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La Morale monastique du XIe au XVIe siècle by F. VandenbrouckeReview by: G. L. B.Archives de sociologie des religions, 13e Année, No. 25 (Jan. - Jun., 1968), pp. 230-231Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30130263 .
Accessed: 13/06/2014 07:37
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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS
(p. 11). Nulle situation humaine n'est libre d'4quivoque... seul le saint regoit la grAce d'exprimer parfaitement sa foi, de la couler exactement dans sa situation A lui , (p. 14-15). L'A. a voulu que son projet s'adosse A ce mur : ( Une 6glise de Naples et une de Chicago peu- vent Stre 6galement combles un dimanche d'6td. Toutes deux suivent la m~me liturgie. Pourtant leurs atmospheres sont bien dis- tinctes... Le livre que je pr~sente traite de certains de ces problbmes d'atmosphere ~.
Assomptioniste frangais, fix6 aux Etats-Unis depuiis 1952, c'est-A-dire la fagon dont il a compris peu A peu ce pays et son catholicisme qu'il s'essaie. Du vocu done, mais qui n'est pas pure intuition, simples impressions, ni non plus histoire r~f~renc~e, sociologie chiffr~e: les observations d'un homme qui a regard6, sympathis6, lu et r~fl~chi, dans sa situation d'homme du dehors et du dedans. Et une certaine crainte ou de la sociologie ou de ceux qui la craignent quand elle s'intbresse A la religion. E. P.
224 TILLY (Charles). The Vendee. A Sociological Analysis of the Counterrevolution of 1793. New York, John Wiley and Sons Inc., 1967, 373 p.
Voici la publication en livre de poche d'un ouvrage paru trois ans plus t6t, qui reprenait, profond~ment remanibe, une dissertation inbdite consacr6e A l'arribre-plan social de la r6volte de 1793 dans l'Anjou meridional. L'A. entend par lA une region fort contrastbe qui comprend, d'une part le Saumurois rtpublicain, d'autre part les Mauges contre-r~volutionnaires. Il offre bien plus qu'une solide monographie, par son souci constant de confronter ses analyses avec d'autres r6gions de la France de l'Ouest, et de relier le pass6 au present. L'A. 6voque tour A tour la place des villes, la vie du monde rural, la crise r~volutionnaire, enfin la contre-rtvolution. Un int6ressant chapitre est consacrb A l'Eglise dans la Rlvo- lution. On notera les incidences de la crise de l'industrie textile des Mauges sur la contre- revolution, et le r6le des tisserands parmi les partisans de la contre-r~volution, observation qui infirme l'image traditionnelle. Cet ouvrage tient une place honorable parmi les travaux r~cents, tels ceux de P. Bois et M. Faucheux, qui ont renouvel6 notre connaissance de la France de l'Ouest pendant la Revolution.
J.M.M.
225 TRADUCTION OECUM]ANIQUE DE LA BIBLE.
Epitre de Saint Paul aux Romains. Paris, L'Alliance biblique universelle et Editions du Cerf, 1967, 110 p.
On n'aurait ici nulle raison particulibre de signaler ce volume s'il n'6tait le premier d'une entreprise dont la port~e est considerable. Celle-ci est d'abord un effet: on y voit com- ment la conversation oecum~nique a trouvb pour s'engagerun terrain concret sur lequel sont appel~s A collaborer une centaine d'ex~ghtes francophones, catholiques, protestants et orthodoxes. On ne les eft pas trouv~s voici cinquante ans. En second lieu, elle est une experience: elle obligeait A examiner dans un travail m~thodique oh se trouvent les obsta- cles A une traduction commune et s'ils sont insurmontables ou non. L'Epitre aux Romains 6tait le test par excellence: l'exp~rience a r~v6l1 que, si des options confessionnelles existent, d le plus souvent celles-ci n'ont plus leur origine dans la fagon de traduire, ni m~me, sauf de rares exceptions, dans la comprehension du sens imm~diat de tel ou tel verset
, (p. 16) ;
et que ces options ne constituaient pas ( un obstacle insurmontable, m~me pour une annotation commune n (p. 17): le volume, de fait, ne contient aucune double note. En troi- sibme lieu, c'est une action, qui va, pour sa part, contribuer A modifier les rapports entre Eglises chratiennes et entre leurs fiddles: A ce propos, on apprend qu'une quarantaine de traductions interconfessionnelles sont en cours
pr~sentement dans le monde.
E. P.
226 ULLMANN (Walter).
Papst und Kbnig. Grundlagen des Papsttums. Salzbourg-Munich, Anton Pustet, 1966, 82 p.
L'A. constate le synchronisme de la Vulgate, de la plus ancienne d6cr~tale, de la rbserve des causes majeures, enfin de l'introduction du concept de principatus dans la langue eccltsiastique. Indignus haeres beati Petri, Loon Ier marque bien sa filiation apostolique, et ainsi sa souverainetb de droit divin. L'6p~e n'est remise aux rois que pour d~fendre l'Eglise et la justice.
G.L.B.
227 VANDENBROUCKE (F.).
La Morale monastique du XIe au XVIe si~cle. Louvain-Lille, Nauwelaerts, 1966, 209 p. (Analecta mediaevalia Namurcensia, 20).
