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La méthodologie d’évaluation participative des parcours Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso Auteurs : A. Kiema, R. Bayala, H. R. Ouedraogo, T. G. Bambara, J. Somda, C. Honadia-Kambou, B. Masumbuko, J. Davies, C. Ogali, V. Onyango PROGRAMME AFRIQUE CENTRALE ET OCCIDENTALE - BUREAU DU BURKINA FASO Organisation des Nations Unies Pour l’alimentation et l’agriculture

La méthodologie d’évaluation participative des parcours

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Page 1: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso1

La méthodologie d’évaluation participativedes parcoursApplication dans les communes de Mogtedo etBoudry au Burkina FasoAuteurs : A. Kiema, R. Bayala, H. R. Ouedraogo, T. G. Bambara, J. Somda,C. Honadia-Kambou, B. Masumbuko, J. Davies, C. Ogali, V. Onyango

PROGRAMME AFRIQUE CENTRALE ET OCCIDENTALE - BUREAU DU BURKINA FASO

Organisation des Nations UniesPour l’alimentationet l’agriculture

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- Biodiversity and the Great Green Wall: managing nature for sustainable development in the Sahel -

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso3

La méthodologie d’évaluation participativedes parcoursApplication dans les communes de Mogtedo etBoudry au Burkina FasoAuteurs : A. Kiema, R. Bayala, H. R. Ouedraogo, T. G. Bambara, J. Somda,C. Honadia-Kambou, B. Masumbuko, J. Davies, C. Ogali, V. Onyango

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La terminologie géographique employée dans cet ouvrage, de même que sa présentation, ne sont en aucunemanière l’expression d’une opinion quelconque de la part de l’UICN sur le statut juridique ou l’autorité dequelque pays, territoire ou région que ce soit, ou sur la délimitation de ses frontières.

Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’UICN.

L’UICN remercie ses partenaires et collaborateurs pour leur précieux support et tout particulièrement l’Institutde l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) du Burkina Faso, l'Observateur National duDéveloppement Durable (ONDD) du Burkina Faso), le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques(MRAH) du Burkina Faso, l’UICN au Burkina Faso & au Kenya et la FAO en Italie.

Publié par : UICN - Bureau du Burkina Faso

Droits d’auteur : © 2021 UICN, Union internationale pour la conservation de la nature et de sesRessources

La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notammentéducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du [des] détenteur[s]des droits d’auteur à condition que la source soit dûment citée.

La reproduction de cette publication à des fins commerciales, notamment en vuede la vente, est interdite sans autorisation écrite préalable du [des] détenteur[s]des droits d’auteur.

Citation : UICN - Bureau du Burkina Faso (2021). La méthodologie d’évaluation participativedes parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au BurkinaFaso. Ouagadougou, Burkina Faso : UICN - Bureau du Burkina Faso. 28 pp

Crédits photos : Couverture et intérieur : © UICN

Mise en page : R. Pilwanga

Disponible auprès de : Bureau UICN Burkina FasoProgramme Afrique Centrale et Occidentale (PACO)01 B.P : 3133 Ouagadougou 01Tél : +226 25 31 31 54E-mail : [email protected] www.iucn.org/paco www.iucn.org/resources/publications

Page 5: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso5

Listes des tableaux et figures............................................................................................................6

Sigles et abréviations.........................................................................................................................7

Résumé exécutif................................................................................................................................8

1. Introduction.................................................................................................................................9

2. Revue des méthodologies d’évaluation des pâturages au Burkina Faso..................................11

3. Présentation du projet d’évaluation participative des parcours...................................................13

4. Matériels et méthodes d’évaluation participative des terres de parcours et pâturages.............14La zone d’étude........................................................................................................................14Méthode de collecte et d’analyse participatives des données.................................................15

5. Résultats et discussion...............................................................................................................17Développement de partenariat et identification du paysage....................................................17La situation de référence biophysique et socioéconomique.....................................................17Cartographie participative du paysage et sélection des indicateurs.......................................18Le renforcement des capacités de l’équipe de l’évaluation.....................................................20Etat actuel, facteurs et causes de dégradation des parcours..................................................21

6. Conclusion et implication pour les politiques.............................................................................24

Bibliographie..................................................................................................................................25

Table des matières

Page 6: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

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Tableau 1 : Indicateurs socioéconomiques et biophysiques pertinents pour l’évaluationparticipative des parcours....................................................................................................20

Tableau 2 : Fréquence d’utilisation des unités écologiques dans le paysage de Mogtedo et Boudry (% stations d’observations, sauf indication contraire)..............................................21

Tableau 3 : Caractéristique des sols dans la unités écologiques du paysage (% stations d’observation, sauf indication contraire).............................................................22

Tableau 4 : Niveau de dégradation par les supports techniques et les appréciationsdes communautés................................................................................................................23

Figure 1 : Carte de localisation des zones pastorales et des sites d'investigation...............................14

Figure 2 : Résumé de la méthodologie d’évaluation participative des parcours....................................15

Figure 3 : Carte d’occupation des terres dans le paysage de Mogtedo et Boudry............................18

Figure 4 : Carte participative du paysage de Mogtedo et Boudry........................................................19

Figure 5 : Localisation des quatorze stations d’évaluation participative sur la carte participative.........19

Figure 6 : Distance moyenne des unités écologiques par rapport aux sources d’eau dans le paysage....................................................................................................................21

Figure 7 : Carte d’état de santé des terres de parcours dans le paysage de Mogtedo et Boudry................................................................................................................................22

Liste des figures

Liste des tableaux

Page 7: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

AVV : Aménagement de la Vallée des Voltas

CNULCD : Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désersitification

CVD : Comité villageois de développement

DGEAP : Direction Générale des espaces et aménagements pastoraux

DGRE : Direction Générale des Ressources en Eau

DT : Dégradation des terres

EU : Etats Unis

FAO : Food and Agriculture Organisation of the United Nations (Organisationdes Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture)

FEM : Fonds pour l'environnement mondial

GDT : Gestion durable des terres

MAE : Ministère de l’Agriculture et de l'Elevage

MS : Matière sèche

PIB : Produit intérieur brut

UICN : Union internationale pour la conservation de la nature

Sigles et abréviations

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso7

Page 8: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

Le pastoralisme est l’une des plus anciennesformes d’activité agricole et les éleveurspastoraux maintiennent diverses cultures,

des adaptations écologiques, et la flexibilité dessystèmes de gestion. Au Burkina Faso, environ75 % du bétail est élevé selon le mode nomade ettranshumant, national ou transfrontalier. Lepastoralisme apparaît comme la principale activitéde valorisation durable d’une végétation naturellefragile et irrégulière. Mais, il est confronté à unedégradation continue des parcours et pâturage,occasionnant des pertes de productivité animale.Les efforts consentis pour le suivi des ressourcespastorales et leur gestion durable n’ont pasencore réussi à inverser les tendances dedégradation des ressources pastorales. Il estapparu important de rechercher d’autres voies etmoyens pour sauver les parcours et partant leséleveurs, notamment les pasteurs.

