eux. Autour de nous personne ne pouvait

suivre le film, car ils ne faisaient que parler. Quand il leur arrivait de se taire on les entendait mastiquer du chewing-gum...

Pendant une minute ils se sont tus. On a pensé qu'enfin ils avaient compris. Mais alors on a reçu des coups de pied dans le dos : ils s'étaient allongés dans leurs fauteuils et n'avaient rien trouvé de mieux que d'appuyer leurs pieds sur les dossiers des sièges de devant.

Cependant à l'entracte les choses ont changé. Un agent de police est venu... « C'est vous qui faites tant de bruit? leur a-t-il dit... Suivez-moi... »

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que ces enfants ont fait de mal?2. Que ne faut-il pas faire au cinéma ? Ne pas gêner les autres.3. Que faut-il faire ? Se bien tenir, parler rarement et à voix basse.

Résolution.Je serai poli au cinéma. Je resterai assis, m'excuserai si je bouscule des gens et ne

parlerai qu'à voix basse.

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37 MORALE - C. E.

DANS UN MAGASIN

Récit.C'est une vraie récompense, une vraie fête pour Victor et sa sœur Claire que

d'accompagner maman dans un magasin. Il y a là tous ces gens qui vont et viennent, ces lumières, et surtout toutes ces choses à regarder.

Claire a demandé à porter le sac à provisions. Elle a passé son bras sous celui de sa maman, et, comme elle, elle va de rayon en rayon, écoutant ce que dit la vendeuse, ce que répond maman, s'instruisant sur les prix, l'usage des objets qu'elle ne connaît pas. De temps en temps, elle montre du doigt ce qui l'intéresse, questionne maman qui s'efforce de la renseigner. Quand on est passé devant le rayon des bijoux, Claire aurait bien voulu s'arrêter, admirer toutes les belles choses qui étaient présentées, mais maman lui a murmuré : « Pas aujourd'hui, une autre fois » et Claire, sans bouder, a suivi maman vers le rayon des chaussures, où elle avait à faire.

Cette sortie aurait été vraiment agréable, si Victor n'était pas venu. Curieux de tout, il a commencé par bousculer un groupe d'acheteuses pour regarder — au premier rang — les casseroles qu'elles étaient en train de comparer. Il a même été jusqu'à soulever une casserole, une autre, faisant « l'intéressant », au grand mécontentement de maman qui a dû le gronder.

Ensuite, il a mis la main sur tout ce qui le tentait. Claire montrait du doigt ; lui, au contraire, touchait, prenait, ennuyant maman de toutes ses questions. Il a encore été plus insupportable quand on est passé près du rayon des jouets. « Achète-moi ce ballon ; je veux cette auto », a-t-on entendu. Et, tandis que maman s'éloignait sans répondre, il est resté tout seul à regarder les jouets. Il a fallu que Claire vienne le rechercher pour qu'il consente, en grognant et en boudant, à rejoindre maman.

Arrivés au rayon des chaussures, où l'on devait faire des achats, tandis que Claire restait assise près de maman, Victor s'est mis à tourner autour des tables, en chantonnant tout en tapant de la main sur tout ce qu'il rencontrait.

Maman était fâchée ; Claire avait du chagrin de voir son frère si désobéissant et sa maman si malheureuse.

« La prochaine fois, a-t-elle murmuré à l'oreille de maman... »

Exploitation du récit.1. Que se passera-t-il la prochaine fois ? Pourquoi Victor n'accompagnera-t-il pas

maman et Claire au magasin ?2. Comment Claire montrait-elle ce qui l'intéressait? Et Victor?3. Que ne faut-il pas faire dans un magasin ? Comment, au contraire faut-il

accompagner maman ?

Résolution.Je serai poli dans un magasin comme je le suis à l'école et à la maison.

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38 MORALE-CE.

JE SERAI POLI EN VISITE

Récit.Christine est ravie. Elle est invitée à déjeuner, chez son amie Paulette. C'est la

première fois qu'elle va passer une journée entière hors de la maison, sans ses parents.« Et surtout, lui recommande maman qui n'est pas très rassurée, sois bien

convenable!»Christine n'est pas en retard pour se lever, s'habiller, faire sa toilette : c'est un vrai jour

de fête qui s'annonce.Et ce jour commence bien pour elle, car, à peine arrivée, elle est accueillie par des

compliments :« Comme tu es belle ! » dit la maman de Paulette. « Et que tu as une belle robe ! »

ajoute Paulette.Mais Christine se sent fatiguée. Avant même qu'on l'ait invitée à s'asseoir la voilà dans

le fauteuil — le siège réservé à la grand-mère de Paulette, qui n'a plus qu'à prendre une chaise. Christine allonge ses pieds sur le tapis, et puis, ensuite, se recroqueville dans le fauteuil, les pieds sur le velours...

Elle aperçoit le chat. Vite, elle se lève, bouscule la maman, de Paulette en oubliant de s'excuser... Paulette commence à regretter son invitation.

« A table ! » annonce-t-on. Christine s'assied, très à l'aise. Mais on sert des hors-d'œuvre, tomates, radis. Christine y goûte du bout des lèvres, en laisse la moitié dans son assiette... Voici le plat de viande : du lapin... « C'est bon, n'est-ce pas », dit Paulette... « Ou...i, dit Christine, mais j'aime mieux le poulet. » Elle fait ensuite la moue devant les légumes, des haricots verts qu'elle mange en faisant la grimace.

Enfin, le dessert ! Christine prend la plus grosse part de tarte, et comme elle n'a pas beaucoup mangé pendant tout le repas, elle redemande du dessert...

Paulette est de plus en plus mécontente. Elle regrette d'avoir invité Christine. Quant à la maman de Paulette, elle se promet bien de raconter aux parents de Christine ce qui s'est passé...

« Tu n'iras plus en visite qu'avec moi, dira la maman de Christine quelques jours après... et à condition que tu sois vraiment convenable. »

Exploitation du récit.1. Pouvez-vous dire maintenant pourquoi la maman de Christine n'est pas très

rassurée en voyant partir sa fille seule en visite ?2. Comment Christine s'est-elle tenue? Que fallait-il faire et dire au contraire ?3. Qu'est-ce que Paulette et sa maman pensent de Christine ? Et que se promettent-

elles ?

Résolution.Je serai poli en visite. A table, j'accepterai un peu de tous les plats ; je ne choisirai

pas les morceaux ; je prendrai celui qui sera devant moi.

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39 MORALE - C. E.

JE SERAI EXACT

Récit.Jacqueline et Roger doivent parcourir un peu plus d'un kilomètre pour aller à l'école.

Un kilomètre, pour leurs petites jambes, cela représente un quart d'heure ou même vingt minutes lorsqu'ils ne se pressent pas trop. Aussi ont-ils eu un petit problème à résoudre. Puisque la classe commence à 8 h 30 et que nous devons marcher pendant un quart d'heure, nous devrons partir à... ? ou même à 8 h 10. Si l'on compte dix minutes pour déjeuner, un quart d'heure pour la toilette et quelques minutes encore pour s'habiller et se préparer, il faut se lever tous les jours à 7 h 30. D'ailleurs, c'est bien ainsi que le réveil est réglé...

Mais voici que, depuis deux mois, la maîtresse écrit sur les cahiers de devoirs mensuels des deux enfants : « Exactitude : passable. »

« Qu'est-ce que cela veut dire ? a demandé maman.— C'est que notre pendule retarde, a répondu Roger, et puis, une autre fois, celle de

l'école avait avancé, et nous sommes arrivés un peu en retard. »Maman n'a rien dit, mais elle a pensé que ce ne devait pas être tout à fait la vérité. Et

aujourd'hui, elle a voulu savoir pourquoi ses enfants qui partent à 8 h 10 mettent plus de vingt minutes pour aller à l'école.

« Dépêchez-vous ! leur a-t-elle recommandé avant qu'ils ne partent.— Oui, maman, ont-ils répondu, nous allons marcher très vite. »Mais à peine avaient-ils tourné à l'angle de la rue qu'ils se sont arrêtés devant la vitrine

du pâtissier. « Oh ! les beaux croissants ! s'est écrié Roger.— Allons voir les jouets, je crois qu'il y a de nouvelles poupées », propose Jacqueline.

Sur l'autre trottoir, ils s'arrêtent devant la salle de cinéma que l'on nettoyait. C'est drôle un cinéma quand il n'y a personne dedans !

« Je crois qu'il faudrait nous dépêcher, dit Jacqueline.— Oh ! non, nous serons à l'heure ! répond Roger. Viens, allons voir, les perruches du

café des Acacias... »Ils se décident enfin à partir pour l'école. A leur arrivée, la pendule marque 9

heures !... Mais ce n'est pas tout. Devant la porte de la classe une dame est en conversation avec la maîtresse... Maman...

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire et terminez-la.2. Quel est le défaut des enfants ? Qu'est-ce qu'être exact ? Qu'est-ce que l'exactitude ?3. Pourquoi faut-il être exact ? (Pour ne pas déranger les autres, pour assister à toutes

les leçons.)4. Qui est toujours exact ? Qui ne l'a pas été ? A quoi faut-il faire attention pour l'être?

Résolution.Je ne m'amuserai pas sur le chemin de la classe afin de ne pas arriver en retard :

je serai exact.

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40 MORALE - C. E.

CODE (8) JE SAURAI TRAVERSER AU PASSAGE POUR PIÉTONS

Récit.En arrivant à la ville avec son papa, Jean veut montrer qu'il connaît bien ce qu'il faut

faire pour traverser la rue.Il est sur un trottoir en effet quand en face, sur l'autre trottoir, il aperçoit un magnifique

magasin de jouets.« Oh ! papa ! s'écrie-t-il, allons le voir ! » Et comme il sait traverser la rue (rappel :

regard à gauche, arrêt au milieu, regard à droite), le voilà parti tout seul. Il n'entend même pas son papa qui le rappelle. Aussi est-il tout surpris de voir qu'au lieu de traverser avec lui, son papa fait tout un détour pour le rejoindre.

« Etourdi, lui dit son père ; tu aurais pu te faire punir, si un agent de police t'avait vu. Et si une automobile t'avait renversé, nous n'aurions rien pu dire contre son conducteur.

— Comment, réplique Jean, on ne peut pas traverser la rue là où on veut?— Pas toujours, explique papa. Dans certaines rues cela est permis ; mais ici, en ville,

où la circulation est déjà importante et où les piétons sont nombreux, il faut marcher dans les passages réservés aux piétons.

— Des passages pour piétons, s'étonne Jean ; mais je n'en vois pas.— En voici, dit papa, qui l'entraîne le long de la rue. Vois-tu cette double rangée de

clous brillants ? C'est un passage pour piétons ; et plus loin ces deux bandes jaunes qui joignent les deux trottoirs opposés ? c'est également un passage pour piétons.

— Mais, dit Jean, pourquoi cela ?— Pour faciliter la circulation, explique papa ; les automobiles peuvent rouler

rapidement même dans la rue, car elles savent qu'aucun piéton, sauf un étourdi, ne la traversera. Au contraire, quand elles s'approchent d'un passage pour piétons, elles doivent ralentir et faire très attention.

— Ces passages sont donc nos protecteurs, s'exclame Jean, étonné.— C'est la vérité, répond papa ; aussi faut-il toujours les utiliser. »

Exploitation du récit.1. Jean peut-il traverser la rue n'importe où ? Pourquoi cela est-il défendu ?

(pour aider les piétons et les automobilistes).2. Avez-vous déjà vu des passages pour piétons ? A quoi les reconnaissez-vous ?

(croquis au tableau). Que doit faire l'automobiliste quand il s'approche d'un passage pour piétons ? Pourquoi ?

Résolution.Pour traverser la rue, j'emprunterai le passage réservé aux piétons.

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41 MORALE - C.E.

JE SERAI ASSIDU

RécitHenri n'a pas envie d'aller à l'école ce matin. Le temps est beau, le soleil brille malgré

quelques nuages et Henri pense que ce n'est pas amusant de s'enfermer dans une classe pour apprendre à lire et à compter. A compter surtout, car Henri n'aime pas calculer des divisions. Il se trompe toujours. « C'est trop difficile pour moi », dit-il. Mais n'est-ce pas peut-être aussi parce que le jour où on a étudié les divisions pour la première fois il était allé se promener dans la campagne ?

Henri espère qu'aujourd'hui le maître ne s'apercevra pas de son absence et il s'en va dans les champs. Sans doute, il lui semble bien que le moineau qui le regarde du bord du toit lui dit : « Hou ! Hou ! le vilain qui manque la classe ! » Et le chat qui, sur le mur, guette un oiseau, ne pense-t-il pas : « Comment ? On se promène un jour de classe ? » Henri ne se soucie guère de cela et, joyeux, approche du ruisseau.

« Crou ! Crou ! lui crient les corbeaux qui s'envolent devant lui. Veux-tu bien aller en classe au lieu de rôder dans les buissons, de faire l'école buissonnière ! » Tous ces avertissements l'agacent. Il prend une pierre et la lance vers les corbeaux. Mais patatras ! il glisse et le voilà dans l'eau boueuse du ruisseau.

« Au secours ! Au secours ! » crie-t-il.Le père Benoit, qui labourait son champ non loin de là, l'entend et vient le retirer, tout

mouillé, grelottant, couvert de boue.« Que faisais-tu donc par là ? lui dit ce brave homme. Pourquoi n'étais-tu pas à l'école

comme tes camarades ? »Henri pleure. Que va-t-il se passer quand il arrivera devant sa maman?

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire et terminez-la.2. Qu'a fait Henri ? Est-ce bien ? Que faut-il faire ? (Etre assidu.) Qu'est-ce que

l'assiduité ? La qualité-..3. Pourquoi faut-il être assidu ? Pour participer à tous les travaux de la classe.4. Avez-vous eu déjà envie de faire l'école buissonnière ? Comment avez-vous résisté

à cette envie ?

Résolution.Je ne manquerai jamais la classe pour aller me promener ; je serai assidu.

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42 MORALE - C. E.

JE NE MANQUERAI PAS L'ÉCOLE

Récit.Le père Bertrand vient de rentrer son troupeau et de s'asseoir sur un banc. Il a pris, en

passant, un journal qui traînait sur la table et il va le lire. Le lire ? Cela ne trompe personne lorsqu'on voit qu'il le tient à l'envers. Il fait semblant, il essaie de le faire croire, mais le malheureux ne sait pas lire.

« Que dit votre journal, père Bertrand ?— Comme hier, toujours la même chose.— Pourtant on m'a dit qu'il y a eu, hier, un grave accident d'aviation, que le prix du

blé allait augmenter et que c'était dans le journal.— Eh bien, je ne l'ai pas vu », répond-il.Un jour de l'été dernier, Jean-Louis, son petit-fils, lui a fait beaucoup de peine. Il est

revenu de l'école avec de mauvaises notes parce qu'il avait manqué la classe trois après-midis dans le mois. Ses parents étaient très mécontents. Alors le grand-père a parlé à Jean-Louis...

« Tu es allé dans les buissons chercher des nids, ou pêcher au bord de la rivière, ou cueillir des fleurs pour en faire de beaux bouquets. Certes, tout cela est bien plus amusant que d'aller à l'école. C'est difficile de rester assis quand on veut se promener, d'écouter le maître quand on a envie de parler, d'être enfermé quand on voudrait courir dans les champs et les bois. C'est ce que je me disais quand j'avais ton âge. A cette époque, le maître ne voyait presque pas les parents et j'en profitais.

« Je savais les nids de tous les merles, les rochers où se cachaient les truites, les endroits où poussaient les champignons. J'allais à l'école quand il faisait trop mauvais, le maître me mettait au fond de la classe parce que je ne savais rien et ce qu'il disait ne m'intéressait pas car c'était la suite de ce qu'il avait dit un jour que je n'étais pas là...

« En deux hivers, j'ai appris les lettres de l'alphabet et je n'ai jamais su lire les nombres jusqu'à 100 et je ne sais guère compter. Et maintenant je regarde le journal sans y rien comprendre, et je suis là, comme une bête, à peine un peu plus savante que mon chien, qui compte les moutons à ma place... Ecoute, mon petit, si tu veux un jour être un homme, ne manque pas l'école...

— Grand-père, dit Jean-Louis, je te promets que je ne manquerai plus l'école et bientôt, si tu le veux, je t'apprendrai à lire et à compter... »

Exploitation du récit.1. Que faisait le grand-père quand il était enfant ? Que sait-il maintenant ?2. Qu'avait fait Jean-Louis l'été dernier ? Vous est-il aussi arrivé d'avoir envie de

manquer l'école ?3. Qu'arrivera-t-il à Iceux qui ne vont pas à l'école ?4. Quel conseil le grand-père donne-t-il à son petit-fils ?

Résolution.Ceux qui ne vont pas à l'école restent des ignorants. Je ne manquerai pas la

classe.

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43 MORALE - C. E.

MON MÉTIER D'ÉCOLIER

Récit.Ce matin-là, Jacques, qui est presque toujours le dernier de la classe, se montre très

agité. « Que t'est-il arrivé, lui demandent ses camarades ?— J'ai fait un rêve...— Oh ! raconte-nous ton rêve, disent plusieurs voix.— Eh bien, voici... J'étais à l'école, endormi ou presque, sur le livre de calcul, parce

que je n'avais pas envie de comprendre l'énoncé du problème.Mais voilà qu'un moineau, perché au bord du toit, parlait à son petit : « Si tu veux

savoir voler et devenir un moineau fort et adroit, il faut que tu apprennes à ouvrir tes ailes doucement, comme ceci, et que tu connaisses aussi les pièges que vont te tendre Jacques et les autres...

— Non, non, c'est trop fatigant, je préfère dormir, répondait le petit.— Alors tu mourras bientôt, poursuivait le vieux moineau... Regarde le chat qui te

guette, il apprend à son petit à faire son métier de chat... »C'était vrai : Mistigri disait à son Minouchon : « Pour attraper les moineaux, il faut te

cacher derrière l'arbre et ne pas bouger pendant plus d'une heure...— Mais c'est trop fatigant, je préfère dormir, répondait Minouchon.— Alors si tu dors, c'est le chien qui te croquera... Car lui n'est pas un paresseux... »Et puis, tout à coup, poursuit Jacques, j'étais devant les fenêtres d'une école. Le maître

disait : « Les animaux apprennent à leurs petits à voler, à courir, à chasser, et ils le savent vite... Mais les hommes ont toujours quelque chose à apprendre, c'est pourquoi on les envoie à l'école... Vous avez déjà appris à lire, à écrire et à compter jusqu'à mille. Les animaux n'apprendront jamais cela, car ils n'en ont pas besoin. Mais vous, il faut que vous appreniez plus encore..., que vous compreniez ce que disent les livres et les journaux et, pour cela, il faut lire, réfléchir... Il faut que vous fassiez votre métier d'écolier comme Mistigri fait son métier de chat et le moineau son métier d'oiseau... »

Alors, poursuit Jacques, je suis entré dans cette classe, j'ai réfléchi à mes problèmes et j'ai tout compris, j'ai appris mes leçons et je me suis senti grandir, grandir...

Exploitation du récit.1. Racontez le rêve de Jacques.2. Que doivent faire tous les petits, ceux des hommes comme ceux des animaux ?3. Qu'avez-vous appris dans votre famille depuis que vous êtes nés ? Est-ce

suffisant?4. Que faut-il encore apprendre pour devenir un homme ? Est-ce que c'est facile ?

Résolution.Je ferai bien mon métier d'écolier pour apprendre à devenir un homme.

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44 MORALE - G. E.

JE VEUX BIEN TRAVAILLER EN CLASSE

Récit.Jean-François faisait presque toujours ses problèmes faux. Savez-vous pourquoi ?

D'abord, il les lisait trop vite, et, sans les comprendre, faisait n'importe quelle opération. Mais, même quand il les comprenait, il se trompait aussi parce qu'il n'avait pas étudié ses tables... Il avait fini par se dire : « Je ne comprendrai, je ne saurai jamais rien ; ce n'est pas la peine que j'essaie. »

C'est ce qu’il a fait encore aujourd'hui : tout était mauvais ! Et le maître lui a dit : « Si /tu ne veux pas apprendre tes tables, essayer de comprendre tes problèmes, tu resteras un mauvais élève et, plus tard, tu ne feras rien de bon. »

Jean-François retourne à sa place ; il n'est pas fier et baisse la tête. Il reprend son ardoise, cherche un peu, puis, il murmure à son voisin Bernard :

« Je n'y arriverai jamais ; je ne peux pas apprendre.— Mais si, répond Bernard, essaie encore. Lis très lentement ton problème. Cherche

seulement à répondre à la première question ; elle est facile. »« Voyons cette première question, se dit Jean-François. » C'est vrai, en la lisant, une

fois, deux fois, il en comprend les mots, les phrases... Une seule addition est à faire. Jean-François l'essaie. Comme il n'est pas très sûr de connaître sa table, il fait des -bâtons sur son ardoise, les compte, les recompte. Après avoir marqué le résultat, il va le montrer au maître. Evidemment, quelques camarades ont déjà tout fini, lui n'a trouvé qu'une réponse. Mais quel plaisir de s'entendre dire par le maître : « Voilà qui est mieux ! Enfin, Jean-François, tu as trouvé une bonne réponse. »

Jean-François se redresse. Il retourne à sa place et, cette fois, il ne baisse pas la tête. « Tu vois, lui murmure Bernard ; quand on s'applique, on trouve ; je suis sûr que, si tu avais bien su tes tables, tu aurais été plus vite et tu aurais pu trouver les autres questions. »

Jean-François écoute la correction du problème de toutes ses oreilles. « C'est vrai, se dit-il, j'aurais pu trouver si j'avais su mes tables. »

Aussi, dès la récréation, il se met au travail... Et le soir, au lieu de jouer ou de rêver, il s'efforce de rattraper le temps perdu.

« Jean-François, lui a dit le maître, si tu continues ainsi, tu seras un des premiers de la classe. » Et Jean-François se dit tout bas :

« Je veux apprendre, je veux comprendre. »

Exploitation du récit.1. Qu'était-il arrivé à Jean-François ? Que lui a dit le maître ? Etait-ce vrai ?2. Mais qu'a dit Bernard à Jean-François ? Quel conseil lui a-t-il donné ? N'est-ce pas

ce que vous dit parfois votre papa, ou votre maître ?3. Pourquoi Jean-François a-t-il cessé d'être parmi les derniers ? Que se dit-il tout bas?

Résolution.Je veux bien travailler en classe; je veux apprendre et je veux comprendre.

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45 MORALE - C. E.

CODE (9) COMMENT JE TRAVERSE AU PASSAGE POUR PIÉTONS

Récit.Maintenant que Jean sait que, s'il veut traverser la rue, il est protégé des automobiles

par le passage pour piétons (rappeler à quoi on le reconnaît), il se croit entièrement libre de traverser quand il le veut, puisqu'il y a un passage protégé.

« Voilà notre « protecteur », dit-il à son papa, en s'approchant d'un passage clouté. Et hop ! sans regarder, il Rengage dans le couloir.

Une automobile est pourtant là, tout près, qui a ralenti, certes, mais qui s'apprêtait à passer. C'est tout juste si son conducteur peut bloquer ses freins, et le capot de la voiture manque de renverser Jeannot.

« Vous ne pouvez donc pas faire attention, espèce d'étourdi ! lui crie le chauffeur en colère.

— Mais j'étais sur le passage, », proteste Jean.Un agent s'avance ; il a vu là scène. Et, à la grande honte de Jean, c'est à lui qu'il

adresse des reproches.« Même sur le passage clouté, lui dit-il, il faut traverser avec précaution, surtout quand

il n'y a pas de signaux lumineux. »Jean revient sur le trottoir, et, avant de traverser de nouveau, regarde comment font les

autres piétons.Voilà un groupe qui s'avance en occupant presque toute la largeur du passage ; voilà

un piéton qui va à droite, va à gauche, se heurtant à ceux qui arrivent à sa rencontre...Jean se souvient de ce qu'il a appris en regardant les gens qui circulaient sur le trottoir

(rappel).« Ce qu'il faudrait, murmure-t-il à son père, c'est que tout le monde appuie sur sa

droite ; la traversée en serait plus facile.— Ma foi, répond papa, ce n'est pas obligatoire ; mais tu raisonnes comme un petit

garçon qui n'est plus étourdi ; c'est très bien. »

Exploitation du récit.1. Le passage pour piétons est-il tout à fait le « protecteur » de Jean ? Qu'est-il arrivé

au petit garçon ? Pourquoi ?2., Que dit l'agent au petit garçon ? Pourquoi lui fait-il des reproches ?3. Tous les piétons que regarde Jean traversent-ils la rue comme il convient ?

Comment faut-il traverser un passage pour piétons ?Exercices pratiques dans la cour et sur un vrai passage.4. Que propose Jean à son papa ? Qu'en pensez-vous ?

Résolution.Je traverserai le passage pour piétons avec précautions, en ne gênant pas les

autres personnes.

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46 MORALE - C. E.

JE NE JOUERAI QUE LORSQUE J'AURAI FINI MON TRAVAIL

Récit.Un devoir de grammaire et conjugaison est prévu pour demain. Christine et son frère

Georges, en sortant de classe, se sont promis de réviser tous les verbes étudiés et toutes les leçons apprises. C'est long. Cependant si l'on ne pense pas à autre chose, en une heure on doit bien tout savoir.

Mais Georges rencontre Patrick qui est dans une autre classe et n'a pas de devoir pour demain.

« Tu veux jouer aux billes ? demande Patrick.— Oh non ! J'ai un devoir demain, il faut que je révise.— Bah ! ce sera vite fait, affirme Patrick.— Bon ! mais une partie seulement... », consent Georges.Cette partie a été acharnée et Georges l'a perdue... Six billes toutes neuves sont passées

dans la poche de Patrick. Ce sont des choses qui appellent une revanche et Georges lui-même la demande. Cette fois, il regagne trois billes.

Tout à coup, il pense à ses révisions... « Comme elles ne sont pas très longues, se dit-il, je les ferai après le dîner. »

Et une nouvelle partie commence que d'autres vont suivre. Il perd deux billes, en gagne quatre, en reperd trois...

Mais il est tard et il faut rentrer. Georges a perdu en tout quatre billes et il n'est pas content. Surtout il a perdu une heure de travail. Il pourrait peut-être bien réviser après le dîner mais c'est l'heure à laquelle papa écoute la radio et. d'ailleurs, maman n'aime pas beaucoup que les enfants travaillent à ce moment-là. « Les leçons, dit-elle, s'apprennent avant la soupe.»

— Je vais dormir, dit Georges, et je réviserai demain matin, avant de partir en classe.— Tu n'auras pas assez de temps », lui prédit Christine qui, elle, a étudié ses leçons.A Geneviève qui lui demandait d'aller jouer, elle a répondu courageusement : « Non,

pas aujourd'hui, j'ai du travail. »A l'heure du devoir, Georges ne saura pas répondre... Il aura de mauvaises notes...« Je te l'avais dit, ajoutera Christine, tu aimes trop jouer. »

Exploitation du récit.1. Qu'avaient promis Georges et Christine ?2. Georges a-t-il tenu sa promesse ? Qu'a-t-il fait ?3. Au contraire, qu'a fait Christine ?4. A qui est-il arrivé de faire comme Georges ? Comme Christine ?

Résolution.Le paresseux pense plus à jouer qu'à travailler. Je ne jouerai que lorsque j'aurai

fini mon travail.

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47 MORALE - C. E.

JE SERAI TRAVAILLEUR

Récit.L'abeille paresseuse. Il y avait une fois, dans une ruche, une abeille qui ne voulait pas

travailler.Tous les matins, elle se mettait à la porte de la ruche, regardait s'il faisait beau temps,

faisait sa toilette avec ses pattes, à la manière des mouches et s'envolait alors, très contente de la beauté du jour. Elle bourdonnait de fleur en fleur, entrait dans la ruche, ressortait et tout le jour s'écoulait ainsi, tandis que les autres abeilles se tuaient de travail pour remplir la ruche de miel...

Comme les abeilles sont fort sérieuses, elles se mirent à trouver très déplaisants les procédés de leur sœur paresseuse.

A la porte des ruches, il y a toujours quelque abeille de garde, pour empêcher qu'il entre aucune bête. Ces abeilles sont, le plus souvent, très vieilles.

Un jour donc, elles arrêtèrent l'abeille paresseuse au moment où elle allait entrer :« Camarade, lui dirent-elles, il faut que tu travailles, parce que nous autres, abeilles,

nous devons toutes travailler. »La petite abeille répondit :« Je vole toute la journée et je me fatigue beaucoup !— Il n'est pas question que tu te fatigues beaucoup, lui répliquèrent-elles, mais que tu

travailles un peu. C'est le premier avertissement que nous te donnons. »Ayant ainsi parlé, elles la laissèrent passer.Le lendemain soir, la même scène se répéta. Avant qu'on lui eût rien dit, la petite

abeille s'écria :« Oui, oui, mes sœurs, je me 'souviens de ce que j'ai promis.— Il n'est pas question que tu te souviennes de ta promesse, lui répondirent-elles,

mais que tu travailles. C'est aujourd'hui le 19 avril. Eh bien ! il s'agit que demain, le 20, tu aies rapporté seulement une goutte de miel. Maintenant tu peux passer. »

Mais le 20 avril s'écoula en vain comme tous les autres jours. Avec cette différence que, au coucher du soleil, le temps se gâta et qu'il se mit à souffler un vent froid.

La petite abeille paresseuse volait en toute hâte à sa ruche, pensant à la bonne chaleur qu'elle allait trouver là-dedans. Mais quand elle voulut entrer, les gardiennes l'en empêchèrent.

« On n'entre pas ! lui dirent-elles froidement.— Je veux entrer ! s'écria la petite abeille, c'est ma ruche.— C'est la ruche des abeilles travailleuses, lui répondirent les autres. Il n'y a pas

d'entrée pour les paresseuses.— Demain, sans faute, je vais travailler ! insista la petite.— Il n'y a pas de demain pour celles qui ne travaillent pas ! répliquèrent les abeilles.»Et, ce disant, elles la poussèrent dehors.La petite abeille, ne sachant que faire, voleta encore un moment ; mais la nuit tombait

déjà et l'on n'y voyait plus qu'à peine. Elle voulut s'accrocher à une feuille et elle tomba sur le sol. Elle ne pouvait plus voler.

Jamais, jamais l'abeille n'aurait cru qu'une nuit pût être si froide, si longue. Elle se rappelait sa vie de naguère où elle dormait toutes les nuits dans la ruche bien chaude.

Quand vint le jour et que le soleil se leva, elle s'envola et pleura en silence devant la porte de la ruche. Les abeilles de garde la laissèrent passer sans rien lui dire, parce qu'elles

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comprirent que celle qui revenait n'était plus la promeneuse fainéante d'avant, mais une abeille qui, en une seule nuit, avait fait le dur apprentissage de la vie.

D'après HORACIO QUIROGA : Contes de la Forêt vierge. A. Colin

Exploitation du récit.1. Racontez l'aventure de la jeune abeille.2. Que voulaient les vieilles abeilles? Pourquoi? Avec quoi sont nourries les jeunes

abeilles qui n'ont pas encore quitté la ruche ?3. Si beaucoup d'abeilles étaient paresseuses qu'arriverait-il ?4. Si beaucoup d'hommes, de papas, de mamans, étaient paresseux qu'arriverait-il ?5. Regardez les gens autour de vous : beaucoup travaillent. Que ferez-vous à l'école ?

Résolution.Les animaux et les hommes travaillent. Comme eux, je serai travailleur.

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48 MORALE - C. E.

JE NE REMETTRAI PAS AU LENDEMAIN

Récit.Un lundi matin Henri dit à Pierrot :« Il faut que j'aille doucement... Le frein arrière de ma bicyclette est usé et je dois le

faire réparer ; j'irai demain chez le mécanicien. » Le lendemain, mardi, Pierrot demanda à Henri : « As-tu fait réparer ton frein ?

— Oh ! je n'y ai plus pensé... heureusement celui de la roue avant est encore bon... mais il faudra que j'y aille demain. »

Or ce jour-là, mercredi, Henri, Pierrot et d'autres, étaient engagés dans une si intéressante partie de ballon, qu'Henri oublia complètement la réparation de sa bicyclette... Le soir venu il décida : « J'irai jeudi. »

Jeudi, le temps se gâta. Il tomba de la pluie toute la journée et Henri resta à la maison à regarder des livres d'images avec Pierrot.

Voici ce qui lui arriva, le vendredi matin. Il se présenta un peu trop rapidement à un carrefour, au moment où l'agent indiquait le changement de circulation des véhicules. Que devait-il faire?... Il freina, mais son frein étant insuffisant, la voiture qui avait le droit de passer frôla sa roue avant. L'automobiliste lui dit des paroles peu aimables et l'agent le regarda d'un air sévère.

« Si ta ne fais pas réparer ton frein, l'avertit Pierrot, il t'arrivera un accident...— J'irai ce soir, sans faute, en sortant de l'école », affirme-t-il...C'est à la rentrée de l'après-midi que l'accident se produisit. Une voiture qui le

précédait s'étant brusquement arrêtée, Henri ne put freiner assez vite, sa roue avant vint s'écraser contre le pare-chocs de la voiture et lui-même roula sur la chaussée... Il se releva les genoux écorchés, les vêtements déchirés. La circulation fut arrêtée, l'agent le gronda et c'est tout honteux qu'Henri revint à la maison...

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire et terminez-la.2. Qu'est-il arrivé à Henri ? Pourquoi ?3. Quel est le défaut d'Henri ? Il est négligent.4. Vous est-il arrivé d'être négligent ? Dans quels cas ?

Résolution.Je ne remettrai pas au lendemain ce qui doit être fait le jour même.

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49 MORALE - C. E.

JE NE SERAI PAS GOURMAND

Récit.C'est un grand événement dans la vie d'André et de sa sœur Lucienne : ils ont été

invités chez leurs camarades Paul et Marie : un après-midi de jeux, et, en plus, un goûter. Maman les fait beaux avant de les quitter. Vous devinez quels conseils elle leur donne...

Ils arrivent chez Paul et Marie... Dès l'entrée, une bonne odeur de pâtisserie monte aux narines des enfants. Leurs yeux brillent. Lucienne ne dit rien, mais André ne peut s'empêcher de murmurer à Paul : « C'est pour nous ? »

Et Paul répond : « Oui, maman fait de bons gâteaux pour notre goûter. »D'ailleurs la maman de Paul avait dit à Marie : « Tu trouveras le goûter tout préparé

dans la salle à manger ; tu feras toi-même le service. »Mais il n'est pas encore l'heure de goûter ; il faut d'abord jouer.L'occasion d'un jeu permet à André de passer par la salle à manger. Sur des assiettes se

dressent, encore tout chauds, les gâteaux parfumés. Il y a là des petits fours, des gâteaux à la crème, des gâteaux secs et une tarte...

Que fait André en passant?... Ça ne se verra d'ailleurs pas, tant il y en a... Et quand il repasse pour rejoindre ses camarades, que fait-il encore ?

Quelques instants plus tard, André s'excuse : il a besoin de sortir un moment... et il passe encore, puis repasse par la salle à manger...

L'heure tant attendue du goûter arrive enfin... Marie, aidée de son frère Paul, fait le service comme une vraie maman. Lucienne se régale : les jeux lui ont ouvert l'appétit, et puis ces gâteaux sont si bons !

André — comme c'est curieux n'est-ce pas ? — n'a pas d'appétit. Mais on ne refuse jamais de manger de bonnes choses. Il accepte donc.

Mais, quand il faut se remettre à jouer, André manque d'entrain. Il a le ventre lourd, le cœur barbouillé ; il pâlit et une sueur froide lui monte au front. Vite il sort, accompagné de Lucienne, très inquiète. Un violent hoquet le saisit... Quelle catastrophe... sur les beaux vêtements... par terre...

La visite est terminée avant l'heure. Il faut vite rentrer à la maison.Maman interroge les enfants... Elle connaît bien André, lui fait tout raconter. Quelle

honte pour lui ! Et quels regrets pendant toute la nuit, et le lendemain, au lit... Quelle punition aussi !

Exploitation du récit.1. Que dit André en arrivant chez Paul ? Est-ce poli ?2. Que fait-il ensuite ? Et que lui arrive-t-il ?3. Quel est son défaut ? Que lui dit sa maman ? Et lui-même que se dit-il lorsqu'il est

malade ?4. S'il vous arrivait, comme à André, d'être tentés par des bonbons, par des gâteaux,

feriez-vous comme lui ? Pourquoi ?

Résolution.Trop manger rend malade. Je ne serai pas gourmand.

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50 MORALE - C. E.

CODE (10) JE SAURAI TRAVERSER LA CHAUSSÉE A REFUGE

Récit.« Ce qui est gênant, dit Jean, qui vient de traverser en compagnie de son papa, c'est

quand on arrive vers le milieu de la rue.— Pourquoi donc ? interroge papa.— Il faut toujours regarder à gauche, explique Jean, mais, en même temps, il faut tout

de même penser que, peut-être, une voiture qui vient de droite occupe le milieu de la rue. Ce n'est pas commode de regarder à la fois à gauche et à droite !

— C'est vrai, dit papa, aussi y a-t-on pensé.— On a peut-être fait deux rues, interroge Jean ; une qui va dans un sens, l'autre dans

l'autre sens ?— Il y en a qui sont ainsi construites, dit papa ; mais, pour la plupart des rues, ou des

routes, on a simplement tracé, au milieu, une ligne jaune qui les sépare en deux chemins. De cette façon, le piéton qui traverse sait quand il doit cesser de regarder à gauche pour regarder à droite.

— Une ligne, dit Jean, c'est bien beau, mais cela n'empêcherait pas une auto de m'écraser ! J'aimerais mieux quelque chose de plus solide.

— Allons voir une rue importante, propose papa ; nous y trouverons ce que tu souhaites. »

En effet, au milieu de la rue, et coupant le passage pour piétons, dans toute sa largeur, se trouve un nouveau trottoir protégé par deux bornes qui le signalent de loin aux voitures (croquis). « Cela s'appelle un refuge, dit papa ; grâce à lui, la traversée se trouve facilitée ».