Si la morale monastique, qui est avant tout orient~e par le souci de la perfection d'une vie sapar~e du monde et tendue vers l'Au-delA, n'a gulre de rapport evident avec la sociologie, l'ouvrage que nous adresse dom Vanden-
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BULLETINS DES OUVRAGES
broucke laisse entrevoir cependant plus d'une action des soci~tbs religieuses et civiles sur les moines moralistes, qui, en Cchange, leur rendent le service de quelques r6flexions.
La renaissance de leur science au XIIe si~cle doit quelques 6lments , l'int~gration d'idbes venant du paganisme et conciliables avec l'enseignement de l'Evangile et de
l'Eglise,. Conrad d'Hirsau en est le meilleur t~moin. A l'int~rieur m&me du monastbre se posent
des questions morales d'ordre sociologique: conflit entre les pr~ceptes du supbrieur et ceux de la conscience, devoir des abb~s de d~missionner quand le bien de la communaut l'exige; option pour le salut, entre cnobi- tisme et br~mitisme.
Dans la soci~t6 civile, c'est surtout le mariage que l'on traite, consid&rb par Pierre Damien comme une nicessit6 mais comme source de souillure; par Adam de Perseigne, beaucoup plus modern, mais tout de m~me mrfiant.
Plusieurs auteurs ont discut6 les rapports entre l'Eglise et les pouvoirs publics: qu'il suffise de nommer saint Bernard et Othon de Freising. Et les rapports entre les hommes, comme Alfred de Rievaulx; voire des pros- pectives qui ne furent pas sans impressionner le SiUcle, comme Joachim de Flore.
En rbalitb, il y a, non point une morale monastique, mais des apergus de quelques moines savants sur quelques problkmes qui intbressent ? la fois morale et sociologie.
G.L.B.
228 VAN GRONINGEN (G.).
First Century Gnosticism. Its Origin and Motifs. Leyde, E.J. Brill, 1967, 209 p.
Le gnosticisme est un ph6nomhne d'une importance capitale, non seulement pour I'histoire du christianisme, mais pour la comprehension des mentalit~s religieuses de I'antiquitb et de la penste juive, grecque et chretienne. Courant issu de l'apocalyptique juive, r~pandu g la faveur de la Diaspora, influence, mais bien moins que ne le croyait Harnack, par la philosophie grecque, trbs certainement, pour une bonne part par le dualisme iranien, le gnosticisme apparait comme un syncritisme philosophico-religieux, atteignant, selon la belle formule de Quispel, le niveau d'une Welt-Religion. Avec beaucoup de clart6 et de bon sens, I'A. rappelle les diverses theories sur I'origine de ce courant de pens~e : son information est puisbe aux meilleures sources et on le sent pris par son sujet. Mais cet ouvrage est plus qu'une simple et utile mise au point sur le gnosticisme du premier silcle. L'A. entend demontrer que le
motif fondamental de cette gnose est une vision scientifique de l'homme et du cosmos et que par ls il se rattache fonciErement ? la culture hellhnique, mais aussi aux religions paiennes imbues de pratiques rituelles quasi scientifiques (les mages hellbnists de Bidez- Cumont par ex.). Mais parce que ce gnosti- cisme est aussi une rlflexion sur le cosmos, il apparait comme un courant d'idbes religieuses et est fortement attire par le judbo-christia- nisme. Avec raison l'A. montre combien cette gnose est bltie sur des concepts philosophiques rbemploybs tout B fait librement, avec parfois une autre acception. Dans cette analyse des structures du monde gnostique, j'aurais personnellement insist6 plus sur ce ph(nombne, si curieux C bien des Cgards, de creation mythi- que, qui apparait dis le Ier sidcle, pour s'6pa- nouir dans la gnose valentinienne. En d~fi- nitive l'A. accepterait de parler plus volontiers d'un (( esprit a gnostique, d'une ( atmosphbre , intellectuelle que d'une religion (p. 168). Quoi qu'il en soit, il est certain que le gnosti- cisme a permis au christianisme de pr~ciser sa propre vision du monde, de d~finir exacte- ment une sot(riologie et surtout une eschato- logie particulibres, en des termes intellectuel- lement plus exacts et plus pricis. Des appen- dices fournissent de pr~cieux renseignements sur la nature du monde, et l'anthropologie, de divers systhmes gnostiques.
M. M.
229
Vaudois languedociens et Pauvres catho- liques. Toulouse, Privat, 1967, 307 p.
DeuxiEme a Cahier de Fanjeaux (Arch., 22, no 226), reproduisant les conferences donn~es is la IIe Session d'histoire religieuse du Midi de la France (1966). Treize contribu- tions de huit auteurs dessinent, pour le grand public cultiv6, le visage de la vald~sie m~di~vale. La probl~matique est confessionnelle; la sociologie tenue i distance respectable. Pour- tant quelques notes de C.M. Higounet, sur a le milieu social et 6conomique languedocien vers 1200 e, apportent des replres pour ce que pourrait $tre une interpretation sociologique. La contribution de K.V. Selge, e Caractbristi- ques du premier mouvement vaudois et crises au cours de son extension e, mbrite mention. L'A. voit la sp~cificit6 du vald~sisme dans l'exhortatio ad pcenitentiam, et non dans la pauvret6. Dbs avant la separation d'avec l'Eglise catholique, les vaudois ont pratiqu6 la confession et l'Eucharistie, sans ministre ordonnt, tant 6tait grande la d~saffection vis-i-vis du clerg6. Ces remarques font rebondir la question de la confession aux laics et de la
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