Le projet «Evaluation participative des parcourset pâturages» financé par le Fonds pourl'environnement mondial (FEM) est mis en œuvrepar la FAO et Exécuté par l’Union internationalepour la conservation de la nature (UICN) encollaboration avec les ministères en charge del’élevage dans cinq pays (Burkina Faso, le Kenya,le Kirghizistan, le Niger et l’Uruguay). Il vise àrenforcer la capacité des acteurs locaux etnationaux dans les zones pastorales comprenantdes pâturages et des parcours pour évaluer ladégradation des terres (DT) et prendre desdécisions éclairées pour promouvoir une gestiondurable des terres (GDT) de manière à préserverla diversité des biens et services écosystémiquesdes parcours et des pâturages. Le projet a ainsidéveloppé une méthodologie qui permetd’évaluer la santé des parcours avec toutes lesparties prenantes en combinant les informationsscientifiques et celles issues des communautéslocales.

La méthodologie d’évaluation participative a ététestée au Burkina Faso dans les communes deMogtedo et Boudry en étroite collaboration avecla Direction Générale des Espaces etAménagements pastoraux du Ministère encharge de l’élevage. Elle a procédé par (1) laconstitution de partenariat avec les parties

prenantes, (2) l’identification du paysage àévaluer, (3) la collecte de données secondairessur les indicateurs socioéconomique etbiophysiques du paysage, (4) l’évaluation àgrande échelle par télédétection, (5) lacartographie participative du paysage, (6) lasélection participative des indicateurs à évaluer,(7) la constitution et le renforcement descapacités de l’équipe d’évaluation et (8) lacollecte et (9) l’analyse des données collectéesdans le paysage.

Les résultats de l’évaluation participative ontmontré que les principales unités de parcours etpâturages de la zone sont les terres de culture,les forêts galeries, les savanes arborées etarbustives, les sols nus. D’une façon générale, lesterres sont de plus en plus dégradées, lessources d’eaux de plus en plus éloignées, lesespèces dévalorisantes des pâturages (Hyptissuavelens, Borreria sp, etc.) sont de plus en plusprésentes. Ainsi, l’évaluation participative aévalué à 75% les terres sont dégradées dans lepaysage de Mogtebo et Boudry. L’application dela technique de télédétection a rapporté 88% deterres dégradées. La différence est certainementliée à la prise en compte des objectifs deproduction dans l’évaluation participative, alorsque l’évaluation par télédétection est uniquementbasée sur la végétation.

L’expérience de l’évaluation participative suggèreque l’utilisation des indicateurs d’évaluation parles acteurs directs de gestion des pâturagesprésente plusieurs avantages tels que (i)l’harmonisation des données issues de latélédétection avec l’évaluation participative, (ii)l’appropriation par les usagers de la situation desanté de leurs pâturages, (iii) l’aide efficace à ladécision pour la planification des actionsd’aménagement et de gestion locale despâturages qui tienne compte des objectifs deproduction des terres, (v) un complément efficacepour le suivi et l’évaluation des pâturages auxéchelles locale, provinciale, régionale etnationale.

Mots clés : Evaluation participative, télédétection,parcours, dégradation, Burkina Faso

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso8

Résumé exécutif

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Contexte des terres de parcours et pâturages

Les prairies et les pâturages couvrent environ30% de la surface de la terre et 70% des terresagricoles dans le monde. Plus d’un milliard depersonnes dépendent de l’élevage et les moyensd’existence de 70% des 880 millions de pauvresen milieu rural avec moins de 1 dollar EU par jourdépendent, en partie du moins, de l’élevage1 . EnAfrique, 40 pourcent des terres est consacré aupastoralisme2 . Au Burkina Faso, le pastoralismeconstitue une des pratiques d’élevage la plusrépandue. Les conditions socio-économiques,climatiques et géographiques font du BurkinaFaso l’un des pays parmi les plus vulnérables auxchangements climatiques3, en particulier à larareté de l’eau et aux sécheresses.

L’élevage au Burkina Faso joue un rôle clé dansl’économie et est essentiel dans la lutte contre lapauvreté. Il contribue à environ 18% du PIB dupays et représente 26% des exportations totalesdu pays, ce qui en fait le troisième revenu deséchanges internationaux après l’or et le coton4.Par ailleurs, le pastoralisme contribue au secteuragricole à travers la production de fumier.

Dépendant de la santé des parcours etpâturages, le pastoralisme est de plus en plusconfronté à la dégradation continue des terres.Les terres de parcours et pâturages fournissentdes services écosystémiques essentiels auxcommunautés locales, en particulier aux 80% dela population rurale du Burkina Faso qui dépendfortement de l'agriculture et de l'élevage pour leursubsistance. Cependant, environ 34% des terresau Burkina Faso, principalement des zones depâturage, se sont détériorées du fait de facteursanthropiques, au rythme de 105 000 à 250 000hectares par an, tandis que 74% des zonesarides et semi-arides sont touchées par ladésertification ou la dégradation des sols (Kiema,2015 ; DGEAP, 2018).

Les terres dégradées sont coûteuses à récupéreret, si elles sont gravement dégradées, elles risquentde ne plus fournir les services écosystémiquesessentiels. Le Burkina Faso enregistre la plus fortedégradation en Afrique de l’Ouest, avec 40% deterres dégradées (Hiernaux P., Noël Le Houérou,2006 ; Kiema, 2008). Cela se traduit ces dernièresdécennies par une perte de 25 à 50% de capacitéde production, aussi bien des terres arables quedes pâturages, qui sont essentiels pourl'alimentation, l'eau et la qualité de l'air.

Les facteurs imputables à ce niveau élevé dedégradation des terres sont entre autres,l’augmentation du cheptel et de la populationhumaine, la récurrence accrue des annéessèches, les sécheresses prolongées et ladistorsion des droits fonciers, qui contribuent auxpratiques défavorables entraînant la dégradationdes terres. Les indicateurs biophysiques et socio-économiques essentiels utilisés pour apprécier lasanté des parcours et pâturage relèvent pour laplupart de la recherche scientifique, avec unefiable prise en compte des objectifs de productiondes éleveurs. Une situation qui peut conduire àune surévaluation ou à une sous-évaluation del’état de santé des parcours et pâturage.