En effet, en ne regardant qu'à gauche, et rien qu'à gauche, Jean et son papa gagnent le refuge. Là, bien protégés, ils attendent que l'autre moitié de la rue soit libre ; et, en ne regardant qu'à droite, rien qu'à droite, ils traversent pour atteindre l'autre trottoir.

« Quelle bonne idée, » pense Jean...

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce qui embarrasse Jean lorsqu'il traverse la rue ou la route ? A-t-il raison ?2. Quels moyens a-t-on trouvés pour rendre moins dangereuse la traversée d'une rue,

ou d'une route, par les piétons ? N'y en a-t-il pas d'autres auxquels ni Jean ni son papa n'ont pensé ? (passage en dessus - passage souterrain).

3. Pourquoi appelle-t-on le trottoir du milieu « refuge » ?Exercices pratiques dans la cour et sur une chaussée à refuge voisine de l'école.

Règle.Le « refuge » permet de traverser la rue en ne regardant que d'un seul côté. Je

traverserai la chaussée en m'arrêtant au refuge.

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51 MORALE - C. E.

GOULU

Récit.Un de mes camarades avait apporté, dans son panier, un petit pot de confiture qu'il eut

l'imprudence de me montrer.A la récréation de dix heures, j'allai rôder du côté de la classe ; il n'y avait personne.

J'entrai à pas de loup, l'oreille au guet, tremblant au moindre bruit. Le panier était là..., je perdis la tête, je m'élançai et je plongeai vivement les doigts dans le pot de confiture. Je sortis aussitôt ; personne ne m'avait vu.

Lorsque, à l'heure du goûter, mon camarade s'aperçut qu'on avait visité son panier, il jeta les hauts cris et ameuta toute l'école. Voilà le moment terrible que j'attendais avec angoisse,. Tout à coup, un des petits s'écria : « C'est Lancel ! »

Je tremblais de tous mes membres ; j'essayai de nier : mais, dans ma précipitation, j'avais laissé tomber des confitures sur ma blouse.

Me voyant découvert, je perdis la tête. Je n'eus plus qu'une seule idée... me sauver... Je m'élançai hors de l'école et je me mis à fuir de toutes mes forces. Presque aussitôt j'entendis l'école tout entière qui se mettait à mes trousses. Ceux qui me poursuivaient poussaient des huées épouvantables. Il y en eut un qui cria, d'une voix perçante : « Goulu ! Goulu ! » et tous les autres se mirent à hurler : « Goulu ! Goulu ! »

Je commençais à descendre les escaliers à grandes enjambées au risque de me rompre le cou, lorsque je me trouvai au beau milieu des filles qui revenaient de l'école. Déjà les garçons qui me poursuivaient étaient en vue, et ils criaient : « Arrêtez le goulu ! »

Les filles me coupèrent la retraite. Je me pressai contre le mur, aussi effaré qu'un animal pris au piège. Je me cachai la figure dans les bras et j'attendis.

Les garçons expliquèrent ce que j'avais fait.Les filles alors m'entourèrent et me montrant du doigt se mirent à chanter en chœur : «

Goulu ! Goulu ! » Combien j'aurais été heureux si la terre se fût entrouverte pour m'engloutir et cacher ma honte !

Quand on fut bien las de m'appeler « Goulu » et de danser autour de moi, on me laissa aller, et je m'enfuis la tête basse vers la maison de mes parents. Ma mère, me voyant tout défait, voulut savoir si j'avais fait quelque mauvais coup. Je n'osai pas, sur le moment, lui dire ce qui venait de m'arriver ;• elle ne le sut que plus tard. Seulement, elle remarqua bientôt que je n'entamais plus ses miches et que je ne lui volais plus ses poires.

D'après J. GIRARDIN, Récits de la Vie réelle, HACHETTE.

Exploitation du récit.1. Que veut dire « goulu » ? Qu'a fait ce petit garçon ?2. Comment a-t-il été puni ?3. A quelles fautes l'a conduit sa gourmandise ? A mentir et à voler.4. Qui a eu envie de faire comme « Goulu » ? Qui a résisté à cette envie ?

Résolution.Le gourmand peut devenir voleur et menteur. Je ne serai pas gourmand.

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52 MORALE - C. E.

JE SAURAI PERDRE AU JEU

Récit.« Gagné ! A moi ! » s'écrie René, qui joue aux billes avec Charles et Maurice, et il

ramasse les deux billes sur lesquelles il a rapidement étendu la main. Il s'agit, en effet, soit de toucher une bille, soit d'arriver à placer la sienne à moins d'une longueur de main. Et la bille de René, qui n'a pas touché celle de Charles, est arrivée dans le voisinage, mais encore trop loin. Charles, qui n'a pas eu le temps de mesurer, proteste.

« Comment, réplique René, mais ta bille était ici — et il la replace à terre ; la mienne est arrivée là — et il la met bien plus près qu'elle en était en réalité ; donc j'ai gagné !

— Tu triches, disent ses camarades. Ne recommence pas. »La partie continue. Cette fois, c'est Maurice, dont la bille a touché celle de René, qui

s'écrie : « Gagné ! A moi !— Ce n'est pas vrai, dit René ; elle n'a pas touché la mienne. C'est un caillou qui a

rebondj ; et c'est maintenant à moi de jouer.Ses camarades refusent d'accepter cela. Ils discutent. René se fâche, ramasse la bille

qu'il aurait dû donner à Maurice et s'éloigne.Il a trouvé un autre joueur de billes. C'est Jean. Ils jouent à la poursuite. René manque

sa bille. Mais Jean, lui, sait viser. Paf ! la bille claque contre celle de René : c'est une victoire indiscutable.

Une fois, deux fois, trois fois, la chance — ou plutôt l'adresse — est favorable à Jean. Les billes de René vont dans la poche de Jean. Et le nez de René s'allonge, s'allonge. Il s'énerve, se fâche.

« Tu as avancé d'un pas, crie-t-il à Jean, une première fois. Puis : Tu emploies une bille trop grosse... »

Et tout boudeur, en colère, il crie :« Je ne joue plus avec toi, tu triches... »Un autre joueur de billes est inoccupé ; c'est Henri, qui a suivi les deux parties.« Veux-tu jouer avec moi ? » lui propose René.Que répond Henri ?

Exploitation du récit.1. Comment René se conduit-il avec ses camarades ? Que fait-il ? Que dit-il ?2. Pourquoi Henri ne veut-il pas jouer avec lui ? Que lui dit-il ?3. Que doit-on accepter quand on joue à un jeu ? (Un jeu d'adresse ?... Un jeu de

hasard ?).

Résolution.J'accepterai la règle du jeu quand je jouerai. Je saurai perdre avec bonne

humeur.

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53 MORALE - C. E.

JE NE BOUDERAI PAS

Récit.Ce mercredi soir, en se couchant, Jean-Pierre se dit :« Demain, je ferai de la bicyclette, du patin à roulettes et une partie de cache-cache

avec François et André. »Le lendemain, il pleut, et Jean-Pierre se lève de méchante humeur. Aucun jeu n'est

possible dehors. Maman, voyant que son petit garçon n'est pas content, essaie de le consoler :« Nous n'y pouvons rien, dit-elle, mais tu ne manques pas de jeux. Tu as ton Meccano,

un train, des livres ; et tu peux même jouer avec ta petite sœur Christine.— Non, je voulais faire du patin à roulettes... »Et, s'étant rapidement débarbouillé, Jean-Pierre colle son nez à la vitre et s'ennuie.« Voilà votre petit déjeuner, dit maman, mais à cause de la pluie je n'ai pas pu aller

vous chercher des croissants.— Cela ne fait rien, dit Christine, le pain grillé est très bon. » Jean-Pierre fait la

grimace.« Encore du pain, je n'ai pas faim », déclare-t-il. Et il retourne regarder derrière la

vitre. Il est très malheureux car il voudrait que maman et Christine soient ennuyées comme lui à cause de la pluie.

Mais la maman a ses occupations, quel que soit le temps, et la petite sœur, qui aurait préféré aussi le soleil, a déjà oublié qu'il pleuvait, en jouant avec sa poupée.

« Allons, ne sois pas triste comme cela, viens m'aider un peu à la cuisine, dit maman.— Non, je ne veux pas t'aider ! » et il jette sur le sol le livre d'images auquel Christine

avait essayé de l'intéresser.« Puisqu'il en est ainsi, ramasse le livre et va dans ta chambre, décide maman, nous

n'avons pas besoin d'un boudeur ici. »Quelques instants plus tard Jean-Pierre sanglote dans sa chambre.

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire. Quel est le défaut de Jean-Pierre ?2. Pourquoi le boudeur finit-il par pleurer ? Parce qu'il est seul ?3. Vous est-il arrivé de bouder ? Comment cela s'est-il terminé ?4. Au lieu de bouder, que. faut-il faire ? Etre de bonne humeur.

Résolution.Le boudeur est triste et n'a pas d'amis. Au lieu de bouder, j'essaierai d'être de

bonne humeur.

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54 MORALE - C. E.

JE NE ME METTRAI PAS EN COLÈRE

Récit.Hélène s'applique à son travail. Elle a décidé, en effet, de décorer son cahier de

récitations avec de beaux dessins.En ce moment, elle colore, avec des crayons, l'arbre sur lequel est perché le corbeau de

la fable...Est-ce parce qu'elle s'applique trop ? Est-ce parce qu'elle est trop pressée de finir ? Elle

a appuyé un peu fort avec le crayon et... la mine s'est cassée... Est-ce bien grave ?« Méchant crayon ! » s'écrie-t-elle avec colère, et elle le jette à terre avec violence...

Le crayon se fend en deux...Jeanne, sa grande sœur, en ramasse les morceaux en disant :« Que t'avait-il donc fait de mal, ce pauvre crayon ; est-ce lui, ou toi, qui a cassé la

mine ? Et maintenant qu'il est tout à fait cassé, es-tu plus avancée ? »Mais cette remarque ne plaît pas à Hélène ; bien au contraire.« Et puis, dit-elle, j'en ai assez de dessiner. Mon papier était mauvais, mon modèle

trop difficile. » Et sans plus attendre, tout en éclatant en larmes de colère, elle déchire la page du cahier, la met en boule, la jette également à terre...

Jeanne voudrait bien la calmer, mais c'est contre elle que la colère d'Hélène se tourne maintenant.

« C'est de ta faute, crie-t-elle. Pourquoi ne m'as-tu pas aidée ? Pourquoi ne m'as-tu pas taillé mes crayons comme il fallait? Pourquoi maintenant me dis-tu que c'est de ma faute ? Tu es méchante, j'e ne t'aime plus ! »

Si maman n'intervenait pas, il est bien possible qu'Hélène battrait Jeanne !Mais que dit maman ? Que fait-elle tout de suite ?Et surtout que dira-t-elle quand la crise de colère sera passée ?

Exploitation du récit.1. Que fait Hélène ? Qu'arrive-t-il ? Contre quoi se met-elle en colère ? Qu'en pensez-

vous ?2. Qu'arrive-t-il quand Jeanne a parlé ? Pourquoi Hélène se met-elle en colère contre

elle ? Qu'en pensez-vous ?3. La colère arrange-t-elle les choses ? Répare-t-elle un crayon cassé ? Donne-t-elle

raison quand on a tort ?Exemples.

Résolution.La colère n'arrange rien. Je ne me mettrai pas en colère.

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55 MORALE - C. E.CODE (11) — J'OBSERVERAI LES FEUX

Récit.Une chose préoccupe Jean ; c'est ce que lui a dit l'agent quand il a traversé étourdiment

le passage clouté. Il a dit en effet :« ... surtout quand il n'y a pas de signaux lumineux. »« ... Des signaux lumineux, demande-t-il à son père, qu'est-ce donc 7— Nous irons les voir en ville », lui promet papa.Et les voilà dans une rue très importante, large et droite, où les voitures roulent

rapidement.Il y a pourtant un passage pour piétons ; il est visible (à quoi ?), mais, quand Jean

arrive, personne ne le traverse. Et puis, tout d'un coup, et Jean ne comprend pas pourquoi, les voitures s'arrêtent de rouler juste devant le passage, et les piétons, bien tranquillement, sans s'affoler, vont d'un trottoir à l'autre.

Cela dure une minute environ ; les piétons cessent de traverser et les voitures reprennent leur course sans obstacle.

« Comment cela se fait-il ? » s'étonne Jean qui regarde son papa avec surprise.Mais papa lui montre, en haut d'un poteau, une lampe qui brille d'une lueur verte. En

face, de l'autre côté du trottoir et du passage '(croquis), brille une autre lampe verte... Et les automobiles passent.

La lampe — le « feu » — dit papa, s'éteint. C'est un feu orange cette fois qui brille, et les dernières voitures s'empressent de franchir le passage. Quelques-unes même s'arrêtent, puis toutes, car c'est un feu rouge qui vient de remplacer le feu orange. Et les piétons passent...

Et, lorsque le rouge s'éteint pour être remplacé par le vert, les piétons restent sur le trottoir tandis que les voitures reprennent leur course.

« Comme c'est amusant » se dit Jean, qui ne se lasse pas de regarder ce nouveau jeu. « Mais qui donc fait marcher ces feux ? » demande-t-il.

— Cela dépend, lui répond son papa, tantôt c'est un agent qui, de loin, allume ou éteint les feux ; nous en verrons un quand nous irons au carrefour ; tantôt, comme ici, tout marche tout seul. »

Exploitation du récit.1. Pourquoi les piétons ne circulent-ils pas toujours sur le passage ?2. A quel signal les automobiles commencent-elles à s'arrêter ? A quel signal

s'arrêtent-elles pour laisser passer les piétons ?3. Que veut dire « rouge » ? et « vert » ?Exercices pratiques. Dans la cour avec panneaux de couleur. Dans la rue, observation

des vrais feux et des mouvements qu'ils déclenchent.

Règle.Le feu rouge interdit le passage, le feu vert le permet,/ le feu orange annonce

l'allumage du feu rouge. J'observerai le feu rouge qui arrête les automobiles et qui me permet de traverser.

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56 MORALE - C. E.

JE SAURAI RESTER CALME

Récit.François, qui a reçu en cadeau un magnifique jeu de construction, vient de bâtir sur le

tapis de la salle à manger un port avec ses grues, ses quais, ses bateaux... Autour s'élèvent de grands immeubles. Il ne lui reste que quelques étages pour couronner l'ensemble...

Tout à coup et alors que rien ne le laissait prévoir, Georges son petit frère, qui commence à peine à se tenir debout, surgit de derrière UH fauteuil et s'abat pesamment au milieu des cubes et des pièces savamment assemblées par François. En quelques secondes, il ne reste plus du magnifique port qu'un tas de pièces de bois en désordre.

« Oh ! le méchant ! » s'écrie François devenu furieux.. Et il lève déjà la main sur son petit frère. Heureusement sa sœur Michèle, plus rapide, lui a saisi le bras.

« Tu n'as pas honte, tu ne vois pas qu'il est petit et qu'il ne sait pas ce qu'il a fait.— S'il t'avait défait ce que tu tricotes, on verrait bien si tu ne lui donnerais pas la

fessée, réplique François.— Il l'a défait l'autre jour et je ne l'ai même pas grondé puisqu'il ne comprend pas.— Et toi non plus tu ne comprends rien, dit François très en colère et s'emparant de

l'ouvrage de Michèle il tire sur le fil et défait deux rangs.— François, dit calmement Michèle, tu es vraiment trop méchant. Je pourrais moi

aussi, puisque je suis grande, te donner la fessée que tu mérites, car toi, tu sais ce que tu as fait de mal. Je ne le ferai pas. Tu seras bien puni tout seul un jour ou l'autre. »

François baisse la tête : il est déjà puni.Maman qui a tout entendu entre dans la pièce.« C'est -bien, Michèle, d'avoir su garder ton calme. Quant à toi, François, tu vas aller

dans ta chambre... C'est ce que tu feras désormais quand tu sentiras monter en toi la colère... »

Exploitation du récit.1. Raconter l'histoire. Quel est le défaut de François-?2. Quelle est la qualité de Michèle ?3. Qui s'est mis en colère ? Qui a su garder son calme ?4. Est-ce bien de se mettre en colère ? Comment peut-on se dominer ? Quel est le

conseil donné par la maman ?

Résolution.Quand je sentirai que je vais me mettre en colère, je m'éloignerai, je sortirai, je

m'efforcerai de penser à autre chose pour conserver mon calme.

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55 MORALE - C E.CODE (11) — J'OBSERVERAI LES FEUX

Récit.Une chose préoccupe Jean ; c'est ce que lui a dit l'agent quand il a traversé étourdiment

le passage clouté. Il a dit en effet :« ... surtout quand il n'y a pas de signaux lumineux. »« ... Des signaux lumineux, demande-t-il à son père, qu'est-ce donc 7— Nous irons les voir en ville », lui promet papa.Et les voilà dans une rue très importante, large et droite, où les voitures roulent

rapidement.Il y a pourtant un passage pour piétons ; il est visible (à quoi ?), mais, quand Jean

arrive, personne ne le traverse. Et puis, tout d'un coup, et Jean ne comprend pas pourquoi, les voitures s'arrêtent -de rouler juste devant le passage, et les piétons, bien tranquillement, sans s'affoler, vont d'un trottoir à l'autre.

Cela dure une minute environ ; les piétons cessent de traverser et les voitures reprennent leur course sans obstacle.

« Comment cela se fait-il ? » s'étonne Jean qui regarde son papa avec surprise.Mais papa lui montre, en haut d'un poteau, une lampe qui brille d'une lueur verte. En

face, de l'autre côté du trottoir et du passage '(croquis), brille une autre lampe verte... Et les automobiles passent.

La lampe — le « feu » — dit papa, s'éteint. C'est un feu orange cette fois qui brille, et les dernières voitures s'empressent de franchir le passage. Quelques-unes même s'arrêtent, puis toutes, car c'est un feu rouge qui vient de remplacer le feu orange. Et les piétons passent...

Et, lorsque le rouge s'éteint pour être remplacé par le vert, les piétons restent sur le trottoir tandis que les voitures reprennent leur course.

« Comme c'est amusant » se dit Jean, qui ne se lasse pas de regarder ce nouveau jeu. « Mais qui donc fait marcher ces feux ? » demande-t-il.

— Cela dépend, lui répond son papa, tantôt c'est un agent qui, de loin, allume ou éteint les feux ; nous en verrons un quand nous irons au carrefour ; tantôt, comme ici, tout marche tout seul. »

Exploitation du récit.1. Pourquoi les piétons ne circulent-ils pas toujours sur le passage ?2. A quel signal les automobiles commencent-elles à s'arrêter ? A quel signal

s'arrêtent-elles pour laisser passer les piétons ?3. Que veut dire « rouge » ? et « vert » ?Exercices pratiques. Dans la cour avec panneaux de couleur. Dans la rue, observation

des vrais feux et des mouvements qu'ils déclenchent.

Règle.Le feu rouge interdit le passage, le feu vert le permet, le feu orange annonce

l'allumage du feu rouge. J'observerai le feu rouge qui arrête les automobiles et qui me permet de traverser.

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56 MORALE - C. E.

JE SAURAI RESTER CALME

Récit.François, qui a reçu en cadeau un magnifique jeu de construction, vient de bâtir sur le

tapis de la salle à manger un port avec ses grues, ses quais, ses bateaux... Autour s'élèvent de grands immeubles. Il ne lui reste que quelques étages pour couronner l'ensemble...

Tout à coup et alors que rien ne le laissait prévoir, Georges son petit frère, qui commence à peine à se tenir debout, surgit de derrière UH fauteuil et s'abat pesamment au milieu des cubes et des pièces savamment assemblées par François. En quelques secondes, il ne reste plus du magnifique port qu'un tas de pièces de bois en désordre.

« Oh ! le méchant ! » s'écrie François devenu furieux.. Et il lève déjà la main sur son petit frère. Heureusement sa sœur Michèle, plus rapide, lui a saisi le bras.

« Tu n'as pas honte, tu ne vois pas qu'il est petit et qu'il ne sait pas ce qu'il a fait.— S'il t'avait défait ce que tu tricotes, on verrait bien si tu ne lui donnerais pas la

fessée, réplique François.— Il l'a défait l'autre jour et je ne l'ai même pas grondé puisqu'il ne comprend pas.— Et toi non plus tu ne comprends rien, dit François très en colère et s'emparant de

l'ouvrage de Michèle il tire sur le fil et défait deux rangs.— François, dit calmement Michèle, tu es vraiment trop méchant. Je pourrais moi

aussi, puisque je suis grande, te donner la fessée que tu mérites, car toi, tu sais ce que tu as fait de mal. Je ne le ferai pas. Tu seras bien puni tout seul un jour ou l'autre. »

François baisse la tête : il est déjà puni.Maman qui a tout entendu entre dans la pièce.« C'est -bien, Michèle, d'avoir su garder ton calme. Quant à toi, François, tu vas aller

dans ta chambre... C'est ce que tu feras désormais quand tu sentiras monter en toi la colère... »

Exploitation du récit.1. Raconter l'histoire. Quel est le défaut de François?2. Quelle est la qualité de Michèle ?3. Qui s'est mis en colère ? Qui a su garder son calme ?4. Est-ce bien de se mettre en colère ? Comment peut-on se dominer ? Quel est le

conseil donné par la maman ?

Résolution.Quand je sentirai que je vais me mettre en colère, je m'éloignerai, je sortirai, je

m'efforcerai de penser à autre chose pour conserver mon calme.

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57 MORALE - C. E.

JE DIRAI LA VÉRITÉ

Récit.

La hachette. — Lorsque George Washington, qui fut président des Etats-Unis d'Amérique, était un petit enfant, quelqu'un lui donna une hachette. Plein de joie, il s'en alla frappant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Dans le jardin, il y avait un oranger, arbre favori de son père. Le petit étourdi le frappa de sa hache à tel point que l'arbre en devait certainement périr.

Lorsque son père vit l'arbre, il fut très chagriné et demanda l'auteur de ce méfait, déclarant qu'il n'aurait pas cédé cet oranger pour une forte somme, mais personne ne put le renseigner. Un instant après, il vit George, sa hachette à la main, et soupçonna qu'il était le coupable.

« George, dit le père, savez-vous qui a massacré l'oranger du jardin ? Je veux le punir, et le punir de telle sorte qu'il n'oubliera jamais ce jour. »

L'enfant resta pensif un moment, puis noblement répondit :« Je ne puis pas dire un mensonge, mon père, vous savez bien que je ne puis pas dire

un mensonge ; c'est moi qui l'ai coupé avec ma hachette ; punissez-moi.— Viens dans mes bras, mon enfant, s'écria son père. Tu as eu grand tort de faire périr

l'arbre utile que j'avais planté ; et pourtant George, en me disant la vérité, tu m'as payé mille fois. Le courage et la sincérité de mon fils ont plus de valeur que mille arbres, eussent-ils des fleurs d'argent et des fruits d'or ; va, et que l'aventure de l'oranger te fasse souvenir toute ta vie de dire, quoi qu'il t'en coûte, la vérité. »

GUYAU : Lectures courantes, Armand Colin.

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Qu'aurait pu faire le petit garçon ? Mentir. Est-ce que c'est bien de mentir ?3. Qu'a-t-il fait ? Quelles sont ses qualités ? Il a avoué, il a été franc, courageux.4. Qui a eu le courage de ne pas mentir, d'avouer ses fautes ? Racontez.5. Que vaut-il mieux faire ? Pourquoi ? Les menteurs finissent toujours par se faire

prendre. On ne les aime pas.En avouant ses fautes on montre qu'on est un homme.

Résolution.Je n'oublierai pas l'histoire de la hachette. Je dirai la vérité même si je dois être

puni.

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58 MORALE - C. E.

CONTE DE NOËL

Récit.Depuis plusieurs jours, à l'école et dans les rues, on parle de Noël. Dans la cour les

enfants s'interrogent : « As-tu écrit au père Noël ? Que lui as-tu demandé ? Crois-tu qu'il te l'apportera ?... »

Le maître lui-même a lu les récits, donné des dictées qui parlent de la grande fête qui se prépare, du jour où tous les enfants seront heureux.

Pourtant l'un d'eux, Jacquot, est bien triste. Quand ses camarades lui ont demandé les jouets qu'il espérait recevoir, il a répondu au hasard à l'un un ballon, à l'autre un avion, à l'autre une automobile électrique. Et quand Jean-Pierre a dit que c'était très cher, Jacquot, gêné, est parti dans un coin de la cour. Depuis, il ne joue plus volontiers avec ses camarades et plusieurs l'ont aperçu, tout triste, devant les magasins de jouets. En classe, même, il ne travaille plus aussi bien qu'avant.

D'autres enfants se sont aperçus de la tristesse de Jacquot et un soir ils en ont discuté entre eux. Ils ont chargé Jean-François d'en parler au maître...

« Les parents de Jacquot sont très pauvres, a expliqué Jean-François à l'instituteur. Ils ne pourront sans doute rien lui donner pour son Noël et c'est peut-être pour cela que Jacquot est malheureux. »

Et un matin que Jacquot, enrhumé, était resté à la maison, le maître a parlé à ses élèves.

« II était une fois, a-t-il dit, un bon petit dont les parents étaient pauvres... Il était tout triste parce qu'il pensait que le père Noël ne lui apporterait rien... Mais ses camarades l'aimaient bien et ils trouvaient injuste qu'il soit ainsi malheureux. Alors que firent-ils ?... »

Discrètement, dès le soir, des billets et des pièces glissèrent dans la fente d'une boîte à craie déposée sur le bureau. Le lendemain Jean-François et Henri firent les comptes : une belle somme avait été réunie...

Et la veille des vacances, à la rentrée de la récréation du soir, les enfants émerveillés se rassemblèrent près du poêle... Il y avait là un beau ballon, un avion, une automobile électrique et, à côté, une belle étiquette écrite par Henri : « Pour notre ami Jacquot... »

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire et terminez-la ?2. Qu'ont fait les petits camarades de Jacquot ?3. Avez-vous pensé aux petits qui n'auraient pas de Noël? Aux vieux aussi ? Qu'avez-

vous fait pour eux ?

Résolution.Je penserai aux enfants qui ne recevront rien à Noël. Je donnerai de l'argent pour

qu'on puisse leur acheter des jouets.

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59 MORALE - C. E.

SOUHAITER LA BONNE ANNÉE

Récit.Ecoutez ce qui s'est passé dans cette classe, l'année dernière.« Dans quelques jours, avait dit la maîtresse la veille de Noël, nous serons à la fin du

mois de décembre, et, lorsque vous reviendrez en classe, l'année aura changé de nom. Au lieu de s'appeler 19..., elle s'appellera 19... Un nouvel an commencera le premier jour de janvier.

Eh bien ! de même qu'on dit « bonjour » le matin, « bonsoir » l'après-midi, et bonne nuit, et bonne fêteï et bon voyage, on dit aussi le 1er janvier, à ceux qu'on aime... « bonne année ».

Il y a bien longtemps que les gens ont cette habitude. Même avant les Gaulois, les Romains, en se souhaitant la bonne année, s'offraient des cadeaux : c'étaient les étrennes, et cette mode continue, souvent à Noël pour les enfants, en janvier pour les grandes* personnes.

Mais, même si l'on n'a pas de cadeaux à offrir, on offre autre chose?... Des « souhaits » de bonne année, des « vœux » de bonne santé et de bonheur.

Que direz-vous donc à votre papa, à votre maman, le premier janvier ?Qu'écrirez-vous à votre grand-mère, à votre grand-père, à votre tante ? etc.Que direz-vous aux grandes personnes que vous connaissez, à vos camarades ?Et puis, l'année dernière, après cette leçon, tout le monde était parti en vacances. Mais,

le matin de la rentrée, petites filles et petits garçons chuchotaient d'un air mystérieux. Et, à peine chacun avait-il regagné sa place que la plus grande, Jacqueline, s'était levée, s'était avancée vers la maîtresse et, à haute voix, lui avait dit :

« Madame, au nom de tous mes camarades, je vous souhaite une bonne année. »Et, de tous les cartables étaient sortis, là, un dessin, là une carte très bien écrite, là,

quelques fleurs, et chacun était venu les offrir à la maîtresse.Celle-ci était toute surprise, et toute contente et surtout très émue.« Je vous remercie tous, dit-elle ; et moi aussi je vous souhaite de passer une bonne

année, de bien travailler et de bien jouer. »

Exploitation du récit.1. Que s'est-il passé dans cette école ?2. A qui faut-il souhaiter la bonne année ? Comment ?3. Application : modèles de phrases pour les parents, les amis, les camarades.

Ebauche d'une lettre pendant la leçon d'expression écrite.

Résolution.Au début de l'année, je souhaiterai « bonne année » à tous ceux que j'aime.

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60 MORALE - C. E.

CODE (12) — COMMENT JE TRAVERSE AU PASSAGE PROTÉGÉ PAR LES FEUX

Récit.« Quel plaisir de traverser un passage clouté protégé par des feux » se dit Jean qui

vient de franchir la rue, devant le capot des automobiles arrêtées par le feu rouge.— Oui, dit papa, à condition cependant de bien faire attention aux feux. Arrêtons-nous

et regardons. Il y a parfois des étourdis ou des imprudents. Tu vas probablement en voir. » Cela ne tarde pas en effet.

Un monsieur, qui veut traverser parce qu'il a vu le signal devenir rouge pour les automobiles, descend du trottoir bien avant les clous et se dirige au travers de la rue pour gagner le passage clouté. Mais une automobile arrive, qui veut aller — et qui en a le droit — jusqu'à la rangée de clous. Le monsieur risque de se faire renverser, et l'automobiliste est en colère.

Pourtant, là-bas, quelques personnes s'impatientent. Le signal est encore au « vert » pour les voitures. Elles sont déjà descendues du trottoir et piétinent sur la chaussée ; quelques-unes trop hardies se feraient presque écraser le bout des pieds par les voitures. Elles reculent en bousculant les piétons plus sages qui attendent sur le bord du trottoir.

Voici même une dame qui, en voyant le feu orange s'allumer, se précipite en courant pour traverser, et un motocycliste, déjà engagé sur le passage n'a que le temps de freiner brusquement et de mettre pied à terre...

« Que d'accidents peuvent ainsi se produire à cause de l'étourderie ou de l'impatience», dit papa...

Et Jean trouve que papa a bien raison.

Exploitation du récit.1. Le monsieur a-t-il raison de vouloir traverser quand le feu est rouge ? Que lui a

donc crié l'automobiliste ?2. Pourquoi est-ce dangereux de descendre du trottoir avant l'arrêt des voitures au feu

rouge ? Si un accident survenait qui aurait tort à votre avis ?3. Pourquoi est-ce dangereux de traverser quand le feu est « orange » ? Que veut dire

ce feu ? Donne-t-il aux piétons le droit de traverser ? Exercices pratiques dans la cour avec des panneaux, dans la rue devant les signaux.

Résolution.Pour traverser un passage protégé par des feux, j'attendrai que le feu rouge ait

complètement arrêté les voitures.

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63 MORALE - C. E

J'AURAI LE COURAGE DE DIRE LA VÉRITÉ

Récit.Il a neigé et la cour est toute. blanche. A cause des tout-petits, la maîtresse a défendu

de lancer des boules de neige pendant la récréation. Mais les grands sont impatients de jouer avec cette neige si douce à manier. Ils commencent à la rouler pour faire un gros bonhomme de neige ; cela est permis.

Mais Pierre est désobéissant. Pendant que la maîtresse est occupée à relever un petit qui a glissé, hop ! il se baisse, pétrit rapidement une boule de neige aussitôt lancée vers le nez ou les oreilles de François.

C'est Pierre qui a commencé ; François l'imite aussitôt. Après la première boule, une seconde ; il faut faire vite, la maîtresse va se retourner !

Mais qu'arrive-t-il quand on veut aller trop vite ? Pierre a lancé sa nouvelle boule, mais... devinez qui la reçoit ? Mademoiselle !

Effrayé, Pierre .s'est déjà caché derrière le bonhomme de neige ; il fait semblant d'être très occupé ; on dirait qu'il n'a rien vu.

Mais François, lui, a le bras en l'air, une boule dans la main.« Tu as désobéi, lui dit la maîtresse, et tu as donné le mauvais exemple. Ce soir, tu

resteras en classe pendant que tes 'camarades pourront jouer en sortant de l'école. »François baisse la tête. Il aurait bien envie de dire quelque chose. Quoi donc ? Mais il

préfère se taire. Pourquoi ?A la sortie, seul, François est gardé en retenue. Que va faire Pierre ?Il quitte le rang, et s'avance vers la maîtresse.« Mademoiselle, je voulais vous dire que ce n'est pas François qui a jeté la boule de

neige que vous avez reçue, et que ce n'est pas lui qui a commencé.— Qui est-ce donc ?— C'est moi qui lui ai lancé la première boule ; c'est moi qui ai donné le mauvais

exemple.— Eh bien ! tu seras puni avec lui », et Pierre rejoint François. Jacques, qui a vu tout

cela, dit tout haut : « Moi, à la place de Pierre... » Mais Paul réplique : « Non, il a bien fait... »La punition est d'ailleurs de courte durée, et la maîtresse ne garde pas longtemps ni

Pierre, ni François, malgré leur désobéissance. Pourquoi donc se montre-t-elle si indulgente?

Exploitation du récit.1. La maîtresse a raison de punir François. Mais pourquoi celui-ci ne dit-il rien ? Est-

ce bien ?2. Pourquoi Pierre dit-il la vérité ? Et pourquoi la maîtresse supprime-t-elle très vite la

punition ?3. Que pensez-vous de la réflexion de Jacques ? et de celle de Paul ? Qu'auriez-vous

fait à la place de François ? à la place de Pierre ?

Résolution.Je dirai la vérité afin de ne pas laisser punir un camarade à ma place»

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64 MORALE - C. E.

LE TRAVAIL DE LA MAMAN

Récit.En regardant maman laver. — Maman est blanchisseuse. Quand elle m'habille, le

matin, elle a déjà fini sa vaisselle et mis en ordre la cuisine. Je n'ai pas plus tôt déjeuné qu'elle va dans la buanderie, pour s'occuper de la lessive.

Souvent, je lave, moi aussi, à côté d'elle. Maman me donne des mouchoirs et je les savonne, je les frotte comme elle.

C'est agréable de manier le linge savonné. Il glisse et il mousse. Si l'on sait s'y prendre alors, en soufflant dans la main presque fermée, on forme une jolie bulle, brillante, transparente, où l'on voit du jaune, du rouge, du vert, et qui soudain s'envole, légère.

Je jouais ainsi, ce matin... Content, j'ai dit :« C'est amusant de laver, n'est-ce pas maman ? »Sans interrompre son Ouvrage, maman m'a répondu simplement :« Tu trouves ?... » Un peu surpris, je l'ai regardée.Tiens, je ne l'avais pas remarqué : son visage est fatigué. Et, par moments, on dirait

qu'elle respire avec peine.J'observe ses mains rouges et crevassées. Sans repos, elles savonnent, frottent, puis

frappent avec le battoir.Pauvre maman !... Tout à l'heure, le dos cassé par l'effort, elle tordra les draps énormes

et lourds, puis elle les tassera dans la cuve où bouillira la lessive.Et cet après-midi, à peine sortie de table, elle retournera à la buanderie, elle tirera le

linge tout fumant de la cuve, pour le frotter et le battre encore...Ah ! vraiment, il fallait que je sois bien étourdi, jusqu'ici, pour ne pas voir cette peine

de tous les jours.« Tu es fatiguée, maman ? »Etonnée, maman me regarde avec son bon sourire : « Mais non, mon petit...— Oh ! tu peux dire le contraire, maman, je sais maintenant... »D'après Edouard JAUFFRET, Au pays bleu, Belin.

Exploitation du récit.1. Racontez. Qu'est-ce que le petit garçon a découvert sur le visage, les mains de sa

maman ?2. Le petit garçon dit : « Je sais maintenant... » Que sait-il ?3. Qui a vu sa maman faire des travaux pénibles comme ceux de la blanchisserie ?4. Pour qui la maman travaille-t-elle ?5. Que ferez-vous pour montrer à votre maman que vous comprenez ce qu'elle fait

pour vous ?

Résolution.La maman travaille beaucoup pour ses enfants. J'écouterai maman et je

travaillerai bien en classe pour lui montrer que je l'aime.

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Page 75: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

67 MORALE - C. E.

MAMAN QUI TRAVAILLE

Récit.Jacqueline se doutait bien que sa maman travaillait beaucoup à la maison. Mais un

jour qu'elle était malade, elle a vu tout ce que sa maman faisait dans une journée. A peine levée, elle s'affaire à la cuisine pour préparer le petit déjeuner de toute la famille... Puis, une fois les bols et les assiettes salis, que doit-elle faire ? Et pourquoi tout cela ? Pour les salir encore aux repas de midi et du soir. Mais ce que l'on mangera à midi se préparera-t-il tout seul ? Où faut-il aller le chercher ? Que se demande maman avant de partir au marché ?

Tous les jours elle doit penser à ce qu'elle doit acheter : du pain, des légumes, de la viande, des fruits, des gâteaux, tant de choses qui coûtent si cher et qui obligent à calculer chaque jour, de difficiles problèmes...

Quelle bonne odeur monte de la cuisine ! Même si elle ne l'avait pas entendue, Jacqueline saurait que maman est revenue du marché. D'ailleurs entre deux plats elle a réussi à préparer une infusion pour sa petite fille malade et à lui faire prendre ses médicaments...

Puis elle a fait le ménage, balayé l'appartement, rangé les vêtements. Et à midi, quand papa est.rentré, tout était propre, en ordre et des fleurs ornaient la salle à manger...

Après le repas c'est le linge qu'elle a repassé, détaché, plié, raccommodé, les chaussures qu'elle a cirées. Au coucher du soleil elle était toujours au travail, n'ayant pris aucune minute de repos. Elle pensait à la santé de sa petite fille, au repas du soir et sur son front soucieux on lisait les tâches du lendemain.

Jacqueline est remplie d'admiration. Elle ne pensait pas qu'une maman pouvait faire tant de choses. Cette idée lui a donné des forces... Elle se sent mieux...

Elle va réserver à maman une surprise...