Par ailleurs, le dispositif national de suivi desressources pastorales s’il permet l’identificationd’actions d’urgence sur le disponible fourrager, nepermet pas de traiter des actions de moyens à longterme pour l’augmentation et le maintien de laproduction primaire des terres de parcours etpâturage.

C’est dans ce contexte que le projet global«Évaluation participative de la dégradation desterres et de la gestion durable des terres dans lespâturages et les systèmes pastoraux» a été initiépar l’Union internationale pour la conservation dela nature (UICN) et l’Organisation des NationsUnies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

1. Introduction

1 Banque mondiale. 2007a. Indicateurs mondiaux du développement. Washington D.C2 IRIN. 2007. Africa: Can pastoralism survive in the 21st century? Réseaux d’information régionaux intégrés de l’ONU.3 Banque mondiale. Note du pays sur la gestion des risques de catastrophes et sur l’adaptation au changement climatique au Burkina Faso. Accessible ici: https://www.gfdrr.org/sites/gfdrr.org/files/documents/Country_Program_Burkina_Faso.pdf (daté du 03/12/14)4 Gouvernement du Burkina Faso. 2010. PAPISE 2010-2015

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso10

Ce projet implémenté dans cinq pays (Burkina Faso,Kenya, Kirghizistan, Niger et Uruguay) vise àconcevoir et à tester une méthodologie participatived'évaluation des pâturages et des parcours dansces pays.

Le projet va au-delà des approches classiquesqui consistent à évaluer la santé des terres sur labase des trois indicateurs de la CNULCD ou des17 indicateurs de santé des parcours. Il s’intègredans une approche globale combinant lesconnaissances locales et scientifiques pourévaluer le potentiel des terres de parcours.Ce dernier désigne la capacité de production desservices écosystémiques, de résistance à ladégradation et de résilience aux perturbationsdes parcours.

Le présent rapport d’évaluation participative dela dégradation des parcours des communes deMogtedo et de Boudry vise à :

- (i) identifier les indicateurs locaux dedégradation des parcours des communesde Mogtedo et de Boudry ;

- (ii) réaliser une cartographie participativedes parcours de la zone ;

- (iii) évaluer les parcours de la zone sur labase des indicateurs locaux et des outilsde SIG et télédétection ;

- (iv) comparer et contraster les résultats del’évaluation sur la base des indicateurslocaux et ceux de la télédétection.

Cartographie participative de la zone de Mogtedo et Boudray (2020)

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso11

Au Burkina Faso, les ressources pastoralesfont l’objet de suivi annuel par le Ministère encharge des ressources animales. Le

dispositif comprend des sites d’observation,échantillonnés de façon à concentrer le suivi etl’évaluation des ressources fourragères sur dessites représentatifs de la diversité des zones agro-écologiques du pays. La démarche pour le choixdes sites tient compte des critères suivants : (i)identification des zones homogènes à partir ducroisement de plusieurs cartes thématiques, (ii)répartition du nombre de sites potentiels selon lepoids de chacune des zones homogènes identifiéeen termes de superficies et de production, (iii) lemode d’utilisation des terres et (iv) l’accessibilitédes sites.

La méthodologie utilisée par le Ministère encharge des ressources animales pour la collectedes données de la biomasse comprend :

• Inventaire des herbacées : L’inventaire desherbacées est effectué par la méthode despoints quadrats (Daget & Godron, 1982 ;Daget & Poissonet, 1971) au moment dumaximum de phytomasse, c’est-à-direquand la végétation herbacée est au stadefin floraison-début fructification. Surchaque site, un ruban de 200 m de long,tenu par deux piquets fixés au sol, estplacé horizontalement à la surface du tapisherbacé ou en son sein. Les lectures sontfaites d’un bout à l’autre du ruban. Tous les2 m, les espèces en contact avec la tigemétallique sont inventoriées, chacuneétant comptée une seule fois par point delecture (Boudet, 1991). L’opération estrépétée en fonction des différents faciès.

• Inventaire des ligneux : L’inventairesystématique de tous les ligneux est réaliséau niveau des placettes carrées de2500 m² (50 m x 50 m) dans le domainesoudanien et de 10 000m² (1 00m x 100 m)

dans le domaine sahélien implantées en unemplacement représentatif du faciès :1 placette par faciès au niveau de chaquesite.

• Estimation de la biomasse de herbacées :L’estimation de la production primaire desherbacés a été réalisée par la méthode dela récolte intégrale de Grouzis (1988), etFournier (1991). Pour ce faire, un transectde 700 m (domaine soudanien) ou 1 400 m(domaine sahélien) a été effectué sur l’unedes diagonales du site. Ainsi sur chaque23 m ou 45 m (suivant la longueur dutransect sur la diagonale de l’aireminimale), la biomasse herbacée a étéévaluée à l’aide d’un carré de rendement(1m²). L’herbe à l’intérieur du carré a étéfauchée et pesée. Sur chaque site, 30carrés de rendement ont été posés. Deuxéchantillons de 250 g ont été prélevés surchaque site puis séchés pour évaluer laquantité de matière sèche.

• Estimation de la biomasse des ligneux :Pour l’estimation de la biomasse foliairedes ligneux, c’est la méthode de la plantede référence qui a été utilisée (MAE duNiger cité par Garba, 2017). Dans chaqueplacette, les différentes espèces ligneusessont identifiées et dénombrées. Ensuitel’arbre test par espèce est déterminé et enfonction de sa densité foliaire parestimation visuelle, le 1/10ème, ou le 1/20ème,ou encore le 1/100ème etc. des feuilles deson houppier est prélevé et pesé. Le poidsobtenu est rapporté à l’ensemble de labiomasse foliaire de l’arbre test de l’espèceet à l’ensemble des arbres de l’espèceselon le nombre de fois que l’arbre test estreprésenté. Enfin, ces feuilles sont séchéeset pesées pour déterminer la quantité dematière sèche. L’opération est répétée auniveau de chaque placette.

2. Revue des méthodologiesd’évaluation des pâturages auBurkina Faso

Page 12: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

• Estimation de la biomasse des résidus derécolte : Il s’agit essentiellement des paillesde céréales et des fanes de légumineuses.La biomasse des cultures des champs estcalculée selon les ratios paille/grain utiliséspar IEPC (2005). Ces estimations sontfaites sur la base des données de laproduction des cultures du Ministère encharge de l’agriculture, auxquelles onapplique des coefficients de conversionpour obtenir la biomasse.

• Estimation de la biomasse des culturesfourragères : Pour les cultures fourragèresun dispositif de suivi et évaluation a été misen place. Pour cette année, les activités desuivi évaluation ont permis d’obtenir dessuperficies emblavées à partir d’unéchantillon de producteur. Sur la base dela superficie moyenne par producteur et derendement par hectare par spéculation, lesquantités prévisionnelles du fourragecultivé a été estimée.

Les agrégats du bilan fourrager sont constituésde la biomasse des espaces de parcours(herbacées et ligneux) ; des sous-produitsagricoles (pailles de céréales et fanes delégumineuses) ; et des cultures fourragères.Ainsi, le disponible fourrager de toute la zone :la quantité de fourrage consommable par lebétail sur un pâturage donné au cours d’uneannée. Des pertes peuvent être dues à l’activitédes insectes (termites, sauterelles, etc.), aux

feux de brousse, au piétinement (Breman et DeRidder, 1991). Avec les statistiques du bétailfournis par la DGESS, il est alors possibled’estimer le besoin en quantité de matièresèche sur huit (08) mois à partir de novembrepour chaque entité administrative (région etprovince) grâce à des coefficients deconversion. Le bilan fourrager est la différenceentre le disponible fourrager accessible aubétail et le besoin du bétail en fourrage durantune période donnée.

Ce dispositif de suivi des ressources pastoralespermet ainsi d’établir une carte des déficitsfourragers pour prendre des mesures à courtterme pour permettre au bétail de disposer desaliments pour le reste de l’année. Ainsi, leMinistère en charge des ressources disposed’information pour assurer une alimentationadéquate du bétail chaque année. Toutefois,ces informations ne permettent pas d’avoir desdonnées sur la santé animales des parcours quidéterminent la productivité primaire.

Pourtant, une bonne connaissance de l’état desanté des parcours et pâturages permettrait desavoir si l’excédent ou le déficit fourrager est dûà une dégradation des terres ou à une situationconjoncturelle. Si un déficit conjoncturel peutêtre géré par une action d’urgence, un déficitfourrage dû à la dégradation des terres deparcours a besoin d’action de moyen à courtpour leur restauration et leur gestion durable.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso12

Page 13: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

Le projet «Évaluation participative de ladégradation des terres et de la gestiondurable des terres dans les prairies et les

zones pastorales» vise à concevoir et à tester uneméthodologie participative d'évaluation despâturages et des prairies dans cinq pays pilotes :Burkina Faso, Kenya, Kirghizistan, Niger etUruguay. Le projet est financé par le Fonds pourl'environnement mondial (FEM), mis en œuvre parl'Organisation des Nations Unies pourl'alimentation et l'agriculture (FAO) et exécuté parl'Union internationale pour la conservation de lanature (UICN).

L'objectif du projet PRAGA est de renforcer lacapacité des acteurs locaux et nationaux dansles zones pastorales et agropastoralescomprenant des prairies et des pâturages àévaluer la dégradation des terres et à prendredes décisions éclairées pour promouvoir lagestion durable des terres (GDT) d'une manièrequi préserve les divers biens et services desécosystèmes fournis par les pâturages et lesprairies.

Le projet travaille avec des partenairesnationaux dans chaque pays pilote, notammentle Département d'État de l'élevage au Kenya, leministère de l'agriculture et de l'élevage auNiger, le ministère de l'agriculture et le ministèredu logement, de l'environnement et del'aménagement du territoire en Uruguay, laDirection de la gestion des ressourcespastorales au Burkina Faso et le ministère del'agriculture et de l'aménagement du territoireau Kirghizstan.

L’objectif de l’évaluation participative des terresde parcours et pâturages est de combiner lesconnaissances locales et scientifiques pourapprécier le potentiel des terres de parcours. Cedernier est défini comme étant la capacité desterres à continuer à fournir les services et lesproduits écosystémiques pour des différentsacteurs. Les acteurs locaux comme les éleveurssont généralement intéressés à la qualité et à laquantité du fourrage produit pour nourrir lesanimaux. Les agriculteurs sont surtout intéressésà la conservation des sols et des bassinsversants. Les Etats sont concernés par la sécuritéalimentaire durable. Au niveau international, c’estsurtout la biodiversité, la lutte contre ladésertification, l’atténuation du changementclimatique qui sont les plus vues en conformitéavec les conventions internationales en particuliercelles de Rio (1992).

Le choix des outils d’évaluation doit tenir comptedes objectifs de la diversité des acteurs et lamultifonctionnalité des terres. Divers outilsholistiques d’évaluation intégrant les connaissancesscientifiques et locales, et tenant compte de ladiversité des acteurs, ont été développés(Whisenant, 1999 ; Tongway & Hindley, 2004 ;Herrick et al., 2005 ; Riginos & Herrick, 2010). Outrela biodiversité et la production primaire, ces outilsont la particularité d’évaluer les processusécologiques dont dépend la résilience desécosystèmes. L’intérêt des outils holistiques dans lesuivi et l’évaluation des parcours a été largementdiscuté dans lesdits protocoles. Ils sont simples,rapides, répétables, peu coûteux et compatiblesavec les appréciations des communautés locales.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso13

3. Présentation du projetd’évaluation participativedes parcours

Page 14: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

La zone d’étude

La zone d’investigation retenue pour l’évaluationse situe en zone soudanienne dans la région duPlateau Central du Burkina Faso. Elle couvre lepaysage des communes de Mogtédo et deBoudry. Ces deux communes disposent chacuned’une zone pastorale. Il s’agit des zones deGadghin et Mankarga pour respectivementMogtédo et Boudry (Figure 1).

Le choix de la zone d’application a été fait sur labase de la disponibilité des terres de pâtures et deparcours, l’importance de l’activité agropastorale etla pression anthropique sur les ressourcesnaturelles.

Les terres de cette zone sont dans une transitionqui offre une bonne opportunité pour ladescription et le suivi des indicateurs. A celas’ajoute, le niveau de sécurité de la zone quipermet un déploiement de l’équipe d’évaluationsur le terrain ; ce qui n’est présentement pas lecas dans beaucoup d’autres régions du BurkinaFaso (Sahel, Est, Centre Nord, Nord).

La commune de Mogtédo est composée de 25villages répartis en trois groupes ou grappes suivantles Aménagements des Vallées des Voltas (AVV). Lacommune de Boudry compte quant à elle plus de69 villages. L’ensemble de ces villages abritent11 934 ménages pour une population de 80 027habitants. La zone d’étude comprend donc à la foisles communes de Mogtédo et de Boudry.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso14

4. Matériels et méthodesd’évaluation participative desterres de parcours et pâturages

Source : Nos observations de 2019

Figure 1 : Carte de localisation des zones pastorales et des sites d'investigation

Page 15: La méthodologie d’évaluation participative des parcours

La zone pastorale de Gadghin est comprise entreles latitudes 12° 07’ et 12° 14’ Nord, et leslongitudes 00° 56’ et 01° 02’ Ouest. Elle a étédélimitée par un arrêté conjoint N° 2000/33MRA/AGRI/MEE/MEF/MATS/MEM/MIHU du 21 072000, qui entérine et institue l’existence de la zoneavec une superficie de 6 000 ha et sescoordonnées géographiques. Sur le terrain la zonepastorale est limitée par les villages Mogtédo V6au Nord, au Sud Bomboré, à l’Est par Mogtédo V3et V5 et à l’Ouest par Rapadama V7, V8 et V9.