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire et terminez-la (bien travailler en classe — aider maman).2. Qui a vu sa maman faire d'autres travaux que ceux de l'histoire ? Les mamans qui

travaillent au-dehors.3. Que ferez-vous pour montrer à votre maman que vous comprenez ce qu'elle fait ?

(bien travailler — commissions, ménage, couvert, etc.).

Résolution.Pour montrer à maman combien je l'aime, je m'appliquerai en classe, et je

l'aiderai dans son travail.

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Page 76: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

68 MORALE - C E.

PAPA QUI- TRAVAILLE

Récit.Tous les jours à midi, lorsque sonne la sirène de la fabrique de meubles, Roger se

précipite à la porte, pour regarder la route. C'est là-bas, au tournant, que, dans quelques minutes, vont déboucher les ouvriers qui sortent de l'usine.

« Ah ! voici papa ; s'écrie Roger, et il se sent enlevé dans des bras puissants tandis que des joues mal rasées se frottent aux siennes.

— T'es-tu bien amusé, ce matin ? demande Papa.— Oui ! et toi ? » répond Roger.Papa rit : « Amusé ? non ! J'ai plutôt beaucoup travaillé. »Travaillé ! Roger croit savoir ce que c'est. N'est-ce pas ce qu'il fait à l'école ? Un quart

d'heure de ceci, puis vingt minutes de cela, puis une récréation, puis autre chose et encore autre chose.

Il voudrait bien savoir si le travail de son papa ressemble au sien. On ne le dirait pas, à voir le visage poussiéreux et fatigué de papa chaque soir...

Une occasion se présente justement de voir papa dans son usine. Bernard, le fils du directeur de l'usine, est dans la même classe que Roger. Il est tombé malade, et Roger est allé le voir et lui porter quelques livres.

Comme il est presque midi quand Roger quitte son camarade, la maman de Bernard lui dit : « Passe donc par l'atelier, tu pourras y attendre ton papa. »

Et Roger descend dans l'atelier. Quel bruit assourdissant ! Que de machines en marche! Que d'ouvriers silencieux penchés sur elles ! Justement, voilà papa là-bas, lui aussi devant une machine. Il prend une pièce de bois, la présente entre deux rouleaux qui semblent l'avaler dans un envol de sciure et de copeaux. Encore une pièce, encore une autre. Papa s'arrête. Est-ce pour se reposer ? Non. D'autres pièces arrivent et la même tâche recommence.

« Mon papa fait toujours cela ? demande Roger, au papa de Bernard.— Oui, mon petit ; il est devant la même machine tous les jours du matin jusqu'au soir

; et il travaille très bien. Je suis très content de lui.— Que c'est pénible », pense Roger.Et quand son papa, au signal de la sirène, a quitté sa machine et ses vêtements de

travail, il n'ose plus lui demander : « T'es-tu bien amusé ? »Mais il l'embrasse plus fort que d'habitude en se promettant bien, à l'école, d'être aussi

bon ouvrier que l'est son papa à l'usine.

Exploitation du récit.1. Quelle différence y a-t-il entre le travail de Roger et celui de son papa ? entre votre

travail à l'école et celui de vos papas ? (exemples).2. Pourquoi les papas travaillent-ils ainsi ?3. Que fait Roger quand son papa quitte sa machine ? Et que se promet-il ? Vous

aussi, quelle promesse pouvez-vous faire ?

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Page 77: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Résolution.J'aimerai bien mon papa qui travaille pour nous rendre heureux. Et je

travaillerai bien en classe pour lui faire plaisir.

69 MORALE - C. E.

PAPA QUI M'AIME

Récit.Hélas ! Roger qui avait fait de si belles promesses, ne les a pas tenues longtemps. Il

aime tellement jouer qu'il a fini par négliger son travail d'écolier. Ses devoirs sont pleins de fautes, son cahier est maintenant taché d'encre. Et les leçons, depuis quelques jours, ne sont même plus sues.

Si, au lieu de demander : « T'es-tu bien amusé ? » papa s'avisait de dire : « As-tu bien travaillé ? » Roger devrait baisser la tête en rougissant.

Papa va d'ailleurs finir par savoir la vérité. Il va regarder le cahier de classe que le maître fait signer chaque semaine, et il y lira ce qui a été écrit, et souligné, à l'encre rouge. C'est ce qui arrive. Papa a commencé à être étonné, puis il a froncé les sourcils et quand il a lu la note de l'instituteur, il est devenu tout pâle et ses yeux n'ont plus souri du tout.

« Ainsi, tandis que je reçois chaque jour des compliments de mon travail, voilà ce que tu m'apportes ? Qu'arriverait-il si je faisais comme toi, et si les pièces de bois sur lesquelles je me penche toute la journée étaient aussi mal faites que le sont tes devoirs ? Le sais-tu, ce qui m'arriverait ? »

« Et que deviendraient alors maman ? et ta petite sœur ? et la maison ? » Roger baisse la tête, honteux. Il voudrait bien promettre encore une fois qu'il sera un bon ouvrier à l'école, mais papa ne voudra pas le croire sans doute ?...

« Tu seras privé de dessert, dit papa. Et demain, au lieu de sortir avec nous, tu resteras ici pour recommencer les devoirs et apprendre les leçons. »

Jamais papa n'a été si sévère ! Et Roger a le cœur lourd, le lendemain, quand il voit partir tout le monde et qu'il doit rester devant ses livres et ses cahiers. Papa aussi est tout triste ; on dirait même qu'il a encore plus de peine que Roger avant de le quitter.

C'est pour dissiper cette peine de papa que Roger se met, sérieusement cette fois, à son travail. Il veut qu'à son retour, papa trouve tout en ordre-La famille rentre. Personne ne s'est amusé, cela se voit. Papa, encore plus triste qu'au départ, se penche sur le travail de Roger. Comme son visage s'éclaire, comme son sourire revient. Et que sort-il de sa poche ? Un sac de bonbons, acheté pour remplacer le dessert de la veille.

« Comme papa m'aime ! se dit Roger. Comme il est bon ! »Et, lui sautant au cou, il lui dit de tout son cœur :« Tu verras, papa. Tu n'auras plus jamais de peine à cause de moi. »

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que Roger s'était promis ? Et qu'a-t-il fait ? Pourquoi ? Cela ne

vous est-il jamais arrivé ?2. Que dit papa quand il regarde le cahier ? Que lui arriverait-il en effet, s'il travaillait

mal à l'usine ?3. A quoi Roger voit-il que son papa l'aime bien ? Est-ce seulement au sac de

bonbons? (à la tristesse du départ, au sourire du retour).

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Résolution.Je ne ferai jamais de peine à mon papa qui m'aime.

70 MORALE - C. E.

CODE (14) JE SERAI TRÈS PRUDENT AU CARREFOUR

Récit.En se .promenant en ville, Lise et son

papa sont arrivés au croisement de deux rues. C'est ce qu'on appelle un carrefour.Là, les automobiles vont, viennent, tournent, se croisent ; les unes s'arrêtent, d'autres

les dépassent. Et Lise s'étonne que, dans tout ce mouvement, il n'y ait pas d'accident. Elle s'effraie aussi d'avoir à traverser au milieu de cette circulation qui ne lui paraît pas ressembler du tout à celle de la rue.

« Jamais on ne pourra traverser, murmure-t-elle à son papa.— Si, répond celui-ci ; mais, pour cela, il faut d'abord comprendre comment

circulent les automobiles. Restons sur ce trottoir et regardons d'où viennent les voitures qui passent tout près de nous, comme nous l'avons fait pour la rue (croquis 1).

— En voici une (A), dit Lise. Elle vient de notre gauche... Tiens ! Elle tourne !— Cela ne fait rien, répond papa ; l'important c'est qu'elle vient de notre gauche. Est-

ce différent de ce qui se passe dans la rue ?— Non, dit Lise ; mais il y en a peut-être d'autres ? »Il y en a, en effet, d'autres, mais, ou bien, comme la voiture A, elles tournent à droite,

ou bien elles continuent tout droit. En tout cas, toutes viennent de la gauche, et il n'y a là rien de nouveau pour la petite fille.

« C'est vrai, dit Lise à son père, mais est-ce la même chose sur l'autre trottoir ?— Allons voir », dit papa. (Croquis position 2.)— De quel côté vient-elle? demande papa.Les voitures se succèdent. En voici une (B) qui vient de tourner.En voici une autre (C), qui vient de traverser tout droit.« De quel côté vient-elle ? » demande encore papa.Inattendue, en voici encore une (D) qui vient de faire un beau virage.

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« De quel côté vient-elle ? » demande encore papa.Et Lise a la surprise de constater que, comme sur la route, toutes les voitures qui

passent tout près d'elle, devant elle, viennent de la gauche.« Et, tu sais, ajoute papa, si tu faisais les quatre coins, ce serait toujours la même

chose.— Mais alors, dit Lise joyeuse, si les voitures qui passent près de nous viennent toutes

de la gauche, celles que nous rencontrerons après le milieu du carrefour viendront toutes de la droite ?

— Tu as raison, dit papa ; nous le verrons la prochaine fois en traversant le carrefour.»

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce qu'un carrefour ? N'avez-vous pas lu, ou entendu dire, que des accidents

sont souvent nombreux aux carrefours ? Pourquoi ?2. Que constate Lise en se mettant sur les trottoirs (1) puis (2). Si elle avait été à un

autre coin du carrefour, aurait-elle appris autre chose que dans le premier cas ?3. Montrez, sur les croquis, qu'il est vrai que les voitures qui sont sur l'autre moitié de

la route au carrefour, viennent toutes de la droite, comme sur une route ordinaire.Exercices pratiques sur un carrefour figuré dans la cour, devant un véritable carrefour

dans la rue.

Règle.Au carrefour, la circulation est plus dangereuse encore que dans les rues. Je ferai

très attention pour le traverser.* Si des élèves ont déjà des notions de « priorité », on peut les utiliser éventuellement.

Pour l'éducation du piéton, au C.P. et au C.E., cela peut rester ignoré.

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71 MORALE - C. E.

PAPA QUI M'AIME

Récit.Véronique est encore trop petite pour comprendre tout ce que disent les grandes

personnes. Cependant ce qu'elle a entendu un soir l'a longtemps empêchée de dormir. Elle était dans son lit et ses parents croyaient qu'elle dormait... Et voici ce que maman disait :

« II me faudrait acheter un manteau pour Véronique et un imperméable pour Jean-Paul. Ils ont aussi besoin tous les deux d'une bonne paire de chaussures. Mais tout est si cher ! Cela fait au moins 180 francs.

— 180 francs ! dit papa en hochant la tête. Où allons-nous les prendre ? Il réfléchit longuement puis ajoute... Je vais demander au directeur de faire du travail supplémentaire la nuit...

— Oh ! non, dit maman, tu rentres déjà très fatigué, tu finiras par tomber malade et cela n'arrangera rien...

— N'aie pas peur, répond papa, je suis en bonne santé pour le moment, deux heures de plus par nuit ne me tueront pas. »

Véronique était émue de ce que venait de dire papa. Elle ne pensait pas qu'il les aimait, elle et son petit frère, au point de passer ses nuits à travailler pour qu'ils aient des chaussures solides et de bons manteaux... Puis elle a oublié cette conversation jusqu'au jour où maman les a emmenés chez le marchand de chaussures... Alors elle s'est promis de ne plus oublier...

Et voici qu'aujourd'hui c'est la fête de papa... Il y a longtemps que Véronique attend ce jour avec impatience.

« Bonne fête, papa ! s'écrie-t-elle lorsqu'il rentre du travail... Bonne fête et voici pour toi ! » et elle lui offre une jolie cravate... Pendant plus de deux mois elle s'est privée de chocolat pour son goûter, gardant l'argent que maman lui donnait...

Papa, trop ému pour répondre, la soulève de terre et l'embrasse, l'embrasse...

Exploitation du récit.1. Qu'a décidé le papa ? Pourquoi ? Il aime ses enfants.2. Comment votre papa vous montre qu'il vous aime ?3. Qu'a fait Véronique ? Qu'avez-vous fait, que ferez-vous pour montrer à votre papa

que vous l'aimez ?

Résolution.

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Papa qui m'aime travaille beaucoup pour que je ne manque de rien. Je m'efforcerai de lui montrer que je l'aime.

72 MORALE - C. E.

LE RÊVE DE TOTO

Récit.Toto n'a pas été sage : il a fait beaucoup de peine à sa maman.Bien sûr, il en a du regret, mais enfin, il aurait pu lui demander pardon avant d'aller se

mettre au lit. Toto a le cœur gros et les yeux pleins de larmes ; on l'entend soupirer sous sa couverture.

Et voilà que tout à coup il se trouve dans un pays qu'il ne connaît pas, dans une vilaine maison où il fait noir comme dans une cave. Une vieille femme s'approche de lui, elle le regarde de ses yeux durs et méchants et lui dit : « Dépêchons-nous, paresseux ! Tu vas m'enlever bien vite ces habits-là, qui sont trop fins et trop beaux pour toi ; voici une culotte, une blouse, des sabots. Allons, il est tard, nous devrions être à l'ouvrage depuis longtemps ! »

Toto n'ose pas lever la tête, la vieille lui fait peur, il tremble et se fait tout petit. Où donc est-il ? « Papa, maman ! » Personne ne répond...

La méchante femme l'empoigne par un bras et le secoue ; elle le déshabille, lui passe ses guenilles et l'entraîne avec elle dans la rue.

« Tiens, voilà une hotte et un crochet, tâche de travailler si tu veux déjeuner en rentrant. Tu vas remuer les tas de balayures qui se trouvent de ce côté, moi je vais fouiller les autres. Ah ! ne pleure pas, sinon gare à toi ! »

C'est le matin, personne ne passe. Il fait froid. Toto a le nez et lesjtnains rouges. Il reste là comme un petit malheureux, son cœur se gonfle quand il pense à sa maman, si bonne.

« Comment, tu ne fais rien, polisson ?... Je vais t'apprendre à obéir !... »Et la vieille le ramène à la maison et l'enferme au grenier...« Maman ! Maman ! Au secours ! » crie Toto. Maman arrive en courant.« Qu'as-tu, mon pauvre petit? Tu viens de réveiller toute la maison !... Tu as peur ?...

Tu es malade ?... Comme tu trembles ! »Toto se blottit tout contre sa maman et lui jette ses bras autour du cou :« Petite maman chérie, ne bouge pas, reste-là ! » II l'embrasse, l'embrasse sans vouloir

finir, puis il raconte ce qui vient de lui arriver.« C'est un mauvais rêve, mon petit, car hier soir tu t'es couché triste et mécontent.— Oh ! petite maman chérie, ne me laisse pas, je ne te ferai plus jamais de peine,

j'étais trop malheureux ! »D'après Mme GIRARDOT, Voulez-vous des histoires, mes enfants? Nathan.

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Exploitation du récit.1. Qu'a rêvé Toto ?2. Pourquoi a-t-il fait un mauvais rêve ? Etait-il content d'en sortir ?3. Qui l'a consolé ? Que promet-il ?4. Il vous est arrivé de faire de la peine à votre maman ou à votre papa. Etiez-vous

heureux après ?

Résolution.J'aimerai bien mes parents et je ne leur ferai pas de peine.

73 MORALE - C. E.

CE QU'UN ENFANT DOIT A SES PARENTS

Récit.Un petit garçon ayant- un jour entendu une conversation relative à quelques comptes

de fournisseurs qu'il fallait payer, eut l'idée de présenter lui aussi à sa mère la note des services qu'il lui avait rendus depuis quelque temps. A midi, en se mettant à table, la mère trouva dans son assiette cette surprenante facture :

Maman doit à son fils Georges :Pour être allé chercher du charbon 6 fois ...................... 2 FPour être allé chercher du bois plusieurs fois................. 2 —Pour avoir fait plusieurs commissions............................ 1 —Pour être toujours un bon petit enfant............................ 1 —

_______ Total.......... 6F

La mère prit la facture et ne dit rien.Le soir, au moment où Georges se mettait à table pour souper, il trouva dans son

assiette le compte avec les 6 F qu'il avait réclamés. Très satisfait, il mettait l'argent dans sa poche, lorsqu'il aperçut une autre facture ainsi conçue :

Pour huit années passées dans une maison heureuse........ RienPour huit années de nourriture.......................................... RienPour les soins durant ses maladies ............................. RienPour avoir été pendant huit ans une bonne mère pour lui.. .Rien

_______Total........... Rien

Quand Georges eut lu cette non moins surprenante facture, il resta confus.Les yeux pleins de larmes et les lèvres tremblantes d'émotion, il courut vers sa mère et

se jeta dans ses bras : « Chère petite maman, dit-il en lui rendant son argent, je te demande pardon pour ce que j'ai fait. Maman ne doit rien à son enfant. Je comprends que je ne pourrai jamais te payer tout ce que je te dois. »

Adapté de MIRONNEAU, Lectures (C. élém.), A. Colin.

Exploitation du récit.

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1. Que pensez-vous de la facture du petit garçon ?2. Qu'a répondu la maman ? Qu'aurait dit le petit garçon si elle avait mis des nombres

au lieu de Rien ?3. Que devez-vous à vos parents ?4. Que ferez-vous pour leur rendre un peu de ce que vous leur devez ? (Affection,

politesse, obéissance, travail, etc.)

Résolution.Je me souviendrai de tout ce que je dois à mes parents. Je m'efforcerai de suivre

leurs conseils et de bien travailler pour les rendre heureux.

74 MORALE - C. E.

QUE LA MAISON EST TRISTE SANS MAMAN

Récit.

L'autre soir, en rentrant de l'école, je n'ai pas trouvé maman dans la cuisine. Elle m'a appelé de son lit. Elle avait pris froid et elle avait dû se coucher. La fièvre la brûlait. Son visage était rouge, sa poitrine lui faisait mal.

Alarmé, je regardais ses yeux fatigués et pressais sa main moite :« Maman ! que veux-tu que je te fasse ?— Rien, mon petit. Papa arrivera bientôt. Ne reste pas là. Va te chauffer dans la

cuisine... »Je suis allé dans la cuisine, où je suis resté seul, près du feu. Je me sentais petit,

abandonné. Et j'avais au cœur une souffrance qui m'ôtait toute force...Enfin, papa est arrivé : « Si la fièvre persiste, j'irai chercher le médecin... »Alors, nous avons dîné tous deux, sans faim, à notre table trop grande, où la place de

maman paraissait énorme...Nous ne parlions pas : ce que nous pensions, nous n'avions pas envie de nous le dire.

Papa m'encourageait seulement de temps en temps :« Mais mange donc ! Il faut manger, mon petit... »Lui-même ne mettait presque rien dans son assiette...Puis, il a fait la vaisselle, et il m'a couché en me disant :« Demain, tu n'iras pas en classe. »Qu'elle a été longue et triste, la journée du lendemain !Cela paraît simple de balayer, d'allumer du feu, de faire des lits. Maman le fait si vite

et si bien ! Mais comme cela devient pénible et compliqué, quand elle n'est pas là !Oh ! maman, guéris vite ! Je savais que je t'aimais. Mais je ne l'avais jamais aussi

vivement senti. Papa aussi n'est plus le même. Il sait garder un visage calme, mais je devine, moi, qu'il a beaucoup de peine...

Guéris vite, maman ! Depuis hier, notre maison n'est plus une vraie maison. Pour qu'on se sente heureux, il faut que tu sois bien portante...

Pour que notre maison soit une vraie maison, il faut que tu la fasses vivre par tes mains, il faut qu'elle soit joyeuse par ton rire et par ton chant...

D'après Edouard JAUFFRET, Au pays bleu, Belin.

Exploitation du récit.

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1. Que ressentait le petit garçon en attendant son papa ? Comment ont-ils mangé ? Comment a été la journée du lendemain ?

2. Comment est la maison sans la maman ?3. Qu'a fait le petit garçon pour soigner sa maman ?4. Vous est-il arrivé de trouver votre maman malade ? Qu'avez-vous ressenti ?

Qu'avez-vous fait pour la soigner, l'aider ?

Résolution.Que la maison est triste sans la maman ! J'aimerai maman de tout mon cœur et je

la soignerai si elle est malade.

75 MORALE - C. E.

CODE (15) — COMMENT JE TRAVERSE AU CARREFOUR

Récit.Puisque Lise a découvert que la

circulation, au carrefour, n'est pas différente de ce qu'elle est sur la route, elle se sent toute fière. Et, pour montrer à son papa qu'elle a bien compris, elle part toute seule pour la traversée du carrefour. Elle veut rejoindre le côté opposé (croquis). Aussi, en regardant bien à gauche d'abord, elle se dirige vers le milieu du carrefour.

Mais quelle aventure ! A sa gauche, mais presque derrière elle, vient une voiture (A) ; à sa gauche, mais presque devant elle, en vient une autre (B) ; comme si elle voulait l'écraser, en voilà une troisième (C) qui semble se précipiter droit vers elle. Et les conducteurs font marcher leurs klaxons, et les freins grincent, et Lise s'entend dire des sottises !

Reculer ? Elle ne le veut pas, c'est trop dangereux.Tout effrayée, elle s'arrête juste au milieu du carrefour, et autour d'elle, devant,

derrière, la circulation reprend.Lise fait demi-tour. Elle voudrait bien retourner sur le trottoir, mais c'est difficile.

Enfin, papa, de son bras, parvient à arrêter les voitures et la petite fille revient tout heureuse à son point de départ.

« Oh ! l'étourdie ! dit papa ; moi qui croyais pouvoir te laisser seule !— Mais, murmure Lise... la gauche... la droite...— Oui, dit papa, mais, jamais de travers, toujours tout droit.— Il faut donc faire ce grand tour ? dit Lise.— Eh oui ! répond papa. Au moins, là, on voit bien où on va. »Et tenant encore la main de son papa, Lise traverse d'abord la première rue

(comment ?), puis la seconde (comment ?).

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C'est plus long sans doute, mais beaucoup moins dangereux !

Exploitation du récit.1. Pourquoi la première traversée de Lise est-elle dangereuse ? (Voitures plus

nombreuses, absence de passage protégé ou de refuge.)2. Comment le papa fait-il traverser le carrefour ? Est-ce plus difficile que de traverser

la route ?Pourquoi ? (Plus grand nombre de voitures sur la gauche, pouvant venir de trois

routes.)3. Cependant la règle est-elle différente ? Exercices pratiques dans la cour et dans la

rue.

Règle.Je ne traverserai pas le carrefour ; je le contournerai en traversant une rue après

l'autre.

76 MORALE - C. E.

COMMENT JE MONTRE MON AMOUR A MES PARENTS

Récit.

La joie qui guérit. — Maman est restée au lit huit jours. Hier enfin, elle a pu se lever une heure, dans l'après-midi. Peut-être ce soir, en rentrant, la trouverai-je debout ?... J'y ai pensé vingt fois dans la journée, et j'ai hâte d'être à la maison, car je crois réserver à maman une bonne surprise...

Maman est debout, en effet. Déjà, elle s'occupe du ménage, comme si elle n'avait pas le droit de se reposer un peu, après sa maladie.

« Maman ! Tu vas mieux, dis ?— Mais oui, rassure-toi. »Et maman sourit : son sourire est doux, sur son visage pâle. « Maman ! J'ai, dans mon

cartable, quelque chose pour toi.— Quelque chose... pour moi ?...— Oui, pour toi !— Alors, qu'attends-tu pour me le montrer ? »Vite, j'ouvre le cartable et je sors, d'un cahier, un carré de carton bleu.Maman prend le carton et s'exclame aussitôt, en m'embrassant :« Un billet de satisfaction !... Oh ! que je suis contente. Si tu savais quel plaisir tu me

fais, »Je voudrais assurer maman que, si j'ai bien travaillé, c'est justement pour lui procurer

ce plaisir-là. Je voudrais lui expliquer que je n'ai cessé de penser à elle, à sa poitrine et à sa tête fatiguées, et que je savais qu'elle serait heureuse, en apprenant que son petit garçon avait mis tout son courage à l'étude... Je voudrais expliquer cela. Mais je crains de m'embarrasser dans des paroles compliquées, et je répète gauchement : « Maman ! Maman... »

Or, à ce moment, papa arrive. Comme il est joyeux, en voyant maman levée !... Mais il aperçoit le petit carton bleu et l'examine.

« Ah ! dit-il, c'est beaucoup de joie pour un seul jour... Donne-moi ton cahier. Je n'ai pas eu le temps de le regarder depuis une semaine. »

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Oh ! j'attendais cet instant-là !..." Papa tourne les feuilles. Il voit des devoirs soignés, des traits bien droits, des exercices gentiment coloriés... Je devine sur son visage un vrai contentement, et comme de la fierté.

Maman regarde par-dessus son épaule. Elle aussi est ravie : elle dit à papa : « Oui..., je savais bien qu'il deviendrait un bon petit écolier... »

D'après Edouard JAUFFRET, Au pays bleu, Belin.

Exploitation du récit.1. Quelle surprise le petit garçon fait-il à sa maman ?2. Est-ce que c'est par hasard qu'il a eu son billet de satisfaction ?3. Qu'attendait encore le petit garçon ?4. Avez-vous cherché à faire plaisir à vos parents ? Comment ?

Résolution.Je travaillerai bien en classe pour rendre mes parents heureux.

77 MORALE - C. E.

J'OBÉIRAI A MES PARENTS

Récit.Les fleurs de glais. — Derrière la maison, il y avait, le long du chemin, un fossé qui

menait son eau à notre vieux puits à roue. Cette eau n'était pas profonde, mais elle était claire et riante, et, quand j'étais petit, je ne pouvais m'empêcher, surtout les jours d'été, d'aller jouer le long de la rive.

Ce qui me plaisait le plus, c'était la fleur des glais (glaïeuls). C'est une grande plante qui croît au bord des eaux par grosses touffes, avec de longues feuilles et de belles fleurs jaunes qui se dressent en l'air.

Nous appelions ces belles rieurs des têtes-d'âne, parce qu'elles se plaisent, peut-être, comme les ânes, à la rive des ruisseaux...

Un après-midi, je m'acheminai tout seul vers le fossé'.Depuis quelques jours, les fleurs des glaïeuls commençaient à s'épanouir, et les mains me

démangeaient d'aller cueillir quelqu'un de ces 'beaux bouquets d'or.Et j'arrive au fossé : doucement, je descends au bord de l'eau ; j'envoie la main pour

attraper les fleurs... Mais comme elles étaient trop éloignées, je me courbe, je m'allonge, et, patatras ! dedans : je tombe dans l'eau jusqu'au cou.

Je crie. Ma mère accourt ; elle me tire de l'eau, me donne quelques claques,, et devant elle, trempé comme un caneton, me faisant filer vers la maison :

« Que je t'y voie encore, vaurien, vers le fossé !— J'allais cueillir des têtes-d'âne !— Oui, va, retournes-y, cueillir des têtes-d'âne... Tu ne sais donc pas qu'il y a un serpent

dans les herbes caché, un gros serpent qui mange les oiseaux et les enfants ! »Elle me déshabilla, et, pour faire sécher mes vêtements, me mit mon costume du dimanche

en me disant : « Au moins, fais attention de ne pas te salir ! »...Je fais, sur la paille fraîche, quelques cabrioles ; j'aperçois un papillon blanc qui voltige

dans un chaume ; je cours après... et me voilà encore vers le fossé du puits.Oh ! mes belles fleurs jaunes ! Elles étaient toujours là, fières, au milieu de l'eau, au point

qu'il ne me fut pas possible d'y tenir. Je descends bien doucement, bien doucement sur le talus ; je

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place mes petits pieds, bien au ras de l'eau ; j'envoie la main, je m'allonge, je m'étire tant que je puis... et, patatras ! je me fiche jusqu'au derrière, dans la vase.

Aïe ! Aïe ! Aïe !... Autour de moi, pendant que je regardais les bulles gargouiller, et qu'à travers les herbes, je croyais entrevoir le gros serpent j'entendais crier : « Maîtresse, courez vite ; je crois que le petit est encore tombé à l'eau ! »

Ma mère accourt, elle me saisit, elle m'arrache tout noir hors de la boue puante et, la première chose, vlin ! vlan ! elle m'applique une fessée retentissante . : « Y retourneras-tu, aux têtes-d'âne ? Y retourneras-tu pour te noyer ?... »

Et, crotté et pleurant, je m'en revins à la maison, la tête basse.D'après Frédéric MISTRAL, Mes' Origines, Pion.

Exploitation du récit.1. Qu'a fait le petit garçon après son premier bain ? Que lui avait dit la maman ?2. L'a-t-il écoutée ? Quel est son défaut ? Comment a-t-il été puni ?3. Est-ce bien de désobéir ? Qui a eu envie de désobéir et a résisté à cette envie ?4. Pourquoi faut-il obéir ?

Résolution.J'obéirai toujours à mes parents. S'ils me défendent quelque chose, je ne le ferai pas.

78 MORALE - C. E.

JE NE DÉSOBÉIRAI PAS A MES PARENTS

Récit.Christine est une petite fille que tout le monde aime bien. Mais elle doit avoir, à la

maison surtout, une curieuse maladie : on la croirait à certains moments devenue sourde.Si maman lui dit : « Mets la table pendant que je prépare la cuisine », il se trouve que

la table n'est pas mise à l'heure comme on pouvait s'y attendre !Si maman lui dit : « Ne colle pas ton visage et tes mains contre la vitre », on peut être

sûr de trouver trace de nez et de doigts sur la fenêtre !Si papa lui dit : « Accroche ton manteau et range tes chaussures », manteau et

chaussures ne bougeront pas de place ! Et tout comme cela !Comment donc appelle-t-on une petite fille ou un petit garçon qui, comme Christine,

ne font pas ce que papa et maman leur demandent de faire ?Mais Christine a été bien punie de sa désobéissance. Elle aurait voulu avoir un serin.« Tu en auras un, lui dit sa mère, quand tu sauras écouter et obéir. »Christine promit de se corriger.Quelques jours plus tard, à son retour de l'école, sa mère lui dit : « Je vais voir Gaston

qui est malade ; il- y a sur la table une petite boîte toute neuve. N'y touche pas et, surtout, ne l'ouvre pas. Si tu m'obéis je te donnerai, à mon retour, quelque chose qui te fera plaisir. »

A peine la mère était-elle sortie que l'enfant, désobéissante, tenait déjà la boîte dans sa main.

« Comme elle est légère ! pensait-elle. Tiens ! Le couvercle est percé de petits trous. Que peut-il bien y avoir là-dedans ? »

Mais Christine se souvint de la défense de maman.« Bah ! se dit-elle ; je refermerai la boîte après l'avoir ouverte ; personne n'en saura

rien. »

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Elle souleva le couvercle. Aussitôt un joli serin s'échappa de la boîte et s'envola par la fenêtre.

Quand sa mère rentra, Christine pleurait devant la boîte vide.Adapté de SCHMIDT.

Exploitation du récit.1. Quel était le défaut de Christine ? Elle était désobéissante.2. Qu'aurait-elle dû faire pour montrer qu'elle était obéissante ? Comment vous-

mêmes devez-vous faire pour être obéissants à la maison ?3. Quelle a été la punition de Christine ?Vous est-il arrivé de désobéir et d'être punis ? Racontez.

Résolution.Ceux qui désobéissent à leurs parents sont toujours punis. Je ne désobéirai pas.

79 MORALE - C. E.

J'OBÉIRAI A MES PARENTS

Récit.René n'est pas comme sa sœur Jacqueline. Au réveil, quand maman appelle les

enfants, Jacqueline est tout de suite debout, à sa toilette. René, lui, fait la sourde oreille, et il faut que maman vienne le secouer pour qu'il consente enfin à se lever.

Et cela continue quand il faut s'habiller, se mettre à table, ranger les affaires dans le sac d'écolier, partir à l'heure... On n'entend à la maison que : « René, il faut faire ceci ; René, tu as oublié cela... » Aussi, René a-t-il fini par dire à Jacqueline : « Maman me gronde toujours, jamais toi ; elle m'en veut, et quand papa est là, lui aussi ne cesse de me gronder.

— Mais si tu étais obéissant, cela ne t'arriverait pas !— Obéissant... obéissant... a murmuré René. Tu aimes ça, toi, obéir? Moi, je n'aime

pas. »Quand arrive le jeudi, les enfants ont l'autorisation d'aller jouer sur la place. Mais

maman, avant de les quitter, leur dit : « Vous resterez sur la place, vous ne traverserez pas le boulevard, vous n'irez pas le long du canal. Et quand je vous appellerai, vous rentrerez aussitôt. »

Jacqueline a répondu : « Oui, maman », car elle sait qu'elle obéira ; René a hoché la tête et c'est tout. Il a bien l'intention, en effet, de rejoindre ses camarades Pierre et Jacques qui demeurent le long du canal.

Il dit à Jacqueline : « Je reviendrai pour le goûter. » Et sa sœur a beau lui rappeler ce qu'a dit maman, René est déjà parti.

Mais presque aussitôt, on entend la voix de maman : « René, Jacqueline, venez, venez vite ! » Jacqueline est tout de suite là, mais son frère ne peut rien entendre. Que dit maman ? Que répond Jacqueline?

« Tant pis, dit maman ; notre voisine vient de me donner deux billets pour le cirque. Je voulais t'y envoyer avec ton frère ; puisqu'il n'est pas là, nous irons toutes les deux. » Le cirque ! Le spectacle que René aime le plus !

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Quelle punition pour lui. Quand il revient pour le goûter, plus de maman, plus de Jacqueline... et pas même de goûter.

Il attend, assis sur le seuil. Vers six heures, il voit revenir maman et Jacqueline, radieuse. « Si tu avais vu », lui raconte celle-ci...

René baisse le nez ; il se promet bien, la prochaine fois...

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que René n'aime pas faire ?... Obéir. Est-ce toujours facile d'obéir ?

Pourquoi ?2. Qu'avait dit maman à ses deux enfants ? Qu'a fait Jacqueline ? Qu'a fait René ? Que

leur est-il arrivé ?3. René a désobéi. Il en a été puni ; comment ?Sa désobéissance n'aurait-elle pas pu être punie encore plus sévèrement ?

Résolution.J'obéirai à mes parents, et je ferai sans attendre ce qu'ils me commandent.

80 MORALE - C. E.

CODE (16) — COMMENT JE TRAVERSE UNE PLACE

Récit.Jean et son papa sont allés au bout de la ville, en promenade. Ils ont traversé des rues,

des carrefours ; Jean s'est fort bien conduit.Un des carrefours était protégé par des feux. Jean a trouvé que c'était vraiment facile

de le traverser, à condition d'attendre chaque fois que le feu rouge arrête les voitures devant le passage pour piétons.

Ils ont atteint une grande place d'où partent beaucoup de rues (croquis).Jean a d'abord admiré le mouvement des

voitures. Elles tournent autour de la place sans jamais se heurter. Il n'a pas du tout été effrayé et, tout fier, il a dit à son papa : « Oh ! maintenant ! je comprends bien : toutes les voitures qui passent tout près de nous viennent toutes du côté gauche, au contraire, si je regarde l'autre

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moitié de la place, elles viennent de notre droite : c'est la même chose que dans la rue (flèches du croquis).

— Voilà qui est juste, a répondu papa ; mais nous devons nous rendre en face (croquis A) ; comment allons-nous faire ? »

Jean se souvient de ce qu'il a appris en classe pour traverser un carrefour. « Il ne ferait pas- bon, dit-il, traverser en ligne droite ; je crois bien que nous n'en sortirions pas vivants.

— Conduis-moi, dit papa ; partirons-nous à gauche, ou à droite ? » Jean hésite : son papa se moquerait de lui s'il se trompait de côté.

Il reste immobile, regarde la circulation sur la rue de droite, la circulation sur la rue de gauche. Et puis ?...

Exploitation du récit.1. Rappelez comment Jean a traversé les rues et les carrefours.2. Dessinez sur le croquis de la place le chemin parcouru par une voiture qui vient

d'une rue (la désigner d'une croix) pour aller à une autre rue (id). Prendre en particulier le cas de deux rues contiguës (aller de la rue 1 à la rue 2 ; aller de la rue 1 à la rue 3).

3. Que fait Jean ? Va-t-il à droite ? Va-t-il à gauche ?(Faire remarquer que la règle à observer par le piéton est toujours la même : regarder à

gauche, puis à droite.)4. Exercices pratiques dans la cour et aux abords d'une place.

Résolution.Une place est un grand carrefour ; je la traverserai comme un carrefour, rue par

rue.

81 MORALE - C E.

NOS GRANDS-PARENTS QUI NOUS AIMENT

Récit.La visite du petit-fils. — (Séparés de leur petit-fils depuis six mois, le grand-père et

la grand-mère l'attendent avec impatience.)« Si nous cachions l'écrin sous sa serviette pour lui faire une surprise ?— Non. Je le prendrai à part et lui remettrai la montre en disant :« Henri, voilà le cadeau que nous te faisons, grand-mère et moi, pour tes dix ans. »

Vois-tu, il ne faut pas le traiter en enfant. Cela l'agace, ce petit bonhomme. Je l'ai bien remarqué la dernière fois. »

Le grand-père tournait autour de la table et inspectait les choses. Tout d'un coup, il s'arrêta et, tendant le doigt, il reprit : « C'est comme ce gobelet... Pourquoi ne pas lui donner un grand verre ?... »

Grand-mère remplaça le gobelet par un verre. Il y eut un silence.« Comment ! s'écria le grand-père, tu as mis un coussin sur sa chaise ! Mais c'est

inutile, il est plus grand que toi.— Oh ! mon ami, laisse-moi préparer les choses comme je l'entends... Il faut que

j'aille à la cuisine. Je me demande si Clotilde a réussi le dessert. »Resté seul, le grand-père descendit avec précaution les marches conduisant au jardin,

s'approcha du lilas...

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La grand-mère parut à la fenêtre. « Quelle heure est-il donc, Antoine ? cria-t-elle, la pendule de Clotilde marque midi. »

II tira sa montre : « Midi moins treize. Tiens, voilà le rapide qui passe. »La grand-mère rejoignit son. mari au jardin.« J'ai bien fait d'aller à la cuisine, dit-elle, la crème était beaucoup trop claire. Plus

qu'un quart d'heure. Dans un quart d'heure il sera là.— Ne t'agite pas tant. Tu ne cesses de te fatiguer depuis ce matin.— Allons l'attendre par-devant. » ...Un long moment passa...Soudain... la grand-mère tendit la face vers la route : « Le voilà », dit-elle rapidement.D'après J. DE LACRETELLE, Une Belle Journée, Fayard.

Exploitation du récit.1. Est-ce que les grands-parents sont heureux de revoir leur petit-fils ?2. Avez-vous des grands-parents ? Qu'ont-ils fait pour vous ? Que vous racontent-ils ?3. Aimez-vous les voir ? Comment leur montrez-vous que vous les aimez ?(Affection, obéissance, prévenances, aide.)

Résolution.Mes grands-parents m'aiment. Je les aiderai et les embrasserai pour leur montrer

que je les aime aussi.

82 MORALE - C. E.

GRAND-PÈRE QUI M'AIME

Récit.Tous les jeudis, Françoise va voir son grand-père et sa grand-mère. Elle est toujours

ravie d'y aller : grand-mère prépare chaque fois quelque gâterie. Quant à grand-père, il s'intéresse beaucoup au travail de sa petite-fille et il sait si bien l'encourager !

Françoise lui apporte son cahier, lui raconte ce qu'elle fait en classe, lui récite même quelques leçons : grand-père est toujours content.

Pourtant, cette semaine, le travail de Françoise n'a pas toujours été très bon. Grand-père feuillette le cahier. Comment s'y prend-il ? Il tombe toujours sur le meilleur devoir : « Voilà une très bonne dictée, dit-il, c'est très bien ; et ces opérations sont presque toutes bonnes ! cela me fait plaisir.

— Pourtant, murmure Françoise en tournant la page, cette autre dictée était bien mauvaise ; la maîtresse a dit que j'avais été étourdie.

— Etourdie, dit grand-père, peut-être, cela peut t'arriver, mais je pense plutôt que tu devais être fatiguée. »

Sur une autre page, il y a quelques traits mal tirés à la règle et même une tache, pas trop bien effacée : « Papa s'est fâché quand il a vu cette tache, dit Françoise à grand-père.

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— Bah ! répond celui-ci, cela ne t'arrive pas souvent ; et puis, la main peut quelquefois trembler ; regarde la mienne. »

Françoise est toute réconfortée : « Je vais te réciter ma fable ! » dit-elle.Celui-ci s'installe dans son fauteuil, prend Françoise sur ses genoux.« J'écoute », dit-il. Et Françoise commence.« La cigale ayant chanté tout l'été Se trouva fort... fort... »Elle ne sait comment cela se fait, mais le mot qui manque, lui arrive tout de suite

murmuré à l'oreille. Et cela se produit deux fois, trois fois. Françoise trouve que c'est plus facile de réciter la fable à grand-père qu'en classe...

A quoi cela tient-il donc ?Grand-père est tellement ravi qu'il embrasse sa petite fille et qu'il appelle grand-mère :

« Viens voir, lui dit-il, le magnifique cahier ; viens écouter comment récite ta petite Françoise! »

Exploitation du récit.1. Françoise a-t-elle vraiment un beau cahier ? Sait-elle vraiment sa fable par cœur?2. Pourtant grand-père trouve que c'est très bien ? Qu'en pensez-vous ? Savez-vous

pourquoi grand-père sait si bien encourager sa petite fille ?3. Avez-vous un grand-père ou gardez-vous le souvenir d'un grand-père ? Que fait-il

pour vous faire plaisir ? Et vous, que devez-vous faire ?

Résolution.J'aimerai grand-père qui m'aime et me gâte.

83 MORALE - C. E.

GRAND-MÈRE QUI M'AIME

Récit.Fanchon et sa grand-mère. — Fanchon s'en est allée de bon matin, comme le petit

Chaperon rouge, chez sa grand-mère qui demeure tout au bout du village...« Tu grandis tous les jours, dit la grand-mère à Fanchon, et moi je me fais tous les

jours plus petite ; et voici que je n'ai plus guère besoin de me baisser pour que mes lèvres touchent ton front. Qu'importé mon grand âge, puisque j'ai retrouvé les rosés de ma jeunesse, sur tes joues, ma Fanchon ! »

Fanchon se fait expliquer pour la centième fois, avec un plaisir tout nouveau, les curiosités de la maisonnette : les fleurs de papier qui brillent sous un globe de verre, les images peintes où des généraux en bel uniforme culbutent les ennemis, les tasses dorées dont quelques-unes ont perdu leur anse, tandis que d'autres ont gardé la leur.

Mais le temps passe et voici venue l'heure de préparer 'le dîner de midi. La mère-grand ranime le feu de bois qui sommeille ; puis elle casse les œufs dans la poêle noire. Fanchon regarde avec intérêt l'omelette au lard qui se dore et chante à la flamme. Sa grand-maman sait mieux que personne faire des omelettes au lard et conter des histoires...

Quand elles ont fini de manger toutes deux :« Grand-mère, dit Fanchon, conte-moi l'Oiseau bleu. »

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Et la grand-mère dit à Fanchon comment, par la volonté d'une méchante fée, un beau prince fut changé en un oiseau couleur du temps...

Et lorsqu'elle a fini de parler, la mère-grand donne à Fanchon une pomme avec du pain et lui dit :

« Va ! mignonne, va jouer et goûter dans le clos. »Et Fanchon va dans le clos, où il y a des arbres, de l'herbe, des fleurs et des oiseaux.D'après A. FRANCE : Nos Enfants, Hachette.

Exploitation du récit.1. Comment la grand-mère montre-t-elle qu'elle aime Fanchon ? Quelle histoire lui

raconte-t-elle ? Fanchon est-elle heureuse ?2. Avez-vous une grand-mère qui vous gâte ? Comment ? Vous raconte-t-elle des

histoires ?3. La voyez-vous souvent ? Comment lui montrez-vous que vous l'aimez ?

Résolution.Grand-mère m'aime et me gâte. Je l'aimerai de tout mon cœur.

84 MORALE - C. E.

LA GRANDE SŒUR QUI M'AIME

Récit.Le mois dernier, la maman de Geneviève a été très gravement malade, et, maintenant

encore, elle n'est que convalescente. Trop faible elle ne peut plus s'occuper de la maison comme auparavant. Que de travail accomplit une maman dans la famille ! C'est lorsqu'elle n'est plus là, ou qu'elle est malade, que tout le monde s'en rend compte.

Comment faire pour que papa puisse continuer à aller à son travail ?Comment faire pour que Geneviève puisse continuer à aller sans souci, à l'école ?Heureusement, Monique, la grande sœur, est là. Elle était encore écolière l'an dernier.

Maintenant, elle reste à la maison. Avant le départ de papa pour le travail on entend ses pantoufles glisser sur le parquet. Les robinets coulent, les feux s'allument ; on entend le bruit de la vaisselle qu'elle lave et on sent la bonne odeur du petit déjeuner qu'elle prépare.

Geneviève voit la porte de sa chambre s'ouvrir. C'est Monique :« II est l'heure, dit-elle ; lève-toi ; hâte-toi de faire ta toilette ; ton petit déjeuner

t'attend. »Les pas s'éloignent : il y a les lits à faire, les vêtements à ranger et parfois à

raccommoder. Puis Monique revient :

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« As-tu étudié ta table ? Ta conjugaison ? Montre-moi ton cahier ; récite ton résumé d'histoire. Oh ! ton tablier est taché ; il faut le changer. »

Monique voit tout, met tout en ordre.Plus que quelques minutes : « Dépêchons-nous ! »Monique accompagne Geneviève à l'école ; au retour, elle fera les commissions pour

éviter à maman une sortie fatigante.L'après-midi, elle va suivre des cours pour devenir sténo-dactylo ; et le soir, après

avoir aidé maman, suivi les leçons de Geneviève, il lui arrive de veiller pour son travail à elle.Malgré cela, elle reste toujours gaie. Quand elle rentre à la maison après avoir été

chercher sa petite sœur à l'école, c'est à elle que Geneviève raconte ses petites joies, confie ses petits soucis.

Pour elle, Monique, c'est sa petite maman.

Exploitation du récit.1. Quand la maman est tombée malade, qui l'a remplacée ? Que fait la grande sœur à

la maison ?2. Avez-vous une grande sœur ? Aide-t-elle maman ? Vous aide-t-elle quand maman

est trop occupée ?3. Vous-mêmes avez peut-être un tout petit frère ou une toute petite sœur. Que faites-

vous pour soulager maman dans son travail ?

Résolution.La grande sœur aide maman, et parfois la remplace.

85 MORALE - C. E.

CODE (17) — LA DROITE ET LA GAUCHE DU PIÉTON

Récit.Le temps n'est pas très beau ce dimanche-là.« Irons-nous tout de même nous promener à pied sur la route ? demande Jean à son

papa.— Allons-y », répond papa.La route est là, animée, mais la pluie a rendu les bas-côtés boueux et Jean aurait bien

envie de marcher sur le goudron. Les voitures, en effet, roulent bien sur leur droite et Jean, qui marche comme elles, sur sa droite, est surpris, parfois brutalement, par les autos qui viennent derrière lui, sans prévenir. Elles le frôlent ! Et surtout, même quand elles roulent un peu plus à gauche, elles projettent sur Jean et sur son papa, de gros paquets de boue. Il faudrait se retourner à tout moment pour éviter cela, mais comment marcher convenablement dans ces conditions ?

Papa ne dit rien, mais regarde son fils du coin de l'œil. Je.an se doute qu'il doit y avoir — pour les piétons — une autre façon de circuler que pour les voitures, qui permettrait de n'être ni écrasé par surprise, ni éclaboussé. Mais comment donc ?

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(Solliciter les réponses des enfants, il faut pouvoir se déplacer en voyant, de loin, venir le danger, et sans jamais être menacé par derrière.)

Jean ne sait pas. « Pour qu'il n'y ait pas d'accident, a dit le maître, il faut toujours circuler sur la droite. »

Son papa vient à son secours :« Si nous allions de l'autre côté de la route ? » propose-t-il.Jean hésite. Pourquoi ?...Et les voilà se déplaçant, cette fois, à gauche de la route, à leur gauche. Tout alors

paraît facile, et papa permet même à Jean d'aller sur le goudron, en lui recommandant seulement de laisser toute la route bien libre quand, au loin, en face d'eux, apparaît une automobile.

« On peut donc désobéir à la règle de la droite ? s'exclame Jean, surpris.— Oui, dit papa, pour les piétons. Tous les véhicules doivent se déplacer sur leur

droite, mais les piétons peuvent marcher à droite, ou à gauche : dans ce dernier cas, ils voient mieux les voitures qui viennent vers eux. »

Exploitation du récit.1. Qu'arrive-t-il à Jean et à son père quand ils marchent sur leur droite, dans le même

sens que les automobiles ?2. Qu'arrive-t-il au contraire quand ils marchent sur leur gauche ?3. Qu'est-ce qui vous semble préférable ? Pourquoi ?

Résolution.Sur les routes, en dehors des villes et villages, je marcherai sur ma gauche le long

de la route.

86 MORALE - C. E.

LE GRAND FRÈRE QUI M'AIME

Récit.Un bon frère. — Dans le jardin public deux enfants se tenaient par la main. Ils étaient

en haillons et pâles. Le plus petit disait : « J'ai bien faim. »Les deux petits abandonnés étaient parvenus auprès du grand bassin.Presque au même instant un autre couple s'approchait. C'était un homme de cinquante

ans, qui menait par la main un bonhomme de six ans. Sans doute le père et le fils. Le bonhomme de six ans tenait une grosse brioche. Les deux petits pauvres regardèrent venir ce « monsieur » et se cachèrent un peu plus. L'enfant, avec sa brioche mordue qu'il n'achevait pas, semblait gavé. « Je n'ai plus faim, dit-il.

— On n'a pas besoin de faim pour manger un gâteau.— Mon gâteau m'ennuie, il est rassis.— Tu n'en veux plus ?— Non. »Le père lui montra les cygnes.Et, prenant à son fils le gâteau, il le jeta dans le bassin.

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Le gâteau tomba assez près du bord. Les cygnes étaient loin, au centre du bassin, et occupés à quelque proie. Ils aperçurent quelque chose qui surnageait, virèrent de bord et se dirigèrent vers la brioche lentement.

« Rentrons », dit le père.Cependant, en même temps que les cygnes, les deux petits errants s'étaient approchés

de la brioche. Elle flottait sur l'eau.L'aîné se coucha vivement à plat ventre contre le rebord du bassin, et, s'y cramponnant

avec la main gauche, penché sur l'eau, presque prêt à y tomber, étendit avec la main droite sa baguette vers le gâteau. Les cygnes, voyant l'ennemi, se hâtèrent ; l'eau devant les cygnes reflua, poussant doucement la brioche vers la baguette de l'enfant. L'enfant donna un coup vif, ramena la brioche, effraya les cygnes, saisit le gâteau et se redressa. Le gâteau était mouillé ; mais ils avaient faim et soif. L'aîné fit deux parts de la brioche, une grosse et une petite, il prit la petite pour lui, donna la grosse à son petit frère, et lui dit : « Tiens, mange ! »

D'après V. HUGO, Les Misérables.

Exploitation du récit.1. Est-ce que ces enfants étaient riches ? Que disait le petit ?2. Le père et le fils qui sont venus ensuite étaient-ils pauvres ? L'enfant avait-il faim ?3. Le grand aimait-il son petit frère ? Qu'est-ce qui le montre ?4. Avez-vous un grand frère ? Que fait-il à la maison ? Que fait-il pour vous ? Que

faut-il faire pour lui ?

Résolution.Le grand frère aime et protège les petits. J'aimerai bien mon grand frère.

87 MORALE - C. E.

FRÈRES ET SŒURS

Récit.La petite sœur malade. — La petite sœur est malade... Le médecin est venu... Il a dit

qu'elle avait une grosse bronchite et qu'il fallait faire bien attention parce que, sans cela, ça pourrait être sérieux. Papa est devenu un peu pâle et maman s'est mise à pleurer. Quant à Trott, il a été épouvanté...

Pauvre petite Lucette ! Elle a l'air si fatigué ! Avant, dès qu'elle avait un œil ouvert, c'était un trépignement perpétuel, un fourmillement ininterrompu des bras et des jambes. On aurait dit qu'il y avait des tas de petits ressorts qui se tendaient et se détendaient sans cesse. Il fallait que ça bouge, que ça saute. Elle faisait des grimaces, poussait 'des petits cris, elle riait, elle pépiait comme un petit oiseau. On était fatigué pour elle de tout ce mouvement.

Maintenant, c'est changé. Elle ne crie plus, elle ne bouge plus, elle ne rit plus. Elle est très tranquille. Elle reste couchée, toute droite, toute muette, toute pâle, avec de très petites joues ratatinées. De temps en temps, il y a une toux sèche qui la secoue. Alors, elle devient toute rouge. On voit que ça lui fait très mal. Elle se tord. Elle fait une petite moue comme si elle voulait pleurer. Mais elle ne pleure pas : c'est trop fatigant. On entend de drôles de bruits

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dans sa poitrine. Trott a beau lui faire des sourires et des signes d'amitié, elle ne le regarde pas. Presque tout le temps, elle ferme à moitié les yeux, d'un air las. Trott est pris d'une grande angoisse.

A. LICHTENBERGER : La Petite Sœur de Trott, Pion.

Exploitation du récit.1. Pourquoi tout le monde est-il inquiet ? Et pourquoi Trott est-il épouvanté ?2. Qu'essaie-t-il de faire pour distraire sa petite sœur ? Comment voudrait-il lui

montrer qu'il l'aime ?3. Si vous avez frères ou sœurs, comment, vous aussi, pouvez-vous leur montrer que

vous les aimez ? Chaque jour ? Quand ils sont malades ?

Résolution.J'aimerai mes frères et mes sœurs, je les aiderai et les consolerai.

88 MORALE - C. E.

LE BONHEUR D'ÊTRE EN FAMILLE

Récit.Nous étions là, tous les trois, bien serrés, bien protégés.Maman cousait ou reprisait. J'usais un nombre incalculable de chaussettes et je

grandissais si vite que mes tabliers étaient toujours trop courts...Père lisait son journal. Du moins il s'y essayait, car, au bout de cinq minutes, je

tournais autour de lui et le tirais par la manche.« Dis, papa, est-ce qu'on va faire du découpage ?— Pas ce soir, mon petit, disait-il. Il faut que je ressemelle tes galoches. » Père allait

chercher ses outils, son cuir et ses clous. Il découpait habilement avec un tranchet la forme de la semelle, puis arrachait l'ancienne.

« Comme il use ses chaussures, cet enfant-là ! soupirait ma mère.— Bah ! disait mon père en tapant sur son cuir pour l'assouplir, c'est un garçon,

maman. »

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Je restais là, accroupi à ses pieds et je lui passais les clous. Comme il me paraissait fort, papa, lorsque je le voyais taper avec son marteau sur les clous brillants qui jetaient parfois des étincelles.

« Papa, reprenais-je un autre soir, sans me décourager, est-ce qu'on va faire du découpage ? »

Père souriait et allait chercher la machine à découper. Il apportait aussi des morceaux de contreplaqué et nous nous mettions au travail. Le mien consistait simplement à le regarder faire ; mais j'ouvrais les yeux avec une telle admiration que j'avais le sentiment d'être pour quelque chose dans la réalisation des objets.

Puis, avec de la colle forte et des pointes légères, père assemblait ses découpages. Peu à peu, la maison s'ornait d'objets en bois découpé, une boîte à lettres, un vide-poches, une boîte à couture pour maman.

La soirée s'avançait. Je disais tendrement bonsoir, je me mettais au lit et, bientôt, je me laissais emporter par mes rêves.

Georges LE SIDANER, A la Volette, Julliard.

Exploitation du récit.1. Lorsque arrivait le soir, que faisait maman, que faisait papa ? Pourquoi le petit

garçon était-il bien protégé ?2. Que faisait et que disait papa ?3. Comment maman montrait-elle qu'elle aimait son petit garçon ? Et papa ? Et que

faisait le petit garçon pour leur montrer son amour ? (Il les embrassait tendrement.)4. Vous arrive-t-il, à vous aussi, en famille, de vous sentir « bien serré, bien protégé

» ? Racontez.

Résolution.C'est en famille, à la maison, qu'on peut être le plus heureux. J'aimerai papa et

maman, je les embrasserai tendrement.

89 MORALE - C. E.

LE MAITRE ET LA MAITRESSE QUE NOUS AIMONS

Récit.Ecoutez l'histoire d'une petite fille qu'une dame accompagne à l'école pour la première

fois.Premier jour d'école.« Bonjour, ma belle mignonne ! Tu es contente de venir à l'école ? Je te donnerai un

beau livre avec des images... et puis nous nous amuserons tu Verras ? Comment t'appelles-tu ?— Lalie.— Lalie, sais-tu jouer à la poupée ? Ou bien à cache-cache ? Je t'apprendrai à danser

la ronde... Comme tu as une belle robe, Lalie !... Et ce panier, qui t'a donné un si joli panier ?» Lalie souriait, les yeux fixés à terre... « C'est Nène qui me l'a donné.

— Nène?— C'est moi qu'elle appelle ainsi, dit Madeleine. Elle n'a plus sa mère, c'est moi qui

l'ai élevée... »

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La maîtresse souleva l'enfant, la tint sur sa poitrine ; apercevant la cicatrice de la joue, elle demanda : « Que lui est-il arrivé ?

— Elle s'est brûlée, dit Madeleine ; c'est une enfant qui a eu du malheur. Voyez ! Ses cheveux n'ont pas encore repoussé et ses pauvres petites mains ne guériront pas... Cette petite, mademoiselle, je l'aime bien... elle vous aimera... vous n'aurez pas besoin de la punir... »

Madeleine pleurait. La demoiselle couvrait de baisers les menottes brûlées et pleurait aussi. Elle dit :

« Vous pouvez être tranquille ; je veillerai sur elle... Je l'aimerai autant que les autres ! et sans doute un peu plus ! »

Puis elle essuya ses yeux et son sourire revint. Tournée vers la cour, elle appela : « Jeanne ! Elise ! »

« Embrassez-la et prenez-la par la main... Moi, je porterai le panier ; nous irons voir l'école... »

D'après Ernest PÉROCHON, Nène, Pion.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce qui montre que la maîtresse aime déjà cette petite qu'elle voit pour la

première fois ?2. Cette fillette avait-elle été très heureuse jusqu'à maintenant? Pourquoi la maîtresse

dit qu'elle l'aimera sans doute un peu plus ?3. Dans quels cas votre maître ou votre maîtresse vous a montré qu'il vous aimait ?Pensez à ce que fait pour vous votre maître.

Résolution.Le maître ou la .maîtresse remplace les parents. U m'aime et je m'efforcerai de

lui montrer que je l'aime aussi.

90 MORALE - C. E.

CODE (18) J'APPRENDS A MARCHER LE LONG DE LA ROUTE

Récit.Lucien, Jacques, Henri sont des petits garçons qui demeurent au hameau, assez loin de

l'école. Tous les jours, matin et soir, ils se rendent au village par la grand-route, où passent beaucoup d'automobiles.

Ils ont bien écouté la leçon qui leur a été faite sur la droite et la gauche du piéton. Et ils ont décidé de marcher ensemble sur leur gauche. De cette façon, ils sont tranquilles. C'est surtout quand la nuit tombe plus tôt, en automne et en hiver qu'ils sont contents de se déplacer ainsi.

Pourquoi ? (Ils voient les phares de l'automobile, et peuvent se mettre de côté pour l'éviter quand elle arrive sur eux.)

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Mais, s'ils se mettent bien à gauche, ils ont la mauvaise habitude de marcher les uns à côté des autres, en bavardant ou en chantant.

« On voit venir les voitures, et on nous voit venir, ont-ils répondu à Paulette qui leur conseillait de rester sur le bas-côté ; et puis, la route est bien assez large pour nous et pour une auto ! »

C'est bien vrai qu'ils voient les voitures qui sont devant eux ; c'est moins vrai que les automobilistes les voient. Dans l'obscurité, en effet, les piétons ne sont pas éclairés ; et, surtout, quand deux voitures se croisent, les conducteurs sont éblouis et ne distinguent plus ce qui est sur la route.

Il n'est pas vrai non plus que les enfants voient toutes les voitures, puisqu'ils tournent le dos à celles qui viennent derrière eux sur leur droite.

C'est ainsi qu'un soir, alors qu'ils rentraient à la tombée de la nuit, ils ont eu bien peur. Sans doute s'étaient-ils un peu serrés à la vue d'une automobile qui roulait vers eux. Mais, si Jacques et Henri n'avaient pas fait un bond sur leur gauche, ils auraient été écrasés.

Deux voitures, en effet, se croisaient au même moment, et elles avaient besoin de toute la largeur de la route pour éviter un grave accident.

Quand ils ont raconté cela à leurs parents, savez-vous quel conseil, et même quel ordre on leur a donné?

Exploitation du récit.1. En ville, comment les piétons ne doivent-ils pas se déplacer sur le trottoir (rappel

de la leçon). Pourquoi ? (Pour ne pas gêner les autres passants, pour ne pas les obliger à descendre sur la chaussée.)

2. Sur la route, comment les piétons ne doivent-ils pas se déplacer ? Pourquoi ? Est-ce plus grave qu'en ville ? Pourquoi ?

3. S'il vous arrive d'aller en promenade en groupe sur la route, quel conseil donnerez-vous à vos camarades ?

Résolution.Sur la route, nous nous déplacerons en file, l'un derrière l'autre, en laissant le

plus de place possible aux voitures.

91 MORALE - C. E.

LE MAITRE QUI NOUS AIME ET TRAVAILLE POUR NOUS

Récit.Ce matin-là, quand les enfants se sont présentés à la porte de l'école, ils n'ont pas

trouvé, comme d'habitude, le maître pour les accueillir.« Je m'en doutais, dit Madeleine, hier soir, il pouvait à peine parler tellement il était

fatigué ; et aujourd'hui, il est malade. Nous n'aurons pas classe et il faut rentrer chez nous.— Quelle bonne affaire, se sont écriés Paul et André, nous n'aurons pas de travail, et

nous pourrons jouer toute la journée. »Plusieurs camarades ont, comme eux, montré leur joie et leur contentement de la

maladie de leur maître.D'autres, au contraire, réunis autour de Madeleine, ont dit :

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« Quel malheur ! Pas de classe ! Pas de leçons ni de devoirs ! Comme c'est dommage ! Et comme cela nous fait de la peine de savoir que notre maître est malade. »

Qui donc a raison, à votre avis ?Madeleine s'est fâchée contre Paul et André :« C'est votre faute, a-t-elle dit ; si vous aviez été hier moins bruyants et plus

obéissants, le maître ne serait pas tombé malade. Pourquoi ne saviez-vous pas vos leçons ? Pourquoi avez-vous tant bavardé ? »

Paul a répliqué :« II ne nous aime pas, puisqu'il nous a punis !— Et quand vous désobéissez à papa ou à maman et qu'ils vous punissent, est-ce

qu'ils ne vous aiment pas, eux aussi ? N'est-ce pas parce que le maître nous aime, comme papa, qu'il voudrait nous voir tous savants, polis, bons ? a répondu Madeleine. Et quand tu es tombé et que ton. genou saignait, qui donc t'a soigné le premier, toi, Paul ? Et toi, André, quand un grand t'avait bousculé, qui t'a protégé, défendu, consolé ?

Et le jour où vous aviez fait les plus beaux dessins de toute la classe, vous étiez fiers, mais le maître n'était-il pas lui aussi heureux de votre succès ? »

Paul et André ont commencé à baisser la tête, gênés.Madeleine a ajouté :« Souvent le soir, quand papa rentre tard de l'atelier, il me dit : « Tiens, ton maître était

encore dans la classe quand je suis passé ; il préparait ses leçons, corrigeait ses cahiers. Il est tellement content quand vous travaillez bien !

—- Bah ! ont tout de même répondu quelques camarades, c'est tout de même bon d'avoir des vacances ! »

Mais le maître est resté malade toute la semaine.Dès le premier jour, Paul, André, ont vite été fatigués de jouer, surtout que leur

maman s'est souvent fâchée contre eux quand ils voulaient faire du bruit, courir, sauter. Leur logement n'a pas de cour de récréation comme l'école ! Et puis les camarades manquaient, et, il faut le dire, on se lasse de toujours, toujours jouer.

Les jours suivants leur ont paru longs, longs...Ils ont rencontré Madeleine :« Je lis mon livre de lecture ! je fais quelques opérations, leur a-t-elle dit ; mais je ne

sais pas si je lis comme il le faut, si je compte Sans me tromper ; le maître me manque bien. »Oui, il manque bien à tout le monde. Et quand la classe a recommencé, tous les petits

enfants ont été heureux de retrouver leur maître et Paul et André lui ont promis...

Exploitation du récit.1. Pourquoi l'école est-elle fermée ? Pourquoi le maître ne pouvait-il plus parler ?2. Madeleine dit que le maître punit et récompense comme papa et maman. Est-ce

vrai qu'il est triste quand vous travaillez mal? Gai et content quand vous travaillez bien? Il ne peut pas vous aimer tout à fait de la même façon que papa ou maman, pourquoi ? (Grand nombre d'enfants.)

3. Quelle promesse ont donc faite Paul et André ? Et vous-mêmes, quelle promesse pouvez-vous faire?

Résolution.Le maître se fatigue pour m'apprendre à lire, à écrire, à compter. Je travaillerai

et serai sage pour lui faire plaisir.

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93 MORALE - C. E.

L'ENFANT QUI DEVINT POLI

Récit.Une leçon de politesse. — Dans le village où je vais passer mes vacances, je

rencontrais de temps à autre un enfant de sept à huit ans, qui ne pouvait se décider à m'ôter son chapeau... Je me dis donc en moi-même : « II faut que je l'amène à saluer. » A la première rencontre, je lui fis un grand salut, comme s'il eût été M. le Maire ! L'enfant parut surpris, mais resta couvert et, quand je fus passé, je vis du coin de l'œil qu'il s'était retourné et me suivait du regard...

« Bon ! me dis-je, il me prend pour un original. »Le lendemain, nouvelle rencontre, nouveau salut. Cette fois encore, j'en fus pour mes

frais et le chapeau ne bougea pas ; l'enfant avait-il compris ce que je désirais ? Je ne sais ;

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mais il eut l'air embarrassé, et passa en baissant la tête. Cela me parut un bon signe. La fois suivante, du plus loin qu'il me vit, il fit demi-tour et disparut.

Peut-être croyait-il que je me moquais de lui.A la quatrième rencontre, il n'eut pas le temps de s'esquiver, car je sortais d'une porte

au moment même où il passait, et nous nous trouvâmes face à face.« Bonjour, mon ami », lui dis-je de ma voix la plus engageante et le chapeau à la main.L'enfant rougit, fit un crochet, et je vis sa main qui s'élevait jusqu'à la hauteur du

chapeau ; mais le chapeau resta en place, et le porteur se sauva à toutes jambes.La cinquième fois enfin, je fus récompensé de ma persévérance, car, avant que mon

chapeau eût laissé voir ma tête, le sien était descendu. Victoire mémorable ! Je vins vers l'enfant, je lui pris la main, je lui parlai de ses parents, de l'école, mais pas un mot touchant la politesse, car il avait compris. Depuis ce jour, Fanfan et moi, nous sommes une paire d'amis.

D'après A. VESSIOT. Pour nos Enfants. Biblioth. d'Education.

Exploitation du récit.1. Comment était le petit garçon à la première rencontre? Et aux autres ?2. Comment est-il devenu ?3. Rappel de tous les gestes à accomplir pour être poli (dans la rue, saluer, dire

pardon, etc.).

Résolution.Je saluerai les personnes que je connais et je garderai la tête découverte pour leur

parler.

94 MORALE - C. E.

LE CHAMELIER ÉGOÏSTE

Récit.Baba-Abdalla était avare et voulait amasser de grandes richesses. Il possédait quatre-vingts

chameaux.Un jour il rencontra un homme qui lui dit :« Je connais un trésor où je puis vous conduire. Nous chargerons vos quatre-vingts chameaux

d'autant d'or et de pierreries qu'ils en pourront porter : mais vous m'en céderez ensuite la moitié. »Baba-Abdalla n'accepta qu'à regret, tant la pensée qu'un autre allait devenir aussi riche que lui

était pénible à son cœur envieux.Après une heure de marche, ils arrivèrent dans un vallon. L'entrée en était si étroite que les

chameaux ne purent passer qu'un à un.

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Ce vallon était fermé par des montagnes très hautes.« N'allons pas plus loin, dit l'homme : arrêtez vos chameaux, et faites-les coucher sur le

ventre ; nous allons les charger. »Puis il fit des signes magiques. Soudain le roc s'ouvrit à la base, laissant voir dans sa

profondeur un palais magnifique. Des richesses incalculables y étaient entassées.Baba-Abdalla se jeta sur les pièces d'or qui pavaient le sol et commença d'en remplir un sac,

puis un autre, puis un troisième.Dans une salle brillait une montagne de pierreries ; Baba-Abdalla abandonna les pièces d'or

pour aller y puiser à pleines mains.Il fallut enfin s'arrêter : les quatre-vingts chameaux pliaient sous le poids des richesses.Baba-Abdalla sortit à reculons, embrassant d'un dernier regard de convoitise tout ce qu'il lui

fallait abandonner. Son compagnon le suivait et, au moment de franchir le seuil fit le signe magique pour que la porte s'ouvrît.

Le partage des chameaux eut lieu ensuite, et Baba-Abdalla continua sa route.A peine Baba-Abdalla se fut-il séparé de son compagnon, que l'envie s'empara de son cœur.Il regrettait ses quarante chameaux et plus encore les richesses dont ils étaient chargés.« J'aurais dû tout garder ! » se disait-il.Il courut après l'homme, et lui demanda tous ses chameaux.« Emmenez-les, lui dit le derviche, et faites un bon usage du trésor qu'ils portent. Souvenez-

vous que l'on peut mourir de misère tout en possédant des trésors. »Maître des quatre-vingts chameaux, Baba-Abdalla ne pensait plus qu'aux trésors qui restaient

dans la vallée merveilleuse.Il y revint avec ses chameaux.Il fit les mêmes signes magiques, et le roc s'ouvrit. Et notre chamelier entassa sur ses

chameaux de pleines caisses d'or et de pierres précieuses.Mais quand il voulut sortir, il avait oublié le signe magique.Et la porte resta close-Il eut beau frapper, crier, appeler, gémir, pleurer... La porte ne s'ouvrit

pas. Et Baba-Abdalla mourut de faim et de désespoir sur ses trésors.D'après M. GUICHOT.

Exploitation du récit.1. Quels étaient les défauts du chamelier ? Avare — envieux — égoïste.2. Qu'est-ce qui montre qu'il était égoïste ? Que lui est-il arrivé ?3. Connaissez-vous des égoïstes ? Ne l'êtes-vous pas un peu parfois ? Comment ? Est-ce

qu'on aime ceux qui le sont trop ?

Résolution.L'égoïste veut tout pour lui. Je n'envierai pas mes camarades, je ne serai pas égoïste.

95 MORALE - C. E.

CODE (19) — LA CONDUITE DES ANIMAUX(Ce sujet n'est prévu qu'au C.M. Il nous paraît utile de l'aborder au C.E.)

Récit.Après son séjour à la ville, Jean-Louis a invité François à venir passer quelques jours à

la campagne.« Tu verras comme c'est facile, lui dit-il ; ici il n'y a ni feux, ni agents, ni passages

cloutés. »François aime beaucoup la campagne et surtout conduire les vaches et les oies au

champ. Conduire ? Même pas. Les bêtes connaissent parfaitement le chemin, une jolie petite

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route où passent peu de voitures et que bordent des haies habitées par des milliers d'oiseaux. Que de cris, de pépiements, de bruissements d'ailes à l'approche du printemps !

François est vivement intéressé. Sûrement cette jolie fauvette a son nid dans ce buisson. Il écarquille les yeux, écarte des branches, s'écorche aux épines.

Mais tout à coup on entend un klaxon, une voix en colère, des beuglements et même le cri des oisons. François laisse son nid et sort précipitamment de la haie. A une centaine de mètres un camion est arrêté, et son conducteur n'est pas content.

« Alors, petit, dit-il à François, tu abandonnes les vaches et les oies au milieu de la route et tu m'empêches de circuler et d'arriver à l'heure ? Tu as de la chance, je n'ai écrasé qu'une oie, mais c'aurait pu être une vache. Quand on conduit les animaux, il faut les garder. »

François est bien peiné. Que vont dire les parents de Jean-Louis ?

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Qu'est-ce que François aurait dû faire ?3. Pourquoi ne faut-il pas laisser les animaux sans surveillance ? (Application

possible. — Jouons au gardien de troupeaux dans la cour. — Les animaux divaguent.)

Résolution.Lorsque je conduirai des animaux, je les surveillerai sans arrêt pour les obliger à

marcher sur la partie droite de la chaussée.

98 MORALE - C. E.

LES CAMARADES

Récit.« Voudrais-tu, s'il te plaît, me prêter ta gomme ? » demande Jacqueline à Nicole. —

Tiens, la voilà. — Merci », dit Jacqueline.Cela se passe, silencieusement, à une table de la classe.Voici ce qu'on entend derrière :« Dis, Gérard, veux-tu me passer" ton buvard ; je viens de faire une tache et, si je ne la

sèche pas tout de suite, je ne pourrai plus l'effacer. — Non, répond Gérard, tu salirais mon buvard ; tu n'avais qu'à faire attention. »

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Ecoutons ce qui se passe pendant la récréation.« Nous voudrions jouer avec toi, Nicole, disent Jeanne et Pierrette. — Eh bien ! venez,

joignez-vous à nous ; il y a de la place pour tout le monde » répond Nicole. Toi, Jeanne, tu seras une malade, et toi, Pierrette, une infirmière tandis que Jacqueline fera le docteur... »

Nicole accepte tout le monde, sait organiser les jeux avec bonne humeur.A l'autre bout de la cour, on entend la voix de Gérard :« Jean, va-t'en, je ne veux pas de toi pour le jeu, tu es trop petit ; et toi, Paul, écarte-toi

de là, tu me gênes ; Pierre, non, tu ne peux pas être un voleur ; tu seras gendarme, sinon tu ne joueras plus... »

Ecoutons maintenant ce qui se passe à la sortie.« Nicole, Nicole ! crient beaucoup d'enfants, nous t'accompagnons. » II est vrai que

Nicole a aidé l'un à boutonner son manteau, l'autre à nouer son cache-nez.« Où iras-tu chercher les plantes que Mademoiselle a dit d'apporter ? Quand iras-tu ?

demandent Jacqueline et Pierrette.— J'irai jeudi, après-midi, dans notre verger... Venez avec moi, répond Nicole. »Un seul enfant accompagne Gérard ; c'est Jean. « Je n'ai pas de jardin et je demeure

très loin de l'école, lui dit-il ; pourrais-tu m'apporter quelques plantes de ton verger pour la leçon d'observation ? — Non, répond Gérard, je n'en apporterai que pour moi seul; toi, débrouille-toi comme moi. »

Exploitation du récit.1. Il y a là tout un groupe d'élèves. Comment s'appelle la bonne petite fille ? et le

garçon égoïste ? Avec qui voudriez-vous vivre et jouer ?2. Est-il difficile d'être bon camarade ? Comment faire pour cela ? (dans la rue, en

classe, en récréation).3. Comment le bon camarade se trouve-t-il récompensé de sa gentillesse ? (Il est

heureux de faire plaisir, ses camarades l'aiment.)

Résolution.Je rendrai service à tous ; je serai bon camarade.

99 MORALE - C. E.

DEUX BONS AMIS

Récit.Profitant d'un jour de congé, un petit garçon, Boudard, va voir son camarade Fan qui

s'est cassé la jambe.Fan était dans sa chambre, étendu sur une chaise longue et Boudard assis à son chevet.

Un feu de bûches rougeoyait dans l'âtre. C'était jeudi... « Veux-tu que j'allume ? dit Boudard. On pourrait faire une partie de loto. » Fan refusa d'un signe de tête en regardant l'âtre embrasé. Le silence retomba doucement. « Boudard... — Oui ? — Ecoute : il ne faut pas te croire obligé de venir tous les jeudis. Si tu en as envie, tu peux aller te promener avec les

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autres. Regarde, est-ce que Patou s'en prive ? Et pourtant, c'est mon frère unique. Je ne m'ennuierai pas tout seul. — J'aime mieux venir avec toi », dit Boudard.