La zone pastorale (ZP) de Mankarga V7 a étédélimitée par un arrêté conjoint N° 2000/36MRA/AGRI/MEE/MEF/MATS/MEM/MIHU sur 6 270ha située entre les latitudes 11° 59’ et 12° 06°Nord et les longitudes 00°53’ et 00° 59’ Ouest. Lamatérialisation de la zone pastorale de MankargaV7 est faite sur le terrain tout comme celle de

Gadghin par des balises. Elle est limité au Nordpar le cours d’eau Manou qui est un bras deBomboré, au Sud par le fleuve Nakambé, à l’Estpar Mankarga V4 et V5 et à l’Ouest par Bomboré.Malgré l’existence de ces décrets conjoints, lerisque de conflits entre les éleveurs etagriculteurs est présent (PNGT2 / BGB MéridienSarl, 2013).

Méthode de collecte et d’analyse participativesdes données

La méthodologie d’évaluation participativedes parcours et pâturages s’est inspirée des5 phases décrites dans le document deméthodologie par FAO/UICN (2019). Les cinqphases ont été déroulées à travers neufétapes (Figure 2).

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso15

1• Développeer des partenariats : appropriation locale et nationale du processus

2• Identi!er le paysage à évaluer

3• Revue de la situation de référence

4• Évaluation à grande échelle et télédétection

5• Cartographie participative du paysage cible

6• Sélection participative des indicateurs

7• Composition et choix de l’équipe d’évaluattion

8• Évaluation sur le terrain

9• Post-évaluation et validation de la gestion des données

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Phase préparatoire

Phase initiale

Phase participative

Phase d’évaluation

Phase d’analyse &d’interprétation

Source : FAO/UICN (2019)

Figure 2 : Résumé de la méthodologie d’évaluation participative des parcours

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Pour réussir une évaluation participative desterres de parcours et pâturages, plusieurs étapessont donc nécessaires. De façon pratique, il s’estagi de développer un partenariat avec les partiesprenantes locales et nationales des terres deparcours et pâturages. Ce partenariat a permisde mettre ensemble des acteurs ayant desintérêts divergents sur les terres de parcours afinde favoriser l’appropriation de la méthodologie etdes résultats qui en découlent. Ensuite, lepaysage à évaluer a été identifié par les acteursdu partenariat mis en place. Puis, une situationde référence a été établie avec l’assistanced’expert afin de collecter des données sur lesindicateurs socioéconomiques et biophysiquesen lien avec les terres de parcours et les activitésqui s’y déroulent. Toujours avec l’assistanced’expert en télédétection, une évaluation àgrande échelle du paysage a été réalisée pourobtenir l’évolution de la situation du couvertvégétal entre deux périodes.

Avant l’évaluation participative, il a été importantde s’assurer que toutes les parties prenantess’accordent sur le paysage et les indicateurs àapprécier sur le terrain. La phase participative quicomprend deux étapes a été conçues pour cefaire. Ainsi, sur la base des résultats des étapespréparatoire et initiale, les parties prenantes ont étéinvités à élaborer une carte participative dupaysage à évaluer. La cartographie participative aété réalisée à l’aide d’un fond de cartetopographique dans l’optique de faciliter la miseen relation des résultats de la télédétection avecceux de l’évaluation participative. La cartographieparticipative a également permis de localiser lessites d’observation de l’état de santé des parcourssur la base de transects définis de façonparticipative. Un nombre limité d’indicateurs a étésélectionnés de façon participative avec lesparties prenantes, y compris les représentants descommunautés locales pour apprécier la santé desparcours.

Une équipe d’évaluateurs a été mise en place etformés sur la technique d’appréciation desindicateurs. Cette équipe était composée desreprésentants des services techniques del’agriculture, de l’élevage et de l’environnement,ainsi que des représentants des communautéslocales. Pour l’évaluation, l’équipe d’évaluateurs sesont déplacés d’un point à l’autre selon lestransects définis. A chaque point, les évaluateurs

ont exprimé leur appréciation de l’état de santédes terres dans les environs avant de s’accordersur la qualité de la terre en tenant compte desindicateurs retenus. Ces données ont enfin étéanalysées en utilisant les fréquences et lacartographie à l’aide des coordonnéesgéographiques des points d’observation. Desphotos ont également été prises à chaque pointd’observation. Les résultats obtenus ont étérestitués et validés au cours d’ateliers organisésau niveaux local et national.

Cette méthodologie a été testé au Burkina Faso etdans les quatre autre pays d’intervenant du projetavec un double objectif : (i) renforcer les capacitésdes parties prenantes sur l’évaluation participativedes parcours afin de contribuer à l’amélioration deleur santé et (ii) permettre de disposer d’une versionfinale de la méthodologie d’évaluation participative.Le test a révélé la pertinence de la méthodologie,mais a également identifié des limites qui méritentd’être considérées dans son application pourmaintenir sa pertinence. Toutefois, ces limites nesont pas intrinsèques à la méthodologie, mais plutôtliée au processus de sa mise en œuvre qui peutcompromettre sa pertinence et la validité desrésultats qui en découlent.

Une des principales limites identifiées concerne letemps nécessaire aux parties prenantes pourcomprendre la place et la valeur ajoutée del’évaluation participative des terres de parcours etpâturages. Etant basé sur un projet à durée trèslimitée, le développement du partenariat a étéréalisé, mais avec des risques d’avoir omis certainsacteurs clés qui ont aussi des intérêts dans lepaysage à évaluer. Pourtant, il est important quetous les usagers actuels et potentiels du paysageparticipent au processus d’évaluation participativedes terres de parcours pour obtenir un consensussur les actions de restauration et de gestiondurable desdites terres. La seconde principalelimite est relative à la compréhension de la positionde la méthodologie d’évaluation participative parrapport aux autres méthodologies utilisées par larecherche pour évaluer des bilans fourragers etréaliser des inventaires de ressources pastorales.Il a fallu que les acteurs comprennent quel'évaluation participative est complémentaire auxméthodologie existantes, en prenant en compte lesobjectifs de production des éleveurs et l’état desanté des terres qui assurent cette productionprimaire.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso16

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5. Résultats et discussions

Développement de partenariat et identificationdu paysage

Le premier résultat de la méthodologied’évaluation participative des parcours a été ledéveloppement de partenariat en vue d’identifierle paysage à évaluer. L’objectif de cette étape étaitd’obtenir l’engagement des principales partiesprenantes (institutions publiques, communautés ettiers concernés, etc.) pour favoriser l'appropriationde la méthodologie et le leadership de sa mise enœuvre ; et identifier les personnes clés dans ledomaine des ressources locales et nationales quisoutiendront l’évaluation.

Le développement du partenariat a été réalisé auxniveaux national et local à travers des atelierspréparatoires. Ainsi, l’atelier national a permisl’obtention de l’adhésion des ministères de tutelle etde l’ancrage institutionnel. Au cours de l’ateliernational, des experts clés ont été choisis pourintégrer l’équipe chargée de l’évaluation locale. Auniveau local, l’atelier de développement departenariat a permis de renforcer l’engagement descommunautés en les dotant des connaissancesnécessaires pour l’évaluation participative de ladégradation des terres de pâturages et deparcours.

Au cours de ces ateliers, le paysage à évaluer aété identifier. Cette étape a pour but de s'accordersur une zone d'évaluation à l'échelle géographiqueappropriée, ciblant des écosystèmes et uneutilisation des terres homogènes, et tout autreaspect pratique pertinent pour l'application de laméthodologie. Elle a permis aux différents acteursde comprendre et de s’accorder sur la logique dusystème de priorisation du paysage, l’échelled’évaluation, les écosystèmes et l’utilisation desterres, et le calendrier d’évaluation. Enfin, cetteétape constitue la base pour entreprendre ladescription des caractéristiques biophysique etsocioéconomique du paysage visant à identifierles besoins d'adaptation ou de transformation.

La situation de référence biophysique etsocioéconomique

Cette étape a pour but de fournir un aperçu àgrande échelle du paysage ciblé pour informer lasélection des sites d’évaluation de terrain. Il s’estagi essentiellement de collecter et d’analyser lesdonnées secondaires de nature biophysique etsocioéconomique pour décrire un aperçu rapidede l’état et des tendances des indicateursspécifiques de dégradation ou de santé desterres de pâturages et de parcours. Outre lesstatistiques biophysiques et socioéconomiques,des images satellitaires ont été utilisés pourproduire des cartes de production primaire nette,d’occupation des terres, etc. Les coucheshistoriques existantes ainsi que celles du capteurSentinelle 2 ont été utilisées.

La synthèse des travaux disponibles sur la zone amontré qu’en matière de production fourragère lazone est caractérisée par une diversité d’espècesfourragères herbacées et ligneuses. La productionde biomasse annuelle varie de 1 332 à 1 668 kg deMS/ha/an dont seulement 258 à 308 MS/ha/an pourle fourrage naturel. Les résidus de récolte ont uneforte contribution dans l’alimentation des animaux.Par ailleurs, en matière d’occupation des terres, lesanalyses montrent qu’entre 2002 et 2014, 41% desterres de la zone sont restées stables dans leursformes d’utilisation/occupation. D’autres typesd’occupation ont connu des augmentations del’ordre de 27% tandis que les pertes liées auxchangements d’utilisation sont de l’ordre de 32%. Lazone dispose par ailleurs de deux zones pastorales,mais le bilan fourrager global est déficitaire.

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Du point de vue socio-économique, les donnéesde référence montrent que la zone est densémentpeuplée avec un taux d’accroissement de lapopulation de l’ordre de 3,85% par an. Lesprincipales activités sont l’agriculture et l’élevage.D’autres activités comme l’artisanat, l’orpaillage,etc. sont diversement pratiquées dans la zone.L’organisation sociale est régie par un pouvoirtraditionnel à travers les chefferies et un pouvoirmoderne organisé autour des mairies et desservices techniques.

Cartographie participative du paysage etsélection des indicateurs

Les objectifs de cette étape de l’évaluationparticipative des parcours étaient de (1) présenter lepaysage concerné aux acteurs terrain, (2) délimiterles différentes zones et stations dans le paysage, et(3) déterminer les transects dans les stations etconvenir des emplacements approximatifs des siteséchantillon pour l’évaluation participative.

La cartographie participative a été réalisé par lescommunautés avec l’assistance des experts,notamment d’un spécialiste en système d’informationgéographique. Pour guider les communautés dansl’élaboration de la carte participative, une cartetopographique a été mise à leur disposition, ainsiqu’un vidéo projecteur, du papier kraft et desmarqueurs. Ainsi, les communautés ont pu identifierla localisation des unités d’occupation des sols dupaysage et les infrastructures socio-économiques quis’y trouvent. Cette approche de cartographieparticipative a permis (i) un géo référencement de lacarte participative avec celles issues de latélédétection au niveau national, et (ii) des analysescomparées entre les données de l’évaluationparticipative et les données de télédétection.

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Figure 3 : Carte d’occupation des terres dans le paysage de Mogtedo et Boudry

Dans l’ensemble, les résultats disponibles sur lazone indiquent que les sols sont moyennementdégradés (Figure 3). Ainsi, on rencontre des glacis(terre dénudée) par endroit. Cette dégradation esten lien avec les mauvaises pratiques agricoles(agriculture itinérante sur brûlis), la pression

anthropique, les érosions pluviale et éolienne, etc.Pour y faire face, les populations ont initié desactivités de CES/DRS (fosses fumières, cordonspierreux, reboisement, etc.) mais ces activités sontponctuelles et limitées dans l’espace.

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso

La carte participativeobtenue (Figure 4) présentedes unités de paysage enutilisant des qualificatifs quine correspondent pas àdes appréciations de l’étatde santé des parcours,mais plutôt une descriptionde la station écologique.

19

Figure 4 : Carte participative du paysage de Mogtedo et Boudry

A partie de la carte participative, les participantsont identifié les transects et les stationsd’observation à retenir pour l’évaluationparticipative sur le terrain (Figure 5). Ainsi, troistransects ont été jugés nécessaire pour garantirune représentativité de l’évaluation sur le terrain

et couvrir les différentes stations possibles quel’on peut rencontrer. La figure 5 est issue de lacartographie participative et résulte du géo-référencement. Elle montre l’intérêt d’utilisationdes cartes topographique pour l’élaboration dela carte participative.

Figure 5 : Localisation des quatorze stations d’évaluation participative sur la carteparticipative

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La sélection participative des indicateursd’évaluation des parcours a concerné troisdomaines à savoir le sol, l’hydrologie et lavégétation. Cet exercice a ainsi permis decomprendre les indicateurs utilisés par lescommunautés locales pour apprécier l’état desanté des terres de parcours. Il a été possible de

mettre en relation les indicateurs utilisés par lescommunautés et ceux utilisés par la recherchescientifique qui ont été collectés au cours del’établissement de la situation de référence. LeTableau 1 résume les indicateurs communs à larecherche scientifique et aux communautéslocales.