La pénombre envahissait la chambre. Ils continuèrent à causer, en vieux amis. Mais Boudard en revenait toujours à l'accident, aux souffrances de Fan. Et Fan, de son côté, ne parlait que des autres élèves, ses camarades d'école, de leurs travaux, de leurs places aux compositions, et il disait sa hâte de les rejoindre. « Aide-moi à marcher. Tu vas voir. — Tu n'as pas peur que ça te fasse du mal ? Si tu glissais, sur le parquet... — Pas de danger : je n'appuierai presque pas mon pied. » Ils faisaient le tour de la chambre, Boudard très fier d'offrir sa frêle épaule. « C'est assez. Reviens t'allonger. »

II aidait encore Fan à s'étendre sur la chaise longue ; et, quand il l'avait installé : « Fais voir ta jambe. Alors, elle était cassée là ? Et là encore, à deux endroits ? Tu aurais pu rester infirme. Le jour où le docteur t'a enlevé ton appareil, je n'ai pas pu m'endormir le soir. Mais il a garanti qu'il-ne resterait rien, que tu pourrais trotter comme avant... — Quand tu t'en iras, dit Fan, n'oublie pas mon cahier de devoirs, Patou me le rapportera corrigé. » Boudard le regarda et dit : « Hier soir, avant la sortie de la classe, M. Truchard l'a montré en modèle. Il assure que tu n'as pas perdu ; que quand tu rentreras, tu ne craindras personne en classe. — Tant mieux », dit Fan.

Boudard s'était levé, s'emmitouflait dans son cache-nez.« Au revoir, Fan ; à jeudi prochain. »Maurice GENEVOIX, Le Jardin dans l'île, Flammarion.

Exploitation du récit.1. Qu'est-il arrivé à Fan?2. Qu'est-ce que Boudard faisait pour lui ? Que lui disait-il ?3. Que lui disait Fan ? « II nej faut pas te croire obligé... »Vous avez tous un ou plusieurs bons camarades ? Qu'avez-vous fait pour eux ou

qu'ont-ils fait pour vous ?

Résolution.Le bon camarade cherche toujours à faire plaisir ou à rendre service. Je serai

bon camarade.

100 MORALE - C. E.

CODE (20) LES AGENTS DE LA CIRCULATIONSUR LA ROUTE

Récit.Paul et son papa s'en vont à la ville, en marchant le long de la route, de façon à ne pas

être victimes d'un accident et à ne pas en provoquer (rappel des règles étudiées).Naturellement, ils sont intéressés par la circulation incessante : les voitures roulent à

grande vitesse, se croisent, se doublent quand elles le peuvent.« Si elles voulaient, dit Paul, elles pourraient désobéir au code de la route, ce n'est pas

comme en ville, il n'y a pas d'agents pour faire la police. »

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Justement, au sommet de la côte que Paul et son papa sont en train de monter, une automobile qui vient de les dépasser à toute vitesse, a doublé en roulant au-delà de la bande jaune qui indique le milieu de la route.

« Tu vois... », dit Paul.Mais, surprise ! De l'autre côté du sommet, la voiture est arrêtée !Deux motocyclistes casqués, des gendarmes de la route, notent sur leur carnet le

numéro de la voiture, le nom du conducteur. Et celui-ci baisse la tête et n'est pas fier, car il sait que son imprudence va lui coûter cher...

« Combien ? interroge Paul. — Oh ! dit papa, s'il avait provoqué un accident, il aurait fini sa journée en prison, et aurait pu y rester longtemps. » (Mention de sanctions possibles : prison, amende, retrait du permis.)

Un cycliste vient à leur rencontre. Les agents de la circulation le font descendre : « Votre phare? votre feu rouge arrière? Est-ce que tout cela fonctionne ? Voyons. »

Voici une automobile dont le toit est surmonté d'un matelas, d'une voiture d'enfant qui se balance dangereusement selon les cahots... Elle aussi est arrêtée. Comme elle ne va pas loin, elle est autorisée à continuer sa route. Mais son numéro est relevé « Gare à vous la prochaine fois ! » disent les agents.

Ils remontent sur leurs puissantes motocyclettes, et, à toute vitesse, reprennent la route, prêts à s'arrêter pour dresser le procès-verbal d'un accident, ou pour punir un désobéissant.

Paul et son papa les retrouveront au carrefour, et grâce à eux, ils traverseront la route sans risquer de se faire écraser.

Exploitation du récit.1. Avez-vous déjà vu des agents de la circulation routière ? Etaient-ils toujours au

même endroit ? Où se placent-ils quand ils s'arrêtent ?2. Ils sont souvent plus sévères que les agents. Pouvez-vous deviner pourquoi ?

(Comme ils sont moins nombreux, il faut qu'ils soient craints.)3. Rendent-ils d'autres services que ceux qu'a vus Paul ? (dépannages, secours

immédiats aux blessés, indication des routes moins encombrées, etc.).

Résolution.Grâce aux agents de la circulation routière, les accidents deviennent plus rares.

J'obéirai toujours à leurs ordres. Je respecterai toujours le code de la route.

101 MORALE - C. E.

LA BONNE CAMARADE

Récit.Pendant la récréation, cinq ou six petites filles se sont réunies. « A quoi allons-nous

jouer ?— A la marelle, propose Nicole.— Nous n'avons pas le temps, jouons plutôt à « tu l'as » (1) dit Jacqueline.— Oui, jouons à « tu l'as », dit Paulette.— Pas toi, tu ne peux pas courir », réplique Simone.

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Un silence gêné s'établit dans le groupe. C'est que Paulette a été très malade voici trois ans et elle boite en marchant. Elle ne peut pas courir aussi vite que ses camarades et Simone a raison, si on applique la règle du jeu, c'est toujours Paulette qui sera à la poursuite des autres sans pouvoir les attraper.

Après la réplique de Simone, Paulette a baissé les yeux et, sur le point de pleurer, s'apprête à se retirer du groupe. C'est alors qu'intervient Geneviève.

« Paulette peut très bien jouer à « tu l'as », dit-elle. Ce n'est pas une course de vitesse. C'est aussi un jeu d'attention. Il faut faire attention de ne pas se faire prendre et Paulette est aussi habile que Simone qui est assez étourdie. En voici la preuve ! » ajoute Geneviève qui touche rapidement l'épaule de Simone en disant « tu l'as » et en se sauvant. Aussitôt toutes les fillettes se dispersent...

Mais Simone a vite compris la peine qu'elle avait faite à sa camarade. D'ailleurs toutes ensembles vont s'efforcer de la lui faire oublier. Paulette est plus lente que les autres. Elle est prise à son tour mais les fillettes courent moins vite et Véronique, qui a bon cœur, se laisse prendre. La petite infirme, toute à son jeu, a oublié le mal que Simone, étourdiment, lui avait fait.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que Simone a dit ? Est-ce vrai ? Pourquoi, cependant, est-ce méchant ?2. Qu'a dit Geneviève ? Dit-elle la vérité ? Que font les autres fillettes ?3. Il vous est certainement arrivé d'être de bonnes camarades ? Comment ?

Résolution.J'éviterai de faire de la peine aux autres. Je serai bon camarade.(1) « Tu l'as », jeu traditionnel qui consiste à courir pour atteindre et toucher un

camarade, qui devient alors le « poursuivant ». Selon les provinces ce jeu porte un nom différent.

102 MORALE - C. E.

UN BON CAMARADE

Récit.Notre maître, M. Perboni, n'était pas encore là ; trois ou quatre garçons tourmentaient

le pauvre Grossi — l'enfant aux cheveux roux, qui a le bras paralysé"... On le frappait avec des règles ; on lui jetait à la tête des écorces de châtaigne et on le contrefaisait. Tout seul, au bout de son banc, il restait atterré, écoutant, regardant tantôt l'un, tantôt l'autre, avec des yeux suppliants, afin qu'on le laissât tranquille. Mais les écoliers le tourmentaient toujours de plus en plus, si bien qu'il commença à trembler et à devenir rouge de colère.

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Tout à coup, Franti, un méchant garçon, monta sur un banc et singea la maman de Grossi. En voyant cette pantomime, les élèves se mirent à rire. A ce moment, Grossi, perdant la tête, saisit l'encrier qui était devant lui et le jeta de toutes ses forces à Franti. Celui-ci évita le coup et l'encrier alla frapper en pleine poitrine M. Perboni, qui entrait.

Tous les élèves se sauvèrent, effrayés, à leur place et se turent soudainement.Le maître, très pâle, demanda d'une voix altérée : « Qui a lancé l'encrier ? » Personne

ne répondit. « Qui ? » répéta M. Perboni d'une voix plus forte.Alors, notre camarade Garrone, ému de pitié pour le pauvre Grossi, se leva et dit

résolument : « C'est moi. » Le maître regarda les écoliers surpris : « Ce n'est pas vous, dit-il d'une voix tranquille. Le coupable ne sera pas puni, dit-il, qu'il se lève ! »

Grossi se leva et dit en pleurant :« On me taquinait, on m'insultait, j'ai perdu la tête..., j'ai lancé... — Asseyez-vous, dit

le maître. Que ceux qui l'ont provoqué se lèvent... » ajouta-t-il. Quatre d'entre les provocateurs se levèrent la tête basse.

« Vous avez insulté un camarade, dit M. Perboni ; vous vous êtes moqués d'un infirme, vous avez attaqué un faible enfant qui ne peut se défendre. Vous avez commis une action honteuse ; vous êtes des lâches ! »

Cela dit, le professeur descendit au milieu de nous et se dirigea vers Gar-ronne : « Tu es un noble cœur ! » dit-il.

DE AMICIS, Grands cœurs, Delagrave.

Exploitation du récit.1. Est-ce que les élèves de cette classe sont bons ? Qu'ont-ils fait à Grossi ? Est-ce

bien? Pourquoi ? Que fait Grossi ?2. Qui a été le bon camarade ? Qu'a-t-il fait ? Pourquoi ?3. A qui est-il arrivé d'agir comme Garonne ? Comment peut-on être bon pour ses

camarades ?

Résolution.Je me dévouerai pour aider un camarade malheureux.

103 MORALE - C. E.

LES BONS CAMARADES

Récit.Quelqu'un avait dit au maître : « Vous êtes dans un quartier pauvre. Voici un bon pour

une paire de souliers à prendre dans un de mes magasins. Vous accrocherez cela dans l'arbre de Noël que vous préparez. Ça fera un heureux de plus !... »

Tous les enfants espéraient en leur chance et fixaient déjà leur choix. Presque tous parlaient de gagner les souliers, le gros lot... A ces chaussures, Remo, qui était pauvre parmi les pauvres, devait rêver depuis un mois. Il disait souvent : « Si je les gagnais, j'aurais des

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souliers neufs pour la Noël... Si je les gagnais, je les mettrais à Noël, pour aller chez ma grand-mère... On serait contents tous les deux, si je gagnais les souliers. »

Et voilà que cette dernière après-midi était arrivée. Le maître avait hâtivement dressé un sapin au milieu de la classe. A la cime, gros lot léger, le bon, flottait. Sur un carré de papier, chacun devait écrire son nom, puis plier le papier en quatre. Un béret basque engloutissait chaque papier l'un après l'autre. Tout à l'heure, on allait tirer au sort les gagnants.

Le maître prit le béret d'une main. Il plongea l'autre parmi les papillons réguliers, les remua un instant. Remo dévorait son pouce, la face ravagée par une véritable angoisse... Le maître dépliait le papier.

« Remo ! » proclama-t-il, content.Le ciel tombant sur sa tête n'eut pas plus anéanti le pauvre petit. Il pâlit, littéralement

abasourdi. Son regard s'égara. Il ne savait plus. Il ne voulait pas croire. Puis, soudain, ses yeux s'éclairèrent dans sa figure qui s'empourpra. Il reprenait ses sens, il comprenait sa joie, il exultait de bonheur. Jamais on ne l'avait vu si radieux. Mais le maître continuait. Il déposa un second papillon et lut, étonné : « Remo », un quatrième et, ainsi de suite, trente-six fois. Tous les élèves avaient pensé à procurer à leur petit camarade cette joie qu'il souhaitait de tout son cœur d'enfant.

Le maître contenait mal les larmes que l'émotion mettait en ses yeux. Son regard allait de Remo, perdu en son étourdissant bonheur, à chacun de ses petits qui lui procuraient une minute si douce.

DE AMICIS, Grands Cœurs, Delagrave.

Exploitation du récit.1. Que désirait Remo plus que tout ? Pourquoi ? Etait-il le seul à désirer les souliers ?2. Qu'arriva-t-il ? Comment se fait-il que le maître trouva 36 fois le nom de Remo ?3. Pouvez-vous, vous aussi, être bon pour vos camarades ? Comment ?

Résolution.Je m'efforcerai de faire plaisir à des camarades moins heureux que moi.

104 MORALE - C. E.

JE NE SERAI PAS BAVARD

Récit.Brigitte rentre de l'école. Le chemin ne lui a pas paru long. Elle était en compagnie de

Suzanne et elle lui a dit pourquoi Pierrette n'avait pas su sa leçon, comment Jacqueline avait manqué son problème, où la maîtresse avait rangé les gravures, quels repas sa maman avait préparé pour le soir, quel pfat elle préférait... etc. Suzanne écoutait et n'a eu que juste

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l'occasion de dire « Au revoir... A demain » en so promettant bien, toutefois, d'aller seule à l'école le lendemain.

Non vraiment, le chemin n'a pas paru long à Brigitte.En embrassant maman, Brigitte commence à raconter ce qu'elle a fait dans la journée :

« Quand j'ai pris mon cahier, je me suis aperçue que mon buvard n'était pas à sa place ; alors je l'ai cherché dans mon cahier de récitations, mais il n'y était pas ; il avait glissé dans mon cartable, et je l'ai retrouvé froissé tout au fond ; alors je l'ai défroissé avec la main ; mais, en le défroissant, je l'ai déchiré, alors... alors... »

Puis c'est le jeu : « Simone courait après moi ; alors, elle a dit qu'elle m'avait attrapée, mais ce n'était pas vrai ; alors... alors...

Mais maman veut l'interrompre : « Tais-toi, lui dit-elle, ne vois-tu pas que tu me fatigues et que tu me donnes mal à la tête ? »

Brigitte va voir grand-mère. Celle-ci est d'abord contente d'écouter sa petite-fille. Mais elle en est vite fatiguée : « Quel moulin à paroles tu fais », lui dit-elle en s'endormant dans son fauteuil.

A table, papa doit intervenir. A propos d'une assiette, d'un morceau de pain, d'un propos tenu par ses parents, voilà notre Brigitte qui -part en longs récits. « Tais-toi, lui dit son père, cesse de mettre ton grain de sel sur tout. Tu nous empêches de parler. »

A l'école, c'est plus sérieux. Encore quand, dans la cour, Brigitte raconte ses interminables histoires, cela n'est pas grave : ses camarades l'abandonnent en riant sans qu'elle s'en aperçoive.

Mais les histoires continuent sur les rangs. Brigitte se retourne vers Jeannine pour lui dire : « Mon lacet s'est cassé ce matin et il a fallu... »

« Brigitte, tais-toi », dit Mademoiselle...Mais le silence de Brigitte ne dure pas. En classe, elle se penche à droite, à gauche,

pour dire des riens mutiles. Mais, quand Mademoiselle l'interrompt : « Brigitte, réponds à ma question... » seul le silence peut répondre, car Brigitte n'a rien écouté... On ne peut à la fois bavarder et écouter, c'est impossible.

Parfois Brigitte écoute tout de même ; mais, à peine Mademoiselle a commencé à faire la leçon que Brigitte lève le doigt... et parle en même temps : « J'ai vu un film qui ressemble à ce que vous racontez, dit-elle ; il y avait un homme vêtu comme..., etc. »

Et Mademoiselle doit la faire taire brutalement en lui disant : « Brigitte, tu es une insupportable... »

Exploitation du récit.1. Pourquoi Suzanne ne fera-t-elle plus route avec Brigitte ? Pourquoi maman se

plaint-elle de la migraine ? Pourquoi grand-mère s'endort-elle ? Pourquoi papa fait-il taire Brigitte à table ?

... Parce que Brigitte est bavarde, c'est-à-dire qu'elle dit sans cesse des choses qui n'intéressent personne.

2. Qu'arrive-t-il aux bavards ? On les fuit, on les fait taire... Ils ne peuvent suivre une leçon et n'apprennent rien.

3. Est-il permis à Brigitte de parler en classe ? A la maison ? A quelle condition ? Demander la permission, dire des choses intéressantes.

Résolution.Le bavard parle trop et fatigue les autres. Je ne serai pas bavard.

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105 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (1) — LA LAME DE RASOIR

Récit.Pendant la récréation, de bonnes parties de jeux s'organisent. Les fillettes, jouent à la

marelle, et l'on voit sauter tour à tour Véronique, Lise et Jeanne.

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Les garçons préfèrent des jeux plus actifs et ils se poursuivent en courant. Ils sont bien prudents et ne bousculent personne. D'ailleurs le maître veille.

Le petit Pierre participe à la course. Au moment où Jean va l'attraper, il butte sur un caillou et tombe. La chute est peu grave, semble-t-il ; Pierre se relève rapidement et Jean lui essuie les genoux.

Mais qu'y a-t-il donc ? Pierre pâlit, gémit et se met à crier de douleur. Jean, Paul, Jacques, Véronique, Lise accourus voient avec terreur, sur la jambe de leur camarade, à travers le pantalon, s'étaler une large tache de sang qui grandit, grandit.

Affolement, cris. Le maître accourt tout de suite. Pierre va perdre connaissance. Ses camarades ne peuvent que dire au maître ce qui s'est passé : Pierre n'est pas tombé sur la jambe, et ils ne comprennent pas d'où vient tout ce sang qui coule...

Le maître — heureusement — ne perd pas la tête II saisit Pierre dans ses bras et l'emmène au plus vite à la pharmacie proche de l'école (ou à l'infirmerie, ou chez le docteur, selon les lieux). On déshabille Pierre à la hâte : il a, au travers de la cuisse, une large entaille d'où s'écoule le sang.

Le pharmacien, aidé du maître, entoure vite la cuisse d'un pansement, pendant que le docteur est appelé par téléphone.

« Que s'est-il donc passé ? » se demandent les enfants dans la cour.Le maître revient, grave.« Savez-vous ce qu'on a découvert dans la poche de Pierre ? dit-il aux élèves

rassemblés... Une lame de rasoir mécanique ! »Paul s'en souvient, en effet : Pierre lui a dit que c'était « épatant » pour tailler les

crayons. Mais que dit le maître ?...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Les enfants jouent-ils à des jeux violents ? Même s'il n'avait pas couru, et s'il n'était

pas tombé, Pierre n'aurait-il pas pu être blessé par la lame de rasoir mise dans sa poche ?3. Quel est le danger que présentent les objets coupants ? Quelles précautions faut-il

prendre en maniant un canif, un couteau, des ciseaux ?4. Que dit le maître ? Que Pierre aurait pu mourir en quelques secondes si la lame

s'était un peu plus enfoncée dans les chairs. Il rappelle qu'il est dangereux — et interdit — d'apporter des objets coupants en classe.

Résolution.Je n'apporterai en classe aucun objet coupant.

106 MORALE - C. E.

NORA LA MÉDISANTE

Récit.Nora avait un vilain défaut. Dès qu'elle apprenait une nouvelle, elle s'empressait d'aller

la raconter dans toutes les maisons du village. Elle ne pensait pas au mal qu'elle pouvait faire,

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« Vous savez ce qui est arrivé hier chez les Durand ? M. Durand criait très fort et sans doute a-t-il battu sa femme, car je l'ai vue ensuite avec la tête enflée et entourée de pansements. »

Ce n'était pas tout à fait ainsi que les choses s'étaient passées. Mme Durand souffrait des dents et, à cause du foulard qui entourait sa tête, elle entendait moins bien, ce qui obligeait son mari à crier. Lorsque M. Durand apprit ce qu'avait raconté Nora, il lui dit qu'il était très mécontent. Nora en fut sincèrement désolée. Elle alla trouver son ancienne maîtresse d'école et lui raconta la triste histoire à laquelle elle venait d'être mêlée.

« Je suis très coupable, disait Nora tout en larmes, traitez-moi comme une toute petite fille étourdie et désobéissante. J'ai besoin d'une bonne leçon.

— Vous allez prendre une poule, dit la maîtresse, et vous la plumerez tout en allant vers le bord de la mer. Puis vous viendrez me retrouver. »

Nora trouva l'idée fort étrange, mais elle fit ce qui lui était commandé. Elle poussa jusqu'à la grève, jetant au vent du large, les plumes et le duvet de la poule. Puis elle revint à la maison d'école, curieuse de savoir ce qui l'attendait. « Maintenant, lui dit l'institutrice, refaites le même chemin et ramassez toutes les plumes que vous avez jetées sur la route.

— Mais, comment pourrais-je vous obéir ? s'écria Nora. Les plumes et le duvet ont été emportés au loin par le vent.

— Vous voyez, ma fille, reprit la maîtresse, combien vous avez été coupable. Vous savez ce que vous a attiré votre dernier bavardage. Les autres ont pu faire autant de mal... Mais le vent les a emportés si loin de vous, ou les a si bien cachés à vos yeux que vous ne vous en êtes pas aperçue, et maintenant vous n'y pouvez rien. »

Les paroles s'envolent comme la plume, et, de même que la plume, ne peuvent plus se reprendre, une fois parties, si fort que l'on coure après elles. Le mieux serait de moins parler, surtout des affaires des autres, qui ne vous regardent pas. D'après J. BAUDRILLARD et M. KUHN, Lisons, C. E., Nathan.

Exploitation du récit.1. Quel est le défaut de Nora ? Que rapporte-t-elle surtout ? Le mal. — Cela s'appelle

être médisant.2. Quelle leçon lui donne sa maîtresse ?3. Vous est-il arrivé d'avoir dit du mal des autres ? Comment ne pas être médisant ?

Résolution.Le médisant dit du mal des autres. Je me souviendrai de l'histoire de Nora. Je ne

serai pas médisante.

107 MORALE - C. E.

JE NE RAPPORTERAI PAS

Récit.Mme Dumont s'est encore fâchée contre son chien Médor. Qu'a-t-il donc fait ? Il est

allé dénicher un vieil os dans la cour de la voisine et il est venu le déposer sur le tapis du

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salon! Et, bien qu'il soit convenablement nourri, il ne peut s'empêcher de ramener dans sa gueule ce qu'il peut trouver dans la rue, dans le jardin, même dans les ordures. Aujourd'hui c'est un os, hier c'était une vieille pantoufle à demi pourrie, avant-hier, un rat mort.

Sa maîtresse lui tient pourtant de longs discours en le corrigeant : « Pourquoi, lui dit-elle, rapportes-tu toutes ces saletés à la maison ? Nous n'en avons pas besoin, et toi-même, tu les laisses ensuite là où tu les déposes ! » A force d'être puni, sans doute Médor se corrigera-t-il ?

En venant à l'école accompagner son petit René, Mme Dumont a raconté tout cela à Mademoiselle. « Heureusement, a-t-elle dit, que seuls quelques chiens sont comme cela ; si les personnes avaient la même maladie, la vie serait impossible ! »

Mademoiselle a regardé les élèves qui étaient autour d'elle et elle a répliqué : « Croyez-vous qu'il n'y a pas de petits enfants qui ressemblent à Médor ? »

Tout le monde s'est mis à rire. « Oh ! Mademoiselle ! ce n'est pas vrai ! »« Pourtant, a continué Mademoiselle, « on » est venu me rapporter que Pierre avait

perdu sa règle dans la rue ; « on » est venu me rapporter que Jeannine voulait changer de robe ; « on » est venu me rapporter que Jean avait essayé de copier sur Paul ; « on » est venu me rapporter que Mme Durand avait dit que j'étais trop indulgente, etc. Ne croyez-vous pas que toutes ces choses inutiles, parfois mauvaises, qu'on est venu déposer dans mes oreilles ressemblent beaucoup à ce que fait votre Médor ? »

Quelques élèves ont baissé la tête en rougissant. Et on a entendu Geneviève murmurer: « C'est vrai, à l'école il y a aussi des rapporteurs. »

Exploitation du récit.1. Racontez ce que fait Médor. Est-ce propre ? Est-ce utile pour ses maîtres ? Pour

lui-même ? Au contraire, que lui arrive-t-il ?2. Et que font les « on » dont parle Mademoiselle ? Est-ce que cela ne ressemble pas

vraiment à ce que fait Médor ? Est-ce, en effet, utile à Mademoiselle ? Est-ce utile à ceux qui rapportent ?

3. « II y a des rapporteurs », dit Geneviève. Qu'est-ce que « rapporter » ?

Résolution.Je ne rapporterai pas.

108 MORALE - C. E.

JE NE RAPPORTERAI PAS

Récit.Ecoutez, dit la maîtresse, cette histoire qui s'est passée, voici quelques années dans

cette classe. On rentrait de la récréation et Madame dit : « Nous allons faire le devoir de calcul

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Page 117: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

; je verrai ceux qui ont étudié leurs tables et qui savent réfléchir à leurs problèmes. Je vous rappelle que les bons élèves ne parlent pas et ne regardent pas ce qu'écrit leur voisin... Vous savez aussi que c'est très vilain de copier et que je vois très vite ceux qui ont écrit la même opération ou la même solution que leur camarade... »

Les premières multiplications sont faciles et presque tout le monde sait les calculer. Sans doute, Maurice, qui a oublié combien font 6 fois 7, regarde un peu de côté sur le cahier de François, mais il suffit que la maîtresse lève la tête pour qu'il reporte ses yeux sur sa feuille. Cependant le problème est plus difficile et quelques-uns, après l'avoir lu, ont le nez en l'air. C'est comme cela que Geneviève tourne ses yeux vers le cahier de Monique et que Christian regarde l'ardoise de Marcel. On pourrait croire qu'ils copient mais ni Monique ni Marcel n'ont encore rien écrit...

Pierrette, qui est à une table du fond de la classe, a vu ces regards indiscrets. Et lorsque la maîtresse relève les cahiers, elle lui dit en désignant Geneviève et Christian :

« Madame, ils ont copié ! »Dans la classe, on entend : « Hou ! hou ! la vilaine rapporteuse ! »« Si c'est mal de copier, dit la maîtresse, c'est encore plus mal de dénoncer des

camarades ! S'ils ont copié ils auront le courage de me le dire- puisqu'ils savent bien que je le verrai...

— C'est vrai que nous avons tourné la tête, avouent Geneviève et Christian, mais ce n'était pas pour copier et ils n'avaient encore rien écrit... » Madame ouvre les cahiers. Geneviève et Christian ont terminé leur problème alors que Monique et Marcel l'ont à peine commencé.

Ce ne sont donc pas les premiers qui ont copié.Que va dire Madame à Pierrette ?Que vont dire les autres enfants à la petite rapporteuse ?

Exploitation du récit.1. Racontez et terminez l'histoire. Qu'est-ce que rapporter ?2. Quel est le défaut de Pierrette ?3. Est-ce bien de rapporter ? Est-ce que l'on aime les rapporteurs ?

Résolution.Personne n'aime les rapporteurs. Je n'irai pas dire au maître ce que je sais de

mes camarades.

109 MORALE - C. E.

JE NE SERAI PAS ÉGOÏSTE DANS LES JEUX

Récit.Nicole a invité ses petites camarades Pierrette et Jacqueline à passer l'après-midi du

jeudi avec elle. Les fillettes sont ravies car Nicole a beaucoup de jouets.

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« On va commencer par sauter à la corde, décide Nicole. C'est moi qui saute et vous qui tournez. »

Nicole ne saute pas très bien et elle devrait céder la place à une autre mais, chaque fois qu'elle manque, elle dit : « C'est de votre faute, vous avez tourné trop vite ou trop doucement.»

« Je voudrais bien sauter, moi aussi, avance Jacqueline.— Attends un peu, dit Nicole, quand je serai fatiguée. »Car elle n'a pas envie de tourner et, lorsque enfin elle est fatiguée : « On va jouer à la

marchande, décide-t-elle. C'est moi l'épicière et vous les clientes : venez m'acheter de la confiture, des pommes de terre, vous me donnerez de l'argent et je vous rendrai la monnaie. »

Ce jeu est surtout intéressant pour l'épicière et Nicole s'amuse beaucoup. C'est elle qui fait tout, mais Pierrette et Jacqueline ne sont pas très contentes. Jusqu'à présent elles n'ont fait que regarder jouer leur camarade.

« A moi d'être la marchande, dit Pierrette qui s'impatiente.— Non, non, tu ne sais pas faire marcher la balance... Et puis j'en ai assez d'être

épicière, venez on va jouer au docteur... C'est moi le docteur... »Cette fois Pierrette et Jacqueline ne sont plus d'accord :« Nous n'avons plus le temps, maman nous a dit de rentrer tôt.—- Oh ! déjà, dit Nicole, nous nous sommes si bien amusées !... »Ses camarades ne sont pas tout à fait du même avis.De sa fenêtre Nicole les voit s'éloigner. Elles ne semblent pas très pressées.Mais que font-elles ?... Elles attachent une corde à un banc, Pierrette tourne et

Jacqueline saute ; deux minutes après elles changent puis recommencent et Nicole, toute triste, les voit rire aux éclats...

Exploitation du récit.1. Quel est le défaut de Nicole ? Elle veut garder le meilleur rôle pour elle. Elle est

égoïste.2. Que font ses deux camarades ?3. Pourquoi Pierrette et Jacqueline s'amusent-elles mieux avec le banc qu'avec

Nicole ? Que devez-vous faire pour que vos camarades soient contents de jouer avec vous ?

Résolution.Je ne serai pas égoïste dans les jeux, je penserai aux autres, je serai une bonne

camarade.

110 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (2) — LA BOUTEILLE

Récit.

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Que Jeannette est donc une petite fille serviable ! Elle sait bien que sa maman a beaucoup de mal à la maison avec les autres frères et sœurs plus jeunes, et elle s'efforce de l'aider comme elle le peut.

Très souvent, c'est elle qui fait les commissions.Au moment de préparer le repas, maman vient de s'écrier : « Quel malheur ! voilà que

je vais manquer d'huile ! » Jeannette est déjà levée, ayant quitté le livre qu'elle était en train de lire.

« J'y vais », dit-elle.Elle saisit le litre vide, et se dirige vers la porte ; elle a l'habitude de telles

commissions.Mais elle s'est trop précipitée. Elle ne pense plus au seuil de la porte. Il n'est pas très

haut, mais il faut tout de même le franchir.Jeannette, en courant, l'a oublié. Patatras ! Elle s'étale de tout son long avec un grand

cri d'angoisse.Le litre, en effet, qu'elle tenait dans les mains et qu'elle ne voulait pas quitter, vient de

se briser avec fracas. Un tesson de bouteille est entré dans la paume de la main de la pauvre fillette, qui pleure et gémit.

Elle pleure non seulement parce qu'elle a mal, mais aussi parce qu'au lieu de soulager sa maman, elle vient de lui apporter un souci et une peine de plus !

Tout en la pansant, maman s'efforce de la consoler ; mais aussi, elle lui dit...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Comment Jeannette montre-t-elle à sa maman qu'elle veut l'aider ? A-t-elle raison

de vouloir aller chercher le litre d'huile ?3. Mais quelle imprudence commet-elle? Que dit maman? Quelles précautions faut-il

prendre en transportant une bouteille ?4. Exercices pratiques : comment porter une bouteille ? (Avec une main ? Avec deux

mains ? Par le goulot ? Par le fond ?) Comment la transporter ? (A la main ? Dans le bras ? Dans un sac ?)

Résolution.Une bouteille peut se briser : je ferai très attention pour la transporter.

111 MORALE - C. E.

JE NE ME BATTRAI PAS AVEC MES CAMARADES

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Page 120: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.« Ça y est, j'ai gagné ! » s'écrie Pierrot et il se précipite pour prendre la bille de

Maurice.« Non, tu as triché, répond celui-ci, tu as mordu la ligne pour lancer ta bille.— Je n'ai pas mordu, réplique Pierrot, donne-moi cette bille, elle est à moi, je l'ai

gagnée.— Non, tu as triché, tu ne l'as pas gagnée, elle est à moi !— Ah ! c'est comme ça !... » Et Pierrot, très en colère, donne un coup de poing à

Maurice qui est plus petit que lui. Maurice a mal, il gémit :« Je vais le dire au maître...— Gare à toi si tu le lui dis », menace Pierrot. La partie est arrêtée et les joueurs se

dispersent. Maurice est tout triste dans un coin tandis que Pierrot va chercher des camarades pour un autre jeu.

Ah ! voici justement une partie de balle.« C'est à moi de jouer, dit Pierrot à peine arrivé.— Doucement, doucement, répond Georges, tu arrives le dernier, tu joueras le

dernier. » A contrecœur Pierrot doit attendre son tour... Il lance enfin la balle... « Manqué ! » s'écrie Georges. En effet, la balle, en roulant, est sortie des limites.

« C'est ta faute, tu m'as poussé, réplique Pierrot.— Ce n'est pas vrai, tu es un maladroit, tant pis pour toi. »Et la dispute s'enfle comme tout à l'heure. Pierrot essaie de battre Georges mais bientôt

c'est lui qui crie de douleur. Le maître qui a vu la dispute accourt : « Vous serez punis tous les deux, vous resterez en retenue après la classe. »

Exploitation du récit.1. Quel est le défaut de Pierrot ? Il triche et, surtout, il est querelleur.2. Que lui arrive-t-il ? Il rencontre un plus fort que lui et il est battu.3. Il vous est peut-être arrivé de vous disputer avec un camarade. Avez-vous gardé un

bon souvenir de la dispute ? Pourquoi ? Que ne faut-il jamais faire pour avoir raison ? (Se battre.)

Résolution.L'enfant querelleur veut toujours avoir raison. Il n'est pas aimé. Je ne me battrai

pas avec mes camarades.

112 MORALE - C. E.

JE NE VOLERAI PAS

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Page 121: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Robert et sa sœur Paulette ont accompagné leur maman dans un grand magasin. Que

de belles choses sont exposées aux nombreux étalages de jouets ! Robert a des intentions bien précises :

« S'il te plaît, dit-il à sa maman, achète-moi des billes. On joue beaucoup aux billes à l'école et toutes celles que j'avais sont cassées ou perdues.

— Je n'ai plus assez d'argent, répond maman. Nous verrons la semaine prochaine. »Robert n'est pas très content et, pendant que sa maman regarde des chaussettes, il se

dirige vers le rayon des jouets. Bientôt il est en admiration devant les petits sacs de billes : « 1 Nouveau Franc, ce n'est pas cher tout de même et comment peut-il se faire que maman ne puisse contenter son petit garçon ? »

C'est vrai, pense-t-il, que ses parents ne sont pas riches, mais un sac de billes ce n'est rien...

Et, tout à coup, une idée mauvaise germe dans la tête de Robert... « Un sac de billes ce n'est rien, surtout pour le propriétaire du magasin et, pour un petit garçon, ce sont des heures et des heures de jeu... Et ce serait si simple d'étendre la main pendant que la vendeuse a le dos tourné... Personne ne s'en apercevrait... » Déjà il sort la main de sa poche, lève un peu le bras...

« Ne regarde pas trop ces billes, tu vas finir par en avoir envie et, quand on a envie d'une chose, on peut se mal conduire ! »

Robert se retourne. C'est sa sœur Paulette qui est près de lui.« J'ai, moi aussi, beaucoup regardé les poupées, poursuit-elle, et j'en ai même pris une

dans la main... Comme elle était belle !... Mais je suis partie parce que, à vouloir trop la regarder, de mauvaises pensées me venaient à l'esprit...

« C'est comme cela, en étendant la main sur ce qui ne leur appartient pas, que certains deviennent des voleurs. »

Paulette regarde Robert dans les yeux... Celui-ci a compris...

Exploitation du récit.1. Racontez l'histoire. Qu'a compris Robert ?2. Pourquoi est-ce mal de voler ? Qu'arriverait-il si les voleurs étaient très nombreux ?3. Pourquoi Robert a-t-il failli voler ? Que faire quand nous avons envie d'une chose

que nous ne pouvons acheter ?

Résolution.C'est très mal de voler. Je ne prendrai jamais ce qui appartient aux autres.

113 MORALE - C. E.

JE RENDRAI UN OBJET TROUVÉ

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Page 122: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Jeudi, la maman de René lui a permis d'aller se promener. René va flâner dans les rues,

regarder les devantures des magasins de jouets. Mais tout à coup il s'arrête. Là, à ses pieds, il voit un portefeuille. Il n'est pas neuf, mais bien gonflé. Que peut-il bien contenir ? De l'argent, sans doute...

René ramasse le portefeuille, le met dans sa poche et se dirige vers le jardin public. Sur un banc il va regarder sa trouvaille... Des billets de cent francs en grand nombre ! Que de choses on pourrait faire avec cette fortune qu'il ne peut même pas compter.

11 pense aux jouets dont il a envie : la bicyclette, les patins à roulettes, le meccano, le train électrique défilent dans sa tête comme un tourbillon... « Sûrement que je pourrais tous les acheter et même encore ce costume dont j'ai besoin. »

Soudain, une voix qui semble sortir de lui-même, lui dit :« René, cet argent ne t'appartient pas, il est peut-être à une pauvre femme qui a

travaillé des jours et des jours pour le gagner et qui, maintenant, pleure de l'avoir perdu, il est peut-être à un papa dont les enfants ont faim...

— Oui, dit René, cet argent n'est pas à moi, ce serait mal de le garder. »Et il va le déposer au bureau du commissaire de police.Là il trouve une maman en larmes. C'est à elle qu'appartient le portefeuille : elle en

connaît le contenu à un franc près. Folle de joie elle remercie René et veut lui donner de l'argent... Mais il refuse... C'est dans son cœur qu'il éprouve une grande joie...

Surprise ! Le lendemain, en rentrant à la maison, il trouve un magnifique ballon. Qui donc le lui a offert ?

Exploitation du récit.1. A quoi René a pensé tout d'abord ? Qui pense que René aurait dû acheter des

jouets?... Donner l'argent à sa maman?2. Qu'a-t-il entendu ? Que s'est-il décidé à faire ?3. Si vous trouvez un objet, de l'argent, que ferez-vous ?

Résolution.Ce que je trouve ne m'appartient pas. Je porterai les objets que je trouverai au

maire ou au commissaire de police.

114 MORALE - C. E.

JE RENDRAI UN OBJET TROUVÉ

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Page 123: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Les parents de Madeleine tiennent une petite teinturerie. C'est chez eux que l'on porte

les vêtements pour les faire teindre ou nettoyer lorsqu'ils sont sales. Le jeudi, Madeleine s'amuse à ranger les belles robes propres et aussi à trier les vêtements de couleur pour le nettoyage.

Voici une bien belle robe et il faut avoir de bons yeux pour voir qu'elle est sale. Elle appartient sûrement à une personne riche. Mais qu'est-ce qui brille là ? Et, d'une poche, Madeleine retire une magnifique montre-bracelet, une montre semblable à celles du bijoutier, une montre qu'elle aimerait avoir...

Personne ne la voit. Elle glisse la montre dans la poche de son tablier.« A quoi rêves-tu Madeleine ?... » Bien sûr, elle ne peut répondre à maman ; mais si

elle avait cette belle montre au poignet comme elle serait heureuse ! Elle pourrait d'ailleurs la vendre et, avec l'argent qu'elle en retirerait, elle achèterait au moins une douzaine de poupées et beaucoup d'autres choses...

« Mais cette montre ne t'appartient pas... Elle est la propriété d'une dame... »Qui a dit cela ? Madeleine se retourne... Il n'y a personne...« C'est vrai que cette montre ne m'appartient pas, si je la gardais je serais une

voleuse... Tant pis pour les poupées ! »« Maman ! Maman ! Regarde ce que j'ai trouvé dans la poche de cette robe !— Oh ! une montre en or ! Elle est à Mme Dupré qui habite au n° 17 et au 3 e étage...

Va vite la lui rapporter... »A peine Mme Dupré a-t-elle ouvert la porte qu'elle s'écrie en voyant Madeleine : «

N'aurait-on pas trouvé une montre dans la robe que j'ai apportée hier à ta maman ?— La voici, Madame ! »Mme Dupré pousse un cri de joie et prend un billet dans son portefeuille. « Tiens, ma

petite fille...— Non, merci madame », dit Madeleine en se sauvant.Mais le soir un livreur d'un grand magasin vient apporter une belle poupée

accompagnée d'une carte portant ces mots : « De la part de Mme Dupré, avec ses félicitations pour l'honnêteté de Madeleine. »

Exploitation du récit.1. A quoi a d'abord pensé Madeleine ? Qu'auriez-vous fait à sa place ?2. Qu'a-t-elle entendu ? Qu'a décidé aussitôt la maman ? Comment appelle-t-on

celui qui rend ce qu'il trouve ?3. Si vous trouvez des objets que ferez-vous ?

Résolution.Je ne garderai pas les objets que je trouverai. Je les rendrai à leur propriétaire.

115 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (3) — L'ESCALIER

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Page 124: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.La chambre de Philippe se trouve au premier étage de la maison. C'est là que,

naturellement, Philippe couche ; mais c'est là aussi qu'il a sa table de travail avec ses livres, ses cahiers... et ses jouets. Sa maman aime bien le savoir là-haut tandis qu'elle fait son travail de ménagère, en bas, dans la cuisine. Mais elle n'aime pas que Philippe aille et vienne de sa chambre à la cuisine et de la cuisine à la chambre. Pourquoi ?

C'est que Philippe est toujours pressé ; pressé de monter, pressé de descendre. L'escalier a des marches, mais Philippe les trouve trop lentes à monter. Et souvent, quand on ne le surveille pas, ou quand il veut désobéir à sa maman, il les grimpe... Comment ?

Pour descendre, c'est la même chose. On devrait entendre autant de pas qu'il y a de marches. Parfois on n'en entend que la moitié... ou même encore moins. Pourquoi donc ?

Maman pourtant rappelle toujours à Philippe comment il faut monter et descendre un escalier, en s'aidant de la rampe, naturellement. Mais Philippe n'en veut faire qu'à sa tête.

Hier, pressé de montrer à sa maman le dessin qu'il venait de faire, voilà qu'il descend quatre à quatre les escaliers (qu'est-ce que cela veut dire ?). Maman en l'entendant, est déjà sortie de sa cuisine, prête à le gronder et à lui rappeler que... Elle n'en a pas le temps !

Patatras ! Le pied de Philippe a glissé, manqué une marche, et, comme notre étourdi ne tenait pas la rampe, il n'a pu se raccrocher à rien. Il tombe la tête en avant. Il crie, il pleure, il ne peut même pas se relever. Sa maman, affolée, le prend dans ses bras : il a le visage tout écorché, une grosse bosse au front et, plus grave, le bras sur lequel il s'est appuyé pour se retenir pend de façon effrayante... Il est cassé !

Philippe va avoir de très longues semaines pour regretter sa désobéissance et son imprudence !

Exploitation du récit.1. Philippe est-il un enfant heureux ? Pourquoi ? Mais comment inquiète-t-il sa

maman ? Est-ce bien ?2. Comment Philippe monte-t-il et descend-il les escaliers ? Avez-vous déjà fait

comme lui ? Quels accidents auraient pu vous arriver ?3. Quel accident est arrivé à Philippe ? Pourquoi ? Comment faut-il monter et

descendre les escaliers ?

Résolution.Je monterai ou je descendrai les escaliers lentement, une marche après l'autre, en

tenant la rampe.

116 MORALE - C. E.

ATTENTION AUX ÉCHANGES

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Page 125: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Quelques semaines après Noël, certains enfants sont déjà fatigués des jouets qu'ils ont

reçus et ils commencent à regarder avec un œil d'envie ceux de leurs camarades.Jean-Pierre en a assez de son bateau. Il faut aller au jardin pour le faire flotter ou

remplir une cuvette d'eau. Vraiment ce n'est pas amusant.« Si seulement, penser-t-il, j'avais eu une automobile qui marche seule et qui a des

phares comme celle de François ! »François est un petit garçon du Cours Préparatoire. Et lui aussi n'est plus intéressé par

sa voiture. Il faut toujours remonter ce ressort et pour quoi ? Pour lui voir parcourir le même chemin.

« Si seulement, pense-t-il, j'avais un voilier comme celui de Jean-Pierre. Aucun ressort à remonter, il suffit de le poser sur l'eau et il file tout seul... »

Aussi François va trouver Jean-Pierre :« Donne-moi ton bateau et je te donnerai en échange mon automobile. »Jean-Pierre est ravi :« Quelle chance ! Justement je voulais te proposer la même chose. »Mais un nuage assombrit tout à coup sa joie et il a un peu honte. C'est que son bateau

est bien défraîchi à côté de la belle automobile, presque neuve, que lui apporte François. Pourquoi a-t-il honte?... Après tout, François l'a voulu et lui Jean-Pierre, ne doit rien regretter.

Le soir, papa voit la belle automobile et il s'étonne :« Où as-tu pris ce jouet ? » demande-t-il. Jean-Pierre explique l'échange. Papa n'est pas

content du tout.« Tu n'as pas vu, dit-il, que cette voiture vaut trois ou quatre fois le prix de ton

bateau ? Le papa de François va croire que tu as volé son fils et il aura raison. Va lui rapporter son jouet et demande-lui de te rendre 1©

tien. »« François, dit Jean-Pierre, je te rapporte ta voiture.. Elle vaut trois ou quatre fois le

prix de mon bateau. Cet échange n'était pas juste... »François est bien heureux car son papa, lui non plus, n'était pas content.

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Qu'a dit le papa de Jean-Pierre ? Pourquoi l'échange n'était pas juste ? Qui aurait

perdu ? Est-ce bien ?3. Il vous arrivera peut-être de vouloir échanger des jouets avec des camarades.

Comment ferez-vous pour que ce soit juste ?

Résolution.On ne doit jamais échanger que des objets de même valeur. Avant de faire un

échange je demanderai la permission à mes parents.

117 MORALE - C. E.

JE RENDRAI CE QU'ON M'A PRÊTÉ

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Page 126: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.L'autre soir, Simone est allée chez Nicole : « J'ai oublié mon livre de grammaire à

l'école, lui dit-elle ; voudrais-tu me prêter le tien ? — Entendu, répond Nicole, mais il faudra me le rendre demain. — Je te le promets, dit Simone, tu l'auras demain sans faute. »

Demain, en effet, Nicole aura encore le temps de revoir toutes ses leçons ; aussi a-t-elle prêté son livre bien gentiment, sans faire de difficultés.

Le lendemain, quand Simone aperçoit Nicole, elle fait comme si elle ne la voyait pas. Il faut que Nicole aille vers elle, la touche à l'épaule : « Et mon livre ? — Quel livre ? — Mais le livre de grammaire que je t'ai prêté hier ! — Ah ! fait Simone étonnée, mais je pensais te le rapporter à la maison, ce soir, pour que tu n'aies pas à le porter dans ton sac. »

Nicole accepte cette explication : « Bon, dit-elle, j'attendrai ce soir ; mais n'oublie pas ta promesse... »

Hélas ! quand le soir arrive, Nicole a beau attendre à la maison ; elle ne voit rien venir. Une heure, deux heures passent sans que Simone apparaisse. Que faire ?

Fatiguée d'attendre, Nicole se décide à aller chercher son livre chez Simone. « J'allais justement te le rapporter, dit celle-ci, à la fois gênée et mécontente, tiens, le voici.

— Mais..., dit Nicole..., ce n'est pas mon livre ! » Celui que lui tend Simone en effet a une couverture déchirée, des pages tachées.

« Si, répond Simone, c'est ton livre tel que tu me l'as prêté. »Que dire ? Nicole retient ses larmes et sa colère, et repart chez elle en se promettant

bien de ne plus jamais rien prêter à personne.

Exploitation du récit.1. Nicole a-t-elle bien fait de prêter son livre? (qui dit « oui », qui dit « non » ?). Mais

qu'a fait Simone ? Est-ce mal ? Pourquoi ?2. Nicole se promet de ne plus jamais rien prêter à personne. A-t-elle raison ? Que

faut-il faire quand on vous emprunte quelque chose ? (Bien connaître l'emprunteur.)3. Ne croyez-vous pas que Simone sera bientôt punie de sa négligence ? Comment ?

(Elle ne trouvera plus personne pour lui prêter livre ou jouet.)

Résolution.Je rendrai le plus vite possible et en bon état ce qu'on m'aura prêté.

118 MORALE - C. E.

JE SERAI SERVIABLE

126

Page 127: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Pierre, Jacques et André jouent sur le trottoir. Cela leur est permis car ils demeurent

dans une rue très tranquille, calme, où ne passent guère que les quelques piétons du quartier. A cette heure de la journée, les enfants sont seuls... et le trottoir est à eux, ou presque. Mais voici un cycliste qui s'arrête. C'est un homme qui doit avoir une livraison à faire, car il a attaché un paquet sur son porte-bagages. Il s'arrête en effet, embarrassé, perdu.

« Dites-moi, mes enfants, pourriez-vous m'indiquer la rue Delplanque ? »Les enfants interrompent leur partie de billes. Pierre a vite répondu.« Connais pas ! » dit-il sèchement, et il se baisse pour continuer la partie.Il n'a pas menti ; il ne demeure que depuis peu dans le quartier. Il ne connaît pas.

Cependant, qu'aurait-il pu dire ?...... Jacques le sait, lui, ce qu'il faut dire. Il prend la parole :« Je ne connais pas la rue Delplanque, dit-il. Je regrette... Mais, ajoute-t-il, demandez

donc à l'épicier, sans doute pourra-t-il vous renseigner. »L'homme le remercie et s'apprête à se diriger vers l'épicerie, quand André le rappelle.

Il n'avait pas répondu tout de suite : il cherchait dans sa mémoire.« Je sais où se trouve la rue Delplanque, dit-il. C'est la deuxième rue à gauche après le

carrefour que vous voyez là-bas. Au carrefour, prenez la rue qui est juste en face de celle-ci.L'homme remercie André, enfourche sa bicyclette et part.« Tu joues, André, crie Pierre avec impatience, c'est à ton tour. »Mais André suit le livreur des yeux, s'assure qu'il a bien obliqué à gauche. S'il avait eu

affaire à un piéton, il aurait eu envie de l'accompagner par plaisir !Ça y est : le cycliste a pris le bon chemin : André est rassuré. Il se penche sur son jeu,

content, fier de lui, sans trop savoir pourquoi. Jacques le regarde avec envie et admiration. Pierre est de mauvaise humeur. Pourquoi tout cela ?

Exploitation du récit.1. Racontez.2. André a rendu « service » à l'homme. On dit qu'il a été serviable.3. Pierre a-t-il été serviable ? Et Jacques ?Que répondre si l'on vous demande où se trouve une rue que vous ne connaissez pas ?

(Exercice, avec dialogue : demander, répondre, remercier.) Et, si vous connaissez la rue ? (Exercice avec emploi des formules : à droite, à gauche, première, deuxième.)

4. Pourquoi André est-il content ? Pourquoi Jacques l'admire-t-il ? Et pourquoi Pierre est-il de mauvaise humeur ? (contre lui, parce qu'il a manqué de gentillesse).

Résolution.Etre serviable, c'est aider les autres et leur rendre service. Je serai serviable.

119 MORALE CE

JE RENDRAI SERVICE AUX PERSONNES ÂGÉES

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Page 128: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit,Claudette et Lise jouent à la marelle sur le trottoir. Claudette a dessiné une belle suite

de carrés à la craie, et maintenant, les deux Mettes sautent à tour de rôle avec beaucoup d'ardeur.

Mais voilà que s'avance sur le trottoir la vieille, très vieille Mme Bernard courbée, voûtée, marchant à petits pas lents et pénibles. Elle va chercher ses provisions : son lait, son pain, son petit bois pour allumer du feu.

A son âge, on ne s'occupe même plus des dessins qui sont sus le trottoir : Mme Bernard va droit, tout droit devant elle, lentement ! Claudette «st justement engagée dans son tour de jeu quand Mme Bernard s'avance sur le terrain de marelle. Que faire ? Arrêter une partie si bien engagée ?

« Poussez-vous, s'il vous plaît ? » crie Claudette à la vieille dame. Et comme Mme Bernard ne comprend pas assez vite, Claudette continue à sauter ; naturellement, elle bouscule Mme Bernard qui manque de tomber.

Claudette, mécontente d'avoir sauté hors du carré, dit à Lise ;« C'est à cause de cette vieille femme que j'ai perdu ! »Mme Bernard s'est éloignée, à pas lents, presque en chancelant. Les deux fillettes la

regardent : « Comme elle est vieille et fatiguée ! » murmure Lise. Et Claudette, qui n'a pas mauvais cœur, se dit': « Elle ressemble à grand-mère ; et je n'aimerais pas qu'on bouscule grand-mère comme je L'ai fait ! »

La partie reprend, sans enthousiasme. Quelque chose, au fond du cœur, gêne les deux joueuses. Elles lèvent souvent La tête, regardent au loin.

Qui cherchent-elles ? Qu' attendent-elles ?.... Voilà Mme Bernard qui revient de son pas fatigue. Encore plus fatigué, car elle

porte ses provisions... Elle hésite à revenir par le même trottoir, qui est pourtant le chemin le plus court pour rentrer chez elle. Elle a. vu les fillettes, s'arrête, et s'apprête à traverser la rue pour faire un détour.

C'en est trop ! Claudette et Lise s'élancent ; l'une prend la sac, l'autre passe son bras, sous le bras de la vieille dame et...

Exploitation du récit1, Terminez le récit. Racontez ce que Claudette a dit à Mme Bernard pour se faire

pardonner sa brusquerie.2, Avez-vous déjà rendu service à des personnes âgées ? De quelle façon ? (un simple

salut, un mot poli sont déjà beaucoup).3, Mme Bernard a-t-elle autrefois joué à la marelle ? Et grand-mère ? Et pourtant,

maintenant ?Les deux fillettes ne deviendront-elles pas un jour, à leur tour, aussi fatiguées que

Mme Bernard ?

Résolution.Je m'efforcerai de rendre service ans vieillards, qui sont faibles et mal* heureux.

120 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (4) — L'ÉCHELLE

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Page 129: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Henri est déjà un grand garçon qui aime se rendre utile. En ce moment, comme son

papa est en train de remettre en état une des pièces de la maison, Henri se tient au pied de l'échelle, et, de là, il tend à son papa les outils ou les objets qui lui sont demandés.

Cela est bien, et papa est très content.Henri voudrait faire mieux encore, et puis, il trouve très tentant de grimper là-haut sur

l'échelle et de dominer tout le monde. Mais c'est défendu. Papa le lui répète chaque fois qu'il le voit s'essayer à grimper sur une marche ou deux.

« Les escabeaux, les échelles, ce n'est pas encore pour les petits garçons ! »Mais Henri n'est plus un petit garçon, n'est-ce pas ?Comme papa est parti à son travail et que maman est aux commissions, une bonne

occasion se présente de satisfaire son envie. L'échelle a été rangée là, contre le mur, et il serait facile d'atteindre le plafond du bout des doigts, en montant seulement sur quelques échelons. Quelle victoire, quand on est petit, de pouvoir grimper si haut !

Les premiers, en effet, sont faciles à franchir. Mais Henri n'a pas encore compris comment il fallait incliner l'échelle sur le mur, et celle-ci est presque droite ! Et puis, c'est étrange, dès que les trois premiers échelons sont atteints, Henri trouve qu'il est élevé, très élevé. Faut-il le dire ? La tête -lui tourne un peu. Mais il est encore bien loin du plafond.

Faut-il continuer ?Si Henri était prudent, il s'arrêterait et descendrait bien vite. Mais ce serait si beau de

pouvoir se vanter d'avoir touché le plafond et d'être monté aussi haut que papa !Hélas ! Henri ne touchera pas le plafond. Est-ce le pied qui a glissé sur un échelon (ça

n'est pas large comme une marche d'escalier I) ; est-ce l'échelle trop droite qui s'est renversée ; est-ce le « vertige » qui a fait perdre la tête à Henri ?

... Boum ! dans un grand fracas, l'échelle est tombée, entraînant Henri qui hurle de peur et de douleur. Ses pieds sont pris dans les échelons ; il ne parvient pas à s'en tirer, tant il a mal à une jambe.

C'est tout en larmes, criant et gémissant, que maman le retrouve en revenant du marché. Quel spectacle ! Quelle surprise pour elle ! Avec précaution, elle relève le blessé ; oui, le blessé, car Henri s'est bel et bien foulé le pied en tombant.

Que dira papa à son petit garçon, ce soir, quand il rentrera du travail ?

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Avec la permission de votre papa, il vous est sans doute déjà arrivé de monter sur

quelques barreaux d'échelle ? Etiez-vous content ? Aviez-vous peur ? Pourquoi ?3. Pourquoi est-ce difficile, et dangereux, de grimper sur une échelle tout seul ? Que

dira papa à Henri, ce soir ?4. Votre papa possède d'autres outils. Lesquels ? Pourquoi ne faut-il pas y toucher ?

Quels accidents peuvent-ils provoquer ?

Résolution.Avant de toucher à un outil, je demanderai la permission à mon pap

121 MORALE - C. E.

JE RENDRAI SERVICE AUX INFIRMES

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Page 130: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Catherine est une pauvre jeune fille aveugle à qui l'on essaie d'apprendre un métier.

Tout le monde la connaît et, afin de ne pas la gêner, on s'écarte de sa route lorsqu'on voit sa canne blanche qui touche à petits coups hésitants les bordures des trottoirs ou les escaliers des maisons. Beaucoup, même parmi les enfants à peine plus âgés qu'elle, comprennent quelle doit être sa peine de ne rien voir des formes et des couleurs qui l'environnent...

Cependant, au début de l'après-midi, les gens sont pressés et tous ne font pas attention aux infirmes. On court, on se faufile, on se heurte car on est parti en retard et il faut arriver à l'heure. C'est ainsi que Jean avait tellement hâte de retrouver ses camarades qu'il a bousculé Catherine et a fait tomber sa canne.

Il a bien vu qu'il avait mal fait et a hésité une seconde ; il s'est rapidement excusé en disant : « On m'a poussé », mais il a continué son chemin... Oh ! pas longtemps...

Une voix bien connue, celle de sa sœur Monique, l'a brusquement arrêté.« Viens ici, mal élevé, j'ai tout vu, personne ne t'a poussé, ramasse la canne et donne-la

à Catherine... Tu peux te sauver maintenant. Je dirai tout à la maîtresse et à maman. »Jean, honteux et inquiet, ramasse la canne, tandis que Monique prend Catherine par la

main, la conduit jusqu'au passage clouté et l'aide à traverser.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que Jean a fait de mal ?2. Qu'est-ce que Monique a fait de bien ?3. Vous est-il arrivé de rendre service à un infirme ? Comment ? Pourquoi faut-il le

faire ? Parce qu'il souffre, il est malheureux.

Résolution.Je ne bousculerai pas un infirme. Au contraire, je m'efforcerai de l'aider, de lui

rendre service.

122 MORALE - C. E.

LA MOUCHE ET LE BOURDON

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Page 131: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Zii, la mouche, veut tout voir, elle touche à tout et ne pense pas à son ennemie, la «

Tataragne » qui la guette.Tataragne, l'araignée, a tendu sa toile entre deux arbustes ; elle attend, bien campée sur

ses huit pattes courbes. Elle chauffe au soleil le petit dôme de son dos, et l'on peut voir ses gros yeux suivre le vol de la mouche ; elle attend pour la manger.

Zii continue ses tours et ses détours ; elle va, elle vient en zigzag et, tout à coup, elle s'accroche dans la toile d'araignée...

Zii veut fuir, mais, plus elle remue, plus elle s'empêtre dans les fils : elleest perdue !Zii appelle alors le papillon qui passe : « Au secours ! Viens me délivrer !— Pour abîmer mes ailes dans ce filet ? Impossible, tu n'as donc pas vu le piège,

étourdie ? »Une guêpe survient. Zii l'appelle : « Finetaille, viens à mon secours !— J'ai bien trop peur de me laisser prendre à mon tour ! Secoue-toi bienfort ! Essaie de casser les fils. »La guêpe s'éloigne. Zii se désespère.Par hasard, Velu, le bourdon, se promène dans cette partie du jardin. Zii l'aperçoit. «

Velu ! Velui ! crie-t-elle, délivre-moi ! »Velu hésite. Mais il dit à son amie :« Attends, je vais casser les fils, tu tâcheras de te sauver. »II se recule, prend un bel élan, et vlan ! se lance au milieu du léger filet. Il est si fort

qu'il brise le fragile réseau en passant au travers. La mouche tombe, se débarrasse des fils comme elle peut, et va se reposer sous une feuille...

Quelques jours plus tard, Zii, bien remise de sa mésaventure, au cours d'une de ses promenades, entre dans la salle à manger d'une maison. Et que

voit-elle ?Une servante, munie d'un gros torchon, qui essaie de tuer Velu. Pan ! sur la table !

Pan! sur le mur. Elle tape à grands coups et le pauvre Velu, affolé, ne trouve plus la fenêtre, pourtant ouverte, pour s'enfuir.

Pan ! Pan ! Velu est atteint et tombe à terre, tout étourdi. La servante se précipite et lève déjà le pied pour écraser l'insecte.

Alors Zii se met à tournoyer : « Je m'appelle Zii-i-i... Je m'appelle Zii...Zii... Zii... »Elle vire, elle tourbillonne autour de la femme et devant ses yeux.Elle se pose sur son nez, sur son oreille, partout où elle peut ! La servante se défend de

la main, du coude... Elle est aveuglée, ne pense plus à viser le bourdon... « Sauve-toi, Velu, la fenêtre est ouverte, juste au-dessus de toi ! »

Le bourdon retrouve quelque force et part ; Zii le suit dans le jardin.Quelle belle valse ils font alors, tous deux, dans le soleil retrouvé !

D'après MARIE-LOUISE VERT. Contes de Perrette - lre série. Éditions Claires.

Exploitation du récit.1. Qui a sauvé la mouche de la toile d'araignée ?2. Qui à sauvé le bourdon des coups de torchon ?Pourquoi les deux insectes font-ils une si belle valse ? (Parce qu'ils sont vivants et

qu'ils se sont rendu service.)

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Page 132: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

3. Le bourdon attendait-il une récompense quand il a sauvé la mouche ?

Résolution.Quand on se rend service les uns aux autres on est heureux. Je rendrai service

chaque fois que je le pourrai.

123 MORALE - C. E.

L'AVEUGLE ET LE PARALYTIQUE

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Page 133: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Dans une ville d'Asie vivaient deux malheureux qui ne se connaissaient pas. L'un était

paralysé, incapable de marcher et de se servir de ses bras. L'autre était aveugle. Tous les deux étaient si pauvres que, souvent, ils souhaitaient de mourir.

Le paralytique, couché sur une paillasse, passait ses jours au milieu de la foule à demander l'aumône. Personne ne le plaignait et cela aggravait encore ses souffrances. L'aveugle n'avait personne pour l'aider, même pas un pauvre chien pour l'aimer et pour le conduire.

Or, un jour, l'aveugle qui avançait à tâtons, se trouva près du paralytique. Il entendit ses plaintes et cela lui fit de la peine. Alors il lui parla :

« Nous avons chacun nos misères. Unissons-les, vivons l'un avec l'autre et nous souffrirons moins.

— Hélas ! dit le paralytique. A quoi cela vous servirait ? Vous n'y voyez pas et moi je ne peux pas faire un seul pas.

— J'ai des jambes et vous avez des yeux, répondit l'aveugle. Moi je vais vous porter ; vous, vous serez mon guide, vos yeux dirigeront mes pas et mes jambes iront où vous voudrez. Chacun de nous sera utile à l'autre. « Je marcherai pour vous, vous y verrez pour moi. »

D'après FLORIAN.

Exploitation du récit.1. Si l'aveugle et le paralytique ne s'étaient pas unis, que leur serait-il arrivé ?2. N'ont-ils uni que leurs infirmités ? Qu'ont-ils également uni ? (leurs forces).3. Sans être aveugle ou paralytique nous manquons souvent de diverses choses (un

outil, une aide, un renseignement, un conseil).4. Il vous est certainement déjà arrivé de rendre service ? Racontez. Pourquoi étiez-

vous content après avoir rendu service ?

Résolution.L'aveugle et le paralytique se sont entraides. J'aiderai tous ceitx qui auront

besoin de moi.

124 MORALE - C. E.

L'HOMME ET LE ROCHER

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Page 134: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Récit.Il y a bien longtemps de cela, un homme voyageait dans la montagne et il est arrivé en

un lieu où un gros rocher, ayant roulé sur le chemin, le remplissait tout entier. Hors du chemin on ne pouvait passer. D'un côté, c'était la montagne à pic, de l'autre le précipice. Il fallait faire rouler le rocher dans le précipice ou renoncer à avancer sur ce chemin.

L'homme essaya donc de déplacer la pierre mais elle était beaucoup trop lourde et les efforts du voyageur furent mutiles. « Qu'est-ce que je vais devenir se dit-il, lorsque la nuit viendra, dans ce lieu où il fait si froid, alors que je n'ai pas de nourriture ni de feu? »

Comme il réfléchissait au moyen de poursuivre sa route, un autre voyageur arriva qui voulut faire ce qu'avait tenté vainement le premier. Lui aussi ne put faire bouger la pierre et il s'assit en silence, baissant la tête tristement.

Après celui-ci, il en vint d'autres et aucun n'eut, tout seul, assez de forces pour faire basculer le rocher et dégager la route.

Alors l'un d'eux dit aux autres : « Aucun de nous n'est assez fort pour faire bouger ce roc, mais si nous unissions nos efforts, si nous poussions tous ensemble, peut-être arriverions-nous à ce que veut chacun ? » Ils se levèrent et tous se mirent à pousser en même temps. Le rocher bascula dans le ravin et ils purent continuer leur route.

D'après LAMENNAIS.

Exploitation du récit.1. Chaque voyageur seul pouvait-il faire bouger le rocher ?2. Quelle idée eut l'un d'eux? Qu'arriva-t-il?3. Dans quels cas avez-vous vu réussir plusieurs enfants ou hommes alors qu'un seul

avait échoué ? (Déplacer une table à l'école, transporter des objets lourds ou encombrants, construire des ponts, des maisons, des machines, etc.)

Résolution.L'union fait la force. Les hommes qui s'entraident sont les plus heureux. Je

n'oublierai pas l'histoire du rocher.

125 MORALE - C. E.

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Page 135: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

SÉCURITÉ (5) — L'ÉLECTRICITÉ

Récit.Quel objet mystérieux qu'une prise de courant ! Henri ne cesse de la regarder dans la

cuisine depuis que papa l'a installée.Papa a travaillé pour cela en clouant des fils sous une baguette de bois. Henri l'a vu

couper, gratter les fils sans aucune crainte. Mais, quand l'installation a été terminée, papa, en y mettant deux fils — un dans chaque trou — a allumé une lampe. Quelle chose merveilleuse ! Et maman y a mis son fer à repasser, et le fer est devenu vite brûlant. Puis elle y a « branché » une bouilloire, et l'eau s'est mise à bouillir. Le soir, quand papa a apporté le poste de radio, c'est encore grâce à la prise de courant que la musique s'est fait entendre dans la cuisine.

Papa a bien vu que son fils était très étonné de cet objet mystérieux. Aussi lui a-t-il dit : « N'y touche pas ! Ça tue !

— Mais il y en a dans toutes les maisons, a répondu Jean, et personne n'est jamais tué ; toi-même, tu y touches et tu n'es pas tué ! »

Papa doit donc expliquer à Jean que ce qui tue, ce n'est pas de toucher la porcelaine blanche, mais de mettre la main sur les fils qui conduisent à la maison le courant électrique et qui aboutissent au fond de la prise de courant.

« Ces fils qui transportent le courant sont mortels, lui dit-il ; et tout le monde est prévenu qu'il ne faut pas y toucher ; viens voir avec moi », continue-t-il.

Ils sortent de la maison, et papa montre à Jean les fils électriques. Au premier poteau, papa fait lire à Jean l'inscription : « Défense de grimper ; danger de mort. » A un autre poteau : « Défense de toucher aux fils, même tombés à terre. » Et, à la sortie du village, là d'où tous les fils partent, une petite maisonnette bien fermée porte cette inscription : « Défense d'entrer, danger de mort. »

Partout où il y a des fils électriques, Jean trouve et lit : « Danger de mort ! » Papa a donc raison, et Jean se promet bien de ne jamais toucher à aucune installation électrique.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce qui amène l'électricité dans les maisons ?Regardons quelques installations : prise de courant, bouton, lampe, etc. Qu'y a-t-il

toujours ? (Des fils.)2. Comment se protège-t-on du courant électrique ? (isolants : porcelaine, caoutchouc,

bois).3. Pourquoi est-il dangereux de toucher aux fils ? (ils transportent le courant

électrique, qui est mortel quand on y touche).

Résolution.L'électricité tue ; je ne toucherai pas aux fils électriques.

126 MORALE - C. E.

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Page 136: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

JE SERAI BON POUR LES MALHEUREUX

Récit.Paulette est arrivée en classe toute triste. « Je suis bien malheureuse, a-t-elle dit à ses

camarades, mon petit frère est gravement malade et toute la famille est très inquiète. »Suzanne et Berthe l'écoutent. « Bah ! dit Suzanne, mon petit frère lui aussi a été

malade et il a guéri ; viens donc jouer avec moi ! » Mais Berthe, au contraire, a refusé de jouer et elle s'efforce de rassurer, de consoler, de distraire Paulette. Quelle est, selon vous, la meilleure camarade ?

André s'est cassé la jambe en courant. « Que je suis malheureux, a-t-il dit, tandis qu'on le transportait chez lui, me voilà privé de l'école et de mes camarades pour six semaines ! — C'est vrai, a dit Henri, nous ne te reverrons pas avant une quarantaine de jours. » Mais Louis, lui, a dit à André : « J'irai te voir tous les jeudis. »

Qui des deux fait bien ? Pourquoi ?Brigitte, après avoir manqué l'école pendant quelques jours, est revenue vêtue de noir.

Sa maman est morte. Et la maîtresse a prévenu toutes les élèves en leur disant : « Votre petite camarade est bien malheureuse ; songez à la consoler comme vous pourrez. »

Hélène n'aime pas les enfants tristes et elle pense que la meilleure consolation est d'oublier son chagrin : « Viens vite jouer avec nous », dit-elle à Brigitte. Mais Claire, au contraire, a refusé de jouer, elle se promène avec Brigitte, lui dit ce qui a été fait en classe, lui propose de l'aider à l'école, et même à la maison et lui montre par ce qu'elle dit, ce qu'elle fait, qu'elle partage son chagrin.

Qui des deux a raison ? Pourquoi ?Mme Bernard est malheureuse parce qu'elle est vieille et faible. Catherine, l'aveugle,

est malheureuse parce qu'elle ne peut que difficilement se diriger dans la rue. Vous souvenez-vous de ce qui a été fait pour les aider dans leur malheur ?

Exploitation du récit.1. Paulette, André, Brigitte, etc., disent qu'ils sont malheureux. Est-ce la même sorte

de malheur ? N'êtes-vous pas, vous aussi parfois, malheureux ? (petits malheurs ? grands malheurs ?)

2. Il arrive à tout le monde d'être malheureux. Que ressentons-nous quand quelqu'un partage notre malheur, nous aide dans notre malheur ? Et que devons-nous faire quand quelqu'un est malheureux ? (Exemples.)

3. Est-on encore vraiment, complètement malheureux quand quelqu'un a partagé notre peine, notre souci ? (Exemples.)

Résolution.Le malheur est moins pénible quand 0 est partagé. Je m'efforcerai de consoler

mes camarades dans la peine.

127 MORALE - C. E.

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Page 137: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

JE SAURAI DONNER

Récit.Chauds les marrons ! — On était en décembre sur la place, à travers le brouillard

épais et froid, on voyait briller du feu ; c'était le fourneau du marchand de marrons, et l'on entendait sa voix :

« Chauds, les marrons, chauds, tout chauds ! »Les passants s'arrêtent, achètent les marrons qu'ils mettent dans leur poche et se

sauvent en les croquant.Devant le fourneau se tient un petit garçon, Jean-Pierre. Il n'a pas d'argent, il se

chauffe et regarde.Qu'ils sont beaux, les marrons ! et qu'ils sont appétissants ! A travers la fente de la

coque on voit la chair blanche ; et quelle bonne odeur ! Le feu flambe, la poêle chante, les marrons grillent et craquent, le marchand les retourne et les roule. Chauds, chauds les marrons !

Pauvre petit garçon !Survient Jeannot.« Brr, brr, cinq sous de marrons », dit-il en jetant sa pièce : et pendant que le marchand

retire de la poêle les marrons, il regarde le petit qui suit les mouvements du marchand et mange les marrons des yeux, en poussant un soupir. Jeannot a compris : il prend le sac tout chaud, fait semblant de partir ; puis il revient tout doucement, et dans la poche de Jean-Pierre qui bâille comme si elle avait faim, vite, il verse la moitié de son sac et se sauve à toutes jambes.

Le petit Jean-Pierre se retourne. Mais Jeannot est déjà loin, perdu dans le brouillard. Le marchand a tout vu ; sa figure noire s'éclaire d'un sourire. Il est pris d'un bon mouvement et, saisissant une poignée de marrons dans la poêle, il remplit l'autre poche du petit garçon.

D'après A. VESSIOT, Pour nos enfants, Biblioth. d'Education.

Exploitation du récit.1. Que faisait Jean-Pierre ?2.. Qu'a fait Jeannot ? Pourquoi ? Et le marchand ? Quelle est la qualité de Jeannot et

du marchand ?3. Il vous est souvent arrivé d'être bon ? Avez-vous fait comme Jeannot ? Avez-vous

fait une autre bonne action ? Avez-vous attendu qu'on vous remercie? Racontez.

Résolution.Je serai bon pour les malheureux.

128 MORALE - C. E.

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Page 138: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

JE NE ME MOQUERAI PAS DES INFIRMES Récit.« Nous allons bien nous amuser ce soir, propose Patrick à ses camarades Louis et

Bernard ; nous allons passer devant la maison des « vieux ». Dans cette maison, en effet, habitent deux bons vieux, le père Dumont et sa femme. Quand les enfants s'approchent de la maison, le père Dumont est assis sur le pas de la porte, fumant sa pipe ; sa femme soigne ses fleurs à la fenêtre.

Quel amusement peuvent donc trouver nos enfants à ce spectacle ? Eh bien ! voilà... Patrick, dès qu'il a vu le père Dumont, s'est mis à boiter, en traînant la jambe comme un boulet et il passe devant lui en exagérant sa boiterie. Ses camarades rient aux éclats, le père Dumont est tout pâle et ne dit rien ; il faut dire qu'il n'a qu'une jambe et qu'il marche péniblement, et Patrick l'imite fort bien. Après ce passage, c'est Louis qui revient ; cette fois, il marche cassé en deux, baissé jusqu'à terre ; il imite en cela la démarche de la vieille Mme Dumont qui ne peut se tenir droite et qui semble toujours chercher quelque chose sur le sol. Les enfants s'amusent beaucoup ; et ils ne risquent rien, car les deux pauvres vieux sont bien incapables de courir après eux.

Si le père Dumont n'a rien dit et a seulement pâli — de colère et de douleur — Mme Dumont, elle, ne retient pas sa langue. Elle regarde bien droit dans les yeux les enfants qui rient et ne dit qu'un seul mot : « Lâches ! ».

Bernard, qui s'est contenté jusqu'à présent de regarder et de rire aux éclats, sent, à ce mot, son cœur se serrer. Son rire s'éteint et il dit à ses camarades : « Venez ! nous avons assez joué ! »

Patrick et Louis s'arrêtent : leur jeu est d'ailleurs moins plaisant qu'ils ne l'avaient cru : ce silence du père Dumont, ce mépris de sa femme les gênent et étouffent leurs moqueries. Ils font demi-tour, repartent...