Le renforcement des capacités de l’équipe del’évaluation

Le renforcement des capacités de l’équiped’évaluation est une étape très importante dansl’évaluation participative des terres de parcours.L’équipe est composée de membres descommunautés vivant dans le paysage à évaluer,des représentants des services techniquescentraux et déconcentrés de l’Etat (agriculture,élevage et environnement), des représentantsdes collectivités territoriales, des scientifiques enressources pastorales et en télédétection. Defaçon pratique, l’équipe d’évaluateurs étaitcomposée de six agents de terrains des servicestechniques de l’élevage, de l’environnement et del’agriculture, de six membres de la communautés(trois éleveurs, trois agriculteurs). Dans lesdifférentes localités et au niveau des différentspoints d’évaluation un représentant de chaqueconseiller villageois du développement (CVD) estassocié à l’exercice d’évaluation. A cesévaluateurs s'ajoute un agent du BUNASOL et unautre de la Direction Générale des Ressources en

Eau (DGRE). Cette hétérogénéité des membresde l’équipe en terme de compétences exige leurmise en niveau sur la définition des indicateurs etsur le processus d’évaluation.

Ainsi, une session de renforcement de capacité aété organisé au profit des membres de l’équipeavant la descente sur le terrain pour l’évaluationparticipative. Les capacités de l’équipe ont étérenforcées sur les défis de l’évaluation despâturages et des parcours, l’harmonisation descompréhensions sur les indicateurs spécifiques etles techniques de collecte des données, et desorientations sur les approches et les compétencesnécessaires pour faciliter le rôle des communautésnotamment dans les processus de participation.

Au cours cette session, le processus d’appréciationdes indicateurs a également été discuté afin des’assurer que tous les évaluateurs échangent surles indicateurs retenus avant de renseignerl’appréciation consensuelles à chaque stationd’observation.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso20

Pauvreté Bétail Richesse desespèces

Espèces Erosion

Accessibilité àl’eau potable

Population dubétail

Distribution desespèces

Structure Salinisation

Malnutrition

Mortalité du bétail

Abondance desespèces

Couverture Carboneorganique du sol(COS) Reproduction du

bétail Production

Prix du bétail Tendances desprix des produitsde base

Moyens de subsistance

Bien être humain

Diversité biologique

Végétation Sol et eau

Tableau 1 : Indicateurs socioéconomique et biophysiques pertinents pourl’évaluation participative des parcours

Sources : Ateliers de Kaya et Zorgho (2020) ; Kiema et Bayala (2020).

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso

Etat actuel, facteurs et causes de dégradationdes parcours

Les données d’évaluation participative ont étéanalysées de plusieurs manières pour mieuxcomprendre la situation des terres de parcours.

Caractéristiques écologiques et utilisation des terresdans le paysage de Mogtedo et de Boudry

Il ressort de l’évaluation que le paysage descommunes de Mogtédo et Boudry est caractérisé

par une prédominance de terres de cultures et desjachères malgré la présence de deux zonespastorales et d’aires de pâtures (Tableau 2). Leszones de pâturages qui sont toujours importantesse situent sur les savanes et les forêts galeries. Lessols nus et certains bas-fonds font l’objet de collected’agrégats (gravillons et sable) pour la construction.L’extraction de gravillon et au sable estessentiellement destinée à l’exportation par camionet s’effectue actuellement à petite et moyenneéchelles.

21

Tableau 2 : Fréquence d’utilisation des unités écologiques dans le paysage de Mogtedo et Boudry(% stations d’observations, sauf indication contraire).

Unités écologiquesUtilisation des terres

Culture (%)

Forêt galerie(%)

Savane arborée (%)

Sol nu (%)

Savane arbustive (%)

Culture 83 Jachère 20 Pâturage 17 100 80 100 Exploitation de gravillons 100 Stations d’observation 6 1 5 1 1

Source : Données d’évaluation participative des parcours (2020)

Les pâturages représentent le principal typed’utilisation des terres dans le paysage. Cetteutilisation s’effectue essentiellement en saisondes pluies, mais aussi en saison sèche à raisondes parcours effectués sur les terres de cultures.Les parcours concernent principalement la forêtgalerie, la savane arbustive et la savane arboréeet dans une certaine mesure les terres de culture.Le ramassage de gravillons s’effectue en toutesaison sur les sols nus ; ce qui contribue àaccentuer la dégradation.

La propriété foncière est individuelle pour leschamps tandis qu’elle est communale /villageoise dans tous les autres cas. Les sols sontmajoritairement sablo limoneux, limono-argilo-sableux et limono-argileux. La distance desparcelles observées à une source d’eau estgénéralement inférieure à 1 km dans 78,9% descas (Figure 6). Cependant, les sites de sols nuset certains champs sont situés à plus de 2 kmdes sources d’eau.

00,51

1,52

2,53

3,54

4,55

0-1km 1-2 km 2-5km

Fréq

uenc

e en

nom

bre

d'ob

serv

atio

ns

Distances

Culture Galerie Savane arborée sol nu Savane arbustive

Figure 6 : Distance moyenne des unités écologiques par rapport aux sources d’eau dans le paysage

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Cet état d’érosion dans ces unités écologiquesse manifeste par des affleurements de granite, decuirasse ferrugineuse, de gravier et cailloux

assez dense en quartz. On note également desdiversifications des bras de rigole ou uneaugmentation de rigole.

L’état de dégradation des terres deparcours

L’analyse des données d’évaluationparticipation ont surtout permis d’établirl’état de santé du paysage de Mogtedoand Boudry et de les comparer avecl’évaluation faite par la télédétection. LaFigure 7a et 7b matérialise respectivementle niveau de dégradation des terres deparcours évalué par la télédétection, et defaçon participative. On note que les partiesdégradées sont diversement repartiesdans le paysage, avec plus deconcentration dans la carte d’évaluationparticipative (Figure 7b) que dans cellebasée sur la télédétection (Figure 7a).

L’évaluation participative a permis doncd’apporter des précisions sur l’empriseterritoriale de la dégradation des terresdans un paysage. En outre, l’évaluation partélédétection confirme l’ampleur territorialede la dégradation.

La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso22

Tableau 3 : Caractéristique des sols dans la unités écologiques du paysage (% stations d’observation,sauf indication contraire

Indicateurs Culture (%)

Forêtgalerie (%)

Savanearborée (%)

Sol nu (%)

Savanearbustive (%)

Présence de rigoles Modéré à Elevé 66,7 80 100 100

Présence de ravines

Modéré à Elevé 50 80 100 faible 50 100 20 100 Présence de feuilled’érosion Modéré à Elevé 83 80 100

Stations d’observation 6 1 5 1 1

Faible 33,3 100 20

Faible 17 100 20 100

Source : Données d’évaluation participative (2020)

(a) (b)Figure 7 : Carte d’état de santé des terres de parcours dans le paysage deMogtedo et Boudry

Caractéristiques de l’état des sols des unitésécologiques

Les caractéristiques des sols dans les unitésécologiques observées sont très variables

(Tableau 3). Les rigoles sont présentes de façonmodérée à élevée sur les terres de culture, lessavanes arborées et les sols nus. Il en est demême pour la présence des ravines et de feuilled’érosion dans ces unités écologiques.

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La méthodologie d’évaluation participative des parcours : Application dans les communes de Mogtedo et Boudry au Burkina Faso

En dehors de cette différence de distributionspatiale, l’évaluation participative est consistanteavec l’évaluation par télédétection. En effet,l’analyse statistique des données d’évaluationparticipative indique que les terres dégradéesreprésentent 75% du paysage de Mogtedo et deBoudry, contre 88% selon l’évaluation partélédétection (Tableau 4). Malgré la différence

numérique, les deux méthodes montrent que lesterres de pâturages et des parcours sont fortementdégradées. En effet, plus de 50% de la superficietotale du paysage sont dégradée, ce qui constitueun manque à gagner énormes pour les éleveurs etautres usagers des terres dans les communes deMogtedo and Boudry.

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Des nombreuses techniques ont été développéespar les scientifiques pour étudier la dégradation desterres. En particulier, la télédétection a été souventutilisée comme un excellent outil (Gao et Liu, 2008)qui rend possible la détection et l’évaluation desterres soumises à la dégradation grâce auxdifférentes méthodes d’analyse statistique etd’interprétation (Benedine et al., 2011). Grâce auximages obtenues à l’aide des capteurs, ladégradation des terres, peuvent être cartographiéset quantifiés (Prince et al., 2002). Mais cestechniques n’ont pas toujours pris en compte lesobjectifs de production des usagers des terres.

En revanche, la méthodologie d’évaluationparticipative des terres de parcours a permis deprendre en compte les objectifs des producteurs, en

particulier les éleveurs qui dépendent des parcourspour les moyens de subsistance. En permettant auxéleveurs de participer à l’identification desindicateurs d’état de santé des terres de parcours,cette méthodologie s’est révélée pertinente etconsistante avec la technique d’évaluation de ladégradation des terres par télédétection. En utilisantdes cartes topographiques pour préparer leséleveurs à l’évaluation des parcours, il a été possiblede noter que les usagers des terres ont une parfaiteconnaissance de leur paysage. A travers ledéveloppement de partenariat et le renforcement decapacités, les parties prenantes des terres peuventévaluer l’état de santé des parcours et obtenir desrésultats comparables aux techniques detélédétection.

Statut des terres/type d’évaluation Evaluation satellitaire

Evaluation participative Dégradé (%) 88,4 75,4 Non dégradé (%) 11,6 24,6 Superficie totale des terres évaluées (*1000 ha) 183 183

Tableau 4 : Niveau de dégradation par les supports techniques et les appréciations des communautés

Source : Données des images satellitaires et de l’évaluation participative (2020)

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Les résultats de l’évaluation participative desterres de parcours confirment la pertinenteet l’accessibilité de la méthode aux acteurs

directs de gestion des ressources pastorales. Eneffet, la méthodologie d’évaluation participativedes terres de parcours facilite non seulement laconnaissance du potentiel des ressourcespastorales mais surtout permet, dans une visionpaysagère, de maitriser l’évolution de la santédes écosystèmes pourvoyeurs de cesressources. Elle favorise l’engagement de toutesles parties prenantes dans le suivi des terres depâturages et de parcours, et fournit des donnéeset argumentaires fiables aux décideurs pourconstruire une vision prospective, des politiqueset stratégies adéquates de gestion durable desterres de pâturages et de parcours.

Ces résultats ont mis en exergue que les terresde pâturages et de parcours affichent une santétrès délétère pour défaut ou insuffisance d’actionsd’amélioration de la qualité des terres depâturages et de parcours, notamment lafertilisation des sols, le reverdissement, la miseen défens des parcours, la récupération de terresdégradée, etc. la sélection et l’appréciationparticipation des indicateurs d’état de santé desparcours par les acteurs directs et les techniciensont montré l’intérêt et les avantages de cetteméthode. Plusieurs leçons ont été tirées au coursde l’application de la méthodologie d’évaluationparticipative des terres de parcours dans lepaysage de Mogtedo et Bourdy :

• La participation des acteurs locaux àl’évaluation des terres de pâturages et deparcours développe leur engagementdans l’évaluation et le suivi des terres depâturages et de parcours ;

• Les savoirs faire locaux apportent desprécisions dans l’évaluation de l’état dedégradation des terres de pâturages et deparcours du fait de la pertinence de leurappréciation en lien avec leurs objectifs deproduction ;

• La participation des acteurs locaux favorisedéveloppe une perception commune descauses et conséquences de la dégradationdes terres de pâturages et de parcours partoutes les parties prenantes.

Les résultats du test de la méthodologied’évaluation participative des terres de parcoursdans le paysage de Mogtedo et Boudry suggèrentsa mise en échelle dans d’autres paysages afind’enrichir les éléments d’adaptation au contexte duBurkina Faso. Cela implique pour les décideurspolitiques la mise en place d’une stratégienationale pour l’intégration de cette méthode dansle dispositif national de l’évaluation et de suivi despâturages. Pour ce faire, il faut prévoir unepériodicité d’évaluation participative qui tiennecompte de la nature des identificateurs de l’état desanté des terres de parcours. De façon concrète,la périodicité annuelle du dispositif national actuelpeut être maintenu, mais la périodicité del’évaluation participative pourrait être tous les 3 à 5ans pour permettre un changement observable del’état des indicateurs d’évaluation participative.

Enfin, en terme d’implication pour les politiquesde développement, les résultats de l’évaluationparticipative suggèrent une prise en compte desterres de parcours dans les actions derestauration et de gestion durable des terres auBurkina Faso. Ces actions de moyen à long termeviendront soutenir les actions d’urgence issusdes résultats du dispositif national actueld’évaluation annuelle des ressources pastorales.

Dans le contexte de changement climatiqueactuel, les actions d’urgence restent insuffisantespour accroître les résiliences des éleveurs et dusecteur d’élevage aux effets des changementsclimatiques. L’accroissement de la résiliencedans le secteur de l’élevage dépend largementde la santé des terres de parcours qui fournissentl’essentiel de l’alimentation au bétail.

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6. Conclusion et implication pourles politiques

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