Bernard, alors, leur raconte : « Je me souviens pourquoi le père Dumont boite ; mon grand-père me l'a raconté ; il a perdu sa jambe pendant la guerre en défendant son pays. Et sa femme a tellement travaillé dans sa vie, en allant aux champs, qu'elle ne peut plus se redresser. » Et Bernard ajoute : « Je crois que Patrick a eu une bien mauvaise idée de nous entraîner dans ce jeu méchant et bête. Il faut nous; faire pardonner... » Et que font-ils ?

Exploitation du récit.1. Terminez l'histoire. Comment les enfants se feront-ils pardonner ? Ne leur sera-t-il

pas possible, les jours suivants, de montrer qu'ils ont bon cœur ?2. Mme Dumont les a appelés : « Lâches! ». Qu'a-t-elle voulu dire?3. D'où viennent les infirmités ? Pouvons-nous être certains que ni nous, ni ceux que

nous aimons ne deviendront pas un jour des infirmes ? (poliomyélite, par exemple). Comment devons-nous nous conduire envers des infirmes ?

Résolution.Je ne me moquerai jamais des infirmes, je m'efforcerai de leur faire oublier leur

infirmité.

129 MORALE - C. E.

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JE PENSERAI A CEUX QUI SOUFFRENT LOIN DE MOI

Récit.

La catastrophe de Valvert (lecture par le maître, à défaut d'un événement plus récent tiré du journal).

« Valvert est un petit village de trois cents habitants situé dans la vallée d'un torrent qui prend sa source un peu plus haut dans la montagne. Jusqu'à la nuit dernière, la vie s'y déroulait calme et heureuse, au pied des pâturages et des forêts. Les enfants fréquentaient l'école sans soucis, et leurs cris et leurs rires résonnaient joyeusement aux heures de récréation. Le bruit monotone du torrent couvrait les appels des laboureurs et les chants des bergers. Tout le monde vivait heureux dans ce coin paisible de montagne.

Tout ce bonheur a été détruit en une nuit.Les pluies torrentielles de ces jours derniers, la fonte des neiges provoquée par le

radoucissement du temps, ont brusquement gonflé les eaux du torrent. Celles-ci se sont mises à rouler d'énormes pierres, à déborder dans la vallée, entraînant la terre des prés et des champs, déracinant les arbres, sapant les maisons. L'eau sauvage, envahissant le village, a provoqué l'écroulement successif de dizaines d'habitations, inondant celles qui résistaient à l'assaut.

Lorsque le jour s'est levé, le village présentait un aspect de totale désolation. Maisons, bétail, meubles, vêtements, avaient été emportés par le flot. Dans les ruines, on a découvert les cadavres d'hommes, de femmes, d'enfants surpris par la rapidité de l'inondation et qui n'avaient pas eu le temps de fuir.

Les survivants ont organisé les premiers secours. Des villages voisins, épargnés par le catastrophe, des sauveteurs sont accourus. Mais la population manque maintenant de tout. Des maisons sont à reconstruire, à meubler, des habitants à habiller et à nourrir, des orphelins à recueillir. »

Exploitation du récit.1. Jusqu'à présent, nous n'avons parlé que des malheurs dont nous avions été témoins,

des malheureux que nous pouvions rencontrer autour de nous.Ici, il s'agit d'un malheur arrivé loin de nous... Sans le journal, sans la radio, nous n'en

aurions rien su.Il y a ainsi fréquemment des malheurs qui se passent loin de nous dans le monde.

Sont-ils pour cela moins affreux ? Les souffrances sont-elles moins grandes quand nous ne les voyons pas ?

2. Que feriez-vous si vous appreniez qu'un village comme Valvert a été détruit par un torrent, par la rupture d'un barrage, par un éboulement, etc. ?

3. Que pouvons-nous faire en présence de ces malheurs lointains ? Pourquoi faut-il faire quelque chose ? (Pour soulager des souffrances,

et aussi pour pouvoir être soulagés si pareils malheurs nous arrivaient.)

Résolution.Je penserai à ceux qui souffrent loin de moi, et je m'efforcerai de leur venir en

aide.

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132 MORALE - C. E.

JE M'EFFORCERAI DE NOURRIR CEUX QUI ONT FAIM

Récit.André est bien content. Figurez-vous qu'il a rendu visite à son oncle. Celui-ci lui a fait

réciter une poésie, et André l'a tellement bien sue et bien dite, que son oncle lui a donné comme récompense... quoi donc ?

Oui, une belle pièce de monnaie.Qu'est-ce qu'André va pouvoir bien faire de cette pièce ? Il n'a jeté qu'un coup d'œil

rapide à la librairie malgré les beaux journaux illustrés qui sont à l'étalage. Il s'est attardé davantage à la devanture du marchand de jouets : il y a là tout un choix de petites automobiles bien tentantes.

Mais la pâtisserie est encore bien plus appétissante. Quelle variété dans les gâteaux ! André regarde l'un, regarde l'autre, les soupèse, les goûte des yeux... Déjà il se régale du beau gâteau qu'il va déguster, gâteau bien gagné et bien mérité...

Il est sur le point d'entrer, quand il aperçoit de l'autre côté de la porte de la pâtisserie, un petit garçon qui, lui aussi, regarde l'étalage. Mais ce n'est pas l'étalage de gâteaux, c'est seulement l'alignement des bons pains dorés.

« Est-il possible de perdre son temps à admirer — et à désirer — du pain ? » pense André, qui s'attarde un moment à regarder ce petit garçon.

Comme il est pauvrement vêtu ! Comme il est triste ! Comme son visage manque de couleurs ! André commence à comprendre pourquoi le pain peut tenter un petit garçon si maigre et si pâle ! Il se dit même qu'avec la pièce de monnaie qu'il a, il pourrait s'acheter une baguette tout entière, de quoi se remplir l'estomac... Mais du pain, c'est moins bon qu'un gâteau à la crème...

Décidément, ces gâteaux n'intéressent pas le pauvre petit garçon ; il a collé son front à la vitre, et il mange, des yeux, lui, la baguette dorée. Voilà qui serait du gâteau pour lui...

André hésite. 11 tâte, au fond de sa poche, la belle pièce de monnaie que lui a donnée son oncle. Va-t-il faire demi-tour ? Aller chez le marchand de jouets ? Retourner à la librairie ? Non, il entre dans la pâtisserie.

Et que va-t-il acheter ?

Exploitation du récit.1. Que feriez-vous si vous étiez à la place d'André ?2. Pourquoi, finalement, André a-t-il acheté le pain pour le petit malheureux ? Aurait-

il pu se régaler d'un gâteau sous les yeux d'un petit garçon ayant faim ?3. Comment faire pour soulager ceux qui ont faim ? Donner à manger ? (Mais

comment ? Avec discrétion, comme si on demandait un service.) Il est possible de partager son goûter, et même d'inviter à déjeuner un petit camarade.

Résolution.Ceux qui ont faim sont très malheureux. Je m'efforcerai de soulager leur misère.

133 MORALE - C. E.

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TOUT LE MONDE PEUT ÊTRE CHARITABLE

Récit.Les petites filles, et les petits garçons, qui ont bien écouté les leçons de morale,

discutent dans la cour, avant l'entrée en classe.Ils parlent d'André, de Monique : ils trouvent que ce qu'ils ont fait est très, très beau.

On entend la voix de Nicole :« J'avais une paire de chaussures trop petites, mais en très bon état. Alors j'ai demandé

à maman... et... » Et qu'a-t-elle fait?« Moi, dit Pierre, j'avais un capuchon qui n'était plus bien neuf, mais encore bien

chaud. Alors j'en ai parlé à maman... et... » Et qu'a-t-il fait ?Jeannette ne dit rien, mais Simone la regarde en souriant : elle l'a vue partager son

goûter plus d'une fois, tantôt avec l'une, tantôt avec l'autre. Mais ce sont choses qu'on ne dit pas à haute voix.

Il y en a qui se taisent, eux aussi ; c'est qu'ils n'ont rien à dire. Quelques-uns même baissent la tête, gênés. Jacques n'a-t-il pas, en jouant, mis en loques son cache-nez, qui aurait pu être si utile à un malheureux ; et Simone n'a-t-elle pas jeté sa tartine de pain beurré dans la corbeille à papiers !

Henri est le plus embarrassé. Il a bon cœur et voudrait bien suivre les résolutions prises en classe ; mais il n'a rien à donner. On est trop pauvre chez lui pour donner des vêtements même usagés, et comme il mange à la cantine, il garde pour son goûter un morceau de pain qu'il serait difficile d'offrir à un malheureux... Il voudrait pourtant bien se montrer charitable ! Voici le petit Maurice qui vient de tomber et qui pleure. Vite, Henri est allé le relever, lui a essuyé le genou, l'a consolé.

Est-ce que ce n'est pas une façon de se montrer charitable ?A la sortie, Henri croise un vieillard, miséreux, triste. Que faire pour se montrer

charitable quand on n'a ni argent à donner, ni vêtements à distribuer, ni nourriture à partager ?Ma foi, Henri donne ce qu'il a de meilleur : son sourire. Et, regardant bien gentiment le

pauvre vieux, lui souriant de tout son cœur, Henri le salue et lui dit : « Bonsoir, Monsieur ! »

Exploitation du récit.1. Ces enfants nous rappellent certaines façons d'être charitable. Tout le monde peut-il

faire comme eux ? Est-ce que cela peut arriver souvent ?2. Jeannette s'est-elle montrée charitable ? Peut-elle le faire plus souvent que ne le

font Nicole et Pierre ? Tout le monde peut-il faire comme elle ?3. Et Henri s'est-il montré charitable ? Peut-il être aussi charitable souvent ? Tout le

monde peut-il faire comme lui ?

Résolution.Je peux toujours donner mon cœur et mon sourire, si je n'ai pas d'argent.

134 MORALE - C. E.

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LA JUSTICE ET LA CHARITÉ DE SAINT LOUIS

Récit.Nous avons parlé en histoire d'un roi de France qui était juste et charitable. Qui était-

ce?Saint Louis était juste. Qu'est-ce que cela veut dire ?... Quand les gens n'étaient pas

d'accord, ils demandaient à être entendus par le roi à qui ils expliquaient leur affaire. C'étaient souvent de pauvres paysans dont les seigneurs avaient pris les troupeaux ou détruit les récoltes lors d'une partie de chasse, des marchands que les soldats d'un seigneur avaient dévalisés...

Nous avons dit où le roi rendait la justice. Comment procédait-il ? Il écoutait, réfléchissait, et disait ensuite qui avait raison et qui avait tort. Etait-ce facile lorsqu'il fallait donner tort au seigneur ? Pourquoi ? Eh bien ! Saint Louis jugeait sans tenir compte de la richesse ou de la puissance du coupable.

C'est ainsi qu'une fois un seigneur fut mis en prison parce qu'il s'était montré cruel envers des enfants qui avaient chassé dans ses bois. Pour en sortir il dut payer une grosse somme d'argent avec laquelle le roi fit construire un hôpital.

Saint Louis était charitable. Un jour, Saint Louis alla voir un moine atteint de lèpre, terrible maladie qui lui avait rongé le nez, les lèvres, les yeux. Le roi se mit à genoux devant lui, coupa la viande qui était dans son assiette et la lui donna à manger en petits morceaux, bouchée par bouchée. Il lui enlevait même les grains de sel qui auraient pu faire saigner ses lèvres...

Chaque jour, partout où il était, Saint Louis faisait distribuer du pain et d'autres nourritures à cent vingt pauvres, invitait des mendiants à sa table et parfois même leur lavait les pieds.

On était très étonné — on le serait aussi aujourd'hui — de voir un roi faire de telles choses.

Exploitation du récit.1. Quelles étaient les deux qualités de Saint Louis ?2. Comment peut-on se montrer juste ? En se mettant à la place de l'autre. (Exemples

à la maison, à l'école.)3. Comment peut-on être charitable ? En donnant aux autres un peu de soi-même.

Résolution.Je me souviendrai de Saint Louis qui était un roi juste et charitable.

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SÉCURITÉ (7) — LE GAZ

Récit.« Je vais au marché, dit maman à Josette ; j'ai mis la soupe sur le feu ; surveille-la ; et,

si ton petit frère se réveille, amuse-le pour qu'il ne pleure pas.— Oui, maman », a répondu Josette.Dehors, il fait froid. Dans la cuisine au contraire, il fait bon ; c'est là que maman a

installé le berceau du petit frère. Sur la cuisinière à gaz le repas commence à cuire...Josette n'est pas longue à s'ennuyer dans la cuisine, d'autant plus qu'elle ne peut trop

remuer, de crainte de réveiller le bébé.Aussi, décide-t-elle de monter dans sa chambre ; de là si son petit frère crie, elle

l'entendra sans peine...Et, là-haut, elle se plonge dans une passionnante lecture, et le temps passe... C'est le

bruit de la porte que maman ouvre en revenant qui tire Josette de sa lecture.Mais quel est ce cri de terreur ? C'est maman qui l'a poussé et qui s'est précipitée dans

la cuisine. Josette, à ce cri, descend à toute vitesse.Qu'y a-t-il donc ? Quelle est cette mauvaise odeur qui sort de la cuisine ?Maman ne s'occupe même pas de Josette. Elle s'est précipitée sur le berceau, dans

lequel le petit frère repose inerte, tout pâle. Elle saisit l'enfant, l'emporte au dehors, pour qu'il soit à l'air pur.

« Le gaz ! crie-t-elle. Le gaz ! »Et elle appelle les voisins pour faire venir l'ambulance de pompiers.« Vite, vite », crie-t-elle.Dans la cuisine, en effet, on entend le sifflement du gaz sous le réchaud. La soupe, en

débordant, a éteint la flamme, et le gaz se répand dans toute la maison. Josette s'empresse de fermer le robinet, d'ouvrir les fenêtres.

L'ambulance, heureusement, arrive à temps. Le petit frère, que la maman a frictionné, secoué, pour qu'il respire un peu d'air pur, a repris connaissance... Maman peut alors se tourner vers Josette... Que va-t-elle lui dire ?...

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Quelles fautes a commises Josette en quittant la cuisine ?3. Que fait maman dès qu'elle s'aperçoit que son bébé est inerte ? Que fait Josette ?

Que faut-il faire quand on entre dans une pièce où le gaz fuit ? Que ne faut-il pas faire ? (Ni flamme, ni étincelle.)

4. Que va dire maman à Josette ?

Résolution.Le gaz peut nous empoisonner. Je surveillerai le gaz lorsqu'il sera

allumé.

136 MORALE - C. E.

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LA CHARITÉ DE SAINT VINCENT DE PAUL

Récit.Nous avons parlé en histoire d'un prêtre qui fut très charitable, qui fit beaucoup pour

les galériens et les enfants trouvés. Qui était-ce?...Saint Vincent de Paul auprès des galériens. Vincent de Paul était le fils d'un pauvre

paysan. Devenu prêtre, il alla à Marseille soigner les malheureux que l'on forçait à ramer sur les galères. Les galères étaient des bateaux qui utilisaient des rames si longues et si lourdes qu'il fallait plusieurs hommes pour en manœuvrer une seule.

Les galériens avaient été condamnés par les tribunaux ; il y avait parmi eux des voleurs, des prisonniers de guerre. Beaucoup étaient coupables mais ils ne méritaient pas les terribles châtiments qu'ils subissaient. Ils étaient attachés sur la galère, avec des fers aux pieds et s'ils ne ramaient pas assez vite ils recevaient des coups de fouet.

M. Vincent, comme on l'appelait, fut ému de leurs souffrances et voulut les atténuer. Il alla vivre parmi les galériens, écouta patiemment leurs plaintes, s'efforça de les consoler, de rendre leur existence moins malheureuse. Il demanda aux gardiens de les frapper moins fort. Une fois même, un galérien ayant été condamné injustement, Vincent de Paul mit les chaînes du malheureux et rama à sa place jusqu'à ce que justice lui soit rendue.

Avec les: enfants trouvés. A cette époque, les Français étaient bien malheureux. Beaucoup de gens n'ayant pas de quoi nourrir leurs enfants les vendaient, les donnaient ou les abandonnaient la nuit au coin d'une porte, à l'entrée d'une maison. Les pauvres petits mouraient de faim et de froid.

M. Vincent ouvrit l'hôpital des Enfants trouvés où il en éleva jusqu'à six cents. II allait lui-même les chercher et les mettait ensuite à l'abri. Il donnait tout ce qu'il avait, faisait des quêtes auprès des riches, s'adressait au roi. Quand on lui disait : « Reposez-vous », il répondait : « Je ne puis me reposer, car la misère ne se repose jamais. » II a passé sa vie à faire du bien aux pauvres.

Exploitation du récit.1. Quelle était l'admirable qualité de saint Vincent de Paul ? Comment montrait-il sa

charité ?2. Qu'est-ce qu'être charitable ? C'est faire aux autres ce qu'on voudrait qu'ils nous

fassent.3. La charité consiste-t-elle seulement à donner l'aumône ? Pouvez-vous être

charitables en classe ? Exemples.

Résolution.Je n'oublierai pas l'exemple de saint Vincent de Paul. Je m'efforcerai d'être

charitable.

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JE NE FERAI PAS DE MAL AUX ANIMAUX DOMESTIQUES

Récit.Le chien de Brisquet. Il y avait une fois un bûcheron qu'on appelait Brisquet, et qui

vivait pauvrement du produit de ses fagots, avec sa femme Brisquette. Ils avaient deux jolis petits enfants, qui s'appelaient Biscotin et Biscotine, et un chien noir à poil frisé, qu'on appelait la Bichonne ; c'était bien le meilleur chien du pays pour son attachement à ses maîtres.

Une année, alors qu'il avait beaucoup neigé, des loups vinrent dans la forêt. Brisquet, un soir, n'arriva pas à l'heure ordinaire. Brisquette envoya les enfants à sa rencontre, mais ils ne le virent pas, car il rentra par un autre chemin.

« As-tu vu nos enfants ? lui dit Brisquette.— Nos enfants ? dit Brisquet. Nos enfants ? Sont-ils sortis ? »Il ne posa pas sa bonne hache et se mit à courir du côté de la forêt.« Si tu menais la Bichonne ? » lui cria Bisquette.La Bichonne était déjà très loin.Elle était si loin que Brisquet la perdit bientôt de vue. Et il avait beau crier : «

Biscotin! Biscotine ! » on ne lui répondait pas.Alors il se mit à pleurer, parce qu'il s'imagina que ses enfants étaient perdus.Après avoir couru longtemps, longtemps, il lui sembla reconnaître la voix de la

Bichonne. Il marcha droit dans le fourré, à l'endroit où il l'avait entendue, et il y entra sa hache levée.

La Bichonne était arrivée au moment où Biscotin et Biscotine allaient être dévorés par un gros loup. Elle s'était jetée devant en aboyant, pour que ses abois avertissent Brisquet. Celui-ci, d'un coup de hache, tua le loup. Mais il était trop tard pour la Bichonne. Elle ne vivait déjà plus.

Brisquet, Biscotin et Biscotine rejoignirent Brisquette. C'était une grande joie, et cependant tout le monde pleura. Il n'y avait pas un regard qui ne cherchât la Bichonne.

D'après Ch. NODIER.

Exploitation du récit.1. Qu'a fait la Bichonne ? Quelles étaient ses qualités ?2. Avez-vous un chien ou vos voisins en ont-ils un ? Comment montre-t-il son

attachement à ses maîtres ?3. Il y a aussi des chiens abandonnés, malheureux. Que pouvez-vous faire pour eux ?

(On ne peut les recueillir tous, mais les nourrir parfois, et, de temps à autre, les caresser.)

Résolution.Les animaux domestiques partagent notre vie. Certains même se dévouent pour

nous. Je ne leur ferai pas de mal.

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138 MORALE - C. E.

LES ANIMAUX DOMESTIQUES SONT NOS AMIS

Récit.Le cheval arabe. Le chef arabe Abou-el-Marsch et ses soldats avaient été attaqués

dans le désert par des Turcs.Abou-el-Marsch avait reçu une balle dans le bras pendant le combat ; comme sa

blessure n'était pas mortelle, les Turcs l'avaient attaché sur un chameau, et s'étant emparés du cheval, emmenaient le cheval et le cavalier. Un soir, ils campèrent avec leurs prisonniers dans les montagnes.

L'Arabe blessé avait les jambes liées ensemble par une courroie de cuir, et était étendu près de la tente où couchaient les Turcs. Pendant la nuit, tenu éveillé par la douleur de sa blessure, il entendit hennir un cheval parmi les autres chevaux entravés autour des tentes ; il reconnut sa voix, et, ne pouvant résister au désir d'aller encore une fois au compagnon de sa vie, il se traîna péniblement sur la terre, à l'aide de ses mains et de ses genoux, et parvint jusqu'à son coursier.

« Pauvre ami, lui dit-il, que feras-tu parmi les Turcs ? Tu seras emprisonné avec les chevaux d'un chef inconnu ; les enfants ne t'apporteront plus le lait de chamelle ou l'orge dans le creux de la main ; tu ne courras plus libre, dans le désert ; tu ne fendras plus du poitrail l'eau du fleuve qui rafraîchissait ton poil aussi blanc que son écume ; qu'au moins, si je suis esclave, tu restes libre !

« Va, retourne à la tente que tu connais, va dire à ma femme qu'Abou-el-Marsch ne reviendra plus, et passe la tête entre les rideaux de la tente pour lécher la main de mes petits enfants. »

En parlant ainsi, Abou-el-Marsch avait rongé avec ses dents la corde de poil de chèvre qui sert d'entrave aux chevaux arabes, et l'animal était libre ; mais voyant son maître blessé et enchaîné à ses pieds, le fidèle et intelligent coursier comprit ce qu'aucune langue ne pouvait lui expliquer ; il baissa la tête, flaira son maître et l'empoignant avec les dents par la ceinture de cuir qu'il avait autour du corps, il partit au galop et l'emporta jusqu'à ses tentes. En arrivant et en posant son maître sur le sable aux pieds de sa femme et de ses enfants, le cheval expira de fatigue.

Toute la tribu l'a pleuré, les poètes l'ont chanté, et son nom est resté célèbre. D'après LAMARTINE : Voyage en Orient.

Exploitation du récit.1. Qu'a dit l'Arabe au cheval et qu'a-t-il fait en même temps ?2. Que comprit le cheval et que fit-il ? Comment mourut-il ? De quelles qualités a-t-il

fait preuve ?3. Connaissez-vous des animaux qui ont montré de l'intelligence et de l'attachement

pour vous ? Que faut-il faire pour eux ?

Résolution.Les animaux domestiques agissent parfois envers nous comme des amis. Je les

traiterai avec douceur.

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139 MORALE - C. E.

LA FÊTE DES MÈRES

Récit.— Denis a été gravement malade pendant l'hiver. Maintenant il est guéri, mais il

se souvient bien de ces longues nuits fiévreuses, pendant lesquelles il criait et pleurait tant la tête lui faisait mal. Et il a gardé le souvenir de sa maman, toujours près de lui au premier appel, de nuit comme de jour, penchée sur son visage, épongeant doucement le front ruisselant de sueur, essayant de calmer sous sa main fraîche les battements du sang sous les tempes.

Denis voit encore, quand il a été convalescent, combien sa maman s'est dépensée, s'est ingéniée à lui faire ses plats préférés pour réveiller son appétit. Comme elle était fatiguée, pâle, amaigrie, après ces longs soucis !

Et Denis promettait bien d'être gentil pour sa maman après ces mauvais jours. Mais il aurait voulu faire encore davantage... Quoi donc ?... L'occasion ne se présenterait-elle pas un jour ?

— Jeannette n'a pas été malade. Mais pendant toute l'année, elle a eu beaucoup de mal à suivre le travail de la classe. La lecture lui semblait difficile, le calcul incompréhensible, la grammaire remplie de difficultés. Malgré toute sa bonne volonté, Jeannette n'aurait pas fait de progrès si sa maman ne l'avait aidée. Tous les soirs, avec maman, Jeannette a fait ses devoirs et récité ses leçons. La fin de l'année scolaire approche. Jeannette est maintenant parmi les premières de la classe. Mais elle voudrait bien remercier maman de tous ses efforts. Le pourra-t-elle ? A quel moment ?

— Paul n'a pas toujours été très soigneux de ses affaires. Pourtant, maman a bien du travail à la maison, avec les petits frères et la petite sœur. Paul a trop souvent apporté à maman du travail supplémentaire : des chaussures trop boueuses à cirer, un tablier taché à nettoyer. Un soir, même, Paul a vu maman veiller très tard pour recoudre une veste déchirée au cours d'un jeu trop violent. Bien qu'il soit turbulent, Paul n'a pas mauvais cœur. Il voudrait bien montrer à sa maman qu'il lui est reconnaissant de tout son travail, et qu'il l'aime de tout son cœur. Mais le pourra-t-il un jour ? Quand ? Comment ?

Exploitation du récit.1. Qu'a fait la maman de Denis ? De Jeannette ? de Paul ?Pourquoi ces enfants voudraient-ils remercier particulièrement leur maman ?2. Et votre maman ? Qu'a-t-elle fait pour vous au cours de l'année ?Et que fait-elle chaque jour ? Est-ce toujours agréable ? Vous montrez-vous toujours

aussi reconnaissants que vous le devriez ?3. N'aurez-vous pas l'occasion de montrer — spécialement — à votre maman,

combien vous l'aimez ? Quand ? Comment ?

Résolution.Le jour de la fête des mères, je montrerai à maman, par ma tendresse, et si je le

peux, par un cadeau, combien je l'aime de tout mon cœur.

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140 MORALE - C E.

SÉCURITÉ (8) — LES ARBRES

Récit.Toute une bande d'enfants est sortie dans les prés pour y faire voler des cerfs-volants.

C'est très amusant de voir s'envoler ces grands cœurs de papier, et même les filles s'y passionnent ; ce sont elles, Françoise, Pierrette, Claudine, qui attachent les papillotes à la queue des cerfs-volants pour leur donner du poids. Quant à Robert, Philippe et Jean, ils courent pour faire monter leurs oiseaux de papier encore plus haut, et ils déroulent avec des cris de joie leurs longues pelotes de ficelle...

Le cerf-volant de Jean est capricieux ; il monte, pique brusquement du nez à terre, remonte, ne parvient pas à garder son équilibre. Jean tire cependant sur sa ficelle, et court, court jusqu'à la limite du pré. Peine inutile : son cerf-volant, mal attaché sans doute, tombe comme une pierre... et c'est sur un vieux pommier dans le verger, qu'il vient s'accrocher, là-haut, tout au sommet, dans les dernières branches.

« Laisse-le, crient les filles, et refais-en un autre.— Va chercher l'échelle du père Antoine », conseille Robert.Mais Jean est pressé. Il veut pouvoir récupérer son cerf-volant tout de suite et

continuer le jeu si passionnant. Que va-t-il faire ?... « C'est dangereux, disent les filles.— C'est défendu », disent les garçons. Mais à quoi bon tous ces discours, Jean ne les

entend même pas ou fait comme s'il ne les entendait pas.Il est déjà au pied de l'arbre, un beau pommier, mais déjà vieux...Jean empoigne le tronc, gagne aisément les premières branches. Mais plus il s'élève,

plus les branches sont fragiles et plient. Tous ses camarades commencent à trembler et à lui crier : « Laisse, reviens ! »

Mais le cerf-volant est là-haut, maintenant presque à la portée de la main de Jean. Encore un effort... et... crac !... du haut de l'arbre, en s'efforçant vainement de se raccrocher aux branches, Jean dégringole à terre...

Comme il se plaint ! Comme il a mal au bras qui pend comme une branche morte...Les camarades le ramènent au village, et l'on parlera dans beaucoup de maisons, le

soir, du danger de grimper dans les arbres.

Exploitation du récit.1. Pourquoi le cerf-volant de Jean vole-t-il mal ? Que lui arrive-t-il ?2. Que conseillent les filles ? Qu'en pensez-vous ? Que conseille Robert ? Qu'en

pensez-vous ?Peut-être y avait-il encore un autre moyen de rattraper le cerf-volant ? (Une gaule, en

demandant au père Antoine de monter lui-même à l'échelle.)

Résolution.Les branches des arbres ne sont pas solides ; je ne grimperai pas aux arbres.

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141 MORALE - C. E.

JE SERAI BON POUR LES ANIMAUX Récit.Voici déjà presque deux ans que Jean va à la grande école. Tous les jours, il passe

devant la maison de Mme Bastien, sa voisine. A l'aller, comme au retour, presque par tous les temps, il rencontre sur le seuil le chien Toby, un « berger » de bonne taille qui se laisse caresser par son vieil ami. Chaque fois que Toby voit venir le petit garçon, il se lève et remue la queue avec force. Il est vrai que Jean, assez souvent, accompagne sa caresse d'un morceau de sucre ou même de chocolat.

Alain, un élève de la grande classe, qui demeure un peu plus loin que Jean, ne reçoit pas le même accueil. Toby aboie de colère dès qu'il le voit s'approcher. Et, s'il n'était pas attaché, il lui mordrait les mollets. Pourquoi cela ? C'est qu'Alain a pris l'habitude d'agacer Toby et même de lui lancer des pierres.

Jean et Toby font tellement bon ménage, que Mme Bastien a détaché Toby pour qu'il puisse accompagner Jean au terrain de sports. La partie est animée, d'autant plus que Toby s'en mêle parfois et court à toute vitesse vers la balle qu'il pousse du nez.

Mais qui donc arrive là-bas ? Deux mauvais garçons qui viennent troubler la partie. L'un d'eux, le plus méchant, est justement Alain. Ces grands voudraient s'emparer de la balle, puis chasser les petits du terrain. Et, comme Jean ne veut pas céder, Alain lève le poing vers lui.

Tout à coup que se passe-t-il ? Pourquoi Alain recule-t-il et baisse-t-il le poing ? Pourquoi son camarade s'enfuit-il ? Pourquoi Alain se hâte-t-il, lui aussi, de faire demi-tour et de disparaître ?

C'est que Toby s'est placé devant Jean, les yeux brillants, montrant les dents, avec de sourds grondements au fond de la gorge.

Jean le prend par le cou et l'embrasse :« Merci, Toby, mon bon chien. »

Exploitation du récit.1. Pourquoi Toby aime-t-il Jean ? Est-ce seulement pour le sucre ? Ne serait-ce pas

plutôt pour les caresses ?2. Pourquoi Toby défend-il Jean ? Que serait-il arrivé si Alain avait battu Jean ?3. Avez-vous déjà vu des bêtes montrer leur amour, leur fidélité ? Comment ?

Résolution.Les animaux sont comme nous. Ils aiment ceux qui les aiment. J'aimerai et

protégerai les animaux domestiques.

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142 MORALE - C. E.

JE NE DÉNICHERAI PAS LES OISEAUX

Récit.Les chardonnerets avec leurs ailes jaunes et noires et leur tête rouge sont de jolis petits

oiseaux qui se balancent sur les tiges des chardons et des arbustes en chantant « titouiti Marius », « titouiti Marius ».

« Je connais un nid de chardonnerets, dit Jean-Pierre à Maurice. C'est dans un grand jardin. Je l'ai découvert voici quelques jours et il contenait alors quatre œufs. Peut-être qu'aujourd'hui les petits sont nés !

— Allons-y ! décide Maurice. S'ils sont assez gros nous les prendrons et nous les mettrons en cage. Ils sont plus jolis que des canaris et ils chantent mieux... »

Les enfants sont bientôt auprès de l'arbre.« Aide-moi à monter », dit Jean-Pierre. Au bruit qu'il fait, la maman chardonneret

s'envole du nid où quatre petits poussent des cris perçants. Elle ne s'éloigne pas mais, inquiète, vole en criant de colère autour des dénicheurs.

« Méchants, voleurs, dit-elle en son langage, laissez-moi mes petits ! »« Alors tu les as ? » demande d'en bas la voix impatiente de Maurice.Jean-Pierre allonge la main sur les quatre petites bêtes, les enveloppe dans son

mouchoir et commence à descendre tandis que les parents chardonnerets piaillent d'épouvanté en tournoyant autour du voleur.

« Regarde », dit-il à Maurice.Mais celui-ci est inquiet.« Ce n'est pas bien ce que nous faisons... Si le maître le savait?... Et puis, tu as vu

comme les parents cherchent partout leurs petits ?... Moi je n'en veux pas, il faudrait les mettre en cage et peut-être que les parents viendraient encore les réclamer à ma fenêtre... »

Jean-Pierre ne dit rien et regarde avec tristesse les oisillons qu'il tient dans le creux de la main... Et il lui semble entendre une voix qui lui dit : « C'est mal ! C'est mal ! »

Alors, regrettant ce qu'il a fait, Jean-Pierre remonte à l'arbre et pose les petits dans le nid.

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce que Jean-Pierre et Maurice ont fait de mal ? Pourquoi est-ce mal?2. Qu'a dit ensuite Maurice ? Qu'a entendu Jean-Pierre ?3. Vous êtes aussi des « petits ». Que penseriez-vous, que diraient vos parents si on

vous enlevait de votre maison pour vous enfermer dans une cage ?

Résolution.Les oiseaux souffrent quand on leur fait du mal. Je ne toucherai pas aux nids.

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143 MORALE - C. E.

JE NE FERAI SOUFFRIR AUCUN ANIMAL, MÊME NUISIBLE

Récit.Michel et les mouches. — Michel a été dérangé par les mouches pendant qu'il goûtait.

Furieux, il leur fait la chasse, les saisit d'un geste vif..., leur arrache les ailes, puis les jette sur le sol ainsi mutilées.

Les mouches ont disparu... Michel est vainqueur. Il va pouvoir manger tranquillement son goûter, savourer son triomphe. Il s'assied, attire vers lui son assiette, porte à sa bouche un morceau de fruit... roulé dans du sucre. Mais... son geste s'arrête. Les yeux fixes, Michel regarde quelque chose qui s'approche de lui... Qu'est-ce ? — C'est une mouche... ou plutôt c'en était une tout à l'heure. Mais maintenant, ce n'est plus qu'une espèce de larve noire et lamentable. Privé de ses ailes, le corselet aminci palpite. Les pattes frissonnent au hasard, emportent la bête dé-ci dé-là...

... Hébété, Michel se lève. Ses joues deviennent plus blêmes. Il sent sa chair se hérisser. Et soudain, il a une plainte... Voici que, de tous côtés, surgissent sur la table des larves semblables. 11 y en a maintenant deux, trois, quatre, cinq, qui vont et viennent sans relâche... Quelques-unes ont encore de sinistres fragments d'ailes. Elles se croisent sans s'apercevoir... Et en voici d'autres. Michel repousse loin de lui son assiette et s'enfuit. Mais tout le reste de l'après-midi, à travers le jardin ombreux... le spectacle affreux le poursuit. Et ce soir, il n'arrive pas à s'endormir.

André LICHTENBERGER, Le Petit Roi, Pion.

Exploitation du récit.1. Michel voulait se débarrasser des mouches. Avait-il raison? Pourquoi ? Comment

a-t-il fait pour s'en débarrasser ? Est-ce bien ? Qu'aurait-il dû faire ? (Tuer les mouches sans leur arracher les ailes.)

2. Il vous arrive de rencontrer des animaux nuisibles. Lesquels (araignée, guêpe, souris, vipère) ? Quand ils sont dangereux pour votre vie, comment devez-vous les détruire ?

3. Qu'est-ce qu'il ne faut jamais faire ? (Faire souffrir.)

Résolution.Je détruirai les animaux nuisibles mais sans les faire souffrir.

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144 MORALE - C. E.

ARBRES ET FLEURS, NOS AMIS...

Récit.Par un jeudi ensoleillé, de printemps, Simone, Véronique et Pierrot vont se promener

dans les champs. Les prairies, les buissons, la forêt sont en fête. Les bourgeons ont partout éclaté et les feuilles nouvelles frissonnent au vent. Dans les haies que le soleil réchauffe, des quantités de fleurettes bleues, blanches, rosés ou jaunes, ouvrent leur corolle.

« Faisons des bouquets, propose Véronique...— C'est trop long de les cueillir une à une, dit Pierrot, je vais vous montrer comment

je fais vite un gros bouquet. »Et il casse une branche d'amandier qui est à sa portée. « C'est mal, dit Simone, il ne

faut pas abîmer les branches surtout celles des arbres fruitiers.— Alors, réplique Pierrot, je vais couper celles de ce buisson là-bas. » Mais il est si

pressé qu'il ne prend pas garde que c'est une aubépine : « Oh ! là là, je me suis piqué, dit-il.— Tu vois, dit Véronique, les plantes se vengent.— J'en ai assez de cueillir des fleurs, dit Pierrot, je vais chercher des nids. » Ayant

erré dans la prairie il s'assied enfin sous un vieux cerisier et ne tarde pas à s'endormir... Et bientôt le vieil arbre lui parle :

« Je t'ai vu tout à l'heure lorsque tu as quitté les petites filles... Au lieu de cueillir les fleurs une à une, tu en as abattu des centaines avec une baguette et tu n'en as ramassé aucune. Pourquoi tout ce massacre ? Serais-tu un enfant sauvage et malfaisant ?

« Lorsque tu es arrivé près de moi, tu as lancé un caillou dans mes branches pour savoir si des oiseaux y nichaient. Ce caillou m'a fait mal, il m'a laissé une petite écorchure qui saigne maintenant et il m'a coupé trois petits bouquets de fleurs qui ne donneront pas de cerises. Serais-tu un enfant sot et méchant ?

« Souviens-toi aussi comment tu as cueilli mes fruits l'année dernière?... Les braves gens appuient une échelle contre mon tronc et grimpent sur mes branches. Toi, tu m'as donné des coups de bâton dont je porte encore les marques... Il est vrai que je te l'ai rendu... souviens-toi quand j'ai laissé se casser une de mes branches et que tu es tombé... » Pierrot se réveille en sursaut : il cherche autour de lui et n'entend que la chanson du vent dans les fleurs.

Exploitation du récit.1. Pourquoi cueille-t-on des fleurs ? Comment faut-il les cueillir ?2. Qu'est-ce que le vieil arbre reproche à Pierrot ?3. Comment faut-il cueillir les fruits ? Pourquoi ? Les plantes souffrent à leur façon.

Résolution.Les arbres et les fleurs sont nos amis. Je cueillerai les fleurs sans abîmer les

plantes ni les arbres.

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145 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (9) — PRÉCAUTIONS EN TEMPS D'ORAGE

Récit.Jean-Paul et Mariette ont profité d'une chaude après-midi de vacances pour aller

cueillir, dans les champs, les premiers champignons. Mais vers quatre heures, le ciel s'est couvert de gros nuages blancs semblables à du coton et un vent violent a, soufflé par rafales, soulevant des tourbillons de poussière dans les terres labourées. Les premières feuilles jaunies arrachées aux arbres ont tournoyé dans le ciel tandis que des bandes d'oiseaux s'enfuyaient en tous sens. Et puis, dans le lointain, un sourd grondement s'est fait entendre et les premières gouttes, grosses et froides, sont tombées.

« L'orage ! s'est écrié Jean-Paul. Allons nous mettre à l'abri. »Mais ils étaient loin des maisons et des bois.« Courons jusqu'à cet arbre, dit Jean-Paul, il n'est pas touffu mais il nous protégera un

peu. »C'était un peuplier long et mince qui avait déjà perdu beaucoup de feuilles. Lorsque les

enfants se blottirent derrière son tronc, les premiers grêlons commençaient à tomber.Jean-Paul était inquiet. Il lui semblait se souvenir qu'on lui avait recommandé, en

temps d'orage, de ne pas se mettre sous des arbres. Mais il n'en était pas très sûr et puis où aller ? Il n'y avait pas d'abri à moins d'un kilomètre...

Tout à coup un éclair aveugle les enfants, en même temps qu'éclaté un violent coup de tonnerre suivi d'un craquement effrayant. Et le beau peuplier, brisé en deux par la foudre, s'abat aux pieds des enfants dans un crépitement de branches brisées.

Pâles, incapables de bouger, Jean-Paul et Mariette se regardent terrifiés.« Viens, dit soudain Jean-Paul, il vaut mieux se mouiller... »

Exploitation du récit.1. Que peut faire la foudre ? (Tuer, incendier, détruire.) Où tombe-t-elle le plus

souvent ? (Arbres isolés, points élevés, bâtiments, poteaux électriques.)2. Quelle imprudence avait été commise par les enfants ?3. Avez-vous été surpris par un orage? Qu'est-ce qui est dangereux, l'éclair ou le

tonnerre ?4. Comment s'abriter en temps d'orage ? (Hors des arbres ou points élevés.)

Résolution.Si je suis surpris par un orage je ne m'abriterai pas sous un arbre isolé.

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146 MORALE - C. E.

OH! LES BEAUX BOUQUETS

Récit.Catherine et Jean s'en vont par les prés fleuris. Catherine en cheminant fait un bouquet.

Elle aime les fleurs. Elle les aime parce qu'elles sont belles. Les belles choses sont aimables ; elles ornent la vie, et c'est une bonne action que de faire un beau bouquet...

Catherine aime aussi les fleurs parce qu'elles sont des parures. Elle est une petite fille toute simple, dont les beaux cheveux sont cachés sous un bonnet brun ; son tablier de cotonnade recouvre une robe unie. Catherine sait que les belles dames qui mettent des bouquets à leur corsage en paraissent plus jolies. Aussi songe-t-elle qu'elle doit être bien jolie en ce moment, puisqu'elle porte un bouquet plus gros que sa tête.

Catherine et Jean sont montés au-dessus des prairies, le long du coteau, jusqu'à un endroit élevé. « Asseyons-nous là », dit-elle...

Elle s'assied. En ouvrant les mains, elle répand sur elle sa moisson fleurie. Elle choisit, elle assemble les fleurs ; elle marie les tons pour le plaisir des yeux. Plus les couleurs sont vives, plus elle les trouve agréables. Elle a des yeux tout neufs que le rouge vif ne blesse point. Les yeux de Catherine sont de bons petits yeux qui aiment les coquelicots. Les coquelicots, voilà ce que Catherine préfère.

Elle se fait des guirlandes et des couronnes et se suspend des clochettes aux oreilles. Son petit frère Jean l'aperçoit ainsi parée. Aussitôt, il est saisi d'admiration. Il comprend qu'elle est belle. 11 voudrait être beau aussi et tout chargé de fleurs. Elle l'a deviné.

« Oui, s'écrie Catherine ; je vais te faire une belle couronne et tu seras pareil à un petit roi. »

Et la voilà qui tresse les fleurs bleues, les fleurs jaunes et les fleurs rouges pour en faire un chapeau. Elle pose ce chapeau de fleurs sur la tête de petit Jean, qui en rougit de joie. Elle l'embrasse, elle le soulève de terre et le pose tout fleuri sur une grosse pierre.

D'après Anatole FRANCE, Pierre Nozière, Calmann-Lévy.

Exploitation du récit.1. Qu'a fait Catherine ? Des guirlandes et des bouquets.2. Grâce aux fleurs, Catherine est devenue belle, et Jean aussi. Que peut-on faire

pour embellir la classe, la maison ? Y mettre des fleurs.3. Comment fait-on un bouquet ? (Couper les tiges sans mutiler les fleurs,

mêler les couleurs et les formes ou, au contraire, ne réunir que des fleurs d'une seule variété. Ajouter quelques branches de feuillage. Démonstrations avec des fleurs apportées par les enfants.)

Résolution.Un bouquet doit être bien fait. Je cueillerai les fleurs et les assemblerai avec soin.

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147 MORALE - C. E.

JE N'AURAI PAS PEUR, LA NUIT

Récit.« Oh ! que c'est ennuyeux, dit maman, j'ai oublié tout à l'heure mon tricot sur le banc

près du portail ; la rosée de la nuit va l'abîmer. Est-ce que quelqu'un voudrait bien aller me le chercher ? »

Jean-François et Jeanne se regardent : c'est qu'il est très tard et qu'on n'y voit pas du tout dehors. Et il y a bien une cinquantaine de mètres à parcourir pour aller jusqu'au portail !

« Si j'avais une lampe électrique, dit Jean-François, j'irais bien...— La rosée n'abîme pas les tricots, murmure Jeanne ; ton travail peut passer la nuit

dehors...— C'est bon, dit maman, puisque vous n'osez pas y aller, j'irai donc... et moi qui

croyais avoir des enfants courageux ! »Jean-François et Jeanne se regardent de nouveau... « Allons-y tous les deux, propose

Jean-François...— Non, dit Jeanne, j'irai seule, toute seule ! » Et, dans la nuit, elle se dirige vers le

grand portail. Elle connaît bien le chemin.Qu'est-ce que cette ombre noire ? Jeanne s'arrête et frissonne... « Mais c'est le buisson

», se répond-elle en riant.Pourtant, là, des points brillants ressemblent à des yeux... Jeanne hésite.« Mais ce sont des vers luisants », s'écrie-t-elle en se baissant vers ces yeux

mystérieux.Cette fois, un bruit de branches la fait trembler. Elle reste immobile, attend, puis

frappe des mains... Et c'est un oiseau de nuit qui s'envole.Enfin, voici le tricot ! Jeanne rentre ; elle n'a plus peur au retour. Jean-François qui la

voit rentrer, rouge et fière, s'écrie :« Eh bien ! la prochaine fois, c'est moi qui irai au fond du jardin. »Maman l'a entendu. Quelle bonne occasion pour elle de voir si son fils est aussi

courageux que sa fille.« Justement, dit-elle, il faut aller reporter près du banc ce tabouret qui m'embarrasse.

Vas-y doric tout de suite... »Jean-François prend le tabouret...

Exploitation du récit.1. Que feriez-vous à la place de Jean-François ?2. Pourquoi ne faut-il pas avoir peur la nuit ? Les choses changent-elles quand il fait

noir ? (Un rayon de lumière montre qu'il n'y a pas de danger.)3. Vous est-il arrivé d'avoir à faire une commission dans l'obscurité ? Comment avez-

vous fait pour montrer votre courage ?

Résolution.

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La nuit ne change ni les objets ni les personnes. Je n'aurai pas peur la nuit. Je serai courageux.

148 MORALE - C. E.

LES GRANDS COURAGES

Récit.Une usine ayant pris jeu, le père d'un enfant, le sapeur Dumont, participe à la défense

contre l'incendie. Il a pénétré dans le bâtiment en flammes.Tout à coup, un grand cri s'éleva et je ne vis plus rien que mon père portant une forme

humaine entre les bras. Dix hommes de bonne volonté coururent à une échelle que je n'avais pas aperçue et qu'il touchait pourtant du pied. Le corps fut descendu de mains en mains et porté à travers la foule dans la direction de l'hôpital, tandis que mon père se replongeait tranquillement dans la fumée. Il reparut au bout d'une minute, et cette fois en apportant une femme qui criait. Il faisait horriblement chaud ; le rayonnement de cet énorme foyer allumait de tous côtés une multitude de petits incendies que les pompes éteignaient à mesure... Mon père se montra de nouveau : il tenait cette fois deux enfants évanouis. C'était la fin ; on savait qu'il n'y avait pas plus de quatre personnes dans la maison. Il y eut donc une protestation générale lorsqu'on vit que le sauveteur allait rentrer dans la fournaise. De tous côtés, on lui criait : « Assez ! Descendez ! Dumont ! »

Moi-même, je l'appelai de toutes mes forces : « Papa ! »II entendit, me reconnut, et dessina du bout des doigts un geste que je sentis comme

une caresse. A ce moment, le capitaine, M. Mathey, qui dirigeait la manœuvre des pompes, s'avança jusqu'au bas de l'échelle et dit de sa voix de commandement : « Sapeur Dumont, je vous ordonne de descendre. »

II répondit : « Capitaine, le devoir m'ordonne de rester.— Il n'y a plus personne là-haut.— Il y a un homme par terre, au fond du couloir.— C'est impossible.— Je l'ai vu de mes yeux.— Encore une fois, descendez ! Le feu gagne.— Raison de plus pour me hâter ! »A peine avait-il dit ces mots que le feu jaillit par toutes les ouvertures de la maison, la

toiture s'effondra avec un bruit épouvantable, et tout l'espace compris entre les quatre murs du bâtiment ne fut qu'une colonne de flammes.

D'après E. ABOUT, Le Roman d'un brave homme.

Exploitation du récit.1. Pourquoi le sapeur Dumont a-t-il pénétré dans la maison en flammes ? Pense-t-il à

sa vie ? Pense-t-il à sa famille ? Pourquoi se dévoue-t-il ?2. On dit que le sapeur Dumont a fait le sacrifice de sa vie. Avez-vous entendu

raconter, ou avez-vous lu, des récits de sacrifices aussi grands ?3. Le sapeur Dumont a montré un grand courage. Comment appelle-t-on ceux qui font

ainsi le sacrifice de leur vie ? Des héros. En connaissez-vous ?

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Page 157: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

Résolution.Etre courageux, c'est savoir faire un sacrifice. Des hommes 1res courageux font le

sacrifice de leur vie : ce sont des héros. Je les admirerai.

149 MORALE - C. E.

LE COURAGE DU CAPITAINE HARVEY

Récit.Le capitaine Harvey. — Dans la nuit du 17 mars 1870, le capitaine Harvey faisait son

trajet habituel de Southampton à Guernesey. Une brume couvrait la mer. Le capitaine Harvey était debout sur la passerelle du bateau et manoeuvrait avec précaution, à cause de la nuit et du brouillard. Les passagers dormaient.

L'obscurité était absolue, une sorte de plafond bas enveloppait le bateau, on distinguait à peine la pointe des mâts.

Tout à coup, dans la brume, une noirceur surgit, fantôme et montagne... C'était la « Mary » ; vitesse énorme, poids immense. La « Mary » courait droit sur le « Normandy ».

Nul moyen d'éviter l'abordage.La « Mary » lancée à toute vapeur, prit le « Normandy » par le travers, et l'éventra.La secousse fut effroyable. En un instant, tous furent sur le pont, hommes, femmes,

enfants, demi-nus, courant, criant, pleurant. L'eau entrait furieuse. La fournaise de la machine, atteinte par le flot, râlait.

Le navire n'avait pas de cloisons étanches ; les ceintures de sauvetage manquaient.Le capitaine Harvey, droit sur la passerelle de commandement cria : « Silence, tous, et

attention ! Les canots à la mer. Les femmes d'abord, les passagers ensuite. L'équipage après. Il y a soixante personnes à sauver. » On était soixante et un. Mais il s'oubliait...

Tous se turent. Personne ne résista, cette foule sentant au-dessus d'elle cette grande ânie. La « Mary », de son côté, avait mis ses embarcations à la mer, et venait au secours de ce naufrage qu'elle avait fait. Le sauvetage s'opéra avec ordre et presque sans lutte...

Harvey, impassible à son poste de capitaine, commandait, dominait, dirigeait, s'occupait de tout et de tous, gouvernait avec calme cette angoisse, et semblait donner des ordres à la catastrophe. On eût dit que le naufrage lui obéissait.

A un certain moment, il cria : « Sauvez Clément. » Clément, c'était le mousse. Un enfant.Le navire décroissait lentement dans l'eau profonde. On hâtait le plus possible le va-et-

vient des embarcations entre le « Normandy » et la « Mary ». « Faites vite ! », cria le capitaine. A la vingtième minute, le bateau sombra. L'avant plongea d'abord, puis l'arrière.

Le capitaine Harvey, debout sur la passerelle, ne fit pas un geste, ne dit pas un mot, et entra immobile dans l'abîme. On vit, à travers la brume sinistre, cette statue noire s'enfoncer dans la mer.

Ainsi finit le capitaine Harvey. Pas un marin de la Manche ne l'égalait. Après s'être imposé toute sa vie le devoir d'être un homme, il usa en mourant du droit d'être un héros.

D'après Victor HUGO, Pendant l'exil.

Exploitation du récit.1. Racontez.2. Tout le monde a peur devant le danger, sauf... ? Que fait le capitaine Harvey ? Que dit-

il ? Qu'arrive-t-il ?

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Page 158: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

3. Le capitaine Harvey, pour sauver tout le monde, a fait le sacrifice de sa vie. Lui aussi est un héros.

Résolution.Si je rencontre un grave danger, je penserai au capitaine Harvey et je n'aurai pas

peur. Je serai courageux.

150 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (10) — LES DANGERS DE LA RIVIÈRE

Récit.Le village où demeurent Marguerite, Eliane et Claudine est traversé par une jolie

rivière aux eaux vives et claires.Les fillettes aiment aller jouer sur ses bords, comme tous les enfants. La pente en est

douce et l'eau n'est pas très profonde, assez pour permettre à certains endroits, aux jeunes gens de se baigner en été.

Marguerite, Eliane et Claudine voudraient ramener des épinoches, ces petits poissons qui frétillent avec tant de vivacité, et elles ont emporté chacune un petit bocal qui leur servira d'aquarium.

Elles n'ont dit mot à personne de leurs intentions... A leurs mamans, elles ont affirmé qu'elles allaient seulement jouer auprès de la rivière...

Et qu'ont recommandé les mamans ? Et qu'ont promis les fillettes ?Il est bien vrai qu'elles ne courent aucun danger puisque la pente est douce, le sable fin

et dur. Les pieds dans l'eau, nos fillettes attendent que les épinoches viennent leur chatouiller les orteils avant d'essayer de les saisir. Mais ces poissons doivent deviner ce qu'on leur veut. Ils s'éloignent un peu plus vers le milieu de la rivière. Qu'à cela ne tienne, Marguerite et Eliane, les plus hardies, font un pas de plus ; elles ont de l'eau jusqu'aux genoux et le bord des jupes risquerait d'être mouillé si elles ne les relevaient d'une main, l'autre main plongée dans l'eau, dans l'attente d'un passage de poissons. Quelques-uns en effet s'approchent, puis s'éloignent.

Marguerite en aperçoit un gros — gros comme le doigt ! — immobile, à quelques pas plus loin. On dirait qu'il ne se doute de rien. Pour l'atteindre, il faut encore avancer un tout petit peu... C'est ce que fait Marguerite...

Mais le fond de la rivière est trompeur. Ce n'est plus du sable mais de la vase gluante ; un pied glisse et s'enfonce et puis l'autre, et piaf ! Marguerite s'étale de tout son long dans la rivière en poussant un cri vite étouffé par l'eau qui lui entre dans la bouche ! Elle se débat.

Heureusement Eliane et Claudine ne sont pas loin... En faisant la chaîne, elles tirent Marguerite de ce mauvais pas...

Dans quel état se trouve la robe ! Il va falloir rentrer ainsi à la maison, sous les yeux des camarades et des voisins. Et que vont dire les mamans ?

Exploitation du récit.1. Pourquoi les fillettes n'ont-elles rien dit à leurs mamans ? Qu'ont-elles promis ? Et

qu'ont-elles fait ?2. Qu'aurait-il pu arriver si Claudine et Eliane n'avaient pas été à côté de Marguerite ?3. A quelles conditions est-il possible — sans danger — d'aller dans une rivière ?

(repas — vêtements... et savoir nager).

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Résolution.La rivière est dangereuse. Si je veux entrer dans l'eau, je demanderai

l'autorisation à mes parents et je serai très prudent.

151 MORALE - C. E.

LE COURAGE DE BERNARD PALISSY

Récit.Nous avons parlé en histoire d'un homme qui vivait au seizième siècle et qui chercha

longtemps le secret de l'émail... Qui se souvient de son nom?Les parents de Bernard Palissy étaient pauvres. Aussi le mirent-ils de bonne heure en

apprentissage chez un verrier afin qu'il sache ce métier et celui de graveur sur verre. Un jour, un seigneur qui revenait d'Italie lui montra une coupe de faïence, décorée de lézards et de grenouilles et recouverte d'un vernis brillant et coloré. Bernard Palissy admira ce joli vase et se demanda comment les potiers italiens s'y prenaient pour obtenir un émail aussi fin que celui-ci. Il résolut de trouver ce secret.

Avec des pierres écrasées, il prépara une pâte dont il recouvrit des pots qu'il mit à cuire dans un four. Mais la chaleur n'était pas assez élevée et son essai ne réussit pas. Alors il construisit un autre four et pendant des jours et des nuits il observa ce qui se passait à l'intérieur. Mais la pâte ne fondait toujours pas. Bientôt il n'eut plus de bois et plus d'argent pour en acheter.

Et pourtant il fallait chauffer, toujours chauffer pour fondre l'émail.Alors il brûla la clôture de son jardin, puis les arbres, puis le plancher de sa maison.

Enfin les meubles, malgré les cris et les pleurs de sa femme et de ses enfants.Et les années passaient, et les fours s'écroulaient les uns après les autres mais Bernard

Palissy revenait toujours à sa recherche ; cela dura 16 ans. Ses voisins se moquaient de lui, et comme il n'avait pas toujours de pain à donner à ses huit enfants, sa femme disait qu'il était fou.

Enfin, un jour ouvrant son four, il pousse un cri de joie : un joli plat brille devant ses yeux. 11 a retrouvé le secret des potiers italiens.

Exploitation du récit.1. Que voulait obtenir Bernard Palissy ? Que fit-il pour cela ?2. Combien de temps dura sa recherche ? Comment appelleTt-on du courage qui dure

aussi longtemps ? La persévérance.3. Vous est-il arrivé de chercher longtemps un problème ? d'apprendre patiemment

une récitation ? Etiez-vous content de trouver et de savoir ?

Résolution.Je n'oublierai pas l'exemple de Bernard Palissy. Je ne me laisserai pas

décourager, je serai persévérant.

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Page 160: La Morale Cours Elémentaire 160 Fiches de préparation Levesque-Leclercq 1961

152 MORALE - C. E.

LE GRAND FERRE

Récit.Le Grand Ferré était un paysan qui vivait pendant la guerre de Cent Ans. Il était très

grand et très fort.Un jour, une troupe anglaise forte de 200 hommes environ attaqua son village et en tua

le chef. Ferré prit alors sa place à la tête des paysans. Avec sa seule hache qu'il tenait à deux mains il s'élança au devant des Anglais, leur prit leur drapeau et en tua quarante à lui seul. Les autres s'enfuirent.

Furieux d'avoir été vaincus par de pauvres paysans, les Anglais revinrent le lendemain. Mais les pauvres gens ne les craignaient plus. Armés seulement de leurs outils et entraînés par Ferré qui brandissait sa hache ils s'élancèrent vers les cavaliers ennemis. Un grand nombre de ceux-ci furent tués, les autres se sauvèrent.

Au cours de cette deuxième victoire, le Grand Ferré avait eu si chaud qu'il but de l'eau fraîche en trop grande quantité et qu'il eut la fièvre. Il alla dans sa cabane et se coucha, gardant auprès de lui la hache qui lui avait permis de vaincre.

Bien lui en prit car les Anglais ayant appris qu'il était malade envoyèrent douze hommes pour le tuer. Mais sa femme les vit venir de Loin. Ferré oubliant sa fièvre et à peine vêtu prit sa hache, s'adossa à un mur et attaqua les plus courageux. Il en tua cinq ; les autres pris de peur s'enfuirent.

Le Grand Ferré alors, retourna à son lit où il mourut. Tout le pays le pleura.

Exploitation du récit.1. Qui était le Grand Ferré ? Avec quelle arme se battait-il ?2. Pourquoi les paysans qu'il entraînait étaient-ils victorieux ?3. Quelle fut sa dernière victoire et comment mourut-il ?

Résolution.Le Grand Ferré luttait courageusement pour que son pays reste libre. Je

n'oublierai pas son exemple.

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153 MORALE - C. E.

JE N'AURAI PAS PEUR DU CHIEN

Récit.La peur du chien. — Louison et Frédéric vont à l'école par la rue du village. Le soleil

rit, et les enfants chantent... Leur bouche est ronde comme une fleur, et leur chanson s'élance, claire, dans l'air matinal. Mais voici que le son hésite dans le gosier de Frédéric. Quelle puissance invisible a donc étranglé la chanson dans la gorge de l'écolier ? C'est la peur.

Chaque jour, il rencontre au bout de la rue le chien du charcutier, et il sent à cette vue son cœur se serrer et ses jambes mollir. Pourtant, le chien du charcutier ne l'attaque ni ne le menace... Mais il est noir, il a l'œil fixe et sanglant ; des dents aiguës et blanches lui sortent des babouines. Il est effrayant... Aussi, du plus loin que Frédéric l'aperçoit, il saisit une grosse pierre, et il va rasant le mur opposé à la maison du charcutier.

Alors, Louison s'est moquée de lui. Elle ne lui a tenu aucun de ces propos violents auxquels on répond par des propos plus violents encore. Non, elle ne lui a rien dit : elle n'a pas cessé de chanter. Mais elle a changé de voix et elle s'est mise à chanter d'un ton si railleur que Frédéric en a rougi jusqu'aux oreilles. 11 s'est fait un grand travail dans sa petite tête. Il a eu peur d'avoir peur.

Aussi quand, au sortir de l'école, il a revu le chien du charcutier, il est passé fièrement devant l'animal étonné.

D'après Anatole FRANCE, Nos Enfant», Hachette.

Exploitation du récit.1. Frédéric a peur du chien ? Pourquoi ? Que fait-il ?2. Qu'a fait Louison ? Pourquoi ? Et qu'a fait alors Frédéric ?3. Que doit-on faire quand on s'approche d'un chien qu'on ne connaît pas? Que peut-

on faire s'il est doux? (le caresser). Que ne faut-il jamais faire ? (l'exciter, lui jeter des pierres).

Résolution.Je laisserai le chien tranquille mats je n'aurai pas peur de lui.

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154 MORALE - C. E.

JE N'AURAI PAS PEUR DU CHIEN

Récit.Courageuse Louise. — Le soir, dès qu'elle sort de la grande école, Louise vient me

prendre à la « maternelle », pour me ramener chez nous. Nous allons, heureux de nous retrouver, nous racontant notre journée.

Un moment, nous suivons la grand-route, en longeant les fossés, par crainte des voitures. Puis nous coupons à travers champs.

Le long des haies s'ouvrent des fleurettes dont nous faisons des bouquets.Ce soir, nous cheminions ainsi, quand, d'une ferme, un gros chien noir a fondu sur

nous avec des abois furieux.J'ai cru qu'il allait nous sauter à la gorge... Cependant, à deux pas de nous, il s'est

brusquement arrêté et nous a barré le chemin.Il avait l'air terrible, avec sa gueule qui bavait, ses grands crocs, ses yeux sanglants et

son poil hérissé ! La tête basse, il continuait d'aboyer, en grattant la. terre et en la faisant voler à coups de griffes.

Vous pensez, si je tremblais! Sans Louise, je n'aurais songé qu'à fuir à toute vitesse. Mais elle, immédiatement, m'avait saisi le poignet et, dans un souffle, m'avait dit :

« Surtout, ne bouge pas ! »Je demeurais là, effrayé...Louise semblait tenir tête au chien. Immobile, elle tâchait seulement de me cacher

derrière elle...Cela dura quelques instants qui me parurent fort longs.Soudain, de la ferme, vint un coup de sifflet. Le chien tourna la tête. Etait-ce son

maître qui l'appelait? Peut-être... Il fit deux ou trois pas de ce côté-là, puis parut décidé à revenir vers nous.

Mais déjà Louise s'avançait bravement vers lui. Le chien surpris, courut aussitôt vers la ferme.

Le méchant animal ne revint pas, et nous pûmes respirer.« Tu as eu peur, dis ? » me demanda-t-elle. Louise m'embrassa.Alors seulement, je m'aperçus que sa main tremblait et que son visage était tout pâle.D'après E. JAUFFRET, Au Pays bleu, Belin.

Exploitation du récit.1. Qu'ont fait les enfants attaqués par le chien noir ? Quelle est la qualité de Louise ?2. N'avait-elle pas peur ? Qu'est-ce qui le montre ?3. Les chiens qui aboient sont-ils toujours méchants ? Que faut-il faire s'ils sont

vraiment menaçants ? (ne pas les approcher, s'éloigner lentement).

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Résolution.Je serai courageux devant un chien qui aboie.

155 MORALE - C. E.

SÉCURITÉ (11) — LE TROU DANS LE SABLE

Récit.Un des grands jeux des enfants de la colonie de vacances est de construire sur la plage,

avec le sable mouillé, des fortifications, des châteaux, des statues même, toutes sortes d'objets que la marée, en montant, détruit chaque jour.

Cela a d'abord beaucoup amusé Charles, Dominique et Maurice, Mais ce sont des garçons qui rêvent de faire de plus grandes constructions, des vraies, celles que ]p mer ne peut détruire. Aussi, sans demander la permission à leur surveillant, se sont-ils écartés un peu de leurs camarades et ont-ils gagné la dune. C'est une belle colline de sable dur, presque une montagne. Charles a décidé qu'on y construirait un vrai tunnel, et même une grotte qui pourrait servir d'abri en cas de mauvais temps.

C'est vrai que le travail est facile et plaisant ! Charles attaque la colline avec une pelle et ouvre un large trou ; derrière lui, Dominique et Maurice, avec leurs mains, déblaient le sable en le rejetant derrière eux. Ils avancent vite, et déjà Charles peut se mettre complètement à l'abri. Il s'écrie triomphalement :

« Regardez comme on est bien chez soi ! »Mais ces derniers mots sont couverts par un « plouf ! » du sable qui s'écroule. Toute la

voûte s'est effondrée sur lui et sa voix s'est éteinte... Dominique et Maurice s'affolent ; mais que peuvent leurs mains dans un sable qui coule au fur et à mesure qu'ils l'enlèvent ? Ils appellent au secours... La colonie, les baigneurs arrivent. Tout le monde s'y met avec acharnement pendant qu'un surveillant va chercher le matériel de sauvetage.

Heureusement le déblayage est rapide, Charles respire encore un peu quand on le retire de son tombeau de sable... Sa désobéissance, son imprudence ont failli lui coûter très cher... et tout le monde s'en souviendra !

Exploitation du récit.1. Qu'est-ce qui rend plaisant le séjour au bord de la mer ? A quoi les enfants jouent-

ils ?2. Que veulent faire Charles, Dominique et Maurice ? Auraient-ils obtenu la

permission d'aller sur la dune, s'ils l'avaient demandée ? Pourquoi ?3. Quel est le danger des constructions faites dans le sable ? Et même dans la terre, ou

avec des pierres ?

Résolution.On peut trouver la mort en creusant des trous. Je ne jouerai jamais à ce jeu

dangereux.

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156 MORALE - C. E.

LE COURAGE DU CAPITAINE CARLSEN

Récit.Le capitaine Carisen. — S.O.S... S.O.S... L'appel de détresse filait sur les ondes. Il

provenait du bateau américain, le « Flying Enterprise ».Depuis des heures, le « Flying Enterprise » luttait contre l'ouragan qui faisait rage sur

l'Atlantique. Mais les furieuses rafales de vent, les vagues hautes comme des maisons avaient été plus fortes et, vaincu, le « Flying Enterprise » n'était plus qu'un bateau désemparé que la mer ballottait cruellement.

S.O.S... S.O.S... Plusieurs navires ont foncé à toute vitesse, au secours du « Flying Enterprise ». Mais les avaries sont si graves et la mer si mauvaise que celui-ci ne peut mettre à l'eau les canots de sauvetage.

« Jetez-vous à la mer, ordonne le capitaine. Deux par deux : un homme d'équipage, un passager !

— Et vous capitaine ?— Je suis responsable du bateau et de sa cargaison : je reste à bord. » Cinq jours et

cinq nuits ont passé. Tous les passagers et les membres del'équipage ont été sauvés. Mais le capitaine Carisen est toujours à bord de son bateau.Le « Flying Enterprise » est maintenant si dangereusement couché sur le flanc qu'à

tout instant il risque de se retourner. Mais le capitaine Carisen refuse de l'abandonner.Une large déchirure crève le pont. L'eau a envahi une grande partie du navire. Il n'y a

plus de lumière, plus de chauffage, presque plus de vivres. Mais le capitaine Carisen est toujours à son poste.

Un grand remorqueur, le « Turmoil » a fait route vers le « Flying Enterprise » et l'a rejoint. Mais c'est en vain que le Capitaine Carisen tente de retenir l'amarre qu'on lui envoie : elle est trop lourde pour un seul homme.

Le « Turmoil » s'approche encore du « Flying Enterprise ». Il est tout près. Alors, un marin du remorqueur s'élance, saisit un filin qui pend d'un mât, se balance un instant dans les airs et se laisse retomber sur le pont du « Flying Enterprise ».

Remorqué par le « Turmoil », le « Flying Enterprise » se dirige lentement vers le port.Mais la mer ne lâche pas facilement sa proie. C'est à nouveau la tempête ; l'amarre qui

relie les deux bateaux casse. La situation est désespérée. Deux jours encore, le bateau luttera contre les éléments déchaînés qui finiront pourtant par avoir raison de lui, et, le 10 janvier, définitivement vaincu, il sombrera dans les flots, quelques instants seulement après que Carisen s'est jeté à l'eau.

Le lendemain, une interminable ovation montait de la foule qui se pressait sur les quais de Falmouth. Elle saluait le capitaine Carisen qui venait de donner au monde le plus magnifique exemple de courage et d'héroïsme.

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Exploitation du récit.1. Le capitaine Carlsen est-il resté longtemps sur son bateau ? Comment s'appelle ce

courage qui dure longtemps ? La persévérance.2. Le bateau a-t-il été sauvé ? Pourtant la foule a accueilli avec des « ovations » le

capitaine Carlsen : pourquoi ? Quelle fut la récompense de sa persévérance ? (L'admiration de tous, la fierté d'avoir été courageux.)

3. Quand vous ne savez pas faire un problème et que vous voulez l'abandonner, vous conduisez-vous à l'exemple du capitaine Carlsen ? Comment faut-il faire, en classe, pour imiter le courage du capitaine Carlsen ?

Résolution.Le capitaine Carlsen ne voulait pas abandonner son bateau en péril. Moi aussi, je

serai tenace et persévérant en face d'une difficulté.

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157 MORALE - C. E.

LES PETITS COURAGES

Récit.Donner sa vie comme l'a fait, le sapeur Dumont ou le Grand Ferré, ou le capitaine

Harvey c'est faire preuve d'un très grand courage. Les journaux assez souvent nous donnent des exemples de grands courages (sauvetage d'une personne qui se noie, don du sang, don d'un œil, etc.).

Tout le monde ne peut pas être un « héros ». Pourtant, même de petits enfants peuvent faire preuve de courage, puisque « être courageux c'est faire un sacrifice », c'est-à-dire quelque chose de pénible qu'on pourrait ne pas faire.

Georges est au lit, bien au chaud. Dehors c'est le petit matin froid, mouillé, triste. « Comme on est bien dans son lit », se dit Georges.

Mais, maman, levée depuis déjà longtemps, appelle : « Debout ! il va falloir aller à l'école ! » Que va faire Georges ? Comment va-t-il montrer qu'il est courageux ? Quel sacrifice doit-il faire ?

Se lever, c'est déjà un gros sacrifice. Mais voici la suite. La cuvette du lavabo ne contient que de l'eau froide. « Maman, demande Georges, donne-moi un broc d'eau chaude ! » II est bien vrai que plonger son visage et ses bras dans l'eau tiède est un plaisir, tandis que dans l'eau froide... brr !

Cependant, maman, répond : « 11 faut apprendre à être brave... Quand tu seras en colonie de vacances, et plus tard, quand tu seras soldat... »

Que va faire Georges ? Comment va-t-il montrer qu'il est courageux ? Quel sacrifice doit-il faire ?

A l'école, l'heure de la récréation est venue. Tout le monde se réjouit de pouvoir aller jouer. Mais Georges sait qu'à la rentrée, tout à l'heure, le maître va faire réciter la table de multiplication. Or, il ne la connaît pas encore très bien. Que va faire Georges ? Comment va-t-il montrer qu'il est courageux ? Quel sacrifice doit-il faire ?

Exploitation du récit.1. Comment, chaque fois, Georges montre-t-il qu'il est courageux ? Pourriez-vous le

suivre pendant toute la journée et montrer comment Georges continue à être courageux ? (se hâter pour rentrer à la maison, aider maman au lieu d'aller jouer, aller se coucher à l'heure, prendre la plus petite part du dessert pour laisser la grande à sa petite sœur, etc.).

2. Et vous-même, quand pouvez-vous vous montrer courageux ? En classe, à la maison ?

3. Qu'éprouvez-vous quand vous vous êtes montré courageux ? De la joie. Pourquoi ?

Résolution.Je m'aurai pas peur de l'eau froide ; je saurai me lever ou me priver de jeu pour

travailler. Par ces sacrifices, je montrerai mon courage.

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158 MORALE - C. E.

LA DISTRIBUTION DES PRIX

Récit.(Un pauvre ouvrier lorrain, Joson Meunier, s'est imposé toutes sortes de sacrifices

pour pouvoir envoyer son fils Maurice au collège. Maurice a-t-il bien travaillé ?)On arriva à la fin de l'année scolaire.Maurice aurait-il des prix ?Quand il se posait cette question, une émotion qu'il ne pouvait contenir agitait tout

l'être de Joson.Oh ! il n'était pas exigeant, le pauvre Joson ; seulement quelques nominations, de quoi

figurer au palmarès et voir son nom imprimé dans « l'Echo ».Le grand jour se leva...Joson revêtit sa blouse bleue, son habit de cérémonie, comme il disait.Alors il prit Maurice par la main et ils partirent par les ruelles où dansait l'ombre des

feuillages.Arrivés devant le théâtre, le petit quitta son père pour aller rejoindre ses camarades au

collège...Avant qu'il eût le temps de se reconnaître, Joson était poussé dans une loge.Un frémissement courut sur les premiers bancs, parmi les têtes bouclées, et les mères

devinrent attentives.« Année préparatoire, prix d'excellence, Maurice Meunier. »Joson se leva, tout pâle, et penché sur les nuques des dames, il regarda avidement.A son banc, le petit s'était levé ; il marcha vers l'estrade avec une crânerie charmante et

reçut un beau livre rouge.La voix recommença :« Prix de calcul, Maurice Meunier ;Prix d'histoire, Maurice Meunier ;Prix de leçons de choses, Maurice Meunier. »Neuf fois, la voix répétait son nom... L'enfant avait tous les prix.Il gagnait l'escalier, prêt à descendre, quand la voix le reprenait, le ramenait près de la

table, devant les fauteuils des notables qui lui caressaient la joue. Il arrondit ses petits bras pour retenir la masse des livres, qui croula s'ur sa hanche, et qu'il s'efforça vainement de retenir du genou.

Debout, au bord de l'estrade, ayant toujours la couronne de papier qui auréolait son front, il parut chercher quelqu'un dans la salle, et, quand il eut trouvé son père, il lui tendit la brassée de livres, comme pour lui offrir son succès.

Mme Jondet demanda : « Qui est cet enfant qui remporte tant de prix ? »Joson se retourna vers la bijoutière et la regarda fièrement : « Madame, c'est mon

petit.»

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Oui, elle pouvait braquer sur lui sa lorgnette. Avec ses bijoux, ses toilettes, sa maison dont l'étalage jetait dans la rue un ruissellement d'or, elle n'avait pas la fierté qui le rehaussait, lui, le simple commis qui déchargeait les voitures.

II répéta tout haut comme s'U avait voulu dominer le fracas des cuivres et se faire entendre de toute la salle : « C'est mon petit, c'est mon petit ! »

Cet instant le payait au centuple. Il eut la sensation de tenir dans sa main son long effort d'une année. Oui, les privations, les soucis, les matins et les soirs accablants, cela ne pesait rien, ne comptait pas au prix de cette joie.

D'après Emile MOSELLY, Joson Meunier, Albin Michel.

Exploitation du récit.1. Pourquoi Joson Meunier est-il si fier d'assister à la distribution des prix?Qui est le plus heureux à votre avis ? Le papa ou son fils ? (Tous les deux le sont à

leur façon.)2. Seriez-vous heureux d'être à la place de Maurice et de voir la joie de votre papa et

de votre maman ? Mais avez-vous toujours fait ce qu'il fallait pour cela ? Que vous promettez-vous de faire l'an prochain ?

3. Les prix sont la récompense du travail de toute l'année. Attendrez-vous la rentrée pour vous préparer à les mériter ?

Résolution.En vacances comme en classe, j'écouterai mes parents et mon maître et je

m'efforcerai de devenir meilleur.

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